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Ecole Nationale de Formation Sociale REPUBLIQUE TOGOLAISE

BP : 1745 Lomé-TOGO, Tél : 22 25 55 42 / 22 25 02 07 Travail- Liberté- Patrie


Email : ecole.enfs@gmail.com

MÉMOIRE
POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ÉTAT DE
CADRE SUPÉRIEUR DE DEVELOPPEMENT SOCIAL

OPTION : Education Spécialisée

ANALYSE DES DIFFICULTES DE REINSERTION POST-


MÉMOIRE
CARCERALE DES ENFANTS EN CONFLIT AVEC LA LOI DU
POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ÉTAT DE
QUARTIER POUR MINEUR DE LA PRISON CIVILE D’ATAKPAME
CADRE SUPÉRIEUR DE DEVELOPPEMENT SOCIAL
CAS DES ENFANTS REINSERES PAR BNCE

Sous la direction du :
Réalisé par :
Dr. GBANDEY Sadji
TCHEFOULE Yaovi
Maitre de Conférence et Enseignant-
chercheur, Directeur de la Bibliothèque
universitaire de Lomé

Promotion XV
(2020 - 2023)
ANALYSE DES DIFFICULTES DE REINSERTION POST-
CARCERALE DES ECL DU QUARTIER POUR MINEUR DE
LA PRISON CIVILE D’ATAKPAME

CAS DES ENFANTS REINSERES PAR LE BNCE


Sommaire

DÉDICACE....................................................................................................................................... I

REMERCIEMENTS........................................................................................................................ II

SIGLES ET ACRONYMES...................................................................................................... III

INTRODUCTION........................................................................................................................... 1

........................................................................................................................................................... 4

CHAPITRE1 : PROBLEMATIQUE, SITE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE.....5

CHAPITRE 2: ANALYSE DES DONNEES, INTERPRETATION DES RESULTATS ET


SOLUTIONS PROPOSEES......................................................................................................... 55

........................................................................................................................................................ 86

CONCLUSION............................................................................................................................ 114

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................... 116

ANNEXES................................................................................................................................... 119

TABLE DES MATIÈRES.......................................................................................................... 127

RÉSUMÉ..................................................................................................................................... 130

i
Dédicace

Je dédie ce mémoire

A mon père, feu Koffi Jean

ii
Remerciements

C’est un honneur pour nous de présenter nos sincères remerciements aux


personnes dont les contributions ont été capitales pour la concrétisation de ce
mémoire. Pour cela, nous exprimons nos sincères remerciements :

-au Dr GBANDEY Sadji, Maitre de Conférence, Enseignant-chercheur et


Directeur de la Bibliothèque Universitaire de Lomé, notre directeur de
mémoire pour son soutien inconditionnel lors de la rédaction du mémoire

-aux membres du jury qui malgré leurs diverses préoccupations ont bien
accepté collaborer à l’évaluation finale de ce document

-à Mme AKASSI Dovi Yawa, Directrice de l’ENFS pour son soutien et ses
conseils durant toute notre formation
-à M. AHE Kokouvi Dodji, Directeur régional de l’Action Sociale, de la
Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation des Plateaux, pour son appui
matériel et financier et ses incessants conseils
-à ma mère KOMLAN Akossi pour son soutien financier et moral tout le long
du parcours
-à Mme KOBA Yawa, M. et Mme YOVO pour leur soutien financier, matériel
et moral pendant toute la formation
-au personnel du BNCE pour leur soutien et leur collaboration lors de la
recherche et durant les périodes de stage
-à nos camarades de promotion particulièrement ceux de l’Education
Spécialisée pour le temps passé ensemble et les divers conseils et échanges

-à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de cette


formation, je dis un sincère merci.

iii
Sigles et acronymes

AGR : Activités Génératrices de Revenus


BNCE : Bureau National Catholique de l’Enfance
CADJE : Centre d’Accès aux Droits et à la Justice pour les Enfants
CDE : Convention relative aux Droits des Enfants
CORSJDC : Centre d’Observation et de Réinsertion sociale des Jeunes en
Difficultés de Cacaveli
CROPESDI : Centre de Référence d’Orientation et de Prise en charge des
Enfants en Situation Difficile
DGPE : Direction Générale de la Protection de l’Enfance
ECL : Enfant en Conflit avec la Loi
ENFS : Ecole Nationale de Formation Sociale
FAK : Foyer Avenir Kamina
MAREM : Mouvement d’Action et de Réinsertion des Enfants Marginalisés.
MASPFA : Ministère de l’Action Sociale de la Promotion de la Femme et de
l’Alphabétisation
PCA : Prison Civile d’Atakpamé
PDC : Plan de Développement Communal
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
QM : Quartier pour Mineurs
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
UIPE : Union Internationale de Protection de l’Enfance
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
UNFPA : United Nations Fund (Fonds Des Nations Unies pour la Population)
VAD : Visite A Domicile

iv
Introduction

Au Togo, la situation des mineurs en conflit avec la loi demeure préoccupante.


Dès le début de la procédure judiciaire, le mineur fait face à des difficultés
notamment celles relatives aux conditions de détention, à sa représentation
légale, à la lenteur de traitement de son dossier et au sort de sa réinsertion dans
la société. Au cours des derniers années, l’Etat Togolais s’est engagé dans une
dynamique de promotion des droits de l’enfant en cohérence avec la
Convention Internationale des droits de l’enfant et les instruments
internationaux pertinent avec l’adoption du Code de l’Enfant en 2007.
A la convention et aux protocoles viennent s’ajouter aussi les principes
édictés par les instruments juridiques pertinents comme les Règles des Nations
Unies pour l’administration de la justice pour mineurs (Règles de Beijing), les
Règles des Nations-Unies pour la protection des mineurs privés de libertés
(Règles de Havane). Ces différents instruments viennent renforcer la
protection des enfants en conflit avec la loi et poser des principes que les
acteurs de la chaine de protection des enfants ne peuvent ignorer dans
l’exercice de leur mission. C’est à dire que la détention évoque une nécessité
d’ordre pédagogique.

De plus, ces textes ont mis un accent particulier sur la protection et la prise en
charge des enfants en conflit avec la loi. C’est dans ce sens que le Togo a créé
à Lomé un centre de référence dénommé CADJE (Centre d’Accès aux Droits
et la Justice pour Enfant) afin que tous les autres centres de rééducation et
quartier pour mineurs puissent se référer.

Cependant, force est de constater que dans le quartier pour mineur


d’Atakpamé les enfants en conflit avec la loi ne font aucune activité

1
socioéducative. De plus, nous notons l’absence d’un service social et d’un
psychologue. Cette situation entraine la récidive de bon nombre d’enfant en
conflit avec la loi et se retrouve à nouveau dans les filets de la justice. La
fragilité de cette couche est devenue de plus en plus physique et
psychologique.

Les missions de réinsertion restent encore insuffisamment prises en


compte dans le pays et les résultats sont peu probants. Les orientations tracées
par le Ministère de la Justice, avec l’aide de l’administration pénitentiaire et
des ONG participantes, doivent ainsi apporter le minimum de changement,
tant sur l’amélioration générale des conditions de détention, pour favoriser
l’accès des enfants détenus au travail, de nouer les liens familiaux et sociaux,
de retrouver une autonomie personnelle, professionnelle et de retrouver une
confiance en soi.

D’où l’intérêt général de la présente étude intitulée « Analyse des difficultés


de réinsertion post - carcérale des enfants en conflit avec la loi (ECL) du
quartier pour mineur de la prison civile d’Atakpamé, Cas des enfants
réinsérés par le BNCE ».

La perspective de rééducation et de réinsertion, si elle est bien menée, peut


amener un changement global au niveau de la société, étant donné que si les
forces productives et le taux des travailleurs augmentent, le rendement
économique et social augmente aussi. De ce fait, nous essayerons de cerner
globalement les différents facteurs ayant catalysé l’inadaptation des détenus
lors de leur retour en milieu social normal. Il importe donc de trouver des
solutions efficaces afin d’éradiquer le phénomène dans la mesure du possible,
ou seulement d’atténuer son ampleur.

2
Le présent travail s’articule autour de deux grandes parties à savoir :

 La construction de l’objet de la recherche, qui nous amène à présenter


d’une part la problématique, le site de recherche et la démarche
méthodologique, et d’autres parts l’analyse des données, l’interprétation des
résultats et les propositions de solutions
 Le projet qui constituera un apport de la recherche à l’action.

3
PREMIERE PARTIE : CONSTRUCTION DE L’OBJET DE LA
RECHERCHE ET RESULTAT

4
CHAPITRE1 : PROBLEMATIQUE, SITE ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE

Dans cette première partie du document, nous allons traiter tour à tour de la
problématique, du site de recherche, et de la démarche méthodologique que
nous avons utilisée pour parvenir aux résultats.

1.1 Problématique
La problématique est la présentation d’un problème qui soulève une
interrogation qu’il faut résoudre. Dans le cadre de cette recherche, elle tient
compte de l’énoncé du problème, du questionnement, des hypothèses, des
objectifs, des variables et leurs indicateurs, la justification du choix du thème
et du site.

1.1.1 Enoncé du problème

L’adolescence est l’une des différentes étapes de la vie, où se développent


chez un enfant, plusieurs comportements. Très souvent ces comportements
sont soit encouragés parce qu’ils respectent les normes sociales, soit réprimés
parce que déviants ou contraires à la norme sociale.

Toutefois certains enfants auteurs d’infraction, bénéficient des mesures


de rééducation dans des institutions spécialisées créées à cet effet après
ordonnance du juge des enfants. Ces structures ou institutions ont pour rôle de
rééduquer ces enfants pour les réinsérer après leur pensionnat.
Cette situation n’est pas de facto pour tous les enfants délinquants ou en
conflit avec la loi. Certains enfants ayant commis d’infraction se retrouvent la
plupart du temps en détention sans aucune mesure rééducative et ressortent
sans aucun acquis sur le plan comportemental, social ou professionnel et
éprouvent d’énormes difficultés à se réintégrer à la société.

5
Pour les aider, certaines associations et organisations à but non lucratif se
mobilisent tous les jours pour la protection de leurs droits à travers les
plaidoyers auprès des juges pour enfant, les activités socioéducatives et
professionnalisante, la réinsertion, les appuis et accompagnements sur tous les
plans etc. Notons que la réinsertion a pour objectif de permettre aux personnes
isolées ou exclues de la société de trouver un travail et de nouer des liens
sociaux afin de retrouver une autonomie personnelle, professionnelle et de
retrouver une confiance en soi. Pourtant, malgré les nombreux efforts que
mènent ces associations et organisations, la réinsertion des enfants qu’ils
accompagnent se heurte toujours à d’énormes difficultés.
C’est le cas par exemple du Bureau National Catholique pour l’enfance
(BNCE) qui vient en aide aux enfants et jeunes en conflit avec la loi,
incarcérés au quartier pour mineur (QM) à la Prison civile d’Atakpamé (PCA).
En effet, lors de nos stages avec le BNCE, nous avons menés plusieurs
activités telles que les visites à domicile (VAD) afin de faire le suivi de ces
derniers ; des séances de plaidoyer pour la libération de certains enfants ;
l’octroi des kits alimentaires ; des inscriptions en formation professionnelles
ou dans des écoles etc.
Au cours de ces activités nous avons constaté d’énormes difficultés quant
à la réinsertion de ces enfants. Ces difficultés se rencontrent sur plusieurs
plans à savoir : familial, communautaire, professionnel, institutionnel.
D’abord sur le plan familial, nous avons remarqué que la fréquence des
visites des parents aux enfants pendant leur séjour en détention est rare.
D’autres parents quant à eux n’arrivent pas à payer les frais de libération des
enfants pour leur permettre de quitter la prison et refusent même de les
recevoir en famille. A leur retour en famille, ces enfants vivent
majoritairement dans des familles recomposées avec un niveau de revenus très

6
faible ne permettant pas de subvenir aux besoins fondamentaux de tous les
enfants (alimentation, logement, soins, habillement etc.), et ce malgré les
divers appuis du BNCE.
Les autres observations concernent plus les comportements des membres de la
communauté à l’endroit des ex-enfants détenus. En effet, beaucoup de patrons
d’ateliers refusent d’accueillir les ex-enfants détenus à la PC d’Atakpamé ;
pour ceux qui acceptent de les accueillir, ils s’en méfient et n’aiment pas trop
leur confier du travail mais plutôt des activités sans implication majeure à
l’atelier, ne facilitant pas un bon apprentissage.
De plus dans les quartiers d’Atakpamé, ses enfants font objet de moqueries et
de stigmatisation de la part des enfants et membres de leur communauté.
Les difficultés sont aussi rencontrées sur le plan institutionnel. Nous
avons remarqué que pendant tout le séjour que passent ces enfants derrière les
barreaux, ils ne reçoivent aucune formation professionnalisante et finissent par
ressortir sans acquis. De même, la lenteur administrative est observée dans le
traitement des dossiers des enfants ; aucune activité socioéducative n’est
organisée à l’endroit de ces derniers qui passent donc leur journée à trainer
dans la cour jusqu’à la soirée où ils rentrent dans les dortoirs.
Le rapport des activités de l’année 2021 de l’antenne BNCE d’Atakpamé
indique qu’au cours de cette année, 48 ECL dont 41 garçons et 7 filles ont été
réinsérés. Parmi eux, 20 enfants ont bénéficié d’une réinsertion familiale et
scolaire tandis que 15 ont été réinsérés sur le plan professionnel. Le même
rapport indique toujours que 13 de ces enfants ont fugués, soit 27% de
l’effectif.
En 2022, le rapport indique que 71 enfants dont 54 garçons et 17 filles
ont été réinsérés par le BNCE. Parmi ces enfants, seulement 43 étaient en
conflit avec la loi ; le reste était soit victimes de traite, d’exploitation ou

7
d’abus. Parmi les 43 en conflit avec la loi, réinsérés par le BNCE, 17 ont
bénéficié d’une réinsertion sur le plan scolaire, 24 sur le plan professionnel et
2 en institution (CORSJDC dont 1 a fugué). Des 24 réinsérés en formation
professionnelle, 11 enfants soit 45,83% ont abandonné.
Ces constats que nous avons faits ne sont pas exhaustifs ou spécifiques
qu’à l’antenne BNCE d’Atakpamé.
En effet, le Rapport d’activité de BNCE-Togo de 2021, regroupant les
rapports d’activités de toutes les antennes BNCE du Togo, fait état d’un
certain nombre de difficultés rencontrées au cours de ladite année. Parmi ces
difficultés, le rapport indique : la persistance de la stigmatisation des ECL ; la
lenteur administrative dans le traitement des dossiers des enfants ; la
démission des parents ou leur refus de participer au processus de justice
juvénile ; la mauvaise perception de la justice dans les communautés qui fait
que la population a peur de la justice et ne veut pas s’y mêler entrainant donc
la stigmatisation de tous ceux qui ont contact avec la justice particulièrement
les détenus et les ECL ; l’inexistence d’un service social à la prison
d’Atakpamé qui fait que ce volet n’est pas pris en compte ; le sous-effectif que
connait les équipes d’encadrement de BNCE-Togo ; l’absence de mécanismes
de réparation des victimes du fait de la non application de la loi sur l’aide
juridictionnelle et l’absence de prévision dans le programme pour un appui
aux parents pour la réparation des préjudices causés par les enfants
prolongeant leur séjour en détention.
Ce même rapport indique qu’au cours de la même année, 121 suivis de
réinsertion professionnelle ont été réalisés pour 40 filles placées en
apprentissage. Le suivi a permis de constater un cas de conflit entre une fille et
son patron et le règlement du conflit a nécessité le changement d’atelier de la
fille.

8
Auprès d’autres structures de rééducation et de réinsertion des ECL au
Togo, le phénomène semble être le même malgré la différence dans le cadre
de vie institutionnelle et l’encadrement. En effet, les données du Centre
d’Observation et de Réinsertion Sociale des Jeunes en Difficulté de Cacaveli
(CORSJDC) indiquent qu’en 2021, le centre a réinséré 11 enfants dont 02 ont
rechutés, soit un taux d’échec de 18,20% . (Rapport d’activités CORSJDC,
2011). Dans ses rapports de suivi de l’année 2022, il est indiqué que 17
enfants ont été réinsérés mais plus de la moitié éprouve des difficultés
d’adaptation dans leur quotidien (Rapport d’activités CORSJDC, 2022).
Dans son mémoire de fin de formation, D. Badjaglana (2021, p 5)
écrivait qu’au CORSJDC, les enfants et leurs éducateurs mènent plusieurs
activités, selon un programme bien précis et respecté. Ils mènent des activités
qui sont regroupées en cinq grandes catégories à savoir : les activités socio-
éducatives, les activités scolaires, les activités de formation professionnelle,
les activités d’écoute et de soutien psychologique, les activités médico-
sociales et de relations avec les familles. Il s’agit des tâches comme : le
ménage, l’entretien des dortoirs, de la cour, la lessive et la vaisselle, le labour,
le reboisement, le défrichage, les veillés, les contes, les causeries, les causeries
éducatives, les débats, les jeux de football, de basketball, mais sous le respect
scrupuleux des règles de conduites du centre et des encadreurs. Toutes ces
activités avant tout occupent les jeunes et leur permettent d’éviter le vol,
l’ennui, le vice, favorisant ainsi une bonne socialisation et une bonne
réintégration dans la société.
Toutefois, l’échec de la réinsertion et le taux de récidive laissent croire
que la réinsertion des enfants par les organismes et associations de protection
des droits des enfants au Togo semble ne respecter aucune règle.

9
Pourtant, le gouvernement togolais a fixé des normes et standards
applicables aux structures d’accueil et de protection des enfants vulnérables au
Togo. De plus, selon le Code de l’enfant togolais, par exemple à l’article 301 ;
il est écrit que : « tout enfant suspecté d’infraction a le droit de bénéficier
d’un traitement qui préserve sa dignité, sa santé physique et mentale, et qui
aide à sa réinsertion sociale ».
En son article 349, le code renchérit en ces termes : « les enfants, auteurs
d’infraction, placés en institution, y compris ceux qui sont en détention
préventive, recevront l’aide, la protection et toute l’assistance sur le plan
social, éducatif, professionnel, juridique, psychosociologique, médical, et
physique, nécessaire et dans l’intérêt de leur développement harmonieux ».
C’est donc un impératif pour les autorités concernées et les institutions
qui hébergent les enfants en conflit avec la loi, de favoriser leur droit à
participer pleinement à la vie culturelle, artistique, récréative, et de loisirs,
dans le but de leur permettre une bonne socialisation pour une bonne
réintégration sociale. Parmi les
efforts fournis par le gouvernement togolais et ses partenaires pour remédier à
l’accroissement du taux de délinquance juvénile qui sévit, nous pouvons noter
la création de deux centres spécialisés dans la prise en charge des ECL dont le
Centre d’Accès aux Droits et à la Justice pour les Enfants (CADJE) à Lomé et
le Centre DON BOSCO ouvert à Kara. Ces deux centres ont pour but de
garantir l’accès à la justice aux ECL mais également de les rééduquer en leur
garantissant au mieux, de meilleures conditions par des programmes de
réinsertion adaptés. De plus, on peut aussi noter les efforts de certaines
associations telles que l’association Solidarité Mondiale pour les Personnes
Démunies et les Détenus (SMPDD) qui en Novembre 2022, a fait le
lancement du Programme de réinsertion des ECL au Togo.

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Dans certains pays de la sous-région, les difficultés de rééducation et de
réinsertion que rencontrent les associations et les organismes de protection des
droits des enfants font couler beaucoup d’encre.

Dans son mémoire de maitrise en sociologie de l’Université


d’Antananarivo, H. Ramanampamonjy (2013, p 67) écrit qu’à la sortie de
prison, les ex-détenus sont souvent influencés par des « risques » pouvant
fortement les détourner du droit chemin, tels : la prédominance de la pauvreté,
le manque d’éducation, la confrontation à de nouveaux changements, la
fréquence ou les résultats de ces changements. Et il devient évident que les
individus confrontés à un plus grand nombre de risques sont considérablement
plus susceptibles de recommencer à commettre des actes criminels. Le recours
à de nouvelles techniques de réinsertion sociale demeure fondamental, tant
pour le bon fonctionnement de la société, que pour l’épanouissement
personnel de l’individu.

Nonobstant tous ces efforts de l’Etat et des organisations de la société


civile à lutter contre la récidive des jeunes enfants et délinquants, les
difficultés de réinsertion demeurent toujours légion et viennent freiner le
processus enclenché. C’est cette situation qui légitime la présente recherche
fondée sur la question générale suivante :

Quelles sont les causes et les conséquences des difficultés de réinsertion


post-carcérale des ECL pris en charge par le BNCE à Atakpamé et quelles
peuvent être les approches de solutions pour faire face durablement à ces
difficultés ?

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Spécifiquement, nous posons trois questions suivantes :

Question spécifique 1 : Existe-il des facteurs institutionnels et socio-


familiaux qui sont à l’origine des difficultés de réinsertion post-carcérale des
ECL pris en charge par le BNCE à Atakpamé ?

Question spécifique 2 : Quelles sont les conséquences qui résultent des


difficultés de réinsertion post carcérale des ECL pris en charge par le BNCE à
Atakpamé ?

Question spécifique 3 : Quelles actions faut-il mettre en œuvre pour faire face
durablement à ces difficultés ?

A partir de ces questions, nous avons émis quelques hypothèses.

