plaidoirie 2

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Votre honneur, chers membre de la composition,…

Allez-vous condamnés ces 4 hommes accusés ici, dans un lieu où la justice


des hommes doit être rendue pour le forfait du vol qualifié ? dans une société
qui considère que seule la justice du peuple, c’est-à-dire celle rendue par les
juges que vous êtes, juge de ce tribunal , le tribunal de grande instance.
Vous aurez à répondre aux trois questions traditionnelles :
• ces quatre hommes sont-ils coupables du vol qualifié ?
En cas de réponse positive,
• quelqu’un a-t-il vu le visage de ses quatre hommes lors de la commission de
l’infraction ?
• comment étaient ils habillés ?

Cette audience qui vous a occupés en ces lieux, dont les dorures rappellent
étrangement l’or de la toison, ce symbole de l’inaccessible soleil qui vous
éclaire sous les yeux masqués de la déesse Justizia, elle qui tient la balance et
le glaive, vous invite à la sévérité autant qu’à la mesure.
Cet or témoigne de votre lourde mission, celle qui pèse sur le peuple tout
entier que vous représentez. Vous n’échapperez pas avec les prévenus aux
débats ancestraux auxquels la dimension dramatique de cette audience fait
écho.
Votre place est donc grande et votre responsabilité à la mesure d’une
procédure que d’aucun aujourd’hui voudrait retirer à une composition
populaire au bénéfice d’une formation de juges professionnels.

C'est à votre bon sens que uniquement, à votre raison, que je le désire de
m'adresser. Voilà ce que vous auriez dû entendre dès le départ : attendu que
NSENGA Cyprien, NGOY Gabriel, MANDO David ainsi LOMBROTO Dénis tous
entretenants des relations d’affaires et vivant dans la ville de Lubumbashi.
Incommensurablement appréciés de la société, nos clients ici présents ont été
foudroyés, je dis, par une mise en scène honteuse à leurs égards. Les
honnêtes citoyens ici présents en date du 28 mars 2023, ont eu la résolution
de se rafraîchir dans un casino situé dans les environs de la band lieu de
Kasavubu. Au environs de 20h , pris de fatigue après une longue journée de
travail, se désistèrent de quitter les lieux se dirigeant vers le parking à
l’extérieur du casino. Surprise par l’agitation qui les environnées, ils ont
malcontreusement étaient par la police sous prétexte qu’ils ont commis une
infraction dans un magasin situé curieusement dans la band lieu de
Kasavubu.

Venant en à la confrontation, nous le savons tous qu’il y ait infraction il est


impératif que les trois éléments cumulatifs à la commission d’une infraction
soient réunis à savoir l’élément moral , l’élément matériel ainsi que la base
légal. Cette dernière déterminée en son article 79 que quiconque ayant
soustrait frauduleusement une chose appartenant à autrui est auteur du vol
sur cela s’ajoute l’élément intentionnel et matériel soumis faussement à
charge contre nos client. Ils n’ont jamais mis eu l’intention de commettre une
telle infraction, loin de là ! Nous l’avons bien remarqué, nos clients avaient
pris l’initiative de se diriger vers leur Bagnole immédiatement après leurs
départ au Casino, et voyez-vous aucunes sommes d’argent ne vous a été
présentée au devant de vous .

Votre honneur, pendant cette audience, se sont succédé témoins, victimes ,


avocats et même l’organe de la loi, tous ont été confrontés à la réalité de ce
terrible aveu, mais pourtant, aucune voix, aucune victime, aucune police n’est
venu devant vous pour affirmer que ces 4 visages ont été vu dans le magasin.
Selon le ministère public, juste 2 personnes cagoulées ont été vus dans le
magasin; nous ignorons jusque là l’identité de ces malfrats; qui d’ailleurs
jouissent du bel air à l’extérieur et vaquent tout bonnement à leurs
occupations en ce moment. Qui sait s’ils ne sont pas entrain de commettre
un autre forfait en ce moment précis ??

Votre honneur, Ces hommes n’ont pas craint de répondre aux questions les
plus embarrassantes, mais quel ton neutre, à peine audible. Celui de la
résignation, de la soumission, lesquelles contrastent étrangement avec ces
hommes flamboyants qui vous furent décrit tout au long de cette journée, par
les témoins et surtout par le parquet.
Car le parquet, justement, vous a-t-il apporté les preuves tangibles du crime ?
Du lieu où il fut commis ? Sur kasavubu, et bien précisément où ? cette
avenue a tellement des coins et est tellement longue.
Des articles se trouvent dans le magasin? Pour avoir une sommes de
25.000$ ; nous ignorons d’ailleurs si c’est une recette d’une journée ou de
toute une année.
Mais non, Monsieur le procureur s’est consacré par une verve sans égal à un
réquisitoire fait d’approximations et de fantasmes, les nommant tour à tour,
malfaiteurs, délinquants et autres... accusation réduite à une insistance
tenace à vous décrire des hommes aux artifices d’une méchanceté
diabolique.

