Cours de Fiscalité D'entreprise L2 EG p1
Cours de Fiscalité D'entreprise L2 EG p1
Cours de Fiscalité D'entreprise L2 EG p1
Par :
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Syllabus du cours de Fiscalité des entreprises
1. Objectifs
L’objectif du cours de Fiscalité d’Entreprise est de permettre aux étudiants de
comprendre le systèmed’imposition camerounaisetd’établirles déclarations des
impôts dont l’entreprise est redevable. Il sera question d’étudier les sources,
les principes et caractères de la fiscalité puis de cerner la nature et les
fonctions de l’impôt. D’étudier le système fiscal camerounais, les modalités
d’imposition des entreprises et leurs obligations fiscales. D’établir les fiches de
déclaration en vue dupayement des impôts dontl’entreprise est redevable.
2. Contenu
Aperçu général sur la fiscalité. Le système fiscal camerounais. L’impôt sur
le revenudes personnes physiques. L’impôt sur lebénéficedes sociétés. La taxe
sur lavaleur ajoutée et le droit d’accise. La contribution des patentes, des
licences et l’impôt libératoire. Les Innovations fiscales induitesparla nouvelle
loi de finance. Les obligations des contribuables et sanctions.
3. Modes d’évaluation
. Travail personnel del’étudiant (10%) ; Contrôle continu (20 %)
. Examen final (70 %).
4. Méthodologie d’apprentissage
Le cours s’effectue de manière magistrale en mode présentiel en alternant
les formes d’un cours magistral et celles d’un séminaire en conférence simple
puis d’un séminaire en vidéo conférence d’une duréemaximale de 2h30 par
séance.
5- Découpage du contenu
Découpage Intervenants
Partie 1 Généralités sur la fiscalité et surl’impôt Dr. Ndongo Jean
Partie 2 Les impôts locaux : Impôt libératoire, patentes et licences Dr. Mbiki Mamai
Partie 3 Les impôts sur la dé pense : TVA et Droit d’ accise Dr. Yougouda Haman
Partie 4 Les impôts sur lerevenu : IRPP et IS Dr. Ndongo Jean
Total /////////////////////////
6- Bibliographie sélective
◘ Casimir J-P. et Chadefaux M. (2015), Droit Fiscal, Nathan
◘ Code Général des Impôts du Cameroun 2023
◘ Loi de Finance pour l’exercice 2024
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Chapitre Généralité sur la fiscalité et sur le système fiscal camerounais
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Section 1 Un aperçu de la fiscalité
Section 2 Un Aperçu du système fiscal camerounais
Seront examinés de manière successive les sources, les grands principes et les principaux
caractères de la fiscalité .
b) La loi et les actes règlementaires. La loi est constituée du code général des impôts,
des douanes d’enregistrement mis à jour par la loi des finances promulguée par le chef de
l’Etat. Les actes réglementaires sont des interprétations de la loi par les
fonctionnaires de l’administration fiscale et diffusées sous forme de circulaire, contribuables.
c) La jurisprudence des tribunaux concerne soit des interprétations par le juge fiscal
des dispositions delaloi, soit uneprise deposition du juge fiscal devantdes situations non
prévues par la loi.
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I.2 Les principes dela fiscalité
On distingue le principe de légalité et d’égalité, le principe de territorialité et d’annualité ,
le
principe du contradictoire, le principe de couverture des charges budgetaires.
a) le principe de légalité et d’égalité. Principe de légalité de l’impôt. La légalité
fiscale signifiece qui est conformeau droit. Principe d’égalité del’impôt. Ce principe que
laloifiscale ne doit pas comporterde discrimination injustifiée. Ilpeut être institué unrégime
différent entre les contribuables qu’en cas d’une différence de situation.
b) le réalisme. La fiscalité appréhende moins les situations juridiques que la nature des
faits. De ce fait, elle est souvent amenée à déceler les véritéshabilement maquillées.
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SECTION II UN APERÇU DU SYSTEME FISCAL CAMEROUNAIS
- Régime réel : Relèvent du régime réel, les entreprises individuelles et les personnes
morales quiréalisent un chiffred’affaires annuel horstaxes égal ou supérieur à 50 millions de
francs. Les entreprises dont le chiffre d’affaires passe en-dessous des limites visées ci-
dessus sont maintenues dans leurrégime initial pendant unepériode de 2 ans.
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Par ailleurs, le régime d’imposition permet de connaitre certaines obligations mensuelles
du
contribuable et les obligations comptables. Letableau ci-après en faitune synthèse.
