Citations de Philo
Citations de Philo
Citations de Philo
Utiliser des citations à l’épreuve de philosophie n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé. Cela
vous permettra de montrer au correcteur que vous avez bien compris la pensée et les idées d’un auteur, et
pourrait vous rapporter des points. Mais à condition de le faire bien. Voici nos conseils et notre sélection de
citations à utiliser au bac de philo 2019.
Comme chaque année, l’épreuve de philosophie, qui marquera le début des épreuves écrites terminales du
baccalauréat, est l’une de celle que vous redoutez le plus. Pendant quatre heures, vos capacités d’analyse et
de raisonnement seront mises à l’épreuve, mais pas uniquement. Vos connaissances des auteurs et des
courants de pensées seront également prises en compte.
Utiliser des citations dans sa dissertation ou son commentaire de texte peut être un moyen efficace de
montrer au correcteur l’étendue de votre connaissance et de votre compréhension des notions étudiées
dans l’année. À condition de le faire bien, et de ne pas en abuser.
"La citation ne doit pas être un argument d’autorité, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être utilisée comme une
preuve en soi", prévient Gilles Vervisch, professeur agrégé de philosophie. Autrement dit, si vous couchez
une citation dans votre copie, vous devrez ensuite l’expliquer et la justifier, soit par un argument de
l’auteur, soit par un argument ou un exemple personnel.
À l’inverse, la citation ne doit pas servir de preuve à votre raisonnement. C’est bien à vous de "restituer la
pensée de l’auteur que vous citez", insiste Gilles Vervisch. Autre recommandation : "Il ne faut tomber dans
l’opinion personnelle."
Attention également à ne pas trop en faire ! Multiplier les citations peut s’avérer contre-productif. Le
professeur de philosophie conseille ainsi d’utiliser "une citation par partie, bien comprise et bien expliquée",
mais reconnaît aussi que citer des auteurs n’est pas une obligation.
Retrouvez ci-dessous une sélection de citations à utiliser à l’épreuve de philosophie du baccalauréat, classées
par notions, issues de livres d'auteurs.
La conscience
La perception
"La perception dispose de l’espace dans l’exacte proportion où l’action dispose du temps." Henri
Bergson (1859–1941)
"Être, c’est être perçu." George Berkeley (1685–1753)
"Nos sens étant frappés par certains objets extérieurs, font entrer dans notre âme plusieurs
perceptions distinctes de choses." John Locke (1632–1704)
L’inconscient
"L’interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l’inconscient." Sigmund Freud
(1856–1939)
"Les œuvres d’art [sont] les satisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves."
Sigmund Freud (1856–1939)
"L’inconscient est une méprise sur le Moi, c’est une idolâtrie du corps." Alain (1868–1951)
Autrui
Le désir
L’existence
Le temps
Théorie et expérience
"Le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou
encore de la tester." Karl Popper (1902–1994)
"L’expérience n’est qu’une observation invoquée dans un but de contrôle." Claude Bernard (1813–
1878)
"L’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances." John Locke (1632–1704)
La démonstration
L’interprétation
"On ne peut plus parler, car personne ne peut commencer son discours sans témoigner aussitôt de
tout autre chose que de ce qu’il dit." Emmanuel Levinas (1906–1995)
"Toute action suivant la règle serait une interprétation. Mais on ne devrait donner au terme
“interprétation” d’autre sens que celui-ci : le fait de substituer une expression de la règle à une autre."
Ludwig Wittgenstein (1889–1951)
"Que les choses puissent avoir une nature en soi, indépendamment de l’interprétation et de la
subjectivité, c’est une hypothèse parfaitement oiseuse." Friedrich Nietzsche (1844–1900)
Le vivant
"La nature n’a aucune fin à elle prescrite et toutes les causes finales ne sont rien que des fictions des
hommes." Spinoza (1632–1677)
"On doit aborder sans dégoût l’examen de chaque animal avec la conviction que chacun réalise sa
part de nature et de beauté." Aristote (384–322 av. J.-C.)
"Il y a comme un dessin préétabli de chaque être et de chaque organe." Claude Bernard (1813–1878)
"Dans une montre, un rouage ne peut en produire un autre et encore moins une montre d’autres
montres." Emmanuel Kant (1724–1804)
La matière et l’esprit
"Je crois la pensée si peu incompatible avec la matière organisée qu’elle semble en être une
propriété…" La Mettrie (1709–1751)
"Toutes nos analyses nous montrent dans la vie un effort pour remonter la pente que la matière
descend." Henri Bergson (1859–1941)
"Désordre dans le corps, erreur dans l’esprit, l’un nourrissant l’autre." Alain (1868–1951)
La vérité
"De même que la lumière fait paraître elle-même et les ténèbres, de même la vérité est sa propre
norme et celle du faux." Spinoza (1632–1677)
"Vrai et faux sont des attributs de la parole et non des choses. Là où n’est point de parole, il n’y a ni
vérité ni fausseté." Thomas Hobbes (1588–1679)
"La vérité est fille de discussion, non pas fille de sympathie." Gaston Bachelard (1884–1962)
Le langage
"Le mot ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal."
Henri Bergson (1859–1941)
"Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde." Ludwig Wittgenstein
(1889–1951)
"Danger du langage pour la liberté de l’esprit : chaque mot est un préjugé." Friedrich Nietzsche
(1844–1900)
L’art
"L’œuvre d’art n’est pas la représentation d’une belle chose, mais la belle représentation d’une
chose." Emmanuel Kant (1724–1804)
"L’art, c’est l’homme ajouté à la nature." Francis Bacon (1561–1626)
"La vie imite l’art, bien plus que l’art n’imite la vie." Oscar Wilde (1854–1900)
Le travail et la technique
"Le travail est désir réfréné, disparition retardée : le travail forme." Hegel (1770–1831)
"Le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la
nécessité." Karl Marx (1818–1883)
"Aussi longtemps que nous nous représentons la technique comme un instrument, nous restons pris
dans la volonté de la maîtriser." Martin Heidegger (1889–1976)
La religion
"La religion est une réaction défensive de la nature contre la représentation, par l’intelligence, de
l’inévitabilité de la mort." Henri Bergson (1859–1941)
"C’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme." Karl Marx (1818–
1883)
"Les religions sont comme des routes différentes convergeant vers un même point." Gandhi (1869–
1948)
L’histoire
"Un homme versé dans l’histoire peut être regardé comme ayant vécu depuis le commencement du
monde." David Hume (1711–1776)
"L’histoire justifie ce que l’on veut." Paul Valéry (1871–1945)
"Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre." Karl Marx (1818–1883)
La société
La justice et le droit
L’État
La liberté
"Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et
ignorants des causes par où ils sont déterminés." Spinoza (1632–1677)
"Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle-même est fait pour servir." Alexis de Tocqueville
(1805–1859)
"La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, il a désappris à
servir." Michel de Montaigne (1533–1592)
Le devoir
"Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne
une loi universelle." Emmanuel Kant (1724–1804)
"Nul ne possède d’autre droit que celui de toujours faire son devoir." Auguste Comte (1798–1857)
"Plus un homme a fondé profondément sa vie sur l’éthique, moins il sentira le besoin de parler
constamment du devoir." Søren Kierkegaard (1813–1855)
Le bonheur
"Ce n’est pas seulement en vue de vivre, mais plutôt en vue d’une vie heureuse qu’on s’assemble en
une cité." Aristote (384–322 av. J.-C.)
"Le bonheur est un idéal de l’imagination et non de la raison." Emmanuel Kant (1724–1804)
"Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède." Saint Augustin (354–430)
"Il n’y a qu’une route vers le bonheur, c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre
volonté." Épictète (50–125)
* "Le moi (...) n'est pas seulement maître dans sa propre maison" (Freud, Introduction à la
psychanalyse)
* "L'interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient dans la
vie psychique." (Freud, La science des rêves)
"Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas." (Lacan, Écrits)
Autrui
"Le chemin le plus court de soi à soi passe par autrui" (Lavelle)
* "L'enfer, c'est les autres." (Sartre, Huis-clos)
Le désir
* "Tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du
monde" (Descartes, Discours de la méthode)
* "Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède. On jouit
moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux"
(Rousseau, La Nouvelle Héloïse)
"L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin." (Bachelard, La
psychanalyse du feu)
* "L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible des roseaux, mais c'est un roseau pensant." (Pascal,
Pensées)
"La vie est un songe un peu moins inconstant" (Pascal, Pensées)
* "L'homme n'est rien d'autre que la série de ses actes." (Hegel, Encyclopédie)
* "L'homme est un animal métaphysique" (Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme
représentation)
* "La vie oscille, comme une pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui."
(Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation)
* "Il ne peut y avoir un système de l'existence." (Kierkegaard, Post-scriptum aux miettes
philosophiques)
* "L'homme est quelque chose qui doit être surmonté." (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)
* "L'existence précède l'essence" (Sartre, L'existentialisme est un humanisme)
* "Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par rencontre." (Sartre,
L'Être et le Néant)
* "L'homme est une passion inutile" (Sartre, L'Être et le Néant)
"Si je veux que ma vie ait un sens pour moi, il faut qu'elle en ait pour autrui ; personne n'oserait
donner à la vie un sens que lui seul apercevrait." (Bataille, L'expérience intérieure)
* "Tu ne meurs pas de ce que tu es malade ; tu meurs de ce que tu es vivant" (Montaigne, Essais)
* "Qui a appris à mourir, il a désappris à servir" (Montaigne, Essais)
* "On mourra seul" (Pascal, Pensées)
* "La sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie" (Spinoza, Éthique)
* "Se faire tuer ne prouve rien, sinon qu'on n'est pas le plus fort." (Diderot, Nouvelles pensées
philosophiques)
* "L'humanité se compose de plus de morts que de vivants" (Comte)
* "La mort n'est jamais ce qui donne son sens à la vie, c'est au contraire ce qui lui ôte toute
signification." (Sartre, L'Être et le Néant)
* "Être mort, c'est être en proie aux vivants." (Sartre, L'Être et le Néant)
Le langage
L'art
* "Le beau plaît immédiatement. Il plaît en dehors de tout intérêt."(Kant, Critique de la faculté de
juger)
Le travail et la technique
* "Riche ou pauvre, puissant ou faible, tout citoyen oisif est un fripon." (Rousseau, Émile ou de
l'éducation)
La religion
L'histoire
* "Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé" (Pascal,
Pensées)
* "Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion." (Hegel, La Raison dans
l'histoire)
* "L'expérience et l'histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n'ont jamais rien
appris de l'histoire." (Hegel, La Raison dans l'histoire)
* "L'histoire du monde n'est pas le lieu de la félicité. Les périodes de bonheur y sont des pages
blanches." (Hegel, La Raison dans l'histoire)
* "La Raison gouverne le monde" (Hegel, La Raison dans l'histoire)
* "L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de la lutte des classes." (Marx,
Manifeste du parti communiste)
"L'histoire justifie ce que l'on veut. Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout et
donne des exemples de tout" (Paul Valéry, Regards sur le monde actuel)
La raison et le réel
* "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée" (Descartes, Discours de la méthode)
* "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas" (Pascal, Pensées)
* "Ce qui est rationnel est réel et ce qui est réel est rationnel" (Hegel, Principes de la philosophie
du droit)
Théorie et expérience
* "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" (Héraclite d'Éphèse, Fragments)
* "Des pensées sans matière sont vides, des intuitions sans concepts sont aveugles" (Kant, Critique
de la Raison pure)
* "L'homme connaît le monde en le transformant et le transforme en le connaissant." (Marx)
* "Une expérience scientifique est (...) une expérience qui contredit l'expérience commune."
(Bachelard, La formation de l'esprit scientifique)
* "Une théorie qui n'est réfutable par aucun évènement qui se puisse concevoir est dépourvue de
caractère scientifique." (Popper, Conjectures et réfutations)
La démonstration
* "Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie et ne peut douter de la vérité de la
chose" (Spinoza, Éthique)
L'interprétation
"L'homme est une invention dont l'archéologie de notre pensée montre aisément la date récente. Et
peut-être la fin prochaine." (Foucault, Les mots et les choses)
Le vivant
"La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort" (Bichat, Recherches physiologiques
sur la vie et la mort)
La matière et l'esprit
La vérité
* "La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien" (Socrate)
* "L'homme est la mesure de toute chose" (Protagoras d'Abdère)
"Car je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre." (Anselme,
Proslogion)
* L'imagination est "maîtresse d'erreur et de fausseté" (Pascal, Pensées)
" Il viendra un jour où l'humanité ne croira plus, mais où elle saura." (Renan, L'avenir de la
science)
* "L'opinion a, en droit, toujours tort." (Bachelard, La formation de l'esprit scientifique)
* "Le commencement de toutes les sciences, c'est l'étonnement de ce que les choses sont ce qu'elles
sont" (Aristote, Métaphysique)
* "Science, d'où prévoyance ; prévoyance d'où action." (Comte, Cours de philosophie positive)
* "L'humanité ne se pose jamais que les problèmes qu'elle peut résoudre." (Marx)
"La chance ne favorise que les esprits préparés." (Pasteur)
* "Philosopher, c'est apprendre à mourir au sensible' (Platon, Phédon)
* "Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre" (Platon, phrase gravée sur le fronton de l'Académie)
* L'oisiveté est la mère de la philosophie" (Hobbes, Léviathan)
* "Se moquer de la philosophie c'est vraiment philosopher" (Pascal, Pensées)
* "La chouette de Minerve ne prend son envol qu'au crépuscule." (Hegel, Principes de la
philosophie du droit)
* "Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde : il s'agit maintenant de le
transformer." (Marx, Thèses sur Feuerbach)
* " La phénoménologie (...) c'est d'abord le désaveu de la science." (Merleau-Ponty,
Phénoménologie de la perception)
La société et les échanges
* "Il faudrait pour le bonheur des États que les philosophes fussent rois ou que les rois fussent
philosophes" (Platon, La République)
* "C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va
jusqu'à ce qu'il trouve des limites" (Montesquieu, De l'esprit des lois)
* "Il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir." (Montesquieu, De l'esprit
des lois)
* "Il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance
législative et de l'exécutrice" (Montesquieu, De l'esprit des lois)
"L'État est une communauté humaine qui dans les limites d'un territoire revendique avec succès
pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime" (Max Weber, Le savant et
le politique)
* "Commettre l'injustice est pire que la subir, et j'aimerai mieux quant à moi, la subir que la
commettre." (Platon, Gorgias)
* "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà" (Pascal, Pensées)
* "Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien" (Rousseau,
Du Contrat social)
* "Le bois dont l'homme est fait est si noueux qu'on ne peut y tailler des poutres bien droites."
(Kant, Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique)
* "De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins" (Marx, L'idéologie allemande)
La liberté
* "Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n'en dépendent pas." (Épictète)
* "Être libre, c'est vouloir que les choses arrivent, non comme il te plaît, mais comme elles
arrivent" (Épictète)
* "Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme" (Rousseau, Du Contrat social)
* "L'obéissance au seul appétit est esclavage et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est
liberté." (Rousseau, Du Contrat social)
* "Aie le courage de te servir de ton propre entendement !" (Kant, Qu'est-ce que les Lumières)
* "L'homme est condamné à être libre" (Sartre, L'existentialisme est un humanisme)
* "Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande." (Sartre, Situations, III)
"Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux" (La Boétie, Discours sur la servitude
volontaire)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres" (La Boétie, Discours sur la servitude
volontaire)
* "La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent" (Montesquieu, De l'esprit des lois)
* "Dans un État, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à
pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas
vouloir." (Montesquieu, De l'esprit des lois)
* "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de
le dire." ( Phrase attribuée à Voltaire)
"Entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit."
(Lacordaire, Conférences de Notre Dame)
"Qui cherche dans la liberté autre chose qu'elle-même est fait pour servir." (Tocqueville, L'Ancien
régime et la Révolution)
* "Il faut avoir le courage de rompre les chaînes du consentement, qui sont les vraies chaînes."
(Alain)
* "Tout peuple qui s'endort en liberté se réveillera en servitude." (Alain, Politique)
* "Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance il assure l'ordre, par
la résistance il assure la liberté." (Alain, Propos d'un Normand)
* "La liberté ne peut être limitée que par la liberté." (Rawls)
Le devoir et le bonheur
* "Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse." (Épicure, Lettre à Ménécée)
Dico Philo
CITATIONS SUR LA CONSCIENCE
“Conscience, conscience, instinct divin” disait Rousseau dans l’Emile. La conscience est un thème
philosophique moderne, puisque les grecs et les Anciens lui préférait plutôt le “noos” ou l’âme.
Elle est devenue une préoccupation centrale au XXème, que ce soit pour la nier ou la minorer (les
structuralistes ou les psychanalystes) ou bien pour en faire le coeur de la subjectivité (existentialistes). La
notion renvoie tant aux questions morales que métaphysiques.
Dans le cadre du bac philo, la conscience figure dans le chapitre “Le sujet”. A ne pas négliger, donc. Voici
quelques citations de philosophes sur cette importante notion :
Phrases à retenir sur la conscience :
Husserl : Toute conscience est conscience de quelque chose
Socrate : Connais-toi toi-même
Rabelais : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme
Rousseau : La conscience est la voix de l’âme, les passions sont la voix du corps
Freud : La conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions
Kant : Ce tribunal que l’homme sent en lui est la conscience
Hegel : La conscience générale de soi est l’affirmative connaissance de soi-même dans l’autre moi.
-“Des femmes peuvent très bien lier amitié avec un homme : mais pour la maintenir, il y faut peut-être le
concours d’une légère antipathie physique”
-“L’homme est une corde tendue entre l’animal et la Surhomme, une corde au-dessus d’une abîme”
– “La grandeur de l’homme, c’est qu’il est un pont et non une fin”
– “L’homme qui ne trouve pas les chemins de son propre idéal vit d’une vie plus frivole et plus impudente
que l’homme sans idéal”
– “Soyez reconnaissants ! — Le grand résultat que l’humanité a obtenu jusqu’à présent, c’est que nous
n’avons plus besoin de vivre dans la crainte continuelle des bêtes sauvages, des barbares, des dieux et de nos
rêves”
– “Deviens ce que tu es“
– “La vie est, à mes yeux, instinct de croissance, de durée, d’accumulation de force, de puissance : là où la
volonté de puissance fait défaut, il y a déclin”
– “Partout où j’ai trouvé du vivant, j’ai trouvé de la volonté de puissance ; et même dans la volonté de celui
qui obéit, j’ai trouvé la volonté d’être maître. Et la vie elle-même m’a confié ce secret : “Vois, m’a-t-elle dit,
je suis ce qui doit toujours se surmonter soi-même”
– “La vie est, à mes yeux, instinct de croissance, de durée, d’accumulation de force, de puissance : là où la
volonté de puissance fait défaut, il y a déclin”
– “Je vous le dis : il faut encore porter en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. Je
vous le dis : vous portez encore un chaos en vous”
– “Ce qui doit tomber, il ne faut pas le retenir. Il faut encore le pousser”
Citations de Nietzsche sur Dieu :
– “Dieu est mort”
– “Qu’y aurait-il donc à créer s’il y avait des dieux?”
