Draft Memoire 6
Draft Memoire 6
Draft Memoire 6
MÉMOIRE
POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ÉTAT DE
CADRE SUPÉRIEUR DE DEVELOPPEMENT SOCIAL
Sous la direction du :
Réalisé par :
Dr. GBANDEY Sadji
TCHEFOULE Yaovi
Maitre de Conférence et Enseignant-
chercheur, Directeur de la Bibliothèque
universitaire de Lomé
Promotion XV
(2020 - 2023)
ANALYSE DES DIFFICULTES DE REINSERTION POST-
CARCERALE DES ECL DU QUARTIER POUR MINEUR DE
LA PRISON CIVILE D’ATAKPAME
DÉDICACE....................................................................................................................................... I
REMERCIEMENTS........................................................................................................................ II
INTRODUCTION........................................................................................................................... 1
........................................................................................................................................................... 4
........................................................................................................................................................ 86
CONCLUSION............................................................................................................................ 114
ANNEXES................................................................................................................................... 119
RÉSUMÉ..................................................................................................................................... 130
i
Dédicace
Je dédie ce mémoire
ii
Remerciements
-aux membres du jury qui malgré leurs diverses préoccupations ont bien
accepté collaborer à l’évaluation finale de ce document
-à Mme AKASSI Dovi Yawa, Directrice de l’ENFS pour son soutien et ses
conseils durant toute notre formation
-à M. AHE Kokouvi Dodji, Directeur régional de l’Action Sociale, de la
Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation des Plateaux, pour son appui
matériel et financier et ses incessants conseils
-à ma mère KOMLAN Akossi pour son soutien financier et moral tout le long
du parcours
-à Mme KOBA Yawa, M. et Mme YOVO pour leur soutien financier, matériel
et moral pendant toute la formation
-au personnel du BNCE pour leur soutien et leur collaboration lors de la
recherche et durant les périodes de stage
-à nos camarades de promotion particulièrement ceux de l’Education
Spécialisée pour le temps passé ensemble et les divers conseils et échanges
iii
Sigles et acronymes
iv
Introduction
De plus, ces textes ont mis un accent particulier sur la protection et la prise en
charge des enfants en conflit avec la loi. C’est dans ce sens que le Togo a créé
à Lomé un centre de référence dénommé CADJE (Centre d’Accès aux Droits
et la Justice pour Enfant) afin que tous les autres centres de rééducation et
quartier pour mineurs puissent se référer.
1
socioéducative. De plus, nous notons l’absence d’un service social et d’un
psychologue. Cette situation entraine la récidive de bon nombre d’enfant en
conflit avec la loi et se retrouve à nouveau dans les filets de la justice. La
fragilité de cette couche est devenue de plus en plus physique et
psychologique.
2
Le présent travail s’articule autour de deux grandes parties à savoir :
3
PREMIERE PARTIE : CONSTRUCTION DE L’OBJET DE LA
RECHERCHE ET RESULTAT
4
CHAPITRE1 : PROBLEMATIQUE, SITE ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
Dans cette première partie du document, nous allons traiter tour à tour de la
problématique, du site de recherche, et de la démarche méthodologique que
nous avons utilisée pour parvenir aux résultats.
1.1 Problématique
La problématique est la présentation d’un problème qui soulève une
interrogation qu’il faut résoudre. Dans le cadre de cette recherche, elle tient
compte de l’énoncé du problème, du questionnement, des hypothèses, des
objectifs, des variables et leurs indicateurs, la justification du choix du thème
et du site.
5
Pour les aider, certaines associations et organisations à but non lucratif se
mobilisent tous les jours pour la protection de leurs droits à travers les
plaidoyers auprès des juges pour enfant, les activités socioéducatives et
professionnalisante, la réinsertion, les appuis et accompagnements sur tous les
plans etc. Notons que la réinsertion a pour objectif de permettre aux personnes
isolées ou exclues de la société de trouver un travail et de nouer des liens
sociaux afin de retrouver une autonomie personnelle, professionnelle et de
retrouver une confiance en soi. Pourtant, malgré les nombreux efforts que
mènent ces associations et organisations, la réinsertion des enfants qu’ils
accompagnent se heurte toujours à d’énormes difficultés.
C’est le cas par exemple du Bureau National Catholique pour l’enfance
(BNCE) qui vient en aide aux enfants et jeunes en conflit avec la loi,
incarcérés au quartier pour mineur (QM) à la Prison civile d’Atakpamé (PCA).
En effet, lors de nos stages avec le BNCE, nous avons menés plusieurs
activités telles que les visites à domicile (VAD) afin de faire le suivi de ces
derniers ; des séances de plaidoyer pour la libération de certains enfants ;
l’octroi des kits alimentaires ; des inscriptions en formation professionnelles
ou dans des écoles etc.
Au cours de ces activités nous avons constaté d’énormes difficultés quant
à la réinsertion de ces enfants. Ces difficultés se rencontrent sur plusieurs
plans à savoir : familial, communautaire, professionnel, institutionnel.
D’abord sur le plan familial, nous avons remarqué que la fréquence des
visites des parents aux enfants pendant leur séjour en détention est rare.
D’autres parents quant à eux n’arrivent pas à payer les frais de libération des
enfants pour leur permettre de quitter la prison et refusent même de les
recevoir en famille. A leur retour en famille, ces enfants vivent
majoritairement dans des familles recomposées avec un niveau de revenus très
6
faible ne permettant pas de subvenir aux besoins fondamentaux de tous les
enfants (alimentation, logement, soins, habillement etc.), et ce malgré les
divers appuis du BNCE.
Les autres observations concernent plus les comportements des membres de la
communauté à l’endroit des ex-enfants détenus. En effet, beaucoup de patrons
d’ateliers refusent d’accueillir les ex-enfants détenus à la PC d’Atakpamé ;
pour ceux qui acceptent de les accueillir, ils s’en méfient et n’aiment pas trop
leur confier du travail mais plutôt des activités sans implication majeure à
l’atelier, ne facilitant pas un bon apprentissage.
De plus dans les quartiers d’Atakpamé, ses enfants font objet de moqueries et
de stigmatisation de la part des enfants et membres de leur communauté.
Les difficultés sont aussi rencontrées sur le plan institutionnel. Nous
avons remarqué que pendant tout le séjour que passent ces enfants derrière les
barreaux, ils ne reçoivent aucune formation professionnalisante et finissent par
ressortir sans acquis. De même, la lenteur administrative est observée dans le
traitement des dossiers des enfants ; aucune activité socioéducative n’est
organisée à l’endroit de ces derniers qui passent donc leur journée à trainer
dans la cour jusqu’à la soirée où ils rentrent dans les dortoirs.
Le rapport des activités de l’année 2021 de l’antenne BNCE d’Atakpamé
indique qu’au cours de cette année, 48 ECL dont 41 garçons et 7 filles ont été
réinsérés. Parmi eux, 20 enfants ont bénéficié d’une réinsertion familiale et
scolaire tandis que 15 ont été réinsérés sur le plan professionnel. Le même
rapport indique toujours que 13 de ces enfants ont fugués, soit 27% de
l’effectif.
En 2022, le rapport indique que 71 enfants dont 54 garçons et 17 filles
ont été réinsérés par le BNCE. Parmi ces enfants, seulement 43 étaient en
conflit avec la loi ; le reste était soit victimes de traite, d’exploitation ou
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d’abus. Parmi les 43 en conflit avec la loi, réinsérés par le BNCE, 17 ont
bénéficié d’une réinsertion sur le plan scolaire, 24 sur le plan professionnel et
2 en institution (CORSJDC dont 1 a fugué). Des 24 réinsérés en formation
professionnelle, 11 enfants soit 45,83% ont abandonné.
Ces constats que nous avons faits ne sont pas exhaustifs ou spécifiques
qu’à l’antenne BNCE d’Atakpamé.
En effet, le Rapport d’activité de BNCE-Togo de 2021, regroupant les
rapports d’activités de toutes les antennes BNCE du Togo, fait état d’un
certain nombre de difficultés rencontrées au cours de ladite année. Parmi ces
difficultés, le rapport indique : la persistance de la stigmatisation des ECL ; la
lenteur administrative dans le traitement des dossiers des enfants ; la
démission des parents ou leur refus de participer au processus de justice
juvénile ; la mauvaise perception de la justice dans les communautés qui fait
que la population a peur de la justice et ne veut pas s’y mêler entrainant donc
la stigmatisation de tous ceux qui ont contact avec la justice particulièrement
les détenus et les ECL ; l’inexistence d’un service social à la prison
d’Atakpamé qui fait que ce volet n’est pas pris en compte ; le sous-effectif que
connait les équipes d’encadrement de BNCE-Togo ; l’absence de mécanismes
de réparation des victimes du fait de la non application de la loi sur l’aide
juridictionnelle et l’absence de prévision dans le programme pour un appui
aux parents pour la réparation des préjudices causés par les enfants
prolongeant leur séjour en détention.
Ce même rapport indique qu’au cours de la même année, 121 suivis de
réinsertion professionnelle ont été réalisés pour 40 filles placées en
apprentissage. Le suivi a permis de constater un cas de conflit entre une fille et
son patron et le règlement du conflit a nécessité le changement d’atelier de la
fille.
