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Max Weber, Le savant et le politique, notion vaste et n’a pas de contenu spécifique.
La politique => la polis en grec => la cité => espace commun de décisions collectives légitimes
Politique => gouvernement des hommes par l’édiction de règles s’appliquant à tous
Champ politique => espace de résolution des conflits entre intérêts divergents
Pierre Fabre « le politique concerne les fonction de coordination des activités de résolution des
conflits, de hiérarchisation des objectifs => voir citation complète
Etat se définit par le moyen qu’il exerce sa domination => monopole de la violence légitime
Avoir le pouvoir => Possibilité de faire triompher au sein d’une relation social lorsque l’on peut
imposer sa volonté => peut s’exercer par la contrainte => se fonde ainsi sur la force
Domination fondée sur une légitimité => Etat ne peut exister qu’à la condition que les dominés
consentent à se soumettre aux dominateurs
3 formes de légitimité selon Weber : légitimité traditionnelle, « l’éternel hier », fondée sur la coutume
/ l’habitude ; légitimité charismatique, grâce personnelle d’un chef, individu particulier et la croyance
en ses capacités exceptionnelles (De Gaule) => individu providentiel ? ; légitimité fondée sur le droit,
obéissance aux règles écrites fixant les droits et obligations des membres de la société (gouvernants
et gouvernés)
Pouvoir s’exerce dans un cadre plus stable qu’auparavant => démocratie représentative qui assure
cette stabilité (depuis 1789) => cadre de l’exercice du pouvoir politique
Idéal démocratique qui émerge avec la fin de l’absolutisme monarchique => légitimité populaire
supérieure à la légitimité divine => souveraineté populaire => suppose un pluralisme et une liberté
d’opinion et d’expression
Gouvernement populaire n’est pas possible dans un grand Etat sauf avec la représentation =>
fédéralistes américains => responsabilité du gouvernement confiée à des représentants du peuple
Sieyès « Le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants »
Légitimité du pouvoir repose sur le choix des dirigeants par le peuple => triomphe de l’élection
comme source de légitimité => Montesquieu sur le suffrage par choix ou par sort => aristocratie vs
démocratie
La notion de citoyenneté
I) Définition de la citoyenneté
Mouchard « ensemble des prérogatives et des obligations reconnues aux membres d’une collectivité
politique parmi lequel le droit de participer directement ou indirectement à l’exercice du pouvoir »
Citoyen est le membre d’une communauté politique dotés des prérogatives chargé de responsabilités
appartenant à cette collectivité
Rapport CE, 2018, sur la notion de citoyenneté => droit d’appartenir à la cité, participer aux décisions
relatives à la communauté politique faite de chacun des citoyens qui l’a compose
=> 3 caractéristiques : désigne un statut et une pratique ; renvoie à une communauté de nature
politique ; intrinsèquement liée à la liberté
Participation des citoyens à la chose publique chez les Grecs et les Romains mais renouveau au XVIIIe
- droits sociaux (au cours du XXe siècle) => dvpt Etat Providence
SU ne vient qu’en 1848 bien qu’il soit exclusivement masculin et réservé à une partie de la
population.
La manière de concevoir le suffrage trahit une vision qu’on pouvait se faire les masses populaires.
Sur le plan philosophique, philosophie des Lumières vont dénoncer les inégalités => inégalité fondée
sur la naissance => pas rationnel
Idée que la souveraineté du peuple doit être la source du pouvoir et non le divin.
Idée de remplacer la société de corps par une société d’individu => droits égaux => DDHC va en ce
sens
Classe dominante du Tiers Etat va être au centre de la RF et va mettre en place la nouvelle société
voulue par les révolutionnaires. L’idée du SU n’existe pas chez les Lumières et le droit de vote n’est
pas une revendication politique.
Modèle d’élection sous l’AR était celui du citoyen propriétaire qui pouvoir voter => révolutionnaire
vont fonder la citoyenneté autrement => « tension entre le nombre (avènement des individus) et la
raison (objectif des révolutionnaires de fonder un Etat sur des bases rationnelles) » Rosanvallon
RF => abolition des privilèges + égalité des citoyens entre eux => SU devrait découler de cette
affirmation => crainte de la démagogie
Assemblée constituante en 1791 adopte une proposition de Sieyès distinguant citoyen actif et passif
=> discours de Sieyès « tous les habitants d’un pays doivent y jouir des citoyens passif, tous ont droit à
la protection de leur personne, propriété, liberté mais tous n’ont pas droit à une part active dans la
formation des pouvoirs publics » => exclut femmes, enfants et étrangers => seuls les citoyens actif ont
le droit de vote => distinction légitimée de l’autonomie de la volonté du citoyen => indépendance
intellectuelle, être doué de raison ; indépendance sociologie, être autonome (moines qui abdiquent
leurs libertés dans une communauté) ; indépendance économique, exercer une profession pour avoir
une indépendance économique : exclusion des domestiques
Constitution de 1971 prévoit des conditions : être français, 25 ans, domicilié dans la ville pour voter
depuis 1 an, contribution directe de 3 jours de travail, ne pas être domestique, être inscrit dans la
municipalité, prêter le serment civique
=> mise en place d’un système électoral à 2 degré pour filtrer encore plus => suffrage indirect
désignant une assemblée (1/100 des citoyens actifs qui en feront partie) qui désignera l’assemblée
législative => opposition des révolutionnaires les plus radicaux (Saint Just, Robespierre)
=> limitation de l’entrée dans le marché électoral => moins de personnes éligibles et de personnes
pouvant élire => nécessité de payer un impôt de 10 jours de travail pour voter ; et être propriétaire
pour être éligible => vise à garantir d’assurer le pouvoir souverain à une minorité suffisamment
raisonnée et éclairée => suffrage censitaire qui exclut des groupes sociaux (femmes, enfants,
étrangers, domestiques, …)
=> même logique sous le Premier Empire => maintien d’un corps électoral assez large mais mise en
place ultra filtrant => 3 degrés de scrutin bien qu’il élargit le corps électoral
B) Instauration du SU en 1848
Sous Monarchie de Juillet, n’a pas de revendication en faveur du SU. Idée qui émerge avec crise
économique en 1847. Régime orléaniste fragilisé => Guizot désigné comme responsable. Républicains
voient leur audiences augmenté envers le ouvrier => socialistes qui vont dénoncer le traitement des
ouvriers et vont réclamer une représentation politique de ces groupes sociaux non représentés sous
la Monarchie de Juillet => Ledru-Rollin plaide pour instauration du SU => campagne des banquets
=> souhait de revenir sur ce principe de SU en 1850 => réforme électorale avec scrutin à deux degrés
« les vrais républicains craignent la multitude, la ville multitude qui a perdu toutes les républiques »
Adolphe Thiers
Femmes mobilisées pendant la RF. Certains crée des clubs discutant sur les lois. Olympe de Gouges =>
déclaration universelle du droit des femmes. Exclusion des femmes de la politique (même en tant que
spectatrice) en 1795.
Question n’est pas soulevée par la Constituante => n’intervient qu’en 1790
=> individualisme qui n’implique pas une séparation H/F et donc une autonomie => conception
familiale des H/F => femmes pensées comme complémentaires des hommes mais dans une
dimension inférieure
Conception qui va vers une naturalisation extrême de l’infériorité des femmes au XVIIIe siècle.
Femmes ne sont pas considérées comme autonomes et donc ne peuvent être citoyenne.
Certaines personnes vont défendre cette égalité des femmes en politique => Condorcet
RF a le souvenir du règne des courtisanes où les femmes avaient une influence sur les décisions
publiques
Sous AR, tout individu était autorisé à exercer des activités publiques mais sur des critères sociaux.
La distinction de la sphère privée et publique qu’entraine la RF vient restreindre le droit des femmes.
Femmes vont revendiquer un droit de participer aux affaires publiques dès 1792, Guillaumat =>
revendication ne sont pas suivis => méfiance envers les femmes => 1793, groupe de femmes force
l’entrée du Conseil de la Commune de Paris
Proclamation d’un SUD avec la suppression du cens crée le paradoxe d’une exclusion des femmes =>
raison scientifique va essayer de justifier cette exclusion politique des femmes au XVIIIe et XIXe =>
darwinisme social
Beaucoup de républicains pensent qu’un suffrage féminin favoriserait les conservateurs et les
monarchistes.
Sous IIIe République et après 1ère GM, plusieurs propositions pour favoriser le suffrage féminin =>
adoption par chambre des députés mais bloqué par le Sénat.
Mouvement de défense du droit des femmes sous la IIIe République => mouvement après 1ère GM =>
suffragettes au UK qui va un peu influencer en France mais aucune reconnaissance du vote féminin
En 1944, reconnaissance du droit de vote des femmes, aucun débat législatif => adoption par
ordonnance du gouvernement provisoire le 21 avril 1944.
B) Les indigènes
1848 : Refus du droit de vote aux peuples colonisés considérés comme des sujets de la République et
non des citoyens
Domaine où la dissociation entre nationalité et citoyenneté apparait. La République pose des règles
d’acquisition de la nationalité plutôt généreuse => citoyenneté est différente et ainsi non acquise par
les indigènes.
Constitution de l’an III article 6 affirme que les colonies font partie intégrante de la République.
Avènement en 1848 su SUD et abolition de l’esclavage => problème que la France a constitué un
empire colonial => statut a reconnaitre pour les indigènes ? => républicains accepte la différenciation
civile => déni d’un droit politique pour les indigènes
La République se veut colonisatrice => choix de continuer sous la IIIe République en 1880
En 1870, possession française DOM 1M km² => 1913, 13M km² passage de 7M de pop à 48M puis
70M. en 1945, environ 100M dans l’empire français mais moins d’1/5 a des droits civils et politiques.
Accélération des conquêtes coloniales => instauration d’un droit colonial dérogatoire => partisans du
colonialisme (Jules Ferry) qui s’associent avec monarchistes et conservateurs => justification
« nécessité de débouchés » (économie), côté humanitaire et civilisateur « les races supérieures ont
un droit sur les races inférieures »
De l’autre côté, des républicains anticoloniaux, Clemenceau, « asservissement des peuples et une
violation des principes républicains et des idéaux de la RF », « abus pur et simple de la force que
donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires pour s’approprier l’homme, le
torturer ».
Colonisation est aussi un moyen de dissoudre les tensions internes de la société française =>
grandeur française après la perte de l’Alsace-Moselle => permet aussi un consensus avec les
monarchistes.
A) Un vote collectif
Passe à 9M d’électeurs => 7M participent
Hypothèse du vote éclairé n’est pas là => 50% d’analphabètes, pas de bulletin distribué par l’Etat (doit
écrire le nom du candidat sur son propre bulletin)
=> pas de vote secret => pressions sociales => vote quasi unanime dans une logique collective
=> vote dans les chefs-lieux de cantons => cortège électoral pour s’y rendre
Tocqueville « je ne crains pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira »
Candidats ne font pas campagne, les gens votent pour le nom des gens (ce qu’ils représentent)
Résultats : pas de changement malgré la participation grande => domination des notables => ¾ des
nouveaux élus de l’AN était éligible sous le système censitaire de la Monarchie de Juillet
=> élus vont se rallier à la République => Républicains du lendemain => anciennement royalistes
=> SUD ne crée pas de bouleversement => pas de progressisme de la révolution dans l’AN
Parti de l’ordre => Louis Napoléon Bonaparte élu avec 74% des suffrages exprimés => proclamation de
l’Empire avec coup d’Etat de Bonaparte
Proclamation des résultats qui fait débat => déclaration de l’état de siège à Nîmes
Elections législatives en 1849 => débâcle des républicains modérés => 53% pour le parti de l’ordre
avec les monarchistes ralliés aux bonapartistes
=> conflit diplomatique sur la succession du trône d’Espagne qui met le feu aux poudres => France
déclare la guerre à la Prusse
Défaite à Sedan de Napoléon III en décembre 1870 => abdication de Napoléon III => proclamation du
4 septembre 1870 de la République => gouvernement provisoire
Armistice en janvier 1871 => temps d’élire une assemblée à Bordeaux => monarchistes ultra
majoritaires mais divisés (Légitimistes et Orléanistes) => République sur le papier mais la chambre
n’est pas républicaine => Adolphe Thiers élu président de la République => formation gouvernement
avec monarchistes et républicains libéraux
Traité de Francfort cédant Alsace-Moselle à l’Empire allemand
B) La Commune de Paris
Transformation de Paris avec Haussmann. Paris assiégée. Garde nationale est une milice citoyenne
armée. Paris entourée par les Prussiens, AN à Bordeaux. Suppression de la solde des gardes
nationaux => source de revenu unique
Introduction d’un moratoire sur les loyers qui avait été introduit qui sera annulé et va rétablir le
versement des loyers
=> coalition des mécontentements => AN décide de siéger à Versailles plutôt que Paris (rappelle AR)
=> insurrection en mars 1871 => milice armée pas contente de la défaite => sécession avec fédération
de la garde nationale qui souhaite élire ses propres chefs plutôt que des chefs élus par l’AN.
