Analyse 1

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Université Sultan Moulay Slimane

Ecole Supérieure de l’Education


Et de la Formation Béni Mellal

Cours d’Analyse1

Réalisé par :

Pr. Abdelouafi GHAZI

Licence d’éducation spécialité enseignement secondaire -


Mathématiques

Année Universitaire: 2024/2025


A.GHAZI

Ce cours de mathématiques est destiné aux étudiants de la première an-


née, licence d’éducation spécialité enseignement secondaire - Mathéma-
tiques. Les objectifs du module est de permettre aux étudiants de déve-
lopper la rigueur mathématique, consolider et approfondir les notions sur
les fonctions et les suites réelles déjà acquises et initier au raisonnement
d’analyse à travers les ensembles, applications et logique.

ESEF Béni Mellal 1 LE-Mathématiques


Table des matières

1 Nombes réels 3
1.1 Le corps des nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Lensemble des nombres rationnels Q . . . . . . . . . 3
1.1.2 Opérations dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Propriétés de l’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.4 Droite numérique achevée . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Propriétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 Intervalles de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 Majorant, Minorant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.1 Borne supérieure, borne inférieure . . . . . . . . . . 13
1.4.2 Caractérisation des bornes de sup(A) et inf(A) . . . . 14
1.4.3 Propriétés fondatrices des nombres réels . . . . . . . 14
1.5 Partie entière d’un nombre réel . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.1 Caractère archimédien de R . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.2 Approximation décimale d’un nombre réel . . . . . 17
1.6 Densité de Q dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2
Chapitre 1

Nombes réels

1.1 Le corps des nombres réels

1.1.1 Lensemble des nombres rationnels Q

Commençons tout d’abord par rappeler les ensembles suivants :


♣ N = {0, 1, 2, 3, . . .} désigne l’ensemble des entiers naturels.
♣ Z = {. . . , −2, −1, 0, 1, 2, . . .} désigne l’ensemble des entiers relatifs.
n
♣ D = 10a n : a ∈ Z et n ∈ N} désigne l’ensemble des nombres décimaux.
np
♣ Q = q : p ∈ Z et q ∈ N∗ } désigne l’ensemble des nombres rationnels.
On a :
N⊂Z⊂D⊂Q
Proposition 1.1.1. L’équation x2 = 2 n’admet pas de solution dans Q.

Démonstration. Remarquons tout d’abord que le carré d’un nombre pair


est un nombre pair. De même, le carré d’un nombre impair est un nombre
impair. Autrement dit, un entier et son carré ont la même parité.
Supposons qu’il existe deux entiers non nuls p et q, premiers entre eux
 p 2 p2
tels que q = 2. On a donc 2 = q2 ⇒ p2 = 2q2 ⇒ p2 est pair et comme un
entier et son carré ont la même parité.
D’où p est pair donc il existe k ∈ Z tel que p = 2k et par conséquent p2 =
4k 2 et 2q2 = 4k 2 ⇒ q2 = 2k 2 ⇒ q2 est pair. les entiers p et q sont pairs donc
2 est un diviseur commun mais premiers entre eux. Contradiction.

3
CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

Remaraque 1.1.1. Il existe donc des nombres irrationnels. L’ensemble Q


ne contient pas tous les nombres, d’où la nécessité d’introduire un nou-
vel ensemble noté R de nombres réels contient Q. Nous admettrons dans
la suite l’existence de l’ensemble R vérifiant les propriétés suivantes que
nous définissons dans ce chapitre.

1.1.2 Opérations dans R

R est muni de deux opérations + et × (ou deux lois de composition interne)


c’est-à-dire de deux applications :

+ : R × R −→ R × : R × R −→ R
(x, y) 7−→ x + y et (x, y) 7−→ x × y
Proposition 1.1.2. L’addition dans R vérifie les propriétés suivantes :
1. Elle est commutative : ∀x, y ∈ R : x + y = y + x.
2. Elle est associative : ∀x, y, z ∈ R, (x + y) + z = x + (y + z).
3. Elle possède un élément neutre 0, ∀x ∈ R, x + 0 = 0 + x = x.
4. Chaque réel possède un opposé : ∀x, y ∈ R : x + y = y + x = 0. Le
nombre y opposé à x est noté −x.
Pour résumer ces 4 propriétés, on dit que (R, +) est un groupe commutatif.
Proposition 1.1.3. La multiplication dans R vérifie les propriétés suivantes :
1. Elle est commutative : ∀x, y ∈ R : x × y = y × x.
2. Elle est associative : ∀x, y, z ∈ R, (x × y) × z = x × (y × z).
3. Elle possède un élément neutre 1, ∀x ∈ R, x × 1 = 1 × x = x.
4. Chaque réel possède un inverse : ∀x ∈ R∗ = {x ∈ R; x , 0} = R\{0} :
x × 1x = 1x × x = 1. Le nombre y inverse à x est noté x−1 .
Pour résumer ces 4 propriétés, on dit que (R∗ , ×) est un groupe commutatif.
Proposition 1.1.4. La multiplication dans R est distributive relativement
à l’addition :
∀x, y, z ∈ R, x × (y + z) = x × y + x × z.

