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Le statut juridique des associés

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RESUME DU 1ER THEME SUR LE STATUT

JURIDIQUE DES ASSOCIES

Partie 1 : La notion juridique de l’associé


Chapitre 1 : Les conditions d’acquisition de la qualité
d’associé
Section 1 : la libération des apports
La notion de société va principalement être définie par la notion contractuelle,
la société est considérée comme un contrat , ce dernier se présente comme un
accord entre les associés pour réunir des biens, ce qu’on peut appeler aussi
des apports, alors on peut trouver trois types des apport en premier lieu on n’a
,Les apports en numéraire correspondent aux sommes d'argent apportés par
les propriétaires de l'entreprise (associés ou actionnaires selon son statut
juridique) soit pour constituer son capital social lors de sa création ou pour
augmenter ce dernier lors d'une opération d'augmentation de capital. En
contrepartie, de leurs apports les associés reçoivent des parts sociales ou bien
des actions qui représentent leur participation dans le capital de la société.
On deuxième lieu on n’a, L'apport en nature représente l'apport d'un bien
incorporel ou corporel réalisé par un des associés ou actionnaires. L'apport en
nature est immédiatement libéré en intégralité. Ainsi, il existe 3 types des
apports en natures à savoir :
 L’apport en propriété : c’est le type d’apport en nature le plus courant.
L’associé transfère à la société la propriété du bien qu’il lui apporte à la
société.
 L’apport en jouissance : l’associé met à disposition de la société le bien
qu’il apporte, mais il en reste propriétaire et pourra le récupérer à
terme,
 L’apport en usufruit : la société peut utiliser le bien qui continue
d’appartenir à l’associé apporteur. Elle profite également des revenus
que ce bien procure.
L'apport en industrie consiste en la mise à disposition par un associé de ses
connaissances professionnelles, de son travail ou services. Ces apports font

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donc parti d'un régime particulier. L'apport en industrie est dans la pratique
peu utilisé.
Les apports varient selon la forme juridique de la société.

Section 2 : la volonté d’associés


Au cœur de toute société, la volonté des associés émerge comme le souffle
vital qui anime les décisions et les orientations stratégiques.
L'affectio societatis, élément essentiel dans les contrats de société, reflète
l'intention de s'associer de manière volontaire, intéressée, active et égalitaire.
Cette volonté d'union doit persister tout au long de la vie sociale de
l'entreprise. Bien que non formellement exigé par l'article 982 du D.O.C, son
absence peut conduire à l'inexistence de la société. L'affectio societatis se
manifeste également par la volonté d'accepter les aléas communs et implique
une organisation et une convergence des intérêts. Juridiquement, elle est
utilisée pour prouver l'existence d'un contrat de société non immatriculé au
registre du commerce. Cependant, une fois la société immatriculée, son
importance diminue, car contrairement à d'autres contrats synallagmatiques,
le contrat de société exige une volonté de collaboration égalitaire entre les
associés. La notion d'affectio societatis varie selon le type de société et peut
être comparée au consentement au mariage, symbolisant la volonté de
participer aux décisions et à la vie de la société. Une perte d'affectio societatis
peut entraîner la séparation d'associés, nécessitant une gestion légale
compétente pour aborder les conséquences.

Section 3 : la vocation aux bénéficient et la contribution aux pertes


Au sein du tissu contractuel qui lie les associés au sein d'une société, la dualité
entre la vocation aux bénéfices et la contribution aux pertes constitue un
équilibre délicat.
En droit des sociétés, il faut espérer le meilleur : les bénéfices, et envisager le
pire : les pertes.
Dans la grande majorité des cas, les statuts de la société prévoient la
réparation des bénéfices et des pertes proportionnellement aux apports.
D’ailleurs, l’article 982 du D.O.C et l’article 1844-1 du Code civil évoque ce
principe comme règle supplétive en cas de silence des statuts sur cette
question.

