Office DE LA Recherche Scientifique ET Outre-Mer Centre D'Adiopodomae

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OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECH~IQUE OUTRE-MER

CENTRE D'ADIOPODOmaE

ORGANISATION DU LABORATOIRE DE GEOLOGIE

Juin 1967
.
ORGANISATION DU LABORATOIRE
DE GEOLOGIE
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

1) Nécessité d'une organisation d'ensemble

Au stade de développement actuel du Laboratoire


de Géologie y il est nécessaire d'e~visager la définition
de cadres de travail à long terme regroupant les actions
actuellemen:G en cours et d'un program.fi1e d'aménageClent du
laboratoire correspondant. Négliger cet aspect ferait cou-
rir le risque d'un développement trop diversifié, tant au
point de vue des programmes de recherche que de l'équipe-
ment.

Le laboratoire du Centre d'Adiopodoumé est sus-


ceptible de mettre en oeuvre un certain nombre de techni-
..
ques qui en font un instrument de travail correct malgré
quel~ues déficiences importantes, principalement en ce qui
concerne le broyage et les rayons X.

L'activité ~s géologues d'Adiopodoumé se répartit


actuellement en trois domaines :

1/- l'Opération Mangin (~iM. BOULANGE, LECOLLE,


LENOIR et MONNET) dont les travaux de terrain doivent se
terminer au cours de l'année 1968, M. LECOLLE s'étant vu
confier cette année un programme particulier d'étude des
Foraminifères de la zone littorale.

2/- les altérations (~IDI. DELVIGNE et GRANDIN)


réparties en deux programmes concernant respectivement la
transformation des roches (destruction des minéraux pri-
maires, genèse des minéraux secondaires) et la formation
des concentrations superficielles de manganèse •

. . .1· · ·
- 2 -

3/- la géologie marine (MM. DUGAS et MARTIN) avec


• le programr.le d'étude des sédiments du plateau continental.

L'agrandisseoent du laboratoire de géologie inter-


venu en 1966 permettait d'envisager le fonctionnement normal
des programmes relatifs à l'altération, mais ne saurait suf-
fire à fournir un cadre de travail efficace pour huit cher-
cheurs amenés à utiliser en commun de nombreuses techniques,
même e~ cas de regroupement de leurs travaux en deux ou
trois progralilliles.

Une solution est possible pour l'agrandissement


du laboratoire de Géologie. Elle sera soumise à la Direction
Générale par le Directeur du Centre.

Il est en effet normal, quo, quelque soit sa spé-


cialité, un géologue arrivant à ABIDJAN trouve sa place dans
le cadre de la section géologie et de son laboratoire. Même
amené à utiliser sur son terrain les techniques d'une autre
section et à participer de sos concepts (océanographie pour
les géologues marins), il sera tributaire de ce laboratoire
pour l'étude do ses éceantillons, ct il y trouvera la possi-
bilité d'un dialogue.

Sur le plan de la géologie continent~'~ . une ré-


, . c e " ..

flexion CO~TIune permet d'envisager la mise en place d'un pro-


gramme d'équipe qui pourrait être le fait de quatre cher-
cheurs.

Un certain acquit existe dans ce domaine:


Des techniques sont désormais au point :

- ioprégnation des roches friables entreprise dès


1962 par DELVIGNE.
'~

réalisation de lames Ininces et plua récemnlent


de sections polies de bonne qualité.
- charges solides, granulométrie, ATD etc ••• •••1...
3

Un certain nombre de données de base ont été obte-


;; nues ~ant dans le domaine des transformations minéralogiques
des roches en voie d'altération? de la mise en place des con-
.
~
centrations d'oxydes métalliques, que dans celui des phénomè-
nes d'érosion sédiBentation. Au delà? il a été possible de
se forger une expérience particulière dans le domaine relati-
vement neuf des phénomènes morphologiques (mise en place des
glacis et terrasses, cuirD:.~sement, transports latéraur.:, suc-
cession des phases climatiques) dont l'importance a été pré-
cisée à partir de 1965.

Toutefois l'utilisation de cet acquit implique dé-


sormais de sortir du cadre des programmes individuels :
dans le cadre de tels progra~nes las études préalables sont
toujours plus ou moins sacrifiées qu'il s'agisse du rassem-
blemont d'un maximum de données concernant la zone d'étude
(bibliographie, contact avec les divers organismes ayant pu
travailler dans la zone? etc ... ) ou des travaux de reconnais-
sance sur le terrain.

