Cours de Geochimie Appliquee
Cours de Geochimie Appliquee
Cours de Geochimie Appliquee
GEOCHIMIE APPLIQUEE
Avant-Propos
Introduction Générale
Chapitre 1 : Généralité sur la géochimie appliquée
1- Notion de Base
2- Cycle géochimique et classification des dispersions géochimiques
3- Types et phases de la prospection géochimique
4- Préparation d’une campagne de prospection géochimique
1- Reconnaissance générale
2- Phase stratégique
3- Présentation des résultats
1- Pédogéochimie
2- Représentation des résultats
Exercices
Bibliographie
Avant-Propos
La géochimie a plusieurs applications dans les sciences de la terre. Dans ce document, nous
aborderons la géochimie appliquée à la recherche minière, plus connue sous le nom de
prospection géochimique.
La prospection géochimique consiste en la mesure systématique du contenu en un ou plusieurs
éléments en traces des roches, des sols, des sédiments de ruisseau, de la végétation de l’eau ou
des gaz. Le but de ces mesures est la mise en évidence d’anomalies géochimiques.
L’importance des matières première minérales n’est plus à démontrer. Ce document a donc
pour objectif de permettre aux étudiants du premier cycle de l’enseignement supérieur
professionnel de connaitre et de pouvoir mettre en pratique les différentes techniques de la
prospection géochimique.
La prospection géochimique elle-même est un vaste domaine, et nous n’avons pas eu la
prétention d’aborder l’ensemble des sujets. Elle entre dans le cadre global, d’un programme de
recherche minière, progressant par phases qui se distinguent par les surfaces concernées et les
techniques mises en œuvre.
Introduction Générale
La prospection géochimique dont il est question, ici est la géochimie appliquée à la recherche
minière et précisément à la prospection minière d’où le titre de prospection géochimique.
La prospection géochimique consiste en la mesure systématique du contenu en un ou plusieurs
éléments en trace des roches, des sols, des sédiments des ruisseaux, de la végétation, de l’eau
ou des gaz.
Elle est basée sur la présence autour d’un gisement primaire soit d’une enveloppe de
minéralisation primaire soit d’un halo de minéralisation secondaire provoquée par la dispersion
des éléments chimiques au cours de l’altération et de l’érosion du gisement primaire.
Le halo de dispersion secondaire contient des fantômes ou des restes de débris qui peuvent
s’étendre à des distances évaluées à plusieurs kilomètres à partir de la source.
Le but de la prospection géochimique (le but de ces mesures) est la mise en évidence
d’anomalies géochimiques, c’est-à-dire de la concentration de certains éléments contrastant
nettement avec leur environnement qui représente le fond géochimique ou background.
Les problèmes de la géochimie appliquée sont complexes. La solution à chaque problème exige
du prospecteur ou du géologue un esprit de discernement et de créativité lui permettant de faire
des adaptations et des changements nécessaires par rapport au programme préalablement établi.
Le matériau à échantillonner
La méthode d’analyse à utiliser
Etablir les cartes et les interpréter
Le travail à faire après.
Les objectifs généraux de ce cours sont :
I- Notion de Base
1) Géochimie
La géochimie est la science qui étudie l’abondance, la distribution et la migration des éléments
chimiques dans la terre (lithosphère, hydrosphère et atmosphère : parties accessible de la terre)
et les affinités entre ces éléments chimiques de la terre.
C’est le contenu exact déterminé de cet élément ou d’une substance dans un corps donné. Elle
est exprimée en g/t, en ppm (partie par million), en mg/t ou ppb (partie par billion) ou en
pourcentage pour les éléments majeurs.
3) Clarke
On appelle Clarke la concentration moyenne ou teneur moyenne d’un élément dans l’écorce
terrestre. Exemple : Oxygène : 46,6 % ; Silicium : 27,72 % ; Or : 0,005 g/t ; Cuivre : 70g/t.
4) Fond géochimique
C’est l’abondance normale d’un élément dans un environnement étudié. Cette teneur est
préexistante à toute variation du milieu.
On parle de fond local ou background local lorsque cette teneur concerne une zone bien
délimitée (prospection tactique).
On parle de fond régional lorsque cette teneur concerne une zone étendue ayant une certaine
unité géochimique.
5) Seuil géochimique
C’est une coupure au-delà de laquelle toutes les autres valeurs seront considérées comme
anomales.
6) Dispersion géochimique
C’est la séparation en une phase immobile et une phase mobile qui se déposera en un autre
lieu.
7) Anomalie géochimique
Une anomalie géochimique peut être définie comme toute teneur plus élevée (anomalie
positive) ou plus basse (anomalie négative) que le fond géochimique. Son origine n’est pas
exclusivement métallogénique mais peut provenir de pollution ou de contamination par les
déblais d’une exploitation minière ancienne ou récente.
