FicheTox 180
FicheTox 180
FicheTox 180
Substance(s)
Nom Détails
Chromate de sodium
Famille chimique Composés inorganiques du sodium
Numéro CE 231-889-5
Chromate de potassium
Famille chimique Composés inorganiques du potassium
Numéro CE 232-140-5
Dichromate de sodium
Famille chimique Composés inorganiques du sodium
Numéro CE 234-190-3
Dichromate de sodium
Famille chimique Composés inorganiques du sodium
dihydraté
Numéro CAS 7789-12-0
Numéro CE 234-190-3
Dichromate de potassium
Famille chimique Composés inorganiques du potassium
Numéro CE 231-906-6
Etiquette
www.inrs.fr/fichetox Chromates et dichromates de sodium et de potassium - Edition : Juillet 2022 Page 1 / 12
Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES
Etiquette
DICHROMATE DE SODIUM
Danger
H272 - Peut aggraver un incendie ; comburant
H301 - Toxique en cas d'ingestion
H372 - Risque avéré d'effets graves pour les organes à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée
H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme
Les conseils de prudence P sont sélectionnés selon les critères de l'annexe 1 du réglement CE n° 1272/2008.
234-190-3
Caractéristiques
Utilisations
[1 à 3, 7]
Propriétés physiques
[1 à 6]
Dichromate de sodium /
Formule Na 2 Cr 2 O 7 / Na 2 Cr 2 O 7 , 2H 2 O
Dichromate de sodium
dihydraté N° CAS 10588-01-9 (anhydre) / 7789-12-0 (dihydraté)
Dichromate de potassium
Formule K 2 Cr 2 O 7
N° CAS 7778-50-9
Densité 2,67
Chromate de sodium
Formule Na 2 CrO 4
N° CAS 7775-11-3
Solubilité 53 g/100 mL à 20 °C
(pH ≈ 9)
Point d'ébullition -
Chromate de potassium
Formule K 2 Cr 2 O 7
N° CAS 7789-00-6
Solubilité 63 g/100 mL à 20 °C
solution alcaline
Point d'ébullition -
Densité 2,73
Propriétés chimiques
[1 à 3]
Les chromates et dichromates de sodium ou de potassium sont des composés du chrome hexavalent [Cr (VI)]. Ce sont des produits stables qui ne se décomposent
qu'à haute température.
Le chromate et le dichromate de sodium donnent facilement des hydrates : tétra- ou décahydrate pour le chromate, dihydrate pour le dichromate. Les sels de
potassium sont moins sensibles à l'humidité.
Les chromates et particulièrement les dichromates sont des agents oxydants puissants qui peuvent réagir vivement avec les substances réductrices, les matières
organ iques et, d'une façon générale, avec les produits combustibles (tissus, papier, bois).
Les dichromates de sodium et de potassium réagissent violemment avec l'hydrazine (explosion). L'addition de dichromate de sodium dihydraté à l'anhydride
acétique engendre une réaction fortement exothermique qui peut évoluer jusqu'à l'explosion ; cette réaction n'est que
momentanément retardée par la présence d'acide acétique (y compris l'acide formé par hydrolyse de l'anhydride à partir de l'eau d'hydratation).
VLEP et mesurages
VLEP
Substance Pays VLEP 8h (mg/m³) VLEP CT (mg/m³)
Description
Chrome hexavalent Cr (VI) et ses composés France (VLEP réglementaire contraignante - 0,001 0,005 mention peau
2012)
Composés du chrome hexavalent - Composés Etats-Unis (ACGIH - 2018) 0,0002 (en 0,0005 (en
hydrosolubles Cr(VI)) Cr(VI))
Incendie - Explosion
Les chromates et dichromates de sodium ou de potassium ne sont pas des produits inflammables. Toutefois, ils favor isent et peuvent même provoquer des incendies au
contact de produits combustibles, avec risque d'explosion. Les matériaux (textiles par exemple) imprégnés de chromates ou de dichromates deviennent plus facilement
inflammables.