Par ailleurs? il est impossible d'effectuer des


observations simultanées en divers points nécessaires pour
les phénomènes localisés dans le temps, de mener de front
en continu le travail de terrain et le travail de laboratoire,
ou d'éviter les interrupüons liées aux congés.

Enfin, le manque de confrontations d'idées, de dis-


cussion des observations et des hypothèses, limite l'avance
des travaux et réduit à long terme l'efficacité, voire le goût
de la réflexion.
De plus, une réelle coopération interdisciplinaire
ne peut exister dans le cadre de sections aux programmes d~s­
persés; elle est en aval de l'organisation d'équipes. Un spé-
cialiste d'une discipline peut alors apporter son concours

'rs . . .1. · ·
- 4
à une équipe voisine sans que cela entrave la marche du pro-
gramme sur lequel il travaille, et ce concours a plus de chan-
ces de représenter pour lui un contact positif.
- 5 -

2 ) Nature du programme projeté


Dans la ligne de l'acquit dont il a été fait pré-
cédemment les thèmes du progra~~e seraient les suivants.
a) Phénomènes d'altération:
étude des transformations ~inéralogiques.
bilans chimiques des éléments : Silice, Alumine,
Fer, Manganèse.
Ces études seraient poursuivies d'une part au ni-
veau des grands types de roches de l'écorce, à composition pro-
che du Clarke (granites, roches vertes, schistes), d'autre part
au niveau de quelques roches particulières (concentrations miné-
rales, cuirasses). Dans un premier stade il s'agira de caractéri-
ser l'évolution globale entre deux états d'un matériel donné. La
succession des phénomènes coucourant dans le temps à cette évolu-
tion n'est pas atteinte. Elle ne peut être envisagée approximati-
vement que par l'étude morphologique. Au delà l'étude des phéno-
.
• mènes eux-mêmes et de leur incidence individuelle sur l'élabora-
tion d'un matériel donné serait envisagé avec prudence.

b) Géologie classigue :
La connaissance des zones de travail du point de
vue de la géologie classique reste un préalable nécessaire à
toute étude spécialisée, les données existantes, si précieuses
soient-elles, devant être complétées. Elle comprend
- pétrographie
- problèmes particuliers à une zone de travail :
nature exacte des sédiments d'un complexe volcano-sédimentaire
ou d'une couverture de'~lyschl1, nature et origine de certaines
roches métamorphiques.

c) Mise en place du modelé et des formations superficielles:


La nécessité de connaître sans équivoque la nature
allochtone ou autochtone des niveaux d'altération, l'ampleur
- 6 -

des variations climatiques relativement récentes, l'importance


•- des transports tant sur les versants que dans les vallées, l'ex-
trême différence des phénomènes d'altération en fonction de la
position topographiqQe des roches et de l'existence et la natQre
de leur recouvrement (caractéristiques pouvant varier rapidement
dans le temps) justifient un effort particQlier dans ce domaine
SOQvent éloigné des préoccupations du géologue :
- phases d'entaille et de comblement, évolution
des versants ;
formation des glacis, terrasses alluviales, in-
selbergs
- périodes de cuirassement.
Les résultats seraient de deux types.

1) Des données de base présentées autant que possible SOQS la


forme de cartes :

-

géologie des zones d'étude
- réseau hydrographique et son évolution
- extension des niveaux cuirassés, des nappes de
gravillons, des terrasses
- type d'altération
- toit du substratum non altéré.
2) Des données explioatives et d'interprétation
- mise en plaoe des roches du substratum
- nature et constitution des formations superficiel-
les, notamment 6è~de sédimentologique des allu-
vions, transports actuels.
mode de progression de l'altération, transforma-
tions observées, genèse des produits de trans-
formation.
- phénomènes généraux de l'altération. Lois.
- 7
Il est à noter qu'ainsi conçu le programme est
- susceptible de fournir des éclaircissements aux praticiens de

géologie appliquée qui travaillent fréquemment dans le domaine
des formations superficielles sans être toujours à m~me de sa-
voir effectuer les interprétations nécessaires ou les déductions
possibles. Transmettre cette expérience permettrait d'obtenir
en retour un certain nombre de données et notamment d'être tenu
au courant des différents travaux de terrassement entrepris dans
les zones d'étQde, source importante d'observations souvent inu-
tilisée faute d'infor~ation et aussi faute de temps pour entre-
prendre, dans le cadre d'un programme individuel, les missions
nécessaires au moment précis.

~\


8

3) Répartition du travail dans le cadre du progranwe

Cette répartition doit éviter deux écueils:


- la j~taposition de travaux individuels simplement
coordonnés au stade de l'utilisation des techniques.

