Genetique 4 2018 2019

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VEILLARD Margaux UE3 - 11/10/18

LE FRENE Romane

Cours 4 : Analyse de pedigrees


I. Analyse de pedigrees :

Le médecin va analyser l’arbre génétique de la famille du patient avant d’engager des examens
complémentaires pour rechercher une éventuelle pathologie génétique. Le pedigree c'est
l'enregistrement des caractéristiques de tous les individus d'une même famille.

C’est l’arbre généalogique de la famille :


 Les porteurs malades sont colorés en noir (souvent hétérozygotes) et les porteurs sains sont
colorés par un point noir.
 Rond avec un point : l’individu est hétérozygote

Nous allons voir différents exemples de pedigrees.

A. Codominance:

Ex : Système des groupes sanguins ABO


Phénotype : [O] [AB] [A] [B]
Génotype : O//O A//B A//A ou A//O B//B ou B//O

Les deux allèles s’expriment de façon équivalente dans le phénotype. Phénotypes sont représentés
entre crochet, c’est la convention.

1
Pour un phénotype, on a différents génotypes possibles : A et B sont dominants sur O et sont
codominants.
➔ Un sujet AB peut-il avoir un enfant O ? Non puisque les gamètes vont être composées de A
ou B. A et B sont dominants.
➔ 2 sujets O peuvent-ils avoir un enfant A ? Non puisqu'il donne forcément des gamètes O, ils
sont OO.
➔ 2 sujets A peuvent il avoir un enfant O ? Oui puisque le sujet A peut donner à la fois des
gamètes A et O (hérédité autosomique dominante) si ils sont AO tous les deux.

B. Hérédité autosomique dominante :

Profil de transmission d’un caractère autosomique dominant :


- Toutes les générations sont atteintes (pas de saut de génération) mais pas tous les individus,
- Il y a une équirépartition entre les deux sexes (mutation portée par des autosomes)
- à chaque génération la moitié des individus sont atteints (un grand nombre)

Il peut y avoir une mutation de novo et cela peut compliquer l’analyse (parents non atteints).

Ex : l’achondroplasie (forme de nanisme) est transmise comme simple trait monogénique : 2 nains
achondroplasiques ont un premier enfant nain puis un deuxième non nain.

1) L’achondroplasie est-elle récessive ou dominante ? Justifiez.


L’achondroplasie est dominante, si l'hérédité était récessive ils ne pourraient pas avoir d'enfant
normal, ils transmettraient un allèle chacun qui transmet la maladie.

2) Quels sont les génotypes des parents ? Et ceux des enfants ?


Génotype des parents : allèle dominant en majuscule et récessif en minuscule. Les parents peuvent
être hétérozygotes Aa ou homozygotes AA. Pour avoir un enfant sain ils sont forcément
hétérozygotes Aa. De cette manière, ils peuvent donner des enfants AA, Aa ou aa. L’enfant aa n’est
pas atteint par l’achondroplasie.

3) Quelle est la probabilité pour que leur prochain enfant soit sain ? La
probabilité que l’enfant soit sain est donc de 1/4. (cf carré de punnett)

2
Si un des parents avait été homozygote porteur, ils n’auraient pas pu avoir d’enfant sain.

Quelques précautions concernant les notions de “dominance” et “récessivité”: souvent les maladies
dominantes s’expriment plus sévèrement chez les homozygotes (atteintes plus sévères).

Ex : achondroplasie :
 Hétérozygote : espérance de vie quasi normale,
 Homozygote : atteinte +++, souvent décès dans l’enfance (insuffisance respiratoire…).

La pénétrance (nombre de personnes atteintes en fonction de la mutation présente) des maladies à


transmission autosomique dominante peut être ??

Exemples de maladies à transmission autosomique dominante : Chorée de huntington, ostéogenèse


imparfaite, dentinogenèse imparfaite.

C. Hérédité autosomique récessive :

Définition et profil de transmission d’un caractère autosomique récessif :


- Les caractères récessifs de la maladie ne se manifestent que chez les individus homozygotes
(il faut la présence des 2 allèles pour que la maladie s’exprime)
- Il y a une équirépartition entre les deux sexes,
- Les deux parents peuvent être sains mais vecteurs (phénotype normal mais génotype avec
mutation),
- L’apparition de la tare n’est pas systématique à chaque génération,
- La fréquence est augmentée dans les familles avec les mariages consanguins (car on
augmente la présence de cette allèle atteinte)
- La ségrégation attendue des génotypes suit le rapport 1-2-1 : 25% d’homozygotes sains, 50%
hétérozygotes (vecteurs sains) et 25% d’homozygotes atteints.

Exemple : albinisme, mucoviscidose.

Exemple : couleur des yeux :


Chez l’homme, le caractère œil brun est dominant (B) et caractère œil bleu récessif (b)

Un homme aux yeux bleus se marie avec une femme aux yeux bruns. Le père de la mariée a les yeux
bleus. 12 ans plus tard, le couple possède 12 enfants aux yeux bruns. Cela vous paraît-il normal ?