La formation des anomalies résulte de la mobilité et de la dispersion des éléments concentrés
dans la minéralisation.
La prospection géochimique ne localise pas directement le corps minéralisé. Elle capte dans un
premier temps des messages ou des signatures que le géologue interprète comme des attributs
émanant d’un gisement caché ou des critères géologiques favorables à la mise en place de
gisement.
Les anomalies sont constituées par des populations dont la teneur sont trois (03) à quatre (04)
fois plus élevées que le background.
En un mot, on peut dire que la population anomale contraste avec les populations qui forment
le fond géochimique.
C’est une variation de la teneur de fond causée par un apport extérieur d’origine quelconque,
soit chimique ou mécanique.
7-3) Anomalie de fuite
C’est une variation de la teneur de fond liée aux circulations des éléments dans des accidents
tectoniques. Cette définition est exempte d’hypothèse génétique.
7- 4) Anomalie formationnelle
C’est une variation de la teneur de fond provoquée par un élément lié de façon tout à fait
préférentielle à une formation géologique déterminée (Cu des roches basiques, Pb-Zn des
dolomies) mais sous une forme minéralogique (silicate à Cu) ou gîtologique (dispersion fine)
qui ne le rend pas économiquement rentable.
7-5) Fausse anomalie
C’est une variation accidentelle de la teneur de fond. Elle est causée par la pollution, la
contamination par les déblais d’une exploitation ancienne ou récente.
8) Effets pédogénétiques
On appelle effets pédogénétiques, les variations entre les teneurs de la roche et les teneurs
d’un horizon ou la totalité d’une altération autochtone.
9) Sol résiduel
On appelle sol résiduel un sol formé par altération d’une roche et resté sur place. En prospection
géochimique, c’est l’abréviation du terme sol résiduel du corps minéralisé.
Un élément accompagnateur est un élément facilement détectable que l’on trouve généralement
lié au minerai et dont la zone de dispersion est plus large que celle de l’élément indicateur. Pour
cela, les éléments accompagnateurs constituent une voie de recherche des éléments indicateurs.
11) Mobilité
C’est une prospection effectuée sur des sols dérivant directement (mécaniquement) de
l’altération du corps minéralisé et de son encaissant. Les dispersions recherchées ont un
caractère mécanique dominant.
C’est une prospection effectuée sur des sols dont la filiation avec le corps minéralisé est
assurée par une dispersion de type chimique (circulation, effet biochimique).
C’est une distribution le long du cours d’eau de teneur anomale organisées de telle manière que
les valeurs diminuent au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la source.
NB : le chimisme d’une anomalie secondaire n’est pas le reflet direct du chimisme du gisement
sous-jacent. Mais le résultat du concours des phénomènes suivants :
Chimisme primaire
Conditions d’oxydation et de mobilité
Conditions de piégeage des éléments
Sédiments
Matériau Gaz de
Eaux de Sols Roches Végétaux
échantillonné l’atmosphère
ruisseau
Types de Stream Phytogéochimie Géochimie
Hydrogéochimie Pédogéochimie Lithogéochimie ou géobotanique
prospection sediment atmosphérique
ou biogéochimie
Radioactivité
Levés
Techniques Analyse des Stream gamma
géochimiques Lithogéochimique Phytogéochimique
ou méthodes eaux sediment Dispersion
au sol
gazeuses
NB : dans la pratique, ces différentes phases de prospection géochimique n’ont pas de limites
franches. Deux phases de prospection géochimique peuvent s’exécuter simultanément sur la
même superficie. Tout est une question d’objectif à atteindre.
Exemple : boussole, marteau du géologue, GPS, machette, sacs à dos avec poches, sachets
plastiques, scies à métaux, limes rond pour affutage, pioches et pelles, marteau et pointes de
charpentier, ruban décamètres enrouleur, étiquette alu pour piquetage sur terrain et marquage
des point de base, etc.
Elle est fonction de la phase de prospection géochimique. Elle dépend aussi de la densité de
prélèvement.
1- Reconnaissance générale
1.1- Dans les eaux (hydrogéochimie)
La circulation des eaux au contact d’une concentration minéral conduit aussi bien dans les eaux
souterraines que dans le réseau hydrographique à la dispersion des éléments qui la composent.
Ces éléments peuvent se disperser sous forme d’ions (cations ou anions), d’ions complexes ou
sous formes de composés organiques non dissociés.
L’échantillonnage des eaux reste l’une des plus anciennes méthodes en prospection
géochimique bien qu’actuellement elle ne soit pas assez largement utilisée. Cette méthode est
utilisée pour les éléments donnant des composés très solubles tels que l’uranium et le cuivre.
S’il est aisé de collecter les échantillons des eaux de surface, il faut mentionner que ces eaux
deviennent instables à brève échéance.