- la spécialisation obtenue par une division trop


étroite des responsabilités en ce qui concerne les
travaux de laboratoire et les études de terrain.

Toutefois, ce souci n'exclut pas que l'ensemble des


résultats concernant un domaine puisse être confié à un mem-
bre de l'équipe qui s'y est plus particulièrement intéressé
afin d'être complété et interprété dans le cadre d'une thèse.

a) Localisation des zones de travail

. Les études seraient menées s~ccessiveDent dans les


I~
zones géographiques délimitées d'une taille de l'ordre de
2000 Km2 caractérisées par une homogénéité de climat et de
végétation et une hétérogénéité de roche-mère:
- successivement, car la concentration dans une seu-
le zone permet de profiter pleinement des possibilités du
travail d'équipe.
- taille de 2000 Km2 afin de pouvoir observer la
succession complète des phénomènes paléogéographiques déter-
minant la morphologie actuelle tout en gardant une homogénéi-
té de ces phénomènes.
- homogénéité de climat et végétation afin d'avoir
un ensemble dG phénomènes d'altération cohérent et de pou-
voir faire la part, dans les différences observées, de ce
qui est lié aux paléoclimats.
- hétérogénéité de roche-mère afin d'augmenter les
chances de retrouver la marque des modelés successifs et
• leur amplitude, la réalisation d- certains d'entre eux étant
9
plus ou moins. franche selon les caractéristiques des roches
du substratum, notamment les caractéristiques mécaniques;
afin également de pouvoir déterminér dans le passage d'un
état à un autre d'un matériel donné, l'influence de tel phé-
nomène particulier d'atération, ~ riable selon la nature
minéralogique et chimique de la roche.

La première zone envisagée serait celle où se déroule


à l'heure actuelle l'essentiel des travaux en cours (altéra-
tion des granites, étude du gisement du Blafo-Guéto), à savoir
la zone de savane autour de Toumodi comprise entre les lon-
gitudes 6° 20'. 6° 50' et les latitudes 4° 45'. 5° 15'. Le
contour exact de la zone est délimité à l'intérieur de ce
carré par les considérations de terrain.

Une deuxième zene pourrait être prévue en forêt, dans


la région voisine d'OUIDé, entre les longitudes 6°-6° 20' et
les latitudes 5° 10'-5° 35'.

b) Etudes préalables
Si les travaux de bibliographie et de rassemblement
des données existantes doivent être répartis entre les cher-
cheurs, les missions de reconnaissance du terrain seraient à
faire en CO~ilun par toute l'équipe, appuyés par l'étude des
photos aériennes réalisée avec l'aide des spécialistes et du
matériel du service cartographique de la section pédologie.

c) Etudes de bases sur le terrain

Elles comportent des problèmes généraux :


- géologie régionale - pétrographie.
- repérage et mise en place des unités morphologiques.
- implantation des chaines de puits, interprétation
des profils.
- 10 -

. Ces problèmes devraient faire l'objet de missions com-


portant plusieurs membres de l'équipe étant entendu que la
bonne marche du laboratoire implique la présence d'un chercheur.
La surveillance du foncement des puits et le prélèvement des
échantillons des profils obtenus feraient pour leur part llob-
jet de tournées brèves ne nécessitant qu'un membre de lléquipe.

Ces études comporteraient également des problèmes de


détail
- migrations locales, formations de concrétions parti-
culières.
- altérations de roches spéciales, filons, enclaves)
bilan de drainage au niveau d'une entaille
- problèmes pétrographiques posés par une formation
déterminée •.•..

Ces problèmes sont susceptibles d'être traités par un


- seul membre de l'équipe des tournées communes pouvant être
,\
organisées par la suite en fonction des résultats de leur étude.

d) Travail de laborctoire

Plusieurs secteurs sont à mettre en oeuvre :

- réception des échantillons - Séchage - Description -


Broyage - Prélèvements pour les différentes analyses.
- préparation des lames minces et sections polies.
Etude microscopique.
- granulomét~ie, minéraux lourds, morphoscopie de
sables.
- caractéristiques physico-chimiques - Analyses chi-
miques.
analyse thermique différentielle - Rayons X. Thermo-
balance.
".
- 11 -

La responsabilité de la mise en oeuvre et du perfection-


nement technique des différents secteurs doit être partagée
entre les membres de l'équipe, des normes de travail et une
planification des séries d'analyses étant fixées en commun qui
permettent à chacun de pouvoir le cas échéant assurer la bonne
marche de l'ensemble du travail de laboratoire. Lors de l'in-
terprétation des résultats la spécialisation et l'expérience
acquise dans un domaine particulier par l'un des membres est
l'occasion de la formation des autres.
- 1iÇ -

