Management Interculturel RF
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RÉALISÉ PAR :
2
REMERCIEMENT
3
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE :
V. LES INDEPENDANCES
1. Espoirs et désespoirs des indépendances
2. Le projet panafricain
3. Les séquelles de la relation coloniale
4
VI. LES EVOLUTIONS RELIGIEUSES
1. Les religions traditionnelles africaines
2. Les trois religions du monothéisme
3. Les autres religions
VII. LES ENJEUX ECONOMIQUES, POLITIQUES ET SOCIAUX D’AUJOURD’HUI.
1. L’Afrique qui décolle : un contexte de croissance.
2. L’innovation africaine et les secteurs porteurs pour les investissements
3. Des progrès de gouvernance restent nécessaires pour le développement
4. Des défis démographiques considérables
5. Des défis sociaux
6. Les stratégies face aux défis de l’Afrique
XI. LES MODELES DU MANAGEMENT INTERCULTUREL CONFRONTES A L’AFRIQUE
1. Application des modèles interculturels classiques au management africain
2. Interprétation du management africain par référence aux modèles interculturels
XII. ADAPTER SON MANAGEMENT DANS LES ENTREPRISES ET LES ORGANISATIONS
EN AFRIQUE
1. L’adaptation managériale au contexte africain
2. Stratégie pour la conduite de grands projets en Afrique
CONCLUSION GENERALE
5
INTRODUCTION GENERALE :
6
CHAPITRE I : DEFINITIONS LIEES A L’APPROCHE
GEOGRAPHIQUE ET CULTURELLE DE L’AFRIQUE
7
1. Les organisations sous-régionales en Afrique
En ce qui concerne les organisations sous-régionales en Afrique, le texte expose que bien
que l'ONU divise l'Afrique en cinq sous-régions officielles, à savoir septentrionale,
occidentale, centrale, orientale, et australe, de nombreuses organisations sous-régionales se
chevauchent parfois, ne correspondant pas toujours à cette classification. Les cinq
principales organisations économiques correspondent approximativement à ces sous-
régions : l'Union du Maghreb arabe (UMA) pour l'Afrique du Nord, la Communauté
Économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour l'Afrique de l'Ouest, la
Communauté Économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC) pour l'Afrique centrale,
la Southern African Development Community (SADC) pour l'Afrique australe, et l'Autorité
intergouvernementale pour le Développement (IGAD) avec des membres de l'Afrique
orientale, ainsi que la East African Community (EAC). Le texte souligne également le
débat sur le franc CFA en Afrique de l'Ouest, expliquant les raisons économiques et
politiques derrière ce débat. Enfin, il rapporte l'annonce du retrait du franc CFA par
l'UEMOA le 21 décembre 2019, avec la promotion de l'Eco par le Nigeria en échange du
retrait de la France des organes de gouvernance et de la fin du dépôt des réserves
monétaires.
9
CHAPITRE II : LES MYTHES ET LES SOURCES DE
L’HISTOIRE DE L’AFRIQUE
10
Chapter 2 of the book delves into the myths and sources of African history, drawing
particular attention to Nicolas Sarkozy's speech at Cheikh Anta Diop University in Dakar
in 2007. The author highlights the negative reaction provoked by Sarkozy's statements,
criticizing the notion that the African man has not sufficiently entered history.
The text then explores the theory put forth by Cheikh Anta Diop, a Senegalese scholar,
who asserted that ancient Egypt was inhabited by Blacks and that African civilizations
were the cradle of all civilizations. This Afrocentric theory, expounded in works like
"Nations nègres et culture," gained traction in West Africa and among black intellectuals in
the 1960s. However, the author underscores criticisms of Diop's theory, particularly from
African scholars, and highlights methodological shortcomings in his arguments. The text
also notes the disagreement between Diop and the then-president, Léopold Senghor,
despite their shared commitment to Negritude.
Addressing the issue of sources in African history, the text discusses the scarcity of written
sources before the 15th-century Portuguese explorations, heavily relying on accounts from
Arab travelers and traders. It explores the limitations of Arabic written sources and the
scarcity of preserved monuments.
Finally, the author emphasizes the significance of oral tradition in Africa as a historical
source. Despite the absence of writing in certain African societies, oral tradition played a
crucial role in preserving history, with the Charter of Mandé cited as an example of orally
transmitted history.
In summary, the chapter explores diverse perspectives on African history, shedding light on
the debates surrounding Cheikh Anta Diop's theories and the challenges associated with
historical documentation on the continent.
11
CHAPITRE III : UN PANORAMA DES RACINES
CULTURELLES DE L’AFRIQUE DANS SON HISTOIRE
PRECOLONIALE
1. Une introduction aux anciens royaumes africains
Ce chapitre s'attarde sur les racines culturelles de l'Afrique avant l'ère coloniale, offrant
une analyse approfondie de l'histoire précoloniale du continent. L'auteur dénonce une
certaine tendance à idéaliser l'Afrique précoloniale dans certains programmes éducatifs
africains, soulignant plutôt la complexité et les défis historiques auxquels le continent a été
confronté.
Le récit débute par une exploration des divers niveaux de pouvoir en Afrique, allant des
structures de chefferies villageoises aux royaumes et empires. Il met en exergue l'impact
des conditions matérielles sur l'étendue du pouvoir, notamment la portée des tambours pour
la communication, la mobilité du roi à pied ou à cheval, et l'influence de l'accès aux
chevaux et aux fusils sur l'expansion territoriale.
Catarina Madeira-Santos soulève des questions cruciales sur la réalité de nombreux
royaumes africains, en établissant des critères tels que l'emprise territoriale, l'existence d'un
service public, d'une fiscalité et d'une armée de métier. Les doutes de François-Xavier
Fauvelle ajoutent une dimension supplémentaire en interrogeant la fonction des capitales,
se demandant si elles étaient de véritables centres de pouvoir ou simplement des hubs
commerciaux.
Royaumes et empires Périodes (siècles) Localisation (dans les pays
actuels)
Méroé IVe av. J.-C. – IVe AP. J.-C. Soudan
12
2. Les royaumes de Méroé et d’Aksoum :
L'auteur présente ensuite dix exemples spécifiques de royaumes ou empires précoloniaux,
se concentrant particulièrement sur les royaumes de Méroé et d'Aksoum. Il explore
l'évolution de ces entités, mettant en lumière leurs caractéristiques distinctives, leurs succès
et leurs échecs, tout en les replaçant dans le contexte plus large de l'histoire africaine.
L'analyse se déplace ensuite vers l'Afrique du Nord, explorant la conquête arabe du VIIe
siècle. Il contextualise cette période en soulignant les changements significatifs provoqués
par l'effondrement de l'Empire romain et la montée de l'Empire byzantin. L'islamisation de
l'Afrique du Nord est discutée en détail, mettant en évidence la manière dont cette
transformation a redessiné la carte culturelle de la région.
