Les Élites Musulmanes Politique Au Cameroun Sous Administration Française
Les Élites Musulmanes Politique Au Cameroun Sous Administration Française
Les Élites Musulmanes Politique Au Cameroun Sous Administration Française
s et
Pour comprendre l’enjeu politiqueque representent les
leaders musulmans, il faut savoir qu ans toute societé placee
sous la bannibre de l’Islam, le Lami ou le Sultan posshde le
vCritablepouvoir de d6cision. En t qu’administrateurd’un
territoire aux limites bien definies, il n o m e ses collaborateurs
ainsi que les Imam charges de diriger la vie religieuse. Avec
l’amrd de la fada (Conseil des notables dans les soeiét6s
musulmanes du Nord-Cameroun)ou du tita-nfon(dignitaires du
royaumebamoun),le Lamido ou Sultanadministrela
cornmunaut6 soumise h son autorite.
selon le droit coranique), du Modibo (maître du droit musulman),
d’un MaZoum (animateur des Bcoles coraniques)etd’un
secretaire, il rend la justice sur la base du droit musulman.
Cette organisation politique atteste le r8le et la capacitC de
mobilisation des leaders musulmans. L’administrationcoloniale
avait donc tout intBr8t B s’associer les leaders spirituels et poli-
tiques. Elle a pu dompter ces derniers au point de se servir d’eux
dans sa politique musulmane. Christian C O ~ partage N ce
point de vue lorsqu51 constate que l’administration coloniale
fransaise fut attentive dans les regions islamisees h se menager
l’appui et la collaboration de l’dite musulmane qui pourrait
servir d’intem6diaire politique (Il.
Cette politique que Daniel ABWA qualifie à justetitre
d’a apprivoisement >> ( 3 était essentiellement faite d’influence,
de << sympathie u et de << gén6rosit6 >>.
17. Froelich J.-C., Les musulmans d’Afrique Noire, Paris, Ed. de l’&ente,
1962, p. 208.
18. Njeuma N.-Z., op. cif., p. 5.
19. .MW,2AC 3655, op. cit., p. 17.
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20. Ibid.
21. Ibid.
22. A N Y , 2AC 3655. Lettre datBe du 13 juillet1948 adressée au chef de la
r6gion BBnoué par le Haut-Commissaire.
23. Haman Adama, propos recueillis le 19 mars 1991 à Ngaoundéré.
24. A N Y , 2AC 3655, Rapportsur les activitBsmusulmanesaucoursdu
3c trimestre 1950.
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Nombre de pèlerinsen
Régions
1952 1953 1953
Adamaoua 17 49 24
Benoue 1 8 7
Maroua O O 14
Sud 2 4 6
37. dbid.
38.dbid.
39. Rapport annuel du gouvernement fianpis B l’Assemblée gbntrale des
Nations-Unies sur l’administrationdu Cameroun plad sous tutelle de la
France, année 1955, cité parNgongo L., Histoire des forces religieuses
au Cameroun, Paris, Karthala, 1982,p. 166.
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43. Journal des debats de l’AT“, lrCannêe, no 2’31 mai 1954,p. 37.
44.A A N Y , Procbs-verbaux des s6ances de l ’ A T “ , 1“ session ordinaire
du 20 avril au 16 mai 1953.
- 123 -
47. Ibid.
48. A N Y , M C 8341, Synthkse sur l’implantation de I’UPC, 1947.
49. M W , 2AC 7992, Adamaoua, politique, août 1956 et A N Y , 3AC 1753,
Garoua (Cameroun) politique 1956.
50. Hamatoukour H., Propos recueillis le 19 mars 1991 ii NgaoundBrB.
51. A N Y , 3AC 1718, op. cit.
52. Ibid.
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J’avais fait comprendre aux visiteurs que c’était une erreur, une de
ces grosses erreurs biengraves, car le Nord n’était pas encore de
taille à mener seul ses activités administratives dans les domaines
sociaux, politiques et économiques et que s’il se sentait même
capable, il a son sort liB à celui du Sud qu’on le veuille ou non et
ceci vice-versa. Rienquedans le domaineadministratif, les
fonctionnaires autochtones du Nord n’atteignent nullement pas la
moitié des effectifs du personnel en service ici (68).
68. Ibid.
69. Bouquet C.,Tchad, gen2se d’un conflit, Paris, L‘Harmattan, 1982.
70. ANY, 3AC 2417, op. cit., La Médiation franco-camerounaise, Section
de Garoua à M. le Président de la Mission devisite du Conseil de Tutelle
de passage à Garoua le 17 octobre 1955.
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luidonnaitpasdegarantiessuffisantes d’autonomie, en
particulier auplan administratif (74). Le danger d’un séces-
sionnisme devenait de plus en plus évident. Le Premier Ministre
déchu André-Marie Mbida, à la suite du Congrèsdes Démocrates
Camerounais d’Abong-Mbang qui préconisaitla G démocra-
tisation du Nord-Cameroun D comme préalable à l’accession à
l’indépendance,envoya un télégramme au gouvernement
français pour demander<< l’éclatement politiqueD du Cameroun
en << plusieurs Etats régionaux D (75). Il écrivait en ces termes :
Les populations que nousreprésentons, environ plus d’un million
d’âmes, qui sont éconorniquement les plus fortes du Cameroun et
qui, pour lemoment, sont opposées pourraisons trbs pertinentes à
l’indépendance à brève échéance, demandent pour sauvegarder
leur évolution normale en tous domaines que le Cameroun soit
divisé en plusieursEtats régionaux distincts. Nos populations
tiennent absolument à ce quel’éclatementpolitique demandé
intervienne dans très brefs délais parce qu’il conditionnera pour
elles acceptation, discussion, budget et paiement impôts 1959 (76).
Abréviations
ANY Archives
Nationales de Yaoundé
AANY Archivesde1’AssembléeNationalede Yaoundé
ARCAM AssembléeReprésentativeduCameroun
ATCAM Assemblée Territoriale duCameroun
ALCAM Assemblée Ugislative du Cameroun
FOM d’Outre-Mer
France
TOM Territoire d’Outre-Mer