Route 4 2017
Route 4 2017
Route 4 2017
𝑃 3
𝜎𝑧 = ∗
𝑧 2 2𝜋 ∗ [1 + (𝑟⁄𝑧)2 ]5⁄2
Avec P la charge verticale concentrée agissant à la surface du massif semi infini, z la profondeur
du point M de calcul, σz la contrainte verticale en M selon l’axe Z et r l’éloignement radial du
point M de l’axe Z à la profondeur z.
3
En notant : 𝐾 = 5⁄2 la relation précédente prend la forme suivante qui est plus
2𝜋∗[1+(𝑟⁄𝑧)2 ]
facile à commenter :
𝑃
𝜎𝑧 = 𝐾 ∗
𝑧²
Le coefficient K est une fonction du rapport r/z. Il montre que pour une profondeur donnée z,
c’est-à-dire z constante, la contrainte σz diminue inversement au rayon r. Autrement dit plus
on s’éloigne de l’axe, plus la contrainte verticale diminue. La relation montre aussi que la
contrainte σz diminue avec la profondeur, autrement dit les valeurs les plus grandes se
trouvent près de la surface. La valeur la plus élevée de σz est enregistrée sur l’axe de la charge.
Des études ultérieures, du même auteur (BOUSSINESQ) ou de son école, ont calculé la
contrainte radiale σr (voir σx ou σt) ainsi que les déformations εz, εr et εt correspondantes à
base de la théorie d’élasticité.
Selon GRAHAM BARNES (Soil Mechanics – Principles and Practice – 2nd Ed PALGRAVE
MACMILLAN 2000 – ISBN 0-333-77776-X, page 120) les relations sont les suivantes avec les
notations de la figure ci-dessus :
3 ∗ 𝑃 ∗ 𝑧3
𝜎𝑧 =
2 ∗ 𝜋 ∗ 𝑅5
−𝑃 −3𝑟²𝑧 (1 − 2𝜈) ∗ 𝑅
𝜎𝑥 𝑜𝑢 𝜎𝑟 = ∗[ 3 + ]
2 ∗ 𝜋 ∗ 𝑅² 𝑅 (𝑅 + 𝑧)
−(1 − 2𝜈) ∗ 𝑃 𝑧 𝑅
𝜎𝑡 = ∗[ − ]
2 ∗ 𝜋 ∗ 𝑅² 𝑅 (𝑅 + 𝑧)
La théorie de l’élasticité permet d’écrire les relations suivantes pour le calcul des déformations
(en admettant notamment que les sols ont un comportement élastique) :
1
𝜖𝑧 = ∗ [𝜎𝑧 − 𝜈 ∗ (𝜎𝑟 + 𝜎𝑡 )]
𝐸
1
𝜖𝑟 = ∗ [𝜎𝑟 − 𝜈 ∗ (𝜎𝑡 + 𝜎𝑧 )]
𝐸
1
𝜖𝑡 = ∗ [𝜎𝑡 − 𝜈 ∗ (𝜎𝑟 + 𝜎𝑧 )]
𝐸
3⁄2
1
𝜎𝑧 = 𝑞𝑜 ∗ [1 − { } ]
𝑟 2
1 + (𝑧 )
𝑞𝑜 𝑧 𝑧 3
𝜎𝑟 = 𝜎𝑡 = ∗ [(1 + 2𝜈) − 2 ∗ (1 + 𝜈) ∗ ( ) + ( ) ]
2 𝑅 𝑅
WESTERGAARD a étudié le cas de la charge uniformément répartie sur une plaque rigide
circulaire. Les résultats sont semblables à ceux de BOUSSINESQ. La différence porte sur la
valeur du coefficient K. Ainsi on distingue les coefficients KB et KW selon la théorie utilisée.
Généralement KW < KB.
𝜏𝑟𝑧 = 𝜏𝑧𝑟 = 𝑞𝑜 ∗ 𝐺 𝑞𝑜 ∗ (1 + 𝜈)
𝜖𝑡 = ∗ [(1 − 2𝜈)𝐸 − 𝐷]
𝐸
𝑞𝑜 ∗ (1 + 𝜈) 𝑧
∆𝑧 = ∗ 𝑎 ∗ [ 𝐴 + (1 − 𝜈)𝐻]
𝐸 𝑎
Avec Δz la déflexion verticale (tassement)
Dans la littérature, le coefficient de Poisson des sols varie de 0.25 à 0.50. Plusieurs auteurs
retiennent 0.50, particulièrement pour les sols fins/granulaires. Avec cette dernière valeur, les
relations précédentes se simplifient et prennent la forme suivante :
𝜎𝑧 = 𝑞𝑜 ∗ (𝐴 + 𝐵) 1.5 ∗ 𝑞𝑜
𝜖𝑧 = ∗𝐵
𝐸
𝜎𝑟 = 𝑞𝑜 ∗ [𝐴 + 𝐶]
1.5 ∗ 𝑞𝑜
𝜖 𝑟 = ∗𝐶
𝜎𝑡 = 𝑞𝑜 ∗ [𝐴 − 𝐷] 𝐸
Applications :
Comme les contraintes les plus élevées (à l’exception de τ) arrivent sur l’axe de symétrie du
cercle de chargement, le tableau suivant donne l’évolution des contraintes sur l’axe :
Tableau : Evolution des contraintes sur l’axe de symétrie et sous pression superficielle uniforme
Coordonnées A B C=D 𝜎𝑧 𝜎𝑟 𝜎𝑡 G τrz/qo
=
(z/a) 𝑞𝑜 𝑞𝑜 𝑞𝑜
1/10 0.9005 0.09852 -0.04926 0.99902 0.85124 0 0
2/10 0.80388 0.18857 -0.09429 0.99245 0.70959 0 0
5/10 0.55279 0.35777 -0.17889 0.91056 0.37390 0 0
10/10 0.29289 0.35355 -0.17678 0.64644 0.11611 0 0
Le tableau montre que les contraites les plus élevées se trouvent près de la surface. Elles
diminuent rapidement avec la profondeur. Pour z = a, les contraintes radiales sont déjà très
faibles.
