ID478711
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DIPLOME D'ETUUES
,.
SUPERIEURES SPECIALISEES
PRODUCTIONS ANIMALES EN REGIONS CHAUDES
MEMOIRE DE STAGE
par
Kochikpa O.\'ODJE
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~
,,
_
DIPLOME D'ETUDE-S SUPERIEURES SPECIALISEES
PRODUCTIONS ANIMALES EN REGIONS CHAUDES
par
Kochilpa OXODJE
\
TABLE DES MATIERES I
REMERCIEMENTS
RESUME
INTRODUCTION
1.1. Geographie
,,,.
1.2. Climat
1.3. Population et economie
3.1. Echantillonnage
, ./
\
3.2.2. Presentation du questionnaire servant a collecter les donnees
3 .2.1.1 . Elaboration et utilisation
\.
4,3.1.3. Analyse des rendements obtenus en elevage piscicole en
fonction du poids moyen a la recolte
4.3.2. Aspects economiques
4.3.3. Les problemes rencontres dans l' elevage piscicole
- /
3
4.6.1.3. Analyse du poids moyen des poissons a la recolte en fonction
de la densite de mise en charge
4.6.2. Aspects economiques
4.6.3. Les problemes rencontres dans l'elevage piscicole
DISCUSSION GENERALE;
CONCLUSION
ILLUSTRATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIOUES
ANNEXES
- /
I
REMERCIEMENTS
I
Nous tenons a remercier tres sincerement :
Ce travail est de<lie a mes parents qui m'ont soutenu durant ce stage, qu'ils trouvent
ici !'expression de ma profonde gratitude.
~ /
I
RESUME
I
L'integration de la pisciculture avec l'elevage d'autres especes animales, ou avec
l 'agriculture (rizipisciculture) est largement repandue dans la partie sud du Vietnam et
permet une augmentation de l'apport en proteines animales, une amelioration de
l'economie et est generatrice d'emplois en milieu rural. Ce systeme permet de traiter,
par un processus de recyclage, les effluents domestiques, d'elevage et produit une
biomasse piscicole a moindrercout.
,.
Nous avons decrit lors de nos enquetes, les differents types d'associations rencontrees,
leur specificite et les resultats economiques des activites des fermiers.
La pisciculture apparait comme etant l'activite la plus rentable, comparee a l'elevage
et !'agriculture, car elle ne necessite que peu d'intrants (effluents ou son de riz), et
genere des revenus tres importants aux fermiers.
L'elevage de canards sur les etangs occupe de fac;on plus optimale l'espace, toutes les
niches ecologiques sont utilisees : en surface par les canards et dans l'etang par les
differentes especes de poissons elevees en polyculture.
- /
)
-INTRODUCTION
I
Le fait que la disponibilite en matieres premieres baisse dans le monde a mesure que
la population augmente de fac;on exponentielle, ainsi que la menace reelle d'une
penurie alimentaire mondiale ont contribue a la prise en conscience du besoin de
conservation et de la revalorisation de produits qui etaient auparavant jetes_
Au debut, le recyclage concemait principalement les specialistes de l' environnement
urbain, mais quand les specialistes de la production animale decouvrerent que les
dechets provenant des elevagtis domestiques (pores, volailles, betail, __ -) constituaient
en fait une precieuse ressource, d'importants credits furent alloues pour la recherche
dans ce domaine_
Cette nouvelle tendance de "nourrir les animaux avec des dechets provenant d'autres
elevages" connue alors un essor rapide, stimule par la crise economique.
Le but premier de cette approche est d'eviter la competition alimentaire entre les
hommes et les animaux pour les memes ressources, principalement les cereales, les
legumes ou les tubercules ; et done de trouver un substitut au cycle habituel sol -
plante - animal. Sachant que le cout des aliments represente 60 a 90 % des couts de
production totaux en elevage intensif, remplacer l'alimentation par des dechets
n'ayant pas ou tres peu de valeur commerciale permettrait inevitablement de reduire
le cout des proteines animales (viande, lait, etc.) : ceci est la principale cible et la cle
economique de la production animale. Les dechets animaux ne sont pas equivalents en
tous points aux aliments qu'ils remplacent, mais ils sont moins chers et contiennent
des nutriments de valeur, pouvant etre utilises efficacement par les poissons qui les
transforment en proteines corporelles.
C'est cette question qui a done constituee le theme principal de notre recherche.
L'utilisation d'un questionnaire agro-socio-economique (annexe 1) nous a pennis de
realiser notre enquete dans les fermes piscicoles situees dans la region de Ho Chi
Minh Ville et ses environs.
' /
I
Un total de 5_6 fermes ont_ ete visitees afin d'analyser les differents systemes
d'elevages piscicoles associes a !'agriculture et a l'elevage d'animaux domestiques
ainsi que leur rendement, en fonction du lieu geographique et de la disponibilite en
matieres premieres.
, /
8
ler~ PARTIE: GENERALITES SUR LE VIETNAM
I
1.1. Geo~raphie
Le Vietnam, pays en forme de S est rendu celebre par sa longue guerre patriotique
contre les Etats-Unis d' Amerique et la France, se situe sur la cote Est de la peninsule
Indochinoise. II s'etend sur 1 650 km du nord au sud, possede 3 260 km de cote, ce
qui lui confere une superficie totale de 329 566 km2 •
1.2. Climat
Le Vietnam est situe entre les longitudes 102°00' - 109°28' E et les latitudes 8°02' -
23°23' N, et possede un climat tropical humide avec un regime de mousson et des
vents de direction nord - est et sud - ouest.
Au Nord il ya 4 saisons (printemps, ete, automne, hiver) tandis que le Sud n'a que
deux saisons : la saison des pluies de mai aoctobre et la saison seche de novembre a
avril.
, /
9
Figure 1 : carte du sud-Vietnam : Enquete realisee a Ho Chi Minh-Ville
' /
10
2eme .PARTIE : DEFINITION ET IDSTORIQUE DE
L' AQUACULTURE
Les origines de !'aquaculture remontent a l'antiquite, bien qu'il existe des preuves
qu'elle soit apparue en Afrique et en Asie il ya plusieurs rnilliers d'annees.
En Afrique, les plus anciennes traces nous proviennent de la brillante civilisation
Egyptienne avec des representations d'etangs de pisciculture sur les tombes datant
d'environ 2 000 ans av. J.C. La figure 1 est une gravure montrant des tilapias dans un
etang artificiel bien delimite et une partie centrale plus profonde. 11 semblerait que la
partie centrale montre que nous sommes en presence d'un etang avec un systeme de
drainage (Chimits, 1957). 11 y a aussi des peintures de tilapias en etangs dans
l' ancienne Egypte comme l' indique la figure 2.
Cependant ii est peu probable que la pisciculture occupait une place importante dans
l'Egypte ancienne parce que le Nil etait une vaste plaine inondable riche en poissons
avant la construction recente du barraged' Assouan. Deux activites principales a cette
epoque etaient considerees comme une sorte d' aquaculture puisqu' elles modifiaient le
cycle de vie des poissons. 11 s' agit :
- Les flaques d' eau abandonnees dans les depressions de la plaine inondable lors du
retrait des eaux recelaient assez de poissons. Ainsi, naquit l'i_~ee de creuser un trou
- /
11
,J
dans cette plain~ pour empriso!iller les poissons lorsque les eaux des crues se
retiraient.
., /
12
- La constructio~ d'etangs dan~ la cour de grandes villas pour permettre aux nobles de
pratiquer du sport en pechant.
; /
13
2.3. La pisciculture
., /
14
~ b .6jj\6
4
~~ 4
Figure 4 : Habitat et niche trophique des especes principales elevees en etang (1) carpe herbivore ou carpe
argentee se nourrissant de macrophytes, (2) carpe marbree mangeant du zooplancton dans la colonne d'eau, (3)
carpe argentee mangeant du phytoplancton dans la colonne d'eau, (4, 5, 6) poisson chat, carpe commune et du
poisson chat du Mekong se nourrissant d'organismes benthiques, de detritus et de feces d' autres poissons
(Bardach, Ryter et McLarney, 1972).
., ./
15
Famille Elevage Agriculture
Fertilisation du milieu
1- ...
