DP Mondes-Tsiganes
DP Mondes-Tsiganes
DP Mondes-Tsiganes
Février 2018
Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.2
Éditions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.16
Hélène Orain,
Directrice générale du Palais de la Porte Dorée
François de Vaux de Foletier, Stationnement interdit Johny et Vanessa, Avignon, 1997 © Mathieu Pernot
aux Nomades au-delà de 48 heures, Solignac (Haute-
Vienne)
Premier volet, Une histoire photographique, 1860-1980 révèle la fabrique des images et la
création d’un sujet iconique. Les multiples usages de la photographie sont convoqués : ils
montrent la construction des stéréotypes dont ces communautés ont souvent été les victimes
et documentent des trajectoires et des histoires méconnues.
Second volet, les Gorgan, 1995-2015 relate l’expérience du photographe Mathieu Pernot avec
une famille rom. Croisant ses photographies avec celles réalisées par la famille, l’auteur établit
la singularité du destin de chaque individu au-delà de l’appartenance communautaire.
Gens du Voyage : catégorie administrative française définie par la loi du 3 janvier 1969
Gitans : les Kalé (de la langue kaló, une variante du romani) issus de la péninsule ibérique
Manouches : le groupe des Sinti, issus des pays germaniques, installés en France
Nomades : appellation fréquente dans de nombreux pays aux XIXe et XXe siècles, catégorie
administrative française définie par la loi du 16 juillet 1912
Romani : la langue des Roms, par extension tous les groupes roms
Roms : les groupes issus d’Europe centrale et orientale, par extension l’ensemble
des groupes romani
Sinti : les groupes issus des pays germaniques, présents notamment en Italie,
en Belgique et en France où ils sont appelés Manouches
Tsiganes : désignation générique à la fois savante et populaire, qui vient du terme Athinganos,
une secte d’hérétiques vivants en Asie mineure à l’époque byzantine
Anthropologies
Au XIXe siècle, les savants découvrent les peuples du monde et, parmi eux, les Bohémiens. La photographie
ne saisit pas une exception mais plutôt une présence diverse et entremêlée. Initialement, ce sont les métiers
et les ancrages géographiques qui retiennent l’attention. Mais bientôt s’impose un regard plus systématique.
La technique du face/profil regroupe des portraits en série et permet d’assimiler des individus à des types.
Dans le cas des Tsiganes, le regard oscille de l’identité physique à l’identité culturelle : des violons et des
guitares se glissent dans le cadre
et la catégorie tsigane échappe à
une définition précise.
Au tournant des années 1900, la
photographie judiciaire s’ajoute
aux mesures des crânes et des
corps pour construire des
identités raciales à part. Malgré
la diversité incontestable des
communautés, le regard savant
définit alors les Tsiganes comme
une race visiblement criminelle
et irréductible. La photogra-
phie est l’un des instruments
Eugène Pittard, Portraits de groupes de face et de profil réalisés dans
majeurs de cette définition
la Dobroudja en Roumanie, vers 1899-1910, négatifs sur verre, 13 X 18 cm
anthropologique. © Musée d’ethnographie de Genève, collection Eugène Pittard.
Passages et territoires
Saisis au passage, les Tsiganes attirent l’œil des photographes. L’arrivée des roulottes et des caravanes
provoque des rencontres et un commerce d’images. Contre une pièce, les modèles d’un instant acceptent
de poser dans des studios improvisés. Des photographes amateurs ou professionnels renouvèlent les
motifs de l’errance et du vagabondage. Ils contribuent ainsi à renforcer l’imaginaire d’un peuple nomade.
Si l’on regarde mieux, ces images montrent aussi des familles qui circulent dans des territoires connus et
parcourus régulièrement.