Les facteurs qui contrôlent la qualité de métal dissout dans ces eaux de surface. Sont difficile à
évaluer et le contenu métal est relativement faible comparé à celui des sédiments de ruisseaux
et des sols. De plus, il y a lieu de tenir compte des saisons de collecte des échantillons. Ces
saisons ont un impact sur la teneur en sels mineraux.
Cette méthode présente donc de nombreux inconvénients :
Les niveaux de teneurs des éléments recherchés dans les eaux sont très bas
Cette méthode exige des analyses complémentaires, ce qui augmente le cout des travaux
Il est impossible de contrôler les résultats d’anomalies car l’échantillon ne peut être repris
La campagne de prélèvement doit se faire dans les conditions aussi constantes que
possible de manière à éviter les variations saisonnières (diagramme d’influences des
crues)
1er temps : abaissement des teneurs causé par les eaux de ruissellement, il y a effet de
dilution et on atteint la teneur Vd
2ième temps : réapparition de la teneur de fond (Vm)
3ième temps : élévation de la teneur provoquée par de meilleurs drainages des eaux
d’infiltration, on atteint Vc
4ième temps : réapparition de la teneur de fond
Malgré les handicaps, l’utilisation des eaux de surface a permis de découvrir le gisement de
fluorine aux USA (Colorado et Illinois). On a aussi utilisé cette méthode avantageusement
comme guide de recherche de l’uranium.
L’échantillonnage des végétaux revient de fait à une investigation des sols et des eaux
souterraines. Dans les zones désertiques, les racines des arbres et même des arbustes atteignent
des profondeurs de l’ordre de 25 mètres. L’échantillonnage des végétaux a conduit à la
découverte de minéralisation de Cu, Zn, Mo, Ag, U, Au, Pb, Hg.
L’idée repose sur le fait que les plantes extraient les éléments métallifères en profondeur qui
remontent dans les branches des feuillages. L’interprétation reste cependant plus complexe que
pour les autres échantillonnages.
L’échantillonnage est en lui-même un processus facile. On échantillonne des brindilles ou des
feuilles (environ 100g) et au laboratoire, l’échantillon est grillé, réduit en cendres et analysé.
Mais en réalité, le choix des échantillons reste difficile par ce que le processus par lequel une
plante accepte ou rejette un élément diffère d’une espèce à une autre.
Les botanistes ont montré que de nombreuses plantes possèdent un ensemble de mécanisme
avec lesquels elles sont capables d’amoindrir partiellement ou d’annihiler totalement les effets
toxiques de certains éléments métallifère. Certaines plantes emmagasinent des taux si élevés
des éléments métallifère dans leur structures qu’on envisage de les utiliser dans le cadre de
l’exploitation du gisement.
Le Stream sediment est une technique de prospection géochimique qui consiste à prélever
suivant le réseau hydrographique secondaire la fraction argileuse fine des alluvions.
En effet, la composition chimique des alluvions reflète celle des mineraux des interfluves qui
ont été drainés par le cours d’eau. Les éléments métallifères que l’on retrouve dans les alluvions
proviennent de l’érosion des sols et des roches par les eaux de surfaces et du lessivage des
roches par les eaux souterraines. Ces éléments métallifères se présentent sous forme de grains
de minéraux, de particules ou de composés précipités. L’anomalie en Stream sédiment se
présent sous forme de train de dispersion qui s’étendent de 100 m à plusieurs km à partir de la
source.
Un train de dispersion est une distribution le long du cours d’eau de teneur anomales
organisées de telle manière que les valeurs diminuent au fur et à mesure que l’on s’éloigne de
la cible.
L’intérêt de la prospection géochimique alluvionnaire notamment en phase de reconnaissance
vient du fait de l’échantillon représente une zone assez large du bassin de drainage.
Le Stream sediment s’applique en phase de reconnaissance générale et /ou en phase stratégique.
a) Cheminement et positionnement
Echelle de travail
Les cartes topographiques à l’échelle 1/ 200 000, 1/ 100 000 et 1/50 000 sont suffisante pour le
positionnement des points d’échantillonnage. On peut également utiliser des photos aériennes.
Préparation de la carte prévisionnelle d’échantillonnage
Elle permet d’avoir sur un même support tous les points représentatifs de la zone prospectée.
La densité de prélèvement et sa régularité sont des contraintes prioritaires.
Afin de conserver une densité constante de prélèvements, il est recommandé de présélectionner,
sur le fond topographique ou les photos aériennes disponibles, les points de prélèvement, en y
superposant une grille kilométrique.
La notion de densité de prélèvement doit en effet primer la notion d’espacement le long du
réseau. Ces deux notions ne sont d’ailleurs pas toujours indépendantes. Par exemples, l’on sait
par expérience qu’en zone forestière équatoriale (Gabon, RDC), un prélèvement par kilomètre
de réseau hydrographique représente approximativement, une densité d’un prélèvement au
km2 ; en France, un prélèvement tous les 250 m correspond à une densité de 8ech / km2.