Vers l'an
700
Les Arabes 698 695 693 ou 702 683
686
ont •Hassan •Hassan prend •La reine • Arrêt d'Oqba
largement •Le calife Abd el
reprend brièvement berbère "la dans les
pris le Malik envoie
Carthage et Carthage aux Kahina" est Aurès, où il
contrôle de une nouvelle
jette les Byzantins, mais vaincue par le est tué par
armée arabe à
l'Afrique du bases d'un elle est reprise gouverneur une coalition
Kaïrouan,
Nord, nouveau temporairement arabe Hassan, berbère et
fondant battant les
port, qui par une flotte marquant la fin byzantine
Kairouan et Berbères et
deviendra byzantine. de la résistance
Tunis en reprenant le
Tunis. berbère. territoire.
une
soixantaine
d'années.
13
Un aspect particulièrement notable est la résistance millénaire des royaumes chrétiens de
Nubie. L'auteur décrit comment ces royaumes, successeurs du royaume de Méroé, sont
devenus chrétiens au VIe siècle sous l'influence du patriarcat d'Alexandrie. La tentative
arabe de colonisation des royaumes nubiens, les traités conclus et la résistance farouche de
la reine berbère "la Kahina" ajoutent des couches complexes à cette histoire.
L’auteur offre une vue panoramique et nuancée de l'Afrique précoloniale, mettant en
évidence la diversité des cultures, des pouvoirs politiques, des interactions commerciales,
et des défis auxquels le continent a été confronté avant l'avènement de la colonisation.
L'auteur démontre la nécessité de dépasser les simplifications idéalisées pour comprendre
pleinement la richesse et la complexité de l'histoire africaine précoloniale.
14
Maroc Sahel ou « Soudan »
Le premier conquérant arabe du
681 Maghreb, oqba ben nafi, atteint le
Empire du Ghana (à
Maroc.
dominante soninké) en
789 Idrissides : Moulay Idriss à Volu bilis : Mauritanie et Mali actuels.
895 il fonde fès en 807 Le royaume du Tekrour, lié
à l’empire du ghana et allié
Almoravides (« les gens du monastère aux Almoravides, était sur
», issus de la confé dération berbère la rive sud du fleuve
1062 IVe – XIIIe
saharienne sanhaja) : youssef ben sénégal (au fouta Toro
1147 Tachfin fonde Marrakech en 1062 et
siècles nB.
actuel). Le prince
un empire du sénégal à saragosse. almoravide Abou baker ben
omar tente une conquête de
Almohades : conquête de 1130 à 1160
l’empire du ghana (mort de
par Abd el Moumen (inspiré par le
l’empereur Bassi en 1062,
1147 prédicateur de Tinmal, Mohamed Ibn
auquel succède son neveu
1269 Toumert) qui prend Marrakech en
Tankâminîn)
1147 ; suivi par yacoub el Mansour (
1184-1199)
Empire du Mali ou du
Manden (à dominante
Mérinides : issus de la tribu berbère malinké) : fondé par
Zenata, conquête de fès en 1248 (et soundiata Keita (1230
fondation de la « nouvelle » fès el XIIIe XVe 1255) aux Mali, sénégal,
1265
Jedid) puis de Marrakech en 1265. En siècles (1230 guinée et sud de la
1465 1352, le Marocain Ibn Battûta voyage 1464) Mauritanie actuels. En
au Mali par oualata (sud-Est de la 1324, le souverain du Mali,
Maurita nie actuelle). Moussa Ibn Aboubaker, fait
un pèlerinage prestigieux à
la Mecque par Le caire.
Ouattasides, d’origine Zenata, à fès. Empire du Songhaï : fondé
1420
hassan al-Wazzan va en mission au par sonni Ali (1464-1492) :
1554 songhaï en 1512 1513.
XVe XVIe aux Mali, niger, sénégal,
Saadiens : prise de Marrakech en siècles (1464 sud de la Mauritanie
1524 1524, puis de fès en 1554 ; empire 1591 actuels (capitale : gao).
1660 jusqu’à Tombouctou et gao sous conquête marocaine du
Ahmed el Mansour à Marrakech. songhaï en 1591.
15
5.Les empires du Sahel occidental
Trois grands empires ont marqué l'histoire du Sahel occidental, façonnant la région à
travers l'agriculture, l'élevage, l'exploitation de l'or, des esclaves et le commerce
transsaharien. Le Ghana, le Mali et le Songhaï ont successivement prospéré, laissant une
empreinte durable sur la géopolitique et la culture de la région.
L'empire du Ghana, entre le IVe et le XIIIe siècle, était un royaume soninké situé au Sud de
la Mauritanie et à l'Ouest du Mali, avec Kumbi Saleh comme capitale. Il était renommé
pour son exportation d'or vers les pays d'islam et sa taxe sur les charges de sel et de cuivre.
Son apogée vers l'an 1000 avec Khaya Maghan Cisse fut suivie du déclin face à l'invasion
almoravide au XIe siècle.
Le Mali, fondé vers 1230 par Soundiata Keïta, domina le Mali, le Sénégal, la Guinée et le
Sud de la Mauritanie. Bien que la localisation de sa capitale, supposée être Niani, reste
incertaine, l'empire atteignit son apogée au XIVe siècle sous l'empereur Moussa.
Tombouctou, Gao et Djenné devinrent des centres intellectuels et commerciaux, mais
l'empire s'effondra au XVe siècle sous les attaques diverses.
L'empire Songhaï, avec ses deux dynasties dirigées par Sonni Ali et Askia Mohamed
Touré, couvrait le Mali, le Sénégal, le Niger et le Sud de la Mauritanie. Askia Mohamed
Touré organisa l'empire avec Gao comme capitale. Cependant, des querelles dynastiques
conduisirent à sa chute en 1591, annexé par les Saadiens du Maroc.
Ces empires ont laissé des héritages riches, documentés par des écrivains tels qu'Ibn
Battûta et Al Omari, des témoignages oraux comme la Charte du Mandé, et des monuments
architecturaux à Tombouctou, Gao et Djenné. Les interactions entre le Maroc et le Sahel
ont été également influencées par ces puissantes entités, enrichissant l'histoire culturelle et
économique de la région.
L'histoire de l'Afrique, telle que décrite dans le texte, est riche et diversifiée, couvrant
plusieurs régions et époques. L'évolution des empires et royaumes au fil des siècles offre
un aperçu complexe des dynamiques culturelles, économiques et politiques du continent.
Voici une synthèse cohérente de ces éléments.
Au Sahel occidental, les empires du Ghana, Mali et Songhaï ont prospéré entre les VIIIe et
XVIe siècles, tirant leur richesse de l'or, des esclaves et du commerce transsaharien. Ces
empires ont été des centres d'échanges culturels et économiques, mettant en lumière des
figures emblématiques comme Moussa, Souleymane, Sonni Ali et Askia Mohamed Touré.
Cependant, ils ont également connu des périodes de déclin sous la pression des invasions
extérieures.
