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Licence d’anglais—1er semestre

Unité NA301A : Version


Mme Dominique Hascoët
(dominique.hascoet@univ-lorraine.fr)

Document 1 :
Calendrier, présentation, méthodologie, textes d’entraînement, devoir facultatif

 Donnez comme sujet à vos courriels le titre de votre cours (NA301 A version) ; tout autre message est susceptible d’être
filtré automatiquement

St Jerome’s Day
Antonello da Messina, Naples, 1460.
St Jerome (347-420) is the patron saint of translators:
he translated the Bible from Greek and Hebrew into Latin.

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Déroulement du semestre

Document 1 : présentation du cours, méthodologie, textes 1 à 10 (mise en ligne : début octobre)


Document 2 : corrigés 1 à 5 (mise en ligne : fin octobre)
Document 3 : corrigés 6, 7, 8 (mise en ligne : après le 17 novembre)
Document 4 : corrigés 9 et 10 (mise en ligne : fin novembre - début décembre au plus tard)

Présentation du cours de version NA 301A

Ce cours de version est destiné aux anglicistes, spécialistes de l’anglais. Il s’adresse donc aux
étudiants ayant des connaissances en anglais, et tient pour acquises des bases grammaticales et lexicales.
Nous travaillerons sur des textes littéraires de périodes diverses (mais pas antérieurs à 1850), britanniques
et américains. Je vous demande de lire, avant tout travail, les indications méthodologiques qui suivent, et
j’attends vos remarques et questions sur ce cours. Il est fait à votre intention, et sera modifié selon vos
commentaires. N’hésitez pas à me contacter.

Le travail que je vous propose est le suivant : nous serons amenés à traduire des textes, mais
surtout à réfléchir sur l’activité de traduction. Pourquoi telle phrase ne peut-elle pas se traduire comme
vous l’avez fait ? Que faut-il faire pour traduire correctement des tournures idiomatiques de l’anglais ?
Pourquoi tel terme utilisé dans la langue courante en français a-t-il été considéré comme faux ? Traduire
ne va pas de soi, c’est une réflexion de tous les instants, une curiosité permanente - ce qui fait son intérêt
pour des étudiants de langue !

Sachez toutefois qu’il n’y a pas de traduction unique. Il y a par contre des traductions meilleures
que d’autres. Les étudiants sont d’ailleurs quelquefois mieux inspirés que les enseignants ... Le
commentaire que je fais des textes traduits ou à traduire vous permet de réfléchir à ce qui est en jeu dans
la traduction (ou activité traduisante si on veut) : ce n’est pas qu’une question de mots, c’est plus
complexe et parfois plus simple que cela : une table reste une table, dans les deux langues !

Le devoir facultatif constituera un bon entraînement à l’examen. Il fera l’objet d’une appréciation
notée en points-fautes (c’est-à-dire en points négatifs de pénalité : -52, par exemple, ou bien -24, ou -136)
selon le barème donné dans cet envoi. Puis le nombre de pénalités est transformé en note sur vingt,
compte tenu de la difficulté du texte et de la qualité de l’ensemble des copies. Les copies sont donc
appréciées non pas en regard d’une traduction modèle (je ne pense pas que cela existe vraiment !), mais
en fonction de ce qui a été réussi ou pas par l’ensemble des étudiants. A chaque traduction, le nombre de
points-faute et sa conversion sur vingt change : les textes ne sont pas tous de la même difficulté
exactement (ce qui est impossible à trouver). Votre travail en traduction est donc de chercher à faire mieux
que les autres, et non pas à faire une traduction absolument parfaite. Il y a toujours ou presque des zones
d’ombre, où la sagacité et la finesse du traducteur sont tenues en échec. C’est frustrant, mais c’est ainsi.
Apprendre à traduire, c’est se rendre compte que l’apprentissage d’une langue dépasse le lexique, que cet
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apprentissage n’est jamais terminé, que le passage d’une langue à une autre se fait par des opérations
complexes qui sont de l’ordre du cognitif mais pas seulement.

A la suite du texte à traduire, je vous propose parfois un exercice de méthodologie qui est un
commentaire de traduction. Il vous est demandé de déceler les erreurs commises par le pseudo-étudiant
(moi, en fait !) et d’apporter un éclairage méthodologique sur ces erreurs : s’agit-il d’un faux-sens lié à une
mauvaise lecture du texte, d’un non-sens en français dû à un calque ... ? Ce travail doit vous permettre de
progresser en vous donnant le recul nécessaire à l’évaluation de votre propre traduction. Je prends en
compte la qualité du français, sous tous ses aspects : orthographe, syntaxe, grammaire, lexique.

Ces deux exercices (version et méthodologie) constituent l’entraînement que je pense nécessaires à
la réussite à l’examen. Les textes présentés dans les différents envois suivent ce modèle. Pour l’épreuve
d’examen de fin de semestre, par contre, vous n’aurez qu’une traduction à faire. Cet examen dure une
heure, et la longueur du texte sera d’environ 250 mots. Vous n’aurez droit à aucun document.

Enfin, des remarques d’ordre général : il faut faire des retraits en début de ligne (des alinéas) pour
chaque nouveau paragraphe et pour chaque interlocuteur dans un dialogue ; il faut faire attention à la
structure du texte (vous n’avez pas le droit d’atomiser un texte en faisant de chaque phrase un
paragraphe : si le texte est construit comme il l’est, c’est que l’auteur l’a voulu ainsi. Il n’en découle
cependant pas que le nombre de paragraphe doit obligatoirement être le même dans les deux langues)

Le devoir facultatif, pour le 17 novembre 2023, sera rendu uniquement sous forme électronique
(dépôt sur Arche). Je veux un caractère 12, une police facile à lire (Calibri, par exemple, comme ce
texte), un interligne de 1,5 ou un interligne double, une marge à gauche suffisante, et un texte justifié.
Pour ceux d’entre vous qui se trouvent à l’étranger, il faut trouver comment faire les accents sur le
clavier que vous utilisez.

Je vous souhaite bon courage pour cette année universitaire qui commence, et j’attends de vous
lire !

Mme D. Hascoët

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Sommaire

Conseils méthodologiques................................................................................................................. 5

Répartition des points de pénalités..................................................................................................19

Textes d'entraînement..................................................................................................................... 20

Devoir facultatif à rendre pour le 17 novembre 2023......................................................................24

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Genius is one per cent inspiration, ninety-nine per cent perspiration.
Thomas A. Edison (1847 - 1931), Harper's Monthly, 1932

La Traduction : inspiration ou transpiration ?

La traduction n’est pas un art, ou alors c’est aussi (et surtout !) une science, une technique. La
traduction n’est pas affaire de flair, d’intuition, de dispositions naturelles. Elle s’enseigne, se travaille, et
ceci permet de s’améliorer.
La réussite en traduction nécessite :
- un investissement personnel important
- la bonne utilisation d’un certain nombre d’ouvrages de référence

Avant de développer ces deux points, demandons-nous : pourquoi faire de la traduction, qu’est-ce
que cela peut nous apporter ? Faire de la traduction, c’est déjà apprendre à lire un texte, à le déchiffrer, à
en cerner la spécificité. La traduction a donc une fonction pédagogique, en ce qu’elle permet de
développer un certain nombre de compétences : observation, comparaison, sens critique, réflexion sur la
langue, réflexion sur sa mise en œuvre. En bref, traduire, c’est acquérir une plus grande souplesse
linguistique et intellectuelle, découvrir la richesse d’un texte et prendre conscience du travail de l’écrivain.