En résumé, la préparation de la carte prévisionnelle d’échantillonnage s’effectue comme suit :
Avoir un support de la carte (topographique, photographie aérienne) ;
Choisir l’échelle de la carte (1/200 000, 1/100 000, 1/50 000) ;
Déterminer la densité de prélèvement (exple : 1ech au km2) ;
Présélectionner tous les points d’échantillonnage possibles sur le permis ;
Enregistrer dans le G.P.S. tous les points d’échantillonnages prévus ou présélectionnés.
Il faut éviter tout prélèvement dans les collecteurs principaux ou tout apport minéralisé risque
d’être dilué par les apports d’autres cours d’eau stériles.
Un prélèvement de sable blanc est toujours mauvais même s’il a été pris à l’écart du courant
parce qu’il ne contient pas de fraction argileuse fine, de même il ne faut pas prélever non
plus de vases trop riche en matière organique.
En pays tropical, le bon échantillon est normalement de teinte grise ou brunâtre.
Une fois arrivé sur le lieu de prélèvement, on procède au nettoyage des alentours pour permettre
de bien mener les opérations suivantes :
Localisation d’un repère fixe, de préférence un arbre à proximité du point de
prélèvement ;
Inscrire les références du point sur un topo-signal et une étiquette métallique (languette)
qui sera fixée sur le repère précédemment choisit.
Les références seront inscrites sur le sachet d’échantillonnage et dans le carnet de terrain
L’échantillon sera décrit grâce à une fiche de description (voir annexe) et ou dans le
carnet de terrain, on note pour chaque échantillon, la situation relative par rapport au lit
du cours d’eau, l’importance de ce cours d’eau, le profil du cours d’eau (méandre,
écoulement lent, torrent, gorge, plaine etc.), la nature des affleurements proches ainsi
que leur distance, la présence de matière organique, la présence d’anciens travaux ou de
points de lavage qui peuvent constituer des sources de contaminations etc.
Les coordonnées seront enregistrées de nouveau dans le GPS, et dans la fiche de
description
Toutes les autres informations (géologie, occupation du sol…) seront mentionnées dans
les carnets de terrains et / ou sur une carte de reports.
A la fin de la campagne, tout échantillon non prélevé sera rayé de la prévisionnelle
d’échantillonnage et une base de données sera conçue pour le traitement des résultats.
c) Moyens utilisés
Moyens humains : un géologue expérimenté ou un géochimiste, un technicien
supérieur, trois (03) ouvriers et un chauffeur ;
Moyens matériels : un véhicule 4x4, un GPS, une boussole, des machettes, des cartes,
des carnets de terrain, des fiches de descriptions, des sachets plastiques etc.
2- Phase stratégique
C’est une technique de prospection géochimique qui consiste à prélever des échantillons de
sols. Plusieurs raisons peuvent conduire au choix de cette technique en phase stratégique :
Mais, lorsqu’on aborde la géochimie des sols, il faut se poser les questions suivantes :
C’est un sentier ouvert généralement en brousse pour les travaux d’exploration. Il existe deux
types de layon : le layon de base et le layon transversal.
Sa longueur est plus ou moins égale à celle de la zone à couvrir. Le point de référence d’un
layon de base est le point de départ de ce layon. Il peut être différent du point origine de la
grille. Le point de référence est positionné grâce à une boussole, une carte topographique et un
GPS, le layon de base est ouvert à l’aide d’un théodolite.
Détail de fiche
Couleur : rouge (R), vert (V), brun (Br.), jaune (J), orange (O), gris (Gr).
Type ou origine du matériau : résiduel (Re), érosionnel (Er), dépositionnel (Dp)
(d’alluvion (Dpa), de colluvion (Dpc)).
Nature du matériau : argile (1), sable (2), gravillon (3), latérite (4), saprolite (5).
Lithologie : Roche acide (Ra), roche basique (Rb)
Altération : séricite (Se), carbonate (Ca), chlorite (Ch), oxyde de fer (Fe)
Occupation du sol : champs (préciser), sol nu, ancienne mine, foret, jachère
Pente : forte (fr), moyenne (my), faible (fb), nu
Pendage :
Relief :
c) Moyens humains
Pour une campagne de géochimie sol en phase stratégique, une équipe doit comprendre :
Boussole, topofil (mesure à fil perdu dont un compteur enregistre la longueur de fil sortant de
l’appareil lorsqu’un opérateur parcourt la distance à mesurer), G.PS, carte topographique,
machette, sachet, marqueur indélébiles, ciseaux etc.