– “Dieu a aussi son enfer: c’est son amour des hommes”
– “A vrai dire, la foi n’a pas encore réussi à déplacer de vraies montagnes, quoique cela ait été affirmé par je
ne sais plus qui; mais elle sait placer des montagnes où il n’y en a point”
Nietzsche, la foule et l’instinct grégaire :
– “Être profond et sembler profond. — Celui qui se sait profond s’efforce d’être clair ; celui qui voudrait
sembler profond à la foule s’efforce d’être obscur”
– “La maturité de l’homme : cela veut dire retrouver le sérieux que l’on avait au jeu, étant enfant”
– “Veux-tu avoir la vie facile ? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui”
– “Un animal grégaire, un être docile, maladif, médiocre, l’Européen d’aujourd’hui !”
Nietzsche et la Vérité :
– “Il y a dans le mensonge une innocence qui est un signe de bonne foi”
– “Nous avons l’art, afin de ne pas mourir de la vérité”
– “Ce n’est pas le doute qui rend fou: c’est la certitude”
Nietzsche et la Politique :
– “L’Etat, le plus froid des monstres froids”
Nietzsche, l’Art et l’esthétique :
– “La musique offre aux passions le moyen de jouir d’elle-même”
– “Sans la musique, la vie serait une erreur”
– “Ce n’est pas l’histoire, mais l’art qui exprime la vraie vie”
Auteurs français, Citations, Rousseau
CITATIONS ROUSSEAU
Quelques citations célèbres de Jean-Jacques Rousseau
S’il ne devait rester qu’une “Lumière”, Rousseau serait sans doute celle que l’on sauverait, tant sa
contribution politique (et morale dans une moindre mesure) est importante. Les Révolutionnaires,
de Danton à Robespierre, ont porté aux nues ses vues sur l’Etat, la démocratie, la liberté. Kant a dialogué
avec lui sur la paix et la guerre, son anthropologie a inspiré le structuralisme, son discours sur le langage a
marqué les linguistes modernes, sa controverse avec Voltaire est restée célèbre … Annonçant
le Romantisme comme célébrant le classicisme, Rousseau est à la croisée de la modernité en philosophie
politique, morale et philosophique, comme nul autre philosophe.
Quelques unes de ses pensées philosophiques et phrases importantes :
Rousseau et la liberté :
– “L’homme est né libre et partout il est dans les fers”
– “Il n’y a donc point de liberté sans Lois, ni où quelqu’un est au-dessus des Lois”
Rousseau, la société et la politique :
– “L’homme naît pur, c’est la société qui le corrompt”
– “S’il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement”
– “Le bien commun se montre partout avec évidence, et ne demande que du bon sens pour être aperçu”
– “Dans la puissance législative, le peuple ne peut être représenté”
– “La volonté ne se délègue pas”
Rousseau et le bonheur :
– “Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l’homme”
– “Si l’on pouvait prolonger le bonheur de l’amour dans le mariage, on aurait le paradis sur la terre”
– “A quoi bon chercher notre bonheur dans l’opinion d’autrui, si nous pouvons le trouver en nous-mêmes ?”
Rousseau et l’amour :
– “A moins qu’une belle femme ne soit un ange, son mari est le plus malheureux des hommes”
Rousseau et l’amour-propre :
– Il ne faut pas confondre l’amour-propre et l’amour de soi-même . L’amour de soi-même est un sentiment
naturel qui porte tout animal à veiller à sa propre conservation et qui, dirigé dans l’homme par la raison et
modifié par la pitié, produit l’humanité et la vertu. L’amour-propre n’est qu’un sentiment relatif, factice, et
né dans la société, qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre”
Rousseau et la conscience :
– “Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et
borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu”
– “La conscience est la voix de l’âme, les passions sont la voix du corps”
Rousseau et la propriété :
– “Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire « Ceci est à moi », et trouva des gens assez
simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile”
– “Aliéner, c’est donner ou vendre”
Le premier article de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que l’homme est libre par
nature. Ce serait là notre droit le plus fondamental. Cependant, on peut se demander si en vivant dans une
société gouvernée par un État, l’homme ne perd pas certaines de ses libertés fondamentales, qu’il cède à
l’État au profit d’autres bienfaits comme la sécurité ou la tranquillité. D’où la question : l’État est-il l’ennemi
de la liberté ?
L’État est une notion politique, c’est l’institution qui rassemble les pouvoirs, l’instance qui gouverne la
société. L’ennemi c’est celui qui est hostile, l’adversaire. La liberté vient du latin « libertas » et désigne la
condition d’homme libre par rapport à celle d’esclave. Être libre ce serait donc agir conformément à sa
volonté.
En théorie, l’État est créé pour permettre aux hommes de vivre tous ensemble, et doit donc les protéger,
assurer leur sécurité. Cela inclut donc la protection de nos libertés individuelles. Très clairement, les États
totalitaires ou injustes, ceux qui ne visent pas le bien de leurs citoyens sont des ennemis de la liberté, qui est
un danger pour eux. Mais pour les États qui ont à cœur la sécurité de leurs citoyens, la question est plus
compliquée : en effet en pratique pour protéger ses citoyens l’État réduit leurs libertés. On peut se demander
si les notions d’État et de liberté ne s’excluent pas complètement. Nous nous concentrerons ici sur les États
qui ont pour fin le bien des hommes.
Nous verrons tout d’abord comment l’État est créé pour protéger les hommes, et leur liberté, puis comment
en essayant d’arriver à sa fin il finit par faire disparaître la liberté, et enfin comment en nous protégeant
l’État crée la liberté civile.
Hobbes pense un état de nature fictif dans lequel il imagine que les êtres humains seront dangereux et
violents les uns envers les autres ; c’est ce qu’il résume en empruntant ce vers du poète Plaute « l’homme est
un loup pour l’homme ». Sans État civil l’homme est misérable, condamné à toujours être sur ses gardes. De
plus, il laisse libre cours à toutes ses pulsions agressives et destructrices, l’état de nature est un état de guerre
perpétuelle. L’État civil apparaît ainsi comme la condition de la paix, de la vie ensemble sans violence donc
de la sécurité pour l’homme. L’état est une construction artificielle des hommes : ils acceptent
volontairement de se soumettre au pouvoir. Mais c’est donc que ce pouvoir peut leur apporter un plus grand
bien en échange. L’État garantit la sécurité et la justice, comme compensation de la diminution de la liberté.
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur c’est la liberté qui
opprime et la loi qui affranchit ». Cette phrase d’Henri Lacordaire montre bien le paradoxe entre l’État et la
liberté, la contradiction entre la fin de l’État qui est la sécurité et la liberté. La liberté dans le sens de faire
tout ce que l’on veut ne protège pas, c’est pour cela que l’État réduit la liberté, pour mieux protéger. La fin
d’un État est de protéger ; or, pour faire ceci, il s’oppose complètement à la liberté de faire tout ce que nous
désirons.
C. Licence & liberté : une distinction conceptuelle entre vivre dans la peur & être libre paisiblement
Mais cette liberté de donner libre cours à tous nos désirs porte un nom particulier : c’est la licence du latin «
licentia » qui signifie permission, c’est la liberté excessive, sans limites et sans règle. C’est la liberté qui
permet au fort de commander sans jamais obéir et donc alors qu’elle prétend ne suivre aucune règle, aucune
obligation, paradoxalement suit une loi : celle du plus fort. L’État se fait l’ennemi de la licence pour le bien
de tous. En effet la licence finit par être s’autodétruire : c’est l’exemple du tyran qui n’est jamais heureux,
jamais en paix, toujours occupé à tuer plus de gens, à semer plus de terreur, car on ne peut rester le plus fort
bien longtemps.
Donc l’État s’oppose à la licence et à la liberté naturelle afin de protéger ses citoyens, mais a priori il n’est
pas l’ennemi de la liberté.
II. Paradoxe : pour arriver à sa fin, qui est de protéger les citoyens, le moyen de l’état est-il de faire
disparaître la liberté ?
Mais à partir du moment où on se soumet à l’autorité d’un État, où l’on accepte, ne serait-ce qu’un peu, de
réduire sa liberté est-on encore libre ? Peut-on vraiment être un peu libre ou très libre ? Cela pose la question
de savoir si la liberté comme notion tout entière peut être divisée, et pour les anarchistes la réponse est non :
« la liberté est indivisible » écrit Bakounine. Dans ce cas-là aucune liberté ne peut m’être retirée sans que
j’en souffre. C’est néanmoins, une vision peut-être un peu trop binaire de la liberté, et idéalisée : nous ne
regrettons pas que nos voisins ne soient pas libres de s’introduire chez nous. Toutes les libertés ne sont pas
désirables. Elle pose cependant une autre question : qu’elle est la limite entre un citoyen avec une liberté
réduite, mais protégée, et un citoyen sans liberté et totalement pris en charge par son État ?