Loin d’une pérégrination sans but, les Tsiganes exercent des métiers itinérants qui se déclinent à l’infini :
commerce de détail, métiers du cheval, chaudronnerie, artisanat et spectacle. L’itinérance peut être
continentale, régionale ou locale mais aussi saisonnière ou intermittente. Certains villages, quartiers ou
rues des villes abritent des communautés, depuis parfois des siècles : ces ancrages échappent au regard,
sauf dans la Zone à Paris où les roulottes et les campements attirent l’œil de nombreux photographes.
André Kertész, Famille de gitans près de la porte de Vanves © Médiathèque de l’architecture et du patrimoine,
donation André Kertész, diffusion RMN
Face à l’État
À la fin du XIXe siècle, la France instaure le fichage
et le contrôle des Tsiganes vus comme une me-
nace pour la société. Un soupçon pèse aussi sur
leur nationalité considérée comme étrangère sur-
tout aux frontières où l’expulsion devient la règle.
La loi du 16 juillet 1912 vise à encadrer ces populations
réputées instables. Elle crée trois catégories
administratives : marchands ambulants, forains
et nomades, terme qui fait référence à l’errance
et au vagabondage. Les Nomades doivent porter
un carnet anthropométrique qui comporte un
signalement des individus. L’enregistrement est
familial, imposé même aux enfants. Il se trans-
met de génération en génération. La pression
administrative les contraint à se déplacer cons-
tamment : les communes les obligent bien souvent François Kollar, Tsigane, Saintes-Maries-de-la-Mer, 1939,
© Médiathèque de l’architecture et du patrimoine,
au départ après 24h de stationnement. donation François Kollar
Le régime du carnet démultiplie les photographies judiciaires associées à l’identité de tous les Nomades :
cette présence ainsi contrôlée par la loi et l’autorité se répand dans la société. Elle s’attache durablement
à l’image des Tsiganes.
Fascinations
De la peinture baroque des diseuses de bonne aventure aux roulottes de Van Gogh, le sujet des Tsiganes
fascine depuis toujours. La femme sensuelle et mystérieuse, l’homme rude et trompeur, une marmaille en
guenilles : la photographie transforme les images en icônes et fixe ces motifs pour longtemps. La liberté
suspecte et poétique de la route ou les mystères anciens des rituels attirent l’œil des photographes et
du public. L’attrait pour cette inquiétante
étrangeté répond aux besoins de la presse
illustrée pour des sujets spectaculaires.
Des photographes se spécialisent dans ces
études gitanes, invitent des modèles à poser
et produisent des stéréotypes qui répondent
à la demande.
À partir des années 1930, les photographes
d’avant-garde ou de l’humanisme social
souli-gnent la grâce des sujets qu’ils
rencontrent et élaborent une autre image,
loin des clichés racoleurs de la presse à
Auteur inconnu (photographe de police judiciaire), scandale. Étrangement, l’image des Tsiganes
Portraits face/profil réalisés en 1908, M. Lopez, négatifs sur verre, devient ainsi à la fois classique, folklorique et
9 × 12 cm. © Archives nationales, service central photographique
du ministère de l’Intérieur. moderne.
En guerres
Regards sur la Première Guerre mondiale
Durant la Première Guerre mondiale,
la plupart des familles itinérantes
cessent de circuler. Les préfectures
interdisent le déplacement de tous
les ambulants. Les Tsiganes français
en âge d’être mobilisés s’engagent
dans l’armée et combattent au front
comme tous les autres conscrits. Les
autorités arrêtent certains groupes
venus d’Autriche-Hongrie ainsi que
des « Alsaciens-Lorrains romani-
chels », considérés comme suspects.
Ils sont maintenus en détention dans
des dépôts surveillés ou dans des
Auteur inconnu (photographe de l’armée), Camp de concentration des
Nomades de Crest (Drôme), Nomades au concert, janvier 1916, tirage, 13X18 cm camps, comme à Crest dans la Drôme
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine.
ou près de Bordeaux. Le jour de l’ar-
mistice, les Nomades participent aux célébrations et les Tsiganes français retrouvent le cours habituel de
leurs activités, malgré les nouvelles contraintes et contrôles liés à la loi de 1912. Seules de rares photogra-
phies témoignent de cette histoire particulièrement méconnue.
