Chapitre 1 Et 2 Audit
Chapitre 1 Et 2 Audit
Chapitre 1 Et 2 Audit
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- des techniques et des outils à utiliser dans le cadre de la méthode
La notion d'information est ici conçue de façon très extensive. Les différentes
sortes d'informations sur lesquelles peut porter l'audit sont :
- informations analytiques ou synthétiques ;
- informations historiques ou prévisionnelles ;
- informations internes ou externes ;
- informations qualitatives ou quantitatives ;
- informations formalisées ou informelles.
La très grande variété des informations qui peuvent être soumises à l'audit
montre la très large ouverture de son champ d'application.
L'opinion est motivée dans le sens où l'auditeur doit justifier toutes ses
conclusions. L'opinion émise par l'auditeur est une opinion responsable car elle
l'engage de façon personnelle que ce soit sur le plan civil ou pénal. Elle est
également indépendante tant à l'égard de l'émetteur de l'information qu'à l'égard
des récepteurs.
L'opinion de l'auditeur peut se traduire, soit par un simple jugement sur
l'information ayant fait l'objet de l'examen, soit encore être complétée par la
formulation de recommandations.
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e- Pour accroître l’information
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L’objectif attendu du processus d'audit est la « certification » des comptes
annuels de l'entreprise, c'est-à-dire la reconnaissance de leur « régularité »et de
leur « sincérité» afin de fournir une« image fidèle » des opérations de l'exercice
écoulé et de la situation financière à la fin de cet exercice (Mikol 1999) :
− la régularité est la conformité des comptes à la réglementation et aux
principes comptables généralement admis. La réglementation se compose des
textes législatifs ou réglementaires, mais aussi des règles fixées par la
jurisprudence et des normes élaborées par les organisations professionnelles ;
− la sincérité est l'application de bonne foi des règles et des procédures
comptables en fonction de la connaissance que les responsables des comptes ont
de la réalité. Elle implique l'évaluation correcte des valeurs comptables et une
appréciation raisonnable des risques et des dépréciations ;
− le respect de l'image fidèle consiste à choisir, parmi les méthodes de
présentation ou de calcul envisageables, les mieux adaptées à la réalité de
l'entreprise et à fournir les informations nécessaires à leur compréhension, en
particulier dans le cadre de l'annexe.
On remarque que, dans la plupart des pays, la détection de la fraude ne fait pas
partie des objectifs demandés explicitement à un audit dans le contexte
réglementaire actuel. En particulier, l’auditeur ne doit pas supposer la
malhonnêteté des dirigeants de l’entreprise contrôlée. Cependant, on considère
souvent au niveau de la profession que les procédures d'audit doivent être en
mesure de détecter la fraude si elle est significative et a un impact sur les
comptes (Carpenter & Dirsmith 1993).
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(Mikol 1999). Mais elle ne remet pas en cause l’objectif de l’audit qui reste la
certification des comptes annuels.
En revanche, certains vont plus loin et affirment par exemple que « les
objectifs à long terme de l'audit doivent être d'apporter un guide aux décisions
futures de la direction sur toutes les questions d'ordre financier telles que
contrôles, prévisions, analyse et établissement des rapports » (Holmes). Cette
définition dépasse la finalité de certification en incluant un rôle de conseil. Elle
pose donc le problème de l’influence éventuelle de l'auditeur sur la gestion de
l'entreprise. Or, dans le contexte réglementaire français, l’immixtion de
l’auditeur dans la gestion de l’entreprise n’est pas autorisée, ce qui interdit en
principe les recommandations de gestion.
Il convient donc de bien délimiter ce que nous entendons par audit financier par
rapport à d’autres activités voisines. L’audit financier est ce que l'on appelle un
audit « externe légal », c'est-à-dire un contrôle obligatoire des comptes annuels
réalisé par une personne indépendante. En cela, il se distingue de l’audit«
externe contractuel » et de l'audit « interne » de la manière suivante :
1− l'audit externe légal est une activité obligatoire orientée vers l'environnement
de l'entreprise. Ses modalités d’intervention, sa finalité et sa périodicité sont
déterminées par des critères légaux et réglementaires ;
2− l’audit externe contractuel est effectué par un cabinet d’audit à la demande
expresse d’un client. Les modalités d’intervention sont alors déterminées par le
cabinet avec le client, en fonction de ses besoins. Par exemple, lors du rachat
d’une entreprise par une autre, l’acheteur peut demander un audit des comptes
de la société rachetée ;
3− l'audit interne est réalisé par un service d'une grande entreprise ou d'un
groupe de sociétés. Il effectue ses travaux selon les orientations définies par la
direction de l'entreprise. En outre, il dépasse de plus en plus la stricte dimension
comptable et financière pour s'étendre à l'ensemble des fonctions de l'entreprise.
