Polycopie RMN

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RESONANCE

MAGNETIQUE
NUCLEAIRE (RMN)

Pr Ag. ADAMBOUNOU Kokou (MD, PhD)


Biophysicien, Médecin Radiologue et Nucléaire

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Pr Ag Kokou ADAMBOUNOU Cours Biophysique FSS/UL
Objectifs

1-Décrire les 3 étapes de la Résonance Magnétique Nucléaire

2-Décrire le signal de la résonance magnétique

3-Décrire la séquence echo de spin

4-Expliquer le principe physique de l’IRM

5-Citer les 4 composantes d’un appareil IRM

6-Enoncer le principe de la spectrométrie RMN

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Plan
Introduction

1-Rappels

2-Etapes de la Résonance Magnétique Nucléaire

3-Signal de la Résonance Magnétique Nucléaire

4-Applications médicales de la RMN

Conclusion

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Introduction

• Définition
La RMN est l’étude des modifications d’aimantation des noyaux d’une substance sous
l’action conjointe d’un champ magnétique fixe élevé et d’un champ électromagnétique
tournant (onde de radiofréquence).
C’est la mesure les propriétés magnétiques des tissus

• Intérêt
Applications médicales : Imagerie par Résonance Magnétique (Imagerie non irradiante),

• Historique

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1- Rappels

1.1-Moment et champ magnétique

Une particule qui tourne induit autour d'elle un moment cinétique.


Une charge tourne, induit moment magnétique M du Noyau (moment magnétique nucléaire
(µ)).
Un système avec moment magnétique est appelé Aimant
Noyau H particule chargée moment cinétique et magnétique : Petit aimant

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-

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Aimant crée dans espace environnant un champ magnétique noté B

-Intensité de champ magnétique est mesurée en Tesla

-1 Tesla= 10 000 Gauss

-Intensité en imagerie médicale varie entre 0,1 et 7 Teslas; intensités supérieures à 17 Teslas

utilisées pour études expérimentales sur animaux

1.2- Ondes de radiofréquence

Les domaines de Fréquences


Les ondes radiofréquences ou les ondes hertziennes sont des ondes électromagnétiques dont les
fréquences sont comprises entre 30 kilohertz et 300 gigahertz. Leur longueur d'onde s'étend de
1 mm à 10 km Les rayonnements de fréquences comprises entre 300 MHz et 300 GHz sont
souvent appelés« micro-ondes ».
Il existe de nombreuses techniques pour générer ces ondes électromagnétiques. Il s'agit en
général de circuits électriques associés à des antennes permettant de transmettre des signaux à
distance dans le milieu environnant.
Elles trouvent de nombreuses applications dans les activités de la vie moderne : radiodiffusion,
télévision, télécommunications, fours à micro-ondes, télécommandes.

Domaine de fréquence Applications


30 kHz -300 MHz Radiodiffusion, Télévision, RMN, Imagerie
par résonnance magnétique
300 MHz - 3 GHz Télédiffusion
Téléphonie mobile
Wifi
3 GHz-30 GHZ Radars
30 GHz - 300 GHz Faisceaux hertziens
Communications par satellites

Les ondes de radiofréquences permettent la réalisation du phénomène de résonance magnétique


des noyaux atomiques (RMN) lorsque ceux-ci sont placés dans un champ magnétique extérieur,
constant et uniforme. La mesure des propriétés magnétiques de la matière irradiée qui en résulte,

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permet la construction d'images qui servent au diagnostic médical (imagerie par résonance
magnétique IRM).

2-Etapes de la Résonance Magnétique Nucléaire

2.1-Aimantation des tissus biologiques : Polarisation ou induction


d’aimantation macroscopique

Moment magnétique individuel en présence de champ magnétique extérieur.

