Cours de Fiscalité D'entreprise L2 EG p1

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République du Cameroun Republic of Cameroon

Paix – Travail – Patrie Peace – Work – Fatherland

Ministère de l’Enseignement Ministry of Higher


Supérieur Education
B.P./PO. Box 46 Maroua
Tel : 222295026/Fax : 222295012
Université de Maroua rectorat@univ-maroua.cm The University of Maroua
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Faculté des Sciences Economiques Faculty of Economics
et de Gestion and Management
B.P./P.O. Box : 46 Maroua fseg@univ-maroua.com
Tel : 00(237)222291945 www.univ-maroua.com

Support de Cours de Fiscalité des entreprises

Département de Comptabilité et Finance

Public cible : Licence 2 EG


Code ECUE : FDE 2404
Volume horaire : 45h (CM 30h /TD 15h)

Par :

Dr. Ndongo Jean


Dr. Mbiki Maïmai
Dr. Yougouda Haman

Année Académique : 2023-2024

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Syllabus du cours de Fiscalité des entreprises

1. Objectifs
L’objectif du cours de Fiscalité d’Entreprise est de permettre aux étudiants de
comprendre le systèmed’imposition camerounaisetd’établirles déclarations des
impôts dont l’entreprise est redevable. Il sera question d’étudier les sources,
les principes et caractères de la fiscalité puis de cerner la nature et les
fonctions de l’impôt. D’étudier le système fiscal camerounais, les modalités
d’imposition des entreprises et leurs obligations fiscales. D’établir les fiches de
déclaration en vue dupayement des impôts dontl’entreprise est redevable.

2. Contenu
Aperçu général sur la fiscalité. Le système fiscal camerounais. L’impôt sur
le revenudes personnes physiques. L’impôt sur lebénéficedes sociétés. La taxe
sur lavaleur ajoutée et le droit d’accise. La contribution des patentes, des
licences et l’impôt libératoire. Les Innovations fiscales induitesparla nouvelle
loi de finance. Les obligations des contribuables et sanctions.

3. Modes d’évaluation
. Travail personnel del’étudiant (10%) ; Contrôle continu (20 %)
. Examen final (70 %).

4. Méthodologie d’apprentissage
Le cours s’effectue de manière magistrale en mode présentiel en alternant
les formes d’un cours magistral et celles d’un séminaire en conférence simple
puis d’un séminaire en vidéo conférence d’une duréemaximale de 2h30 par
séance.

5- Découpage du contenu
Découpage Intervenants
Partie 1 Généralités sur la fiscalité et surl’impôt Dr. Ndongo Jean
Partie 2 Les impôts locaux : Impôt libératoire, patentes et licences Dr. Mbiki Mamai
Partie 3 Les impôts sur la dé pense : TVA et Droit d’ accise Dr. Yougouda Haman
Partie 4 Les impôts sur lerevenu : IRPP et IS Dr. Ndongo Jean
Total /////////////////////////

6- Bibliographie sélective
◘ Casimir J-P. et Chadefaux M. (2015), Droit Fiscal, Nathan
◘ Code Général des Impôts du Cameroun 2023
◘ Loi de Finance pour l’exercice 2024

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Chapitre Généralité sur la fiscalité et sur le système fiscal camerounais
1
Section 1 Un aperçu de la fiscalité
Section 2 Un Aperçu du système fiscal camerounais

La Fiscalité est l’ensemble de dispositions juridiques relatives à l’impôt. Cedernierest défini


par le droit positif comme une prestation pécuniaire requise des contribuables par voie
d’autorité d’après leur faculté contributive à titre définitif et sans contrepartie en vue
de
permettreaux pouvoirs publics de remplirleur mission dedéveloppement économique et social.

Nous proposons de faireun double aperçu de la fiscalité .


- Du point de vue globale
- Et au regard du contexte camerounais

SECTION I UN APERÇU DE LA FISCALITE

Seront examinés de manière successive les sources, les grands principes et les principaux

caractères de la fiscalité .

I.1.- Les sources dela fiscalité


La constitution et les normes internationales constituent avec la loi, les actes règlementaires et
la jurisprudence des tribunaux les sources les plus citées.
a) La constitution et les normes internationales. L’article 26 dela constitution du 18 janvier
1996 qui définit le domaine de la loiréserve à celle-ci la création des impôts et taxes ainsi
que la détermination de l’assiette, du taux et des modalités de recouvrement de ceux-ci. Sur le
plan international certains traités ont soit des implications fiscales soit portent sur des
questions fiscales.

b) La loi et les actes règlementaires. La loi est constituée du code général des impôts,
des douanes d’enregistrement mis à jour par la loi des finances promulguée par le chef de
l’Etat. Les actes réglementaires sont des interprétations de la loi par les
fonctionnaires de l’administration fiscale et diffusées sous forme de circulaire, contribuables.

c) La jurisprudence des tribunaux concerne soit des interprétations par le juge fiscal
des dispositions delaloi, soit uneprise deposition du juge fiscal devantdes situations non
prévues par la loi.