Tout ceci nécessite donc un investissement personnel important. Rassurez-vous, cet «investissement
personnel important » n’est pas à fournir tout de suite ; en fait, il doit avoir déjà été fait, en grande partie.
La traduction requiert la connaissance la plus fine possible des deux langues concernées, ce qui suppose,
entre autres, une pratique continue de la lecture dans les deux langues faite avec curiosité ; si c’est déjà le
cas pour vous, vous êtes sur la bonne voie, et il ne reste plus qu’à continuer : c’est en forgeant que l’on
devient forgeron …
Aussi importante que la lecture : la recherche. Au cours de votre travail de traduction, n’hésitez pas
à faire ample usage des ouvrages de référence et dictionnaires : contrôlez et recontrôlez. C’est seulement à
ce prix que l’on apprend et que l’on progresse : c’est un travail qui s’inscrit dans le long terme. Très
souvent, vous aurez tort face à l’enseignant simplement parce que vous aurez oublié de vérifier et que lui
l’aura fait !

La bonne utilisation d’un certain nombre d’ouvrages de référence.


Si le bilingue est le premier ouvrage de référence qui vous vient à l’esprit, il ne sera pas suffisant au
niveau où vous en êtes et surtout ce n’est pas nécessairement le premier à utiliser. Il peut être utile de
vérifier le sens / les sens du mot qui pose problème. Cela ne peut être fait qu’avec un dictionnaire
unilingue : en français, le Robert ; en anglais le choix est important : Merriam Webster’s, Collins Cobuild,
Oxford Advanced Learners’, Cambridge, Harrap's, American Heritage Dictionary, etc. (vous avez la
possibilité de consulter et d’utiliser ces dictionnaires en bibliothèque - universitaire ou pas. Ces ouvrages
sont à la fois indispensables et chers, mieux vaut acheter en connaissance de cause !)
Bien sûr, vous consulterez aussi un dictionnaire bilingue. Je vous suggère le Robert & Collins. Tout
autre dictionnaire bilingue est utile, dans la mesure où il n’est pas trop petit. Les exercices de traduction
proposés ne seront pas faisables si vous utilisez une édition de poche ! Le meilleur signe de votre
progression en anglais : quand le temps passé sur l’unilingue croît et que décroît le temps passé sur le
bilingue.
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Il n’est pas question de commencer une traduction tant que l’on n’est pas sûr du sens de certains
mots et surtout tant que l’on n’a pas compris le texte. Ne vous dites pas : « Ce texte n’est pas clair, je vais
donc le traduire, cela me permettra de le comprendre. » Catastrophe inévitable ! C’est mettre la charrue
avant les boeufs.

Tout le monde a des lacunes dans ses connaissances, certains plus que d’autres, et dans ce cas
celles-ci ne disparaîtront qu’au prix d’un travail de vérification systématique. Il est utile, pour les besoins
d’une traduction, de savoir que le « vieux testament » s’appelle en fait l’Ancien Testament, que quand
Saint-Exupéry rencontre le Petit Prince dans le désert, il ne court pas le Paris-Dakar, mais vient d’avoir une
panne d’avion. Ce sont là des connaissances extra-textuelles, qui permettent de s’en tirer mieux que ceux
qui n’ont pas ces connaissances, et d’éviter des contresens ou des non-sens lors de la traduction du texte.
D’où la nécessité de lire, encore et toujours, et de tout - dans les deux langues.
Le travail de vérification, enfin, doit également avoir lieu au niveau de la correction de l’expression
en français et je vous suggère donc les ouvrages suivants : un ouvrage de grammaire française (Robert et
Nathan, par exemple), un ouvrage présentant la conjugaison française, type Bescherelle, un Dictionnaire
des difficultés de la langue française (Larousse). Des ouvrages spécifiques vous permettront de trouver le
mot juste : le Dictionnaire des synonymes (Bordas), ou le Thésaurus (Larousse), qui reprend pour le français
le Roget’s Thesaurus (Penguin).

Rappel concernant le dictionnaire :


Lorsque vous utilisez le dictionnaire unilingue anglais, il est utile de garder en mémoire la démarche
suivante :
- déterminer l’entrée, c’est-à-dire le mot qu'il faut chercher. Cette évidence évite les erreurs : est-ce un
verbe, un nom, un adjectif ? La nature du mot vous permettra, parfois, de déterminer lequel des sens
proposés est à retenir (un mot comme « will » peut se trouver dans plusieurs catégories grammaticales et
le sens sera lié à ces catégories)
- déterminer la traduction qui convient le mieux. Le bon sens et la réflexion sur les langues utilisées (ici le
français et l’anglais) permettent d’éviter des bourdes qui valent cher lors des devoirs et examens ! Le texte
fournit un contexte au mot recherché qui doit vous aider. Ce travail est à ne pas négliger. Le dictionnaire
bilingue peut être consulté, bien sûr, mais il doit l’être avec discernement : les indications figurant dans
chaque article vous permettront de ne pas choisir un mot dans un contexte qui n’a rien à voir avec le texte
sur lequel vous travaillez (un exemple : choisir le mot ‘witness’ pour traduire le ‘témoin’ d’une course de
relais - le mot est le même en français, mais pas en anglais ! Il aurait suffit de lire comme il se doit la
mention Jur portée à côté du mot ‘witness’ pour déterminer que ce sens-là n’est pas celui qui convient
dans ce contexte-là).
- vérifier si besoin est dans le dictionnaire français que le mot choisi veut bien dire ce que vous pensez qu'il
dit. On s'aperçoit ainsi que ce qui se dit n’est pas nécessairement ce qui est correct. De la même manière,
ce n'est pas parce qu'un mot ne figure pas en bonne place dans votre vocabulaire usuel qu'il n'existe pas.
La version permet bien souvent d'améliorer ses connaissances en français...

Petite bibliographie :
Michel Ballard : Versus : La Version réfléchie - Repérages et paramètres. Paris, Ophrys, 2003
Michel Ballard : Le commentaire de traduction anglaise. Armand Colin, 2005
Michel Ballard : La traduction de l'anglais au français. Armand Colin, 2005
Françoise Grellet : Apprendre à traduire : Typologie d'exercices et de traduction. P U Nancy 1991
Isabelle Perrin : L'anglais : comment traduire ? Hachette supérieur, 2000
Françoise Vreck : Entraînement à la version anglaise. Ophrys, 2001
Michel Weber : Version anglaise, entraînement systématique pour bien traduire. Ellipse, 2018

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L’utilisation du dictionnaire

Les exercices qui suivent vous permettront de vous familiariser avec les outils nécessaires à la
traduction. Ils ont été fait avec le Oxford Advanced Learner’s Dictionary comme référence, mais peuvent
s’adapter à tout autre ouvrage. L’important, c’est que vous ayiez un dictionnaire unilingue, et que vous
sachiez ce qu’il renferme.

1) Trouvez les informations suivantes dans votre dictionnaire français, bilingue, et unilingue anglais :
- Comment distinguer la nature d’un mot ? Sa fonction ?
- Comment est indiquée la prononciation d’un mot ?
- Où sont les exemples ?
- Où sont les synonymes ? Les expressions figées ?
- A quoi servent les informations entre parenthèses ? Les informations en gras ou en italiques ?
- Que veulent dire les abréviations dans les carrés noirs, dans le Oxford ?
- A quoi servent les lettres, les chiffres, les flèches, les ronds, les triangles (ou tout autre signe utilisé dans
les articles) ?

