Fiscalite Du Logement
Fiscalite Du Logement
Fiscalite Du Logement
DU LOGEMENT PLUS
COHÉRENTE
Décembre 2023
Conseil des prélèvements obligatoires
Pour une fiscalité du logement plus cohérente - décembre 2023
https://www.ccomptes.fr/fr/institutions-associees/conseil-des-prelevements-obligatoires-cpo
POUR UNE FISCALITÉ DU LOGEMENT PLUS COHÉRENTE III
qui est renouvelable une fois. Ils « ne peuvent solliciter ou recevoir aucune
instruction du Gouvernement ou de toute autre personne publique ou
privée ». Le secret professionnel s’impose à eux (article L.411-12 du CJF).
Les rapports du
Conseil des prélèvements obligatoires
Les notes du
Conseil des prélèvements obligatoires
Juillet 2021 Note n° 1 - Quel taux pour l’impôt sur les sociétés
en France ?
Il comprend :
M. Patrick LEFAS, président de chambre maintenu à la Cour des
comptes, suppléant le Premier président de la Cour des comptes.
En sont membres :
- M. Dominique BAERT, maire de Wattrelos et conseiller maître en
service extraordinaire à la Cour des comptes
- M. Alain CHRÉTIEN, maire de Vesoul et président
d’agglomération
- M. Samy BENOUDIZ, maire d’Aigremont et dirigeant de sociétés
- M. Jean-Claude HASSAN, conseiller d’État
- Mme Marie-Christine DAUBIGNEY, conseillère à la Cour de
cassation
- Mme Mathilde LIGNOT-LELOUP, conseillère maître à la Cour
des comptes
- Mme Selma MAHFOUZ, inspectrice générale des finances
- Mme Cécilia BERTHAUD, inspectrice générale des finances
- M. Pierre-Louis BRAS, inspecteur général des affaires sociales
- M. Nicolas CARNOT, inspecteur général de l’institut national de
la statistique et des études économiques
- M. Pierre BOYER, professeur d’économie à l’École
Polytechnique
- M. Frédéric DOUET, professeur de droit à l’université Rouen –
Normandie
- Mme Lise PATUREAU, professeure d’économie à l’université
Paris Dauphine
- M. Rémi PELLET, professeur de droit à l’université de Paris et de
Sciences Po Paris
- Mme Laurence JATON, vice-présidente, Engie
- M. Jacques CREYSSEL, délégué national de la fédération des
entreprises du commerce et de la distribution
Sommaire
SOMMAIRE ....................................................................................... 1
SYNTHÈSE DU RAPPORT .............................................................. 3
SYNTHÈSE DES CONSTATS ET DES RECOMMANDATIONS
.............................................................................................................. 7
INTRODUCTION ............................................................................ 11
CHAPITRE I - UNE FISCALITÉ DU LOGEMENT À
ADAPTER AUX RÉALITÉS ÉCONOMIQUES LOCALES ...... 16
I - La fiscalité du logement, composée des impôts et dispositifs
dérogatoires liés au logement, est plus élevée en France que dans les
autres pays ............................................................................................... 16
A - Différents impôts, prélevés tout au long du « cycle de vie » du
logement ............................................................................................... 16
B - Une fiscalité lourde, reflet de prélèvements obligatoires parmi les
plus élevés des pays développés ........................................................... 24
C - Des dépenses fiscales nombreuses, coûteuses et peu évaluées ....... 28
D - Des données incomplètes ou d’une qualité insuffisante au regard des
enjeux ................................................................................................... 35
II - Le lien qui unissait la fiscalité du logement aux collectivités
territoriales s’est distendu ...................................................................... 37
A - Une fiscalité qui pèse dorénavant presque exclusivement sur les
propriétaires .......................................................................................... 37
B - Des collectivités territoriales toujours premières bénéficiaires, mais
dans une moindre proportion qu’auparavant ........................................ 44
C - Un pouvoir de taux des collectivités qui s’est réduit ...................... 48
III - Les disparités territoriales croissantes en matière de fiscalité du
logement appellent des aménagements ................................................. 50
A - La fiscalité du logement, notamment foncière, entretient de fortes
disparités entre territoires ..................................................................... 50
B - Une réforme de l’assiette de la fiscalité foncière pourrait améliorer
la cohérence avec les réalités économiques locales .............................. 53
C - La taxation des logements vacants pourrait être étendue................ 61
Synthèse du rapport
I - Constats
II – Orientations et recommandations
Introduction
1
La rénovation énergétique des logements permettrait d’éviter le décès de 10 000
personnes par an, de réduire les coûts pour la santé et les coûts liés.