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I.2 Les principes dela fiscalité
On distingue le principe de légalité et d’égalité, le principe de territorialité et d’annualité ,
le
principe du contradictoire, le principe de couverture des charges budgetaires.
a) le principe de légalité et d’égalité. Principe de légalité de l’impôt. La légalité
fiscale signifiece qui est conformeau droit. Principe d’égalité del’impôt. Ce principe que
laloifiscale ne doit pas comporterde discrimination injustifiée. Ilpeut être institué unrégime
différent entre les contribuables qu’en cas d’une différence de situation.

b) Le principe de territorialité et d’annualité. Le principe de territorialité pose la


question de l’étendue de la souveraineté fiscale de l’Etat dans l’espace. L’espace fiscal
et l’espace politique contrôlé par l’Etat sont en principe les mêmes. Le principe d’annualité
signifie que la perception des impôts est autorisée pour une année c'est-à-dire douzemois
exactement.

c) Le principe du contradictoire. Ce principe veut qu’une sanction ne puisse être infligée


sans qu’aupréalable la personnemiseen cause n’ait été en mesure de prendreconnaissance
des faits qui lui sontreprochés afin deprésenter ses observations. Le contribuable dont les
déclarations sont vérifiées doit avoir la possibilité de se défendre, de répondre aux
notifications que le fisc lui adresse,bref de dialoguer avec l’agent chargé du contrôle.

d) Le principe de couverture des charges budgétaires. L’impôt existe à cause des


charges budgétaires. Il permet de couvrir les charges budgétaires de l’état. Cependant, l’etat
dispose d’autre levier pour financer ses dépenses budgétaires tels que les émissions
obligataires, les dons etc.

I.3 Les caractères dela fiscalité


On distingue quatre caractères à savoir :
a) l’autonomie. La fiscalité seveut autonome par rapport aux autres disciplines. Pour cela
elle définit à sa guise, des concepts afin de mieux maîtriser samatière imposable.

b) le réalisme. La fiscalité appréhende moins les situations juridiques que la nature des
faits. De ce fait, elle est souvent amenée à déceler les véritéshabilement maquillées.

c) l’amoralisme. Le fisc refuse de se préoccuper des problèmes d’ordre moral. Ainsi,


toute opération qui entre dans le champ d’application de l’impôt sera imposée
indépendamment des considérations morales. Il en est ainsi des revenus des activités illicites
de la contrebande des revenus réaliséspar les professionnels du sexe etc.

d) le formalisme. La fiscalité exige la tenue d’une comptabilité régulière, le respect


d’un calendrier minutieux, l’envoi à l’administration fiscale d’une paperasserie
5
importante qui conditionne la déductibilité de certaines charges.

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SECTION II UN APERÇU DU SYSTEME FISCAL CAMEROUNAIS

A l’égard du contexte camerounais, nous étudierons le caractère du système fiscal, les


impôts,
l’administration fiscal, les obligations du contribuable et les sanctions.

II.1.- Le caractère du système fiscal


a) Le caractère déclaratif. Le système fiscal du Cameroun est déclaratif car il revient
au contribuable de faire connaître à l’administration fiscal samatière imposable.
L’administration fiscal est appelé « lefisc ». Au regard del’état, un tel système à un
inconvénientetun avantage. L’inconvénient est qu’il est basé la bonne foi du contribuable,
qui est considéré comme un responsable quine peutpas mentir à l’Etat. Or, celan’est
toujours pas le cas.

b) Le contrôle. L’avantage ou la conséquence du système déclaratif est qu’il permet


à l’administration fiscal de réaliser un contrôle a posteriori afin d’éprouver la bonne foi et
la sincé rité du contribuable. On distinguedeux type decontrôle. Lecontrôle sur
piè ceoucontrôle de cohérence, et le contrôle sur place.

c) La matière imposable. C’est l’objet de la déclaration dansun système fiscal déclaratif.


