EDU6014 Mesure Developpement
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LA MESURE DU DÉVELOPPEMENT
ET LA QUESTION DÉLICATE DES
INDICATEURS
Mise en contexte
Au-delà des statistiques économiques, il existe bon nombre d’indicateurs permettant de dresser
un portrait plus global et plus réaliste du développement d’un secteur, d’un pays. Afin d’inventorier
de manière efficace les instruments utilisés pour mesurer le développement, voici un texte rempli
de ressources qui, combinées avec celles proposées sur le site Web du cours, vous serviront
dans le cadre de vos diverses activités.
Le choix de ces indicateurs et leur mode de calcul traduisent avec plus ou moins de succès des priorités
et des valeurs éthiques et morales qui sont à la base de leur calcul. En proposant son Tableau économique,
François Quesnay, un physiocrate qui a vécu au XVIIIe siècle, a été le premier à concevoir un outil susceptible
de mesurer la richesse des nations. Depuis lors et à la suite de la grande dépression, des instruments
comme les tableaux des entrées-sorties ont été créés au sein des comptes nationaux, qui ont pris en compte
les échanges marchands s’opérant dans une économie pendant une année donnée, ainsi que le concept de
produit national brut (PNB) et de produit intérieur brut (PIB), lesquels ont constitué les indicateurs privilégiés
pour mesurer la croissance.
Depuis lors, et même si le PNB et le PIB restent largement utilisés, de nombreux autres indicateurs ont été
conçus afin de prendre en compte, au-delà et à côté de la performance économique, le niveau de bien-être
des populations. Qu’il s’agisse de la santé, de l’espérance de vie, de l’éducation ou de la qualité de l’environ-
nement, les données aujourd’hui disponibles sont riches d’enseignement et contrebalancent la seule mesure
de la production nationale ou du PIB par tête.
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Le produit national brut (PNB) mesure, quant à lui, la production de biens et de services par les nationaux
sur le territoire national et à l’étranger. Il ne prend pas en compte la partie de la production réalisée sur le
territoire par des non-résidents.
Ces indicateurs donnent une assez bonne idée de la production marchande « réalisée » par individu ou,
plus exactement, « disponible » pour chaque individu. Or, ils ne prennent pas en compte la production non
marchande (ce qui est une lacune particulièrement grave dans les pays où le secteur informel est très
développé) ni le nombre de travailleurs à l’origine de cette production et, surtout, ils ne donnent aucune idée
de la répartition qui en est faite. Enfin, cette production est évaluée aux prix du marché qui ne traduisent
pas forcément la valeur des biens et des services considérés.
Certains préfèrent prendre en compte les données patrimoniales (les comptes de patrimoine) qui traduisent
mieux l’accumulation de richesses au fil du temps. Mais ces données sont difficiles à évaluer dans bien des
domaines.
Pour toutes ces raisons, et même s’ils sont encore largement utilisés, ces indicateurs économiques c lassiques
ne mesurent pas le niveau de développement d’un pays.
Devant des critiques de plus en plus virulentes mettant en cause la seule prise en compte de la perfor-
mance économique d’un pays au moyen de la mesure de son PNB ou de son PIB dans le cadre des politiques
d’intervention économique et de développement, les organisations internationales ont déployé un grand effort
pour créer une batterie de mesures et d’indicateurs susceptibles de traduire de manière plus réaliste une
situation de développement ou de sous-développement sur le terrain.
À l’heure actuelle, nous disposons ainsi d’un grand nombre d’indicateurs traduisant l’état d’une société et
prenant en compte les différentes facettes qui nous informent de manière plus réaliste du niveau de son
bien-être. Il est clair que, disposant de ces informations, nous serons plus naturellement enclins à intervenir
dans des secteurs comme la santé, l’éducation et le développement ou à travailler plus particulièrement pour
des catégories d’individus plus vulnérables comme les femmes, les enfants, les agriculteurs et les chômeurs.
Vous trouverez ci-joint quelques définitions d’indicateurs qui concernent la démographie, les conditions
de vie des ménages, l’éducation, la santé, l’emploi et le tourisme. Pour la plupart de ces indicateurs, nous
disposons aujourd’hui de séries assez complètes à l’échelle internationale (c’est-à-dire par pays ou par
regroupement de pays) et sur plusieurs années. Il est ainsi possible de suivre pour chacun d’eux l’évolution
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dans le temps de la situation observée, tout en restant sensible à la qualité des données et à ce qu’on peut
ou ne peut pas leur faire dire.