8
Auprès d’autres structures de rééducation et de réinsertion des ECL au
Togo, le phénomène semble être le même malgré la différence dans le cadre
de vie institutionnelle et l’encadrement. En effet, les données du Centre
d’Observation et de Réinsertion Sociale des Jeunes en Difficulté de Cacaveli
(CORSJDC) indiquent qu’en 2021, le centre a réinséré 11 enfants dont 02 ont
rechutés, soit un taux d’échec de 18,20% . (Rapport d’activités CORSJDC,
2011). Dans ses rapports de suivi de l’année 2022, il est indiqué que 17
enfants ont été réinsérés mais plus de la moitié éprouve des difficultés
d’adaptation dans leur quotidien (Rapport d’activités CORSJDC, 2022).
Dans son mémoire de fin de formation, D. Badjaglana (2021, p 5)
écrivait qu’au CORSJDC, les enfants et leurs éducateurs mènent plusieurs
activités, selon un programme bien précis et respecté. Ils mènent des activités
qui sont regroupées en cinq grandes catégories à savoir : les activités socio-
éducatives, les activités scolaires, les activités de formation professionnelle,
les activités d’écoute et de soutien psychologique, les activités médico-
sociales et de relations avec les familles. Il s’agit des tâches comme : le
ménage, l’entretien des dortoirs, de la cour, la lessive et la vaisselle, le labour,
le reboisement, le défrichage, les veillés, les contes, les causeries, les causeries
éducatives, les débats, les jeux de football, de basketball, mais sous le respect
scrupuleux des règles de conduites du centre et des encadreurs. Toutes ces
activités avant tout occupent les jeunes et leur permettent d’éviter le vol,
l’ennui, le vice, favorisant ainsi une bonne socialisation et une bonne
réintégration dans la société.
Toutefois, l’échec de la réinsertion et le taux de récidive laissent croire
que la réinsertion des enfants par les organismes et associations de protection
des droits des enfants au Togo semble ne respecter aucune règle.
9
Pourtant, le gouvernement togolais a fixé des normes et standards
applicables aux structures d’accueil et de protection des enfants vulnérables au
Togo. De plus, selon le Code de l’enfant togolais, par exemple à l’article 301 ;
il est écrit que : « tout enfant suspecté d’infraction a le droit de bénéficier
d’un traitement qui préserve sa dignité, sa santé physique et mentale, et qui
aide à sa réinsertion sociale ».
En son article 349, le code renchérit en ces termes : « les enfants, auteurs
d’infraction, placés en institution, y compris ceux qui sont en détention
préventive, recevront l’aide, la protection et toute l’assistance sur le plan
social, éducatif, professionnel, juridique, psychosociologique, médical, et
physique, nécessaire et dans l’intérêt de leur développement harmonieux ».
C’est donc un impératif pour les autorités concernées et les institutions
qui hébergent les enfants en conflit avec la loi, de favoriser leur droit à
participer pleinement à la vie culturelle, artistique, récréative, et de loisirs,
dans le but de leur permettre une bonne socialisation pour une bonne
réintégration sociale. Parmi les
efforts fournis par le gouvernement togolais et ses partenaires pour remédier à
l’accroissement du taux de délinquance juvénile qui sévit, nous pouvons noter
la création de deux centres spécialisés dans la prise en charge des ECL dont le
Centre d’Accès aux Droits et à la Justice pour les Enfants (CADJE) à Lomé et
le Centre DON BOSCO ouvert à Kara. Ces deux centres ont pour but de
garantir l’accès à la justice aux ECL mais également de les rééduquer en leur
garantissant au mieux, de meilleures conditions par des programmes de
réinsertion adaptés. De plus, on peut aussi noter les efforts de certaines
associations telles que l’association Solidarité Mondiale pour les Personnes
Démunies et les Détenus (SMPDD) qui en Novembre 2022, a fait le
lancement du Programme de réinsertion des ECL au Togo.
10
Dans certains pays de la sous-région, les difficultés de rééducation et de
réinsertion que rencontrent les associations et les organismes de protection des
droits des enfants font couler beaucoup d’encre.
11
Spécifiquement, nous posons trois questions suivantes :
Question spécifique 3 : Quelles actions faut-il mettre en œuvre pour faire face
durablement à ces difficultés ?
1.1.2 Hypothèses
Pour tenter de donner des réponses provisoires aux questions posées, des
hypothèses ont été formulées. Il s'agit de l'hypothèse générale et des
hypothèses spécifiques.
12
1.1.2.2 Hypothèses spécifiques
1.1.3 Objectifs
Pour l’atteinte des résultats de cette recherche, nous nous sommes fixés un
objectif général qui se démarque de ses objectifs spécifiques.
13
Objectifs scientifiques
Objectif d’application
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Difficultés à apprendre un métier
Mauvaises fréquentations
15
Absence d’appui financier après la libération
Le choix de ce thème et du site ne s’est pas fait au hasard, plusieurs raisons les
ont motivés.
Avec le BNCE, nous avons rendu des visites aux ECL dans le quartier
pour mineur à la Prison Civile d’Atakpamé, et les conditions dans lesquelles
ces derniers vivaient nous ont poussé à la réflexion. En poursuivant avec les
visites à domicile chez les enfants déjà réinsérés, nous avons constaté que la
réinsertion ne réussit que pour peu d’entre eux ; ce qui a poussé notre curiosité
à travailler sur ce thème et découvrir les raisons des difficultés rencontrées
lors de la réinsertion puis les solutions possibles pour réduire le phénomène.
16
communautaire et la décentralisation exigent la pleine participation des jeunes
et enfants qui aujourd’hui sont considérés comme la relève de demain.
Le choix du site d’Atakpamé qui fait l'objet de notre recherche n'est pas
le fruit d'un hasard. Il se justifie méthodologiquement par le fait de
circonscrire l'objet de la recherche dans une zone aisément maîtrisable en vue
de produire une connaissance scientifique capable de refléter efficacement une
réalité sociale.
18
cesse de s’empirer et d’affecter négativement le cadre de vie des enfants
réinsérés par BNCE dans la localité.
19
sentence d'incarcération, particulièrement lorsque celle-ci s'échelonne sur
plusieurs années.
20
sociale, étant donné qu'une attache avec le monde extérieur, c'est-à-dire hors
des murs de la prison, est conservée (Vacheret, 2005).
21
contribue-t-il à la réussite et au déroulement positif de cet élément primordial
de la réinsertion sociale ? Ici, il est intéressant de se questionner et d'obtenir
certaines réponses.
En second lieu, selon une étude menée par Lalonde (2007), malgré la
mise en place de nombreuses mesures destinées à favoriser le maintien des
liens familiaux des personnes incarcérées, les témoignages des détenus
rencontrés montrent qu’il est extrêmement difficile d'arriver à maintenir et à
entretenir des liens avec l’extérieur, quelle que soit la nature et la richesse de
ces liens avant l’incarcération. En effet, les nombreux contrôles, l’isolement et
la souffrance qui sont associés au maintien des relations familiales engendrent
un effritement de ces liens (p. 234).
22
En ce qui concerne le réseau familial, Mumola (2000) souligne que plus
de la moitié des personnes de son étude disent ne pas avoir reçu de visites de
leurs enfants lors de leur séjour à l'intérieur de la prison (traduction libre).
Également, tel que rapporté dans un écrit de ZaoucheGaudron (2002), la
prison empêche le détenu de vivre toute forme d'intimité. La famille s'en
trouve alors secouée et les enfants, perturbés. De ce fait, le prisonnier hésite à
faire venir sa famille en prison, étant donné la peur de les perturber davantage.
Dans un autre ordre d'idées, même si des rencontres ont lieu entre les
détenus et leur famille, les prisonniers affirment que leurs liens familiaux
perdent de leur essence et de leur force plus le temps avance, ce qui crée une
certaine distance psychologique (Lalonde, 2007). Il est également important
de souligner qu'un des principaux enjeux au maintien de liens familiaux et
amicaux est, inévitablement, l'endroit géographique où se trouve le pénitencier
(Urban Institute, 2006). Étant donné cette réalité, il est possible de constater
qu'il peut s'avérer particulièrement coûteux d'entretenir des liens avec l'homme
incarcéré (Lalonde, 2007).
23
1.2.1.2 Les facteurs de risque et de protection en matière de
réinsertion
Malgré tout ce qui est mis en place actuellement pour aider le détenu lors
de sa réinsertion sociale il y a tout de même certaines embuches qui se
retrouveront sur leur route. En effet, lors de la remise en liberté, plusieurs
défis peuvent surgir et ces derniers peuvent compromettre le processus
complexe que peut représenter une réinsertion sociale. De ce fait, il s'avère
pertinent de mettre en évidence les facteurs de risque et les facteurs de
protection ayant un rôle sur cette grande étape traversée par l'ancien
prisonnier.
Au premier abord, tel que soulevé dans un texte écrit par Graffam et J.
Shinkfield (2009), il serait possible de recenser trois domaines qui influencent
la réinsertion sociale ou la réintégration sociale, qui est le terme
spécifiquement utilisé par ces auteurs. Le premier domaine réfère aux
conditions personnelles, c'est-à-dire aux problèmes mentaux et physiques, à
l'abus de substance, à l'éducation, aux compétences et au stade émotionnel. Le
deuxième, pour sa part, concerne les conditions de survie, tels que les
finances, le logement et/ou la maison. Le dernier domaine comprend le
support offert par le système judiciaire et les diverses institutions.