Attention : Il faut acquérir le réflexe : étudier la non nullité de ce par quoi


on divise.

On résume toutes ces propriétés en disant que :

ESEF Béni Mellal 4 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

Propriété 1.1.1. (R, +, ×) est un corps commutatif.


Dans la suite, nous noterons xy à la place de x × y.

1.1.3 Propriétés de l’ordre

Soit E un ensemble.
Définition 1.1.1. 1. Une relation R sur E est sous-ensemble de l’en-
semble de produit E×E. Pour (x, y) ∈ E×E, on dit que x est en relation
avec y et on note xRy pour dire que (x, y) ∈ R.
2. Une relation R est une relation d’ordre si
i) R est Réflexive : ∀x ∈ E, xRy.
ii) R est Antisymétrique : ∀x, y ∈ E, (xRy et yRx) alor x = y.
iii) R est Transitive : ∀x, y, z ∈ E, (xRy et yRz) alor xRz.
Définition 1.1.2. Une relation d’ordre R sur un ensemble E est totale si
pour tout x, y ∈ E on a xRy ou yRx. On dit aussi que (E, R) est un en-
semble totalement ordonné.
Sinon, on parle d’ordre partiel et d’ensemble partiellement ordonné.
Définition 1.1.3. On définit sur R la relation 6 par ∀x, y ∈ R, x 6 y si et
seulement si y + (−x) est positif.
Propriété 1.1.2. (R, 6) est un ensemble totalement ordonné.
Remarques 1.1.1. Soient x, y ∈ R, on a 6 est :
♣ Réflexive : ∀x ∈ R, x 6 x.
♣ Antisymétrique : ∀x, y ∈ R, (x 6 y et y 6 x) alors x = y.
♣ Transitive : ∀x, y, z ∈ R, (x 6 y et y 6 z) alors x 6 z.
♣ Totale : ∀x, y ∈ R, x 6 y ou y 6 x.
Proposition 1.1.5. La relation d’ordre 6 vérifie les propriétés suivantes :
1. Compatible avec l’addition : ∀x, y, z ∈ R, x 6 y alors x + z 6 y + z.
2. Compatible avec la multiplication : ∀x, y ∈ R, x 6 0 et y 6 0 alors
xy > 0.
Pour résumer toutes ces propriétés, on dit que (R, +, ×, 6) est un corps to-
talement ordonné.
De même on définit sur R les relations suivantes :
♣ ∀x, y ∈ R, x > y ⇐⇒ x − y est positif.
♣ ∀x, y ∈ R, x > y ⇐⇒ x − y est strictement positif.

ESEF Béni Mellal 5 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

♣ ∀x, y ∈ R, x < y ⇐⇒ y − x est strictement positif.


Remarques 1.1.2. 1. (Q, +, ×, 6) est aussi un corps totalement ordonné.
2. Les propriétés élémentaires précédentes permettent de retrouver les
propriétés calculatoires usuelles connues. Par exemple :
Si x 6 y alors −y 6 −x. En effet −y = x − (x + y) 6 y − (x + y) = −x.
Si x > 0 alors 1x > 0. En effet x > 0 et 1x 6 0 donne 1 6 0 qui est absurde.
Si z 6 0 alors −z > 0 donc −xz 6 −yz puis yz 6 xz. En effet −z = −z+0 >
−z + z = 0.
Attention : Il faut acquérir le réflexe : étudier le signe de la quantité par
laquelle on multiplie une inégalité.
Proposition 1.1.6. 1. ∀x ∈ R, x2 > 0.
 
2. ∀x, y ∈ R, xy 6 21 x2 + y 2 .
1
3. ∀x, y ∈ R, si 0 < x 6 y ou si x 6 y < 0 alors y 6 1x .

Démonstration. 1. Si x > 0 alors x2 > x × 0 = 0 via multiplication d’une


inégalité par un facteur positif.
Si x 6 0 alors x2 > x × 0 = 0 via multiplication d’une inégalité par un
facteur négatif.
Dans les deux cas x2 > 0.
2. (x − y)2 = x2 − 2xy + y 2 > 0 donne 2xy 6 x2 + y 2 .
1
3. Si 0 < x 6 y ou si x 6 y < 0 alors xy > 0 et donc xy > 0.
1 x y 1
Par suite y = xy 6 xy = x.

