Cours GT Master S3 1er séance

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UNIVERSITE CADI AYYAD

FACULTE DES SCIENCES SEMALIA


DEPARTEMENT DE GEOLOGIE

Filière : Master Géoenvironnements, Géorisques, Géomatique et Géotechnique (4 Géo)


Semestre MS3

INTRODUCTION A LA GEOTECHNIQUE

Pr. Imane MAHBOUB


Partie 1

I. Généralités

II. Identification des sols


I. Généralités
Géotechnique / mécanique des sols en Master

Une science qui a pour objet l’étude du comportement du sol et de sa


performance (ses propriétés physiques, hydrauliques et mécaniques en vue de
son utilisation dans la construction) en tant que matériau de construction et
support des structures de Génie Civil.
Elle fournit aux constructeurs les données nécessaires pour étudier les ouvrages
de Génie Civil et de bâtiment et assurer leur stabilité en fonction des sols sur
lesquels ils doivent être fondés ou avec lesquels il s seront construits (barrages en
remblais), et ceci sur la base d'essais de laboratoires et in situ.
Pourquoi étudier la
Géotechnique/ mécanique des
sols en Master [4G] ?

L’importance de l’étude (identification physique et reconnaissance) du sol avant la


réalisation de tout ouvrage de BTP (bâtiment et travaux publics) et reconnaitre les éléments
de base de la physique des sols (caractérisation et identification) tout en mettre en évidence
leur l’effet de l’eau.
La reconnaissance des sols permettra à l’ingénieur ou au technicien de préciser
l’utilisation possible ou non d’un sol pour un ouvrage déterminé.
La mécanique des sols est devenue, à ce jour, une discipline essentielle parmi les sciences
appliquées du Génie Civil.

Que va-t-on construire ?


Où?
Quand?
Comment?
La démarche d’une étude géotechnique suppose une articulation logique de quatre étapes :

1. Une enquête préalable 4. L’interprétation


• base de documents  exécution des terrassements,
• analyse visuelle soigneuse du site  stabilité des talus provisoires ou définitifs, stabilité des
• brève enquête directe auprès des habitants soutènements,
 prescriptions générales relatives aux voiries privatives,
 drainage, rabattement de nappe et étanchéité des ouvrages
enterrés,
2. La reconnaissance des sols
 modes de fondation des constructions (types et niveaux de
fondations possibles, contraintes conseillées, évaluation
3. L’analyse et la synthèse des résultats approximative des tassements absolus et différentiels),
 et d’une façon générale, tous les points concernant
l’interaction sol-structure.
Le géotechnicien détient une part de responsabilité dans l’acte de construire, il doit s’assurer du respect des prescriptions qu’il a
émises et doit donc pouvoir suivre de très près la réalisation des travaux et vérifier ainsi la bonne adaptation des ouvrages au site.
Les domaines d’application de la mécanique des sols
La Géotechnique ou "mécanique du sol" est l’étude des propriétés physiques, hydrauliques et
mécaniques des sols en vue de leur utilisation dans les constructions.

dans
avec
sur

Constitue l’ouvrage lui-même :


remblais, digues, barrages, …
Supporte les ouvrages :
être supporté par l’ouvrage :
fondations superficielles
murs de soutènement, rideaux de
fondation profondes, ...
palplanches, tunnels, galeries, …
Le sol supporte les ouvrages :
fondations superficielles, fondation profondes, …
Le sol supporte les ouvrages : Tour de Pise
fondations superficielles, fondation profondes, …

sa célébrité vient notamment de son inclinaison


caractéristique (qui est actuellement d’un angle
de 3° 59′ vers le sud), apparue très rapidement
pendant sa construction, du fait qu’elle ait été
édifiée sur une plaine alluviale. Ce défaut serait dû
soit à un défaut de fondation, soit à un
affaissement de terrain dû à une roche : la marne.
Le sol est supporté par l’ouvrage

murs de soutènement, tunnels, rideaux de


palplanches…
Le sol constitue l’ouvrage lui-même :
remblais, digues, barrages …
Les risques les plus fréquents liés au sol

