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La Blatte américaine Periplaneta americana. - Cliché Mike Keeling, licence Creative Commons 2.

0 générique

Par Alain Fraval

Les blattes
Insecte familier haï ou élevé en terrarium, insecte à la base de 150 millions d’années). Au Mé-
la classification et insecte de base de l’apprenti entomologiste, cible zozoïque, les Blattulidés vivaient
fuyante des exterminateurs, marqueur social en noir, bête de concours des bouses des dinosaures3. Les
bêtes, cobaye costaud ou jouet branché… la blatte mérite son portrait. On insectes ressemblants du Carboni-
le dessine ici sous forme d’un collage : le texte principal est entrelardé fère (2 fois plus vieux) possédaient
d’articulets, en général des reprises d’informations déjà publiées en ligne un ovipositeur long et étaient sans
sur /opie-insectes/ sous la forme des Épingles.
doute les ancêtres communs aux
blattes, termites, mantes et Orthop-
1.Les blattes en général tères actuels.
Les blattes appartiennent à l’ordre taria, rassemble 3 superfamilles : Les blattes sont des insectes de
des Blattodea, un taxon relativement les Blaberoidea (Blabéridés et Ec- forme ovale, plats, assez grands,
nouveau qui regroupe les anciens tobiidés), les Blattoidea (Blattidés, aux 6 pattes longues généralement
Dictyoptères1 – sans les mantes – et Cryptocercoïdés et les termites2) épineuses et grêles, égales. Les piè-
l’ordre aboli des Isoptères, les ter- et les Corydioidea (Corydiidés). ces buccales sont du type broyeur
mites. Cet ordre à la systématique Les plus anciennes blattes fossiles « classique », en position hypogna-
encore mouvante, aussi appelé Blat- datent du début du Crétacé (il y a the (dirigées vers le bas) ; les an-
tennes en fouet mince comportent
1. Cet ordre perdure dans pas mal de textes récents. Cf. Mantes et blattes […], par Nicolas jusqu’à 100 articles. Le pronotum
Moulin. Insectes n°139, 2005(4). En ligne à pdf/i139moulin.pdf recouvre la tête (relativement pe-
NB : dans cet article, seule la fin des adresses des pages du site www7.inra.fr/
opie-insectes/ est indiquée. tite), voire tout le thorax. Les deux
2. 4 familles : Archotermopsidés, Kalotermitidés, Rhinotermitidés et Termitidés. Cet article paires d’ailes (souvent absentes ou
ne traite pas de ces Blattodea eusociaux.
3. Cf. « Blatte bousière », à /epingle13.htm#din réduites) sont différentes : les anté-