2 Un quart des ménages français possède plus de 2/3des logements.
3
CPO, Les prélèvements obligatoires sur le capital des ménages, janvier 2018.
4CPO, La fiscalité locale dans la perspective du Zéro artificialisation nette (ZAN),
octobre 2022.
* *
- la construction ;
- l’acquisition ;
- la rénovation ;
- la détention ;
- la location ;
- enfin la cession.
Source : CPO.
6
Les données de cette partie valent pour 2022 et sont issues soit du CSL, soit des
données budgétaires annexées au projet de loi de finances pour 2024, comportant les
montants en exécutés.
pas tant parce que son assiette correspond à la création de logements, mais
parce que son objet y est dédié (cf. infra).
10
En 2022, le taux réduit de TVA à 10 % représente un coût de 2,0 Md€, et celui à 5,5
% un coût de 1,0 Md€.
11 N. Delalande et A. Spire, Histoire sociale de l’impôt, 2010.
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
en % du PIB En % des PO
13
La fiscalité du logement correspond pour l’OCDE aux taxes sur l’utilisation, la
détention ou le transfert (à titre gratuit ou onéreux) de propriété. Elle est différente de
l’agrégat utilisé dans le reste de ce rapport car elle n’inclut la fiscalité sur les revenus
fonciers. Par ailleurs, elle ne distingue pas toujours, au sein de l’imposition des
transmissions et de la richesse nette, l’imposition du patrimoine financier de celle du
patrimoine immobilier.
14
Pour les éléments détaillés de comparaison internationale, se référer à J. Rousselon
et L. Vessereau, La comparaison internationale des systèmes fiscaux liés au logement,
rapport particulier n° 5, 2023.
15 Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis,
16
Ce pays n’applique toutefois pas de taxe foncière.
17Dans l’OCDE, seule la Corée a une fiscalité sur les transactions supérieure en points
de PIB.
rattachent au logement.
22 Le rapport évaluant l’efficacité des dépenses fiscales en faveur du développement et
de calcul pour les taux réduits de TVA, qui ne prend en compte que le reste
à charge pour l’État après transferts aux collectivités territoriales et aux
administrations de sécurité sociale. Cette méthode est contestable car il n’y
a pas de lien entre la mise en place d’un taux réduit et l’affectation d’une
partie du produit de la TVA hors du budget de l’État.
Coût
Impôt estimé
Mesure dérogatoire
concerné 2022
(Md€)
Exonération de TFPB de deux ans pour les constructions neuves (art.
1383 du CGI)
Exonération de TFPB de trois ans des logements anciens qui ont fait
l’objet de travaux en faveur des économies d’énergie et du Non
TFPB
développement durable, sur délibération de l’EPCI ou de la calculé
collectivité (art. 1383-0 B du CGI)
Dégrèvement de TFPB en cas de vacance de logement ou
d’inexploitation d’immeuble de la collectivité (art. 1389 du CGI)
Taux de 5,5 % pour la fourniture de logement et de nourriture dans
les établissements d’accueil des personnes âgées et handicapées, les 0,5
logements-foyers et les résidences hôtelières à vocation très sociale
Taux réduit dans les départements d’Outre-Mer (DOM) (2,1 %) sur
Non
les travaux de construction de logements évolutifs sociaux, financés
TVA calculé
dans les conditions prévues par arrêté interministériel
Taux réduit dans les DOM (2,1 %) sur les ventes de logements Non
évolutifs sociaux calculé
Réduction du taux de TVA appliquée à l’Association Foncière Non
Logement (AFL23) calculé
IR Non-taxation des loyers imputés
Source : CPO.