Attention : Le passage à l’inverse de quantité de même signe, renverse les


inégalités : c’est la décroissance de la fonction inverse.
Remaraque 1.1.2. En mathématique, il est usuel de manipuler des inéga-
lités larges (car plus sûres) et de réserver la manipulation d’inégalités
strictes au cas où celles-ci sont significatives.

1.1.4 Droite numérique achevée

On forme un nouvel ensemble R en adjoignant à R deux nouveaux élé-


ments notés +∞ et −∞.
Définition 1.1.4.
R = R ∪ {−∞, +∞}

R est appelé droite numérique achevée.

ESEF Béni Mellal 6 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

On prolonge partiellement l’opération d’addition à R en posant :

x ∈ R, x + (+∞) = +∞, x + (−∞) = −∞


(+∞) + (+∞) = +∞, et (−∞) + (−∞) = −∞.
Remaraque 1.1.3. L’opération (+∞) + (−∞) n’est pas définie.
On prolonge partiellement l’opération de multiplication à R en posant :
 
 +∞ si x > 0,



 −∞

 si x > 0
x ∈ R , x × (+∞) =  et x × (−∞) = 
 −∞

 si x < 0, +∞
 si x < 0

(+∞) × (+∞) = (−∞) × (−∞) = +∞ et (+∞) × (−∞) = −∞.


Remaraque 1.1.4. Les opérations 0 × (+∞) et 0 × (−∞) ne sont pas définies.
Enfin on prolonge à R la relation d’ordre 6 en posant :

x ∈ R, −∞ 6 x, x 6 +∞ et − ∞ 6 +∞

1.2 Valeur absolue


Définition 1.2.1. Soit x ∈ R. On appelle valeur absolue d’un réel x, le réel
positif notée |x|, l’image de x par l’application

| · | : R −→ R+
(
x si x > 0
x 7−→ |x| =
−x si x 6 0

On dit que le corps R est valué.


Remaraque 1.2.1. Voici le graphe de la valeur absolue x 7−→ |x| :

ESEF Béni Mellal 7 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

Définition 1.2.2. Soit x, y ∈ R, on définit


 
 x si x > y,


 x

 si x 6 y,
max(x, y) =  et min(x, y) = 
 y

 si x 6 y, y
 si x > y.

Propriété 1.2.1. max(x, y) = 21 (x + y + |x − y|) et min(x, y) = 21 (x + y − |x − y|).

Démonstration. On va séparer deux cas : Si x > y, alors x − y > 0 et donc


|x −y| = x −y. On a aussi max(x, y) = x et 12 (x +y +|x −y|) = 21 (x +y +x −y) = x.
Si x 6 y, alors |x − y| = y − x et max(x, y) = y. Dans ce cas 12 (x + y + |x − y|) =
1
2 (x + y + y − x) = y. La démonstration pour le minimum est exactement
similaire.
Propriété 1.2.2. Pour x, y ∈ R,
1. x 6 |x|, |x| = max(x, −x), |x| > 0, | − x| = |x|.

2. |x| = 0 ⇐⇒ x = 0, x2 = |x|, |x|2 = x2 .
1 1 |x|
3. |xy| = |x||y| et si x , 0, x = |x|
et x = 1 ou -1.
4. Pour M > 0, on a |x| 6 M ⇐⇒ −M 6 x 6 M.
5. Pour M > 0, on a |x| > M ⇐⇒ (x > M ou x 6 −M).

Démonstration. 1. Les propriétés 1), 2) et 3) sont vraies que x soit positif


ou non.
2. Soit x ∈ R et soit M ∈ R∗+ .
⇒) Supposons que |x| 6 M et montrons que −M 6 x 6 M
Premier cas : Si x > 0 alors |x| = x et |x| 6 M, donc

x6M (1.2.1)
et comme M > 0 alors

− M 6 0 6 x ⇒ −M 6 x (1.2.2)

de (1.2.1) et (1.2.2) on en déduit que −M 6 x 6 M.


Deuxième cas : Si x 6 0 alors |x| = −x et |x| 6 M, donc −x 6 M, ce qui
donne

x > −M, (1.2.3)


