REGULATION DE LA VENTILATION
REGULATION DE LA VENTILATION
REGULATION DE LA VENTILATION
DEPARTEMENT DE PHYSIOLOGIE
L1 FMSS USS 2021
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OBJECTIFS DU COURS
1. Citer les noms des 2 structures anatomiques abritant respectivement les centres
2. Citer les noms des 4 structures anatomiques supposées intervenir dans le contrôle
respiratoire
passif et actif
8. Citer les effets d’un effort musculaire et d’une douleur intense sur la commande
ventilatoire
9. Expliquer les effets d’une fièvre et d’une hypoxémie sur la commande respiratoire
10.Citer un effet d’une administration d’une forte dose de morphine sur la commande
respiratoire
l’acidose métabolique
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PLAN
INTRODUCTION
1. GENERALITES
1. DEFINITIONS
2. RAPPELS
2. METHODES D’ETUDE DU CONTROLE VENTILATOIRE
1. METHODES CLINIQUES
2. METHODES EXPERIMENTALES
3. CONTROLE NERVEUX DE LA RESPIRATION
1. CENTRES BULBAIRES
2. FACTEURS INTERVENANT DANS LA MODULATION DE L’ACTIVITE DES
CENTRES BULBAIRES
4. CONTRÔLE CHIMIQUE DE LA RESPIRATION
1. CHEMORECEPTEURS
2. STIMULI
5. DESEQUILIBRES HOMEOSTASIQUES DU CONTROLE
VENTILATOIRE
CONCLUSION
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INTRODUCTION
Le contrôle ventilatoire est vital. En effet, un arrêt respiratoire entraine un arrêt cardiaque puis
selon la durée, une mort cérébrale. Le contrôle ventilatoire à plusieurs rôles. Le premier est
d’établir une rythmicité automatique pour contracter les muscles respiratoires. C’est la
rythmogenèse. Une autre fonction est l’adaptation physiologique à l’environnement
externe et interne. Ainsi, ce rythme automatique doit s’adapter à la demande métabolique
(gaz du sang, pH), mécanique (posture), comportements épisodiques non ventilatoires (parler,
manger).
La ventilation est due à la décharge rythmique des motoneurones de la moelle cervicale et
dorsale qui innerve les muscles respiratoires. Elle est contrôlée par deux mécanismes
séparés mais interactifs. Un contrôle nerveux et l’autre chimique. Le contrôle nerveux
comporte deux systèmes. Un système nerveux volontaire situé dans le cortex cérébral, et
un système automatique, involontaire, localisé dans le tronc cérébral et le bulbe. Quel que
soit le système de contrôle (nerveux ou chimique), chacun d’eux communique par le biais
d’efférences ou d’afférences utilisant des médiateurs. Le contrôle chimique comporte des
afférences qui sont des médiateurs chimiques. Ces médiateurs vont se fixer sur des
récepteurs chimiosensibles situés au niveau des centres de contrôle bulbaire. Cette fixation
engendre une modification des paramètres ventilatoires. Le contrôle nerveux utilise
comme médiateurs des nerfs efférents pour envoyer un influx inspiratoire ou expiratoire.
Ces nerfs libèrent au niveau synaptique des substances excitatrice ou inhibitrice qui vont se
fixer sur les récepteurs des effecteurs. Les effecteurs à leur tour transmettent les influx
afférents via les nerfs afférents. Ces derniers produisent également à leur terminaison
synaptique des molécules excitatrices ou inhibitrices. Dans les deux cas de contrôle, les
éléments de base du système de régulation de la respiration forment un arc réflexe
(Figure 1). Cet arc est fait d’un contrôleur central (centres du pont et du bulbe) qui joue
également le rôle de générateur. Le centre de contrôle nerveux communique avec les
effecteurs (muscles respiratoires) par les voies efférentes (nerfs moteurs). Ces effecteurs
envoient des informations vers les récepteurs sensoriels, c’est-à-dire dire les mécano et
chémorécepteurs. Cet ensemble constitue ainsi un arc réflexe ou boucle de régulation (Figure
2).