AN de Versailles veut soumettre Paris en la désarmant (plus de canons) sauf que les militaires chargés
de saisir les armes vont fraterniser avec la population et la garde nationale. Les chefs de la garde
nationale fusillés => Emeutes => gouvernement provisoire fuit Paris
=> organisation d’élections sans l’accord du gouvernement de Versailles => participation de 50% =>
fidèles du régime de Versailles vont se retirer => reste des élus républicains (artisans et professions
libérales) => assemblée composée de jacobins (centralisateur), radicaux, blanquistes, quelques
collectivistes et anarchistes => alliance entre jacobins et blanquistes => Conseil de la Commune de
Paris
=> abstention de 50% laisse penser que les Communards ne sont pas soutenus
=> programme de la Commune => défense de la République comme seule forme de gouvernement
compatible avec les droits du peuple, réclame l’autonomie locale de Paris => appel au renversement
de la République de Versailles
=> Commune va supprimer les loyers (vu que Versailles avait supprimé le moratoire), rétablissement
de la solde des gardes nationaux, le drapeau rouge va devenir l’emblème de la Commune,
rétablissement du calendrier républicain, destruction de la colonne de Vendôme, instauration d’un
mandat impératif dans l’idée d’une démocratie directe (renoue avec constitution de 1793), décide de
la séparation de l’Eglise et de l’Etat, proclame l’instruction laïque, gratuite et obligatoire, légitimer les
enfants hors mariage et les unions libres, prend des mesures pour aller vers l’égalité salariale mais pas
de droit de vote des femmes
=> expérience importante symboliquement => fascination sur les politiques se réclamant de la gauche
=> volonté de se rattacher à la Commune
=> projet autonomiste via une fédération des communes de France => opposition jacobine
=> mouvement ne s’étend pas dans la durée => pas d’écho en province d’un soulèvement contre
Versailles => assemblée communale divisée => armée du gouvernement de Versailles entreprend de
reprendre Paris (dirigée par Mac Mahon) => « Semaine sanglante », armée reprend Paris en 3 jours
=> 1 semaine après, Paris délivrée selon Mac Mahon => répression sévère (fusillé ou déporté dans
des bagnes)
=> IIIe République nait de la guerre et de la guerre civile => camp républicain renforcé (99 des 114
sièges), mouvement ouvrier affaibli
=> mesures d’ordre => renforce centralisation (maires nommés par les préfets, interdiction
commémoration 14 juillet 1789 et 21 septembre 1792 => pas d’accord sur la restauration de la
monarchie => division politique orléaniste (veulent un régime de monarchie parlementaire) et
légitimiste (refusent les principes de 1789, veulent un retour à la monarchie d’AR)
=> Bismarck est contre l’idée d’une restauration => favorable à une République qui isolerait la France
(alors seule République d’Europe) et l’affaiblirait
=> élections de 1876 donne une majorité républicaine => idée d’une restauration monarchiste n’est
plus
Union des droite se fissure => vote des lois constitutionnelles (3 lois sur l’organisation des pouvoirs
publiques) => approuvées par la majorité nouvelle composée de libéraux, républicains modérés =>
ralliement à la République et au régime parlementaire => critique de 2 figures : PR (par les
monarchistes) et le Sénat (par les républicains)
=> Mac Mahon ne renonce pas à gouverner avec les conservateurs => crise du 16 mai 1877
A) L’éducation au vote
Ecole pour tous proclamée sous la IIIe République => enjeu crucial que l’école est un vecteur de
l’instruction civique des citoyens
=> diffuser un sentiment républicain / citoyen mais aussi un sentiment national et une morale laïque
=> chaque électeur doit être rationnel
=> mouvement portée par la Ligue française de l’enseignement => former des électeurs sachant
raisonner => école, lieu privilégié de cet apprentissage => Lois ferry de 1881 et 1882 sur l’école
publique, gratuite, laïque et obligatoire => soustraire les élèves à l’influence de l’Eglise (prenait en
charge l’instruction des jeunes) => volonté de recruter des maitres républicains et de chasser les
congrégations cléricales
=> relations étaient régies par le Concordat => clergé rémunéré par fonds publiques mais contrôle de
l’Etat
Vote loi Falloux => liberté d’enseignement au profit de l’Eglise à partir de 1850 => influence de l’Eglise
dans la vie publique => critique de la République
=> combat pour la suprématie de la société civile contre la proéminence du pouvoir religieux =>
=> liberté association de 1901 met une exception pour les congrégations => nécessité d’une
autorisation législative
Combat entre l’Eglise et la République dans l’école => exclusion du Conseil Supérieur de l’instruction
publique des religieux
Ecole laïque en 1882, Ferry énonce sa conception de la laïcité aux écoles => « éducation nationale
fondée sur les notions du devoir et du droit que le législateur n’hésite pas à inscrire au nombre des
1ères vérité que nul ne peut ignorer »
1902 => bloc des gauches qui emporte les élections législatives => PR du Conseil sera Emile Combes
(figure anticléricaliste) => veut une politique énergique de laïcité => refus en bloc de toute demande
d’autorisation des congrégations à former des associations en vertu de la loi de 1901 => fermeture de
tous les établissements non autorisés (environ 3000)
Laïcité énergique signifie pour lui la laïcisation de l’espace public => débaptiser les rues portant des
noms de Saints
=> expulsion également de l’espace français des religieux composant les congrégations non
autorisées
Se pose une question d’une remise en cause du cadre juridique régissant les relations entre l’Etat et
les cultes => Concordat encore en place
Républicains divisés => certains y voient un avantage car le gouvernement peut contrôler l’Eglise avec
la nomination des évêques
En 1903, débat à la chambre des députés sur la question des relations Etat et Eglise. Pie X remplace
Léon XIII (plutôt conciliant avec les évolutions politiques) alors que Pie X est intransigeant => relations
plus dures => Vatican rompt relations diplomatiques avec la France
Combes va devoir démissionner à la suite de l’affaire des fiches => ministre de la Guerre va utiliser un
réseau franc-maçon pour connaitre les opinions politiques et religieuses des officiers de l’armée =>
informations utilisées pour freiner l’avancement des officiers peu républicains pour empêcher l’accès
à des postes importants
=> apaisement des relations entre pouvoir politique et Eglise => commission parlementaire réfléchit
toujours aux relations Eglise et Etat et souhaite donc trouver un équilibre parmi les républicains
hostiles à l’Eglise et ceux plutôt ouverts aux relations Eglise et Etat
Aristide Briand était rapporteur de la loi de 1905 et oriente la Chambre vers une séparation « loyale »
de l’Eglise et Etat => seul moyen de surmonter le conflit politique
=> questions des biens et de l’autonomie de l’Eglise dans la gestion de ses biens divisent l’AN =>
orientation vers une autonomie de l’Eglise dans la gestion de ses biens => Clémenceau (alors député)
pas content
=> loi votée en 1905 en été par l’AN et en décembre par le Sénat => vote malgré l’opposition du Pape
qui refuse le compromis dans la gestion des biens cultuels => loi prévoyait des associations cultuelles
devant gérer les églises => incompatible avec sa hiérarchie et le fonctionnement de l’Eglise => il
appelle aux fidèles à désobéir à cette loi
=> nécessite de faire l’inventaire des biens ecclésiastiques => appel du Vatican au refus de faire cet
inventaire => inventaire fait par l’Etat mais manifestations hostiles mais répressions => climat de
tensions => gouvernement démissionne
Messes du dimanche sont soumises au régime de la déclaration préalable => considérées comme des
réunions publiques => tensions => gouvernement accepte une déclaration annuelle => gouvernement
va ensuite accepter qu’il n’y ait pas de déclaration préalable
=> union sacrée avec la 1ère GM => union politique qui va s’étendre au religieux => rappel des
congrégations sur le territoire français et mesures de fermeture sont révoquées
=> après la guerre, dès 1921, rétablissement des relations diplomatiques avec le Vatican => dès 1924,
création d’associations diocésiennes respectant la fonctionnement de l’Eglise à la place des
associations cultuels
=> maintien Concordat dans territoires reconquit => Alsace-Moselle => toujours en place
Cartel des gauches arrivent aux élections de 1924 et souhaite supprimer le Concordat en
Alsace-Moselle mais y renonce
🡺 soustrait l’éducation des enfants à l’Eglise pour confier l’enseignement aux maîtres d’école
=> cultiver la citoyenneté à laquelle les enfants sont appelés => sacralisation du statut de citoyen
Paul Bert, ministre de l’instruction publique avant et après Jules Ferry « surtout et avant tout, il faut
inspirer à l’enfance un respect quasi religieux pour ce grand acte de vote qui jusqu’à présent est par
tant de personne traité si légèrement » « il faut éloigner avec horreur de notre esprit cette idée qu’on
peut se déterminer au vote par des considérations tirées de l’amitié ou de la haine personnelle, il faut
que cela devienne comme une sorte d’instinct acquis si bien que lorsque ce jeune citoyen
s’approchera de la simple boite en bois blanc, il éprouve quelque chose de cette émotion que
ressentent les croyants lorsqu’ils s’approchent de l’autel »
On les courage les jeunes à lire les journaux, à s’intéresser à l’actualité politique, à assister à des
réunions électorales pour se forger leurs opinions personnelles afin de voter individuellement
=> députés vont revendiquer la mise en place d’isoloirs dans les bureaux de vote
=> instauré par une loi de 1913, 37 ans après la proposition => élus souvent hostiles à l’idée d’un vote
secret => isoloir considéré comme « confessionnal » => idée que tout électeur n’a pas la capacité
suffisante pour avoir une opinion politique personnelle
=> vote devient secret => transforme la relation politique supprimant les intermédiaires => électeur
place lui-même son vote dans l’urne => moins d’encadrement des électeurs => indépendance sociale
🡺 apprentissage de la citoyenneté passe par le geste du vote => citoyen est également national =>
nationaliser les consciences des citoyens
Nation est le produit d’une construction historique par l’intervention de l’Etat => monopole dans
certaines matières => fabrication d’une identité collective
🡺 bâtir la Nation
Michelet « il ne faut pas que la République soit extérieure à la surface, il faut qu’elle entre et
pénètre »
Conquêtes napoléoniennes fondées sur une conception universaliste => justifie d’une diffusion
universelle de la Nation.
Herder (mort en 1803) s’était demandé comment faire accéder la Nation allemande à une conscience
d’elle-même => qu’est-ce que cette nation allemande ?