En cas d'incendie, combattre le feu avec les précautions requises pour les produits comburants. Choisir l'agent d'extinction en fonction des autres produits/matériaux
impliqués ; l'eau peut être utilisée, de préférence sous forme pulvérisée, sauf en cas d'incompatibilité avec les autres produits/matériaux.
Refroidir à l'aide d'eau pulvérisée les containers exposés ou ayant été exposés au feu.
Les intervenants qualifiés seront équipés de combinaisons de protection spéciales et d'appareils respiratoires auton omes isolants.
Pathologie - Toxicologie
Toxicocinétique - Métabolisme
[2, 12]
Les données de toxicocinétique disponibles indiquent que les composés solubles du chrome (VI) [Cr (VI)] ont un comportement identique entre eux et entre les espèces
y compris l'homme (bien que les connaissances soient limitées) : ils sont bien absorbés par le tractus respiratoire, moins par le tractus gastro-intestinal et peu par
voie cutanée, largement distribués dans l'organisme et éliminés dans l'urine et les fèces.
Chez l'animal
Absorption
Après exposition par inhalation, 20 à 30 % du Cr (VI) admin istré sont rapidement absorbés par le tractus respiratoire, une certaine quantité est éliminée des poumons
par clairance mucociliaire dans le tractus gastro-intestinal ; le reste est éliminé plus lentement et des quantités significatives persistent dans les poumons plusieurs
semaines (demi-vie d'élimination pulmonaire chez le rat : 120-150 h).
Après exposition orale, l'absorption est faible dans le tractus gastro-intestinal du rat et de la souris (1 à 3 %, jusqu'à 11 % en absence de nourriture) ou de l'homme (2-
9 %) ; ceci serait dû à la réduction, par l'acidité gastrique, du Cr (VI) en Cr (III) qui est peu absorbé. Le cobaye, en revanche, absorbe jusqu'à 18 % de la dose orale,
même en présence de nourriture.
L'absorption cutanée chez le cobaye varie de moins de 1 % à 4 % selon la dose appliquée.
Distribution
Après absorption, le Cr (VI) pénètre en partie dans les érythrocytes où il est réduit en Cr (III) qui se fixe sur l'hémoglobine et y persiste plusieurs semaines. Le Cr (VI)
est rapidement éliminé du plasma ; il est largement et rapi
dement distribué à tout l'organisme ; sa présence dans les organes décroît après 24 h sauf dans la rate où la concentration augmente pendant plusieurs semaines
par clair ance des érythrocytes sénescents.
Après expositions répétées, le chrome s'accumule dans les organes et tissus, en particulier les poumons, le foie, la rate, le duodénum, les reins, les surrénales et les
testicules.
Une administration parentérale de 51 Cr (VI) à des rates ou des souris gestantes provoque un transfert rapide de molécules radiomarquées aux fœtus avec une
distribution générale après 1 h et une fixation spécifique au squelette après 24 h.
Métabolisme
Le Cr (VI) est réduit dans les organes et en particulier dans le foie en Cr (III) qui forme des complexes avec le glutathion et d'autres substances de faible poids
moléculaire ; ces complexes sont éliminés par la bile. Lors de cette réduction se forme du Cr (V) intermédiaire réactif probab lement responsable de la toxicité.
Excrétion
Chez l'animal, le Cr (VI) est éliminé sous forme de Cr (III) dans l'urine (20-67 % en 7 à 10 jours après inhalation chez le rat) et les fèces (jusqu'à 25 %).
Chez l'homme, l'excrétion est essentiellement urinaire (> 80 %) et faiblement fécale. L'élimination urinaire est tri- phasique (demi-vies d'élimination : 7 heures, 15 à 30
jours, 4 ans). Il y a accumulation du chrome au cours de la semaine et tout au long de l'année chez les personnes les plus exposées.