Tableau de synthèse
R é gime d’ imposition Obligation fiscale Obligation comptable
mensuel
Régime del’impôt libératoire Néant Néant
[0 à 10 millions [
Régime simplifié *5% du CAHT Comptabilité tenue conformément
[10 million à 50 millions[ *10% des CAC au système minimal de trésorerie
Soit un total de 5,5% du droit comptable OHADA
Régime réel *2% du CAHT Comptabilité tenue conformément
[50 millions et plus [ * 10% des CAC au système normal du droit
Soit un total de 2,2% comptable OHADA
b) Les impôts sur la dépense. Ils sont assis sur une richesse en cours de circulation. Ce
sont les droits de douanes, la taxe surla valeur ajoutée le droit d’accise.
c) Les impôts sur le capital. Il est assis surune richesse acquise. Ce sont la taxe sur lebétail,
le droit de mutation et d’enregistrement, la taxe à l’essieu (due par véhicule ayant au moins
3 tonnes de charge utile), la taxe sur les armes.
d) L’impôt perçu au profit de diverses collectivités. Il s’agit des impôts payés au profit
des communes, des assemblées consulaires, des organismes sociaux et au profit des
organismes de crédit.
- Au profit des assemblées consulaires. Les impositions assises au titre de la patente, des
licences sont majorées de trois centimes additionnels au profit soit des chambres de
commerce oude l’industriesi ellessont duespar desentreprises socialesou industrielles, soit
des chambres d’agriculture, d’élevage et pêche, si elles sont duespar les industries
agricolesoules industries forestières.
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- Au profit des organismes de crédit. Il s’agit dela taxe surla distribution des crédits.
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CSI Siège des Quel que soit le CAHT du Cabinet comptable, avocat, conseil
institutions à contribuable immobilière etc.
Yaoundé
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1) La Direction des Grandes Entreprises (DGE) est chargée de la gestion des
contribuables dont le chiffred’affaires est aumoins égal à trois (03) milliards de F CFA.
2) Les Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) sont compétents pour
les contribuables réalisant un montant de chiffre d’affaires compris entre cinquante (50)
millions et moins de trois (03) milliards de F CFA.
3) Les Centres Divisionnaires des Impôts (CDI) gèrent les contribuables qui réalisent
un montant de chiffre d’affaires inférieur à cinquante (50) millions de F CFA
4) Le centre spécialisé des impôts gère les cabinet d’avocat, les cabinets comptables,
les contribuables de certaines professions libérales quel que soit le montant de chiffre
d’affaires réalisé.
a) Le principe : lerattachement sur la base du chiffre d’affaires effectif
Selon la circulairesus-évoquée, En application de l’article C 10 du Code Général des
Impôts, la contribution des patentes est fixée en fonction du chiffre d’affaires annuel
déclaré par le redevable. La patente n’est donc délivrée que sur la seule base d’un
chiffre d’affaires
effectivementréalisé.
b) Rattachement des nouveaux contribuables
Le principe évoqué ci-dessus préside également aurattachement des nouvelles entreprises aux
différentes unités de gestion. Autrement dit, lerattachement d’un contribuable à un centre des
impôts se fait sur la base du chiffre d’affaires effectivement réalisé au cours de
l’exercice précédent. En conséquence, les nouveaux contribuables, qui n’ont pas encore
de chiffre
d’affaires effectivementréalisé, relèvent d’office du CDI de leur lieu de situation
c) Les exceptions : lerattachement en fonction du secteur d’activités
Par exception au principe du rattachement d’office aux CDI rappelé ci-dessus, les
nouveaux contribuables sont rattachés à la DGE, sans considération du chiffre d’affaires,
lorsqu’ils opèrent dans les secteurs ci-après : pétrolier amont ; minier, à l’exclusion des
artisans miniers ;
gazier ; téléphonie mobile ; banque de premier ordre.
II.3- obligations du contribuable et sanctions
L’amélioration duclimat des affaires, l’élargissement del’assiette et la lutte contre l’incivisme
fiscal soulignent l’importance du respect des obligations fiscales qui incombent
au contribuable. Ces obligations ont trait à l’immatriculation, la déclaration/paiement de
l’impôt et à l’obligation comptable et documentaire. Par ailleurs, des sanctions
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pourraient être
appliquées en cas de leur non-respect.
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1. Obligations du contribuable
a) obligation d’immatriculation.
- le CGI fait obligation à toute personne physique ou morale à se faire immatriculer
par l’administration fiscale
- l’immatriculation donne lieu à l’attribution d’un numéro Identifiant Unique qui doit
figurer sur la facture outout document matérialisantune transaction économique
b) obligation déclarative
- tout assujetti est tenu de souscrire auprès du service des impôts de rattachement,
des déclarations dans un imprimé fourni par l’administration fiscale. Les délais de dépôt
de la déclaration mensuelleetdes documents obligatoires sont fixésau plus tard le 15 dumois
suivant celui de laréalisation des opérations.
- tout contribuable qui s’est abstenu de souscrire sadéclaration dans les délais prévuspar laloi
fait l’objet d’unemise en demeure de déclarer.
c) obligation de paiement.
- toutpaiement de l’impôt, donne lieu à la délivrance d’une quittance
- toutpaiement effectué au-delà de la date limite depaiement d’exigibilité de l’impôt entraine
l’application despénalités et intérêts de retard.
