BE Les Fibres 2
BE Les Fibres 2
Les fibres :
1.1. Définition
Les fibres sont des matériaux filiformes, naturels ou chimiques, utilisés pour renforcer des
matrices dans les composites. Grâce à leur résistance et légèreté, elles améliorent les
propriétés mécaniques des matériaux composites, comme la rigidité et la résistance à la
rupture, ce qui les rend essentielles dans divers secteurs industriels.
Il existe 2 grands types de fibres : les fibres naturelles et les fibres chimiques
Les fibres naturelles pour composites sont des matériaux filamentaires d'origine biologique,
obtenus à partir de sources naturelles telles que les plantes, les animaux, ou parfois les
minéraux. Elles se caractérisent par leur composition organique et présentent des propriétés
physiques spécifiques qui les rendent utiles dans de nombreuses applications. Intégrées dans
une matrice, généralement de résine polymère, de métal, ou de céramique, ces fibres agissent
comme des renforts structurels. Elles forment alors un matériau composite aux propriétés
mécaniques améliorées, capable de résister à des forces élevées sans se déformer ou se casser
facilement. Ces fibres renforcent la matrice en augmentant la résistance à la traction et en
apportant une densité relativement faible, créant ainsi un matériau combiné plus performant,
plus léger, et adapté aux exigences de nombreux secteurs industriels.
Les fibres animales : Les fibres animales sont extraites des animaux, avec des exemples
notables tels que la laine, issue des toisons des moutons, et la soie, produite par certaines
espèces de chenilles.
Les fibres minérales: à la différence des fibres biologiques, sont issues de ressources
minérales. Un exemple en est l'asbeste, qui est aujourd'hui largement déconseillé en raison de
ses dangers pour la santé. Le basalt, une fibre dérivée des roches volcaniques, constitue
également un type de fibre minérale.
Les fibres naturelles sont des matériaux issus de sources végétales, animales ou minérales, qui
peuvent être transformés en fils pour la fabrication de textiles. Elles se divisent
principalement en deux catégories en fonction de leur composition chimique : les fibres
cellulosiques et les fibres non cellulosiques.
Les fibres cellulosiques (végétales), utilisées pour renforcer les composites à matrice
polymérique, peuvent être classées suivant leurs origines botaniques et leurs localisations
dans la plante.
On distingue :
Les fibres de bois : elles peuvent être issues des résineux (pin, épinette noire, cèdre ...) ou des
feuillus (chêne, peuplier, bouleau ...). Ces deux sources de bois permettent d'obtenir des fibres
avec des caractéristiques différentes ayant des conséquences sur les propriétés du produit
final.
Les plantes annuelles : elles présentent des structures très variées qui pénètrent selon le type
de plante, d'extraire les fibres cellulosiques à partir de la tige (lin, chanvre, jute ...), de la
feuille (agave, banane, ananas ...), des graines ou des fruits (coton, coco ... ) par des procédés
mécaniques, thermiques, chimiques, enzymatiques, ou des combinaisons de ceux-ci . La
Figure 1.1 présente des images de fibres végétales.
Figure 3 : Images de fibres Iignocellulosiques : lin (a), chanvre (b), sisal (c), jute (d),
Les fibres non cellulosiques proviennent d'origines variées, telles que les animaux (soie, laine)
ou les ressources pétrolières (polyester, nylon). Leur composition chimique diffère selon le
type, avec la soie composée de protéines et la laine de kératine. Ces fibres présentent des
avantages spécifiques : la soie est douce et brillante, la laine offre une excellente isolation
thermique, et les fibres synthétiques sont résistantes aux plis et faciles à entretenir. Cependant,
elles sont souvent moins biodégradables que les fibres cellulosiques, et leur production peut
avoir un impact environnemental.
En raison de leurs propriétés physiques uniques, les fibres naturelles sont employées dans une
large gamme d'applications. Voici quelques exemples d'utilisations courantes de ces fibres :
1/ Textiles : Les fibres naturelles, comme le coton, le lin, la laine et le chanvre, sont
couramment utilisées dans la fabrication de vêtements, de tissus d'ameublement et de linge de
maison. Le coton est apprécié pour sa douceur et son confort, tandis que le lin se distingue par
sa légèreté et sa résistance.