24
l'abus de substance. Poupart et Strimelle (2004), quant à eux, soulèvent la
difficulté dans les démarches que les anciens détenus doivent effectuer,
particulièrement ceux ayant vécu une plus longue incarcération. À titre
d'exemple, cela peut concerner les démarches pour obtenir de l'aide sociale,
des demandes d'assurances, ainsi que l'acquisition de son permis de conduire.
Ces difficultés peuvent avoir un effet négatif sur la réinsertion sociale.
Toujours selon ces deux auteurs, un autre facteur de risque à considérer est la
possible dépendance aux ressources octroyées par les institutions, ce qui
constitue un lien paradoxal. Qui plus est, le passé criminel de l'ancien détenu
n'est pas à négliger. En effet, avoir un passé institutionnel, une carrière
professionnelle dans l'économie illicite ou encore, développer un style de vie
marginal dès l'adolescence et le conserver à l'âge adulte sont trois facteurs de
risque importants. Pour sa part, la Sécurité publique du Canada (2016)
détermine l'isolement social, le chômage, l'abus physique et psychique, le
mode de vie criminel depuis le jeune âge, des handicaps, l'analphabétisme, le
manque de scolarité, la difficulté à gérer un budget, l'emploi, le logement, la
drogue et l'alcool ainsi qu'un fonctionnement sur le plan cognitif et émotionnel
problématique comme étant des facteurs de risque à la réintégration sociale.
25
tranche de vie de l'ancien détenu, de préserver et d’accroitre la continuité des
services entre le milieu carcéral et la communauté et lors des transferts entre
les différentes institutions carcérales.
Finalement, un texte écrit par Davis, J. Bahr et Ward (2012) insiste sur
les facteurs ayant une influence sur la décision de quitter le milieu criminel.
Tout d'abord, des facteurs subjectifs permettent de favoriser ce type de
décision, comme l’attitude, l’estime de soi, l’identité et la motivation.
26
Également, des influences sociales sont à prendre en considération, tels que
l’emploi, le mariage, le fait d'être parent, les amis et les interventions mises en
place par les divers services disponibles (traduction libre).
Selon Durkheim (1895) : « le savant doit d'abord définir les choses dont
il traite afin que l'on sache et qu'il sache de quoi il est question ». C’est
pourquoi pour mieux cerner notre objet d'étude, il demeure impérieux de
clarifier les concepts clés à savoir : enfant, déviance et délinquance,
rééducation, réinsertion sociale, trouble de comportement, activités
socioéducatives.
✓ Enfant
✓ Déviance et Délinquance
✓ Rééducation
C’est aussi une nouvelle éducation visant à remettre une personne dans la
ligne de l’idéologie dont il a dévié (Le nouvel Observateur, 1979).
Ces deux définitions cadrent bien avec la logique et le sens du mot dans
notre contexte car en parlant de rééducation, on fait allusion à tous les actes en
prison qui doivent permettre à l’enfant d’adopter un changement de
comportements conformes à la société et qui pourront faciliter sa réinsertion.
✓ Réinsertion sociale
28
participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions
régulières » (E. Durkheim). Si le processus d’exclusion est multiforme, celui
de l’insertion doit être multidimensionnel et tenir compte des particularités de
l’individu ainsi que de son parcours.
✓ Réinsertion professionnelle
29
✓ Trouble de comportement
Cette définition nous semble très explicite parce qu’elle rentre dans
l’optique de notre thème de recherche qui se situe autour des enfants et
adolescents adoptant des comportements tels que cités plus haut.
✓ Activités socio-éducatives
30
Enguenie (1982) dit : l’analyse de la situation actuelle de l’animation
socioéducative au Gabon doit s’effectuer en fonction des besoins des jeunes,
des adultes qui s’adonnent de fait à la pratique de cette science. Afin d’assurer
à l’animation socio-éducative, un rythme de développement appréciable et
soutenu par les appuis politiques, on doit reconnaître officiellement à cette
science humaine une signification socioculturelle et éducative. Pour l’auteur,
faire de l’animation socio-éducative c’est chercher à éveiller et développer la
curiosité, le goût de l’initiative dans plusieurs domaines. Animer est surtout
faire avec, pour cela le travail d’équipe est nécessaire, chacun doit se sentir
concerné, animer ce n’est pas donner des ordres, mais faire découvrir, susciter.
Tout le monde doit se sentir responsable et conscient de l’importance de son
rôle.
31
intellectuelles, affectives et manuelles. On note parmi ces activités socio-
éducatives :
32
De toutes ces définitions, celle donnée par BADJAGLANA semble
expliquer ce que nous entendons par activités socioéducatives dans un centre
d’accueil et de réinsertion pour des enfants et jeunes adolescents avec des
troubles de comportement ou ayant été en conflit avec la loi. Ainsi nous
utiliserons ce concept à chaque fois que nous voulons parler d’activités qui
permettront aux détenus de s’autonomiser, de s’épanouir et de se socialiser.
34
la culture de la bientraitance des enfants. Elle s’inscrit dans la perspective de
la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et de la Charte
Africaine des droits et du Bien-être de l’Enfant.
35
de Nangbeto, lequel barrage alimente Atakpamé en poisson d’eau douce et
connecte Atakpamé au Bénin.
36
Carte : Localisation géographique
37
1.3.1.1.2 Relief
Climat
▼ Le réseau hydrographique
40
1.3.1.1.4 Végétation et faune
1.3.1.1.5 Sols
La commune Ogou1 repose principalement sur les sols peu évolués, les
sols ferrallitiques, les vertisols, les sols ferrugineux tropicaux et les sols
hydromorphes.
Les premiers occupants sont les trois communautés à savoir les Woudou,
les Ifè de Tchèti et ceux de Djama dont les patriarches sont respectivement
Ekpedoke, Atakpah et Idaye. Ensuite viennent s’ajouter les Fon venus de
Savalou (localité située dans le Centre-Sud de l'actuelle République du Bénin).
42
La répartition de la population selon l'appartenance religieuse permet de
ressortir les athées, les pratiquants de la religion traditionnelle (animisme) et
les adeptes des religions importées à savoir : le christianisme, l’islam, le
bouddhisme, etc.
43
la région des Plateaux qui est de 38, 81 et 96,4 habitants au km² suivant les
mêmes années, la commune Ogou1 enregistre une plus forte densité, soit 3
fois plus de celle de la région et 2,3 fois de celle de la préfecture.
44
Dans l’ensemble, la croissance démographique rapide et les mouvements
migratoires ont donné naissance, dans l'actuelle commune Ogou1 à une
multitude de centres de peuplement (villages, hameaux, fermes). Cette
dynamique démographique a engendré le développement et la fusion de
petites unités de peuplement pour former des agglomérations plus importantes
et des faubourgs périurbains.
45
1.3.1.3.2 Organisation et fonctionnement de la commune
Le conseil municipal
46
organisée en commissions permanentes pour bien et mieux examiner, traiter
toutes les questions relevant de ses compétences.
47
opérationnel de l’exécutif et du conseil. Elle comprend plusieurs services. Elle
fonctionne sous la coordination du Secrétaire Général.
La population cible c'est l'ensemble des individus visés par une étude
dont on voudra recueillir des informations et extrapoler ou généraliser les
résultats. Dans le cadre de notre recherche, cette population-cible est
48
composée des enfants réinsérés, des membres de leur famille, de leurs
enseignants ou patrons d’atelier et des responsables du quartier pour mineur
d’Atakpamé. Parmi cette population-cible, les enfants réinsérés représentent
nos enquêtés principaux et le reste, les personnes ressources (parents des
enfants, les patrons et enseignants, les responsables du BNCE, les leaders
communautaires, les frères et sœurs, les responsables du quartier pour
mineur).
Pour des raisons d’actualité et de fiabilité des données, nous avons décidé
de travailler avec les enfants réinsérés sur les deux dernières années. Ainsi,
partant des rapports d’activités du BNCE, le nombre total des ECL réinsérés et
accessibles serait de 81 enfants (38 en 2021, et 43 en 2022).
1.3.2.1.2 Echantillonnage
49
Ce taux a été choisi en fonction de la disponibilité des enquêtés et des moyens
dont nous disposons.
N=Pxt
N = 81 x 60 = 48,6 soit 49
100
N = 49
50
étudie les attitudes et les comportements des individus ou des groupes, en
prenant en considération l’aspect idéologique, culturel et même social .
Dans notre contexte précis, cette observation a été faite mais de façon
non participante ; l’outil de travail utilisé est la grille d’observation. Les
thématiques sur lesquelles elle a porté sont entre autres : l’environnement
carcéral, familial et professionnel de l’enfant. Cette observation avait pour
objectifs : l’analyse du programme journalier des enfants en détention,
l’observation de l’atmosphère familial et l’état du logement, l’évolution et
l’assiduité de l’enfant en formation professionnelle etc.