et on a x 6 0 6 M, d’où

ESEF Béni Mellal 8 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

x 6 M, (1.2.4)
de (1.2.3) et (1.2.4) on en déduit que −M 6 x 6 M.
⇐) Supposons que −M 6 x 6 M. et montrons que |x| 6 M
Premier cas : Si x > 0 alors |x| = x et |x| 6 M alors |x| 6 M.
Deuxième cas : Si x 6 0 alors |x| = −x et −M 6 x alors −M 6 x ⇒ M >
−x = |x|.
Propriété 1.2.3. Pour x, y ∈ R,
1. |x + y| 6 |x| + |y|, (Inégalité triangulaire).
De plus, il y a égalité si, et seulement si, x et y ont même signe.
2. ||x| − |y|| 6 |x − y|, (Seconde inégalité triangulaire).
p p
Démonstration. 1. Comme xy 6 |xy| alors |x+y| = (x + y)2 = x2 + 2xy + y 2 6
p p
|x|2 + 2|xy| + |y|2 = (|x| + |y|)2 = |x| + |y|. On remarque qu’il y a éga-
lité dans cette majoration si et seulement si xy = |xy|, c’est-à-dire
lorsque x et y sont de même signe.
2. Comme |x| = |x − y + y| 6 |x − y| + |y| ⇒ |x| − |y| 6 |x − y|
Un raisonnement symétrique donne |y| − |x| 6 |x − y|.
On en déduit que ||x| − |y|| 6 |x − y|.
Attention : |x − y| n’est pas inférieur à |x| − |y|.
En revanche |x − y| = |x + (−y)| 6 |x| + | − y| 6 |x| + |y|. Cette majoration a
transformé le signe − en le signe +.
Propriété 1.2.4. Pour x ∈ R, (∀ε > 0, |x| 6 ε) =⇒ x = 0.

Démonstration. Par contraposée.


Supposons x , 0. On a |x| > 0. Pour ε = |x|
2 , on a ε > 0 et |x| > ε.
Définition 1.2.3. On appelle distance de x à y le réel d(x, y) = |y − x| ∈ R+ .
Propriété 1.2.5. Pour tout x, y, z ∈ R.
1. d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y (séparation).
2. d(x, y) = d(y, x) (symétrie).
3. d(x, y) 6 d(x, z) + d(z, y) (inégalité triangulaire).

Démonstration. 1. d(x, y) = 0 ⇐⇒ |y − x| = 0 ⇐⇒ x − y = 0 ⇐⇒ x = y.
2. d(x, y) = |y − x| = |x − y| = d(y, x).
3. d(x, y) = |y − x| = |y − z + z − x| 6 |y − z| + |z − x| 6 d(y, z) + d(z, x).
Remaraque 1.2.2. Soit r > 0 et x, a ∈ R.
• |x − a| 6 r ⇐⇒ a − r 6 x 6 a + r ⇐⇒ x ∈ [a − r, a + r].

ESEF Béni Mellal 9 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

• |x − a| < r ⇐⇒ a − r < x < a + r ⇐⇒ x ∈]a − r, a + r[.


Définition 1.2.4. On appelle valeur approchée de a ∈ R à ε ∈ R+ près tout
réel x vérifiant |x − a| 6 ε. On note a = x à ε près.
Si x 6 a on dit que x est une valeur approchée par défaut.
Si x > a on dit que x est une valeur approchée par excès.

Exemple 1.2.1. π = 3, 14 à 10−2 près par défaut, car 3, 14 − 10−2 6 π 6


3, 14 + 10−2
Remaraque 1.2.3. On notera que ce qui vient d’être écris est plus pertinent
qu’écrire π ' 3.14.
Proposition 1.2.1 : (Formule de binôme). 1. ∀(x, y) ∈ R2 , ∀n ∈ N, on a
n
n
X n!
(a + b) = Cnk ak bn−k , où Cnk = ,
k!(n − k)!
k=0

avec n! = 1 × 2 × 3 × · · · × (n − 1) × n, et 0! = 1.
2. ∀n ∈ N, ∀(x, y) ∈ R2 , on a

an − bn = (a − b)(an−1 + an−2 b + an−3 b2 + · · · + bn−1 )

1.3 Propriétés topologiques

1.3.1 Intervalles de R

Définition 1.3.1. Soient a et b deux réels. On appelle segment [a, b] l’en-


semble des réels compris, au sens large, entre a et b :
• Si a < b, [a, b] = {x ∈ R/a 6 x 6 b},
• Si a = b, [a, a] = {a}.(Singletons)
Définition 1.3.2. Soit I une partie de R. On dit que I est un intervalle de
R si et seulement si ∀a, b ∈ I, a 6 b, ∀x ∈ R, (a 6 x 6 b) ⇒ x ∈ I.
Proposition 1.3.1. Soit I une partie de R.

I est un intervalle de R ⇐⇒ ∀a, b ∈ I, ∀t ∈ [0, 1], (1 − t)a + tb ∈ I.