Le Cr (VI) peut également être éliminé de façon mineure dans les cheveux, les ongles, le lait et la sueur.
En raison de la réduction rapide du chrome hexavalent en chrome trivalent après absorption, les concentrations de chrome sanguin et urinaire reflètent la quantité
totale de chrome absorbé. Elles ne sont pas spécifiques des expositions professionnelles au chrome VI car elles intègrent également les expositions au chrome III et au
chrome métal (chrome élémentaire, chrome 0).
Le dosage du chrome urinaire, prélèvement fait en fin de poste de travail et fin de semaine, est un bon indicateur de l'exposition récente de la semaine mais
également de l'exposition ancienne à toutes les formes de chrome (VI, III et métal). Des prélèvements en début et fin de poste permettent une bonne évaluation
de l'exposition de la journée au chrome soluble. Même après plusieurs mois d'arrêt d'exposition, la chromurie peut rester supérieure aux valeurs de la population
générale.
Le dosage du chrome sur sang total ou sur sérum en fin de poste et fin de semaine refléterait pour le chrome sérique l'exposition récente (des deux jours
précédents) et pour le chrome sanguin total l'exposition à long terme mais également l'exposition récente au chrome. Ce paramètre est bien corrélé au chrome
urinaire.
Le dosage du chrome intraérythrocytaire serait spécifique de l'exposition au chrome hexavalent. En l’absence de donnée suffisante, ce dosage ne peut être
proposé en routine.
Des valeurs biologiques d’interprétation en population professionnellement exposée et en population générale ont été établies pour le chrome urinaire.
Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë
[1, 13]
Les composés du Cr (VI) solubles étudiés sont très toxiques par inhalation et toxiques par ingestion. Ils sont corrosifs et sensibilisants.
Les cibles sont, selon l'exposition, le tractus respiratoire (oedème pulmonaire, inflammation et nécrose épithéliale de la trachée) ou le tractus gastro-intestinal (érosion
de la muqueuse) et les reins (néphrite). Les réponses systémiq ues sont moins sévères par voie cutanée, une grande partie du Cr (VI) reste dans la peau ; un effet
corrosif cutané peut apparaître selon le pH de la solution du composé.
Une administration parentérale de 1 à 10 mg Cr (VI)/kg induit une baisse du taux d'hémoglobine et des lésions hépatiques et rénales chez le rat, la souris, le lapin et le
cobaye.
Irritation
Appliqués sur la peau abrasée ou non du lapin, les chromates et dichromates de sodium et de potassium provoq uent une irritation (érythème et oedème) d'intensité
semblable, non réversible en 6 jours ; l'abrasion de la peau ne modifie pas la réponse. Chez le cobaye, le dichromate de potassium en applications répétées (> 50 mM
de Cr (VI)) sur la peau, pendant au moins 10 jours, provoque un érythème, de sévérité croissante avec la concentration et le degré de traumatisme de la peau,
jusqu'à l'ulcère chro- mique avec eschares et nécrose des tissus sous-jacents.
Une solution neutralisée de chromate de sodium n'est pas irritante pour l'œil du lapin ; des administrations journalières de dichromate de potassium en poudre
pendant 7 jours provoquent une irritation sévère incluant nécrose de la conjonctive et ulcération de la cornée.
Sensibilisation cutanée
Les dichromates de sodium et de potassium sont sensibilisants pour le cobaye (test de maximalisation) et la souris (test de gonflement de l'oreille). Une réaction croisée
a été montrée avec le Cr (III), supportant l'hypothèse selon laquelle le Cr (III) serait l'haptène ultime après réduction du Cr (VI) dans la peau.
Les chromates et dichromates de sodium et de potassium sont toxiques lors d'une exposition répétée ou prolongée par inhalation (effets corrosif et inflammatoire sur
le tractus respiratoire).