e) Techniques de prélèvement
Une fois sur le terrain, on détermine le point de prélèvement. On creuse dans le sol un trou à
l’aide d’une machette, de forme circulaire d’environ 10 à 15 cm de diamètre dans lequel on
peut introduire la main, jusqu’à atteindre la base de l’horizon A et le sommet de l’horizon B
(horizon d’accumulation se situant en dessous des sols humifères). Ce niveau est généralement
atteint entre 20 cm et 40 cm (entre 30 cm et 50 cm en zone forestière et 20 cm à 30 cm en zone
de savane) et le sol est de couleur brune à ocre. On prélève entre 200 g et 500 g de matériaux
et d’échantillon est mis dans un sac plastique (sachet) sur lequel est préalablement inscrit le
numéro de l’échantillon. Ce qui permet d’obtenir après séchage et tamisage, un échantillon
pesant au moins 60 g.
Le but de la prospection stratégique étant de localiser des anomalies sur lesquelles il sera utile
de pouvoir revenir avec sureté, il est indispensable de laisser sur le terrain une marque à
proximité de chaque point d’échantillonnage.
D’une manière générale, chaque point de prélèvement doit être matérialisé à l’aide :
d’un piquet portant le numéro du layon,
la distance de prélèvement (coordonnées de l’échantillon)
le numéro de l’échantillon.
Sur un affleurement, le géologue doit commencer par dégager et nettoyer la surface exposée.
Puis il examine attentivement cette surface et tente d’y déceler toutes les caractéristiques
possibles.
Toutes les observations seront soigneusement notées sur le carnet de terrain et visualisée sur
des cartes d’itinéraires, d’affleurement et d’indices.
Pour tous les échantillons, les indications suivantes devront être reportées sur le carnet :
Le numéro de l’échantillon
Nom du secteur ou du lieu-dit
Localisation aussi précise que possible (ne pas se contenter de coordonnées, mais les
repérer par rapport à des éléments topographiques remarquables)
Eventuellement, si la détermination est possible, la nature de l’échantillon prélevé et
donné un nom de terrain
Sur le point de prélèvement sélectionné, l’échantillon est composé de fragments ou de poussière
de la roche que l’on brise à l’aide d’un marteau de géologue. Sur un affleurement, on prélève
généralement entre 500 g et 2 kg.
Avantages de la géochimie des roches sur les autres méthodes
On peut relier directement les résultats d’analyses aux auréoles primaires et
secondaires dans le cas d’échantillonnage de détail, en phase de reconnaissance aux provinces
géochimiques
Sur le lieu de prélèvement, on peut observer directement les structures, les types de
roches, la minéralisation et les formes d’altération ;
Les échantillons roches ne peuvent subir de contaminations notables de la part de
matériaux extérieurs comme le sont souvent les échantillons d’alluvions ;
On peut stocker les échantillons de roches sans risque de différenciation chimique
pendant de longues périodes.
Handicaps de la géochimie des roches
La rareté des affleurements et des sites d’échantillonnages, même lorsque les
affleurements abondent et sont bien exposés, ils n’apparaissent pas exactement aux endroits
souhaité ;
Un échantillon de roches ne représente qu’une surface relativement restreinte. En fait,
elle représente les conditions de l’endroit où l’échantillon a été prélevé, a l’opposé, l’échantillon
alluvionnaire représente tout un bassin versant.
Seul un endroit est habilité à effectuer un dosage, à l’opposé, les échantillons sol, eau
ou alluvion qui n’ont pas besoin d’être broyés, peuvent être analysé sur le terrain par des
méthodes de colorimétrie et les résultats utilisés pour guider la prospection.
Les échantillons seront broyés, analysés et dosés au laboratoire pour les éléments recherchés.
Les résultats de l’analyse des échantillons prélevés au cours des différents phases de
reconnaissance et stratégique sont toujours reportés sur une carte pour une bonne interprétation.
Plusieurs manières sont utilisées pour présenter les teneurs sur une carte :
La coloration en plage
Les courbes d’isovaleurs ou d’isoteneurs
Les figurés
L’objectif de cette phase est de délimiter les contours exacts de l’anomalie pour en déduire la
localisation et le type le plus probable de la minéralisation.
La méthode consiste à prélever des échantillons à maille régulière, soit suivant un réseau carré
ou rectangulaire, soit le long de profils équidistants, quand on connait la direction
d’allongement de l’anomalie. Le matériau prélevé est toujours du sol ou à la rigueur de la roche
désagrégée.
1) Pédogéochimie
1.1- Dans les sols
a) Conception de la grille de prospection géochimique
= +
LT : layon Transversale
LB : layon de base
I : intervalles entre les layons transversaux
Exercice d’application :
Soit un prospect rectangulaire de dimension 800 m x 400 m. Une grille de prospection à maille
100 m x 50 m, le point O, centre du prospect, est l’origine de la grille de prospection. Le layon
de base, de direction N45°, passe par le point O et sépare le prospect en deux parties égales
dans le sens de la longueur.