Sols argileux : les argiles gonflantes sont responsables de 50% des sinistres en maison
individuelle ;
Sols instables : les sols ne présentent pas tous les mêmes résistances mécaniques. Certaines
formations peuvent être hétérogènes et de qualités très différentes ;
Terrains en pente : certains terrains en pente peuvent connaître des phénomènes de
glissement, souvent aggravés par les eaux de ruissellement, qui peuvent se concentrer
facilement en amont d’un ouvrage ;
Les cavités souterraines : ils sont invisibles en surface et peuvent être à l'origine
d'affaissements de sol, voire d'effondrements ;
La remontée de nappe : les nappes phréatiques se rechargent en hiver, se saturent et peuvent
remonter. Caves et sous-sols sont alors inondés et l'humidité peut remonter dans les murs par
capillarité.
Sols?
Les sols : Agrégats minéraux qui peuvent se désagréger en éléments de dimensions plus ou
moins grandes sans nécessiter un effort considérable. Ils résultent de l’altération chimique
(oxydation, dissolution,…), physique (gel, variation de température,…) ou mécanique
(érosion, vagues,…) des roches.

Phase solide Phase liquide


« grains » « eau »

Phase gazeuse
« air »

Représentation schématique d’un sol


Phase gazeuse
« air »

En Génie Civil, le gaz contenu dans le sol est généralement de l’air pour les sols sec ou un mélange d’air et de vapeur
d’eau pour les sols humides.
Lorsque tous les vides sont remplis d’eau le sol est dit saturé.
Phase liquide
« eau »

Au sein d’un échantillon de sol fin, on distingue plusieurs catégories d’eau :


- l’eau de constitution qui rentre dans la composition chimique des feuillets.
- l’eau liée ou eau adsorbée qui constitue un film autour de chaque grain. Elle n’est pas mobile et ne s’évacue qu’à des
températures très élevées (<300°C)
- l’eau interstitielle qui peut être soit l’eau libre soit l’eau capillaire. L’eau libre a la faculté de circuler librement entre les
grains ; l’eau capillaire est une partie de l’eau libre qui remonte par capillarité entre les grains. L’eau interstitielle s’évapore
complètement si l’échantillon de sol est porté à une température supérieure à 100°C.
Lorsque le sol est humide et non saturé, l’eau libre est en général concentrée aux points de contact entre
les grains. Elle est retenue à ces endroits par des forces de capillarité qui créent entre les grains des forces d’attraction.
Phase solide
« grains »

En géotechnique, il existe deux grandes familles de sol :


• les sols grenus qui sont de dimension supérieure à 20µ
• les sols fins de dimensions inférieures à 20µ.
On a vu que les sols résultent de l’altération physique ou mécanique des roches. On conçoit aisément que les grains solides
aient la même constitution minéralogique que la roche mère. Ils ont en général des dimensions supérieures à 2µ .
Les sols de dimension inférieurs à 2µ résultent d’attaques chimiques qui se sont superposées à l’altération physique ou
mécanique. Ces processus chimiques sont la dissolution sous l’action de l’eau, la combinaison et la recristallisation.
II. Identification des sols
Identification des sols?

Classification géotechnique des sols

Comportement

Champ d’utilisation
II.1. Caractéristiques physiques

1. Poids volumiques Masses


Volumes
ou poids

Va Air + vapeur d’eau ma


Vv mv
Vw Eau liquide mw
V m

Vs Grains solides ms

m3 Kg ou N
Schéma d’un volume élémentaire de sol : Masse ou Poids et volumes des différentes phases
Masse volumique (kg.m-3)
Poids volumique (N.m-3 ) P (poids) = m (masse) X g (gravité, sur Terre typiquement égale à 9.8 N/kg).
II.1. Caractéristiques physiques

1. Poids volumiques

• V: Volume total de l’échantillon de sol


• Va: volume d’air contenu dans l’échantillon de sol
• Vw: volume d’eau contenu dans l’échantillon de sol ;
• Vs: Volume des grains solides contenus dans l’échantillon de sol
• Wa: Poids de l’air contenu dans l’échantillon de sol ; il est en général
négligeable ;
Poids volumique apparent d’un sol ( : équivaut au poids total du sol)
C’est le poids de l’unité de volume de ce sol
• Poids volumique apparent d’un sol

• Poids volumique d’un sol sec

NB. Au laboratoire et par convention, 1 P sera le poids du sol après un


séchage à 105° pendant 24h dans une étuve.