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Cependant les répartitions des bénéfices et contributions aux pertes ne sont
pas toujours proportionnelles aux apports : il en va des cas où des associés ont
un rôle prépondérant ou inversement de simple investisseur.
Rappelons par ailleurs que les clauses dites léonines sont prohibées. Ces
clauses léonines permettent à un ou plusieurs associés de se « tailler la part du
lion » quant aux bénéfices produits par la société, ou à minimiser leurs pertes
en cas de contribution.

Chapitre 2 : la sauvegarde de la qualité d'associé


Section 1 : Principe de la permanence
Le principe de la permanence dans le contexte des sociétés stipule que la
qualité d'associé, une fois acquise, est en principe permanente en raison de
son origine contractuelle. Être associé implique avoir consenti au statut de la
société, ce qui équivaut à un contrat. Ce principe repose sur l'obligation
fondamentale du consentement, indiquant que normalement, un associé ne
peut pas perdre sa qualité contre son gré. Toutefois, la liberté contractuelle
offre la souplesse nécessaire pour permettre des ajustements, préservant ainsi
la stabilité et la continuité de la collaboration entre associés. Cependant, la
liberté contractuelle permet des ajustements en cas de besoin, offrant la
flexibilité nécessaire tout en préservant la stabilité et la continuité de la
collaboration.
La permanence de la qualité d'associé est examinée à la lumière de thèmes
clés du droit des sociétés tels que l'intuitu personae, l'affectio societatis, et la
nature contractuelle ou institutionnelle de la société, soulignant son
importance dans le conflit entre l'intérêt social et l'intérêt particulier de
l'associé.

Section 2 : la perte de la qualité d'associé


Sous-Section 1 : la perte voulue
A : Le droit de retrait :
Le retrait est un terme qui renvoie à toutes les hypothèses dans lesquels
l’associé va céder la totalité de ses titres. Au sens strict, le droit de retrait
désigne la faculté de sortir de la société en imposant le rachat de ces titres
sociaux par la société elle-même ou par les associés. Au sens large, le retrait

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renvoie à toutes les hypothèses où l’associé va céder ses titres c’est la cession
des titres à un remplaçant c’est à dire un tiers à la société.
Autrement-dit, c’est la possibilité de se retirer partiellement ou totalement de
la société. Ce droit peut être exercé conformément aux dispositions prévues
par les statuts de la société ou, en l'absence de telles dispositions, avec
l'autorisation unanime des autres associés. Le retrait peut également être
autorisé pour des motifs légitimes par une décision de justice. Ce mécanisme,
tout en respectant les droits des tiers, offre à l'associé une flexibilité dans la
gestion de sa participation, permettant des ajustements en fonction des
circonstances changeantes, tout en maintenant l'équilibre entre la liberté
contractuelle et la stabilité de la collaboration au sein de la société.
B : Le droit de céder les titres sociaux :
Le droit de céder les titres sociaux, également connu sous le nom de droit de
cession, constitue un élément important dans le cadre des sociétés. Ce droit
confère à un associé la possibilité de transférer ses parts sociales à un tiers.
Cependant, l'exercice de ce droit peut être soumis à des restrictions prévues
par les statuts de la société, tels que des clauses d'agrément nécessitant
l'approbation des autres associés avant toute cession. Ces limitations visent à
préserver l'équilibre et la cohérence au sein de la structure sociale, en
permettant aux associés de contrôler l'entrée de nouveaux membres. La
question du droit de céder les titres sociaux soulève des enjeux délicats, car
elle touche à la fois la liberté individuelle des associés et la préservation de
l'intérêt collectif de la société. Ainsi, les modalités entourant le droit de cession
sont souvent déterminées par des négociations contractuelles lors de la
création de la société, dans le but de réguler de manière équitable les
transferts de parts sociales et de maintenir la stabilité au sein de l'entité.