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Le cafard vieux comme le monde
à son extrémité. Les blattes copu-
lent en opposition. L’appareil copu-
Il est très aplati mais on reconnaît une lateur mâle est asymétrique et très
sorte de blatte. Avec des mandibules, compliqué.
des ailes, des pattes munies d’euplan-
tulae (organes adhésifs du tarse, Sinon, l’anatomie « classique » de
différents de l’arolium) et terminées par la blatte est enseignée (dans ses
des griffes. Et de l’espèce Archimyla-
cris eggintoni. grandes lignes) par les dissections
On n’est pas dans une enquête scolaires.
policière, penchés sur un indice, en
train d’examiner la victime d’une se- Les œufs des blattes sont pondus
melle. L’insecte vivait au Carbonifère, dans une oothèque collective sé-
il y a 300 à 350 millions d’années. À
cette époque, les animaux venaient de
crétée par les glandes collétériques,
conquérir la terre ferme et, déjà, parmi que la femelle « promène » au bout
eux, les insectes étaient une compo- de son abdomen ou qu’elle colle à
sante importante de la faune, sous
forme notamment d’ancêtres de nos un support. Le développement est Disposition des pièces génitales au cours
de l’accouplement (pièces de la femelle en
(ex) Dictyoptères (mantes, blattes dont progressif (hétérométabole) avec, grisé). ACL, acutolobus ; FLX : falax ; LVAI et
termites).
en général, 5 à 7 mues. Les larves RVAI, valvules gauche et droite ; MDAL, lobe
A. eggintoni est un fossile très répandu, central ; PSP, pseudopénis ; SRT serrata ;
cosmopolite. Mais, pour la première ressemblent aux imagos (aux ailes TLT, titillateur ; VPHM, phallomère ventral.
fois, on a pu l’examiner sous toutes D’après Bao et Robinson (1990)
ses faces et découvrir ses appendices, près pour les formes ailées) et ont
sur un modèle en 3 dimensions. Ceci
au moyen du scanner à rayons X et
des ordinateurs de l’Imperial College à
Londres.
Grâce aux détails morphologiques
révélés, on peut imaginer les traits de
vie principaux de ce protocafard. Il se
nourrissait essentiellement au sol, de
matière végétale en décomposition et
de cadavres (comme nos blattes fo-
restières) ; ses pattes en faisaient une
bête très agile, se jouant des obstacles
et capable de grimper et de se fixer sur
des végétaux, sans doute pour pondre Patte de blatte. c : coxa ; tr : trochanter ;
à l’abri de ses prédateurs. […] f : fémur ; ti : tibia ; ta : tarses -Thomson, 1916
/epingle10.htm#caf
le même régime alimentaire omni-
vore-détritivore. Beaucoup vivent
rieures plus rigides (tegmina) protè- plusieurs années.
gent les postérieures, membraneu- Bonnes coureuses, les blattes fuient
ses, posées à plat sur l’abdomen au presque toutes la lumière mais peu-
repos (en général). L’abdomen est vent circuler de jour ; elles vivent
très aplati dorso-ventralement ; des souvent en groupe – dans ce cas, ce Vue ventrale d’une blatte mâle. A : antenne ;
glandes répugnatoires s’ouvrent sur sont les hydrocarbures cuticulaires E : œil ; PT : prothorax ; C : cerque ; W1
et W2 : ailes antérieures et postérieures.
ses tergites ; il porte une paire de qui agissent comme phéromone Thomson, 1916
cerques courts, plats et segmentés
rques cou d’agrégation – et certaines espèces
sont quasi-sociales. Toutes se net-
toient les pattes et les antennes avec
Cafard collectif
Cafa leurs pièces buccales. Leurs fèces
Si l'o
ll'on
n offre à un groupe
g de 50 cafards, sont « parfumées » avec une phéro-
3 abris assez
asse grands pour contenir plus mone de piste et de regroupement.
de 50 individus, tous se mettent en-
d


semble dans un des abris. En présence
d'abris plus petits, où ne peuvent rentrer Citons quelques espèces remar-
que 40 individus, le groupe se scinde et quables. Megaloblatta longipen-
occupe deux abris, à raison de 25 blattes
dans chacun.
nis (Ectobiidé) d’Amérique Cen-
La « décision » est automatique. En trale est champion de l’envergure
maximisant la taille de chaque groupe, avec 18 cm. La Blatte rhinocéros
ces insectes grégaires adoptent ensem-
ble le comportement qui assure le plus Macropanesthia rhinocerus (Bla-
grand bénéfice individuel. Le grégarisme, béridé) pèse, au bout de 13 mues,
chez les blattes, augmente le succès jusqu’à 50 g ; cette blatte austra-
reproducteur, permet un fourragement
collectif et réduit les risques de dessic- lienne aptère et longévive (10 ans),
cation. consommatrice des feuilles mortes
/epingle06.htm#caf
des eucalyptus (utile), s’abrite avec Megaloblatta longipennis. Shelford. 1908

