MANACE CHAPITRE I

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Chapitre I : Revue de la littérature

I.1. Définition des concepts

1. La vaccination

a) Définition

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « la vaccination consiste à


immuniser une personne contre une maladie infectieuse, généralement en lui
administrant un vaccin. Les vaccins, qui stimulent le système immunitaire,
prémunissent la personne d’une infection ou d’une maladie. »

Un vaccin prophylactique est une préparation à base d'antigènes, spécifique d'un


agent infectieux donné. Outre l'antigène, le vaccin est constitué de plusieurs
autres composants, dont des conservateurs, des excipients, des stabilisants et des
adjuvants.

b) Historique

La vaccination représente un des plus grands progrès de la science par son


impact sur la santé et sur l'espérance de vie humaine. Son histoire débute à
l'Antiquité où déjà, il est indiqué que certaines maladies graves ne peuvent se
contracter qu'une seule fois, comme le décrit Thucydide lors d'une épidémie de
peste qui ravagea Athènes en 430 avant Jésus-Christ :« ceux qui en avaient
réchappé n'avaient plus de craintes personnelles, car on n'était pas atteint une
seconde fois de façon qui fut mortelle. »

Devant ce constat empirique, on a voulu reproduire ce phénomène en créant des


formes atténuées de certaines maladies.

Ainsi, le premier « vaccin » inventé est celui de la variole. On retrouve une trace
écrite de cette maladie dès le Ve siècle dans des textes médicaux chinois où il
est fait état d'inoculation de la variole. Au XIe siècle, on retrouve la description
précise de deux méthodes : l'une consistait à placer, dans les narines d'un sujet
sain, du pus d'un patient atteint, l'autre était de faire porter par un enfant sain les
sous-vêtements d'un enfant malade. Ces méthodes se sont ensuite répandues
dans l'empire Ottoman et en Europe occidentale dès 1673. Bien qu'efficaces
pour prévenir la variole, les résultats étaient inconstants et 2 à 3 % des personnes
mouraient d'une variole contractée à cette occasion.
C'est en s'inspirant de ces tentatives qu'en 1796, Edward Jenner inocule à un
enfant de huit ans du pus d'une vache ayant contracté la variole bovine. Un mois
plus tard, il vérifie s'il était immunisé en lui injectant, cette fois-ci, du pus
humain. L'enfant ne déclare aucune maladie.

En 1810, il conclut que l'immunité conférée est temporaire. Les concepts de «


vaccination » et de « rappel » sont nés.

A ce volet scientifique se rajoute dès lors un volet sociopolitique. Les souverains


d’Europe commencent à s'intéresser à la protection de la santé de leurs sujets.
Les guerres ont par ailleurs également joué un rôle majeur dans le
développement des vaccins. La « vaccine » contre la variole est réglementée
dans l'armée française par un décret du 25 mai 1811 et l'on constate son
efficacité et l’intérêt d'une revaccination lors de la guerre franco-prussienne en

1870.

Un siècle après les travaux de Jenner, Louis Pasteur découvre le concept


d'atténuation. En 1870, il utilise une souche « atténuée » du virus du choléra du
poulet ayant perdu sa virulence.

Il développe également sur ce même principe un vaccin contre le charbon des


moutons. Des méthodes de vaccinations plus sûres et moins susceptibles de
transmettre d'autres maladies voient le jour à ce moment-là.

En 1885, Pasteur utilise avec succès le premier vaccin antirabique en post-


exposition sur un enfant, Joseph Meister.

En dépit de ce succès et du bénéfice potentiel de la vaccination, les réticences de


la population générale et du corps médical sont déjà très grandes. Les cas de
rage qui surviennent malgré la vaccination sont considérés comme des crimes
car un agent infectieux mortel (même atténué) a été injecté délibérément.

Les populations se méfient de la substance injectée dans leur corps. Sophie


Rostopchine, comtesse de Ségur, raconte que lorsque son père, gouverneur de
Moscou, a imposé la vaccine sur ses terres, les serfs ont appliqué de la chaux
vive sur la plaie pour « éliminer le poison ».

L’État voulant imposer la vaccination, les sociétés réagissent en fonction des


méthodes imposées pour la vaccination et des bénéfices obtenus. Le rapport
qu'entretient le peuple avec le pouvoir en place est également déterminant.
A la fin du XIXe siècle, les premiers vaccins à organismes entiers tués
(inactivés) sont développés par Salmon et Smith aux États-Unis ainsi que Roux
et Chamberland de l'institut

Pasteur en France. Une compétition s'engage entre chercheurs français,


allemands et anglais

pour le développement des vaccins inactivés de la peste, de la typhoïde et du


choléra.

En 1896, Almroth Wright en Angleterre, Pfeiffer et Kolle en Allemagne,


utilisent pour la

30

première fois un vaccin tué contre la typhoïde. Kolle développe le vaccin du


choléra tué par la

chaleur et Haffkine utilise en Inde des bacilles inactivés de la peste.

Ainsi, à la fin du XIXe siècle, il existe cinq vaccins : deux vaccins antiviraux
vivants atténués

(antirabique et antivariolique) et trois vaccins bactériens tués (typhoïde, peste et


choléra).

Au début du XXe siècle, Albert Calmette et Camille Guérin font des travaux sur
une souche

du bacille tuberculeux qu'ils atténuent sur un milieu constitué de pommes de


terre biliées. Ils

nomment cette souche BCG (Bacille de Calmette et Guérin). Elle est utilisée la
première fois

sur l'Homme en 1921.

En 1923, la première vaccination anti-coquelucheuse est expérimentée par le


Danois Madsen.

La même année, Glenny et Hopkins transforment la toxine diphtérique en


anatoxine (non
virulente) après un traitement de la toxine au formol. Gaston Ramon et Christian
Zoeller, qui

s'inspirent de ces travaux, mettent au point l'anatoxine tétanique et l'appliquent


sur l'Homme

en 1926.

Les techniques de développement des vaccins s'affinent au fur et à mesure des


découvertes.

Ainsi, en 1937, une technique de culture de virus sur œuf de poulet embryonné
est employée

par Theiler et Smith pour le vaccin de la fièvre jaune. Celle-ci permet de


s'affranchir de

l'utilisation d'animaux de laboratoire. Selon le même principe, le premier vaccin


viral inactivé

est développé par Jonas Salk en 1945 contre la grippe. Un vaccin vivant atténué
contre les

oreillons est également mis au point par Anatol Smorodintsev en 1949.

En 1949, John Enders met au point une technique de cultures tissulaires. C'est
cette technique

qu'utilise Jonas Salk pour le vaccin contre la poliomyélite en 1954. Suivront les
vaccins

contre la rougeole (Edmonston, Schwartz, Enders, 1960), la rubéole (Weller,


Parkmann, 1962)

et contre les oreillons (Hillemann, 1966).

31

En 1968, les premiers vaccins utilisant des fragments polysaccharidiques de


capsules des

bactéries sont mis au point. Il avait déjà été démontré que de nombreux
pathogènes étaient
entourés par une enveloppe polysaccharidique et que des anticorps contre cette
enveloppe

pouvaient entraîner la phagocytose. Cette information a été utilisée pour le


développement des

vaccins méningococciques A et C (Artenstein, Gottschlich, 1968), pour les


infections à

pneumocoque (Austrian, 1978) et pour l'Haemophilus influenzae b (Anderson,


Schneerson,

1980). Par la suite, la conjugaison de plusieurs souches différentes de ces


bactéries a permis

de renforcer l'efficacité de ces vaccins.

A la fin du XXe siècle, l'élaboration de vaccins dits « recombinants », produits


par génie

génétique, a beaucoup apporté au développement des vaccins. En 1982, l'équipe


Valenzuela et

al. place le code génétique de la séquence de l'antigène S dans des levures et


permet ainsi la

production en grande quantité de vaccins contre l'hépatite B. Les vaccins contre


les

papillomavirus humains développés à partir de 2006 ont également bénéficié de


cette

technique. [7, 8, 9].

2.1.3 L'avenir de la vaccination

2.1.3.1 L'éradication de maladies

Si la couverture vaccinale atteint les objectifs fixés à 95 % de couverture de la


population, et

ce partout dans le monde, l'éradication des maladies bénéficiant d'un vaccin


pourrait se
poursuivre selon l'exemple de la variole. En effet, grâce aux campagnes de
l'OMS menées

entre 1967 et 1977, la variole a été éliminée en 1980 au niveau mondial.

La poliomyélite devrait être la deuxième maladie éradiquée de la planète grâce à


la

vaccination. En 1994, la région des Amériques a été certifiée exempte de


poliomyélite, suivie

32

en 2000 par le Pacifique occidental, puis par l'Europe en 2002 et l’Asie du Sud-
Est en mars

2014. Il ne reste actuellement plus que trois pays d’endémie (Afghanistan,


Nigeria et

Pakistan). Avec la poursuite des efforts, l'OMS espère une éradication totale de
cette maladie

d'ici la fin 2018.

La rougeole et la rubéole pourraient également disparaître à moyen terme. Un


plan de l'OMS

prévoit son éradication dans cinq grandes régions d'ici 2020. Cependant, sur la
base des

tendances et des résultats actuels, les experts mondiaux de la vaccination


pensent que les

objectifs ne seront pas atteints [10].

2.1.3.2 Des nouveaux vaccins

De nombreux vaccins sont espérés dans un avenir proche. Les recherches


actuellement

menées permettront peut-être de découvrir des vaccins qui changeront la morbi-


mortalité de

certaines maladies. Parmi les vaccins attendus, les vaccins contre le VIH, la
dengue, le virus
de l’herpès, le cytomégalovirus ou le virus respiratoire syncytial sont à l'étude.
Les infections

à Hélicobacter pylori et à Escherichia coli entérotoxinogène ou


entérohémorragique

pourraient également en bénéficier. Enfin, des vaccins antiparasitaires pourraient


voir le jour,

contre le paludisme, la trypanosomiase, la toxoplasmose ou la leishmaniose


[11]. Il faudra

définir la position de ces futurs vaccins dans la stratégie thérapeutique de ces


pathologies.

Reste à savoir comment seront accueillis ces nouveaux vaccins, à la fois par le
corps médical

et par le grand public.

33

2.1.4 Les polémiques

Que cela soit dans la presse, sur les réseaux sociaux ou sur internet, la
publication d'articles à

charges contre la vaccination est courante. Ces mouvements de défiance ne sont


pas

nouveaux : à l'époque de Jenner déjà, la contestation était importante. Pourtant,


les vaccins se

sont perfectionnés et ont été améliorés sur le plan de la tolérance. On peut alors
se demander

sur quels principes se basent les mouvements « anti-vaccins » actuels. Il s'agit en


fait

principalement de contestations contre les effets secondaires potentiels et les


adjuvants des

vaccins (notamment les sels d'aluminium).

2.1.4.1 Principaux effets secondaires des vaccins


Les réactions locales aux sites d'injection (douleur, rougeur, œdème) dans les 24
à 72 heures

après une injection interviennent très fréquemment. D'autres signes généraux


surviennent

aussi régulièrement : céphalées, nausées, arthralgies, myalgies, asthénie, frissons


et fièvre. On

observe aussi l'apparition de : diarrhées, vomissements, rash cutané, dermatite et


prurit.

De manière plus rare peuvent survenir : réactions anaphylactiques (urticaire,


œdème de la face

et dyspnée), lymphadénopathie, convulsion, syncope, syndrome de Guillain-


Barré, paralysie

faciale, myélite, névrite brachiale, paresthésie/hypoesthésie transitoire du


membre vacciné et

vertiges.

A ces effets indésirables « généraux » s'ajoutent les effets indésirables


spécifiques à chaque

vaccin, qui ont été signalés après la commercialisation, lors de la phase de


surveillance.

Par exemple, pour le vaccin ROR, certains cas de méningite, d'orchite,


d'épididymite, de

syndrome de type rougeole légère et d'oreillons atténués ont été rapportés [12].

2.1.4.2 Les adjuvants présents dans les vaccins

Un des arguments le plus souvent mis en avant par les mouvements « anti-
vaccins » est la

présence d'adjuvants.

On doit la présence d'adjuvants à Glenny, qui utilisa des sels d'aluminium pour
élaborer un
vaccin contre la diphtérie en 1926. Ils sont indispensables à l'efficacité de
certains vaccins,

avec pour rôle de stimuler le système immunitaire inné afin d'activer les cellules
qui

produisent la réponse immune acquise.