En présence du champ magnétique extérieur B0 , le mouvement de précession -d'un moment


magnétique nucléaire autour de l'axe de rotation Oz (Figure 4.6), est fonction du rapport
gyromagnétique y et de l'intensité du champ magnétique. Il s'effectue à la vitesse angulaire :

La fréquence de rotation, ou fréquence de Larmor, est donc:

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Dans le cas du noyau d'hydrogène, qui est constitué d'un seul proton, et dans un champ
magnétique de 1 Tesla, cette fréquence de précession est de 42,58 MHz.
Population des niveaux d'énergie en présence de champ magnétique extérieur
Lorsqu'un ensemble de protons est placé dans un champ magnétique extérieur, les moments
magnétiques se répartissent entre les 2 niveaux d'énergie. La population de chaque niveau
dépend de la température et de l'énergie selon la loi de Boltzmann :

k = 1,38. 10·23 J.K·1 : constante de Boltzmann.


T: température absolue.

Le rapport N/N2 des populations des niveaux E1 et E2 est égal à :

La quantité .1.E/kT étant petite, on peut utiliser le développement limité au premier ordre de
l'exponentielle :

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On voit que le nombre de spins N1 sur le niveau E1, plus stable, est supérieur au nombre N2 de
spins sur le niveau E2• En fait, pour un champ de 1 T, et à la température du corps humain,
l'excès de protons sur le niveau E1 est très faible, il est en effet de l'ordre de 3 protons pour un
ensemble constitué d'un million de protons. En fait, il s'agit d'une répartition statistique, les
protons pouvant passer d'un niveau énergétique à l'autre sous l'effet de l'agitation thermique. Le
moment magnétique total d'un ensemble de noyaux placé dans un champ magnétique extérieur
est alors différent de zéro :

Nous avons vu qu'un échantillon de matière biologique n'est en général pas aimanté en l'absence
de champ magnétique extérieur. Le champ magnétique terrestre est en effet trop faible pour
influencer l'orientation des spins individuels des noyaux contenus dans l'échantillon. Le fait de
placer cet échantillon dans un champ magnétique extérieur intense B0 , permet d'obtenir
l'aimantation du tissu.
De manière générale, on peut décomposer le vecteur aimantation M en 2 composantes (Figure
4.9) :
 ML , projection de M sur l'axe de Bo est appelée « aimantation longitudinale » ;
 MT , projection de M sur un plan perpendiculaire à B0 est appelée « aimantation
transversale».

Lorsque l'échantillon de matière est soumis au champ magnétique extérieur statique B0 , les
spins se répartissent alors sur les 2 sous-niveaux d'énergie en spins parallèles et spins
antiparallèles, et sont animés d'un mouvement de précession autour de l'axe de B0 à la fréquence
de Larmor v0.

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À l'équilibre, l'aimantation résultante a même direction et même sens que B0 (Figure 4.1 0). En
effet, la composante MT, qui est égale à la somme des projections des spins individuels μ1 sur
le plan perpendiculaire à B0 , est nulle car les spins ont des orientations aléatoires et sont répartis
de manière homogène sur les cônes de précession. Ces spins sont dits déphasés entre eux.
La composante ML , qui est égale à la somme des projections des spins μ, sur l'axe Oz, est de
même sens que B0 du fait du léger excès de spins up.

L’ordre de grandeur des champs magnétiques couramment utilisés en médecine est de 1 Tesla
(T). À titre d'exemple, un aimant produisant un champ magnétique de 3 T produit en fait un
champ 60 000 fois plus intense que le champ magnétique terrestre.
L'aimantation des tissus est la première étape du phénomène de résonance magnétique.

2.2- La résonance magnétique


Définition
La valeur de l'aimantation résultante est difficile à mesurer à l'équilibre. On utilise alors un
mécanisme de résonance.

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Un tel mécanisme Intervient dans de nombreux domaines. Par exemple, si un enfant est sur une
balançoire, on s'aperçoit rapidement que de petites poussées suffisent à amplifier le mouvement
de la balançoire à condition d'appliquer ces poussées aux instants où la balançoire atteint
l'apogée de sa trajectoire. Si les poussées ne sont pas synchronisées sur le mouvement propre
de la balancoire, elles seront nettement moins efficaces. Cette observation permet de déterminer
la fréquence de la résonance qui est égale à la fréquence propre de la balançoire. Le mécanisme
de résonance permet de communiquer au système, de manière efficace, une quantité d'énergie.