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Sauteuse
Sa
Seule blatte noctiluque, Lucihor-
metica luckae mime, grâce à des
Des cuisses arrière
D arrièr hypermusclées, avec
l’articulation fémur
fém tibia en résiline (un lanternes bourrées de bactéries
ma
matériau qui emmagasine l’énergie), lui luminescentes, le « cucujo », im-
permettent des performances épatantes :
un saut de presque 45 longueurs (de son
mangeable4. Quelques espèces stri-
corps, soit 9 mm pour le mâle, 7 pour dulent, par frottement des élytres ;
la femelle) contre 20 pour un criquet citons la Blatte de Madère Rhypa-
(muni du même système de ressort), une
accélération au décollage de 23 g. Pour
robia (Leucophaea) maderae et
déterminer la trajectoire, des yeux ronds Henschoutedenia (Nauphoeta) epi-
proéminents ; pour la stabiliser, pas lamproides (Blabéridé africain)
d’ailes mais des pattes qui s’étendent et
des antennes bi-articulées.
Et pourtant, c’est une blatte, une des ■ On connaît de rares cas de blat- Attaphila fungicola. Wheeler, 1900
quelque 4 000 espèces de cet ordre tes maternelles5 dans différentes
(Blattodea alias Dictyoptères). La seule
sauteuse. Elle a été découverte en 2006 familles. Cryptocercus punctulatus
en Afrique du Sud, sur la montagne de (Cryptocercidé) vit dans le bois Les blattes sont des insectes terres-
la Table (d’où son nom de Saltoblattella
montistabularis) et décrite en 2009. La
pourri, en Australie. Les 2 parents tres des climats chauds et humides,
Blatte sauteuse adulte, qui vit parmi vivent en couple et s’occupent vivant en nature dans la litière, sous
les herbes, est active de jour. Elle se (garde, nourrissage) des larves les écorces… pour la plupart. Quel-
déplace surtout par bonds et apprécie
particulièrement les excréments de
durant 3 ans ; celles-ci toilettent ques espèces – une petite trentaine
sauterelles. leurs parents. Ces blattes digèrent sur 4 500 – profitent des abris et de
Travaux de Mike Picker et Johnathan la cellulose grâce à des symbiontes la nourriture offerts par l’homme
Colville à l’université du Cap.
/epingle11.htm#sau transmis à leur descendance notam- et sont des pestes domiciliaires6 ;
ment par un liquide proctodéal. Les en France, elles sont 5 principa-
ses larves dans un terrier qu’elle Cryptocercus sont vraisemblable- les dans cette catégorie parmi les
approvisionne. Attaphila fungicola ment à l’origine des termites. 27 espèces reconnues. Elles sont
(Blatellidé), une des rares blat- Autres blattes familiales xylo- devenues cosmopolites du fait des
tes myrmécophiles, ne dépasse phages, les Salganea (Blabéri- transports maritimes. Une blatte en-
pas 4 mm de long ; elle peut ainsi dés) d’Extrême-Orient. Thorax vahisseuse est apparue récemment :
se faire transporter, accrochée à porcellana (Blabéridé), d’Inde, Blatella asahinai (Blatellidé), dé-
leur pédoncule, par les reines es- abrite, nourrit et transporte ses lar- couverte sur l’île d’Okinawa (Ja-
saimantes de ses hôtes, fourmis ves plusieurs semaines entre ély- pon) en 1981, s’installe dans le Sud
champignonnistes du genre Atta. tres et dessus de l’abdomen. En des États-Unis depuis 1986 ; elle
Amérique du Nord, la femelle fréquente les maisons et les champs
de Blattella vaga (Blattellidé) de coton où elle se repaît des œufs
Restauration collective
Restaura fait de même, moins longtemps. du Ver de la capsule7.

En cuisine, la nuit surtout, on les voit


attroupés, en train de dévorer restes
att
et miettes. Il y a de quoi se restaurer 4. Cf. « Fiat lux », à /epingle12.htm#lux
partout ; pourquoi ne sont-ils pas chacun 5. Ces cas, et d’autres, plus développés dans : Prendre soin des jeunes I., par Alain Fraval.
Insectes n°152, 2009(1). En ligne à pdf/i152fraval1.pdf
tranquille dans son coin ?
6. Une revue ancienne : La domestication des blattes, par Maurice Girard (1877). En ligne
C’est la question que se sont posée à www7.inra.fr/opie-insectes/mi-ddblattes.htm
Mathieu Lihoreau et ses collaborateurs 7. Le Cafard d’Okinawa, par Alain Fraval. Insectes n°148, 2008(1). En ligne à pdf/i148fraval1.pdf
(Queen Mary's School of Biological and
Chemical Sciences, Londres, Royaume-
Uni). Leur dispositif expérimental : une
arène, sous surveillance vidéo, avec
deux sources de nourriture identiques
où sont lâchés des individus affamés de
Blattella germanica (Dict. Blatellidés).
Ces cafards domestiques se retrouvent
rapidement tous au même endroit.
Vidéogrammes et modèle mathématique
suggèrent une communication rappro-
chée, via une phéromone de recrute-
ment. Le message est « J’ai trouvé une
bonne table, viens dîner près de moi ».
Reste à identifier le messager chimique
(et à en faire un piège) ainsi qu’à préci-
ser l’intérêt (pour la Blatte germanique)
de prendre ses repas en commun. Blatte germanique Blattella germanica. a, b, c et d : larves du 1er au 4e stade ; e : adulte ;
/epingle10.htm#res f : femelle adulte avec oothèque ; g : oothèque ; h : adulte ailes étalées. In : Directions for collec-
ting and preserving insects, par C.V. Riley, 1892

