Chapitre 1

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Chapitre 1

I- GENERALITES
1- Le système de mesure
1.1- Définition générale
Un système de mesure comprend un ensemble d’éléments, tel que montrée dans le schéma suivante. La
grandeur physique à mesurer (appelée mesurande) est une valeur analogique qui n’est généralement pas
exploitable directement.

Fig.1.1. Schéma d’un système de mesure analogique

Cette grandeur physique peut-être une force, une température, ou toute autre grandeur doit être mesurée.
Elle doit être convertie en une autre valeur analogique par l’élément de mesure (appelé capteur). Ce
signal analogique a la sortie (appelé aussi réponse) du capteur est un signal directement exploitable pour
les indicateurs analogiques (affichage a aiguille). Le signal de sortie peut être de nature électrique. Ce
signal doit toutefois être converti en un signal numérique si on désire utiliser un affichage numérique.
La conversion se fait par l’intermédiaire d’un circuit convertisseur analogique-numérique.

Fig.1.2. Schéma d’un système de mesure numérique

1.2- L’élément de mesure


Un élément de mesure, désigné généralement sous le nom de capteur, sert à transformer une grandeur
physique à mesurer (mesurande) en un signal de mesure (réponse). Cette transformation se fait par
l’utilisation de divers principes de la physique. Idéalement, il faudrait que la réponse de l’élément de
mesure ne dépende que du mesurande. Malheureusement, en pratique, les grandeurs d’influence
viennent perturber le fonctionnement du capteur et entrainent souvent des erreurs de mesure. Les
principales grandeurs d’influence sont: la température, les vibrations, les chocs, le temps
(vieillissement), l’humidité, la corrosion, etc...

Il faut faire en sorte de réduire le plus possible les effets des grandeurs d’influence sur la mesure en
stabilisant et/ou en compensant ces grandeurs ou leurs effets. Le schéma suivant montre la constitution
interne d’un capteur, de l’élément de mesure. Dans le capteur, on retrouve un premier élément appelé
corps d’´epreuve. Cet élément mécanique réagit s´électivement a la grandeur physique à mesurer. Par
exemple, le mercure d’un thermomètre est un corps d’épreuve, car il réagit à la température en
changeant de volume. Malheureusement, le corps d’´epreuve peut aussi réagir aux grandeurs
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d’influence. Le choix d’un bon corps d’´epreuve est important. La réaction d’un corps d’´epreuve peut-
être sous forme électrique ou non. Dans la plupart des cas, il faut convertir la réaction du corps
d’´epreuve en un signal électrique via l’élément de transduction.

Fig.1.3. Système de mesure numérique.

L’élément de transduction est important, car c’est lui qui assure qu’en bout de ligne le signal de sortie
soit de nature électrique. L’élément de transduction peut générer l’un des types de signaux suivants: une
tension électrique, un courant électrique, des charges électriques ou finalement des variations
d’impédance.
Le signal de sortie du capteur peut être directement exploitable ou non. S’il n’est pas directement
exploitable, il faut alors recourir a un élément nomme module électronique de conditionnement.

2- Capteurs actifs vs capteurs passifs


2.1- Capteurs actifs
Les capteurs actifs sont des capteurs qui fonctionnent en générateur. Le corps d’´epreuve ou l’élément
de transduction utilise un principe physique qui assure la conversion en énergie électrique l’´energie
propre au mesurande.

 Effet Seebeck
L’effet Seebeck est un phénomène qui se produit lorsque les Métal B +
T2
températures des deux jonctions entre deux métaux différents ne sont pas
égales. Ce phénomène se traduit par l’apparition d’une tension électrique Métal A V
qui est proportionnelle à la différence de température entre deux T1
-
jonctions : V  T2  T1 Métal B

 Pyroélectricité
+
Le phénomène de pyroélectricité se produit dans certains cristaux dit Cristal
”pyroelectriques”. Le cristal pyroelectrique réagit au rayonnement V
thermique en changeant sa polarisation. La relation entre la tension 
-
V et le rayonnement Φ est exprimée par : Flux de
rayonnement
V 
 Piézoélectricité
Le phénomène de piézoélectricité est très similaire a celui de F
pyroélectricité, sauf que cette foi, le cristal (dit ”piézoélectrique”) C ristal
+

réagit a des contraintes changeant sa polarisation. Le quartz est un de V


ces cristaux piézoélectriques. Pour faire apparaitre une contrainte dans
-
le cristal, il suffit de lui appliquer une force F. Une tension V est F

générée due aux contraintes exercée par la force F: V  F

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 Photoélectricité
La photoélectricité ou effet photoélectrique est un phénomène causé
+
par les effets d’un rayonnement électromagnétique sur un matériau. Materiau i

Lorsqu’un métal est frappé par un rayonnement dont les photons ont
un niveau d’´energie suffisamment élevé, cela entraine l’´emission 
-
d’´electrons excites hors du métal. Il en résulte un d´déplacement Lumiere
d’´electrons, donc un courant i dont l’intensité dépend du
rayonnement Φ: i  