Entretiens
Selon Quivy et L. Van Campenhoud (2011), cette technique permet «
l’analyse du sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux événements
auxquels ils sont confrontés : leurs systèmes de valeurs, leurs repères
normatifs, leurs interprétations de situations conflictuelles ou non, leurs
lectures de leurs propres expériences ».
Pour cette recherche, nous avons mené des entretiens avec les personnes
ressources notamment les parents des enfants, les patrons d’ateliers et
enseignants, les responsables du BNCE, les leaders communautaires, les frères
et sœurs, les responsables du quartier pour mineur. Ces entretiens ont été fait
individuellement et certains en focus-group. L’utilisation de cette technique
nous a permis de recueillir des propos (verbatims) très pertinents des
personnes ressources, pour nous permettre d’avoir un regard plus qualitatif sur
le sujet.
Recherche documentaire
51
Cette technique a été utilisée afin de recueillir des informations
théoriques sur notre sujet de recherche. Pour ce faire, plusieurs documents ont
été consultés dans la bibliothèque de l’Ecole Nationale de Formation Sociale
et surtout sur internet, principale source de notre documentation. Certains
moteurs de recherche ont été consultés comme : cairn.info ; googlescholar ;
researchgate ; google etc.
52
1.3.2.3 Déroulement de l’enquête
Le déroulement de l’enquête qui a permis de réussir ce mémoire s’est fait
en deux (2) phases à savoir : la préenquête et l’enquête principale.
1.3.2.3.1 Préenquête
A la fois empirique et littéraire, la préenquête est une étape importante
dans le processus de recherche-action. Elle nous a permis d’explorer le terrain
d’enquête, d’avoir un rapport avec les informateurs et d’ajuster le
questionnaire par rapport aux réalités du champ d’étude. En ce sens, nous
avons effectué notre enquête préliminaire du 6 Octobre au 29 Octobre 2022.
Cette préenquête nous a permis de dégager certains aspects de l’étude,
notamment la population cible et l’échantillonnage, puis de repréciser les
hypothèses du travail. Au cours de cette période, nous avons procédé à
quelques entretiens et observations en vue de bien cerner les contours du sujet
et mieux formuler la problématique. Enfin, elle a contribué à la préparation
optimale sur le plan méthodologique, thématique et logistique pour l’enquête
principale.
53
1.3.2.4 Difficultés rencontrées et leur résolution
Dans le déroulement de notre recherche, nous avons rencontré plusieurs
difficultés. D’après BACHELARD (1938), «la recherche est une course à
obstacles ».
54
En définitive, les difficultés rencontrées et les approches de solutions
pour les surmonter, ont contribué à réaliser ce travail de recherche.
55
CHAPITRE 2: ANALYSE DES DONNEES, INTERPRETATION DES
RESULTATS ET SOLUTIONS PROPOSEES
2.1. Présentation et analyse des données
Les informations reçues avant, pendant et après les enquêtes, grâce au
dispositif méthodologique, ont conduit aux résultats dont la présentation,
l’analyse et l’interprétation font l’objet dans ce deuxième chapitre.
Le cas en question est celui d’un jeune enfant de 15 ans réinséré en classe
de 4e. Sa mère et son papa se sont séparés et chacun d’eux s’est remarié. Le
jeune garçon a 3 jeunes sœurs et 5 frères et son papa est soudeur. Cet enfant
répond au pseudonyme de Watt afin de sauvegarder son identité.
Watt est jeune adolescent qui a été arrêté pour vol et passé 5 mois en
détention l’empêchant de composer dans les matières et l’obligeant de
reprendre sa classe. Il explique que pendant la période carcérale, ses parents
ne venaient pas lui rendre visite et c’est une chose qui l’a marqué. Au cours de
cette même période, Watt raconte que les conditions d’hébergement n’étaient
bonnes et qu’il dormait sans couverture même pendant la période de mousson
où il faisait très froid. Les matinées, il raconte qu’il ne faisait que se promener
sur la cour et était en compagnie d’autres enfants de la rue ou qui avaient été
arrêtés pour d’autres délits plus graves tels que viols, coups et blessures,
consommation de stupéfiants etc. Il explique qu’il était battu parfois ou
violenté par ces derniers quand il s’exprime en ces termes :
56
« Pendant tout le temps qu’on a passé là-bas, on était mélangé avec des jeunes plus
grands qui ont même déjà violé des filles ou poignardé des gens ou qui ont été déjà
arrêté. Parfois pour moindre chose, ils nous tapaient et nous insultaient. J’avais
peur tous les jours qui passaient et je n’avais personne à qui le dire pour me faire
sortir. Mes propres parents ne venaient pas pour savoir ce que je vivais ou pour
juste voir mon visage, ils s’en foutaient et ça je ne leur pardonnerai jamais (…) »
« Depuis que j’ai été libéré, trouver à manger même est devenu plus compliqué
qu’en prison ; parfois papa allait au boulot et revenait bredouille, pourtant tu dois
te rendre à l’école qui est à 3km de la maison à pied. Moi parfois je sèche les cours
pour aller faire le manouvre avec les maçons. Grâce à cela, je parviens à m’acheter
ne serait-ce que des habits ou des shorts. Je ne suis pas sûr de continuer l’année
prochaine, j’envisage économiser et m’inscrire dans un atelier de sérigraphie »
Pour vérifier les propos de Watt, nous avons eu un entretien avec son
père pour en savoir plus. Lors de cet entretien il affirme :
« Depuis que mon enfant a été arrêté et enfermé, je n'ai pas pu lui rendre visite
bien que ce ne soit pas mon désir ; je vis seul avec ses 4 frères et sœurs et c’est
compliqué pour nous de trouver à manger. Sa mère nous a abandonné depuis le
dernier enfant et je suis le seul à être au four et au moulin pour la famille depuis
plus de 7 ans. Donc depuis que le BNCE nous a aidé et l’a fait revenir, il ne me
57
considère plus et le manifeste clairement. Pour lui je l’ai abandonné mais c’est ma
situation qui m’empêchait de lui rendre visite ou de l’aider. Aujourd’hui, je ne peux
plus lui donner des conseils et il mène la vie qui lui plait, c’est vraiment compliqué
».
58
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023
Des données de ce tableau, il ressort que la moyenne d’âge des enfants que
nous avons enquêté est comprise entre 15 et 16 ans, soit 71,4% de
l’échantillon. Ceux de plus de 16 ans représentent 24,5% et ceux de 14 ans,
4,1%.
59
Tableau 4 : Répartition des enquêtés selon la taille de la fratrie
Fratrie Effectifs (%)
7 – 8 frères et sœurs 32 65,3
1-6 frères et sœurs 13 26,5
Aucun frère ni sœur 4 8,2
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023
Selon les données du présent tableau, il ressort que la taille de la fratrie des
enfants enquêtés est souvent élevée. Plus de 65% auraient 7 à 8 frères et
sœurs, 26,5% 1-6 frères et seulement 8,2% qui n’en auraient aucun.
60
Autres libéral
type d'Emploi des parents
(maçon, menuisier,
soudeur…)
19%
Fonctionnaire
6%
Commerce Agriculture
14% 61%
s a l a i r e m e ns ue l a ppr o x i m a ti f
Moins de 15.000 15.000 – 30.000 30.000 – 50.000 Plus de 50.000
20
15
11
3
E ff e c ti f s
61
Nous avons mené notre investigation auprès de 49 enfants selon le revenu
approximatif mensuel de leurs parents. Les données recueillies indiquent que
la majorité des parents gagneraient plus 50.000f par mois soit 20 parents. 15
gagneraient entre 30.000 et 50.000f par mois ; 11 entre 15.000 et 30.000f.
seulement 3 gagneraient moins de 15.000f.
L’analyse de ce tableau indique que plus de la moitié des parents soit 55,1%
n’arrive pas à subvenir aux besoins de leurs enfants. Seulement 44,9%
semblent pouvoir le faire.
10%
12%
49%
29%
L’analyse de ce tableau montre que les relations entre les enfants et les parents
depuis l’incarcération restent en majorité désintéressées (40,8%) ou mauvaises
(30,6%), et bonnes quelques rares fois (28,6%).
Tableau 8 : Répartition des enquêtés selon que les parents ont contribué
aux frais de libération
Contribution des parents aux frais de libération Effectifs (%)
Oui 20 40,8
Non 29 59,2
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023
63
Tableau 9 : Répartition des enquêtés selon celui qui s’occupe de leur frais
de scolarité/apprentissage
Les données de ce tableau montrent que sur l’ensemble des enfants réinsérés
sur le plan scolaire ou professionnel, les frais de 28 enfants soit 57,1% ont été
payé par le BNCE ; ceux de 16 enfants soit 32,7% par les parents et le BNCE ;
et seulement 10,2% par les parents seuls.
Tableau 10 : Répartition des enquêtés selon les comportements de leurs
parents
Comportements des parents Effectifs (%)
Méfiants 7 14,3
Protecteurs 18 36,7
Insouciants 24 49,0
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023
Les données issues de ce tableau nous expliquent que seulement 36,7% des
parents des enfants réinsérés adoptent des comportements protecteurs. Pour les
autres, les comportements des parents sont soit méfiants ou insouciants
(63,3%).