• Poids volumique des grains solides

• Poids spécifique de l’eau contenu dans le sol

NB.
II.1. Caractéristiques physiques

2. Densités
II.1. Caractéristiques physiques

3. Porosité
Porosité (n)
C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au volume total de l’échantillon

On définit également la compacité

4. Indice des vides


Indice des vides (e)
C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au volume des grains solides de l’échantillon
II.1. Caractéristiques physiques

5. Teneur en eau

Teneur en eau (w) s’exprime en %


C’est le poids d’eau contenu dans le volume V rapporté à l’unité de poids des grains solides contenu dans V :

6. Degré de saturation

Degré de saturation (sr)


C’est le volume occupé par l’eau ramené au volume total des vides

Teneur en eau de saturation (w)


C’est la teneur en eau de tel sorte que
II.1. Caractéristiques physiques

7. Poids volumique déjaugé

Il caractérise un sol plongé dans une nappe d’eau et par conséquent soumis à la poussée d’Archimède :

On a également la relation :
Tableau résumant les relations entre les grandeurs
Exercices d’application
II.3. Identification des sols par Courbe granulométrique (NF P 94-056 & -057)
1. Analyse granulométrique et sédimentométrie

L’analyse granulométrique a pour but de déterminer les Sédimentométrie Granulométrie-tamisage


proportions pondérales des grains de différentes tailles dans le

% en poids des grains de diamètre < d


sol. Elle s’effectue : 80 mm
• Par tamisage (tamis à maille carrée) pour les grains de
100
diamètre supérieur à 80µm,
• Par sédimentométrie pour les grains plus fins. 90
80
Coefficient d’uniformité

LIMONS (Silts)

GROS SABLES
70

SABLES FINS
La forme de la courbe granulométrique permet de préciser le degré d’étalement de la

CAILLOUX
GRAVIERS
ARGILES
granulométrie ou encore son uniformité ; Cette uniformité est exprimée par le Coefficient 60
d’uniformité ou COEFFICIENT DE HAZEN " défini par le rapport
50
Si Cu < 2, la granulométrie est uniforme (ou serrée)
40
Si Cu > 2, la granulométrie est étalée (ou variée)
30
Coefficient de courbure d’une courbe granulométrique
20
10
0
NB. Un sol est bien gradué si Cc est compris entre 1 et 3
2 mm
80 mm
20 mm 0,2 2 20
0,001 0,01 0,1 1 10 100
d (diamètre des grains) mm
II.4. Identifications propres aux sols fins
1. Etats de consistance - Limites d’Atterberg (NF P 94-051)

Les limites d’ATTERBERG sont déterminées uniquement pour les éléments fins d’un sol (fraction passant au tamis de 0,4
mm), car se sont les seuls éléments sur lesquels l’eau agit en modifiant la consistance du sol. L’essai consiste donc à faire varier
la teneur en eau de cette fraction de sol et en observer sa consistance.

La limite de plasticité (Wp) est définie comme la teneur en eau d’un La limite de liquidité ( WL) est la teneur en eau qui
sol qui a perdu sa plasticité et se fissure en se déformant lorsqu’il est sépare l’état liquide de l‘état plastique.
soumis à de faibles charges. Cette limite sépare l’état plastique de
l’état semi-solide. En générale elle ne dépasse pas 40%.
II.4. Identifications propres aux sols fins
2. Indices de plasticité

L’indice de plasticité mesure l’étendue du domaine de plasticité du sol

Un sol, dont l’indice IP est grand, est très sensible aux conditions
atmosphériques, car plus IP est grand plus le gonflement par
humidification de la terre et son retrait par dessiccation seront
importants.
IP précise donc aussi les risques de déformation du matériaux.

Tableau de classification de l’argilité d’un sol selon l’indice de plasticité


II.4. Identifications propres aux sols fins
3. Indices de consistance Ic

La comparaison de la teneur en eau naturelle w d’un sol et des limites D’ATTERBERG permet
de se faire une idée de l’état d’une argile qu’on peut caractérisé par son indice de consistance

Tableau de l’état du sol en fonction de l’indice de consistance


II.4. Identifications propres aux sols fins
4. Valeur au bleu de méthylène (NF P 94-068)
Cet essai est une mesure indirecte de la surface spécifique des grains solides par adsorption d’une solution de bleu de méthylène
jusqu’à saturation. En d’autres termes, il exprime la quantité de bleu de méthylène pouvant être absorbée par les surfaces des
particules de sols.

