Download Complete Treat Your Own Back PDF for All Chapters
Download Complete Treat Your Own Back PDF for All Chapters
Download Complete Treat Your Own Back PDF for All Chapters
com
https://ebookgrade.com/product/treat-your-own-
back/
https://ebookgrade.com/product/treat-your-own-rotator-cuff/
ebookgrade.com
https://ebookgrade.com/product/make-your-own-neural-network/
ebookgrade.com
https://ebookgrade.com/product/build-your-own-electric-motorcycle/
ebookgrade.com
https://ebookgrade.com/product/start-your-own-corporation-garrett-
sutton/
ebookgrade.com
Start Your Own eLearning or Training Business
https://ebookgrade.com/product/start-your-own-elearning-or-training-
business/
ebookgrade.com
https://ebookgrade.com/product/lego-micro-cities-build-your-own-mini-
metropolis/
ebookgrade.com
https://ebookgrade.com/product/make-your-own-pcbs-with-eagle-simon-
monk/
ebookgrade.com
https://ebookgrade.com/product/form-your-own-limited-liability-
coany-7th-edition/
ebookgrade.com
Other documents randomly have
different content
LE DROIT POUR LES FEMMES DE
PÉTITIONNER
Pétitions remarquées.
Hubertine Auclert,»
12, rue Cail, directrice de la Citoyenne.
Veuve Bonnaire,
Veuve Leprou,
Messieurs,
Nous venons rappeler à votre mémoire l’existence des
femmes, existence dont vous paraissez vouloir vous abstenir de
tenir compte en revisant la Constitution.
Veuillez vous souvenir que les femmes sont la moitié de la
nation.
Responsables, contribuables, membres de la société, les
femmes sont au même titre que les hommes des ayants droit.
Pour que la France entière soit représentée aux Chambres,
pour que le suffrage soit véritablement universel, il faut que les
femmes soient électrices.
Vous voulez supprimer le suffrage restreint pour l’élection des
sénateurs, supprimez, en même temps, le suffrage restreint pour
l’élection des députés; appelez les femmes à voter comme les
hommes.
Nous vous prions, messieurs, d’introduire dans la nouvelle
Constitution, un paragraphe qui autorise les femmes à exercer
leurs droits de Françaises et de citoyennes.
Vous ne feriez pas une Constitution républicaine, si vous
conserviez dans la loi, pour ces égaux devant les charges—les
femmes et les hommes—l’inégalité devant les droits.
Une Constitution qui diviserait toujours la nation en deux
camps, celui des rois—les hommes souverains—et celui des
esclaves—les femmes exploitées—serait une Constitution
autocratique et mort-née.
Nous vous demandons, Messieurs, au nom des femmes de
France, et dans l’intérêt des hommes et des femmes, d’avoir le
courage de faire une Constitution qui donne à tous, Français et
Françaises, avec les mêmes devoirs, les mêmes droits.
Pour le Cercle du Suffrage des Femmes:
La déléguée
Hubertine Auclert.
Le Temps
On ne saurait reprocher à l’Assemblée nationale d’avoir
manqué de courtoisie envers les dames, Mlle Hubertine Auclert,
directrice du journal la Citoyenne, organe des droits sociaux et
politiques de la femme, plus heureuse que M. Barodet et nombre
d’autres membres du sexe laid, n’a pas eu à subir l’affront de la
question préalable pour sa pétition relative à l’électorat des
femmes. Cette pétition a eu les honneurs d’un rapport à la tribune
et on ne lui a opposé que l’ordre du jour pur et simple, ce qui, en
pareille matière, est presque un succès, car Mlle Auclert, quelle
que soit la ferveur de son apostolat, ne pouvait s’être fait cette
illusion que le Congrès, quittant toutes autres préoccupations,
allait consacrer une partie de son temps à discuter sérieusement
le point de savoir si les femmes seraient mises, pour l’exercice
des droits politiques, sur le même pied que les hommes.
Mlle Hubertine Auclert doit donc se trouver très heureuse
d’avoir occupé, ne fût-ce que pendant quelques instants
l’attention du Congrès. Pareille fortune n’est pas advenue à tout le
monde.
Le XIXe siècle
Mlle Hubertine Auclert ne cesse pas de revendiquer en faveur
des femmes. Sa pétition au Congrès demandait pour les femmes
l’électorat et l’éligibilité politiques. Elle était fort bien tournée, cette
pétition, et il est certain que si Mlle Hubertine Auclert triomphait,
les Congrès futurs offriraient un aspect plus agréable que les
Congrès d’aujourd’hui. Mais la pétition de Mlle Hubertine Auclert
n’a obtenu du Congrès que la question préalable, tout comme un
amendement, tempérée par un mot gracieux et galant du
rapporteur. C’est à recommencer et vous pouvez compter que la
pétitionnaire recommencera. Rien ne la lasse. Et elle tient à faire
mentir les ennemis des femmes qui prétendent que le sexe n’a
pas l’esprit de suite dans ses entreprises!
Henri Fouquier
Le Soleil
Dans une tribune quelques femmes ont applaudi le nom de
Mlle Hubertine. Auclert. Cette manifestation a été très vite
réprimée sur les ordres de la questure.