Sous-Section 2 : la perte subie


A : Clause d'exclusion :
La clause d'exclusion, fréquemment insérée dans les statuts d'une société par
actions simplifiée (SAS), permet d'exclure un associé de la société dans des
circonstances spécifiques, elle constitue un dispositif essentiel pour réguler les
relations entre associés. Lorsqu'un événement déterminé se produit, tel que la
perte du statut de salarié, la clause d'exclusion entraîne l'obligation pour
l'associé exclu de céder ses actions ou parts sociales. La rédaction de cette
clause doit être précise, détaillant les motifs d'exclusion, la procédure à suivre,
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et les garanties à fournir à l'associé exclu. La clause d'exclusion vise à prévenir
les conflits entre associés et à assurer le bon fonctionnement de la société en
cas de situation problématique impliquant l'un des associés.
En d’autres termes, cette disposition offre ainsi un mécanisme régulateur qui
contribue à maintenir un environnement sain au sein de la société, en
préservant l'équilibre entre les droits individuels des associés et la nécessité de
préserver l'intégrité et la stabilité de l'entité.
B : Clause de rachat forcée :
La clause de rachat forcé, présente dans les statuts ou dans un pacte
d'associés, oblige un associé à céder ses parts à une personne identifiée dans
certaines circonstances déterminées. Elle est souvent utilisée pour exclure un
associé de la société lorsqu'un événement spécifique se produit, tel qu'un
changement de contrôle dans une personne morale associée. Cette clause doit
être rédigée avec précision, en indiquant les motifs d'application, les modalités
d'information des associés concernés, l'organe compétent pour décider du
rachat forcé, et d'autres éléments essentiels. Contrairement à la clause
d'agrément, la clause de rachat forcé ne laisse aucune prérogative à l'associé
concerné, le contraignant à céder ses titres. Bien que cette clause ne soit pas
réglementée par la loi, sa rédaction doit respecter des exigences strictes pour
éviter tout litige.

Partie 2 : La situation juridique de l’associé


Chapitre I : Droits et obligations des associés
Section 1 : Les droits des associés
Sous-section 1 : Les droits politiques
1- Le droit à l'information: Le droit à l’information des actionnaires se situe
dans un système codifié de compétences organiques claires du droit des
sociétés. De ce fait, il concerne plusieurs prérogatives mises en main des
associés pour être au courant des documents liés à la vie sociale de
l’entreprise. Il s’agit notamment de :

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● La possibilité de demander la communication de certains documents avant
l'assemblée générale annuelle, Par Ex, le bilan, le compte de résultat et
l'annexe, le rapport de gestion, le texte des résolutions proposées et le rapport
du commissaire aux comptes; (art 70 loi n° 5-96).
● La tenue de certains documents, pendant une durée de 15 jours, avant toute
assemblée générale notamment les textes des résolutions proposées, rapport
du ou des dirigeants sur celles-ci et rapport du commissaire aux comptes. (art
10 loi n° 5-96).
● La consultation des comptes annuels, des inventaires, des rapports soumis
aux assemblées ainsi que les procès-verbaux de ces dernières ; (art 11 et 26 de
loi n° 5-96).
Au même titre, les associés peuvent : ● poser des questions par écrit en
rapport avec l'ordre du jour de l'assemblée générale annuelle, à l’occasion de
leur convocation à ladite assemblée. (art 71 loi n°5-96).
● demander l'inscription d'un point ou d'un projet de résolution à l'ordre du
jour d'une assemblée de SARL (pour les associés minoritaires) ;
● demander, auprès du président du tribunal de commerce, la désignation
d'un expert chargé de rédiger un rapport de gestion sur une opération
déterminée.
2- Le droit de vote : Tout associé a le droit de participer et de voter lors des
assemblées générales. Le nombre de voix de l’associé est en principe
proportionnel au nombre d’actions ou de parts sociales possédées. Les
associés qui détiennent de nombreuses parts sociales, disposent d’un poids
important dans la prise de décisions. Toutefois, l’exercice de ce droit peut
présenter une certaine difficulté en matière de démembrement de propriété
et d’indivision (art 72 loi n°5-96).