Ceci implique d'aller au-delà des rapports comptables et financiers pour
atteindre une pleine compréhension des opérations effectuées et proposer des
améliorations. En ce sens, un audit interne se rapproche davantage d'un audit
opérationnel ou d’une mission de conseil et s'éloigne des pratiques et des
finalités de l'audit externe qui se limite en principe au contrôle de la validité des
informations fournies par les systèmes existants.
Dans le cadre de ce cours, les termes d'audit et d'auditeur se limiteront au
domaine de l'audit externe légal dans une optique de validation des comptes
annuels.
Certains des résultats obtenus seront cependant susceptibles d’être étendus à
l’audit externe contractuel puisqu’il est réalisé par les mêmes individus.
Cependant, l’audit légal présente certaines spécificités qui en font un exercice
différent de l’audit contractuel. En particulier, la périodicité annuelle de l’audit
légal a un impact fondamental sur les relations entre intervenants (auditeurs /
audités).
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IV- Les principaux domaines d’audit
- L’audit financier
- L’audit interne
-L’audit opérationnel
Plusieurs définitions de l'audit interne ont été données, mais nous retenons celle
de l'Institut Français des Auditeurs et des Contrôleurs Internes (IFACI) que nous
jugeons riche et synoptique :
« L'audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose
une direction pour contrôler et gérer l'entreprise. Cette activité est exercée
par un service dépendant de la direction générale et indépendant des autres
services. Les objectifs principaux des auditeurs internes sont donc, dans le
cadre de cette révision périodique, de vérifier si les procédures en place
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comportent les sécurités suffisantes, si les informations sont sincères, les
opérations régulières, les organisations efficaces, les structures claires et
actuelles ».
L'audit interne est ainsi un service autonome de l'entreprise rattaché directement
à la direction générale pour garder son objectivité. Ce service est chargé
d'évaluer les performances de toutes les fonctions de l'entreprise.
3.3-L’audit opérationnel
L'audit opérationnel n'est pas l'audit des activités opérationnelles au sens où les
activités opérationnelles s'opposent aux activités fonctionnelles de
l'organisation. Il n'est pas davantage l'audit d'une fonction opérationnelle
particulière de l'entreprise; de tels audits, dits spécialisés, portent par exemple
sur les domaines suivants : marketing ; informatique, ressources humaines,
production, contrôle de gestion…
L'audit opérationnel est une des formes d'audit global d'une organisation. Il peut
couvrir l'ensemble des activités et des fonctions d'une organisation. Mais il peut
être restreint à l'une des entités composant l'organisation, telle qu'une direction
d'un grand ministère ou bien une division d'une entreprise importante.
Ces deux critères sont liés car les objectifs de l'auditeur déterminent, en effet, sa
position.
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5.1- Audit interne et audit opérationnel
Il pourrait être tentant de considérer que l'audit financier n'est qu'une partie de
l'audit opérationnel. Ce serait, en réalité, faire abstraction de l'objectif spécifique
de l'audit financier, à savoir certifier, pour les tiers les comptes de l'entreprise.
Certes, l'auditeur opérationnel pourra examiner l'information financière, il sera
même amener à en vérifier la qualité tout comme l'auditeur financier, mais il
agira dans la perspective de l'utilisation de cette information en tant qu'outil de
gestion, et non dans l'intention unique de se porter garant de sa sincérité et
régularité.
On voit donc que les objectifs de ces deux types d'audit sont fondamentalement
différents. Rappelons enfin que la certification des comptes à ce titre ne peut être
faite que par un auditeur financier externe.
Ils diffèrent :
- Au niveau des objectifs : l'auditeur financier a un objectif spécifique que n'a
pas l'auditeur interne : la certification des comptes vis-à-vis des tiers. Toutefois,
l’auditeur interne peut s'assurer, pour la direction uniquement, de la qualité du
fonctionnement comptable et des documents émis ;
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La définition du contrôle de gestion est contenue dans les multiples essais
formulés par les auteurs de diverses conceptions aussi bien classiques que
moderne. Ainsi, cette notion est-elle généralement définie comme « un
processus par lequel les dirigeants de l’entreprise s’assurent que les moyens sont
utilisés de manière efficace et efficiente pour atteindre les objectifs »1
M. GERVAIS2 reprend cette définition en énonçant que le contrôle de
gestion est « le processus par lequel les dirigeants s’assurent que les ressources
sont obtenues et utilisées avec efficience, efficacité et pertinence, conformément
aux objectifs de l’organisation, et que les actions en cours vont bien dans le sens
de la stratégie définie »
Autrement dit3 , le contrôle de gestion est appréhendé comme un
ensemble continu de préparation et de prise de décisions, conduisant les
responsables à déterminer leurs objectifs, à évaluer en permanence les
problèmes et les opportunités de leur entreprise, à mettre en œuvre leurs choix et
à en contrôler la réalisation. Il obéit à des procédures définies qui se déroulent
chaque année selon un calendrier bien établi, et concerne un nombre important
d’acteurs dans l’entreprise, aux niveaux opérationnels et fonctionnels.