Absorption par le plancton
et les algues
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Consommation par 1es poissons
Utilisation de tous les niveaux trophiques
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j
Phyto plancton
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r Go,rnmis
Tilapias 1
Caroes
, herbivores
oommooes,
argentees
Zooplancton ~/--,iJ
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Figure 5 : Principe du systeme VAC (etang, verger, elevage) avec latrines (J. Lazard,
P. Cacot, 1997).
; /
16
Ce systeme est.realise en parguant les animaux a cote OU au dessus des etangs pour
optimiser !'utilisation de l'espace (Edwards et al., 1988), eviter le transport des
dechets vers les etangs et done toute perte nutritionnelle de ces derniers par
degradation biologique des bacteries. De plus l'etang joue un role de recyclage des
dechets organiques (dejections animales ou sous-produits agricoles) et evite la
pollution des cours d'eau (Edwards et al., 1988; Schroeder, 1980).
L'association entre l'elevage et la pisciculture ou entre la riziculture et la pisciculture
necessite tres peu de modifications dans les systemes de production, le plus important
est d'elever les animaux dans des structures fermees (enclos ou cages) dans le premier
-
cas pour permettre de mieux controler les inter-relations entre les differents systemes
(apport d'aliments, de dejections, de medicaments, etc.). Dans le cas de la
rizipisciculture les poissons sont directement introduits dans les rizieres autour
desquelles on creuse des drains peripheriques et des trous refuges pour les poissons.
La facilite demise en place de telles structures fait que taus les types d'exploitations
peuvent etre rencontres, avec des etangs allant de moins de 5 000 m 2 pour la majorite
des fermiers aplus de 2 hectares pour les exploitations etatiques ou privees.
Cependant, la totalite des fermes visitees se situe en zone humide (l'humidite relative
est de 80 % et les precipitations annuelles sont de 1 979 mm) et beneficie directement
de l'eau des differents cours d'eau, il n'existe pas de systeme de regulation des
,
apports en eau, ce qui laisse les pisciculteurs vulnerables par rapport au
renouvellement de 1' eau dans les etangs.
Pendant plusieurs annees, la chaine alimentaire dans les etangs fut mal comprise, et
recemment encore les scientifiques pensaient que la production primaire
(microalgues, qui fixent l'energie lumineuse et la convertissent en matiere organique),
etait consommee par le zooplancton des qu'elle etait produite. Des etudes recentes
montrent I' existence de plusieurs autres chaines alimentaires, les especes dominantes
de zooplancton qui ant toujours ete considerees comme herbivores se nourrissent
aussi de detritus et de bacteries. En 1999, Maeda mis en evidence le role important
joue par les agregats de bacteries comme aliment pour le zooplancton.
En effet la majeure partie des nutriments (phosphore "le plus important", azote, etc.)
issus de la matiere organique decomposee est transferee aussi bien a travers les
bacteries, les champignons et protozoaires que les vegetaux (microalgues) : ce
transfert d'energie represente done la chaine alimentaire detritique. De nombreux
micro-organismes fixes aux detritus sont en fait la source principale de nourriture
- /
17
pour les poissons. Cette voie peut done etre appelee chame alimentaire microbienne
au lieu de cha'ine alimentaire detritique (Maeda 1999).
En resume, il serait plus approprie de definir la production primaire comme etant le
pool de matiere organique dissoute, provenant aussi bien des assemblages microbiens
que du phytoplancton (rnicroalgues). Les bacteries constituent un aliment de base
pour les protozoaires et participent done a un niveau trophique plus eleve. De meme,
les protozoaires seront manges par le zooplancton et les poissons.
En 1962, Hickling donnait une liste de differentes matieres pouvant servir a fertiliser
les etangs : fumier provenant d' elevage, feuilles, herbes, dechets de distillerie, de
tanneries, d'usine laitiere, de raffineries de sucre; des farines de graines de coton,
d'arachide, de riz, de soja et dn foin sec.
Les dejections animales varient dans leur composition selon l'espece, son
alimentation, l'age des dejections et leur etat de conservation avant utilisation
(Morrison 1961). La decomposition des engrais organiques par les bacteries necessite
de l'oxygene et la quantite d'engrais organique a appliquer dans un etang sans risque
d'eutrophisation depend de la demande biologique (BOD) en oxygene de cette
matiere organique (Schroeder, 1974).
En 1962, Hickling a demontre que la production de poisson en etang fertilise
n'augmentait pas proportionnellement a l'adition d'engrais. Au dessus d'un certain
seuil, l'ajout d'erigrais organique n'entra'ine plus d'augmentation du rendement de
poissons. Des resultats d'experiences apres 6 mois d'elevage donnent des rendements
moyens en poissons de 97 kg/ha dans les etangs non fertilises, 316 kg/ha en etangs
fertilise par 22,4 kg/ha de P 2 0 5 (superphosphate triple), et 418 kg/ha en etangs traites
avec 44,8 kg/ha de P2 0 5 . Le premier ajout de 22,4 kg/ha de P 20 5 a entrame une
augmentation de la production de poissons de 219 kg/ha, le deuxieme supplement de
22,4 kg/ha de P2 0 5 .a perrnis seulement un rendement supplementaire de 102 kg/ha de
po1sson.
De meme que les agronomes ont determine les quantites d'engrais mineraux
necessaires pour chaque type de sol selon le climat, la structure du sol, le type de
plante (Walsh et Beaton, 1973), certaines indications permettent de mesurer !'action
d'un apport d'engrais dans differents types d'etangs (Kemmerer, 1968 ; United States
Environmental Protection Agency, 1971). Ces techniques marchent bien, mais restent
toutefois trop compliquees et laborieuses pour les pisciculteurs en general.
, /
18
Le developpement de nouvelles methodes pour tester 1' eau et la boue dans les etangs
de pisciculture pour estimer l'apport d'engrais, suscite beaucoup d'espoir, mais ne
sont pas encore developpees. Nul doute que de telles methodes pourraient etre mises
au point de la meme fa9on que 1' on ete celles etablies pour les sols utilises a des fins
agricoles. Un systeme de polyculture associant des tilapias et des carpes, Wohlfarth et
al. (1985) obtinrent des taux de croissance de 40 kg/ha par jour en appliquant 50 a 200
kg/ha/jour de dejections seches de poule, 50 kg/ha de sulfate d'ammonium et de
superphosphate toutes les deux semaines, et des granules de sorgho (4 % de la
biomasse des carpes et 2 % de la celle des tilapias ). Les resultats obtenus par Hickling
n986), Wohlfarth et al. (1985), montrent done que les engrais organiques sont plus
efficaces que les engrais minetaux et que !'association entre ces deux types d'engrais
etait meilleure que !'utilisation d'un seul des deux a la fois.
; /
19
Tableau 1 : Niches trophiques et spatiales des differentes especes rencontrees en etangs.
idella
Hypophtalmichthys
Carpe herbivore Grass carp
• •
molitrix Carpe argentee Silver carp
• • •
Aristichtys nobilis Carpe rnarbree Big head carp
• •
Cyprinus carpio Carpe commune Common carp
• •
Cirrhinus mrigala Mrigal Mrigal
• •
Barbodes gonionotus
Cichlidae
Barbeau argente Silver barb
• •
'
Oteochromis niloticus x
Oreochromis
mossambicus Tilapia hypride Tilapia
• • •
20
Niche trophique Niche spatiale
Particules
Norn scientifique
!Norn fran9ais Norn anglais Filtreurs macroscop1ques
Surface Colonne Fond
Detritus
Phytoplancton Zooplancton Macrophyte
Clariidae benthos
Cfarias gariepinus x Poisson chat I
Clarias macrocephalus
Pangasiidae
hybride Catfish
• • '
l?angasius Poisson chat du Pangasius
hypophthalmus Mekong hypophthalmus
•
Detritus
•
Osphronemidae
Phytoplancton Zooplancton Macrophyte benthos
Osphronemus goramy
Helostomatidae
Gourami geant
•-·· "
Giant gouramy
• •
Kissing
'Helostoma temminckii Kissing gouramy
gouramy '
• •
Sources : La pisciculture tropicale - Jerome Lazard - Lionel Dabbadie CIRAD - EMVT - Programmes Productions Animales Unite
Aquaculture.
