Photosynthese SV 4 2017-1

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Université Moulay Ismaïl

Faculté des Sciences


Meknès
La
photosynthèse

Pr. K. ELBADAOUI
2O15
Les êtres vivants sont composés de :
substances organiques (Glucides, Lipides, Protéines,
Acides Nucléiques, etc.)
eau et de sels minéraux

Or, les composés organiques sont continuellement


renouvelés (synthèse/dégradation). Les êtres vivants sont
donc des " systèmes ouverts " qui échangent de la matière
et de l’énergie avec leur environnement. Ils ont besoin
d’eau et de sels minéraux, de carbone, d’azote et d’une
source d’énergie.
1 = ATP, intermédiaire énergétique
2 = NAD(P)H, coenzyme d'oxydo-réduction
3 = pyruvate, malate, oxaloacétate, acétyl
CoA etc. (molécules du métabolisme
intermédiaire).
1 = ATP, intermédiaire énergétique
2 = NAD(P)H, coenzyme d'oxydo-
réduction
3 = pyruvate, malate, oxaloacétate,
acétyl CoA etc. (molécules du
métabolisme intermédiaire).
Le cycle de l'oxygène et du carbone
1. Photosynthèse et respiration

Autotrophes : Photosynthèse et respiration.


Fabriquent leur propre matière organique.

Hétérotrophes : Respiration ou fermentation.


Transforment la matière organique
végétale en matière organique animale.
Chimioautotrophes
Cas particulier de certaines espèces de bactéries.

Réactions d'oxydation
( H2S, NH3 , Fe2+)

E
Matière
inorganique Matière
(CO2, H2O) organique

Donc, pas de lumière nécessaire.


Localisation de la photosynthèse
Chez les Embryophytes, la photosynthèse se réalise
dans les chloroplastes des parenchymes
chlorophylliens des organes chlorophylliens. Ces
organes sont les feuilles mais parfois plus rarement les
tiges.

Feuille de lierre vue de dessus, de dessous et schéma légendé.


Structure schématique d'une feuille de Dicotylédones.

Structure schématique d'une feuille de Monocotylédones


Une cellule chlorophyllienne dans une feuille d'Elodée du Canada.

A gauche, observation "in vivo". A droite, schéma explicatif. La


paroi cellulaire et les chloroplastes sont bien visibles. Ces
derniers sont disposés dans le cytoplasme périphérique autour de
la vacuole. Celle-ci, qui représente la plus grande partie de la
cellule est mal délimitée. La membrane plasmique, soulignée sur
le schéma n'est pas visible sur la photographie. Le noyau n'est
pas dans le champ de l'observation.
2. Les chloroplastes
Responsables de la photosynthèse dans les parties vertes
des plantes.
1 mm2 de feuille peut contenir ~ 500,000 chloroplastes.

La membrane des thylakoïdes contient des pigments :

• Chlorophylle a et b (vert)
• Caroténoïdes et xantophylles (jaune à rouge)

Caroténoïde le plus abondant = -carotène

-carotène 2 vitamines A

Chaque année, toute la chlorophylle des plantes (~ 300 millions


de tonnes) est synthétisée et dégradée environ trois fois.
Si la chlorophylle se dégrade plus vite qu'elle n'est synthétisée,
on voit alors apparaître les autres pigments.
III - L'équation globale de la photosynthèse
L'équation globale de la photosynthèse est bien connue mais on peut en
démontrer les différents éléments à l'aide de quelques expériences
successives.
1 - Production d'O2 et utilisation de CO2
2 - Production de glucides
3 - Mais d'où vient l'O2?

1 - Production d'O2 et utilisation de CO2


On utilisera une plante aquatique, l'Elodée du Canada, et comme source de
CO2, de l'hydrogénocarbonate (bicarbonate) de sodium. Celui-ci, soluble
dans l'eau est absorbé par la plante et converti en CO2 grâce à une
anhydrase carbonique selon la réaction :
anhydrase carbonique
a b c

trois expériences sont réalisées dans l'eau distillée (a), dans de


l'eau du robinet (b) et dans de l'eau additionnée
d'hydrogénocarbonate HCO3-.à 1% (c). C'est en c que la
production d'oxygène est la plus importante.
Cette expérience montre qu'à la lumière, une plante verte produit
de l'O2 si du CO2 lui est fourni. Cette constatation n'implique
aucune relation chimique entre le CO2 et l'O2.(1)
Les mêmes conclusions peuvent être formulées avec des
méthodes plus quantitatives. Il est possible de mesurer avec une
grande précision la quantité d’oxygène produit en utilisant une
électrode d’oxygène.
L'expérience A est réalisée avec des feuilles d'élodée placées dans une
solution enrichie en hydrogénocarbonate (source de CO2 ). On réalise une
séquence obscurité /lumière / obscurité. La production d'O2 ne se manifeste
qu'à la lumière (à l'obscurité, la diminution de la concentration en O2 est due
à la respiration).
La même expérience est réalisée (B) en l'absence d’hydrogénocarbonate Il
n'y a pas de production d'O2 même à la lumière (pas de photosynthèse). Cette
production se réalise immédiatement lorsqu'on ajoute du CO2 (sous la forme
d'hydrogénocarbonate).

A B
2 - Production de glucides
Il est difficile de caractériser les glucides simples produits par la
photosynthèse dans des expériences utilisant du matériel simple. Il est
possible par contre de caractériser l'amidon (un polymère de glucose mis en
réserve lorsque la photosynthèse est très active). Cette caractérisation se
réalise avec le lugol, un réactif spécifique de l'amidon.
A : Des feuilles de pélargonium partiellement recouvertes d'un cache noir,
sont éclairées de manière intense pendant plusieurs heures.
B : Une feuille est prélevée, décolorée par de l'alcool bouillant puis colorée
par le lugol. De l'amidon a été formé uniquement dans les zones éclairées.
A B
On peut déduire de ces deux expériences qu'une plante éclairée fabrique des

glucides (CH2O) dans ses chloroplastes à partir du CO2 du milieu .


Les équations (1) et (2) incomplètes peuvent être rassemblées en (3) H2O est
ajouté de manière à équilibrer la réaction mais les expériences précédentes
n'ont pas permis de démontrer son utilisation réelle.
3 - Mais d'où vient l'O2?
Pour que cette réaction soit bien démontrée, il faut comprendre l'origine
des corps formés. Le carbone (C) des glucides provient forcément du
carbone du CO2, mais d'où vient l’ oxygène formé? On pouvait penser
qu'il provenait de l'oxygène du CO2 mais ce n'est pas le cas.
Ruben et Kamen ont utilisé un isotope lourd de l'oxygène (18O) à la place
de l'oxygène habituel (16O) et ils ont marqué ainsi diverses molécules
(H2O, CO2). Lorsque de l'eau est marquée par le 18O (H218O), l’ oxygène
produit par la photosynthèse est marqué. Ils en déduisent que c'est l'eau
(H2O) qui est à l'origine de l’oxygène produit. Pour former une molécule
d’oxygène, il faut donc 2 molécules d'eau.
Ces résultats montrent que l'on peut décomposer la réaction
photosynthétique en deux groupes de réactions :
Chaque couple étant caractérisé par son potentiel standard d'oxydoréduction
(E'o), on constate que le transfert des électrons ne peut se faire spontanément,
que dans le sens des potentiels croissants. Cette réaction est rendue possible
grâce à l’énergie de la lumière.
Dans le chloroplaste, les transferts d'électrons font intervenir une série complexe
de transporteurs et d'intermédiaires redox.
La réaction globale de la photosynthèse devient donc :

Cette dernière équation prend en compte non seulement l'origine du


carbone des glucides mais également l'origine de l'oxygène produit.
Équation générale de la photosynthèse

CO2 + H2O CH2O + O2

Plus précisément :

6 CO2 + 6 H2O 1 C6H12O6 + 6 O2

Plus précisément encore

6 CO2 + 12 H2O 1 C6H12O6 + 6 O2 + 6 H2O


O2 Provient de l'eau

6 CO216 + 6 H2O 18 Glucose16 + 6 O218

6 CO218 + 6 H2O 16 Glucose18 + 6 O216

Un arbre moyen absorbe chaque année environ 12 Kg de CO2,


une quantité équivalente à celle émise par une voiture roulant sur
une distance de 7,000 Km. Il rejette également suffisamment
d’oxygène pour assurer la respiration d’une famille de quatre
personnes pendant un an.
IV - Les pigments photosynthétiques

Les végétaux possèdent trois types de pigments photosynthétiques, les


chlorophylles et les caroténoïdes présents chez tous les végétaux autotrophes
au carbone, et les phycobillines présents exclusivement chez les algues et les
cyanobactéries.

extraction et séparation des pigments


Les chlorophylles et les caroténoïdes sont solubles dans des solvants organiques
et peuvent donc être séparés à l'aide de solvants ou de mélanges de solvants
des lipides

Remarque : les pigments extraits ainsi sont purs. Dans la feuille, ils étaient
associés à des protéines dans les thylacoïdes des chloroplastes.
spectre d'absorption des pigments bruts
Les chlorophylles et les caroténoïdes absorbent certaines radiations dites actives
pour la photosynthèse, dans la gamme de longueurs d'onde visibles comprises
entre 500 et 700 nm.
On ne peut dans ce spectre reconnaître la part
qui revient à chaque pigment. Pour cela, il faut
travailler sur des solutions de pigments séparés
et purifiés.