1.1.2 Hypothèses

Pour tenter de donner des réponses provisoires aux questions posées, des
hypothèses ont été formulées. Il s'agit de l'hypothèse générale et des
hypothèses spécifiques.

1.1.2.1 Hypothèse générale

Il existe des facteurs institutionnels et socio-familiaux qui sont à la base


des difficultés de réinsertion post-carcérale des ECL pris en charge par le
BNCE à Atakpamé, avec des répercussions sur le devenir des enfants
nécessitant des solutions participatives et durables.

De cette hypothèse générale découlent trois hypothèses spécifiques.

12
1.1.2.2 Hypothèses spécifiques

Hypothèse spécifique 1 : La situation financière faible des parents, l’absence


d’activités socio-culturelles et domestiques pendant la détention, l’exclusion
sociale et les mauvaises relations interpersonnelles avec la communauté
favorisent les difficultés de réinsertion post-carcérale des ECL pris en charge
par le BNCE à Atakpamé.

Hypothèse spécifique 2 : L’échec de la réinsertion (la récidive, l’abandon de


l’apprentissage ou de l’école, la fugue, les troubles de comportements, la
délinquance) est la conséquence immédiate des difficultés de réinsertion post-
carcérale des ECL pris en charge par le BNCE à Atakpamé.

Hypothèse spécifique 3 : Des approches de solutions participatives et


durables existent pour faire face aux difficultés de réinsertion post-carcérale
des ECL dans le processus de réinsertion avec le BNCE à Atakpamé.

1.1.3 Objectifs

Pour l’atteinte des résultats de cette recherche, nous nous sommes fixés un
objectif général qui se démarque de ses objectifs spécifiques.

1.1.3.1 Objectif général


Cette recherche vise à analyser les difficultés de réinsertion post-carcérale des
ECL pris en charge par le BNCE à Atakpamé afin de susciter des approches
de solutions participatives et durables. Cet objectif général est opérationnalisé
par 3 objectifs spécifiques et un objectif d’application.

1.1.3.2 Objectifs spécifiques

Ils sont de deux ordres, notamment les objectifs scientifiques et


d’application.

13
 Objectifs scientifiques

Objectif scientifique 1 : Identifier les facteurs institutionnels et socio-


familiaux à l’origine des difficultés de réinsertion post-carcérale des ECL pris
en charge par le BNCE à Atakpamé.

Objectif scientifique 2 : Déterminer les conséquences qui résultent des


difficultés de réinsertion post-carcérale des ECL pris en charge par le BNCE à
Atakpamé.

Objectif scientifique 3 : Susciter auprès des enquêtés, des solutions


participatives et durables.

 Objectif d’application

Du côté de l’action, la présente recherche vise à : contribuer à l’amélioration


du processus de réinsertion post-carcérale des ECL à Atakpamé.

1.1.4 Variables et Indicateurs

Deux types de variables sont identifiés. Il s’agit de la variable dépendante


et des variables indépendantes qui sont présentées avec leurs indicateurs
correspondants.

1.1.4.1 Variable dépendante et indicateurs

Il est retenu, dans le cadre de cette recherche, la variable dépendante


suivante : difficultés de réinsertion post-carcérale des enfants en conflit avec
la loi.

✓ Indicateurs liés à la variable dépendante

Difficultés à fréquenter dans les écoles

14
Difficultés à apprendre un métier

Difficultés à vivre à la maison

Mauvaises fréquentations

Méfiance des patrons d’atelier

Abandon scolaire ou professionnel

Consommation de substances psychoactives ou psychotropes

1.1.4.2 Variables indépendantes et indicateurs

Dans le but d’expliquer les effets de la variable dépendante de cette


recherche, les variables indépendantes suivantes sont identifiées : les causes
d’ordre socio-familiaux et institutionnels.

 Indicateurs liés à la variable indépendante

➢ Causes d’ordre socio-familial


Difficulté des parents à payer les amendes pour la libération de l’enfant
Difficultés d’acceptation du retour de l’enfant par les parents
Absence des visites parentales lors de l’incarcération
Difficultés de la communauté à accepter le retour de l’enfant

Difficultés à accepter l’enfant dans les ateliers ou écoles de la localité

➢ Causes d’ordre institutionnelle


Manque de formation professionnelle
Absence d’activités socioéducatives adaptées
Absence de suivi psychologique
Absence de suivi médical

15
Absence d’appui financier après la libération

1.1.5 Justification du choix du thème et du site

Le choix de ce thème et du site ne s’est pas fait au hasard, plusieurs raisons les
ont motivés.

1.1.5.1 Justification du choix du thème

 Sur le plan subjectif

Nous répondons à un impératif personnel en choisissant de traiter ce


sujet. Pour avoir longuement vécu et travaillé avec des organisations de
protection des droits des enfants surtout à Atakpamé avec la Direction
Régionale de l’Action Sociale des Plateaux et le BNCE.

Avec le BNCE, nous avons rendu des visites aux ECL dans le quartier
pour mineur à la Prison Civile d’Atakpamé, et les conditions dans lesquelles
ces derniers vivaient nous ont poussé à la réflexion. En poursuivant avec les
visites à domicile chez les enfants déjà réinsérés, nous avons constaté que la
réinsertion ne réussit que pour peu d’entre eux ; ce qui a poussé notre curiosité
à travailler sur ce thème et découvrir les raisons des difficultés rencontrées
lors de la réinsertion puis les solutions possibles pour réduire le phénomène.

 Sur le plan scientifique (objectif)


Dans un monde où les problèmes sociaux liés à la protection des droits
des enfants commencent à grandir, il urge de chercher après des études plus
poussées, des solutions pouvant résoudre de façon efficace les problèmes
afférents. La réussite de la réinsertion des ECL devient de plus en plus
compliquée pour les organismes et les associations or le développement

16
communautaire et la décentralisation exigent la pleine participation des jeunes
et enfants qui aujourd’hui sont considérés comme la relève de demain.

Ceci constitue une préoccupation pour le gouvernement togolais et les


organisations de la société civile, ce qui se traduit par les nombreuses actions
de la Direction Générale de la Protection de l’Enfance (DGPE) ; des
associations de protection des droits des enfants telles que le BNCE , Halsa
International, Marem, et récemment Solidarité Mondiale pour les Personnes
Démunies et les Détenus (SMPDD) qui ne cessent de multiplier des actions
permettant d’atteindre les objectifs du projet d’accueil des enfants en difficulté
pour mettre ceux-ci à l’abri de toute tentative de la délinquance susceptible de
les conduire dans les centres de privation de liberté et compromettre leur
avenir. Dans cet élan, nous avons pensé que le problème des difficultés
rencontrées lors de la réinsertion devrait faire l’objet d’une recherche
approfondie avec une certaine rigueur méthodologique, afin de conférer à
ladite recherche un certain niveau de scientificité. Nous aimerions contribuer
scientifiquement à la connaissance sur ce phénomène ainsi que sa résolution
en accord avec les populations concernées. Nous ambitionnons aussi à travers
le choix de ce thème, que les résultats de notre recherche en général puissent
servir à d’autres chercheurs qui s’intéresseront au même problème ou à l’un de
ses aspects.

 Sur le plan pratique


Les résultats de la présente recherche devront contribuer à l’appui à la
réinsertion des enfants et jeunes en conflit avec la loi à Atakpamé. En optant
pour ce thème nous envisageons apporter notre concours pour susciter de
nouveau l’éveil des parents, de la communauté et du gouvernement quant à
leur importance et rôle dans l’efficacité et la réussite du processus afin de
17
parvenir à l’amélioration du cadre de vie de ces enfants. Le cadre de cette
recherche permettra donc de travailler en étroite collaboration avec les acteurs
du système judiciaire, les responsables des organisations de la société civile, le
gouvernement, les parents, les populations de la ville d’Atakpamé et les
différents leaders communautaires pour une sortie de crise et une amélioration
des processus de réinsertion enclenchés. Il s'agit pour nous d'une projection
pour notre future vie professionnelle. Dans la démarche actuelle du
développement local, à vocation durable, dans laquelle il est important de
responsabiliser les citoyens à toutes les étapes de prise de décisions les
incombant, les solutions que nous envisageons apporter par cette recherche
sont celles que nous comptons recueillir des populations dans une approche
purement participative pour le bien de tous ses enfants ex-détenus.

1.1.5.2 Justification du choix du site

Le choix du site d’Atakpamé qui fait l'objet de notre recherche n'est pas
le fruit d'un hasard. Il se justifie méthodologiquement par le fait de
circonscrire l'objet de la recherche dans une zone aisément maîtrisable en vue
de produire une connaissance scientifique capable de refléter efficacement une
réalité sociale.

En effet, la Prison civile d’Atakpamé dispose d’un quartier pour mineur


en conflit avec la loi qui après séjour éprouvent des difficultés à se réinsérer
que ce soit par les associations ou organismes œuvrant dans le milieu ou
individuellement. Etant résidant du milieu et ayant œuvré avec des organismes
à la réinsertion de certains de ces enfants, notre parfaite connaissance des
langues du milieu, a été importants et déterminants du choix de ce site. Ainsi,
nous avons voulu faire cette recherche afin de cerner le phénomène qui ne

18
cesse de s’empirer et d’affecter négativement le cadre de vie des enfants
réinsérés par BNCE dans la localité.

1.2 Revue de littérature


Dans cette partie du document, il est question de faire une analyse
thématique critique, conceptuelle des documentations abordées pour mieux
conduire la présente recherche. Ainsi, sont développés dans cette rubrique, la
revue thématique, la revue conceptuelle puis les enseignements tirés.

1.2.1 Revue thématique

Comme tout travail scientifique, la présente recherche gravite autour de


différents axes ou thématiques liés à l’objet qu’il convient d’examiner
profondément dans le but de mieux cerner et appréhender la portée et le
contenu du travail.

1.2.1.1 Les visites familiales, une mesure pour favoriser la réinsertion


sociale

Lorsqu'il est question de réinsertion sociale de personnes provenant d'une


institution carcérale, il est impossible de passer sous silence le rôle des
proches et leur effet au sein de ce processus.

Selon La Vigne et Naser (2006), la famille joue un rôle de support et


représente un facteur de protection utile lorsque l'individu quitte les murs de la
prison. En effet, une famille ayant un effet positif sur le détenu le protège des
facteurs qui pourraient produire les comportements criminels, apporte une aide
pour trouver un emploi, ferait en sorte de réduire l'utilisation de substances et
pourrait même prévenir la dépression. Il est alors primordial d'investir pour
maintenir les liens familiaux qui unissent les membres d'une famille lors d'une

19
sentence d'incarcération, particulièrement lorsque celle-ci s'échelonne sur
plusieurs années.

L'Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (2013) insiste


particulièrement sur le droit des prisonniers d'obtenir des contacts réguliers
avec les membres de leur famille, afin de préparer le retour dans la société.
Néanmoins, ces rencontres doivent être priorisées seulement si elles se
révèlent être dans le meilleur intérêt des deux parties. Plusieurs programmes,
autant nationaux qu'internationaux, ont été développés à travers le temps pour
répondre aux besoins des familles des hommes incarcérés. Les recherches
effectuées à partir de ces programmes démontrent l’effet positif de ceux-ci sur
le système familial (Barrette, Brunelle et Lafortune, 2005), particulièrement
lorsque les contacts ne s'avèrent pas néfastes (La Vigne et Naser, 2006). En
réalité, plus les contacts familiaux se démontrent concluants pour le détenu et
sa famille, plus des résultats positifs sont constatés en ce qui concerne la
réinsertion sociale (La Vigne et Naser, 2006).

D'autre part, afin de bien saisir l'importance de la famille dans le


processus de réinsertion sociale, il est pertinent de soulever que, la plupart du
temps, ce système représente le seul lien avec l'extérieur que le détenu peut
posséder et entretenir. Dans le but de conserver cet ancrage précieux, les
programmes sont donc mis en place, puisque durant le temps que l'homme est
détenu, les liens familiaux se modifient, particulièrement si l'incarcération est
longue (Poupart et Strimelle, 2004). De ces faits, il est pertinent de ne pas
oublier qu'un père incarcéré atteint directement le reste de la famille et qu'il
faut alors permettre et maintenir le développement de relations constructives.
De plus, conserver ce lien a un effet direct sur la prévention de la désinsertion

20
sociale, étant donné qu'une attache avec le monde extérieur, c'est-à-dire hors
des murs de la prison, est conservée (Vacheret, 2005).

Dans le même ordre d'idées, Barrette, Brunelle et Lafortune (2005),


soutiennent que le moment où la famille vit une réunification lorsque l'homme
quitte l'institution carcérale, apporte plusieurs grands défis et des adaptations
importantes. En effet, il est possible de percevoir des tensions pour le détenu
et sa famille, en ce qui concerne, à titre d'exemples, la redéfinition de la
relation parent-enfants, l'autorité et le fait de trop gâter les enfants pour
compenser le temps en prison. Parfois, les pères affirment avoir l'impression
qu'ils représentent des étrangers pour leur propre famille. De cette façon, il est
pertinent d'investir du temps pour créer et maintenir des programmes de
visites familiales pendant l'incarcération, considérant que ces facteurs
apportant certaines difficultés lors du retour dans la communauté pourront être
le plus possible atténués et même, dans une visée utopique, simplement abolis.

 Les limites du réseau familial et social

Comme il a été démontré plus haut, les réseaux familiaux et sociaux


s'avèrent primordiaux lors de la remise en liberté et contribueront, d'une
certaine façon, à diminuer les risques de récidive (La Vigne et Naser, 2006).
Ces résultats intéressants ont été démontrés à maintes reprises et c'est
pourquoi des programmes ont été mis en place par le Service correctionnel,
dans une visée de réinsertion sociale (Vacheret, 2005).

Néanmoins, qu'en est-il réellement ? Est-ce si simple d'entretenir des


liens significatifs avec la famille, les amis, etc. ? À travers les efforts déployés
pour fournir des programmes contribuant à maintenir des liens significatifs
avec des personnes résidant à l'extérieur de la prison, le Service correctionnel

21
contribue-t-il à la réussite et au déroulement positif de cet élément primordial
de la réinsertion sociale ? Ici, il est intéressant de se questionner et d'obtenir
certaines réponses.

En premier lieu, il a été démontré que l'entrée en prison apporte


régulièrement une rupture avec les liens sociaux habituels. En effet, ces
derniers subissent une transformation, plus particulièrement si l'incarcération
s'échelonne sur du plus long terme. En ce qui concerne les liens amicaux, ils
sont généralement brisés lors de l'incarcération (Poupart et Strimelle, 2004).
Qui plus est, les hommes détenus vivent souvent une séparation ou un divorce,
étant donné les responsabilités supplémentaires que doivent désormais
endosser leur conjointe ou leur femme. En effet, elles devront subvenir aux
besoins financiers du ménage, occuper un emploi, prendre soin de la maison et
répondre aux besoins émotionnels des enfants (Couturier, 1995, traduction
libre). Ainsi, certains détenus, même avec tous les défis rencontrés, réussissent
à préserver l'amour qu'il y a entre eux et leur femme alors que d'autres n'y
arrivent tout simplement pas (Pinsonneault, 1985).

En second lieu, selon une étude menée par Lalonde (2007), malgré la
mise en place de nombreuses mesures destinées à favoriser le maintien des
liens familiaux des personnes incarcérées, les témoignages des détenus
rencontrés montrent qu’il est extrêmement difficile d'arriver à maintenir et à
entretenir des liens avec l’extérieur, quelle que soit la nature et la richesse de
ces liens avant l’incarcération. En effet, les nombreux contrôles, l’isolement et
la souffrance qui sont associés au maintien des relations familiales engendrent
un effritement de ces liens (p. 234).

22
En ce qui concerne le réseau familial, Mumola (2000) souligne que plus
de la moitié des personnes de son étude disent ne pas avoir reçu de visites de
leurs enfants lors de leur séjour à l'intérieur de la prison (traduction libre).
Également, tel que rapporté dans un écrit de ZaoucheGaudron (2002), la
prison empêche le détenu de vivre toute forme d'intimité. La famille s'en
trouve alors secouée et les enfants, perturbés. De ce fait, le prisonnier hésite à
faire venir sa famille en prison, étant donné la peur de les perturber davantage.

Dans un autre ordre d'idées, même si des rencontres ont lieu entre les
détenus et leur famille, les prisonniers affirment que leurs liens familiaux
perdent de leur essence et de leur force plus le temps avance, ce qui crée une
certaine distance psychologique (Lalonde, 2007). Il est également important
de souligner qu'un des principaux enjeux au maintien de liens familiaux et
amicaux est, inévitablement, l'endroit géographique où se trouve le pénitencier
(Urban Institute, 2006). Étant donné cette réalité, il est possible de constater
qu'il peut s'avérer particulièrement coûteux d'entretenir des liens avec l'homme
incarcéré (Lalonde, 2007).

En définitive, lors du retour dans la communauté, l'ancien détenu devra,


fort probablement, recréer tous ses liens sociaux (Poupart et Strimelle, 2004).
Selon ces mêmes auteurs, ils pourront reconstituer leur réseau par certaines
activités, tels que le travail, les loisirs, etc., mais la plupart du temps, ces
nouvelles relations resteront superficielles. En effet, il peut résulter une peur
de divulguer son passé, qui est parfois difficile à cacher. Cette réalité rendra
les relations amicales plus complexes.

23
1.2.1.2 Les facteurs de risque et de protection en matière de
réinsertion

Malgré tout ce qui est mis en place actuellement pour aider le détenu lors
de sa réinsertion sociale il y a tout de même certaines embuches qui se
retrouveront sur leur route. En effet, lors de la remise en liberté, plusieurs
défis peuvent surgir et ces derniers peuvent compromettre le processus
complexe que peut représenter une réinsertion sociale. De ce fait, il s'avère
pertinent de mettre en évidence les facteurs de risque et les facteurs de
protection ayant un rôle sur cette grande étape traversée par l'ancien
prisonnier.

Au premier abord, tel que soulevé dans un texte écrit par Graffam et J.
Shinkfield (2009), il serait possible de recenser trois domaines qui influencent
la réinsertion sociale ou la réintégration sociale, qui est le terme
spécifiquement utilisé par ces auteurs. Le premier domaine réfère aux
conditions personnelles, c'est-à-dire aux problèmes mentaux et physiques, à
l'abus de substance, à l'éducation, aux compétences et au stade émotionnel. Le
deuxième, pour sa part, concerne les conditions de survie, tels que les
finances, le logement et/ou la maison. Le dernier domaine comprend le
support offert par le système judiciaire et les diverses institutions.

Plus spécifiquement, en ce qui concerne les facteurs de risque, les études


trouvées semblent assez unanimes sur ceux-ci. Davis, J. Bahr et Ward (2012),
abordent, au sein de leur écrit, certains éléments pouvant avoir un effet négatif
sur la réintégration sociale. En résumé, ils nomment les problèmes sociaux,
mentaux et médicaux, le fait d'avoir une petite famille et peu de support de la
communauté, la stigmatisation qui peut être vécue lors de la sortie de prison,
les comportements et les attitudes développés durant l'incarcération, ainsi que

24
l'abus de substance. Poupart et Strimelle (2004), quant à eux, soulèvent la
difficulté dans les démarches que les anciens détenus doivent effectuer,
particulièrement ceux ayant vécu une plus longue incarcération. À titre
d'exemple, cela peut concerner les démarches pour obtenir de l'aide sociale,
des demandes d'assurances, ainsi que l'acquisition de son permis de conduire.
Ces difficultés peuvent avoir un effet négatif sur la réinsertion sociale.
Toujours selon ces deux auteurs, un autre facteur de risque à considérer est la
possible dépendance aux ressources octroyées par les institutions, ce qui
constitue un lien paradoxal. Qui plus est, le passé criminel de l'ancien détenu
n'est pas à négliger. En effet, avoir un passé institutionnel, une carrière
professionnelle dans l'économie illicite ou encore, développer un style de vie
marginal dès l'adolescence et le conserver à l'âge adulte sont trois facteurs de
risque importants. Pour sa part, la Sécurité publique du Canada (2016)
détermine l'isolement social, le chômage, l'abus physique et psychique, le
mode de vie criminel depuis le jeune âge, des handicaps, l'analphabétisme, le
manque de scolarité, la difficulté à gérer un budget, l'emploi, le logement, la
drogue et l'alcool ainsi qu'un fonctionnement sur le plan cognitif et émotionnel
problématique comme étant des facteurs de risque à la réintégration sociale.

Pour ce qui est des facteurs de protection, Le plan d'action


gouvernementale 2010-2013 élaboré par le Gouvernement du Québec (2010)
évoque des éléments plus institutionnels qu'individuels. De prime abord, une
évaluation faite de façon rigoureuse ainsi qu'une prise en charge exécutée le
plus rapidement possible permettraient d'améliorer la réussite d'une réinsertion
sociale. La participation aux programmes offerts à l'intérieur des prisons ainsi
que la formation-travail seraient deux autres éléments favorisant la réinsertion
sociale. Qui plus est, il est primordial, pour arriver à la réussite de cette

25
tranche de vie de l'ancien détenu, de préserver et d’accroitre la continuité des
services entre le milieu carcéral et la communauté et lors des transferts entre
les différentes institutions carcérales.

Dans le même ordre d'idées, la famille représente un autre facteur de


protection primordial. En effet, selon un écrit de La Vigne et Naser, (2006), le
support de la famille permet un succès de la réinsertion sociale, aide à trouver
un emploi et permet la réduction d'abus de substance. De plus, la famille
permet de diminuer la dépression lors du retour dans la communauté et
favorise la transition entre la prison et le retour dans la société. Finalement,
lors de la sortie de prison, le fait de passer du temps avec ses enfants permet
de diminuer le risque de récidive.