Dans le cas d’un État injuste qui ne vise pas le bien des citoyens très clairement l’État se fait l’ennemi de la
liberté sous toutes ses formes pour sa propre sécurité, mais dans le cas d’un État qui agit dans l’intérêt des
citoyens ? À vouloir absolument protéger ses citoyens, un État risque de finir dans l’absolutisme à l’instar du
Big Brother du roman 1984 de George Orwell. Les citoyens sont entretenus : l’État fait ce qui est le mieux
pour eux, par exemple il leur fait faire du sport chaque matin afin de maintenir leur forme. Cela reste une
contrainte aliénante, même si elle est dans leur intérêt. Ou prenons l’exemple de Habib Bourguiba, qui
paradoxalement est un « bon tyran » c’était un dictateur, mais il a modernisé son pays, amélioré l’éducation
et les droits des femmes, tout en interdisant tous les autres politiques, en créant un culte de la personnalité
autour de sa personne et en entretenant des milices armées. Dans ces deux cas, l’État se fait ennemi de la
liberté, ce qui n’est pas acceptable même si c’est pour le bien des citoyens. L’État, prend un rôle trop
paternaliste et opprime les citoyens, les infantilise complètement et les étouffe. La liberté s’accompagne de
responsabilités, et nous devrions être libres de nous occuper de nous-mêmes, même si cela signifie que nous
ne ferons jamais de sport ou ne lirons jamais : cela relève de notre propre responsabilité. Les campagnes qui
encouragent à faire du sport nous sensibilisent, mais ne nous contraignent pas.
Un État ne peut pas protéger ses citoyens sans leur laisser de liberté, c’est une des conditions de leur bien-
être.
Donc un État qui protège trop ses citoyens paradoxalement finit par les opprimer. La liberté est une
condition absolue au fonctionnement d’un État juste. L’État ne peut donc pas être l’ennemi de la liberté, il
doit s’appliquer à la sauvegarder.
A. La liberté est plus qu’un droit, c’est une création à part entière de l’état
Lorsque Lacordière dit « la liberté qui opprime » on peut imaginer qu’il parle de la licence qui comme nous
l’avons vu n’est pas souhaitable, mais ensuite il dit « la loi qui affranchit ». Le terme affranchir est
intéressant : on affranchissait un esclave cela voulait dire qu’on lui rendait sa liberté. L’État ne fait pas
qu’interdire la licence et garantir certaines libertés individuelles ; il en crée une autre, la liberté civile. Grâce
aux lois nous accédons à cette nouvelle forme de liberté, qui elle dépend totalement de l’État et ne peut
exister sans lui. « En un mot, la liberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt avec elle, je ne sais
rien de plus certain » écrivait Rousseau dans Lettres écrites de la montagne. Il n’est plus question de
défendre la liberté, ou de la réduire, mais de la créer.
Ce n’est plus une liberté de l’indépendance, mais de l’autonomie : nous n’obéissons qu’à nous-mêmes grâce
aux lois, du grec autonomos, autos propres et nomos lois. Pour Kant, la véritable liberté consiste à agir selon
les lois morales universelles : être libre, c’est être autonome, c’est donc agir conformément aux lois morales
que notre raison a conçues. Par extension on peut imaginer qu’un peuple libre, le peuple autonome c’est
celui qui crée lui-même les lois auxquelles il se soumet, et non pas aux lois naturelles, aux lois du plus fort,
qui elles seraient une hétéronomie, une autre — du grec hétéros — loi — de nomos —.
À la fois, l’État est une institution, donc, sans préférence et pas corruptible, à la fois cette institution est créée
par des hommes qui eux sont faillibles. C’est pour cela, que le citoyen doit s’investir dans des institutions
pour qu’elles le représentent le plus fidèlement possible et ainsi éviter la corruption de l’État, participer à la
création de lois le plus juste possible et empêcher l’État de ne défendre qu’une partie de la société. L’homme
est à la fois le citoyen et le créateur d’un État. La liberté civile inclut des droits et amène des devoirs et des
responsabilités pour le maintien de ces droits. Il n’y a pas de meilleur défenseur de sa liberté que le citoyen
lui-même.
Conclusion
Donc l’État n’est, non pas l’ennemi de la liberté, mais le créateur de la liberté civile, la seule qui nous
permette de vivre ensemble. Pour cela, il doit s’opposer à la licence, et trouver un équilibre entre la sécurité
et la liberté des citoyens. Ces derniers, pour être libres, se doivent d’être le garde-fou de l’État. Nos
définitions ont évolué : la liberté n’est pas la capacité de laisser libre cours à tous nos désirs, mais notre
capacité à nous gouverner nous-mêmes de manière juste dans un état paisible, de plus elle s’accompagne de
responsabilités et n’est pas innée. Quant à l’État, c’est l’institution artificielle que les hommes créent et où ils
déposent leurs pouvoirs afin de pouvoir vivre librement. Cette institution leur permet d’effacer leurs défauts
naturels, à condition qu’ils s’investissent dedans afin qu’elle les représente réellement.
L'Etat est-il l'ennemi de l'individu ?
Description du corrigé: Cette dissertation est faite de la main d'un élève, de bonne qualité et a obtenu 12,5/20
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme.
Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. » L'article deux de la
Déclaration universelle des droits de l'homme assigne ainsi à l'État comme association politique un rôle plus
fondamental que celui de la préservation de la vie et de la sécurité. Il s'agit alors de conserver (protéger et
fournir les conditions propices à leur développement) les droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Par
droits naturels, il faut entendre les droits qui nous sont essentiels, ceux qui nous appartiennent naturellement,
du seul fait que nous participons du genre humain sans distinction de culture, de pays ou de religion. Ces
droits sont imprescriptibles, ce qui signifie qu'ils sont absolus et non conditionnels : on ne saurait
légitimement les contester ou les refuser, les rendre hypothétiques ou propres à une catégorie seulement.
L'article de la déclaration les identifie ainsi : liberté, sûreté, propriété et résistance à l'oppression. Tous les
hommes sont libres et doivent pouvoir jouir du droit à penser par eux-mêmes, il faut que l'État les protège;
ils doivent pouvoir conserver leurs biens sans craindre la spoliation arbitraire et, enfin, ils ne peuvent être
empêchés de lutter contre tout ce qui menace ces trois exigences fondamentales. Les droits de l'homme
instituent alors une norme politique, un modèle idéal conforme à l'essence de l'homme. En outre, l'État
désigne la société en tant qu'elle possède des organes politiques administratifs et juridiques autonomes, et,
qu'elle est conçue comme une personne morale vis-à-vis des autres sociétés. L'Etat doit être distingué de la
patrie, qui désigne le pays des ancêtres et de la communauté nationale. Il doit être également distingué de la
nation, qui est une notion spirituelle: c'est l'unité spirituelle d'une communauté, fondée sur des mœurs et une
histoire communes. L'État est l'incarnation d'une volonté générale placée au-dessus de toutes les volontés
particulières,. il vise l'intérêt général. C'est pourquoi le conflit principal oppose l'individu à l'État. L'individu
a tendance à considérer que l'État est une administration à son service. L'État, de son côté, vise l'universalité
et exige des sacrifices pour l'individu. Ainsi, la citoyenneté, l'appartenance de l'individu à l'État serait une
limitation de sa liberté et aussi une limitation de toute sa personne, puisque l'Etat oblige l'individu à prendre
en compte l'existence des autres et de la collectivité tout entière. Par exemple, le fait de devoir obéir aux lois
ne se pense que par rapport à la bonne marche et à la paix de l'espace social. Dès lors l'individu, s'il veut
vraiment se réaliser, devrait échapper à cette logique citoyenne et politique, en préférant, par exemple, sa vie
privée à sa vie sociale, chacun oeuvrant alors pour son bonheur particulier, loin des préoccupations
politiques. Pourtant si l'État limite ma liberté individuelle, il la garantit et la fait coexister avec la liberté des
autres, ce qui est un signe de raison et de sagesse. De plus la citoyenneté me permet de prendre une part
active dans la vie de la cité et m'invite donc à davantage de responsabilité. De même la dimension privée de
mon existence ne peut être garantie que par l'existence d'un État fort et solide. De ces considérations émerge
la trame de réflexion suivante :
Dans quelle mesure y a-t-il antinomie entre l’État et la liberté de l’homme ?
L’étude portera dans un premier temps sur l’incompatibilité entre le cadre étatique et la liberté individuelle.
D’un autre côté, nous évoquerons un État en tant que garant des libertés individuelles et collectives pour
enfin expliquer les limites de l’absence d’une part et de la présence d’autre part de l’État.
En premier lieu, en instituant la citoyenneté, l'État semble accéder à l'universel. Hegel écrit en ce sens qu'il
est « la réalité de l'idée morale », la rationalité accomplie, réalisant la morale et le droit qui, au niveau
individuel, ne sont que des abstractions. Et le citoyen peut prétendre être l'homme véritablement humain,
élevé au sens du bien public, plus raisonnable que l'individu particulier. Mais ce discours n'est-il pas une
illusion? La réalité de l'État n'est-elle pas essentiellement répressive?
Telle fut la position d'un anti-étatisme radical représenté surtout, au XIXème siècle, par l'anarchisme dont le
projet est de détruire l'État en tant que tel (« ni Dieu, ni maître ») et par le marxisme, qui voit dans l'État non
le garant de l'intérêt général, mais des institutions et des appareils au service des intérêts particuliers de la
classe dominante. L'anarchisme et le marxisme semblent donc se rejoindre dans leur critique de l'État et la
société sans classe qu'ils souhaitent tous deux est aussi une société sans État. Il y a pourtant entre eux des
différences importantes. La première est que Marx rattache l'analyse de l'État à l'évolution de l'histoire.
