CentraleSupélec 2023 TSI Mathématiques 2 e
CentraleSupélec 2023 TSI Mathématiques 2 e
CentraleSupélec 2023 TSI Mathématiques 2 e
2023
TSI
4 heures Calculatrice autorisée
Notations et rappels
Lorsque 𝑛 et 𝑝 sont deux entiers naturels non nuls, ℳ𝑛,𝑝 (ℝ) désigne l’ensemble des matrices à 𝑛 lignes et 𝑝
colonnes à coefficients réels et ℳ𝑛 (ℝ) l’ensemble des matrices carrées d’ordre 𝑛 à coefficients réels.
Pour toute matrice 𝑀 ∈ ℳ𝑛 (ℝ), on note 𝑀 ⊤ sa transposée.
On identifie un vecteur de ℝ𝑛 et une matrice colonne de ℳ𝑛,1 (ℝ).
Si (𝑢𝑖 )𝑖∈𝐼 est une famille de vecteurs de ℝ𝑛 , on note Vect((𝑢𝑖 )𝑖∈𝐼 ) le sous-espace vectoriel engendré par cette
famille.
Le produit scalaire canonique sur ℳ𝑛,1 (ℝ) est défini par l’égalité ⟨𝑋, 𝑌 ⟩ = 𝑋 ⊤ 𝑌 , pour tous 𝑋, 𝑌 dans ℳ𝑛,1 (ℝ)
et on note ‖⋅‖ la norme euclidienne associée.
Si 𝑀 est une matrice de ℳ𝑛 (ℝ), on note 𝜒𝑀 son polynôme caractéristique et Spℂ (𝑀 ) l’ensemble de ses valeurs
propres complexes.
Dans l’espace vectoriel ℝ3 orienté par sa base canonique, on note 𝑢 ∧ 𝑣 le produit vectoriel des deux vecteurs 𝑢
et 𝑣.
Objectif du problème et articulations entre ses différentes parties
Ce problème étudie les trajectoires de certaines équations différentielles et de certains systèmes différentiels
linéaires à coefficients constants.
La partie I, consacrée à l’étude d’une équation différentielle linéaire du deuxième ordre, est indépendante des
parties II et III. Dans les parties II et III, on étudie des trajectoires des solutions 𝑡 ↦ 𝑋(𝑡) à valeurs dans
ℳ𝑛,1 (ℝ) de problèmes de Cauchy de la forme
𝑋 ′ (𝑡) = 𝐴𝑋(𝑡)
{
𝑋(0) = 𝑋0
selon les propriétés de la matrice 𝐴 de ℳ𝑛 (ℝ) et de la condition initiale 𝑋0 dans ℳ𝑛,1 (ℝ).
où 𝑥 est une fonction inconnue deux fois dérivable sur ℝ, 𝑡 une variable réelle et 𝑘 un paramètre réel non nul.
On appelle trajectoire d’une solution 𝑥 de (I.1) l’arc paramétré du plan défini par
ℝ → ℝ2
∣
𝑡 ↦ 𝑀 (𝑡) = (𝑥(𝑡), 𝑥′ (𝑡))
𝑘𝑥2 + 𝑦2 = 2ℎ.
ℝ → ℳ2,1 (ℝ)
𝑋:∣ 𝑥(𝑡)
𝑡 ↦ 𝑋(𝑡) = ( )
𝑥′ (𝑡)
0 1
𝑋 ′ (𝑡) = 𝐴𝑋(𝑡) où 𝐴=( ).
−𝜔2 −2𝛼
Q 11. Préciser si la matrice 𝐴 est diagonalisable dans ℳ2 (ℝ) et donner le cas échéant une base de vecteurs
propres.
Q 12. Donner la dimension de l’espace vectoriel formé par les solutions du système différentiel 𝑋 ′ = 𝐴𝑋, où
la fonction inconnue 𝑋 est à valeurs dans ℳ2,1 (ℝ), et déterminer une base de cet espace. En déduire que les
solutions de l’équation différentielle (II.1) sont bornées sur ℝ+ . Sont-elles bornées sur ℝ ?
𝑋 ′ (𝑡) = 𝐴𝑋(𝑡),
{
𝑋(0) = 𝑋0 ,
est bornée sur ℝ, quelle que soit la condition initiale 𝑋0 ∈ ℳ𝑛,1 (ℝ), alors toutes les valeurs
propres de 𝐴 dans ℂ ont une partie réelle égale à 0.
II.B.2) Dans cette section, on suppose que 𝑋0 appartient à ker(𝐴2 ) mais n’appartient pas à ker 𝐴.
{ 𝑎(0)
⎧
′
= 1,
⎨ 𝑎 (0) = 0,
{
⎩ 𝑎′′
(𝑡) − 2𝑎′ (𝑡)𝜇 cos 𝜑 + 𝜇2 𝑎(𝑡) = 0, ∀𝑡 ∈ ℝ.
Q 26. Montrer que la trajectoire de 𝑋 est contenue dans un cercle de centre (0, 0) si et seulement si
⟨𝑋0 , 𝐴𝑋0 ⟩ = 0 et ‖𝐴𝑋0 ‖ = 𝜇‖𝑋0 ‖.
On a montré en particulier le résultat suivant qu’on pourra utiliser dans la suite du problème :
Proposition 2
Si 𝑋 est solution du problème de Cauchy
𝑋 ′ (𝑡) = 𝐴𝑋(𝑡),
{
𝑋(0) = 𝑋0 ,
et si 𝑋0 appartient au noyau d’une matrice de la forme 𝐴2 +𝜇2 𝐼𝑛 , avec 𝜇 ∈ ℝ+∗ , alors la trajec
toire de 𝑋 est dans le plan Vect(𝑋0 , 𝐴𝑋0 ). Cette trajectoire est tracée dans un cercle du plan
Vect(𝑋0 , 𝐴𝑋0 ) si et seulement si ⟨𝑋0 , 𝐴𝑋0 ⟩ = 0 et ‖𝐴𝑋0 ‖ = 𝜇‖𝑋0 ‖.