La contribuable doit se présenter spontanément sa matière imposable au fisc. Pour cela, il
existe trois types de matière imposables. Lerevenu, la consommation ou ladépense et la
capital ou la fortune. Ce qui nous amène à distinguer trois types d’impôts : l’impôt sur le
revenu, sur la dépense et sur le capital.

d) Le régime d’imposition. C’est le critère de catégorisation des contribuables. Ce critère


est lechiffred’affaire horstaxe réalisé. Depuis laloide finance 2010 le système fiscal
camerounais consacre trois régimes d’imposition.

- Régime del’impôt libératoire : Relèvent de cerégime, à l’exception des exploitants


forestiers, des officiers publics ministériels, et des professions libérales, les entreprises
individuelles qui réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10 millions.

- Régime simplifié : Relèvent de ce régime, les entreprises individuelles et les


personnes morales qui réalisent un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur à dix (10)
millions et inférieur à cinquante (50), à l’exception des transporteurs de personnes et des
entreprises de jeux de hasard et de divertissement.

- Régime réel : Relèvent du régime réel, les entreprises individuelles et les personnes
morales quiréalisent un chiffred’affaires annuel horstaxes égal ou supérieur à 50 millions de
francs. Les entreprises dont le chiffre d’affaires passe en-dessous des limites visées ci-
dessus sont maintenues dans leurrégime initial pendant unepériode de 2 ans.
6
Par ailleurs, le régime d’imposition permet de connaitre certaines obligations mensuelles
du
contribuable et les obligations comptables. Letableau ci-après en faitune synthèse.
Tableau de synthèse
R é gime d’ imposition Obligation fiscale Obligation comptable
mensuel
Régime del’impôt libératoire Néant Néant
[0 à 10 millions [
Régime simplifié *5% du CAHT Comptabilité tenue conformément
[10 million à 50 millions[ *10% des CAC au système minimal de trésorerie
Soit un total de 5,5% du droit comptable OHADA
Régime réel *2% du CAHT Comptabilité tenue conformément
[50 millions et plus [ * 10% des CAC au système normal du droit
Soit un total de 2,2% comptable OHADA

e) La création d’une taxe de développement local (TDL)


Il est créé unetaxe appelé taxe de développement local TDL, permet de financer le l’éclairage
publique, l’enlèvement des orduresménagères, le fonctionnement des ambulances etc.

II.2.- Les impôts


Le système fiscal camerounais distingue les impôts ci-après :
a) Les impôts sur les revenus (IR). Il est assis surune richesseen cours d’acquisition. Ce sont
deux principaux impôts assis sur lerevenu des personnes morales et des personnes physiques.

b) Les impôts sur la dépense. Ils sont assis sur une richesse en cours de circulation. Ce
sont les droits de douanes, la taxe surla valeur ajoutée le droit d’accise.

c) Les impôts sur le capital. Il est assis surune richesse acquise. Ce sont la taxe sur lebétail,
le droit de mutation et d’enregistrement, la taxe à l’essieu (due par véhicule ayant au moins
3 tonnes de charge utile), la taxe sur les armes.

d) L’impôt perçu au profit de diverses collectivités. Il s’agit des impôts payés au profit
des communes, des assemblées consulaires, des organismes sociaux et au profit des
organismes de crédit.

- Au profit des communes. Ce sont les centimes additionnels communaux, la taxe


communale, taxe de développement local (TDL), droit d’affichage, taxe de séjour dans les
hôtels.

- Au profit des assemblées consulaires. Les impositions assises au titre de la patente, des
licences sont majorées de trois centimes additionnels au profit soit des chambres de
commerce oude l’industriesi ellessont duespar desentreprises socialesou industrielles, soit
des chambres d’agriculture, d’élevage et pêche, si elles sont duespar les industries
agricolesoules industries forestières.

- Au profit des organismes sociaux. Il s’agit de la Caisse Nationale de prévoyance sociale,


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du Crédit foncier du Cameroun, du Fonds national de l’emploi etc.

7
- Au profit des organismes de crédit. Il s’agit dela taxe surla distribution des crédits.

II.2.- L’administration fiscale


L’administration fiscale concourt à la détermination des recettes de l’Etat et ensuite à
la liquidation des impôts. On distingue la direction générale des impôts, la direction générale
des
douanes et la direction générale du budget.
a) Direction générale des impôts. Elle a entre autres pour rôles :
- L’élaboration et l’exécution des textes législatifs en matière d’impôts directs,
d’impôts indirects et taxes assimilées, des droits d’enregistrement, du timbre et de la
curatelle, ainsi qu’aux adaptations, aux exigences de l’évolution économique et financière.

- l’organisation et la gestion du système d’information financière à usage fiscal.