21
3eme PARTIE: METHODOLOGIE DE L'ENQUETE
I
3.1. Echantillonna~e
3.1.1. Re~ion d'etude
Notre enquete a ete centree autour de la ville de Ho Chi Minh Ville, qui represente
avec environ six millions d 'habitants, un debouche tres important pour la
commercialisation des produits provenant de l'elevage ou de !'agriculture. Cinq
-
communes ont ete visitees a ~et effet : Phu Huu, Binh Chanh, Tan Lap, Binh Duong,
Long Thanh My-Thu Due, pour analyser les types d'association elevage-pisciculture.
Deux autres sites : Hiep Phuoc et Cantho nous ont permi d'etudier le fonctionnement
du systeme riz-poisson ou rizipisciculture.
Aucune discrimination n'a ete faite concemant le choix des eleveurs. Le seul critere
qui nous a guide etait !'existence ou pas d'une integration entre la pisciculture et
l'elevage d'autres animaux quels qu'ils soient, afin d'evaluer la diversite des
,
situations possibles.
Les lieux de visites etaient prealablement definis par notre encadrement, ceci par
rapport a d'autres enquetes menees auparavant au niveau d'exploitations de petites
tailles.
L'echantillon final comprend 56 elevages, visites pendant 4 mois dans 7 communes:
PhuHuu 10 exploitations
Binh Chanh 35 exploitations
Tan Lap 3 exploitations
BinhDuong 3 exploitations
Long Thanh My et Thu Due 3 exploitations
Hiep Phuoc 1 exploitation
Cantho 1 exploitation
/ /
22
Le nombre d'exploitations visitees depend principalement de !'importance de
r elevage integr6 dans la zone.
3.2.1.1>onnees recueillies
Les enquetes ont ete realisees a partir d'un guide d'entretien semi-directif. Les
informations recueillies sont de deux types, biotechniques et socio-economiques.
,, /
23
L'enquete a ete realisee en partenariat avec un guide et interprete Vietnarnien qui
posait les questions en vietnamien dans les exploitations jugees interessantes et les
transcrivait en anglais sur le questionnaire. 11 nous etait done aise de verifier la
coherence des reponses.
Le testage du questionnaire a ete realise en debut d'enquete, apres quelques visites
d'exploitations. Par la suite, le meme document a ete utilise apres modification de
quelques questions non appropriees ou mal formulees au depart.
Ce questionnaire nous a permis :
- de comprendre les transferts d'oxygene qui dependent des especes de poissons
el~vees et de leur stade de developpement (Alabaster et Lloyd, 1980) ainsi que le
cycle des nutriments dans les $tangs fertilises (figure 6),
- de determiner les aspects socio-economiques de l'elevage integre dans des
exploitations a petite echelle,
- d'identifier et comparer les methodes de production rencontrees,
- de determiner et comparer les couts et benefices de chaque activite,
- d'identifier les problemes rencontres en pisciculture integree, notamment la lutte
contre les sols acides par chaulage des etangs : sachant que le pH tolere par les
poissons varie de 5 a 9 et l'intervalle optimum se situe entre 6,5 et 8,5 (Alabaster et
Lloyd, 1980),
- d'evaluer l'avenir de ces systemes au Vietnam ainsi que leur faisabilite dans d'autres
pays d' Afrique ou d' Amerique latine disposant des memes conditions climatiques et
social es.
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24
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;,~;!1!!. ·:. -~~::~:t~gc--:·f:.,~:?[.2[~~!:-~~s~;-;~:~::'~ . , ._-~
__ ..:_ Fr* fMdlclq ' pathway ..
Figure 6: Les transferts d'oxygene et de nutriments en etang fertilise (David Little et James
Muir, 1987).
, /
25
Le critere de comparaison economique retenu est la part representee par chaque
activite dans les investissements et les benefices totaux. Elle ne prend pas en compte :
- la remuneration de l'exploitation et de sa famille,
- les frais financiers engendres lors de la construction des enclos de pores, des
batiments pour volailles et des etangs de pisciculture qui sont supposes amortis.
, /
26
4eme PARTIE: ANALYSE DES RESULTATS
I
4.1. Analyse des 54 exploitations visitees autour de Ho Chi Minh-Ville
4.1.1. Aspects sociaux et biotechniques
4.1.1.1. Informations eenerales sur la structure des fermes visitees.
Notre enquete a ete effectuee dans 54 exploitations situees aux alentours de Ho Chi
Minh-Ville.
La figure 7 montre que 63 ~ des exploitations sont de petites tailles : la superficie
totale des etangs de chaque pisciculteur est inferieure a 0,5 ha. Ce sont des
exploitations de type familial ou peu d' investissements ont ete realises (exploitations
du groupe A).
-24 % des etangs sont de taille moyenne, avec une superficie totale comprise entre
0,5 % et 1 ha (exploitations du group B). Ces etangs sont aussi de type familial, mais
sont de plus en plus elabores (mieux construits).
On distingue en.fin de grandes exploitations ou la pisciculture occupe une part
importante de l'activite agricole. Elles representent respectivement 11 %
(exploitations du groupe C, dont la superficie est comprise entre 1 et 2 ha) et 2 %
'
(exploitations du groupe D, dont la superficie est superieure a 2 ha) des fermes
visitees (figure 7).
2%
24%
27
La duree d'elevage est generalement comprise entre 6 et 9 mois, et toutes les
exploitations pratiquent la polyculture. Onze especes de poisson sont cultivees par les
pisciculteurs, il s'agit par ordre d'abondance (figure 8).
100%
80%
60%
40%
20%
L' alimentation des poissons est basee sur la fertilisation organique des etangs
(fertilisation par les dejections des animaux d'elevages), pour favoriser le
developpement du phytoplancton et du zooplancton.
Certains pisciculteurs distribuent du son de riz ou des residus agricoles pour
permettre une meilleure croissance des poissons.
~ /
28
4.1.1.2. Analyse des rendements obtenus en elevaee piscicole en fonction de la densite de
mise en charee
La figure 9 montre que la majorite des rendements reste inferieure a 15t./ha/an, mais on
constate aussi des valeurs extremes de 40t./ha/an qui peuvent etre dues a I' apport important de
dejections animales dans l'etang.
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0 10 20 30 40 50
Mise en charge (poissons/m2)
- /
29
4.1.1.3. Analyse du poids moyen des poissons a la recolte en fonction de la densite de
mise en charee
La figure 10 montre une grande dispersion du poids moyen des poissons a la recolte, plusieurs
raisons sont possibles : le lieu geographique, la qualite de I' eau des etangs, les especes
cultivees, l'alimentation ...
1400
1200
-8...
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1000
~
,ffl 800
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0 600
E
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200
0
0 10 20 30 40 50
Mise en charge (poissons/m2)
Dans les 54 exploitations visitees, 93,1 % des investissements vont en direction de l'elevage
(pores, poulets, canards, cailles . . .). 6,4 % des investissements sont consacres au secteur de la
pisciculture (achat d'alevins, aliments, construction des etangs) et 0,5 % destine a
!' agriculture (riziculture, arbres fruitiers) (figure 11).
~ /
30
Au niveau des benefices, l'elevage reste l'activite la plus remuneratrice. La pisciculture
represente 18,3 % du total et constitue de ce fait une activite tres rentable car les
investissements sont faibles et elle ne necessite que peu de temps a y consacrer, contrairement
a I' elevage et a la riziculture.
L' agriculture reste assez rentable avec une part de 2,7 % des benefices par rapport au 0,5 %
d' investissement.
Cependant, la riziculture qui est predominante chez les agriculteurs necessite beaucoup de
travail lors des semis ou des recoltes.
Cette culture est tres importante, car le riz constitue la base de l'alimentation des vietnamiens
et sert,autant a la vente qu'a l'autoconsommation.