III.A.1)
Q 27. Démontrer que, pour toute matrice 𝐴 de ℳ𝑛 (ℝ) et tout couple (𝑋, 𝑌 ) de ℳ𝑛,1 (ℝ)2 ,
𝑋 ⊤ 𝐴𝑌 = 𝑌 ⊤ 𝐴⊤ 𝑋.
On dit qu’une matrice 𝐴 de ℳ𝑛 (ℝ) est antisymétrique si 𝐴⊤ = −𝐴.
Q 28. Démontrer que si la matrice 𝐴 est antisymétrique alors, pour tout 𝑋 ∈ ℳ𝑛,1 (ℝ),
𝑋 ⊤ 𝐴𝑋 = 0.
III.A.2)
Réciproquement, on suppose que, pour tout 𝑋 ∈ ℳ𝑛,1 (ℝ), 𝑋 ⊤ 𝐴𝑋 = 0.
III.A.3)
Soient 𝐴 ∈ ℳ𝑛 (ℝ) et 𝑋 : ℝ → ℳ𝑛,1 (ℝ) une solution de classe 𝒞1 du système différentiel 𝑋 ′ (𝑡) = 𝐴𝑋(𝑡). On dit
que la trajectoire de 𝑋 est sphérique s’il existe 𝑍 ∈ ℳ𝑛,1 (ℝ) et 𝑟 ⩾ 0 tels que, pour tout 𝑡 ∈ ℝ, ‖𝑋(𝑡) − 𝑍‖ = 𝑟.
Q 31. On suppose que 𝐴 est une matrice antisymétrique. Étudier la fonction 𝑡 ↦ ‖𝑋(𝑡)‖2 et en déduire que
la trajectoire de 𝑋 est sphérique.
ℝ3 → ℝ3
𝑓𝜔 : ∣
𝑥 ↦ 𝜔∧𝑥
ℝ3 → ℝ3
𝑔:∣
𝑥 ↦ 𝜔 ∧ 𝑥 + ⟨𝑥, 𝜔⟩𝑣
est un endomorphisme de ℝ3 .
On considère une fonction 𝑋 : ℝ → ℝ3 de classe 𝒞1 qui vérifie, pour tout 𝑡 ∈ ℝ, 𝑋 ′ (𝑡) = 𝑔(𝑋(𝑡)), c’est-à-dire
𝑋 ′ (𝑡) = 𝜔 ∧ 𝑋(𝑡) + ⟨𝑋(𝑡), 𝜔⟩𝑣.
L’objectif des questions suivantes est de montrer que la trajectoire de 𝑋 est sphérique.
Q 38. Pour tous vecteurs 𝑥, 𝑦 et 𝑧 dans ℝ3 , montrer l’égalité 𝑥 ∧ (𝑦 ∧ 𝑧) = ⟨𝑥, 𝑧⟩𝑦 − ⟨𝑥, 𝑦⟩𝑧.
On pourra, par exemple, considérer d’abord le cas où la famille (𝑦, 𝑧) est liée. Puis, lorsqu’elle est libre, on
pourra considérer une base orthonormée (𝑒2 , 𝑒3 ) du plan Vect(𝑦, 𝑧) choisie de manière à écrire 𝑦 = 𝑦2 𝑒2
et 𝑧 = 𝑧2 𝑒2 + 𝑧3 𝑒3 , où 𝑦2 , 𝑧2 et 𝑧3 sont des réels. On posera alors 𝑒1 = 𝑒2 ∧ 𝑒3 et on écrira 𝑥 =
𝑥1 𝑒1 + 𝑥2 𝑒2 + 𝑥3 𝑒3 , où 𝑥1 , 𝑥2 , 𝑥3 sont des réels.
d
Q 39. Calculer (⟨𝑋(𝑡), 𝜔⟩) pour tout 𝑡 ∈ ℝ et en déduire qu’il existe 𝐾 ∈ ℝ tel que, pour tout 𝑡 ∈ ℝ,
d𝑡
⟨𝑋(𝑡), 𝜔⟩ = 𝐾.
𝐾
Q 40. On pose 𝛼 = et 𝑎 = 𝛼(𝜔 + 𝜔 ∧ 𝑣). Montrer qu’il existe une constante réelle 𝐶 telle que, pour
‖𝜔‖2
tout 𝑡 ∈ ℝ,
‖𝑋(𝑡) − 𝑎‖2 = ‖𝑋(𝑡)‖2 − 2𝛼⟨𝑋(𝑡), 𝜔 ∧ 𝑣⟩ + 𝐶.
d
Q 41. En déduire que, pour tout 𝑡 ∈ ℝ, (‖𝑋(𝑡) − 𝑎‖2 ) = 2⟨𝑋(𝑡), 𝜔⟩⟨𝑋(𝑡), 𝑣⟩ − 2𝛼⟨𝜔 ∧ 𝑋(𝑡), 𝜔 ∧ 𝑣⟩.
d𝑡
Q 42. En interprétant ⟨𝜔 ∧ 𝑋(𝑡), 𝜔 ∧ 𝑣⟩ comme un déterminant, justifier l’égalité ⟨𝜔 ∧ 𝑋(𝑡), 𝜔 ∧ 𝑣⟩ =
⟨𝑋(𝑡), 𝑣⟩‖𝜔‖2 .
Q 43. En déduire que la trajectoire de 𝑋 est sphérique.
• • • FIN • • •