D'autres facteurs de protection importants sont relevés au sein de la


littérature. Par exemple, il est possible de recenser la détermination de
l'individu, l'acquisition de nouveaux apprentissages, la découverte de
responsabilités importantes, les épouses et les amis (Pinsonneault, 1985), le
degré de scolarité, la façon de voir et d'interpréter le travail, les relations avec
la famille durant la jeunesse et le passé de la personne judiciarisée (si cette
dernière provient d'un milieu stable) (Poupart et Strimelle, 2004). D'autre part,
le réseau social de l'individu s'avère particulièrement important lors des
premières semaines suivant la remise en liberté ; les maisons de transition
représentent également un facteur de protection (Poupart et Strimelle, 2004).

Finalement, un texte écrit par Davis, J. Bahr et Ward (2012) insiste sur
les facteurs ayant une influence sur la décision de quitter le milieu criminel.
Tout d'abord, des facteurs subjectifs permettent de favoriser ce type de
décision, comme l’attitude, l’estime de soi, l’identité et la motivation.

26
Également, des influences sociales sont à prendre en considération, tels que
l’emploi, le mariage, le fait d'être parent, les amis et les interventions mises en
place par les divers services disponibles (traduction libre).

1.2.2 Revue conceptuelle

Selon Durkheim (1895) : « le savant doit d'abord définir les choses dont
il traite afin que l'on sache et qu'il sache de quoi il est question ». C’est
pourquoi pour mieux cerner notre objet d'étude, il demeure impérieux de
clarifier les concepts clés à savoir : enfant, déviance et délinquance,
rééducation, réinsertion sociale, trouble de comportement, activités
socioéducatives.

✓ Enfant

Selon l’article 2 du Code de l’Enfant Togolais, on entend par enfant, tout


être humain âgée de moins de dix-huit (18) ans.

Etant togolais et travaillant sur un thème en lien avec le Togo il est


nécessaire de se conformer à la législation togolaise et donc cette définition
semble bien adaptée au contexte du mémoire.

✓ Déviance et Délinquance

Selon Gérard Mauger (2009), la déviance est définie comme l'ensemble


des pratiques sociales qui s'écartent de la norme : Tout comportement
transgressant les normes admises par un groupe social, sont ainsi qualifiés de
déviants (elle incluse alors les maladies mentales ou psychologiques).

Selon le même auteur, la délinquance est alors « des pratiques déviantes


retenues par le code pénale », elle désigne donc tout comportement susceptible
d'être puni par la loi, mais pas forcément comme le groupe social en lui-même
27
(exemple des délits dépénalisés ; des pratiques pénalisées en droit tolérées en
fait). La délinquance est donc un cas particulier de la déviance.

La délinquance juvénile est donc toute pratique ou comportement adopté


par les jeunes ou adolescents susceptibles d'être puni par la loi.

Les définitions données par Mauger sont explicites en ce sens qu’elles


permettent de bien comprendre ce qu’est la déviance et en quoi elle diffère de
la délinquance.

✓ Rééducation

Selon Brunerrie (1949), la rééducation par analyse est une nouvelle


éducation permettant de corriger ou de reformer une mauvaise formation.

C’est aussi une nouvelle éducation visant à remettre une personne dans la
ligne de l’idéologie dont il a dévié (Le nouvel Observateur, 1979).

Ces deux définitions cadrent bien avec la logique et le sens du mot dans
notre contexte car en parlant de rééducation, on fait allusion à tous les actes en
prison qui doivent permettre à l’enfant d’adopter un changement de
comportements conformes à la société et qui pourront faciliter sa réinsertion.

✓ Réinsertion sociale

L’insertion ou réinsertion sociale, par opposition à l’exclusion, est le fait


de créer et de maintenir des liens avec les autres, c’est-à-dire, d’appartenir, ou
du moins d’en avoir le sentiment, à une collectivité. Le degré d’insertion
sociale est défini, d’une part, par la qualité et la fréquence des relations nouées
au sein du groupe, mais aussi, par le sentiment d’appartenance qu’a l’individu
face au dit groupe. « Un groupe est intégré quand ses membres se sentent liés
les uns aux autres par des valeurs, des objectifs communs, le sentiment de

28
participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions
régulières » (E. Durkheim). Si le processus d’exclusion est multiforme, celui
de l’insertion doit être multidimensionnel et tenir compte des particularités de
l’individu ainsi que de son parcours.

Selon le Groupe inter-agences sur la réinsertion des enfants dans


Orientations sur la Réinsertion des Enfants (2016), la réinsertion est définie
comme : « Le fait de faire revenir dans sa famille et sa communauté
(généralement d’origine) de façon anticipée un enfant qui en a été séparé, afin
qu’il puisse être protégé et entouré et développer un sentiment d’appartenance
et une raison de vivre dans tous les aspects de la vie ».

✓ Réinsertion professionnelle

Dans notre société essentiellement structurée autour des rôles


économiques, l’axe le plus intégrateur autour duquel se cristallise l’insertion
est le travail. Le fait de pourvoir à ses propres besoins est une valeur
importante de notre société. Bien souvent le rôle économique fonde
l’intégration sociale de l’individu. Selon Freud « le travail est le lien le plus
fort entre l’homme et la réalité », bien que cette référence date du XIXème
siècle, elle est toujours valable à l’heure actuelle. De plus, nous sommes très
souvent définis par notre activité professionnelle. Avoir une activité
professionnelle représente davantage que le simple fait de travailler, c’est
avant tout entretenir un rapport social et s’offrir un espace dont le potentiel en
liens sociaux est important, du moins pour la majorité des personnes de notre
société. Pour la plupart des individus, un emploi est une forme d’appartenance
qui permet de définir son statut social et financier. Il permet également de
structurer le temps et de nourrir son identité. La profession est devenue une
indication importante du statut de l’individu.

29
✓ Trouble de comportement

Selon Provost et Royer cités par D. Badjaglana (2021), le trouble de


comportement est défini comme un ensemble de conduites relativement
stables qui donnent l’impression que le fonctionnement social et personnel du
sujet (enfant, adolescent, jeune, adulte), est durablement et sérieusement
affecté. On peut citer entre autres comportements : la désobéissance, la
provocation, le vol, le mensonge, l’agressivité verbale ou physique, les fugues,
l’école buissonnière, l’insoumission, les mauvaises fréquentations et dans
certains cas, l’homicide volontaire etc.

Cette définition nous semble très explicite parce qu’elle rentre dans
l’optique de notre thème de recherche qui se situe autour des enfants et
adolescents adoptant des comportements tels que cités plus haut.

✓ Activités socio-éducatives

D’après Imhof (1966) « On désigne par activités socio-éducatives, toute


action dans un groupe, une collectivité, un milieu visant à structurer la vie
sociale, en recourant à des méthodes semi-directives. C’est une méthode
d’intégration de participation et d’adaptation aux formes nouvelles de la vie
sociale ».

Aussi, Joffre Dumazedier parle de trois dimensions : délassement,


divertissement, développement.

Délassement quand l’activité vous délivre de la fatigue, de réparer les


détériorations physiques résultant des obligations quotidiennes de travail ; le
divertissement a pour fonction de délivrer de l’ennui ; le développement
permet de développer la personnalité, avoir de l’autonomie au point de vue de
la pensée.

30
Enguenie (1982) dit : l’analyse de la situation actuelle de l’animation
socioéducative au Gabon doit s’effectuer en fonction des besoins des jeunes,
des adultes qui s’adonnent de fait à la pratique de cette science. Afin d’assurer
à l’animation socio-éducative, un rythme de développement appréciable et
soutenu par les appuis politiques, on doit reconnaître officiellement à cette
science humaine une signification socioculturelle et éducative. Pour l’auteur,
faire de l’animation socio-éducative c’est chercher à éveiller et développer la
curiosité, le goût de l’initiative dans plusieurs domaines. Animer est surtout
faire avec, pour cela le travail d’équipe est nécessaire, chacun doit se sentir
concerné, animer ce n’est pas donner des ordres, mais faire découvrir, susciter.
Tout le monde doit se sentir responsable et conscient de l’importance de son
rôle.

Simonot (1974) dans son ouvrage Les animateurs socioculturels explique


que l’animation socioculturelle est un secteur de la vie sociale dont les agents
se donnent pour objectif une certaine transformation des attitudes et des
rapports inter-individuels sur les individus. Cette action s’exerce en général
par la médiation d’activités diverses à l’aide d’une pédagogie faisant appel
aux méthodes non directives ou actives. Nous convenons avec l’auteur sur ce
point pour dire que, faire de l’animation socioculturelle ne veut pas dire
imposer des activités ou être dirigiste. Cette animation devra permettre aux
uns et aux autres de changer d’attitude, de comportement.

Dans son mémoire de fin de formation, Badjaglana (2021) explique que


les activités socio-éducatives sont celles menées par les jeunes du centre en
dehors des activités scolaires et professionnelles sous la surveillance des
encadreurs en vue du développement de leurs aptitudes physiques,

31
intellectuelles, affectives et manuelles. On note parmi ces activités socio-
éducatives :

- Les activités domestiques et hygiéniques : entretenir la cour, les dortoirs,


se laver, se peigner, faire la lessive et ranger ses effets dans les sacs, valises ou
armoires ;

- Les activités de production : les travaux champêtres, le jardinage,


l’élevage.

Toutes ces activités permettent aux jeunes de réapprendre les notions de


propreté et de serviabilité qui sont essentielles pour une réintégration familiale
et sociale aisée du jeune.

- Les activités ludiques : le sport, les jeux d’intérieur (Ludo, dame,


cartes), les soirées culturelles (contes, devinettes, danses, causeries-débats,
films).

Selon elle, ces activités de loisir ont pour fonctions essentielles :

 La fonction de délassement : réparation physique et nerveuse,


délivrance de la fatigue, etc.
 La fonction de divertissement ; elle délivre les jeunes de l’ennui, de la
monotonie et des vicissitudes quotidiennes et permettent une évasion.
 La fonction de développement : les activités de loisir permettent une
participation sociale plus large, plus libre et favorisent un développement
harmonieux du corps et de l’esprit. Elles permettent également une acquisition
pratique et offrent de nouvelles possibilités d’intégration volontaire à la vie
des groupements récréatifs, culturels et sociaux.

32
De toutes ces définitions, celle donnée par BADJAGLANA semble
expliquer ce que nous entendons par activités socioéducatives dans un centre
d’accueil et de réinsertion pour des enfants et jeunes adolescents avec des
troubles de comportement ou ayant été en conflit avec la loi. Ainsi nous
utiliserons ce concept à chaque fois que nous voulons parler d’activités qui
permettront aux détenus de s’autonomiser, de s’épanouir et de se socialiser.

1.2.3 Enseignements tirés

L’exploration littéraire des divers documents et ouvrages qui sous-


tendent la présente recherche a été riche en enseignements. Elle a permis de
cerner les contours de l’objet d’étude et d’avoir une vision large et plus
critique sur les différents domaines et aspects de cet objet. Cette revue a
permis de mettre en avant les éléments importants à prendre en compte pour
favoriser la réinsertion des enfants et par ricochet anticiper sur les éventuels
risques de rechute ou d’échec.

A travers cette revue, l’importance et le rôle de la famille et du réseau


social dans le processus de réinsertion ont été soulevés, de même que leur
limite. La revue a aussi permis de mettre en valeur l’importance des activités
socio-éducatives leur importance non seulement pour une catégorie de
personnes mais de façon générale dans une population. Cela a permis de se
rendre aussi compte que les activités sociales représentent en elles un besoin
social. Les concepts éclairés nous ont facilité la compréhension des sous-
thèmes étudiés, de même que le mémoire dans son ensemble.

Il est donc impérieux de mouler ces enseignements théoriques dans le


cadre pratique de la présente recherche en vue de s’offrir un panel
d’informations spécifiques et pertinentes qui permettront de réaliser une bonne
analyse de la situation étudiée.
33
1.3 Présentation du site et démarche méthodologique

Nous nous attèlerons dans cette partie du document à la présentation de


notre site de recherche dans un premier temps puis de la méthodologie utilisée
pour réussir la recherche dans un deuxième temps.

1.3.1 Présentation du site


Le quartier pour mineurs de la prison civile d’Atakpamé est situé à
l’extrémité de cette prison. Situer dans la commune Ogou 1 non loin du
tribunal d’Atakpamé, il est séparé de la prison civile par un mur.
Le quartier pour mineur est composé d’un dortoir, un WC, une douche et
espace communément appelé la cour.
Notons que, nous avons du côté de l’administration un personnel civil et
un personnel paramilitaire qui s’occupe de la sécurité du quartier pour
mineurs.
Le régisseur est premier responsable qui coordonne toutes les activités du
quartier pour mineurs. Le secrétariat et le greffier sont chargés de toutes les
informations sur les mineurs détenus. De plus, on retrouve à leur niveau les
registres, tous les mouvements et le changement de statuts des détenus.
Il est à signalé l’intervention du BNCE au sein de la prison civile et du
quartier pour mineurs d’Atakpamé qui a pour rôle la réinsertion et la prises en
charge des enfants détenus.

Notre étude s’est réalisée à Atakpamé mais précisément avec le BNCE


dans la commune d’Ogou 1. Le Bureau National Catholique de l’Enfance
(BNCE) a ouvert ses portes sous la coordination du programme de Lomé,
siège de toutes les antennes. Créé en 2012, il est situé sur la route nationale n°
5 Agbonou-Atakpamé, précisément en face du terrain sportif du Lycée
d’Atakpamé.

Sa mission est de promouvoir la dignité des enfants et faire appliquer


leurs droits en contribuant au renforcement d’un environnement protecteur et

34
la culture de la bientraitance des enfants. Elle s’inscrit dans la perspective de
la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et de la Charte
Africaine des droits et du Bien-être de l’Enfant.

L’antenne d’Atakpamé a pour objet la croissance intégrale de tous les


enfants dans une perspective chrétienne. Elle s’occupe avec une attention
particulière des plus vulnérables.

1.3.1.1 Le cadre physique

1.3.1.1.1 La situation géographique de la Commune Ogou1

Situé dans la région des plateaux et plus précisément dans la préfecture


de l’Ogou, la commune Ogou1 qui a pour chef-lieu Atakpamé, est créée par la
loi n°2017-008 du 29 juin 2017 portant création de communes. Avec une
superficie d’environ 392 km2, la commune Ogou1 s’étend entre 7°28' et 7°45'
de latitude Nord et entre 1°06' et 1°23' de longitude Est. Elle comprend trois
(03) cantons à savoir Djama, Houdou et Gnagna. La commune Ogou1 est
limitée au Nord-Ouest et à l’ouest par la commune Amou 3 ; au Nord par la
commune Anié 1 ; au Nord-Est et à l'Est par la rivière Anié, le fleuve Mono et
commune Anié 2 et au Sud par le communes Ogou 2. Elle se trouve dans la
zone écologique III (Ern, 1979).

La commune Ogou1 est un lieu stratégique ceci du fait de la position


d'Atakpamé ville-carrefour qui se situe à l’intersection de quatre routes : la
Route Nationale n°1 axe principal Nord-Sud reliant le Togo et les autres pays
sahéliens, la Route nationale n°5 (Kpalimé-Atakpamé), la Route Nationale
n°15 (Atakpamé-Badou) riche dans la production du café-cacao et des fruits
(Orange , Avocat , Banane…) et la Route Nationale n°8 qui dessert le barrage

35
de Nangbeto, lequel barrage alimente Atakpamé en poisson d’eau douce et
connecte Atakpamé au Bénin.

36
Carte : Localisation géographique

Source : PDC 2024-2028 Commune Ogou1

37
1.3.1.1.2 Relief

L’espace communal Ogou1 est à cheval sur deux reliefs diamétralement


opposés : les plateaux au Sud-Ouest et la plaine à l’Est et au Nord-Est. La
carte ci-dessous met en exergue le relief de la commune. Cette structure
orographique a une influence sur l’occupation du sol.

Dans les secteurs où domine la plaine, l’altitude du relief varie de moins


de 140 à 300 m. Dans la partie dominée par les plateaux, le relief présente des
hauteurs allant de 400 à 500 m et plus avec le point culminant Oké Ologbo ou
le mont Logboto (698 m). Les hauteurs de moins de 140 m représentent les
plaines alluviales qui sont souvent inondées pendant une bonne partie de la
saison des pluies par la crue du Mono. Ces secteurs, à cause de
l’hydromorphie du sol, nécessitent des aménagements spécifiques pour les
rendre propice à la production agricole. Les sommets où les hauteurs
dépassent 500 m, où la déclivité moyenne est de l’ordre de 40-50% et à des
versants très escarpés favorisant des risques d’érosion très importants sont
hostiles à l’occupation. Les zones propices à l’occupation restent celles où
l’altitude varie de 200 à 400 m.

Du côté de la couronne urbaine, ce relief se singularise par un site


montagneux qui constitue à la fois un atout et un handicap pour la ville
d’Atakpamé. Un atout parce que ce site confère à Atakpamé, le statut d’une
ville de résidence climatique par excellence, et un obstacle du fait des
contraintes orographiques amenuisant l’espace de l’aire d’extension de la
ville. En effet, spécifiquement dans la ville d’Atakpamé, le relief présente la
forme d’une cuvette légèrement inclinée vers l’Est et à fond relativement peu
accidenté ; ce qui en fit longtemps une ville refuge. Ce site est bordé au Nord,
à l’Ouest et au Sud par une série de collines, parmi lesquelles sept (7) qui ont
38
une portée historique donnant lieu au nom de « la ville aux sept (7) collines à
Atakpamé. S’agissant des 7 collines, on note nommément en langue locale
Oké-Aguéma, Oké-Ekpa, Oké-Omikossi, Oké-Méfà, Oké-Batabali, Oké-
Ologbo et Oké-Akposso. ‟Oké’’ en Ifè signifie colline ou montagne et en
Woudou ‟To”.
1.3.1.1.3 Climat et réseau hydrographique

 Climat

La commune Ogou1 est soumise à l’influence de deux masses d’air


anticyclonales. Il s’agit de l’anticyclone continental du Sahara ou des Açores
et l’anticyclone maritime de Sainte Hélène. De par son relief varié, elle
bénéficie d’un climat relativement contrasté allant du climat subéquatorial de
moyenne altitude (climat frais des Plateaux) au climat équatorial de transition
et au climat tropical humide (climat de la pénéplaine précambrienne)
favorables à l’agriculture. Elle a un régime pluviométrique bimodal tout
comme l’ensemble de la Région des Plateaux autorisant aux paysans deux
récoltes par an. La grande saison pluvieuse débute généralement en mars-avril
et prend fin en mi-juillet. Elle correspond à la période des premiers semis des
cultures vivrières : maïs, igname, arachide, riz, manioc, niébé, etc. et par la
suite, celle des cultures de rente comme le coton. La petite saison de pluie
couvre les mois de septembre et octobre et est consacrée à la deuxième
semence du maïs, du niébé et de l’arachide qui ont un cycle végétatif de courte
durée. Le graphique ci-dessous montre la courbe ombrothermique de la station
d’Atakpamé.

L’analyse de la courbe ombrothermique montre que la commune Ogou1


connait quatre (04) mois écologiquement secs (novembre, décembre, janvier
et février) qui ne sont pas propices au cycle végétatif des plantes et aux
39
cultures pluviales. Toutefois, l’évolution saisonnière montre une bonne
répartition des pluies dans l’année. Celles-ci permettent d’optimiser les
récoltes

En définitive, le milieu naturel de la commune Ogou1, par ses traits


morphologiques et par ses caractères bioclimatiques offre un cadre favorable
pour le développement de la culture vivrière et de culture de rente.

▼ Le réseau hydrographique

Sur le plan hydrographique, la commune de Ogou1 est sillonnée par un réseau


de petits cours d'eau saisonniers qui font partie des bassins versants du fleuve
Mono et de son affluent Anié. Il s’agit :

- du ruisseau Eké qui traverse la ville d'Atakpamé de l'Ouest à l'Est sur


environ 10 Km ;

- des ruisseaux Yoro et Afèflè, Kessévé (Fifito), Paloki, Omoin, etc. au


Nord de la ville ;

- des ruisseaux Talo et Adafana dans la partie méridionale de la


commune.

L’eau de ces ruisseaux est utilisée pour la lessive, la vaisselle, le bain


ainsi que pour l’agriculture maraîchère. Malgré leur faible débit et les
possibilités d'aménagements hydrauliques et hydro-agricoles faibles qu'ils
offrent, ces cours d'eau sont parfois cause de dégâts et peuvent détruire les
habitations en période de crues.

40
1.3.1.1.4 Végétation et faune

L’environnement d’Ogou1 est caractérisé essentiellement par la présence


des essences exotiques (tecks, manguiers, eucalyptus, etc.). Les forêts qui
existent composées de teck (Tectona grandis), d’eucalyptus, d’acacia, etc.
C’est l’exemple de la forêt classée située au Nord de la ville d’Atakpamé. On
rencontre toutefois dans les zones forestières des essences naturelles comme
Cédrat (Citrus medica L), Kolatier (Cola nitida), Iroko (Milicia excelsa),
Acajou (Khaya anthotheca), Manguier (Mangifera indica L) Vitex, etc. Les
fougères et les parasites y sont nombreuses ; par contre, les graminées sont
rares et portent généralement de large feuille.