- le contrôle des successions et des biens vacants.
- la gestion des biens confisqués, l’instruction des requêtes gracieuses et contentieuses
des contribuables. Par ailleurs, elle prépare des arrêtés d’homologation, des rôles de
dégrèvement et de remises gracieuses ou de modérationsportant sur les impositions émises.

b) Direction générale des douanes. Elle assure l’application de la réglementation


douanière du commerce extérieur et des échanges, des restrictions ou prohibitions d’entrées et
de sorties, de larépression de la fraude et propose des mesures tendant à adapter les textes
aux exigences de l’évolution économique. Elle instruit les requêtes gracieuses et
contentieuses des contribuables. Elle concourt à la surveillance des frontièresterrestreset
maritimes ainsi que des gares et aéroports.

c) Direction générale du budget assure les opérations de réflexion stratégique et


de l’élaboration du budget de l’Etat.
e) les Unités de gestion dela direction générale des impôts
Depuis 28 avril 2014, la circulaire N° 006/MINFI/SG/DGI/DER précise les critères
de rattachement des contribuables aux unités de gestion de la direction générale des impôts.
Le
tableau ci-dessous présente une synthèse à ce sujet.

Administration Localisation Chiffre d’affaires Taille du contribuable


compétente
DGE Siège des [ 3 milliards et plus Grande entreprise (GE) et banque,
institutions à télé phonie mobile, entreprise
Yaoundé pétrolière, minière ou gazière
CIME Région [50.000.000 – 3milliards[ Moyenne entreprise ME
CDI D é partement [0- 50.000.000[ Petite entreprise (PE) et nouveau
contribuable

8
CSI Siège des Quel que soit le CAHT du Cabinet comptable, avocat, conseil
institutions à contribuable immobilière etc.
Yaoundé

8
1) La Direction des Grandes Entreprises (DGE) est chargée de la gestion des
contribuables dont le chiffred’affaires est aumoins égal à trois (03) milliards de F CFA.

2) Les Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) sont compétents pour
les contribuables réalisant un montant de chiffre d’affaires compris entre cinquante (50)
millions et moins de trois (03) milliards de F CFA.

3) Les Centres Divisionnaires des Impôts (CDI) gèrent les contribuables qui réalisent
un montant de chiffre d’affaires inférieur à cinquante (50) millions de F CFA

4) Le centre spécialisé des impôts gère les cabinet d’avocat, les cabinets comptables,
les contribuables de certaines professions libérales quel que soit le montant de chiffre
d’affaires réalisé.
a) Le principe : lerattachement sur la base du chiffre d’affaires effectif
Selon la circulairesus-évoquée, En application de l’article C 10 du Code Général des
Impôts, la contribution des patentes est fixée en fonction du chiffre d’affaires annuel
déclaré par le redevable. La patente n’est donc délivrée que sur la seule base d’un
chiffre d’affaires
effectivementréalisé.
b) Rattachement des nouveaux contribuables
Le principe évoqué ci-dessus préside également aurattachement des nouvelles entreprises aux
différentes unités de gestion. Autrement dit, lerattachement d’un contribuable à un centre des
impôts se fait sur la base du chiffre d’affaires effectivement réalisé au cours de
l’exercice précédent. En conséquence, les nouveaux contribuables, qui n’ont pas encore
de chiffre
d’affaires effectivementréalisé, relèvent d’office du CDI de leur lieu de situation
c) Les exceptions : lerattachement en fonction du secteur d’activités
Par exception au principe du rattachement d’office aux CDI rappelé ci-dessus, les
nouveaux contribuables sont rattachés à la DGE, sans considération du chiffre d’affaires,
lorsqu’ils opèrent dans les secteurs ci-après : pétrolier amont ; minier, à l’exclusion des
artisans miniers ;
gazier ; téléphonie mobile ; banque de premier ordre.
II.3- obligations du contribuable et sanctions
L’amélioration duclimat des affaires, l’élargissement del’assiette et la lutte contre l’incivisme
fiscal soulignent l’importance du respect des obligations fiscales qui incombent
au contribuable. Ces obligations ont trait à l’immatriculation, la déclaration/paiement de
l’impôt et à l’obligation comptable et documentaire. Par ailleurs, des sanctions

9
pourraient être
appliquées en cas de leur non-respect.