Principe
Le principe de la résonance magnétique consiste à perturber l'état d'équilibre en communiquant
de l'énergie à l'échantillon de tissu. C'est une onde électromagnétique, d'une durée de quelques
millisecondes, appelée Impulsion, qui apporte cette énergie.
La fréquence v de l'onde doit être égale à la fréquence propre des noyaux d'hydrogène de
l'échantillon, c'est-à-dire à la fréquence v0 de Larmor: v = v0 .
L'impulsion a pour effet de perturber l'état d'équilibre qui s'était instauré. L'énergie des photons
associés à l'onde de fréquence v est égale à : E = h v.
Cette énergie est égale à la différence d’énergie potentielle entre les deux sous-niveaux E2 et
E1. L'apport d'énergie par l'impulsion permet ainsi aux protons de basculer de l'état parallèle à
l'état antiparallèle, ce qui modifie ~a répartition des protons entre les 2 niveaux. De plus, les
protons s'orientent selon une direction privilégiée et sont ainsi mis en phase pour leur
mouvement de précession.
L'aimantation M résultante est aussi modifiée. Durant l’application de l'impulsion, elle s'écarte
progressivement de l'axe Oz tout en tournant autour de cet axe. A l'instant de l'arrêt de
l'impulsion, l'aimantation M fait, avec l'axe Oz, un angle 8 qui dépend de la durée et de
l'amplitude de l'impulsion radio.
On utilise fréquemment, en IRM, une impulsion de 90° qui fait basculer l'aimantation M d'un
angle e de 90° (Figure 4.11). La composante longitudinale ML est alors nulle. L'impulsion de
90° correspond à une égalisation des nombres de spins sur les 2 niveaux et, également à une
mise en phase entre eux.

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Les ondes utilisées en IRM appartiennent à la gamme des ondes radio, avec des fréquences
habituellement comprises entre 20 et 130 MHz. La résonance est la deuxième étape du
phénomène de résonance magnétique.

2.3 -La relaxation


Principe
A l'arrêt de l'impulsion, l'aimantation M retourne spontanément à sa position d'équilibre,
parallèle à B0 : c'est la relaxation de l'aimantation qui constitue la troisième étape du phénomène
de résonance magnétique. Elle est caractérisée par 2 temps T1 et T2, appelés temps de
relaxation.
Immédiatement après l'application d'une impulsion radio de 90°, le vecteur aimantation M est
perpendiculaire à l'axe Oz. Durant la relaxation, il tourne autour de cet axe à la fréquence v0,
tout en s'en rapprochant progressivement, son extrémité décrivant une trajectoire ascendante
complexe. À la fin de la relaxation, M retrouve sa position d'équilibre stable parallèle et de
même sens que BO.
Il est habituel d'étudier séparément les composantes ML et MT qui, en fait, n'évoluent pas de la
même manière car le module de M ne reste pas constant. En particulier, l'annulation progressive
de MT est plus rapide que la repousse de ML
Le temps de relaxation longitudinale T1
La loi de variation de l'aimantation longitudinale au cours du temps est exponentielle (Figure
4.12) :

où M0 correspond à la valeur à l'équilibre de l'aimantation et où T1 est le temps de relaxation


longitudinale qui, par définition, correspond au temps mis par ML pour atteindre 63 % de sa
valeur à l'équilibre.

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La relaxation longitudinale correspond à des bascules des protons entre les 2 sous-niveaux
d'énergie. La répartition des spins se rapproche progressivement de leur répartition à l'équilibre.
Ces échanges d'énergie dépendent des interactions entre les spins et le « réseau » de molécules
constituant le tissu biologique. Ainsi la relaxation longitudinale est aussi appelée « relaxation
spin-réseau ».
Les échanges d'énergie sont plus faciles quand les molécules du tissu ont une fréquence propre,
pour leurs mouvements de translation et de rotation, proche de la fréquence de Larmor. C'est le
cas des molécules de lipide. La relaxation est alors plus rapide que dans un autre tissu, et le
temps T1 de$ tissus lipidiques est court (200 ms).
Les tissus musculaires ont un temps T1 plus long (de l'ordre de 800 ms). Les T1 des liquides
aqueux dépassent la seconde (2500 ms pour le liquide cérébro-spinal) car les molécules d'eau
ont des mouvements très rapides, de fréquence propre nettement plus élevée que la fréquence
de Larmor.
Il .est à noter que les valeurs des temps T1 dépendent de l'intensité du champ magnétique BO ,
et les valeurs citées pour exemple au-dessus correspondent à un champ de 1,5 T.