1.3.1.1.5 Sols

La commune Ogou1 repose principalement sur les sols peu évolués, les
sols ferrallitiques, les vertisols, les sols ferrugineux tropicaux et les sols
hydromorphes.

1.3.1.2 Le contexte humain

Situées au cœur de la Région des Plateaux, la commune Ogou1 est le


carrefour ou le centre des enjeux économiques et socio-fonciers. Elle regorge
d’énormes atouts naturels, principal mobile de l’afflux des peuples d’origines
diverses. Cet afflux constitue un facteur important du dynamisme de
l’occupation de l’espace.

1.3.1.2.1 Historique du peuplement

L’historique du peuplement de la commune Ogou1 fait nécessairement


référence à la ville d’Atakpamé. La reconstitution de l’histoire de cette ville
est faite selon la tradition orale en raison de l’inexistence d’une source écrite
dès l’installation des peuples.
41
Au milieu du 16ème siècle (vers 1550), les différents peuplements
notamment les Ifè de Tchèti et de Djama, les Woudou ont quitté le Nigéria
pour s’installer au Dahomey (actuelle République du Bénin). Ces premiers
mouvements migratoires étaient liés aux querelles dynastiques, aux épidémies,
aux besoins en nouvelles terres et aux affres de la traite des noirs. Par la suite,
fuyant les guerres et les razzias du roi Glèlè d’Abomey, ces peuples ont
cherché refuge sur différents sites qui constituent aujourd’hui la ville
d’Atakpamé probablement dans la première moitié du 19ème siècle.

Les premiers occupants sont les trois communautés à savoir les Woudou,
les Ifè de Tchèti et ceux de Djama dont les patriarches sont respectivement
Ekpedoke, Atakpah et Idaye. Ensuite viennent s’ajouter les Fon venus de
Savalou (localité située dans le Centre-Sud de l'actuelle République du Bénin).

Il faut ajouter que l’espace qui constitue aujourd’hui la commune Ogou1,


du fait des échanges et des mouvements migratoires à caractère économique
surtout, a connu au 20ème siècle l’arrivée des groupes exogènes tels que les
Tem, Kabyè, Losso, Bassar, Ewé, Haoussa, Zerma, Yorouba, Ibo, etc. (source
PDC 2021).

1.3.1.2.2 Groupes ethniques et religions

Plusieurs ethnies se partagent l’espace communal : les Ifè, les Woudou,


les Fon, les Akposso, les Ewé, les Tem, les Kabyè, les Nawdeba (Losso), les
Lamba, les Moba, les Tchokossi, les Akébou, les Adja, les Guins, les Mina et
bien d’autres encore. A côté de ces ethnies du Togo, l’on retrouve également
les ressortissants des pays voisins (Ghana, Bénin, Niger, Nigéria, etc.) tels que
les Ashantis, les Nagos, les Zerma, les Haoussa, les Ibo, etc.

42
La répartition de la population selon l'appartenance religieuse permet de
ressortir les athées, les pratiquants de la religion traditionnelle (animisme) et
les adeptes des religions importées à savoir : le christianisme, l’islam, le
bouddhisme, etc.

Ainsi, l'espace communal est-il marqué par la présence de plusieurs lieux


de cultes tels que les couvents, l'évêché, la cathédrale et les paroisses
catholiques et évangéliques presbytériennes, les églises chrétiennes
charismatiques, les mosquées et les monastères, etc.

1.3.1.2.3 Données démographiques


1.3.1.2.3.1 Les caractéristiques de la population

La population de la commune Ogou1, a connu une évolution rapide


depuis le recensement de 1970. En effet, avec les recoupements de données
des différents recensements de la population, cette population serait passée
d'environ 34 000 personnes en 1970 à environ 45 000 personnes en
1981.Selon les données du 5ème recensement général de la population et de
l’habitat (RGPH-5), cette population a atteint 116301 habitants en 2023.

Cette croissance récente soutenue de la population communale indique


l'ampleur des besoins sociaux et économiques à satisfaire à l’avenir dans les
domaines de la santé, de l’éducation, de la formation, de l’emploi, etc.

1.3.1.2.3.2 La densité et la répartition spatiale de la population

La densité brute de peuplement de la commune est passée de 115


habitants au km² en 1981 à 236 habitants par km² en 2010 et à 296,7 habitants
au km² (2022). Comparativement à la densité de la préfecture qui est de 52,
101, 130,4 habitants au km² respectivement en 1981, 2010 et 2022, et celle de

43
la région des Plateaux qui est de 38, 81 et 96,4 habitants au km² suivant les
mêmes années, la commune Ogou1 enregistre une plus forte densité, soit 3
fois plus de celle de la région et 2,3 fois de celle de la préfecture.

1.3.1.2.3.3 La répartition de la population par sexe et par âge

A l’image de sa région mère ou de l'ensemble du Togo, la population de


la commune Ogou1 se caractérise par son extrême jeunesse avec une
proportion élevée des moins de 15 ans (39,04%) et des moins de 25 ans
(62,15%) selon les données du RGPH4 en 2010.

La structure par sexe de la population de la commune est caractérisée par


une prédominance féminine. En effet, la population résidente dénombrée en
novembre 2010 à 92 396 habitants est constituée de 49,23% d’hommes (45
490) et de 50,77% de femmes (46 906), ce qui correspond à un rapport de
masculinité de 96,98%. Cette situation est la même lorsqu'on se limite
spécifiquement à la ville d'Atakpamé où en 2010 on comptait 52 919 habitants
avec un rapport de masculinité de 97,03%, donc en faveur des femmes.

1.3.1.2.3.4 Répartition de la population selon le milieu rural/ urbain

Dans Ogou1, environ 75% de la population réside en milieu urbain en


2010 alors que cette proportion était de 54% en 1981 et tournerait toujours
autour de 75% en 2022, soit 7 habitants sur 10 vivants en ville. La
prépondérance de la population urbaine sur celle des zones rurales dans la
commune est liée au poids démographique de la ville d'Atakpamé. Cette
situation est contraire à celle observée à l'échelle de toute la préfecture
d'Ogou, de toute la région et à l’échelle nationale où les masses rurales
(environ 60% en 2010) sont prédominantes.

44
Dans l’ensemble, la croissance démographique rapide et les mouvements
migratoires ont donné naissance, dans l'actuelle commune Ogou1 à une
multitude de centres de peuplement (villages, hameaux, fermes). Cette
dynamique démographique a engendré le développement et la fusion de
petites unités de peuplement pour former des agglomérations plus importantes
et des faubourgs périurbains.

1.3.1.3 L’administration communale

1.3.1.3.1 Cadre juridique

Conformément au cadre juridique et institutionnel défini par la loi N°


2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales,
ensemble avec ses modifications successives, les élections municipales,
multipartites ont été organisées le 30 juin 2019. A la faveur de celles-ci, des
conseillers municipaux venant de différents partis politiques, ont été élus dans
la commune Ogou1, comme partout ailleurs sur l’ensemble du territoire
national. La mission et les domaines de compétences de ces communes
couvrent neuf (09) domaines portant sur tous les secteurs de la vie : (i) :
développement local et aménagement du territoire ; (ii) : urbanisme et habitat ;
(iii) : infrastructures, équipements, transports et voies de communication ;
(iv) : énergie et hydraulique ; (v) : assainissement, gestion des ressources
naturelles et protection de l’environnement ; (vi) : commerce et artisanat ;
(viii) : santé, population, action sociale et protection civile ; (vii) : éducation et
formation professionnelle ; (ix) : sports, loisirs, tourisme et action culturelle.

45
1.3.1.3.2 Organisation et fonctionnement de la commune

La commune Ogou1 s’est dotée d’un conseil municipal de 15 membres


élus, pour un mandat de six (06) ans [2019-2025]. Il est composé de trois (03)
femmes et de douze (12) hommes.

On retient que depuis l’époque coloniale à ce jour, c’est une douzaine de


Chefs de l’Administration municipale qui se sont succédé à la tête de la
commune.

Le dynamisme du fonctionnement du conseil municipal est apprécié à


l’aune de : la tenue régulière des sessions, de la fonctionnalité des
commissions permanentes, des activités réelles, concrètes des élus sur le
terrain. Le conseil municipal ainsi mis en place, avec sa structuration interne,
est appelé à exercer pleinement et efficacement les compétences dont il est
investi, par la loi.

1.3.1.3.2.1 Les principaux organes

Pour bien fonctionner, la commune Ogou1 s’est dotée de deux principaux


organes : (i) le conseil municipal : organe délibérant ; (ii) le bureau du
conseil : organe exécutif et de trois commissions permanentes conformément
aux dispositions des articles 58,59,60 et 108 de la loi sur la décentralisation.

 Le conseil municipal

Organe délibérant : le conseil municipal est l’assemblée des élus


communaux qui définit les grandes orientations, prend par délibérations les
grandes décisions et fait les choix stratégiques nécessaires pour la conduite
des affaires locales et le développement de la commune. A l’interne, elle s’est

46
organisée en commissions permanentes pour bien et mieux examiner, traiter
toutes les questions relevant de ses compétences.

Les trois (03) commissions permanentes mises en place, conformément à


la législation en vigueur sont :
 la Commission des affaires économiques, financières, juridiques et de
la planification ;
 la Commission des affaires domaniales, environnementales, techniques,
des travaux et du patrimoine ;
 la Commission des affaires sociales, culturelles, de la jeunesse, de la
femme, des personnes handicapées, des personnes âgées, de l'éducation et de
l'état civil.

 Bureau exécutif du conseil municipal


Le bureau du conseil est l’organe exécutif de la commune. Il a à sa tête le
maire, chef de l’administration communale. Dans la commune Ogou1, il est
composé de trois (03) membres : le maire et deux (02) adjoints.
Sous le leadership du maire, la mission principale de l’exécutif est de
mettre en œuvre les décisions et choix opérés par l’organe délibérant et de lui
rendre compte. Il gère l’administration municipale.

Pour la gestion administrative courante, le maire est assisté par un


Secrétaire Général (SG) qui coordonne les activités des différents services de
la mairie. Il participe aux sessions et autres travaux du conseil municipal,
voire, des commissions permanentes, mais sans voix délibérative.
1.3.1.3.2.2 L’Administration municipale

A côté du conseil municipal (organe politique) de la commune, il existe


aussi l’Administration municipale (organe technico-administrative), bras

47
opérationnel de l’exécutif et du conseil. Elle comprend plusieurs services. Elle
fonctionne sous la coordination du Secrétaire Général.

Elle dispose de son propre personnel dont certains sont recrutés


directement et rémunérés sur le budget de la commune, d’autres mis à
disposition par l’Etat ou des organismes publics (ANVT, ANPE …)

 Organisation des services

L’organisation des services de la commune Ogou1 apparait à travers son


organigramme. De sa lecture, l’on relève que l’ensemble des services
administratifs ou techniques de la commune sont structurées autour de deux
Directions. Elles sont :

i. la Direction des affaires économiques, financières, administratives,


juridiques et de la planification,

ii. la Direction des affaires domaniales, environnementales, techniques et


du patrimoine.

1.3.2 Démarche méthodologique

1.3.2.1 Population cible et échantillonnage

1.3.2.1.1 Population cible

La population cible c'est l'ensemble des individus visés par une étude
dont on voudra recueillir des informations et extrapoler ou généraliser les
résultats. Dans le cadre de notre recherche, cette population-cible est

48
composée des enfants réinsérés, des membres de leur famille, de leurs
enseignants ou patrons d’atelier et des responsables du quartier pour mineur
d’Atakpamé. Parmi cette population-cible, les enfants réinsérés représentent
nos enquêtés principaux et le reste, les personnes ressources (parents des
enfants, les patrons et enseignants, les responsables du BNCE, les leaders
communautaires, les frères et sœurs, les responsables du quartier pour
mineur).

Pour des raisons d’actualité et de fiabilité des données, nous avons décidé
de travailler avec les enfants réinsérés sur les deux dernières années. Ainsi,
partant des rapports d’activités du BNCE, le nombre total des ECL réinsérés et
accessibles serait de 81 enfants (38 en 2021, et 43 en 2022).

1.3.2.1.2 Echantillonnage

L’échantillonnage est un processus qui permet de tirer l’échantillon.

L’échantillonnage probabiliste aléatoire simple a été utilisé pour déterminer la


taille de l’échantillon.

Détermination de la taille de l’échantillon


L'échantillon permet sous des conditions, notamment de représentativité
de la population cible, de réaliser des conclusions sur cette dernière. Il
s'agit d'inférence statistique. De fait, ce ne sont pas en soi les résultats sur
l'échantillon qui sont intéressants mais les conclusions licites qui pourront être
réalisées sur la population cible.

Ainsi, connaissant le nombre total des enfants réinsérés et accessibles sur


les deux dernières années (P = 81 enfants), un taux de sondage (t = 60%) a été
appliqué selon la méthode de l’échantillonnage probabiliste aléatoire simple.

49
Ce taux a été choisi en fonction de la disponibilité des enquêtés et des moyens
dont nous disposons.

Cela qui a conduit à l’opération suivante permettant de déterminer « N » :

N=Pxt

N = 81 x 60 = 48,6 soit 49
100

N = 49

1.3.2.2 Méthodes, techniques et outils de collecte


Une vue d’esprit globale a guidé cette étude. Pour mieux cerner le
phénomène dans sa globalité afin de procéder à une interprétation et une
explication plus significative, une double approche méthodologique a été
adoptée : l’approche qualitative (l’observation, l’entretien et revue
documentaire) et l’approche quantitative (l’enquête par questionnaire). Ces
deux approches sont percevables à travers leur techniques, les outils de
collecte utilisés et matérialisés par des supports spécifiquement conçus.

1.3.2.2.1 La méthode qualitative


Cette méthode s’est matérialisée par l’utilisation trois techniques
principales à savoir la technique de l’observation, l’entretien et la recherche
documentaire.
 Observation
Cette technique s’appuie sur l’aspect visuel et consiste, contrairement
aux autres techniques, à recueillir les données qualitatives et quantitatives
d’une manière directe sans recourir aux témoignages ou aux documents. Elle

50
étudie les attitudes et les comportements des individus ou des groupes, en
prenant en considération l’aspect idéologique, culturel et même social .

Dans notre contexte précis, cette observation a été faite mais de façon
non participante ; l’outil de travail utilisé est la grille d’observation. Les
thématiques sur lesquelles elle a porté sont entre autres : l’environnement
carcéral, familial et professionnel de l’enfant. Cette observation avait pour
objectifs : l’analyse du programme journalier des enfants en détention,
l’observation de l’atmosphère familial et l’état du logement, l’évolution et
l’assiduité de l’enfant en formation professionnelle etc.

 Entretiens
Selon Quivy et L. Van Campenhoud (2011), cette technique permet «
l’analyse du sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux événements
auxquels ils sont confrontés : leurs systèmes de valeurs, leurs repères
normatifs, leurs interprétations de situations conflictuelles ou non, leurs
lectures de leurs propres expériences ».

Pour cette recherche, nous avons mené des entretiens avec les personnes
ressources notamment les parents des enfants, les patrons d’ateliers et
enseignants, les responsables du BNCE, les leaders communautaires, les frères
et sœurs, les responsables du quartier pour mineur. Ces entretiens ont été fait
individuellement et certains en focus-group. L’utilisation de cette technique
nous a permis de recueillir des propos (verbatims) très pertinents des
personnes ressources, pour nous permettre d’avoir un regard plus qualitatif sur
le sujet.

 Recherche documentaire

51
Cette technique a été utilisée afin de recueillir des informations
théoriques sur notre sujet de recherche. Pour ce faire, plusieurs documents ont
été consultés dans la bibliothèque de l’Ecole Nationale de Formation Sociale
et surtout sur internet, principale source de notre documentation. Certains
moteurs de recherche ont été consultés comme : cairn.info ; googlescholar ;
researchgate ; google etc.

1.3.2.2.2 La méthode quantitative


Cette méthode a été matérialisée par l’usage d’une seule technique qui est
l’administration du questionnaire aux enquêtés.

 Enquête par questionnaire


Le questionnaire est un genre de test écrit, composé d’un certain nombre
de questions, proposées à un ensemble plus ou moins élevé d’individus, et qui
vise à déceler des opinions, des attitudes, … afin de comprendre et expliquer
des faits : « Le questionnaire est un outil qui permet de prélever des réponses
de manière systématique » (Anger, 1996). C’est la technique la plus répandue
après l’interview et qui se différencie du sondage d’opinion par son objectif
visant la vérification d’hypothèses.

Dans le cadre de cette recherche et en fonction de la méthodologie


étudiée, le questionnaire a été administré seulement aux enquêtés principaux
que sont les enfants réinsérés. Cette administration a été faite de manière
directe et indirecte. Le questionnaire comportait une panoplie de questions
fermées ou ouvertes à choix multiples réparties en quatre (4) sections, à partir
des hypothèses de la recherche, de ses variables et indicateurs.

52
1.3.2.3 Déroulement de l’enquête
Le déroulement de l’enquête qui a permis de réussir ce mémoire s’est fait
en deux (2) phases à savoir : la préenquête et l’enquête principale.

1.3.2.3.1 Préenquête
A la fois empirique et littéraire, la préenquête est une étape importante
dans le processus de recherche-action. Elle nous a permis d’explorer le terrain
d’enquête, d’avoir un rapport avec les informateurs et d’ajuster le
questionnaire par rapport aux réalités du champ d’étude. En ce sens, nous
avons effectué notre enquête préliminaire du 6 Octobre au 29 Octobre 2022.
Cette préenquête nous a permis de dégager certains aspects de l’étude,
notamment la population cible et l’échantillonnage, puis de repréciser les
hypothèses du travail. Au cours de cette période, nous avons procédé à
quelques entretiens et observations en vue de bien cerner les contours du sujet
et mieux formuler la problématique. Enfin, elle a contribué à la préparation
optimale sur le plan méthodologique, thématique et logistique pour l’enquête
principale.

1.3.2.3.2 Enquête principale


L’enquête proprement dite s’est déroulée du 19 Juin au 20 Juillet à
Atakpamé. Notre enquête a consisté à des observations sur la vie et les
comportements des jeunes réinsérés, les entretiens avec les personnes
ressources et l’administration du questionnaire aux enfants réinsérés.
Toutefois, cette enquête et la réalisation de ce document ne se sont pas
fait sans obstacles.

53
1.3.2.4 Difficultés rencontrées et leur résolution
Dans le déroulement de notre recherche, nous avons rencontré plusieurs
difficultés. D’après BACHELARD (1938), «la recherche est une course à
obstacles ».

Ces difficultés sont de différents ordres à savoir :

➢ Difficulté liée à l’élaboration du cadre théorique et méthodologique

Les divers documents que nous avons consultés ne traitent pas


spécifiquement des causes des difficultés rencontrées lors de la réinsertion
mais des manifestations et des conséquences associés, or nous nous traitons de
ce problème en milieu urbain et la recherche des causes de ce phénomène n’a
pas été facile pour nous. Pour pallier ces difficultés, le recours à la recherche
sur internet a été opté malgré ses insuffisances.

➢ Difficultés liés au terrain de recherche


• La lourdeur administrative : pour rencontrer certains informateurs
administratifs, il nous a été demandé de formuler une lettre de demande à
l’encontre du service sollicité ce qui fut fait mais la réponse n’a pas été
immédiate. Nous avons dû nous munir de notre patience pour venir à bout.
• Le manque de sincérité de certains patrons et parents lors des entretiens
a été également une des difficultés ; il a fallu bien analyser les informations
données par ceux-ci pour bien faire le travail
• Et enfin l’hésitation de certains enquêtés estimant que ce n’est pas cette
étude qui changerait le cours des choses dans leur vie mais avec nos
explications en lien avec notre formation, nous sommes parvenus à les
convaincre.

54
En définitive, les difficultés rencontrées et les approches de solutions
pour les surmonter, ont contribué à réaliser ce travail de recherche.

Les résultats collectés sur le terrain feront l’objet d’analyse et


d’interprétation afin de pouvoir procéder à la vérification des hypothèses
émises. C’est ce à quoi s’attèlera le deuxième chapitre de la recherche.

55
CHAPITRE 2: ANALYSE DES DONNEES, INTERPRETATION DES
RESULTATS ET SOLUTIONS PROPOSEES
2.1. Présentation et analyse des données
Les informations reçues avant, pendant et après les enquêtes, grâce au
dispositif méthodologique, ont conduit aux résultats dont la présentation,
l’analyse et l’interprétation font l’objet dans ce deuxième chapitre.

2.1.1 Description de cas


Au cours de notre enquête un cas a retenu notre attention que nous allons
décrire dans les prochaines lignes.

Le cas en question est celui d’un jeune enfant de 15 ans réinséré en classe
de 4e. Sa mère et son papa se sont séparés et chacun d’eux s’est remarié. Le
jeune garçon a 3 jeunes sœurs et 5 frères et son papa est soudeur. Cet enfant
répond au pseudonyme de Watt afin de sauvegarder son identité.