Spectre d'absorption des pigments bruts extraits à partir d'une feuille.


L'absorption maximale se réalise dans le bleu (< 500nm) et dans le rouge
(650-700 nm)
 Les chlorophylles et leurs propriétés
- Les chlorophylles sont constituées d'un noyau tétrapyrrolique. Les
pyrroles I, II, III et IV sont reliés par des ponts méthyles (- CH -).
- chaque pyrole possède différents substituant : dans le cas de la
chlorophylle a, le pyrrole II possède un -CH3 qui est remplacé par un -CHO
dans le cas de la chlorophylle b.
- les atomes d'azote sont liés à un atome de magnésium par deux liaisons
ioniques et deux liaisons de coordination.
- contre le noyau III se trouve un cycle supplémentaire (V) avec une
fonction carboxyle estérifiée par le méthanol.
- la fonction carboxyle associée au noyau IV est estérifiée par un alcool à
très longue chaîne en C20 : le phytol
- l'ensemble de la molécule de chlorophylle est amphiphile.
dans la membrane des thylacoïdes, les chlorophylles sont associées à des
protéines et forment des complexes protéines - pigments.
chlorophylle a, le pyrrole II
possède un -CH3 qui est
remplacé par un -CHO dans
le cas de la chlorophylle b
 Les caroténoïdes et leurs propriétés
Les caroténoïdes sont des molécules constituées de 40 carbones formés
de 8 unités isoprènes.

Ils possèdent des extrémités cyclisées. Le précurseur des caroténoïdes est le phytoètre
(molécule linéaire à 40 carbones) qui est synthétisé par condensation de 2 molécules de
géramyl pyrophosphate (molécules à 20 C) elles-mêmes synthétisées par condensation de 4
molécules d'isoprène pyrophosphate (molécule à 5 C). Le phytoètre subit ensuite des
désaturations, des cyclisations à ses extrémités pour former les carotènes. Les carotènes
peuvent être ensuite hydroxylés pour donner des xanthophylles.

Formule des caroténoïdes. Un exemple de carotène, le β carotène et


de xanthophylle, la lutéine.
Spectres d'absorption des caroténoïdes : ils absorbent
dans le bleu et un peu dans le vert (maxima autour de
420, 440 et 460 nm).
Distribution spectrale de l'énergie lumineuse
Le spectre du
rayonnement
direct (courbe Distribution spectrale
jaune) de l'énergie
Le spectre du lumineuse (d'après
rayonnement Eckart et al. 1977).
diffus (courbe
bleue
Le domaine spectral
couvre le domaine du
visible (400-700) et
de l'infrarouge. Les
spectres sont
continus.

Les pigments photosynthétiques absorbent la lumière visible, c'est à dire un ensemble de radiations
électromagnétiques qui ont des longueurs d'onde comprises entre 400 et 700 nm.
Le domaine visible ne constitue qu'une faible partie de l'ensemble des radiations reçues à la surface
terrestre.
Si on se limite à la lumière visible et à l'infrarouge (gamme de longueurs d'onde comprises entre 400
et 1400 nm), le spectre du rayonnement solaire direct est constant et présente un maximum se situant
aux alentour de 600 nm (couleur jaune) tandis que le spectre du rayonnement diffus résultant de la
diffusion du rayonnement direct sur les particules et certains gaz (ozone, etc.) de l'atmosphère,
présente un maximum se situant dans le bleu.
Le spectre du rayonnement direct (courbe jaune) présente un maximum vers
600nm (jaune). Il présente des "creux," (indiqués par les flèches noires), des
bandes d'absorption, qui sont dues principalement à l'eau et au dioxyde de
carbone dans l'infrarouge, aux poussières et à certains gaz (ozone, etc.) dans
le domaine du visible et de l'infrarouge.
Le spectre du rayonnement diffus (courbe bleue, présente un maximum
dans le bleu.
Le spectre d'absorption des pigments bruts d'une plante est représenté en
vert. Les radiations lumineuses correspondent ainsi à un ensemble de
photons qui interviennent par leur nombre et leur énergie (donnée par la
relation E = hν, conception quantique dans laquelle h est la constante de
Planck et ν la fréquence de la radiation lumineuse). Dans le domaine de la
photosynthèse on utilise cette conception bien adaptée aux phénomènes
photochimiques qui caractérisent ce processus. L'énergie émise par la source
lumineuse est alors exprimée comme un flux de photons (moles de photons
.s-1) .L'énergie lumineuse reçue par la surface éclairée (éclairement)
'exprime alors en moles de photons s-1 et m-2.
6 - Comment se comportent les chlorophylles vis à vis de la
lumière?
Excitation

- Ce sont les électrons des doubles liaisons conjuguées (électrons délocalisés)


du noyau tétrapyrrolique qui sont excités par la lumière.

- A l'obscurité, les électrons sont dans un état non excité (dit fondamental). Ils
sont associés par paires, à l'état singulet (spins antiparallèles) et sur une
orbitale de faible énergie.

-Il existe 2 états excités principaux de la molécule de chlorophylle,


correspondant à des transitions électroniques provoquées par l'absorption d'un
photon qui fait passer un électron de l'état fondamental

soit à l'état excité supérieur (Sa),


soit à l'état inférieur (Sb) selon l'énergie du photon.

Sa correspond à l'absorption de photons "bleu".


Sb correspond à l'absorption de photons "rouge".
Désexcitation (retour à l’état fondamental)
Il existe plusieurs façons pour la molécule de chlorophylle de revenir à l'état
fondamental.
de l'état Sa à l'état Sb en émettant de la chaleur,
de l'état Sb à l'état Fondamental F en :
1 - émettant de la lumière (fluorescence),
2 - transférant son énergie à une molécule très proche (résonance),
3 - perdant un électron (photochimie).
Remarques:
1 - la fluorescence concerne soit des molécules de chlorophylle qui ne sont pas
parfaitement organisées dans la membrane au sein des photosystèmes, soit des
molécules qui ne peuvent pas transmettre leur énergie à une molécule voisine en solution
ou du fait d'un encombrement dans les réactions en aval dans le transport des électrons.
2 - le transfert d'énergie peut se faire jusqu'à une molécule de chlorophylle spécialisée
qui se désactive alors par photochimie, soit à d'autres pigments (caroténoïdes) qui se
désactivent alors en émettant de la chaleur (dissipation thermique en cas d'excès de
lumière).
Schéma simplifié de l'excitation (états Sa et Sb) et du retour à l'état
fondamental (F) d’une molécule de chlorophylle par fluorescence,
résonance ou photochimie
7 - Spectres d'absorption et spectre d'action
Comment obtenir un spectre d’action ?
Timiriazef a fait pousser des plantes en les éclairant au moyen d'un large
spectre, chaque plante étant éclairée par une longueur d'onde donnée. Il a ainsi
montré que la photosynthèse était maximale pour les lumières bleues et rouges.
Cependant cette expérience est sujette à critiques car on ne connaît pas
l'intensité exacte de chaque radiation. Timiriazef ne tenait pas compte non plus
de l'énergie de chaque photon.
Engelman a réalisé la même expérience en utilisant une méthode biologique
pour la détermination de la photosynthèse. Il utilise le tactisme positif que
présente une bactérie (Bactérium thermo) pour l'oxygène. Il observe une algue
verte filamenteuse au microscope en l'éclairant par un micro spectre. Les
bactéries se rassemblent contre l'algue aux endroits éclairés par les radiations
rouges et bleues. Il en déduit que ce sont ces radiations qui sont les plus
efficaces pour la production d'oxygène lors de la photosynthèse.
Aujourd'hui on peut réaliser de véritables spectres d'action en utilisant des
illuminateurs spectraux et en réglant les radiations à énergie constante.