Jack Delano, A group of Gypsy children on U.S. 13 five miles south of Salisbury, Maryland,mai 1940, Library of Congress,
Prints & Photographs Division
À partir des années 1950, des associations de défense des communautés s’organisent, autour des revues
Études tsiganes ou Monde gitan, sous l’égide de l’Aumônerie catholique des Tsiganes et des associations
évangélistes naissantes. Des photographes associatifs ou engagés documentent alors les transformations
du monde du Voyage, le passage des roulottes aux caravanes, l’évolution des métiers. Un mouvement cultu-
rel s’engage aussi pour changer les regards et transformer l’image d’une population encore définie par ses
caricatures.
Marcelle Vallet, Jeune femme descendant du bus, Boulevard de ceinture, Tsiganes chaudronniers, années 1960,
film négatif 6x6cm © Fonds Marcelle Vallet – Bibliothèque municipale de Lyon
Portraits
Une amitié photographique, Émile Savitry et Django Reinhardt
De retour du Pacifique, Émile Savitry (1903-1967) rencontre Django Reinhardt (1910-1953) en 1930 à Toulon.
Peintre devenu photographe, proche des surréalistes, il fait découvrir le jazz américain à Django qui joue
alors avec son frère dans les cafés.
Jacques Léonard, Indalencio et La Anika, la veille Jacques Léonard, La Uta au quartier de Montjuïc, Barcelone, 1968
de la Saint-Jean à la Bodéga © Jacques Léonard, © Jacques Léonard, archives famille Jacques Léonard
archives famille Jacques Léonard
J’ai réalisé mes premières images en noir et blanc, m’inscrivant dans une tradition documentaire face à
ceux qui m’étaient encore étrangers. Je maintenais une distance et essayais de comprendre ce que ce
médium pouvait encore nous apprendre d’eux. La découverte des quelques archives qu’ils possédaient
puis les prises de vue réalisées dans le
Photomaton de la gare avec les enfants
m’ont rapidement fait comprendre
que la diversité des formes et des
points de vue était nécessaire pour
rendre compte de la densité de la vie
qui s’offrait à mon regard.
Vingt ans après cette rencontre fondatrice, le temps a fait son œuvre sur les corps et les visages des Gorgan.
Un temps différent de celui de notre monde gadjé. Johny et Ninaï sont désormais grands-parents et les
caravanes ont quelquefois été délaissées pour des appartements jugés plus confortables.
J’ai vécu en leur compagnie une expérience qui dépasse celle de la photographie. À leur côté, j’ai assisté,
pour la première fois, à la naissance d’un enfant ; j’ai aussi veillé le corps de celui que j’avais vu grandir : Rocky,
mort brutalement à l’âge de 30 ans.
L’exposition reconstitue les destins individuels des membres de cette famille. Elle retrace l’histoire que nous
avons construite ensemble. Face à face. Et désormais, côte à côte ».
Mathieu Pernot
Johny
Johny est né en 1964.
Passionné par les voitures,
il ne s’est jamais séparé de
sa BMW, malgré le retrait de
son permis. Il m’est souvent
arrivé de le conduire avec sa
famille dans ma Ford Fiesta,
pour les emmener au foyer
dans lequel leur fille Ana a
été placée quelques temps
ou au cimetière, dans lequel
est enterrée une partie de Johny, Ninaï et Vanessa, Avignon, 1997 Sans titre (Johny), Arles, 2012
© Mathieu Pernot © Mathieu Pernot
leurs proches. En 2001, il est
incarcéré quelques mois dans la maison d’arrêt d’Avignon. À son retour au foyer, il est chaleureusement fêté.
Aujourd’hui fragilisé par des problèmes de santé, il ne s’éloigne plus guère du terrain.