Watt est jeune adolescent qui a été arrêté pour vol et passé 5 mois en
détention l’empêchant de composer dans les matières et l’obligeant de
reprendre sa classe. Il explique que pendant la période carcérale, ses parents
ne venaient pas lui rendre visite et c’est une chose qui l’a marqué. Au cours de
cette même période, Watt raconte que les conditions d’hébergement n’étaient
bonnes et qu’il dormait sans couverture même pendant la période de mousson
où il faisait très froid. Les matinées, il raconte qu’il ne faisait que se promener
sur la cour et était en compagnie d’autres enfants de la rue ou qui avaient été
arrêtés pour d’autres délits plus graves tels que viols, coups et blessures,
consommation de stupéfiants etc. Il explique qu’il était battu parfois ou
violenté par ces derniers quand il s’exprime en ces termes :

56
« Pendant tout le temps qu’on a passé là-bas, on était mélangé avec des jeunes plus
grands qui ont même déjà violé des filles ou poignardé des gens ou qui ont été déjà
arrêté. Parfois pour moindre chose, ils nous tapaient et nous insultaient. J’avais
peur tous les jours qui passaient et je n’avais personne à qui le dire pour me faire
sortir. Mes propres parents ne venaient pas pour savoir ce que je vivais ou pour
juste voir mon visage, ils s’en foutaient et ça je ne leur pardonnerai jamais (…) »

Extrait d’entretien individuel avec un enquêté, le 16 Juillet 2023

Une fois réintégré, Watt explique qu’il souffre d’énormes difficultés


financières, les conditions familiales ne favorisent pas son épanouissement et
ne l’aident pas à fréquenter convenablement. En retour il rate certains cours et
fait parfois l’école buissonnière pour aller faire de petits jobs pour subvenir à
ses besoins qui n’arrivent pas à être totalement satisfaits par la famille ou par
le BNCE. Il s’explique ainsi :

« Depuis que j’ai été libéré, trouver à manger même est devenu plus compliqué
qu’en prison ; parfois papa allait au boulot et revenait bredouille, pourtant tu dois
te rendre à l’école qui est à 3km de la maison à pied. Moi parfois je sèche les cours
pour aller faire le manouvre avec les maçons. Grâce à cela, je parviens à m’acheter
ne serait-ce que des habits ou des shorts. Je ne suis pas sûr de continuer l’année
prochaine, j’envisage économiser et m’inscrire dans un atelier de sérigraphie »

Extrait d’entretien individuel avec un enquêté, le 24 Juillet 2023.

Pour vérifier les propos de Watt, nous avons eu un entretien avec son
père pour en savoir plus. Lors de cet entretien il affirme :

« Depuis que mon enfant a été arrêté et enfermé, je n'ai pas pu lui rendre visite
bien que ce ne soit pas mon désir ; je vis seul avec ses 4 frères et sœurs et c’est
compliqué pour nous de trouver à manger. Sa mère nous a abandonné depuis le
dernier enfant et je suis le seul à être au four et au moulin pour la famille depuis
plus de 7 ans. Donc depuis que le BNCE nous a aidé et l’a fait revenir, il ne me

57
considère plus et le manifeste clairement. Pour lui je l’ai abandonné mais c’est ma
situation qui m’empêchait de lui rendre visite ou de l’aider. Aujourd’hui, je ne peux
plus lui donner des conseils et il mène la vie qui lui plait, c’est vraiment compliqué
».

Extrait d’entretien individuel réalisé avec un enquêté le 15 Juillet 2023

Ces propos de Watt et de son père permettent de comprendre que certains


facteurs au niveau de la famille comme l’insatisfaction des besoins primaires
par les parents, la taille élevée de la fratrie, l’absence des visites familiales en
détention, semblent influencer la réinsertion de ce dernier le poussant soit à la
rue ou à l’envie d’abandonner les classes.

Toutefois, l’histoire de cet enfant seul ne facilite pas la compréhension de


notre thématique d’où la nécessité de la présentation des données
quantitatives.

2.1.2. Présentation et analyse des données quantitatives


Il est opportun de préciser que les données statistiques qui sont présentées
dans cette section sont essentiellement celles obtenues sur la base du
questionnaire administré aux enquêtés principaux que sont les enfants
réinsérés.

 Identification des enquêtés

Tableau 1 : Répartition des enquêtés selon le sexe


Sexe Effectifs (%)
Masculin 37 75,5
Féminin 12 24,5

58
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Les données du présent tableau indiquent que nos enquêtés sont


majoritairement des garçons. En effet, 37 enfants sont de sexe masculin contre
seulement 12 de sexe féminin.

Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon l’âge


Age Effectifs (%)
14 ans 2 4,1
15 ans à 16 ans 35 71,4
17 ans 12 24,5
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Des données de ce tableau, il ressort que la moyenne d’âge des enfants que
nous avons enquêté est comprise entre 15 et 16 ans, soit 71,4% de
l’échantillon. Ceux de plus de 16 ans représentent 24,5% et ceux de 14 ans,
4,1%.

Tableau 3 : Répartition des enquêtés selon le type de famille


Typologie de famille Effectifs (%)
Nucléaire 13 26,5
Monoparentale 10 20,4
Recomposée 26 53,1
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

L’analyse de ce tableau montre que la typologie des familles est variée. 26


enfants vivraient dans des familles recomposées (moyenne), 13 avec leurs
deux parents, puis 10 avec un seul parent.

59
Tableau 4 : Répartition des enquêtés selon la taille de la fratrie
Fratrie Effectifs (%)
7 – 8 frères et sœurs 32 65,3
1-6 frères et sœurs 13 26,5
Aucun frère ni sœur 4 8,2
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Selon les données du présent tableau, il ressort que la taille de la fratrie des
enfants enquêtés est souvent élevée. Plus de 65% auraient 7 à 8 frères et
sœurs, 26,5% 1-6 frères et seulement 8,2% qui n’en auraient aucun.

Tableau 5 : Répartition des enquêtés selon la profession


Profession Effectifs (%)
Elève 28 57,1
Apprenti 14 28,6
Sans profession 7 14,3
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Il ressort de ce tableau que 28 enfants sont des élèves, soit 57,1% de


l’échantillon, 14 soit 28,6% des apprentis, et seulement 7 soit 14,3% qui sont
sans profession.

 Facteurs socio-familiaux et institutionnels

60
Autres libéral
type d'Emploi des parents
(maçon, menuisier,
soudeur…)
19%

Fonctionnaire
6%

Commerce Agriculture
14% 61%

Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Graphique 1 : Répartition des enquêtés selon la profession du


tuteur/parent

Les données de ce graphique montrent que la majorité des parents évoluent


dans le secteur agricole soit 61% de l’échantillon.

s a l a i r e m e ns ue l a ppr o x i m a ti f
Moins de 15.000 15.000 – 30.000 30.000 – 50.000 Plus de 50.000
20
15

11
3

E ff e c ti f s

Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Graphique 2 : Répartition des enquêtés selon le salaire approximatif des


parents

61
Nous avons mené notre investigation auprès de 49 enfants selon le revenu
approximatif mensuel de leurs parents. Les données recueillies indiquent que
la majorité des parents gagneraient plus 50.000f par mois soit 20 parents. 15
gagneraient entre 30.000 et 50.000f par mois ; 11 entre 15.000 et 30.000f.
seulement 3 gagneraient moins de 15.000f.

Tableau 6 : Répartition des enquêtés selon que les parents surviennent


aux besoins

Subvention aux besoins Effectifs (%)


Oui 22 44,9
Non 27 55,1
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

L’analyse de ce tableau indique que plus de la moitié des parents soit 55,1%
n’arrive pas à subvenir aux besoins de leurs enfants. Seulement 44,9%
semblent pouvoir le faire.

Fréquence des visites

10%

12%

49%

29%

Hebdomadaire Mensuelle Trimestriel Pas de visite

Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Graphique 3 : Répartition des enquêtés selon la fréquence des visites


parentales en détention
62
Selon les données de ce graphique, la majorité des parents ne rendent jamais
visite à leurs enfants en détention soit 49% de l’échantillon. 29% rendent
visite de façon trimestrielle, 12% mensuellement et seulement 10% qui le font
de façon hebdomadaire.

Tableau 7 : Répartition des enquêtés selon l’état de la relation avec la


famille depuis l’incarcération
Relation avec la famille Effectifs (%)
Bonne 14 28,6
Mauvaise 15 30,6
Désintéressée 20 40,8
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juillet-août

L’analyse de ce tableau montre que les relations entre les enfants et les parents
depuis l’incarcération restent en majorité désintéressées (40,8%) ou mauvaises
(30,6%), et bonnes quelques rares fois (28,6%).

Tableau 8 : Répartition des enquêtés selon que les parents ont contribué
aux frais de libération
Contribution des parents aux frais de libération Effectifs (%)
Oui 20 40,8
Non 29 59,2
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

De ce tableau il ressort que des 49 enfants réinsérés, plus de la moitié soit


59,2% de l’échantillon n’ont pas pu contribuer aux frais de libération de leur
enfant.

63
Tableau 9 : Répartition des enquêtés selon celui qui s’occupe de leur frais
de scolarité/apprentissage

Celui qui paie les frais Effectifs (%)


BNCE 28 57,1
Parents 5 10,2
Parents et BNCE 16 32,7
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Les données de ce tableau montrent que sur l’ensemble des enfants réinsérés
sur le plan scolaire ou professionnel, les frais de 28 enfants soit 57,1% ont été
payé par le BNCE ; ceux de 16 enfants soit 32,7% par les parents et le BNCE ;
et seulement 10,2% par les parents seuls.
Tableau 10 : Répartition des enquêtés selon les comportements de leurs
parents
Comportements des parents Effectifs (%)
Méfiants 7 14,3
Protecteurs 18 36,7
Insouciants 24 49,0
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Les données issues de ce tableau nous expliquent que seulement 36,7% des
parents des enfants réinsérés adoptent des comportements protecteurs. Pour les
autres, les comportements des parents sont soit méfiants ou insouciants
(63,3%).

64
Tableau 11 : Répartition des enquêtés selon l’état des relations avec les
membres de la communauté à leur retour

Relations avec la communauté Effectifs (%)


Bonne 23 46,9
Mauvaise 26 53,1
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

L’analyse de ce tableau indique l’état des relations entre les enfants réinsérés
et les membres de la communauté est en majorité mauvais soit 53,1%.

Tableau 12 : Répartition des enquêtés selon qu’ils ont été critiquer


publiquement ou de tous types d’exclusion par la communauté
Stigmatisation ou exclusion communautaire Effectifs (%)
Critiquer publiquement 32 65,3
Dénoncer 17 34,7
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Il ressort de ce tableau que les enfants réinsérés sont le plus souvent critiquer
publiquement de la part de la communauté comme l’indique les 32 enquêtés
de l’échantillon soit 65,3%.

65
Tableau 13 : Répartition des enquêtés selon la relation avec les
patrons/enseignants

Etat de la relation avec les Effectifs (%)


patrons/enseignants
Bonne 18 42,9
Mauvaise 21 50,0
Méfiante 3 7,1
Total 42 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

De ce tableau, il ressort que les relations entre les enfants réinsérés et leurs
patrons ou enseignants sont bonnes pour 42,9% et mauvaises ou méfiantes
pour 57,1% de l’effectif.

Connaissance d'activités socioéducatives

Aucune idée Activité domestiques


5% 5%
Musique et
danse Awalé ou Ludo
36% 27%

Contes et chants/veillées
28%

Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Graphique 4 : Répartition des enquêtés selon les activités socioéducatives


qu’ils connaissent
Le présent graphique montre qu’en terme de connaissance des activités
socioéducatives, 36% prétendent connaitre la musique et la danse, 28% les
66
contes, chants et veillées ; 26% le Ludo et Awalé ; 5% les activités
domestiques et 5% n’en ont aucune idée.

Tableau 14 : Répartition des enquêtés selon qu’ils mènent des activités


culturelles pendant l’incarcération

Activités culturelles Effectifs (%)


Oui 00 00,0
Non 49 100,0
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Selon les données de ce tableau l’ensemble des enfants déclarent n’avoir


jamais mené d’activités culturelles pendant la période carcérale soit 100%.

activités au réveil

14

23

12

0 5 10 15 20 25

Rien Promenade sur la cour Manger

Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Graphique 5 : Répartition des enquêtés selon les activités au réveil


pendant l’incarcération

67
L’analyse de cet histogramme montre qu’au réveil pendant la période
carcérale, les enfants ne font que se promener (23 enfants), manger (12
enfants), ou ne rien faire (14 enfants).

Tableau 15 : Répartition des enquêtés selon qu’ils mènent des jeux de


Ludo d’awalé ou autres pendant la détention
Jeux de Ludo, awalé ou autres Effectifs (%)
Oui 00 00,0
Non 49 100,0
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juillet-août
De ce tableau, il ressort que la totalité des enquêtés n’a jamais mené des
activités ludiques telles que le Ludo ou l’awalé pendant la période carcérale
soit 100% de l’échantillon.

Tableau 16 : Répartition des enquêtés selon qu’ils font des veillées de


chants ou des contes pendant la détention
Veillées de chants ou des contes Effectifs (%)
Oui 00 00,0
Non 49 100,0
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Pendant la période carcérale, l’ensemble des enfants réinsérés déclarent


n’avoir mené des veillées de chants ou de contes comme l’indiquent les
données du tableau ci-dessus.

68
Tableau 17 : Répartition des enquêtés selon qu’ils pratiquent des activités
sportives en détention

Activités sportives Effectifs (%)


Oui 00 00,0
Non 49 100,0
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Notre investigation auprès des 49 enfants a ressorti qu’en détention, aucune


activité sportive n’a été organisé à leur endroit ou mené par ces derniers, ce
qui se traduit par les données de ce tableau.
Tableau 18 : Répartition des enquêtés selon qu’ils avaient des séances
psychologiques pendant la détention
Séances psychologiques Effectifs (%)
Oui 00 00,0
Non 49 100,0
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Au travers de ce tableau, nous pouvons déduire que les enfants pendant la


période carcérale, ne bénéficient pas de séances kinésithérapeute (100%).
Tableau 19 : Répartition des enquêtés selon qu’ils bénéficiaient des suivis
médicaux

Suivis médicaux Effectifs (%)


Oui 13 26,5
Non 36 73,5
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

69
L’analyse de ce tableau indique que la majorité soit 73,5% des enfants ne
bénéficient pas de suivis médicaux pendant la période carcérale contre
seulement 26,5% des enfants.

Tableau 20 : Répartition des enquêtés selon que les activités


socioéducatives et professionnelles soient un atout en détention
Importance des activités socioéducatives Effectifs (%)
Oui 36 73,5
Non 13 26,5
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Les données du présent tableau montrent qu’en ce qui concerne la perception


des enfants sur l’importance des activités socioéducatives pour eux en prison,
73,5% pensent que c’est important contre seulement 26,5% qui ne trouvent
pas cela nécessaires.

 Conséquences des difficultés de réinsertion

Tableau 21 : Répartition des enquêtés selon la consommation de drogues


ou de toutes substances psychotropes à la sortie de prison
Consommation de substances psychotropes ou Effectifs (%)
drogues
Oui 20 40,8
Non 29 59,2
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

De ce tableau, il ressort que 20 enfants consomment des substances


psychotropes soit plus de 40% d’entre eux.

70
Tableau 22 : Répartition des enquêtés selon qu’ils aient déjà commis un
vol depuis leur réinsertion
Vol depuis réinsertion Effectifs (%)
Oui 17 34,7
Non 32 65,3
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Les données issues de ce tableau nous expliquent que plus de 34% des enfants
réinsérés ont déjà commis au moins un vol depuis leur réinsertion.

r a i s o n du v o l
Faim Besoin d’argent Aucune idée
13
3

Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon la raison du vol


L’analyse de ce graphique montre que sur les 17 enfants qui ont déjà commis
un vol, 13 l’ont fait par besoin d’argent, et 3 parce qu’ils avaient faim. 1 seul
n’est pas parvenu à donner la raison l’ayant poussé au vol.

71
Tableau 23 : Répartition des enquêtés selon qu’ils continuent par
fréquenter/ apprendre un métier ou qu’ils l’ont abandonné
Ecole/apprentissage Effectifs (%)
Oui 32 76,2
Non 10 23,8
Total 42 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Selon les données de ce tableau, il ressort que sur les 42 qui sont en profession
(apprentissage/école), 10 enfants soit 23,8% ont abandonné l’école, soit
l’apprentissage.

Tableau 24 : : Répartition des enquêtés selon la raison de l’abandon


Raisons de l’abandon Effectifs (%)
Mauvaises relations à l’école/atelier 2 20,0
Manque de moyens financiers 6 50,0
Manque d’appui moral parental 2 20,0
Total 10 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juillet-août

Parmi les 10 enfants qui ont abandonné, la moitié soit 60% évoquent le
manque de moyens financiers comme cause, 40% les mauvaises relations à
l’atelier et le manque d’appui parental.

72
Tableau 25 : Répartition des enquêtés selon qu’ils aient déjà remis pieds à
la rue

Contact avec la rue Effectifs (%)


Oui 32 65,3
Non 17 34,7
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Les données de ce tableau montrent que 32 enquêtés ont déjà renoué des
contacts avec la rue, soit 65,3% contre seulement 17 enquêtés qui disent le
contraire soit 34,7%.

Tableau 26 : Répartition des enquêtés selon les activités menées par leurs
amis actuels

Activités menées par les amis Effectifs (%)


Portefaix 19 38,8
Aide à la vente 8 16,3
Elève/apprenti 10 20,4
Ne fait rien 12 24,5
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

L’analyse de ce tableau montre que les enquêtés sont amis avec des jeunes
menant généralement des activités de portefaix (38,8%), d’aide à la vente
(16,3%), et des enfants qui ne font rien (24,5%). Ceux qui fréquentent ou qui
apprennent une formation professionnelle représentent seulement des élèves
ou apprentis 20,4% de l’échantillon.

 Approches de solutions

73
Tableau 27 : Répartition des enquêtés selon qu’ils pensent à l’existence
d’une panoplie de solutions pour les aider à réussir leur réinsertion
Existence de solutions pour réussir réinsertion Effectifs (%)
Oui 40 81,6
Non 9 18,4
Total 49 100,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

L’analyse de ce tableau laisse voir que la majorité des enquêtés pensent qu’ils
existeraient des solutions pour aider à réussir la réinsertion soit 81,6% de
l’effectif. Seulement 18,4% d’entre eux pensent qu’il n’y a pas d’autres
options pour les aider.

Tableau 28 : Répartition des enquêtés selon les solutions proposées


Quelques solutions proposées Effectifs (%)
Activités socioprofessionnelles en détention 40 100,0
Jeux et activités de loisirs 38 95,0
Rencontre avec des psychologues 15 37,5
Organisation des rencontres régulières avec la 27 67,5
famille
Réduire la durée des peines 40 100,0
Améliorer la ration et le rythme alimentaire 40 100,0
Total 200 500,0
Source : Enquêtes de terrain, juin-juillet 2023

Ce tableau retrace les solutions des 40 enfants qui pensent qu’ils existeraient
des moyens pour réduire les difficultés de réinsertion qu’ils rencontrent. Parmi
ces solutions, 100% pensent que les formations professionnelles en détention
les aideraient beaucoup, de même que l’amélioration de leur ration alimentaire

74
et la réduction de la durée de leur peine. 95% proposent la mise en place
d’activités de loisirs et des jeux pendant la période carcérale. 37,5% et 67,5%
ont respectivement proposés des rencontres régulières avec les psychologues
et leur famille.

2.2. Interprétation des résultats

Dans cette rubrique consacrée à l’interprétation des résultats, nous allons


à base des données quantitatives et qualitatives obtenues au cours de notre
enquête, expliquer clairement le phénomène et montrer si celles-ci confirment
nos hypothèses de départ ou non.

2.2.1. Données sociodémographiques

La jeunesse est la relève de demain, dit-on souvent, elle est aussi le


moteur du développement de toute société. Pourtant, cette jeunesse si elle est
mal organisée n’arrive plus à prendre le relais comme cela se doit.

L’analyse des données recueillies de l’enquête indique que la majorité


des ECL sont des garçons (Tableau 1).

Selon la variable âge, il faut noter que les individus d’âge compris entre
15 ans et 16 ans occupent la plus grande proportion soit plus de 71,4% de
l’effectif. Ceux qui déclarent avoir 14 ans ne représentent que 4,1% (Tableau
2). En effet, selon le code de l’enfant, les enfants de quatorze (14) ans sont
pénalement irresponsables. Autrement dit, ils ne doivent pas être détenus.
C’est le juge des enfants et le tribunal pour enfants qui peuvent prendre à leur
égard sur réquisition du ministère public, des mesures de protection judiciaire.
De plus cet intervalle d’âge qui est représenté, est celui au cours duquel se

75
développent beaucoup plus des troubles d’opposition et de comportements
chez les enfants, ce qui les conduits plus à entrer en conflit avec la loi.

En ce qui concerne la typologie des familles dans lesquelles vivent les


enfants enquêtés, les familles recomposées l’emportent largement avec plus de
53%, suivies respectivement des familles nucléaires 26,5% et monoparentales
(20,4%). Ici on peut expliquer que le cadre familial étant la première cellule
de base de la société, il peut être protecteur ou non pour chaque enfant. Si la
famille est nucléaire, l’enfant pourra bénéficier de l’éducation et de l’affection
de ses parents biologiques ce qui lui permettra d’éviter de commettre certaines
erreurs pendant son développement ou à l’âge adulte. Par contre, beaucoup
d’enfant ne vivant pas avec leurs deux parents réunis (recomposée,
monoparentale) sont la plupart du temps laissés à eux-mêmes et traversent
cette période de leur développement avec des difficultés et commettent le plus
souvent l’irréparable.