9
1. Obligations du contribuable
a) obligation d’immatriculation.
- le CGI fait obligation à toute personne physique ou morale à se faire immatriculer
par l’administration fiscale

- la procédure d’immatriculation intervient dans un délai de 15 jours ouvrables qui suivent


le début des activités du contribuable. Elle est désormais dématérialisée et se fait en ligne
depuis le 1er avril 2020

- l’immatriculation donne lieu à l’attribution d’un numéro Identifiant Unique qui doit
figurer sur la facture outout document matérialisantune transaction économique

- la durée de validité de l’attestation d’immatriculation est de 10 ans.

b) obligation déclarative
- tout assujetti est tenu de souscrire auprès du service des impôts de rattachement,
des déclarations dans un imprimé fourni par l’administration fiscale. Les délais de dépôt
de la déclaration mensuelleetdes documents obligatoires sont fixésau plus tard le 15 dumois
suivant celui de laréalisation des opérations.

- l’obligation déclarative doit être respectéemêmelorsqu’au cours d’un mois,


aucuneopération n’a été réalisée. Dans ce cas, il souscriraune déclaration « NEANT » .

- toute modification substantielle affectant l’exploitation (changement de dirigeant,


cessation, cession ou fusion…) ou portant sur le lieu d’exercice de l’activité doit être
déclarée à l’administration dans un délai de 15 jours suivant cette modification.

- tout contribuable qui s’est abstenu de souscrire sadéclaration dans les délais prévuspar laloi
fait l’objet d’unemise en demeure de déclarer.

c) obligation de paiement.
- toutpaiement de l’impôt, donne lieu à la délivrance d’une quittance
- toutpaiement effectué au-delà de la date limite depaiement d’exigibilité de l’impôt entraine
l’application despénalités et intérêts de retard.

d) obligation comptable et documentaire


- Le contribuable doit présenter les documents comptables obligatoires et les éléments de
la comptabilité spécifique del’activité exercée permettantd’établirlasincérité deleur
déclaration.

- Les obligations comptables des assujettis sont tributaires du régime d’imposition dont
ils relèvent :

10
* pour les contribuables du RR, tenir une comptabilité conforme au système comptable
normal prévuparl’AU
OHADA,
* pour les contribuables du RS, tenirune comptabilité conforme au SMTprévu par le Droit
Comptable
OHADA Revisé .
- Les livres, registres, documents oupièces sur lesquelspeuvent s’exercer le droit de contrôle,
de l’Administration fiscale doivent être conservés pendant 10 ans.

- Les assujettis à la TVA doivent obligatoirement faire figurer sur leurs factures les
mentions obligatoirestel que définiesparles dispositions de l’article 151 du CGI.

2. Les sanctions
Les sanctions peuvent êtrepécuniaires, matérielles oupénale.

a) Les sanctions matérielles


- fermeture d’établissement,
- exclusion des marchés publics,
- blocage des comptes bancaires.

b) Les sanctions pénales et causes


Les sanctions pénales comprennent :
- l’emprisonnement de 01 à 5ans,
- l’amende de 500 000 à 5 millions, ou l’une de ces deux peines seulement.

Les motifs de sanction pénale sont :


. Refus expressément de faire la déclaration dans les délais prescrits ;
. Organisation de l’insolvabilité du contribuable ;
. Obstacle aurecouvrement de l’impôt ;
. Omission de passer ou de faire passer des écritures ;
. Passer des écritures inexactes, fictives ;
. Établir des faux bilans ;
. Organiser outenter d’organiser le refus collectif de l’impôt.
c) Les sanctions pécuniaires et causes
. Encas dedéfautd’immatriculation

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- Amende de 250 000FCFA, pour le non dépôt dans les délais légaux d’une
demande d’immatriculation et pour dépôt de demande d’immatriculation comportant des
indications erronées.

- Amende de 100 000 FCFA par mois, l’exercice d’une activité économique
sans immatriculation préalable.

- Amende de 1000 000 FCFA par opération, l’utilisation frauduleuse d’un numéro
identifiant unique (NIU).

. Encas d’insuffisancededéclaration
- application des majorations de 30% en cas de bonne foi,
- de 100% en cas demauvaise foi,
- de 150% en cas de manœuvres frauduleuses.
. Encas de paiement tardif
- application d’un intérêt de retard de 1,5% par mois de retard sans excéder 50% des
droits compromis,

- pour les impôts à versement spontané, toute déclaration ou paiement tardif


entraine l’application d’une pénalité de 10% par mois de retard, sans excéder 30% de
l’impôt dû en principal.

. Encas d’absence dedéclaration.


- Le contribuable qui aprèsunemiseen demeure dedéclarern’a pas souscrit sadéclaration fait
l’objetd’une taxation d’office et sacotisation est majoréede 100% ou 150% encas derécidive.