Remaraque 1.3.1. Nous verrons plus tard que cela signifie que les inter-
valles de R sont les parties convexes.
Proposition 1.3.2. Soit I une partie de R. Alors I est un intervalle de R si
est seulement si I prend l’une des formes suivantes :

ESEF Béni Mellal 10 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

1. [a, b] = {x ∈ R/a 6 x 6 b},


2. ] − ∞, a] = {x ∈ R/x 6 a},
3. ]a, b] = {x ∈ R/a < x 6 b},
4. ] − ∞, a[= {x ∈ R/x < a},
5. [a, b[= {x ∈ R/a 6 x < b},
6. [a, +∞[= {x ∈ R/x > a},
7. ]a, b[= {x ∈ R/a < x < b},
8. ]a, +∞[= {x ∈ R/x > a}.
Les intervalles de type [a, b], [a, +∞[, ] − ∞, a], R et ∅ sont dits des inter-
valles fermés.
Les intervalles de type ]a, b[, ]−, ∞, a[, ]a, +∞[, R et ∅ sont dits des inter-
valles ouverts.
Les intervalles de type [a, b[ et ]a, b] sont dits semi-ouverts.
Les intervalles de type [a, b] sont appelés segments.

Exemple 1.3.1. 1. [−1, 5], [0, +∞[ et ] − ∞, −1] sont des intervalles fer-
més.
2. ] − 1, 5[, ]0, +∞[ et ] − ∞, −1[ sont des intervalles ouverts.
3. ] − 1, 5] et [−1, 5[ sont des intervalles semi-ouverts.
Remarques 1.3.1. 1. Les intervalles correspondent aux parties de R sans
trous, on dit que les intervalles de R sont ses parties convexes.
2. N n’est pas un intervalle (car il y a beaucoup de trou entre deux
éléments).
3. R∗ n’est pas un intervalle car il contient 1 et −1 sans contenir 0.
n o
4. ]a, b[= x ∈ R/ x − a+b
2 < b−a
2 .
n o
5. [a, b] = x ∈ R/ x − a+b
2 6 b−a
2 .

6. b −a est le longueur, a+b b−a


2 est le centre et 2 est le rayon de l’intervalle
[a, b].
Définition 1.3.3 : (Intersection, réunion et complémentaire). Soient A et
B sont deux ensembles de R.
1. A ∩ B = {x ∈ R/x ∈ A et x ∈ B}.(Intersection)
2. A ∪ B = {x ∈ R/x ∈ A ou x ∈ B}.(Réunion/Union)
3. {A C
R = R\A = A = {x ∈ R/x < A}.(Complémentaire de A dans R )
4. A et B sont dits disjoints si A ∩ B = ∅, i.e. s’ils n’ont aucun éléments
en commun.

ESEF Béni Mellal 11 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

5. A ⊂ B ⇐⇒ ∀x ∈ A, alors x ∈ B.( A est un sous ensemble de dans B)


Remaraque 1.3.2. 1. L’intersection de deux intervalles est toujours un
intervalle.
2. L’union de deux intervalles n’est pas toujours un intervalle, car il
peut contenir des trous comme par exemple R∗ =] − ∞, 0[∪]0, +∞[,
car il contient 1 et -1 sans contenir 0.
Exemple 1.3.2. 1. I =] − 1, 5] est un intervalle de centre 2 et de rayon 3.
13
2. J = [3, 10] est un intervalle de centre 2 et de rayon 72 .
3. I ∩ J = [−1, 5] ∩ [3, 10] = [3, 5] et I ∪ J =] − 1, 5] ∪ [3, 10] =] − 1, 10].
Définition 1.3.4. Une partie non vide V de R est dite voisinage du point
x0 si :

∃r > 0, tel que : ]x0 − r, x0 + r[⊂ V


Exemple 1.3.3. 1. Tout intervalle ouvert ]a, b[ est un voisinage de tous
ses points.
2. ]0, 1] est un voisinage de 13 .
3. [−1, 0] est un voisinage de tous les points x0 ∈] − 1, 0[.
4. [a, b] n’est pas un voisinage de a ni de b.

1.4 Majorant, Minorant


Définition 1.4.1. Soit A une partie de R et a un réel. On dit que a est
1. Un majorant de A si ∀x ∈ A, x 6 a.
2. Un minorant de A si ∀x ∈ A, a 6 x.
3. Le plus grand élément de A si et seulement si a ∈ A et ∀x ∈ A, x 6 a.
4. Le plus petit élément de A si et seulement si a ∈ A et ∀x ∈ A, a 6 x.
On note Majo(A) (resp. Mino(A)) l’ensemble des majorants (minorants) de
A.
Remaraque 1.4.1. Un majorant/minorant doit pouvoir être comparé à tout
élément de la partie.
Exemples 1.4.1. 1. Pour A =]0, 1]∪[2, 3], Majo(A) = [3, +∞] et Mino(A) =
] − ∞, 0].
2. Pour A = N, Majo(A) = ∅ et Mino(A) = R− .
3. L’intervalle [0, 1[ a pour plus petit élément 0 et n’a pas de plus grand
élément.