Les animaux, exposés par inhalation aux chromates et dichromates de sodium et de potassium, présentent des effets toxiques limités au tractus respiratoire
(ulcération et perforation du septum nasal, nécrose, inflammation, hyperplasie ou métaplasie sur toute la longueur du tractus respiratoire, emphysème), à des
concentrations supér ieures à 1 mg Cr (VI)/m 3 . Aux concentrations inférieures ou égales à 1 mg Cr (VI)/m 3 , il y a une baisse de la prise de poids et, dans un cas
(chromate de sodium), létalité chez la souris. Des injections intratrachéales produisent inflammation, fibrose et emphysème pulmonaire.
Des concentrations faibles de dichromate de sodium (0,06 mg/m 3 soit 0,025 mg Cr (VI)/m 3 ) induisent une augmentation de l'activité des macrophages alvéolaires et
des lymphocytes spléniques après 90 jours d'exposition du rat ; en revanche des concentrations plus élevées (0,57 mg/m 3 soit 0,2 mg Cr (VI)/m 3 ) inhibent la
phagocytose des macrophages et l'immunité humorale.
Par voie orale, des doses répétées de composés solubles de Cr (VI) jusqu'à 200 ppm dans l'eau de boisson ne produisent pas de signe de toxicité ; à des doses
supérieures, on note une forte baisse de la prise de poids. Une dégénérescence testiculaire est observée chez le rat exposé par voie orale (gavage) à des doses
induisant une forte baisse de la prise de poids (40 mg/kg/j de dichromate de sodium soit 14 mg Cr(VI)/kg/j, 90 j). Le dichromate de potassium, en revanche, n'induit
pas d'effet testiculaire à des doses de 24 mg/kg/j (8 mg Cr(VI)/kg/j) chez le rat et 92 mg/kg/j (32 mg Cr(VI)/kg/j) chez la souris pendant 9 semaines.
Effets génotoxiques
[1, 13]
Les chromates et dichromates de sodium et de potassium ont des effets mutagènes in vivo et in vitro sur cellules somatiques et/ou germinales.
Les résultats des tests pratiqués in vitro avec les composés solubles du Cr (VI) sont généralement positifs :
mutations et lésions de l'ADN dans les bactéries,
mutations, conversion génique, disomie et diploïdie dans les levures,
mutations géniques, lésions de l'ADN, aberrations chromosomiques, échanges entre chromatides sœurs, synthèse non programmée de l'ADN et transformation
dans les cellules de mammifères,
pertes chromosomiques ou non-séparation des deux chromosomes néoformés, mutations létales récessives liées au sexe et mutations somatiques des cellules lar‐
vaires chez la drosophile.
La génotoxicité in vitro est considérablement diminuée en présence d'agents réducteurs, comme les activateurs métaboliques, le suc gastrique ou le glutathion, etc.,
qui réduisent le Cr (VI) en Cr (III) hors de la cellule, ce qui dimin ue sa pénétration.
In vivo, la génotoxicité des chromates et dichromates de sodium et de potassium a surtout été étudiée après exposition parentérale de rats et de souris ; ces
substances induisent :
des aberrations chromosomiques et des micronoyaux dans la moelle osseuse,
des cassures de l'ADN et des liaisons croisées ADN-ADN ou ADN-protéines dans le foie, les reins et les poumons,
des mutations somatiques [chromate de potassium, spot test chez la souris, voie intra-péritonéale (ip)],
des mutations dans les cellules germinales (dichromate de potassium : test de létalité dominante douteux, induction d'anomalies spermatiques, souris, ip).
Effets cancérogènes
[1, 14, 15]
Les chromates et dichromates de sodium et de potassium ont des effets cancérogènes et sont classés cancérogènes dans le groupe 1 par le CIRC.
Peu d'études de cancérogenèse chez l'animal sont dispon ibles avec les chromates ou dichromates alcalins.