Ninaï
Ninaï s’est mariée avec Johny en 1982, à l’âge de 17 ans. Elle accouche de son premier fils Rocky, l’année
suivante. Sept autres enfants naissent après lui, dont Ana, qui voit le jour à l’hôpital d’Avignon le 1er octobre
1996. Son quotidien ressemble à celui des femmes de sa communauté : lignes de la main, courses et
préparation des repas. Elle a aujourd’hui vingt-deux petits-enfants et continue d’aller, aussi souvent qu’elle
le peut, au cimetière des neuf Collines pour se recueillir sur la tombe de Rocky.
Rocky
Rocky est l’ainé de la fratrie. Il avait 12 ans lorsque nous avons fait connaissance. Deux ans après cette
rencontre, je l’accompagne à l’hôpital d’Avignon pour une courte hospitalisation. Quelques années plus
tard, il se marie avec Claire Vidale, une gadjie qui a grandi dans le sud de la France. Ensemble, ils ont quatre
enfants, élevés dans un logement social du quartier du Trébon, à Arles. Après le décès de son mari, Claire est
repartie à Sète avec ses enfants.
Giovanni
Giovanni vit avec Cathy Reyes, membre de la communauté gitane
d’origine espagnole. Ils vivent dans le lotissement des platanes de
Barriol construit pour reloger les familles qui vivaient en bidonville.
Il a avec elle cinq enfants, dont il s’est fait tatouer les prénoms sur
l’épaule. Lorsqu’il avait une dizaine d’années, il allait souvent jouer
dans la gare de transports de marchandises, située juste à côté du
terrain occupé par la caravane.
Mickaël
Mickaël s’est marié avec Séverine Vidal, la sœur de Claire, avec qui il vit dans un appartement du quartier de
Monplaisir. Il est le plus athlétique des quatre frères. Sa ressemblance avec son père m’a toujours fascinée
et je l’imagine souvent comme une réincarnation de Johny. Il est l’un des hurleurs que j’ai photographié à la
prison d’Avignon, alors qu’il tentait de communiquer avec son père, qui y était incarcéré.
Mickaël et Tony, Arles, 1995 © Mathieu Pernot Mickaël, Arles, 2012 © Mathieu Pernot
Jonathan
Jonathan figure sur la couverture de mon
premier livre Tsiganes. Il est la personnalité
la plus connue de la famille et jouit d’une
véritable notoriété dans la ville d’Arles. Il est
le seul de sa fratrie à s’être marié avec une
femme de sa communauté, Perla Gorgan.
Leur mariage a été célébré en 2007 sur le
terrain familial d’Arles. Incarcéré plusieurs
mois à la maison d’arrêt du Pontet, il a
bénéficié d’une permission exceptionnelle
pour assister aux funérailles de son frère.
Il vit toujours en caravane.
Priscilla
Priscilla est l’ainée des trois sœurs. Elle est aussi la plus timide d’entre elles et enfant, elle se cachait souvent
le visage quand je voulais la photographier. Elle vit avec Hervé et a fait le choix de revenir à la caravane après
avoir logé pendant quelques années dans un appartement. C’est enceinte de son cinquième enfant que je la
photographie au cours de l’été 2016.
Vanessa
Vanessa est surnommée, par sa mère, « la ministre » de la famille. Étant la seule des enfants à avoir été
scolarisée, elle sait lire et écrire. Elle était une petite fille pleine d’énergie lorsque je l’ai rencontrée, archétype
de la petite gitane en guenille débordante de vie. Elle vit aujourd’hui en caravane avec son compagnon et ses
deux enfants et suit des formations pour trouver un emploi et se construire un avenir autrement.