64
Tableau 11 : Répartition des enquêtés selon l’état des relations avec les
membres de la communauté à leur retour
L’analyse de ce tableau indique l’état des relations entre les enfants réinsérés
et les membres de la communauté est en majorité mauvais soit 53,1%.
Il ressort de ce tableau que les enfants réinsérés sont le plus souvent critiquer
publiquement de la part de la communauté comme l’indique les 32 enquêtés
de l’échantillon soit 65,3%.
65
Tableau 13 : Répartition des enquêtés selon la relation avec les
patrons/enseignants
De ce tableau, il ressort que les relations entre les enfants réinsérés et leurs
patrons ou enseignants sont bonnes pour 42,9% et mauvaises ou méfiantes
pour 57,1% de l’effectif.
Contes et chants/veillées
28%
activités au réveil
14
23
12
0 5 10 15 20 25
67
L’analyse de cet histogramme montre qu’au réveil pendant la période
carcérale, les enfants ne font que se promener (23 enfants), manger (12
enfants), ou ne rien faire (14 enfants).
68
Tableau 17 : Répartition des enquêtés selon qu’ils pratiquent des activités
sportives en détention
69
L’analyse de ce tableau indique que la majorité soit 73,5% des enfants ne
bénéficient pas de suivis médicaux pendant la période carcérale contre
seulement 26,5% des enfants.
70
Tableau 22 : Répartition des enquêtés selon qu’ils aient déjà commis un
vol depuis leur réinsertion
Vol depuis réinsertion Effectifs (%)
Oui 17 34,7
Non 32 65,3
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023
Les données issues de ce tableau nous expliquent que plus de 34% des enfants
réinsérés ont déjà commis au moins un vol depuis leur réinsertion.
r a i s o n du v o l
Faim Besoin d’argent Aucune idée
13
3
71
Tableau 23 : Répartition des enquêtés selon qu’ils continuent par
fréquenter/ apprendre un métier ou qu’ils l’ont abandonné
Ecole/apprentissage Effectifs (%)
Oui 32 76,2
Non 10 23,8
Total 42 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023
Selon les données de ce tableau, il ressort que sur les 42 qui sont en profession
(apprentissage/école), 10 enfants soit 23,8% ont abandonné l’école, soit
l’apprentissage.
Parmi les 10 enfants qui ont abandonné, la moitié soit 60% évoquent le
manque de moyens financiers comme cause, 40% les mauvaises relations à
l’atelier et le manque d’appui parental.
72
Tableau 25 : Répartition des enquêtés selon qu’ils aient déjà remis pieds à
la rue
Les données de ce tableau montrent que 32 enquêtés ont déjà renoué des
contacts avec la rue, soit 65,3% contre seulement 17 enquêtés qui disent le
contraire soit 34,7%.
Tableau 26 : Répartition des enquêtés selon les activités menées par leurs
amis actuels
L’analyse de ce tableau montre que les enquêtés sont amis avec des jeunes
menant généralement des activités de portefaix (38,8%), d’aide à la vente
(16,3%), et des enfants qui ne font rien (24,5%). Ceux qui fréquentent ou qui
apprennent une formation professionnelle représentent seulement des élèves
ou apprentis 20,4% de l’échantillon.
Approches de solutions
73
Tableau 27 : Répartition des enquêtés selon qu’ils pensent à l’existence
d’une panoplie de solutions pour les aider à réussir leur réinsertion
Existence de solutions pour réussir réinsertion Effectifs (%)
Oui 40 81,6
Non 9 18,4
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023
L’analyse de ce tableau laisse voir que la majorité des enquêtés pensent qu’ils
existeraient des solutions pour aider à réussir la réinsertion soit 81,6% de
l’effectif. Seulement 18,4% d’entre eux pensent qu’il n’y a pas d’autres
options pour les aider.
Ce tableau retrace les solutions des 40 enfants qui pensent qu’ils existeraient
des moyens pour réduire les difficultés de réinsertion qu’ils rencontrent. Parmi
ces solutions, 100% pensent que les formations professionnelles en détention
les aideraient beaucoup, de même que l’amélioration de leur ration alimentaire
74
et la réduction de la durée de leur peine. 95% proposent la mise en place
d’activités de loisirs et des jeux pendant la période carcérale. 37,5% et 67,5%
ont respectivement proposés des rencontres régulières avec les psychologues
et leur famille.
Selon la variable âge, il faut noter que les individus d’âge compris entre
15 ans et 16 ans occupent la plus grande proportion soit plus de 71,4% de
l’effectif. Ceux qui déclarent avoir 14 ans ne représentent que 4,1% (Tableau
2). En effet, selon le code de l’enfant, les enfants de quatorze (14) ans sont
pénalement irresponsables. Autrement dit, ils ne doivent pas être détenus.
C’est le juge des enfants et le tribunal pour enfants qui peuvent prendre à leur
égard sur réquisition du ministère public, des mesures de protection judiciaire.
De plus cet intervalle d’âge qui est représenté, est celui au cours duquel se
75
développent beaucoup plus des troubles d’opposition et de comportements
chez les enfants, ce qui les conduits plus à entrer en conflit avec la loi.
76
En observant toujours les données sociodémographiques, on remarque
que la plupart de nos enfants sont soit des élèves, soit des apprentis (Tableau
5). Cela s’explique par le fait que les enfants après la prison retournent soit en
apprentissage soit à l’école. Cela est le propre des projets de réinsertion des
associations ou des organismes de réinsertion des ECL au Togo et ailleurs.
Cette réinsertion est souvent soit scolaire ou professionnelle. Seulement
quelques-uns pour des raisons diverses vivent sans profession.
77
des solutions de survie entre autres la situation de rue, le vol, les mauvaises
compagnies, le vandalisme etc. Cette situation ne va donc pas venir aider
l’enfant réinséré et fera donc échec à sa réinsertion.
78
restent la majorité des cas de l’insouciance (49%) et parfois de la méfiance
(14,3%). Cet élément est très important car un enfant qui a vécu derrière les
murs de la prison et qui revient à la maison a besoin de se sentir aimé par sa
famille et ses parents. Ce dernier va rechercher automatiquement de
l’affection et de l’amour pour pouvoir se sentir aimé et accepté, le contraire
créé chez ce dernier de la frustration qui mal contrôlée peut engendrer des
difficultés émotionnelles et des troubles chez l’enfant qui aura du mal à
s’intégrer facilement dans sa société.
79
certains d’entre eux parfois à violenter leurs camarades ou à abandonner
l’apprentissage.
80
De plus les autres données que nous avons recueillies montrent que la
totalité des enfants ne mène pas d’activité socioculturelles, domestiques ou
ludiques telles que les veillées, les contes, la musique, la danse, le sport, le
Ludo, l’awalé, les cartes etc. Or telles qu’expliquées dans la revue
conceptuelle, ces activités ont plusieurs fonctions telles que la fonction de
délassement (en contribuant à la réparation physique et nerveuse, la délivrance
de la fatigue etc.) ; la fonction de divertissement (en délivrant les jeunes de
l’ennui, de la monotonie et des vicissitudes quotidiennes et permettent une
évasion) ; la fonction de développement (en permettant une participation
sociale plus large, plus libre et favorisant un développement harmonieux du
corps et de l’esprit. Elles permettent également une acquisition pratique et
offrent de nouvelles possibilités d’intégration volontaire à la vie des
groupements récréatifs, culturels et sociaux). [Ainsi les jeunes qui ne mènent
pas ces genres d’activités ne parviennent pas à leur sortie de prison à
participer librement à la vie sociale et à s’intégrer volontairement à leur
communauté.]
Parmi les enfants, certaines données aussi indiquent que les enfants
lorsqu’ils tombent malades rencontrent des infirmiers, mais plus de la moitié
disent le contraire (73,5%). Cela peut se comprendre par le fait que parmi ce
lot d’enfants, certains avaient une santé fragile et tombaient malades,
nécessitant un suivi important de la part des responsables de la prison afin
d’éviter des décès.
81
Conscient de l’importance des activités socioéducatives pendant la
période carcérale, plus de 73% des enfants réinsérés disent oui.
82
L’observation des résultats montre aussi que parmi les enfants réinsérés
en apprentissage ou à l’école (42), plus de 23% ont abandonné soit les classes
ou la formation. En cherchant à connaitre les causes, les enfants déclarent
majoritairement qu’elles sont liées au manque de moyens financiers pour les
accompagner, aux mauvaises relations à l’école ou à l’atelier ou encore
l’absence d’appui parental. Comme l’ont indiqué les données, il est souvent
difficile pour un enfant d’apprendre un métier ou de fréquenter lorsque les
relations avec l’entourage ne sont pas bonnes. Cette situation couplée avec
l’insuffisance de moyen financier ou d’appui familial ne peuvent que pousser
l’enfant à l’abandon, car comme le dit un proverbe de Jean de la Fontaine :
« ventre affamé n’a point d’oreilles » (Jean de La Fontaine, Fables, IX, 17
(1671).
D’autres données encore indiquent que certains enfants ont repris contact
avec la rue pour mener une activité de subsistance et se retrouvent à nouveaux
avec des groupes d’amis ne menant que des activités de portefaix, d’aide à la
vente avec les bonnes femmes ou qui ne font rien du tout (Tableaux 27 et 28).