79 % des benefices totaux provienbent de l' elevage qui reste l'activite principale des eleveurs,
,-
la pisciculture etant annexe a l' elevage car elle utilise les residus de cette derniere et
}'agriculture est tres peu remuneratrice.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
Pisciculture
40%
30%
20%
10%
0%
lnvestissements Benefices
' /
31
4.1.3. Les problemes rencontres en pisciculture
Au cours de nos enquetes, 4 difficultes majeures ont ete revelees par 46,3 % des pisciculteurs
comme affectant le hon deroulement de l'elevage des poissons. 11 s'agit des maladies
(pouvant entramer la mort) ; du vol ; des difficultes de vente ; du manque de nourriture qui
affectent respectivement 35,2 % ; 22,2 % ; 3,7 % et 2 % des exploitations. Certaines
exploitations rencontrent plusieurs problemes a la fois. Cependant, 53,7 % des pisciculteurs
ne font etat d'aucun probleme au cours de la periode d'elevage, ceci pourrait etre du a la
qualite de 1' eau et le type de sol qui varient suivant le lieu de 1' enquete, mais aussi a la
rustic,ite ctes especes de poissons cultives.
- :,,
32
4.2. Cas de la commune de Phu Hun
4.2.1. Aspects sociaux et biotechniques
4.2.1.1. Informations eenerales sur la structure des fermes visitees
Dans la commune de Phu Huu, 10 exploitations furent visitees. Le tableau 2 montre que 6
pisciculteurs appartiennent au groupe A et 5 d'entre eux ne possedent qu'un seul etang. Nous
avons ensuite 2 exploitations appartenant aux groupes B et C respectivement, avec un nombre
plus importants d'etangs.
(Groupe A: 0,5 ha- Groupe B : 0,5 ha< B Iha- Groupe C: 1 ha< C 2 ha- Groupe
D: > 2 ha)
Les fermes visitees possedent en moyenne un nombre de 3 (de 1 a 7) etangs ou les especes
majoritairement cultivees (Figure 12) sont surtout des poissons filtreurs de phytoplancton qui
vivent en surface: GC (90 %) et SB (70 %). On note aussi que la CC est presente dans 100 %
des etangs ou elle se nourrit principalement de detritus et d'organismes benthiques. 90 % des
eleveurs possedent des tilapias qui sont omnivores mais filtrent essentiellement le plancton
present dans la colonne d' eau.
- /
33
A Phu Huu, 80 % des eleveurs utilisent la fertilisation organique provenant majoritairement
des poulets et canards et dans une moindre mesure le lisier de pore et les houses de vache ;
ainsi qu'une supplementation avec du son de riz. 20 % des fermiers ne donnent aucune
alimentation supplementaire a leurs poissons : ni dejections animales ni sous produits
agricoles.
La figure 13 montre que les rendements les plus eleves sont 17,14 et 14,3 t/ha/an et obtenus
respectivement avec 4 667 canards, 133 poulets/ha pour une densite demise en charge de 1,5
poissons/m2 d' une part et 1 000 pores/ha pour une mise en charge de 1,4 poissons/m2 d'autre
part.
On obtient des rendements proches de 5,25 et 6t./ha/an avec des densites de mises en charge
respectives de 1,2 poissons/m 2, associes a 3 OOOcanards et 1 000 poulets/ha d 'une part et 1,4
poissons/m2 associes a 286 canards et 13 pores/ha d'autre part. I1 faut aussi noter que les deux
exploitations precedentes completent l'alimentation des poissons par une distribution
journaliere de son de riz.
- /
34
Dans une autre ferme, pour une densite de 1,3 poissons/m 2, on obtient un rendement de
3t./ha/an sans apport ni de dejections animales ni de sous-produits agricoles.
25
-
-
;
(IS
.i::
20
-
~ 15
C:
Cl)
E 10
Cl)
"C
~
Cl) 5
0::
0
0 1 2 3 4 5 6
Mise en charge {poissons / m2)
La figure 14 montre une grande variete de situation, l' analyse reste difficile du fait que les
populations de poissons sont differentes dans chaque ferme. On remarque cependant que les
poids moyens les plus eleves a la recolte sont obtenus dans les etangs fertilises avec de
grandes quantites de dejections animales et ou les poissons sont nourris en plus avec du son
de riz et des algues (anabaena azolla) quotidiennement.
- /
35
1000
900
-...
ci
Cl)
0(.)
800
700
...
'Cl>
600
.!!!
,CV
500
C:
Cl)
>, 400
0
E 300
Cl)
"C
·o
a.
200
- 100
0
0 1 2 3 4 5 6
Mise en charge (poissons/m2)
Parmi les agriculteurs de la commune de Phu Huu, 5 cultivent pour la plupart du riz avec des
rendements moyens de 6 t./ha/an, et seul un exploitant fait pousser du bonzaY qui est une
plante omementale tres appreciee au Vietnam. La figure 15 montre que l'agriculture n'est
qu'une activite marginale en terme economique puisqu'elle ne represente que 0,6 % des
investissements et 1 % des benefices en moyenne chez les fermiers interviewes. Ceci serait
peu etre du a la difficulte du travail, au manque de main d'reuvre et surtout au faible prix du
riz a la vente. On pourrait aussi penser qu'une partie de la production de riz sert a
l'autoconsommation des foyers.
Les poulets et les canards sont les especes les plus rencontrees avec respectivement 50 % et
60 % de fermes qui conduisent ce type d' elevage. La production de pores n' est rencontree que
dans 20 % des fermes, 10 % pour l'elevage bovin et 20 % des fermes ne pratiquent aucun type
d'elevage.
La part de l'elevage dans ces ezj)loitations est tres importante puisqu'elle represente 93,6 %
des investissements et 80,4 % des benefices par rapport aux autres activites. De plus
- /
36
dejections issues de ces elevages sont utilisees pour fertiliser les etangs de pisciculture et done
augmenter les rendements en poisson.
La part de l'investissement en pisciculture est de 5,8 % du total des activites, et les benefices
representent quant a eux 3 fois plus (18,6 %) : c'est done de loin le poste le plus rentable
economiquement.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
lnvestissements Benefices
- /
37
4.2.3. Les problemes rencontres -dans l'elevaee piscicole
L'essentiel des problemes rapportes dans les 10 exploitations concement principalement les
maladies (7 fermes) dues a la mauvaise qualite des eaux (pollution de la riviere), des vols (4
fermes), des mortalites (2 fermes) dues aux sols acides (pH<7) et des difficultes de vente (1
seul gros eleveur). Les maladies et les mortalites enoncees plus haut se manifestent par une
hypersecretion de mucus au niveau des branchies des poissons qui deviennent beaucoup plus
sensibles aux autres infections, ce qui peut entrainer leur mort. Un eleveur note le manque de
nourritur~ pour les poissons a cause du prix eleve des aliments (son de riz).
~ /
38
Tableau 3 : Informations generales sur les exploitations visitees a Phu Huu.
Densite
demise
Exploi en charge
de Nombre Duree Poids final des poissons (g) Rende
tation
No po1ssons d'animaux /ha; de Problemes ment
lPoissons/ ou kg d'engrais ~'elevage rencontres dans ''t/ha/a
m2) (mois) cc SB GC T KG CF l'elevage ' n)
/iour
7 1,4 oorcs ·(l 000) 12 700 500 1500 1200 700 600 vol 14,3
8 canards
(3000), poulets maladie,mortalite
1,2 (1000) 8 500 1350 200 250 (sol acide) 5,25
9 -
10 canards
(4667), poulets difficulte pour
1,5 (133) 8 700 700 700 700 vendre 17,14
, ./
39
4.3. Cas des communes de Thu Due et Lone Thanh My
4.3.1. Aspects sociaux et biotechniques
4.3.1.1. Informations eenerales sur la structure des fermes visitees.
Dans les communes de Thu Due et Long Thanh My, les 3 exploitations possedant chacune 4
etangs, furent visitees. 2 exploitations possedent des etangs d'une superficie totale comprise
entre 0,5 et 1 ha (Groupe B) et une exploitation a des etangs d'une superficie totale inferieure
a 0,5 ha (groupe A).
L'espece majoritairement cultivee est le kissing gourami (Helostoma temminckii). On a
ensuite :r especes qui appartiennent chacune a une niche spatiale differente dans I' etang : les
tilapias, le gourami geant et la; carpe herbivore qui vivent dans la colonne d'eau et se
nourrissent de phytoplancton, la carpe commune et le pangasius vivent au fond de l'etang et
consomme les residus d'aliments et les feces des autres poissons, puis la carpe herbivore qui
se nourrit principalement de macrophytes (tableau 4).