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Vivre maintenant,
2. Les blattes de nos maisons8
enfanter
enfant plus tard La Blatte germanique Blattella ger-
La Blatte cendrée
ce d d’Afrique, Nauphoeta manica (Blattellidé), alias papin ou
cinerea (Dict. Blabéridé), n’est pas un
cin phyllodromie, est de loin la blatte
animal de compagnie des plus agréa-
bles. Elle pue et s’évade. Elle peuple
la plus répandue. Elle habite les
pourtant de nombreux terrariums, endroits chauds et humides, et vit
comme proie vivante pour des reptiles et surtout en ville. Cachée groupée le
des batraciens d’une part, comme animal
de laboratoire d’autre part.
jour, elle circule individuellement la
C’est ainsi qu’à Exeter (Royaume-Uni), nuit pour s’alimenter : elle grimpe
elle fait l’objet d’une étude de biologie de très bien aux murs. L’adulte mesure
l’évolution, menée par Patricia Moore et
ses collègues. Cette blatte pseudovivipa- 2 cm et porte 2 bandes noires sur le
re (la larve éclot à la sortie de l’oothèque) pronotum ; ailé, il vole très mal.
vit un an et a une portée (de 30 cafar-
deaux) tous les 2 mois, chacune résultat
d’une unique copulation, avec un mâle La Blatte orientale Blatta orientalis
choisi. En fait, il y a 2 types de femelles : (Blattidé) est nommée couramment
celles qui produisent des ovocytes et les
maintiennent « frais » jusqu’à la féconda-
cafard, plus rarement blatte de cui-
tion, même si celle-ci survient tard, suivie sine, meunier ou bête noire. Beau-
d’une larviposition « normale » et celles coup moins fréquente, elle se plait
qui laissent leurs ovocytes mourir si le
« bon » mâle ne s’est pas présenté tout dans les endroits frais, sombres et
Blatte américaine. - In : Harper's magazine,
de suite. Les premières sont globalement humides. Elle grimpe très mal ; la décembre 1860
plus fertiles – un avantage vis-à-vis de femelle a les ailes atrophiées et le
la sélection naturelle ; les secondes sont
défavorisées de ce point de vue mais, en mâle, ailé, ne vole pratiquement
cas de mauvaises conditions (pénurie de pas. Les imagos mesurent de 2 à
nourriture), la réallocation des ressour- 3 cm et sont d’un brun noir luisant.
ces pour leur métabolisme - en récupé-
rant la matière des ovocytes – leur aura
permis de survivre. La Blatte rayée Supella longipalpa
Une double stratégie curieuse. En tous
cas, l’espèce, cosmopolite dans toutes
(Blattellidé), dite aussi Blatte des
les régions tropicales, prospère – et pas meubles, plus petite (1,5 cm au
seulement dans les cages. plus), avec une tache unique sur la
/epingle07.htm#viv
pronotum, vit en hauteur, où il fait
chaud et sec. Les adultes volent.
Elle se répand en Europe, depuis
l’Amérique du Nord. Un chalcidien,
parasite des oothèques, spécifique,
est vendu comme auxiliaire de lutte
biologique aux États-Unis9.

La Blatte américaine Periplaneta


americana (Blattidé) est le can-
Blatte australienne. - In : Metamorphosis
crelat. Grand (jusqu’à 5 cm), assez insectorum surinamensium, par M. S. Merian,
1705
bon voilier, cet insecte africain ha-
bite surtout les caves, les égouts, les lement dans les habitations. Grande
chaufferies et… les bateaux10. (3,5 cm), fuyante, rapide à la mar-
che, elle peut voler.
La Blatte australienne Periplaneta
australasiae est originaire de Ma- De la famille des Blattellidés, Les
laisie. Elle consomme autant les Ectobius, la Blatte laponne E. lap-
végétaux verts que les débris ; on la ponicus, le Cafard pâle E. pallidus
trouve surtout dans les serres et les et la Blatte forestière ambrée E.
entrepôts de légumes, occasionnel- vittiventris sont surtout des hôtes

8. Déjà présentées dans nos colonnes : Lutter contre les insectes des villes, par Michaëla
Bobasch. Insectes n°122, 2001(3). En ligne à /pdf/i122bobasch.pdf
9. Comperia merceti, contre le cafard. Par Nicolas Maughan. Insectes n°158, 2010(3). En
Blatte orientale mâle adulte (en haut) et ligne à /pdf/i158maughan.pdf
femelle. - In : Outlines of zoology, par J.A. 10.Un bref article ancien : La grande blatte américaine, par Maurice Girard (1877). En ligne
Thompson, 1916 à /mi-gblatam.htm