Le temps de relaxation transversale T2


Après l'application d'une impulsion de 90°, l'aimantation transversale décroît au cours du
temps (Figure 4.13), jusqu'à atteindre une valeur nulle, selon l'expression suivante :

où T 2 est le temps de relaxation transversale, qui par définition, correspond au temps mis par
Mr pour atteindre 37 % de sa valeur initiale.

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Le phénomène de relaxation transversale correspond à un déphasage progressif des spins
jusqu'à atteindre une répartition homogène sur les cônes de précession. L'aimantation
transversale MT s'annule alors. Ce déphasage est lié aux interactions entre spins. C'est pour cette
raison que la relaxation transversale est aussi appelée « relaxation spin-spin ». En effet, la
simple présence d'un autre spin dans son voisinage suffit à modifier l'intensité du champ
magnétique subi par un spin. Ainsi les spins d'un tissu n'ont pas tous exactement la même
fréquence de précession au cours de la relaxation, d'où le déphasage progressif.
Dans un liquide, la relaxation transversale est très lente, et le T2 est très élevé, de l'ordre de la
seconde (1000 ms pour le liquide cérébrospinal). Dans un tissu biologique organisé, le
déphasage des spins est plus rapide et, par exemple, le T2 du tissu musculaire est de 45 ms,
celui du tissu lipidique de 75 ms. Il est à noter que, contrairement aux T1, les valeurs des temps
T 2 ne dépendent pratiquement pas de l'intensité du champ magnétique BO •

3- Le signal de résonance magnétique


Durant la relaxation, les spins reviennent à leur état d'équilibre initial en émettant l'énergie qu'ils
ont emmagasinée lors du phénomène de résonance. La détection de l'aimantation nucléaire est
effectuée en plaçant dans le plan de mesure perpendiculaire à Bo une bobine de détection
appelée couramment antenne.
3.1-Détection du signal
Le fait que la composante transversale MT de l'aimantation t9urne autour de l'axe de Bo (Figure
4.14), crée dans l'antenne un courant électrique induit, conformément aux lois classiques de
l'induction. C'est ce courant induit qui constitue le signal de RMN. Il apparaît sous la forme
d'oscillations sinusoïdales amorties, traduisant la rotation de l'aimantation transversale devant
l'antenne et la diminution progressive de son amplitude.

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L'analyse du signal de RMN permet de déterminer les paramètres tissulaires:
 la densité des noyaux d'hydrogène, désignée par p;
 les temps de relaxation T1 et T2.
Cette analyse est obtenue en effectuant un traitement de signal. Celui-ci consiste à étudier le
signal, non plus en fonction du temps mais en fonction de la fréquence, par l'intermédiaire d'une
opération mathématique appelée transformation de Fourier qui permet d'obtenir le spectre du
signal, c'est-à-dire l'ensemble des fréquences du signal.

3.2-Séquences d'impulsion
La détermination de p, T1 et T2, pour chaque petit élément de volume du tissu biologique
étudié, n'est pas effectuée à partir d'une impulsion radio unique mais à partir de séquences
d'impulsions de radiofréquence. Il existe différents types de séquences suivant la durée, le temps
de répétition des impulsions, et l'angle de basculement de l'aimantation.
La séquence d'écho de spin est la plus utilisée (Figure 4.15). Elle est constituée de 2 impulsions
séparées par un intervalle de temps que l'on note habituellement TE/2. La première impulsion
est une impulsion radiofréquence de 90° qui bascule l'aimantation totale M dans le plan de
mesure. Immédiatement après cette impulsion, l'aimantation longitudinale ML est alors nulle.
La seconde impulsion est une impulsion de 180° qui va provoquer une remise en phase
progressive des différents moments magnétiques individuels. Il est alors possible d'enregistrer,
à l'instant TE, un écho du signal d'origine. L'intervalle de temps TE est appelé « temps d'écho».
Chaque séquence élémentaire composée de 2 impulsions peut être répétée après un intervalle
de temps TR appelé << temps de répétition ». Les 2 paramètres TE et TR, sont choisis par
l'opérateur pour privilégier un signal dépendant préférentiellement d'un paramètre tissulaire
donné, c'est-à dire soit de T1 soit de T2. Le signal est alors, selon les cas, pondéré en T1 ou en
T2.