Sans titre, Vanessa, Arles, 2015 © Mathieu Pernot Ana, Paris, 2011 © Mathieu Pernot
Ana
Ana est ma filleule. Je l’ai surtout photographiée bébé en train de dormir et faisant ses premiers pas. Elle est
venue me voir à deux reprises à Paris au cours des dix années où je me suis éloigné d’Arles. Sa personnalité
n’a d’égal que sa force physique. Elle vit maintenant avec un Rom bosniaque, dans une caravane située
sur le terrain de la famille. Avec son compagnon, elle voyage de temps à autre en Europe et rêve de vivre à
l’étranger.
Doston
Doston est le cadet de la famille. Il est né en 2007 et vit encore avec Johny et Ninaï dans la caravane. Son
enfance ressemble trait pour trait à celle de ses aînés, tout comme son énergie, dont je tente de capter la
source depuis plus de vingt ans.
Ilsen About
Ilsen About est historien, chargé de recherche au CNRS et rattaché au Centre
Georg Simmel de l’EHESS, à Paris. Docteur de l’Institut universitaire européen,
ses travaux ont porté sur l’histoire de l’identification des personnes en Europe
au XXe siècle, particulièrement sur les méthodes de l’identité judiciaire,
l’histoire des fichiers des étrangers et des passeports. Il a consacré plusieurs
travaux à l’histoire des photographies des camps et des images des mondes
romani. Ses recherches actuelles portent sur l’histoire des politiques anti-
tsiganes au XXe siècle et sur l’histoire des sociétés romani contemporaines
en Europe. Il est le co-auteur d’une Histoire de l’identification des personnes
(La Découverte, 2010) et de The Genocide and Persecution of Roma and
Sinti. Bibliography and Historiographical Review (IHRA, 2016). Il a co-dirigé
les ouvrages Identification and Registration Practices in Transnational
Perspective (Palgrave 2013) et Présences tsiganes. Enquêtes et expériences
dans les archives (Le Cavalier Bleu, 2018).
Mathieu Pernot
Mathieu Pernot est né en 1970 et vit à Paris. Lors de ses études à l’École
Nationale Supérieure de la Photographie, il rencontre à Arles des familles
tsiganes, dont les Gorgan, avec lesquels il ne cessera de travailler par la suite.
Au cours des années 2000, il développe différentes séries consacrées à
l’enfermement, l’urbanisme et la question migratoire. Son travail réalisé avec
Philippe Artières sur les archives de l’hôpital psychiatrique du Bon Sauveur
sera récompensé par le prix Nadar en 2013. Il obtiendra le prix Niepce en
2014, l’année où le jeu de paume lui consacrera une exposition, La traversée,
retraçant vingt de photographies.
En 2017, les Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles, en
partenariat avec le Musée national de l’histoire de l’immigration présentent
l’exposition les Gorgan qui fait l’objet d’une publication avec Xavier Barral.
Adèle Sutre
Professeure agrégée et docteure en géographie de l’EHESS. Ses
recherches s’articulent autour de la question de la spatialité des
sociétés tsiganes, notamment à travers l’analyse des mobilités, des
modalités d’ancrages territoriaux et des jeux autour des identités.
La production cartographique tient une place centrale dans son travail et
nourrit une réflexion autour des questions de représentation des mobilités
et des migrations à différentes échelles spatiales et temporelles. Après
un travail sur la territorialité des populations bohémiennes du sud-ouest
de la France au début du XXe siècle, ses recherches actuelles concernent
les circulations transnationales de familles tsiganes à travers le monde et,
plus particulièrement, sur le continent nord-américain des années 1880 aux
années 1950.
LES GORGAN
MATHIEU PERNOT
L’essai de Clément Chéroux recontextualise cet ensemble dans l’histoire de la photographie et des albums de
famille. Celui de Johanne Lindskog examine quant à lui la démarche à la fois artistique et ethnographique du
photographe.
© Cie Lanicolacheur
d’autant plus de force.
Texte de Ceija Stojka. Mise en scène de Xavier Marchand.