 Effet Hall
L’effet Hall, se produisant lorsqu’un conducteur ou un semi-conducteur
traversé par un courant d’intensité i est soumis à un champ magnétique
B. Dans cette situation, une différence de potentiel électrique V
apparait entre les deux faces perpendiculaires à la direction du courant
et du champ magnétique. La tension V est proportionnelle au produit
 
vectoriel du courant et du champ magnétique V  K i  B  KiB sin  

 Effet inductif
L’effet inductif est utilisé dans la mesure de vitesse angulaire. Le
principe est le même que celui utilise pour les génératrices. On fait
tourner un cadre métallique à une vitesse angulaire ω dans un champ
magnétique fixe B. Une force électromotrice générée V est: V  B

2.2- Les capteurs passifs


Les capteurs passifs utilisent les variations d’impédance. L’impédance présente dans l’élément de
transduction réagit aux variations du mesurande aux travers des effets du mesurande sur le corps
d’´epreuve.
L’impédance peut être résistive, capacitive ou inductive.

 Changement de résistivité
La conductivité est une propriété indiquant avec quelle facilite les électrons peuvent se déplacer dans un
matériau. L’inverse de la conductivité, c’est la résistivité.
La résistivité est donc dépendante de la température et on peut donc utiliser cette propriété pour mesurer
la température. La relation entre la résistivité ρ et la température T est:
  0 1  1T   2 T 2  ..
Avec ρ0 la résistivité a une température de référence; ∆T la différence entre la température actuelle et
celle de référence et αi les coefficients de température.
La résistance d’un conducteur ou d’un semi-conducteur, dépend aussi de la géométrie. Donc, pour un fil
cylindrique de longueur l et de section S, la résistance est :
l
R
S
Si cette géométrie est modifiée, cela entrainera des changements aux valeurs des variables l et S, ce qui
fera varier la valeur de la résistance R. Cela est utilisé dans les jauges de contraintes qui sont des
résistances utilisées pour mesurer les forces.

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 Changement de capacitance
La capacitance C est définie comme le rapport entre la quantité Q de charges électriques stockées sur
deux plaques métalliques et le potentiel électrique V entre ces plaques provoqué par ces charges
électriques :
Q
C
V
A d
La capacitance dépend de la géométrie des plaques et du milieu séparant
ces deux plaques. Par exemple, la capacitance de deux plaques r
rectangulaire parallèles de surface A distancées d’une distance d est :

S
C   0 r d
d
r la constante diélectrique relative du matériau soumis au potentiel  r
électrique présent entre les deux plaques. D
l
La capacitance d’un condensateur cylindrique est :
l
C  2 0 r
D
ln
d
Avec d et D les diamètres respectifs des électrodes internes et externes et l la longueur du cylindre.

 Changement d’inductance
L’inductance L est une mesure du rapport entre le flux Φ du champ magnétique généré par un fil
conducteur traversé par un courant d’intensité I :

L
I
L’inductance d’une bobine de N spires enroulées autour d’un noyau magnétique est:
N 2S N 2
L  0  r 
l 
Avec µ0=4π×10-7 la perméabilité magnétique du vide, µr la perméabilité magnétique relative du
noyau, S la surface du noyau et l la longueur du circuit magnétique.
L’inductance peut être changée par les variations de la perméabilité relative µr qui est fonction des
contraintes mécaniques présentés dans un matériau ferromagnétique soumis à une force.
L’inductance peut aussi être changée en modifiant la réluctance du circuit magnétique ou en changeant
le nombre de tours de la bobine.

3- Montages utilisées avec les capteurs passifs


Il est nécessaire d’avoir un circuit électrique/électronique pour détecter les variations d’impédance d’un
capteur passif. On doit insérer celle-ci dans un circuit qui peut être :
Montage potentiométrique ;
Montage dans un pont de Wheatstone ;
Montage dans un circuit oscillant (ne sera pas couvert ici) ;
Montage dans un amplificateur.
 Montage potentiométrique

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Dans un montage potentiométrique, la tension mesurée Vm est (si


Rc
Rin >> Rc): Vm  Vcc
R  Rc
Avec Vcc la tension appliquée au potentiomètre; R la résistance en R
série avec la résistance du capteur Rc pour obtenir un diviseur de
tension et Rin l’impédance d’entrée du module électronique de Vcc
conditionnement (généralement beaucoup plus grand que la
Rc Rin Vm
résistance du capteur Rc).

 Montage dans un pont de Wheatstone


 Rc R3 
Dans un montage en pont, la tension mesurée Vm est Vm  Vcc   
 R1  Rc R2  R3 

Elle dépend de la tension d’alimentation du pont Vcc; des résistances R1, R2 et R3 et de la résistance Rc
de l’élément de transduction du capteur. Si les trois résistances R1, R2 et R3 sont posées égales a R, on
 Rc R   Rc  R 
peut écrire : Vm  Vcc     Vcc  
 R  Rc R  R   2  R  Rc  

 Montage dans un amplificateur


Rc
Dans le montage dans un amplificateur, la tension en sortie de l’amplificateur Vo est : Vo  Vcc
R
Et dépend ainsi de la tension d’entrée Vcc; de la résistance R et de la résistance Rc de l’élément de
transduction du capteur.

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