Moyen pour assurer politiquement la domination de la classe économiquement possédante, l'État a une
fonction et une nécessité que ne lui reconnaît pas l'anarchisme. D'ailleurs, dans la révolution prolétarienne, le
marxisme voit moins la suppression de l'État comme tel que le remplacement de l'État bourgeois par un État
prolétarien qui est censé s'éteindre progressivement. La seconde différence est que si marxisme et
anarchisme sont tous deux des critiques radicales de l'État, cette critique n'obéit pas aux mêmes raisons.
L'anti-étatisme de l'anarchisme se fonde sur un individualisme foncier. C'est parce qu'il est par nature contre
l'individu que l'État est un mal en soi: il est un universel dévorant. Marx lui reproche au contraire d'être un
universel fictif qui prétend réaliser l'homme abstraitement dans le citoyen, au lieu de le réaliser
effectivement dans la société.
En outre, l’existence de l'État lorsque celui est répressif ou totalitaire revient à une limitation des libertés
individuelles. « Totalitarisme » désigne en premier lieu la théorie de « l'État total » développée par le
fascisme mussolinien d'abord, hitlérien ensuite, selon laquelle l'État est un absolu devant lequel les individus
ne sont que des « relatifs ». L'État devient alors l'objet d'un véritable culte. Pris en ce sens, « totalitarisme»
ne s'applique en toute rigueur qu'aux doctrines fascistes de l'État et à leurs réalisations politiques en Italie et
en Allemagne. Par extension, des philosophes et sociologues comme Hannah Arendt ou Raymond Aron ont
repris la catégorie de « totalitarisme » pour penser de façon critique les invariants de certains régimes
antidémocratiques contemporains : nazisme, mais aussi stalinisme, maoïsme de la Révolution culturelle...
Les constantes relevées de tout État totalitaire sont alors : la mystique du chef, l'exercice d'un monopole
idéologique étendu dans le domaine privé (encadrement de la jeunesse, contrôle des relations familiales,
professionnelles...), la militarisation de la vie politique, l'absence de séparation entre l'État et la société
civile, la mise en place d'un appareil de terreur visant à la domination totale des individus. Dans 1984,
George Orwell rassemble toutes ses caractéristiques pour dénoncer l’omnipotence de l'État : la liberté
d'expression en tant que telle n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et
d’immenses affiches trônent dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde ». Ainsi, l’État et
la liberté de l’individu sont incompatibles lorsque celui-ci est répressif, totalitaire et n’a que pour seul
objectif de prendre le contrôle totale de la population qu’il gouverne.
En second lieu, l’absence d’État est sans doute bien plus dommageable encore, puisqu’elle rend impossible
l’existence et l’application de la loi, la protection de l’intérêt général et, plus simplement, la vie en
communauté. Dès lors, comment résoudre cette tension entre la nécessité de l’État et les dérives qu’il peut
produire ?
« Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont
dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun » disait Hobbes
dans Le Léviathan. Imaginons un instant la vie sociale sans l'existence de l' État. Qui aurait alors le pouvoir
d'organiser la cité si tant est qu'elle soit concevable sans lui ? Comment les lois pourraient-elles être
protégées ? Quelle instance aurait la légitimité de régler les différends entre les hommes ? Sans un « pouvoir
commun », tout porte à croire que la force se substituerait au droit et qu'il n'y aurait tout simplement plus de
société possible. Avec cette citation, Hobbes nous aide à prendre conscience de la nécessité de l'État. Tant
que l'État n'est pas fondé (c'est ici ce qu'il appelle « le pouvoir commun »), les hommes ne peuvent pas vivre
ensemble. Leur condition est alors la guerre, une guerre permanente, brutale et indépassable dans la nature,
qui rend leur existence misérable et courte. Le salut se trouve dans l'institution de la loi, laquelle passe par
une sortie de l'état de nature et l'abandon par l’homme de son pouvoir et de sa liberté de faire tout ce qu'il
veut (liberté infiniment restreinte puisque proportionnelle à la force dont on est capable et limitée par la
force de l’autre). Le résultat de ce passage est la création de l' État et la conquête de la sécurité, puisque
autrui ne représente plus un danger immédiat et n’a plus de pouvoir sur moi.
De surcroît, Rousseau disait « (…) chacun s'unissant à tous n'obéit pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre
qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution ». L'État doit être
l'émanation concrète de l'union des hommes qui deviennent à travers lui des citoyens, et pas seulement des
sujets. Néanmoins, l'association politique est vue comme un « problème », parce qu'elle ne va pas de soi
sous sa forme la plus égalitaire et que les hommes n'ont pas d'emblée les moyens d'instaurer le système le
plus juste qui soit. C'est aussi un problème parce que le siècle de Rousseau ne le résout pas : les inégalités
sociales sont flagrantes (« L'homme est né libre et partout il est dans les fers » écrit-il). Il faut donc réaliser
ce que l'histoire n'a jusqu'alors jamais permis de constituer : un État dans lequel l'union aux autres ne soit pas
la condition de notre aliénation, ou bien le règne de l'injustice dans lequel il n'y a que les puissants qui
trouvent leur place. Pour cela, il faut plus qu'un consensus, il faut un contrat. Le consensus n'est qu'une
apparence d'accord, il en est l'expression négative en tant que solution de compromis. On tente alors
d'harmoniser des intérêts divergents en les conjuguant par défaut. Le contrat social au contraire pose une
finalité objective ayant une valeur universelle et il ne peut reposer sur la simple addition des intérêts
particuliers qui par définition ne s'accordent pas entre eux autrement que momentanément ou faute de mieux.
Dans la perspective du contrat, c'est l'intérêt général qui est érigé en principe de l'association et ce n'est qu'à
cette condition que tout le monde « s'y retrouve », comme on pourrait le dire de manière triviale. Une
contradiction apparente est alors levée : en obéissant à l' État qui respecte le contrat, je n'obéis qu'à moi
puisque je suis un contractant. A ce titre, l' État m'oblige et ne me contraint pas, sauf quand je ne respecte
plus la loi que j’ai moi-même décidée en commun avec les autres : « On me forcera à être libre » - dit
Rousseau. Je suis obligé de respecter ses lois parce qu'elles me protègent autant que tout autre et parce
qu'elles n'ont ni préférences ni désirs. L'obligation repose aussi sur un rapport bilatéral : je dois quelque
chose à la loi, mais la loi me doit aussi quelque chose et nul ne saurait légitimement se placer au-dessus
d'elle. A contrario, ce qui relève d'une contrainte ne repose que sur la force, l'arbitraire et l'intérêt particulier.
On comprend alors que le contrat social permet de penser sans contradiction le fait qu'on puisse obéir tout en
étant libre et tout en obéissant finalement à nul autre que soi-même.
Néanmoins, le point de vue de Hobbes, par exemple, peut être mal compris car la distinction entre l'origine
et le fondement n'est pas assez marquée, tout en légitimant un pouvoir politique autoritaire et absolutiste. Si
l'on peut admettre que la quête de la sécurité et la conservation de la vie constitue une origine vraisemblable
à la création d'une institution comme l'État, dont les premières formes sont évidemment archaïques et
simples, il est dangereux d'en conclure que c'est là aussi son fondement, autrement dit, son principe. L'État
n'a pas pour seule mission de nous assurer la sécurité, il doit aussi nous permettre de faire de nous des êtres
libres. Qu'avons-nous à gagner si nous quittons les dangers de la nature pour les échanger avec ceux d'un
État susceptible de se transformer en pouvoir absolu ?
D’un autre côté, on peut reprocher aux personnes prônant l'anti-étatisme en général de ne pas faire de
différence entre les États. Certes, comme le dit Montesquieu, tout pouvoir tend à abuser du pouvoir.
Comment résoudre le problème que pose ce constat ? Deux solutions sont possibles. L'anti-étatisme est la
première d'entre elles : voir dans la disparition de l'État une condition nécessaire de l'émancipation des
hommes. La seconde solution résulte en revanche d'une critique de l'État... par lui-même : seule une forme
déterminée d'État pourra lever le risque despotique que tout État porte en lui. Il suffit pour cela que l'État
sache imposer des limites à son pouvoir. C'est le propre des démocraties modernes d'avoir essayé de définir
de telles limites. En déclarant les droits de l'homme, l'État révolutionnaire français de 1789, et avant lui déjà
le jeune État américain en 1776, ont accompli un geste dont la signification philosophique est importante:
pour la première fois, des États ont reconnu qu'il existait des droits naturels de l'homme antérieurs et
supérieurs à toute autorité politique et que le but principal de l'État est de les préserver. Marx objectait aux
droits de l'homme de n'être que des droits « abstraits » laissant jouer les inégalités sociales. Mais l'erreur de
l'anti-étatisme est sans doute de ne pas avoir bien perçu l'originalité des États démocratiques. Le fait qu'on y
trouve des polices et des prisons ne signifie pas qu'ils sont de même nature que les dictatures. Quelles que
soient les critiques qu'on peut faire à la citoyenneté, ne vaut-il pas mieux vivre dans un État où ses droits
sont reconnus ?
Pour conclure, l’État, et plus particulièrement l’État démocratique, est le défenseur de la liberté de
l’individu. Il n’y a donc pas en général antinomie entre le cadre étatique et l’épanouissement de l’individu
dans un environnement de liberté si l’on distingue État démocratique et État totalitaire. De surcroît, il n’est
même pas nécessaire de se placer sur le terrain de la philosophie politique pour se poser la question de savoir
si oui ou non l’Etat doit être maintenu pour permettre cet épanouissement. La transformation de la société
postmoderne fait déjà éclater les contradictions de fait de l’existence de l’Etat. Le retour du nationalisme sur
la scène des conflits internationaux nous montre à quel point les enjeux du pouvoir enveloppe aussi une crise
d’identité culturelle. La nation est un mythe, mais qui, comme tous les mythes, a un sens capable de
mobiliser les volontés individuelles. L’Etat moderne est en crise et son existence a cessé d’aller de soi, de
valoir pour un idéal. Il est étouffé sous son propre poids, il est confronté à des exigences contradictoires.