2) Répondre aux questions suivantes en vous aidant de votre dictionnaire unilingue anglais :
- What is the difference between a dark room and a darkroom?
- What do the words ‘barracks’, ‘crossroads’ and ‘works’ have in common?
- If you have a sore eye, is it an eyesore?
- What is the difference between ’seeing through somebody’ and ‘seeing somebody through’?
- If you are in stitches, have you been stitched up?
- What is the difference between a swede and a Swede, and suede?
- What are the plurals of ‘crocus’, ‘fungus’, ‘stimulus’, ‘syllabus’?
- If you are worked up, are you working hard?
- If you are snowed under, is there a lot of snow?
- What is the difference between an umpire and a referee?

3) Recherche d'informations (il n’est pas nécessaire de traduire) : quelles informations trouvez-vous dans
votre unilingue anglais sur les termes en gras ?
- It’s not worth a farthing.
- That’s the cat’s pajamas!
- He’s up to his usual shenanigans again.
- I know it’s early, but I’m already thinking of Yuletide preparations!

4) Repérer le mot-clé servant à déterminer le sens des expressions idiomatiques suivantes :


- He’s got a chip on his shoulder.
- It would become a kiss and tell story one day.
- Has the cat got your tongue?
- His socks were shocking pink.
- She was telling us an old wives’tale.

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5) Donner un synonyme en français de ‘gêner’, puis traduire :
a. Est-ce-que je vous gêne ?
b. Cela vous gênerait-il si je restais ?
c. Ne vous gênez pas pour moi.
d. La timidité gêne les progrès.
e. Ces valises gênent le passage.
f. J'ai été gêné pour lui
g. Je me sens gêné dans ce milieu.

6) Traduire le terme qui revient :


a. The milk is beginning to turn.
b. Sammy turned into a good sportsman.
c. He turned down an offer to play with the "Cubs"
d. I think I'll turn in for the night.
e. I waited in front of the cinema, but no one turned up.
f. How did the dinner turn out? It turned out very well.

7) Découper le texte en unités de sens :


- The traffic was so heavy that we were held up about half an hour.
- You should go into the matter in some detail before making any decision.
- Nobody should be looked down on for such a little thing.
- He knew her reactions quite well enough to be in no doubt that so much as to touch the back of her hand
with a finger-tip would have an untoward effect.

Faut-il tout traduire ?

Le problème se pose souvent au traducteur de déterminer s'il doit traduire ou non les noms
propres, les noms de lieux, les titres, les mesures. En règle générale, en traduction universitaire d’un texte
littéraire, traduire ne signifie pas transposer une histoire ou une anecdote bien anglaise qui se passe à
Liverpool (ou bien américaine qui se passe à Denver), en une histoire bien française qui donne l’impression
de se passer à Romorantin ou à Epinal.

Une fois ceci posé, il reste de nombreux points sur lesquels hésiter. Cependant, c’est souvent une
question de logique et de bon sens, et on peut de plus retenir les conseils suivants :
- il est préférable de garder le nom des personnages dans leur langue d’origine, même si ces noms ont un
équivalent français. Il serait maladroit de traduire certains noms et pas d'autres... Les noms de souverains
sont le plus souvent traduits : William the Conqueror -> Guillaume le Conquérant. Il en est de même pour
les personnages célèbres quand une traduction française est connue : Queen Guenever -> la reine
Guenièvre
- les prénoms, les noms de famille ne se traduisent pas sauf dans le cas où un nom est de manière évidente
utilisé de façon générique : the Smiths -> les Dupont (au fait : attention au passage du pluriel en anglais au
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singulier en français.) Il faut voir à préserver les jeux de mots si nécessaire : Mr Know-All -> M. Je-Sais-Tout.
Un surnom ou un sobriquet devra souvent être traduit (si c’est possible !)
- les titres nobiliaires sont souvent traduisibles en français, sauf Lord et Lady, qu’il faut conserver, de même
que Sir (on ne traduit pas Mr, Ms, Mrs, Miss, ni Madame, Monsieur, Mademoiselle).
- les noms de lieux sont à traduire lorsqu'il existe une traduction attestée. The Thames -> la Tamise ; la
vallée de la Loire -> the Loire Valley, mais The Highlands restera inchangé. On a parfois besoin d'étoffer le
nom du lieu avec une mention de sa fonction, si le contexte ne permet pas de comprendre à coup sûr : She
was sent to Newgate -> Elle a été envoyée à la prison de Newgate. On ne traduit pas les noms de rues ou
de places, sauf si un effet est recherché : A Black Street that did not belie its name -> Une rue Noire qui
portait bien son nom.
- on traduit ou pas, selon l’usage (!), les termes historiques ou politiques (les Tories, les Whigs), les titres
d'œuvres d'art ou littéraires (Les Hauts de Hurlevent, plutôt que Wuthering Heights), mais jamais les titres
de journaux. Cela pourrait en effet prêter à confusion et faire croire qu’il s'agit de publications françaises et
non britanniques ou américaines.
- les mesures peuvent éventuellement être traduites : It was three inches long - > cela mesurait trois
pouces de long /He could easily drink six or seven pints in the evening -> Il buvait facilement six ou sept
pintes dans la soirée. Il est toutefois souvent préférable de transposer les mesures de longueur : We
walked seven miles -> Nous avons fait une dizaine de kilomètres. (rappel, au passage : 1 mile = 1,6 km).
Dans ce cas, il est conseillé d’arrondir les résultats : The room was about 8 feet high -> la pièce avait
environ 2m 50 de haut (moins précis, mais passant plus facilement que 2,4384m de haut). Parfois, la
mesure indiquée est plus figurative que littérale ; il convient alors d’adapter pour rester en contexte : Il
faisait une mine de dix pieds de long -> His face was as long as a fiddle (exemple donné dans le Robert &
Collins Senior). Parfois, la mesure figure dans une expression figée, et doit être traduite par un équivalent :
They haven't a penny to their name -> Ils n’ont pas le sou.
- on ne convertit pas les sommes d'argent.
- il faut essayer de tenir compte de la réalité sociale, institutionnelle, etc. Si vous traduisez She wants to go
to Peru once she’s graduated from High School par : une fois qu’elle aura passé son bac, on bascule alors
dans une réalité française. Quand c’est possible, mieux vaut adapter : Elle veut aller au Pérou une fois ses
études secondaires terminées.

Dernière chose : en traduction universitaire, on n’a pas droit « aux notes de bas de page » ou « note
du traducteur », ou de note du style « en fait, ce que je voulais dire, c’est … »

Exercice :
1- I’ve been waiting for ages!
2- The baby weighed nine pounds.
3- Bake the cake at 325 °F.
4- Richard the Lion-Hearted and Robin Hood belong to the same historical period.

La découverte du texte
Pour vous aider dans la compréhension du texte à traduire (travail préparatoire à toute traduction :
on ne traduit pas pour comprendre, mais après avoir compris), voici une « grille de lecture » inspirée de
celle proposée par Françoise Grellet dans son ouvrage Apprendre à Traduire (Nancy : PUN, 1991)

1. Cadre énonciatif
- D’où vient le texte que vous avez sous les yeux ? S’agit-il d’un extrait de roman, d’une publicité, d’un
article de presse... ?

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- Pour qui ce texte a-t-il été écrit ? Public spécialisé ou non, enfants …
- Dans quel but ? Informer, dénoncer, faire rire …
- Qui parle, et comment ? Tous les intervenants ne parlent pas forcément de la même façon.

2. Le texte
- Quelle est sa nature ? Est-ce une description ? Une narration ? Un dialogue ?
- Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ?
- Quelle est la structure du texte ?
- Quel est le niveau de langue ? Le ton ? Le style ?
- Et, plus modestement : quelle est la chronologie des événements ?