Le public a été sensibilisé à la présence d'adjuvants dans les vaccins depuis la


campagne de

vaccination contre le virus de la grippe H1N1 en 2009. Il en existe plusieurs


types, dont les

principaux sont les sels d'aluminium (hydroxyde et phosphate d'aluminium).


Leur mécanisme

d'action est bien défini : ils absorbent à leur surface l'antigène qui leur est
associé et permet

ainsi, par « effet de dépôt » au site d'injection, un relargage progressif de


l'antigène. Il permet

également la différenciation des macrophages en cellules dendritiques et


provoque une

réaction inflammatoire au point d'injection nécessaire à la stimulation de


l’immunité.

Le rôle de l'aluminium dans certaines maladies neurodégénératives, comme la


maladie

d'Alzheimer, est toujours incertain. Il existe un consensus pour considérer


l'aluminium comme

neurotoxique de façon aiguë lors d'une forte ingestion ou d'exposition chronique


à des

dosages élevés [13].

L'argument des « anti-vaccins » est donc de dire que l'aluminium est toxique et
qu'il faut se

méfier des vaccins qui en contiennent.


Une équipe de chercheurs français a décrit une pathologie s'appelant «
myofasciite à

macrophage ». Les symptômes consistent en une asthénie chronique, des


douleurs

35

musculaires et des arthralgies. Ces symptômes ont été associés à une lésion
histologique dans

la région vaccinale : des macrophages ayant phagocyté l'aluminium restent


présents dans cette

zone durant plusieurs mois, voire plusieurs années [14]. Cette même équipe a
rapporté en

2009 et 2011, sur des petits échantillons de patients atteints, des troubles des
fonctions

cognitives chez les malades. L’hypothèse invoquée était celle d’une atteinte
neurologique en

partie due à l’aluminium [15].

Une étude, réalisée avec l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits
de Santé

(AFSSAPS), en 2004, conclut à l'absence de relation entre les signes


systémiques (asthénies,

faiblesses musculaires, arthralgies) et la lésion histologique décrite. Il s’agirait


d'une lésion

liée à la trace d'une vaccination antérieure [16]. Les recherches se poursuivent


donc sur cette

pathologie.

Concernant la toxicité de l'aluminium, même si elle est acceptée pour des doses
élevées ou

lors d'une exposition chronique, elle n'est pas reconnue actuellement pour les
doses faibles
contenues dans les vaccins. Depuis son utilisation, des milliards d'injections ont
été pratiquées

depuis plus de 80 ans, sans problème de tolérance.

L'aluminium n'est pas un composant minéral naturel de l'organisme, mais il y est


présent par

les aliments que l'on consomme, l'eau, certains médicaments et les vaccins.

Le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), organisme américain de


contrôle et de

prévention des maladies, a fixé un taux minimal de risque, qui tient compte du
risque de

neurotoxicité à 1mg/kg par jour d'aluminium ingéré. Pour un vaccin, le taux


maximal est de

0,85 mg par vaccin. Des études menées chez l'animal, extrapolées à l'Homme,
estiment que

les vaccins injectés aux nourrissons les exposent à un risque très inférieur à la
dose de sécurité

définie [13].

36

Une des autres approches des « anti-vaccins » est de mettre en cause les
adjuvants (dont le

rôle est de stimuler le système immunitaire) dans des manifestations auto-


immunes post

vaccinales. Plusieurs polémiques ont ainsi vu le jour.

Dans les années 1970, le vaccin anti-grippal a été accusé de provoquer des
syndromes de

Guillain-Barré, mais aucun lien n'a été confirmé.

En France, le vaccin contre l'hépatite B a été suspecté d'engendrer des cas de


sclérose en
plaques. Deux études publiées au « New England Journal of Medicine » ont,
depuis, permis

d'infirmer tout lien entre ce vaccin et la survenue de sclérose en plaques [17, 18].
De plus,

aucun autre pays n'a fait état de cette suspicion.

Aux États-Unis, une étude, publiée dans « The Lancet » en 1998, fait le lien
entre la

vaccination ROR et des cas d'autisme. Mais, en 2004, il est révélé que les
données ont été

faussées, et douze ans après la première publication, « The Lancet » retire


l’article. En 2007,

le « British Journal of General Practice » affirme qu’aucune étude n’a réussi à


prouver un

lien entre l’autisme et la vaccination ROR.

Aucune de ces polémiques n'a finalement remporté la conviction des


scientifiques. D'autres

suspicions continueront à faire parler, mais il convient de rester vigilant et de


continuer à

recenser tous les effets indésirables rapportés afin d'affiner nos connaissances
d'effets

secondaires potentiels.

Le problème principal de ces polémiques réside dans le fait qu'elles engendrent


une profonde

méfiance vis-à-vis des vaccins, du public et de certains professionnels de santé,


qui ne

s’appuient pas sur des preuves formelles. La résurgence de certaines


pathologies, qui

bénéficient pourtant d'un vaccin efficace, engendrerait bien plus de morbidité


que ces rares
cas supposés.

37

2.1.5 Les bénéfices de la vaccination

Depuis la généralisation de la vaccination, on observe une très nette baisse de la


morbi

mortalité liée aux maladies à prévention vaccinale. C'est le cas dans tous les
pays ayant mis en

place un programme de vaccination, comme par exemple aux États-Unis où les


chiffres sont parlants [19

La vaccination a permis une augmentation de l'espérance de vie et a contribué à


la croissance

économique et sociale dans le monde. Il est estimé que le retour sur


investissement des

programmes de vaccination est de l'ordre de 12 à 18 %. Chaque année, la


vaccination sauve

plus de trois millions de vies dans le monde et elle évite à des millions de
personnes de

souffrir de maladie et d’incapacité permanente (estimations de l’OMS, 2009).

Outre cet aspect, les programmes de vaccination ont permis d'autres avancées
importantes :

lutte contre les résistances aux antibiotiques, baisse de l'incidence du carcinome

hépatocellulaire et peut-être bientôt celui du cancer du col de l'utérus, bénéfice


pour les

voyageurs qui peuvent se protéger contre certaines maladies exotiques et rôle


important dans

la protection contre le bioterrorisme [20].

L'efficacité de la vaccination est donc un fait. La baisse de la prévalence des


maladies à
prévention vaccinale fait que le public n'est plus sensibilisé à ces pathologies
devenues rares,

mais pas encore éradiquées. La gravité de ces maladies infectieuses est oubliée
et c'est le

vaccin qui devient suspect, par crainte de possibles effets secondaires. Il s'agit de
la balance

bénéfice-risque. Le danger est pourtant présent, comme le rappelle l'épidémie de


rougeole qui

s'est déroulée en décembre 2014, où une quarantaine d'enfants ont été


contaminés à

Disneyland (Californie). Cette maladie était pourtant éradiquée des États-Unis


depuis 15 ans,

mais depuis 2011, le nombre de cas de rougeole a été multiplié par six (CDC),
lié à une baisse

des vaccinations. La polémique sur l'implication du vaccin ROR dans l'autisme


ya

probablement joué un rôle.

39

2.2 Les maladies bénéficiant d'un vaccin actuellement recommandé pour la


population générale en France 2.2.1 La diphtérie

La diphtérie est due à une Corynébactérie (Corynebacterium diphtheriae,


Corynebacterium

ulcerans, Corynebacterium pseudotuberculosis). Ces trois espèces de bactéries


produisent la

toxine diphtérique.

Très contagieuse, la transmission de l'infection à C. diphtheriae s'effectue par


voies aériennes.

Elle provoque une atteinte des voies respiratoires supérieures, qui peut conduire
à la paralysie
du système nerveux central, du diaphragme et de la gorge, pouvant causer la
mort.

La présence de « fausses membranes » blanchâtres au niveau de la gorge est


caractéristique de

l'angine diphtérique.

Épidémiologie

La maladie est actuellement bien contrôlée en France. Le dernier cas autochtone


lié à

C. diphtheriae a été recensé en 1989. Entre 2002 et 2012, huit cas importés
d’infection à

C. diphtheriae sont survenus chez des sujets incomplètement ou non vaccinés.

Traitement et prévention

Le traitement de la diphtérie classique consiste à administrer immédiatement un


sérum anti

diphtérique en injection intramusculaire et des antibiotiques.

La vaccination anti-diphtérique permet de prévenir cette maladie. Obligatoire en


France,

le vaccin est composé de la toxine diphtérique purifiée et inactivée. [21].

40

2.2.2 Le tétanos

Cette infection est due aux toxines produites par un bacille anaérobie,
Clostridium tetani.

Cette bactérie est présente dans le sol sous forme sporulée, extrêmement
résistante.

C'est au niveau d'une plaie qu'elle pénètre dans le corps. Il se produit une
germination des

spores et une production de toxines. Ces toxines vont interférer avec les
neurotransmetteurs et
entraîner une atteinte neuromusculaire avec des contractures, des spasmes
musculaires et des

convulsions. Il s'agit de l'atteinte généralisée la plus fréquente (80 % des cas) et


aussi la plus

grave. L'atteinte peut aussi atteindre les nerfs crâniens ou rester localisée à une
région proche

de la plaie. Le tétanos entraîne une hospitalisation prolongée, où environ 30 %


des cas

décèdent.

Épidémiologie

En France, entre 2008 et 2011, un total de 36 cas de tétanos a été déclaré parmi
lesquels 11

sont décédés, soit une létalité de 31 %. Le taux d'incidence en 2011 était de 0,14
par million

d'habitants. Ce sont les tranches d'âges les plus élevées qui sont les plus à
risques.

Les cas et les décès qui persistent pourraient être évités par la vaccination
systématique des

adultes par l’anatoxine tétanique, avec une amélioration de l’application de la


politique des

rappels et, en cas de plaie, par la vaccination et l’administration


d’immunoglobulines

spécifiques humaines.

Traitement et prévention

Le traitement fait appel à des immunoglobulines humaines et à une


antibiothérapie. Pour

prévenir cette maladie, un vaccin inerte composé d'anatoxines existe depuis plus
de 70 ans. En

France, il fait partie des vaccins obligatoires du nourrisson. [22].


41

2.2.3 La poliomyélite

Cette maladie est due à un virus très contagieux, qui envahit le système nerveux
et peut

entraîner une paralysie totale en quelques heures. Le mode de transmission


principale est la

voie féco-orale. Après s’être multiplié dans l’intestin, le virus envahit le système
nerveux. Les

premiers symptômes de la poliomyélite sont : la fièvre, l’asthénie, les céphalées,


les

vomissements, la raideur de la nuque et les douleurs dans les membres. Dans 1


cas sur 200,

une paralysie irréversible survient. Entre 5 et 10 % des malades paralysés


décèdent lorsque

leurs muscles respiratoires cessent de fonctionner.

Épidémiologie

Le nombre des cas a baissé de plus de 99 % depuis 1988, passant de 350 000
selon les

estimations dans plus de 125 pays d’endémie à 416 cas notifiés en 2013 dans
trois pays

d'endémie (Nigeria, Pakistan et Afghanistan).

Traitement et prévention

Il n’existe pas de traitement, la vaccination est le seul moyen de prévention. Il


existe un

vaccin antipoliomyélitique oral qui est un vaccin vivant atténué et un vaccin


entier inactivé.

Ce dernier est obligatoire en France. [23].

42
2.2.4 La coqueluche

Cette maladie respiratoire très contagieuse, disséminée par les voies aériennes,
est causée par

la bactérie Bordetella pertussis.

Cliniquement, on distingue trois phases : une phase d’incubation où l'on peut


constater une

rhinorrhée de deux semaines environ, une phase paroxystique caractérisée par


une toux

quinteuse pouvant être émétisante, persistante de plus de 7 jours, avec une


recrudescence

nocturne dans la majorité des cas, et enfin, la phase de convalescence qui peut
durer plusieurs

semaines. Chez les jeunes enfants, les complications majeures sont des
pneumonies ou des

affections neurologiques. Chez le nourrisson, la coqueluche peut être très grave,


voire

mortelle.

Épidémiologie

40 à 60 millions de cas de coqueluche sont recensés dans le monde avec environ


300 000

décès par an, dont la plupart dans les pays en voie de développement.
L’incidence de la

maladie a largement diminué dans les pays ayant introduit la vaccination


généralisée des

jeunes enfants. En France, d'après l'étude Renacoq menée entre 1996 et 2010,
l’incidence

moyenne de la coqueluche chez les nourrissons de moins de 3 mois est estimée à


210 pour

100 000 [24].