ESEF Béni Mellal 12 LE-Mathématiques


CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

4. L’intervalle ]a, b[ n’a pas de plus grand élément, ni de plus petit élé-
ment.
Définition 1.4.2. Une partie A est dite bornée si elle est majorée et mino-
rée.
A est bornée ⇐⇒ ∃M > 0, ∀x ∈ A, |x| 6 M
.
Exemples 1.4.2. 1. Les segments [a, b] de R sont des parties bornées.
2. Dans (N∗ , 6), toute partie est minorée par 1.
3. Dans (P (A), ⊂), toute partie est majorée par A et minorée par ∅.
Proposition 1.4.1. Si A admet un plus grand élément (resp. plus petit élé-
ment) celui-ci est unique. On le note

max(A)( respectivemenbt min(A)).

Démonstration. Soient M, M 0 deux plus grands éléments de A.


On peut écrire M 6 M 0 car M 0 majore A et M ∈ A mais aussi par symétrie
M 0 6 M. Par l’antisymétrie de la relation 6, on obtient M = M 0 .
Exemples 1.4.3. Dans (R, 6)
1. Pour A = [0, 1[, min(A) = 0 et max(A) n’existe pas.
n o n o
2. Pour A = n1 , n ∈ N∗ = 1, 12 , 31 · · · , max(A) = 1 et min(A) n’existe pas.

1.4.1 Borne supérieure, borne inférieure

Soit A un ensemble de R.
Définition 1.4.3. 1. Si A est majoré, la borne supérieure de A est le plus
petit des majorants de A. On la note sup(A).
2. Si A est minoré, la borne inférieure de A est le plus grand des mino-
rants de A. On la note inf(A).
Donc
sup A = min(Majo(A)) et inf A = max(Mino(A)).
Remarques 1.4.1. 1. sup(A) et inf(A) n’appartient pas forcément à A.
2. Si inf(A) (resp. sup(A)) appartient a A alors inf(A) = min(A) (resp.
sup(A) = max(A)).
Exemples 1.4.4. 1. sup[a, b] = b, inf[a, b] = a et sup]a, b[= b.
2. inf]0, +∞[= 0 et ]0, +∞[ n’admet pas de borne supérieur.

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CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

1.4.2 Caractérisation des bornes de sup(A) et inf(A)

Théorème 1.4.1. Soit A ⊂ R tel que A , ∅ et β, α ∈ R. Alors



∀a ∈ A, a 6 β et


β = sup A ⇐⇒ 
∀ε > 0, ∃x ∈ A, β − ε < x


∀a ∈ A, α 6 a


α = inf A ⇐⇒ 
∀ε > 0, ∃x ∈ A, x < α + ε

Démonstration. =⇒)β = sup A majore A donc ∀a ∈ A, a 6 β. Soit ε > 0, alors


β − ε n’est pas majorant de A donc ∃x ∈ A tel que β − ε < x 6 β.
⇐=)β est un majorant de A alors A est majorée. Soit b un majorant de A.
Alors on ne peut avoir b < β car si b < β, alors en posant ε = β − b > 0 on
a ∃x ∈ A tel que β − ε < x 6 β il vient b < x 6 β, donc b ne serait pas un
majorant de A. Ainsi, β 6 b.

1.4.3 Propriétés fondatrices des nombres réels

On admet le théorème fondamental de R suivant :


Théorème 1.4.2 : (Axiome de la borne supérieure et la borne inférieure). 1.
Toute partie non vide de R majorée admet une borne supérieure.
2. Toute partie non vide de R minorée admet une borne inférieure.
Remaraque 1.4.2. Cette propriété
n distingue
o R de Q.
2
Par exemple la partie A = r ∈ Q/r 6 2 , qui est non vide et majorée, n’a

pas de borne supérieure dans Q, en effet 2 < Q.
Remarques 1.4.2. Pour manipuler correctement sup(A) on retient :
1. Si A est une partie non vide et majorée de R alors sup A existe ;
2. sup A est caractérisée par :
a) sup(A) est un majorant de A,
b) Tout majorant nde A est supérieur
o n à sup(A).
o
1 ∗ 1 1
Exemple 1.4.1. Soit A = n , n ∈ N = 1, 2 , 3 , · · · . Déterminons sup(A) et
inf(A).
Pour tout n ∈ N∗ , on a n > 1 ⇒ n1 6 1, donc la partie A admet un plus
grand élément d’où sup A = max A = 1. La partie A est une partie de R non
vide et minorée par 0. On en déduit que inf A existe et inf A > 0. De plus,
puisque inf A minore A, on a la propriété :

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CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

1
∀n ∈ N∗ , > inf A
n
En passant à la limite quand n −→ +∞, on obtient 0 > inf A. On conclut
inf A = 0.