1e volume annuel des opérations d'analyse peut être prévu


approximativement

Nombre d'échantillons (Profils 1300 (Broyage 1700


(Surface 500 à 600 ~RayOnS X 1300
(ATD 1000
( .
(1.M. S.P. 1800
(Granulo et 600 à
(minéraux
( lourds 1000

Il faut ajouter à ces échantillons ceux provenant du


programme de géologie marine estimés provisoirement à 600
ATD 500
Rayons X 400
1.1\1. 50
Granulo et
minéraux lourds
600

On arrive alors à la saturation de l'analyse thermique


différentielle (4 échantillons par jour), à la saturation de la
fabrication des lames minces et sections polies avec un prépara-
teur et pas tr~s loin de la saturation d'un appareil de rayons X
(2000 échantillons par an). Pour l'étude détaillée des lames
minces et sections polies qui demande en moyenne une heure et
quart à une heure et demie, un seul microscope se révelerait in-
suffisant, 2000 heures d'observation par an pouvant être consi-
déré comme un maximum.

4) Implications du programme
Il est bien certain qu'entre le gain possible et le gain
réalisé par le passage du stade actuel au stade de programme
d'équipe, subsiste une marge qui peut être importante en fonc-
tion de l'équipement et du personnel d'une part, en fonction du
cadre général dans lequel travaille l'équipe et du soutien qui
".
lui est apporté d'autre part. 1e souci d'organiser son travail
en fonction d'un but commun en vue d'une efficacité meilleure,
- 13 -

implique un effort des participants, par rapport à ce qui pour-


rait être appelé le confort d'un programme individuel. Cet ef-
fort a besoin d'être reconnu.
En ce qui concerne les problèmes matériels, le premier
est celui de la place disponible. Deux géologues d'altération,
deux géologues marins, 4 géologues de l'opération Mangin, dont
l'intégration au laboratoire de géologie ne peut que s'accentuer,
que ce soit dans le cadre de nouveaux prograrnmes ou dans le ca-
dre de travaux en cours, représentant à ADIOPODOUME la concen-
tration la plus importante de chercheurs d'une même discipline,
justifiant la disposition de locaux à la mesure d'une section
qui a dépassé définitivement le stade embryonnaire et qui peut
s'organiser autour de deux pôles: l'étude des formations super-
ficielles et la géologie marine (dans laquelle s'intègre le pro-
gramme d'étude des foraminifères confié à LECOLLE par Monsieur
le Professeur MANGIN).

Le second problème est celui de l'équipement conçu non


pas comme une collection d'appareils aussi fournie que possible,
mais cor~le un ensemble cohérent d'instruments de travail per-
mettant d'obtenir la gamme des renseignements actuellement in-
dispensables à un progrès des connaissances, dans l'ordre de
leur importance vis-à-~is du sujet traité.

Le stade actuel est le suivant


- Cartographie, photos aériennes :
Ce travail peut être fait en collaboration avec le labo-
ratoire de cartographie de pédologie.
Préparation des échantillons pour les études microscopiques :
Ce secteur peut être considéré comme ayant atteint un
stade d'êquilibre aussi bien pour l'imprégnation au stratyl
(pompe et enceinte à vide), le dégrossissage des lames et sec-
tion (scie-meule Diamant Boart, tour prévu) que pour l'amincis-
sage et polissage (plaques de verre et winter-box). L'acquisi-
tion du petit tour Diamant-Winter permettant la mise en mouve-
ment des Winter-box serait toutefois un progrès intéressant.
- Etude microscopique
Le microscope Leitz Dialux-Pol est un excellent instru-
ment. Il est toutefois à équiper pour la lumière réfléchie.
Avec l'augmentation du nombre des utilisateurs et dès qu'une
meilleure organisation du travail permettra de consacrer le temps
souhaitable aux observations et photos de lames minces et sec-
tions polies, il sera soturé et un second microscope de recher-
ches deviendra indispensable.

Granulométrie :
Ce sccteur (centrifubeuse, étuve, balance, cylindres
d ' Atterberg, tamis) ne pose pas d'autres problèmes que des re-
nouvelleDents périodiques de verrerie et de tamis.