Sous-section 2 : Les droits financiers


1- Le droit aux dividendes : Les associés ont droit d’une partie des bénéfices
proportionnellement aux nombres de parts ou d’actions qu’ils possèdent. C’est
un droit de nature patrimoniale dont ils peuvent jouir.
On est donc devant trois procédés : - Les bénéfices distribuables : La décision
de distribuer ou non une partie des bénéfices et son montant est prise lors de

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l'assemblée générale annuelle, après l'approbation des comptes sociaux. (Art
330 loi n°17-95).
- La distribution des dividendes : La part des bénéfices distribuée à l'associé
ou à l'actionnaire serait en fonction de ce qui est prévu aux statuts de la
société. Sinon il aurait droit aux dividendes proportionnellement à ses apports
(art 1033 DOC).
- Le paiement des dividendes : C'est l'assemblée générale ou le président, si
les statuts le prévoient, qui décide des modalités de paiement des dividendes.
Le paiement doit s'effectuer dans un délai maximal de 9 mois après la clôture
de l'exercice. Une prolongation de ce délai peut être accordée par le président
du tribunal de commerce.
2- Le droit aux réserves :
Les réserves ne sont ni plus ni moins que des bénéfices accumulés. Les
associés ont donc vocation à se les partager à la dissolution de la société ou en
cours de vie sociale. De ce fait, il y a trois types de réserves :
Les réserves légales avant de pouvoir procéder à la distribution de dividendes
auprès de ses associés, il est obligatoire, dans certaines sociétés (SARL, SAS,
SA,...), de porter une fraction du bénéfice réalisé par la société à un compte
intitulé “réserve légale”, autrement dit de constituer un fonds de réserve
légale.
Quant aux réserves statutaires, il faut dire que lors de la création de
l’entreprise ou en cours de vie sociale, les associés peuvent décider d’insérer
dans les statuts une clause dite de réserve statutaire. Concrètement, ils
prévoient la possibilité de mettre en réserve une fraction du bénéfice, selon
des conditions et des modalités qu’ils fixent librement.
Les réserves facultatives peuvent être constituées lors de l'assemblée générale
ordinaire annuelle, une fois les pertes antérieures apurées et les réserves
obligatoires dotées, les associés peuvent décider de constituer des réserves
dites facultatives. Il ne s’agit pas d’une obligation mais d’une simple faculté. Ils
peuvent également prévoir cette faculté dans les statuts.
La distribution des dividendes aux associés s’effectue une fois les comptes
annuels approuvés et les sommes mises en réserve soit en application de la loi
(les réserves légales), soit en application des dispositions statutaires (les
réserves statutaires et les réserves facultatives).

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3- Le droit au boni de liquidation :
Le boni de liquidation signifie ainsi que l’actif de la société est supérieur à son
passif. En effet les associés pourront reprendre en franchise d’impôts le
montant de leurs apports. A ce titre, le boni de liquidation est distribué en
fonction du nombre de parts et d'actions détenu par chaque actionnaire.

Sous-section 3 : Les droits patrimoniaux


1- Le droit de céder les titres sociaux (clause d’agrément / clause de
présomption)
La cession de titres sociaux est une opération par laquelle l’associé cédant va
transférer à un cessionnaire la propriété de ses titres de capital faisant du
cessionnaire le nouvel associé de la société.
De ce fait, il existe deux types de clauses en rapport avec la cession d’actions
ou de parts sociales au sein d’une société.
La clause d’agrément est une clause qui permet de contrôler l’adhésion de
nouveaux associés ou actionnaires dans une société. Ainsi, la cession d’actions
ou de parts sociales à un tiers sera soumise à l’agrément de l’assemblée
générale des associés de la société ou d’un organe social.
La clause de préemption est une clause permettant aux associés d’être
prioritaires sur l’achat d’actions ou de parts sociales en cas de cession de
celles-ci. L’associé souhaitant céder ses parts sociales ou actions aura alors
l’obligation de le notifier aux autres associés en amont, afin de leur laisser la
possibilité de les acquérir avant un tiers.
2- Le droit de nantir du compte d’instrument financier
Les instruments financiers sont des titres ou des contrats, tels que les actions,
ou les obligations. Il est possible de nantir le compte, non pas les instruments
eux-mêmes, afin que la gestion du portefeuille soit possible, ce qui est
profitable tant au débiteur, qu'à son créancier. Le compte demeure donc au
nom du titulaire, et il est tenu par l'établissement de crédit.