Les couches de structures routières seront minces verticalement (juste dans la partie où les
contraintes dans le sol sont élevées) et infinies en plan. Il s’agira de remplacer le sol naturel, qui
est très déformable et peu portant, par des matériaux moins déformables, en l’occurrence les
sols compactés.
Une attention est à accorder aux valeurs des contraintes radiales car elles peuvent prendre des
valeurs négatives, c’est-à-dire provoquer la traction que ne peuvent supporter les matériaux
granulaires ou non liés. De même les contraintes de cisaillement seront aussi surveillées.
Le calcul précédent peut-être appliqué aux structures routières multicouches, à condition que
les matériaux de différentes couches rencontrent les hypothèses de BOUSSINESQ, notamment
l’homogénéité et l’élasticité et que leurs poids volumiques et modules d’élasticité soient de
mêmes ordres de grandeur. Au cas où les poids volumiques ou les modules d’élasticité sont très
différents d’une couche à l’autre, on ne peut pas exploiter les expressions de BOUSSINESQ, à
moins de remplacer la structure multicouche par une structure monocouche équivalente. Des
approches sont proposées dans la littérature.
En outre, on peut établir l’équivalence entre les couples (E1, h1) et (E2, h2) de deux matériaux
différents, tel que E1 > E2 et h1 < h2.
Par analogie physique, le modèle semi infini de BOUSSINESQ, relatif au calcul des contraintes et
des déformations, peut-être remplacé, pour le calcul sur l’axe, par le modèle de la diffusion
focale de la pression avec la profondeur. La figure montre les paramètres de ce dernier modèle.
La diminution de la contrainte
σz avec la profondeur peut-
être comprise comme la
répartition de la charge P sur
des surfaces circulaires
grandissant avec la
profondeur. Autrement dit, la
contrainte, ou la pression
diminue avec la profondeur z.
On peut aussi considérer que les différentes épaisseurs hi (voir figure) correspondent aux
épaisseurs de couches fictives notées respectivement h1, h2 et h3, ce qui traduit une structure
multicouche. Dans ce cas, la stabilité du massif reste assurée tant que les pressions q o, q1 et q2
ne poinçonnent pas les couches supports. On peut aussi, le cas échéant, imaginer de remplacer
les couches supports faibles (très déformables) par des matériaux plus résistants ou encore de
remplacer les couches faibles par des matériaux avec valeurs de l’angle θ plus ouvert et
épaisseurs plus petites.
A ce stade, on peut déjà comprendre que dimensionner une structure routière, pour supporter
une charge P agissant sur une roue, reviendrait à remplacer le sol naturel (plus déformable ou
moins portant) par une ou plusieurs couches de matériaux plus portants ou plus résistants,
d’épaisseurs hi, et susceptibles de supporter les contraintes développées par P.
Comme la qualité des matériaux est proportionnelle à leur prix, on peut réserver les matériaux
plus chers pour les couches supérieures, se trouvant plus près de la surface, et en plus,
diminuer leurs épaisseurs.
En comparaison avec les structures routières multicouches, l’épaisseur totale de la structure est
la somme des épaisseurs individuelles des couches : h totale = Σhi.
N.B. Pour rappel, l’approche de l’école de BOUSSINESQ n’est valable que si les modules Ei de
différents matériaux mis en œuvre dans les différentes couches sont du même ordre de
grandeur. Dans le cas contraire, il faut recourir à d’autres modèles de dimensionnement.
Les contraintes et les déformations calculées ne sont retenues que si elles restent inférieures
aux valeurs mécaniques admissibles. Ces valeurs admissibles sont souvent établies
expérimentalement, par exemple : par les essais de chargement direct des éprouvettes de
matériaux et/ou par les observations de leur comportement en service (in situ). Les épaisseurs
retenues doivent au moins être égales aux épaisseurs technologiques ou minimales faisables. Il
s’agit d’un calcul itératif.
N.B. Les indicateurs de la capacité mécanique des matériaux peuvent revêtir plusieurs formes
dans la pratique. Il peut s’agir par exemple : de la résistance au poinçonnement (portance
CBR), du tassement (déformation verticale permanente de l’ensemble), de l’orniérage
(déformation ou fluage de la surface), de la fissuration (densité et type de fissures) ou de
la déflexion (déformation verticale élastique de la surface sous le passage d’une charge).
Le dimensionnement des structures routières est une opération complexe qui nécessite une
série de données ou informations en amont, des modèles ou algorithmes de calcul et
l’interprétation des résultats de calcul. Il peut être résumé dans le schéma global synthétique
(tableau) suivant :
Elles concernent le trafic, les matériaux ainsi que les paramètres et valeurs admissibles pour
garantir la stabilité structurelle.
Le trafic routier est un des paramètres essentiels du dimensionnement routier. Les matériaux et
épaisseurs mis en œuvre doivent garantir la stabilité de la structure pendant toute sa durée de
vie projetée.
Le trafic routier est développé dans la première partie du cours. Il peut être appréhendé,
d’après le modèle mathématique de dimensionnement retenu, à travers un des paramètres
suivants :
N.B. Le recours au trafic journalier cache une sous routine de calcul du total cumulé de
sollicitations sur la durée de vie de l’ouvrage.
Le nombre d’essieux passant (projeté) sur la route par jour, ou projeté sur la durée de
vie du projet : Plusieurs modèles de dimensionnement utilisent le nombre d’essieux
équivalents à un essieu de référence, par jour, ou cumulé sur la durée de vie du projet.
La charge supportée par les pneumatiques : Cette charge peut revêtir plusieurs formes
selon le modèle mathématique retenu pour le dimensionnement, dont les suivantes :
La charge maximale sur l’essieu relevée dans le trafic, ou celle agissant sur une
seule roue ;
La pression superficielle la plus élevée exercée par la roue (pneumatique) sur la
chaussée, cette pression étant généralement associée au rayon de la surface de
contact du pneumatique ; Elle correspond normalement à la pression de
gonflage du pneumatique ;
Le nombre de sollicitations équivalentes ou de passage d’une pression type des
pneus, par jour, ou sur toute la durée de vie de la structure.