- Amendede 1000 000 FCFA par mois, pour ledépôt après miseen demeure,
d’unedéclaration faisant apparaitre un impôtnéant ouun crédit.
. Autres sanctions applicables
- l’absence d’indication du numéro d’identifiant unique sur une facture entraîne la
non déduction de la TVA mentionnée sur cette facture

- l’absence de facture ou fausse facture établiedans le cadred’uneventeouprestation de


service donne lieu à une amende de 100% de la valeur de la transaction avec un minimum de
100 000
FCFA.
- Tout remboursement de crédits de TVA obtenu sur la base de fausses factures donne lieu
à restitution des sommes indument perçues assorties des pénalités de 100% non susceptibles
de
transaction.

12
NB : l’intérêt de retard représente le loyer de l’argent que le redevable a gardé indûment
par
devers lui. Ilpeut donc êtreréclamé en sus de lapénalité .

12
Chapitre 2 Notion générale del’impôt
Section 1 Caractères et fonctions
Section 2 classification et mécanisme

L ’ impô test uneprestation pé cuniaire requisedes contribuablesparvoied’ autorité d’ aprè s


leurfaculté contributive à titredéfinitif et sans Contrepartie eafind’assurer
lacouverture des charges publiques. De cettedéfinition, l’on peutrévéler plusieurs caractère
(I) et fonctions
(II) de l’impôt.

SECTION I LES CARACTERES ET LES FONCTIONS DE L’IMPOT

I.1 - Les caractères del’impôt


On peut en citer cinq
- un prélèvement pécuniaire. Ce qualificatif permet de dire que l’impôt se
paie obligatoirementen une monnaie ayant cours légales. Iln’est donc pas accepté
despaiementsen nature ; encore moins destravaux forcés autitre de contributions fiscales.

- effectué par voie d’autorité. Le prélèvement fiscal a fondamentalement le caractère


d’un prélèvement obligatoire. Le contribuable nepeutprétendre se soustraire à sa dette
fiscale. Sile contribuable estrécalcitrant, il sera contraint à payer par la force.

- fixé d’après les facultés contributives des contribuables. L’impôt doit être
également réparti entre les contribuables selon leurs facultés et/ou leurs capacitéspayer.

- perçu à titre définitif. L’impôt est une ressource définitive pour les collectivités
publiques qui en bénéficient. A l’inverse de la ressource d’emprunt, l’impôt n’a pas à
être restitué ; excepté le cas où sonremboursement a été expressément prévu.

- perçu en vue de lacouverture des charges publiques. L’impôtn’est pas le prix d’un
service précis rendu par la collectivité publique au contribuable. Le paiement de l’impôt
ne donne aucun droit en retour à la personne qui s’en acquitte. D’une manière générale, le
produit de l’impôt sert au financement du fonctionnement des administrations publiques, ou
encore à la mise en œuvre d’une politique économique ou d’une politique sociale. Dans
tous les cas, l’impôt permet d’assurer la couverture d’une activité qui correspond à l’intérêt
général.

Endehors del’impôtau sens strict, on distinguedesprélèvements publics telsquelaredevance,


lataxe, et la taxepara fiscale.
13
- La redevance outaxe parafiscale. Cesontdes prélèvements perçusau profit d’une
personne morale de droit public ou privé autre que l’Etat, CTD et les EPA. Ces
prélèvements ont pour finalité un intérêt public, économique, social ou autre réalisation
jugée d’intérêt public. C’est notamment le cas de la contribution au crédit foncier,
contribution au fonds national de l’emploi, et de laredevance CRTV.

- La taxe. C’est une somme perçue à l’occasion de la fourniture d’un service non
commercial par une administration publique. L’idée de service rendu qui intervient ainsi dans
la définition de la taxe distingue celle-ci de l’impôt, mais la rapproche de la redevance. La
taxe présente donc une nature ambivalente : d’une part, elle a un caractère obligatoire,
d’autre part la contrepartie offerte en échange dupaiement de la taxe est devaleur relative.

Si les impôts, les taxes, les redevances…etc. sont couramment employés comme
synonymes,
c’est parce qu’ils concourent à lamême finalité .

I.2 - Les fonctions del’impôt


L’une des manifestations de la souveraineté d’un Etat est son pouvoir à lever l’impôt sur
ses citoyens. Caren acceptant de payer ledit impôt, le citoyen affirmenon seulement son
allégeance aux institutions de l’Etat, mais également sa volonté de partager les valeurs et
les rêves des habitants de cet Etat. Deux fonctions peuvent être soulignées ; une fonction
économique etune
fonction sociale.
a) La fonction économique : moyen de financement budgétaire
La fonction budgétaire de l’impôt est fondamentalepour l’Etat et les collectivités territoriales.
Car, l’impôt constitue la principale source de financement de leurs budgets. La fonction
budgétaireest la plus important dans les pays endéveloppement car, elle permet plus que
toutes
les autres à l’Etat depouvoir financer ses missions de développement économique et social.

b) La fonction sociale : moyen d’interventionnisme étatique


Selon l’économiste R. Musgrave (The Theory of public Finance), l’État a trois
fonctions
économiques : fonction d’allocation des ressources, fonction de répartition, fonction
de régulation. Dans les systèmes fiscaux actuels, l’imposition n’a pas seulement une
fonction budgétaire, maisestdevenu un moyen d’interventionnisme del’état pour promouvoir
certaines
14
politiques sociales ou économiques.