Avec Camille Grandville, comédienne
Gratuit, sur réservation
Cirque Romanès
Samedi 19 mai / 19h
Le Palais se met aux couleurs tsiganes à l’occasion de la Nuit Européenne
des Musées 2018 ! Venez (re)découvrir les acrobates, danseuses et musiciens
du Cirque Romanès. Une soirée sous le signe de la bonne humeur et de la
poésie !
Gratuit
Être tsigane
Dimanche 20 mai / 18h
Spectacle mis en scène par Robert Bensimon (Théâtre de l’Impossible)
à partir de textes d’Alexandre Romanès
Depuis sa création, la compagnie « Théâtre de l’Impossible » interroge et
s’interroge : comment faire du théâtre, cette fête, dans un monde de moins en
moins humain ? Etre tzigane est un portrait scénique sous forme d’interrogation
à partir de textes de Baudelaire, George Sand, Apollinaire, Char.
Késaj Tchavé
Samedi 2 juin / 19h
« Késaj Tchavé », ou les « enfants de la fée », en langue
romani, est une plongée dans la culture tsigane offerte
par de jeunes artistes rom, réunis par la musique au-
delà de leurs difficultés sociales. Selon le poète tsigane
Alexandre Romanes, « tout monde devrait les voir, le
monde irait mieux » !
Gratuit
CONFÉRENCES
Une histoire photographique des mondes tsiganes
Samedi 7 avril / 16h
La fabrique des stéréotypes montre le rôle central de la photographie dans la construction d’une identité
tsigane présentée depuis toujours comme différente et étrangère. Mais au-delà de l’exposé des clichés,
le fil des images compose des récits inédits qui imposent et révèlent, à travers la photographie, une autre
présence sociale et historique.
Avec l’équipe des commissaires de l’exposition : Ilsen About, Mathieu Pernot et Adèle Sutre. Table ronde
animée par Marianne Amar.
COLLOQUES
Héritages et Mémoire du Génocide des Roms et Sinti en Europe :
perspectives transnationales et comparées
Jeudi 17 mai / de 14h à 18h au Palais de la Porte Dorée
Vendredi 18 mai / de 9h30 à 16h30 à La Maison Rouge
Ce colloque explore les héritages et la mémoire du génocide des Roms et Sinti après 1945, dans une
perspective transnationale, en privilégiant trois axes : la production et la circulation des savoirs autour du
génocide ; les effets de ces savoirs sur les pratiques juridiques et institutionnelles ; l’histoire des individus
et des groupements (Roms ou non) dans les processus de connaissance et de reconnaissance, notamment
juridique.
Colloque organisé en partenariat avec le Arts and Humanities Research Council, l’Université de Liverpool,
le Centre Georg Simmel (CNRS-EHESS) et La Maison Rouge.
PROGRAMMATION CINÉMA
CINÉ-MARDI
Mardi 27 avril 2018
LES ROMS DES CITOYENS COMME LES AUTRES
Peuple rom, migrations, transition économique, discrimination
positive, racialisation des discours politiques, droits de l’homme,
délinquance… À l’Ouest comme à l’Est, cette enquête part à la ren-
contre de politiques, d’historiens, de sociologues et de Roms pour
démêler le vrai du faux, les clichés de la réalité. Sans tabou.
Un film de Marion Lièvre, Olivia Barlier et Samuel Lajus - France,
2017, documentaire, 1h37 min
La projection sera suivie d’une rencontre-débat avec Ilsen About, Eric Fassin, sociologue, Anina Ciuciu,
écrivaine, Grégoire Cousin, attaché de recherche à la Fondation Maison des sciences humaines au sein du
programme européen de recherche MigRom sur la circulation européenne des Roms roumains, Tommaso
Vitale, Associate Professor de Sociologie à Sciences Po, et directeur scientifique du master Governing the
Large Metropolis à l’École Urbaine.