Les charges sur les essieux, notées ici P, sont obtenues par des campagnes de pesée des
véhicules. Plusieurs auteurs admettent comme véhicules lourds, c’est-à-dire dont l’impact est
significatif sur la structure, ceux dont le poids total (tare + charge utile) est supérieure à 3
tonnes. L’ex LCP français retient 3.5t par essieu.
En rappel, on utilise la règle forfaitaire de répartition des charges 1/3 sur l’essieu avant et 2/3
sur l’essieu arrière de véhicules lourds à 2 essieux. L’essieu lourd de référence est l’essieu
simple à roues jumelées.
Pour les essieux de référence de véhicules routiers, la charge maximale fournie par les
constructeurs est 13 tonnes. La charge légale par essieu (autorisée par la loi) varie avec les pays.
Elle de l’ordre de 9T aux USA, en UK et en Afrique du Sud, de 13 T en France et de 10T en RDC.
Les matériaux routiers ont été vus au chapitre 4 du présent cours. Ils sont identifiés, classés et
acceptés par une approche normalisée et rigoureuse. Une distinction a été faite entre les
matériaux granulaires (naturels, concassés, industriels), les bétons de sols, les matériaux liés
améliorés aux liants hydrauliques et/ou aux liants hydrocarbonés, le béton de ciment, le béton
bitumineux et l’enduit superficiel. Pour mémoire, les paramètres les plus utilisés pour
l’identification, la classification et l’acceptabilité des matériaux routiers sont les suivants :
Les identifications géologique ou pédologique qui viennent de ces sciences ;
L’identification géotechnique qui s’appuie notamment sur la granulométrie (complète),
le diamètre nominal d/D, la plasticité, les différents poids volumiques, la teneur en eau,
la composition chimique ou minéralogique ;
Les caractéristiques physiques additives dont l’indice de forme, l’équivalent de sable,
l’indice de polissage, la température de ramollissement et l’adhésivité ;
Les caractéristiques mécaniques de dureté et de déformabilité dont la friabilité,
Il faut noter que ε utilisée dans l’essai de fatigue est comparable à la déflexion de la chaussée, ou
déformation verticale élastique sous charge roulante. La déflexion est mesurée sur le terrain à l’aide de
la poutre BENKELMAN ou du déflectographe, comme le déflectographe LACROIX.
Certains matériaux sont beaucoup plus représentés par des symboles comme GN pour grave naturel
(alluvionnaire ou éluvionnaire), GL pour graveleux latéritique, GNT pour grave naturel traité, SC pour
sable-ciment, SB pour sable-Bitume, BB pour béton bitumineux ou enrobés, Bc pour enduit bicouche, Tc
pour enduit tricouche, BC ou B pour béton de ciment et BA pour béton armé.
Une attention particulière est attirée sur l’acceptabilité des matériaux avant le calcul de leurs épaisseurs.
Le calcul des structures routières, comme tous les calculs de dimensionnement des structures,
cherche à donner des épaisseurs aux différentes couches constitutives de la route en fonction
des sollicitations et des caractéristiques mécaniques des matériaux. Il cherche, en définitive, à
assurer la stabilité en service de l’ouvrage et sur sa durée de vie projetée.
Ce modèle calcule les épaisseurs de différentes couches de la structure de manière à éviter leur
poinçonnement par la pression verticale transmise à travers le corps de la chaussée et sur la
couche support.
L’exemple type est celui du calcul à base des portances CBR de différents matériaux de manière
que chaque couche supérieure ne poinçonne pas l’inférieure. Le modèle requiert la
connaissance du CBR de chaque couche (matériau). Pour rappel, le CBR est généralement
mesuré sur les éprouvettes en laboratoire. Il faudra le vérifier in situ.
Le modèle a été largement développé en début du chapitre. Il permet, pour le massif semi-
infini homogène, élastique, isotrope et souple, le calcul en tout point du massif des contraintes
et des déformations. Ces valeurs sont ensuite comparées aux valeurs admissibles. Souvent, sauf
pour la dernière couche (semi-infini), le critère de la déformation prime sur celui des
contraintes. Les particularités du modèle ont été développées par plusieurs auteurs dont
TIMONSHEKO et LOVE. Pour un multicouche on le remplace par le monocouche équivalent.
Le calcul donne les épaisseurs minimales à mettre en œuvre ou les contraintes de compression
et traction dans la dalle et dans la fondation.
(1) Groupe 1 : Développement théorique basée sur l’hypothèse que les différentes couches
du multi système sont des solides élastiques à 3 dimensions. – Voir BURMISTER, FOX &
ACUM, JONES & PEATTIE et VERSTRAETEN ;
(2) Groupe 2 : Développement théorique basé sur l’hypothèse que la première couche du
système est une plaque mince et que les autres couches sont des solides à 3
dimensions. – Voir HOGG et JEUFFROY ;
La réponse du calcul (modèle) est un état des contraintes et déformations en tout point choisi
du système multicouche, particulièrement aux interfaces et sur l’axe de la charge.
Le calcul est souvent très long, itératif, fastidieux, passant par la recherche de convergence des
séries mathématiques, d’où le recours aux tables, abaques et logiciels.
Pour la suite du cours, nous préférons utiliser le groupement suivant, bien que discutable aussi,
et donner des exemples pour chaque groupe :
i) Groupe A : Modèle de dimensionnement empirique n’utilisant pas la résistance du sol
comme paramètre. Le calcul est basé uniquement sur les observations et sur le
traitement statistique des résultats ;
5.3.1. Exemple d’un modèle à base de la classification des sols et n’utilisant pas la résistance
des matériaux – Méthode de l’indice de groupe de l’US HIGHWAY ENGINEER’S
On choisit les matériaux de la couche de base et de la couche de fondation selon les critères
d’acceptabilité de l’AASHTO (USPRA). On calcule leurs indices de groupe IG et on les classe
selon l’AASHTO (USPRA).