Dans ces conditions, les deux


spectres se superposent dans Absorption
a
(courbe
le bleu (vers 450 nm), : rouge a)
s'écartent largement l'un de
b
l'autre vers 460 nm
Action
(absorption des carotènes), (courbe
vers 640 nm (absorption des bleue b)

chlorophylles) et chutent
brutalement au-delà de 680
nm. Le dégagement d’O2 est
nul à 720 nm (il y a une
"chute dans le rouge" de
l'intensité photosynthétique).

Comparaison d'un spectre d'absorption et d'un spectre d'action.


V - Mesure de la photosynthèse

- Les paramètres mesurables


L'équation générale de la photosynthèse montre que le CO2, les substances
carbonées synthétisées et l'oxygène dégagé sont en quantités équimoléculaires
Il est donc possible pour évaluer quantitativement la photosynthèse de mesurer
un de ces trois paramètres.
 Incorporation du carbone dans les molécules organiques: cette mesure
nécessite l'utilisation de CO2 contenant du 14C radioactif
 Evaluation de la concentration en CO2: c'est réalisable mais la concentration
dans l'air en conditions naturelle est faible (0,035%)
 Evaluation de la concentration en oxygène: cette méthode est la plus
employée. La concentration dans l'atmosphère est forte (21%) et l'on connaît
parfaitement la concentration saturante de l'oxygène en solution
REMARQUE
Ces mesures peuvent être réalisées soit en milieu confiné (chloroplastes ou
cellules isolées), soit dans une enceinte à circulation continue (feuille ou plante
entière).
Exemples de mesure : photosynthèse nette, respiration et photosynthèse brute

La mesure peut être réalisée par la détermination des échanges gazeux : libération
d'oxygène ou absorption de CO2. Toutefois la photosynthèse et la respiration se
déroulent simultanément à la lumière, donc les quantités mesurées par unité de temps
(Δ O2/ Δ t) sont la résultante des deux processus pour lesquels les échanges gazeux sont
opposés. Il est donc nécessaire de déterminer les échanges gazeux respiratoires
à l'obscurité (R0) (absorption d’O2 ou dégagement de CO2 par unité de temps

Mesure de l’intensité
respiratoire à l’obscurité (R0) et
de l’intensité photosynthétique
nette (Pn) :Détermination de
l’intensité photosynthétique
brute (Pb) d'une suspension
d'algues à l'aide d'une électrode
à O2.

Pb = Pn — Ro (en valeurs algébriques)


Influence des facteurs du milieu
les facteurs externes agissent indépendamment
les uns des autres et le phénomène global obéit
à la loi dite des "facteurs limitant" que l'on peut
énoncer de la façon suivante:
lorsqu'un processus est contrôlé par plusieurs
facteurs agissant indépendamment, son intensité
est limitée par le facteur qui présente la valeur
minimum. Le facteur est alors limitant et la
vitesse du processus est proportionnelle à la
valeur de ce facteur.
Influence de l'éclairement sur la photosynthèse nette. On détermine
ainsi l'éclairement au point de compensation (Ic), l'éclairement
saturant (Is), la respiration à l'obscurité (Ro) et le rendement
quantique (Φ)
Comparaison de la photosynthèse de plantes de lumière et de plantes d'ombre.

En d'autres termes, les plantes d'ombre


présentent une intensité photosynthétique
optimale et une intensité de compensation plus
Quand on compare le comportement de ces deux faible, mais une efficacité dans l'absorption des
types de plantes on constate que : photons plus élevée (plantes des sous bois).
•ICO (ombre) est inférieur à ICL (lumière) Inversement, les plantes de lumière sont moins
•ΦO(ombre) est supérieure à ΦL (lumière) efficaces dans la capture des photons mais elle
•ISO (ombre) est inférieur à ISL (lumière) fixent davantage de CO2 (ex : plantes cultivées).
Influence de la lumière, spectre d'action (aspects qualitatifs)
Objectif : déterminer l'influence de la qualité de la lumière (couleur) sur
l'intensité photosynthétique. Réaliser un spectre d'action, c'est à dire un
enregistrement de l'intensité de la photosynthèse en fonction de chacune des
réactions monochromatiques composant la lumière incidente.
Timiriazeff réalisait un spectre d'action en éclairant des plantes avec une
lumière décomposée par un prisme. Chaque plante était éclairée par une
couleur précise.
Engelmann a réalisé le même type d'expérience (Expérience d'Engelman) au
microscope en utilisant une algue filamenteuse éclairée par un spectre. Il
utilise comme système de mesure biologique une bactérie, Bactérium
thermo, avide d'oxygène, qui est dotée d'un chimiotactisme positif pour cette
substance.
Les bactéries se regroupent là où l'algue émet le plus d'oxygène, c'est à dire
là où elle est éclairée par des radiations bleues ou rouges. Ces spectres ne
tenaient pas compte du nombre de quanta de chaque radiation. Ils
permettaient seulement une étude qualitative.
Le rendement de la photosynthèse n’est pas le
même à toutes les longueurs d’onde (couleurs)

Expérience de
Thomas Engelmann
(années 1880)

algue
Bactéries attirées par l’oxygène filamenteuse
spirogyre
Comparaison entre le spectre d'action et d'absorption :
Le spectre d'action de la lumière est ensuite comparé au spectre d'absorption du
système photosynthétique étudié.

•Les spectres d'action et d'absorption ont été


normés dans le rouge à 680 nm (maximum
d'absorption des chlorophylles a).
• Dans ces conditions, les deux spectres se
superposent dans le bleu (vers 450 nm), s'écartent
largement l'un de l'autre vers 460 nm (absorption
des carotènes), vers 640 nm (absorption des
chlorophylles) et chutent brutalement au delà de
680 nm.
•Le dégagement de O2 est nul à 720 nm (il y a une
"chute dans le rouge" de l'intensité
photosynthétique).
•La comparaison des deux spectres permet
•Action (courbe bleue) : d'établir le rendement quantique du système
activité photosynthétique en unité photosynthétique étudié par chacune des
arbitraire radiations utilisées.
•Absorption (courbe rouge)
en % de l’absorption totale de la lumière
incidente par des chlorelles
• Le rendement quantique (Φ) est l'activité
photosynthétique rapportée à la quantité
de photons absorbés. Ce rapport entre
l'intensité photosynthétique en µmoles
O2.s-1 et la quantité de photons absorbée
(= flux de photons en µmole.s-1) est
reporté en fonction de la longueur d'onde
de chaque radiation reçue par le système
photosynthétique.
• On constate que les valeurs du
rendement quantique sont proches pour
les radiations bleues (Φ= environ 0,08) et
Rendement quantique d’un dégagement de O2
d'algues unicellulaires (chlorelles). rouges (Φ= environ 0,09). Il y a cependant
une différence vers 480 nm et une chute
drastique au delà de 680 nm.
•La courbe présente une première partie
Influence de la concentration en CO2
pseudo linéaire pour laquelle le CO2 est
limitant,
• et une seconde partie qui correspond à
un plateau pour lequel l'éclairement est
devenu limitant et la photosynthèse est
au maximum dans ces conditions.
• Lorsque l'on refait cette expérience
(photosynthèse en fonction de la
concentration en CO2), sous différents
éclairements :
•on constate que dans la première partie
des courbes, le CO2 est limitant pour un
éclairement donné
•et que dans la deuxième partie des
courbes l'éclairement est limitant pour
une concentration de CO2 donnée.
Influence de la température
•Lorsque la température augmente, le
point de compensation (IC) et le début
de la saturation (IS) se décalent vers
les intensités lumineuses plus fortes et
l'intensité maximale est plus élevée
(Pmax). IC est plus élevée
principalement lorsque R0 augmente
avec la température.
•On remarque que Φ n'est pas
modifié, contrairement à Pn max.
Considérant que ce sont les réactions
primaires liées à la lumière
(photochimiques) qui sont limitantes
dans la partie linéaire
• Et que ce sont les réactions
biochimiques qui sont limitantes au
plateau, on constate que les réactions
photochimiques sont peu ou pas
sensibles à la température, ce qui n'est
pas le cas des réactions biochimiques.
DEUX GROUPES DE RÉACTIONS
Plusieurs types d'expériences ont montré que la photosynthèse pouvait être
découpée en deux groupes de réactions
- Expérience de Ruben et Kamen : origine de l'oxygène
Ruben et Kamen ont recherché l'origine de l'oxygène produit lors de la
photosynthèse. Ils ont utilisé un isotope lourd de l'oxygène (18O) à la place de
l'oxygène habituel (16O) et ils ont marqué ainsi diverses molécules (H2O,
CO2). Lorsque de l'eau est marquée par le 18O (H218O), l’oxygène produit par
la photosynthèse devient marqué.
Ces résultats montrent que l'on peut décomposer la réaction
photosynthétique en deux groupes de réactions :