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5.3- La révision comptable
La mission de révision consiste en la vérification approfondie des valeurs
et des documents comptables ainsi que de la conformité de la comptabilité avec
les règles légales en vigueurs. Elle prend deux formes principales :
- La révision légale qui est une mission permanente confiée aux
commissaires aux comptes ;
- La révision contractuelle, quant à elle est effectuée par les cabinets
ou des consultants intervenant ponctuellement à la demande de l’entreprise.
A l’inverse des consultants et auditeurs externes, les commissaires aux
comptes ne peuvent s’immiscer dans la gestion. Cependant, dans les deux
cas, il s’agit des vérifications faites par des personnes extérieures à
l’entreprise ; car ce type de vérification nécessite l’emploi d’experts
indépendants susceptibles de donner un avis. Il se manifeste par
l’organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de
l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci.
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CHAPITRE 2 : NORMES D’AUDIT ET SOURCE DE
NORMALISATION
1) La norme de compétence
Les qualifications requises pour être un commissaire aux comptes sont définies par les textes.
En outre, le commissaire aux comptes complète régulièrement et met à jours ses
connaissances. Il s'assure également que ses collaborateurs ont une compétence appropriée à
la nature et à la complexité des travaux à réaliser.
2) La norme d’indépendance
La loi, les règlements et la déontologie, font une obligation à l'auditeur d'être et de paraître
indépendant, c'est à dire d'éviter toute situation qui pourrait faire présumer d'un manque
d'indépendance. L'auditeur doit non seulement conserver une attitude d'esprit indépendante lui
permettant d'effectuer sa mission avec intégrité et objectivité, mais aussi d'être libre de tout
lien réel qui pourrait être interprété comme constituant une entrave à cette intégrité et
objectivité. Il s'assure également que ses collaborateurs respectent les règles d'indépendance.
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4) La norme de secret professionnel
L'auditeur ou le commissaire aux comptes (CAC) est astreint au secret professionnel pour les
faits, actes et renseignements dont il a pu avoir connaissance à raison de ses fonctions. Il est
tenu de respecter le caractère confidentiel des informations recueillies qui ne doivent être
divulguées à aucun tiers sans autorisation ou une obligation légale ou professionnelle de le
faire. Il s'assure également que ses collaborateurs sont conscients des règles concernant le
secret professionnel et les respectent.
4) Délégation et supervision
La certification constitue un engagement personnel du commissaire aux comptes. Cependant
l'audit est généralement un travail d'équipe et le commissaire aux comptes peut se faire
assister ou représenter par des collaborateurs ou des experts indépendants. L'auditeur doit
diriger, superviser et examiner avec soin les travaux qui peuvent être délégués à des
assistants. L'auditeur doit arriver à la conviction raisonnable que les travaux effectués par les
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autres correspondent aux objectifs qu'il a définis. Il importe de préciser que l'auditeur ne peut
pas déléguer tous ses pouvoirs à ses collaborateurs.
L’utilisation des travaux d'un auditeur interne fournit des directives pour évaluer les travaux
faits par les auditeurs internes lorsque l'auditeur externe veut pouvoir les utiliser
Dans l'ensemble que constituent les normes d'audit, la partie relative aux rapports est par
définition celle qui sera perçue le plus directement par les utilisateurs de l'information
financière externe.
Le commissaire aux comptes ou l'auditeur financier certifie que les comptes annuels sont
réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat de l'exercice écoulé ainsi que la
situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. Il précise dans son
rapport qu'il a effectué les diligences estimées nécessaires selon les normes de la profession.
Les comptes annuels sont annexés au rapport. Lorsqu'il certifie avec réserve(s) ou refuse de
certifier, le commissaire aux comptes en expose clairement les motifs, et si possible en chiffre
l'incidence.
