6606 Etude Mire Vf Bd
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SOMMAIRE
Introduction 4
1RXYHOOHVPRELOLWpVGp¿VHWHQMHX[SRXUOHVLQIUDVWUXFWXUHVURXWLqUHV 7
Route et véhicule connecté, coopératif et autonome 8
Route et transition énergétique et écologique 16
Route et transition numérique 22
4XHOOHSHUIRUPDQFHGHODURXWHDXVHUYLFHGHODPRELOLWpSRXUWRXV" 27
2ULHQWDWLRQVSRXUO¶DYHQLU 30
$QQH[HV 33
Impact de la révolution des usages de mobilité sur les infrastructures routières et leurs équipements 34
Quels cas d’usages des infrastructures pour la mobilité du quotidien en 2020, 2030 et 2050 ? 35
Panorama des appels à projets nationaux pour les nouvelles mobilités publiés jusqu’en juillet 2018 38
Liste des expérimentations du véhicule autonome menées en France entre 2004 et septembre 2018 44
&HUDSSRUWHVWOHUpVXOWDWG¶XQHGpPDUFKHFROOHFWLYHGHUpÀH[LRQGLULJpHSDU$7(&,76)5$1&(,'55,0,)677$5
5RXWHVGH)UDQFHHW7',(VRXVODUpGDFWLRQSULQFLSDOHGH1LFRODV+DXWLqUH.
L’association ATEC ITS France, favorise les échanges et les expériences entre les
professionnels de la mobilité (entreprises, acteurs publics, recherche, et monde
académique). Elle compte parmi ses membres des collectivités territoriales,
des services de l’Etat, des établissements d’enseignement et de recherche, les
principales entreprises et sociétés d’ingénierie du secteur de la mobilité.
Par son action, elle promeut l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans
les transports. Ces solutions technologiques, baptisées ITS pour Intelligent Transport Systems and Services,
contribuent à l’émergence de la « mobilité intelligente ». ATEC ITS France représente également l’ensemble des
acteurs concernés dans les instances internationales consacrées au développement des solutions de la mobilité
intelligente.
ATEC ITS France conduit également l’ambitieux programme national Mobilité 3.0, qui vise à structurer les acteurs de
O¶pFRV\VWqPHD¿QG¶DVVHRLUOHU{OHGHOHDGHUGHOD)UDQFHGDQVOHGRPDLQHGHV,76HWGHIDYRULVHUOHGpYHORSSHPHQW
de solutions innovantes, en France et à l’international.
&RQWDFW: Guillaume Farny, délégué général de l’ATEC ITS France – contact@atec-itsfrance.net – Twitter : @_ITSFr
&RQWDFW'DYLG=DPERQGLUHFWHXUJpQpUDOGHO¶,'55,0±LGUULP#LGUULPFRP±7ZLWWHU#,'55,0
Acteur majeur de la recherche européenne sur la ville et les territoires, les transports
et le génie civil, L’Ifsttar, l’Institut français des sciences et technologies des transports,
de l’aménagement et des réseaux, est né le 1er janvier 2011 de la fusion de l’INRETS
et du LCPC.
/ ,IVWWDUHVWXQpWDEOLVVHPHQWSXEOLFjFDUDFWqUHVFLHQWL¿TXHHWWHFKQRORJLTXHSODFpVRXVODWXWHOOHFRQMRLQWHGX0LQLVWqUH
de la Transition écologique et solidaire et du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
/ ,IVWWDUFRQGXLWGHVWUDYDX[GHUHFKHUFKH¿QDOLVpHHWG¶H[SHUWLVHGDQVOHVGRPDLQHVGHVWUDQVSRUWVGHVLQIUDVWUXFWXUHV
des risques naturels et de la ville pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens et plus largement favoriser un
développement durable de nos sociétés.
Contact : Nicolas Hautière, directeur adjoint du département composants et systèmes (COSYS) de l’IFSTTAR –
www.ifsttar.fr – Twitter : @Ifsttar
Routes de France fédère 12 syndicats régionaux, relais territoriaux capables de proposer des solutions et une vision
prospective en dialoguant avec tous les acteurs publics, privés et associatifs pour mieux préparer les infrastructures
routières et l’espace public aux nouveaux usages et aux besoins de mobilité de demain.