Traitement et prévention

Le traitement est principalement basé sur l’antibiothérapie par macrolides. En


France, les

vaccins contenant des agents infectieux entiers ont été remplacés par des vaccins
acellulaires

pour une meilleure tolérance. [25].

43

2.2.5 Les infections à Hæmophilus influenzae de type b

À transmission aérienne, les infections à Haemophilus influenzae de type b


(Hib) sont

fréquentes et graves chez les nourrissons et les jeunes enfants avant 5 ans. Il
s'agit d'une

bactérie qui provoque des rhino-pharyngites, sinusites, otites et qui peut se


compliquer par

une méningite, une épiglottite, une septicémie ou une pneumonie.

Épidémiologie

Avant de disposer d'un vaccin, l'Haemophilus influenzae de type b était la


première cause de

méningites graves du nourrisson en France.

Le taux d'incidence en France a brutalement chuté après la mise en place de la


vaccination en

1992. De 2001 à 2011, l'incidence des infections invasives à Haemophilus


influenzae est de

0,46 pour 100 000 habitants et tend à augmenter chez les sujets de 40 ans et plus
(l’incidence

était de 1,2 cas pour 100 000 habitants en 2001 et de 1,6 cas pour 100 000
habitants en 2011,

soit une augmentation de 33 %) [26].


Traitement et prévention

Le traitement est principalement basé sur l’antibiothérapie. Un vaccin inerte


polyosidique

conjugué est disponible. [27].

44

2.2.6 L'hépatite B

L’hépatite B est une infection virale du foie, qui se transmet par le sang ou
d’autres fluides

corporels. Il s'agit donc d'un risque pour les professionnels de santé. On observe
également

une transmission périnatale de la mère à l'enfant.

Certaines personnes présentent une hépatite aiguë : ictère, coloration sombre des
urines,

fatigue extrême, nausées, vomissements et douleurs abdominales. Parmi ces


personnes, un

petit nombre présentera une insuffisance hépatique aiguë pouvant conduire au


décès. D'autres

peuvent rester asymptomatiques.

Dans certains cas, le virus de l’hépatite B peut occasionner une infection


chronique du foie

susceptible d’évoluer ultérieurement en cirrhose hépatique ou en cancer du foie.

Plus de 90 % des adultes en bonne santé infectés guérissent dans l'année suivant
l'infection

[28].

Épidémiologie

Environ 240 millions de personnes dans le monde souffrent d'hépatite B


chronique. Plus de
780 000 personnes meurent chaque année d’une infection par l’hépatite B,
notamment de

cirrhose ou de cancer du foie. En France, selon l'enquête LaboHep de 2010,


l'incidence de

nouveaux cas d'hépatite B aiguë est comprise entre 1,6 [IC95%:1,2-2,0] et 2,5
[IC95%:1,8

3,2] pour 100 000 habitants [29].

Traitement et prévention

Il n'y a pas de traitement curatif actuellement disponible. Les interférons et les


antiviraux sont

prescrits pour contenir la maladie. La vaccination par un vaccin recombinant,


obligatoire pour

les professionnels de santé, permet la prévention de cette maladie.

45

2.2.7 Les infections à pneumocoque

Ces infections sont causées par une bactérie nommé Streptococcus pneumoniae.
Il existe

différents sérotypes en fonction de la composition en polysaccharide de leur


enveloppe.

Sa transmission s'effectue par gouttelettes. Les infections à pneumocoque sont


plus fréquentes

chez les enfants, à l'origine d'otites, de sinusites, d'infections pulmonaires, de


septicémies et

de méningites. En France, le pneumocoque est la première cause de méningite


chez l'enfant de

moins de deux ans [30].

Épidémiologie
En France, selon le réseau de surveillance des infections invasives bactériennes
(Epibac),

l'incidence des infections à pneumocoque, chez les enfants âgés de moins de 2


ans, est passée

de 24,6 cas pour 100 000 enfants en 2008 à 13,6 cas pour 100 000 enfants en
2013 [26].

Traitement et prévention

Le traitement repose sur les antibiotiques. Il existe un vaccin non conjugué


contre le

pneumocoque qui contient 23 sérotypes (Pneumo 23®) recommandé chez


certains adultes et

un vaccin conjugué à une protéine contenant 13 valences (Prevenar 13®),


recommandé chez

le nourrisson.

46

2.2.8 Les infections à méningocoque

Les infections à méningocoque sont dues à une bactérie nommée Neisseria


meningitidis, qui

se transmet par voie aérienne par l'intermédiaire de gouttelettes. Il existe


plusieurs sérotypes

(A, B, C, Y, W). En France, les sérotypes B et C prédominent avec


respectivement 73 % et

15,5 % des infections. Après son installation dans la gorge, le méningocoque


peut traverser la

muqueuse pouvant alors entraîner une méningite ou une septicémie dont


l'évolution peut être

mortelle. Une des complications les plus graves est le purpura fulminans mortel,
une fois sur

trois. [31].
Épidémiologie

En France, le nombre de cas notifiés a fortement diminué depuis 2013, avec 426
cas

d'infections invasives à méningocoque déclarés en 2014, soit une fréquence de


cas estimée à

0,72 pour 100 000 habitants. 122 cas étaient liés à une infection invasive à
méningocoque de

type C, soit une incidence de 0,23 pour 100 000 habitants en 2013.

Les infections invasives à méningocoque sont des maladies dont le pronostic


reste sévère. En

2014, elles ont été responsables de 48 décès (11 % de la totalité des cas) et 32
cas (8 %) ont

présenté des séquelles précoces (amputations). [26].

Traitement et prévention

Le traitement repose sur les antibiotiques. Un vaccin monovalent conjugué


contre le

méningocoque C est recommandé en France. Le vaccin contre le sérogroupe B


n'est pour

l'instant recommandé que dans certaines situations à risques.

47

2.2.9 Les papillomavirus humains (HPV)

Les HPV affectant les muqueuses génitales sont transmis par voie sexuelle et
sont présents

chez un tiers des femmes avant l'âge de vingt ans. Ces virus sont à l’origine du
cancer du col

de l’utérus, qui est le premier cancer à être reconnu par l’OMS comme étant
attribuable à
100 % à une infection virale. Les plus fréquemment en cause sont le HPV16
(impliqué dans

55 % des cas) et le HPV18 (12 % des cas). Ces HPV oncogènes peuvent
également toucher

d’autres muqueuses et notamment provoquer des cancers anaux ou oro-


pharyngés.

Épidémiologie

Environ 250 000 à 300 000 décès par an sont imputables au cancer du col de
l'utérus dans le

monde. En Europe, près de 65 000 femmes sont touchées par ce cancer, et


environ 25 000

nouveaux cas apparaissent chaque année, avec une mortalité de 4,7 %.

Traitement et prévention

La prévention des infections sexuellement transmissibles et le frottis cervical de


routine chez

la femme sont les principaux moyens de prévention, en plus des vaccins inertes

à protéines recombinantes récemment développés. Le premier vaccin,


Gardasil®, a été mis

sur le marché en 2006. Il protège contre les HPV de génotypes 16 et 18,


potentiellement

cancérigènes, et contre les HPV de type 6 et 11, non cancérigènes mais à


l’origine du

développement de condylomes.

Le second, Cervarix®, mis sur le marché en 2007, est bivalent et protège contre
les HPV de

génotypes 16 et 18.

Ces vaccins n’ont aucune efficacité thérapeutique et ne protègent pas les


femmes infectées.
[32].

48

2.2.10 La rubéole

La rubéole est une infection virale aiguë contagieuse qui se transmet par
gouttelettes.

Généralement bénigne chez l’enfant, elle provoque une éruption cutanée dans 50
à 80 % des

cas, une légère fièvre (<39 °C), des nausées, une conjonctivite modérée et des
adénopathies.

Par contre, pour la femme enceinte, elle peut entraîner la mort du fœtus ou des
malformations

congénitales (110 000 enfants par an dans le monde). En début de grossesse, la


probabilité de

transmission du virus au fœtus est de 90 %.

Les enfants atteints d’un syndrome de rubéole congénitale peuvent présenter une
déficience

auditive, des malformations oculaires et cardiaques, du diabète, une dysthyroïdie


ou

développer un autisme. [33].

Épidémiologie

Avant l’introduction du vaccin, jusqu’à un enfant pour 1000 naissances vivantes


présentait ce

syndrome. La vaccination à grande échelle au cours de la dernière décennie a


permis

d’éliminer pratiquement la rubéole et le syndrome de rubéole congénitale dans


de nombreux

pays développés ainsi que dans quelques pays en voie de développement. En


France, selon le
réseau de surveillance Rénarub, 13 infections maternelles ont été rapportées en
2012 [34].

Cela correspond à 1,64 infections maternelles pour 100 000 naissances vivantes.

Traitement et prévention

Il n’y a pas de traitement spécifique contre la rubéole, mais il existe un vaccin


anti-rubéoleux,

préparé à partir d’un virus vivant atténué.

49

2.2.11 Les oreillons

Les oreillons constituent une maladie très contagieuse, causée par un virus de la
famille des

Paramyxoviridae. La transmission s'effectue par gouttelettes et la période


d'incubation varie

de 18 à 21 jours. Les symptômes sont une fièvre et une parotidite souvent


bilatérale. Ils

peuvent se compliquer, notamment chez l'adulte, d'une orchi-épididymite, d'une


ovarite, d'une

pancréatite, d'une méningite ou plus rarement d'une encéphalite, d'une surdité ou


d'autres

atteintes plus rares.

Épidémiologie

En France, on est passé de 476 000 cas par an en 1986 à 5 841 cas en 2011, soit
un taux

d'incidence annuelle estimée de 9 cas pour 100 000 habitants [35].

Traitement et prévention

Il n'existe pas de traitement spécifique pour cette maladie virale. Le vaccin


disponible est un
vaccin vivant atténué, combiné avec les valences de Rougeole et de Rubéole
(ROR).

50

2.2.12 La rougeole

La rougeole est une maladie virale grave extrêmement contagieuse, due à un


virus de la

famille des Paramyxoviridae. Il se transmet par voies aériennes ou gouttelettes.

Les symptômes comportent : forte fièvre durant 4 à 7 jours, rhinite, toux,


conjonctivite et de

petits points blanchâtres sur la face interne des joues (signe pathognomonique de
Köplick).

Une éruption apparaît après plusieurs jours, habituellement sur le visage et le


haut du cou et

progresse pour atteindre les mains et les pieds.

La plupart des décès sont dus aux complications suivantes : cécités,


encéphalites, diarrhées

sévères, infections auriculaires et infections respiratoires graves. Dans les


populations

défavorisées, jusqu’à 10 % des cas de rougeole sont mortels. Chez la femme


enceinte, la

rougeole peut donner lieu à de graves complications et entraîner une fausse


couche ou un

accouchement prématuré. [36].

Épidémiologie

En 1980, avant que la vaccination ne se généralise, on estimait à 2,6 millions par


an le nombre

de décès dans le monde dus à la rougeole. En 2013, on a recensé 145 700 décès
par rougeole
dans le monde, soit près de 400 décès par jour. En France, une épidémie de
rougeole est

survenue de 2008 à 2012, où 23 000 cas ont été notifiés [37].

Traitement et prévention

Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique contre la rougeole.


L’administration de

vitamine A permet de réduire la mortalité de 50 %. Pour garantir l’immunité, il


est

recommandé d’administrer deux doses de vaccin, car environ 15 % des enfants


vaccinés

n’acquièrent pas une immunité dès la première dose. Il s'agit d'un vaccin vivant
atténué.

51

2.3 Le calendrier vaccinal

Le calendrier vaccinal fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant


en France en

fonction de leur âge, émet les recommandations vaccinales générales et des


recommandations

vaccinales particulières pour certaines populations plus à risques.

Il est élaboré et mis à jour chaque année par le Comité Technique des
Vaccinations (CTV), qui

est rattaché à la commission spécialisée des maladies transmissibles du Haut


Conseil de la

Santé Publique (HCSP). Le CTV est composé d’experts nommés pour trois ans
par le

Ministre de la Santé, représentant les diverses spécialités impliquées dans la


vaccination. Il a

pour mission de mettre en place la stratégie vaccinale par le biais d’études


bénéfice-risque
individuel et collectif, d'études médico-économiques et de données
épidémiologiques. Il

assure la veille scientifique de la vaccination et propose donc des adaptations en


matière de

recommandations et d'obligations vaccinales pour la mise à jour du calendrier


vaccinal.