Minéraux lourds :
Il est actuellement possible d'effectuer quelques sépa-
rations aux liqueurs denses. Cette méthode demande toutefois
beaucoup de manipulations et employée à grande échelle implique
la récupération par distillation des liquides lourds ce qui
suppose beaucoup de place et un préparateur. L'utilisation d'un
séparateur magnétique Frantz est plus économique et plus prati-
que. Elle permet la récupération de minéraux peu nombreux dans
de gros échantillons. L'obtention de cet appareil conditionne
donc la réalisation au laboratoire d'études de minéraux lourds
de quelque amplitude.

- Analyse thermique différentielle


L'appareil existant donne satisfaction. Il pourrait être
complété utilement par une thermobalance.

Préparation des poudres :


C'est un des goulots d'étranglement actuels et l'aspect
le plus archaïque du laboratoire. L'atelier de broyage ne com-
, porte que mortiers et pilons de porcelaine, le pré-broyage étant
• effectué pour les roches dures, soit à la tenaille après sciage,
soit au marteau. La mécanisation de ce secteur s'impose par la
disposition d'un broyeur à disques (Arthur H. Thomas) pour la
réduction des échantillons en gravier fin et d'un broyeur à mor-
tier (Paris-Labo) pour la réduction en poudre de 50 u

- Rayons X :
L'analyse aux rayons X par diffractométrie et par fluo-
rescence est une technique de base classique des laboratoires
de recherche dans le domaine des sciences de la terre. Particu-
lièrement dans le domaine d'activité do la section géologie
(argiles d'altération, oxydes métalliques, charges solides, sé-
diments du plateau continental) c0tte méthode doit être consi-
dérée comme fondamentale, nécessaire à une avance harmonieuse
des recherches. D'autres soctions E:uraient grand intérêt à dis-
poser de la possibilité de faire effectuer de tellGs analyses,
notamment IGS pédologues et les géographes physiciens.

Il faut insister sur le fait qu'un tel appareil ne sau-


rait êtro uniquement conçu comme une machine destinée à fournir
des résultats en série sur des échantillons du routine, bien quo

cct aspect soit important. L'amplitude du champ d'investigation
des rayons X est assez grand pour qu'il soit nécessaire d'adap-
ter des techniques d'étude spécifiques d'échantillons particu-
liers avec la possibilité d'essais et de tâtonnements obliga-
toires. D'autre part, la possibilité d'étude de minéraux ou de
plages microscopiques, dégagés sous la binoculaire ou par frai-
sage sur sections sous le microscope, c'est-à-dire à partir des
quelques milligrammes d'échantillons intransportablGs suffisants
pour la réalisation d'un diagrawne, est un aspect très spécifi-
que, automatiquement négligé quand on ne dispose pas de l'ap-
pareil de rayons X au laboratoire où sont effectuées les études
optiques. Enfin, la mise on évidence de certains phénomènes
pressentis, la vérification ou l'exclusion d'hypothèses dans le
cadre d'essais sur des séries partielles font partie du travail
do recherche (ct sont à même d'éviter parfois des analyses sys-
tématiques d'intér@t discutable). Les études de diffractométrie
et de fluorescence doivent participer à ce rôle d'orientation ce
qui ne s'accorde pas avec de longs délais d'obtention des résul-
tats.
- 16 -

Quant aux problèmes de personnel, il est nécessaire de


les présenter clairement.

S'il est indispensable que les chercheurs possèdent


l'expérience pratique des techniques utilisées et entretiennent
cette expérience de façon à pouvoir former et contrôler le per-
sonnel du laboratoire, si par ailleurs certaines manipulations
délicates ou concernant des échantillons particulièrement impor-
tants doivent âtre leur seul fait, il n'en reste pas moins
qu'ils ne peuvent consacrer une part prépondérante de leur temps
à des travaux manuels élémentaires sans compromettre gravement
la bonne marche de leur progra~ne et la mise à jour de leurs
connaissances.

Actuellement les manipulations concernant l'imprégnation


à la résine synthétique? l'essentiôl des manipulations concer-
nant la taille des lames minces et sections polies, les manipu-
lations concernant la thermique différentielle et le prébroyage
des roches dures, une partie des manipulations concernant la
granulométrie sont le fait des chercheurs. Le personnel du labo-
ratoire (un aide préparateur et un garçon de laboratoir0) est
mobilisé par les travaux de nettoyage et d'entretien, le séchage
et le conditionnement des échantillons, le broyage au mortier,
les opérations simples de la taille des lames minces et sections
polies et une partie des manipulations concernant la granulo-
métrie.
Pour la mise en oeuvre rationnelle des techniques ac-
tuelles, le personnel suivant serait nécossaire :
Un technicien compétant, susceptible dG prendre en main la
préparation des échantillons pour l'observstion au microscope
et supervisant le séchage, le stockage, le fractionnement des
échantillons pour les diverses analyses ainsi que le broyage.
- Un aide préparateur adjoint au technicien pour la taille des
lames minces et sections polies •.
-w-
Un garçon de laboratoire effectuant le séchage, le stockage
et le broyage des échantillons sous la direction du technicien.