23
Cette association à but non lucratif a pour objet de produire des logements locatifs
pour les salariés.
24 Cour des comptes, La gestion des dépenses fiscales en faveur du logement, 2019.
majorité, pas fait l’objet d’une évaluation, notamment au regard des enjeux
environnementaux. L’évaluation est d’autant plus complexe que le bornage
dans le temps des dépenses fiscales est déficient : la moitié d’entre elles ne
sont pas d’une durée limitée.
25 Cf. Article 199 novovicies du code général des impôts. Ce dispositif permet une
réduction d’impôt sur le revenu en cas d’investissement locatif intermédiaire dans le
neuf sous certaines conditions. L’avantage fiscal est subordonné à un engagement de
durée de location (6 ou 9 ans, jusqu’à 12 ans), au plafonnement du loyer et des revenus
du locataire et à des critères de performance énergétique (cf. RP n° 3 – tableau 6 p. 36).
26
Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), Agenda logement 2022
Dans une note publiée en décembre 201627, partant du constat que la fiscalité
du logement favorisait le statut du propriétaire occupant, freinait la mobilité
géographique en taxant lourdement les transactions et pénalisait les jeunes
générations qui aspiraient à ce statut, France Stratégie proposait de simplifier
la fiscalité du patrimoine immobilier, soit en supprimant la taxation des
revenus locatifs et en refondant la taxe foncière, soit en supprimant la taxe
foncière et en taxant les loyers implicites des propriétaires occupant. Elle
proposait, en outre, de supprimer les droits de mutation à titre onéreux.
27
France Stratégie, « Quelle fiscalité pour le logement ? », décembre 2016.
28 Au sens strict, on peut même considérer que le taux de pauvreté est légèrement
surestimé en France du fait de la non-prise en compte des loyers imputés, alors qu’une
partie des ménages au niveau de vie inférieur à 50 % du niveau médian sont
propriétaires et bénéficient ainsi de ce régime favorable (J.-C. Driant et A. Jacquot,
« Loyers imputés et inégalités de niveau de vie », Économie et statistique, 2005).
29 Estimation à partir du montant des loyers imputés évalués par le compte satellite du
logement, de 202,8 Md€ en 2022, dont 27,4 Md€ pour les résidences secondaires.
32
« Gérer mes biens immobiliers » ; cette base devrait permettre d’ici quelques années
de fournir une information exhaustive sur les loyers du parc privé, les propriétaires-
bailleurs devant déclarer le montant des loyers payés par les locataires.
33 « Demandes de valeurs foncières », accessible désormais en ligne.
34 Pour les loyers, ces biens absents des données pourraient être les logements loués en
dans quels délais ces données sont-elles disponibles ? sur quel pas
de temps ?
le processus de collecte des données est-il bien documenté ? existe-
t-il des contrôles qualité au moment de la collecte ?
Cet enjeu central avait été identifié par la Cour des comptes qui,
au regard de la fragilité des données existantes et de la concurrence
progressive des données privées, avait recommandé notamment de
compléter les sources statistiques et d’assurer leur interopérabilité35.
De telles améliorations permettraient notamment une connaissance précise
du « besoin en logement » et une meilleure conduite de la politique du
logement. Les bases ainsi complétées devraient notamment faire l’objet
d’une analyse statistique pour pouvoir s’assurer de leur qualité (cf. encadré
supra).
principaux. Le parc public, qui est géré directement par l’Etat ou les
collectivités, n’est pas concerné par la fiscalité du logement, ou à un degré
mineur. Le parc privé regroupe l’ensemble des logements dont le prix (à
l’acquisition) ou le loyer (à la location) résultent d’un rapport entre offre
disponible et demande solvable. Le parc social, enfin, désigne les
logements qui appartiennent à des opérateurs particuliers, organismes
d’habitation à loyer modéré (HLM) ou équivalents. Les loyers y sont
encadrés et l’accès au parc est déterminé par les ressources du ménage. La
réduction de loyer moyenne y était d’environ 225 € par mois en 2020. Le
taux de rotation y est plus faible que dans le parc privé et a tendance à
diminuer : s’il était de 10 % en 2011, il est de 8 % en 2020.