C’est un des postes que le prospecteur responsable devra surveiller très attentivement. Une
erreur de numérotation peut rendre inutilisable toute une partie d’une campagne.
Si le nombre de l’échantillon est important, alors on peut attribuer à chaque groupe une lettre.
Exemple : 11 000 = A 000 10 325 =
Cette maille est variable en fonction du métal recherché. Par exemple, une maille carré de 200
m X 200 m est normalement suffisante pour une première localisation d’anomalies Pb, Zn ou
Cu, mais il faudra choisir une maille de 50 m X 50 m dans le cas d’anomalies Sb ou W. un
resserrement ultérieur est toujours préférable à un surmaillage initial.
e) Moyens humains
Un géologue ou technicien supérieur
Un boussolier
Un jalonneur, un chaineur, un préleveur, trois (03) coupeurs
g) Moyens matériels
Boussole, topofil, G.PS, carte topographique, machette, sachet, marqueur indélébiles, ciseaux
etc.
C’est du sol résiduel en phase tactique. Il faut éviter les matériaux non en place (alluvions,
colluvions, éluvions). On prélève entre 200 g et 500 g de matériau dans l’horizon A (entre 20
et 50 cm) et l’échantillon est mis dans un sac plastique sur lequel est préalablement inscrit le
numéro de l’échantillon.
Le chainage
Le chainage revient à mettre des points de repère sur les piquets. Ce repérage sur les layons est
relié au point d’origine. Ce qui permet de se positionner sur les layons. Par exemple à tous les
50 m, on implante un piquet, cela permet de localiser les pistes, les routes, la topographie
(sommet de colline, talweg, …), le réseau hydrographique, travaux miniers (puits, tranchées,
sondages, galeries, etc.) les affleurements de roches, les éboulis, en sommes tous les
phénomènes visibles susceptibles d’être utiles à l’interprétation de l’anomalie. Le layon est
donc gradué.
Un piquet porte les inscriptions suivantes : LB, L suivi de (02) deux sommes séparées par une
barre. La première donne la position du layon par rapport au point origine, la seconde somme
indique la distance entre le point et la ligne de base.
Lorsque le layon butte contre un obstacle, il faut contourner cet obstacle dans le sens où il est
plus facile de le faire. Cette opération s’appelle une déviation. Il s’agit de réaliser dans un sens
précis un demi-rectangle qui permet de conserver l’azimut au-delà de l’obstacle.
Exemple : notre layon butte contre un tas de bambou dans la direction N 110°, si on dévie sur
le côté droit, on détermine sa direction en faisant (110° + 90°). Ce qui donnera N 200°, qu’on
visera à partir d’un point A, à la boussole. Cependant, pour quitter le champ de l’obstacle, on
mesure la distance, à l’aide d’un ruban gradué à partir d’un point B jusqu’au point C dépassant
légèrement le diamètre de l’obstacle. Ce qui donne la distance BC. Mais auparavant, du point
B, on a du viser N110° jusqu’au point C. du point C au point D, nous ferons une visée de
nouveau mais cette fois de direction 110° -90°, c’est-à-dire, N 20° en reportant la distance AB
de la première déviation. Nous ferons enfin un visé » à partir du point D de direction N 110°
afin de retomber sur nos pas.
On appelle top d’anomalie, la teneur la plus élevée dans une zone prospectée. L’étendue de la
tranchée 0,5 m et 0,3 m. le prélèvement se fait de façon métrique, par rainurage. Cet
échantillonnage prendra en compte les changements visibles de la minéralisation et des
changements de faciès. Ces rainurages auront environ 15 cm de large et 5 cm de profondeur.
Les limites des diverses prises d’échantillons liées aux changements de la minéralisation ou aux
changements de faciès seront matérialisées par un piquet numéroté enfoncé tout près de la
rainure.
Le numéro du piquet correspond à la profondeur atteinte par la paroi au point déterminé,
mesurée en centimètre à partir de la surface.
Les produits abattus dans la rainure seront recueillis soit directement dans un récipient ou un
sac, soit sur une tôle ou une bâche posée sur le sol de la tranchée.
Une étiquette portant le numéro de l’échantillon sera placé dans le sac.
Un puits sert à vérifier l’enracinement de l’anomalie de surface. Les puits sont positionnés sur
le top de l’anomalie de surface. La profondeur d’un puits est fonction de l’épaisseur du profil
d’altération. L’ouverture d’un puits est circulaire de diamètre 0,70 m à 0, 80 m.
L’échantillonnage des puits peut se faire soit par rainurage et de façon métrique, soit sur les
terres extraites par mètre d’approfondissement.
Les prélèvements par rainurages sont identiques à ceux faits sur les tranchées.