- /
40
4.3.1.2. Analyse des rendements obtenus en elevaee piscicole en fonction de la densite de
mise en charee
Le tableau ci dessous (tableau 5) nous presente les rendements obtenus dans chacune des
fermes visitees, les exploitations n'etant pas identiques sur la conduite d'elevage ainsi que le
nombre reduit des exemples ne nous permet pas de tirer des conclusions objectives.
Cependant nous observons deux etangs ayant sensiblement la meme densite de charge (1,82 et
2 poissons/m2 ) mais des rendements qui varient du simple au double (respectivement de 4,8
et 8 t/ha/an). Ceci peut etre lie au type d'alimentation ainsi que la supplementation en son de
riz da,ns la ferme produisant 8 t/ha/an.
4.3.1.3. Analyse du· 'poids moyen des poissons a la recolte en fonction de la densite de
mise en charee
On obtient un poids moyen d'environ 400 grammes pour les poissons a la recolte dans deux
fermes, alors qu'il est de 1250 gramme dans la troisieme ferme (tableau 6). Ceci s'explique
par le fait que cet eleveur pratique une monoculture de gourarni geant d'une part (les autres
pratiquent une polyculture et on pourrait penser que cela genere une competition pour
l'alimentation au sein des especes) et d'autre part, par la duree de l'elevage qui est de 12 mois
alors qu'elle n'est que de 10 mois dans les deux autres exploitations.
~ :,,
41
Tableau 6 : Densite de mise en charge (poissons/m2) et poids moyen de poissons a la recolte
(g)
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
lnvestissements Benefices
., /
42
4.3.3. Les problemes rencontres dans l'elevaee piscicole
Les principaux problemes auquels sont confrontes les eleveurs sont le vol de leurs poissons et
des maladies dues soit aux sols acides ou a la qualite de I' eau des etangs qui est directement
prelevee dans les rivieres polluees par les eaux usees non traitees provenant de
!'agglomeration de Ho Chi Minh-Ville.
Les sols content des pyrites subissent lorsqu'ils sont exposes a l'air une oxydation avec
formation d'acide sulfurique (H 2 S04) responsable de l'acidite de l'eau (pH< 7) et de
problemes pathologiques au niveau des branchies des poissons qui deviennent plus sensibles
aux autres maladies.
Tableau 7 : Informations generales sur les exploitations visitees a Thu Due et Long Thanh
My
' /
43
4.4. Cas de Ia commune de Tan Lap
4.4.1. Aspects soci'aux et biotecliniques
4.4.1.1. Informations i:enerales sur la structure des fermes visitees
Le nombre d'etangs varie de 1 a7 dans les 3 exploitations visitees aTan Lap (Tableau 8).
La superficie totale des etangs est variable et surtout liee au nombre d'etangs que possede le
pisciculteur. Le tableau 8 resume les differentes situations rencontrees. Ainsi, nous constatons
une superficie totale en etangs pour les 3 exploitations respectivemment de 2 000 m2 (groupe
A< 0.5 ha); 10 000 m2 (groupe B de 0.5 a 1 ha); 14 000 m2 (groupe C, de 1 a 2 ha).
La majorite des especes cultivees (Tableau 9) sont des filtreurs qui se nourrissent en grande
partie d'organismes · benthiques, de detritus, de feces d'autres poissons (la carpe commune,
pangasius). On note la forte presence de tilapia qui bien qu'ayant une niche spatiale dans la
colonne d'eau et se nourrissant principalement de phytoplancton, reste une espece omnivore.
(En effet les tilapipas se nourrissent aussi de detritus et d'organismes benthiques.)
La carpe commune (Cyprinus carpio) vit en fond des etangs et se nourrit essentiellement de
zooplancton. Le barbeau agente (Barbodes gonionotus) vit dans la colonne d'eau et se nourrit
de detritus et aussi d'organismes benthiques.
I1 est interessant de noter ici que tous les fermiers realisent une polyculture associant plusieurs
especes differentes qui occupent les trois niches spatiales de l'etang (surface, colonne d'eau,
fond) : cela permet une meilleur exploitation des ressources du milieu.
- /
44 • I
Tableau 9 : Effectifs des fermiers cultivant l'espece de poisson
Le tableau 10 nous indique que plus la densite de mise en charge augmente, plus le rendement
devient important. On pourrait penser que le facteur limitant "alimentation" n'intervient pas et
que les etangs reyoivent des quantites suffisantes de lisiers et de fientes de volailles qui
'
favorise le developpement du phytoplancton et du zooplancton.
- /
45
4.4.1.3. Analyse du poids moyen des poissons a la recolte en fonction de la densite de
mise en chari:e
Le poids moyen des poissons a la recolte se situe autour de 900 grammes, cependant on
remarque une valeur de 384 grammes. L'analyse de cette exploitation nous montre que
!'exploitation ne dispose pas d'elevage d'animaux domestiques et que l'eleveur se procure du
lisier de pore chez des amis pour fertiliser son etang : on peut done penser qu'il s'agit d'un
manque de nourriture qui est responsable du faible poids compare aux autres eleveurs
(Tableau 11 ).
' /
46
4.4.2. Aspects economiques
L'activite principale reste l'elevage qui represente 91,6 % des investissements et 89,1 % des
benefices (Figure 17). La pisciculture est secondaire puisqu'elle n'occupe que 8,4 % et
10,9 % respectivement. lei les fermiers ne pratiquent ni la culture du riz, ni celle d'arbres
fruitiers.
100%
90%
80%
70%
60%
• Pisciculture
50%
[]Elevage
40%
30%
20%
10%
0%
lnvestissements Benefices
~ ./
47
4.4.3. Les problemes rencontres dans l'elevaee piscicole
Les problemes rencontres sont essentiellement les maladies affectant les branchies des
poissons (chez tous les eleveurs) dues a la qualite de l'eau ou aux sols acides malgre
I'utilisation de chaux pour augmenter le pH de l 'eau. 2 exploitations sur 3 font etat de vol au
cours de la periode d'elevage.
.
Explo Densite de
itation rmse en Nombre
Poids final des poissons (g)
No charge de d'animaux I Problemes
po1ssons ha; oukg Duree de rencontres
LPoissons/ d'engrais I l'elevage dans Rendement
m2) JOur (mois) cc SB T p CF GG KG GC l'elevage (t/ha/an)
1 canards
(6000),
poulets maladie
'
(100), oies (qualite de
24 (2). 8 650 1000 500 2250 200 l'eau), vol. 12
2 pores (76),
canards (5),
poulets -
., /
48
4.5. Cas de la commune de Binh Duone
4.5.1. Aspects sociaux et biotechiiiques
4.5.1.1. Informations ~enerales sur la structure des fermes visitees
Dans la commune de Binh Duong, 3 exploitations ont ete visitees. 1 seule exploitation
possede 4 etangs formant une superficie totale de 2 ha. Les 2 autres pisciculteurs possedent 1
seul etang chacun, d'une superficie inferieure a 5 000 m2 (tableau 13).
- ./
49
4.5.1.2. Analyse des rendements obtenus en elevaee piscicole en fonction de la densite de
mise en chaq~e
Les meilleurs rendements sont obtenus avec une densite de 3,5 poissons/m2 et 13,34 t/ha/an
(Tableau 15). Les 2 autres exploitations ont des rendements de 10 et 12 t/ha/an pour une
meme densite de 5 poissons/m2 • Etant donne que la fertilisation organique n'est pas le facteur
limitant ici, on peut penser qu'une densite de 3.5 est meilleure que 5,5 poissons/m2 •
Le tableau 16 montre qu'il n'y a pas de relation lineaire entre le poids moyen a la recolte et la
densite de mise en charge. Cependant le point le plus haut donne une moyenne corporelle de
825 grammes et il s'agit de la seule exploitation qui nourrissait les poissons avec du son de riz
en plus de la fertilisation organique provenant des elevages domestiques. On pourrait penser
que cela est la raison pour laquelle le poids moyen des poissons est plus eleve.