16
6. Les royaumes du Kanem – Bornou
Le Kanem-Bornou, situé au nord du Lac Tchad, a été un centre de pouvoir gouverné par la
dynastie musulmane Saifawa. Spécialisé dans le commerce des esclaves, le Kanem-Bornou
a survécu pendant plus de mille ans malgré les menaces et les déplacements vers le Bornou
au XIIIe ou XIVe siècle. Le Bornou, dirigé par une aristocratie de cavaliers, a maintenu le
commerce des esclaves comme activité principale jusqu'à sa destruction par les Peuls en
1808.
L'expansion bantoue a marqué des migrations sur plusieurs millénaires, depuis les
grassfields du Nigeria et du Cameroun jusqu'à l'Afrique centrale, orientale et australe. Au
Kongo, le commerce avec les Portugais a prospéré, mais des tensions ont émergé,
particulièrement sur la question de l'esclavage. Au Rwanda, les tensions ethniques entre
Hutus et Tutsis ont été exacerbées pendant la colonisation allemande et belge, conduisant
finalement au génocide de 1994.
La civilisation swahilie en Afrique orientale a émergé grâce aux échanges entre les cultures
bantoues et les influences islamiques et asiatiques. Les cités-États swahilies, telles que
Kilwa et Zanzibar, ont prospéré grâce au commerce de l'or, de l'ivoire et des esclaves.
Cependant, l'arrivée des Portugais à la fin du XVe siècle a marqué le déclin de cette
civilisation.
En Afrique australe, les royaumes de Mapungubwé, du Grand Zimbabwe et du
Monomotapa ont été des centres d'échanges prospères, impliqués dans le commerce d'or,
d'ivoire et d'autres produits. Malgré la grandeur de ces royaumes, ils ont été conquis par les
Portugais en 1629.
Enfin, le royaume zoulou, fondé par Chaka, a joué un rôle significatif dans les conflits avec
les Boers et les Britanniques au XIXe siècle. Malgré des revers, les Zoulous ont persisté
jusqu'au XXe siècle, illustrant la résilience et l'importance des cultures africaines dans
l'histoire globale du continent.
17
Chapter 3 provides a detailed analysis of Africa's cultural foundations before the colonial
era, rejecting idealized views in favor of a nuanced exploration of the continent's
complexity and historical challenges. The narrative begins by examining power structures,
from village chiefdoms to empires, considering factors such as communication methods
and territorial expansion influences.
Catarina Madeira-Santos raises questions about African kingdoms' reality, introducing
criteria like territorial control and service provision, while François-Xavier Fauvelle
questions the function of capitals. The chapter then explores ten precolonial examples,
focusing on kingdoms like Meroe and Aksum, highlighting their distinctive features and
placing them in the broader African historical context.
The discussion extends to North Africa, addressing the 7th-century Arab conquest,
Islamization, and the millennium-long resistance of Christian Nubian kingdoms. The
author emphasizes the importance of oral tradition in African history, citing the Charter of
Mandé as an example.
In summary, the chapter underscores the need to move beyond idealized notions to
understand Africa's rich and complex precolonial history. The second part explores
Morocco-Sahel relations, tracing historical connections shaped by conquests, cultural
exchanges, and mutual influences. From 11th-century caravans to the Almoravid dynasty,
Senegalese contributions, and conflicts with the Saadians, these historical ties persist in
current trade links.
The third part explores West Africa's major empires – Ghana, Mali, and Songhai. Ghana,
known for gold exports, faced decline with Almoravid invasion. Mali thrived under Mansa
Musa but collapsed in the 15th century. Songhai's dynasties, notably Askia Muhammad
Touré, covered vast territories but fell in 1591. These empires, documented by writers and
monuments, significantly influenced Morocco-Sahel interactions.
The synthesis captures the richness of Africa's history, highlighting the diverse dynamics of
empires, trade, and cultural exchanges over centuries.
18
CHAPITRE IV : LES PRISES ET EMPRISES
EXTERIEURES
1. Les primo-colonisations portugaise et hollandaise :
19
Ainsi, l'établissement hollandais au Cap de Bonne-Espérance a été marqué par des tensions
avec les populations autochtones, des pratiques agricoles expansionnistes menant à des
conflits territoriaux, et l'utilisation d'esclaves étrangers pour soutenir l'économie, illustrant
les débuts de la colonisation hollandaise en Afrique du Sud.
L'esclavage en Afrique a revêtu différentes formes, dont l'esclavage interne à l'Afrique, la
traite arabo-islamique et la traite atlantique. Dans de nombreuses ethnies, l'esclavage était
courant, souvent résultant de guerres locales ou de razzias. Bien que la Charte du Manden
au Mali ait condamné l'esclavage en 1222, il persistait, avec des distinctions entre
l'esclavage lié aux activités militaires, aux travaux collectifs pénibles et aux travaux
domestiques. L'esclavage africain présentait divers statuts, avec des esclaves de la
couronne pouvant obtenir des responsabilités en fonction de leurs compétences.
Les esclaves militaires étaient évalués pour leurs aptitudes au combat, tandis que les captifs
de couronne bénéficiaient de considération et de privilèges. Ce système était héréditaire et
transmis de dynastie à dynastie, les captifs restant la propriété du royaume. L'esclavage
judiciaire, visant les criminels ou les débiteurs insolubles, était pratiqué dans différentes
parties de l'Afrique. Par exemple, au royaume du Dahomey, les premières victimes des
sacrifices humains lors des « coutumes annuelles » étaient des esclaves.
L'esclavage interne à l'Afrique a été renforcé par l'exportation vers les pays arabes ou
l'Amérique, stimulée par la traite islamique et atlantique. En Afrique de l'Ouest, de
nombreux esclaves étaient intégrés dans la production agricole et l'artisanat, mais cela a
entraîné la dévalorisation sociale des corporations d'artisans investies par les esclaves.
La traite islamique et atlantique ont conduit à la capture et à la vente d'esclaves par les
royaumes, chefferies ou trafiquants africains. Cela a eu des implications sociales,
renforçant l'organisation de certains peuples africains en castes, notamment les
Toucouleurs, avec des castes nobles, de métiers et de captifs. Certains historiens estiment
que les « rois nègres » ont perdu leur crédibilité dans la traite négrière, compromettant leur
position successivement dans l'esclavage et les traités de colonisation.
20
2. L’esclavage et la saignée des traites
négrières arabes et occidentales
La traite « arabe » ou « islamique » présentait deux voies, terrestre à travers le Sahara et
maritime via l'océan Indien, notamment par Zanzibar et la mer Rouge. Contrairement à la
traite « atlantique », la traite « arabo-islamique » est moins souvent évoquée en Afrique,
potentiellement en raison de considérations politiques. Des pays d'Afrique du Nord, tels
que l'Égypte et le Maroc, qui ont largement pratiqué cette traite, sont des membres
influents de l'Union Africaine. Ces pays arabes et africains sont également membres du «
Groupe des 77 aux Nations unies », où une autre solidarité, celle des pays en
développement, s'exprime. La traite arabo-islamique était particulièrement axée sur les
femmes destinées à devenir concubines ou servantes, représentant environ 15 millions de
personnes déportées.