Les conditions de validité du modèle après la mise en œuvre des matériaux sont les suivantes :
La masse volumique sèche de la fondation γs > 95% Proctor Normal (PN) ;
La masse volumique sèche de la base γs > 100% PN ;
La chaussée est hors de la remontée de la nappe phréatique, à plus de 1.00 m.
Les résultats du modèle sont obtenus à partir de l’abaque suivant où on entre avec l’IG du
matériau de fondation, pour sortir avec l’épaisseur totale de la chaussée ht, après avoir pivoté
sur une des courbes B, C ou D selon le trafic. Ensuite, on choisit l’épaisseur de la base hb en
fonction des contraintes technologiques. On entre dans l’abaque avec l’épaisseur de la base, on
pivote sur la courbe E et on ressort avec l’IGB à satisfaire pour le matériau de la couche de base.
Si la couche de base ne rencontre pas la valeur IGB, on augmente hb et en conséquence ht. On
recommence la procédure. Quand la couche de base rencontre IGB, on déduit l’épaisseur de la
couche de fondation par hf = (ht – hb). On s’assure que hf de la fondation rencontre l’épaisseur
minimale technologique. Si ce n’est pas le cas, on l’augmente jusqu’au minimum technologique
requis et on déduit la nouvelle valeur de ht. On entre de nouveau dans l’abaque avec hf, et on
pivote sur la courbe A pour sortir avec IGF requis pour la fondation. On s’assure que le matériau
de la fondation rencontre IGF.
Le véhicule commercial considéré dans la version originale du modèle est celui dont le poids
total (tare + charge utile) est supérieur à 1.5 tonnes.
Ce modèle de dimensionnement, bien qu’ancien, peut servir pour les routes de desserte
agricole de l’intérieur de la RDC dans la mesure où il ne s’appuie que sur des paramètres
simples à quantifier comme la granulométrie par tamisage et les limites d’ATTERBERG.
5.3.2. Exemple d’un modèle à base d’un paramètre de résistance des matériaux – Méthode
de l’indice de portance CBR
Le modèle utilise comme paramètre essentiel de calcul la portance CBR du sol de plateforme ou
les portances CBR de différentes couches supports. Il résulte de la théorie de BOUSSINESQ pour
une charge uniformément répartie agissant sur une surface circulaire infiniment souple. En
effet, la formule de BOUSSINESQ peut se mettre sous les formes suivantes :
𝑧3 𝑅
𝜎𝑧 = 𝑞𝑜 ∗ [1 − ] 𝑑′ 𝑜ù 𝑜𝑛 𝑑é𝑑𝑢𝑖𝑡 ℎ = 𝑧 =
(𝑅² + 𝑧²) −2⁄3
√(1 − 𝜎𝑧 ) −1
𝑞 𝑜
Comme l’essai CBR est normalisé (dimensions du poinçon et pression) et comme la charge P sur
la roue peut-être liée à sa surface d’impact sur la chaussée, des chercheurs de l’USCE (US
CORPS OF ENGINEERS) ont transformé la formule précédente pour exprimer l’épaisseur h
comme une fonction de la portance CBR (notée Icbr) de la couche support et de la charge P
agissant sur une roue de l'essieu de dimensionnement, ce que
traduisent la figure et la formule données ci-après :
100 + 150√𝑃
ℎ=
𝐼𝑐𝑏𝑟 + 5
La formule est valable pour les routes et pour les pistes d’avions en
terre (non revêtues). P est exprimée en tonnes, I en % et h en cm.
𝑁
100 + √𝑃 ∗ [75 + 50 ∗ 𝑙𝑜𝑔 (10)]
ℎ=
𝐼𝑐𝑏𝑟 + 5
Avec N la durée de vie où la répétition des charges durant la durée de vie de la chaussée, tous
les autres termes étant déjà définis.
Comme la formule de
PELTIER ne précise pas
la P équivalente de
dimensionnement à
utiliser. L’ex TRRL
britannique a proposé
l’abaque ci- contre,
extrait de N.N.
VAZIRANI – CONCISE
HANDBOOK OF CIVIL
ENGINEERING – 2nd ED
2002 – ISBN : 81-219-
0500-1.
L’abaque recourt à
plusieurs courbes pour
tenir compte des
classes de trafic.
5.3.3. Exemple d’un modèle à base d’un paramètre de résistance des matériaux – Méthode
CEBTP à base de l’indice de portance CBR - Catalogue des structures types
La méthode est largement développée et expliquée dans l'ouvrage du CEBTP intitulé: "Guide
Pratique de Dimensionnement des Chaussées pour les Pays Tropicaux".
Bien que la méthode du CEBT ait utilisé le calcul multicouche pour l'établissement du catalogue
des structures types, elle est classée dans le présent groupe par son utilisation pratique qui ne
recourt qu'au CBR du sol de la plateforme et à la classe de trafic.
Classe de sol Plage des CBR Pour rappel, il s'agit des CBR après 4 jours
S1 ≤5 d'imbibition. Il va de soi que plus le CBR est
S2 > 5 à ≤ 10 bon, moins les couches supérieures seront
S3 > 10 à ≤ 15 épaisses et plus la structure sera
S4 > 15 à ≤ 30 économique. Le cas échéant, il faudra
S5 > 30 commencer par amender les matériaux de
la PF.
c) Trafic et classification
Le CEBTP a émis les hypothèses suivantes compte tenu de son expérience africaine :
Durée de vie de 15 ans;
Essieu de dimensionnement (voir définition du trafic équivalent) : 13 tonnes sur
essieu simple à roues jumélées, largeur des pneumatiques 25 cm, entre axes des
pneus 37.5 cm ;
Pour des chaussées de moins de 7.00 m de largeur, on considère les trafics
comptabilisés dans les 2 sens de circulation;
Pour les chaussées à plus de 7.00 m de largeur, à double sens, et pour toutes les
chaussées à sens unique, on considère le trafic sur la voie la plus chargée;
On admet 10% d'essieux en surcharge par rapport à l'essieu de calcul (13 tonnes
ou 8.2 tonnes) ;
Le taux de véhicules Poids Lourds (PL) dans le trafic est de 30% ;
Le taux de croissance annuelle moyen du trafic est de 7%.