50
4.5.2. Aspects economiques
La figure 18 montre que l'elevage reste predominant par rapport aux autres activites avec
97 % des investissements et 62, 1 % des benefices. La pisciculture est de loin la plus retable
car un investissement de depart de 1,7 % donne des benefices de 30,4 % du total: en effet un
seul fermier complemente 1' alimentation des poissons avec du son de riz et ceci pendant juste
2 mois, d'ou les foibles charges de ce type d'elevage. L'agriculture, represente 7,5 % des
benefices totaux car 1'agriculteur en plus de la culture de riz, fait pousser des arbres fruitiers
qui ont une bonne valeur marchande (le prix du kg de riz etant tres bas "1 500 Dongs").
100%
90%
80%
70%
60% DAgriculture
50% • Pisciculture
40% EIElevage
30%
20%
10%
0%
lnvestissements Benefices
' /
51
4.5.3. Les problemes rencontres dans l'elevaee piscicole
Une seule exploitation sur les trois visitees fait etat de vol de poissons. Aucun fermier n'a
evoque de maladies affectant les poissons ce qui indique que 1' eau de la riviere est de bonne
qualite et done propice a 1'elevage.
2 5 '
1Porcs (300) 10 1000 650 300 1250 1500 250 1I1en 12
IPOfCS (126)
3 B,5 canards
333),
poulets -
; /
52
4.6. Cas de la commune de Binh Chanh
4.6.1. Aspects sociaux et biotechniques
4.6.1.1. Informations eenerales sur la structure des fermes visitees
Dans la commune de Binh Chanh, 35 exploitations ont ete visitees, chaque fermier possede en
moyenne 3 etangs.
La figure ci dessous montre que la majorite des exploitations possede des etangs de petites
tailles. 68,6 % des fermes appartiennent au Groupe A (< 0,5 ha), 22,8 % possedent des etangs
dont la superficie est comprise entre 0,5 et 1 ha (Groupe B), 5,7 % des fermes ont des etangs
de grande taille (Groupe C : de 1 a 2 ha) et 2,9 % possedent des etangs dont la superficie
depasse 2 ha (Groupe D) (figure L9).
Binh Chanh
5,7% 2,9%
22,8%
La duree d'elevage est en moyenne de 9 mois. La particularite de Binh Chanh est que cette
derniere est situee a la sortie de la ville de Ho Chi Minh-Ville dont tous les effluents sont
deverses dans la riviere.
Les fermiers utilisent done cette eau tres chargee en matiere organique pour faire l'elevage de
poissons : d'ou le terme de pisciculture en "eaux usees". On remarque alors que la majorite
des especes cultivees (Figure 20) restent des poissons qui supportent un faible taux d'oxygene
dissout dans l'eau (tilapias, carpe commune, poisson chat du Mekong, poisson chat hybride)
et que seuls 62,9 % des fermiers. cultivent la carpe herbivore.
~ /
53
Un seul fermier (3 %) rapportait ne pratiquer ni la fertilisation organique, ni la
supplementation alimentaire avec des sous produits agricoles. 3 fermes (9 %) n' utilisent que
l' apport de son de riz pendant une duree d' environ 1 mois pour nourrir les alevins lors de la
periode de demarrage. Le reste des exploitations (86 % ), outre le nourrissage artificiel
favorisent le developpement du phytoplancton et du zooplancton a l'aide de fientes de
poulets, de canards et de cailles, ainsi que de lisier de pore.
Parmi ces derniers, 60 % ne distribuent le son de riz que pendant 1 mois pour aider au
demarrage des juveniles, 17% vont jusqu'a 2 mois et 23 % fournissent le son de riz pendant
plus de 2 mois ou pendant toute la duree de l 'elevage.
100 -1'::,:,~:i.,,
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
District de Binh Chanh
' /
54
4.6.1.2. Analyse des rendements obtenus en elevaee piscicole en fonction de la densite de
mise en charee
Ce graphique (figure 21) indique qu'il n'y a pas de relation lineaire entre le rendement et la
densite de mise en charge des poissons. En effet, notre population n'etant pas homogene
(duree de l'elevage, type d'alimentation, etc.) ii n'est pas possible de tirer une conclusion
objective. On remarque neanmoins que la majorite des rendements se situent entre 5 et 17
t./ha/an, certains rendements situes entre 30 et 40 t./ha/an sont principalement dus a de fortes
concentrations en poulets/ha (deux rendements de 40 t./ha/an sont obtenus avec des elevages
de 11. 880 et 16 000 poulets, celui de 30 t./ha/an avec 24 000 poulets) ou grace a une fortes
densite demise en charge (25.7 pJissons/m2 pour un rendement de 35 t./ha/an).
45
40
35
c
.!!
ca 30
.r:.
~ 25
C:
Cl) . __-.. :.,·-~.
20 r:: __ ··~'
·
E
Cl)
"g 15
Cl)
o::: 10
5
0 f'P"" · ' Y ...... ··e· ., .. , ··~ ~-...-
0 10 20 30 40 50
Mise en charge (poissons/m2)
Le poids moyen a la recolte est quant a lui influence outre par la densite de mise en charge,
par d'autres parametres non identiques dans notre echantillon : il s'agit des especes cultivees,
du type d'aliment fournit, de la duree d'elevage. On ne peut. done pas avoir une relation
55
lineaire entre le poids moyen a la recolte et la densite de mise en charge en poissons dans
notre cas (Figure 22). On remarque cependant que le poids moyen des poissons recoltes pour
etre vendus se situe entre 200 et 700 grammes.
1400
:§ 1200
...
-o
Cl)
1000
..."
-Cl)
~ 800
.(IS
C:
Cl) 600
>-
0
E
1/) 400
"C
·oll. 200
0
0 10 20 30 40 50
Mise en charge (poissons/m2)
- /
56
4.6.2. Aspects economiques
La figure 23 nous montre que l'elevage d'animaux domestiques reste la principale activite
dans la commune de Binh Chanh, avec 94,2 % des investissements et 76,6 % des benefices, la
pisciculture vient en seconde position avec 5,7 % investis pour des benefices de 21,3 % et
enfin !'agriculture representant 0,1 % en investissement pour 2,1 % de benefices. lei, il faut
noter la part de la pisciculture dans les benefices totaux (21,3 %) qui est 3, 7 fois superieure
aux investissements, d'autant plus que c'est un activite a laquelle les fermiers ne consacrent
pas beaucoup de temps comparee a l'elevage des animaux domestiques et a !'agriculture.
37 % (13 fermes) ne cultivent que du riz, 20 % (7 fermes) ne cultivent que des arbres fruitiers
et 46 % (16 fermes) ne cultivent ii.en. On peut done dire que la pisciculture est l'activite la
plus rentable en terme de couts et de temps mais il est a rappeler qu' elle est partie integrante
du systeme et reste done dependante de l'elevage terrestre pour les dejections.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30% I ,•,
20%
10%
0%
lnvestissements Benefices
~ .,.