Ces deux réactions (OXYDATION de l'eau et REDUCTION du dioxyde de carbone) sont


couplées dans un ensemble complexe de réactions d'OXYDO-REDUCTION faisant
intervenir des transporteurs de protons (H+) et d'électrons (e-).
Si l'on considère ces deux réactions comme un transfert d'électrons entre
deux couples RedOx, on peut écrire :

• On constate que la réaction n'est pas possible spontanément car le transfert des
électrons ne peut se faire sans apport d'énergie que dans le sens des potentiels
d'oxydoréduction (E'0) croissants. Cette réaction est en fait rendue possible grâce à
l’énergie de la lumière.
• Entre la réaction d'oxydation de l'eau et celle de réduction du carbone, il existe de
nombreux intermédiaires (transport des électrons et des H+) que cette expérience ne
permet pas de mettre en évidence.
- Expériences d'Emerson et Arnold (1932) : existence de deux types de
réactions
Ces expériences ont été réalisées sur des algues vertes unicellulaires
(Chlorelles) en suspension. L’incorporation du CO2 est mesurée en lumière
intermittente à l'aide d'un tube néon intense qui produit des éclairs brefs (10
µs) séparés par des intervalles variables d’obscurité (entre 1 et 40 ms).

Trois séquences schématiques montrant


comment séparer des éclairs de même durés
par des intervalles obscurs variables.
Exemple pour 10 éclairs.
•à 25 °C : une période sombre totale
d’environ 20 ms (2000 fois plus
importante) pour obtenir une
photosynthèse nette maximum.
•à 5°C, la durée de la période sombre
augmente, mais la photosynthèse nette
maximum est la même.

Influence de la durée de la période sombre sur la photosynthèse nette de chlorelles soumises à une
lumière intermittente (éclairs de 10 µs). La durée totale de l'éclairement est constante.
Pour un éclair de 10 µs, il faut :
Conclusion : dans les conditions de cette expérience (éclairement total bref et saturant), il faut une
période sombre importante pour obtenir une photosynthèse maximum. Ceci suggère que des
intermédiaires sont formés à la lumière rapidement de manière quasi insensible à la température
(réactions photochimiques) et qu'ils sont utilisés beaucoup plus lentement par des réactions
chimiques sensibles à la température.
- Expérience de Hill (1937) : la libération deO2 nécessite un accepteur d’électrons.

Hill utilise une suspension de chloroplastes isolés dans un tampon sans CO2. Il
mesure les variations d’oxygène à l'aide d'une électrode à oxygène. Il ajoute à la
préparation un accepteur artificiel d'électrons, le ferricyanure de potassium,
Fe3+ (CN-)6K3 (réactif de HILL) et travaille en lumière continue.
Fe3+ (ferricyanure) +1 e- ---> Fe2+ (ferrocyanure)
En lumière continue, les
chloroplastes isolés en
suspension dans un tampon
produisent d’ oxygène (mesuré
à l'aide d'une électrode à O2) à
condition qu'un accepteur
d'électrons soit ajouté. Cette
réaction se réalise en l'absence
de CO2.

Dans les conditions naturelles de la photosynthèse, l'oxydation de l'eau s'accompagne de la


réduction d'un intermédiaire (ici remplacé par un accepteur artificiel) qui servira de donneur
d'électrons pour la réduction du CO2. "In vivo", cet intermédiaire est le couple NADP+ /
NADPH.
En résumé, on peut compléter le schéma précédent :

 Dans les thylacoïdes se réalise la conversion de l'énergie lumineuse. Celle-ci


permet le transfert des électrons jusqu'au couple NADP+/ NADPH et permet la
synthèse d'ATP.
 Dans le stroma se réalise le cycle de Calvin qui permet la fixation du CO2 grâce
à l'utilisation de l'ATP et du NADPH.
Qu'est ce qu'un photosystème?
1-Notion d’unité photosynthétique
Les pigments photosynthétiques impliqués dans le
dégagement d'oxygène fonctionnent-ils séparément ou
sont-ils associés dans des unités comprenant un grand
nombre de molécules de chlorophylle qui coopèrent
ensemble ?
Expérience d'Emerson et Arnold
• mesurent la production d'oxygène émise par des éclairs
lumineux très brefs (inférieurs à 1 ms) envoyés en rafales
d'une dizaine de secondes et d'intensité variable
•La durée très brève de l'éclair laisse supposer que
l'appareil photosynthétique conduisant à la libération de
O2 n'est excité qu'une fois pour chaque éclair Mise en évidence de la notion d'unité
•Ils mesurent donc la production d'oxygène associée à une photosynthétique. Mesure de la quantité
d'oxygène émise par éclair (QO2) par des
rafale puis ils expriment cette production par éclair
chlorelles contenant Qch moles de
(QO2/éclair) en moles O2/éclair. chlorophylles en fonction de l'intensité de
•CONCLUSION chaque éclair).

La valeur du rapport Qchl/QO2 qu'ils obtiennent est d'environ 2500, donc environ 2500
molécules de chlorophylles sont impliquées dans la libération d'une molécule d’O2. Il y a
donc une unité photosynthétique permettant l'émission d'une molécule de O2 qui
comprend un ensemble d'environ 2500 molécules de chlorophylles (il’ y a donc une
association d'un grand nombre de chlorophylles au sein d'une unité photosynthétique).
2-Antenne et centre réactionnel
Les pigments présents dans les unités photosynthétiques forment une antenne qui
collecte l'énergie lumineuse. Cette énergie est ensuite transmise au centre
réactionnel qui contient une molécule de chlorophylle a particulière. Cette
molécule piège cède alors un électron à un accepteur qui passe à l'état réduit. A
ce stade l'énergie lumineuse est convertie en énergie chimique.

Représentation schématique d'une antenne de photosystème (schéma 1).


Représentation schématique d'une antenne de photosystème
(schéma 2).

Cette représentation montre que de très nombreuses molécules de pigments


peuvent être excitées par les photons et qu'elles peuvent transmettre l'énergie
reçue, par résonance à la molécule de chlorophylle a du centre réactionnel.
3 - Existence de deux photosystèmes (Effet Emerson et Lewis, 1943)

 Sur des Chlorelles, en utilisant des conditions isoquantiques (même flux de photons) et une
concentration de cellules très élevée pour absorber toute la lumière incidente (flux de photons
limitant), ils mesurent l'action de radiations monochromatiques sur l'activité photosynthétique et
observent que les radiations rouge sombre (supérieur à 685 nm) pourtant captées par les chlorophylles
n'ont aucune efficacité sur la production d’oxygène.
Le rendement quantique, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de molécules d’O2 émises et le
nombre de photons absorbés diminue alors considérablement pour ce domaine spectral. Cette
décroissance est appelée "chute dans le rouge".

nombre de moles de O2 dégagées (ou de CO2 absorbées)


Φ=
nombre de moles de photons absorbées

 Emerson et Lewis montrent ensuite que la décroissance du rendement quantique dans le rouge est
supprimée en ajoutant à la lumière rouge sombre une radiation de plus courte longueur d'onde.
Rendement quantique (exprimé en production d'oxygène) en fonction de la longueur d'onde d'un
éclairement monochromatique.
A : longueur d'onde variable (de 660 à 720 nm)
B : longueur d'onde variable (de 660 à 720 nm) + une radiation monochromatique fixe à 650 nm

On observe une augmentation du rendement quantique dans le domaine des grandes longueurs
d'onde (>700nm) sous l'action d'une seconde radiation fixe de 650nm.
Cette expérience suggère l'existence de deux systèmes pigmentaires ou photosystèmes (deux
ensembles de pigments).
- l'un qui n'absorbe pas la lumière au-delà de 680 nm et qui est associé au dégagement de O2.
- l'autre qui absorbe au-delà de 680 nm et qui ne dégage pas de O2.
L'effet synergique observé suggère que ces deux systèmes coopèrent en lumière blanche pour réaliser
des réactions d'oxydoréduction conduisant à l'émission d'oxygène.
4 - fonctionnement d'un centre réactionnel
Les réactions d'oxydoréduction ont leur origine dans les centres réactionnels
des photosystèmes. Le principe de fonctionnement est le même pour le
photosystème qui dégage de l'oxygène et celui qui n'en dégage pas. Il peut être
schématisé comme suit :