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Utilisation d'agents de contraste
L'utilisation d'agents de contraste permet aussi de modifier le contraste naturel entre 2 tissus.
Actuellement deux types de produits de contraste sont utilisés : les agents T1 qui agissent sur
les temps de relaxation longitudinale T1 des tissus, et les agents T2 qui agissent sur les temps
de relaxation transversale T 2•
Les agents T1 tels que l'ion Gadolinium par exemple, ont des propriétés paramagnétiques liées
à la présence d'électrons célibataires. Généralement, l'agent de contraste est injecté par voie
intraveineuse · et se fixe au niveau des tissus pathologiques. Il est à noter que du fait de sa
toxicité, l'ion Gadolinium n'est utilisé que sous forme chélatée. Aux concentrations
habituellement utilisées, l'agent de contraste accélère principalement la relaxation spin-réseau
des protons et raccourcit le temps de relaxation T1 du tissu dans lequel il s'est fixé. Le tissu lésé
a alors un signal différent de celui du tissu sain voisin.
Les agents T2 sont des substances ferromagnétiques ou superparamagnétiques. Après
introduction dans l'organisme, la présence d'un tel agent au niveau d'une lésion induit des
inhomogénéités du champ magnétique qui favorisent le déphasage des spins et accélère ainsi la
relaxation spin-spin. Le raccourcissement du temps de relaxation T2 du tissu lésé modifie alors
son signal par rapport à celui du tissu sain voisin. L'utilisation d'un agent de contraste constitué
de nanoparticules de fer permet, par exemple, de détecter aisément des métastases au sein du
parenchyme hépatique normal.

4. Applications médicales
4.1-L'imagerie par résonance magnétique (IRM]
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique d'exploration du corps humain
fondée sur la mise en évidence des propriétés magnétiques des tissus biologiques par
l'utilisation du phénomène de résonance magnétique nucléaire. Cette technique d'imagerie s'est
très vite imposée dans le diagnostic médical pour les explorations anatomiques de la tête et de
l'appareil ostéo-articulaire mais ses _applications n'ont pas cessé de s'étendre dans de nombreux
domaines de la médecine.
En médecine, le noyau le plus couramment utilisé pour les examens d'IRM est celui d'hydrogène
du fait de son abondance dans les tissus biologiques et de ses propriétés magnétiques. Il est
constitué d'un seul proton, et c'est pour cette raison que l'on parle parfois d'IRM du proton au
lieu de préciser, plus rigoureusement, IRM du noyau d'hydrogène.
D'autres noyaux, tels que le carbone 13 ou le phosphore 31 peuvent aussi être utilisés en RMN
du fait de leurs propriétés magnétiques. En revanche, le noyau de carbone 12 ne peut pas être
utilisé en RMN car son moment magnétique est nul. En effet, les moments magnétiques
individuels des 6 neutrons et des 6 protons qui le constituent, s'apparient 2 à 2 et s'annulent.
Dans la suite du chapitre, le noyau étudié sera principalement le noyau d'hydrogène.