Or, l’organe de la loi vous devait la démonstration de la culpabilité et de son


ampleur, et non pas la seule exhortation aveugle à la vengeance d’un
magasin volé par des malfrats en fuite cherchant de bouc émissaires
Cette défaillance dans les preuves n’est-elle pas due à la faiblesse d’une
enquête malmenée ?
À des perquisitions tardives ? ce qui n’est pas sans intérêt pour une vérité qui
a du mal à se dégager !
Votre honneur, ce qui compte en ce moment c’est d’être jugé pour des faits
avérés et non pour des suppositions du ministère public ou de la partie civil
parce que jusque là de l’autre côté tout n’est que supposition.
Supposition !
Supposition ! 4 hommes, chacun jouant son rôle, deux cagoulés ! Où sont
donc les cagoules trouvés entre les mains de ces hommes ? Où est donc la
somme d’argent ? Et véhicule où se trouve-il -il en ce moment ?
Supposition !
Rien que des suppositions votre honneur

Car si ces hommes ont belle et bien volé ce magasin pourquoi ne pas prendre
des raccourcis mais ont préféré suivre la même route tout droit. Qui est donc
ce voleur qui reste prêt du lieu de l’infraction où qui continue sa course bien
droit devant lui ? Lido n’est pas loins de kasavubu ou encore la diversité des
avenues qui se trouvent le long de kasavubu votre honneur.

L’avez-vous envisagé ?
Ah, ce mythe qui vous embarrasse !
Il m’embarrasse aussi, bien sûr, avec ses certitudes !
Il faut comprendre pour juger... mais il vous faut aussi être convaincu d’une
culpabilité réelle pour une peine juste, et si vous avez un doute, pas de peine
possible, on vous l’a dit, le doute profite à l’accusé.
Alors il doit profiter aussi à ces accusés, peu importe la légende, peu importe
aussi les affirmations d’un parquet qui n’a que faire de vos hésitations.
Oui, il vous faut n’avoir que certitude pour condamner.
Être sûr et comprendre la complexité des faits qui vous sont présentés.
Pour cela, il nous faut vous y aider même pour ce qui peut paraître hors
champ de la compréhension humaine.
N’allez pas chercher ailleurs les preuves et votre conviction.
Oubliez les allégations à scandales, nous ne sommes pas ici à « Faites entrer
l’accusé » ou devant je ne sais quel écran de télévision où se montrent les
clefs d’un crime comme pour remettre le sésame de la vitesse grâce à la
dernière des voitures de luxe.
Chronomètre n’est point Cronos.
Ne vous y trompez pas et écartez ce qui n’a pas été démontré alors que
l’opinion de la partie n’est que vindicte fondée sur des avis les plus
fantaisistes venant de tous ceux qui se disent victimes et témoins
Ils n’avaient aucun document en main et n’avaient lu aucune pièce !

TOUT ÇA POUR ÇA ! Inculper des pauvres innocents; qui d'ailleurs je


n'appellerais pas innocents mais plutôt victimes. Des pauvres victimes non
seulement d’arrestation arbitraire mais aussi des fausses accusation
J’ose croire à présent que la sodomie verbale existe car le Ministère Public a
suffisamment fourni des efforts pour violenter l’image de nos clients à travers
son réquisitoire par manque de démonstration concrète.
Coïncidence singulière, tous les témoins de l'accusation sont employés et à
20h selon les faits relatés et entendus étaient dans le magasin à 20h, je
m’efforce d’y croire que c’était pour y prendre du thé.

Mais à quoi bon nous défendre plus longtemps contre cette accusation qui ne
prouve rien. Il est temps de nous redresser et de proclamer que s'il y a une
preuve certaine qui soit administrée dans cette affaire par des présomptions.
Avez-vous, nos clients sont des hommes intègres, courageux et patriotes de
leurs pays, ils ont droit de retrouver leurs droits dans cet affaire. Qu’il plaise
au Tribunal de dire que
cette affaire est recevable mais non fonder et de procéder non seulement à
l’acquittement de nos clients, mais aussi à la réparation du préjudice dont ils
sont victime.

Nous avons dit.

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