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Après le chien et l'homme,
le cafard
Comme l'a annoncé
ann une Épingle de mars
2006 titrée « Cafard de Pavlov » (/epin-
gle06.htm#pav), une équipe japonaise
était sur la piste de la mise en évidence
de réflexes conditionnés chez la Blatte
américaine, Periplaneta americana
(Dict. Blattidé). Elle vient de publier son
succès : le cafard est bien la troisième
espèce du règne animal (après le chien
et l'homme) à les manifester.
La production de la salive, en effet,
augmente en réponse à un stimulus
olfactif (vanille ou menthe) perçu par les
antennes, lequel a été précédemment Quelques blattes du Monde : Rhabdoblatta praecipua (Ceylan), Epilambra conferta (Brésil) et
associé à un stimulus gustatif (eau su- Eustegasta buprestoides (Cameroun) - In : Genera insectorum, 1910.
crée appliquée sur les pièces buccales).
L'effet dure 1 jour. – souvent intéressés – pour les éli- et de les priver de toute source de
Peut-être que la blatte, animal « sim-
ple », permettra d'élucider le mécanisme
miner. Le secret du cafardier, tra- boisson. On bouchera aussi toutes
nerveux des réflexes conditionnés, un vaillant à Paris à la Belle Époque, les issues. Et ce dans tout l’immeu-
mystère persistant depuis Pavlov (1927). n’a jamais été percé11. ble infesté – ce qui n’est pas aisé.
/epingle07.htm#pav
Les blattes domestiques aiment la
Les blattes des maisons et des entre- bière : de quoi les attirer au fond
pôts (et des hôpitaux) consomment d’un récipient-piège aux parois
presque toutes les denrées alimen- bien lisses. La lutte chimique est
taires et s’attaquent aussi au papier, efficace : on dispose des appâts –
au tissu et à la colle, notamment. La souvent sous forme d’une goutte
moindre miette, le moindre frag- de gel – empoisonnés avec un toxi-
ment et la moindre goutte d’eau que lent et agissant sur les œufs.
leur profitent. Non seulement, elles
détruisent et souillent – et parfu- Evania appendigaster (Hym. Éva-
ment –, mais elles dispersent des niidé) se développe aux dépens des
protozoaires et des bactéries agents œufs. Son usage en lutte biologique
de salmonelloses et de dysenterie. est très intéressant mais la présence
En plus de provoquer des réactions des imagos est souvent ressentie
allergiques chez certains. Elles ha- comme plus gênante que celle des
bitent les endroits obscurs et cachés blattes ! C’est encore pire avec le
comme les gaines, les coffrages, les Chlorion comprimé12 Ampulex
canalisations… proches de leurs compressa (Hym. Ampulicidé) une
sources d’alimentation. grosse guêpe qui manipule sa vic-
Pour en venir à bout, il convient time, l’amène soumise dans son ter-
d’abord d’enfermer tout ce qui est rier et y pond. Quant au très com-
Blatte laponne. - In : Faunae Insectorum Ger-
manica Initia, 1793 mangeable sans rien laisser trainer mun et inoffensif Scutigère véloce
Scutigera coleoptatra (Myriapode),
des jardins et des vergers. Elles gros blattivore, il est pourchassé
font parfois des incursions dans les au même titre que ses proies… Le
maisons. Petites (autour d’1 cm), scorpion anthropophile Euscorpius
les mâles sont plus allongés. Elles flavicaudis est victime du même op-
hivernent dans le sol sous forme probre. Les vertébrés blattivores ne
d’oothèques déposées par les fe- sont pas bienvenus non plus, en gé-
melles 2 jours après leur production néral : serpents, rongeurs, « insecti-
par les femelles. vores », batraciens, oiseaux…■

On trouvera sur les ouvrages pré- À suivre...


sentant les insectes domiciliaires
et sur les sites des exterminateurs 11. Le Père Cafard, par Guy Tomel.
décafardiseurs – sur les meilleurs – À /be1894.htm
12.Le chlorion et autres insectes manipula-
plus de précisions sur chacune de teurs, par Alain Fraval. Insectes n°163,
Publicité pour le Père cafard, au dos d’une
ces espèces ainsi que des conseils carte postale (date inconnue) 2001(4). En ligne à pdf/i163fraval3.pdf

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