Le dichromate de sodium est cancérogène pour le rat par inhalation continue d'aérosol (100 µg/m 3 , 22 h/j, 7 j/sem., 18 mois) (adénomes et adénocarcinomes
pulmonaires, carcinomes à cellules squameuses du pharynx) ou par instillations intratrachéales répétées (1,25 mg/kg, 1 fois/sem., 30 mois) (adénomes et
adénocarcinomes broncho-alvéolaires, carcinomes à cellules squameuses).
Il n'y a pas d'augmentation de l'incidence des tumeurs locales après administration par voie intrabronchique, intrapleurale ou intramusculaire.
Par voie orale, le dichromate de potassium (25 ppm dans l'eau de boisson, 1 an) n'induit pas de tumeur chez le rat.
Le chromate de potassium, administré dans l'eau de boisson (0,5-2,5-5 ppm pendant 182 jours), augmente, chez la souris « nude », le taux de tumeurs cutanées
induites par les rayons UV [15].
Les chromates et dichromates de sodium et le dichromate de potassium modifient la fertil ité et sont fœtotoxiques à des doses non toxiques pour les mères.
Fertilité
Des effets sur la fertilité de la souris ont été montrés avec le dichromate de potassium dans l'eau de boisson pend ant 12 semaines à partir de 120 mg Cr (VI)/kg/j chez
le mâle (augmentation du poids relatif des testicules, baisse du poids relatif des vésicules séminales et de la glande préputiale) et 40 mg Cr (VI)/kg/j chez la femelle
(augmentation du poids relatif des ovaires, diminution du nombre moyen d'implantations et de fœtus viables). Il n'y a pas d'effets sur les organes génitaux ou la
fertilité pour une dose inférieure ou égale à 30 mg Cr (VI)/kg/j dans la nourriture pendant deux générations.
Le dichromate de sodium administré au rat par gavage (14 mg Cr (VI)/kg/j) pendant 90 jours provoque une dégén érescence testiculaire associée à une diminution de
la prise de poids. Un tel effet n'a pu être montré avec le dichromate de potassium administré par voie orale pend ant 9 semaines à des rats (8 mg Cr (VI)/kg/j) ou des
sour is (32 mg Cr (VI)/kg/j).
Développement
Une toxicité pour le développement (pertes post-implantatoires et résorptions, réduction de la taille des portées, du poids fœtal, de la longueur tête-queue,
augmentation du taux de queues raccourcies et de taches hémorragiques sous-dermiques, retard d'ossification de l'os pariétal, interpariétal et caudal) est induite,
chez la souris, par le dichromate de potassium à des doses non toxiques pour les mères (à partir de 20 mg Cr (VI)/kg/j dans l'eau de boisson soit pendant 20 jours
avant la gestation, soit du 1 er au 19 e ou du 6 e au 14 e jour de gestation). Cette fœtotoxicité n'est pas accompagnée de malformations.
Toxicité aiguë
[1, 16]
L'ingestion d'une quantité importante de chromates ou de dichromates provoque une action corrosive importante qui se traduit par des troubles digestifs (gastro-
L'ingestion d'une quantité importante de chromates ou de dichromates provoque une action corrosive importante qui se traduit par des troubles digestifs (gastro-
entérite hémorragique, vomissements, diarrhée). Ensuite appar aissent une insuffisance hépatocellulaire avec cytolyse et une insuffisance rénale par atteinte des
cellules épithéliales des tubules proximaux. Lors d'ingestion de dichromate de potassium, une atteinte cardiaque peut également survenir.
L'inhalation d'aérosols de dérivés du chrome VI provoque une forte irritation et inflammation du tractus respiratoire associée à des douleurs nasale et thoracique,
une toux, une dyspnée et une cyanose.
L'application cutanée peut être à l'origine de nécroses ; les lésions locales liées au contact cutané favorisent la pénétration des chromates et peuvent provoquer des
manifestations générales (digestives et rénales).
Les projections oculaires de chromates solubles entraîn ent des irritations sévères de l'œil ; elles incluent une conjonctivite ainsi que des atteintes cornéennes (inflam‐
mation, érosion, ulcération). Ces effets sont liés au pH bas des produits.