83
2.2.4. Approches de solutions
L’analyse des données indiquent que parmi les 49 enquêtés, 40 pensent
qu’ils existeraient des solutions pour les aider à réussir la réinsertion. Ils ont
ainsi proposé à l’unanimité la réduction de la durée de leur peine,
l’amélioration de leur ration et du rythme alimentaire pendant la période
carcérale, la mise en place d’un programme d’activités professionnelles pour
les occuper pleinement.
- Les prisons soient bien équipées et adaptées pour rééduquer les enfants
et faciliter leur retour
84
- Les ONGS et associations les appuient jusqu’à autonomie complète des
enfants après leur réinsertion
- Le gouvernement et les ONG les appuient en financement d’AGR afin
qu’ils puissent prendre le relais de la prise en charge post-incarcération
- L’Etat crée des centres de rééducation pour les enfants qui ont été en
conflit avec la loi, accessibles à tout le monde
Solutions proposées par les enseignants et patrons d’atelier
Les patrons d’atelier et les enseignants ont également fait des propositions. Ils
proposent que :
85
- Le gouvernement les aide ou les accompagne quant aux projets de
réinsertion des enfants en conflit avec la loi
- L’Etat favorise la collaboration entre le personnel de BNCE et le
personnel des services sociaux et d’autres organismes pour le travail efficace
avec les enfants.
- L’Etat crée des centres de rééducation pour les ECL avec un personnel
qualifié et compétent.
Solutions proposées en tant que futur Educateur Spécialisé
- L’Etat crée des centres plus adaptés à l’encadrement des ECL plutôt que
les quartiers pour mineurs.
- L’Etat appui financièrement aux ECL et aux familles ainsi qu’un
accompagnement financier d’apprentissage.
Suite aux solutions proposées par les différents enquêtés, une a été retenue et
transformé en projet qui sera détaillé dans la deuxième partie de ce document.
86
DEUXIEME PARTIE : PROJET : APPORTS DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 3:
A L’ACTION
87
1. Résumé du projet (Fiche signalétique)
Titre du Appui à la réinsertion des ECL
projet
Localisation Atakpamé
Promoteur Moi-même
Population Directs : Enfants et jeunes en conflit avec la loi du quartier
bénéficiaire pour mineur de la PCA
Indirects : Parents des enfants, Communauté, Ministère de
l’Action Sociale de la Promotion de la femme et de
l’Alphabétisation, Ministère de la Justice et de la Sécurité,
OSC, Gouvernement
Résultats Un centre d’accueil transitoire d’une capacité de 10
attendus enfants est créé et aménagé
Dix (10 enfants) ex-détenus du quartier pour mineur
de la PCA, sont rééduqués pendant une période de 6 mois
Dix (10 enfants) ex-détenus du quartier pour mineur
de la PCA, sont efficacement réinsérés sur le plan social et
professionnel
Partenaires Partenaires techniques : MASPFA, BNCE, AFD, BICE
du projet
Partenaires financiers : AFD, BICE, BNCE, Association
Apprentis d’Auteuil, Plan International
Coût du 28.362.000f CFA
projet
Financement 28.362.000f CFA
recherché
Durée (mois) 20 Mois
88
2. Contexte et justification du projet
Selon le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le monde
compte aujourd’hui plus de 1.8 milliard de jeunes de 10 à 24 ans. Ce groupe
représente la plus importante cohorte jamais connue à entamer sa transition
vers la vie adulte. Plus de 85% d'entre eux vivent dans des pays en
développement et, dans de nombreux endroits, ils représentent jusqu'à 30% de
la population mondiale, leur nombre ne cessant d’augmenter à chaque fois.
Le développement de certains comportements des jeunes résulte à la fois
de motifs profonds et de facteurs déclencheurs associés à l’environnement
familial. Il ressort des résultats de l’enquête de terrain que, la situation
financière des parents, l’absence d’activité socioculturelle et domestique
pendant la détention, l’exclusion sociale et les mauvaises relations
interpersonnelles avec la communauté conduisent les enfants à développer les
troubles de comportements, à fuguer, à récidiver, à abandonner l’apprentissage
ou l’école entrainant des difficultés de réinsertion post-carcérale.
Les enfants souffrent d’une perception très négative de la part de la
société dans son ensemble, ce qui tend à renforcer chez eux l’adoption de
comportements socialement déviants. Le contexte familial, l’influence des
pairs et la situation professionnelle sont déterminants dans l’initiation des
jeunes à des comportements inadéquats. En retour, ces enfants se retrouvent la
plupart du temps sous le coup de la loi et nécessitent une prise en charge et
une rééducation bien poussée par une équipe pluridisciplinaire afin de faciliter
leur réinsertion dans la société.
Malheureusement au Togo, les centres qui hébergent ces catégories
d’enfants qui sont tombés sous le coup de la loi, ne disposent pas de
l’équipement nécessaire pour prendre en charge ces enfants et les rééduquer.
89
Par conséquent ces jeunes et adolescents purgent leur peine derrière les
murs de la prison, coupés du monde extérieur sans aucune activité
socioéducative ou professionnelle pouvant leur permettre d’acquérir des
connaissances pour faciliter leur réinsertion sociale ou professionnelle. Ils
passent leur journée à dormir, à causer et à s’amuser derrière les murs de la
prison jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur liberté.
Malgré l’existence d’un arsenal juridique de protection de l’enfance, les
interventions pour lutter contre ces fléaux sont de faible ampleur et
d’efficacité limitée. Les actions lancées dans le domaine de la protection de
l’enfance restent éparses, mal coordonnées et ciblées, et non pérennes, en
dépit des engagements pris et des efforts de coordination des acteurs initiés
par le Ministère de l’Action sociale. Leur efficacité est généralement
suspendue aux soutiens des partenaires techniques et financiers.
Il arrive donc de constater que certains jeunes finissent toujours par
récidiver malgré les efforts consentis par les OSC et les ONG pour leur venir
en aide. Les causes sont généralement liées à la situation économique précaire
des parents qui crée une situation d’instabilité ou d’hostilité au jeune réinséré
qui reprend ses anciennes habitudes et se retrouve à nouveau sous le coup de
la loi.
Le présent projet voit le jour suite aux constats fait auprès des enfants
réinsérés par le BNCE. En effet, l’absence d’activité socioéducative,
l’incapacité des parents à payer les amendes et la faible fréquence des parents
à visiter les enfants pendant la détention indiquent que la majorité des enfants
réinsérés n’ont pas pu bénéficier des activités socioéducatives et n’ont pas été
non plus encadrés comme cela se doit pendant la période carcérale. En retour
ils développent toujours des troubles de comportements et finissent par
récidiver ; certains abandonnent soit leur profession ou l’école pour la
90
situation de rue et finissent par retomber à nouveau sous le coup de la loi. Les
relations interpersonnelles de ces enfants et la communauté étant souvent
mauvaise, les ECL sont la plupart du temps victimes d’exclusion, de
stigmatisation et d’insultes même.
Ce projet permettra donc aux enfants bénéficiaires de vivre en
pensionnant socioéducatif pendant une certaine période, dans un cadre
protecteur où ils bénéficieront des appuis sur le les plans sanitaire, alimentaire,
psychologique et socioéducative avant d’aller à la découverte d’une formation
professionnelle ou scolaire pour favoriser leur réinsertion. De manière
générale, ce projet permettra de rééduquer ces enfants afin de favoriser leur
retour dans la société.
3. Objectifs du projet
Les objectifs de ce projet se déclinent sous deux aspects à savoir l’objectif
général ou l’impact du projet, et les objectifs spécifiques ou effets.
91
2. Dix ex-détenus du quartier pour mineur de la PCA, sont rééduqués pendant
une période de 6 mois dans le centre d’accueil
3.Dix ex-détenus du quartier pour mineur de la PCA, sont efficacement
réinsérés sur le plan social et professionnel
5. Bénéficiaires du projet
Le présent projet bénéficiera directement aux ECL détenus à la Prison
civile d’Atakpamé.
De façon indirecte, le projet bénéficiera aux parents de ces enfants, à leur
communauté, au Ministère de l’Action Sociale de la Promotion de la femme et
de l’Alphabétisation, au Ministère de la Justice et de la Sécurité, aux OSC, au
Gouvernement.
6. Activités/Intrants
Pour atteindre les résultats attendus dans le cadre du présent projet, plusieurs
activités seront mises en œuvre qu’il convient d’énumérer.
Une réunion de planification aura lieu avec le personnel qui sera recruté.
Au cours de cette réunion, l’ensemble du personnel donnera son avis et
proposera les activités qu’il mettra en œuvre avec les enfants pour leur
rééducation, ce qui permettra de concevoir le planning hebdomadaire des
activités du centre.
93
Activité 1.4 : Sélection et accueil des bénéficiaires
94
prescriptions au besoin. A la fin de chaque mois il établira un bilan de santé de
chaque enfant.
Activité 2.3 : Formation en informatique
Deux fois dans la semaine, des cours d’informatique seront données aux
enfants pour ainsi leur permettre d’avoir des bases solides dans le domaine vu
que nous sommes à l’ère du net.
96
7. Acteurs et partenariat
Les acteurs de ce projet sont toutes les personnes qui y sont concernées et
qui participent aux différentes activités.