=> dans le génie de la langue que réside l’âme de la Nation => langue allemande en commun pour les
allemands
=> langue est vecteur de la transmission de l’identité culturelle « avec le langage est communiqué à
l’enfant toute l’âme de ses procréateurs, tous ses modes de pensées »
Fichte => discours à la nation allemande en 1808 après de la défaite de Iéna alors que les troupes
françaises occupent Berlin => « je parle pour les allemands, rien que pour les allemands et je leur
parle d’allemand rien que d’allemand » => au-delà des divisions politiques, on peut voir une seule et
même Nation => fondement sur la germanité => singularité d’un peuple est la source de la Nation qui
doit être autonome
« Lorsqu’une langue séparée se forme, il y a une Nation séparée qui existe, qui a le droit d’être
indépendante et de se gouverner elle-même » => prémisse de la conception allemande de la Nation
=> singularité du peuple par la langue prouvant l’existence d’une Nation qui peut prétendre être
autonome
Débat qui revient après 1870, conception de la nation sur la langue => Nomsen justifie l’annexion de
l’Alsace-Moselle par la germanité des populations (ethnique, linguistique et culturelle)
Français vont contrecarrer cette conception. Les intellectuels français, Renan ou Fustel de Coulanges,
rejettent la conception de cette Nation fondée sur la race « pure »
Renan « fonder la Nation sur une race singulière pure, cela ne peut mener qu’à des guerres
d’exterminations »
Conférence qu’est-ce que la nation, Renan « ce n’est ni la race ni la langue qui fait la nationalité, c’est
autre chose. Une nation est une âme, un principe spirituel, deux choses qui a vrai dire n’en font
qu’une constituent cette âme : l’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession
en commun d’un riche leg de souvenir ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre
ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis »
Conception élective issue de la RF et elle est rationnelle dans la mesure où elle repose sur
l’expression de la libre volonté d’adhérer à une entité politique => repose sur sentiment
d’appartenance à la Nation => socialisation qui donne ainsi la nationalité
Conception essentialiste est déterministe puisque reposant sur la croyance en une essence nationale
Nation conçue comme une globalité => lien naturel et préexistant avec cette nation
Modèles qui correspondent à la situation migratoire des pays : pays d’immigration (France) accueille
des étrangers ; alors que pays d’émigration veut avoir un lien avec ses nationaux même lorsqu’ils sont
à l’étranger
Modèle français de nation avec le passé en commun => moyen de créer une appartenance nationale
=> il faut créer « le culte des ancêtres » selon Renan => héritage à construire
🡺 rôle centrale de la langue => langue française imposée par rapport aux langues régionales =>
favoriser la création d’œuvres littéraires pour promouvoir la nouvelle langue
=> diffusion de cette langue à l’ensemble de la population => politique d’alphabétisation et diffusion
d’une presse populaire traitant de la vie politique nationale => homogénéisation de la nation
🡺 création et diffusion d’un sentiment patriotique => éléments en commun => Histoire nationale,
héros nationaux, symboles nationaux, folklore national
🡺 vision nationale de l’Histoire => relecture au travers du prisme national avec des éléments
révélateurs de l’existence de la nation (guerre de Cent an, Jeanne d’Arc égérie de la Patrie => AU
SECOURS)
Construction du roman nationale, Michelet sur la Guerre de Cent an « la lutte contre l’Angleterre a
rendu à la France un immense service, elle a confirmé, précisé sa nationalité à force de se serrer
contre l’ennemi, les provinces se sont trouvé un peuple, c’est en voyant de près l’anglais qu’elles se
sont senties France »
Au besoin on met de côté des clivages passés en occultant des événements (guerres de religions)
Renan « l’essence d’une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun et
aussi que tous aient oublié bien des choses » => tout ce qui peut diviser et heurter => « il faudrait
tout oublier ♫♪ »
Développement aussi d’une symbolique commune des hymnes nationaux, des drapeaux (drapeau
tricolore => blanc pour monarchie et bleu et rouge pour la ville de Paris), des personnages
symbolique (Marianne), des animaux emblématiques (aigles impériaux français, coq français)
Développement d’une politique de la mémoire => fête nationale (indépendance pour beaucoup
d’Etats, 14 juillet en France depuis la loi du 6 juillet 1880 => prise de la Bastille et fête de la
fédération)
Apparition fin du XXe des entrepreneurs politiques qui font de la politique différemment. Nouveaux
acteurs veulent changer les pratiques. Socialement, sont des personnes issues de la moyenne
bourgeoisie (professions libérales et bourgeoisie intellectuelle) => contestation de la façon de faire
des notables.
Devient plus un affaire d’idée plus on se rapproche de la classe ouvrière => personnalité de l’élu
moins déterminante => candidat devient le porte-voix des idées politiques de son parti
Notables sont battus dans certaines circonscriptions => Notables vont se professionnaliser (faire
campagne, présenter leur programme, apolitiser leur discours, se structurer en parti politique)
Les entrepreneurs politiques vont se notabiliser => une fois élu, ils acquièrent une notoriété et des
ressources politiques => confrontés au rôle des notables d’auparavant => doivent se conformer aux
attentes des électeurs (avoir un ancrage local, s’adapter aux mécanisme politiques)
Politique devient une carrière monopolisée par des professionnels de la politique savant comment
conquérir le pouvoir et exercer un mandat politique avec l’idée d’une hiérarchisation des postes
(local, départemental, national)
Pose la question du statut de cette activité => comme la rémunérer => pour les parlementaires =>
principe de l’indemnité et du montant
Politique qui devient une activité à temps plein => apparition d’une revendication de la part de ces
élus à vivre de la vie politique => revendication d’une indemnité suffisante
Indemnité des représentants est ancienne => date de la RF => au moment des EG se transforment en
ANC, députés s’opposaient aux conditions de vie qu’ils avaient (activité chronophage) et les
conditions matérielles de leur activité
1er septembre 1789, AN vote une indemnité de 18 livres / jour afin de faire rester les députés.
Mirabeau l’a justifiait « s’il n’y a pas d’indemnité parlementaire, l’honneur de représenter la nation va
devenir le patrimoine de quelques familles, l’ambitieux sans fortune se fera le satellite et le protégé
des grands ; si au contraire, une modique contribution permet aux citoyens le moins opulent de
remplir ce poste honorable, vous excitez une émulation universelle ».
=> personnes fortunées sont élus au suffrage censitaire => pas de besoin d’indemnité du fait de leur
niveau de vie
=> instauration SUD en 1848, on pense que tout le monde pourra être élu => décret 5 mars 1848 =>
institution d’une indemnité parlementaire => participe à l’abolition du cens mais aussi à démocratiser
l’éligibilité à l’AN => prévoyait que chaque représentant recevra une indemnité de séjour de 25
francs/jour => texte adopté modifiera pour une indemnité uniquement pendant les sessions
parlementaires => nécessite d’autres ressources pour subvenir en dehors des sessions
2nd empire va exclure au début tout indemnité mais va la rétablir à 2500 francs/mois pendant la durée
de la session.
IIIe République rétablit le dispositif de 1848 (9K francs/an) => augmentation de l’indemnité à 15K
francs/an dès 1906 => débat sur plusieurs plans : campagne de presse antiparlementaire crie au vol
par les députés de la Nation => députés se défendent en présentant leurs charges / train de vie pour
justifier l’indemnité.
Jaurès considère qu’il ne faut pas augmenter l’indemnité mais créer un fond prenant en charge les
dépenses des députés.
Débat essentiel car arriver à vivre de la politique est une condition essentielle de la démocratie =>
« recrutement non ploutocratique de la politique » Weber
=> campagne électorale pour se démarquer et persuader les électeurs d’accorder leur suffrage =>
singularisation de la sphère politique
=> campagne sont encadrées pour éviter la corruption des électeurs => démagogie
=> campagne passe aussi par des réunions électorales => présentation d’un programme => mobiliser
des arguments politique => permet d’interpeller le candidat => réduit la distance entre élu et
électeurs
🡺 Révision constitutionnelle de 1884 => République est l’horizon indépassable pour empêcher le
retour à la monarchie ou l’empire
=> esprit réformateur qui émerge pour essayer de palier à ces problèmes institutionnels => De Gaule
et Debray sont témoins de ce mouvement d’idée => faiblesse du pouvoir qui se constate => idées qui
sont critiquées mais le but de rassembler les Français dans un nouveau système institutionnel va
prévaloir
🡺 explication la plus convaincante est que le mouvement de 1930 est un échec n’ayant pas abouti à
un mouvement de réforme constitutionnelle des institutions de la IIIe => risque également de
s’associer à des personnes peu recommandables partageant ces idées
🡺 IIIe République entre dans une période de désenchantement dans les années 30 => idée d’un
parlement défenseur des libertés (lois de liberté de 1880 à 1901) => régime ayant survécu à la 1ère GM
=> contexte change dans les années 30 avec des séries de crises et déstabilisations du régime => crise
économique de 1929, affaires politiques qui ont plus de résonances que par le passé => vague
d’antiparlementarisme.
=> manifestation antiparlementaire => conséquences affaire Stavisky => devient scandale politique =>
gouvernement est renversé => nouveau gouvernement qui limoge le préfet de police de Paris, accusé
d’avoir freiné l’instruction sur l’affaire => 6 février, manifestation de soutien au préfet déchu contre
son Etat => surtout des ligues extrême droite : Action Française, Croix de Feu, Jeunesse patriote =>
répression sévère => réflexe de se référer à un homme providentiel (Gaston Doumergue) pour sauver
la République et va former un gouvernement d’union nationale => il annonce qu’il faut engager une
réforme des institutions et sortir de la paralysie du régime => création d’une commission
parlementaire sur la question mais pas trop de suites
=> mouvement réformiste alimenté par des politiques (André Tardieu, La réforme de l’Etat, 1934) =>
menant une « croisade » pour une réforme des institutions
=> Tardieu fait le constat du mal qui habite la IIIe => problème avec mode de scrutin par
circonscriptions qui favorise le clientélisme plutôt que la représentation nationale ; problème de
l’omnipotence de la chambre des députés (tendance hégémonique de la chambre) ; problème aussi
de l’absence d’équilibre avec le pouvoir exécutif trop faible (suite à la crise 16 mai 1877) => « la
France a besoin d’un gouvernement ferme » Ferry => exécutif délégué de la majorité => confusion
totale des pouvoirs, « la séparation des pouvoirs n’existe plus » Tardieu
=> crise de 1929, Tardieu propose un plan pour limiter les effets de la crise mais sera renverser par la
chambre avant que son plan ne soit voté => obstruction parlementaire allongeant les débats =>
Tardieu pose 41 fois la question de confiance
🡺 Tardieu propose des remèdes pour « mettre fin avec des moyens légaux du triple l’asservissement
découle de la décadence de nos institutions » => propose des réformes du régime (exécutif ; rôle
respectif du parlement et du peuple ; remise en cause du mythe selon lequel le parlement représente
la volonté générale)
=> relayé aussi par des publicistes, Hauriou « la liberté politique, la souveraineté nationale, la
démocratie ont sans doute reçu une 1ère satisfaction dans le gouvernement représentatif ; mais elles
exigent d’avantage, il leur faut maintenant une combinaison de gouvernement représentatif et de
gouvernement direct du peuple qui est dans l’esprit de la République de leur assurer »
Juristes s’engagent dans ce mouvement (Duguit et Hauriou mais disparaissent avant la naissance du
mouvement réformiste). Mot d’ordre est de restaurer l’autorité de l’Etat dans un cadre démocratique
Critique qui va dans 3 directions : mettre à bas le mythe du parlement étant la volonté générale ;
l’introduction d’un gouvernement direct ; un renforcement de l’exécutif
Juristes vont s’intéresser à ce dogme et vont tenter de le démontrer. Carré de Malberg a contribué à
bâtir ce dogme, à lui donner une assise doctrinale dans La théorie générale de l’Etat de 1920
montrant ainsi que les chambres représentent seules la volonté générale en parfait fidélité avec
l’héritage révolutionnaire
=> va faire son autocritique et changer d’idées qualifiant ses anciennes idées de fictions
D’autres juristes plaident aussi pour dépasser ce mythe et s’orienter vers un dépassement du
parlementarisme absolu en instaurant un rôle primordial pour le peuple et en restaurant un pouvoir
exécutif pas soumis au parlement.
Après fin 1ère GM, les empires s’effondrent et les états vont établir des constitutions. On se rend
compte que le peuple joue un rôle plus important dans ces nouveaux systèmes que dans le système
français.
Peuple joue un rôle au-delà du simple vote d’un représentant, il a des moyens pour qu’il soit maitre
de ses destinées => doit pouvoir être consulté par les gouvernants et peut contrôler les fonctions de
ses représentants (mandat impératif ?)
=> plaidoyer pour le referendum, des auteurs veulent l’introduction du referendum comme moyen de
gouvernement. Carré de Malberg est en tête de ce plaidoyer => « permet de rendre la souveraineté
du peuple réelle, là où avec le procédé représentatif, cette souveraineté n’est que fictive » =>
referendum permettrait de conserver et renforcer le cadre démocratique => « faire accéder au
peuple le rang suprême par l’acquisition du pouvoir de prononcer le rejet ou l’adoption définitive des
décisions parlementaires, c’est à ce moment-là que le véritable souverain c’est alors le peuple »
Carré de Malberg introduit une autre justification de ces procédés qu’il attache à une rupture entre
les origines révolutionnaires du régime parlementaire et le parlementarisme sous la IIIe République.