57
4.6.3 Les problemes rencontres dans l'elevaee piscicole
; /
58
Tableau 18 : Informations recueiilies dans les exploitations de Binh Chanh
CC(600), SB(400),
7 poulets (5 500) 10 SC(400), BH(500), T(150), 7,2
IP(800), GG( 400), GC(500),
(:F(500)
tpoulets (120
0.56 kg/j) ~ SC(400), KG(150), T(150). rvol 16,2
' /
59
Densite de Nombre Duree de Problemes
IIIl.ise en charge d'animaux / ha; l'elevage Poids final des poissons (g) rencontres dans Rendement
de poissons ou kg d'engrais / (mois) l'elevage (t/ha/an)
(poissons/m2) JOUT
~ /
60
Densite de Nombre Duree de Problemes
mise en charge d'animaux / ha; l'elevage Poids final des poissons (g) rencontres dans Rendement
de poissons ou kg d'engrais / (mois) l'elevage (t/ha/an)
(poissons/m2) JOUr
CC(l 200), SB(800), KG(150),
10 pores (21) 12 T(300), P(150), GC(l 000). t3,3
CC(800), SB(800), T(l 50)
3,91 rien 12 KiC(800). 1
- tC(l 000), SB(l 000),
;. SC(500), KG(120), T(200),
11,67 tporcs (90 kg/j) 7 CF(250) 11,48
CC(l 000), SB(500),
2,92 rien 6 KG(lOO), T(150). ~,5
CC(700), SB(600), SC(600),
16,67 rien 12 T(200), GC(600). 1,3
pores, poulets CC(l 500), SB(2 000),
dons SC(500), KG(300), BH(2 000),
16,67 occasionnels) 12 rr(300), GC(2 000). 10
CC(600), SB(500), SC(500),
12,5 tpoulets (50 kg/j) 12 KG(200), T(200). 5
19,6 poulets (5 kg/j) 12 T(200), P(700) 15
0,6 tporcs (6) 12 T(200), P(l 000) 1
-
tpoulets (100 CC(l 000),KG (100), tmaladie (sol acide,
40 kg/j) 6 T(l OO),GC(800) tpollution) 20
14 poulets (16 000) 6 C.F (250) 40
10 poulets (24 000) 8 tKG (120),T(200),P(1200) t30
ooulets (200), tC(600), SB(600), SC(300),
13,33 pores (13) r7 KG(l 00), T(l 50), GC(800) maladie 17,14
- /
61
4. 7. La rizipisciculture dans la commune de Hiep Pbuoc et a Can tho
La rizipisciculture est peut etre la forme la plus simple d'integration entre un systeme
aquacole et une autre activite. lei le riz pousse dans un environnement humide et innonde qui
est totalement adequat pour les poissons. Le plus souvent, c'est un systeme extensif sans
apport d'aliment supplementaire, les poissons se nourrissant des insectes qui s'attaquent aux
pousses de riz et du plancton qui se developpe naturellement dans le champ de riz.
La capture de poissons sauvages dans les rizieres est certainement aussi vieille que la culture
du riz, mais l'elevage de poissons dans les rizieres, contrairement aux idees re9ues, n'ajamais
ete tr~s repandu bien qu'il soit communement rencontre en Asie. Deux systemes sont
possibles (Ruddle, 1982) :
- Les poissons sont cultives en meme temps que le riz (systeme rencontre dans les fermes que
nous avons visite),
- Les poissons sont eleves dans l'intervalle de temps separant deux cultures de riz dans un
systeme de rotation.
Seuls deux fermiers ont ete rencontres durant notre enquete a Cantho et dans la commune de
Hiep Phuoc, les resultats sont resumes dans le tableau 19.
, /
62
On constate une faible densite demise en charge car il n'y a pas d ' apport supplementaire de
nourriture aux poissons durant la periode d'elevage, sauf a Cantho ou les eleveurs distribuent
occasionnellement du son de riz. Le traitement a I'herbicide se fait uniquement sur la plate-
forme lors d'une mise a sec ; les poissons ne sont pas affectes de la sorte car ils se refugient
dans les drains peripheriques et les trous refuges. Les especes utilisees sont des filtreurs de
planctons (tilapia, silver barb) et des especes se nourrissant d' organismes benthiques et de
detritus (matiere vegetale en decomposition) comme la carpe commune.
L ' epoque d'empoissonnement se fait a 30 jours (Cantho) et a 40 jours (Hiep Phuoc) apres le
repiquage du riz pour laisser le temps aux jeunes pousses de riz de bien s'enraciner dans le
sol.
'
Nombre de cycles de riz/an 12 2
lRendement de poisson
J/ha/an) 1,2 K),34
, /
63
Dans ce type d'association, le marche doit etre capable d'absorber des poissons de petite taille
(tableau 20). On draine la riziere un OU deux jours avant la recolte du riz. On recolte ensuite le
poisson avec des epuisettes a I' amont ou a I' aval du systeme de vidange. Les rendements sont
tres foibles compares a !'association avec les animaux d'elevage car la fertilisation organique
n'apparait pas et la disponibilite en nourriture naturelle reste faible.
Les eleveurs interroges affirment ne pas constater une augmentation des rendements de riz
due a 1' association avec la pisciculture, la seule motivation vient du fait que les poissons
contribuent a la lutte biologique en mangeant les insectes qui causent des dommages aux
plants de riz, et remplacent done l'achat des pesticides tres couteux d'une part et le revenu des
pays~s nugmente considerablement du fait de la valeur marchande des poissons qui est
beaucoup plus elevee que celle d~riz (de 4 a 6 fois), (figure 24).
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0% V " ' ·'
Universite de Cantho Commune de Hiep Phuoc
Riz • Poisson ]
- /
64
DISCUSSION GENERALE
I
L'analyse de la gestion technico economique et les etudes socio-economiques se sont
deroulees dans cinq sites et le nombre d' exploitations etait tres variable, ce qui rend
difficile l'homogeneisation et la comparaison des differents resultats obtenus. Trois
elements importants de la pisciculture integree sont ressortis de notre etude : il s'agit
de la densite de mise en ch<!fge des poissons, de !'utilisation de differentes especes
adaptees chacune a une niche spatiale et trophique particuliere, le chaulage des sols
acides et enfin la gestion de l'alimentation dans les etangs .
' /
65
des feces d'autres poissons. La polyculture associant les snakehead et les Tilapia
permet de controler la reproduction et la surpopulation de ces derniers.
La polyculture est simple en theorie, mais complexe dans la pratique. La plupart des
methodes employees sont traditionnelles et empiriques, mais rares sont les etudes
scientifiques ace sujet:
- En Europe et en Israel, !'association de poissons filtreurs a permis !'augmentation
des rendements de carpe commune.
- Des experiences menees a l'Institut Asiatique de Technologie (A.LT.) montrent que
pour une densite de mise en charge constante en etang, les tilapias stimulent la
qoissance des carpes Indiennes.
- Aux Philippines, des travawc realises en 1988 mettant en association une densite
elevee en poissons (20 poissons/m2) ainsi qu'un nombre eleve de pores, canards et
poulets ont pennis d'obtenir des rendements proches de 10 tonnes de poissons/ha/an
(tableau 21a).
- /
66
Tableau 21b: Associations riz-poisson
L'analyse economique de ces systemes montre que les meilleurs benefices sont
obtenus dans les exploitations qui pratiquent la pisciculture associee a l'elevage avec
des retours sur investissements allantjusqu'a 63 % (tableau 22).
L 'integration de la pisciculture a la riziculture entraine une augmentation des revenus
de 9 % (de 33 a 42 %), de meme que !'association de la pisciculture a l'elevage
(pores, canards, poulets) permet une augmentation de 10 % des revenus (de 53 a
63 %)
- /
67
. du type et de la quantite d'aliment supplementaire foumi.
A ce titre, nos enquetes montrent une tendance des eleveurs a faire une association
entre des especes vivant en surface (carpe herbivore, silver barb), des especes vivant
dans la colonne d'eau (carpe a grosse tete, carpe argentee, tilapia) et des especes
vivant au fond de l'etang (carpe commune, mrigal, poisson chat). Ce mode
d'association de plusieurs especes permet d'utiliser toutes les ressources alimentaires
du milieu de fa9on optimale .
Ca + + H2 s·o
•
2
Ca0+2H+ 1 3
. L'alimentation naturelle
' /
68
Les poissons eleves en etangs assurent leurs besoins nutritifs en grande partie dans le
milieu ou ils se trouvent, en se nourrissant de macrophytes, de planctons et
d'organismes benthiques.
Le plancton est compose de phytoplancton (microalgues photosynthetiques) et du
zooplancton (microorganismes et protozoaires) et est retenu par les branchies des
poissons qui filtrent l' eau ; son developpement est favorise par la decomposition de la
matiere organique provenant des effluents d'elevages domestiques. Le plancton
contient generalement 50 a 60 % de proteines.
Au fond de l 'etang, on trouve des organismes benthiques, des detritus et les feces qui
sont ~onsommes par d'autres poissons.
La plupart des fermiers, en plus de l'alimentation naturelle, distribuent du son de riz
dans les premieres semaines aux fingerlings pour supplementer leur alimentation ou
tout au long de l' elevage.