Toxicité chronique
[1, 16]
La peau et les muqueuses sont les organes les plus atteints. Les chromates et dichromates provoquent des ulcérations cutanées (pigeonneaux indolores ou rossignols
douloureux) qui surviennent spontanément ou après excoriation. Ces ulcérations sont torpides et persistent souvent des mois. La fréquence de ces altérations a
largement diminué avec l'amélioration des conditions d'hygiène et de travail.
Des dermatoses allergiques des mains et des avant-bras sont fréquemment rencontrées et seront confirmées par des tests épicutanés.
L'action corrosive sur les muqueuses nasales se manifeste au maximum par la perforation de la cloison nasale.
Au niveau pulmonaire, on peut observer des asthmes allergiques avec des réactions positives lors de tests de provocation bronchique ou de tests cutanés. Une
atteinte chronique obstructive peut également être retrouvée notamment lors d'épreuves fonctionnelles respiratoires.
Effets génotoxiques
[1, 15]
Plusieurs études épidémiologiques ont retrouvé des anomalies génétiques sur des cellules de travailleurs exposés à des dérivés solubles du chrome : aberration
chromosomique, échange de chromatides sœurs. Ces résultats ne sont cependant pas confirmés dans tous les cas.
Effets cancérogènes
[15, 16]
Les chromates peuvent provoquer des tumeurs pulmonair es dans des conditions de forte exposition : production de ces composés et fabrication de pigments. Une
augmentation de la fréquence des cancers des sinus est également notée dans plusieurs études épidémiologiques menées dans le secteur de la production de
chromates. La substance responsable de ces tumeurs n'est pas clairement identifiée même si le chrome hexavalent est le plus souv ent cité.
Quelques études sur des soudeurs exposés à des fumées contenant des dérivés du chrome (VI) ont révélé une dimin ution de la qualité du sperme. Dans ces études,
les facteurs de confusion n'étaient pas correctement pris en compte. Il n'y a pas de donnée humaine indiquant une atteinte de la fertilité ou du développement.
Réglementation
Rappel : La réglementation citée est celle en vigueur à la date d'édition de cette fiche : juillet 2022
Les textes cités se rapportent essentiellement à la prévention du risque en milieu professionnel et sont issus du Code du travail et du Code de la sécurité sociale. Les
rubriques "Protection de la population" , "Protection de l'environnement" et "Transport" ne sont que très partiellement renseignées.
Douches
Article R. 4228-8 du Code du travail et arrêté du 23 juillet 1947 modifié, fixant les conditions dans lesquelles les employeurs sont tenus de mettre les douches à la
disposition du personnel effectuant des travaux insalubres ou salissants (régime général).
Maladies professionnelles
Article L. 461- 4 du Code de la sécurité sociale : déclaration obligatoire d’emploi à la Caisse primaire d’assurance maladie et à l’inspection du travail ; tableaux n° 10, 10 bis
et 10 ter.
Travaux interdits
Jeunes travailleurs de moins de 18 ans : article D. 4153-17 du Code du travail. Des dérogations sont possibles sous conditions : articles R. 4153-38 à R. 4153-49 du Code du
travail.
Femmes enceintes ou allaitant : article D. 4152-10 du Code du Travail.
Entreprises extérieures
Article R. 4512-7 du Code du travail et arrêté du 19 mars 1993 ( JO du 27 mars 1993) fixant la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi par écrit un plan de
prévention.