Quelque soit le régime sous lequel il est placé, de toute manière l’Etat aura sa rigidité. Quelque soit le
régime politique qui le gouverne, l’Etat est aujourd’hui confronté au défit de la globalisation de l’économie
et de l’information, confronté à une volonté locale de gestion, contre la hiérarchie qu’il impose d’en haut.
Ces contradictions cependant n’éliminent pas le sens de l’action politique dont l’envergure devient
aujourd’hui mondiale, à la mesure de la responsabilité que tout homme a devant l’humanité, à la mesure de
la responsabilité que tout homme a devant la vie.
Le bonheur est-il l'affaire de l'Etat ?
"Le bonheur est une idée neuve en Europe" déclarait Saint-Just, constatant la revendication croissante des
citoyens désirant que l'Etat développe les conditions nécessaires au bien-vivre. Naissait alors une idée
nouvelle : le bonheur est l'affaire de l'état. Lorsque nous nous rebellons contre les décisions étatiques, c'est
souvent car ces dernières vont à l'encontre de notre bien-être. Cependant, nous ne nous représentons pas le
bonheur de la même manière : pour certains, être heureux c'est être en bonne santé ; pour d'autre la richesse
est avant tout. Si nous nous accordons pour dire que le bonheur est bien la fin ultime de toutes nos actions,
nous divergeons quant à la conception de son contenu. En ce sens, n'est-ce pas plutôt une affaire privée ?
Bien que le malade place son bonheur ds la santé, beaucoup sont malheureux tout en étant en bonne santé :
les diverses conceptions particulières que nous construisons en fonction de notre situation personnelle ne
représentent pas le bonheur en tant que tel mais des satisfactions diverses qui varient selon l'âge de la vie et
d'une personne à une autre.
Le bonheur est ce que tout homme recherche, chaque activité est subordonnée à cette fin ultime. D'après
Aristote l'homme ne peut l'atteindre qu'à condition de réaliser son essence.
D'après Aristote l'homme est "par nature un animal politique", par essence c'est un être qui vit dans une
société politiquement organisée.
Si le bonheur consiste pour l'être humain à réaliser pleinement son humanité, l'Etat est bien ce grâce à quoi
l'homme peut trouver le bonheur. Le bonheur est l'affaire de l'Etat qui assure que chacun en participant à la
vie de la cité, réalise son humanité et accède au bonheur.
L'Etat est l'autorité souveraine qui s'exerce sur une population et un territoire déterminé. Si l'homme accepte
de se soumettre à ses lois, c'est qu'il doit bien y trouver un avantage. Or est avantageux ce qui ne nuit pas, le
bonheur serait donc l'affaire de l'Etat.
Mais n'est-il pas institué pour d'autres raisons que pour unique fin le bonheur ?
Vu que tout homme n'est pas heureux, on peut pense que l'Etat ne remplit pas son rôle. Il faut distinguer bien
public fin de l'Etat et bien privée, fin de l'individu en quoi il place son bonheur.
Bonheur peut être définit comme la "satisfaction de toutes nos inclinations tant en multiplicité qu'en intensité
". Or les désirs varient et peuvent se contredire.
La loi s'applique à tous alors que le bonheur est une affaire privée.
Si une loi existe c'est que nous n'agissons pas comme elle le prescrit. Elle oblige et restreint la liberté.
Hobbes, état de nature "guerre de tous contre tous" : si nous nous soumettons à l'Etat, c'est en vue de la
sécurité qu'il garantit.
Si Etat menait au bonheur, il n'aurait pas besoin d'obliger car bonheur étant ce que tous recherchent. Mais
contre quoi nous rebellons-nous lorque nous remettons en cause la légitimité d'une loi, si ce n'est contre le
fait qu'elle va à l'encontre de notre bonheur ?
Etat qui prétendrait veiller au bonheur des citoyens serait totalitaire "état qui veut régenter tous les domaines
de la vie"
On ne peut rendre quelqu'un heureux en lui imposant notre propre vision du bonheur, l'Etat ne peut décider à
notre place du nombre d'enfants que l'on voudrait...
A l'état de nature, libertés s'annulent les unes des autres, le droit seul peut fonder la liberté.
Ainsi, par les lois l'Etat nous garantit la liberté de chacun.
La premier étant de pouvoir rechercher le bonheur par nous-mêmes.
Contrat entre contrat social 'garantie liberté' et Etat qui chercherait bonheur à notre place 'infantilise et nie
liberté de placer le bonheur là ou nous le souhaitons'
Il doit de veiller à la possibilité de rechercher le bonheur en respectant les conditions d'accès au bonheur.
Nous devons exiger un droit à des conditions de vie qui respectent notre liberté et notre poursuite du
bonheur.
"Prions l'autorité de rester ds ses limites; qu'elle se borne à être juste, nous nous chargerons d'être heureux"
Conclusion
L'homme ne trouve pas nécessairement ce qui serait susceptible de faire son bonheur dans l'Etat. Il a pour
rôle premier de garantir la liberté du citoyen en ne lui imposant pas sa propre conception du bonheur.
Il doit veiller au respect de la liberté et des conditions minimales de bien-être de chacun, celles-ci étant, pour
une part des conditions nécessaires au bonheur.
L’ Homme a toujours aspiré à un rêve, un idéal : le bonheur. Derrière ce concept, une question se pose
alors : l’espèce humaine doit-elle s’illusionner pour pouvoir espérer accéder au bonheur? Dans un premier
temps, nous allons voir que le bonheur laisse supposer être une idéologie inaccessible et dans un second
temps que le bonheur s’avère être momentanément présent grâce à l’illusion.
Tout d’abord, il s’avère nécessaire de comprendre la parfaite distinction entre bonheur et satisfaction. Le
bonheur serait une vie parfaitement comblée et la notion même du désir serait absente. Alors que la
satisfaction résulte de la volonté et du pouvoir de l’individu afin de parvenir à satisfaire ses désirs.
En effet, pour vouloir satisfaire nos désirs, il faut en éprouver le besoin ou bien l’envie. Cependant, dans le
cas du bonheur, la question ne se pose même pas puisque la situation nous plonge dans un monde où le désir
serait absent car l’espèce humaine serait comblée.
Mais on doit alors se détacher de l’idéal pour parvenir au réel. Effectivement, le bonheur est inaccessible. Et
cette recherche n’aboutit qu’à un échec inéluctable malgré un investissement du sujet. Nous allons voir
comment, en prenant un exemple très simple. Imaginons qu’un individu anda désire acquérir le dictionnaire
de la philosophie de A à Z pour Noël. Jubilation intense dès lors qu’il a en sa possession ce qu’il a attendu
impatiemment. Or après l’obtention de cet objet, un autre désir survient. L’être humain est ainsi constitué. Il
désire s’approprier quelque chose et finalement dès qu’il l’a, l’euphorie émanant du désir s’estompe et en
survient un autre. L’homme ne sera jamais comblé quoi qu’il fasse. Le bonheur n’existe pas. Le bonheur est
une recherche de l’impossible.
De ce fait, on semble être dans une aporie, un obstacle à la pensée, une impasse mentale puisque le bonheur
n’est pas concevable sans illusion. Et même la psychanalyse confirme cette théorie puisqu’il n’y a pas de
perspective à ce que nous soyons comblés.
D’autres démentiront cette hypothèse en affirmant qu’il a existé du moins dans le passé comme Pascal
l’exprime explicitement dans son livre Pensées où l’idée d’un bonheur antérieur est soulevé. Notamment
dans l’Ancien testament de la Bible, où le paradis est un Eden perdu, auquel l’homme n’accèdera plus
jamais. Si la réponse de la religion ne nous plaît pas, on peut convenir de celle de la vie utérine s’avérant
plus réelle. Enfin, d’autres penseront que le bonheur réside dans le futur, sous une forme de vie mais surtout
pas comme l’écrit Pascal, dans le présent qui ne nous comble jamais.
Synthèse
Le bonheur sans illusion est inconcevable, car la recherche elle-même de celui-ci résulte de l’impossibilité et
donc à un échec, car la raison principale est que l’homme ne sera jamais comblé. Effectivement, des
substituts matériels ou un sentiment tel que l’amour peuvent intervenir afin d’avoir une vie heureuse.
Cependant, l’homme fonde ses espoirs d’une vie comblée sur un idéal partiellement accessible, car s’il en a
la conception cela signifie qu’il en a l’idée. Mais il faut alors se résoudre à une évidence : l’homme n’est pas
fait pour le bonheur. Où qu’il soit, avec qui il soit, quel qu’il en soit, il ne sera jamais complètement comblé
à cause de ses désirs, de ses passions.
Description du corrigé: C'est un corrigé entièrement rédigé où il manque juste l'introduction. Note obtenue :
18.