2/ Industrie automobile : Les fibres de jute, de chanvre et de lin sont utilisées dans les
composites pour fabriquer des pièces automobiles légères, comme des panneaux de porte et
des éléments de tableau de bord, offrant ainsi une alternative durable aux plastiques
traditionnels.
3/ Isolation thermique et acoustique : La laine est fréquemment employée pour l’isolation
thermique et acoustique des bâtiments en raison de ses excellentes capacités d’isolation. De
plus, les fibres de coton et de chanvre peuvent être utilisées dans des produits écologiques
pour offrir une solution d’isolation naturelle.
4/ Médical : Les fibres naturelles sont utilisées dans la fabrication de pansements, sutures et
vêtements médicaux en raison de leurs propriétés d'absorption, de biocompatibilité et de
résistance, offrant ainsi des solutions écologiques et sûres pour les soins de santé.
Écologiques : Les fibres naturelles sont biodégradables, ce qui réduit leur impact
environnemental par rapport aux fibres synthétiques.
Absorption de l'humidité : Des fibres comme le coton et le lin ont une excellente capacité
d'absorption, ce qui les rend idéales pour les textiles et les produits nécessitant une gestion de
l'humidité.
Propriétés naturelles : Certaines fibres, comme la laine et le lin, possèdent des propriétés
antibactériennes, antifongiques et thermorégulatrices.
1/ Sensibilité aux parasites : Certaines fibres naturelles, comme la laine, sont vulnérables
aux attaques d'insectes et aux moisissures.
2/ Moins résistantes aux intempéries : Les fibres végétales, comme le coton, peuvent se
détériorer plus rapidement lorsqu'elles sont exposées à des conditions climatiques extrêmes.
L’étude du processus de dégradation thermique des fibres de jute et de lin et ont constaté
qu'à des températures inférieures à 170 °, les propriétés des fibres ont été légèrement
modifiées, tandis qu’à des températures supérieures à 170 °, une baisse importante de la
ténacité et un degré élevé de dégradation ont été observés .
Les fibres lignocellulosiques sont biodégradables par des enzymes très spécifiques capables
d'hydrolyser la cellulose et les hémicelluloses présents dans la paroi cellulaire. En contact
avec les rayons UV, les fibres lignocellulosiques subissent une dégradation photochimique. La
photo-dégradation se déroule principalement au niveau de la lignine qui est responsable du
changement de couleur. Ainsi, la surface devient plus riche en cellulose. La résistance à la
photodégradation et à la biodégradation peut être améliorée par modification chimique de la
fibre naturelle.
L'analyse thermogravimétrique montre que l'acétylation des fibres influence leur stabilité
thermique. Les courbes TGA des fibres de Kraft, de PTM et de lin sont présentées dans la
Figure 3.
Figure 4 : Courbes thermogravimétriques des fibres avant et après acétylation
Les résultats indiquent que les fibres de pâte Kraft présentent une stabilité thermique plus
élevée comparée aux fibres de PTM et de lin en raison de leur composition chimique riche en
cellulose et leur structure ordonnée.
Les données thermogravimétriques des trois fibres végétales indiquent que l'acétylation
réduit leur stabilité thermique, ce qui se traduit par la diminution de la température du début
de dégradation et le déplacement des pertes de masse à des températures inférieures. Ce
comportement peut être expliqué par la perturbation de la structure cristalline des fibres
confirmée par diffractométrie de rayons X et par résonance magnétique nucléaire. Cependant,
on remarque que le processus de dégradation des fibres de bois acétylées est plus long
comparé à leur état natif.
On tend à marquer que l’étude de la stabilité thermique des fibres lignocellulosiques est d'une
importance primordiale, principalement dans le cas de leur utilisation en tant que renfort pour
les matériaux composites.