Un aide préparateur mettant en oeuvre l'analyse thermique dif-


férentielle et pouvant participer à la granulométrie.

Un garçon de laboratoire chargé de l'entretien des locaux et


du matériel de terrain, du nettoyage des sacs d'échantillons,
des plateaux et de la verrerie, et pouvant apporter une aide
momentanée à l'un des trois secteurs précédents.

Les chercheurs pourraient alors, contrairement à ce qui


se passe actuellement, consacrer un temps suffisant

au terrain
à la documentation
- à la formation du personnel et au perfectionnement
des techniques
à la rédaction.
- 18 -

II - GEOLOGIE SOUS-MARINE
-.
1) Généralités
Les études géologiques sous-marines s'articulent d'une
part au Centre de Recherches Océanographiques d'autre par au
laboratoire de Géologme d'Adiopodoumé.

En effet l'utilisDtion du bateau ln "Reine Pokou"


chalutier de 25 mètres de long nécessite des géologues et des
biologistes une planification des secteurs prospectés.

Le matériel océanographique d'étude des fonds marins


shipek, dragues, carottier Kullenberg, accessoires appartient
au C.R.O. Certaines drogues sont utilisées également par les
biologistGS du Benthes. Un lieu de stockage des curottes a été
aménagé au C.R.O. cinsi qu'un bureau (encore provisoire). Ce
bureau est n6cessnire pour enregistrer sur lus cortes marines
la position des prélèvements, effectuer l'établissement de fi-
ches sédimuntologiques, dépouiller les bandes d'echo-sondeur,
garder un contact permanent avec le Directeur du C.R.O. pour
organiser les missions, ugalement avec les biologistes interossés,
effectuor une bibliographie des revues et ouvrages océanogra-
phiques, g2.rder des relations avec les Instituts Océanographiques
étrangers.

Le programme particulier de recherchas sédimentologiques


est donc fixé p8r 18 directeur scientifique compte tenu du pro~

gramme général de recherches Oceanographiques, du C.R.O.

Les échantillons prélevés cn mer sont 6tudiés au labo-


ratoire de Géologie d'Adiopodoumé qui dispose seul des moyens
d'analyses sédimentologiquGs. C'est dans ce laboratoire que sont
déterminés les porooètres des sédiments morins et que sont
abordées les questions spécifiqueosnt minéralogiques ou géolo-
giques.

Actuellement lQ présence au Laboratoire d'Adiopodoumé


de chercheurs géologues ou pédologues déjà au courant de nom-
breux problèmes est nécessaire pour une meilleure compréhension
des phénomènes.
- 19 -

Les techniques suivantos sont utilisées :


Analyses chi@iques de l'eau et du sédiment effectuées
. au laborctoiro d'Analyses d'Adiopodowné
- Analyse thermiquo différentiello des argiles
- Séparation des argiles
- Granulométries effectuées au C.S.T. de Bondy
- Sépnrotions des minéraux lourds effectuées au C.S.T.
de Bondy
- l.V1orphoscopie
Pl~sticité matériol mis à disposition au loborctoire

du betimont et des T.P.)


- Préparation des lames minces
- Pétrographio dos lames minces
- Analyses aux rayons X ~ffcctuées au Centre de
Sédimentologie de Strasbourg.

2) Cadre dos 0tudes sédimentologiquos au C.R.O. d'Abidjan


Le platoau continontal ùe la Côte d'Ivoire ost la pre-
mière zone abordée. Etant donné sa longueur 300 milles nautiques
pour une largeur do 13 milles noutiques environ il n été subdi-
visé en deux régions :

de Grnnd-Bassam à Frcsco
- de Fresco à Tabou

ensuite d'autres unités océanographiques pourront êtr0 étudiées:


pente continontnle, ondul~tions précontinentalGs, plaine abyssale.

3) Personnel actuel

DUGAS F.
MARTIN L•


- 20·-

4) Sujets
.. L'équipe do géologues océanographes étudie la sédimen-
tation marine jusqu'à la profondeur carottable soit 3 m~tres et
probablement 5 mètres. Des prél~vements superficiels ont été
conservés dans le formol pour l'étude des foraminifères.