2.1- Sol
Les résultats d’analyses des échantillons en géochimie sol sont représentés par le biais des
courbes d’isoteneurs ou d’isovaleurs qui sont des lignes qui relient les points d’égales teneurs.
2.2- Tranchée
Les résultats d’analyses des échantillons provenant des tranchées sont représentés par le biais
des points ou des figurés.
2.3- Puits
Les résultats d’analyses des échantillons provenant des tranchées sont représentés sous forme
d’un diagramme ayant à l’ordonnée la profondeur du puits et en abscisse la teneur du métal
recherché. Plusieurs résultats peuvent être représentés sur le même diagramme, dans ce cas, à
chaque métal on doit faire correspondre une couleur donnée.
Les différentes étapes dans le traitement d’un échantillon sont : le contrôle, le séchage, le
démonttage et le tamisage.
1.1- Contrôle
Il consiste à vérifier les différents numéros sur la fiche de description et sur les sacs
d’échantillonnage venus du terrain, dans le but de maitriser le nombre total d’échantillon. Ce
contrôle permet également de vérifier si le nombre d’échantillons prélevés sur le terrain est
effectivement celui enregistré.
1.2- Le séchage
Les échantillons sont séchés au soleil à l’air libre ou dans les fours bien adaptés. Il faut donc
prévoir une aire de séchage isolée et des récipients du type assiette en matière plastique pour
sécher les échantillons.
1.3- Le démonttage
Il a pour objectif de rendre à l’échantillon sa granulométrie originelle. Il faut écraser les mottes
par délitage ménagé dans un mortier avec un pilon en bois, en céramique ou autre selon le cas.
Les roches quant à elles subissent concassage et broyage.
1.4- Le tamisage.
Il a pour objectif de séparer la fine partie de la partie grossière. Le tamis utilisés (maille de
0,125 mm ou autres) ne doivent pas introduire d’éléments étrangers.
1.5- Expédition
NB : Au cours du traitement des échantillons il faut éviter de porter sur soi les objets
métalliques. Cette précaution permet d’éviter les risques de contaminations.
2- Techniques d’analyses
La précision est une qualité globale qui dépend à la fois de la justesse, la fidélité et de la
sensibilité. Il existe des qualités spécifiques des appareillages comme par exemple en
spectrométrie de masse le pouvoir de résolution.
d’impact. Cette technique, qui ne nécessite pas de mise en solution, permet des analyses de
grande précision sur les éléments majeurs dans les roches.
NB : pour les analyses courantes mono-élémentaires, la technique la plus employée est
l’absorption atomique.
Les données géochimiques sont considérées comme des données géologiques et doivent donc
être interprétées en relation avec l’environnement géologique dans lequel les échantillons ont
été pris. L’apport d’informations géophysiques ne peut qu’améliorer cette interprétation.
Ces différents documents permettent l’établissement d’une carte de synthèse sur laquelle seront
définies les zones anomales méritant un complément d’étude.
En phase tactique, un traitement élémentaire, destiné à déterminer les coupures entre les teneurs
de fond et les teneurs anomales est réalisables à la main.
- Les caractéristiques de tendance centrale qui représentent l’ordre de grandeur des teneurs
d’un élément sur l’ensemble des échantillons. Ce sont :
La moyenne arithmétique : quotient de la somme des teneurs d’un élément par le nombre
d’échantillons.
=1/n , Xi : teneur de l’échantillon i
La moyenne géométrique : moyenne des teneurs transformées en valeurs logarithmiques
= / ( )
Xi : teneur de l’échantillon i
Cette estimation de la moyenne constitue souvent une meilleure estimation de la teneur de fond
géochimique que la moyenne arithmétique en diminuant l’importance des valeurs fortement
anomales.
- Les caractéristiques de dispersion : elles ont pour but d’apprécier dans quelle mesure les
diverses observations d’une série s’écartes les unes des autres et par conséquent de la valeur
centrale adoptée.
Intervalle de variation : c’est la différence entre les valeurs extrêmes de la variable
étudiée : I= Imax-Imin
Ecart-type (déviation standard) : il tient compte de toutes les valeurs observées par
rapport à la moyenne. = ( ) ( )
= ( ) ( )
Les paramètres de distribution sont utilisés d’une manière habituelle pour l’estimation des seuils
d’anomalie (A) pour les éléments étudiés.
Ainsi par exemple, le seuil permettant d’isoler 2,5 % des valeurs les plus élevées (valeurs
anomales) est calculé :
- Pour une distribution normale : A= + 2
2
- Pour une distribution log-normale : A’= G
Exercices
Exercice 1
Vous avez quatre éléments chimiques avec leur numéro atomique : Li (Z=3), Si (Z=14), Ca (Z=
20) Ge (Z= 32)
1- Proposez pour chaque élément, sa structure électronique en vous appuyant sur les
principes de remplissages des orbitales
2- Vous en déduisez pour chacun de ces éléments le nombre d’électrons célibataires et le
nombre quantique principal de sa couche périphérique.