Sous la RF, forte idée que les députés sont les représentants de la Nation entière (toujours le cas
théoriquement) mais depuis la RF, nouveau phénomène partisan => Carré de Malberg « comment
pourrait-on admettre que la puissance souveraine qui passe comme inhérente à la volonté générale
se trouve contenue dans une volonté parlementaire qui n’est que la volonté d’un parti du parti
dominant la majorité ? »
Réformateurs plaident pour un élargissement du droit de suffrage par le nombre et par l’objet (voter
pour ou contre des idées grâce au referendum. « referendum permet de trouver dans la volonté
populaire directement exprimée, un contrepoids aux abus de pouvoirs des assemblées »
Plaident aussi pour un élargissement du corps électoral => extension droit de vote aux femmes
Problème de l’expérience française pour une consultation du peuple a été chaotique => donnaient
des allures de plébiscites (1er et 2nd Empire)
Distinction du referendum du plébiscite => Duguit « le referendum est une parfaite au gouvernement
direct ; le plébiscite tend au contraire à établir un gouvernement représentatif »
=> faire cesser le préjugé défavorable du referendum dû à la pratique sous les 2 Empires
En 1958, introduction de procédés référendaires => écarte l’idée que ce serait un plébiscite,
présentation de ces mécanismes comme nouveau car inédit en France
C) Renforcer l’exécutif
Cette idée traverse la IIIe république et montre un riche réflexion doctrinale => « un exécutif fort est
la condition technique d’une démocratie libre, supprimer cet exécutif fort et la liberté est en péril »
Tardieu, L’agonie de l’exécutif
Etat se voit charger de missions de plus en plus complexe et cela passe difficilement par une
discussion collégiale dans une assemblée élue
Boris Mirkine-Guetzévitch « pour rédiger l’immortelle déclaration des droits, il n’a pas été nécessaire
d’avoir recours à des techniciens mais il en est de même pour édicter des lois sur l’assurance sociale,
sur la protection de la maternité ou même le code de la route
=> faire cesser de considérer le parlement comme le centre de gravité de la vie démocratique =>
pratique des décrets-lois qui se banalisent => gouvernement ne fait que ratifier les décrets-lois du
parlement => dérèglement du parlementarisme => doit consacrer un nouveau rôle pour le
gouvernement selon les réformateurs
=> conserver pouvoir législatif du parlement mais aussi associer le gouvernement à l’élaboration de la
loi « si c’est le parlement qui vote les lois, c’est l’exécutif qui les prépare et qui oblige le parlement à
les voter. Ignorer cette transformation capitale de l’exécutif, c’est ignorer l’évolution parlementaire »
Rôle du parlement moderne « c’est la tendance progressive du parlementarisme la chambre n’a qu’à
homologuer le programme du ministère » Boris Mirkine-Guetzévitch
Idée forte de réserver « une part d’indépendance à l’exécutif pour l’accomplissement des tâches
agissantes » Carré de Malberg
« le parlement est un organe de gouvernement détestable qu’on ne saurait mettre à la tête de l’Etat
parce que gouverner c’est agir et non pas délibérer » Hauriou
« la France politique est devenue un corps sans tête, les décapités vivants ne fournissent jamais une
longue carrière » Tardieu => thème de l’Etat fort qui est important pour les réformateurs
« Une faute initiale a été commise. Lorsque la Convention proclamait la République, elle eut dut,
imitant l’exemple américain, instaurer un PR élu par les assemblées primaires ou les collèges
électoraux de départements afin d’équilibrer son propre pouvoir représentatif par un pouvoir exécutif
fort et directement en contact avec le peuple » Hauriou
Ce PR doit d’abord être indépendant des partis => il ne doit pas être seulement désigné par les
chambres
=> évocation du SUD mais précédents fâcheux de 1848 avec l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte
comme PR pour ensuite instaurer le 2nd Empire
Certains défendent une élection populaire => Hauriou « le peuple cherche le pouvoir exécutif, et le
pouvoir exécutif cherche le peuple »
Carré de Malberg « l’élection du PR au SUD est une institution démocratique car elle permettra de
donner 2 centres de représentation du peuple souverain »
🡺 formule plus intermédiaire privilégiée par les réformateurs=> élection chef de l’Etat par un collège
électoral élargi
Imaginent, sur le modèle de la république de Weimar, d’accorder des pouvoirs de crise au PR si des
périls pour la vie de la Nation se présentent
=> problème algérien => depuis 1954 avec « Toussaint rouge » => FLN mène des actions violentes
pour indépendance de l’Algérie => gouvernement se veut être ferme « l’Algérie c’est la France la
négociations avec les rebelles c’est la guerre » Mitterrand alors ministre de l’Intérieur
=> répression de plus en plus forte => bascule dans une crise institutionnelle dès le 15 avril 1958 =>
gouvernement renversé du fait de l’absence de majorité pour la poursuite de la répression et de
majorité pour négocier avec le FLN => institutions paralysées => nouveau gouvernement se tarde à se
former => 13 mai 1958 coup d’état des Généraux => militaires en Algérie forment un CSP => lance un
appel au Général de Gaule
🡺 danger putschiste => appel « au plus illustre des Français » pour que De Gaule soit au pouvoir => AN
y est hostile => René Coty met sa démission dans la balance => hypothèse d’un coup d’Etat militaire
est de plus en plus réelle => AN accepte de Gaule au pouvoir (investi le 19 juin 1958) avec un
gouvernement qui essaient de rassembler les représentants des partis de la IVe République mais seul
les communistes refusent de siéger dans ce gouvernement, le cas aussi pour Mitterrand et
Mendes-France
=> de Gaule veut des conditions pour gouverner : disposer des pleins-pouvoirs pour 6 mois ; et une
réforme profonde des institutions => il ne veut pas d’institutions instables avec un exécutif trop faible
sous l’emprise d’un parlement divisé
AN accepte ces conditions par 2 lois du 3 juin 1958 => loi constitutionnelle du 3 juin 1958 => va
permettre de changer de constitution en la changeant totalement en dérogeant à l’article 90 de la C°
de 1946 prévu pour les révisions constitutionnelles => loi donne au gouvernement investi le 1er juin,
un pouvoir de préparer un projet de lois constitutionnelles avec des conditions => SUD doit être la
source des pouvoirs, séparation effective des pouvoirs exécutif et législatif, responsabilité du
gouvernement devant parlement, indépendance autorité judiciaire, organiser les rapports entre la
république et les peuples qui lui sont associé
Avis du comité consultatif et avis du Conseil d’Etat pour vérifier le respect de ces conditions.
Délibération en conseil des ministres pour adopter le texte. Puis, referendum par le corps électoral.
🡺 donne au gouvernement le pouvoir de proposer une C° => ratifiée par le peuple souverain =>
transition entre deux républiques
2) L’élaboration autoritaire de la C°
De manière unilatérale car seul le gouvernement propose la C° et le parlement est mis de côté.
Une fois loi 3 juin promulguée, élaboration C° commence. Phase rapide et secrète (pas de débats et
de vote sur chaque article). Plusieurs phases renseignant sur la nature idéologique du texte : un
avant-projet est rédigé par un comité d’experts (proposition initiale) sous la direction du Garde des
Sceaux (Michel Debré), ces experts sont des juristes (membres CE ou collaborateurs de ministres)
Texte est soumis à un organe plus politique, un comité interministériel sous la direction du Général de
Gaule, et comprend 4 ministres d’Etat et d’autres membres. Comité interministériel comprend des
forces politiques de la IVe République ce qui a infléchi le texte sur certains points : le rôle du PR (texte
initial prévoyait le PR pleinement chef de l’exécutif), la place du referendum (texte initial prévoyait
que lorsque le parlement rejetait un texte du gouvernement, le referendum était possible). Forces de
la IV république propose le 49-3 de la C° permettant d’adopter un texte sans vote du parlement
(Pflimlin le propose).
🡺 esprit de compromis et de Gaule est contraint à ces compromis car si le gouvernement se dissout il
n’y aura pas de nouvelle constitution
Texte est transmis au comité consultatif constitutionnel composé de 39 membres dont les 2/3 sont
désignés par le parlement. Tout le monde est représenté dans ce comité sauf les communistes ayant
refusés. Comité présidé par Paul Reynaud. Comité approuve le projet en ayant obtenu des garanties,
il avait fait confirmer par les auteurs de la C° que le PM ne serait pas responsable devant le PR => PR
ne peut contraindre PM à démissionner s’il n’a plus son soutien. Rôle du comité reste consultatif.
Projet est accepté et le projet de C° est transmis au CE le 29 août 1958. Debré présente le projet à
l’assemblée générale du CE. CE se prononce rapidement sur des points technique et améliore le texte.
Texte final adopté le 3 septembre 1958 en conseil des ministres et referendum le 28 septembre.
Discours le 4 septembre 1958 de de Gaulle pour présenter la nouvelle C° aux Français rédigée
légalement (éviter un rappel à 1940). Referendum, 80% participation et 82.6% de Oui au projet par le
corps électoral.
🡺 élaboration qui rompt avec la tradition française et permet à ces nouvelles idées de se retrouver
dans le texte sans opposition parlementaire
Paul Reynaud : « le minimum que le peuple Français a le droit d’exiger d’une C° nouvelle, c’est de ne
pas y retrouver les tares du régime précédent », « elles (les tares) provenaient toutes d’un vice
fondamental, le pouvoir législatif opprimait le pouvoir exécutif »
« l’exécutif moderne est l’âme de la législation, la chambre n’a qu’à homologuer le programme du
ministère » Boris Mirkine-Guetzévitch
Pour s’assurer que ce gouvernement soit assez fort pour ses missions, on lui adjoint un autre rôle de
légitimité, le PR s’appuyant sur une légitimité plus large et pourra en appeler au peuple souverain.
Burdeau « le trait essentiel de cette constitution réside dans le rétablissement de l’Etat au rang des
forces animatrices de la vie politique »
=> Basculement du centre de gravité => élément de rupture avec la tradition française avec la RF
Pouvoir exécutif peut être fort puisqu’il est adossé au peuple => peuple ne doit pas être oublié
puisqu’on peut vérifier s’il a toujours la confiance du peuple => procédés de participation directe du
peuple (procédés référendaires)
René Capitant est réservé sur la place des referendum « le referendum est prévu sous une forme
purement négative comme un moyen pour le peuple de s’opposer à la modification de l’ordre
existant mais jamais comme un moyen de réclamer et de réaliser des réformes »
Pratique gaullienne des institutions => considère que les réformes essentielles doivent être ratifiées
par le peuple
🡺 referendum est un outil d’émancipation de l’exécutif mais sa pratique permet de donner tout se
place au peuple souverain. S’il n’est plus consulté, on comprend des critiques qui reviennent sur
l’initiative citoyenne (fin des années 80, on pense qu’il faut plus de place au peuple pour son
expression et sa participation à la vie politique)
=> constituants vont décider qu’on ne pouvait plus être ministre et parlementaire en même temps « il
faut rompre ce cordon entre le parlement et le gouvernement car certains parlementaires vont
décider de faire tomber le gouvernement pour être nommé ministre » Debré
=> Ve République promeut une nouvelle figure du décideur : figure de l’expert / technocrate /
sachant. Vont accéder au pouvoir exécutif.