37
Quelques semaines de vacances en zone tendue ; quelques mois sur un marché
détendu.
38 D’après les données d’origine fiscale (exploitation de la base FIDELI).
logement.
40 Données SDES pour 2022, Compte satellite du logement, juillet 2023.
41 Selon que l’on applique la définition de l’OCDE ou celle d’Eurostat.
80,0 %
60,0 %
40,0 %
20,0 %
0,0 %
1 7 13 19 25 31 37 43 49 55 61 67 73 79 85 91 97
80 1986
70
1992
60
50 1998
40 2004
30 2010
20 2015
10
2018
0
moins de De 30 à De 40 à De 50 à De 60 à De 70 à 80 ans et 2021
30 ans 39 ans 49 ans 59 ans 69 ans 80 ans plus
42
Les 20 % de ménages les plus modestes.
43 Parcs locatifs privé et social confondus.
44 SDES, Chiffres clés du logement, 2022.
45 G. Fack, « Pourquoi les ménages à bas revenus paient-ils des loyers de plus en plus
élevés ? », Économie et statistique, 2005
46 Une étude de Davidoff et Leigh en 2013 avait démontré que la hausse de DMTO était
supportée par les vendeurs, si bien qu’elle faisait baisser les prix de l’immobilier.
47 J. Friggit, « Prix de l’immobilier d’habitation sur le long terme », IGEDD, octobre
2023.
48 C’est-à-dire après prise en compte des aides au logement.
Q3 27,7 2,8
Q4 23 2,3
Q1 41,8 1,1
Locataires du Q2 31,2 1,1
parc privé Q3 25,3 1,1
Q4 19,5 0,9
Q1 28,7 1,0
Locataires du Q2 24,8 1,4
parc social Q3 20,7 1,6
Q4 15 1,3
Q1 21,7 6
Propriétaires Q2 13,6 4,4
non accédants Q3 10,3 4,1
Q4 6,8 2,9
Source : Chiffres clés du logement – édition 2022, SDES.
Source : CPO.
49
Elle représentait une recette de 23,4 Md€ en 2016, affectée aux collectivités.
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2016 2017 2018 2019 2020 2021
Source : CPO.
50
IPP, « Évaluation de la réforme de la taxe d’habitation », décembre 2023.
51
Cour des comptes, Les scénarios de financement des collectivités territoriales, 2022.
Dans l’immense majorité des cas européens, voire de l’OCDE, les impôts
récurrents sur la propriété immobilière sont des recettes locales. Toutefois,
les collectivités n’ont pas toujours un rôle établi dans la modification de cette
fiscalité ou dans leur collecte. Il convient de distinguer plusieurs modèles de
pays, selon le degré d’intervention des collectivités :
Les pays où la fiscalité foncière est centralisée : Suède, Grèce ou
Chypre par exemple ;
Les pays où les collectivités territoriales, bien que bénéficiaires,
ne jouent pas de rôle dans la détermination de l’impôt foncier :
Irlande ;
53 Article 1636 B sexies du code général des impôts, dans sa rédaction en vigueur au 1er
janvier 2023.
54 O. Meslin, « Étude des propriétés redistributives de la taxe foncière sur les propriétés
Note de lecture : La taxe foncière acquittée par les ménages imposables à cet impôt et
résidant dans Paris représente en moyenne moins de 1,5 % de leur revenu disponible.
Cette part est supérieure à 2,5 % dans la plus grande partie de la Seine-Saint-Denis, et
supérieure à 3,5 % dans certaines communes
Source : M. André, O. Meslin (2023).