3. Problèmes
- Y a-t-il des références extra-linguistiques (culturelles, ou d’actualité) qui sont nécessaires à une bonne
compréhension du texte ?
- Y a-t-il des passages difficiles à comprendre en raison du vocabulaire, ou de la structure de phrase ?

Une fois ce travail fait (donc après plusieurs lectures du texte), vous pouvez vous lancer dans
l’activité de traduction.

Exercice : Faites une analyse du texte proposé dans le but d’en faire une traduction (il ne vous est pas
demandé de traduire) :
He looked a real mess at the airport, and I don't think we helped matters. We'd had these super three
weeks in Crete - marvellous weather, nice hotel, swimming, really got on - and even though the flight was
delayed we were still in a terrific mood when we got to Gatwick. I waited at the carousel. Gillie fetched a
trolley, and by the time she got back the bags had already come up. I loaded them on, and when she tried
to push she found out she'd got a trolley with a wonky wheel. It wouldn't go in a straight line and kept
squeaking, as if it was trying to draw the attention of the customs officers to the person pushing: ‘Hey, take
a look at this chap's bags.’ That's what I thought the trolley sounded like as we went through the green
channel. I'd joined in trying to control the thing by now as Gillie found she couldn't manage curves on her
own.

So it wasn’t really surprising that we didn’t recognize Ollie when we got into the arrivals hall.

Julian Barnes, Talking it Over

Les procédés de traductions


Voici une définition rapide de chacun des procédés mentionnés, donnée dans le glossaire figurant à
la fin de l'Introduction à la traduction de D. Chartier et M. Cl. Lauga-Hamid (Toulouse : Presses
Universitaires du Mirail, 1995) :

- Emprunt : c'est la non-traduction d'un terme dans la langue d'arrivée. La raison peut être l'absence
d'équivalent exact, c'est parfois le cas des références culturelles. Ainsi, pub, brunch, ketchup qui ne
recouvrent pas une réalité française. Il arrive qu'un emprunt soit intégré tel quel dans la langue d'arrivée :
week-end, Tee-shirt, ou qu'il soit 'francisé' : réaliser, sweat.
- Calque : traduction littérale d'un ou plusieurs éléments qui composent un sytagme (une unité) dans la
langue source (langue de départ), sans prise en compte des contraintes de la langue d'arrivée : Fifi was
obvious -> Fifi était flagrante / We had to stand up and give him a locomotive -> Il nous fallait rester debout

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et lui donner une locomotive / They played each other at Roland Garros -> Ils se sont joués à Roland Garros.
Le calque peut se produire par méconnaissance de la langue d’arrivée (l’anglais, mais cela peut aussi être le
français : l’erreur s’appelle alors un anglicisme), mais parfois aussi par méconnaissance de la langue de
départ : on ne se rend pas compte que « jeter son froc aux orties » ou que « keep a stiff upper lip » ne
constitue qu’une seule unité de sens et ne peut être traduit mot à mot. Très souvent, il se produit sur des
segments bien plus simple et résulte d’un manque de vigilance. C’est par exemple le cas quand : Look, I’ve
got a problem and I need your help est traduit par: « Regarde, j’ai un problème et j’ai besoin de ton aide »,
dans lequel look serait mieux rendu par « Ecoute ». Le calque intervient à chaque fois que l’on oublie de
transposer, de moduler, d’adapter alors que c’est nécessaire, que l’on tombe dans un piège tendu par un
« faux-ami » !
Le calque peut apparaître au niveau
- des mots: actually  * actuellement
- des expressions: motor-car * moteur de voiture
- des structures: I don’t think much of Mr Jones * je ne pense pas beaucoup à Mr Jones

- Traduction littérale (définition donnée par Vinay et Darbelney) : la traduction littérale ou mot à mot
désigne le passage de la langue de départ à la langue d'arrivée aboutissant à un texte à la fois correct et
idiomatique sans que le traducteur ait eu à se soucier d'autre chose que des servitudes linguistiques : I left
my spectacles on the table downstairs -> J'ai laissé mes lunettes sur la table en bas / Where are you ? -> Où
es-tu ? En principe, la traduction littérale est une solution unique, réversible et complète en elle-même [...]
- Transposition : il s'agit d'un changement de catégorie grammaticale, contraignant ou non. Par exemple :
Her name was Barbara -> Elle s'appellait Barbara (nom => verbe) / He made an average income -> Il
gagnait convenablement sa vie (adjectif => adverbe) / He put his arms protectively around her -> Il
l'entoura de ses bras protecteurs (adverbe => adjectif) / The boys laughed contemptuously -> Les garçons
riaient avec dédain (adverbe => nom) / She nodded approvingly -> Elle approuva d'un signe de tête
(adverbe => verbe). La tendance de l’anglais à actualiser les procès (procès : ce que le verbe exprime -
actualisation = passage à l'acte, dire que l’action a eu lieu) et à les insérer dans une chronologie donne
souvent lieu à l’emploi d’un syntagme verbal face à un syntagme nominal en français. Donc, en français on
aura un nom et en anglais on aura une phrase. Par exemple : le discours des Socialistes -> what the
Socialists are saying. (Parallèlement à la tendance de l’anglais vers l’actualisation des procès, on remarque
une tendance à préciser ou à renforcer l’aspect verbal par des marques adverbiales : bois ton café -> drink
up your coffee). Autre caractéristique : l’anglais a tendance à exprimer sur le plan verbal les relations de
subordination temporelle, alors que le français a souvent recours à la nominalisation. Par exemple : avant
la rentrée -> before school started.
*Une forme de transposition : le chassé-croisé
Exemple : He swam across the river -> Il a traversé la rivière à la nage
moyen résultat résultat moyen
L’anglais met le résultat en position finale (place de choix dans la phrase), alors que le français y mettra le
moyen pour y parvenir. On a un changement de catégorie grammaticale : swam(verbe) -> à la nage
(groupe nominal) et une permutation syntaxique des éléments. Procédé indispensable pour traduire les
verbes anglais :
- à particule (phrasal verbs) he rushed out
- à complément prépositionnel exprimant un résultat he flew across the Channel
- pour traduire des structures dites résultatives he kicked the door open

- Modulation : c’est une question de point de vue, de verre à moitié vide ou à moitié plein. Les deux
langues ont des « visions » différentes d’une même réalité ! Exemple : le Nescafé sera pour un français du
«café soluble », pour un anglais, ce sera de l’ ‘instant coffee’. Les modulations lexicales sont figées et
figurent dans les dictionnaires. Quant aux autres phénomènes de modulation, on peut les classer par
catégories (la partie pour le tout ; exemple : he shut the door in my face -> il me claqua la porte au nez)
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mais le sujet est assez vaste. Il importe surtout de se méfier, de résister à la traduction mot à mot qui vous
fait tomber dans le calque.

- Etoffement : ce procédé est souvent mis en oeuvre lors de la traduction des prépositions. Il consiste à
introduire un élément (verbe, adverbe, pronom ...) dans un but de clarification ou d'explicitation du sens.
She came for glasses -> Elle est venue chercher des verres / He stopped at the reception desk for his mail ->
Il s'arrêta à la réception pour y prendre son courrier. Les particules ont une telle autonomie en anglais qu’il
leur est possible de fonctionner sans verbe ; voici un exemple pris chez Katherine Mansfield : By Jove ! he
had to hurry if he was going to catch that train home. Over the gate, across a field, over the stile, into the
lane, swinging along in the drifting rain and dusk -> Diable ! Il lui fallait se dépêcher s’il voulait attraper son
train pour rentrer. Il passa par dessus la barrière, traversa le champ, enjamba l’échalier et s’engagea dans
le chemin, avançant d’un bon pas sous la pluie que poussait le vent, tandis que la nuit tombait.