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Les actions nanties seront inscrites dans un compte spécial. Cette inscription
frappe les actions ou les soumet à une indisponibilité jusqu’à la remise de la
main levée par les créanciers nantis au teneur de compte.
Il faut dire que le nantissement a plusieurs effets, notamment : - Le créancier a
le droit de retenir la chose engagée jusqu’à l’acquittement de la dette, de la
vendre si l’obligation n’est pas acquittée et d’être payé en cas de vente par
privilège et préférence à tout autre créancier.
- Le créancier ne peut pas s’approprier les actions nanties. Le débiteur de ce
fait demeure actionnaire et exerce tous ses droits sociaux et pécuniaires. Il
peut même céder ses actions mais en pratique cette cession est inopposable
au créancier qui peut faire valoir ses droits auprès de l’acquéreur.
En pratique, le teneur de compte (société de gestion) exige pour toute cession
la main levée du nantissement. La société non cotée peut opposer un refus
d’agrément au nantissement de ses actions.
3- Le droit de ne pas voir ses engagements augmentés
La loi de simplification du droit des sociétés sanctionne par une nullité
facultative les décisions de SARL augmentant les engagements d'un associé à la
majorité. Or, dans les autres sociétés, augmenter l'engagement d'un associé
sans son consentement est nul de plein droit. Une différence non justifiée.

Section 2 : Les obligations des associés


Sous-section 1 : La libération des apports
L’obligation de réaliser un apport au capital social dans les délais définis. À ce
titre, l’associé est tenu de procéder à la libération intégrale de son apport
selon la forme juridique de la société et de la nature de son apport :
● En matière d’apports en numéraire : l’associé n’est jamais contraint de
libérer l’intégralité de la somme apportée dès la souscription des parts sociales
ou des actions.
● En matière d’apports en nature : ils doivent être intégralement libérés lors
de la souscription. Par ailleurs, l’apport en nature doit être évalué. Les règles
relatives à cette évaluation varieront également selon les sociétés (art 991
DOC).

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● En matière d’apports en industrie : l’associé est obligé de réaliser la
prestation qu’il a promise. Ainsi, si l’apport est une prestation de travail,
l’associé devra continuer à effectuer le travail pendant toute la durée durant
laquelle il est associé. S’il arrête ce travail pendant cette période, il perdra la
qualité d’associé. En revanche, s’il a apporté son savoir-faire, il devra
simplement veiller à transférer ce dernier (art 999 DOC).

Sous-section 2 : La contribution aux pertes


Dès lors qu’ils entendent profiter des bénéfices de la société, les associés
s’engagent en contrepartie à en supporter les pertes éventuelles. C’est une
condition de formation de l’entreprise, qui renvoie à la volonté même de
s’associer en effectuant un apport en société. En effet, au moment de fonder
une société, les associés espèrent en tirer profit. Ils espèrent non seulement
des bénéfices d’activité à chaque exercice social, mais également le partage
d’un boni de liquidation.
La contribution aux pertes est mise en œuvre à la liquidation de la société. En
effet, une perte ne peut être constatée qu’une fois le passif réglé et l’actif
réalisé. Dans ce contexte, en principe, aucune action en vue d’obliger les
associés à contribuer aux pertes ne peut être exercée avant liquidation.
Pendant l’exercice, par exception, le juge a admis que les associés se livrent à
une contribution annuelle aux pertes. Pour ce faire, les associés doivent
toutefois en convenir par décision unanime, ou en insérant une disposition
expresse dans les statuts de la société.