Depuis les années 1970, les écarts entre VLC et valeur locative
réelle en France se sont même accrus entre communes, conduisant à un
renchérissement de l’impôt pour des territoires pourtant en pertes
d’attractivité. Par ailleurs, les VLC ne permettent pas d’imposer le prix de
l’actif, mais uniquement le flux (le loyer), si bien qu’il n’est pas tenu
compte de l’évolution du prix du foncier : alors que l’écart entre les VLC
moyennes à Paris et à Lens est resté similaire, le prix du foncier a
proportionnellement davantage augmenté dans la première que dans la
seconde depuis cinquante ans, sans que les VLC n’en rendent compte. Ce
large décrochage par rapport au prix des terres, dont la valeur cumulée
Note de lecture : une note supérieure est censée correspondre à un habitat en moins
bon état et à une VLC inférieure.
Source : CPO, d’après données DGFiP.
contrairement aux loyers puisque les biens sont mis sur le marché tous les
19 ans en moyenne. En outre, la plus grande volatilité des valeurs vénales
implique des difficultés de financement pour les collectivités et, pour les
ménages, des effets potentiellement déstabilisants.
60
M. André et O. Meslin, « Le bonheur est dans le prix : Estimation du patrimoine
immobilier brut des ménages sur données administratives », document de travail Insee,
décembre 2023.
61 Dans le cas des VLC, on peut considérer que sont pris en compte, d’une part le loyer
du logement proprement dit, d’autre part le loyer de la superficie du terrain sur lequel
il se trouve.
62 OCDE, Rethinking Urban Sprawl Moving Towards Sustainable Cities, 2018.
63 A. Trannoy et É. Wasmer, Le grand retour de la terre dans les patrimoines, 2022.
Trois principaux zonages existent : le zonage dit 123, le zonage dit ABC,
et le zonage « zones tendues », dit également TLV, car relatif au champ
d’application de la taxe sur les logements vacants. Ces zonages diffèrent :
le zonage 123, créé en 1978, permet de moduler les allocations
logements et de fixer les plafonds de loyers des logements PLUS et
PLAI pour tenir compte des écarts entre les loyers de marché et les
revenus des ménages.
le zonage ABC, créé en 2003 et régi par le code de la construction
et de l’habitation, établit cinq zones géographiques (A bis, A, B1,
B2 et C) en fonction du déséquilibre local entre offre et demande de
logements, par ordre décroissant de tension sur le marché privé. Il
est utilisé pour l’éligibilité aux dispositifs d’investissement locatif
(Pinel, locatif intermédiaire) et d’accession à la propriété (PTZ,
TVA à taux réduit en zone ANRU, etc.), et peut moduler les valeurs
des plafonds de loyers, de ressources et de prix pour d’autres
dispositifs (Denormandie, Loc’Avantages ou loyers des logements
sociaux financés en PLS).
le zonage TLV a été créé en 1998 et refondu par le décret n° 2013-
39264. Il définit une liste de communes, marquées par une aire
urbaine supérieure à 50 000 habitants, un net déséquilibre entre
offre et demande et des difficultés pour l’accès au logement, où
s’applique la TLV. Son champ a été élargi en 2023 aux territoires,
notamment de montagne et littoraux, soumis à la pression des
résidences secondaires65.
relatif au champ d’application de la taxe annuelle sur les logements vacants institué par
l’article 232 du code général des impôts.
Dispositif A A bis B1 B2 C
Scellier
Duflot
Pinel
Borloo
Besson
Loc’Avantages
Louer Abordable
PTZ
Denormandie
Note de lecture : en grisé si le dispositif est éligible dans la zone concernée, en blanc
dans le cas contraire
Source : CPO.
Source : CPO
66
Mariona Segú, “The Impact of Taxing Vacancy on Housing Markets: Evidence from
France”, Journal of Public Economics, 2019.
67 IGF/CGEDD, Évaluation de la politique publique de mobilisation des logements et
Note de lecture : en 2019, 7,0 % des logements de la zone A bis étaient vacants depuis
moins de deux ans, et 2,0 % depuis deux ans et plus. Ces chiffres étaient respectivement
de 6,2 % et de 2,1 % en 2013.
Source : CPO.