Exercice 2
Exercice 3
Un géologue vous confie une mission relative à un permis de recherche d’or à Madinani
(Odienné) dans le Nord-Ouest ivoirien. Les informations alors portées à votre connaissance
sont les suivantes :
Une anomalie géochimique de direction Nord 00 a été révélée, par une campagne de
prospection pédogéochimique à large maille 400 m X 200 m, entre les layons L 04 + 00 S et L
12 + 00 N de la grille alors établie ainsi que quatre points M, N, P, Q. En votre qualité de
technicien supérieur, vous êtes chargé de resserrer les mailles de cette grille à 100 m X 50 m et
large de 1000m avec ka même origine. Votre travail consistera donc à ouvrir 17 layons (dont
12 nouveaux et 5 anciens) longs de 1000 m en gardant le même layon de base orienté dans la
même direction que l’anomalie.
Question :
2) Calculez le nombre d’échantillons à prélever sur les 17 layons transversaux (LB ne sera
pas échantillonnée.
3) Tracez la grille comportant ces layons que vous numéroterez avec une échelle de 1cm
pour 100 m.
4) Vous déduirez les coordonnées des 5 anciens layons transversaux et marquez sur votre
grille les points M, N, O, P, Q sachant que :
- M : L 08 00 N / 01 00 W
- N : L08 00 N / 03 00 E
- O : point origine commun aux deux grilles
- P : L 04 00 S/ 03 00 E
- Q : L 04 00 / 01 00 W
5) Hachurez la zone délimité par les points M, N, P et Q puis énumérez les travaux qui
s’y dérouleront dans cette phase de la prospection correspondant à votre campagne.
Exercice 4
L’atome vu de l’extérieur est composé d’un noyau autours duquel gravitent des électrons
disposés en couches électroniques concentriques. Le remplissage de ces couches obéit à certains
principes et règle dont le principe d’exclusion de Pauli et la règle de Hund.
Enoncez- les clairement et indiquez leur conséquence.
Exercice 5
Le phénomène de substitution ionique
1) Qu’est-ce que c’est ?
2) Quel en sont les principaux critères ?
Exercice 6
Après une campagne de Stream-sediment, une anomalie géochimique est soupçonnée dans une
zone située entre les points A, B, C, D dont les coordonnées sont :
A : L 8 00 NE / 3 00 NW B : L8 00 NE/ 3 00 SE
C : L8 00 SW/ 3 00 SE D : L 8 00 SW/ 3 00 NW
Le layon de base (LB) est orienté N° 45 et le point « O » origine de la grille, est au centre de la
surface à prospecter. Au cours de la deuxième phase, vous décidez d’ouvrir des layons et faire
des prélèvements sols suivants une grille à maille 200m X 50 m. votre zone est de forme
rectangulaire de 1600 m X 600 m. La longueur du layon de base est de 1600 m avec une échelle
de 1 cm pour 100 m.
Exercice 7
Exercice 8
La radioactivité naturelle
Exercice 9
Vous êtes chargés de préparer et d’exécuter les travaux de prospection géochimiques sur un
permis acquis par votre société dans la région de Guitry pour la recherche d’or. Après les
travaux de Stream sediment, la seconde campagne consistera à ouvrir les layons et faires des
prélèvements pédogéochimique réguliers suivant une grille à maille 200 m X 50 m. votre layon
de base est orienté NO° et l’anomalie soupçonnée lors de la première campagne est couverte
par une zone carrée de 2000 m X 2000 m, les côtés de votre zone à couvrir sont parallèle à votre
layon de Base et le point « O », origine de la grille est le centre de votre surface.
La société minière VIVENDOR a obtenu un permis de recherche en côte d’ivoire. Vous y êtes
embauché en qualité de technicien supérieur. Le permis de recherche est positionné dans un
cadre géographique compris entre les longitudes 5° et 7° et les latitudes 4°30 et 6°30.
Les coordonnées des bornes du permis de recherche figurent dans le tableau ci-dessous.
7- Quel angle fait le layon de base (LB) avec le nord magnétique et avec le nord
géographique ? indiquer la direction des layons transversaux (LT).
8- Quelle est la technique géochimique mise en œuvre au cours de cette
campagne ?justifier son recours.
9- Le chef du projet vous demande la composition d’une équipe et son matériel. justifier
votre proposition.
Les échantillons ont été prélevés, préparés et expédiés au laboratoire. Une partie des résultats,
figure dans le tableau ci-joint. Le point pris pour origine est situé 60 m en dessous du LB.
On suppose que les teneurs anomales sont celle supérieur ou égale à 200 ppb.