La conscience est une notion propre à l’homme. En effet, la conscience permet de se rendre compte de tout ,
de nous de ce qui nous entourent permettant ainsi de mieux comprendre et de mieux se comprendre , de se
définir, cette capacité est inhérente à l’espèce humaine ,c’est dans cette optique que Hegel a écrit « ce qui
élève l’homme par rapport à l’animal, c’est qu’il a conscience d’être un animal. Du fait qu’il sait qu’il est un
animal, il cesse de l’être ». Ici , on comprend bien le désir de l’auteur de restreindre la possibilité de
l’existence d’une conscience uniquement chez l’homme, puisque selon lui , la conscience est la différence
fondamentale entre l’homme et l’animal, on peut donc donner une définition privative de l’homme, c’est-à-
dire que tout ce qui n’a pas de conscience n’est pas homme. Il est donc normal de penser que définir
l’homme comme un « être doué d’une conscience » suffit à le caractériser. En outre, Descartes fut le premier
à démontrer que l’homme était pourvu d’une conscience grâce au raisonnement basé sur le doute et son
fameux « Cogito ergo sum », impliquant que l’homme pouvait faire des choix, disposait d’un libre arbitre
alors q’un animal ne ferait qu’obéir à son instinct, par exemple, l’instinct de survie atteste du fait qu’il fait
tout pour continuer à rester en vie, les réactions de l’animal sont donc primaires et dictées par l’instinct
sauvage alors qu’un homme peut toujours se servir de son libre arbitre , notamment lors qu’il se suicide il
n’obéit en aucun cas à l’instinct de survie. Cela atteste que l’homme est bien l’unique détenteur d’une
conscience permettant ainsi de le définir
De plus d’après certaines théories évolutionnistes, notamment celle de Darwin, on peut considérer que
l’homme est un être évolué, supérieur aux autres animaux. On constate une convergence de point de vue de
plusieurs philosophes à ce sujet : Nietzsche rejoint Platon en pensant que « la conscience est la dernière et la
plus aboutie des évolutions de la vie organique » alors que Platon dans un même temps a défini trois niveaux
de conscience appartenant à la vie organique :la conscience végétative(touchant tous les êtres vivants) la
conscience sensitive qui ne concerne que les animaux et la conscience rationnelle qui dans sa définition
rejoint la conscience de Nietzsche .Cela démontre bien que l’homme est doué d’une conscience unique par
rapport aux autres espèces vivantes, permettant ainsi de le définir pleinement. Ainsi, si l’on excepte
l’existence d’une conscience, qu’est-ce qui nous différencie des animaux ? Nous devons boire, manger,
dormir, d’après la philosophie épicurienne, nous devons uniquement nous plier à ces quatre règles pour
vivre, or cela n’est-il pas nous ramener au rang d’animal alors que la différence essentielle vu précédemment
résidait dans la conscience ? Nous en revenons au fait que l’Homme à besoin de sa conscience pour être un
Homme, que l’homme est un être de conscience. Cette définition est déjà assez complète, puisqu’on peut
définir plusieurs niveaux de conscience, permettant de comprendre les différentes perceptions du monde et
de lui-même que l’homme peut discerner.
La première forme de conscience qu’on peut décrire est la conscience spontanée, ou conscience perceptive.
C’est le plus bas degré de conscience. C’est grâce à elle que le sujet est capable de synthétiser les sensations
qu’il a de la réalité et instaure ainsi le rapport au monde du sujet. En effet, nos organes sensoriels nous
permettent uniquement d’avoir des perceptions successives de ce qui nous entoure, alors que la conscience
permet de créer des liens entre elles et donc de permettre au sujet de se situer par rapport au monde extérieur,
d’y trouver sa place. La conscience implique la mémoire et l’anticipation, comme le dit Bergson dans son
ouvrage L’Energie spirituelle : « qu’est ce que la conscience ? […]sans donner de la conscience une
définition qui serait moins claire qu’elle, je puis la caractériser par son trait le plus apparent : conscience
signifie d’abord mémoire[…]. Mais toute conscience est […] anticipation de l’avenir. » Il donne ici une
définition simplifiée de la conscience pour faire comprendre au lecteur que ses principales fonctions sont la
mémoire et l’anticipation. Il en résulte que la conscience permet une adaptation à la réalité, se situer dans le
temps. En effet, grâce à sa mémoire, le sujet peut se souvenir de situations particulières qu’il a vécu, et
l’anticipation lui permet de réagir plus rapidement à des situations déjà expérimentées. La conscience permet
donc une suradaptation du sujet, qui produit une habitude (différente de l’instinct, qui n’est qu’une
adaptation spontanée à ce qui l’entoure). La conscience spontanée sert donc à définir l’homme par rapport au
monde dans lequel il vit. Après la conscience perceptive, on trouve la conscience réfléchie, qui est un miroir
intérieur pour le sujet. En effet cette dernière lui permet de posséder une identité propre et unique. Grâce à
elle, il peut, comme sujet, avoir une idée de lui-même, et de la distinguer ce qui n’est pas lui. Une illustration
de cette prise de conscience de l’identité du sujet serait l’interaction qui existe entre langage et formation de
la pensée chez le petit enfant. En effet, le moment déterminant chez ce dernier est celui où il dira le mot « je
» pour parler de lui-même, ce qui signifiera qu’il aura pris conscience de lui-même en tant qu’entité à part
entière , pensante. Dans son ouvrage Anthropologie, Kant décrit cette étape décisive : « Une chose qui élève
infiniment l’homme au dessus de toutes les autres créatures, c’est d'être capable d’avoir la notion de lui-
même, du Je […]. Lorsque l’enfant commence à dire je, une lumière nouvelle semble en quelque sorte
l’éclairer : dès ce moment, il ne retombe plus dans sa première manière de s’exprimer. Auparavant il se
sentait, maintenant, il se pense ». L’auteur fait ici apparaître une opposition fondamentale entre « se sentir »
et « se penser ». « Se sentir » traduit la présence de perceptions diverses, multiples et juxtaposées, elles sont
non reliées entre elles, le sujet n’a donc pas encore d’unité, d’identité. Se penser renvoie à la notion d’une
identité acquise et permanente, preuve d’une unité : je suis un sujet identique à lui-même. La capacité de
l’enfant à dire « je » est le signe de la conscience de soi, conscience fondamentale pour le rapport à lui-
même (et aux autres) du sujet. Dans la conscience réfléchie, le « moi » est spectateur de sa propre intériorité,
il s’agit d’une observation de lui-même et d’une analyse de lui-même. Le dernier niveau de conscience est la
conscience morale, née avec la notion de morale. Le sujet intègre des valeurs morales, instaurées par la
société dans laquelle il vit. Nietzsche définit ainsi cette conscience morale dans La Volonté de puissance : «
la conscience morale est le sentiment grâce auquel nous rendons compte de la hiérarchie de nos instincts ».
Le mot « hiérarchie » illustre la valeur morale de cette conscience. En effet, cette forme de conscience
permet au sujet de se juger par rapport à des normes idéales qu’il a intériorisées dans son éducation. Cela va
donc permettre au sujet de qualifier ses actions de justes ou injustes, de bonnes ou mauvaises et ainsi de les
hiérarchiser. Par « instinct », Nietzsche entend ici les actions faites sans avoir pris le temps de réfléchir avec
sa conscience.
La conscience est donc ce qui va permettre au sujet de se conférer une identité, par rapport au monde et à
autrui, et par rapport à lui même. Cette conscience constitue donc l’intériorité essentielle du sujet, elle
représente « l’essence même de sa pensée, on ne peut concevoir d’homme sans pensée » (Pascal). Cette
dernière citation prouve que la conscience est l’élément essentiel pour définir l’homme. Cependant, est ce le
seul ?
L’homme n’est pas constitué seulement de sa conscience. Le fait qu’il existe physiquement lui confère un
corps, et le fait que lors de son sommeil il rêve, révèle l’existence de l’inconscient.
Tout d’abord nous ne pouvons nier l’existence d’un corps chez l’homme. Cette partie correspond à la réalité
physique humaine. Il existe un corps type chez l’homme, défini selon des critères scientifiques, établi par la
biologie moderne. En effet, selon cette science, un homme est un animal bipède possédant quarante-six
chromosomes,ni plus ni moins, une tête dont le volume endocrânien vaut environ 1550 cm cube,cette liste de
critères n’est pas exhaustive, or si un être vivant ne dispose pas de tous ces attributs, on peut dire clairement,
sans objections possible que ce n’est pas un homme. Prenons, l’exemple de l’Homo Néanderthalensis, qui
dispose de la plupart des critères de définition biologiques de l’Homme, les seules différences sont le fait
qu’il dispose de deux chromosomes de trop et qu’il a un crâne plus volumineux que les Hommes (en
moyenne 1800 cm cube), c’est l’espèce la plus proche de l’Homme, ayant inventé les premières sépultures,
ceci étant la preuve que cette espèce était consciente de la mort, de la possibilité d’une existence après la
mort, ce qui constitue l’existence d’une conscience mais cela n’en fait pas pour autant des Hommes. De plus,
dans sa théorie du dualisme, Descartes énonce que le « je » est constitué d’une âme et d’un corps, la pensée
étant plus facile à connaître que le corps. Il écrit dans sa « Lettre au P Mesland, 9 février 1645 »(Œuvres,
lettres) : « mais quand nous parlons du corps d’un homme, nous n’entendons pas une partie déterminée de
matière[…], mais seulement nous entendons toute la matière qui est ensemble unie avec l’âme de cet homme
». Cet extrait illustre très bien sa théorie du dualisme. L’homme existe donc sous deux formes : l’âme, c'est-
à-dire la conscience, et son corps. Maintenant que nous avons montré le corps fait partie intégrante de
l’homme, nous pouvons nous interroger sur ce qu’est ce corps, cette « matière unie avec l’âme ». Pour
Leibniz, « chaque corps organique d’un vivant est une espèce de machine divine, ou d’un automate naturel,
qui surpasse infiniment tous les automates artificiels ». Le corps n’est donc qu’une machine, qui n’est pas
propre à l’homme mais à tous les être vivants. La notion de machine était aussi partagée par Descartes, qui
pensait que cette dernière était gouvernée par la pensée. Le corps est l’élément physique qui constitue
l’homme, il est donc essentiel pour définir l’homme.