Les responsabilités sont ainsi réparties :

A) F. DUGAS -
Etude sédiuentologique sur 10 plateau continental des
dép8ts les plus
,
r6cents c'est à dire dans lu couche des 10 pre~
miors centimètres prélevés au Shipck. Etude des éléments chimiqueE
(variations de Si02, A12 03' Fe2 03, Ca ° etc .. ) des paramètres
physiques (granulométrie, plasticité •.. ). Analyse minéralogique
et morphoscopique des constituants.
Cartographie. Relation de certains peramètres avec les données
biologiques. Etude dynamique de la sédimentation. Modifications
dûes à la vallée du "trou sans fond" dans le plateau continental.

B) L. MARTIN
Etude sédimontologiquo sur le plateau continental par
carottages. Mesures et études physiques et chimiques sur les ca-
rottes. Analyse minéralogique et morphoscopique des constituants.
Mise en évidence de param~tres. Corrélations entre les cGrottes
par l'observation de niveaux repères. Evolution de ln sédimen-
tation. Influences du "trou sans fond" sur la sédirrlGntotion du
plateau continental.

C) Un micropaleontologisto pour l'étude des foraminifères devient


nécessairo au cas où J. LECOLLE de l'Opération ~UlNGIN n'étudie-
rait quo los échantillons récoltés dans la zone du Grand-Lahou.
Il pourrait ainsi être secondé et gorder des liaisons avec los
biologistes du plancton suivant l'orient~tion suivante: Etude
dos foraminifèrGs benthiques ct pelagiques du plateau continental
Ivoirien. Etude ~es biotopes et dos Associations on fonction des

.. conditions physico-chimiques mesuréGs dans les caux. Corrélations


entre les carottes.
- 21 -

5 - CONCLUSION
..
La cartographie sédimentologique du plateau continental
Ivoirien rendra compte des modificntions du littoral dues aux
ouvertures des l2gunes. Des corrélations seront utiles avec les
études entreprises en lagune par la Faculté des Sciences d'Abidjan
ou par los sédimentologues do l'Opératin ~ffiNGIN •

••
- 22 -

CONCLUSION
.-
La rédaction de ce texte est en définitive motivée par
l'essor même de ln section. Les projets soumis peuvent paraitre
quelque peu ambitieux; ils se situent cependant dans le pro-
longement des actions conjointes de notre comité technique, de
la Direction Générale et de nos directeurs scientifiques qui
ont permis à la géologie d'acquérir, dans le cadre de l'ORSTOM,
en quelques années, de larges perspectives.

Le but de ce texte en effet est d'essayer de fournir


aux responsables, de votre recherche à partir de la situation
locale et de la première expérience acquise en Côte d'Ivoire,
des éléments susceptibles d'aider à la prise des décisions qui
leur incombent, décisions dont nous savons bien qu'elles ont à
tenir compte de beaucoup d'autres éléments.

Qu'il soit considéré malgré ses imperfections, comme


une marque de confiance dans le cadre d'un dialogue souhaitable,
serait pour les géologues d'Adiopodoumé le plus vif encourage-
ment.
Prévisions du gros matériel par ordre d'urgence
•..
"

1) Broyage
Broyeur Braun complet, emballage, port, assurance $ 740
Broyeur pulvérisette Paris-Labo complet, rendu F 5.691,40
Soit pour l'ensemble broyage • • ., • • C • 0 • • • 0 • • • • • • 470.000 F CFA

2) Microscopie

Illuminateur opak et objectifs de lumière réflé-


F 3.341,52
chie avec micromètre objet et pointeau-traceur 205,02
emballage, port, assurance 35
3.581 ,54

Soit pour l'ensemble .....................••.•• 179.000 F CFA



'",

3) Rayons X
,
L'équipement diffraction et diffractométrie
complet philipps .. 0 •• 0 •••••••• 0 0 •••••••••••••••• F 77.000
2 tubes à rayons supplémentaires ...............• 5.000

Soit pour l'ensemble •...........••.•..•••••••• 3.600.000 F CFA

Il faut prévoir pour l'installation de l'appareil 200.000


Francs CFA.