Sous-section 3 : L’obligation au passif


L’obligation au passif d’un associé d’une société civile A l’ égard des tiers, les
associés des sociétés civiles répondent infiniment des dettes sociales à
proportion de leurs parts dans le capital social à la date de l’exigibilité ou du
jour de la cessation des paiements. Si la société civile fait l’objet d’une
procédure collective, les créanciers, qui ne seraient pas payés, peuvent donc
demander de régler la quote-part de leurs créances. L’ouverture d’une
procédure collective peut à la fois faciliter les actions des créanciers, mais aussi
créer des difficultés particulières (art 1040 DOC).

Sous-section 4 : L’obligation de non-concurrence


L’associé n’est tenu à aucune obligation de non-concurrence à l’égard de la
société et ne peut donc détenir des intérêts dans des sociétés qui sont

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directement concurrentes, ou bien exercer en individuel une activité similaire à
celle de la société dont il est associé. Il faut dire que la jurisprudence a
récemment considéré qu’un associé n’est pas tenu d’informer sa société d’une
telle activité. Toutefois, cette règle doit être nuancée dans deux séries de cas.
La stipulation d’une obligation de non-concurrence dans une convention.
Le non-respect de cette stipulation peut entraîner l’engagement de la
responsabilité contractuelle de l’associé.
L’associé doit s’abstenir de tout acte de concurrence déloyale.
L’associé qui empêcherait la société de conquérir de nouveaux marchés, de
développer des produits innovants, ou d’acquérir des fonds de commerce qu’il
envisage d’acheter pour l’exercice de sa propre activité, se rendrait coupable
d’actes déloyaux. La concurrence déloyale de l’associé peut entraîner la mise
en cause de sa responsabilité civile délictuelle et donc le versement de
dommages et intérêts ainsi que l’arrêt de la cessation de l’activité concurrente.

Chapitre2 : Pouvoirs et responsabilité des associés


Section 1 : Les pouvoirs des associés
Sous-section 1 : Les différents pouvoirs attribués aux associés
- Élection des administrateurs : C’est un pouvoir qui confère plus d’influence
aux associés dans la société. En effet, cette prérogative est susceptible de
mettre à l’organisation même de la gouvernance.
- Nomination du vérificateur ou d’un expert-comptable : Chaque année à
l’occasion des assemblées annuelles (ou résolutions en tenant lieu), les
actionnaires peuvent nommer un vérificateur (auditeur), qui aura pour mandat
notamment d’auditer les états financiers et établir annuellement un rapport
devant être présenté aux actionnaires. Les sociétés qui ne sont pas des
émetteurs assujettis au sens de la loi peuvent, si tous les actionnaires y
consentent, décider de ne pas nommer de vérificateur. Cette décision doit se
prendre à l’unanimité, incluant également les actionnaires détenant des
actions ne comportant pas de droit de vote. Dans un tel cas, les actionnaires
nommeront plutôt un expert-comptable.

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- Modification des statuts : Toute modification des statuts doit généralement
être autorisée par résolution spéciale des actionnaires. La résolution spéciale
doit être adoptée aux deux tiers des voix et non pas à la majorité. La
modification des statuts permet de modifier le nom de la société, d’apporter
des modifications au capital-actions, et d’ajouter, modifier ou supprimer toute
autre disposition permise par la loi. Notons que certaines modifications aux
statuts peuvent nécessiter un vote par catégorie d’actions, afin de protéger les
détenteurs de ces catégories, que leurs actions comportent droit de vote ou
non.
- Approuver une conversion d’actions : Toute conversion d’actions
promulguées par le conseil d’administration (pour les sociétés constituées au
Québec) doit être approuvée par résolution spéciale des actionnaires. Pour les
sociétés fédérales, la conversion d’actions nécessite dans tous les cas une
modification des statuts, qui requière l’autorisation des actionnaires par
résolution spéciale.
- Dissolution de la société La dissolution d’une société par actions permet de
mettre fin à l’existence juridique de la société. Une telle décision de dissoudre
la société est prise du consentement des actionnaires, par résolution spéciale,
à moins qu’il n’y ait aucun actionnaire ; dans un tel cas le conseil
d’administration peut prendre la décision de dissoudre la société.
- Convention unanime des actionnaires : Par convention unanime des
actionnaires, les actionnaires d’une société peuvent décider que certains
pouvoirs du conseil d’administration seront pris non pas par les
administrateurs, mais par les actionnaires eux-mêmes. Alternativement, ils
peuvent décider que certaines de ces décisions seront assujetties à
l’approbation des actionnaires, sans que la décision ne soit prise directement
par ceux-ci.