En terme de trafic cumulé sur la durée de vie de la chaussée, les classes de trafic sont
définies au tableau suivant en fonction de l'essieu de dimensionnement :
Remarque
Le calcul ou le choix des structures selon le modèle (méthode) CEBTP est très pratique et très
facile. Cependant il cache et sous entend l'introduction dans le calcul des paramètres des
matériaux dont les modules d'élasticité, les coefficients de Poisson, les contraintes et
déformations admissibles dans l'environnement d'exploitation de la chaussée.
Autrement dit, le catalogue n'a pas de valeur intrèseque, sa bonne utilisation est conditionnée
par la bonne formulation et la bonne mise en œuvre des matériaux en amont.
L'ingénieur a donc l'obligation de fournir, avec la structure retenue, les critères d'acceptabilité
des matériaux à la formulation des mélanges et après la mise en service.
Une attention particulière est de nouveau attirée sur l'étude du trafic dans la mesure où les
classes données par le CEBTP résultent d'une longue série d'hypothèses dont le taux de
croissance annuel du trafic, l'essieu du dimensionnement, l'équivalence d'essieux, le taux de
poids lourds. Il faut toujours s'assurer que les conditions de terrain ne s'écartent pas beaucoup
d'hypothèses du CEBTP.
L'attention est aussi attirée sur la variation des sols de la plate-forme le long de l'ouvrage,
particulièrement celle de la portance CBR. Il faut s'assurer que même si l'économie impose une
structure constante sur une certaine longueur, le CBR du dimensionnement doit garantir la
stabilité de l'ensemble de l'ouvrage et ne pas créer des singularités.
Le modèle a été développé en début du chapitre. Les tables de AHLVIN et ULERY peuvent
permettre un gain de temps dans la mesure où les évolutions des paramètres sont visibles.
Les relations suivantes, qui donnent les contraintes et lesdéformations sur l'axe, sont plus
complètes que les précédentes qui ont négligé les contraintes radiales σt et σr qui occurrent
plus près de la surface et qui n’ont pas calculé la déformation Δz.
𝑧3
𝜎𝑧 = 𝑞𝑜 ∗ [1 − ]
(𝑅² + 𝑧²)3⁄2
𝑞𝑜 𝑧 𝑧3
𝜎𝑟 = 𝜎𝑡 = ∗ [(1 + 2𝜈) − 2 ∗ (1 + 𝜈) ∗ { }+ ]
2 (𝑅² + 𝑧²)1⁄2 (𝑅² + 𝑧 2 )3⁄2
𝜎𝑧 − 𝜎𝑟
𝜏𝑚𝑎𝑥 =
2
𝑞𝑜 (1 − 𝜈) ∗ 𝑧²
∆𝑧 = [2 ∗ (1 − 𝜈²) ∗ (𝑅² + 𝑧²)1⁄2 − + (𝜈 + 2𝜈² − 1) ∗ 𝑧]
𝐸 (𝑅² + 𝑧²)1⁄2
Avec qo la pression superficielle agissant sur une surface circulaire de rayon R infiniment
souple, E le module d'élasticité, ν le coefficient de Poisson, z la profondeur du calcul, σz la
contrainte verticale, σr la contrainte radiale, σt la contrainte tangentielle, Δz la déflexion
verticale (tassement).
Pour le calcul pratique, il est demandé aux étudiants de voir les formules et les tables de
AHLVIN et ULERY déjà présentés.
Remarque
On parle de l'école de BOUSSINESQ car plusieurs chercheurs et auteurs ont soit
amélioré, soit cherché à simplifier l'utilisation des résultats de BOUSSINESQ, notamment
par le développement des tables, abaques et logiciels. On cite pour mémoire: FROLICH
pour la forme réelle de bulbe des contraintes, NEWMARK pour les tables et abaques de
forme rectangulaire, SANBORN et YODER pour les semelles de forme ellipsoïdale.
D'autres auteurs ont fait recours au modèle élastique de MAXWELL pour intégrer le
caractère viscoélastique des matériaux hydrocarbonés.
Le caractère semi-empirique du modèle vient de l'étude des matériaux.
Il s'agit du calcul d'une dalle rigide reposant sur un sol de fondation élastique. Le module de la
dalle est très grand par rapport à celui du sol de fondation. La théorie de BOUSSINESQ n'est pas
applicable. WESTERGAARD a résolu le problème en s'appuyant sur le calcul d'une poutre rigide,
infiniment long posée sur un terrain élastique.
5.3.5.1. Rappel du calcul d'une poutre rigide posée sur fondation (sol) élastique
La figure suivante montre les schémas de la poutre et du calcul par isolation et équilibre d'un
élément de la poutre de longueur dx.
Hypothèses : Poutre prismatique rigide de longueur infinie et de hauteur hb, largeur unité (1m),
élastique de module Eb et de coefficient de Poisson νb. Sol de fondation élastique de module de
réaction k constant.
Equation différentielle : Après isolation d'une longueur dx, on note les équations d'équilibre
suivantes :
N = N + dN = 0
𝑑𝑇 𝑑²𝑀
= = 𝑘𝑧 − 𝑞
𝑑𝑥 𝑑𝑥²
𝑑4𝑧
𝐸𝐼 4 = −𝑘𝑧 + 𝑞
𝑑𝑥
C'est l'équation différentielle d'une poutre rigide posée sur terrain élastique. Cette équation
peut être transformée comme suit:
𝐸 ∗ ℎ3 4 𝑘
𝐷 = 𝐸𝐼 = 𝑒𝑡 𝜆 = √
12(1 − 𝜈²) 4𝐷
𝑑4 𝑧 𝑘 𝑞 𝑑4𝑧 4
𝑞
+ 𝑧 = 𝑜𝑢 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 + 4𝜆 𝑧 =
𝑑𝑥 4 𝐷 𝐷 𝑑𝑥 4 𝐷
𝑑4 𝑧
+ 4𝜆4 𝑧 = 0
𝑑𝑥 4
𝑧 = 𝑧𝑐 + 𝑧𝑝 =
𝑞
𝑧 = 𝑒 𝜆𝑥 ∗ [(𝐶1 ∗ 𝑐𝑜𝑠(𝜆𝑥) + 𝐶2 ∗ 𝑠𝑖𝑛(𝜆𝑥)) + 𝑒 −𝜆𝑥 ∗ (𝐶3 ∗ 𝑐𝑜𝑠(𝜆𝑥) + 𝐶4 ∗ 𝑠𝑖𝑛(𝜆𝑥))] +
𝑘
Les constantes, notées Ci, peuvent être déterminées par les conditions aux limites et selon le
schéma des charges.