A cela viennent s’ajouter la taille élevée de la fratrie dans les ménages ;


les données montrent également une proportion élevée de frères et sœurs dans
les familles. Selon elles, plus de 91% des enquêtés seraient issu d’une famille
avec au moins 3 frères et ou sœurs à 6 voire plus. La forte natalité qui
caractérise ses ménages se justifie par le fait que dans nos sociétés, les valeurs
traditionnelles ont toujours accordé une grande importance à la fécondité pour
des motifs économiques (besoin de main d'œuvre et soutien des parents âgés),
de survie (mortalité élevée) et culturels (entrée précoce en union).
Malheureusement les parents n’arrivent pas à subvenir aux besoins de tous ses
enfants, ce qui poussent bon nombre à être exposé aux mauvaises compagnies
et par ricochet tomber dans la délinquance.

76
En observant toujours les données sociodémographiques, on remarque
que la plupart de nos enfants sont soit des élèves, soit des apprentis (Tableau
5). Cela s’explique par le fait que les enfants après la prison retournent soit en
apprentissage soit à l’école. Cela est le propre des projets de réinsertion des
associations ou des organismes de réinsertion des ECL au Togo et ailleurs.
Cette réinsertion est souvent soit scolaire ou professionnelle. Seulement
quelques-uns pour des raisons diverses vivent sans profession.

2.2.2. Facteurs socio-familiaux et institutionnels des difficultés de


réinsertion
L’analyse des données en lien avec l’emploi du parent ou tuteur
(Graphique 1) montre une diversité de profession mais la plus dominante
demeure l’agriculture qui à elle seule représenterait plus de 60%. A cela
viennent s’ajouter d’autre activités du secteur informel telles que la
menuiserie, la maçonnerie, la soudure… En effet dans la commune d’Agou 1
et généralement à Atakpamé, l’activité dominante demeure l’agriculture à
cause de ses sols très riches et productifs dans le milieu. De même
l’agriculture au Togo est la culture la plus dominante.

De même les enquêtes quant au salaire approximatif montrent que les


parents ou tuteurs gagnent de moins de 15.000 à plus de 50.000 francs par
mois. Ceux dont le salaire est moins de 50.000 représentent la majorité.

En résumé, la majorité des parents des enfants réinsérés sont des


agriculteurs avec un salaire moyen de moins de 15.000 francs à 50.000 francs
par mois, salaire ne leur permettant pas de subvenir aux besoins élémentaires
de leurs enfants comme l’indiquent les données du tableau 6. La situation
financière des parents ne permettant pas de subvenir aux besoins primaires de
leur enfant, ce dernier va vouloir à nouveau chercher par ses propres moyens

77
des solutions de survie entre autres la situation de rue, le vol, les mauvaises
compagnies, le vandalisme etc. Cette situation ne va donc pas venir aider
l’enfant réinséré et fera donc échec à sa réinsertion.

En plus de cela beaucoup de parents ne s’impliquent pas beaucoup dans


la prise en charge de leur enfant pendant la période de détention. En effet le
graphique 3 montre que pendant la période carcérale, près de la moitié des
parents (49%) ne rendent pas visite à leur enfant. Ceux qui y parviennent ne le
font que trimestriellement ou mensuellement. Seulement 10% arrive à rendre
visite à leur enfant en détention de façon régulière ou hebdomadaire. Cette
variable permet de comprendre le degré d’importance que les parents
accordent à la situation de leur enfant pendant qu’il est en prison.
Malheureusement la majorité des parents, par manque de moyens financiers
n’arrive pas à se rendre à la PCA pour réconforter leur enfant et les soutenu
dans ce qu’ils traversent, en retour cela laisse croire aux enfants que la relation
avec leur parent est mauvaise comme l’indiquent les données du tableau 7.

Pour d’autres parents encore, la situation financière très faible ne leur


permet pas de subvenir ou de contribuer ni aux frais de libération de l’enfant,
ni aux frais d’apprentissage ou de scolarité de l’enfant (Tableaux 8 et 9). Ces
données des deux tableaux viennent appuyer les propos de Watt et de son
père. On peut comprendre dans cette situation que la non implication des
parents indépendamment de leur volonté est mal perçu par les jeunes qui après
la réinsertion n’accordent plus de l’importance à leur parent parce qu’ils ne se
sont pas impliqués à leur cause.

A cela viennent s’ajouter les comportements de la famille et de la


communauté dès le retour de l’enfant. En effet les données du tableau 10
montrent que les comportements des parents envers les enfants réinsérés

78
restent la majorité des cas de l’insouciance (49%) et parfois de la méfiance
(14,3%). Cet élément est très important car un enfant qui a vécu derrière les
murs de la prison et qui revient à la maison a besoin de se sentir aimé par sa
famille et ses parents. Ce dernier va rechercher automatiquement de
l’affection et de l’amour pour pouvoir se sentir aimé et accepté, le contraire
créé chez ce dernier de la frustration qui mal contrôlée peut engendrer des
difficultés émotionnelles et des troubles chez l’enfant qui aura du mal à
s’intégrer facilement dans sa société.

Ailleurs la communauté n’est pas tolérante envers le jeune qui souffre


déjà de tous les problèmes liés au manque de confiance, d’affection,
d’insouciance et de méfiance. En effet les données des tableaux 10 et 11
indiquent respectivement que les relations avec les membres de la
communauté sont en majorité mauvaises (53,1%), et en retour les enfants sont
stigmatisés ou victime d’exclusion (65,3%). Ces comportements des membres
de la communauté envers l’enfant réinsérés qui est en déficit émotionnel vont
pousser ces enfants à adopter des comportements violents et agressifs qui
seront considérés comme déviants et réprimandés. C’est ce qu’indique le
tableau 13 qui montre que les enfants réinsérés se bagarrent (31,3%) ou qui
insultent (53,1%) comme réponse aux comportements des membres de la
communauté.

Dans les écoles et les ateliers d’apprentissage, en plus de la méfiance des


enseignants et des patrons envers ses enfants, les relations avec les camarades
et les apprentis ne sont pas aussi très bonnes (Tableaux 14 et 15).

Ces situations ne vont pas permettre aux jeunes réinsérés de s’épanouir et


donc aura du mal à vivre dans ces nouveaux milieux de vie. Ce qui pousse

79
certains d’entre eux parfois à violenter leurs camarades ou à abandonner
l’apprentissage.

L’analyse des données recueillies peuvent alors nous permettre


d’affirmer que les facteurs sociaux et familiaux sont à l’origine des difficultés
de réinsertion que rencontrent les enfants. Parmi ces facteurs on peut citer
l’insuffisance de moyens financier des parents, le type de famille et la taille de
la fratrie, le manque de confiance des parents, les comportements méfiants,
stigmatisants et d’exclusion de la communauté qui sont tous autant
déterminants dans l’échec des projets de réinsertion des jeunes en conflit avec
la loi.

En plus de ces facteurs, nous avons observé que le cadre institutionnel


aussi ne favorise pas la réussite des projets de réinsertion des enfants. En effet
la prison, au-delà d’être un lieu de punition et de privation de liberté, devrait
également être un lieu de rééducation.

En effet, l’analyse des données montrent que les enquêtés ont


connaissance de plusieurs activités qui sont socioéducatives mais déclarent
n’en avoir mené aucune pendant la période carcérale. Parmi ces activités ils
citent la musique et la danse, les jeux de Ludo, d’awalé, les contes, chants et
veillées, les activités domestiques, culturelles et sportives etc. (Graphique 4).
Toutes les activités citées devraient permettre aux enfants de s’occuper, de se
délasser et de s’épanouir, or en détention la majorité des enfants explique
qu’au réveil, ils ne font que se promener sur la cour, à ne rien faire ou manger.
Cela montre que les enfants perdent les notions de travaux domestiques,
d’entretien à faire au réveil et de socialisation.

80
De plus les autres données que nous avons recueillies montrent que la
totalité des enfants ne mène pas d’activité socioculturelles, domestiques ou
ludiques telles que les veillées, les contes, la musique, la danse, le sport, le
Ludo, l’awalé, les cartes etc. Or telles qu’expliquées dans la revue
conceptuelle, ces activités ont plusieurs fonctions telles que la fonction de
délassement (en contribuant à la réparation physique et nerveuse, la délivrance
de la fatigue etc.) ; la fonction de divertissement (en délivrant les jeunes de
l’ennui, de la monotonie et des vicissitudes quotidiennes et permettent une
évasion) ; la fonction de développement (en permettant une participation
sociale plus large, plus libre et favorisant un développement harmonieux du
corps et de l’esprit. Elles permettent également une acquisition pratique et
offrent de nouvelles possibilités d’intégration volontaire à la vie des
groupements récréatifs, culturels et sociaux). [Ainsi les jeunes qui ne mènent
pas ces genres d’activités ne parviennent pas à leur sortie de prison à
participer librement à la vie sociale et à s’intégrer volontairement à leur
communauté.]

De même pendant la période carcérale, les enfants n’ont pas de séances


ou des rencontres avec les psychologues, chose pourtant importante pour
l’amélioration des troubles de comportements dont souffrent les enfants et
jeunes en réinsertion.

Parmi les enfants, certaines données aussi indiquent que les enfants
lorsqu’ils tombent malades rencontrent des infirmiers, mais plus de la moitié
disent le contraire (73,5%). Cela peut se comprendre par le fait que parmi ce
lot d’enfants, certains avaient une santé fragile et tombaient malades,
nécessitant un suivi important de la part des responsables de la prison afin
d’éviter des décès.

81
Conscient de l’importance des activités socioéducatives pendant la
période carcérale, plus de 73% des enfants réinsérés disent oui.

Nous notons également l’absence d’un service social pour prendre en


charge ces enfants en conflit avec la loi.

Ainsi en fonction de l’analyse du vécu institutionnel des enfants et des


propos de certaines personnes ressources, on peut affirmer que des facteurs
institutionnels sont aussi à l’origine des difficultés de réinsertion des enfants
en conflit avec la loi.

On se pose alors la question de savoir quelles sont les conséquences qui


découlent des difficultés que rencontrent les enfants après leur réinsertion.

2.2.3. Conséquences des difficultés de réinsertion

Les difficultés que rencontrent l’enfant réinséré agissent sur l’équilibre


familial lui-même, puis sur le plan professionnel et social de l’enfant.

L’analyse faite des données indiquent que suite aux difficultés


rencontrées, un bon nombre d’enfants réinsérés adopte des comportements
inadaptés comme la consommation des substances psychoactives, ou le vol,
pour certains. Cela peut s’expliquer par le fait que ses troubles surviennent
parce que les enfants pendant la période carcérale n’ont pas pu bénéficier des
services d’un psychologue qui pourraient agir sur leurs comportements et leur
permettre de se stabiliser avant leur sortie de prison. Pour ceux qui ont
commis le vol, les raisons évoquées sont majoritairement le besoin d’argent et
la faim (Graphique 6). En effet le manque de moyens financiers chez un
enfant pour satisfaire un besoin peut être un stimulant à commettre un vol.

82
L’observation des résultats montre aussi que parmi les enfants réinsérés
en apprentissage ou à l’école (42), plus de 23% ont abandonné soit les classes
ou la formation. En cherchant à connaitre les causes, les enfants déclarent
majoritairement qu’elles sont liées au manque de moyens financiers pour les
accompagner, aux mauvaises relations à l’école ou à l’atelier ou encore
l’absence d’appui parental. Comme l’ont indiqué les données, il est souvent
difficile pour un enfant d’apprendre un métier ou de fréquenter lorsque les
relations avec l’entourage ne sont pas bonnes. Cette situation couplée avec
l’insuffisance de moyen financier ou d’appui familial ne peuvent que pousser
l’enfant à l’abandon, car comme le dit un proverbe de Jean de la Fontaine :
« ventre affamé n’a point d’oreilles » (Jean de La Fontaine, Fables, IX, 17
(1671).

D’autres données encore indiquent que certains enfants ont repris contact
avec la rue pour mener une activité de subsistance et se retrouvent à nouveaux
avec des groupes d’amis ne menant que des activités de portefaix, d’aide à la
vente avec les bonnes femmes ou qui ne font rien du tout (Tableaux 27 et 28).

On peut conclure de ces tableaux que le manque d‘appui financier et la non


satisfaction d’un besoin primaire (manger) ont poussé ces enfants dans la rue.

Ainsi à base de ces informations analysées, nous pouvons conclure que


l’échec de la réinsertion au travers des comportements délinquants, l’abandon
de l’apprentissage ou de l’école, les consommations de substances
psychotropes est la conséquence immédiate des difficultés que rencontrent les
enfants réinsérés à Atakpamé.

83
2.2.4. Approches de solutions
L’analyse des données indiquent que parmi les 49 enquêtés, 40 pensent
qu’ils existeraient des solutions pour les aider à réussir la réinsertion. Ils ont
ainsi proposé à l’unanimité la réduction de la durée de leur peine,
l’amélioration de leur ration et du rythme alimentaire pendant la période
carcérale, la mise en place d’un programme d’activités professionnelles pour
les occuper pleinement.

Un bon nombre propose également l’organisation des activités de loisirs


et des jeux, des rencontres régulières avec la famille et les psychologues
(Tableau 30). On peut comprendre que ses propositions sont faites par les
enfants réinsérés en fonction du vécu de chacun d’eux depuis l’arrestation
jusqu’à la réinsertion.

Cela permet de confirmer l’hypothèse 3 selon laquelle des approches de


solutions participatives et durables existeraient pour faire face aux difficultés
de réinsertion post-carcérale des ECL à Atakpamé.

2.3. Les solutions proposées

Comme toute recherche scientifique, nous avons convié les enquêtés à


réfléchir et proposer des solutions pour améliorer leur procédure de
réinsertion. Ainsi, toutes les catégories d’enquêtés ont fait des propositions
qu’il convient de présenter.
 Solutions proposées par les parents :
Les parents proposent que :

- Les prisons soient bien équipées et adaptées pour rééduquer les enfants
et faciliter leur retour

84
- Les ONGS et associations les appuient jusqu’à autonomie complète des
enfants après leur réinsertion
- Le gouvernement et les ONG les appuient en financement d’AGR afin
qu’ils puissent prendre le relais de la prise en charge post-incarcération
- L’Etat crée des centres de rééducation pour les enfants qui ont été en
conflit avec la loi, accessibles à tout le monde
 Solutions proposées par les enseignants et patrons d’atelier

Les patrons d’atelier et les enseignants ont également fait des propositions. Ils
proposent que :

- Les responsables des organismes ou associations qui réinsèrent les


enfants fassent un suivi accentué et un accompagnement à long terme pour
évaluer les besoins auprès des enfants et leur venir en aide
- L’Etat appui financièrement aux ECL et aux familles ainsi qu’un
accompagnement financier d’apprentissage
 Solutions proposées par le personnel de prison

Le personnel de prison propose que :

- La famille s’implique beaucoup plus dans la prise en charge des enfants


depuis leur arrestation et rendent visites régulièrement à leur enfant en
détention
- Le gouvernement appuie les quartiers pour mineurs en équipements
nécessaires en ressources humaines (Agents sociaux, Psychologues,
Médecins) pour encadrer les enfants pendant leur séjour institutionnel
- L’on mette en place des programmes d’appui financier à la réinsertion
 Solutions proposées par le personnel du BNCE

Le personnel du BNCE propose que :

85
- Le gouvernement les aide ou les accompagne quant aux projets de
réinsertion des enfants en conflit avec la loi
- L’Etat favorise la collaboration entre le personnel de BNCE et le
personnel des services sociaux et d’autres organismes pour le travail efficace
avec les enfants.
- L’Etat crée des centres de rééducation pour les ECL avec un personnel
qualifié et compétent.
 Solutions proposées en tant que futur Educateur Spécialisé

Nous proposons que :

- L’Etat crée des centres plus adaptés à l’encadrement des ECL plutôt que
les quartiers pour mineurs.
- L’Etat appui financièrement aux ECL et aux familles ainsi qu’un
accompagnement financier d’apprentissage.

Suite aux solutions proposées par les différents enquêtés, une a été retenue et
transformé en projet qui sera détaillé dans la deuxième partie de ce document.

86
DEUXIEME PARTIE : PROJET : APPORTS DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 3:
A L’ACTION

87
1. Résumé du projet (Fiche signalétique)
Titre du Appui à la réinsertion des ECL
projet
Localisation Atakpamé
Promoteur Moi-même
Population Directs : Enfants et jeunes en conflit avec la loi du quartier
bénéficiaire pour mineur de la PCA
Indirects : Parents des enfants, Communauté, Ministère de
l’Action Sociale de la Promotion de la femme et de
l’Alphabétisation, Ministère de la Justice et de la Sécurité,
OSC, Gouvernement
Résultats  Un centre d’accueil transitoire d’une capacité de 10
attendus enfants est créé et aménagé
 Dix (10 enfants) ex-détenus du quartier pour mineur
de la PCA, sont rééduqués pendant une période de 6 mois
 Dix (10 enfants) ex-détenus du quartier pour mineur
de la PCA, sont efficacement réinsérés sur le plan social et
professionnel
Partenaires Partenaires techniques : MASPFA, BNCE, AFD, BICE
du projet
Partenaires financiers : AFD, BICE, BNCE, Association
Apprentis d’Auteuil, Plan International
Coût du 28.362.000f CFA
projet
Financement 28.362.000f CFA
recherché
Durée (mois) 20 Mois

88
2. Contexte et justification du projet
Selon le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le monde
compte aujourd’hui plus de 1.8 milliard de jeunes de 10 à 24 ans. Ce groupe
représente la plus importante cohorte jamais connue à entamer sa transition
vers la vie adulte. Plus de 85% d'entre eux vivent dans des pays en
développement et, dans de nombreux endroits, ils représentent jusqu'à 30% de
la population mondiale, leur nombre ne cessant d’augmenter à chaque fois.
Le développement de certains comportements des jeunes résulte à la fois
de motifs profonds et de facteurs déclencheurs associés à l’environnement
familial. Il ressort des résultats de l’enquête de terrain que, la situation
financière des parents, l’absence d’activité socioculturelle et domestique
pendant la détention, l’exclusion sociale et les mauvaises relations
interpersonnelles avec la communauté conduisent les enfants à développer les
troubles de comportements, à fuguer, à récidiver, à abandonner l’apprentissage
ou l’école entrainant des difficultés de réinsertion post-carcérale.
Les enfants souffrent d’une perception très négative de la part de la
société dans son ensemble, ce qui tend à renforcer chez eux l’adoption de
comportements socialement déviants. Le contexte familial, l’influence des
pairs et la situation professionnelle sont déterminants dans l’initiation des
jeunes à des comportements inadéquats. En retour, ces enfants se retrouvent la
plupart du temps sous le coup de la loi et nécessitent une prise en charge et
une rééducation bien poussée par une équipe pluridisciplinaire afin de faciliter
leur réinsertion dans la société.
Malheureusement au Togo, les centres qui hébergent ces catégories
d’enfants qui sont tombés sous le coup de la loi, ne disposent pas de
l’équipement nécessaire pour prendre en charge ces enfants et les rééduquer.

89
Par conséquent ces jeunes et adolescents purgent leur peine derrière les
murs de la prison, coupés du monde extérieur sans aucune activité
socioéducative ou professionnelle pouvant leur permettre d’acquérir des
connaissances pour faciliter leur réinsertion sociale ou professionnelle. Ils
passent leur journée à dormir, à causer et à s’amuser derrière les murs de la
prison jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur liberté.
Malgré l’existence d’un arsenal juridique de protection de l’enfance, les
interventions pour lutter contre ces fléaux sont de faible ampleur et
d’efficacité limitée. Les actions lancées dans le domaine de la protection de
l’enfance restent éparses, mal coordonnées et ciblées, et non pérennes, en
dépit des engagements pris et des efforts de coordination des acteurs initiés
par le Ministère de l’Action sociale. Leur efficacité est généralement
suspendue aux soutiens des partenaires techniques et financiers.
Il arrive donc de constater que certains jeunes finissent toujours par
récidiver malgré les efforts consentis par les OSC et les ONG pour leur venir
en aide. Les causes sont généralement liées à la situation économique précaire
des parents qui crée une situation d’instabilité ou d’hostilité au jeune réinséré
qui reprend ses anciennes habitudes et se retrouve à nouveau sous le coup de
la loi.
Le présent projet voit le jour suite aux constats fait auprès des enfants
réinsérés par le BNCE. En effet, l’absence d’activité socioéducative,
l’incapacité des parents à payer les amendes et la faible fréquence des parents
à visiter les enfants pendant la détention indiquent que la majorité des enfants
réinsérés n’ont pas pu bénéficier des activités socioéducatives et n’ont pas été
non plus encadrés comme cela se doit pendant la période carcérale. En retour
ils développent toujours des troubles de comportements et finissent par
récidiver ; certains abandonnent soit leur profession ou l’école pour la

90
situation de rue et finissent par retomber à nouveau sous le coup de la loi. Les
relations interpersonnelles de ces enfants et la communauté étant souvent
mauvaise, les ECL sont la plupart du temps victimes d’exclusion, de
stigmatisation et d’insultes même.
Ce projet permettra donc aux enfants bénéficiaires de vivre en
pensionnant socioéducatif pendant une certaine période, dans un cadre
protecteur où ils bénéficieront des appuis sur le les plans sanitaire, alimentaire,
psychologique et socioéducative avant d’aller à la découverte d’une formation
professionnelle ou scolaire pour favoriser leur réinsertion. De manière
générale, ce projet permettra de rééduquer ces enfants afin de favoriser leur
retour dans la société.

3. Objectifs du projet
Les objectifs de ce projet se déclinent sous deux aspects à savoir l’objectif
général ou l’impact du projet, et les objectifs spécifiques ou effets.

3.1. Objectif général/Impact


Prévenir la récidive des ECL réinsérés sur le plan socio-professionnel.