En outre, on constate que la conscience fait partie de l’homme,mais ceux qui n’ont pas de conscience sont-ils
pour autant considérés comme inhumains ? La société actuelle pense que non, en effet, la conscience dans
notre société permet de juger si quelqu’un est responsable ou non de ses actes. Ainsi le système judiciaire, si
un meurtre est commis par une personne souffrant de troubles mentaux, va déterminer si la personne était
consciente au moment des faits, si ce n’est pas le cas, la personne recevra des soins spéciaux pour l’aider à
lui faire comprendre que les actes commis sont graves, alors que dans le cas d’un chien qui tue une personne,
le système va ordonner son euthanasie sur le champs, on sait que les deux n’ont pas de conscience et
pourtant on traire l’un comme un être humain , et l’autre comme un animal, ce qui démontre bien que la
conscience ne permet pas de donner une définition exhaustive de l’homme. De plus, c’est cette même société
qui remet en doute l’affirmation « l »homme c’est la conscience » puisque ce qui relève de la conscience
morale est inculqué à ce dernier, ce qui signifie qu’avant que l’homme n’acquiert cette conscience, il n’avait
aucune notion du bien et du mal, si ce n’était pas un homme pourquoi alors lui aurait-on inculqué ces
principes ? Pourquoi n’aurait-on pas éduqué un chien comme un homme, ou un homme comme un chien,
puisque si l’homme n’est qu’un être de conscience, et que si un être vivant n’ a pas de conscience, alors il
n’est pas homme. Cette différence de traitement nous montre encore une fois que l’homme n’est pas
seulement une conscience. On peut donc dire qu’un autre élément joue un rôle important dans la définition
de l’homme.
Cet autre élément important dans la définition de l’homme est l’inconscient. Il est difficile de douter de son
existence, comme le dit Freud dans Métapsychologie, « L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et
légitime, et .... nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient ». Ces « preuves » sont
les actes manqués et les rêves,que nous ne contrôlons pas et qui illustrent que notre esprit est capable d’agir
sans l’intervention de la conscience. Cependant, comme le précise Freud, l’existence de l’inconscient reste
une hypothèse puisque comme il est indépendant de notre conscience, on ne peut pas le sentir ou se le
représenter, et ainsi avoir une preuve concrète de son existence. L’inconscient semble donc être présent dans
l’homme, mais qu’est ce que réellement l’inconscient ? Freud le décrit ainsi dans son ouvrage
L’interprétation des rêves : "L'inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité. Sa nature
intime nous est aussi inconnue que la réalité du monde extérieur, et la conscience nous renseigne sur lui
d'une manière aussi incomplète que nos organes des sens sur le monde extérieur." L’analogie aux organes
des sens et leur perception du monde extérieur montre que nous ne pouvons avoir qu’une vision incomplète
de ce qu’est notre inconscient. L’inconscient est en fait constitué de faits refoulés par notre conscience, il
représente ainsi le psychisme de l’individu, c'est-à-dire ses pensées dont il n’est pas conscient. « Son
essentielle réalité montre qu’on ne peut nier l’existence de ce psychisme, car l’inconscient et ses
manifestations nous démontre qu’il fait partie de l’homme. L'inconscient comprend toutes ces pensées
refoulées, mais aussi le principe de plaisir, les pulsions, mais tout cela sans hiérarchies ou négations.
L’inconscient est essentiel dans la définition de l’homme dans la mesure où il est constitué de toutes ses
pensées refoulées. Omettre de parler de cet inconscient dans cette définition serait donner une définition
incomplète de l’homme, car sans son inconscient, l’homme n’aurait ni rêves, expression de cet inconscient
dans le sommeil, où la censure (frontière entre conscient et inconscient) n’existe pas, ni actes manqués,
marques de la présence d’un inconscient à un moment où la censure n’agit pas.
La conscience ne suffit donc pas totalement à définir l’homme dans sa totalité. Il ne faut pas oublier son
corps, dimension physique de son existence, et son inconscient.
Nous avons vu précédemment que la conscience pouvait être une définition de l’homme, mais que c’était
une définition incomplète, puisque les deux exemples de l’inconscient et du corps attestent de ce que la
définition de l’homme est plus complexe que cela. En effet, peut-on donner une définition précise de
l’homme, peut-on donner une définition précise de soi même ? L’homme est un être extrêmement complexe,
il est donc impossible de le définir précisément. Socrate a dit « connais-toi toi-même », cette phrase est une
injonction pour ses disciples, qui devaient tacher de se connaître, de se définir en tant qu’hommes.
Cependant cette quête de la connaissance de soi n’est elle pas infinie ? Si l’on demande à quelqu’un de se
définir, sa réponse sera sûrement claire, il pourra définir son caractère, son passé, ses choix, mais est-ce
vraiment cela « se connaître » ? Tout ce qu’il citera ne sera qu’une énumération d’éléments distincts qui
composent sa personnalité, ou son apparence, mais ce ne sera pas une définition précise et globale.
Beaucoup de personnes entreprennent une recherche de soi, ils essaient de découvrir qui ils sont, mais tous
mourront sans avoir été capable de se définir exactement, car en plus d’être difficile à cerner, l’homme
évolue sans arrêt. En effet peut on dire d’un vieillard qu’il est la même personne qu’il a été dans son enfance
? Cette évolution est, de plus, souvent inconsciente ce qui rend impossible à un homme de se définir.
Un moyen de recherche de soi est l’introspection. En effet, il s’agit de « regarder à l’intérieur de soi ». En
psychologie, l’introspection est l’observation de la conscience par elle-même dans le but d’étudier les états
psychiques. On voit ici apparaître la notion de conscience. L’introspection permet à l’homme de revenir sur
lui-même, d’étudier sa nature profonde. Ou comme le dit la définition psychologique, c’est la conscience de
l’homme qui fait ce travail, sa pensée essaie de comprendre et de découvrir ce qui compose la personne dans
son intégralité. Cette introspection est nécessaire pour essayer de se définir soi même, elle est cependant
délicate, car est-il possible de se contempler en temps qu’objet en étant un être pensant en même temps ?
Un autre facteur rend la connaissance de soi impossible. Il s’agit de la subjectivité, dont le sujet est
prisonnier. Le Moi en tant qu’objet et le Moi en tant que sujet sont différents. Le moi que je perçois n’est pas
identique au Moi qui perçois, l’homme est donc condamné à avoir un point de vue sur lui-même, à se juger
tout en s’explorant. Dans son ouvrage Nouveaux essais sur l’entendement humain, Leibniz met en évidence
la présence de deux identités dans un même sujet : « l’identité réelle », c'est-à-dire celle qui agit selon la
conscience de l’individu, qui est en général perçue par la société, et « l’identité apparente », c'est-à-dire la
manière dont je me perçois quand j’essaie de découvrir qui je suis. Ces deux identités sont distinctes parce
que l’homme ne peut être objectif dans la connaissance de soi par soi, il est un observateur partial, intéressé,
à la fois juge et partie. Aristote avait perçu cette difficulté à se connaître soi même et dans son ouvrage La
grande Morale, il explique : « quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards
vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même ». Ainsi pour lui, la
seule manière d’accomplir la recherche de soi est l’amitié. Comme un miroir, l’ami reflète ce que nous
sommes. Cependant, peut on vraiment connaître un ami et par conséquent, d’après Aristote, se connaître soi-
même ?
De plus tenter de définir l’homme dans sa totalité revient à poser des cadres précis, avec des grandeurs
physiques , or si quelqu’un souhaite se sentir homme en dehors de ces cadres, il ne sera plus considéré
comme homme, or la liberté n’est-elle pas ce que caractérise l’homme ? D’après Rousseau la qualité
d’homme réside dans la liberté, ce qui signifie qu’en posant des cadres à la définition de l’homme on ôte une
certaine liberté à l’objet de la définition, l’homme ce qui par conséquent, lui ôte sa qualité d’homme.
Le dernier facteur rendant impossible le fait de donner une définition exhaustive de l’homme, est le fait que
cela revient à répondre à toutes les questions de la philosophie. En effet, d’après Sartre , il y a un problème
philosophique « qu’est-ce que l’homme ? c’est tout » cela revient à dire que la définition de l’homme est le
problème majeur de la philosophie, or on sait qu’en philosophie , chaque réponse apporte de nouvelles
questions , ce qui revient donc à dire que définir l’homme dans sa totalité est impossible, utopique, car
chaque nouvelle avancée entraîne la création d’un nouveau problème. On en déduit que la connaissance de
soi et donc de l’homme pose problème
La conscience, ou plutôt les différents niveaux de cette conscience, est donc indéniablement l’élément
nécessaire pour définir l’homme, puisqu’il ne peut exister sans pensée. Pourtant, elle ne suffit pas réellement
à le définir, car nous avons montré l’existence de l’inconscient, qui échappe à notre pensée, et du corps, qui
est la dimension physique de l’homme. Cependant la conscience est indépendante de la connaissance, et il
existe de nombreux obstacles à la connaissance de soi.