La traite atlantique, organisée selon le principe du « commerce triangulaire », impliquait
l'échange de produits manufacturés européens contre des esclaves en Afrique. Ces esclaves
étaient ensuite vendus en Amérique pour obtenir des produits agricoles, tels que café, rhum
et coton, qui étaient ramenés en Europe. Cette traite, mettant l'accent sur l'exploitation
d'hommes pour les plantations américaines, a résulté en environ 11 millions de
déportations.
21
3. La Conférence de Berlin (1884-1885) et le choc des
colonisations modernes
22
Chapter 4 explores Portuguese colonization in Africa, starting in the 16th century with
Luanda as a pivotal hub in Angola. Luanda's establishment as a crucial link in the slave
trade network positioned it at the intersection of Portugal, Brazil, and the interior of
Angola. Portuguese expansion progressed along the Cuanza River, marked by the erection
of fortresses. This early phase sets the stage for complex colonial interactions, laying the
foundation for the intricate colonial history.
In 1652, Dutch settlers, known as the Boers, arrived at the Cape of Good Hope under the
Dutch East India Company. Indigenous conflicts arose as large farms encroached on
grazing and hunting lands, leading to tensions with the local population. The Dutch, aiming
to boost their economy, utilized slaves from India, Indonesia, or Madagascar. The Cape's
colonization was characterized by territorial conflicts, expansionist agricultural practices,
and the reliance on foreign slaves.
The chapter also examines diverse forms of slavery in Africa, such as internal slavery,
Arabo-Islamic, and Atlantic slave trades. It delves into the psychological and demographic
impacts of these trades on African societies, emphasizing the lasting scars of external
exploitation. The Atlantic slave trade, abolished in the 19th century, coincided with the
onset of official colonization in the late 1800s, marked by the Berlin Conference (1884-
1885). Colonization's effects varied, with psychological and demographic consequences,
uneven economic development, and diverse social repercussions.
The debate on colonization remains complex, encompassing legal and political dimensions.
Some view colonization as a "crime against humanity," citing violence, expropriation, and
the denial of human dignity. Others highlight material and institutional positives, such as
infrastructure and governance systems adopted by former colonies. The independence era
(1956-1977) brought hopes and challenges, with newly formed nations facing the task of
building unity within sometimes artificial borders. The post-independence period was
marked by political, economic, and social difficulties, with colonial legacies influencing
Franco-African relations and emphasizing the need for transparent communication and
balanced interactions.
23
CHAPITRE V : LES INDEPENDANCES
2. Le projet panafricain
Les processus d'indépendance en Afrique entre 1956 et 1977 ont marqué la fin de la
période coloniale, avec les colonies françaises, britanniques, italiennes et portugaises
accédant à l'indépendance. Des mouvements d'indépendance ont été accompagnés de
conflits parfois sanglants. Les principales périodes de transition comprennent les années
1960 pour les colonies françaises, 1956-1966 pour le Soudan, 1951-1960 pour les colonies
italiennes, et 1974-1975 pour les colonies portugaises.
Le processus d'accession à l'indépendance a été marqué par des luttes telles que la guerre
d'Algérie (1954-1962), les émeutes et la guerre asymétrique au Cameroun (1955-1960), la
lutte armée en Guinée-Bissau (années 1950-1970), la guerre civile au Mozambique (1962-
1992), le conflit en Angola (1975), et les conflits opposant différentes factions au
Zimbabwe (années 1960-1980) et au Kenya (1950).
24
3. Les séquelles de la relation coloniale
25
Un jalon significatif est l'accord de création de la Zone de Libre-Échange Continentale
Africaine (ZLECA) en 2018, visant à faciliter la libre circulation des personnes, des
services, des marchandises et des capitaux. Cependant, sa mise en œuvre complexe
nécessite des accords détaillés sur divers aspects. Malgré ces défis, l'UA demeure un acteur
clé pour la stabilité et le développement en Afrique.
La "Françafrique" est une spécificité des relations franco-africaines caractérisée par une
culture du secret et du pouvoir occulte. Initiée par les présidents Charles de Gaulle et Félix
Houphouët-Boigny, cette politique visait à maintenir des liens privilégiés entre la France et
ses anciennes colonies africaines, impliquant des dimensions politiques, économiques et
militaires.
Les aspects politiques de la "Françafrique" ont consisté à maintenir au pouvoir des
dirigeants africains corrompus ou autoritaires, considérés comme des alliés fidèles de la
France. Sous différents présidents français, cette approche a été marquée par des
interventions électorales et militaires pour assurer la loyauté de ces dirigeants.
Outre les enjeux économiques, la politique française en Afrique a eu des conséquences
dramatiques, comme le soutien militaire au Cameroun dans les années 1960, entraînant
d'importantes pertes humaines. Des positions ambiguës ont également été observées dans
des crises externes, telles que le soutien à la sécession biafraise au Nigeria et l'implication
limitée lors du génocide au Rwanda en 1994.
Bien que la "Françafrique" ait perdu de son influence avec la fin de la guerre froide et
l'émergence de nouvelles puissances, son impact négatif persiste. La méfiance
postcoloniale envers les interventions françaises, le manque de transparence dans les
transactions et les pratiques occultes ont contribué à susciter des réactions négatives,
notamment face à des opérations telles que celle menée au Sahel en 2019.
Les séquelles de la colonisation demeurent prégnantes dans la culture africaine, malgré la
disparition de la période coloniale. Les traumatismes de deux générations, marquées par
l'intrusion brutale, le travail forcé, les maladies importées, ont engendré un complexe
d'infériorité, une méfiance envers les Européens et un désir de revanche dans la génération
actuelle.
Cette méfiance s'exprime parfois à travers des réactions ambiguës, attribuant aux
Européens un pouvoir supérieur tout en doutant de leurs intentions néocoloniales. Cette
situation est en contraste avec des pays comme l'Éthiopie, n'ayant guère connu de
colonisation, où l'indifférence envers les Blancs prévaut.
Les intervenants européens en Afrique sont conseillés d'éviter une posture de "culpabilité
héréditaire" tout en reconnaissant les effets psychosociaux persistants du passé colonial.
Sur le plan politique, les opérations militaires françaises au Mali et au Burkina Faso, bien
qu'effectuées à la demande d'autorités africaines élues, sont parfois perçues comme des
forces coloniales, témoignant de la complexité des relations postcoloniales.
26
La France, engagée dans la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel, se retrouve parfois
conspuée dans des manifestations qui la considèrent comme une force coloniale. Les
critiques soulignent les faiblesses des gouvernements locaux corrompus, mettant en
lumière des soldes non versées, la corruption militaire, et des massacres perpétrés par les
forces maliennes. Cette situation complexe nécessite des interventions diplomatiques
habiles pour surmonter la suspicion persistante de néocolonialisme.