3
Homme : phénotype [b] ; génotype b//b Femme : phénotype [B] ; génotype B//b

B : allèle dominant codant pour Brun


b : allèle récessif codant pour bleu

Gamètes produites par les parents :

Dans la théorie, 1 enfant sur 2 devrait avoir les yeux bleus

D. Hérédité gonosomique récessive liée à l’X :

Définition et profil de transmission d’un caractère gonosomique récessif lié à l’X :


- Transmise par la mère,
- Seuls les garçons sont atteints (sauf exception), les filles sont la plupart du temps vectrices,
- En général les parents sont sains,
- Dans la fratrie d’une femme qui donne un enfant mâle atteint, il y a d’autres cas.
- Lorsqu’elle est typique, l’hérédité liée à l’X est facile à reconnaître : Les hommes atteints
apparaissent dans des générations consécutives, mais toujours par les lignées maternelles.
- La transmission père-fils d’un caractère lié à l’X est impossible puisqu’un fils hérite du
chromosome Y de son père.
- L’inactivation de l’X peut conduire à expression de la maladie chez certaines femmes
hétérozygotes.

Exemple :
Une femme est affectée d’une infirmité rare (et imaginaire) se manifestant par un claquement des
lèvres. Elle épouse un homme normal et tous leurs fils mais aucune des filles n’ont le claquement.

Quel est le mode de transmission du claquement ?

4
- Mode de transmission : hérédité lié à l’X récessif, la femme est homozygote atteinte X*X* (X
récessif) et le père normal XY (ne porte pas d’allèle donnant la maladie sur son X).
- Les filles sont donc X*X : saines mais vectrices car elles ont récupéré l’allèle de leur mère qui
exprime la maladie. Le père lui transmettra toujours un X sain, donc les filles sont saines.
- Les garçons sont X*Y : ils présentent la maladie car il n’y a qu’un seul exemplaire d’X, et il est
muté, l’autre ne peut pas compenser : ils sont hémizygotes pour tous les gènes du
chromosome X

X Y
Union d’une femme vectrice et d’un homme sain :
 1/2 des garçons sains, X XX XY
 Filles saines dont ½ vectrices.
X* X*X X*Y

X* Y

X X*X XY Si le père est atteint, tous les garçons seront sains mais toutes les filles seront
porteuses (sans exception).
X X*X XY

Exemple de maladie : myopathie de Duchenne, Hémophilie, Daltonisme.

E. Hérédité gonosomique : dominante liée à l’X

Profil de transmission d’un caractère gonosomique dominant lié à l’X :


 Les deux sexes peuvent être touchés par la maladie.
 L’allèle morbide se comporte comme un caractère dominant et se manifeste aussi bien chez les
garçons hémizygotes que chez les filles hétérozygotes.

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 Dans la descendance d’un homme atteint, toutes les filles reçoivent le gène muté ; en
revanche, il n’y a jamais de garçons atteint (pas de transmission père-fils)
 Les femmes atteintes peuvent transmettre leur maladie aux enfants des deux sexes avec
un risque ½
 En général, les filles hétérozygotes sont moins sévèrement malades que les garçons

Exemple : syndrome de l’X fragile

F. Hérédité gonosomique liée à l’Y :

Définition : Ce chromosome porte moins de gènes codes, très peu de maladies, transmission de père
en fils.

Exemple :
Une maladie connue sous le nom d’ichtyosis hystrix gravior s’est manifestée chez un petit
garçon au début du XVIIIème siècle. Sa peau devint très épaisse, se couvrit d’épines lâches dont elle
se dépouillait régulièrement.
Devenu adulte, cet homme « porc epic » se maria et eut 6 fils présentant tous la maladie et
plusieurs filles toutes normales.
Pendant 4 générations, cette maladie fut transmise de père en fils. Sur la base de ces
données, quelle hypothèse peut-on proposer en ce qui concerne la localisation du gène ?
 Hérédité liée à l'Y, puisque les filles ne présentent jamais la maladie.

G. Facteurs compliquant les schémas héréditaires :

 Mutation de novo dans une lignée, apparition d'une mutation : un enfant naît avec une maladie
génétique, mutation apparue dans la descendance. Donc peut provoquer une nouvelle maladie
sans aucun antécédent.

 Mosaïsme (ou mosaïcisme) de la lignée germinale : il peut y avoir des descendants présentant la
maladie sans antécédent familial. Dans la lignée germinale une partie des cellules germinales ont
subi une mutation et représentent une partie des gamètes transmis. On reconnaît ce mosaïsme
par l’apparition d’une maladie à mode de transmission dominant sans antécédent familial. Il y a
aussi un mosaïsme des cellules somatiques : il est non transmit mais entraînent l’expression de
certaines maladies.

Pour les transmissions de type dominant :


 Pénétrance incomplète, liée à l’âge : c’est une donnée quantitative = nombre d’individus
atteints pour un génotype donné. Il n'y a pas de phénotype anormal, c'est du tout ou rien.
Si 100% des individus ayant un génotype exprimant la maladie ont la maladie on parle de
pénétrance complète. Si seulement 50% ont un phénotype exprimant la maladie alors que
leur génotype l’exprime, la pénétrance est de 50%.
La pénétrance peut augmenter avec l’âge.

6
 Expressivité variable : c’est l’expression des différents symptômes de la maladie sur plus ou
moins d’organes (une forte expressivité entraîne des symptômes sur un grand nombre
d’organes). C’est plus un aspect qualitatif qui fait tout de même varier la gravité de la maladie.
Elle existe notamment dans l’ostéogenèse imparfaite.

Pour les transmissions de type récessif :


 hétérogénéité allélique : une maladie peut être due à des mutations différentes du même gène
 hétérogénéité interlocus : une maladie peut être due à des mutations de gènes ≠

H. Exemples – Exercices
Cf diapos 25 à 33 du cours

V. Exemple d’une étude clinique en odontologie :


Cf publication scientifique Morimoto sur Moodle
Cf Doc « Eléments de compréhension » posté sur le groupe de frappes

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