- Fonction de redistribution sociale de l’impôt. Les citoyens d’un Etat ayant un


pouvoir
d’achat différent, l’impôt constitue la manifestation de solidarité des nantis en faveur des
plus

14
démunis. Sur cet angle, l’impôtremplitsafonction de justice sociale car chaque citoyenne
paye qu’en fonction de sa faculté contributive mais a accès au bien-être collectif en fonction
de ses
besoins.

- La fonction de la régulation économique de l’impôt. Contrairement aux


économistes classiques quipromeuvent la neutralité de l’Etat dans l’économie, (A. SMITH,
D. RICARDO etc…) l’Etat ayant tout simplement sa fonction de gendarme (l’Etat a un
rôle de surveillant général sur les personnes et les biens) les keynésiens ont prôné lathèse de
l’interventionnisme del’Etat (conception qui consiste à diminuerl’intervention del’Etat dans
lasphère économique pour la laisser aux particuliers) pour réguler l’économie. Sur la base de
cet interventionnisme, les Américains, pour résorber la crise de 1929, ont développé
l’investissement à travers les grands travaux (New deal). Dès lors, la fiscalité a été
utilisée comme instrument surtout lorsqu’il fallait soit, résorberl’inflation, soit restreindre
certaines activités stratégiques. Pour le cas du Cameroun, l’instauration de l’impôt tel que la
TVA avait entre autres objectifs la lutte
contre l’inflation à travers lemécanisme de déduction en aval de la TVA payée en amont.

SECTION II CLASSIFICATION ET MECANISME DES IMPOTS

II.1- Classification del’impôt


Plusieurs classifications existent. Nous retiendrons quatretypes.
a) Impôt spécifique, impôt ad valorem. C’est le choix du paramètre de calcul de l’impôt
qui va servir de critère de distinction. L’impôt est dit spécifique lorsque sa base
imposable est constituée de toute autre matière qu’une valeurmonétaire. Les éléments
d’imposition peuvent être la dimension, le volume, le poids, le cheval vapeur. Exemple
l’impôt sur le bétail, taxe à l’essieu, vignette automobile. L’impôt ad valorem est assis
sur une base monétaire de la matière imposable. Il se calculedoncen pourcentagedecette
valeur. Exemple, le la TVA, l’IS,

b) Classification économique. Selonle critère économique, on distinguel’impôt sur lerevenu,


l’impôt sur le capital et l’impôt sur la consommation

c) Impôt fixe, Impôt proportionnel, Impôt progressif et Impôt dégressif


Un impôt est dit fixe lorsqu’il est constitué par une somme établie. Un impôt
proportionnel estun impôt dont le rapport entre l’impôt à payer et la base imposable est
15
constante. Un impôt
est dit progressif lorsque le taux proportionnel augmente au fur et à mesure que la
matière

15
imposable augmente. L’impôt dont letaux baisselorsquelamatière imposable augmenteest un
impôt dégressif.

d) Classification administrative. Selon la classification administrative, on distingue les


impôts directset les impôts indirects. L’impôtest dit direct lorsque la personne qui en support
le poids est celle qui doit le payer dans les services des impôts. Le redevableréel est enmême
temps le redevable légal. L’Impôt est indirect si le redevable réel est distinct du redevable
légal. En d’autre terme, c’est un impôt qui est répercuté (souvent par l’intermédiaire des
prix) par le redevable légal sur d’autres contribuables qui psychologiquement n’a pas le
sentiment de
supporter la charge fiscale.

II.2- Mécanisme des impôts

a) Le champ d’application. Définir le champ d’application revient à préciser les


personnes imposables, les opérations imposables et les règles de territorialité.

- Les personnes ou opérations imposables ou assujettis, sont celles qui sont désignées
comme étant contribuablesou assujetties par laloi. Une personne physique ou morale
estimposable en fonction des opérations qu’elleréalise.