Ministre expert à la Défense sous gouvernement Doumergue de 1934 => Philippe Pétain
Ces experts sont issus de la haute fonction publique ayant une expertise technique de l’exercice du
pouvoir et ont intérêt à ce que les choses changent => consensus valorisé plutôt que l’affrontement
parlementaire ; leadership politique basé sur l’expertise technique plutôt que la représentation
nationale
=> institutionnalisation de ces pratiques => création ENA, IEP => vocation de former cette nouvelle
élite politique qui n’est pas nécessairement électorale
Ministres économie sous IVe République => Antoine Pinay n’était pas un technocrate mais un élu
ayant un parcours électoral
🡺 Ressources politiques à l’exercice du pouvoir changent => élite technocrate rejoint l’Etat gaullien tel
qu’il est conçu
=> 1er gouvernement Ve est déparlementarisé => 27 membres dont 10 ne sont pas parlementaires =>
ministres techniciens
=> autonomie du pouvoir exécutif par rapport au parlement avec ces nouveaux principes de
légitimité => décision publique est prise par arbitrage ministériel plutôt que délibération
parlementaire
En 1960, crise agricole => problèmes politiques demandant une décision politique => parlement n’est
pas en session => selon C°, peut convoquer une session extraordinaire par l’exécutif => députés de la
majorité gaulliste demandent une session extraordinaire à l’exécutif mais de Gaule refuse au motif
qu’il n’a pas l’obligation de le faire => parlement n’est plus le lieu de la décision politique => ministre
de l’agriculture et ses experts vont prendre des décisions politique
=> prééminence du PR au début de la Ve république justifié par le contexte de la guerre d’Algérie =>
pratiques exceptionnelles d’un chef pouvant décider seul sans demander l’accord au parlement => fin
du régime si fin de la guerre d’Algérie ? => fin du régime si de Gaule décède ?
« Si nous avions la possibilité de faire surgir demain une majorité nette et constante » Debré
1ère législature est assez fragile => majorité dépend du soutien que l’on porte à de Gaule sur le
problèmes algérien => 150 députés abandonnent le gouvernement et rejoignent l’opposition
=> crise politique de 1962 liée au conséquences de la résolution du problème algérien => de Gaule
pense qu’il faudrait que le peuple l’élise puisque son utilité décroit => propose révision
constitutionnelle pour élire PR au SUD => de Gaule sait que le parlement ne voudrait pas => utilise
l’article 11 du referendum => tensions avec parlement => vote motion de censure => jeu du
parlementarisme => de Gaule dissout l’AN => élections législatives donnent une majorité gaulliste,
élue sous la bannière majorité présidentielle => majorité stable => le fait majoritaire
=> bipolarisation de la vie politique liée à la personne du PR => permet une recomposition du
système partisans avec une bipolarisation des forces politique => parlement conçu comme un moyen
d’appliquer la programme du PR
C° imaginée pour réduire le rôle du parlement puisqu’il est instable => fait majoritaire fait émerger un
PR plus puissant que prévu
Reste la question de la responsabilité du PR => reste par l’élection tous les 5 ans
Elections législatives avec une progression de la droit modérée et surtout l’émergence d’une majorité
gaulliste (UNR), centristes et la gauche peu représentée, communistes en PLS
De Gaule choisit Michel Debré comme PM qui devra composer avec une majorité de circonstance qui
se réduit au fil de la clarification de de Gaule sur la crise algérienne (perd des soutiens avec l’idée
d’une indépendance de l’Algérie). Droit conservatrice sera critique avec le gouvernement.
Également des oppositions sur la pratique de de Gaule du pouvoir => pratiques référendaires ; va user
des pouvoirs exceptionnels (article 16 C°) pendant 5 mois ; introduit une discipline au gouvernement,
un ministre en désaccord avec la ligne du PR doit démissionner (Debré qui démissionne suite à la
demande de de Gaule qui sera remplacé par Pompidou) ; idée d’un gouvernement devant faire bloc
derrière le PR.
🡺 légitimité du gouvernement tient au PR => de Gaule affirme sa prépondérance => 15 mai 1962, il
dénonce le fédéralisme européen et la constitution européenne => décalage avec le gouvernement
favorable à la construction européenne => démission de ministres
De Gaule veut aller plus loin pour entériner cette prééminence du PR => s’engage dans un « bras de
fer » avec les chambres pour la bataille de la révision constitutionnelle de 1962 => annonce un
referendum pour valider le principe de l’élection du PR au SUD => utilise la procédure référendaire de
l’article 11
🡺 crise avec les deux chambres => Sénat mène une fronde en accusant la gouvernement de forfaiture
=> AN vote une motion de censure => de Gaule dissout l’assemblée (*snaps his fingers*) => élections
législatives => referendum favorable à de Gaule (62% de oui) + majorité gaulliste à l’AN
=> de Gaule entend se représenter mais annonce sa candidature un mois avant le 1er tour ; les parties
d’opposition ont préparé une alternative à l’élection de de Gaule => dès 1963, l’Express lance l’idée
d’une candidature anonyme qui serait la candidat d’opposition idéal => Gaston Deferre, socialiste,
prend la tête de cette initiative présidentielle et a le projet d’une grande fédération (socialiste,
radicaux et démocrates-chrétiens) 🡺 hostilité de la SFIO et de Guy Mollet ; également hostilité
d’autonomie du MRP => Deferre renonce à se présenter en juin 1965
● François Mitterrand, pas membre de la SFIO alors, y voit une opportunité de gagner une
reconnaissance => forme une alliance entre socialistes et radicaux => Mitterrand saisi la
logique d’un scrutin à deux tours => il faut une candidature unique de la gauche pour passer
au 2nd tour => propose que cette alliance inclut également le PCF
● Jean Lecanuet, centriste
● candidature antigaulliste, extrême droite => rancœur de la question algérienne
● sénateur voulant incarner la tradition républicaine avec une présidence modérée
● autre candidat « des chiens battus »
🡺 élections à lieu et de Gaule est mis en ballotage => 2nd tour nécessaire => gaullisme reste
minoritaire en tant que force politique (bien qu’il ait eu 45%)
🡺 on voit que la formule de l’union de la gauche l’emporte (32%) sur le candidat centriste (16%)
🡺 l’antigaullisme n’est pas suffisant pour constituer une majorité => de Gaule gagne 2M de voix en
plus pour le 2nd tour (55% des voix) dont les reports de voix viennent surtout du centre et des
modérés
=> PCF va s’orienter dans une stratégie d’ouverture et d’alliance avec la SFIO
=> SFIO va ouvrir une mutation, les dirigeants d’origine vont partir et les nouveaux veulent une union
de la gauche et donc avec les communistes
🡺 de Gaule reconduit dans ses fonctions dans une période qui n’est plus troublée => normalisation du
gaullisme avec une pratique réformiste (des réformes en matière agricole, d’enseignement, en
matière sociale, une politique étrangère d’équilibre entre Est et Ouest)
=> gaullisme s’identifie à une forme de conservatisme => réticence dans la majorité => VGE écarté du
gouvernement en 1966 et entend incarné une vision plus réformatrice et moderne
🡺 crise universitaire => les boomers ont leur bac et arrivent à l’université => problème de nombre et
une ambiance plus contestataire envers les vieilles pratiques universitaires et les mœurs => problème
universitaire va émerger sur la scène politique => université de Nanterre => campus de plus en plus
contestataire => touche quartier latin ; Sorbonne occupée le 3 mai 1958 puis évacuée par des
violences ; nuit du 10 au 11 mai vont se former des barricades
🡺 va basculer dans une crise sociale => répression des manifestations étudiantes => syndicats font
une grève générale avec 10M de grévistes
🡺 pouvoir dépassé par les événements ; de Gaule et Pompidou ne modifient par leurs agendas
politique
=> reprise en main du gouvernement le 18 mai => grenelle social pour trouver un compromis avec
syndicats mais les syndicats ne sont pas suivis par leur base => de Gaule est identifié comme un
problème politique => opposition vient critiquer la gestion de la crise par de Gaule => de Gaule
annonce des referendums
=> de Gaule disparait le 29 mai pendant quelques heures sans dire où il se trouve => il s’est rendu à
Baden-Baden pour rencontre le général Massu => de Gaule revient à Paris et renonce à son
referendum et dissout l’AN => contre-manifestation massive en faveur de de Gaule
🡺 de Gaule propose une grande réforme des institutions en 1969 portant sur la régionalisation de la
France et la modification de la composition et du rôle du Sénat (il veut un Sénat économique et social
accueillant des représentants des régions et de divers intérêts sociaux ; et ce nouveau Sénat n’aurait
qu’un rôle consultatif => fin du bicamérisme) 🡺 propose réforme par referendum => hostilité farouche
de l’opposition parlementaire mais encore plus large avec une partie de la majorité et des alliés
gaullistes (VGE annonce qu’il votera non au referendum) => Non l’emporte à 53% des voix au
referendum 🡺 de Gaule démissionne
=> propose une évolution sociale correspondant à sa pensée => il souhaite un modèle de cohésion
sociale => « il nous restera à appliquer la profonde réforme humaine et sociale de la participation »
de Gaule, Mémoires, 1963 => il faut changer les conditions sociales pour « faire de l’homme un
responsable au lieu d’être un instrument »
=> « tout indique que cette mutation doit comporter une participation plus étendue de chacun à la
marche et au résultat de l’activité qui le concerne directement », de Gaule, 24 mai 1968, en réaction à
la crise de mai 1968
=> empreinte du principe du subsidiarité => pilier de la pensée sociale de l’Eglise catholique => idée
de dépasser l’instrumentalisation de l’homme
🡺 modèle de cohésion sociale est difficilement classable => alternative au libéralisme et au marxisme
(détruit la liberté et oppose des classes qui s’opposent)
=> projet qui passe par une décentralisation du pouvoir dans tous les secteurs => en 1968 avec
l’université
=> sens de la création des régions était dans un but de désétatiser la société et de rapprocher les
centres de décision des citoyens => « ce que le bon sens exige aussi et au premier chef, c’est que la
participation prenne place là ou se détermine les mesures qui concernent la vie des français »
Dans les régions, De Gaule voulait introduire au coté des élus des représentants des catégories
économiques et sociale => transposition de ce nouveau modèle au Sénat qui devait accueillir ces
représentants des catégories économiques et sociales => « une emprise plus directe des français sur
les affaires qui touchent leur existence »
🡺 projet rejeté par les français => peut être pas hostiles à ces réformes MAIS certains votent non pour
manifester un rejet de la personne de de Gaule
=> choisit Jacques Chaban-Delmas qui incarne une vision sociale de la politique gaullienne et
progressiste de la société => prononce un discours où il appelle à une nouvelle société devant être
prospère, jeune et libérée, généreuse et s’oppose au conservatisme et à l’Etat tentaculaire
Ce projet se base sur la concertations des partenaires sociaux => but d’émerger le progrès social
=> libération de certains secteurs => en matière d’information => atténuation de la tutelle de l’Etat
sur l’ORTF (suppression ministère de l’information) et va accorder une plus grande liberté aux chaines
de télévision
=> contradictions dans la majorité entre conservatisme et progressisme => consensus sur la nécessité
de faire respecter l’ordre => 1ère loi anticasseurs et amendement de la loi de 1901 pour contrôler les
associations et notamment éviter la renaissance d’association gauchistes dissoutes par le
gouvernement => CC 1971 Liberté association devient un principe constitutionnel (CC saisit par PR
Sénat)
=> Pompidou apprécie peu le projet de nouvelle société de Chaban-Delmas et il considère que ce
discours n’est pas en accord avec la majorité parlementaire conservatrice élue => dissentions entre
PM et PR
=> Pompidou veut également relancer la pratique référendaire => soumet au referendum le trait
d’adhésion de plusieurs pays à la CEE => très faible participation au referendum même si le Oui
l’emporte
Pompidou annonce un changement de politique en vue des élections législatives de 1973 =>
remplace le PM Chaban-Delmas par Messmer car plus conservateur
=> Gauche va essayer de s’organiser devant ce bloc conservateur pour essayer de devenir une
alternative envisageable => former une union de la gauche => modernisation d’une partie centrale de
la gauche (SFIO devient PS en 1969) pour faire une union du bloc de gauche et pas de rapprochement
avec le centre => Congrès d’Epinay de 1971 avec ralliement de François Mitterrand qui prend la tête
du PS. Ne rompt pas avec le marxisme contrairement à d’autres partis de gauche en Europe avec la
social-démocratie.