- Adaptation : c'est le degré ultime de la traduction, aux antipodes de la traduction littérale. En esquimau,
le Notre Père (« Notre Père ... donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour » ), est traduit par : « Donne
nous aujourd'hui notre poisson de ce jour. ». L’adaptation est la seule solution pour que certaines
plaisanteries et jeux de mots survivent à l'épreuve de la traduction. Par exemple : QUESTION: " Two mice
were out walking. One fell in the lake. What did the other one do?" ANSWER: "It applied mouse-to-mouse
resuscitation." -> QUESTION : « Deux mouches volent au-dessus d'un lac. L'une d'elles tombe à l’eau. Que
fait l'autre ? » REPONSE : « Elle lui fait du mouche-à-mouche. » Ou encore : dans Duck Soup des Marx
Brothers (1933), Rufus T. Firefly, le dictateur de Freedonia, offre un emploi à un vendeur de cacahuètes (!),
doté d’un fort accent italien. Voici le dialogue :

Rufus T. Firefly: How would you like a job in the mint?


Chicolini: Mint? No, no, I no like a mint. Uh - what other flavor you got?

La traduction en français exige une adaptation pour qu’il y ait jeu de mots. Mint, c’est la Monnaie, et la
menthe bien sûr. Mais on ne peut avoir qu’un des deux sens à la fois, en français. Il faut donc trouver un
ministère qui peut offir le même effet comique de dialogue de sourds. La solution : la pêche ! Et le
traducteur a adapté, en restant proche du contexte de départ (un poste dans un ministère) et du jeu de
mots (activité et goût).

- Equivalence : elle met en jeu des facteurs socio-culturels ; la plupart des équivalences sont figées et font
partie d’un répertoire de clichés, de proverbes, etc.

- Sous-traduction (définition donnée par Françoise Grellet) : elle consiste à laisser de côté certaines unités
de sens (appelées aussi unités de traduction), parfois parce que leur traduction ne semble possible qu'aux
dépens de la clarté, de la légèreté ou du style. Il en résulte la plupart du temps un texte d'arrivée plus
pauvre, plus plat, plus neutre que l'original. Had to be a Canon to be able to afford Bertram's, he thought.
The rank and file of the clergy certainly couldn't, poor devils. -> Il faut être au moins chanoine pour avoir
les moyens de descendre au Bertram, pensa-t-il. Le petit clergé ne peut se payer ce luxe. Les deux
expressions idiomatiques et imagées (rank and file / poor devils) qui donnent au passage son ton familier
n'ont pas été rendues en français. La traduction de rank and file par petit clergé lui fait perdre toute
connotation affective.

13
- Sur-traduction (définition donnée par Françoise Grellet) : c'est le cas où le traducteur, au contraire,
ajoute un certain nombre d'unités de sens, souvent pour expliquer ou élucider ce qui pourrait ne pas être
très clair dans le texte de départ. Ceci peut parfois changer totalement le ton d'un passage, entrainer des
contre-sens ou mener à une réécriture du texte, à une 'traduction ornée' plutôt qu'à une simple
traduction. Her career has taken her abroad to Switzerland, Germany, Belgium, Israel, the Scandinavian
countries, Austria and Russia. -> Ses tournées de plus en plus nombreuses l'ont amenée à se produire dans
la plupart des pays d'Europe et même du monde, en particulier en Suisse, en Allemagne, en Belgique, en
Israël, dans les pays scandinaves, en Autriche et en Russie. Le résultat est une traduction lourde et
répétitive.

EXERCICES

# le calque :
Exercice : Traduire en évitant les calques
- ‘Could you tell me what you find particularly secret about the information contained in this letter?’ The
inspector smiled: ‘That’s hardly my province, sir’ P. Ustinov
- She never seemed to have an opportunity to tell him. R. Prawer Jhabvala
- ‘We even had a bit of trouble outside the jail today.’ R. Prawer Jhabvala

# la transposition
Exercice 1 : traduire les phrases suivantes en utilisant une transposition :
- I’ve been promoted (verbe = nom)
- I want my old job back (particule = verbe)
- I couldn’t concentrate; my mind was on other things (nom = verbe)
- Are you going to study/ read medecine? (verbe = nom)
- There was a knock at the door (nom = verbe)

Exercice 2 : traduire les phrases suivantes en utilisant un chassé-croisé :


- She is walking briskly away
- He worked himself to death
- The paper was blown away
- The crowd backed away
- We drove out of the city
- He was rushed to the hospital

# la modulation :
Traduire en utilisant une modulation :
- He took little notice of her.
- (on a door) Private
- As she lay awake, she kept thinking of her past.
- (on a sign) Men at Work
- You’re always griping about something!

# l’étoffement :
Traduire en utilisant un étoffement :
- The Times was first published in 1785 as the Daily Universal Register
- ‘You are Lauren Smith, aren’t you?’
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- He will board the night express for Germany
- Within the city
- The inspector on the case
- The plot against him
- He is up
- It has to do with why you did not come
- It depends on when you have to go

# l’équivalence:
Traduire en évitant le calque :
- You could have heard a pin drop.
- He’s got it coming to him.
- Slippery when wet.
- Honesty is not one of her main faults.
-She is blind as a bat.

Les Faux-Amis

Ces mots transparents, comme on les appelle parfois, sont l’occasion de fautes de calque. Il faut se
méfier de ce qui a l’air si semblable dans les deux langues, d’autant plus que certains termes anglais sont
utilisés en français dans une acception fautive ...

Traduisez les phrases suivantes :


- He was wearing a black vest.
- He is the virtual leader of the party. / He is the potential leader of the party.
- His words unnerved her a great deal.
- Patrons are sometimes hard to please.

15
Le registre
Définition :
- caractères particuliers, tonalité propre d’une œuvre, du discours ; niveau de langue / - A variety of
language used in a specific social setting: speaking in an informal register; writing in a scientific register.
Ceci renvoie à la phase de découverte du texte, aux réponses apportées aux questions sur : le niveau de
langue ? Le ton ? Le style ? Voici comment, dans sa préface, le Robert et Collins classe les différents niveaux
de langue :

frm indique le style administratif, les formules officielles, la langue soignée


(frm= formal language)

* marque la majeure partie des expressions familières et les incorrections de langage employées dans la langue de
tous les jours. Ce signe conseille au lecteur d’être prudent
écraseur,-euse*…nm,f : roadhog
he laughed himself silly* : il a ri comme une baleine*

** marque les expressions très familières qui sont à employer avec la plus grande prudence par le lecteur étranger,
qui devra posséder une grande maîtrise de la langue et savoir dans quel contexte elles peuvent être utilisées.
doucement les basses** : take it easy !*, go easy !*
kisser** : gueule **

*** marque le petit nombre d’expressions courantes que le lecteur étranger doit pouvoir reconnaître, mais dont
l’emploi risque d’être ressenti comme fortement indécent ou injurieux.
baiser…vt…(***) to screw ***, lay ***, fuck***
fart*** …vi (***) péter

† marque les termes ou expressions démodées qui ont quitté l’usage courant mais que l’étranger peut encore
rencontrer dans ses lectures.
indéfrisable† nf perm, permanent(US)
botheration…excl zut !*, flûte !*, la barbe !*
†† marque les termes ou expressions archaïques, que le lecteur ne rencontrera en principe que dans les œuvres
classiques
gageure…nf(†† :pari) wager
burthen††…= burden

litté, liter marquent les expressions de style poétique ou littéraire


ostentatoire…adj litté ostentatious
beseech …vt (liter) (ask for)…

Le lecteur veillera à ne pas confondre ces indications avec lit d’une part (sens propre, emploi littéral) et Literat de
l’autre (domaine de la littérature)
Les indications arg (argot) et sl (slang) désignent les termes appartenant au vocabulaire de groupes restreints tels que
les écoliers ou les militaires the cooler …(Prison sl) la taule **
© Robert et Collins

Exercice 1 (à faire en anglais, puis en français) :


a- En style branché, puis en style plus traditionnel, dites que cette activité vous plaît
b- Vous êtes à la recherche de Paul. Vous demandez à quelqu’un s’il l’a vu, en style oral relâché, puis en
style oral plus soutenu.