Classification et étiquetage
a) des substances chromates ou dichromates de sodium ou de potassium
Le règlement CLP (règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 (JOUE L 353 du 31 décembre 2008)) introduit dans l'Union
européenne le système général harmonisé de classification et d'étiquetage ou SGH. La classification et l'étiquetage de ces substances figurent dans l'annexe VI du règlement
CLP. La classification est :
Chromate de sodium
Toxicité aiguë catégorie 3 (*) ; H301
Toxicité aiguë catégorie 4 (*) ; H312
Corrosif pour la peau catégorie 1B ; H314
Sensibilisation cutanée catégorie 1 ; H317
Toxicité aiguë catégorie 2 (*) ; H330
Sensibilisation respiratoire catégorie 1 ; H334
Mutagénicité sur les cellules germinales catégorie 1B ; H340
Cancérogène catégorie 1B ; H350
Toxique pour la reproduction catégorie 1B ; H 360-FD
Toxicité spécifique pour certains organes cibles, exposition répétée, catégorie 1 ; H372(**)
Dangers pour le milieu aquatique, dangers aigu et chronique catégorie 1 ; H400 - H410
(*) Cette classification est considérée comme une classification minimale ; La classification dans une catégorie plus sévère doit être appliquée si des données accessibles le
justifient. Par ailleurs, il est possible d’affiner la classification minimum sur la base du tableau de conversion présenté en Annexe VII du règlement CLP quand l’état physique
de la substance utilisée dans l’essai de toxicité aiguë par inhalation est connu. Dans ce cas, cette classification doit remplacer la classification minimale.
(**) Selon les règles de classification préexistante, la classification s’appliquait pour une voie d'exposition donnée uniquement dans les cas où il existait des données justifiant
la classification en fonction de cette voie. Le règlement CLP prévoit que la voie d'exposition ne doit être indiquée dans la mention de danger que s'il est formellement prouvé
qu'aucune autre voie ne peut conduire au même danger. Faute d'informations sur les voies d’exposition non classées (absence de données ou absence d’effet), la
classification préexistante a été convertie en classification CLP mais sans précision de voie d'exposition".
Chromate de potassium
Irritation cutanée catégorie 2 ; H315
Sensibilisation cutanée catégorie 1 ; H317
Irritation oculaire catégorie 2 ; H319
Toxicité spécifique pour certains organes cibles, exposition unique, catégorie 3 ; H335
Mutagénicité sur les cellules germinales catégorie 1B ; H340
Cancérogène catégorie 1B ; H350i
Dangers pour le milieu aquatique, dangers aigu et chronique catégorie 1 ; H400 - H410
Protection de la population
Se reporter aux règlements modifiés (CE) 1907/2006 (REACH) et (CE) 1272/2008 (CLP). Pour plus d’information, consulter les services du ministère chargé de la santé.
Protection de l'environnement
Installations classées pour la protection de l'environnement : les installations ayant des activités, ou utilisant des substances, présentant un risque pour
l'environnement peuvent être soumises au régime ICPE.
Pour consulter des informations thématiques sur les installations classées, veuillez consulter le site ( https://aida.ineris.fr) ou le ministère chargé de l'environnement
et ses services (DREAL (Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) ou les CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie)).
Transport
Se reporter entre autres à l’Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (dit " Accord ADR ") en vigueur (
https://unece.org/fr/about-adr). Pour plus d’information, consulter les services du ministère chargé du transport.
Recommandations
En raison de la toxicité des chromates et dichromates de sodium ou de potassium, des mesures sévères de prévention et de protection s'imposent et des exigences
particulières sont à respecter lors du stockage et de la manipulation de ces produits (cf. dispositions réglementaires du Code du travail relatives à la prévention du
risque cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction).
Manipulation
N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de poussières et aérosols. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui
s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des poussières et aérosols à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail
conformément à la réglementation en vigueur [18].
Réduire le nombre de personnes susceptibles d'être exposées en composé du chrome VI.
Éviter tout rejet atmosphérique de composé du chrome VI.
Faire contrôler annuellement l’exposition atmosphérique des salariés au chrome VI par un organisme accrédité et s’assurer du respect de la ou des valeurs
limites d’exposition professionnelle réglementaire(s) (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air).
Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [19].
Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du trioxyde de chrome sans prendre les précautions d’usage
[20].
Supprimer toute autre source d’exposition par contamination accidentelle (remise en suspension dans l’air, transfert vers l’extérieur ou contact cutané) en
procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.
Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leurs choix dépendent de l’état physique de la
Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leurs choix dépendent de l’état physique de la
substance. Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se
conformer strictement à la notice du fabricant [29].
Lunettes de sécurité : la rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires
pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [30].
Stockage
Stocker le trioxyde de chrome dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Séparer le trioxyde de chrome des produits combustibles,
réducteurs ou inflammables. Si possible, le stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux (voir § "Propriétés chimiques").
Prendre toutes les dispositions pour s’assurer de la compatibilité des matériaux des récipients de stockage avec le trioxyde de chrome (en contactant par exemple
le fournisseur de la substance ou celui du matériau envisagé).
Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
Le sol des locaux sera imperméable et constitué de matér iaux résistants à l'oxydation (pas de bois) et sera réalisé de façon à permettre le lavage et l'évacuation
contrôlée des eaux de nettoyage.
Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
Déchets
Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le trioxyde de chrome.
Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par
la réglementation en vigueur.
En cas d’urgence
En cas de déversement accidentel de trioxyde de chrome, le balayage et l’utilisation de la soufflette sont à proscrire. Récupérer le produit en l’aspirant avec
un aspirateur industriel. Si le produit est en solution, le récupérer après l'avoir recouvert avec un matériau absorbant inerte (sable ou terre). Éloigner tout
matériau combustible (bois, papiers, huile). Laver à grande eau la surface ayant été souillée [31].
Des appareils de protection respiratoires isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité [32].
Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au
site.
Divers : recommander aux porteurs de lentilles de contact, plus particulièrement les souples, d’utiliser des verres correcteurs lors des travaux où ils peuvent être
exposés à des aérosols acides.
En cas d'ingestion, les chromates et dichromates pouvant entraîner des perforations et des lésions caustiques graves, ne pas tenter de provoquer de
En cas d'ingestion, les chromates et dichromates pouvant entraîner des perforations et des lésions caustiques graves, ne pas tenter de provoquer de
vomissements. Faire immédiatement transférer en milieu hospitalier pour bilan des lésions, surveillance notamment de l'évolution des troubles locaux et des
fonctions hépatorénales et traitement symptomatique si nécessaire.
En cas d'inhalation massive, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Maintenir la victime au
repos, lui administrer de l'oxygène si besoin. Si nécessaire, commencer une décontamination cutanée et oculaire. Contacter un médecin qui jugera de la
nécessité ou non de la faire transférer en milieu hospitalier pour bilan des lésions, surveillance et traitement symptomatique.
Dans les deux cas précédents, placer la victime en position latérale de sécurité si elle est inconsciente et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de
réanimation. Maintenir la victime au repos, lui administrer de l'oxygène si besoin.
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24 | Risques chimiques ou biologiques. Retirer sa tenue de protection en toute sécurité. Cas n°3 : Sans décontamination de la tenue. Dépliant ED 6167. INRS (
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25 | Risques chimiques ou biologiques. Retirer ses gants en toute sécurité. Gants à usage unique. Dépliant ED 6168. INRS ( https ://www.inrs.fr).
26 | Risques chimiques ou biologiques. Retirer ses gants en toute sécurité. Gants réutilisables. Dépliant ED 6169. INRS ( https ://www.inrs.fr).
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29 | Quels vêtements de protection contre les risques chimiques. Fiche pratique de sécurité ED 127. INRS ( https ://www.inrs.fr).
30 | Les équipements de protection individuelle des yeux et du visage - Choix et utilisation. Brochure ED 798. INRS ( https ://www.inrs.fr).
32 | Equipements de premiers secours en entreprise : douches de sécurité et lave-œil. Fiche pratique de sécurité ED 151. INRS ( https ://www.inrs.fr).
Seuls les éléments cités ci-dessous ont fait l'objet d'une mise à jour ; les autres données de la fiche toxicologique n'ont pas été réévaluées.
1 re édition 1987