7.1. Les acteurs
Les différents acteurs retenus dans le cadre de ce projet sont :
Le comité de gestion du centre
Le personnel encadrant
Les parents et les leaders communautaires
7.2. Partenaires
Ici il s’agit des partenaires techniques et financiers avec lesquels sera créé une
collaboration sur les plans technique et financier.
Partenaires techniques
Ce sont des partenaires qui ont une expertise dans le domaine de la
protection de l’enfant et beaucoup dans l’encadrement et la réinsertion des
enfants en conflit avec la loi. Dans notre projet, il va s’agir de :
MASPFA
BNCE
AFD
BICE
Partenaires financiers
Ce sont les partenaires pourvoyeurs de ressources susceptibles d’apporter
un accompagnement financier à la réalisation des activités du projet. Par
rapport au domaine de notre projet, nous avons ciblé les partenaires financiers
suivants :
AFD
BICE
97
BNCE
Association Apprentis d’Auteuil
Plan International
8. Ressources
Pour mettre en œuvre de façon efficace ce projet, les ressources nécessaires
sont d’ordre humain, technique, et financier.
9. Durabilité du projet
98
Pour que ce projet soit durable, les différents acteurs et les parties
prenantes devront s’approprier le projet et s’y impliquer pleinement.
Au départ du bailleur, les matériels du centre qui leur seront laissés,
seront entretenus par les enfants de même que les motos de commandement.
Les livres, les outils de travail, les ordinateurs vont continuer par servir aux
enfants pour leurs diverses activités. Ceux qui seront déjà réinsérés mettront à
profit des nouveaux enfants du centre, les connaissances qu’ils ont acquises en
matière d’informatique pendant leur séjour dans le centre. Pour cela, ils seront
sollicités pour des séances de formation et de transfert de compétences au
besoin.
Les parents et les responsables de la communauté qui auront bénéficié de
renforcement de capacités grâce aux séances d’appui à la parentalité, pourront
faire des transferts de compétences aux parents des nouveaux enfants qui
seront concernés. Pour cela l’implication effective des parents et leaders
communautaires serait de rigueur.
De même, étant donné que le projet sera à long terme, les enfants
réinsérés qui auront fini leur formation professionnelle et qui sont autonomes,
pourront être sollicité pour des aides et des dons en nature ou en espèce en vue
de soutenir leurs frères qui sont dans le processus de réinsertion dans le centre
d’accueil transitoire.
99
10. Chronogramme des activités pour les trois (3) premières promotions (20 premiers mois)
100
socioéducatives
Entretiens
psychologiques et
médicaux
Formation en
informatique
Elaboration d’un
projet de vie
La découverte
d’activités
professionnelle
Inscription dans
des centres de
formation
professionnelle
Appui à la
parentalité et
séances de
sensibilisation
101
Réinsertion
familiale et
communautaire
Activités de suivi
post-réinsertion
Suivi du projet
Evaluation du
projet
102
11. Cadre Logique
103
de 10 enfants est créé et et fonctionnel
aménagé
Dix ex-détenus du - Nombre d’ex-détenus Enquête de terrain Manque de
quartier pour mineur de la rééduqués et Rapport des financement
PCA, sont rééduqués - Durée de la période activités
Résultats pendant une période de 6 de rééducation
attendus mois dans le centre
d’accueil
Dix ex-détenus du Nombre d’enfants Enquête de terrain Manque de
quartier pour mineur de la réinsérés socialement financement
PCA, sont efficacement et professionnellement
réinsérés sur le plan social
et professionnel
Location et équipement Centre loué et équipé Enquête de terrain Manque de
d’un centre d’accueil et reçus de travaux financement
Recrutement du personnel - Nombre de Rapports des Manque de
et mise en place d’un professionnels recruté activités financement
comité de gestion du - Comité de gestion
centre créé et fonctionnel
Planification des activités - Nombre de réunion Rapport des Difficultés à
104
du centre de planification activités trouver le
- Planning des activités personnel qualifié
Activités Sélection et accueil des Nombre de jeunes Rapports Refus de
bénéficiaires sélectionnés et d’activités et collaboration des
accueillis au centre enquête de terrain responsables de la
PCA
Animation des activités Nombre de séances Rapports Non recrutement
socioéducatives d’animation d’activités des éducateurs
socioéducatives spécialisés
Entretiens psychologiques Nombre de séances Rapports Indisponibilité du
et médicaux d’entretien d’activités psychologue et de
psychologique et l’infirmier
médical
Formation en Nombre de séances Rapports Manque
informatique d’informatique d’activités d’équipement
informatique
Elaboration d’un projet de Nombre de projet de Rapports Absence
vie vie d’activités d’informations
sur l’enfant
La découverte d’activités Nombre d’ateliers de Rapports Non collaboration
105
professionnelle formation visités d’activités de l’enfant
Inscription dans des Contrats de travail Reçu de payement Manque de
centres de formation signé des frais financement
professionnelle d’inscription
Appui à la parentalité et Nombre de séance de Rapports Non collaboration
séances de sensibilisation sensibilisation et d’activités des parents et
d’appui à la parentalité leaders
communautaires
Réinsertion familiale et Nombre des enfants Rapports Manque de
communautaire réinsérés d’activités financement
Enquête de terrain
Activités de suivi post- Nombre de suivi post- Rapports Manque de
réinsertion réinsertion d’activités financement
Suivi du projet Nombre de suivi Rapports de suivi- Manque de
effectué évaluation financement
Evaluation du projet Nombre d’évaluation Rapports de suivi- Retard du
évaluation financement
106
12. Budget prévisionnel du projet
Le budget a été élaboré en tenant compte du coût des activités, de la charge du personnel et de la charge des
matériels. Certaines activités ne nécessiteraient plus de coûts mais seront pris en compte dans le budget.
107
Formation en informatique 2 72 00 00
Elaboration d’un projet de vie 10 3 00 00
La découverte d’activité 10 3 00 00
professionnelle
Inscription dans des centres de 10 3 80.000 2.400.000
formation professionnelle
Appui à la parentalité et séances de 1 18 00 00
sensibilisation
Réinsertion familiale et 10 3 5.000 150.000
communautaire
Activités de suivi post-réinsertion 2 96 00 00
Suivi du projet 1 80 00 00
Evaluation du projet 1 2 00 00
Total 1 2.670.000
108
12.2. Charge du personnel
Désignation Quantité Fréquence Prix unitaire TOTAL (F/CFA)
Directeur exécutif 1 18 150.000 2.700.000
Responsable suivi-évaluation 1 2 600.000 1.200.000
Responsable financier 1 18 80.000 1.440.000
Educateurs spécialisés 2 18 100.000 3.600.000
Secrétaire 1 18 80.000 1.440.000
Infirmier 1 18 50.000 900.000
Psychologue 1 18 50.000 900.000
Informaticien 1 18 50.000 900.000
Cuisinière 1 18 50.000 900.000
Agent de sécurité 1 18 50.000 900.000
Total 2 14.880.000
109
12.3. Coût du matériel
Désignation Quantité Fréquence Prix unitaire TOTAL (F/CFA)
Local 1 18 200.000 3.600.000
Motos + Assurance 2 1 600.000 1.200.000
Carburant 80 l 12 700 672.000
Entretien motos 1 18 5.000 90.000
Frais électricité et d’eau 1 18 15.000 270.000
Frais télécommunication 1 18 15.000 270.000
Ordinateurs 15 1 100.000 1.500.000
Matériels de bureau 8 1 70.000 560.000
Matériels de cuisine 1 1 100.000 100.000
Matériels de chambre 15 1 80.000 1.200.000
Ravitaillement alimentaire 1 18 75.000 1.350.000
Total 3 10.812.000
110
13. Mécanisme de mise en œuvre du projet
La stratégie pour réaliser à bien le projet sera constitué de 04 grandes
phases. La première phase constituera à mobiliser les ressources
nécessaires auprès de tous les partenaires Le porteur du projet le soumettra
aux différents partenaires identifiés, ensuite une réunion préparatoire sera
organisée, au cours de laquelle seront exposés les rôles et responsabilités de
chacun des partenaires puis une échéance sera retenue pour la collecte des
fonds afin de débuter les activités du projet. Au cours de cette réunion
également, des signatures de lettre de partenariat seront signées et un
comité de gestion du projet sera mis en place. Après la mobilisation des
fonds, la mise en œuvre des activités du projet pourront commencer.
Une fois les fonds mobilisés la recherche d’un local et le recrutement d’un
personnel qualifié pour l’encadrement sera fait. Du personnel recruté, un
comité de gestion sera également créé pour diriger efficacement le centre.
Les tâches et les attributions de chaque professionnel seront définis et ces
derniers pourront débuter leurs travaux. Chacun d’eux transmettra de façon
hebdomadaire des rapports d’activité aux Directeur exécutif pour faciliter
le suivi.
Après cela s’en suivra l’identification et l’accueil des enfants au centre
suite à la signature des lettres de consentement par les parents. Une fois
installés, les enfants pourront commencer les activités de rééducation qui
leur seront proposés avec les encadreurs jusqu’à l’élaboration d’un projet
de vie.