Sous-section 2 : L’abus de pouvoirs, conflit


L’abus du pouvoir au sein d’une société peut prendre trois manifestations qui
se rapportent au statut de l’actionnaire ou associé. Il s’agit notamment de :
- L’abus de majorité : étant donné le poids important de l’associé majoritaire
lors des prises des décisions au sein des assemblées générales, il lui serait plus
aisé d’influencer la direction de l’entreprise en sa faveur. En effet, pour qu’un
abus de majorité soit qualifié, deux conditions cumulatives doivent être

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réunies. Il s’agit notamment d’une contrariété de la décision avec l’intérêt de la
société et elle sert un intérêt personnel des associés majoritaires.
Enfin, l’abus de majorité pourrait être sanctionné devant le juge, soit par
l’annulation de la décision abusive et/ou la condamnation au dommage-intérêt
dès lors qu’il y a un préjudice résultant de cette décision.
- L’abus de minorité : un associé minoritaire, bien qu’il dispose de moins de
pouvoirs, serait toujours capable de bloquer des projets essentiels pour la
gestion de la société. A ce titre, il peut refuser l’augmentation du capital de
l’entreprise de crainte d’une baisse de ses parts dans le capital. Il en est de
même lorsque l’associé minoritaire exige impérativement de voir sa part de
bénéfices distribuée alors que l’entreprise en a besoin pour opérer des
investissements. En d’autres termes, les actionnaires minoritaires n’hésitent
plus à se coaliser dans le but de faire entendre leur voix dans la gestion des
sociétés et tentent, sinon de conquérir le contrôle de la société, du moins
d’influer sur la valeur de leurs titres, lorsqu’il y a divergence d’opinions sur une
question ou une décision controversée.
D’autre part, il faut souligner que cette situation doit répondre à deux
conditions : d’une part, la motivation de l’associé doit servir ses propres
intérêts à l’encontre des autres associés ou actionnaires. D’autre part,
l’attitude de l’associé doit s'opposer à une « opération essentielle » pour la
société, dont la survie serait mise en péril.
Enfin, les associés minoritaires abusifs engagent leur responsabilité délictuelle.
- L’abus d’égalité : Il se produit lorsque ce sont des associés égalitaires qui sont
concernés. Le règlement de ce type de conflit est sensiblement similaire à celui
de l’abus de minorité, tant dans les faits reprochés que pour les sanctions
appliquées.

Sous-section 3 : Moyens de protection et perspectives


Il faut dire que la conclusion d’un pacte d’associés est le meilleur moyen de
prévenir la survenance de conflits entre associés et d’offrir à l’associé,
notamment minoritaire, un droit de regard sur certaines opérations
significatives afin d’éviter tout abus.
A ce titre, le pacte d’associés peut prévoir des clauses qui contribuent, certes, à
diminuer les opportunités de conflits entre associés. Il s’agit notamment :

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- Des clauses relatives au droit de vote et à la gouvernance de la société en
envisageant la composition et le fonctionnement des organes de direction et
de contrôle ainsi que les modalités de désignation de leurs membres.
- Des clauses relatives au transfert de parts ou d’actions et à la composition de
l’actionnariat : Par exemple, ils peuvent prévoir la cession forcée de titres sous
forme d’option de vente afin d’imposer aux autres signataires de les racheter à
un prix déterminé ou fixé.
- Des clauses financières : ces stipulations peuvent intéresser la répartition des
bénéfices de la société en modulant leur répartition en fonction de la volonté
des associés en présence.
- Les clauses organisant l’information entre les signataires : ce procédé peut
ménager un droit spécial à l’information ou à la consultation entre eux.
- Les clauses communes à tout contrat commercial : elles concernent la
sécurisation de la relation juridique des parties (définition des termes,
sanctions, non concurrence ou exclusivité, durée du pacte, juridiction judiciaire
ou arbitrale compétente, etc.).