1.5 Partie entière d’un nombre réel

1.5.1 Caractère archimédien de R

Théorème 1.5.1. R est archimédien, c’est-à-dire :


∀x ∈ R, ∃n ∈ N, n > x.
”Pour tout réel x, il existe un entier naturel n strictement plus grand que
x”.
Définition 1.5.1. Pour x ∈ R, la partie entière de x est le plus grand entier
inférieur ou égal à x. On le note E(x) ou [x].
Exemple 1.5.1. E(2.832) = 2, E(π) = 3, E(−3.5) = −4, E(−0.568) = −1.
Remaraque 1.5.1. Voici le graphe de la fonction partie entière x 7−→ E(x) :

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CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

Proposition 1.5.1. Soit x ∈ R, il existe un unique entier E(x) ∈ Z tel que

E(x) 6 x < E(x) + 1

Remaraque 1.5.2. Le positionnement des inégalités larges et strictes né-


cessite réflexion !
Pour la démonstration de Proposition 1.5.1 il y a deux choses à établir :
d’abord qu’un tel entier E(x) existe et ensuite qu’il est unique.

Démonstration. Existence : Supposons x > 0, par la propriété d’Archimède


Theorem 1.5.1 il existe n ∈ N tel que n > x. L’ensemble K = {k ∈ N/k 6 x}
est donc fini (car pour tout k dans K, on a 0 6 k < n ). Il admet donc un
plus grand élément kmax = max K. On a alors kmax 6 x car kmax ∈ K, et
kmax + 1 > x car kmax + 1 < K. Donc kmax 6 x < kmax + 1 et on prend donc
E(x) = kmax .
Unicité. Si k et ` sont deux entiers relatifs vérifiant k 6 x < k + 1 et ` 6 x <
` + 1, on a donc k 6 x < ` + 1, donc par transitivité k < ` + 1. En échangeant
les rôles de ` et k, on a aussi ` < k + 1. On en conclut que ` − 1 < k < ` + 1,
mais il n’y a qu’un seul entier compris strictement entre ` − 1 et ` + 1, c’est
`. Ainsi k = `. Le cas x < 0 est similaire.
Exemples 1.5.1. 1. E(x) = 3 ⇐⇒ 3 6 x < 4.
√  1 
2. Déterminons E( 10) et E 1, 1 12 .
√ √
♣ on a 32 = 9 < 10 donc 3 = 32 < 10 (la fonction √ racine
√ carrée
est croissante). De 2 2
√ même 4 = 16 > 10 donc 4 √= 4 > 10.
Conclusion : 3 < 10 < 4 ce qui implique E( 10) = 3
♣ On procède sur le même principe. 112 < 1, 10 < 212 donc en pas-
1
sant à la racine 12-ième (c’est-à-dire à la puissance 12 ) on ob-
1  1 
tient : 1 < 1, 1 12 < 2 et donc E 1, 1 12 = 1.
Proposition 1.5.2. Soient x, y ∈ R et n ∈ N. On a :
1. x − 1 < E(x) 6 x.
2. E(n) = n.
3. x 6 y =⇒ E(x) 6 E(y) (La fonction E est croissante).
4. E(x + n) = E(x) + n.

Démonstration. à titre d’exercice


Exemple 1.5.2. 1. Résoudre dans R l’équation E(4x + 7) = 10.
En effet, soit x ∈ R, on a : d’après Proposition 1.5.2 Item 4 E(4x + 7) =
E(4x) + 7, alors

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CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

E(4x + 7) = 10 ⇒ E(4x) + 7 = 10
⇒ E(4x) = 3
⇒ 3 6 4x < 4
3
⇒ 6x<1
4 
3

⇒ S = ,1
4
 
2. Résoudre dans R l’équation E 1x = 0.
En effet, soit x ∈ R, on a
1 1
 
E = 0 ⇔ x > 0 et < 1
x x
⇔ x > 0 et x > 1
⇔ S =]1, +∞[
Définition 1.5.2. On définit la partie fractionnaire d’un réel par Frac(x) =
x − E(x). Ainsi, Frac(x) ∈ [0, 1[.

1.5.2 Approximation décimale d’un nombre réel

Définition 1.5.3. Un réel d est un nombre décimal i.e. d ∈ D si ∃k ∈ Z :


10k · d ∈ Z.
Exemple 1.5.3. ♣ 41 ∈ D car 102 · 41 = 25 ∈ Z On écrit alors

1 1 2 5 25
= 25 · 10− 2 = 0, 25 ⇐⇒ = + =
4 4 10 100 100
♣ 13 < D.
Propriété 1.5.1. Pour tout n ∈ Z et tout x ∈ R

1 1 1
n
E (10n x) 6 x < n E (10n x) + n .
10 10 10
Démonstration. Il suffit d’appliquer la propriété E(y) 6 y < E(y) + 1 avec
y = 10n x.
Remaraque 1.5.3. Les réels 101n E (10n x) et 101n E (10n x) + 101n sont appelés
des nombres décimaux car ils correspondent au rapport d’un entier par
une puissance de 10, les nombres décimaux correspondent aux rationnels
dont l’écriture décimale est finie.

