L'INCONSCIENT
L'INCONSCIENT
L'INCONSCIENT
B- L’inconscient et le langage
Jacques Lacan ne situe pas la voie d’accès royale à l’inconscient dans le rêve, mais dans le langage
lui-même. En déclarant « l’inconscient est structuré comme un langage » il invite à penser le
psychique suivant la structure d’un signe linguistique comprenant un signifié, un signifiant et
désignant un référent. Le signifiant dans la psychanalyse lacanienne est une trace dans notre
inconscient (une image, une sensation tactile, une odeur) qui renvoie à un signifié du domaine de
l’imaginaire (l’amour ou le désir, la crainte, etc.). Ce que nous avons vécu, parfois avant l’acquisition
du langage, est le référent du signe psychanalytique.
Ce qui importe, ici, c’est la structure, plus que le contenu de l’inconscient.
C- L’inconscient collectif
Pour Carl Gustav Jung, la priorité n’est plus donnée à la vie psychique individuelle, mais à la vie
collective. La vie individuelle prend place dans des structures ou des mécanismes plus larges qui
permettent d’émettre l’hypothèse d’un inconscient collectif. Il est structuré par des archétypes dont
chaque culture donne une traduction imagée présente dans les représentations artistiques ou les
récits.
Selon Jung, cet inconscient collectif n’est pas acquis par une éducation, seule sa traduction en images
archétypales est l’objet d’une acquisition culturelle. L’inconscient collectif est donc inné, commun à
toute l’humanité, et à l’œuvre dans les manifestations culturelles universelles, comme la religion.
B- La clause morale
Alain remarque que l’hypothèse d’un inconscient qui prend le contrôle du moi, au moins
partiellement, pose un problème moral : comment serais-je encore responsable moralement de mes
actes et de mes sentiments s’ils sont déterminés par une instance psychique que ma volonté ne contrôle
pas ?
Il accepte un inconscient du corps, c’est-à-dire qu’il reconnaît que notre physiologie et que nos
réflexes ne sont pas sous le contrôle de la volonté. En revanche, nos pensées, nos sentiments, nos
actes ne sont aucunement soumis à cet « animal redoutable », à « ce mauvais ange », qu’est pour
lui l’inconscient psychique freudien.