Représentation schématique du fonctionnement


d'un photosystème. Cette représentation s'applique
aussi bien aux photosystèmes I et II. La nature des
donneurs et des accepteurs seront évidemment
différentes.
Structure et fonctionnement du PSII
Structure du PSII
1-L’antenne
 une antenne périphérique ou distale renferme la moitié de la chlorophylle et le
tiers des protéines du thylacoïdes. Elle est constituée de protéines CAB auxquelles
sont associées des molécules de chlorophylle a, chlorophylle b et des carotènes.
L’ensemble est appelé LHCII. Dans certaines conditions d'excès d'énergie
lumineuse, cette antenne se dissocie et migre vers le photosystème I (antenne
mobile).
 une seconde antenne interne ou proximale est associée au "cœur" du PSII. Elle
est constituée par des protéines (CP43 et CP47) auxquelles sont associées de la
chlorophylle a et des carotènes. La chlorophylle b est absente de cette antenne
2 - Le centre réactionnel
 un dimère de chlorophylle a qui absorbe à 680 nm
des centres dits fer-soufre (Fe-S) qui jouent le rôle de transporteurs d'électrons
(un seul électron est transporté par le centre Fe-S).
 un cytochrome b559 impliqué dans la dissipation thermique de l'excès d'énergie
 deux molécules de plastoquinone liées dites QA et QB (les quinones sont des
transporteurs de deux e-).
3 - Le complexe d'oxydation de l'eau ou OEC (pour "Oxygen
Evolving Complex") encore appelé système Z
Il est constitué de différentes protéines (33, 23, 16) qui font saillie dans le
lumen et qui renferment du manganèse (Mn). Quatre atomes de Mn sont
présents par centre qui renferme également du Ca2+ et du Cl- comme
cofacteur.

Représentation schématique du photosystème II dans la membrane du


thylacoïde. CAB: protéines de l'antenne périphérique (ou majeure), Car: carotène,
Chla: chlorophylle a, Chlb: chlorophylle b, CP: protéines de l'antenne proximale,
D1-D2: sous unités du centre réactionnel, LHCII: Light Harvesting Complex II
(antenne majeure), OEC: Oxygen Evolving Complex, P680: dimère de chlorophylle a
(molécule piège du centre réactionnel), Pheo: phéophytine, QA-QB:
Plastoquinones, Tyr: tyrosine.
Comment se réalise la transformation de l'énergie
lumineuse?
La séparation des charges
Dans l'antenne, il y a transfert d'énergie lumineuse (par résonance) jusqu'au
centre réactionnel. Depuis les formes principales de chlorophylle a (complexe
protéine-chlorophylle a) Ca669 et Ca667 (maximum d'absorption : 669 et 667 nm)
et de chlorophylle b (complexe protéine-chlorophylle b) Cb642 et Cb651
(maximum d'absorption : 642 et 651 nm), vers la molécule de chlorophylle a
(molécule piège) P680.
Dans le centre réactionnel :
Il y a excitation du P680 qui se désactive par voie photochimique en cédant un
électron à la phéophytine. Il y a séparation des charges (P680+ - pheo-).
- L'électron cédé à la phéophytine est ensuite transféré via le centre Fe-S,
jusqu'aux quinones QA et QB qui stockent les électrons reçus un par un et les
transfèrent par deux sur l'accepteur suivant présent dans la membrane à
l'extérieur du PSII : la plastoquinone. La chlorophylle (P680+) récupère alors un
électron provenant de l'oxydation de l'eau.
Dans le complexe OEC (Z)
- Le fonctionnement du complexe repose sur le changement de valence des
atomes de Mn.
- Le transfert des électrons de l'eau s'effectue en une seule étape, les
atomes de Mn acceptant quatre électrons à la fois.
- Le complexe cède ensuite successivement en quatre étapes les électrons
emmagasinés un par un à quatre molécules de P680+. A chaque étape, une
molécule de P680 est régénérée.
Fonctionnement du centre réactionnel du PSII

Fonctionnement du PSII en place dans la membrane du thylacoïde.D1-D2:


sous unités du centre réactionnel, OEC: Oxygen Evolving Complex, P680:
dimère de chlorophylle a (molécule piège du centre réactionnel), Pheo:
phéophytine, PQ/PQH2: Plastoquinones, QA-QB: Plastoquinones, Tyr:
tyrosine.
Le système d'oxydation de l'eau (OEC)

Le système d'oxydation de l'eau ou OEC pour "oxygen evolving


complexe" est étroitement associé au photosystème II.
 L’émission d’une molécule d’O2 demande l’oxydation de 2 molécules de H2O ;
il y a 4 électrons transférés.
2 H2O ----> O2 + 4 H+ + 4 e-
 Il faut donc un corps S susceptible de les récupérer. Le corps S accepte donc 4
électrons à la fois.
S++++ + 4 e- --------> So
Or la capture d’un photon libère un électron de la chlorophylle et fait apparaître
une seule charge positive à la fois ; donc le corps S (qui a récupéré les électrons
de l’eau et les cèdent aux chlorophylles) doit donc accumuler successivement 4
charges positives correspondant à l’absorption successive de 4 photons (chaque
électron cédé par le corps S sert à régénérer une molécule de chlorophylle)
Expérience de Joliot, Barbieri et Chabaud, 1969
 Ces auteurs utilisent une suspension d’algues qu'ils soumettent à l’action
d’éclairs brefs saturants.
 Ils enregistrent la production d’oxygène à l'aide d'une électrode à oxygène
rapide.
 Dans les conditions utilisées, à chaque éclair très bref (de 100 ms), tous les
photosystèmes sont illuminés en même temps mais chaque photosystème, donc
chaque centre réactionnel, ne peut capter qu'un seul photon. Autrement dit, tous
les centres réactionnels du PSII sont excités mais compte-tenu de la brièveté de
l'éclair, ils ne sont excités qu'une fois.

Expérience de Joliot.
La quantité d'oxygène produit est
maximale tous les quatre éclairs.
Ce rythme s'amortit rapidement
Les 5 états du complexe S.
Chaque étape (de S0 à S4) permet le transfert
d'un électron. La régénération de S0 à partir de
S4 se réalise grâce aux 4 électrons venant de
l'oxydation de l'eau.

Régénération du P680 : chaque électron


émis au cours de ce cycle lors de la
transition entre deux états S (ici S1/S2)
permet la régénération d'une molécule de
chlorophylle
Conclusion
 Il est proposé que le système d'oxydation de l'eau passe
par 5 étapes successives de So à S4.
 Le transfert des électrons de l’eau (2 H20) s’effectue en
une étape : le complexe emmagasine donc 4 e- (état So). Le
complexe cède ensuite ces électrons successivement 1 à 1
en 4 étapes (S1, S2, S3 et S4) à quatre molécules de P680+
apparues consécutivement à l’absorption de 4 photons, ce
qui régénère les 4 molécules P680 qui sont susceptibles d’être
à nouveau excitées
- Structure et fonctionnement du PS I

Structure et fonction du PSI dans la membrane du


thylacoïde

Le PSI est constitué d'une antenne collectrice de lumière (LHCI, pour light
harvesting complex I) et d'un centre réactionnel. L'antenne renferme des
molécules de chlorophylle a, de chlorophylles b et des caroténoïdes. Le centre
réactionnel contient un dimère de chlorophylles a piège (P700), une molécule
(A) spécialisée dans la capture de l'électron du P700 ainsi que différents
centres fer-soufre, qui jouent le rôle de transporteurs d'électrons jusqu'à
l'accepteur final du PSI constitué par la ferrédoxine (Fd).
La séparation de charges au niveau du centre réactionnel du PSI

Fonctionnement du
photosystèmeI.
Le donneur d'électrons est la
plastocyanine. L'accepteur
primaire d'électrons du
photosystème I est la feredoxine
qui transmet les électrons, via la
feredoxine NADP réductase (FMR)
au NADP.