16
Exercice 2 : dans les phrases suivantes, indiquez les mots ou expressions dont le ton ou le registre vous
semble différent du reste de la phrase. Puis réécrivez la phrase pour qu’elle soit homogène.
- Sur une trentaine de kilomètres, les achats immobiliers des Britanniques se sont drôlement multipliés.
- Il s’est amené à onze heure, complètement bourré : il avait perdu son emploi.
- Un plat estival délicieux, mélange d’asperges et de crabe, qui peut s’ingérer froid et se préparer la veille.

Exercice 3 : Lisez l’extrait suivant en anglais. Identifiez son registre de langue. Relevez dans la traduction
proposée toutes les erreurs de registre et corrigez-les en conséquence.

If you really want to hear about it, the first thing Si vous voulez vraiment connaître mon histoire, la
you'll probably want to know is where I was born, première chose que vous voudrez savoir est le lieu
and what my lousy childhood was like, and how my où je naquis, ce que fut ma triste enfance, tout sur
parents were occupied and all before they had me, l’existence de mes géniteurs avant que ceux-ci ne
and all that David Copperfield kind of crap, but I me portent au monde, tout ce que l’on peut lire
don't feel like going into it. In the first place, that dans David Copperfield, mais je n’ai pas envie
stuff bores me, and in the second place, my parents d’entrer dans ce type d’évocation là-dedans. Tout
would have about two haemorrhages apiece if I told d’abord, tout ceci m’ennuie profondément et
anything pretty personal about them. They're quite ensuite mes parents auraient très certainement
touchy about anything like that, especially my chacun au moins une paire d’attaques si je
father. They're nice and all - I'm not saying that - but commençais à raconter des choses quelque peu
they're also touchy as hell. Besides, I'm not going to personnelles les concernant. Ils sont fort
tell you my whole goddam autobiography or susceptibles à cet égard, particulièrement mon père.
anything Ce sont des gens fort charmants, ceci dit sans
réserve aucune, mais ils sont d’une susceptibilité
extrême. De toute manière, loin de moi l’idée de
vous conter ma pauvre existence
J.D. Salinger The Catcher in the Rye, 1951

La ponctuation
EVITER de confondre les guillemets anglais, qui sont au-dessus de la ligne : "word"
les guillemets français, qui sont sur la ligne: «mot »

Deux possibilités s’offrent à vous en français :


Méthode n° 1 : Pas de guillemets ! On va à la ligne (et on marque aussi un retrait) et on met un tiret pour
chaque nouvel interlocuteur. Aucun signe distinctif (ni majuscule, ni signe de ponctuation) pour annoncer
un verbe déclaratif :
 Monsieur Wluiki ? demanda Julius.
Le jeune homme s'inclina de nouveau sans répondre.
 Pardonnez-moi de m'être installé dans votre chambre à vous attendre.
Gide, les Caves du Vatican

Méthode n°2 : Même principe, mais le premier tiret est remplacé par des guillemets ouvrants « à la
française » et des guillemets fermants interviennent dès que les dernières paroles sont prononcées (dans
l'exemple donné, avant le verbe déclaratif). Même si la conversation n'est pas finie, il faut réintroduire des
guillemets chaque fois qu'apparaît une phrase narrative, comme ici pour la phrase commençant par
“Rambert reprit cet air de ... ”
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« En quoi vous serais-je utile ?
 Eh bien, dit Tarrou, en tendant la main vers son verre sans se presser, dans nos formations sanitaires. »
Rambert reprit cet air de réflexion butée qui lui était habituel et remonta sur son tabouret.
« Ces formations ne vous paraissent-elles pas utiles? dit Tarrou qui venait de boire et regardait Rambert
attentivement.
 Très utiles », dit le journaliste.
Camus, La Peste

Si le passage comprend un signe de ponctuation (point d’interrogation, d’exclamation, points de


suspension), il sera à l’intérieur des guillemets :
« En quoi vous serais-je utile? » a-t-il demandé.
Sinon, le signe de ponctuation sera à l’extérieur :
 Très utiles », dit le journaliste.

Remarques :
Les guillemets français permettent de mettre en valeur certains des mots :
Ces mots « sacrifice », « dépouille » sonnaient étrangement à mes oreilles.
Mauriac, Le Noeud de Vipères

Les guillemets peuvent indiquer un emprunt à un registre différent (cet emploi est plus rare en anglais)
... Sa petite belle-sœur s'était « tocquée » d'un jeune homme d'ailleurs charmant.

Une citation sera encadrée par des guillemets français :


La démonstration la plus efficace en est le si déconcertant aveu œdipien de Brulard : « Ma mère, Madame
Henriette Gagnon, était une femme charmante et j'étais amoureux de ma mère... »
Pour les spécialistes, pareil texte devrait être une manière de scandale : que laisse-t-il à interpréter ?
Genette, Figure II

Exercice de relecture

La relecture d’une traduction est une étape essentielle. C’est l’occasion de vérifier que vous n’avez
oublié aucun mot en recopiant (et même aucune phrase : cela arrive et cela fait généralement augmenter
le nombre de pénalités de façon spectaculaire), que la ponctuation, l’orthographe et la grammaire ne sont
pas malmenées, que votre texte est clair, que le registre choisi est bien adapté, que vous êtes lisible ...

L’étudiant (non fictif !) dont le texte suit n’avait manifestement pas relu son devoir. Même sans avoir pris
connaissance du texte d’origine, vous devez être capable de voir ce qui doit être amélioré dans ce devoir.
Indiquez dans la marge le type d’erreur rencontré : orthographe, ponctuation, grammaire, non sens,
manque de bon sens, phrase peu claire, calque de l’anglais, etc.

A la porte de la petite école, Mademoiselle Laing lança un regard en fronçant les sourcils à
ses 7 écoliers qui ramassaient des fleurs.
‘Est-ce que je peux vous faire confiance ?’ demanda-t-elle.

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‘Oui, Miss,’ répétèrent-ils tous en choeur, à l’exception d’un.
Mademoiselle Laing, désigna de son doigt potelé et sévère le rebel aux yeux rouges.
‘A présent, Margareth, je ne veux plus que tu fasses de sottises. Elle fixa du regard avec
détermination professionnelle la petite fille boudeuse avec un ruban rouge dans les cheveux. Est-ce
que tu me comprends ?’
D’un air vexé, la petite fille fit signe que oui.
‘Tu est gentille, c’est bien. A présent, allez tous dehors et revenez dès que je sonne la
cloche.’
Pendant que la maîtresse était à la porte, exposée à la chaleur et la luminosité du soleil,
regardant les enfants courir allègrement dans la cour, on entendit un grand hurlement qui
s’intensifiait de plus en plus, jusqu’à ce qu’en face, rasant le bord de mer, des pilotes que l’on voyait
distinctement et trois avions de combat en peinture de camoufflage, apparurent sous nos yeux,
volant avec une rapidité époustouflante. Mademoiselle Laing était toute excité. Elle fit de grands
signes de la main.