This chapter explores the complexities of European colonization in Africa, examining the
Portuguese and Dutch presence in Angola and South Africa, respectively. It delves into the
establishment of trade outposts, the impact on local demographics, and the introduction of
external influences on traditional African societies. The narrative extends to the
transatlantic and trans-Saharan slave trades, detailing the varied forms of slavery within
Africa and the profound consequences of the Atlantic trade. The discussion progresses to
the abolition of the Atlantic slave trade, the Berlin Conference's role in the partitioning of
Africa, and the subsequent colonial era. The text underscores the contradictions within
colonial missions, particularly the tension between proclaimed democratic ideals and the
often-autocratic reality. The post-independence period is analyzed, highlighting challenges
faced by newly formed African nations, their geopolitical alignments during the Cold War,
and the persistent influence of former colonial powers. Pan-Africanism, as championed by
leaders like Kwame Nkrumah, is examined, along with the establishment and evolution of
continental organizations such as the Organization of African Unity (OAU) and the African
Union (AU). The chapter concludes with a critical examination of the enduring impact of
colonial legacies, the complex dynamics of Franco-African relations, and the challenges in
fostering balanced postcolonial relationships between Africa and Europe
27
CHAPITRES VI : LES EVOLUTIONS RELIGIEUSES
28
3- Les trois religions du monothéisme :
En cette partie on trouve la distinction entre les trois religions monothéistes dans un
contexte historique et géographique spécifique. Tout d'abord, le judaïsme est apparu en
Afrique suite à la dispersion des juifs après la destruction du Temple de Jérusalem en l'an
70. Certaines tribus berbères en Afrique du Nord se sont identifiées comme juives, tandis
que d'autres ont émigré vers l'Abyssinie. Des pressions, notamment de la conquête arabe,
ont conduit certains juifs à se convertir à l'islam. Au milieu du XXe siècle, la plupart des
juifs d'Afrique du Nord ont émigré, principalement vers Israël.
En ce qui concerne le christianisme antique, il s'est développé dans la composante latine au
Maghreb, mais a disparu après l'invasion arabo-musulmane du VIIe siècle. Le
christianisme monophysite, en particulier copte en Égypte et en Éthiopie, a persisté et est
toujours présent aujourd'hui, représentant une part significative de la population dans ces
régions.
Ainsi, l'islam sunnite a fait son apparition en Afrique du Nord au VIIe siècle grâce à la
conquête arabe, puis s'est répandu en Afrique subsaharienne. L'islam africain se développe
avec différentes écoles juridiques, notamment malékite à l'ouest, shaféite à l'est, et hanéfite
en Égypte. Le texte souligne également des événements spécifiques, tels que l'expulsion
des missionnaires jésuites européens d'Éthiopie en 1632 en raison de désaccords
doctrinaux.
Dans la région de l'Afrique de l'Ouest, l'islam connaît une expansion considérable à la fin
du XVIIIe et au début du XIXe siècle, notamment à travers la diffusion du soufisme
confrérique, particulièrement avec la Tijaniyia.
La tijaniyia dans un contexte simple représente un rôle central en tant que lien entre le
Maghreb et l'Afrique de l'Ouest. Au Sénégal, où l'islam est majoritairement confrérique, il
existe un "contrat social sénégalais" entre le pouvoir temporel et spirituel, établissant une
relation institutionnalisée entre l'État et les confréries depuis l'époque coloniale. Les
confréries, souvent conservatrices, soutiennent généralement le pouvoir en place, et cette
relation est également approuvée par les médias et les chancelleries occidentales, qui
voient les confréries comme un rempart contre le djihadisme.
La Tijaniya joue un rôle particulier en tant que lien entre le Maroc et le Sahel. Fondée par
sidi Ahmed Al Tijânî, la Tijaniya s'est développée en adoptant une approche non rigide de
la doctrine, se présentant comme la "Tariqa Mohammedia" et favorisant le respect du droit
à la différence sans violence ni extrémisme. Son wird tijani, basé sur l'invocation continue
de Dieu, la bénédiction du prophète, et d'autres pratiques, a gagné en popularité auprès des
populations berbères et africaines, promettant le pardon des péchés et une place au paradis.
La Tijaniya s'est propagée dans tout le Maghreb et l'Afrique subsaharienne grâce à ses
disciples et successeurs, devenant la confrérie la plus importante au monde avec environ
300 à 350 millions d'adeptes. Les liens de la Tijaniya entre le Maroc et l'Afrique de l'Ouest
sont particulièrement forts, bien que les Touaregs aient constitué une barrière à l'est du
Sahara en raison de leur hostilité envers la confrérie.
29
Les sites clés de la Tijaniya, tels que Fès au Maroc, Ain Madhi en Algérie, Tivaouane,
Thiès et Kaolack au Sénégal, Bandiagara au Mali, Chinguetti en Mauritanie, sont
considérés comme des lieux sacrés pour les adeptes. Le pèlerinage à Fès, devenu un
phénomène de société au Sénégal, est également devenu un enjeu commercial et
diplomatique pour le Maroc. Des agences de voyages proposent des "ziyara tout compris",
développant ainsi un important tourisme religieux qui englobe des aspects religieux,
touristiques et commerciaux. Le pèlerinage à Fès est considéré comme presque aussi
important que celui de La Mecque, avec des participants entourés d'une aura de prestige et
porteurs de la baraka.
Selon notre ouvrage, le christianisme missionnaire est un aspect important de l'expansion
du christianisme sur le continent africain. Les missionnaires chrétiens, catholiques et
protestants, ont joué un rôle crucial dans la diffusion de la foi chrétienne en Afrique,
notamment à travers des activités telles que l'enseignement, la santé, l'éducation et le
développement social. L’ouvrage mentionne que le christianisme missionnaire commence
avec les Portugais au début du XVe siècle. Les missionnaires ont dû adapter leurs
méthodes et leurs approches en fonction des contextes culturels et religieux spécifiques, ce
qui a souvent conduit à des syncrétismes et des adaptations entre les traditions chrétiennes
et les pratiques locales. Dans le contexte de l'Afrique, les défis auxquels les missionnaires
ont été confrontés incluent la résistance aux idées missionnaires, les conflits avec d'autres
représentants de l'Occident, et les tensions entre les différentes cultures et religions
. Les missionnaires ont dû former les intervenants de la pastorale à la pratique du dialogue
interculturel, et le management d'une communauté chrétienne dans un contexte
multiculturel est devenu un enjeu crucial. En résumé, le christianisme missionnaire est un
aspect important de l'expansion du christianisme en Afrique, avec des missionnaires
catholiques et protestants contribuant à l'expansion de la foi chrétienne sur le continent.
Les missionnaires ont été confrontés à diverses défis et ont dû adapter leurs méthodes et
leurs approches en fonction des contextes culturels et religieux spécifiques, ce qui a
souvent conduit à des syncrétismes et des adaptations entre les traditions chrétiennes et les
pratiques locales.
30
In this chapter the book specifies that religious developments on the African continent are
marked by a syncretism between traditional religions and monotheistic religions, in
particular Christianity. This phenomenon reflects the interaction and adaptation of religious
beliefs in Africa. Traditional African religions recognize an inaccessible Supreme God,
emphasize ancestors and spirits, and are part of a worldview where man is not at the center.