Le ministère chargé de la santé, valide chaque année après avis du HCSP le


nouveau

calendrier. Pour sa diffusion, il est publié en début d'année par l’Institut de


Veille Sanitaire

(INVS) au Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH).

2.3.1 Les principaux changements apportés par les calendriers vaccinaux 2013 et
2014

2.3.1.1 Chez le nourrisson

Avant 2013, le schéma de primo-vaccination était de type « 3+1 » (trois


injections à un mois

d’intervalle, suivies d’un rappel à l’âge de 16-18 mois) pour les valences :
diphtérie, tétanos,

coqueluche, poliomyélite et infections invasives à Haemophilus influenzae de


type b.

Ce schéma a été remplacé par un schéma simplifié « 2 +1 » comportant deux


injections aux

âges de 2 et 4 mois, suivies d’un rappel avancé à l’âge de 11 mois pour ces cinq
valences.

Concernant l'hépatite B et les infections invasives à pneumocoque, le rappel a


été avancé à

l’âge de 11 mois, selon le schéma de vaccination M2, M4, M11. Auparavant, le


vaccin contre
l'hépatite B était réalisé à M2, M4, M16-18 et le vaccin pneumococcique à M2,
M4, M12.

Le ROR était recommandé à l'âge de 9 mois pour les enfants fréquentant les
crèches, ou à 12

mois pour les autres, avec un rappel à 13-15 mois. L’administration de la


première dose de

vaccin se fait désormais pour tous les enfants à l’âge de 12 mois, quel que soit le
mode de

garde (en dehors de période épidémique), la seconde dose étant recommandée à


l’âge de 16

18 mois. (M12, M16-18).

La vaccination contre les infections invasives à méningocoque de type C est


désormais

recommandée à l’âge de 12 mois et en rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans


révolus.

La co-administration est possible avec la première dose de ROR. Auparavant,


elle s'effectuait

entre le 13ème et le 15ème mois.

A l’âge de 6 ans, un rappel de coqueluche est à présent recommandé, combiné à


celui déjà

prévu à cet âge-là contre le DTP, avec un vaccin contenant des concentrations
normales

d’anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux (DTCaP).

A l’âge de 11-13 ans, un rappel de dTcaP est désormais recommandé avec un


vaccin contenant

des concentrations réduites d’anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux


(dTcaP). La

co-administration est possible avec l’une des doses de la vaccination HPV.

53
Le vaccin anti HPV, qui n'était recommandé qu'à partir de 14 ans avant 2013, est
maintenant

préconisé chez les jeunes filles dès 11 ans et jusqu'à l'âge de 19 ans révolus.
Entre 11 et 13

ans, seules deux doses à 6 mois d'intervalle sont préconisées, alors que trois
doses sont

recommandées après l'âge de 13 ans [38, 39].

2.3.1.2 Chez l'adulte

Avant 2013, les rappels de dTP étaient recommandés tous les 10 ans. Ils sont
désormais

recommandés aux âges fixes de 25 ans, 45 ans et 65 ans, puis à 75 ans, 85 ans,
etc. (intervalle

de dix ans à partir de 65 ans, compte tenu de l'immunosénescence), en utilisant


un vaccin

combiné tétanique, poliomyélitique et diphtérique à dose réduite d’anatoxine


(dTP).

A noter qu'à l'âge de 25 ans, en plus des valences dTP, il est préconisé d'ajouter
la valence

coqueluche (sauf si un dTcaP a été effectué dans les 5 ans précédents). Cela
participe à la

protection des nourrissons qui ne peuvent pas encore être vaccinés, en plus de la
stratégie dite

du « cocooning », qui recommande la vaccination aux adultes susceptibles de


devenir parents

[38, 39].

2.3.4 Le disque vaccinal

Ce disque récapitule, en fonction de l'âge, les vaccins nécessaires pour acquérir


une immunité
de base. Destiné aux médecins, l'outil donne des informations sur les rappels et
les retards

éventuels dans le programme de vaccination des patients, les recommandations


de bonnes pratiques générales et particulières [annexe 1].

Ce disque a été créé en 2007 au niveau du Comité Régional d’Éducation pour la


Santé

(CRES) de la région Provence-Alpes-Côtes d'Azur (PACA). Afin de promouvoir


le calendrier

vaccinal annuel et ses recommandations, le CRES l'a proposé aux formats papier
ou

électronique. L'objet de cet outil est de permettre un accès facile aux


vaccinations pour

lesquelles il convient d'être à jour en fonction de la tranche d'âge.

Il a été diffusé durant deux ans en région PACA, dans le cadre de la « semaine
de la

vaccination », notamment auprès des parents de jeunes enfants et des médecins


généralistes et

pédiatres.

Cet outil a depuis été repris par l'INPES, sous la direction du Ministère de la
Santé. Il est

actualisé chaque année pour diffusion auprès des médecins généralistes.

58

2.3.5 Le calendrier vaccinal dans d'autres pays

Les programmes de vaccination ne sont pas harmonisés au niveau européen. La


Finlande, le

Danemark, la Suède et l'Italie ont adopté pour les nourrissons un schéma


vaccinal simplifié :

primo-vaccination DTCaPHib à 3 et 5 mois, rappel à 11-12 mois. La France s'est


donc
inspirée de ces quatre exemples pour simplifier son calendrier vaccinal, tout en
conservant la

primo-vaccination des nourrissons dès 2 mois.

Pour l'adulte, la plupart des pays recommandent des rappels de diphtérie et


tétanos tous les 10

ans, mais d’autres n’ont pas de recommandations, comme les Pays-Bas, le


Royaume-Uni et la

Suède. En Suisse, les délais des rappels de l’adulte ont été portés à 20 ans
jusqu’à 65 ans, et

tous les 10 ans au-delà, comme en France.

Par rapport au calendrier français, on note la recommandation du vaccin


rotavirus à 2, 3 et 5

mois, et l'âge de la primo-vaccination DTCaPHib plus tardif. Les vaccins contre


l'hépatite B et le méningocoque de type C ne sont pas recommandés pour la
population générale

Exemple du calendrier vaccinal allemand

Le calendrier vaccinal allemand ressemble à notre ancien calendrier de 2012.


Les vaccins

pour le rotavirus et la varicelle sont en outre recommandés. La vaccination


contre les HPV est

recommandée chez les jeunes filles dès 9 ans.

2.3.5.3 Exemple du calendrier vaccinal américain

Aux États-Unis, le calendrier vaccinal est bien plus fourni qu'en France. Trois
doses de vaccins DTCaPHib sont recommandées en primo-vaccination. La
vaccination contre l'hépatite B est débutée dès la naissance. Les vaccins pour le
rotavirus, la varicelle, l'hépatite A et la grippe annuelle sont recommandés. La
vaccination anti HPV est également préconisée pour les garçons, en plus des
filles, dès 11 ans.
1 GENERALITES SUR LE PEV ET LA VACCINATION

En Guinée, le programme Elargi de vaccination (PEV) est représenté par la


Coordination Nationale du Programme PEV/SSP qui coordonne la mise en
œuvre des activités de vaccination sur l’ensemble du pays. La Coordination
Nationale du PEV est rattachée à la Direction Nationale de l’Epidémiologie et
de la Lutte contre la Maladie (DNELM).

Elle comprend : i) une Coordination, ii) une Section immunisation, iii) une
Section de suiviévaluation et recherches et iv) une Section communication et de
mobilisation sociale. Les unités logistique/Chaine du froid et la surveillance font
parties de la section immunisation. A cela, il faut ajouter les services comptables
et financiers.

La Coordination du PEV est soutenue par un organe consultatif : le Comité de


coordination interAgences du PEV (CCIA). Placé sous la présidence du Ministre
de la santé, ce comité est composé des représentants du Ministère de la santé, de
l’Economie et des finances et des partenaires au développement. Il se réunit
régulièrement une fois par trimestre. Le comité détermine les grandes
orientations du PEV, adopte les plans et directives, et contribue à la mobilisation
des ressources. Un Comité technique CCIA est mis en place en vue de discuter
des problèmes relatifs au PEV et de préparer les réunions du CCIA. En plus de
ces deux organes (CCIA et CCIA technique), il existe d’autres comités ad’ hoc
comme le comité polio (Comité national des experts de la poliomyélite au
CNEP, le Comité National de Certification ou CNC, Sous-comité de
confinement), le Comité de gestion des manifestations adverses post
immunisation (MAPI). La Coordination du PEV est également soutenue sur le
plan technique et financier par des partenaires tels que Gavi, l’UNICEF, l’OMS,
le CDC, l’AMP, la Banque Mondiale et l’UAGCP.

Dans le cadre de la communication et de la mobilisation sociale, la coordination


bénéficie de l’appui des organisations de la société civile à travers la POSSaV et
de ses démembrements.

Au niveau déconcentré, la gestion du programme est assurée par les directions


régionales, préfectorales et chefs de centre de santé.

▪ Les équipes régionale et district sont chargées de la coordination et de de la


mise en œuvre des activités de vaccination. Il s’agit notamment des activités
d’appui à la planification, à la formation et la supervision du personnel du
niveau district et des centres de santé. Par ailleurs, les deux niveaux assurent
également l’appui aux activités de communication et de monitoring selon les
besoins identifiés au niveau périphérique.

▪ Le centre de santé est le niveau le plus opérationnel des activités de


vaccination. Il assure l’offre des services de vaccination aux populations à la
base. La gestion du programme à ce niveau est sous la responsabilité du chef de
centre de santé, appuyé par l’agent chargé de la vaccination et le comité de sante
et d’hygiène du centre de santé. Le centre de sante est

soutenu dans ses activités par les postes de sante qui facilitent la mise en œuvre
des stratégies avancées.

Pour la mise en œuvre des activités, la Coordination nationale du PEV dispose


de plusieurs types d’équipements tels que les chambres froides, véhicules de
supervision, les glacières, les portevaccins, les accumulateurs, les camions de
transport de vaccins, matériels informatiques, etc…).

2 LES MALADIES CIBLES DU PEV

La politique nationale de vaccination préconise la vaccination tout au long du


cycle de vie. Pour la vaccination systématique, il s’agit des enfants de 0-23
mois, des filles de 9-13 ans, des femmes enceintes. Pour les campagnes de
masse, la vaccination concerne les enfants de 0 à 59 mois, de 9 mois à 9 ans, les
femmes en âge de procréer (15-49 ans) et toutes personnes à partir de 18 ans.

En 2021, l’action du PEV porte sur la prévention de onze (11) maladies cibles
qui sont la tuberculose, la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche,
l’hépatite B, les infections à Haemophilus Influenzae de type b, la rougeole, la
fièvre jaune, le tétanos et la méningite à méningocoque A.
Pour les enfants, tous les vaccins du programme devraient être administrés avant
l’âge de 23 mois, en 6 contacts. Il est également prévu l’introduction d’autres
vaccins tels que le vaccin contre les pneumonies (PCV-13), le vaccin contre les
diarrhées à rotavirus, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus (HPV), le
vaccin contre l’hépatite-B à la naissance, le vaccin contre la rougeole et la
rubéole (RR).

Il est prévu dans le PPAc de 2022 - 2026, l’introduction de nouveaux vaccins


contre la COVID-19 et le paludisme (vaccin RTSS) Les vaccins suivants feront
l’objet de doses de rappel : VPI, Penta, VAR/RR. 2.1 La tuberculose ▪
Définition

La tuberculose est une maladie contagieuse causée par le mycobacterium


tuberculosis ou bacille de koch (BK). Elle attaque généralement les poumons
mais peut également infecter d’autres parties de l’organisme, notamment les os,
les articulations et le cerveau. La tuberculose se transmet par les gouttelettes de
Pflüdge émises pendant l’éternuement ou la toux d’un malade dont le crachat
contient le bacille. Le premier contact avec le bacille de Koch (primo infection)
peut passer inaperçu, mais un cas sur dix se manifeste ; on parle de tuberculose
maladie. La tuberculose maladie est en général secondaire à une réactivation
d’une primo-infection. La malnutrition, l’alcoolisme, le tabagisme, le diabète et
surtout l’infection à VIH/Sida, en sont les principaux facteurs de risque.