𝑃 ∗ 𝜆 −𝜆𝑥
𝑧= ∗𝑒 ∗ (𝑐𝑜𝑠(𝜆𝑥) + 𝑠𝑖𝑛(𝜆𝑥))
2𝑘
𝑃∗𝜆
𝑧= ∗ 𝐴𝜆𝑥
2𝑘
𝑃∗𝜆
On note pour x = 0, 𝑧= 2𝑘
𝑑𝑧 𝑃 ∗ 𝜆² −𝜆𝑥 𝑃 ∗ 𝜆²
𝜃= = ∗𝑒 ∗ (𝑠𝑖𝑛(𝜆𝑥)) = ∗ 𝐵𝜆𝑥
𝑑𝑥 𝑘 𝑘
Solution au cas où le point de calcul C se trouve dans la zone chargée comme illustré
par la figure ci-après :
On assimile d'abord une quantité qdx à une charge concentrée P et ensuite on intègre.
𝑞 ∗ 𝑑𝑥 ∗ 𝜆 −𝜆𝑥
𝑑𝑧 = 𝑞𝑑𝑥 ∗ 𝐴𝜆𝑥 = ∗𝑒 ∗ (𝑐𝑜𝑠(𝜆𝑥) + 𝑠𝑖𝑛(𝜆𝑥))
2𝑘
𝑞 𝑞
𝑧𝑐 = ∗ [(1 − 𝑒 −𝜆𝑎 ∗ 𝑐𝑜𝑠(𝜆𝑎)) + (1 − 𝑒 −𝜆𝑏 ∗ 𝑐𝑜𝑠(𝜆𝑏))] = ∗ (2 − 𝐷𝜆𝑎 − 𝐷𝜆𝑏 )
2𝑘 2𝑘
𝑞
𝜃𝑐 = ∗ (𝐴𝜆𝑎 − 𝐴𝜆𝑏 )
2𝑘
𝑞
𝑀𝑐 = ∗ (𝐵𝜆𝑎 − 𝐵𝜆𝑏 )
4 ∗ 𝜆²
𝑞
𝑇𝑐 = ∗ (𝐶𝜆𝑎 − 𝐶𝜆𝑏 )
4∗𝜆
L'attention est attirée sur la mesure des distances a et b selon que le point C de calcul se trouve
à gauche ou à droite en dehors de la charge superficielle.
5.3.5.2. Dimensionnement d'une dalle rigide posée sur fondation (sol) élastique
Hypothèses : Dalle homogène, isotrope, élastique, de module d'élasticité E très grand par
rapport à celui du sol support, de coefficient de Poisson ν constant, infinie en plan, d'épaisseur
fini h, en contact permanent (ininterrompu) avec le sol support. Le sol support est
principalement caractérisé par son module de réaction k.
Calcul des contraintes dans la dalle : Ces différentes hypothèses autorisent l'utilisation des
résultats de la poutre posée sur terrain élastique en considérant la dalle comme constituée des
bandes de largeur unitaire (1 m). La connaissance d'éléments de réduction, particulièrement M
et T autorisent le calcul des contraintes et des déformations dans la dalle par l'application des
résultats de la mécanique des structures. Les contraintes de traction dans la dalle sont
généralement prépondérantes dans la décision, bien qu'une vérification de la pression sur le sol
support soit toujours recommandée. Comme déjà vu pour la poutre posée sur fondation
élastique, les éléments de réduction, et partant les contraintes de traction, dépendent de la
position de la charge sur la dalle. Trois cas de figure sont critiques, à savoir la charge au centre
de la dalle, la charge au bord de la dalle et la charge au coin de la dalle.
N.B. Certains auteurs discutent de l'effet de la double dimension plane infinie de la dalle (x, y)
et de la diminution subséquente des contraintes au centre de la dalle. Il s'agit beaucoup
plus d'une question économique.