Traditional religions, such as voodoo among the Fon, Ewé and Yorubas, play an important
role, associated with witchcraft and traditional medicine. Sacred woods, strictly protected,
are also crucial for the preservation of nature, attracting the interest of ecologists.
The book distinguishes the three main monotheistic religions in Africa. Judaism emerged
with the dispersal of Jews, ancient Christianity flourished before declining after the Arab-
Muslim invasion, and Islam spread to North Africa in the 7th century before developing
further in sub-Saharan Africa, notably with Tijaniya.
Tijaniya, a Sufi brotherhood, plays a central role as a link between the Maghreb and West
Africa. It takes a flexible approach to doctrine and promotes respect for the right to be
different. With links between Morocco and West Africa, the Tijaniya has about 300 to 350
million followers and is present in key sites considered sacred.
Regarding Christianity, missionaries have played a crucial role in its expansion in Africa,
adapting their methods to specific cultural and religious contexts. Missionary Christianity
has faced challenges such as resistance to missionary ideas and cultural and religious
tensions.
Finally, other religions, such as Hinduism, are present in South Africa, the islands of the
Indian Ocean and East Africa. In Mauritius, Hinduism is the main religion due to the
importation of Indian labour during British colonization.
In summary, religious diversity in Africa reflects the complex interplay between local
religious traditions and external influences, with significant implications for intercultural
management on the continent.
31
CHAPITRE 7 : LES ENJEUX
ECONOMIQUES, POLITIQUES ET SOCIAUX
D’AUJOURD’HUI
Ce chapitre représente une introduction de la seconde partie qui consiste sur l’adaptation
du management en Afrique, un chapitre qui contient le contexte économique, politique et
social de l’Afrique.
1- La croissance internationale :
32
1.1- La croissance africaine :
La croissance du PIB en Afrique subsaharienne a été en moyenne de 5,1 % par an dans la
période 2001-2015, avec un taux moyen de croissance de la population de 2,5 % par an.
Cela a entraîné une croissance moyenne du PIB par habitant de 2,6 % par an. La croissance
du PIB est devenue plus forte que celle de l'Asie, principalement due à la croissance
chinoise qui a tiré l'économie africaine. Cependant, la croissance économique africaine a
ralenti par la suite en raison des cours des matières premières, de l'inflation et des
déséquilibres des finances publiques, la ramenant au niveau de la croissance
démographique dans la période 2015-2018. Malgré cela, certains pays comme le Ghana,
l'Ethiopie, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la Tanzanie ont maintenu une croissance de 7 % à
8 % par an. Il est cependant important de considérer ces chiffres avec prudence en raison
du poids important de l'économie informelle et de la relative fiabilité des appareils
statistiques en Afrique subsaharienne
En Afrique, il existe des inégalités importantes entre les pays les plus riches et les plus
pauvres, ainsi qu'au sein de chaque pays. Le coefficient de Gini, qui mesure l'inégalité des
revenus, varie considérablement d'un pays à l'autre, allant de 33 en Ethiopie à 65 en
Afrique du Sud. Les économies africaines sont résilientes face aux chocs, mais la région
est confrontée à des défis considérables tels que le chômage de masse, le sous-emploi, la
corruption, la mauvaise gouvernance économique et la vulnérabilité aux chocs négatifs. La
croissance économique africaine a été supérieure à la croissance mondiale depuis 2008,
mais elle a connu un ralentissement en raison des cours des matières premières, de
l'inflation et des déséquilibres des finances publiques. En 2022, la croissance économique
en Afrique subsaharienne devrait ralentir fortement à 3,6 % en raison du ralentissement de
l'économie, du resserrement des conditions financières et de la hausse de l'inflation à
l'échelle mondiale.
Cependant, selon les dirigeants d'Investisseurs et Partenaires, un fonds d'investissements
réputé destiné aux PME africaines, l'Afrique va progressivement influencer l'ensemble de
la planète de manière significative, et en 2050, son PIB pourrait égaler celui de l'Union
européenne, tandis que sa population comptera 2 milliards d'habitants.
La croissance économique en Afrique repose principalement sur la demande d'un marché
intérieur africain en expansion, en raison de la démographie, de l'urbanisation et de la
montée en puissance d'une classe moyenne. De plus, les investissements internationaux
dans l'Afrique sont en augmentation, avec un besoin massif d'investissements dans des
infrastructures de tous types et la création de millions d'emplois pour donner un avenir
stable aux générations futures. Les entrepreneurs sont confrontés à de nombreuses
difficultés opérationnelles, telles que la carence de l'alimentation électrique, de la pénurie
de personnel qualifié, de problèmes fonciers et de tracas inutiles causés par l'administration
fiscale. Pour faciliter la croissance, il est important de résoudre ces problèmes et de créer
un environnement propice à l'investissement et à la prospérité.
33
2- L’innovation africaine :
34
2.1 - Les secteurs porteurs :
35
10. Tourisme : Malgré les défis sécuritaires et les infrastructures limitées, le secteur du
tourisme en Afrique subsaharienne connaît une croissance importante et contribue
au développement économique et à l'emploi.
36
doivent prendre des mesures pour lutter contre la corruption, renforcer la transparence et la
responsabilité, et promouvoir une culture de l'intégrité.
Les ONG, qu'elles soient nationales ou étrangères, jouent un rôle important en Afrique. À
l'exception de pays comme l'Érythrée qui contrôle étroitement les ONG humanitaires, il est
37
courant qu'elles soient financées de l'extérieur. Les ONG offrent souvent des opportunités
professionnelles et de revenus pour les cadres sociaux, complétant ainsi les secteurs public
et commercial. Dans des pays chaotiques comme la République démocratique du Congo,
les ONG contribuent à la structuration de la société.
Même dans des pays autoritaires, les ONG de défense des droits humains sont actives.
Certaines dictatures persécutent ces ONG lorsqu'elles critiquent le gouvernement ou
s'opposent à ses exactions, entraînant de nombreux militants à l'exil. Par exemple, la
Mauritanie persécute les militants anti-esclavagistes, bien que l'esclavage ait été
officiellement aboli récemment. Néanmoins, un dialogue, bien que parfois tendu, existe
dans la plupart des pays, notamment avec les ministères de la Justice.
Les femmes africaines jouent également un rôle crucial dans la vie associative et
communautaire, contribuant grandement à leur dynamisme.
38
vivant en milieu rural continue de croître, même s'il diminue en proportion de la population
totale.
Les migrations à l'intérieur des pays sont plus importantes que celles entre les pays
africains, et l'émigration entre pays africains reste plus importante que celle vers l'extérieur
du continent. Par exemple, il y a eu d'importants mouvements migratoires du Zimbabwe,
du Mozambique et de la République démocratique du Congo vers l'Afrique du Sud, bien
que cela ait diminué en raison du ralentissement économique de ce pays, ce qui a créé des
problèmes sociaux tels que la concurrence pour l'emploi et des manifestations xénophobes.
Il y a également des mouvements migratoires de l'Afrique de l'Ouest vers l'Afrique du
Nord, notamment vers le Maroc qui a adopté une politique d'accueil plus favorable aux
Subsahariens.