🡺 3 familles traditionnelles de gauche réunies sous ce programme de gauche => programme électoral
de la gauche aux élections législatives de 1973 => progression sensible mais échoue à devenir
majoritaire
=> Pompidou veut entamer une révision constitutionnelle après ces élections de 1973 pour introduire
le quinquennat MAIS réforme interrompue et abandonnée
=> décès de Pompidou en avril 1974 pendant ses fonctions et va précipiter le calendrier électoral =>
intérim par PR Sénat => nouvelles élections présidentielles avec une campagne électorale
=> période incertitudes sur le possible vainqueur => majorité divisée => Chaban-Delmas se propose,
VGE aussi, Mitterrand se propose pour candidat unique de la gauche
🡺 VGE sera élu avec une très courte majorité (400K voix avance sur Mitterrand avec 87% de
participation) => peur des communistes qui a mobilisé les électeurs à voter VGE plutôt que
Mitterrand => Mitterrand était en tête au 1er tour mais pas suffisant pour l’emporter au 2nd
=> bloc de droit s’incarne dans la personne de VGE => gaullisme évacué de l’Elysée mais pas à
Matignon car Chirac sera PM
=> septennat de VGE marqué par divergence entre conservatisme et réformisme. VGE veut « une
société démocratique, moderne, libérale et avancée ». Il va multiplier les réformes libérales sur
beaucoup de plans => abaissement majorité électorale à 18 ans ; réforme de 1974 élargissant les
possibilités de saisine du CC ; libéralisation dans l’audiovisuel avec suppression ORTF ; réformes
sociétales avec libéralisation de l’IVG (loi Veil de 1975) avec sa dépénalisation adoptée contre la
majorité conservatrice grâce aux voix de l’opposition ; introduction du divorce par consentement
mutuel
=> prévoit d’autres réformes sociales sur le travail mais réformes aboutiront moins => taxation des
plus-value n’aboutit pas à cause de l’hostilité d’une partie de la majorité craignant que le
progressisme détourne l’électorat conservateur
Cette rivalité avec les gaullistes ne disparait pas => rivalité s’exacerbe => gaullistes veulent
reconquérir le pouvoir => quand VGE arrive au pouvoir, 120 députés de la majorité le soutienne sur
les 380 députés gaullistes siégeant => VGE fait le choix de nommer un PM gaulliste, Jacques Chirac,
en espérant qu’il soumette les députés gaullistes pour le rallier au PR => Chirac va conquérir le parti
gaulliste et le revendiquer pour lui-même => relations PM et PR tendues => démission de Jacques
Chirac le 25 août 1976 🡺 la seule démission volontaire d’un PM sous la Ve
=> VGE veut rassembler les forces de droite non-gaullistes => créer l’UDF en 1978
=> élections législatives de 1978 => ces 2 parties obtiennent une majorité à 2
=> Chirac dans une logique de distinction par rapport à l’UDF => Chirac va exclure du RPR ceux
participant à la majorité de VGE => VGE un « socialo-centriste » selon Chirac
🡺 période marquée par une crise économique => choc pétrolier de 1973 et 1979 => hausse des prix
des matières premières
=> perte de compétitivité de la France => fin des Trente Glorieuses => phénomène de chômage de
masse
🡺 successeur de Chirac sera Raymond Barre, économiste => but de répondre à la crise => échec quant
au chômage => fait apparaitre l’inefficacité des politiques économiques du pouvoir face à des
phénomènes de grande ampleur => impopularité du pouvoir
🡺 plusieurs scandales apparaissent également => ministre du travail, Robert Boulin retrouvé mort sur
soupçons d’assassinat politique (enquête conclut un suicide)
Affaires des diamants de Bokassa => corruption probable avec chefs Etat africains => maladresse du
pouvoir dans la gestion de l’affaire
🡺 réformes libérales => démocratie administrative => loi de 1978 sur l’accès aux documents
administratif et loi 1979 sur la motivation des décisions administratives
=> Gauche reste insensible à ces ouvertures (sauf pour loi IVG) => tendance d’ouverture vers la
gauche est critiquée par la droite qui va se fracturer => déconvenues électorales aux élections de
1981
🡺 Gauche qui s’unit comme en 1974 => but de conquérir le pouvoir par l’élections (communistes
abandonne la doctrine de la dictature du prolétariat et promeut une voie démocratique pour le
socialisme) => progression aux élections cantonales, municipales
=> progression profitant au PS => communistes pas trop content => va favorisé une rupture en 1977 à
la veille des élections législatives => querelle sur l’actualisation du programme politique => PCF
demande de réfléchir aux orientations du programme commun => 3 partis de l’union vont travailler à
modifier ce programme => communistes veulent étendre les nationalisations, étendre la gestion des
entreprises nationalisées par la CGT => désaccord entre les partis => rupture de la gauche le 23
septembre 1977 => chacun va proposer ses candidats aux élections
=> communisme est aussi une idéologie en déclin => marxisme était une évidence après la 2nde GM =>
marxisme léninisme avec référence à l’URSS 🡺 paysage de l’extrême gauche s’est renouvelé avec 1968
=> nouvelle mouvance : maoïste et trotskyste => référence à l’URSS devient un défaut pour les
communistes : existence des goulags ; répression de Prague ; folie destructrice de l’URSS limitée avec
la guerre au Cambodge (khmers rouges) ou encore à Cuba
🡺 communisme a perdu de son attrait fin des années 1970 => Georges Marchais continue de s’aligner
sur l’URSS même après la rupture avec la gauche (va soutenir l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS)
=> impact électoral
🡺 François Mitterrand a échoué à maintenir cette union de la gauche => émergence d’une « deuxième
gauche » incarnée par Michel Rocard, gauche portée sur la social-démocratie => remise en cause des
stratégies de Mitterrand => défaite aux élections législatives de 1978
🡺 phénomène partisan de la Ve rompt avec la structure de la vie politique comme c’était le cas sous
les précédentes républiques ; le fait majoritaire favorise le pouvoir exécutif => stabilité de la vie
politique
=> thème de la campagne sur la crise économique et nuit au candidat centriste VGE qui était au
pouvoir
🡺 victoire au 2nd tour de Mitterrand (plus d’1 M de voix d’écart) => inquiétude de la presse américaine
sur ce nouveau PR proche des communistes => candidat de la gauche au pouvoir 23 ans après la
début de la Ve république
=> Mitterrand dissout l’AN => net succès aux élections législatives => électorat de droit s’est abstenu
de voter (ils sont blazés) => majorité absolue à l’AN avec 37% aux élections législatives
🡺 gauche à conquis le pouvoir exécutif et législatif => inquiétude sur les institutions
=> Mitterrand auteur du « Coup d’Etat permanent » qui est anti de Gaule et anti Ve république =>
mais il ne veut pas réformer => Sénat reste aussi dans l’opposition
=> met en place son programme de Rupture => gouvernement de Pierre Mauroy (pas un technocrate
contrairement aux précédents PM) => fait entrer 4 ministres communistes dans son 2è gouvernement
=> faveur faite aux communistes même s’il n’est pas dépendant des communistes pour appliquer son
programme => but d’éviter que les communistes ne critiquent trop le gouvernement => communistes
vont participer à cette politique de rupture
=> comme en 1974 => PR et gouvernement mettent en œuvre des réformes rapidement => réformes
adoptées sur la base des 110 propositions de FM de son programme présidentiel => doit opérer une
rupture radicale avec le capitalisme
=> réforme sur le plan politique => abolition peine de mort le 30 septembre 1981 par Badinter alors
Garde des Sceaux
=> suppressions d’institutions judiciaires ressemblant à une politique de droit => suppression de la
Cour de sureté de l’Etat (juridictions d’exception des infractions politiques, séditions, etc)
=> Loi permettant de libéraliser la radio et la télévision => apparition de radios libres sans tutelle de
l’Etat
🡺 inspiration libérale des réformes => rupture avec modèle centralisateur compensant le rôle étatisé
en matière économique
🡺 domaine économique et social => activité plus intense => structure du clivage droit-gauche est la
question sociale et économique => question du modèle de société => affrontement marqué
🡺 nationalisation de 9 groupes industriels + quasi-totalité du système bancaire => Etat a la main sur la
politique du crédit 🡺 socialisation de l’économie
=> d’autres mesures économiques : hausse du SMIC et des prestations sociales ; 5ème semaine de
congés payés ; réduction du temps de travail hebdomadaire de 40h à 39h (but de réduire le
chômage) ; retraite à 60 ans ; nouveaux droits aux salariés dans la gestion des entreprises ; lois en
faveur des locataires face aux propriétaires ; mise en place d’un impôt sur les grandes fortunes (IGF)
🡺 rupture complète avec le libéralisme dominant le monde occidental => rend la droite encore plus
libérale
🡺 Gauche triomphante et triomphaliste => se préoccupe peu de l’opposition, « ils ont juridiquement
tort puisque minoritaire politiquement »
=> le karma arrive => mise en œuvre de ses premières mesures, l’Etat augmente son emprise sur
l’économie pour pouvoir piloter la relance de l’économie avec une relance de la politique de la
demande avec la consommation (thèses keynésiennes de l’économie) 🡺 des phénomènes vont
apparaitre : inflation de 14% en 1981, 12% en 1982 ; déficit commercial qui augmente ; spéculation
contre la devise du Franc conduisant à 3 dévaluations successives 🡺 hausse de la consommation
espérée va profiter à des produits étrangers plus compétitifs 🡺 chômage augmente 🡺 mesures du
gouvernement ne donnent pas les effets escomptés
=> Jacques Delors, ministre de l’économie, ne partagent pas les choix économique du gouvernement
et va essayer de convaincre le gouvernement de réorienter son action
=> juin 1982, Pierre Mauroy annonce une cure d’austérité ainsi qu’un blocage des prix et des salaires
=> réorientation de la politique économique => FM accepte le tournant de la rigueur en mars 1983 =>
tourne le dos à la rupture qu’il avait opéré au capitalisme
🡺 la politique de relance est un échec en raison de la fuite des capitaux => le keynésianisme inspirant
les mesures avaient été élaborés dans les années 1930 après krach de 1929 où les capitaux ne
circulent pas beaucoup MAIS désormais les capitaux bougent à cela s’ajoute le Serpent Monétaire
Européen
🡺 politique de relance est impossible si mise en œuvre par un Etat au sein de la Communauté
Economique Européenne qui va profiter aux autres pays qui seront plus compétitifs 🡺 question était
pour FM de vouloir sortir du SME s’il veut mettre en place sa politique de relance MAIS s’il veut rester
dans le SME, il faut une politique de rigueur 🡺 choisi de trancher en faveur de la rigueur => tournant
de la rigueur de 1983 => gauche se convertit aux règles du libéralisme économique => ne propose
plus de rupture avec le libéralisme
=> Gauche va parler de rigueur budgétaire, de réductions des dépenses publiques, réduit les impôts,
libéralise le marché monétaire et financier
🡺 nouvelle crise fait des dégâts => la querelle de l’école => avait dans le programme présidentiel de
FM une unification du service public de l’enseignement => fin de l’enseignement libre et/ou
catholique => querelle réapparait avec l’élections des maires socialistes qui avait retiré des
subventions aux élèves étant dans le privé => FM est pris en étau entre associations des parents
d’élèves de l’école publique et de l’école catholique => ministre de l’éducation veut un compromis
mais reste peu probable
🡺 adoption par 49 alinéa 3 de la réforme => opposition se mobilise => marche nationale en juin 1984
étant un succès => parents veulent avoir le choix pour la scolarisation de leurs enfants
=> au soir du 24 juin, amorce un tournant dans le mandat de FM qui va décider de retirer le projet =>
gouvernement démissionne en juillet 1984 => gouvernement remplacé, Laurent Fabius devient PM et
défend un socialisme modernisateur, une action politique sans idéologie et abandonne toute
ambition réformatrice => veut un Etat gestionnaire
=> communistes se sentent trahis par la politique du gouvernement et vont quitter le gouvernement
pour basculer dans l’opposition
🡺 sanction électorale aux élections cantonales, municipales et européennes => majorité devient
minoritaire en nombre de voix => socialistes paient leur virage politique => querelle scolaire même si
réforme n’a pas aboutie a couté au PS => annonce une défaite aux élections législatives de 1986
=> législatives de 1986 sont les seules à s’être déroulé au scrutin proportionnel à un tour => choix car
mode de scrutin proportionnel est plutôt favorable à la gauche (même si rocardiens y sont opposé) ;
choix également tactique de FM doutant de pouvoir atteindre la majorité 🡺 objectif d’avoir un
gouvernement sans majorité et de constituer une majorité en fonction des projets de lois
=> socialistes et radicaux n’obtiennent que 30% des voix contre 43% pour la droite qui obtient une
majorité courte d’un siège ; PCF obtient 10% et fait jeu égal avec le FN (35 députés chacun) 🡺
cohabitation => événement inédit sous la Ve => comment les institutions vont fonctionner ?