Le résultat VBS s’exprime donc en grammes de bleu pour 100g de sol.


On considère que cet essai exprime globalement la quantité et la qualité de l’argile contenue dans un sol.
Il est effectué sur la fraction 0/2 mm du sol et on distingue les valeurs suivantes :
II.5. Identifications propres aux sols grenus
1. Essai d’équivalent de sable ( NF P 18-598)

L’essai d’équivalent de sable permet de déterminer dans un sol la proportion relative de sol fin et de sol grenu. Cet essai est
important, car la présence d’éléments fins peut modifier le comportement de ces sols. En particulier la présence de particules
argileuses dans le sable d’un mortier ou béton, en abaissant l’adhérence « pâte de ciment/granulats », est défavorable à la mise
en œuvre et aux performances finales du béton ou mortier (micro-fissuration).
Il est effectuer sur les éléments de dimensions inférieures à 5 mm (fraction 0/5 mm du sol ).

NB. Le paramètre équivalent de sable, retenu dans la classification des sols de 1976 pour distinguer les sols peu à très peu
argileux, perd beaucoup de son intérêt depuis l’introduction de la VBS.
En d’autre termes, en géotechnique cet essai n’est pratiquement plus utilisé. L’intérêt de l’équivalent de sable est de nos jours
plus pour la formulation des bétons et mortier (qualité du sable).
II.5. Identifications propres aux sols grenus
1. Essai d’équivalent de sable ( NF P 18-598)

Il consiste en un lavage énergique d’un échantillon de sol (Ø <


5mm), ce qui permet de séparer ses matières fines.

L'éprouvette contenant le sol et la solution lavante est soumise à


90 cycles de 20 cm d'amplitude en 30 secondes. La solution
utilisée a un pouvoir floculant sur les argiles et les colloïdes.

Après décantation de la solution, les particules sableuses se déposent Nature du sol Equivalent de sable (ES)
dans le fond de l’éprouvette, soit h2 la hauteur de cette fraction
sableuse. Sable pur et propre 100
Sol non plastique 40
Au-dessus du sable, se dépose le floculat gonflé par la solution.
On peut distinguer un deuxième niveau h1 qui sépare le liquide Sol plastique 20
contenant le floculat du liquide transparent de solution lavante. Argile pure 0
L'équivalent de sable est par définition : ES = [h2 / h1] x 100
II.5. Identifications propres aux sols grenus
2. Indice de densité ou densité relative

Pour caractériser l’état de densité d’un dépôt de sol pulvérulent (type gravier et sable), on est amener à calculer son indice de
densité (ID) ou densité relative (Dr).

L’état de compacité des sols pulvérulents varie en fonction de leur indice de densité
ID Etat de compacité du sol grenu
0-15 Très peu compact
15-35 Peu compact
35-65 Compacité moyenne
65-85 Compact
85-100 Très compact
Tableau de l’état de compacité des sols grenus
II.6. Autres essais
1. La teneur en carbonate de CaC O3 (%)

L’essai est réalisé au calcimètre Dietrich-Fruhling afin de déterminer la teneur pondérale en carbonates CaCO3 d’un sol. C’est
le rapport entre la masse de carbonate contenue dans le sol à sa masse sèche totale. La détermination se fait par décomposition
du carbonate de calcium CaCO3 contenu dans le sol par l’acide chlorhydrique HCl.

Teneur en carbonates CaCO3 (%) Type de sol


0 - 10 Non marneux
10 - 30 Faiblement marneux
30 - 70 Marneux
70 - 90 Calcaro-marneux
90 - 100 Calcaro-crayeux
Tableau du type de sol en fonction de sa teneur en CaCO3
II.6. Autres essais
2. La teneur en matières organique (MO)
C’est le quotient de la masse de la matière organique contenue dans un échantillon de sol par la masse totale des particules solides
minérales et organiques. Sa détermination se fait par calcination.

Teneur en matières organiques (MO%) Type de sol


MO < 3 Non organique
3 < MO < 10 Faiblement organique
3 < MO < 30 Moyennement organique
MO > Très organique
Type de sol en fonction du pourcentage en matières organiques (MO).
Exercices d’application

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