&RQWDFW3LHUUH9DQ&RUQHZDOGpOpJXpJpQpUDOGH7',(±VHFUHWDULDW#WGLHHX±7ZLWWHU#WGLHWKLQNWDQN
Cependant, chacun de ces éléments contribue à la qualité principale de « la route » : le réseau routier
qui en résulte offre une solution de mobilité universelle, sur un principe robuste, qui est de proposer une
plate-forme de roulement praticable par n’importe quel véhicule – qu’il soit individuel ou collectif, qu’il
transporte des voyageurs ou des marchandises.
PART DE LA ROUTE
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DANS LES TRANSPORTS
32,7
La circulation routière représente :
27%
de la consomma
millions
de voitures particulières.
9
stabilisée depuis 10 ans.
28%
ans
d’âge moyen; le parc est renouvelé en 15 ans.
des émissions de gaz à effet de serre,
stables depuis 10 ans.
6,7 millions
59%
des émissions d’oxyde d’azote,
d’utilitaires légers et de camions.
8QH[HUFLFHFROOHFWLIGHUpÀH[LRQSURVSHFWLYH
Les assises de la mobilité organisées par le gouvernement à l’automne 2017 et le projet de loi LOM
DFFRPSDJQHQW XQ YDVWH PRXYHPHQW GH UpÀH[LRQ VXU OHV PRELOLWpV RXYHUW GHSXLV TXHOTXHV DQQpHV HQ
raison de mutations profondes aux plans économique, géographique, technologique, environnemental et
sociétal :
• La métropolisation des activités et des personnes, phénomène mondial, s’incarne en Europe et en
)UDQFHGDQVOHGpYHORSSHPHQWGHVDLUHVXUEDLQHVHWO¶LQWHQVL¿FDWLRQGHVEHVRLQVGHPRELOLWpVXUGHV
petits territoires.
• La conférence sur le climat de Paris (COP 21 – 2015) a permis à la communauté internationale
de manifester dans des orientations collectives un engagement sans précédent pour la transition
énergétique nécessaire à la préservation des grands équilibres climatiques actuels.
• Les technologies progressent, et si les véhicules motorisés sont encore générateurs d’émissions
de GES et de particules, les progrès réalisés depuis deux décennies laissent entrevoir des marges
GHSURJUHVVLRQVLJQL¿FDWLYHVSRXUOHVSURFKDLQHVDQQpHV
• La révolution numérique génère de nouveaux modes de consommation, et contribue à favoriser
l’émergence de la mobilité considérée comme une intégration des différents transports nécessaires
à un déplacement, un trajet. Cette révolution accentue la différenciation territoriale des usages.
• Les innovations technologiques font émerger de nouvelles fonctionnalités de la route, hors du
champ de la mobilité (route à énergie positive, récupération de chaleur).
4XHOOHVVRQWOHVFRQVpTXHQFHVWHFKQRORJLTXHVGHFHVSHUVSHFWLYHVG¶pYROXWLRQGHODPRELOLWpVXU
OHVLQIUDVWUXFWXUHVURXWLqUHV"
Pour répondre à ces nouveaux besoins et contribuer activement aux dynamiques de changement,
gestionnaires et constructeurs des réseaux routiers ont besoin d’évaluer l’ampleur et le rythme des
mutations des usages et des technologies qui nécessiteront une contribution de l’infrastructure.
2EMHFWLIVRI¿FLHOVGHO¶pOHFWURPRELOLWp
Le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) publié par le gouvernement en janvier
2019 propose l’objectif d’un parc de 2,4 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables
en 2023.
/H FRQWUDW VWUDWpJLTXH GH OD ¿OLqUH DXWRPRELOH SURSRVp j O¶(WDW HQ QRYHPEUH SDU OH &RPLWp
Stratégique de Filière (CSF) automobile présidé par Luc Chatel vise quant à lui la multiplication par
FLQTG¶LFL¿QGHVYHQWHVGHYpKLFXOHVpOHFWULTXHDLQVLTXHODYRORQWpGHGpSOR\HU
ERUQHVGHUHFKDUJHSRXUODPrPHpFKpDQFH
/D©UpYROXWLRQGHODPRELOLWpªDSSHOOHXQHUpÀH[LRQVHUHLQHIRQGpHVXUODFDSDFLWpGHVDFWHXUV
SXEOLFV HW SULYpV j Gp¿QLU HQVHPEOH OHV RULHQWDWLRQV VRXKDLWDEOHV LPDJLQHU FRQFUqWHPHQW OHV
VROXWLRQVDFFHSWDEOHVHWDVVXUHUOHXUPLVHHQ°XYUHGHPDQLqUHVRXWHQDEOH$7(&,76,'55,0
,)677$55RXWHVGH)UDQFHHW7',(RQWFKRLVLG¶DQDO\VHUHQVHPEOHO¶pWDWGHVGpPDUFKHVSURVSHFWLYHV
portées par les différents groupes d’acteurs qui préparent la mobilité routière de demain.