Le Moniteur universel
Mlle Hubertine Auclert rappelle avec raison que les femmes
sont au même titre que les hommes des ayants droit.
Voyez combien vous êtes injustes; vous inventez le suffrage
universel, et vous ne vous apercevez pas qu’il n’y a rien de moins
universel que ce suffrage.
Vous avez exclu les femmes; pourquoi cela?
Avez-vous donc peur qu’elles usent mal du droit de vote?
J’en appelle à toutes les mères de famille; que font-elles donc
du matin au soir, si ce n’est d’exercer, comme on disait autrefois,
un véritable sacerdoce?
Et quoi, une mère élève son enfant, et cet enfant lui doit tout
ce qu’il est; elle fait tout cela, et vous dites qu’elle est incapable
de nommer des députés?
Laissez-moi vous le dire, quand on crée des hommes, on a
bien le moyen de faire des députés.
On a même le moyen d’en faire de très bons; est-ce par
hasard cela qui vous fait peur?
La femme est un être essentiellement civilisé: prenez-la dans
un tel milieu que vous voudrez; si défectueuse que soit son
éducation, si incomplète que soit son instruction, ce n’est jamais
en vain que vous ferez appel en elle à tout ce qu’il y a de noble et
d’élevé dans l’humaine nature.
Ah! tenez, vous vous ôtez le plus clair de vos ressources et
votre arme la plus solide, quand vous vous privez du concours de
la femme dans vos luttes politiques.
Robinson.
Le Rappel.
Je crois que c’est moi qui ai publié le premier la pétition de Mlle
Hubertine Auclert demandant à l’Assemblée nationale «d’avoir le
courage de faire une Constitution qui donnerait à tous les
Français et Françaises avec les mêmes devoirs les mêmes droits
civils et politiques.»
Mlle Hubertine Auclert a dit, entre autres, une chose à laquelle
il ne nous paraît pas très facile de trouver une réponse: c’est que
nous nous prétendons sous le régime du suffrage universel, et
que c’est un drôle de suffrage universel, que celui qui commence
par destituer la moitié du genre humain.
M. Gerville-Réache a cru répondre en disant qu’il ne croyait
pas que la pétition de Mlle Hubertine Auclert répondît au sentiment
et au désir de la majorité des Françaises. M. Gerville-Réache
croit-il que l’émancipation des noirs répondît au sentiment et au
désir de la majorité des esclaves? L’état de sujétion est un état
mou et lâche auquel on tient par habitude et par hébétude, et le
premier mouvement est de reculer devant la liberté, c’est-à-dire
devant la responsabilité. Mais ce n’est pas une raison pour
perpétuer la servitude, il faut affranchir les esclaves et les
femmes, même de force.
Auguste Vacquerie.
Paris.
Quelques orateurs se sont couverts de gloire en blaguant
l’honorable pétitionnaire. Etant donné que les novateurs ont
toujours tort, c’était une besogne trop facile.
Il n’y a pas un argument sérieux pour combattre le vote des
femmes. On n’ose pas invoquer la question d’intelligence. Cela
ferait rire tous les gens de bonne foi. La femme la plus bête sera
toujours plus fine que l’homme le mieux doué. La femme possède
un tact supérieur: puisque le suffrage universel est entré dans nos
mœurs, il faut, sous peine d’illogisme, l’admettre tout entier. Dans
quelque cinquante ans d’ici, nos petits-neveux seront stupéfaits
d’apprendre qu’on aura attendu un long temps avant de donner à
la femme des droits politiques égaux à ceux de l’homme. Nous
paraîtrons aux yeux des citoyens de l’avenir, aussi stupides que
les membres du concile de Mâcon, qui, à la majorité d’une voix
seulement, décrétèrent que la femme avait une âme.
Albert Delpit.
Le National.
L’admission des femmes au vote n’est plus qu’une question de
temps. Qui aurait cru, sous Louis XVI, alors que les paysans
n’étaient encore que «ces sortes d’animaux farouches» dont parle
La Bruyère, qu’ils seraient un jour, par le suffrage universel, les
véritables souverains du pays? Ne jetons pas la pierre à Mlle
Hubertine Auclert, les idées qu’elle défend feront leur chemin.
Paul Foucher.
Hubertine Auclert,
Directrice de La Citoyenne.
Nombre de votants 48
Majorité absolue 25
Cette pétition circula avec succès dans les milieux les plus
divers; dans les cafés, les marchés, les halles en les galeries de
l’exposition de 1900, elle fut couverte de plus de trois mille
signatures et déposée par M. Clovis Hugues sur le bureau de la
Chambre en 1901.
M. Gautret qui avait signé cette pétition et avait demandé à la
déposer; sournoisement, la transforma en projet de loi, comme il
avait déjà transformé en projet de loi notre pétition réclamant la loi
des sièges. Il nous écrivit «qu’en agissant ainsi, il avait eu la ferme
intention d’aboutir plus vite.» Ne nous plaignons pas, que l’on trouve
bonnes nos idées.
Notre pétition et la proposition de loi renvoyées à la commission
du suffrage universel, ne sont pas venues à l’ordre du jour.