4 𝐸 ∗ ℎ3
𝑙=√
12(1 − 𝜈²) ∗ 𝑘
3∗𝑃 𝐸 ∗ ℎ3 𝑎−𝑏
𝜎𝑥 𝑜𝑢 𝜎𝑦 = ∗ [(1 + 𝜈) ∗ 𝑙𝑛 { 4} ∓ 2 ∗ (1 − 𝜈) ∗ ]
8 ∗ 𝜋 ∗ ℎ² 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏
𝑘∗( 2 )
3 ∗ (1 + 𝜈) ∗ 𝑃
𝜎𝑏 =
𝜋 ∗ (3 + 𝜈) ∗ ℎ²
𝐸 ∗ ℎ3 4 𝑎−𝑏
∗ [𝑙𝑛 { } + 1.84 − 𝜈 + (1 + 𝜈) ∗
𝑎+𝑏 4 3 𝑎+𝑏
100𝑘 ∗ ( 2 )
𝑎∗𝑏 𝑏
+ 2(1 − 𝜈) ∗ + 1.18 ∗ (1 + 2𝜈) ∗ ]
(𝑎 + 𝑏)² 𝑙
c) Cas d'une charge ponctuelle à cheval sur un joint sans transfert de charge –
Contrainte de traction à la fibre supérieure :
2.2 ∗ (1 + 𝜈) ∗ 𝑃⁄2 𝐸 ∗ ℎ3
𝜎𝑗 = ∗ 𝑙𝑜𝑔 { }
(3 + 𝜈) ∗ ℎ² 𝑎+𝑏 4
100𝑘 ∗ ( 2 )
3 ∗ (1 + 𝜈) ∗ 𝑃⁄2 4 𝑎−𝑏 𝑏
+ [3.84 − 𝜈 − (1 − 𝜈) ∗ + 0.5 ∗ (1 + 2𝜈) ∗ ]
𝜋 ∗ (3 + 𝜈)ℎ² 3 𝑎+𝑏 𝑙
(𝑎 − 𝑏) ∗ (𝑥² − 𝑦²)
+ ]
16 ∗ 𝜋 ∗ 𝑙² ∗ (𝑎 + 𝑏)
𝑃 𝑅² 𝐸 ∗ ℎ3 3 𝑅²
∆𝑖 = ∗ [1 − ∗ 𝑙𝑛 { 4
}− ∗ ]
8 ∗ 𝑘 ∗ 𝑙² 8 ∗ 𝜋 ∗ 𝑙² 𝑘𝑅 8 𝜋 ∗ 𝑙²
b) Cas d'une charge située le long d'un bord ou d'un joint de la dalle sans transfert de
charge :
𝑥² (𝑦 − 𝑏)²
+ =1
𝑎² 𝑏²
c) Cas d'une charge située à cheval sur un joint sans transfert de charge:
𝑃 2 + 1.2𝜈 𝑏 𝑦
∆𝑗 = ∗√ 3
∗ [{1 − (0.323 + 0.17𝜈) ∗ } ∗ {1 − (0.76 + 0.4𝜈) ∗ }]
2 𝐸∗ℎ ∗𝑘 𝑙 𝑙
L'expérience a montré que la contrainte due au gradient thermique peut, dans certains cas de
figure, être du même ordre de grandeur que la contrainte due à la charge des véhicules. Dans
d'autres cas de figure, on peut avoir une superposition d'effets négatifs, notamment en
chargeant le coin pendant la déformation de la dalle. Le dimensionnement d'une dalle routière
devra tenir compte de ce phénomène.
N.B. Les déformations de sens contraire peuvent se produire lorsque la fibre inférieure est plus
froide que la supérieure.
Bien que les effets du gradient de température soient plus importants sous climat
tempéré froid, il peut arriver sous tropicaux en cas de refroidissement brutale de la dalle
par la pluie. Δt peut atteindre 5° à 10°.
𝜕²𝑧 12 𝛼𝑡 ∗ ∆𝑡
= 3
∗ (𝑀𝑥 − 𝜈𝑀𝑦 ) +
𝜕𝑥² 𝐸 ∗ ℎ ℎ
On peut déduire qu'à l’intérieur de la dalle (au centre) z = 0. Dans ce cas, les moments
fléchissant Mx et My ainsi que la contrainte sont donnés par les relations suivantes :
𝐸 ∗ ℎ² ∗ 𝛼𝑡 ∗ ∆𝑡
𝑀𝑥 = 𝑀𝑦 = −
12 ∗ (1 − 𝜈)
𝐸 ∗ 𝛼𝑡 ∗ ∆𝑡
𝜎𝑜 =
2 ∗ (1 − 𝜈)
𝐸 ∗ ℎ3 𝑑²𝑧 (1 + 𝜈) ∗ 𝛼𝑡 ∗ ∆𝑡
𝑀𝑦 = − ∗ [− − ]
12 ∗ (1 − 𝜈²) 𝑑𝑦² ℎ
La solution du problème ayant une forme complexe, comprenant notamment des sinh, cosh et
tgh mêlés aux sin, cos et tg, BRADBURY l'a mise sous une forme facile à exploiter en fonction du
rapport entre le côté et le rayon de rigidité (Lx/l ou Ly/l). Ces relations sont les suivantes:
𝐸 ∗ 𝛼𝑡 ∗ ∆𝑡 𝐶𝑥 + 𝜈 ∗ 𝐶𝑦
𝜎𝑖 = ∗
2 (1 − 𝜈²)
𝐸 ∗ 𝛼𝑡 ∗ ∆𝑡
𝜎𝑏 = ∗𝐶
2
Remarque:
Etant donné la difficulté à calculer toutes les contraintes secondaires et la probabilité qu'elles
soient du même ordre de grandeur que les contraintes dues aux charges du trafic, MARKWICK a
proposé les valeurs minimales d'épaisseurs de dalles en béton non armé reprises au tableau
suivant:
Tableau: Epaisseur minimale des dalles en béton non armé selon MARKWICK
Module de réaction du Epaisseur de la dalle (cm) Epaisseur minimale de la
sol k ([N*10-3/mm3]) Route Route Route fondation pour toutes les routes
principale secondaire locale
30 – 50 25 20 18 15
55 – 110 20 18 15 8 (*)
> 110 18 15 13 (*) 8 (*)
* Valeurs non utilisables en pratique selon nous. L'épaisseur technologique minimale serait
plutôt de 15cm. Les valeurs de MARKWICK peuvent servir dans les avant projets.
BOUSSINESQ et son école ont étudié et adapté le calcul des contraintes et des déflections dans
un massif semi-infini homogène, élastique, isotrope. WESTERGAARD et son école ont étudié le
cas d'une dalle rigide infinie en plan et d'épaisseur finie. Il n'a considéré le sol support ou
fondation de la dalle qu'à travers son module de réaction k.
Le grand mérite de BURMISTER a été de montrer que les contraintes σ dans le système
bicouche, particulièrement à l'interface, et la déflexion en surface Δ (au centre de la charge)
dépendent du rapport de modules (E1/E2 ou Eb/Ef). Plus le rapport des modules est grand, plus
σr augmente dans la première couche et plus σz diminue à l'interface. On peut aussi dire que
plus la couche de base est rigide, plus la couche de fondation ou la PF est soulagée.
Comme déjà vu, la contrainte calculée peut se mettre sous la forme σz = KBs*qo.