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Répartition des points de pénalité

Comptabilisation des erreurs en points-fautes. Voici les signes que vous (re)trouverez dans la marge en
vis-à-vis de vos erreurs :

md qui signifie mal dit, maladroit et qui coûte 1 point


syntx syntaxe 1 point
registre 1 point
O Orthographe 1 point
P Ponctuation 1 point
alinéa 1 point

tmd très maladroit 2 points


fs faux sens 2 points
Gr grammaire 2 points
sur-trad sur-traduction 2 points
sous-trad sous-traduction 2 points
str structure du texte 2 points

p dial ponctuation du dialogue 3 points

Cs contresens 4 points
tps temps 4 points

Ns non-sens 6 points
Barb barbarisme 6 points

Mots non traduits ou oubliés : vous n'avez pas le droit de refuser l'obstacle. Tout blanc se verra attribué la
pénalité maximum.

Le correcteur pourra s'écarter de cette liste de pénalités et modifier les pénalités pour 1) minorer,
voire neutraliser certaines erreurs : mot que l'on ne peut demander à un candidat un jour d'examen ou
mot très technique nécessitant des dictionnaires très spécialisés (traduction d'un nom de fleur très rare par
exemple) ; 2) majorer des erreurs jugées inadmissibles ou scandaleuses.
Le total des pénalités donne un nombre de points-fautes, qui sera ensuite transcrit en note sur
vingt. La moyenne est fixée en fonction de la difficulté du texte (un texte ardu aura une moyenne à trente
points-fautes, par exemple, un texte plus facile aura la moyenne à quinze points-fautes). Les copies sont
évaluées en correction comparative, c’est-à-dire les unes par rapport aux autres. Si certains ont fait de
bonnes trouvailles, ils ne reçoivent pas de bonus, mais les autres candidats sont pénalisés pour leur
traduction moins bonne. Il faut donc essayer d’être plus précis, plus clair ou plus élégant que les autres !

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Textes d’entrainement

Texte d’entraînement (1) :

Martin had read many books on being a best man. Possibly too many.
“It’s only natural for you to be nervous,” he said to Andrew at least forty times. “It’s only natural for
you to worry about your speech, but remember the most important thing is to thank Irene’s parents for
giving her to you.”
Andrew stood there, his stomach like lead. Since marriage was instituted, no groom had stood like
this in the certain knowledge that his bride was not just a little late, or held up in traffic, or adjusting her
veil – all the excuses that Martin was busy hissing in his ear.
He felt a shame like he had never known, allowing all these three hundred people to assemble in a
church for a ceremony that would not take place. He looked fearfully at the parish priest, and at his own
uncle. It took some seconds for it to sink in that the congregation had risen to its feet, and that the organist
had crashed into the familiar notes of “Here Comes the Bride”.
He turned like any groom turns and saw Irene, perfectly at ease on her father’s arm, smiling to the
left and smiling to the right. […]
In all the years that followed, it had been so obvious that she had taken the right decision, run the
right risk and realized that their marriage was the Right Thing, there was no point in talking about it at all.
Maeve Binchy, “Telling Stories”

Texte d’entraînement (2) :

The Mortimers’ house at Kingston-on-Thames was not difficult to reach, if one followed Henry’s
directions. However, the group of visitors had found it a difficult place to find. They arrived half an hour
late, in Godfrey’s car. Charmian, from the back of Godfrey’s car, said, ‘Oh, I have so enjoyed the drive. The
river is splendid today.’
‘Wait a minute, wait a minute, Godfrey,’ said Lettie who was being helped out. ‘Don’t pull me.’ She
had grown fatter and yet more fragile during the past winter. Her sight was failing, and it was obviously
difficult for her to find the sidewalk with her foot. ‘Wait, Godfrey.’
‘We’re late,’ said Godfrey. ‘Charmian, sit still, don’t move till we’ve got Lettie out.’
Mrs Pettigrew took Lettie’s other arm while Henry Mortimer stood holding the door. Lettie yanked her arm
away from Mrs Pettigrew, so that her handbag dropped to the pavement and the contents spilled out.
Charmian walked gaily up the alley on Henry Mortimer’s arm. He was telling her he had just read,
once more, her novel The Gates of Grandella.
‘It is over fifty years since I read it,’ she said.
‘Oh, it brings everything from that period back. I do recommend you to read it again.’
‘You are too young, Henry, to remember when the book first came out.’
Adapted from Muriel Spark, Memento Mori

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Texte d’entraînement (3) :

Although they were both in good health and of unexceptional figure, Tony and Brenda were on a
diet. It gave an interest to their meals and saved them from the two uncivilized extremes of which solitary
diners are in danger - absorbing gluttony or an irregular régime of scrambled eggs and raw beef
sandwiches. Under their present system they denied themselves the combination of protein and starch at
the same meal. They had a printed catalogue telling them which foods contained protein and which starch.
Most normal dishes seemed to be compact of both, so that it was fun for Tony and Brenda to choose the
menu. Usually it ended by their declaring some food ‘joker’.
‘I’m sure it does me a great deal of good.’
‘Yes, darling, and when we get tired of it we might try an alphabetical diet, having things beginning
with a different letter every day. J would be hungry, nothing but jam and jellied eels ... What are your plans
for the afternoon?’
‘Nothing much. Carter’s coming at five to go over a few things.’
‘I wouldn’t say ‘no’ to going in to the ‘movies’.’
‘All right.’
‘And we might go to Woolworth’s afterwards, eh?’
Evelyn Waugh, A Handful of Dust (1934)

Texte d’entraînement (4) :

My mother got up early on Sundays and allowed no one into the parlour until ten o'clock. It was her
place of prayer and meditation. She always prayed standing up, because of her knees, just as Bonaparte
always gave orders from his horse, because of his size. I do think that the relationship my mother enjoyed
with God had a lot to do with positioning. She was Old Testament through and through. Not for her the
meek and paschal Lamb, she was out there, up front with the prophets, and much given to sulking under
trees when the appropriate destruction didn't materialise. Quite often it did, her will or the Lord's I can't
say.
She always prayed in exactly the same way. First of all she thanked God that she had lived to see
another day, and then she thanked God for sparing the world another day. Then she spoke of her enemies,
which was the nearest thing she had to a catechism.
As soon as 'Vengeance is mine saith the Lord' boomed through the wall into the kitchen, I put the
kettle on. The time it took to boil the water and brew the tea was just about the length of her final item,
the sick list. She was very regular. I put the milk in, in she came [...].
Jeanette Winterson, Oranges Are Not The Only Fruit, 1985

Texte d’entraînement (5) :

Harry grunted in his sleep. An alarm clock, repaired by Harry several years ago, ticked loudly on the
window sill, showing one minute to eleven. Beside it, held in place by Harry’s relaxed hand, was a piece of

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parchment covered in thin handwriting. Harry had read the letter so often since its arrival three days ago
that, although it had been delivered in a tight roll, it was now quite flat.