La plastoc²yanine (donneur d'électrons du PSI) est un transporteur mobile qui


reçoit ses électrons du complexe b6-f. Il faut noter que le complexe b6f reçoit
lui-même les électrons soit du PSII (transport d'électrons acyclique) soit du PSI
lui-même (transport d'électrons cyclique).
Le Schéma en Z
Les réactions de transfert des électrons
1 - Le transfert acyclique des électrons

Si l'on considère l'ensemble des couples redox,


le trajet des électrons se réalise depuis le
donneur H2O jusqu'à l'accepteur final du
NADP+ grâce au fonctionnement coordonné
des deux photosystèmes qui nécessite
l'excitation par la lumière du P680 et du P700. En
revanche le transfert d'électrons entre les 2
photosystèmes s'effectue spontanément par
l'intermédiaire du complexe b6f.
2 - Le transfert cyclique des électrons
Dans certaines conditions, le
transfert peut se réaliser de
manière cyclique entre le PSI et
le complexe PQ / cytochromes
(b6f). Il ne fait alors pas
intervenir le PSII. Il n'y a donc
pas de production d'oxygène et
pas de transfert d'électrons sur
le NADP+. Ce système permet en
fait de déconnecter la synthèse
de NADPH et la synthèse de
l'ATP qui ne peut être représenté
sur ce schéma mais seulement
"pressenti" si l'on considère le
trajet des électrons commun aux
deux voies acyclique et cyclique
Complexes Régions Zones non accolées en contact avec le
protéiques accolées des stroma
²&² thylakoïdes

PSI 15-20 80-85

PSII 85 15

B6f 50 50

LHCII ext 80-90 10-20

ATP synthase 0 100


Répartition des 5 complexes protéiques majeurs dans les
thylacoïdes.

Localisation schématique des


complexes protéiques dans la
membrane des thylacoïdes.
On observe une nette différence
entre les thylacoïdes accolés
(intérieur des granas) et les
thylacoïdes non accolés en
contact avec le stroma.
Membrane du thylacoïde et transfert des électrons. Détail du transfert
coordonné des électrons dans la membrane du thylacoïdes par les
photosystèmes I et II, de l'oxydation de H2O à réduction du NADP+. La
stœchiométrie de la translocation des protons n'est pas indiquée, ni le
couplage avec la synthèse d'ATP.
-Comment est synthétisée l'ATP ?
 La synthèse d'ATP dans le chloroplaste s'effectue au niveau du complexe ATP
synthase (ATPase de type F ou ATPase F1Fo) associée à la membrane du thylacoïdes.
L'énergie nécessaire à la synthèse de l'ATP est fournie par l'énergie libérée par transfert
d'électrons photosynthétiques. Cette synthèse d'ATP dans le chloroplaste à la lumière
est appelée photophosphorylation.
 Le principe du couplage entre le transfert d'électrons et la synthèse d'ATP repose sur
la théorie chimio osmotique émise en 1961 par P. Mitchell. Dans le cadre de cette
théorie :

 L'ATP synthase est une enzyme potentiellement réversible qui fonctionne comme
une pompe à protons transmembranaire (remarque importante : in vivo elle fonctionne
dans le sens de la synthèse),
 La chaîne de transfert d'électrons fonctionne également comme une pompe à
protons transmembranaire (pompe dite redox) qui génère une différence de potentiel
électrochimique de protons (gradient de protons ou force proton motrice, voir plus loin)
de part et d'autre de la membrane du thylacoïdes. Cette membrane présente, par
ailleurs, une faible conductance naturelle aux protons.
 La synthèse de l'ATP résulte du couplage entre ces deux pompes à protons (redox et
ATP synthase). Le gradient transmembranaire de protons joue donc le rôle
d'intermédiaire énergétique obligatoire entre le transfert des électrons et l'ATP
synthase.
Les expériences suivantes vérifient ces principes de base.
L’ATP peut être synthétisée par un gradient de protons artificiel
Expérience "du bain acide" de Jagendorf et Uribe (1966).

A partir d'une suspension de chloroplastes, les chloroplastes sont cassés (par choc osmotique par
exemple) et les thylacoïdes sont isolés par centrifugation (le stroma a été éliminé). L'ensemble de
l'expérience est effectuée à l'obscurité.
•1 - cette suspension est placée dans un milieu acide tamponné à pH4,
•2 - après quelques minutes, le pH des thylacoïdes s'est équilibré avec celui du milieu,
•3 - on transfère alors les thylacoïdes dans un milieu basique tamponné à pH 8 en présence d'ADP et de
phosphate inorganique (Pi) (+ Mg2+).
Résultat : un dosage d'ATP dans le milieu de suspension montre qu'il y a eu synthèse d'ATP.
Explication : Cette expérience est effectuée à l'obscurité. Il n'y a donc pas de transfert d'électrons,
d'oxydation de l'eau ni aucune participation des photosystèmes.
C'est uniquement la différence de pH (et donc la différence de concentration en H+) entre l'intérieur et
l'extérieur des thylacoïdes qui a permis la synthèse d'ATP. C'est donc l’efflux de protons (depuis le lumen
vers le milieu) à travers l’ATP synthase qui provoque la synthèse d’ATP.
Gradient de pH et synthèse
d'ATP.
L e gradient de pH
(concentration en H+ entre
l'intérieur et l'extérieur du
thylacoïde provoque un afflux de
protons au niveau de l'ATP
synthase et permet la synthèse
d'ATP.

La chaîne de transfert des électrons fonctionne comme une pompe à protons.


Des thylakoïdes en suspension dans un milieu faiblement tamponné sont placés dans une cuve
thermostatée. Une électrode de pH reliée à un enregistreur est placée dans la suspension qui est agitée
continuellement. Une source de lumière blanche permet de faire des transitions obscurité/lumière.
Remarque : dans cette expérience il n'y a ni ADP ni Pi donc aucune synthèse d'ATP possible.

Mouvements des protons à travers la


membrane des thylacoïdes.
Dispositif pour mesurer les
mouvements de protons à travers les
thylacoïdes à la lumière (à gauche) et
enregistrement des variations de
concentrations de protons du milieu de
suspension lors de transitions obscurité
/ lumière (à droite).
On en déduit que le transfert des électrons à la lumière provoque un flux
vectoriel de protons à travers le thylakoïde. On constate également que
l'entrée (active) des protons à la lumière est extrêmement rapide tandis que la
sortie des protons (par diffusion passive) lors du retour à l'obscurité est
beaucoup plus lente. Cette diffusion lente traduit la faible conductance de la
membrane aux protons.

Expériences complémentaires :
- l'addition d'une faible concentration d'un agent protonophore (comme le
CCCP pour carbonyl cyanide phényl hydrazone) à la lumière provoque un
retour immédiat à la concentration initiale (sortie extrêmement rapide des
protons du thylakoïde) ;
- l'addition de CCCP à l'obscurité empêche les mouvements de protons à la
lumière (aucune variation de concentration en protons n’est observée).
En terme énergétique, le gradient de protons généré à travers le thylacoïde à la
lumière correspond à une différence de potentiel électrochimique de protons.
A ce titre il est constitué de deux composantes : une composante électrique
(DY) et une composante de concentration (DpH).

On peut écrire l'expression :


DmH+ = FDY - RTDpH
Dans laquelle
DY = différence de potentiel électrique transmembranaire en Volt,
DpH = différence de pH. (F est la constante de Faraday, R est la constante des gaz
parfaits et T = la température en °K). La valeur de DmH+ est alors exprimée en
J.mol-1Le gradient de protons peut s'exprimer également en unité électrique.

• On parle alors de force proton motrice qui s'exprime en Volt (V) :

Dp = DmH+ / F = (DY - RT / F) DpH

Dp = DY - 59 DpH
Transport de protons à travers la membrane du thylacoïdes

L'augmentation de la concentration en protons (H+) dans le lumen du


thylacoïdes est réalisée grâce à :
-un transfert vectoriel de protons qui s'effectue au niveau du complexe PQ-
cytochrome b6f ;
-la libération des protons due à l'oxydation de la molécule d'eau.
Synthèse d'ATP et fonctionnement du thylacoïde.
•Le transfert d'électrons à la lumière catalyse un flux de H+ dans la lumière du
thylacoïde qui génère un gradient de protons.
•L'afflux spontané des H+ dans le stroma via l'ATP synthase permet la synthèse
d'ATP.
Que se passe-t-il dans le cas d'un transfert acyclique des électrons?
La quantité de protons délocalisés par la chaîne de transfert
d'électrons photosynthétiques n'est pas connue avec précision.
On admet que le transfert des électrons au niveau du complexe b6f conduit à
une translocation maximum de 4 protons par paire d’électrons lorsque le cycle Q
fonctionne

Remarque 1 : le cycle Q est un mécanisme qui permet de rendre compte d'un


transport de 4 H+ par molécule de PQH2 oxydée au niveau du complexe b6f.
Remarque 2 : si le cycle Q ne fonctionne pas, seulement 2 protons sont
délocalisés à ce niveau.
•De plus, 2 protons supplémentaires apparaissent dans le lumen (de manière
non vectorielle) par paire d’électrons transférés au niveau du système
d’oxydation de l’eau.
La quantité de protons apparus dans le lumen par paire d'électrons
transférés dans la chaîne est donc de 6 (stœchiométrie H+/2e- = 6).
Remarque importante : Dans la figure, les réactions sont établies pour
l'oxydation de 2 molécules d'eau (cf. système d'oxydation de l'eau) et donc
le transfert de 4 électrons dans la chaîne et la réduction de 2 molécules de
NADP+.
Que se passe-t-il dans le cas d'un transfert cyclique des électrons ?

