Leucemies Aigues Chez L'enfant Ujkz 2022

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LEUCEMIES AIGUES

CHEZ L’ENFANT
Pr.Ag. Kalmogho Zan Angèle
Département de Pédiatrie Pr Yé Ouattara Diarra
UJKZ Octobre 2022
OBJECTIFS
1)Définir les leucémies aigues chez l’enfant
2)Décrire 2 syndromes de la LA lymphoblastique (LAL) de l'enfant
3)Décrire le résultat de l’hémogramme dans la LAL
4)Déterminer la classification de FAB dans la LAL
5)Citer 4 diagnostics différentiels des leucémies aigues
6)Enoncer les principes du traitement des leucémies aiguës

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PLAN
INTRODUCTION

1. GENERALITES

2. SIGNES

3. DIAGNOSTIC

4. TRAITEMENT

CONCLUSION
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INTRODUCTION

Leucémies = problème de santé publique

La découverte d’un leucémie est un drame pour la famille

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1. GENERALITES
1.1. DEFINITION
• Hémopathies malignes caractérisées par une prolifération maligne clonale de
blastes appartenant à la lignée hématopoïetique lymphoïde ou myéloïde
bloquée à un stade précoce de sa différentiation et envahissant la moelle
osseuse, le sang périphérique et de nombreux organes.

• 2 types de leucémies aigues en fonction de l’origine du précurseur


hématopoïétique atteint :

– Leucémies aigues lymphoblastiques (LAL)

– Leucémies aigues myéloblastiques (LAM)


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1. GENERALITES
1.2. INTERET

 Epidémiologique

 LA représentent 35% cancers enfant

 Incidence en France = 4,02 pour 100 000 pers/ années.

80% sont LAL et 15 à 20% des LAM.

Les LAM= une répartition assez homogène dans ≠ classes


d’âge. Sexe M++
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1. GENERALITES
1.2. INTERET

 Epidémiologique

• L’incidence à Dakar - Lomé = 4-5 nouveaux cas par an

• Au BF (GFAOP): 34 cas leucémies enregistrés d’Avril 2005 à Mai


2013 avec 24 LAL; 33 cas au CHUP CDG 2021 .

 Diagnostique
• polymorphisme clinique, diagnostic basé sur myélogramme
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1. GENERALITES
1.2. INTERET
 Thérapeutique
Progrès chimiotérapie, radiothérapie, greffe de moelle.
Affections curables = au moins 50% de guérison si conditions
thérapeutiques correctes
difficultés de PEC dans les P.E.D.
Protocoles disponibles/ GFAOP
 Pronostique
 Gravité = mortelle en absence de TTT adéquat. 8
1. GENERALITES
3. Rappels schéma hématopoïèse

Cellule souche

Lignée Lignée
myéloïde lymphoïde

érythrobla mégaca myélo thymus


ste ryocyte blaste

GR PLQ monocyt PN Lymph B Lymph T


macroph

PNN PNE PNB


1. GENERALITES
1.3. RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE

Prolifération maligne

Étouffement Envahissement
lignées normales blastique

- Anémie (pâleur)
- Thrombopénie Insuffisance Syndrome - Douleurs osseuses
(hémorragies) médullaire tumoral - Adénopathies
- Leucopénie (infections) - Hépatomégalie
- Splénomégalie
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2. SIGNES
2.1. TDD : LAL non compliquée de l’enfant âgé de 5 à 10 ans

Signes cliniques

 Signes fonctionnels :
• douleurs osseuses spontanées prédominante MI, de siège et d’intensité
variable, parfois invalidantes à type de refus de marcher ou de boiterie,
réveillant la nuit

 Signes généraux : fièvre, pâleur, asthénie, AEG

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2. SIGNES
 Signes physiques
• Saignements : épistaxis, gingivorragies

• Pétéchies, ecchymoses

• Angine ulcéro-nécrotique

• Adénopathies (50-70 %)

• Splénomégalie (60 %)

• Hépatomégalie (50 %)

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2. SIGNES
 Au total
 Syndrome tumoral : douleur osseuse, Adénopathie, hépatosplénomégalie
 Syndrome d’insuffisance médullaire :
• Syndrome anémie (pâleur, asthénie)
• Syndrome hémorragique lié à la thrombopénie (purpura ecchymotique,
épistaxis, gingivorragies, hémorragie méningée)
• Syndrome infectieux
Ces signes cliniques sont fortement évocateurs d’une LA qu’il faut confirmer
d’abord par des examens complémentaires d’orientation puis par le
myélogramme, examen systématique.