39
Renforcer les conditions de participation nationale, tant en emploi qualifié qu'en
capital, imposées aux investissements internationaux.
Promouvoir une économie "verte" axée sur la création d'emplois et la
préservation de l'avenir environnemental.
Améliorer la fiscalité et son efficacité.
Réorienter l'aide internationale vers des leviers plus impactantes, en mettant
l'accent sur la réduction des risques fondamentaux et les conditions d'une
croissance inclusive.
Choisir judicieusement le mode de développement, avec trois possibilités envisagées selon
Severino et Hajdenberg :
La croissance par les exportations de matières premières.
Les investissements étrangers pour les transferts technologiques.
Soutenir "l'entreprenante Afrique" en mettant en place des "Small-business
acts" favorables aux PME, à l'instar du Kenya et de la Tanzanie.
Il s’agirait alors d’une croissance endogène, mais ouverte aux échanges internationaux.
40
CHAPITRE XI : LES MODELES DU
MANAGEMENT INTERCULTUREL CONFRONTES A
L’AFRIQUE
En général, les sociétés africaines ont une distance hiérarchique faible. Cela signifie
qu'elles accordent moins d'importance aux différences de statut entre les personnes.
Les Africains sont donc plus susceptibles de :
Cependant, il est important de noter que cette généralisation ne s'applique pas à toutes les
cultures africaines. Dans certaines sociétés, la distance hiérarchique est plus important.
B. Partenariat :
En Afrique, les gens attachent une grande importance au partenariat dans leurs
relations. Cela signifie que, que ce soit avec leurs patrons ou leurs collègues, ils
considèrent chacun comme étant sur un pied d'égalité. Les Africains sont enclins à
construire des relations basées sur la confiance et le respect mutuel avec leurs supérieurs et
leurs collègues. De plus, ils partagent les responsabilités et travaillent ensemble vers des
objectifs communs, favorisant ainsi une collaboration équilibrée.
A) L’individualisme
B) Sens communautaire :
Les Africains valorisent le groupe et l'intérêt collectif. Ils accordent beaucoup d'importance
aux relations sociales et au travail d'équipe. La vie personnelle et la vie professionnelle
peuvent être partagées ou même confondues.
41
En Afrique, les sociétés sont généralement plus communautaires qu'individualistes. Les
Africains accordent beaucoup d'importance aux relations sociales et au travail d'équipe. Ils
sont plus susceptibles de considérer la vie privée et la vie professionnelle comme faisant
partie d'un tout.
En Afrique, les sociétés sont généralement plus féminines que masculines. Les Africains
accordent beaucoup d'importance aux relations sociales et au travail d'équipe. Ils sont plus
susceptibles de rechercher des conditions de travail agréables et de favoriser l'harmonie des
positions.
Les Africains sont généralement plus polychroniques que monochroniques. Ils sont plus
susceptibles d'être ouverts aux interruptions, de passer d'une tâche à l'autre et d'accepter les
modifications de programme.
Les Africains sont généralement plus implicites et informels que les Occidentaux. Ils
s'expriment de façon informelle, elliptique ou sous-entendue, et supposent que le contexte
de la situation est déjà connu. Ils font circuler l'information de façon spontanée, orale et
indépendante des circuits officiels. Par exemple Dans une entreprise africaine, il est
courant que les informations soient transmises de façon orale, par exemple lors de réunions
informelles ou de conversations entre collègues.
Les Africains sont généralement plus sensibles au statut d'origine que les Occidentaux. Ils
reconnaissent et valorisent l'appartenance à une catégorie d'origine, caractérisée par des
critères discriminants tels que l'ethnie, la caste, le clan, la famille, l'âge, le sexe, la
provenance régionale, le diplôme, la religion ou la langue.
Les Africains sont généralement plus ouverts à la prise de risque que les Occidentaux. Ils
sont moins réticents à prendre des risques, soit par confiance en leurs propres aptitudes,
soit par sentiment de ne pas être le maître de leur destin. Ils sont ouverts à l'innovation et à
l'entreprenariat.
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1.7 Gestion de la règle (particularisme, universalisme)
Les Africains sont généralement plus particularistes que les Occidentaux. Ils sont plus
susceptibles d'adapter la règle selon les personnes concernées ou selon l'appréciation des
circonstances. Ils acceptent que des personnes de statut privilégié puissent ne pas respecter
la règle. Dans une entreprise africaine, il est plus probable qu'une règle soit enfreinte pour
des raisons personnelles ou familiales.
Elle est plus marquée en Afrique qu’en Europe et même qu’en France, mais elle en est
différente. Les relations hiérarchiques sont généralement caractérisées par :
• Une Forte importance de la hiérarchie, avec un respect marqué pour les supérieurs
• S'il n'est pas d'accord avec l'un de ses collaborateurs, il commencera par lui dire : «
tu as parfaitement raison », puis il développera progressivement une argumentation
contraire
En Afrique, l'individu est perçu comme faisant partie d'un groupe, et le sens
communautaire est très fort. Les objectifs collectifs sont privilégiés, et les objectifs
individuels sont souvent subordonnés aux objectifs du groupe. Ainsi il y’a peu de
séparation entre la vie professionnelle et la vie privé.
43
En Afrique, les relations entre les employeurs et les employés
sont souvent fondées sur un modèle paternaliste. Dans ce modèle, l'employeur est
considéré comme un chef de famille, et les employés comme des enfants. Les relations
sont fondées sur la confiance, la loyauté et l'obligation mutuelle.
Ce modèle est en train d'évoluer sous l'influence des entreprises internationales, qui
privilégient les procédures et l'équité. Cependant, il reste encore très présent dans de
nombreuses entreprises africaines.
Il montre que le modèle familial est très répandu en Afrique. Les entrepreneurs africains
privilégient souvent l'engagement de leur propre famille au sein de leur entreprise. Par ce
que l’entreprise est considéré en Afrique comme patrimoine familial.
Les relations dans l’équipe sont à la fois fondées sur l’affirmation de soi et le consensus.
L’affirmation de soi se traduit notamment dans les apparences, le langage et le discours. La
recherche de consensus peut retarder les décisions dans l’équipe. Pour gérer efficacement
les relations dans une équipe africaine, il est important de comprendre ces deux tendances
et de trouver un équilibre entre elles.
4. La gestion du temps :
En Afrique, la gestion du temps est très polychronique. Les rendez-vous peuvent être pris
au dernier moment. Les interruptions pendant un rendez-vous ou une réunion de travail
sont fréquentes. Les temps personnels et professionnels ne sont pas distingués comme en
Occident. Ainsi qu’il y’a globalement peu de planification et de prévision.
5. La gestion du l’information :
6. La gestion du statut :
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7. La gestion du risque :
En Afrique, on ne se soucie pas beaucoup de prévention des risques, même si les gens sont
assez entreprenants. Beaucoup recherchent toujours un emploi stable et sécurisé. Le fait de
faire partie d'une communauté peut rendre difficile la prise de risques. De plus, la peur du
vieillissement et de la mort est moins présente.