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Afférences et efférences du contrôle nerveux
Efférences et
afférences du contrôle
nerveux
1. GENERALITES
Définitions
1. Tronc cérébral : structure du cerveau constituée du mésencéphale ou pédoncules, du
métencéphale ou pont et du myélencéphale ou bulbe
2. Ventilation : phénomène cyclique, mécanique, ininterrompu permettant le renouvèlement
des gaz respiratoires et le maintien constant de la concentration des gaz dans le sang
3. Pace maker : c’est le contrôleur, générateur ou donneur de rythme
4. Hypercapnie : c’est une augmentation de la PaCO2 au de-là de la normale (35-45mmHg)
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6. Opioïdes : produits dérivés de l’opium, utilisés pour le traitement de la douleur. La
morphine est un de leurs dérivés. Ces produits entrainent une dépression des centres
respiratoires
7. Hypnotiques : produits utilisés en anesthésie responsables d’un sommeil artificiel avec
dépression des centres respiratoires
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Figure 3b : voie motrice cortico spinale
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- Cycle ventilatoire
Le cycle ventilatoire comporte une phase inspiratoire et expiratoire cyclique. Ce cycle est
automatique, sous l’impulsion des centres respiratoires bulbaires. Les paramètres
ventilatoires sont, le volume mobilisé par les poumons en respiration normale ou
volume courant (Vt), la fréquence respiratoire (Fr), l’amplitude et la durée des phases
inspiratoire (Ti) et expiratoire (Te) (Figure 5).
GRD
GRV
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activation stimulerait les centres de l’éveille et participerait à la motricité volontaire.
L’humeur, la douleur, ainsi que certains mécanorécepteurs interviendraient dans la
modulation de la ventilation via l’hypothalamus (température, pression artérielle). La
FRAA et l’hypothalamus interviendraient donc dans la régulation nerveuse de la
ventilation (Figure 7).
Expérimentales
Il s’agit des sections étagées du tronc cérébral (Figure 8). A chaque section correspond un
correspond un type de respiration authentifiée par une courbe ventilatoire.
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Figure 8 : sections étagées du tronc cérébral
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-Groupe respiratoire ventral (GRV)
Il est situé à la face ventrale du tronc cérébral, à proximité des chémorécepteurs centraux
(Figure 6). Il aurait un influx à prédominance expiratoire, avec limitation de la stimulation
inspiratoire. Il contient à la fois des neurones inspiratoires et expiratoires (I+E). Ces
neurones bulbaires commandent les muscles thoraciques (intercostaux scalènes) et les
muscles abdominaux (oblique externe, transverse).Il contient aussi des motoneurones laryngés
et reçoit par ailleurs des informations du GRD.
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cortex cérébral
La volonté peut arrêter l’acte ventilatoire, amplifier les mouvements, ralentir ou accélérer leur
fréquence. Les influences corticales interviennent directement au niveau des neurones
bulbospinaux et surtout des motoneurones phréniques, intercostaux et/ou abdominaux (Figure
3a, 3b et 9). L’hypercapnie lève le blocage du contrôle nerveux volontaire.
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représentent 90 % du contingent vagale sensoriel pulmonaire. L’augmentation de leur
fréquence de charge accélère la fréquence ventilatoire avec réduction du volume courant.
afférences des muscles striés respiratoires
Les récepteurs sont, les fuseaux neuromusculaires (qui détectent les variations de longueur
()), les organes tendineux de Golgi, les terminaisons nerveuses libres (qui détectent les
variations de pression intramusculaire et surtout les changements du métabolisme
musculaire comme l’acidose locale et les variations [K +]). Ces récepteurs participent au
contrôle de la ventilation permettant une adaptation ventilatoire à des circonstances
particulières (Figure 9 b).
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4. CONTRÔLE CHIMIQUE DE LA RESPIRATION
Les mécanismes chimiques de régulation ajustent la ventilation de manière à maintenir le
PCO2 artérielle constante, à contrebalancer les effets des ions H+ en excès et à empêcher que
la PO2 artérielle ne diminue notablement. Le contrôle chimique se fait par des facteurs
humoraux qui, vont se fixer sur des récepteurs spécifiques appelés récepteurs chémosensibles.