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2. SIGNES
Signes paracliniques
 Hémogramme
- Anémie <10g/dl normochrome normocytaire arégénérative,
⁃ hyperleucocytose > 50.000 / mm3
⁃ Leuconeutropénie < 4000/ mm3
⁃ Neutropénie < 1500/ mm3
⁃ Thrombopénie < 150.000/ mm3
 Frottis sanguin : présence de blastes >20%.
 CRP positive, Vs accélérée,
 LDH élevées 14
2. SIGNES

 Myélogramme
• Site de ponction : sternum, crête iliaque

• Disparition des cellules hématopoïétiques normales

• Envahissement blastes

• Précise type cytologique

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2. SIGNES

• Bilan métabolique : ionogramme, créatininémie, enzymes


hépatiques, LDH, uricémie
• Évaluation de la coagulation :
• Rx thorax : éliminer masse médiastinale

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2. SIGNES

Évolution et pronostic
• Éléments surveillance : cliniques (T°, coloration, douleurs,
taille foie et rate), paracliniques (hémogramme,
myélogramme)
• Sous traitement : favorable après phase d’aplasie médullaire
• Sans traitement : complications

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2. SIGNES
 Facteurs de mauvais pronostic

• Âge : moins 1 an, plus 15 ans

• Sexe : rechutes chez le garçon (testicule)

• Importance du syndrome tumoral

• Hémogramme : + 35 000 blastes, thrombopénie < 30 000

• Type immunocytologique : gravité croissante LAL 1, LAL 2, LAL 3

• Types phénotypiques et cytogénétiques

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2. SIGNES

2.2. FORMES CLINIQUES

Selon type cellulaire


 LA myéloblastiques (LAM) ou LANL
• 20 % des LA

• Syndrome hémorragique

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2. SIGNES

 LA monoblastiques

• Fréquence infiltration gingivale

• Infiltrats cutanés (leucémides)

• Hyperleucocytose 100 000 GB/mm3

• Évolution : rechutes méningées

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2. SIGNES

 LA à micromégacaryoblastes
• Lésions osseuses radiologiques +++
• Myélogramme difficile / fibrose
• Syndrome hémorragique au 1er plan
• Évolution péjorative malgré les traitements

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2. SIGNES

Selon l’âge
• Nouveau-né : rares, formes graves, létales
• Nourrisson : rares, pronostic mauvais
• Adolescent : rare, mauvais pronostic

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2. SIGNES

Formes compliquées

• Anémie : dyspnée, défaillance cardiaque

• Hémorragies : abondantes, cérébrales

• Infections : septicémies bactériennes

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2. SIGNES

Localisation
• Médiastinales : atteinte thymus, adénopathies, compression
trachée ou VCS
• Méningées : méningites leucémiques, HTIC (PL), signes
déficitaires, convulsions
• Testicules : gros testicule non douloureux

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3. DIAGNOSTIC

3.1. POSITIF

• Évoqué
Syndrome tumoral, syndrome d’insuffisance médullaire

• Étayé :
• Hémogramme : pancytopénie

• Confirmé : myélogramme, classification cytologique FAB 25


Classification FAB

Classe Caractéristiques

L1 cellules de petite taille à rapport nucléoplasmique élevé, noyaux de forme

régulière à nucléole peu visible, chromatine homogène

L2 cellules de taille hétérogène, cytoplasme modérément abondant, noyaux de

forme irrégulière avec nucléoles bien visibles, chromatine d’aspect variable

L3 cellules de grande taille homogène, cytoplasme modérément abondant avec

(leucémie basophilie intense, présence de vacuoles, noyaux réguliers avec nucléoles bien

de Burkitt) visibles, chromatine fine et homogène

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3. DIAGNOSTIC
• Autres Examens biologiques
 Immunophénotypage
Permet de déterminer 3 catégories =
 L.A.L.B. : 2%
 L.A.L.T : 15 à 20%
 L.A.L. non T non B : 70%
 Etudes cytogénétiques : anomalies du caryotype des cellules
leucémiques dans 50% des cas

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3. DIAGNOSTIC
3.2. D’EXTENSION
- Clinique: locale et loco-régionale :
- Paraclinique
• Radiographie thoracique
• Echographie abdominale : ADP profondes, foie, rate…
• Scanner cérébral ;
• Fond d’œil ;
• Ponction lombaire et analyse LCR ;
• Cytoponction et biopsie…
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3. DIAGNOSTIC

3.4 DIFFERENTIEL

 Devant les douleurs osseuses


• Ostéomyélite aiguë

• RAA

• Neuroblastome

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3. DIAGNOSTIC

 Devant les adénopathies


• Tuberculose ganglionnaire
• Hodgkin
• Burkitt
• SIDA
• Toxoplasmose
• Kala Azar.