Principe

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La formation d'une image nécessite de localiser l'origine de chaque signal recueilli. Les ondes
radio utilisées en IRM, ayant une longueur d'onde de l'ordre du mètre, ne peuvent pas être
dirigées sur une région précise. Elles irradient le corps entier du patient. Il est donc impossible
de séparer directement les signaux provenant de différents éléments de volume (ou voxels) de
la coupe étudiée. La localisation de l'origine du signal sera obtenue au moyen d'un artifice
expérimental basé sur la relation de Larmor : la fréquence de résonance d'un échantillon est, en
tout point, proportionnelle à l'intensité du champ magnétique.
Le principe de l'imagerie par résonance magnétique consiste en effet à produire une variation
de l'intensité du champ magnétique d'un voxel à l'autre. Cette variation est obtenue en ajoutant
au champ magnétique constant BO un champ magnétique supplémentaire variant
progressivement selon une direction de l'espace. Ce champ supplémentaire est appelé « gradient
de champ», son intensité est très faible, de l'ordre de 10 milliTeslas par mètre.
Les fréquences de résonance des protons sont alors différentes, d'un voxel à l'autre de
l'échantillon, dans une direction parallèle au gradient de champ appliqué. Il est alors possible
de localiser l'origine du signal selon cet axe. La localisation complète 9u signal nécessite en fait
l'utilisation séquentielle de trois gradients qui permettent de repérer l'origine du signal dans les
trois directions x, y et z, de l'espace.
Lors d'un examen d'IRM, le patient est donc soumis à l'action non ionisante et non invasive : ·
 d'un champ magnétique BO constant, intense, et uniforme, qui confère à chaque noyau
atomique des propriétés magnétiques ;
 d'une onde électromagnétique dans le domaine des fréquences radio, qui permet la
mesure de l'aimantation globale résultante en provoquant le phénomène d~ résonance ;
 de gradients de champs magnétiques beaucoup moins intenses que BO , variables
spatialement, et qui permettent de construire l'image à partir de la localisation du signal.

En pratique, l'appareillage est constitué de plusieurs éléments :


 un aimant principal produisant le champ magnétique ·B0 Il s'agit en général d'un aimant
supraconducteur qui permet d'obtenir des champs magnétiques élevés (1 à 4 Teslas en
imagerie clinique, 20 Teslas en spectroscopie). Il est généralement en forme de tunnel,
de 60 cm de diamètre, à l'intérieur duquel le patient est placé pour l'examen;
 des bobines, parcourues par des courants électriques, permettant de créer les
gradients de champ magnétique nécessaires à la localisation du signal ;
 des antennes permettant d'une part, l'émission des ondes de radiofréquence et d'autre
part, la réception du signal. Il existe différents types d'antenne adaptés aux examens à
réaliser : l'antenne corps entier, à la fois émettrice et réceptrice, est intégrée dans
l'appareillage, alors qu'une antenne-poignet par exemple, en forme de boucle, est
uniquement réceptrice ;
 un système d'enregistrement du signal comprenant une chaîne d'amplification du
signal, et un système informatique permettent le traitement et le stockage des données.

4.2-La spectrométrie par résonance magnétique

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La spectrométrie RMN est un outil d'analyse actuellement très utilisé en chimie organique. Elle
permet l'analyse précise des constituants d'un échantillon par l'examen des pics d'absorption.
Les noyaux fréquemment utilisés sont l'hydrogène 1H, le carbone 13C, le phosphore 31 P et
l'azote 15N. Elle est fondée sur le fait que les noyaux excités par l'impulsion radio sont dans un
environnement qui modifie localement le champ magnétique qu'ils subissent.
Elle est fondée sur le déplacement chimique ô provoqué par l'environnement chimique du
noyau observé :

ô: grandeur sans dimension exprimée en ppm.


vn : fréquence de résonance du noyau.
vr: fréquence de référence.
En médecine, la spectrométrie in vivo n'est pas encore utilisée en routine clinique, mais elle
peut, dans certains cas, être réalisée, en complément d'un examen d'imagerie, afin d'obtenir des
informations complémentaires biochimiques sur l'organe étudié.
L'application médicale la plus classique de la spectrométrie par résonance magnétique concerne
l'exploration du métabolisme musculaire, qui consiste à analyser le signal pendant les phases
de repos, d'exercice et de récupération d'un effort musculaire. C'est le noyau de phosphore 31
P qui est alors utilisé, et la fréquence de référence est celle de la phosphocréatine.
La spectrométrie permet de quantifier le phosphate inorganique et l'ATP et d'apporter des
renseignements importants dans le diagnostic de certaines myopathies. La spectrométrie RMN
du noyau d'hydrogène 1 H permet aussi l'étude du métabolisme cérébral.
Les spectres enregistrés permettent de mettre en évidence ta présence de métabolites
caractérisant le métabolisme énergétique des cellules ou la viabilité neuronale. Une élévation
du taux de choline peut, par exemple, refléter une anomalie au niveau de la prolifération
cellulaire.

Conclusion

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