68
CPO, La fiscalité locale dans la perspective du ZAN, octobre 2022.
couverts par la TLV, la THLV, sans raison d’être, pourrait être supprimée.
Cette extension pourrait s’accompagner d’une augmentation du taux de
TLV de manière à compenser la perte du produit de la THLV.
* *
69
Code général des impôts, article 1407 ter.
redistributifs, 2010.
72 G. Chapelle et al., “Land-use Regulation and the Housing Supply Elasticity: Evidence
2021.
74
Taux moyen à 4,12 % en octobre 2023, contre 1 % en janvier 2022.
75D’après la Banque de France, le montant total des nouveaux crédits s’élève en août
2023 à 9,9 Md€, son plus bas niveau depuis mars 2016.
76
Cour des comptes, « La production et l’utilisation des données utiles à la politique du
logement », référé, juillet 2022.
77 Note de la DHUP, « Trajectoire de construction neuve », mars 2023.
Source : CPO.
81
D’après SGFGAS. Bilans de production annuels du PTZ.
Une étude réalisée par l’IPP82 pour le CPO, qui porte sur les années
2018-2022, met en évidence une corrélation entre le poids de la taxe
d’habitation avant sa suppression dans le revenu des foyers d’une
commune et la hausse des prix des biens et des loyers depuis celle-ci dans
les communes concernées. À trois ans, une baisse d’un point de de la part
de la taxe d’habitation dans le revenu des foyers de la commune
augmenterait en moyenne le prix du bien de 50 € par m² et le loyer de 0,2 €
par m2. Ces montants restent cependant modestes, au regard du gain de
pouvoir d’achat permis par la réforme : pour mémoire, le montant moyen
de la taxe d’habitation dans les communes de plus de 100 000 habitants
s’élevait à 1 097 euros en 2016. Il n’est, en revanche, pas observé d’effet
significatif de la réforme de la taxe d’habitation sur la mobilité résidentielle
et sur le niveau de la taxe foncière, dont la hausse significative intervenue
en 2023 dans certaines communes et à Paris est davantage liée aux effets
de l’inflation sur la dépense locale et à la baisse des DMTO du fait de la
diminution des transactions.
85
Aux termes de l’article 168 de la loi de finances pour 2021.
86 Rapport IGF/CGEDD, Évaluation du dispositif d’aide fiscale à l’investissement
locatif « Pinel », novembre 2019.
87 Ibid.
88 G. Chapelle, B. Vignolles et C. Wolf, “Impact of Housing Tax Credit on Local
Housing Markets: Evidence from France”, Annuals of Economics and Statistics, 2018.
tenu de son coût élevé pour les finances publiques et au regard des doutes
existant sur son efficacité voire de la possibilité d’effets négatifs sur les
prix des logements, le CPO juge pertinente cette non-reconduction.
Réalisation
Numéro Intitulé de la dépense fiscale
2022 (Md€)
Exonération d'impôt sur les sociétés des organismes
300102 0,95
de logement social (OLS)
Taux de 5,5 % dans le secteur de l’accession sociale
à la propriété et dans le secteur du logement locatif
social pour les logements financés par un prêt locatif
aidé d’intégration (PLAI), pour les logements
730216 1,2
financés par un prêt locatif à usage social (PLUS)
lorsqu’ils relèvent de la politique de renouvellement
urbain, ainsi que pour certains travaux portant sur ces
logements ou participant au renouvellement urbain
Taux de 10 % dans le secteur du logement locatif
730210 social pour les opérations qui ne sont pas éligibles au 1,0
taux réduit de 5,5 %
Note : Le coût des taux réduits de TVA est estimé à un montant double du coût
pour l’État présenté dans le PLF 2024, compte tenu de l’affectation de la
moitié de la TVA aux collectivités territoriales et aux administrations de
sécurité sociale.
Source : CPO.
89
Cour des comptes, Les dépenses fiscales en faveur du logement social, Référé, juin
2017.
90 950 M€ en 2022 et une prévision de 800 M€ en 2023.