▪ Incubation

La période d’incubation est de 4 à 12 semaines, mais elle peut durer des mois
voire des années avant que la maladie ne se développe. La personne infectée
peut contaminer les autres pendant plusieurs semaines. Le risque de développer
la tuberculose est plus élevé chez les enfants de moins de trois ans et chez les
vieillards. Les personnes ayant une faible défense immunitaire (infection à VIH)
sont plus vulnérables. ▪ Manifestations cliniques
La tuberculose pulmonaire se manifeste par une toux persistante, qui dure au
moins quatre semaines, accompagnée de signes généraux (amaigrissement,
asthénie, fièvre et sueurs nocturnes) de plus de 15 jours, d’un point de côté et
parfois d’hémoptysie (toux avec du sang) et douleurs thoraciques.

Les signes peuvent varier en fonction de la localisation (méningée, osseuse,


génitale, urinaire, abdominale, etc.). Ainsi, on peut par exemple noter que les
symptômes de la méningite tuberculeuse sont la fièvre, les frissons, les nausées,
les vomissements, la sensibilité à la lumière (photophobie), les céphalées
sévères, la raideur de la nuque et des troubles neurologiques (irritabilité,
agitation, convulsion, etc.). ▪ Traitement

Il se fait sous le protocole d’observation directe (DOTS) avec les antibactériens


appropriés. ▪ Prévention

La meilleure prévention des enfants contre les formes graves de la tuberculose


est la vaccination au Bacille de Calmette et Guerin (BCG). L’amélioration des
conditions d’hygiène est aussi importante. La vaccination au BCG est contre-
indiquée chez l’adulte. 2.2 La diphtérie ▪ Définition

La diphtérie est une maladie infectieuse causée par le Corynebacterium


diphteriae. Il existe deux formes de la maladie (cutanée et nasale). Elle touche
les personnes de tous les âges et se transmet de personne malade ou de porteur
sain à personne saine par contact physique ou par voie aérienne (toux et
éternuements). La forme nasale peut être bénigne, et le portage chronique est
fréquent. Les patients développent soit des infections de la gorge, soit des
ulcères cutanés. ▪ Incubation

Elle dure 2 à 5 jours ou plus. L’homme constitue le réservoir de la maladie. Les


enfants de moins de 15 ans non vaccinés sont les plus atteints.

▪ Manifestations cliniques
La maladie se manifeste par une fièvre, un écoulement nasal et une angine
douloureuse pseudomembraneuse (les amygdales sont tuméfiées et recouvertes
d’une membrane grisâtre, qui peut envahir les cordes vocales et la trachée,
provoquant des accès de suffocation pouvant entraîner la mort dans un cas sur
dix). La toxine diphtérique peut provoquer des atteintes cardiaques et rénales.

Les complications les plus graves de la diphtérie sont la tuméfaction du cou et


l’obstruction des voies respiratoires qui peuvent entrainer le décès. ▪ Traitement

Il se fait par l’inoculation de l’anatoxine diphtérique et l’administration


d’antibiotiques. Il faut isoler les malades afin d’éviter d’autres personnes à la
maladie. La confirmation du diagnostic consiste à prélever les échantillons de
cultures des cas suspects. Le traitement doit cependant commencer
immédiatement, sans attendre les résultats de l’analyse des cultures. ▪ Prévention

Le moyen le plus efficace est la vaccination des enfants âgés de moins d’un an.
Le vaccin se trouve dans la combinaison (DTC-Hib-HepB). 2.3 Le tétanos ▪
Définition

Le tétanos est une maladie infectieuse non contagieuse causée par un bacille
anaérobie strict, sporulé, appelé clostridium tetani ou bacille de Nicolaïer
présente partout dans la terre. Il touche principalement les nouveau-nés (tétanos
néonatal) et les femmes en post-partum (tétanos maternel). La maladie résulte de
l’action d’une neurotoxine sécrétée par le bacille qui se développe dans les tissus
nécrosés souillés (plaie souillée, cordon ombilical si l’accouchement s’est
déroulé dans des mauvaises conditions d’hygiène). Si la mère n’est pas vaccinée
contre le tétanos, son enfant et elle-même ne seront pas protégés.

Le tétanos néonatal (TNN) a été ciblé par l’OMS et l’UNICEF comme maladie à
éliminer, lors de l’Assemblée Mondiale de la Santé en 1989. A cet effet, la
Guinée a élaboré en 2019 un plan stratégique national pour l’élimination du
TNN (moins d’1 cas/1000 naissances vivantes dans chaque district de santé du
pays par an) en cours de mise en œuvre Pour maintenir le statut d’élimination du
TNN, les mesures de lutte doivent être renforcées à long terme comme prévu
dans le plan stratégique de maintien d’élimination 2014-2020.
f

▪ Incubation

La période d’incubation est habituellement comprise entre 3 et 21 jours. Plus


l’incubation est courte, plus le risque de décès est grand. Les symptômes
apparaissent habituellement au 14ème jour après le contact. ▪ Manifestations
cliniques

Le premier signe du tétanos est le trismus bilatéral (contracture des muscles de


la mâchoire) qui gêne d’abord la parole puis la mastication et enfin l’ouverture
de la bouche. La période d’état est marquée par des contractures généralisées
auxquelles se greffent des paroxysmes douloureux. Le tétanos néonatal est
mortel dans plus de 90% des cas. Chez l’adulte et l’enfant plus âgé, la mort
survient généralement dans un cas sur deux. ▪ Traitement

Il est basé sur l’administration de sérum antitétanique, d’antibiotiques


appropriés, de tranquillisants et l’isolement du malade à l’abri des stimuli
(lumière, bruits, contacts). ▪ Prévention

Elle repose essentiellement sur la vaccination des femmes enceintes, celles en


âge de procréer et des nourrissons. Outre la vaccination, l’amélioration des
conditions d’hygiène pendant l’accouchement et les soins du cordon après
l’accouchement, la désinfection des plaies en général permettent de réduire
considérablement l’incidence du tétanos. 2.4 La coqueluche ▪ Définition

La coqueluche ou toux coquelucheuse est une infection des voies respiratoires


(trachéobronchiques) due à Bordetella pertussis ou Bacille de Bordet-Gengou.
La transmission se fait par l’intermédiaire des gouttelettes de Pflüdge projetées
lors de la quinte de toux ou les éternuements.

L’homme est le seul réservoir du bacille. La coqueluche confère une immunité


quasi permanente. Le jeune âge et la promiscuité constituent les principaux
facteurs de risque. ▪ Incubation

La durée d’incubation est de 7 à 10 jours, mais peut aller jusqu’à 21 jours. ▪


Manifestations cliniques
La coqueluche se manifeste par une toux persistante, qui dure pendant 4 à 8
semaines, devenant de plus en plus grave avec des quintes caractéristiques « le
chant de coq ». Cette toux est accompagnée de cyanose et de vomissements.
Chez le nourrisson, la toux peut faire place à des

crises d’apnée allant jusqu’à la mort. Les complications sont surtout la


pneumonie, la malnutrition et les convulsions. ▪ Traitement

Il repose sur l’administration d’antibiotiques appropriés (Erythromycine). ▪


Prévention

Elle consiste principalement en la vaccination des enfants de moins d’un an. Le


vaccin anti coquelucheux se trouve dans la combinaison (DTC-HepB-Hib). 2.5
La Poliomyélite ▪ Définition

La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui
envahit le système nerveux et peut entraîner en quelques heures une paralysie
totale. Elle touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Le
poliovirus se multiplie dans l’intestin, passe dans la circulation sanguine et peut
endommager certains types de cellules nerveuses entrainant la paralysie du sujet.
La paralysie des muscles respiratoires peut entraîner le décès du malade.

Le poliovirus se retrouve dans les matières fécales des personnes contaminées et


dans l’eau contaminée par les matières fécales infectées. Il se transmet par voie
féco-orale. Les mauvaises conditions d’hygiène constituent un facteur de risque.

Il existe trois types de poliovirus : les types 1, 2 et 3. La cause la plus fréquente


d’épidémie de poliomyélite est le poliovirus sauvage de type 1. Le poliovirus
sauvage de type 2 a été déclaré éradiquer en septembre 2015 par l’OMS, et le
type 3 n’a plus été observé depuis 2012.
Le 25 aout 2020, la région africaine de l’OMS a été certifiée exempte de
poliovirus sauvage. Cependant, la Guinée continue d’enregistrer des cas de
poliovirus dérivé de souches vaccinales.

La maladie confère une immunité permanente contre le type de virus concerné.


▪ Incubation

Elle varie entre 3 et 35 jours. La confirmation du diagnostic se fait par l’examen


des selles au laboratoire et les eaux usées. ▪ Manifestations cliniques

Les symptômes initiaux sont la fièvre, la fatigue, les céphalées, les


vomissements, la raideur de la nuque et les douleurs dans les membres. Une
paralysie irréversible (des membres inférieurs en général) survient dans 1 cas sur
200 porteurs du virus.

▪ Traitement

Il n’existe pas de traitement étiologique à la maladie. La prise en charge est donc


symptomatique. ▪ Prévention

La vaccination et le respect des mesures d’hygiène restent les seules mesures


préventives efficaces contre la poliomyélite. Il existe deux types de vaccins
contre la poliomyélite : le Vaccin Polio Oral (VPO) qui utilise des souches
vivantes de virus atténué et le vaccin polio inactivé (VPI) qui est la forme
injectable. L’administration de plusieurs doses du vaccin contre la poliomyélite
confère à l’enfant une protection à vie. On estime qu’un enfant doit recevoir au
moins 4 à 6 doses de vaccin contre la poliomyélite. 2.6 La Rougeole ▪ Définition

La rougeole est une infection virale aiguë causée par un virus extrêmement
contagieux, responsable d’épidémies. Elle est transmise par voie respiratoire et
constitue la première cause de mortalité infantile due aux maladies évitables par
la vaccination. L’homme est le seul réservoir. Elle touche plus souvent les
enfants de moins de cinq ans, surtout lorsqu’ils ne sont pas vaccinés. ▪ Mode de
transmission

La transmission se fait par voie respiratoire à travers des gouttelettes de Pflüdge


(toux, éternuements). Elle survient le plus souvent en saison sèche et peut
donner lieu à de grosses épidémies. Le malade est contagieux 3 à 5 jours avant
l’éruption cutanée et reste contagieux jusqu’à 4 jours après l’éruption. ▪
Incubation

Elle varie de 7 à 18 jours. ▪ Manifestations cliniques

La rougeole se manifeste par divers symptômes tels que fièvre, toux, écoulement
nasal, yeux rouges et larmoyants, petits points blancs sur la face interne de la
joue (signe de Koplick) et éruption cutanéo-muqueuse de type maculopapuleuse
qui se développe sur le visage et la partie supérieure du cou avant de s’étendre
au reste du corps. Elle se complique souvent par des infections secondaires telles
que la pneumonie, les manifestations gastro-intestinales (diarrhée),
l’encéphalite, la méningite et la cécité. Ces complications sont fréquentes et
responsables du décès de nombreux enfants. ▪ Traitement

✓ Administrer la Solution de Réhydratation Orale (SRO) et le zinc est


essentiel ;

✓ Encourager le patient à boire et à manger ; ✓ Administrer deux doses de


vitamine A à 24 heures d’intervalle aide à prévenir la cécité et réduit de 50% le
nombre de décès dus à la rougeole. ▪ Prévention

La vaccination des enfants à partir de 9 mois les protège contre la rougeole. Le


vaccin antirougeoleux (administré à 09 mois) confère une immunité dans 85%
des cas. Une seconde dose est recommandée à partir 15 à 18 mois. La maladie
est immunisante. L’administration de la vitamine A contribue à la réduction du
nombre de décès dus à la rougeole. 2.7 L’Hépatite virale B ▪ Définition
L’hépatite virale B est une maladie infectieuse causée par le virus de l’hépatite
B. Le virus est présent dans le sang et les autres liquides organiques. L’hépatite
virale B se transmet par exposition au sang d’un sujet infecté ou à l’occasion de
rapports sexuels non protégés. La transmission périnatale (verticale) de la mère à
l’enfant a lieu au moment de l’accouchement. La transmission d’un enfant à un
autre est également fréquente au cours de l’enfance par morsure, griffure, etc. La
période de transmission pour un porteur chronique peut s’étaler sur une trentaine
d’années. Si la maladie ne se développe pas, l’infection confère une immunité
définitive. Cependant, le malade peut rester porteur du virus toute sa vie et
contagieux pour son entourage. ▪ Incubation

La période d’incubation est d’environ 6 semaines et peut aller jusqu’à 6 mois. ▪


Manifestations cliniques

Les personnes infectées peuvent présenter la fièvre, l’ictère, la fatigue, les urines
foncées, et la décoloration des selles. L’hépatite chronique, la cirrhose,
l’insuffisance hépatique et le cancer du foie peuvent se manifester chez les sujets
atteints d’une infection chronique. De nombreux nourrissons nés de mères
infectées deviennent des porteurs du virus de l’hépatite B. ▪ Traitement

Il n’existe pas de traitement pour l’hépatite virale B aiguë. En cas d’infection


chronique, un traitement médicamenteux permet parfois d’arrêter la progression
de la maladie. ▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination, aux rapports sexuels protégés et au respect


scrupuleux des précautions universelles de sécurité par le personnel de santé. Le
vaccin contre l’hépatite B se trouve dans la combinaison (DTC-HepB-Hib).