- Les personnes ou opérations exonérées ounon imposable sont des personnes ou des actes
qui sont affranchies du paiement de l’impôt ou qui ne sont pas soumis à l’impôt. Ces
personnes sont physiques ou morales, tandis que les actes sont lerevenu, la consommation ou
le capital.

- Les règles de territorialité précisent les limites du territoire auquel s’applique la


législation fiscalecamerounaise,ainsi que les règles applicableslorsqu’interviennentdes
personnes oudes opérations mettant en jeu des pays autres que le Cameroun.

b) L’assiette del’impôt. Ladétermination del’assiette des impôts consiste à cernerlamatière


imposable et à fixer les règles d’évaluation correspondantes. Lamatière imposable est
l’élément qui est à la source de l’impôt. Son mode d’évaluation détermine l’efficiencedu
système fiscal. Dans le souci de l’évaluation la plus exacte possible, les règles fiscales
distinguent le système de ladéclaration contrôléedontl’initiative revient au contribuable, les
techniques d’évaluation automatique essentiellementmise en œuvrepar l’administration
fiscaleb), letémoignage d’un tiers.

c) Le fait générateur et l’exigibilité. Le fait générateur et l’évènement, l’acte ou la


16
situation qui crée l’impôt. L’exigibilité est l’évènement, l’acte ou la situation qui rend une
personne

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redevable de l’impôt et donne naissance à la dette envers l’administration fiscale. Une fois
la base imposable évaluée, l’impôtest liquidé. Liquiderun impôtconsiste à en calculer
lemontant
exigible en appliquant unbarème ou untaux à la base imposable.

d) Le recouvrement de l’impôt. C’est la phase qui consiste à opérer l’encaissement réel


de l’impôt. Le recouvrement de l’impôt peut s’effectuer soit après appel du montant
par l’administration fiscale. Le contribuable reçoit alors un avertissement à payer avant la
date limite de paiement. Soit spontanément. Le contribuable adresse lui-même le montant
d’impôt dont il estredevable sans recevoir de demande de l’administration fiscale. Soit
parretenue à la
source.

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Activité pratique du chapitre 1 et 2

1. Définir succinctement lestermes ci-après (en trois lignes maximum) :

a) Fiscalité b) impôt c) assiette fiscale d) contribuable e) fait générateur

2. Distinguer entre les notions :

a) impôt/taxe b) contribuable /redevable c) impôt direct/impôt indirect

3) Citer deux sources, deux principes et deux caractères de la fiscalité

4) Donner les caractéristiques des différents régimes d’imposition au Cameroun ?

5) Quelles sont au Cameroun, les principales obligations enmatière fiscal ?

6) Citer les types et la nature des sanctions enmatières fiscales au Cameroun

Cas n°1

Identifier le régime d’imposition et le système comptables des entités ci-dessous, après


avoir reproduit le tableau dans votre cahier

CAHT Régime Système Autorité Siège de Impôts mensuels


Entités d’impo comptable fiscale de l’autorité et obligation
gestion fiscale comptable
1. Salon de coiffure 5.000.000 ? ?
« Belle-Dame »
2. Supermarché 60.000.000 ? ?
« City Sport »
3. Restaurant « La 30.000.000 ? ?
Grande fourchette »
4. SA Galaxie voyage 10.000.000 ? ?
5. Etablissement 10.000.000 ? ?
BABALY
6. Cabinet d’expertise 60.000.000
comptable
7. Société MTN 4 milliards
8. SARL Concorde 40.000.000

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Cas n°2

A l’aide des données du cas n°1, précisez les obligations fiscales des contribuables ci-
après, après avoir reproduit le tableau

Entités Informations Obligations fiscale du contribuable


Immatriculation Dé clarative Comptable
1. Salon de coiffure Va débuter ses
« Belle-Dame » activités en mai ? ? ?
2024
2. Supermarché A changé de
« City Sport » dirigeant en ? ? ?
janvier 2024
3. Restaurant « La Crée en
Grande fourchette » janvier 2024 ? ? ?
8 . SARL Concorde
voyage créée ilya
2 0 jours

Cas n°3

Al’aidedes données descas 1 et 2, précisez le type de sanctions encouruesparles


contribuables ci-après, après avoir reproduit le tableau dans votre cahier

Type de sanctions encourues


Pé cuniaires Matériels Pénales
1. Salon de Sa demande
coiffure « Belle- d’immatriculation comporte ? ? ?
Dame » des indications erronées
2. Supermarché - A passer des écritures
« City Sport » inexactes, fictives ; ? ? ?
- A établir des faux bilans
3. Restaurant A exercer son activité
« La Grande économique sans ? ? ?
fourchette immatriculation préalable

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