91 Son coût pour l’État est évalué à 41 M€ pour 2022, car elle fait partie des exonérations
compensées partiellement.
92 Le coût est évalué à 595 M€ pour le taux à 5,5 % et à 520 M€ pour le taux à 10 %
dans le tome II du Voies et moyens du PLF pour 2024, mais il est proratisé en fonction
de la part de l’État dans les recettes de TVA.
Source : CPO.
93
Pour une analyse détaillée des implications des enjeux environnementaux pour la
fiscalité du logement, se référer à A. Arundalarajah et L. Bégassat, La fiscalité du
logement et les enjeux environnementaux, rapport particulier n° 4, 2023.
94
Cf. rapport particulier n° 3.
95 F. Paquier, K. Schmitt et M. Sicsic, Simulation des effets redistributifs de la
transformation de l’ISF en IFI à l’aide du modèle Ines, Insee, 2019.
96
France Stratégie, op. cit., octobre 2023.
97 Calcul réalisé sur la base du produit de l’IFI en 2022 (1,83 Md€) et d’une estimation
de la place de la fortune immobilière dans le produit de l’ISF, évaluée à 29 %.
98 Le seuil d’assujettissement est fixé à quelques dizaines de milliers d’euros en Suisse
Source : CPO.
S’il n’est pas évident que cette corrélation débouche sur un lien de
causalité, l’effet d’aubaine étant vraisemblablement significatif (cf. supra),
les orientations prévues dans le PLF 2024 permettent de mettre davantage
en cohérence le dispositif avec les enjeux environnementaux en limitant le
dispositif à l’acquisition d’appartements neufs en zones tendues et à la
rénovation des logements anciens dans les zones détendues.
103
Parmi les 62 504 PTZ de 2022, 34 497 ne respectent pas ces conditions.
104 En cohérence également avec les règles d’urbanisme, pour éviter toute incitation à
l’artificialisation.
105
Le parc social dispose d’un tel dispositif : l’article L. 442-3-1 du code de la
construction et de l’habitation permet au bailleur de proposer au locataire un nouveau
logement, en cas de sous-occupation. Toutefois, les personnes âgées de plus de 65 ans
ainsi que les couples séparés avec droit de visite des enfants de l’occupant ne sont pas
concernés.
106 SDES, Enquêtes nationales logement, 2013 et 2020.
dans les PLU une densité minimale obligatoire en-deçà de laquelle les permis de
construire ne peuvent être délivrés.
110 Depuis le 1er janvier 2023, les communes soumises à la TLV peuvent majorer la
THRS de 5 % à 60 %.
111
Les dépenses de facture énergétique peuvent représenter jusqu’à 10 % des revenus
des ménages des premiers déciles. Cf. Observatoire national de la précarité énergétique,
Tableau de bord, mars 2023.
112 Taux pour les travaux d'amélioration de la qualité énergétique des locaux à usage
d'habitation achevés depuis plus de deux ans ainsi que sur les travaux induits qui leur
sont indissociablement liés prévu (article 278-0 bis A du code général des impôts).
113
Vote collectif de l’assemblée générale à la majorité de tous les copropriétaires, aux
termes de l’article 25, f) de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la
copropriété des immeubles bâtis.
114 Cour des comptes, La rénovation énergétique des bâtiments, Référé, octobre 2022.
115 G+ à partir de 2023, G en 2025, F en 2028 et E en 2034.
116 Notaires de France, « La valeur verte des logements en 2021 », novembre 2022.
123 Pour l’instant, les résidences secondaires et touristiques sont exclues du champ de
la rénovation énergétique, ce qui tend à les favoriser, y compris du point de vue de
l’artificialisation des sols.
124 Statista, « Niveau de connaissance des aides financières pour des rénovations en
2009.
130
A. Trannoy et É. Wasmer, 2019.
131 D. Schmidt, op. cit.
132 Les Pays-Bas, en 2021, ont exonéré les primo-accédants de moins de 25 ans des
droits de mutation.