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CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

Définition 1.5.4. Les nombres décimaux 101n E (10n x) et 101n E (10n x) + 101n
sont appelés approximations décimales par défaut et par excès du réel x
d’ordre n (ou à 10−n près).
Exemple 1.5.4. Dans les calculs numériques lorsqu’on approche 13 par 0,33
, cela correspond à la double inégalité

1
0, 33 6 < 0, 34 = 0, 33 + 10−2
3
le chiffre 0, 33 est appelé approximation d’ordre 2 (ou à 10−2 prés) par
défaut de 31 , tandis que 0, 34 est l’approximation par excès.

1.6 Densité de Q dans R


np
On désigne par Q = q : p ∈ Z et q ∈ N∗ } l’ensemble des nombres ration-
nels et par R\Q = {x ∈ R et x < Q} l’ensemble des nombres irrationnels.
Proposition 1.6.1. Un nombre est rationnel si et seulement s’il admet une
écriture décimale périodique ou finie.
Exemple 1.6.1. · 53 = 0, 6 ; 13 = 0, 333 · · · ; 1, 179325325325 · · · .
←→←→←→
Définition 1.6.1. On dit qu’un élément a est adhérent à A, A ⊂ R si tout
voisinage de a rencontre A, autrement dit pour tout V voisinage de a, on
a V ∩ A , ∅, i.e. ∀r > 0, ]a − r, a + r[∩A , ∅. On appelle adhérence de A
l’ensemble noté A des éléments adhérents à A.
Exemple 1.6.2. 1. a = 1 et a = 2 sont adhérents à ]1, 3].
2. Les éléments de A sont adhérents à A i.e. A ⊂ A.
3. L’adhérence d’un intervalle non vide est l’intervalle fermé de mêmes
extrémités
♠ [a, b] = ]a, b] = [a, b[ = ]a, b[ = [a, b].
♠ ] − ∞, a] = ] − ∞, a[ =] − ∞, a] ; [a, +∞[ = ]a, +∞[ = [a, +∞[.
Définition 1.6.2. Une partie A de R est dite dense dans R si l’une des
propriétés équivalentes est satisfaite :
i) l’adhérence de A est égale à R i.e. A = R.
ii) A rencontre tout intervalle ouvert non vide de R. i.e :

∀(a, b) ∈ R2 , a < b =⇒]a, b[∩A , ∅


.

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CHAPITRE 1. NOMBES RÉELS A.GHAZI

Théorème 1.6.1 : (Caractérisation séquentielle de la densité d’une partie


X de R).
X = R ⇐⇒ ∀x ∈ R, ∃ (xn ) ∈ X N , xn −→ x
E(10n a)
Exemple 1.6.3. Soit a ∈ R. Posons un = 10n ∈ D, on a un −→ a donc D
est dense dans R.
Théorème 1.6.2. 1. Q est dense dans R càd Q = R i.e. :
♠ ∀a, b ∈ R, ∃r ∈ Q, a < r < b.(càd entre deux réels il existe toujours
un rationnel)
♠ Tout intervalle ouvert non vide de R contient une infinité de
rationnels.
2. R\Q est dense dans R càd R\Q = R, i.e. :
♠ ∀a, b ∈ R, ∃r ∈ R\Q, a < r < b.(càd entre deux réels il existe tou-
jours un irrationnel)
♠ Tout intervalle ouvert non vide de R contient une infinité d’ir-
rationnels.

Démonstration. 1. Montrons que pour tous a, b ∈ R, il existe r ∈ Q, tel


que a < r < b. D’après la propriété d’Archimède, il existe un entier q
1
tel que q > b−a . Comme b − a > 0, on a q ∈ N∗ . Posons p = E(aq) + 1.
p
Alors p − 1 6 aq < p. On en déduit d’une part a < q , et d’autre part
p p p
− 1q 6 a, donc q 6 a + 1q < a + b − a = b. Donc r =
q q ∈]a, b[ avec r est le
nombre rationnel recherché.
2. Montrons que pour tous a, b ∈ R, il existe r ∈ R\Q, tel que a < r <
b. On peut appliquer l’implication de l’affirmation Theorem 1.6.2
Item 1 au couple √a et √b on obtient un nombre rationnel r tel que
2 2

a b
√ <r < √
2 2

Alors, x = r 2 est irrationnel
n et il
o satisfait a < x < b.
3
Exemple 1.6.4. Montrer que r , r ∈ Q est dense dans R.

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