Transfert cyclique des électrons et membrane du thylacoïde. Le transfert ne fait


pas intervenir le photosystème II. Il n'y a donc pas oxydation de l'eau (à gauche)
et pas de réduction de NADP (à droite). Cependant, en fonction des potentiels
redox, les électrons repassent par le système des plastoquinones et des
cytochromes b6f. Le couple PQ/pQH2 permet le passage d'ions H+ dans l'espace
intrathylacoïdal et provoque un gradient de pH générateur d'ATP.

Dans ce cas, seule la transport de protons au niveau du complexe b6f est


concerné, ce qui donne une valeur maximale H+/ 2e- = 4.
Rendement des photophosphorylations acyclique et cyclique (ATP / 2e-)
 Il est admis que la synthèse d'une molécule d'ATP par l’ATP synthase du
chloroplaste nécessite 4 protons (stœchiométrie H+ / ATP = 4 via l’ATP
synthase).
 En prenant en compte cette valeur et les quantités de protons apparus dans le
lumen lors du transferts acyclique ou cyclique des électrons (H+ / 2e-) indiquées
précédemment, on peut estimer le rendement optimum de la
photophosphorylation (ATP / 2e-) dans ces conditions, sachant que :

ATP / 2e- = [ATP / H+] x [H+ / 2 e-]


a) Cas du transfert d’électrons acyclique (PSII + PSI)
• le rendement de la photophosphorylation sera :

ATP / 2e- = [ATP/H+] . [H+ / 2e-] = 1/4 x 6 = 1,5.


La quantité maximum d'ATP synthétisée lors du transfert d’électrons acyclique est
donc de 1,5 par molécule de NADPH formé.
b) Cas du transfert d’électrons cyclique (PSI seul sans formation de NADPH)
• le rendement de la photophosphorylation sera :
ATP / 2e- = [ATP/H+] . [H+ / 2e-] = 1/4 x 4 = 1,0.
Au maximum 1 molécule d’ATP est synthétisée dans ces conditions.
Structure et fonctionnement de l'ATPsynthase

 L’ATP synthase des chloroplastes (comme celle des


mitochondries et des bactéries) est une ATPase de type F, encore
appelée F1Fo ATPsynthase. Cette enzyme de masse moléculaire
élevée (entre 550 à 650 kDa) est constituée de deux domaines
protéiques : un domaine membranaire (Fo) et un domaine
extramembranaire (F1).
 Lorsque le gradient de protons est favorable, l’enzyme couple
la synthèse de l’ATP (à partir de l’ADP et du Pi) au flux spontané
de protons qui s’effectue à travers Fo vers la face de la membrane
où se situe F1.
 Il est à noter que s’il n’y a pas de gradient de protons (ni
potentiel de membrane ni gradient de pH) pour diriger la
réaction de synthèse, la constante d’équilibre de la réaction
favorise la réaction inverse d’hydrolyse (activité ATPase).
1 - Structure de l’ATPsynthase

Le domaine F1, hydrophile, (qui fait saillie dans le stroma) comprend 5 polypeptides
(sous-unités α, β, δ, γ, ε,). La stœchiométrie des sous-unités est 3α, 3β, 1δ, 1 γ, 1ε.

-Les sous-unités α et β sont homologues entre elles. Une vue apicale par rapport à
la membrane montre une organisation en anneau (hexamère) dans lequel les
sous-unités α et β sont en alternance.
- La structure cristalline du F1 établie par le groupe de J. Walker montre que la
sous-unité γ forme une tige à l’intérieur de l’anneau constitué par les sous-unités
α et β. A la base de la sous-unité γ (du côté Fo), on trouve la sous-unité δ et ε
associées.
Le domaine Fo est un complexe protéique intégré à la membrane. La
stœchiométrie des sous-unités est 1a, bb', 10c.
Il est proposé que :
- les sous-unités c (très hydrophobes), sont formées de 2 hélices α
transmembranaires. L’une de ces hélices renferme un groupement protonable,
situé en position médiane, et qui réagit avec le DCCD (dicyclocarbodiimide),
inhibiteur de l'ATP synthase Les sous-unités c forment une "couronne" au sein
de la membrane.

Fonctionnement de l'ATP synthase. Dans ces diagrammes seules les sous-


unités β sont représentées. Chaque sous-unité β est susceptible de passer
par trois états successifs :
•1 (ouvert) - entrée d’ADP + Pi
•2 (resserré) - charge d’ADP + Pi
•3 (fermé) - formation d'ATP
Chaque module du stator (α et β) maintenu en place par b passe successivement
par les trois états en fonction de la rotation du rotor (γ).

Au cours du cycle catalytique, une molécule d’ATP est liée à un premier site
(conformation fermée), tandis qu’une molécule d’ADP et de Pi sont liées sur un
second site (configuration lâche) et que le troisième site est vide (conformation
ouverte). La rotation d’un tiers de tour (120 °) de la tige γ, s’accompagne de la
libération d’une molécule d’ATP.
Couplage entre le transport de protons et la synthèse d'ATP

Modèle schématique du
fonctionnement de l'ATPsynthase.
Les différentes sous unités
constituant le rotor sont
représentées en jaune et les
différentes unités constituant le
stator, en rouge et bleu. Une sous
unité β du stator a été rendue
légèrement transparente pour
permettre de voir la tige γ.

Ce mécanisme de rotation de la " tige γ," par rapport à l’anneau formé par les
sous-unités α et β a été démontré par H. Noji, R. Yasuda, M. Yoshida et K.
Kinoshita. Le rotor effectue environ 130 révolutions par seconde, chaque
rotation complète s’accompagne de la synthèse de trois molécules d’ATP.
Quel est le premier composé formé?

Ce sont les expériences de Calvin (1952) et Bassham et Calvin (1959) qui ont
permis de connaître la nature du premier composé carboné formé par la
photosynthèse.

En fonction du débit de la
pompe, on est capable très
précisément de calculer le
temps pendant lequel les
chlorelles situées dans le
serpentin ont été en
contact avec le CO2
radioactif avant d'être
fixées par le méthanol
bouillant.
• Après incubation pendant un temps variable en présence de C02 à la
lumière, la suspension de chlorelles est fixée rapidement par
l'éthanol bouillant. Cet extrait est traité de la manière suivante :
• Séparation des constituants par chromatographie bidimensionnelle
à l'aide de deux mélanges successifs
(1-eau/phénol puis 2-butanol/acide propionique) ;
• Révélation du chromatogramme par différents colorants spécifiques
(acides organiques par le bleu de bromophénol, acides aminés par la
ninhydrine, sucres par le naphtorésorcinol et composés
phosphorylés par le molybdate d'ammonium).
 Des chromatogrammes non colorés sont placés contre un film
photographique à l'obscurité.
 Après un temps d'exposition, le film est révélé. Les taches
indiquent la présence des composés radioactifs qui se sont
formés.
 La comparaison des chromatogrammes colorés et des
chromatogrammes révélés par autoradiographie permet de
savoir : Quels produits ont été synthétisés au cours du contact
avec le 14CO2 ?
On constate qu'après moins de 5 secondes, c'est un composé en
C3, l'APG ou acide PhosphoGlycérique qui est le premier
composé formé.

Ensuite, se sont des oses bis-phosphates dont un sucre en C5, le


Ribulose bis-phosphate ou RUBP) puis la plupart des sucres
(trioses phosphate, saccharose, ...), des acides organiques
(malate, ...) et des acides aminés (glycine, ...) qui sont marqués.
L'acide phosphoglycérique (APG) est le premier composé formé et donc est à
l'origine de toutes les synthèses.

On pourrait donc s'attendre à ce que l'accepteur du CO2 soit un composé en C5.


Or un pentose (C5) bisphospate (le RUBP ou Ribulose bis-phosphate) peu connu
apparait rapidement dans les radiochromatogrammes. C'est donc lui l'accepteur
de CO2.