=> FM refuse de démissionner mais il doit nommer un gouvernement ayant le soutien d’une majorité
de députés => droite ayant une courte majorité, il faut se résoudre à la situation de cohabitation
=> FM choisit Jacques Chirac comme PM car leader du RPR majoritaire à l’AN => Chirac chef du
gouvernement et conduit la politique de la nation => gouvernement se réclamant du néo-libéralisme
et entend rompre avec ce qui a été fait par les socialistes => Balladur ministre de l’économie va
procéder à des privatisations (entreprises nationalisées auparavant => groupes industriels et banques
MAIS aussi certains groupes nationalisés en 1945)
=> politique sécuritaire, Pasqua, ministre de l’Intérieur => politique concernant le terrorisme et la
lutte contre l’immigration clandestine
Il y a des résistances face à cette politique du nouveau gouvernement => résistances dans l’opinion
publique
En matière universitaire, en décembre 1986, manifestations étudiantes contre une réforme (projet de
loi Devaquet) visant à libéraliser l’enseignement supérieur => projet retiré suite au décès d’un
étudiant dans une manifestation
=> majorité parfois divisé sur la projet de réforme du Code de la nationalité => but d’endiguer
l’engouement pour le FN => majorité divisée
🡺 PM confronté à une impopularité grandissante dans un contexte tendu => PR peut tirer avantage de
la situation => se positionne en garant de l’unité nationale => ne devient pas impopulaire => refuse
même de donner sa signature pour des ordonnances du gouvernement mais ne peut pas trop
s’opposer vu la cohabitation => se concentre sur ses prérogatives présidentielles en matière de
politique extérieure et de défense => représente la France à l’étranger
PR n’hésite pas à commenter la politique du gouvernement => permet à FM d’être réélu en 1988 face
à Jacques Chirac
🡺 élections de 1988 est particulière car n’obéit pas au traditionnel clivage droite-gauche => début du
dérèglement de la bipolarisation
=> essor de l’extrême droite avec le FN (fondé en 1972) qui s’est imposé dans la vie politique => veut
regrouper la droite radicale et investir le champ électoral (1% des voix en 1974 et n’arrive pas à
présenter sa candidature en 1981 faute des 500 signatures => en 1983, commence à émerger aux
municipales => tendance plus durable => élections européennes de 1984, 11% des voix ; 10% des voix
aux législatives de 1986 et obtient une représentation à l’AN pour former un groupe parlementaire)
=> atteint 14,5% aux présidentielles de 1988
🡺 montée de l’extrême droite amplifiée avec un sentiment d’abandon des ouvriers par la gauche =>
but de viser la classe moyenne inférieure craignant le déclassement économique => discours fondé
sur l’immigration => thèmes du nationalisme économique et social (préférence nationale) et
l’insécurité
=> FN entend profiter de la crise de certains partis traditionnels en exploitant les divisions de la droite
(entre UDF et RPR) => entend rallier la droite conservatrice à sa cause sceptique face à la construction
européenne et face aux des avancées sociétales (IVG) 🡺 FN veut se constituer comme la seule force
d’opposition nationale => ralentit la progression de la droite aux élections postérieures
=> commence à rallier des électeurs de milieux populaires qui votaient traditionnellement à gauche
mais déçu de la gauche une fois au pouvoir => veut incarner un vote protestataire des personnes
déçues du système => parti hétérogène => parti essayant de se dégager du clivage droite-gauche
🡺 d’autres propositions politiques aux élections de 1988, elles se disent en dehors de la bipolarisation
=> l’écologie politique constituée dans les années 1970 avec un grand nombre d’associations
écologistes se transformant en force politique (Les Verts) => 4% aux présidentielles
=> réapparition d’un centrisme ni de droite ni de gauche => récuse le clivage droite-gauche => veut se
placer au centre de l’affrontement politique => essaie de réémerger avec l’hypothèse d’une
candidature de Raymond Barre en 1988 => échoue face à Jacques Chirac et ne va pas au 2nd tour
A partir de 1988, les centristes vont se détacher de la droite de gouvernement et être autonome. Ils
seront plus ouverts à la gauche ou à la droite que les camps traditionnels
Le premier gouvernement du septennat sera un gouvernement sans majorité dirigé par Rocard =>
dissolution en 1988 => législatives ne donnent pas de majorité au PS => Rocard doit constituer des
alliances de circonstances pour les lois à voter (avec gauche et centre) => il incarne des aspirations
plus centristes de la gauche socialiste (« la deuxième gauche ») qui est sensible aux thèmes de la
social-démocratie
🡺 prend des mesures => création revenu minimum des insertions ; rétablissements impôt sur la
fortune
=> lancement de la politique de la ville => doit faire face aux problèmes urbains dans les banlieues =>
création d’un ministère occupé par Bernard Tapie
=> veut aussi régler le problème de financement de la vie politique => incitait les partis à prendre de
l’argent par certaines manœuvres (corruption, etc) => désormais remboursement des dépenses de
campagne en ne dépassant pas un certain plafond
🡺 Rocard n’avait qu’une majorité relative et doit compter sur le soutien et/ou la neutralité des
communiste et centristes => il dispose également du 49 al 3 C° lui permettant de faire adopter des
projets de lois sans avoir de majorité parlementaire (utilisé le plus de fois sous gouvernement Rocard)
=> Mitterrand est parfois en désaccord avec Rocard => PR exige sa démission après l’épisode de la
guerre du Golfe => Rocard démission => Edith Cresson le remplace (1ère femme PM sous la Ve) => elle
ne parvient pas à s’imposer face à la situation économique => sanctionnée aux élections régionales et
cantonales de 1992 => démission et remplacée par Pierre Bérégovoy
🡺 émergence de la question européenne dans la vie politique => traité de Maastricht => question
devient une actualité brulante car les Etats européens après la chute de l’URSS veulent une
intégration plus poussée avec Maastricht donnant une monnaie unique, une politique étrangère
commune et la transformation de la CEE en UE
=> FM choisit de faire ratifier ce traité par referendum => électeurs doivent se prononcer sur la
poursuite de l’intégration européenne => affrontement politique sur la question européenne
=> se forme un camp du Non qui va brouiller le clivage droit-gauche => camp réunit l’extrême droite
mais aussi une partie de la droite de gouvernement (Philippe Séguin, Charles Pasqua, Phillipe de
Villiers) mais aussi les communistes et également des socialistes (Jean-Pierre Chevènement) 🡺 union
assez hétérogène
🡺 campagne portant sur la volonté de poursuivre l’intégration européenne => campagne référendaire
intense => 20 septembre 1992, le Oui l’emporte de peu
🡺 fin de la législature à l’AN est chaotique du fait de l’absence de majorité => en mai 1992, projet de
loi de 1992 adopté au 49 al 3 fait l’objet d’une motion de censure qui échoue de 3 voix =>
gouvernement dans une position délicate => socialistes lors des législatives de mars 1993 vont
essuyer la plus grosse défaite de leur histoire obtenant 57 députés (sur 577 députés à l’AN) et les
deux partis de droite obtiennent 470 sièges => ouvre la voix à une nouvelle cohabitation => avec
Edouard Balladur
=> élections législatives de mars 1993. Importante défaite des socialistes et large victoire de la droite
(472/577 sièges pour les deux partis de droite).
🡺 Nouvelle cohabitation
E. Balladur devient Premier ministre. Gouvernement de droite modérée (ex., Simone Veil à la Santé).
Mais : accent sur la sécurité et le contrôle de l’immigration (en espérant endiguer la progression du
FN). Cette question devient le clivage essentiel entre la droite et la gauche, et se substitue à la
question économique.
Le travail de ce gouvernement repose sur la concertation, qui permet de mener à bien certaines
réformes (retraites : passage de 37,5 à 40 années de cotisation).
Cette méthode fait jouir au gouvernement et à son chef d’une forte popularité.
- Sur le projet de « contrat d’insertion professionnelle » (« SMIC jeune » équivalent à 80% du salaire
minimum) => retrait après opposition des jeunes (projet qualifié rétrospectivement de « connerie »
par J. Chirac).
E. Balladur envisage de se lancer dans la course à la présidentielle (devance alors largement Chirac
dans les sondages). Mais c’est J. Chirac qui parvient à imposer le thème de la campagne, sur la
fracture sociale, qui fait de l’exclusion un phénomène politique, par une prise de conscience
nationale.
Ainsi s’achève la plus longue présidence de la République, et aussi celle d’une génération (celle qui
était adulte en 1940).
MOINS anecdotique qu’il n’y paraît : ère culturelle, caractérisée par l’apparition des médias de masse
(qui contribuent à une standardisation culturelle) qui change les représentations politiques. Ce n’est
plus tant la « classe sociale » qui importe que la « classe d’âge ».
En 1987, seule une grosse moitié de français ont le sentiment d’appartenir à une classe sociale, baisse
très nette. A l’inverse, la « jeunesse » prend conscience d’elle-même, avec une culture particulière.
La présidence de J. Chirac
Cependant, alors qu’il a fait campagne contre la « fracture sociale » et pour un volontarisme politique
(et sur la base d’un programme peu clair mêlant plusieurs inspirations), il annonce à l’automne 1995
un retour à l’orthodoxie libérale et à la rigueur (perspectives budgétaires de Maastricht), qui se
traduit notamment par l’annonce d’une réforme de la Sécurité sociale et des retraites.
Deux interprétations : traditionnelle, celle des travailleurs qui se lèvent (Bourdieu) ou celle des SP qui
défendent leur modèle en accusant Maastricht, origine de la réforme => Référendum sur l’UE n’a pas
tout apaisé.
Peu de réformes ensuite, si ce n’est l’abandon du service militaire universel => renonciation à la
conscription héritée de la Révolution.
C’est pourquoi Chirac annonce, à la surprise générale, une dissolution de l’AN en avril 1997.
Loin de lui permettre de reprendre la main, les élections législatives de 1997 sanctionnent
lourdement le gouvernement.
L’élimination de L. Jospin au 1er tour de la présidentielle, le 21 avril 2002, s’explique en grande partie
par les contradictions internes à sa majorité, qui se sont exacerbées tout au long de la mandature.
1/ L’action politique est remise en cause par l’inefficacité des gouvernements successifs à résoudre
les problèmes économiques et sociaux qui se posent en France depuis le milieu des années 1970 :
chômage de masse (500 000 chômeurs en 1974, 1,5 million en 1981, 2,5 millions en 1993) ; déficits
du système de protection sociale ;violences récurrentes dans les banlieues. Jospin, en 2000 : « L’Etat
ne peut pas tout ».
Désigné au milieu des années 1990 par la formule « pensée unique », le consensus libéral semble
parfois réduire l’opposition gauche-droite à un jeu de rôles, diagnostic renforcé d’ailleurs par la
banalisation de la cohabitation : lors de la campagne présidentielle de 2002, les deux principaux
candidats, J. Chirac et L. Jospin, qui se partageaient l’exécutif, étaient souvent présentés comme
interchangeables.
DE PLUS en plus de français ont du mal à voir ce qui sépare la gauche de la droite.
A relativiser : libéralisme a aussi souffert des déconvenues Reagan/Thatcher. ET L’idéologie n’est pas
évacuée, mais déplacée, sur des questions plus identitaires (laïcité sur l’affaire du foulard de Creil en
1988) et d’intégration.
4 / La médiatisation croissante : la multiplication des « affaires » traduit non pas une corruption
croissante de la classe politique, mais plutôt une plus grande transparence liée à l’indépendance
nouvelle des grands médias audiovisuels et la relance, dans la presse écrite, du journalisme
« d’investigation ».