La figure montre que pour z/a = 1, le Coefficient KBs passe de 0.70 à 0.10 lorsque le rapport
E1/E2 passe de 1 à 100, ce qui justifie le comportement particulier des dalles en béton. Elle
montre aussi que les valeurs obtenues par BURMISTER sont très différentes de celles obtenues
par BOUSSINESQ pour z < 3a.
Les mesures ultérieures in situ ont montré que les valeurs de BURMISTER étaient
conservatrices, c'est-à-dire vont toujours dans le sens de la sécurité.
Avec F un coefficient appelé facteur de déplacement. F est une fonction de E 1/E2 ou E2/E1.
Le facteur de déplacement, noté F, est donné par l'abaque suivant, extrait de PRINCIPLES OF
PAVEMENT DESIGN, dito, en fonction des multiples de a et du rapport E 2/E1.
Ce facteur est repris dans les abaques suivants pour les rapports E1/E2 = 1; 5; 10; 25; 50 et 100.
𝐸1 1⁄3
ℎ𝑒 = ℎ ∗ ( )
𝐸2
𝑞0 ∗ 𝑎 𝑞0 ∗ 𝑎 𝑎 𝐸2 𝐸2
∆𝑧=0 = 1.5 ∗ ∗ 𝐹𝑃𝐵 = 1.5 ∗ ∗ ∗ (1 − )+
𝐸2 𝐸2 2⁄3 1⁄2 𝐸1 𝐸1
𝐸
{𝑎² + ℎ𝑒 2 ∗ (𝐸1 ) }
[ 2 ]
ii) LISTER et JONES, moyennant les hypothèses reprises ci-après, ont établi des formules
pour le calcul analytique de la contrainte maximale de traction (radiale) σr = σt à
l'interface des couches (première couche et deuxième), c'est-à-dire à la fibre inférieure
de la première couche, ainsi que la contrainte verticale de compression σz sur la
surface (interface) de la couche inférieure.
𝑎 𝐸1
𝜈1 = 𝜈2 = 0.35; 0.1 < < 0.7 𝑒𝑡 2 < < 1000
ℎ 𝐸2
𝑎 1.85 𝐸1
𝜎𝑟 = 1.8 ∗ 𝑞0 ∗ ( ) ∗ 𝑙𝑜𝑔 ( )
ℎ 𝐸2
𝑎 𝑁 𝐸1 −0.64
𝜎𝑧 = 𝐶 ∗ 𝑞0 ∗ ( ) ∗ ( ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐶 ≈ 1.65 𝑒𝑡 1.8 ≤ 𝑁 ≤ 1.95
ℎ 𝐸2
Lecture
Une des limites de ces modèles et méthodes de dimensionnement se trouve dans la définition des valeurs
des paramètres à confronter aux réponses du modèle, particulièrement en ce qui concerne la déflexion
verticale.
BURMISTER avait, arbitrairement, fixé la déflexion admissible en surface Δz=0, au centre de la charge,
à 0.20 in, soit plus ou moins 5 mm, pour les chaussées souples et à 0.05 in, soit plus ou moins 1.27 mm
pour les dalles rigides. La vérification se faisait par l'intermédiaire de l'essai de plaque ou de la poutre
BENKELMAN.
Par ailleurs, le module élastique E2, de la couche inférieure, n'est pas évident à établir. BURMISTER
avait contourné la difficulté en passant par l'essai de la plaque et en utilisant la relation déjà établie plus
haut : k = E2/(1.18*a). Plusieurs auteurs utilisent une formule simple de corrélation entre la portance
CBR et le module d'élasticité.
𝐸(𝑀𝑃𝑎) = 5 ∗ 𝐶𝐵𝑅
Il y a aussi lieu de noter que plusieurs matériaux de construction voient leurs caractéristiques physiques
et mécaniques évoluer dans le temps, suite à la compaction sous trafic. C'est le cas de la masse volumique
sèche, de la portance CBR et des modules d'élasticité.
Pour rappel, devant la complexité du calcul du système multicouche (plus de 2 couches), plusieurs
chercheurs et auteurs convertissent le multicouche en bicouche, qui est relativement plus facile à
calculer. Cette conversion s'appuie essentiellement sur le rapport des modules des couches successives
qui doit rester proche de l'unité, En-1/En ≤ 2. Cette approche est largement acceptée pour les matériaux
granulaires. Le modèle bicouche a été donc, et est encore très utilisé, hier et aujourd'hui.
BURMISTER a été un des premiers à proposer une solution au problème. Il était arrivé à des
expressions analytiques, qui, selon plusieurs auteurs, étaient difficiles et pas utilisables bien que
confirmées par l'expérience.
Il a fallu attendre les travaux de son école, celui des chercheurs qui comme HUANG, FOX et
ACUM, et surtout PEATTIE et JONES, qui ont traité le problème cas par cas pour déboucher sur
d'abaques et tableaux autorisant une utilisation et un calcul simple et rapide.
Les abaques de PEATTIE et les tableaux de JONES ci-dessous repris donnent la solution en tout
point du tri-couche, particulièrement aux interfaces, pour un coefficient de Poisson ν = 0.50,
pour tous les matériaux. Ils traduisent les notations suivantes, avec p = qo et (ZZi – Rri) un
coefficient :
𝜎𝑧1 = 𝑝 ∗ (𝑍𝑍1)
𝜎𝑧2 = 𝑝 ∗ (𝑍𝑍2)
1
𝜀𝑟1 = ∗ (𝜎𝑟1 − 𝜎𝑧1 )
2 ∗ 𝐸1
1
𝜀𝑟3 = ∗ (𝜎𝑧2 − 𝜎𝑟3 )
2 ∗ 𝐸1
Les autres grandeurs sont exprimées directement sur les abaques et sur les tableaux.
Les unités originales sont respectivement h(in), E(psi), p ou qo (psi), a(in), σz(psi), σr(psi).
Pour mémoire 1in = 2.54cm et 1000 psi = 6.895 MPa.
On peut utiliser qo ou p en MPa, les autres paramètres étant des coefficients permanents.
Les abaques de PEATTIE et les tableaux de JONES suivent sur les figures suivantes :