L'acide phosphoglycérique (APG), premier composé formé, n'est pas un sucre.


Pour entrer dans les réactions de synthèse des composés organiques, il doit
être réduit en trioses phosphate (aldPG ou aldéhyde phosphoglycérique) qui
apparaissent effectivement rapidement dans les radiochromatogrammes.

Pour que l'ensemble fonctionne, il faut que le RUBP (qui existe en faible
quantité) soit régénéré et ceci ne peut se faire qu'à partir des composés dérivés
des trioses phosphate.
L'incorporation du CO2 se réalise donc de la manière suivante :

Ceci peut se résumer par un cycle : le cycle de Calvin et Benson.


Ce cycle comporte trois étapes :

•1 - l'incorporation du CO2 dans le RuBP,


•2 - la réduction de l'APG en trioses phosphate,
•3 - la régénération du RUBP.
Cycle de Calvin = fixation du carbone
Chacun des 3 CO2 se lie à une
molécule à 5 C (RuDP) pour former
une molécule à 6 C qui se scinde en
deux molécules à 3 C. Il se forme donc
6 molécules à 3 C. La réaction est
catalysée par la RuDP carboxylase
(RubisCO).

RuDP carboxylase : on dit aussi "RubisCO"


Rubisco est la protéine la plus abondante de la planète
PGAL = phosphoglycéraldéhyde

Les 6 molécules à 3 C se transforment en PGAL. Un sort du cycle et les 5 autres


continuent dans le cycle . Ils serviront à former 3 molécules de RuDP à 5 C

PGAL Glucose et autres matières organiques


Cycle de
CALVIN

Les réactions de phosphorylation ne sont pas indiquées. Seuls les nombres de


carbones des molécules sont pris en compte.
•A gauche : 5 trioses P (5 x 3 C = 15 C)
•A droite : 3 RUBP (3 x 5 C = 15 C)
•entre les deux, les intermédiaires en C6, C4 et C7.
Finalement, les pentoses phosphate formés (RuP) doivent être convertis en
RuBP grâce à l'ATP. Cette réaction de phosphorylation est catalysée par la
Phosphate Ribulose Kinase (PRK).
La régénération du RuBP nécessite donc une molécule d’ATP supplémentaire
par molécule de C02 fixé.
Conclusion
Comme les expériences historiques de Hill, de Ruben et Kamen et bien d'autres
l'ont montré, le mécanisme de la photosynthèse peut se partager en deux phases
essentielles, indépendantes sur le plan des réactions spécifiques mais
parfaitement coordonnées entre elles grâce aux intermédiaires énergétiques
formés.
De plus, la RuDP
carboxylase ne
fonctionne qu'en
présence de lumière.

La réaction
photochimique est
essentielle au
cycle de Calvin.
Le cycle de Calvin
est essentiel à la
phase
photochimique
BILAN :
1 -La réduction de 2 APG en 2 Ald PG nécessite
2 NADPH et 2ATP.

2 -La régénération de 1 RUBP à partir de 1


RU5P nécessite 1 ATP.

3 -La formation des 2 NADPH à partir de 2


NADP+ (transfert de 4 électrons) est réalisée par
l'oxydation de 2 molécules d'eau.

4 -Il faut 2 x 4 photons pour exciter


successivement le PSII puis le PSI et permettre le
transfert de 4 électrons de H2O au NADP+.
Facteurs externes ayant une influence sur la
photosynthèse

1. Eau

2. [ CO2 ]

•  [ CO2 ] ==>  photosynthèse


• Pas tellement d'effets en milieu naturel (le taux de
CO2 est à peu près constant dans l’air).
• En milieu artificiel, le taux de photosynthèse peut
augmenter jusqu'à 5 X si on augmente le taux de
CO2.
3. Température
 température ==>  photosynthèse jusqu'à une
température limite à partir de laquelle les enzymes
commencent à être dénaturées.

4. Lumière

• Intensité
• Alternance lumière / noirceur
• Longueur d'onde (important dans l'eau où la longueur
d'onde de la lumière change avec la profondeur).
• Beaucoup d'enzymes du cycle de Calvin ne sont actives
qu'en présence de lumière.
La photorespiration

 [O2] ==>  photosynthèse (effet Warburg)

Fermeture des stomates ==>  [O2] et  [CO2]


==>  photosynthèse

• La RuDP carboxylase peut se lier à l'oxygène


comme au CO2.
• Plus [O2]  plus RuDP carboxylase se lie à O2 plutôt
qu'à CO2.
==> RuDP carboxylase ajoute O2 au RuDP et non
CO2
DONC pas de fixation du carbone,
pas de formation de glucides. La
photorespiration peut diminuer le
rendement de la photosynthèse de
près de 50%
Pourquoi ce "défaut" de la RuDP carboxylase ?

= probablement un vestige de l'époque où


l'atmosphère de la planète était pauvre en O2 et riche
en CO2
Pas d'importance alors si la RuDP carboxylase a
aussi de l'affinité avec O2
Adaptation des plantes à l'aridité

• Plantes au métabolisme C4
• Plantes au métabolisme CAM

Plantes au métabolisme C4

Ex.Canne à sucre
et maïs

Coupes de
feuilles C3 et C4
Coupe d'une feuille de maïs (plante au métabolisme C4)
• Cellules du mésophylle n'ont pas les enzymes du cycle
de Calvin (pas de RubisCO).
• Ces enzymes sont dans les cellules de la gaine
fasciculaire.
1. Le CO2 pénètre dans la
feuille par les stomates.
2. Le CO2 pénètre dans les
cellules du mésophylle.
3. Le CO2 se combine à un
composé à 3 C (acide
phosphoénolpyruvique)
pour former un composé
à 4 C (acide
oxaloacétique). La
réaction est catalysée
par la PEP carboxylase.

PEP carboxylase ne peut pas PEP carboxylase


se lier à l'oxygène comme la C3 + CO2 C4
RuDP carboxylase.
4. Le composé à 4C (acide
oxaloacétique) migre
dans les cellules de la
gaine fasciculaire.
5. Le composé à 4C est
converti en un composé
à 3 C et en CO2 qui
entre dans le cycle de
Calvin.

C4 C3 + CO2

Calvin
La concentration en CO2 dans les cellules de la
gaine est toujours élevée.
DONC
Très peu de photorespiration.

Le métabolisme C4 est une adaptation à l'aridité.


Même si le taux de photosynthèse est élevé (chaleur,
température élevée, lumière abondante) la
photorespiration est minimisée.
~ 95% des 260,000 espèces connues de plantes = C3
~ 5% = C4
Pourquoi les plantes au métabolisme C4 ne sont-elles
pas plus répandues?

• C3 : Il faut 18 ATP pour produire un glucose (3 ATP par CO2)


• C4 : Il faut 30 ATP pour produire un glucose (5 ATP par CO2)

Pourquoi les plantes au métabolisme C4 sont-elles


surtout des plantes qui poussent sous des climats
chauds et arides?
Plantes au métabolisme CAM

CAM = Crassulacean Acid Metabolism


= métabolisme découvert chez des plantes appartenant à la
famille des Crassulaceae.
Ce type de métabolisme est présent dans de nombreuses
autres familles de plantes (~ 20 familles).
Ex. Cactus, Ananas, Orchidées
Plus répandu que le métabolisme C4

• Les plantes CAM ouvrent leurs stomates la nuit.


• L'acidité de leurs feuilles augmente la nuit (pH peut
baisser jusqu'à 4) et diminue le jour.
La nuit :
• Ouverture des stomates.
• Absorption de CO2.
• CO2 réagit avec un composé à 3 C pour former un
composé acide à 4C (acide malique).
CO2 + C3 C4 (acide malique)

• L'acide malique s'accumule dans les cellules au


cours de la nuit (ce qui fait baisser le pH).
Le jour :

• Les stomates se ferment (ce qui limite les pertes


d'eau).
• L'acide malique est converti en un composé à 3C
et en CO2.
Métabolisme CAM
• Chez les plantes C4, la photosynthèse se déroule à
deux endroits différents de la feuille.
• Chez les plantes CAM, la photosynthèse se déroule à
deux moments différents.

Les plantes au métabolisme C4 et CAM sont


particulièrement bien adaptées aux climats chauds et
secs. Pourquoi?
Distribution de plantes
C3, C4 et CAM dans
l'environnement semi-
aride du Parc National
Big Bend au Texas
selon un gradient en
température et humidité
lié à l'altitude.
Comment expliquez-
vous ces courbes?
F
I
N Pr. K. EL BADAOUI
SVI 4
2014-2015

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