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3. DIAGNOSTIC
3.5. ETIOLOGIQUE
Triple enquête
- Interrogatoire
- ATCD personnels (exposition, infections…), familiaux
- Examen clinique
- Dysmorphie faciale
- Examens paracliniques
- Sérologies virales : CMV, EBV…
- Caryotype

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3. DIAGNOSTIC
Étiologies
 Génétiques
• Translocations, cassures chromosomiques

• Cas familiaux

• Maladie de FANCONI

• Syndrome de BLOOM

• Ataxie-télangiectasie

• Neurofibromatose
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3. DIAGNOSTIC

 Environnementaux
• Radiations ionisantes

• Toxiques : hydrocarbures, solvants, pesticides

• Tabac

• Chimiothérapies

• Traitements immunosuppresseurs

• Champs magnétiques : lignes haute tension, téléphonie


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4. TRAITEMENT

4.1. CURATIF

Buts
• Rémission complète, voire guérison
• Confort malade
• Rechutes, complications

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4. TRAITEMENT

Moyens
• Réanimation :
• CGR 15 ml/kg

• Plaquettes 1 U/5 kg

• Solutés : G5, SS, SB

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Antimitotiques
40 mg/m2 (induction)
DAUNORUBICINE CERUBIDINE*
IVL en 1 h dans 50 mL de G5
25 mg/m2 (intensification)
ADRIAMYCINE OU DOXORUBICINE ADRIBLASTINE* ou DOXORUBICINE
IVL en 30 mn dans 50 ml de G5
10 000 ou 6 000 UI/m2/j IVL en 1h ou IM
ASPARAGINASE KIDROLASE*
(1 flacon = 10 000 unités)
CYTARABINE
ARACYTINE OU CYTARABINE 30 mg/m2 x 2/j SC (consolidation)
(1 flacon = 100 mg)
1 g/m2 en perfusion de 30 mn avec hyperhydratation
CYCLOPHOSPHAMIDE ENDOXAN* sur 6
heures
DEXAMETHASONE DECTANCYL*
6 mg/m2/j PO ou en IV en 1 ou 2 fois
(1 cp = 0,5 mg) DEXAMETHASONE générique
25 ou 50 mg/m2/j PO
MERCAPTOPURINE
PURINETHOL* Consolidation
(1 cp = 50 mg)
50 mg/m2/j PO Entretien
METHOTREXATE
METHOTREXATE cps 25 mg/m2/sem PO en 1 prise
(1 cp = 2,5 mg)
SOLUMEDROL*
Methyl-PREDNISOLONE 60 mg/m2/j IVL en 2 fois
METHYLPREDNISOLONE générique
PREDNISONE CORTANCYL*
60 à 40 mg/m2/j PO en 2 fois
(1 cp= 5 ou 20 mg) PREDNISONE générique
VINCRISTINE
VINCRISTINE générique 1,5 mg/m2 IVL sur 1 mn sans dépasser 2 mg 36
(1 flacon = 1 mg)
4. TRAITEMENT

• Autre médicaments
• Cotrimoxazole : 30 mg/kg/j

• Albendazole 400 mg : 1 prise/j pendant 3 jours

• Greffe de moelle

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4. TRAITEMENT

Indications

• Bilan préthérapeutique
• Examen clinique : T°, Pds, SC

• Paraclinique : Hémogramme, myélogramme (class FAB), PL, Rx thorax,


LDH, ionogramme, GE, KOP, sérologies HIV, HBV, dosage G6PD,
électrophorèse Hb

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4. TRAITEMENT

• Conduite : protocole GFAOP


• Déparasitage

• Prévention lyse tumorale : solutés 3-4 ml/m² SC/j (2/3 SGI, 1/3 bicar)

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4. TRAITEMENT
• Induction (5 semaines) : vincristine, asparaginase, prednisone,
dexaméthasone, méthotrexate, cotrimoxazole

• Consolidation (12 semaines) : vincristine, prednisone, purinéthol,


méthotrexate

• Intensification (8 semaines) : vincristine, adriamycine, asparaginase,


dexaméthasone, purinéthol

• Entretien : 24 mois
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4. TRAITEMENT

Surveillance
• Clinique : T°, poids, FC, FR, coloration
• Paraclinique : hémogramme, ASAT, ALAT, mélogramme, PL,
écho cœur, bilan viral, RAI

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4. TRAITEMENT

4.2. PREVENTIF

• But : éviter les leucémies

• Moyens : élimination facteurs environnementaux, conseil génétique

• Indications
• Prévention primaire : éviter facteurs d’exposition, conseil
génétique en cas de tare familiale

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CONCLUSION
• LA sont des cancers fréquents chez l'enfant.

• Etiologie reste le plus souvent inconnue, même si certains des mécanismes


intervenant dans la transformation leucémique ont pu être identifiés.

• Traitement dépend des équipes, GFAOP au BF.


• Mauvais pronostic des L.A. dans les pays en développement du fait du
diagnostic tardif et des conditions thérapeutiques peu adaptées.
• La prise en charge doit être multidisciplinaire

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