4) Microscope Dialux-Pol équipé pour la lumière


t ransmi se .. ". . 0 • • • • • • • • • • • • • • 0 • • • • • • • • • • • • • • ••• 430.000 F CFA

5) Machine à polir PM 120 avec 1 plateau diamanté. 150.000 F CFA


( /1 cûJ"IdE /~ IJ6f)
ANNEXE

Stage de Monsieur ALIDGU - Compte rendu 0

M. ALlDOU Salifou, étudiant dahoméen, a effectué un


. stage de dix semaines au laboratGire de géologie d'Adiopodoumé,
f
afin de réaliser un travail de terrain en vue de la présenta-
tion d'une thèse de 3ème c~cle patronnée par M. le Professeur
LUCAS.
Li;;\. direction d'un stage, et particulièrement d'un
stage consacré a la préparation d'une thèse par un étudiant
destiné'à travailler dans un pays d'Afri~ue Tropicale ~, pour
des chercheurs de l'ORSTOM, une charge bienvenue, leur per-
mettant de participer à l'un des buts explicites de l'orga-
nisme om ils servent :"formation de personnel spécialisé en
matière de recherche scientifi~ue et techni~ue hors des régions
tempérées".

M. ALIDOU a fait preuve de dynamisme, acceptant les


conditions peu confortables d'un travail en début de saison
des pluies, portant intérêt à l'histoire géomorphologique du
secteur étudié (à même de permettre d'envisager la c'omplexi té
des phénomènes de transport alluvial faisant l'objet de son
travail), s'initiant dans l'intervalle de ses missions à des
techniques de laboratoire ~u'il n'avait pas eu l'occasion de
pr~tiquer, étude des photos aériennes, taille des lames minces,
analyse thermique différentielle. Il a pu observer les travaux
en cours sur le bassin versant expérimental de Korhogo et faire
une tournée dans la région, du Blafo-Guéto. Le stage a donc
atteint son but, rassemblement des données d'un travail per-
sonnel et initiation à la prati~ue géologique sur un terrain
africain.

,.1 Il faut toutefois noter que ce but n'a été atteint


qu'après une phase de découragement initial qui a failli ~ettre
en cause la poursuite même du stage, découragement lié à l'im-
précision du sujet d'étude, au fait que personne n'avait été

'. chargé de préparer le stage, à l'interdiction d'organiser des


missions spécifi~ues dont la nécessité n'avait pas été reconnue
etc •••
2

La présence dans le secteur de travail suggéré au stagiaire


avant son départ de France, d'un indice de manganèse justifiant
une mission destinée à l'étude morphologique de la région, a
heureusement fourni l'occasion de la mise en selle indispen-
sable sans laquelle un étudiant peut difficilement résoudre
les difficultés d'un travail de terrain qui, en l'occurence, se
présentait dans des conditions difficilcls : prélèvements dans
des plaines alluviales parfois déjà inondées, souvent modifiées
par la riziculture, voies de communications précaires, morpho-
logie actuelle relativement douce marquant des phases succes-
sives d'incision et de comblement.

L'éventualité d'un échec, néfaste pour le stagiaire


comme pour la réputation de l'ORSTCM serait écartée par des
précautions simples :
- Eviter que les chercheurs responsables du déroulement
pratique d'un stage ne soient informés de la venue d'un sta-
giaire que par son arrivée (en taxi) à leur laboratoire.
- Mettre en relation le directeur scientifique du sta-
giaire avec 4ss chercheurs afin que SGit fixé un programme précis,
adapté aux conditions de lieu, de saison, de moyens.

- Exiger que la demande de stage comporte la nature réelle


du stage envisagé, stage d'observation et d'apprentissage des
travaux d'un probrarnme en cours ou stage comportant un travail
personnel sur un terrain déterminé. Le second implique en effet
la prise de disposition~ particulières sur le plan des moyens
matériels et sur le plan de l'emplOi du temps des chercheurs
recevant le stagiaire, qui doivent être habilités à lui con-
sacrer un minimum de temps (d'ailleurs occasion profitable
d'un effort didactique).
- Vérifier que le stagiaire disposu du minimum de res-
sources nécessaires à sa subsistance pendant la durée de son
stage, que ces ressources proviennent de l'organisme qui le
reçoit ou de l'organisme qui l'envoie.
, ,
3

~ Enfin il pourrait être utile de prévoir la rédaction


d'un rapport, même .bref, adressé par le responsable du stage
au directeur scientifique du stagiaire et dlun rapport de
stage, même Bref, adressé par le stagiaire à l'organisme qui
• l'a reçu.

Dans ces conditions l'organisation de stages pourrait


être entreprise de façon plus systématique, pour le plus grand
bénéfice des stagiaires et de 1IO.R.S.T.O.M. A défaut, la
réussite d'un stage est liée à la seule utilisation d'une
certaine souplesse de fonctionnement au niveau local, dont
il serait souhaitable d'admettre qu'elle ne peut être érigée
en méthode d'organisation du travail •

••

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