3.2. Objectifs spécifiques/Effets


1. Créer un centre transitoire d’une capacité d’accueil de 10 enfants
2. Rééduquer dix (10) ex-détenus du quartier pour mineur de la PCA, pendant
6 mois
3. Réinsérer dix (10) ex-détenus du quartier pour mineur de la PCA sur le plan
socioprofessionnel
4. Résultats attendus/Chaîne des résultats (Produits)
1. Un centre d’accueil transitoire d’une capacité de 10 enfants est créé et
aménagé

91
2. Dix ex-détenus du quartier pour mineur de la PCA, sont rééduqués pendant
une période de 6 mois dans le centre d’accueil
3.Dix ex-détenus du quartier pour mineur de la PCA, sont efficacement
réinsérés sur le plan social et professionnel

5. Bénéficiaires du projet
Le présent projet bénéficiera directement aux ECL détenus à la Prison
civile d’Atakpamé.
De façon indirecte, le projet bénéficiera aux parents de ces enfants, à leur
communauté, au Ministère de l’Action Sociale de la Promotion de la femme et
de l’Alphabétisation, au Ministère de la Justice et de la Sécurité, aux OSC, au
Gouvernement.

6. Activités/Intrants
Pour atteindre les résultats attendus dans le cadre du présent projet, plusieurs
activités seront mises en œuvre qu’il convient d’énumérer.

 Activités pour atteindre le résultat 1 : Un centre d’accueil


transitoire d’une capacité de 10 enfants est créé et aménagé
Activité 1.1 : Location et équipement d’un centre d’accueil

L'hébergement des enfants nécessitent la construction et l’équipement


d’un centre d’accueil pouvant accueillir au moins 10 enfants. Pour cela, un
local sera identifié dans la commune d’Ogou 1 et devra être équipé pour
accueillir 10 enfants en conflit avec la loi.

Il comprendra quatre dortoirs, des sanitaires (douches et WC), deux


dortoirs pour les encadreurs, une cuisine, un réfectoire, un magasin, un bureau
pour directeur, un bureau pour les encadreurs, deux salles de formations, une
aire de jeu, et un forage. En outre, il devra être équipé de tout le matériel
92
nécessaire à son bon fonctionnement : lits, moustiquaires, placards de
rangement, tables, bancs, vaisselle, outils etc.

Pour assurer le bon fonctionnement de ce centre et l'encadrement des enfants,


le recrutement d’un personnel varié et qualifié est nécessaire.

Activité 1.2 : Recrutement du personnel et mise en place d’un comité de


gestion du centre

Cette activité consistera à lancer un appel d’offre pour pouvoir identifier


des professionnels pour l’encadrement des enfants (directeur exécutif,
secrétaire, gestionnaire financier, éducateur spécialisé, assistant social, un
juriste, technicien en informatique, psychologue, infirmier, agent de sécurité
puis d’une cuisinière). Ensuite des entretiens d’embauche et de signature des
contrats s’en suivront. Une fois le recrutement terminé, il sera soumis à
chaque employé son cahier de charge.

Enfin, pour mieux gérer le centre, un comité de gestion sera mis en


place. Il sera composé d’un directeur exécutif, d’un surveillant, d’un
gestionnaire financier.

Activité 1.3 : Planification des activités du centre

Une réunion de planification aura lieu avec le personnel qui sera recruté.
Au cours de cette réunion, l’ensemble du personnel donnera son avis et
proposera les activités qu’il mettra en œuvre avec les enfants pour leur
rééducation, ce qui permettra de concevoir le planning hebdomadaire des
activités du centre.

93
Activité 1.4 : Sélection et accueil des bénéficiaires

Le centre ne pouvant accueillir qu'un nombre limité d'enfants, la sélection


se fera donc sur la base de certains critères qui seront définis par le comité de
gestion, tout en tenant compte des objectifs du centre focalisé sur la
rééducation et la réinsertion socio-professionnelle. Pour cela, en partenariat
avec le BNCE, certains enfants identifiés lors de leurs interventions à la PCA
seront sélectionnés pour bénéficier des services du centre. A leur arrivée, ils
seront accueillis par le personnel présent puis le règlement intérieur leur sera
présenté ainsi que le planning hebdomadaire des activités du centre. Il leur
sera remis des vêtements, des chaussures et tous les outils nécessaires pour
séjourner au centre.

 Activités pour résultat 2 : Dix ex-détenus du quartier pour mineur


de la PCA, sont rééduqués pendant une période de 6 mois

Activité 2.1 : Animation des activités socioéducatives


Selon le programme du centre préalablement établi, les éducateurs
mèneront avec les enfants des activités domestiques, de loisirs, des activités
sportives, des activités de lecture, des veillées et des contes, des chants, des
activités domestiques etc.

Activité 2.2 : Entretiens psychologiques et médicaux


Les séances psychologiques seront ponctuelles avec les enfants et en
fonction de la gravité de leur situation. Toutefois deux séances psychologiques
sont prévues par semaine pour tous les enfants.
De même des séances de suivi médical auront lieu avec un infirmier qui
recevra en consultation une fois dans la semaine les enfants et fera des

94
prescriptions au besoin. A la fin de chaque mois il établira un bilan de santé de
chaque enfant.
Activité 2.3 : Formation en informatique
Deux fois dans la semaine, des cours d’informatique seront données aux
enfants pour ainsi leur permettre d’avoir des bases solides dans le domaine vu
que nous sommes à l’ère du net.

Activité 2.4 : Elaboration d’un projet de vie


Toutes les informations recueillies auprès de l’enfant et des autres
professionnels (éducateurs, psychologue, infirmier, technicien en
informatique…) permettront d’élaborer en commun accord avec ce dernier
son projet de vie. Cette activité aura lieu pour chaque promotion trois mois
après leur arrivée.

 Activités pour résultat 3 : Dix ex-détenus du quartier pour mineur


de la PCA, sont efficacement réinsérés sur le plan social et professionnel

Activité 3.1 : La découverte d’activités professionnelle


Pendant son séjour et sa rééducation en pensionnat, l’enfant aura la
possibilité de découvrir pendant une semaine ou deux l’activité
professionnelle inscrite dans son projet de vie. Cela lui permettra de
s’imprégner de son futur travail ou de le changer en fonction des difficultés
rencontrées.

Activité 3.2 : Inscription dans des centres de formation professionnelle


Cette activité consistera à mobiliser les parents et ensemble avec le
responsable du centre, participer à la signature du contrat d’apprentissage des
enfants. Au cours des rencontres d’échanges, le rôle des parents leur sera
attribué en ce qui concerne la réussite de l’enfant.
95
Activité 3.3 : Appui à la parentalité et séances de sensibilisation
Une fois dans le mois, des séances de formations-sensibilisations des parents
et des leaders de la communauté seront organisées sur des thématiques en lien
avec les bonnes pratiques éducatives et le savoir-vivre avec l’enfant qui sera
réinséré.

Activité 3.4 : Réinsertion familiale et communautaire


Cette activité consistera au retour définitif de l’enfant dans sa famille et
dans sa communauté. Ensemble avec le personnel du centre et certains leaders
de la communauté, l’enfant retournera en famille et s’installera auprès de ses
parents pour continuer sa formation professionnelle.

Activité 3.5 : Suivi post-réinsertion de l’enfant réinséré


Cette étape consistera à suivre l’enfant dans sa famille et sa formation.
Elle permet de recueillir des données en lien avec les changements de
comportements auprès de l’enfant et de pouvoir évaluer son parcours post-
réinsertion afin de détecter plus tôt les risques ou les facteurs pouvant faire
échec à sa réinsertion. Il sera effectué par les éducateurs et d’autres membres
du personnel en fonction de leur disponibilité à travers des visites à domicile.

 Activités transversales du projet

As 1 : Suivi des activités du projet


Le suivi des activités du projet se fera au travers des rapports
hebdomadaires qui seront envoyés au directeur exécutif du projet par
l’ensemble des professionnels intervenant auprès des enfants.
As 2 : Evaluation du projet
L’évaluation du projet se fera pour chaque année en deux temps, une
première à la fin du sixième mois et une deuxième en fin d’année.

96
7. Acteurs et partenariat
Les acteurs de ce projet sont toutes les personnes qui y sont concernées et
qui participent aux différentes activités.
7.1. Les acteurs
Les différents acteurs retenus dans le cadre de ce projet sont :
 Le comité de gestion du centre
 Le personnel encadrant
 Les parents et les leaders communautaires
7.2. Partenaires

Ici il s’agit des partenaires techniques et financiers avec lesquels sera créé une
collaboration sur les plans technique et financier.

 Partenaires techniques
Ce sont des partenaires qui ont une expertise dans le domaine de la
protection de l’enfant et beaucoup dans l’encadrement et la réinsertion des
enfants en conflit avec la loi. Dans notre projet, il va s’agir de :
MASPFA
BNCE
AFD
BICE
 Partenaires financiers
Ce sont les partenaires pourvoyeurs de ressources susceptibles d’apporter
un accompagnement financier à la réalisation des activités du projet. Par
rapport au domaine de notre projet, nous avons ciblé les partenaires financiers
suivants :
AFD
BICE

97
BNCE
Association Apprentis d’Auteuil
Plan International
8. Ressources
Pour mettre en œuvre de façon efficace ce projet, les ressources nécessaires
sont d’ordre humain, technique, et financier.

8.1. Sur le plan humain


Une équipe de gestion du projet sera mise en place par le porteur du
projet et ses différents partenaires. Cette équipe sera composée du directeur
exécutif, d’un responsable de suivi-évaluation et du responsable financier.

8.2. Sur le plan technique et matériel


Le projet aura besoin pour son bon fonctionnement des ordinateurs pour
les cours d’informatique, des matériels de bureau, des outils de travail, des
ustensiles de cuisine etc. De même, ce projet aura besoin de deux motos de
commandement pour les visites à domicile et les courses nécessaires.

8.3. Sur le plan financier


Le projet devra mobiliser des fonds qui permettront de payer le personnel
du centre, le responsable de suivi et évaluation, de faire le ravitaillement
mensuel de la cuisine, l’entretien et l’achat de carburant pour les motos de
roulement, les frais d’inscription des enfants en apprentissage etc. Ces coûts
s’élèvent à 28.362.000f CFA et seront partagés entre les différents
partenaires du projet.

9. Durabilité du projet

98
Pour que ce projet soit durable, les différents acteurs et les parties
prenantes devront s’approprier le projet et s’y impliquer pleinement.
Au départ du bailleur, les matériels du centre qui leur seront laissés,
seront entretenus par les enfants de même que les motos de commandement.
Les livres, les outils de travail, les ordinateurs vont continuer par servir aux
enfants pour leurs diverses activités. Ceux qui seront déjà réinsérés mettront à
profit des nouveaux enfants du centre, les connaissances qu’ils ont acquises en
matière d’informatique pendant leur séjour dans le centre. Pour cela, ils seront
sollicités pour des séances de formation et de transfert de compétences au
besoin.
Les parents et les responsables de la communauté qui auront bénéficié de
renforcement de capacités grâce aux séances d’appui à la parentalité, pourront
faire des transferts de compétences aux parents des nouveaux enfants qui
seront concernés. Pour cela l’implication effective des parents et leaders
communautaires serait de rigueur.
De même, étant donné que le projet sera à long terme, les enfants
réinsérés qui auront fini leur formation professionnelle et qui sont autonomes,
pourront être sollicité pour des aides et des dons en nature ou en espèce en vue
de soutenir leurs frères qui sont dans le processus de réinsertion dans le centre
d’accueil transitoire.

99
10. Chronogramme des activités pour les trois (3) premières promotions (20 premiers mois)

Activités Période (mois)


1ère promotion 2ème promotion 2ème promotion
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Location et
équipement d’un
centre d’accueil
Recrutement du
personnel et mise
en place d’un
comité de gestion
du centre
Planification des
activités du centre
Sélection et
accueil des
bénéficiaires
Animation des
activités

100
socioéducatives
Entretiens
psychologiques et
médicaux
Formation en
informatique
Elaboration d’un
projet de vie
La découverte
d’activités
professionnelle
Inscription dans
des centres de
formation
professionnelle
Appui à la
parentalité et
séances de
sensibilisation

101
Réinsertion
familiale et
communautaire
Activités de suivi
post-réinsertion
Suivi du projet
Evaluation du
projet

102
11. Cadre Logique

Rubriques Logique d'intervention Indicateurs Moyens et Hypothèse /


objectivement sources de Contraintes
vérifiable vérification
Objectif Prévenir la récidive des Le nombre d’enfants Rapports Manque de
général ECL réinsérés sur le plan récidivistes dans la d’activités de la financement
socio-professionnel. PCA PCA
Créer un centre transitoire Centre d’accueil de 10 Enquête de terrain Manque de
d’une capacité d’accueil enfants créé financement
de 10 enfants
Rééduquer dix (10) ex- Nombre d’ex-détenus Enquête de terrain Manque de
Objectifs détenus du quartier pour rééduqués financement
spécifiques mineur de la PCA,
pendant 6 mois
Réinsérer dix (10) ex- Nombre d’enfants Enquête de terrain Manque de
détenus du quartier pour réinsérés financement
mineur de la PCA
Un centre d’accueil Centre d’accueil de 10 Enquête de terrain Manque de
transitoire d’une capacité enfants créé, aménagé financement

103
de 10 enfants est créé et et fonctionnel
aménagé
Dix ex-détenus du - Nombre d’ex-détenus Enquête de terrain Manque de
quartier pour mineur de la rééduqués et Rapport des financement
PCA, sont rééduqués - Durée de la période activités
Résultats pendant une période de 6 de rééducation
attendus mois dans le centre
d’accueil
Dix ex-détenus du Nombre d’enfants Enquête de terrain Manque de
quartier pour mineur de la réinsérés socialement financement
PCA, sont efficacement et professionnellement
réinsérés sur le plan social
et professionnel
Location et équipement Centre loué et équipé Enquête de terrain Manque de
d’un centre d’accueil et reçus de travaux financement
Recrutement du personnel - Nombre de Rapports des Manque de
et mise en place d’un professionnels recruté activités financement
comité de gestion du - Comité de gestion
centre créé et fonctionnel
Planification des activités - Nombre de réunion Rapport des Difficultés à
104
du centre de planification activités trouver le
- Planning des activités personnel qualifié
Activités Sélection et accueil des Nombre de jeunes Rapports Refus de
bénéficiaires sélectionnés et d’activités et collaboration des
accueillis au centre enquête de terrain responsables de la
PCA
Animation des activités Nombre de séances Rapports Non recrutement
socioéducatives d’animation d’activités des éducateurs
socioéducatives spécialisés
Entretiens psychologiques Nombre de séances Rapports Indisponibilité du
et médicaux d’entretien d’activités psychologue et de
psychologique et l’infirmier
médical
Formation en Nombre de séances Rapports Manque
informatique d’informatique d’activités d’équipement
informatique
Elaboration d’un projet de Nombre de projet de Rapports Absence
vie vie d’activités d’informations
sur l’enfant
La découverte d’activités Nombre d’ateliers de Rapports Non collaboration
105
professionnelle formation visités d’activités de l’enfant
Inscription dans des Contrats de travail Reçu de payement Manque de
centres de formation signé des frais financement
professionnelle d’inscription
Appui à la parentalité et Nombre de séance de Rapports Non collaboration
séances de sensibilisation sensibilisation et d’activités des parents et
d’appui à la parentalité leaders
communautaires
Réinsertion familiale et Nombre des enfants Rapports Manque de
communautaire réinsérés d’activités financement
Enquête de terrain
Activités de suivi post- Nombre de suivi post- Rapports Manque de
réinsertion réinsertion d’activités financement
Suivi du projet Nombre de suivi Rapports de suivi- Manque de
effectué évaluation financement
Evaluation du projet Nombre d’évaluation Rapports de suivi- Retard du
évaluation financement

106
12. Budget prévisionnel du projet

Le budget a été élaboré en tenant compte du coût des activités, de la charge du personnel et de la charge des
matériels. Certaines activités ne nécessiteraient plus de coûts mais seront pris en compte dans le budget.

12.1. Coût des activités


Désignation Quantité Fréquence Prix unitaire TOTAL F/CFA)
Location et équipement d’un centre 1 1 50.000 50.000
d’accueil
Recrutement du personnel et mise 1 1 30.000 30.000
en place d’un comité de gestion du
centre
Réunion de planification des 1 1 10.000 10.000
activités du centre
Sélection et accueil des 1 3 10.000 30.000
bénéficiaires
Animation des activités 2 360 00 00
socioéducatives
Entretiens psychologiques et 10 160 00 00
médicaux

107
Formation en informatique 2 72 00 00
Elaboration d’un projet de vie 10 3 00 00
La découverte d’activité 10 3 00 00
professionnelle
Inscription dans des centres de 10 3 80.000 2.400.000
formation professionnelle
Appui à la parentalité et séances de 1 18 00 00
sensibilisation
Réinsertion familiale et 10 3 5.000 150.000
communautaire
Activités de suivi post-réinsertion 2 96 00 00
Suivi du projet 1 80 00 00
Evaluation du projet 1 2 00 00
Total 1 2.670.000

108
12.2. Charge du personnel
Désignation Quantité Fréquence Prix unitaire TOTAL (F/CFA)
Directeur exécutif 1 18 150.000 2.700.000
Responsable suivi-évaluation 1 2 600.000 1.200.000
Responsable financier 1 18 80.000 1.440.000
Educateurs spécialisés 2 18 100.000 3.600.000
Secrétaire 1 18 80.000 1.440.000
Infirmier 1 18 50.000 900.000
Psychologue 1 18 50.000 900.000
Informaticien 1 18 50.000 900.000
Cuisinière 1 18 50.000 900.000
Agent de sécurité 1 18 50.000 900.000
Total 2 14.880.000

109
12.3. Coût du matériel
Désignation Quantité Fréquence Prix unitaire TOTAL (F/CFA)
Local 1 18 200.000 3.600.000
Motos + Assurance 2 1 600.000 1.200.000
Carburant 80 l 12 700 672.000
Entretien motos 1 18 5.000 90.000
Frais électricité et d’eau 1 18 15.000 270.000
Frais télécommunication 1 18 15.000 270.000
Ordinateurs 15 1 100.000 1.500.000
Matériels de bureau 8 1 70.000 560.000
Matériels de cuisine 1 1 100.000 100.000
Matériels de chambre 15 1 80.000 1.200.000
Ravitaillement alimentaire 1 18 75.000 1.350.000
Total 3 10.812.000

Le cout global du projet est donc égal à total 1 + total 2 + total 3


Cout global budget = 28.362.000

110
13. Mécanisme de mise en œuvre du projet
La stratégie pour réaliser à bien le projet sera constitué de 04 grandes
phases. La première phase constituera à mobiliser les ressources
nécessaires auprès de tous les partenaires Le porteur du projet le soumettra
aux différents partenaires identifiés, ensuite une réunion préparatoire sera
organisée, au cours de laquelle seront exposés les rôles et responsabilités de
chacun des partenaires puis une échéance sera retenue pour la collecte des
fonds afin de débuter les activités du projet. Au cours de cette réunion
également, des signatures de lettre de partenariat seront signées et un
comité de gestion du projet sera mis en place. Après la mobilisation des
fonds, la mise en œuvre des activités du projet pourront commencer.
Une fois les fonds mobilisés la recherche d’un local et le recrutement d’un
personnel qualifié pour l’encadrement sera fait. Du personnel recruté, un
comité de gestion sera également créé pour diriger efficacement le centre.
Les tâches et les attributions de chaque professionnel seront définis et ces
derniers pourront débuter leurs travaux. Chacun d’eux transmettra de façon
hebdomadaire des rapports d’activité aux Directeur exécutif pour faciliter
le suivi.
Après cela s’en suivra l’identification et l’accueil des enfants au centre
suite à la signature des lettres de consentement par les parents. Une fois
installés, les enfants pourront commencer les activités de rééducation qui
leur seront proposés avec les encadreurs jusqu’à l’élaboration d’un projet
de vie.
La dernière étape consistera à la découverte des activités professionnelles
par les enfants, la signature et le payement de leur contrat d’apprentissage
et leur réinsertion en famille. Des suivis seront ensuite organisés pour
évaluer l’enfant en post-réinsertion.

111
14. Mécanisme de suivi- évaluation du projet
Le suivi du projet sera effectué par le comité de gestion du projet
préalablement mis en place et se fera de façon mensuelle. Il permettra de
vérifier l’effectivité de la mise en œuvre des diverses activités, afin d’y
apporter des modifications au besoin.
En ce qui concerne l’évaluation du projet, elle se fera trois après la
réinsertion familiale de chaque promotion. Un rapport final sera élaboré
lors de l’évaluation, selon le modèle requis par les différents partenaires.
Une évaluation administrative et financière sera réalisée conformément aux
règles et règlements des parties prenantes du projet. Le responsable
financier et le Directeur exécutif communiqueront régulièrement avec les
partenaires du projet pour suivre avec eux les dépenses afférentes au projet.
Les partenaires du projet quant à eux soumettront des rapports financiers au
coordonnateur du projet sur la base du calendrier élaboré.

112
Conclusion

Au final, la réinsertion sociale est une étape importante dans la


continuité de la vie du détenu à sa sortie de prison. Il est communément
admis qu’il faut commencer la préparation dès l’admission et se poursuit
après sa sortie dans le processus carcéral.