8. La gestion de la règle :
This chapter concerns management models in Africa, they are diverse and
influenced by the continent's cultural specificities, such as the importance of
human relationships, respect for elders, the significance of family and
community, religion, and language. International models of intercultural
management can be helpful in understanding these cultural differences, but it
is important to adapt them to the African reality.
45
CHAPITRE XII : ADAPTER SON MANAGEMENT
DANS LES ENTREPRISES ET LES ORGANISATIONS
EN AFRIQUE
1. L'adaptation managériale au contexte africain
Pour réussir en Afrique, il est important de développer des attitudes personnelles qui respectent la
culture africaine, tout d'abord il faut construire des relations personnelles de confiance avec ses
interlocuteurs africains, il faut être respectueux, élégant, humoristique et patient. Ainsi qu'il faut
bien gérer les situations difficiles. il est important d'éviter les comportements arrogants, impatients
ou colériques. faut également être prudent pour éviter la corruption et les abus de confiance.
Prenant le cas de la "mangeoire" décrit dans l'ouvrage, c'est un exemple abus, un cadre africain
demande à un partenaire européen de l'aider à faire admettre son fils dans un établissement
européen. Le partenaire européen accepte, mais le cadre africain demande ensuite une
compensation financière pour son aide. Ce genre de situation est fréquent en Afrique, car les cadres
africains ont souvent des obligations de solidarité et de redistribution envers leur famille et leur
communauté.
La gestion interculturelle en Afrique est une tâche complexe, car elle doit prendre en compte la
forte solidarité communautaire. Cela se traduit souvent par une préférence pour recruter ou
promouvoir des membres de sa famille, de son village, de son clan ou de son ethnie. Cette
préférence peut avoir des conséquences importantes sur la gestion des ressources humaines des
entreprises. Elle peut conduire à une répartition inégale des postes et des responsabilités, à une
discrimination et à une inefficacité. Pour mettre en place des pratiques de gestion des ressources
humaines basées sur les compétences et les performances dans un contexte culturel où la solidarité
communautaire est forte, il est nécessaire d'adopter une approche progressive
Les entreprises et organisations qui souhaitent réussir en Afrique doivent être conscientes des
différences culturelles et être prêtes à adapter leurs pratiques en conséquence. Cela nécessite une
analyse approfondie du contexte culturel et une compréhension des enjeux sociologiques et
politiques.
46
2. Stratégie pour la conduite de grands projets en Afrique
L'émergence de puissances émergentes telles que l'Inde, le Brésil, la Turquie et surtout la Chine
engendre une compétition croissante en Afrique pour l'accès aux matières premières. La présence
de la Chine dans divers secteurs peut remettre en question les normes occidentales de gouvernance
et de responsabilité sociale et environnementale, bien que la Chine s'adapte progressivement à ces
exigences. Les incertitudes économiques récentes ont entraîné un ralentissement de la croissance
dans certains pays en raison notamment de la baisse des prix des matières premières. Les
investissements majeurs, notamment dans le secteur minier, nécessitent une approche à long terme.
En parallèle, l'aide publique au développement stagne tandis que les transferts d'argent des émigrés
augmentent mais sont souvent utilisés pour subvenir aux besoins quotidiens plutôt que pour des
projets économiques spécifiques. De plus, certains pays imposent des restrictions sur
l'investissement dans les ressources humaines avec des réglementations strictes concernant
l'embauche de professionnels étrangers.
Politique BEE : (Etude de cas en Afrique du sud)
En Afrique du Sud, la politique BEE (Black Economic Empowerment) vise à redistribuer les
richesses en favorisant le pouvoir économique et politique des personnes noires. Cette politique à
passer par deux phases. La première phase (1994-1998) a bénéficié à une élite noire, mais n'a pas
atteint les masses. La deuxième phase (à partir de 2003) a élargi la politique en incluant l'embauche
et la préférence pour les entreprises noires, améliorant l'accès à l'emploi. Toutefois, le BEE est
critiqué pour l'embauche de personnes non qualifiées. Les entreprises françaises impliquées doivent
comprendre les défis, s'aligner sur des objectifs stratégiques, et mettre en place des mécanismes de
suivi. En collaboration avec les autorités sud-africaines, elles peuvent contribuer à une économie
plus inclusive.
En effet, le chômage des personnes noires reste très élevé, à 30,4 %, contre 7,6 % pour les
personnes blanches. De plus, certaines entreprises ont profité de la BEE pour embaucher des
personnes noires non qualifiées, ce qui a créé un "plafond de verre" pour les personnes noires
compétentes.
Pour être plus efficace, la BEE doit donc se concentrer sur le développement des compétences des
personnes noires.
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Comme il est situé dans l’ouvrage une étude de cas concrète mené en guinée qui traite les défis de
l’emploi qualifié. Cependant a majorité de la population guinéenne est analphabète et le système
de formation professionnelle est insuffisant. Les compétences des travailleurs guinéens ne
correspondent pas toujours aux exigences des entreprises internationales.
Face à ce défi, les investisseurs internationaux doivent s'engager à renforcer le système de
formation professionnelle en Guinée. Ils doivent également créer des centres de formation
d'entreprise pour les emplois de technologies spécifiques. De plus, ils peuvent envoyer des stages à
l'étranger aux futurs ingénieurs, techniciens et agents de maîtrise.
Chapter XII talks about management in Africa that poses a complex challenge due to the
diversity of cultures and socio-economic contexts across the continent. There are two
critical types of adaptation for success: managerial adaptation to the existing African
context, which involves personal attitudes and management strategy, and the strategy for
conducting major projects in Africa, which pertains to geopolitical context and human
resources strategy.
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Cet ouvrage se présente comme une exploration approfondie des cultures
africaines, mettant en lumière leur convergence étendue et proposant des
conseils pour adapter son approche tant dans les relations professionnelles que
personnelles. L'auteur part du postulat que les cultures trouvent leurs
fondements dans l'histoire et la spiritualité, qui constituent les assises de leurs
valeurs.
La première partie, après des définitions préalables, plonge dans des éléments
significatifs de l'histoire de l'Afrique à travers ses périodes précoloniale,
coloniale, et postcoloniale, ainsi que ses évolutions religieuses. L'ouvrage
explore la trajectoire mouvementée du continent, mettant en lumière ses
royaumes et civilisations révolus, les flux d'esclavage internes et externes, et
trace le parcours de la colonisation jusqu'aux mouvements d'indépendance qui
ont conduit à la modernité et à la "renaissance" contemporaine de l'Afrique.
La deuxième partie se consacre à la situation actuelle en commençant par un
cadre économique, social, et anthropologique général, pour ensuite se
focaliser sur l'entreprise et la vie professionnelle. Cela répond à la nécessité
de comprendre, surtout pour ceux envisageant de travailler en Afrique, les
secteurs économiques porteurs, les défis de gouvernance, les modèles
relationnels et managériaux, ainsi que les dynamiques culturelles de
"l'Afrique du jour" et de "l'Afrique de la nuit".
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