La dernière étape consistera à la découverte des activités professionnelles
par les enfants, la signature et le payement de leur contrat d’apprentissage
et leur réinsertion en famille. Des suivis seront ensuite organisés pour
évaluer l’enfant en post-réinsertion.
111
14. Mécanisme de suivi- évaluation du projet
Le suivi du projet sera effectué par le comité de gestion du projet
préalablement mis en place et se fera de façon mensuelle. Il permettra de
vérifier l’effectivité de la mise en œuvre des diverses activités, afin d’y
apporter des modifications au besoin.
En ce qui concerne l’évaluation du projet, elle se fera trois après la
réinsertion familiale de chaque promotion. Un rapport final sera élaboré
lors de l’évaluation, selon le modèle requis par les différents partenaires.
Une évaluation administrative et financière sera réalisée conformément aux
règles et règlements des parties prenantes du projet. Le responsable
financier et le Directeur exécutif communiqueront régulièrement avec les
partenaires du projet pour suivre avec eux les dépenses afférentes au projet.
Les partenaires du projet quant à eux soumettront des rapports financiers au
coordonnateur du projet sur la base du calendrier élaboré.
112
Conclusion
113
qui maintiennent les associations dans une position instable ne leur
facilitant pas l’aide efficace à la réinsertion des enfants.
114
Références bibliographiques
Mémoires consultés
- BADJAGLANA D’soklma Grace, 2021, Impact de la rééducation
sur le comportement des jeunes en difficultés. Cas des pensionnaires du
Centre d’Observation et de Réinsertion sociale des Jeunes en Difficulté de
Cacaveli (CORSJDC), Mémoire de fin de formation pour l’obtention du
diplôme de Cadre supérieur de Développement, ENFS.
- BRILLANT Andrée-Anne, 2019, Enjeux de la réinsertion sociale
chez des hommes ayant purgé une peine d'incarcération au sein d'une
institution carcérale, Mémoire pour l'obtention du grade de Maitrise en
service social, Université de Montréal.
- ETOUGHE MEKINA Joachim, 2010, Activités Socio-Educatives et
Relations Sociales entre Travailleurs d’une même Entreprise, Monographie
de fin d’étude pour l’obtention du certificat d’aptitude à l’Inspectorat de
l’éducation populaire de la jeunesse et des sports, Université Cheikh Anta
Diop De Dakar
- MEYER Aurélie, 2010, La Réinsertion en prison, Master 2 de
recherche en Droit Pénal, Université de Panthéon-Assas, Paris 2.
- OKONGO Grégoire, 2009, Nouvelles approches pour la pratique
des activités socio-éducatives en milieu scolaire (étude de 43
établissements), Monographie de fin d’Etude pour l'obtention du Certificat
d'Aptitude à l'Inspectorat de l'Education Populaire de la Jeunesse et des
Sports, Dakar.
- RAMANAMPAMONJY Henintsoa Mamitiana, 2013, La réinsertion
sociale des détenus : enquête auprès de la maison centrale d’Antanimora,
Mémoire pour l’obtention du diplôme de Maitrise en sociologie,
Madagascar.
115
Rapports, revues, presses et autres ouvrages consultés
- BACHELARD Gaston, 1938, Formation de l’esprit scientifique.
116
Sites web visités
- https://nouvelledafrique.tg/togo-insertion-des-enfants-en-difficulte-
avec-la-loi-la-smpdd-et-ebb-au-front/
- Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.
- https://www.faapa.info/blog/la-pauvrete-des-parents-un-obstacle-a-
la-reinsertion-familiale-des-enfants-de-la-rue/
117
Annexes
Nous vous rassurons que le traitement de vos données seront fait dans
l’anonymat et ce dans le seul intérêt de notre mémoire.
16 -17 …………..…2
118
profession ? Apprenti ……………...2
Aucun ………………..3
119
Q207 Qui paie vos frais de Le BNCE ……………….1
scolarité/apprentissage ? Les parents ……………..2
Les deux ………………..3
Q208 Comment vos parents se Méfiants………………...1
comportent-ils envers Insouciants……………...2
vous depuis votre retour Protecteur …………….3
de la Prison ?
Q209 Quel est l’état de vos Bonne …………………..1
relations avec les Mauvaise ……………….2
membres de votre
communauté ?
Q210 As-tu déjà été victime Oui ……………………..1 Si oui
de stigmatisation ou Non …………………….2 Q211
d’exclusion dans ta
communauté ?
Q211 Comment as-tu réagi ? Insultes …………………1
Bagarres ………………..2
Insoucieux ..……………3
Q212 Quelle est l’état de vos Bonne ………………......1
relations avec vos Mauvaise………………..2
camarades/apprentis ? Méfiante ……………......3
Q213 Quelle est l’état de vos Bonne ………………......1
relations avec vos Mauvaise………………..2
patrons/enseignants ? Méfiante ……………......3
Q214 Quelles sont les jeux ou Activités domestiques….1
les activités Ludo ou Awalé….……...2
socioéducatives que Contes et chants………...3
vous connaissez ? Musique et danse ……...4
120
Aucune idée ……………5
Q215 Pendant l’incarcération, Oui ……………………..1
meniez-vous ces Non …………………….2
activités culturelles ?
Q216 Que faisiez-vous les Rien …………………….1
matins au réveil ? Manger………………….2
Promenade………………3
Q217 Faites-vous des jeux de Oui ……………………...1
Ludo, d’awalé ou Non ……………………..2
autres ?
Q218 Faites-vous des veillées Oui ……………………...1
de chants ou de contes ? Non ……………………..2
Q219 Pratiquiez-vous des Oui ……………………...1
activités sportives ? Non ……………………..2
Q220 Aviez-vous eu des Oui ……………………...1
séances psychologiques Non ……………………..2
en détention ?
Q221 Est-ce que vous Oui ……………………...1
bénéficiez des suivis Non ……………………..2
médicaux ?
Q222 Pensez-vous que les Oui ……………………...1
activités Non ……………………..2
socioéducatives et
professionnelles
seraient un atout pour
vous ?
121
N° Questions et filtres Réponses et codes Passer
d’ordre à
Q301 Consommez-vous de la Oui …………………….1
drogue ou d’autres Non……………………2
substances
psychotropes ?
Q302 Avez-vous déjà commis Oui…………………….1 Si oui
un vol depuis votre Non……………………2 Q 303
réinsertion ?
Q303 Pourquoi avez-vous Aucune idée……………1
commis ce vol ?
Faim …………………..2
Besoin d’argent………..3
122
Ne fait Rien……………4
123
réinséré salaire moyen mensuel des parents
- Comprendre le mode de vie de l’enfant
à la maison depuis son retour
2 Comportement de - Avoir un aperçu sur les
l’enfant comportements de l’enfant
- Evaluer son implication dans les
activités domestiques
D- GRILLE D’OBSERVATION
Eléments à observer Objectif à atteindre/ Informations à
collecter
Environnement carcéral - Analyser le programme journalier des
enfants en incarcération
- Observer les comportements journaliers
des enfants
Environnement familial - Observer l’état du logement
124
- Observer l’atmosphère familial
Environnement - Observer l’enfant au travail
professionnel - Recueillir des informations sur l’évolution
(école/atelier) et l’assiduité de l’enfant
125
Table des matières
sommaire....................................................................................................................................
dedicace.....................................................................................................................................
remerciements......................................................................................................................
sigles et acronymes..............................................................................................................
introduction.............................................................................................................................
........................................................................................................................................................
1.1 problématique...............................................................................5
1.1.1 enoncé du problème.....................................................................5
1.1.2 hypothèses..................................................................................12
1.1.2.1 hypothèse générale.....................................................................12
1.1.2.2 hypothèses spécifiques................................................................12
1.1.3 objectifs......................................................................................13
1.1.3.1 objectif général............................................................................13
1.1.3.2 objectifs spécifiques.....................................................................13
1.1.4 variables et indicateurs................................................................14
1.1.4.1 variable dépendante et indicateurs.............................................14
1.1.4.2 variables indépendantes et indicateurs.......................................15
1.1.5 justification du choix du thème et du site....................................16
1.1.5.1 justification du choix du thème....................................................16
1.1.5.2 justification du choix du site.........................................................18
1.2 revue de littérature.......................................................................19
1.2.1 revue thématique........................................................................19
1.2.1.2 les facteurs de risque et de protection en matière de
réinsertion…. .............................................................................................23
1.2.2 revue conceptuelle.....................................................................26
1.2.3 enseignements tirés....................................................................32
127
2.2.2. facteurs socio-familiaux et institutionnels des difficultés de
réinsertion ………………………………………………………………………………………….75
2.2.3. conséquences des difficultés de réinsertion..............................80
2.2.4. approches de solutions..............................................................81
1. Resume du projet....................................................................................................86
2. Contexte et justification.......................................................................................87
3 Objectifs du projet...................................................................................................89
6 activites / intrants...................................................................................................90
7 acteurs et partenariat.............................................................................................91
8 ressources................................................................................................................... 96
9 durabilite du projet............................................................................................96
10 chronogramme.....................................................................................................98
128
11 cadre logique......................................................................................................101
CONCLUSION............................................................................................................................................... 112
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES...................................................................................................114
ANNEXES....................................................................................................................................................... 117
RÉSUMÉ......................................................................................................................................................... 128
129
Résumé