133 A. Trannoy, Réforme optionnelle de la part départementale des droits de mutation
progressifs134 aurait des effets minimes sur les recettes des départements
mais la baisse des droits qui en résulterait pour la majorité des transactions
pourrait être captée par les prix, à l’instar de ce qui a été observé avec la
réforme de la taxe d’habitation (cf. supra), et dans un contexte de forte
tension sur le marché de l’immobilier. Exonérer de DMTO les transactions
pour raison de mobilité professionnelle poserait des difficultés d’ordre
juridique et constitutionnel en vertu du principe d’égalité devant l’impôt.
Elle ne saurait non plus être mise en œuvre tant que la fiscalité
foncière apparaît décorrélée des réalités économiques locales et que ses
effets régressifs ne sont pas davantage pris en compte. Une telle bascule
devrait donc être envisagée dans le cadre de la réforme de l’assiette de la
taxe foncière (chap. I).
134
Sous la forme d’une imposition forfaitaire de 5 000 € pour toute transaction
inférieure à 250 000 €, soit 70 % des transactions en France, et d’une taxe à taux
marginal constant de 8 % au-delà.
considérant 46.
C’est le cas également pour les plus-values sur les terrains nus
rendus constructibles. Ce type de terrain prend soudainement de la valeur
du fait d’une décision administrative de modification du plan local
d’urbanisme : alors qu’une terre agricole vaut en moyenne 1 €/m2, ce prix
n’est quasiment jamais inférieur à 50 €/m2 pour un terrain à bâtir. Si le
régime fiscal complexe qui s’applique aux plus-values peut alors
représenter plus de la moitié du montant (cf. encadré), un nombre
significatif d’abattements viennent de fait réduire la charge fiscale, en
fonction de la durée de détention (cf. graphique).
140
En 2023, étaient concernés 6 606 communes et 2 EPCI.
60%
Taux effectif de taxation de la plus-value
50%
40%
30%
20%
Terrain acquis en 1990
10%
0%
Source : CPO.
141 Conseil d’État, 10 juillet 1925, Dupont, n° 84803, Rec. p. 102, et Conseil d’État, 10
location nue ou vide qui relève du régime des revenus fonciers. D’autre
part, dans le cas des meublés, le régime de « loueur meublé non-
professionnel » (LMNP), pour les revenus inférieurs à 23 000 € ou
n’excédant pas 50 % des revenus fiscaux du ménage, permet une
minoration du montant imposable du fait de la non-réintégration des
amortissements pratiqués en cours de détention au moment de la plus-
value. Le tableau n°6 résume l’imposition qui résulte des différents
régimes.
Location meublée
Location vide Loueur en meublé non Loueur en meublé
professionnel (LMNP) professionnel (LMP)
régime micro-BIC :
chiffre d’affaires
Micro-foncier (loyers inférieur à 77 700 €
Régime réel (normal
Régime inférieurs à 15 000 € (logements) ou 188
ou simplifié)
par an) ou foncier réel 700 € (tourisme)
régime réel (normal ou
simplifié)
Régime micro-BIC :
50 % pour les locaux
d’habitation meublés
Abattement Régime micro-
71 % pour les Aucun
forfaitaire foncier : 30 %
chambres d’hôtes et
meublés de tourisme
classés
Régime foncier réel :
déduction de
charges réelles Régime réel : nombreuses charges et
Déductions de
déduction du amortissements, dont amortissement du bien lui-
charges déficit foncier même
constaté une
année142
Immeuble hors terrain, frais de notaires, travaux et
Amortissement Aucun
ameublement
Taux IR Taux marginal d’imposition
Taux
prélèvements 17,2 % 35 %143
sociaux
Source : CPO.
144 Dans le monde, seule la Corée du Sud distingue également la location vide et
meublée.
145 188 700 € contre 77 700 €
146 Les travaux et la rénovation peuvent être amortis.
147 IGF/CGEDD, Mission d’évaluation de politique publique. Le logement locatif
Micro-foncier Réel
150 En parallèle, l’inclusion de ces biens dans les normes réglementaires d’interdiction
Conclusion