- Les obligations comptables des assujettis sont tributaires du régime d’imposition dont
ils relèvent :
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* pour les contribuables du RR, tenir une comptabilité conforme au système comptable
normal prévuparl’AU
OHADA,
* pour les contribuables du RS, tenirune comptabilité conforme au SMTprévu par le Droit
Comptable
OHADA Revisé .
- Les livres, registres, documents oupièces sur lesquelspeuvent s’exercer le droit de contrôle,
de l’Administration fiscale doivent être conservés pendant 10 ans.
- Les assujettis à la TVA doivent obligatoirement faire figurer sur leurs factures les
mentions obligatoirestel que définiesparles dispositions de l’article 151 du CGI.
2. Les sanctions
Les sanctions peuvent êtrepécuniaires, matérielles oupénale.
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- Amende de 250 000FCFA, pour le non dépôt dans les délais légaux d’une
demande d’immatriculation et pour dépôt de demande d’immatriculation comportant des
indications erronées.
- Amende de 100 000 FCFA par mois, l’exercice d’une activité économique
sans immatriculation préalable.
- Amende de 1000 000 FCFA par opération, l’utilisation frauduleuse d’un numéro
identifiant unique (NIU).
. Encas d’insuffisancededéclaration
- application des majorations de 30% en cas de bonne foi,
- de 100% en cas demauvaise foi,
- de 150% en cas de manœuvres frauduleuses.
. Encas de paiement tardif
- application d’un intérêt de retard de 1,5% par mois de retard sans excéder 50% des
droits compromis,
- Amendede 1000 000 FCFA par mois, pour ledépôt après miseen demeure,
d’unedéclaration faisant apparaitre un impôtnéant ouun crédit.
. Autres sanctions applicables
- l’absence d’indication du numéro d’identifiant unique sur une facture entraîne la
non déduction de la TVA mentionnée sur cette facture
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NB : l’intérêt de retard représente le loyer de l’argent que le redevable a gardé indûment
par
devers lui. Ilpeut donc êtreréclamé en sus de lapénalité .
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Chapitre 2 Notion générale del’impôt
Section 1 Caractères et fonctions
Section 2 classification et mécanisme
- fixé d’après les facultés contributives des contribuables. L’impôt doit être
également réparti entre les contribuables selon leurs facultés et/ou leurs capacitéspayer.
- perçu à titre définitif. L’impôt est une ressource définitive pour les collectivités
publiques qui en bénéficient. A l’inverse de la ressource d’emprunt, l’impôt n’a pas à
être restitué ; excepté le cas où sonremboursement a été expressément prévu.
- perçu en vue de lacouverture des charges publiques. L’impôtn’est pas le prix d’un
service précis rendu par la collectivité publique au contribuable. Le paiement de l’impôt
ne donne aucun droit en retour à la personne qui s’en acquitte. D’une manière générale, le
produit de l’impôt sert au financement du fonctionnement des administrations publiques, ou
encore à la mise en œuvre d’une politique économique ou d’une politique sociale. Dans
tous les cas, l’impôt permet d’assurer la couverture d’une activité qui correspond à l’intérêt
général.
- La taxe. C’est une somme perçue à l’occasion de la fourniture d’un service non
commercial par une administration publique. L’idée de service rendu qui intervient ainsi dans
la définition de la taxe distingue celle-ci de l’impôt, mais la rapproche de la redevance. La
taxe présente donc une nature ambivalente : d’une part, elle a un caractère obligatoire,
d’autre part la contrepartie offerte en échange dupaiement de la taxe est devaleur relative.
Si les impôts, les taxes, les redevances…etc. sont couramment employés comme
synonymes,
c’est parce qu’ils concourent à lamême finalité .
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démunis. Sur cet angle, l’impôtremplitsafonction de justice sociale car chaque citoyenne
paye qu’en fonction de sa faculté contributive mais a accès au bien-être collectif en fonction
de ses
besoins.
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imposable augmente. L’impôt dont letaux baisselorsquelamatière imposable augmenteest un
impôt dégressif.
- Les personnes ou opérations imposables ou assujettis, sont celles qui sont désignées
comme étant contribuablesou assujetties par laloi. Une personne physique ou morale
estimposable en fonction des opérations qu’elleréalise.
- Les personnes ou opérations exonérées ounon imposable sont des personnes ou des actes
qui sont affranchies du paiement de l’impôt ou qui ne sont pas soumis à l’impôt. Ces
personnes sont physiques ou morales, tandis que les actes sont lerevenu, la consommation ou
le capital.
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redevable de l’impôt et donne naissance à la dette envers l’administration fiscale. Une fois
la base imposable évaluée, l’impôtest liquidé. Liquiderun impôtconsiste à en calculer
lemontant
exigible en appliquant unbarème ou untaux à la base imposable.
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Activité pratique du chapitre 1 et 2
Cas n°1
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Cas n°2
A l’aide des données du cas n°1, précisez les obligations fiscales des contribuables ci-
après, après avoir reproduit le tableau
Cas n°3
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