Ces récepteurs sont classés en récepteurs non chémosensibles et chémorécepteurs.
1. CHEMORECEPTEURS
Chémorécepteurs centraux
• Ils sont situés à la surface du bulbe (à proximité du GRV) et répondent aux variations de
la concentration [H+] dans leur environnement immédiat (liquide extra cellulaire, LCR,
liquide interstitiel du tissu cérébral) (Figure 6).Ils sont sensibles à 75% aux variations
de PaCO2, et donc stimulés quand PaCO2 > 40mmHg.Ces variations sont directement
liées aux variations de PaCO2 dans le sang. Ainsi, l’augmentation de la concentration
d’ions H+ engendre une ↑ PaCO2, puis provoque une hyperventilation marquée. Alors
que l’hypocapnie et/ou l’alcalose provoque une hypoventilation (diminution
d’amplitude et surtout de fréquence des mouvements respiratoires). Ces structures sont
peu sensibles à l’hypoxémie (activés seulement lorsque PaO2 < 60mmHg). Ils protègent
par conséquent le cerveau des variations importantes de PaCO2.
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Figure 10 : mécanismes de diffusion du CO2 / barrière hémato encéphalique
Chémorécepteurs périphériques
• Ils sont situés dans les corpuscules aortiques (en rapport avec le nerf X) et carotidiens (en
rapport avec le nerf IX) (Figure 6), et déchargent en cas de baisse de la PaO 2 et
d’augmentation de la PaCO2.Une diminution de la PaO2 stimule la ventilation par
l’intermédiaire des chémorécepteurs périphériques (Figure 12).Par contre, une
élévation de la PaCO2 stimule la ventilation par l’intermédiaire des chémorécepteurs
périphériques et centraux (bulbaires). En réalité, ils sont plus sensibles aux variations
de PaO2 à 85% (donc moins sensibles à la PaCO2, H+, pH et HCO3-). Ils protègent
ainsi la partie inférieure du corps et non le cerveau à l’hypoxémie.
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2.STIMULI
Les stimuli chimiques les plus importants sont la PaO 2 (hypoxémie, hypoxie), la PaCO2
(hypercapnie, hypocapnie), les ions H+ et le pH (acidose et alcalose), et à un moindre degré
l’ion HCO3-(acidose métabolique et alcalose métabolique).L’effet des substances dites
humorales sur le contrôle de la ventilation est résumé sur la figure ci-dessous (Figure 13).
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Les poussières et les corps étrangers peuvent s’introduire aux seins des voies aériennes
respiratoires. Dans cette situation, le système respiratoire met en place les réflexes de
protection. Le réflexe d’éternuement intéresse le rhinopharynx. Il est déclenché par la
présence de poussière ou d’infection au niveau du nez. Le réflexe glosso-épiglotique
s’effectue au niveau du pharynx et du-larynx. Il empêche l’entrée des aliments ou de
boisson dans les voies aériennes lors d’une ingestion d’eau par exemple. Le réflexe
tussigène ou la toux intéresse la trachée et les bronches. La présence de corps étrangers
ou d’irritant déclenche ce mécanisme (Figure 14). Le réflexe Juxta capillaire de Paintal
a lieu dans l’espace entre l’alvéole et le capillaire (membrane alvéolo capillaire). Il est
déclenché par la présence de liquide ou d’inflammation au niveau de l’espace péri
alvéolaire. En effet l’œdème (présence de liquide dans l’espace interstitiel alvéolaire)
entraine une hyperventilation par stimulation de ces récepteurs qui sont situés en zone péri
capillaire.
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4. Lésions médullaires au niveau de C3à C5 ou à l’origine du nerf phrénique
s’accompagne d’une altération de l’inspiration et apnée si lésion bilatérale
5. Lésions cérébrales diffuses de type métabolique provoquent des modifications de
l’amplitude respiratoire et de la fréquence.
CONCLUSION
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Figure 15 : vue d’ensemble du contrôle nerveux et chimique de la ventilation
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