Le rapport d'audit comporte :
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- un paragraphe d'introduction qui situe la mission, précise l'origine de la nomination, le nom
de l'entreprise, l'exercice concerné et présente les deux parties de la mission ;
- l'opinion sur les comptes annuels qui comprend un paragraphe sur l'étendue de la mission
faisant référence aux normes de la profession et le paragraphe de l'opinion proprement dite ;
- les vérifications et informations spécifiques qui concernent les informations données aux
actionnaires notamment dans le rapport de gestion, la relation des irrégularités qui n'affectent
pas les comptes annuels (irrégularités juridique, infraction…) et les informations prévues par
la loi sur les participations et l'identité des personnes détenant le capital.
La décision des commissaires aux comptes sur les comptes annuels peut s'exprimer selon les
modalités suivantes :
- certification sans réserve ;
- certification avec réserve(s) : désaccord sur l'application des principes comptables,
limitations à l'étendue des travaux, incertitudes ;
- refus de certification en raison d'irrégularités comptables (opinion défavorable) ou de
limitations ou incertitudes (impossibilité d'exprimer une opinion).
J’ai procédé au contrôle des comptes annuels en effectuant les diligences que j’ai estimées
nécessaires selon les normes de la profession.
Je certifie que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donne une image fidèle du
résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du
patrimoine de la société en à la fin de cet exercice.
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L’audit est régi par des normes ayant trait aux qualités requises de l’auditeur, a
l’exécution de sa mission et à la préparation de ses rapports. Il peut s’agir de
normes nationales ou internationales d’audit comme il peut s’agir d’autres
normes identifiées.
L’auditeur est donc astreint professionnellement à un référentiel d’audit qui se
compose généralement de normes techniques et d’éthiques (de moralité).
L’IAASB (International Accounting and auditing Standards Board) a
précisé, dans son préface aux normes internationales de contrôle qualité, d’audit,
de missions d’assurance et de services connexes, le domaine d’application de
chaque catégorie de normes publiées :
- Les Normes internationales d’Audit (International Standards on Auditing, ISA)
s’appliquent aux missions d’audit d’informations financières historiques.
- Les Normes Internationales d’Examen limité (International Standards on
Review Engagements, ISRE) s’appliquent aux missions d’examen limité
d’informations financières historiques.
- Les Normes Internationales de Missions d’Assurance (International Standards
on Assurance Engagements, ISAE) s’appliquent aux missions d’assurance
relatives à des sujets autres que des informations financières historiques.
- Les Normes Internationales de Services Connexes (International Standards on
Related Services, ISRS) s’appliquent aux missions de compilation, aux missions
comportant la mise en œuvre des procédures convenues sur des informations
financières et aux autres missions de services connexes telles qu’elles sont
spécifiées par I’IAASB.
Les Normes ISA, ISRE, ISAE et ISRS sont désignées collectivement sous
l’intitulé de Normes de missions de I’IAASB (IAASB‘s engagement standards).
- Les Normes Internationales de Contrôle Qualité (International Standards on
Quality Control, ISQC) s’appliquent à toutes les missions se référant aux
Normes de missions de l’ IAAS ;
- Les normes l’OHADA sur l’exercice du commissariat aux comptes ;
- les normes nationales pour l’exercice de la profession de comptable et de
l’audit.
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De même, les conditions d’exercice d’un jugement professionnel, pour écarter
l’application d’une norme, sont traités par le § 17 du préface qui prévoit que : «
La nature des Normes de I’ IAASB requiert de la part des professionnels
comptables l’exercice d’un jugement pour leur application. Dans des cas
exceptionnels, un professionnel comptable peut estimer nécessaire de s ‘écarter
d ‘une procédure ou d ‘un principe fondamental d’une norme de mission pour
atteindre plus efficacement I ‘objectif de la mission. Dans une telle situation, le
professionnel comptable doit être en mesure de justifier de son choix ».
Les normes sont étayées par des recommandations (directives) qui n’ont pas la
force de normes mais sont produites pour promouvoir une bonne pratique, ces
directives aident les auditeurs dans l’exercice de leur profession comme le
précisent les paragraphes 20 & 21 du préface aux normes : « 20. Les
Recommandations relatives aux Missions d’Audit (International Auditing
Practice Statements, lAPS) sont publiées pour permettre une interprétation des
modalités d‘application et pour apporter une assistance pratique aux
professionnels comptables dans la mise en oeuvre des Normes ISA et
promouvoir une bonne pratique. Les Recommandations Internationales relatives
aux missions d ‘Examen Limité (International Review Engagements Practice
Statements, IREPS), ainsi que celles relatives aux Missions d’Assurance
(International Assurance Engagement Practice Statements, IAEPS) et de
Services connexes (international Related Services Practice Statements, IRSPS)
sont publiées dans le même objectif pour aider à la mise en oeuvre,
respectivement, des Normes ISRE, des Normes ISAE et des Normes ISRS. »
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