C’est en partie à partir de ces données qu’il vous sera possible de caractériser la situation dans laquelle
se trouve le système éducatif du pays dans lequel vous avez situé l’étude de cas que vous avez choisie de
traiter. Ces informations sont particulièrement importantes pour ceux qui ont choisi de rédiger un essai
sur une question particulière.
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L’intégration de ces trois composantes est illustrée par le PNUD dans la figure suivante :
Si vous souhaitez approfondir le calcul de ces différents indices, vous pouvez vous reporter au site Web du
PNUD, dont l’adresse figure sur le site Web du cours. Celui-ci vous fournira toutes les informations utiles sur
le mode de calcul de ces indicateurs, l’origine des données et les mises en garde nécessaires à leur utilisation.
Quant aux mesures de l’IDH les plus récentes et à ses composantes, vous les trouverez en consultant le
profil statistique des pays offert par le PNUD. Vous trouverez aussi des détails assez riche d’informations
et de données statistiques dans le site du PNUD.
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En adoptant, en 2006, la Loi sur le développement durable, le Québec décide de mettre l’accent sur « un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures
à répondre aux leurs3. »
L’objet de cette loi est de « repenser les rapports qu’entretiennent les êtres humains entre eux et avec la
nature… » et de poser « un regard critique sur un mode de développement qui, trop souvent, porte atteinte
à l’environnement et relègue la majorité de l’humanité dans la pauvreté »4.
Dans ce contexte, il était important de se doter d’indicateurs permettant de suivre, dans ces trois volets,
les progrès observés en matière de développement durable et que cette loi favorisait.
Attention! Pour en apprendre davantage sur l’historique de cette démarche, sur les indicateurs
proposés ainsi que sur des expériences comparables réalisées ailleurs sur la planète, nous vous
invitons à consulter le site Web du cours.
Et la mesure du bien-être
Dans la foulée des critiques d’une approche économiste et matérialiste du développement ou, plus exactement,
de la croissance est apparu récemment le concept de bien-être, qui peut être défini comme « un état qui
touche à la santé, au plaisir, à la réalisation de soi, à l’harmonie avec soi et les autres »6.
Des propositions sont faites, qui résultent de travaux de recherche récents, pour créer un indice du bien-
être économique. Vous trouverez ci-après un article récent qui débat de cette question et qui fait état de
débats qui ont eu lieu sur ce concept.
Le cadre du millénaire
Dans la figure suivante, un ensemble de 8 objectifs (18 cibles et 48 indicateurs) est synthétisé. Cette figure
sert à mesurer les progrès accomplis dans l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement.
3. Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. (2002). À propos
du développement durable. Récupéré de http://www.mddep.gouv.qc.ca/developpement/definition.htm
4. Ibid.
5. Ibid.
6. Pierre Larousse, Patrice Maubourguet, Daniel Péchoin et Aimée Ajancic, Le petit Larousse illustré, Paris, Larousse, 1993.
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Ces objectifs ont été retenus à l’unanimité par un groupe d’experts du Secrétariat de l’Organisation des
Nations Unies, du Fonds monétaire international (FMI), de l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) et du Groupe de la Banque mondiale.
Les indicateurs de développement retenus dans la démarche du millénaire correspondent à ces 8 objectifs,
concernent 18 cibles, dont l’atteinte est évaluée à partir de 48 indicateurs.
À cette étape du cours, nous travaillerons essentiellement à partir des données disponibles dans les bases
de données internationales. Les sources d’informations qui nous intéressent sont essentiellement regroupées
dans les grandes institutions des Nations Unies et par l’OCDE.
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Le chemin d’accès à ces informations est disponible sur le site Web du cours.
Références bibliographiques
Groupe de la Banque mondiale. Récupéré de http://www.banquemondiale.org/fr/about
Larousse, Pierre, Maubourguet, Patrice, Péchoin, Daniel et Ajancic, Aimée. Le petit Larousse illustré, Paris,
Larousse, 1993.