Cependant, on ne peut pas sous-estimer la difficulté qu’éprouvent les


personnes détenues à faire simultanément l’effort de s’adapter à leur
situation nouvelle et de se préparer à la libération. Assumer la situation
d’une personne privée de liberté et parvenir à se projeter dans l’avenir
comme une personne qui retrouvera la liberté est un processus complexe
qui prend du temps. Cette acceptation est souvent un préalable à toute
démarche active de réinsertion sociale visant à préparer la sortie.

Le processus d’insertion est un phénomène continu et complexe qui


part de la situation individuelle (personnalité, environnement social,
qualification...) et exige la mise en place d’un accompagnement social
global et continu. La réinsertion sociale des jeunes détenus concerne un
large réseau d’acteurs de « droit commun » : famille, communauté,
psychologues, services sociaux, organismes de santé et de formation,
entreprises, associations, etc.

L’accompagnement social des enfants détenus et des sortants de


prison dépend aussi de la bonne volonté de certains acteurs sociaux et
associatifs. La raréfaction des moyens, l’insuffisance en matière de
ressources (humaines et financières) au niveau du cadre pénitencier, la
mauvaise situation financière des parents, la taille élevée de la fratrie, les
mauvais comportements de la communauté envers les enfants réinsérés, la
méfiance créée au sein de la communauté sont autant de facteurs de risque

113
qui maintiennent les associations dans une position instable ne leur
facilitant pas l’aide efficace à la réinsertion des enfants.

Pour remédier à cela, il faut que l’état et les organisations de la société


civile, les leaders communautaires, les parents et les associations d’aide à
l’enfance en générale puissent travailler en collaboration et en synergie
pour mettre en place des mécanismes efficaces pour une sortie de crise. Les
prisons ou les quartiers pour mineurs doivent faciliter l’accès à la santé, aux
activités professionnelles, aux soutiens psychologiques etc.

La question qui se pose maintenant est de savoir comment mettre en


pratique toutes ces théories préventives et curatives afin de réinsérer
pleinement le détenu au niveau de la communauté, puisqu’on est encore
indéniablement loin des résultats escomptés.

L’Etat togolais ainsi que l’ensemble de sa population seront - ils


vraiment capables de réaliser un changement d’une telle envergure ?

Les anciens détenus arriveront-ils à se retrouver par rapport à eux-


mêmes et à la société ?

Ce sont deux questions complexes, auxquelles on ne peut répondre par oui


ou par non, des questions qui viennent de loin et qui échappent encore le
fond de la pensée humaine.

114
Références bibliographiques
Mémoires consultés
- BADJAGLANA D’soklma Grace, 2021, Impact de la rééducation
sur le comportement des jeunes en difficultés. Cas des pensionnaires du
Centre d’Observation et de Réinsertion sociale des Jeunes en Difficulté de
Cacaveli (CORSJDC), Mémoire de fin de formation pour l’obtention du
diplôme de Cadre supérieur de Développement, ENFS.
- BRILLANT Andrée-Anne, 2019, Enjeux de la réinsertion sociale
chez des hommes ayant purgé une peine d'incarcération au sein d'une
institution carcérale, Mémoire pour l'obtention du grade de Maitrise en
service social, Université de Montréal.
- ETOUGHE MEKINA Joachim, 2010, Activités Socio-Educatives et
Relations Sociales entre Travailleurs d’une même Entreprise, Monographie
de fin d’étude pour l’obtention du certificat d’aptitude à l’Inspectorat de
l’éducation populaire de la jeunesse et des sports, Université Cheikh Anta
Diop De Dakar
- MEYER Aurélie, 2010, La Réinsertion en prison, Master 2 de
recherche en Droit Pénal, Université de Panthéon-Assas, Paris 2.
- OKONGO Grégoire, 2009, Nouvelles approches pour la pratique
des activités socio-éducatives en milieu scolaire (étude de 43
établissements), Monographie de fin d’Etude pour l'obtention du Certificat
d'Aptitude à l'Inspectorat de l'Education Populaire de la Jeunesse et des
Sports, Dakar.
- RAMANAMPAMONJY Henintsoa Mamitiana, 2013, La réinsertion
sociale des détenus : enquête auprès de la maison centrale d’Antanimora,
Mémoire pour l’obtention du diplôme de Maitrise en sociologie,
Madagascar.

115
Rapports, revues, presses et autres ouvrages consultés
- BACHELARD Gaston, 1938, Formation de l’esprit scientifique.

- ENGUENIE Isidore, 1982, Animation socio‐éducative au Gabon,


INJS Gabon.
- MAUGER Gérard, 2009, La sociologie de la délinquance juvénile,
La Découverte, « coll Repère Sociologie »

- SIMONOT Michel, 1974, Les animateurs socio‐culturels, Etude


d’une aspiration à une activité sociale, Presses Universitaires de France,
Rouen.
- Rapport d’activité de BNCE-Togo, 2021
- Rapport d’activité de BNCE-Atakpamé, 2021-2022
- Rapport d’activité du CORSJDC, 2011 et 2022
- Rapport du bilan diagnostic PDC Ogou1 VERSION AMELIOREE

Dictionnaires et documents de méthodologie utilisés

- DURKHEIM Émile, les règles de la méthode sociologique, Paris


librairie Felix Alcan, 108.
- LAFON Robert, Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie
de l’enfant, Ed Presses Universitaires de France, Collection Quadrige.
- LARAOUI Nour el Houda 2021, Techniques de Recherche en
Sciences sociales, Département de lettres et langue française, Algérie.
- QUIVY Raymond, CAMPENHOUDT Luc Van, 2011, Manuel de
recherches en sciences sociales (4e édition). Dunod-Psycho Sup. Sciences
humaines et sociales, Paris.

116
Sites web visités
- https://nouvelledafrique.tg/togo-insertion-des-enfants-en-difficulte-
avec-la-loi-la-smpdd-et-ebb-au-front/
- Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.
- https://www.faapa.info/blog/la-pauvrete-des-parents-un-obstacle-a-
la-reinsertion-familiale-des-enfants-de-la-rue/

117
Annexes

A- Questionnaire confidentiel destiné aux Enquêtés

Bonjour Cher/Chère Enquêté (e). Je suis étudiant en fin de formation à


l’Ecole Nationale de Formation Sociale (ENFS). Nous souhaitons vous
poser quelques questions dont les réponses nous seront utiles pour
comprendre les difficultés liées à la réinsertion des enfants du quartier pour
mineur de la Prison civile d’Atakpamé par le BNCE.

Nous vous rassurons que le traitement de vos données seront fait dans
l’anonymat et ce dans le seul intérêt de notre mémoire.

Pour chaque réponse, encerclez le/les numéro (s) choisis.

SECTION I : Caractéristiques sociodémographiques des Enquêtés


N° Questions et filtres Réponses et codes Passer à
d’ordre
Q101 Sexe Masculin .……………...1
Féminin…………….….2
Q102 Quel est votre âge ?
14 -16……………...1

16 -17 …………..…2

Q103 Dans quel type de Nucléaire …….……….1


famille vivez-vous ? Monoparentale ……….2
Recomposé……………3
Q104 Combien de frères et 3-5 ………………........1
sœurs avez-vous ? 6 et plus ………………2
Aucun…………………3
Q105 Quel est votre Elève …………………1

118
profession ? Apprenti ……………...2
Aucun ………………..3

SECTION II : Facteurs socio-familiaux et institutionnels


N° Questions et filtres Réponses et codes Passer
d’ordre à
Q201 Quel est l’emploi de Agriculteur………….….1
votre tuteur/parent Commerçant……………2
responsable ? Fonctionnaire ………….3
Autres libéral…………...4
Q202 Avez-vous une idée de -15.000 ……………...…1
combien gagnent vos 15.000 – 30.000 ………..2
parents par mois ? 30.000 – 50.000 ………..3
Plus de 50.000 …………4
Q203 Vos parents Oui ……………………..1
parviennent-ils à Non …………………….2
subvenir à vos besoins
en famille ?
Q204 Quel est la fréquence de Hebdomadaire …………1
visite de vos parents en Mensuel ………………..2
détention ? Trimestriel ……………..3
Annuel et plus ………….4
Q205 Quelle est l’état de la Bonne …………………..1
relation avec ta famille Mauvaise ……………….2
depuis l’incarcération ?
Q206 Les parents ont-ils Oui ……………………..1
contribué aux frais de Non …………………….2
libération ?

119
Q207 Qui paie vos frais de Le BNCE ……………….1
scolarité/apprentissage ? Les parents ……………..2
Les deux ………………..3
Q208 Comment vos parents se Méfiants………………...1
comportent-ils envers Insouciants……………...2
vous depuis votre retour Protecteur …………….3
de la Prison ?
Q209 Quel est l’état de vos Bonne …………………..1
relations avec les Mauvaise ……………….2
membres de votre
communauté ?
Q210 As-tu déjà été victime Oui ……………………..1 Si oui
de stigmatisation ou Non …………………….2 Q211
d’exclusion dans ta
communauté ?
Q211 Comment as-tu réagi ? Insultes …………………1
Bagarres ………………..2
Insoucieux ..……………3
Q212 Quelle est l’état de vos Bonne ………………......1
relations avec vos Mauvaise………………..2
camarades/apprentis ? Méfiante ……………......3
Q213 Quelle est l’état de vos Bonne ………………......1
relations avec vos Mauvaise………………..2
patrons/enseignants ? Méfiante ……………......3
Q214 Quelles sont les jeux ou Activités domestiques….1
les activités Ludo ou Awalé….……...2
socioéducatives que Contes et chants………...3
vous connaissez ? Musique et danse ……...4

120
Aucune idée ……………5
Q215 Pendant l’incarcération, Oui ……………………..1
meniez-vous ces Non …………………….2
activités culturelles ?
Q216 Que faisiez-vous les Rien …………………….1
matins au réveil ? Manger………………….2
Promenade………………3
Q217 Faites-vous des jeux de Oui ……………………...1
Ludo, d’awalé ou Non ……………………..2
autres ?
Q218 Faites-vous des veillées Oui ……………………...1
de chants ou de contes ? Non ……………………..2
Q219 Pratiquiez-vous des Oui ……………………...1
activités sportives ? Non ……………………..2
Q220 Aviez-vous eu des Oui ……………………...1
séances psychologiques Non ……………………..2
en détention ?
Q221 Est-ce que vous Oui ……………………...1
bénéficiez des suivis Non ……………………..2
médicaux ?
Q222 Pensez-vous que les Oui ……………………...1
activités Non ……………………..2
socioéducatives et
professionnelles
seraient un atout pour
vous ?

SECTION III : Conséquences des difficultés de réinsertion

121
N° Questions et filtres Réponses et codes Passer
d’ordre à
Q301 Consommez-vous de la Oui …………………….1
drogue ou d’autres Non……………………2
substances
psychotropes ?
Q302 Avez-vous déjà commis Oui…………………….1 Si oui
un vol depuis votre Non……………………2 Q 303
réinsertion ?
Q303 Pourquoi avez-vous Aucune idée……………1
commis ce vol ?
Faim …………………..2

Besoin d’argent………..3

Absence soutien parental.3


Q304 Est-ce que vous Oui…………………….1 Si non
continuez par Non…………………....2 Q 305
fréquenter (école/appren
tissage) ?
Q305 Pourquoi ? Mauvaises relations……1
Manque de moyens……2
Absence d’appui parental.3
Pas d’envie…………….4
Q306 Eté-vous déjà retourné Oui ……………………...1 Si oui
dans la rue depuis votre Non ……………………..2 Q307
réinsertion ?
Q307 Quelles activités mènent Portefaix………………1
vos actuels amis ? Aide à la vente…………2
Elève/apprenti ………...3

122
Ne fait Rien……………4

SECTION IV : Approches de solution participatives

N° Questions et filtres Réponses et codes Passer


d’ordre à
Q401 Pensez-vous qu’il Oui……………………….1 Si oui
existe des solutions Non………………………2 Q402
pour faciliter la
réinsertion et vous
éviter des difficultés ?
Q402 Que proposez-vous
pour aider à éviter les
difficultés de
réinsertion actuelles
que vous rencontrez ?

B- GUIDES D’ENTRETIEN INDIVIDUEL

✓ Guide d’entretien individuel à l’endroit des responsables du


Quartier pour mineur d’Atakpamé
N° Sujets d’entretien Objectifs à atteindre
1 Prise en charge des - Savoir comment se fait la prise en
ECL au QM charge
d’Atakpamé. (Avoir des informations sur le processus
de réinsertion des ECL au QM
d’Atakpamé)
- Avoir des données statistiques si
possible
2 Difficultés de Avoir un aperçu des difficultés que
réinsertion des ECL au rencontrent les acteurs impliqués dans le
QM d’Atakpamé processus de prise en charge des ECL

✓ Guide d’entretien individuel à l’endroit des parents des enfants


en processus de réinsertion
N° Sujets d’entretien Objectifs à atteindre
1 Vie familiale de l’enfant - Evaluer le niveau de vie et connaitre le

123
réinséré salaire moyen mensuel des parents
- Comprendre le mode de vie de l’enfant
à la maison depuis son retour
2 Comportement de - Avoir un aperçu sur les
l’enfant comportements de l’enfant
- Evaluer son implication dans les
activités domestiques

✓ Guide d’entretien individuel à l’endroit des patrons ou


enseignants des enfants en processus de réinsertion
N° Sujets d’entretien Objectifs à atteindre
1 Comportements - Evaluer les comportements de
l’enfant en apprentissage (respect des
règles, obéissance)
- Evaluer ses relations avec les autres
apprentis/élèves
2 Acquisitions des - Savoir si l’enfant évolue bien dans
connaissances son apprentissage
- Identifier les difficultés
d’acquisitions des connaissances
auprès de l’enfant

C- Guide d’entretien de groupe avec les frères et sœurs des enfants


réinsérés
N° Sujets d’entretien Objectifs à atteindre
1 Relations familiales - Connaitre l’état des relations entre
l’enfant réinséré et sa famille
- Savoir auprès des enfants si les parents
arrivent à subvenir à leurs besoins
fondamentaux

D- GRILLE D’OBSERVATION
Eléments à observer Objectif à atteindre/ Informations à
collecter
Environnement carcéral - Analyser le programme journalier des
enfants en incarcération
- Observer les comportements journaliers
des enfants
Environnement familial - Observer l’état du logement

124
- Observer l’atmosphère familial
Environnement - Observer l’enfant au travail
professionnel - Recueillir des informations sur l’évolution
(école/atelier) et l’assiduité de l’enfant

125
Table des matières

sommaire....................................................................................................................................

dedicace.....................................................................................................................................

remerciements......................................................................................................................

sigles et acronymes..............................................................................................................

introduction.............................................................................................................................

........................................................................................................................................................

chapitre1 : problematique, site et demarche methodologique................

1.1 problématique...............................................................................5
1.1.1 enoncé du problème.....................................................................5
1.1.2 hypothèses..................................................................................12
1.1.2.1 hypothèse générale.....................................................................12
1.1.2.2 hypothèses spécifiques................................................................12
1.1.3 objectifs......................................................................................13
1.1.3.1 objectif général............................................................................13
1.1.3.2 objectifs spécifiques.....................................................................13
1.1.4 variables et indicateurs................................................................14
1.1.4.1 variable dépendante et indicateurs.............................................14
1.1.4.2 variables indépendantes et indicateurs.......................................15
1.1.5 justification du choix du thème et du site....................................16
1.1.5.1 justification du choix du thème....................................................16
1.1.5.2 justification du choix du site.........................................................18
1.2 revue de littérature.......................................................................19
1.2.1 revue thématique........................................................................19
1.2.1.2 les facteurs de risque et de protection en matière de
réinsertion…. .............................................................................................23
1.2.2 revue conceptuelle.....................................................................26
1.2.3 enseignements tirés....................................................................32

1.3 Présentation du site et démarche méthodologique......................33


1.3.1 présentation du site.....................................................................33
1.3.1.1 le cadre physique.........................................................................35
1.3.1.1.1 la situation géographique de la commune ogou1…………………..35
126
1.3.1.1.2 relief……..………..……………………………………………………………………….37
1.3.1.1.3 climat et réseau hydrographique...............................................38
1.3.1.1.4 végétation et faune....................................................................39
1.3.1.1.5 sols…………...................................................................................40
1.3.1.2 le contexte humain……………………………………………………………………40
1.3.1.2.1 historique du peuplement..........................................................40
1.3.1.2.2 groupes ethniques et religions....................................................41
1.3.1.2.3 données démographiques...........................................................42
1.3.1.2.3.1 les caractéristiques de la population......................................42
1.3.1.2.3.2 la densité et la répartition spatiale de la population.............42
1.3.1.2.3.3 la répartition de la population par sexe et par âge................43
1.3.1.2.3.4 répartition de la population selon le milieu rural/ urbain......43
1.3.1.3 l’administration communale........................................................44
1.3.1.3.1 cadre juridique............................................................................44
1.3.1.3.2 organisation et fonctionnement de la commune........................44
1.3.1.3.2.1 les principaux organes............................................................45
1.3.1.3.2.2 l’administration municipale...................................................46
1.3.2 démarche méthodologique..................................................47
1.3.2.1 population cible et échantillonnage.............................................47
1.3.2.1.1 population cible..........................................................................47
1.3.2.1.2 echantillonnage...........................................................................48
1.3.2.2 méthodes, techniques et outils de collecte.................................49
1.3.2.2.1 la méthode qualitative................................................................49
1.3.2.2.2 la méthode quantitative..............................................................50
1.3.2.3 déroulement de l’enquête...........................................................51
1.3.2.3.préenquête....................................................................................51
1.3.2.3.2.enquête principale......................................................................52
1.3.2.4 difficultés rencontrées et leur résolution.....................................52

chapitre 2: Analyse des donnees, interpretation des resultats et


solutions proposees...........................................................................................................

2.1. présentation et analyse des données...........................................54


2.1.1 description de cas.......................................................................54
2.1.2. présentation et analyse des données quantitatives..................56
 identification des enquêtés..........................................................56
 conséquences des difficultés de réinsertion................................68

2.3. interprétation des résultats..........................................................73


2.2.1. données sociodémographiques..................................................73

127
2.2.2. facteurs socio-familiaux et institutionnels des difficultés de
réinsertion ………………………………………………………………………………………….75
2.2.3. conséquences des difficultés de réinsertion..............................80
2.2.4. approches de solutions..............................................................81

2.3. les solutions proposées...............................................................82

DEUXIEME PARTIE : PROJET : APPORTS DE LA RECHERCHE A


L’ACTION.................................................................................................…85

1. Resume du projet....................................................................................................86

2. Contexte et justification.......................................................................................87

3 Objectifs du projet...................................................................................................89

3.1 Objectif général / impact.....................................................................89

3.2 Objectifs spécifiques / effets................................................................89

4 resultats attendus / produits..............................................................................89

5 populations cibles ou beneficiaires du projet.............................................90

6 activites / intrants...................................................................................................90

7 acteurs et partenariat.............................................................................................91

7.1 acteurs impliqués................................................................................95

7.2 partenaires au projet..........................................................................95

8 ressources................................................................................................................... 96

8.1 ressources financières.........................................................................59

8.2 ressources matérielles........................................................................59

8.3 ressources humaines...........................................................................96

9 durabilite du projet............................................................................................96

10 chronogramme.....................................................................................................98

128
11 cadre logique......................................................................................................101

12 budget previsionnel du projet....................................................................106

13 mecanismes de mise en œuvre du projet..............................................106


14 mécanisme de suivi-
évaluation……………………………………………………..........................................110

CONCLUSION............................................................................................................................................... 112

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES...................................................................................................114

ANNEXES....................................................................................................................................................... 117

TABLE DES MATIÈRES............................................................................................................................ 125

RÉSUMÉ......................................................................................................................................................... 128

129
Résumé

La présente recherche montre et démontre sans nul doute que la réinsertion


sociale proprement dite, est encore faiblement comprise et exploitée au
niveau des communautés africaines et précisément au Togo. Cela
s’explique par les taux de récidives qui sont alarmants dans nos
communautés. L’enquête que nous avons menée auprès de 49 enfants
réinsérés par le BNCE a pour objectif de d’identifier les causes et les
conséquences des difficultés de réinsertion que rencontrent les ECL du QM
d’Atakpamé. Nous sommes partis de l’hypothèse qu’il existerait des
facteurs socio-familiaux et institutionnels qui sont à la base des difficultés
de réinsertion des ECL pris en charge par le BNCE à Atakpamé, avec des
répercussions sur leur devenir et nécessitant des solutions participatives et
durables. Pour réussir l’enquête, nous avons menés des entretiens
individuels et des entretiens de groupes avec des personnes ressources, des
observations et également administré un questionnaire aux enfants
concernés. Cette méthodologie a permis de comprendre que pendant la
détention, les enfants ne mènent aucune activité socioéducative (100%), et
ne font que s’amuser à longueur de journée. Ces enfants sont issus
généralement de famille recomposées ou monoparentales (73,5%). Les
parents sont en majorité agriculteurs (60%), leur revenu mensuel moyen est
compris entre 15000 et 50000f CFA. Faute de moyens (50%), les enfants
réinsérés éprouvent d’énormes difficultés à reprendre les classes ou
apprendre un métier et finissent par abandonner (23,8%) et se retrouver à la
rue. Vu cette situation, telles solutions ont été proposé par les enseignants
et patrons d’atelier. Ceux-ci proposent que l’Etat appui financièrement les
ECL et les familles ainsi qu’un accompagnement financier
d’apprentissage ; que les responsables des organismes qui réinsèrent les
enfants dans fassent un suivi accentué et un accompagnement à long terme
pour évaluer les besoins auprès des enfants et leur venir en aide.

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