2.8 La fièvre jaune ▪ Définition

La fièvre jaune est une fièvre hémorragique des régions tropicales d’Afrique et
d’Amérique du sud. Elle est due au virus amaril, dont le vecteur est le moustique
Aedes aegypti en zone urbaine et Aedes africanus en zone forestière. La maladie
connait une résurgence importante, notamment en Afrique où de nombreuses
villes sont menacées par des épidémies. Elle dure généralement deux semaines,
au bout desquelles le sujet guérit ou décède. L’hôte du virus amaril dans les
régions africaines est le primate non humain (surtout le singe) et l’homme
infecté. ▪ Mode de transmission

Dans le cycle forestier de transmission, l’hôte principal est le singe et l’homme


peut se contaminer au contact de ce dernier. C’est le cas des chasseurs en
particulier. Par contre, dans le cycle urbain de transmission, l’homme est l’hôte
principal. Le virus se transmet de personne à personne par la piqûre de
moustiques du genre Aedes qui se reproduisent dans les eaux stagnantes. La
mauvaise hygiène du milieu contribue à cette transmission. ▪ Incubation

La période d’incubation est courte, 3 à 6 jours. ▪ Manifestations cliniques

Le début de la maladie est brutal. Le malade présente une fièvre supérieure à


39°C et est agité. On note aussi un ictère, des céphalées, des signes
neurologiques (délire), des douleurs musculaires et un syndrome hémorragique.
Les complications hépatiques et rénales peuvent entraîner la mort dans un cas
sur deux. ▪ Traitement

Il n’existe pas de traitement étiologique à la maladie. La prise en charge est


symptomatique. ▪ Prévention

Elle se fait par la vaccination antiamarile et la lutte contre le vecteur


(élimination des eaux stagnantes, etc.). Le vaccin antiamaril est fiable et son
efficacité est d’environ 95%. Une dose unique protège toute la vie contre la
maladie. Aussi, l’immunité est définitive chez les survivants. 2.9 Les maladies à
Haemophilus influenzae type b (Hib) ▪ Définition

L’Haemophilus influenzae type b est une bactérie à l’origine de nombreuses


infections touchant essentiellement les nourrissons et les jeunes enfants de
moins de 5 ans. Elle se transmet d’une

k
personne à une autre lorsqu’un sujet infecté éternue ou tousse. La transmission
est accrue quand de nombreux enfants passent ensemble des périodes prolongées
dans des environnements tels que les garderies et les crèches.

L’Haemophilus influenzae se présente sous 6 sérotypes ; a, b, c, d, e et f.


Toutefois, le type b est responsable de plus de 90% des infections graves chez
les enfants de moins de 5 ans. ▪ Incubation

Elle est courte et varie de 2 à 4 jours. ▪ Manifestations cliniques

Le Hib est responsable de maladies graves telles que la méningite, la


pneumonie, l’épiglottite aiguë, la laryngite obstructive, l’arthrite, la cellulite,
l’ostéomyélite, la péricardite et la septicémie. En cas de méningite, le début est
souvent brutal et caractérisé par la fièvre, les vomissements, la léthargie,
l’irritation méningée (bombement de la fontanelle, raideur de la nuque chez
l’enfant). Sans une prise en charge adéquate, la maladie peut conduire à
l’installation progressive d’un coma. Le taux de létalité se situe entre 2% et 5%.
▪ Traitement

Le traitement de l’infection à Hib repose sur l’administration d’antibiotiques


appropriés. ▪ Prévention

Elle se fait par la vaccination contre le Hib. 2.10 Les infections à


pneumocoques ▪ Définition

Les infections à pneumocoques sont causées par une bactérie appelée


Streptococcus pneumoniae encore appelé pneumocoque. C’est une bactérie qui
siège dans le nez, la gorge et la trachée, susceptible de causer des maladies telles
que la pneumonie, la sinusite et l’otite moyenne aiguë. Elle se transmet d’une
personne à une autre lorsque le sujet infecté éternue ou tousse. Les enfants de
moins de 5 ans, les personnes âgées et les sujets immunodéprimés sont les plus
susceptibles à l’infection. Parmi les formes graves d’infections à pneumocoque
figurent la pneumonie, la méningite et la bactériémie fébrile. ▪ Incubation

Elle est courte et varie de 2 à 5 jours. ▪ Manifestations cliniques

l
La pneumonie à pneumocoques est marquée par un début brutal avec fièvre,
toux et difficulté respiratoire, parfois frissons et point de côté. ▪ Traitement

Il consiste en l’administration d’antibiotiques appropriés. ▪ Prévention

Elle se fait par la vaccination contre les infections à pneumocoque. 2.11 Les
infections à méningocoques ▪ Définition

Les infections à méningocoques sont causées par une bactérie connue sous le
nom de Neisseria meningitidis. L’infection se transmet par contact direct avec
des sécrétions nasopharyngées d’une personne infectée à une personne saine. La
méningite à méningocoques est une urgence médicale. La maladie touche
surtout les jeunes enfants, mais peut aussi survenir chez les jeunes adultes vivant
en collectivité très peuplée. ▪ Incubation

Elle est courte et habituellement inférieure à 4 jours. ▪ Manifestations cliniques

Elles se caractérisent par l’apparition soudaine de violents maux de tête, fièvre,


raideur de la nuque, nausées, vomissements, sensibilité à la lumière
(photophobie), trouble de conscience (confusion), somnolence, irritabilité,
fontanelle bombée, convulsions. ▪ Traitement

Un traitement précoce au moyen de plusieurs types d’antibiotiques fait tomber la


mortalité à 5 ou 10%. En l’absence de traitement, la méningite est mortelle chez
l’enfant dans 50% des cas. ▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination contre les infections à méningocoque et à éviter


le contact avec les sujets malades. Le vaccin Men-A est le vaccin en vigueur
dans le calendrier vaccinal national. 2.12 Les diarrhées à Rotavirus ▪ Définition

Le Rotavirus est une cause répandue de maladies diarrhéiques sévères chez les
nourrissons, généralement avant l’âge d’un an. Il s’agit d’une gastro-entérite
aiguë fébrile, avec une inflammation de la paroi de l’estomac et de l’intestin. Ce
virus très contagieux, endommage la paroi

m
des intestins, réduisant ainsi la digestion et l’absorption des micronutriments. La
transmission se fait par voie féco-orale (objets souillés de selles d’un enfant
infecté vers la bouche d’un enfant non encore infecté). Un enfant infecté par le
Rotavirus peut transmettre le virus 3 à 5 jours avant l’apparition de la diarrhée et
jusqu’à 2 semaines après l’arrêt de la diarrhée. ▪ Incubation

Elle est très courte de 1 à 2 jours. ▪ Manifestations cliniques

Les diarrhées à rotavirus se manifestent par une fièvre supérieure à 38°C, des
vomissements et une diarrhée aqueuse. Ces symptômes régressent au bout de 3 à
7 jours, mais peuvent persister pendant 2 à 3 semaines. La gravité de l’infection
à rotavirus est liée à la déshydratation qui est souvent sévère chez l’enfant de
moins de 2 ans. ▪ Traitement

Un traitement symptomatique est indiqué, notamment par la réhydrations orale


(SRO) ou parentérale et la supplémentation en zinc, pour remplacer les pertes de
liquide et d’électrolytes. ▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination des enfants de moins d’un an contre le rotavirus,


la bonne hygiène corporelle, alimentaire et environnementale. 2.13 La rubéole
et le syndrome de rubéole congénitale ▪ Définition

La rubéole est une infection virale commune de l’enfance, sans expression


clinique dans un cas sur deux et en règle générale, bénigne. Lorsqu’une femme
enceinte est infectée par le virus de la rubéole en début de grossesse, la
probabilité de transmission au fœtus est de 90%. Si le fœtus survit, il peut être
atteint d’un syndrome de rubéole congénitale (SRC) à l’origine de nombreuses
malformations congénitales, telles que la surdité, la cataracte, les affections
cardiaques et cérébrales.

La rubéole se transmet par des gouttelettes projetées dans l’air lorsqu’un sujet
infecté éternue ou tousse (gouttelettes de Pflüdge). ▪ Incubation

Elle dure 2 à 3 semaines. ▪ Manifestions cliniques

Elles varient selon les cas :


n

a) Rubéole : elle se manifeste par une éruption cutanée, une fièvre modérée, la
tuméfaction des ganglions lymphatiques, des douleurs articulaires et l’arthrite.

b) Syndrome de Rubéole Congénitale : il survient chez le fœtus et se manifeste


par de graves malformations isolées ou souvent diversement associées. Les
appareils et organes les plus souvent atteints sont le système nerveux central,
l’appareil cardio-vasculaire, l’œil et l’oreille. Un retard de croissance intra-
utérin s’observe également. ▪ Traitement

Il n’y a pas de traitement spécifique. Les patients atteints doivent s’hydrater


abondamment. ▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination contre le virus de la rubéole. 2.14 Les maladies


causées par le virus du papillome humain ▪ Définition

Les infections génitales dues au Virus du Papillome Humain (VPH) sont des
affections généralement transmises par les rapports sexuels non protégés. Les
personnes dont le système immunitaire est déjà affaibli par le VIH ou par
d’autres infections, sont plus exposées à un risque d’infection au VPH. Les VPH
sont à l’origine de presque tous les cas de cancer du col de l’utérus, d’au moins
80% des cancers anaux et de 40 à 60% des cancers de la vulve et du pénis.
Certains types de VPH provoquent uniquement des verrues génitales (vagin, col
de l’utérus, anus et pénis).

Le VPH se propage facilement par contact pendant l'activité sexuelle non


protégée. Sa transmission se fait à la fois par voie muqueuse et cutanée. Les
facteurs de risque d'infection par le VPH et de survenue du cancer du col de
l'utérus sont les relations sexuelles précoces, les partenaires sexuels multiples et
le tabagisme. ▪ Incubation

Elle varie de 3 à 4 mois et peut aller jusqu’à 2 ans. ▪ Manifestations cliniques

L’infection par le VPH est souvent asymptomatique. Au stade précoce, il peut


s’agir des verrues de couleur claire sur les parties génitales qui peuvent être en
relief, planes boursoufflées en forme de chou-fleur. A un stade avancé du cancer
du col de l’utérus, les symptômes sont constitués de l’altération de l’état général
(fatigue, perte de poids et perte d'appétit), des saignements vaginaux irréguliers
ou saignements après rapports sexuels, des douleurs lombaires, pelviennes et des
membres inférieurs, de leucorrhées fétides, etc. ▪ Traitement

Il n’existe pas de traitement contre les infections à VPH. ▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination des adolescentes de 9 à 13 ans (avant le premier


rapport sexuel). Deux types de vaccins anti HPV sont actuellement disponibles à
l’échelle mondiale : un vaccin bivalent (Cervarix) qui protège contre les types
16 et 18 du HPV et un vaccin quadrivalent (Gardasil) qui protège contre quatre
types du HPV 6, 11, 16 et 18. 2.15 La carence en vitamine A ▪ Définition

La carence en vitamine A (rétinol sérique < 0,7µg/dl) est la principale cause de


cécité évitable chez l’enfant. Elle entraine de graves déficiences visuelles et la
cécité, et accroit de façon significative le risque de maladies graves, voire de
décès dus à des maladies infantiles courantes telles que la rougeole et les
diarrhées. Chez les femmes enceintes, la carence en vitamine A entraine une
cécité nocturne et un risque de mortalité maternelle. Elle se manifeste surtout au
troisième trimestre de la grossesse. Chez la femme allaitante la carence en
vitamine A entraine une faible teneur du lait maternel en vitamine A et
prédispose précocement le nourrisson à la carence. ▪ Traitement

Lorsque la carence est établie comme en cas de xérophtalmie ou de risque élevé


comme pendant un épisode de rougeole, la supplémentation en vitamine A selon
le protocole est le traitement approprié. ▪ Prévention

Le lait maternel est riche en vitamine A, par conséquent promouvoir


l’allaitement maternel contribue à éviter la carence en vitamine A. Celle-ci peut
également être évitée en promouvant la consommation régulière d’autres
aliments riches en vitamine A.
La supplémentation en vitamine A chez les enfants de moins de cinq ans (tous
les six mois) permet de réduire les risques de décès. Chez les femmes en post-
partum immédiat, elle améliore la teneur en vitamine A du lait maternel.