CINÉ-SAMEDI
Samedi 31 mars 2018 à 16h
KRISS ROMANI
Une jeune gitane quitte avec précipitation sa tribu car certains
veulent la forcer à épouser un homme contre sa volonté, en
échange d’une somme d’argent importante ! Dans sa fuite, elle en-
traîne une petite fille. Sur leur route, le duo est victime des préjugés
et parfois du racisme de la société à l’égard de leur communauté...
Un film de Jean Schmidt - France, 1963, fiction, 1h28
LA PLACE
Bordée par une ligne ferroviaire et jouxtant une base militaire dont les hélicoptères décollent à toute heure,
sans eau potable et loin des commerces de la ville de Colmar… Certains appellent cela un camp, les manouches
l’appellent la place, leur place.
Au pied des Vosges, dans les vignes, on y vit hors de la frénésie de notre monde. On y bichonne des mobylettes
comme les indiens du grand Ouest soignaient leurs chevaux, on s’époumone sur des cantiques, on écoute le
vent qui passe dans l’herbe, les coquelicots et les parasols en raphia rose. Ensemble. Même si, comme le para-
dis cela ne durera pas forcément toujours.
Un film de Marie Dumora - France, 2013, documentaire, 1h40 min
CINÉ-MIDI
Jeudi 5 avril 2018
L’HIVER EST PROCHE
Louise, la trentaine, travaille comme agent des espaces
verts, dans une forêt qui borde la ville. Son travail : faire de
la médiation, empêcher les jeunes de faire du scooter dans
les bois, et les familles, des barbecues. Un camp de Roms
chassé d’une ville voisine s’est installé dans cette forêt. Elle
et ses collègues circulent à cheval. La présence d’un animal
calme les mœurs et facilite le contact.
Un film d’Hugo Chesnard - France, 2015, fiction, 14 min
LISIÈRES
Tchavo vit avec sa grand-mère et sa tante dans un camp
situé sur un terrain vague proche d’une forêt. Sa famille
travaille à dépieuter du cuivre pour le vendre. Un soir, alors
que la chasse vient d’ouvrir, quand Tchavo rentre du camp,
sa tante et sa grand-mère ont disparu.
Un film de Grégoire Colin - France, 2013, fiction, 25 min
CAFÉ LITTÉRAIRES
ATELIERS ENFANTS
Visite contée
Dimanches 1er avril, 20 mai / 15h
à partir de 6 ans
Une visite contée musicale, en compagnie de la conteuse Laure Urgin et de l’éccordéoniste Alexis Kune.
Des histoires en musique pour raconter la liberté, la sagesse, et la poésie des Mondes tsiganes.
Durée : 1h
Je suis demasqué
Samedi 3 et dimanche 4 mars / 15h
à partir de 6 ans
L’autre n’est jamais vraiment ce que l’on pense ! Pour changer de regard sur les apparences et jouer un
« double je », les enfants fabriqueront des masques en carton et autres matériaux de récupération, avec
Claire Dupoizat.
Durée : 2h
Informations pratiques
Accès
293, avenue Daumesnil - 75012 Paris
Métro 8 - Tramway 3a - Bus 46 - Porte Dorée
Les personnes à mobilité réduite accèdent au Palais
au 293, avenue Daumesnil (entrée administrative).
Horaires
Du mardi au vendredi, de 10h à 17h30.
Le samedi et le dimanche, de 10h à 19h.
Fermeture des caisses 45 minutes avant la fermeture.
Fermé le lundi et les 25 décembre, 1er janvier, 1er mai.
Ouvert le 14 juillet et le 11 novembre.
Tarifs
Billet Musée : 6 € (gratuit pour les - de 26 ans et pour tous le 1er dimanche de chaque mois).
Billet Aquarium : 5 € (gratuit pour les moins de 4 ans)
Billet Palais (Musée + Aquarium) : 9 €
Visite guidée
Musée/ Aquarium / Palais : de 6 à 10 € - Atelier jeune public : 6 €
Pour les groupes : reservation@histoire-immigration.fr
Partenaires medias