L'elevage des poissons dans les eaux urbaines ou peri-urbaines est done un
supplement a l'approvisionnement de ces memes villes en poissons de mer et en
viande provenant d'animaux domestiques. II permet de conserver l'ecosysteme global
(preservation de la biodiversite des zones hum.ides), de reduire la pression sur les
terres dans les zones rurales et de reduire la consommation d'energie pour la
refrigeration et le transport.
; /
69
CONCLUSION
I
Nos enquetes indiquent que, dans les zones etudiees, la pisciculture integree reste
basee sur des methodes traditionnelles et empiriques. La plupart des problemes
rencontres par les eleveurs sont lies aux maladies (destruction des branchies), a cause
de la pollution des eaux de rivieres qui sont la principale source d'approvisionnement
en eau dans les etangs. La pollution provient essentiellement des industries et de
l'urb<!Pisation galopante de la ville de Ho Chi Minh Ville qui deverse ses effluents
directement dans les cours d'qm sans traitement prealable en station d'epuration.
,.
Quel que soit le niveau d'intensification, la pisciculture est per9ue comme une source
importante de profits car les investissements en aliments artificiels sont faibles
(uniquement du son de riz), le reste (phytoplancton, zooplancton, insectes, petits
crustaces, etc.) etant procure par la fertilisation du milieu grace aux dejections des
animaux d'elevage. Cela permet d'augmenter le revenu des paysans de fa9on
considerable et de lutter ainsi contre la pauvrete et le manque de proteines
alimentaires dont sont affectees les populations rurales.
Toutefois, les exploitations visitees restent peu competitive du fait de leur faible
organisation soc~o-economique et de la capacite plutot reduite de l' administration
publique de les encadrer, constitue une plate-forme inadequate pour des actions visant
a appliquer des mesures de gestion. Cela permettrait de conseiller les eleveurs sur les
especes les mieux adaptees pour la polyculture (utilisation optimale des niches
spatiales trophiques), la familiarisation avec des especes a croissance plus rapide
(monosexage des tilapias males), !'utilisation d'especes predatrices des juveniles pour
lutter contre la surpopulation des etangs, les ratios a respecter pour les differentes
especes associees en polyculture ainsi que leur densite respectives.
Au dela des points techniques utiles, beaucoup reste encore a etudier, en particulier la
fa9on dont les societes entendent valoriser les differentes fonctions socio-
economiques et environnementales, pas seulement en terme strictement economiques,
mais de prendre en compte les aspirations globales des populations sur leur mode de
vie actuel et sur l' avenir qu 'elles veulent offrir a leurs enfants.
- /
70
";
SN O I.L VlIJ.Sil'1'11
I
Construction d'un etang de pisciculture de 200 m2 , le travail est
effectue par huit ouvriers et dure une semai ne.
- /
Fermier nettoyant un enclos de pores, adjacent a l'etang.
a
Ti lapias regroupes la sortie du tuyau d'evacuation
provenant d'un enclos de pores.
- /
Ferme industrielle de Sau Van qui possede un elevage de 7000 canards dont les
a
botiments sont disposes proximite de l'etang qui est fertise par les dejections.
' /
Poussins eleves sur pilotis au dessus d'un etang, les dejections tombent
directement dans l'etang.
/
Elevage de chevres sur pilotis au dessus d'un etang contenant des poissons chats
hybrides.
Recuperation des dejections de cailles sur des sacs plastiques qui serviront
a
erisuite fertiliser les etangs:
- /
a
Distribution d'herbe elephant et de feuilles de manioc dans
un etang contenant des carpes herbivores.
- /
Structure d'un systeme servant a la rizipisciculture, construction de drains
peripheriques et de trous refuges pour les poissons autour de la plate forme
servant a la culture du riz.
; /
REFERENCES BIBLIOGRAPIDQUES
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the Effect on Stocking Rate of Prawns and Fish on Their Production
Characteristics. Aquaculture, 46 : 143-156.
, /
/ ,..
_ _ ____,
I..______HX_HNNV
Annexe 1 : Questionnaire utilise lors de nos enquetes dans Jes fermes piscicoles
I-Farmers' name : ~
2- Province :
....
3-Commune ~ fLlu.,
4- District : ~ 5_
"'
1-Age : J+ l
2- Sex : N
3- Education :
.Primary school CJ
.High schoof CJ
.Secondary schoo11Z1
~~
4- Labor/ family size :
5- Main occupation : -;-- Ll / ~
6- Sub occupation :
~~
/
ill- FARMING SYSTEM (DIFFERENT ACTIVITIES)
ill.1- FARM COMPONENTS
2-Fish ponds : ~
. Area (m 2
) : 80 0 O
.-De~pth (m) : 01 ~
. Density (fish / m
2
) : t>
2
3- Paddy fields (m ) :
4- Dryland (m2) :
5- Others:
6- Water resource :
. RainfedCJ
.weno
. River~
1- Ponds preparation :
.Draining C J
. Fertilizing (kg / Pond; Price of 1 kg) j3oo,h x ,1.200 lvw~ ~ 3 6' o.o o o V N ~
; /
2- Hatchery :
.YeSCJ
.Nol2s0 /
- ~ '. 1-,L_; ~
3- Seeds and fingerlings supply (Place; How many kg) : .T; 8~ x 20.oooVN-:JJ
~ ~ ! 8~ x. lt5 DDDVN ~
4- Species raised (%; Price of I kg) :
~ ~ ·. iJ-t~ x. 4-5. QOO VN.f
c6 0
. C.C I ~ : A. 6DO. o o o VN-:s;
. S.B
. S.C
. B.H
. G.G
6-o
.G.C
. KG
I
. Indian carp L _ _ _ __ I
. Catfish I I
. Tilapia I ~0 I
. Pan I I
. Others
' ./
5- Kind of feed (kg/day; Price of 1 kg) :
. Manuring
.Pig D
. Chicken ~~
. Duck~
. CowLJ
. Groundnut cake D
. TermiteLJ
. C.C
l5oo~ I
. S.B I I.
' /
. S.C
. B.H
.G.G
. G:C j .1.soo ~ I
. KG I r
I
. carp L - - - ~
. Ind 1an I
. Catfish I I
. Tilapia I 5o O ~
. Pan
., /
8- Harvesting methods
. Single harvest C J
1- Pig (number) C J
2- Duck :
. ~ 4....J.. : 1t •0 00 < 0 00 I/ tJ J:;
Eggs/year CJ
5-Cows (number) CJ
6- Buffalo (number) C J
' /
7- Others (number) c:J
8- Integration in fish culture :
. Pig-Fish D
. Duck-Fish lLJ
. Chicken - Fish ~
.Cow-Fish c:J
. Goose - Fish c:J
9- Input costs : 4 ,0 0 O . O D D V N 1)
1. Rice ~
't.
. Area (m2) : S () 0 0 /Yh
' /
3. Groundnut D
. Area (m2) :
4. Others D
. Area(m2) :
6- Returns : fu · ~ Q O , 0 D O - b O O, 0 0 0 6 . 1 OD . O oo VNI:>
1. Slow growth CJ
2. Fish disease D
3. Over population LJ
4. Low rate of survival
~ ~ ~ ~ ;wJ. ( H., s; r,,"S re 33)
5. Robbers D
6. Predators D
7. Lack of feed D
- .,
8. Difficulty in selling CJ
9. Lowprice
D
t«-
., /
.,.
-~
3. Problems related to the fish growth because of the pesticiJes : ~ .
'r~ ~ ~ - ~ ~ ~J2"otld 7~..20 k , 2 . 5 ~ / ~
~ ~ - ~~~VAA / 5-~
r-. (/ ~ .-~ ~
· 4. Related problems m human health?
~~
5. Does the lP.M (Integrated Pest Management) increase the rice yield?
~~~~
If yes, how is the increase rate ?
.,,.-----
r/
6. Does the lP.M reduce significantly the dammage from the pests in the rice field ?
~ µ ~~ A~,r:dr .
7. How many time after growing rice seed, fishes are put into the field ?
30~·
8. Since how many time are you growing rice ?
----
'""
9. Wich are the reasons that made you change from Rice to Rice-Fish System ?
' ~
10. Advantages and benefits of Rice Fish System?
~ ~/ ~ ~ 4 ' /kM .~ -
11. Inconvenients and problems in Rice Fish System ?
-----
12. Rice culture period?