Dans le cadre de l’intégration des services, le PEV sert de plateforme de l’offre


de la vitamine A.

3 LES VACCINS DU PEV

En Guinée, le PEV utilise actuellement huit (08) vaccins qui sont : le BCG, le
VPOb, le (DTC-HepBHib), le VPI, le VAA, le VAR, le Men A et le Td. Le pays
envisage dans le PPAc 2022-2026 l’introduction des vaccins suivants : le vaccin
contre les infections à pneumocoques (PCV-13), le

vaccin contre les diarrhées à rotavirus (Rota), le vaccin contre les infections
génitales dues au virus du papillome humain (VPH), etc…. 3.1 Le BCG : vaccin
contre la tuberculose

Le BCG est administré à la naissance ou peu après la naissance. Il protège


contre les formes graves de la tuberculose. Le BCG est un vaccin lyophilisé et
doit être reconstitué avant son administration. Une fois reconstitué, le BCG doit
être conservé entre +2°C et +8°C. Il doit être jeté 6 heures après l’ouverture du
flacon ou à la fin de la séance de vaccination tout en respectant le délai des 6
heures.

A l’administration du BCG, une légère tuméfaction (peau d’orange) devrait


apparaitre sous la peau et disparaitre dans les 30 minutes. Une petite ulcération
rouge se développe et guérit en laissant une cicatrice.

Le BCG n’est pas recommandé après l’âge de 12 mois. L’OMS recommande


pour les pays où l’incidence de la tuberculose est élevée, de vacciner le plus
rapidement possible après la naissance et de se limiter à une seule vaccination
par sujet, sans aucun contrôle tuberculinique ultérieur. Le tableau ci-dessous
résume les caractéristiques du vaccin BCG.

Tableau I: Caractéristiques du vaccin BCG

Objectif Prévenir les formes graves de la tuberculose.

Type et composition

Vaccin bactérien vivant atténué, dérivé de la souche du Bacille de Calmette et


Guérin.

Présentation

Forme : lyophilisé (poudre à reconstituer avec son diluant). Formulation :


toujours seul (jamais sous forme combinée). Nombre de doses par flacon :
flacons multidoses (ampoules de 10 et 20 doses).

Mode de conservation

- Conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur dans un réfrigérateur dont la


température est maintenue entre +2° C et +8°C. - Le vaccin doit être utilisé
pendant les 6 heures qui suivent sa reconstitution. Après 6 heures, le vaccin
reconstitué ne doit plus être utilisé.

Mode d’administration

- Toujours utiliser le diluant livré avec le vaccin. - Voie d’administration :


Injection en intradermique (ID) stricte. - Site d’injection : face externe du bras
gauche au 1/3 supérieur.

Dose Dose par prise : 0,05 ml chez l’enfant de moins de 12 mois.

Calendrier

- Dose unique : le plus tôt possible après la naissance et avant l’âge de 12 mois -
Le contrôle par le test à la tuberculine n’est plus recommandé.

q
Effets secondaires

Complications locales et loco-régionales possibles : - Ulcération ou abcès au site


d’injection avec écoulement ou non ; - Ganglion satellite évoluant parfois vers la
calcification et la fistulisation ; - Complications systémiques : des cas de Bcgites
sont exceptionnellement rapportés, généralement observés chez un sujet porteur
d’un déficit immunitaire.

Contre-indications

- Dermatose généralisée en évolution touchant en particulier le site d’injection. -


Allergie à l’un des composants. - Immunodépression congénitale ou acquise. -
Présence des signes d’immunodépression chez les enfants atteints par le VIH.

Le VPOb : vaccin polio oral contre la poliomyélite

Tableau II: Caractéristiques du VPOb

Objectif Induire une immunité individuelle et collective contre la poliomyélite.

Type et composition

Vaccin à base de virus vivants atténués. Suspension contenant des poliovirus


vivants atténués de types 1 et 3.

Présentation

Forme : liquide. Formulation : toujours seul (jamais sous forme combinée).


Nombre de doses par flacon : ampoule de 10 ou 20 doses (1 dose égale 2
gouttes) munie d’un compte-goutte.

Mode de conservation

Fragile et plus sensible à la chaleur que tous les autres vaccins. Doit être
conservé : - Niveau central : dans la chambre froide négative entre -25°C et -
15°C. - Niveau régional : dans le congélateur ou la chambre froide négative ou
positive entre -25°C et -15°C ou entre +2°C et +8°C - Niveau périphérique :
dans le réfrigérateur entre +2°C et +8°C.

Mode d’administration
Voie : Orale.

Dose

Dose par prise : 2 gouttes déposées directement sur la langue sans contact entre
le flacon, la bouche et la langue.

Calendrier

4 doses requises ; les différentes doses doivent être administrées avec un


intervalle minimal de 4 semaines : - VPO 0 : A la naissance ou le plus tôt
possible. - VPO 1 : A l’âge de 6 semaines. - VPO 2 : A l’âge de 10 semaines. -
VPO 3 : A l’âge de 14 semaines.

Effets secondaires

Exceptionnellement paralysie post vaccinale (Poliomyélite Paralytique Associée


au Vaccin : PPAV) ou dans son entourage (Poliovirus Circulant

Dérivé d’une souche vaccinale : PVDVc) dans les 30 jours suivant la


vaccination.

Contre-indications

Déficits immunitaires congénitaux ou acquis à l’exception de l’infection au VIH


asymptomatique. NB : Il existe également le VPO monovalent contenant
uniquement le type 1, le type 2 ou le type 3. Les doses supplémentaires seront
administrées lors des AVS à tous les enfants de moins de 5 ans quel que soit leur
statut vaccinal.

3.2 Le DTC-HepB-Hib ou vaccin pentavalent : vaccin contre la diphtérie, le


tétanos, la coqueluche, l’hépatite virale B et les infections à Haemophilus
influenzae type b
Tableau III: Caractéristiques du vaccin DTC-HepB-Hib ou Pentavalent

Objectif

Prévenir la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite virale B et les


infections à Haemophilus influenzae type b.

Type et composition

Vaccin combiné associant les antigènes contre la diphtérie, le tétanos, la


coqueluche, l’hépatite virale B et les infections à Haemophilus influenzae type
b.

Présentation

- Forme : liquide injectable. - Nombre de doses par flacon : 10 doses.

Mode de conservation

- Fragile et sensible à la chaleur et surtout au gel. - Ne doit pas être congelé. -


Doit être conservé à une température comprise entre +2°C et +8°C.

Mode d’administration

Voie : Voie intramusculaire profonde. Site : Face antérolatérale de la cuisse


GAUCHE. Dose par prise : 0,5 ml.

Calendrier

Trois doses requises : les différentes doses doivent être administrées avec un
intervalle minimal de 4 semaines : - Penta 1 : à l’âge de 6 semaines. - Penta 2 : à
l’âge de 10 semaines. - Penta 3 : à l’âge de 14 semaines.

Effets secondaires

- Rougeur, douleur et induration au point d’injection pouvant persister pendant


48 h. - Hyperthermie ne dépassant pas 24 à 48 h. - Quelque fois des convulsions.
- Rarement anaphylaxie ou collapsus.

s
Contreindications

Aucune

3.3 Le VPI : Vaccin Polio Inactivé

Tableau IV: Caractéristiques du vaccin polio inactivé

Objectif Induire une immunité individuelle contre la poliomyélite.

Type et composition

Suspension contenant des poliovirus inactivés de types 1, 2 et 3.

Présentation

Forme : liquide. Association : existe seul ou en association avec d’autres


vaccins. Nombre de doses par flacon : ampoule de 10 ou 5 doses.

Mode de conservation

- Doit être conservé entre +2°C et +8°C. - Fragile et sensible à la chaleur et


surtout au gel. - Ne doit pas être congelé.

Mode d’administration

Voie : intramusculaire profonde. Site : face antérolatérale de la cuisse DROITE


espacé d’au moins 2,5 cm ou de 2 travers de doigts du point d’injection d’un
autre vaccin tel que le PCV13, si les 2 s’administrent au même moment. Dose
par prise : 0,5 ml.

Calendrier 1 dose requise à 14 semaines.

Effets secondaires

Rarement signalés : gonflement, rougeur au site d’injection.

Contreindications

Allergies à la streptomycine, néomycine, trouble de l’hémostase.

NB : Dose unique à 14 semaines.


Il peut être administré aux enfants présentant un déficit immunitaire et aux
enfants prématurés.

3.4 Vaccin contre la fièvre jaune ou vaccin antiamaril (VAA)

Tableau V: Caractéristiques du vaccin anti amaril

Objectif Prévenir la fièvre jaune.

Type et composition

Vaccin viral vivant atténué.

Présentation

Forme : lyophilisée avec une ampoule de solvant pour la reconstitution. Nombre


de doses par flacon : 10 ou 5 doses.

Mode de conservation

- Doit être conservé entre +2°C et +8°C. - Fragile, sensible à la chaleur. - Le


solvant doit être conservé à température ambiante et au réfrigérateur entre +2°C
et +8°C au moins 24 heures avant son utilisation.

Mode d’administration

Voie : sous cutanée. Site : au niveau de la cuisse GAUCHE. Dose par prise :
0,5ml.

Calendrier Une dose de VAA administrée à l’âge de 9 mois.

Effets secondaires
- Fièvre modérée. - Maux de tête. - Rarement les encéphalites chez les très
jeunes enfants. - Insuffisances hépatiques. - De rares rapports font état de décès
dus à une défaillance multi-viscérale massive.

Contreindications

- Allergie aux œufs. - Immunodéficience d’origine médicamenteuse ou due à


une maladie infectieuse à VIH. - Ne pas administrer avant l’âge de 6 mois. -
Réaction d’hypersensibilité à une dose antérieure. - Grossesse.

3.5 Le vaccin contre la rougeole

Tableau VI: Caractéristiques du vaccin contre la rougeole

Objectif Prévenir la rougeole

Type et composition

Vaccin vivant atténué.

Présentation

Forme : lyophilisée avec une ampoule de solvant pour la reconstitution.


Formulation : Vaccin monovalent. Nombre de doses par flacon : 10 doses.

Mode de conservation

- Doit être conservé entre +2°C et +8°C. - Fragile, sensible à la chaleur. - Le


solvant doit être conservé à température ambiante et au réfrigérateur entre +2°C
et +8°C au moins 24 heures avant son utilisation.

Mode d’administration

Voie : sous cutanée. Site : au niveau du bras gauche Dose par prise : 0,5ml.
Calendrier

- Une première dose du VAR administrée à l’âge de 9 mois. - Une deuxième


dose du VAR à 15 mois.

Effets secondaires

- Fièvre modérée. - Eruption modérée plus ou moins fébrile qui peut apparaitre
entre 8 et 12 jours après la vaccination. - Exceptionnellement, thrombopénie,
choc anaphylactique, encéphalite.

Contreindications

- Déficit immunitaire acquis ou congénital. - Allergies connues aux composantes


du vaccin (y compris néomycine et gélatine) et au blanc d’œuf. - Réaction grave
à une dose antérieure.

3.6 Le vaccin antitétanique et antidiphtérique (Td)

Tableau VII: Caractéristiques du vaccin antitétanique et antidiphtérique

Objectif Prévenir le tétanos néonatal.