Le premier mandat de Mitterrand a été l’occasion de scandales, qui concernent davantage les services
secrets et la raison d’Etat :
- Affaire des Irlandais de Vincennes (1982) : sur fond d’attentats terroristes en France
(Action Directe, Arméniens d’Orly), le GIGN interpelle des Irlandais soupçonnés
d’appartenir à l’Irish National Liberation Army (Groupe dissident marxiste de l’IRA).
L’affaire s’achève sur un non-lieu en 1983 car le GIGN a lui-même falsifié les preuves ;
- Rainbow Warrior (1985) : navire de Greenpeace coulé par des agents de la DGSE alors
qu’il s’apprêtait à rejoindre l’atoll de Mururoa, pour protester contre les essais
nucléaires français (un mort).
Affaires liées au financement de la vie politique :
- « Affaire Urba » (1989) ; fausses factures dans des marchés publics pour financer le PS.
- Emplois fictifs de la mairie de Paris (1999).
Le thème de la « crise de la représentation » est devenu le cadre structurant de ces phénomènes
divers.
Le lien représentatif s’affaiblit, dans les démocraties contemporaines, à mesure que la confiance
s’érode.
Parmi ceux-ci, une part de plus en plus nombreuses aspire à plus de participation et conteste le
principe même de la représentation => démocratiser la démocratie semble nécessaire.
MAIS il est délicat de parler de « crise » pour un phénomène qui dure depuis 30 ans… ; la « crise »
n’est pas un état normal.
Ce qui a principalement changé, ce ne sont pas les « affaires », les « scandales » ; ils ont toujours
existé. Mais c’est la tolérance bien moindre des citoyens à l’égard de ces atteintes : elle provient de
ce que ces « élites » sont en outre incapables de gérer des problèmes identifiés de longue date. C’est
l’impuissance publique qui est principalement en cause : on s’intéresserait moins à la « moralité
publique » si la politique avait encore du sens (la même chose s’observe en 1930, pendant la crise
économique : les « affaires » prennent une tout autre dimension et déstabilisent le régime).
Ici, les choses sont plus durables, car pas adossé à une « crise », mais à un élément « structurel » : la
mondialisation. Elle remet en cause l’Etat-nation comme cadre d’exercice de la domination et la
légitimation démocratique.
Ce phénomène réduit « l’espace des possibles politiques », ce qui est source de désillusion pour les
citoyens (à qui l’on dit « ensemble, tout devient possible » ou « le changement, c’est maintenant »).
⇨ Thème de la moralisation :
- D’abord la normalisation du rapport entre argent et politique, à partir de 1988. Financement
des partis politiques, des campagnes, plafonnement des dépenses et financement public.
- Puis situation des responsables publics : déclaration d’intérêts et de patrimoine (dont on a vu
récemment qu’elle joue un rôle important dans le contrôle de la probité supposée d’un
resp.). Institutionnalisé autour de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
⇨ Thème de l’approfondissement démocratique :
- Démocratie de proximité : le terme semble vertueux, puisqu’on dénonce la
distance/déconnexion/fossé entre les gouvernés et les gouvernants. On prend les mêmes, et
ils « investissent » le terrain, se montrent plus proches des citoyens. Ne mériterait pas d’être
mentionnée comme « palliatif » si ce n’était le « grand débat national » qui procédait de cette
idée…
- Démocratie participative : donne plus d’autonomie au citoyen en les associant à la discussion
des affaires publiques mais aussi à l’élaboration des choix collectifs. Redéfinition de la
fabrication de l’intérêt général. Se développe au niveau local (ou infra local : conseils de
quartier) ; également avec la convention citoyenne pour le climat, qui met 150 citoyens en
rapport avec des experts et ce dans le but d’élaborer des propositions visant à réduire les
émissions de gaz à effet de serre.
MAIS ne s’inscrit pas dans un au-delà de la démocratie représentative : les « représentants »
conservent la maîtrise de la décision.
- Démocratie délibérative : centrée sur le processus de formation des décisions => le moment
décisif n’est plus l’élection, mais la formation des décisions, basée sur l’argumentation,
l’inclusion et la transparence. Les représentants auraient un rôle moindre, celui de traduire
les résultats de la délibération en mesures concrètes.
C’est dans ce contexte qu’interviennent les élections présidentielles de 2002, qui vont confirmer
encore un peu plus cette idée de crise politique. Plusieurs indices :
- Lors du 1er tour, l’abstention atteint un niveau exceptionnel pour ce type de scrutin (plus de
28%), tandis que l’on compte près d’un million de bulletins blancs ou nuls (deux fois plus
qu’en 1981).
- Avec 16 candidats contre 9 en 1995, l’émiettement de l’offre politique est à son comble, tout
comme la dispersion : aucun candidat ne dépasse 20% des voix.
- Avec 19,88% des voix, Chirac obtient le plus faible score d’un président candidat à une
réélection.
- Avec 16,18%, L. Jospin subit à la fois un vote-sanction, comparable à celui qui frappe depuis
1981 tous les gouvernements sortant. Et les effets de l’éparpillement des voix de gauche.
Pour la première fois depuis 1969, le candidat du PS obtient moins de la moitié du total des voix de
gauche.
Avec ses trois candidats, l’extrême gauche obtient un score inédit (11% des suffrages).
J-M Le Pen se qualifie pour le 2nd tour (avec moins de 17% des voix). Auxquelles s’ajoutent les
suffrages obtenus par Bruno Mégret (2,3%).
La campagne du 2nd tour, qui oppose Chirac à Le Pen, prend une forme inhabituelle.
Les opposants à Le Pen, notamment des jeunes, se mobilisent dans la rue : cette mobilisation atteint
son apogée le 1er mai 2002 (plus de 400 000 personnes défilent à Paris, plus de 1 million dans les
villes de province).
Le résultat est sans appel : Chirac est élu avec 82,2% des voix.
Il ne doit cependant pas masquer le niveau très élevé obtenu par l’extrême droite, notamment en
nombre de voix (5,5 millions).
L’élection de Chirac en mai 2002 procède d’un réflexe de défense républicaine, et non d’une adhésion
majoritaire à un programme de droite.
Total voix de gauche 2002 = 43% (plus que le total voix de droite, hors extrême-droite).
Le PR s’appuie cependant sur un seul parti, l’UMP (Union pour la majorité présidentielle puis, à partir
de novembre 20002, Union pour un mouvement populaire), constitué entre les deux tours de la
présidentielle et regroupant le RPR et la majorité de l’UDF (libéraux, giscardiens, une partie des
centristes).
L’UMP remporte la majorité des sièges à l’AN aux législatives de juin 2002.
Ministre de l’Intérieur (2002-2004), N. Sarkozy ferme dès novembre 2002 le centre de la Croix-Rouge
de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, qui était devenu le symbole médiatique de l’immigration
clandestine.
En janvier 2003, il fait voter une loi dite de « sécurité intérieure », qui renforce les pouvoirs dévolus
aux forces de police et instaure de nouveaux délits (« racolage passif », « rassemblements menaçants
ou hostiles », …).
Au printemps 2003, le ministre des Affaires sociales, François Fillon, impose une loi sur les retraites
des fonctionnaires, en dépit d’un long mouvement social.
D’autres pans de la politique gouvernementale sont moins sujets à controverse : Raffarin renforce la
décentralisation, qui fait l’objet d’une loi constitutionnelle adoptée par le Parlement, réuni en
Congrès, le 17 mars 2003.
Au même moment, la France refuse de s’engager aux côtés des Américains dans la guerre en Irak et
en menaçant d’user de son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, empêchant que cette
opération soit menée sous la bannière de l’organisation internationale.
Cette confiance est de courte durée, car les élections européennes, régionales et cantonales de 2004
constituent un désaveu pour le gouvernement, qui tombe un an plus tard, au lendemain du
référendum sur le projet de traité constitutionnel européen.
Ce long texte, élaboré en 2002 et 2003 par une Convention composée de députés européens et
présidée par VGE, est signé à Rome par les chefs d’Etat de l’UE le 29 octobre 2004.
Chirac nomme alors un proche, D. de Villepin, PM (il fut notamment SG de l’Elysée de 1995 à 2002).
La présidence de N. Sarkozy :
Sarkozy a rassemblé les principales familles de la droite : centristes (il est rejoint pour une grande
partie des élus qui avaient soutenu F. Bayrou au 1er tour de l’élection et qui fondent alors le
« Nouveau centre »), libéraux, conservateurs et souverainistes.
Il réussit en outre (provisoirement) à attirer une partie de l’électorat du FN, qui enregistre ses plus
faibles scores depuis le milieu des années 1980 (10% aux présidentielles ; 4% aux législatives).
Exprimant sa volonté de « faire bouger les lignes », Sarkozy attire dans son gouvernement des
personnalités de gauche (E. Besson, B. Kouchner, M. Hirsch) et assure une représentation plus forte
de la « diversité » (R. Dati, nommée Garde des Sceaux, R. Yade).
L’activité réformatrice du quinquennat Sarkozy est inspirée à la fois par le modèle libéral (allègement
de la fiscalité, autonomie des universités) et l’idéologie sécuritaire, incarnée au début du mandat par
B. Hortefeux à la tête du controversé ministère de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité
nationale.
La rapide chute de popularité qui affecte le PR (et non son PM, F. Fillon) et l’irruption d’une crise
économique et financière à l’échelle mondiale…
S’il réforme en 2010 le système des retraites, en dépit d’un long mouvement social, c’est dit-il pour
sauvegarder le modèle français de protection sociale.
Ces évolutions ne modifient pas fondamentalement la crise de confiance entre les Français et leurs
gouvernants, crise alimentée par l’aggravation de la situation financière et économique du pays.
La dette publique prend des proportions inhabituelles (22% du PIB en 1980 ; 57% en 2000 ; 82% en
2010).
Aux élections présidentielles de 2012, N. Sarkozy n’échappe pas au vote-sanction. Au 1er comme au
2nd tour, il est devancé par le candidat socialiste, F. Hollande, qui est élu avec 51,6% des voix.
De Gaulle disait que « l’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans l’éloignement » (Le fil de
l’épée).
Pour F. Hollande, c’est l’inverse : dès 2010, il affirme « le temps d’un président normal est venu » =>
leitmotiv de campagne et ligne de conduite après l’élection (PR qui va à la FNAC avec un seul garde du
corps, qui va à Brégançon en TGV)…
Bon pour être élu, dur à tenir une fois qu’on est PR sous la Ve.
Le PR s’inscrit dans un certain classicisme en matière de politique étrangère en tentant de jouer les
médiateurs en Ukraine ; en réfrénant des pulsions trop interventionnistes en Syrie et en répondant à
l’appel des autorités maliennes en envoyant des soldats au Mali pour lutter contre les djihadistes.
De même, réformes marquantes sur le plan intérieur. Mariage pour les couples de même sexe
malgré une opposition de droite qui pensait refaire 1984 ; dispositifs d’encadrement des loyers,
Poursuit aussi l’allégement du coût du travail avec le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi
(20 milliards pour, on l’espère, plus d’embauche) => « Coup de barre à droite » pour la gauche
(Mélenchon).
DIFFICULTES liées à la division extrême de la majorité (socialistes/écologistes) : limogeage de Batho
qui a critiqué son enveloppe à l’écologie ; affaire Leonarda et clash entre Dufflot et Valls (et PR
empêtré et conduit à s’en mêler, ce qui relance les critiques)…
Et fracture sur certaines lois, en fin de quinquennat : loi Macron (1er 49.3 depuis 2006, le CPE) ; loi
El-Komhri (49.3 également) => développement des frondeurs du PS qui fragilisent la majorité.
Conclusion :
Le sentiment de crise politique est d’abord alimenté par la persistance de difficultés économiques,
financières et sociales face auxquelles l’action des majorités successives, de droite ou de gauche,
semble avoir eu peu de poids.
En 30 ans, le rôle et le pouvoir de l’Etat se sont réduits, aussi bien sous l’effet de la mondialisation
économique qu’en raison de décisions politiques (décentralisation d’une part, construction
européenne d’autre part).
Or, une fraction importante de l’électorat français reste attachée à une forme de volontarisme
politique longtemps porté par le gaullisme et le communisme : la marginalisation de ces deux forces
politiques, qui avaient marqué les deux premières décennies de la 5e République, est un des
symptômes d’une recomposition politique qui n’est pas encore arrivée à son terme.