Dear Harry,

If it is convenient to you, I shall call at number four, Privet Drive this coming Friday at eleven p.m. to
escort you to The Burrow, where you have been invited to spend the rest of your school holidays.
If you are agreeable, I should also be glad of your assistance in a matter to which I hope to attend
on the way to The Burrow. I shall explain this more fully when I see you.
Kindly send your answer by return of this owl. Hoping to see you this Friday,
I am, yours most sincerely,
Albus Dumbledore

Though he already knew it by heart, Harry had been stealing glances at this missive every few
minutes since seven o’clock that evening. He knew it was pointless to keep re-reading Dumbledore’s
words; Harry had sent back his ‘yes’ with the delivering owl, as requested, and all he could do now was
wait: either Dumbledore was going to come, or he was not.
J.K. Rowling, Harry Potter and the Half-Blood Prince

Texte d’entraînement (6) :

Halting for a moment outside the door of the Director’s room, Bernard drew a deep breath and
squared his shoulders, getting himself ready for the disapproval which he was certain of finding within. He
knocked and entered.
‘A permit for you to sign, Director,’ he said, and laid the paper on the writing-table.
The Director glanced at him unpleasantly. But the stamp of the World Controller’s Office was at the
head of the paper and the signature of Mustapha Mond, bold and black, across the bottom. Everything
was perfectly in order. The Director had no choice. He pencilled his initials and was about to return the
paper without a word of comment when his eye was caught by something written in the body of the
permit.
‘For the New Mexico reservation?’ he said, and his tone, the face he lifted to Bernard, expressed a
kind of agitated astonishment.
The Director leaned back in his chair, frowning. ‘How long ago was it?’ he said, speaking more to
himself than to Bernard. ‘Twenty years, I suppose. Nearer twenty-five. I must have been your age…’ He
sighed and shook his head.
‘I had the same idea as you,’ the Director was saying. ‘Wanted to have a look at the savages. Got a
permit for New Mexico and went there for my summer holiday with a girl. Well, we went there, and we
looked at the savages, and we rode about on horses and all that. And then - it was almost the last day of
my leave – then … well, she got lost. […]’
Aldous Huxley, Brave New World, 1932

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Texte d’entraînement (7) :

There is something special about wandering around York in the rain. I am walking along the famous
Shambles in the drizzle, the cobbled streets shiny from the showers, the timber-framed shops, hundreds of
years old, leaning over in that higgedly-piggedly fashion, so close that I’m surprised they don’t touch the
sides of my red umbrella. This street has long since stopped selling the meat it was once famous for, but
the butchers’ slabs remain outside shop windows, filled with tourists in the summer, who stop and lean on
them while reaching into their bags for cold drinks. Not today though, everyone else is sheltering from the
rain, so the streets are fairly empty as I shuffle through them. These are well-trodden steps and I’m used to
navigating the cobbles, especially with fewer tourists to get in the way of my wobbling gait. At the end of
the street, I turn right into Kings Square, where a street entertainer plays to a bedraggled crowd, who are
doing a good job of ignoring the downpour while wet hair sticks to their faces and water swells at their
feet.
Wendy Mitchell, Somebody I used to know, 2018

Texte d’entraînement (8) :

Bud sat by a window reading slowly and carefully through a newspaper. Next to him two men were
ponderously playing chess. One of them smoked a pipe that made a little clucking noise when he drew on
it. Outside rain beat incessantly on a wide glimmering square.
‘Checkmate,’ said the man with the pipe. ‘Damn it all, let’s go have a drink. This is no night to be
sitting here sober.’
‘I promised the old woman …’
‘None of that crap, Jess. Tell the old woman you had to have a drink to keep the weather out.’
Bud watched their shadows hunched into the rain pass the window.
‘What your name?’
Bud turned sharp from the window, startled by a shrill voice in his ear. He was looking in the blue
eyes of a little man who had a face like a toad, large mouth, protruding eyes and thick, short black hair.
‘My name’s Smith. What about it?’
The little man set out a square hand. ‘Plis to meet yez. Me Matty. Come have drink.’
‘I’m flat. Haven’t got a red cent.’
‘On me. Me too much money, take some …’ Matty shoved a hand into either pocket of his baggy
suit and punched Bud in the chest with two fistfuls of dollar bills.
‘Aw, keep your money … I’ll have a drink with you, though.’
John Dos Passos, Manhattan Transfer

Texte d’entraînement (9) :

Diana stood at the barrier and watched the train disappearing from view. Disconsolately she turned
away. She had missed it by seconds and she hated being late for the office. Then she thought of the letter
in her bag. It was from her son, Stephen. She had longed to open it before she left the house, but there
was no time. Now she could read it over and over again in the long wait before the next train.
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Hugging the thought to herself, she went over to the bench opposite the barrier. A young girl,
already sitting there, made room for her. Diana had a confused impression of gleaming spectacles and a
moon-shaped, anxious face.
‘I’m sorry,’ said the girl. ‘I do seem to take up a lot of room.’
A bulging plastic bag and a cartwheel hat lay between them on the seat. ‘I don’t want to crush your
hat,’ said Diana. She opened her bag and took out the letter.
‘Dear Mother,’ she read. ‘I’m sorry to be so long in writing. As you see from the address, I have
moved. I am on the fifth floor of this grotty house, but never mind ...’
‘I’ll move this out of your way.’ The girl picked up the plastic bag and deposited it on the floor.
‘Don’t worry,’ murmured Diana.
‘…the landlord has promised to mend the roof. You must come for the weekend when I’m straight.
There’s a smashing view from here - you would love it.’
Dorothy Goulden, The Girl in the Mad Hat

Texte d’entraînement (10) :

The boy in the sea was in difficulties, that was plain from the first moment Dominic clapped eyes on
him. Only a seal could possibly navigate off the Dragon’s Head in a tide like this one. For a mile off the
point, far into deep water greener than emeralds, the sea boiled. Nobody in his senses swam there in an
ebbing tide. He cupped his hands and yelled, and the bobbing head, a small cork tossed in a cauldron of
foam, heaved clear of the spray for an instant and turned towards him a pallor which must be its face. He
yelled again, and peremptorily waved the swimmer inshore. The clamour of the ebb off the point might
well have carried his voice away, but the gesture was seen and understood. And ignored. The head
vanished in foam, and reappeared tossing off spray, battling doggedly outward.
Dominic looked round wildly for someone else to take the decision from him, but there was
nobody. This wasn’t the populous Maymouth side of the Dragon, but the bleak bay of Pentarno on the
northern side, and tea-time of a fine but blowy day, when nobody frequented those sandy wastes. Not a
local in sight to take the load from him.
Ellis Peters, A Nice Derangement of Epitaphs

DEVOIR FACULTATIF POUR LE 17 NOVEMBRE 2023 A 16H AU PLUS TARD (dépôt sur Arche)

At prep school Berryman was gawky, sickly, small, ashamed of his intelligence and academic ability,
shy, uncertain, superior, retreating, greedy for achievement and praise. He was frequently bullied. He had
acne and dandruff and terrible eyesight and often worried his hair was falling out (an anxiety that would
last his entire life, though he died with plenty of hair on his head). He read widely, but a preoccupation
with grades seems to have outweighed any incipient literary passion. He wanted badly to excel at sports,
but when he played hockey he could barely see the puck (his classmates made fun of him for the
protective goggles he had to wear over his already thick glasses), and he couldn’t play football without
getting hurt (open forehead, twisted knee, bruised and bloody nose). He was a fast runner, though, at least
at short distances: at a track meet in June 1929 he came in third out of twenty-five in the fifty-yard dash.

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“This may not seem good to you,” he wrote his mother, “but I’m proud of it . . . Not a single one laughed at
me when I ran yesterday.”
His mother: a radiant, youthful, vain woman who loved her son too strongly and perhaps in the
wrong ways. When, as a graduate student, he won two scholarships, he wrote in his journal: “I vow to
achieve her happiness in all ways open to me. May these prizes give me a start.”
Andrew Palmer, The Bachelor, 2021

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