Type et composition

Toxine tétanique modifiée et atténuée (anatoxine) combinée à la toxine


diphtérique atténuée et modifiée.

Présentation

Forme : liquide. Formulation : vaccin antitétanique et antidiphtérique. Nombre


de dose par flacon : 10 doses.

Mode de conservation

- Doit être conservé entre +2°C et +8°C. - Sensible à la chaleur et surtout au gel.
- Ne doit pas être congelé.

Mode d’administration

Voie : intramusculaire stricte. Site : au niveau deltoïde gauche. Dose par prise :
0,5ml.

Calendrier
Chez la femme n’ayant reçu aucune dose de (DTC-HepB-Hib) pendant son
enfance ou incapable de prouver qu’elle en a reçu, 5 doses sont recommandées :
- Td1 : Premier contact ou le plus tôt possible pendant la grossesse ; - Td2 : Au
moins 4 semaines après Td1 ; - Td3 : Au moins 6 mois après Td2 ; - Td4 : Au
moins 1 an après Td3 ; - Td5 : Au moins 1 an après Td4.

Chez la femme ayant reçu 3 doses de (DTC-HepB-Hib) pendant son enfance


(vérifier le carnet de santé ), 3 doses sont recommandées: - Td1 : Premier
contact ; - Td2 : Au moins 4 semaines après Td1 ; - Td3 : Au moins 1 an après
Td2. Chez la femme ayant reçu 4 doses de (DTC-HepB-Hib) au cours de son
enfance ou adolescence (3 doses de routine et 1 rappel), administrer 2 doses de
Td espacées d’au moins un an.

Effets secondaires

- Douleur, rougeur et tuméfaction au point d’injection. - Fièvre modérée


possible pendant 24 à 48 heures.

Contreindications

Hypersensibilité connue ou choc anaphylactique après une dose précédente.

En résumé :

❖ Ne jamais reprendre la vaccination au Td à zéro ;

❖ Toujours continuer avec les doses en prenant en compte les doses de DTC-
HepB-Hibreçues pendant l’enfance ainsi que les doses de Td reçues lors des
grossesses précédentes.

3.7 Le vaccin contre la méningite à méningocoque A (MenAfriVac)


Tableau VIII: Caractéristiques du vaccin contre la méningite à méningocoque A

Objectif Prévenir la méningite à méningocoques A.

Type et composition

Vaccin conjugué.

Présentation

Forme : lyophilisé. Association : toujours seul (jamais sous forme combinée).


Nombre de doses par flacon : 10 doses.

Mode de conservation

- Doit être conservé entre +2°C et +8°C. - Sensible à la chaleur. - Le vaccin doit
être utilisé pendant les 6 heures qui suivent sa reconstitution. Après 6 heures,
reconstituer un autre flacon si besoin. Mettre au rebut (ne plus utiliser) tous les
flacons ouverts à la fin de la séance de vaccination.

Mode d’administration

Voie : intramusculaire stricte. Site : au niveau du deltoïde GAUCHE. Dose par


prise : 0,5 ml.

Calendrier Une dose requise à 15 mois.

Effets secondaires

- Douleur, rougeur et tuméfaction au point d’injection. - Fièvre modérée


possible pendant 24 à 48 heures ; diarrhées, Irritabilité, vomissement, anorexie,
fatigue.

Contreindications

- Hypersensibilité à l’une des composantes du produit. - Grossesse.


4 POPULATIONS CIBLES DU PEV ET TYPE D’ANTIGENE A
ADMINISTRER

La taille des différentes populations cibles du PEV est estimée à partir des
données démographiques issues du recensement général de la population
(RGPH).

Tableau IX: Proportion des populations cibles par rapport à la population totale

Tranche d’âge

Pourcentage par rapport à la population totale (%)

Type d’antigène à administrer

Naissances vivantes 4 BCG, VPOb

Nourrissons survivants (0-6 mois) 1 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI

Nourrissons survivants (0-9 mois) 2 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI, VAR,


VAA

Nourrissons survivants (0- 11 mois) 3,6 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI,


MenA, VAR, VAA

Enfants 0-59 mois 20 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI-1, 2, Men-A, VAR1,


VAR2, VAA, PCV-13, Rota

Enfants 9-59 mois 18 DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI-2, Men-A, VAR1, VAR2,


VAA, PCV13, Rota

Enfants 0-15 ans 45 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI-2, Men-A, VAR1,


VAR2, VAA, HPV, PCV-13, Rota

Femmes enceintes 4,5 Td


Femmes en âge de procréer (15-49 ans)

25 Td

5 PRESTATION DES SERVICES DE VACCINATION 5.1 La vaccination de


routine ou PEV systématique

La vaccination de routine doit être pratiquée par toutes les formations sanitaires
en stratégie fixe, avancée ou mobile, selon un calendrier préétabli en
collaboration avec la communauté. Elle permet l’administration des vaccins du
calendrier vaccinal aux différentes cibles.

Des activités de rattrapage doivent être systématiquement menées dans le but


d’atteindre les enfants et des femmes enceintes manqués en vaccination de
routine au cours du mois après la tenue des réunions mensuelles de monitoring.
5.2 Les activités de vaccination supplémentaires

Il s’agit des activités de vaccination menées en dehors de celles mises en œuvre


dans le cadre du PEV systématique afin de renforcer l’immunité collective des
populations. Elles peuvent être programmées dans le cadre de l’élimination de
certaines maladies, ou organisées dans le cadre d’une riposte à une épidémie.
Les activités de vaccination supplémentaires permettent d’atteindre une grande
partie de la population cible dans un temps relativement court (quelques jours).

A titre d’exemples, on peut citer :

▪ L’Eradication de la poliomyélite : dans le cadre de l’éradication de la


poliomyélite, les Journées Nationales de Vaccination (JNV) ou les Journées
Locales de Vaccination (JLV) peuvent être organisées. Elles visent l’interruption
de la circulation du virus en situation d’épidémie (campagne de riposte) ou
encore l’amélioration de la couverture immunitaire d’une population à haut
risque (campagne préventive). Ces activités sont limitées dans le temps et
concernent tout (JNV) ou une partie (JLV) du territoire national.

▪ Contrôle de la rougeole : Pour le contrôle de la rougeole, des campagnes de


riposte sont organisées en permanence dans les districts en épidémie. Le pays
organise aussi les campagnes de suivi et de rattrapage dont la périodicité est
fonction de la vitesse d’accumulation des susceptibles.
▪ Contrôle de la fièvre jaune : des campagnes préventives ou de riposte ciblant
les personnes âgées de 9 mois et plus sont également organisées.

▪ Elimination du Tétanos Maternel et Néonatal (TMN) : des activités de


vaccination supplémentaires ciblant les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans)
dans les districts à haut risque doivent être organisées. Chaque cas de TMN doit
faire l’objet d’investigation et de ripostes. 6 STRATEGIE DE VACCINATION
6.1 Stratégies de vaccination en PEV de routine ▪ Stratégie fixe

Il s’agit des séances de vaccination organisées au niveau d’une formation


sanitaire publique ou privée (Centre ou poste de santé) selon un programme
préétabli, pour le groupe cible qui habite dans un rayon d’environ 5 km. Les
formations sanitaires disposant d’une chaîne du froid fonctionnelle doivent offrir
quotidiennement des prestations de services de vaccination. La vaccination étant
intégrée au Paquet Minimum d’Activités (PMA), toute formation sanitaire
enrôlée dans le système de vaccination est considérée comme étant un centre
fixe de vaccination. ▪ Stratégie avancée

Il s’agit des séances de vaccination organisées en dehors d’une formation


sanitaire à l’intention d’une partie de sa population qui se trouve dans un rayon
situe entre 5 et 15 km, ou dont l’accès géographique à la formation sanitaire
n’est pas facile. Toutefois, selon les spécificités de la zone concernée, les
stratégies avancées peuvent être menées dans un rayon de moins de 5 km.

Le personnel de la formation sanitaire effectue le déplacement jusqu’à un point


précis dans le village ou le quartier/bloc suivant un programme de visites arrêté
de commun accord entre le personnel en charge de la vaccination et les
communautés concernées. Les équipes doivent se déplacer vers les sites et
retourner à la formation sanitaire le même jour.

Cette stratégie requiert en plus des vaccins :


 Un porte-vaccins/des accumulateurs de froid, les seringues autobloquantes
(SAB), les seringues de dilution (SD) , des solvants, ainsi que des outils de
gestion,

 Une moto avec du carburant ;

 Du personnel formé (vaccinateur, mobilisateur social etc.).

Il est recommandé d’offrir des services de vaccination en stratégie avancée au


moins une fois par mois dans chaque poste de vaccination (village ou quartier).

La stratégie avancée, loin de se limiter uniquement aux activités de vaccination,


doit également permettre de mener toutes les autres activités du PMA. ▪
Stratégie mobile

La vaccination en stratégie mobile consiste à aller séjourner pendant un ou


plusieurs jours dans une ou plusieurs localités éloignées (au-delà de 15 km) de la
formation sanitaire, pour y effectuer la vaccination et les autres activités de
santé. Sa mise en œuvre obéit aux mêmes principes que ceux de la stratégie
avancée. ▪ Poste fixe temporaire

La vaccination en poste fixe temporaire consiste à installer un poste de


vaccination dans la communauté (école, gare, marché, etc.) pour une durée
déterminée. Elle permet de rapprocher la communauté des services de
vaccination et autres services du PMA 6.2 Les stratégies de vaccination
supplémentaires ▪ La vaccination porte-à-porte

Les vaccinateurs se déplacent dans les ménages pour administrer les vaccins aux
enfants cibles (exemple VPO lors des JNV-JLV). ▪ La vaccination en poste fixe
et poste fixe-temporaire pour les vaccins injectables lors des campagnes
(exemple VAR, VAA…).

La vaccination en poste fixe temporaire consiste à installer un poste de


vaccination dans la communauté (école, gare, marché, etc.) ou dans une
formation sanitaire en poste fixe durant la période de la campagne. ▪ Les
stratégies spéciales

Les stratégies spéciales sont utilisées lors des activités supplémentaires de


vaccination. Parmi ces stratégies, les plus utilisées sont : la vaccination dans les
gares, les postes de péage, les marchés, les églises, les mosquées, les champs, les
débarcadères, les iles, ilots et les frontières. Ces stratégies visent à garantir
l’accès aux vaccins offerts pour toute la population cible. 7 CALENDRIER DE
VACCINATION

L’objectif du calendrier vaccinal est d’administrer les vaccins prévus avant l’âge
de 24 mois et en respectant les intervalles de temps entre les doses.

Un enfant de moins d’un an est considéré comme complètement et correctement


vacciné lorsqu’il a reçu toutes les doses de vaccins prévues dans le calendrier
vaccinal en respectant l’intervalle minimal entre les doses. Il est recommandé de
faire vacciner les enfants en respectant les intervalles de temps, les voies
d’administration et les normes de qualité des vaccins selon le calendrier ci-
dessous.

Les femmes enceintes sont considérées comme étant complètement et


correctement immunisées contre le tétanos lorsqu’elles ont reçu cinq doses du
vaccin antitétanique avec l’intervalle décrit

dans le calendrier vaccinal. Chaque cible vaccinée doit disposer d’un carnet de
santé permettant aux parents et aux agents de santé de faire le suivi du statut
vaccinal de l’enfant ou de la femme enceinte. 7.1 Calendrier de vaccination de
l’enfant

Chaque enfant dispose d’un programme individuel de vaccination. Pour élaborer


un programme complet pour les 6 premiers contacts, il est nécessaire d’évaluer
correctement l’âge et le statut vaccinal de l’enfant. 7.2 Comment évaluer l’âge
de l’enfant ?

Pour évaluer l’âge de l’enfant, il convient de se référer à tout document


susceptible de révéler son âge (déclaration de naissance, acte de naissance, carte
de baptême etc.) ou le cas échéant aux déclarations verbales des parents. 7.3
Comment évaluer le statut vaccinal de l’enfant ?

En ce qui concerne le statut vaccinal de l’enfant, il est recommandé au personnel


de vaccination de se référer aux registres de vaccination gardés dans la
formation sanitaire, ou la fiche infantile ou le carnet de santé que détient la
mère, ou le cas échéant aux déclarations verbales de cette dernière.

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