Section 2 : La responsabilité
Sous-section 1 : Les sociétés à responsabilité limitée
Il faut dire que ce genre de responsabilité se limite spécifiquement aux
sociétés de capitaux tels que SAS (Société par Actions Simplifiée), SA (Société
Anonyme) et la SARL (Société A Responsabilité Limitée). En effet, les associés
se voient responsables uniquement à hauteur de leur participation au capital.
Cependant, l’engagement des associés est limité au montant des apports et
dont les droits sont représentés par des parts sociales. Autrement dit, si la
société est liquidée, les associés ne devront couvrir les dettes de l’entreprise
qu’à concurrence du montant des apports.
En ce qui concerne la SARL, si les associés sont cautions de la société, ils
pourront être appelés en paiement par tous les créanciers de la société. La
caution est un contrat de garantie établi par la banque lorsque celle-ci attribue
un prêt.

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Toutefois, cette responsabilité limitée des associés connaît pourtant des
exceptions dans la mesure où l’associé se trouve gérant, il serait donc
responsable des faits délictueux ou fautifs ayant conduit à la cessation de
paiements. Une responsabilité pénale s’engage également en cas de délit de
banqueroute.
De même, la responsabilité des actionnaires dans une SA est limitée. Ces
derniers ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports. Ainsi, en
cas de faillite de l’entreprise, l’actionnaire ne perd au maximum que l’argent
qu’il a investi.
Sous-section 2 : Les sociétés à responsabilité illimitée
En principe, le régime de la responsabilité illimitée s'applique aux sociétés de
personnes comme : SNC (Sociétés en Nom Collectif), SCA (Société en
commandite par actions), SCS (Société en commandite simple) et toutes les
Sociétés civiles. Les associés sont donc responsables au-delà de leurs apports.
En d’autres termes, si la dette est supérieure aux apports en capital social et en
compte courant, les associés devront répondre des dettes sociales avec tout
leur patrimoine personnel.
D’ailleurs, les associés de la SNC et selon l’article 3 de la loi N° 5-96,
promulguée par le Dahir n°1-97-49 du 13 févier 1997 sont tenus indéfiniment
et solidairement des dettes sociales et ne peuvent céder leurs parts qu’avec
l’agrément des autres.
Au total, si l’entreprise connaît de graves difficultés financières, les associés
seront tenus au-delà de leurs apports, sur leur patrimoine personnel, et les
créanciers pourront, par la suite, demander le remboursement à un seul
associé pour l'ensemble de la dette. L'associé qui remboursera la totalité de la
dette devra assigner chaque associé en remboursement de sa « créance » et
supportera le risque de ne pas être remboursé intégralement.
D’autre part, il faut préciser que la responsabilité des associés de la SCS diffère
en fonction de leur qualité : la responsabilité des associés commandités est
indéfinie et solidaire. Concrètement, les créanciers professionnels de la SCS
peuvent recouvrer leurs créances sur le patrimoine personnel des associés
commandités en cas de défaillance de la SCS, sans limite de montant.
De leur part, la responsabilité des associés commanditaires est limitée au
montant de leurs apports respectifs au capital selon l’article 20 de la loi N° 5-

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96, promulguée par le Dahir n°1-97-49 du 13 févier 1997. Par conséquent, les
créanciers professionnels de la SCS ne peuvent les poursuivre qu’à hauteur des
montants investis dans la société. Les associés commanditaires ne sont pas
solidaires entre eux.

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