/HVQRXYHOOHVPRELOLWpVPRGL¿HQWHQSURIRQGHXUOHVFKDvQHV
de valeur, les acteurs du numérique bousculant potentiellement
l’ordre établi ;
• Plusieurs horizons sont énoncés : électromobilité totale, véhicule
WRWDOHPHQWDXWRQRPHSDUWDJHGHO¶XVDJHHW¿QGHODSURSULpWpGHV
véhicules. La viabilité technologique et économique des solutions
qui pourraient contribuer à atteindre ces horizons est encore trop
incertaine pour envisager des déploiements massifs à court ou
moyen terme ;
• Le modèle économique de ces solutions repose sur un double
choix des décideurs publics et des consommateurs rendant leurs
GpSORLHPHQWVGLI¿FLOHVjSUpYRLUGDQVOHWHPSV
• Le développement de ces technologies est au cœur d’enjeux
stratégiques industriels mondialisés ;
• L’infrastructure se retrouve au centre de ces tensions.
&2/$60LFKHO'XSHUUH[
Le véhicule autonome, longtemps considéré comme une utopie, a depuis quelques années envahi le
débat public relatif au transport terrestre. Des expérimentations sont ainsi en cours sur le territoire, avec
de nombreux territoires mobilisés pour les accueillir.
Ce concept côtoie d’autres concepts que sont les véhicules connectés et coopératifs, concepts plus
PDWXUHVHWHQFRXUVG¶HQFDGUHPHQWDXSODQHXURSpHQ'DQVFHFRQWH[WHFHWWHQRWHYLVHjV\QWKpWLVHU
FHV HQMHX[ HW j pFODLUHU OH GpEDW SXEOLF VXU OH UDSSRUW WpQX TXH OHV YpKLFXOHV FRQQHFWpV FRRSpUDWLIV
autonomes entretiennent avec l’infrastructure routière.
$'p¿QLWLRQV
Le véhicule autonome et le véhicule connecté sont deux concepts distincts qui pourront révolutionner
l’usage actuel des véhicules routiers, qu’ils soient individuels ou collectifs, professionnels ou non.
Le véhicule autonome (ou automatisé, à délégation de conduite) est un véhicule où certaines commandes
DFWLYHV DFFpOpUDWHXUIUHLQVRXYRODQW VRQWFRQ¿pHVjXQHLQWHOOLJHQFHHPEDUTXpH$XIXUHWjPHVXUH
des progrès technologiques, on imagine aujourd’hui différents niveaux de délégation de conduite (SAE 1
à 5) allant de l’assistance à la conduite jusqu’au véhicule totalement autonome et apprenant, sans volant
et sans conducteur humain.
On distingue généralement trois types de véhicule autonomes : le véhicule particulier, le véhicule industriel
HW OH YpKLFXOH GH WUDQVSRUW SXEOLF /D VROXWLRQ 1), © 9pKLFXOH$XWRQRPH ª DYDLW LGHQWL¿p GLIIpUHQWV FDV
d’usage pour chaque catégorie et leur avait associé à un horizon temporel de commercialisation ainsi
TX¶XQHpYDOXDWLRQGXGp¿jUHOHYHU 1), /D)LJXUHLOOXVWUHOHFDVGXYpKLFXOHSDUWLFXOLHU
Figure 1. Cas d’usage du véhicule particulier imaginés par la solution NFI « véhicule autonome »
Ce qui différentie les notions de véhicule connecté et de véhicule coopératif est la notion de service associé.
Le véhicule connecté permet l’émergence de nouveaux services au sens de la transition numérique (cf.
¿FKH 0,5( Q 4XDQW DX YpKLFXOH FRRSpUDWLI LO FRUUHVSRQG j XQ FDGUH QRUPDWLI HXURSpHQ LVVX GH OD
'LUHFWLYH,76GHDYHFXQFHUWDLQQRPEUHGHVHUYLFHVGHPRELOLWpSULRULWDLUHVLGHQWL¿pVSDUODSODWH
forme C-ITS, en particulier ceux relatifs à la sécurité : signalétique embarquée, événement inopinés et
dangereux ou encore alertes sur chantiers.
Ainsi, véhicules connectés, coopératifs et autonomes sont des concepts distincts. Par exemple, les navettes
autonomes actuelles ne sont pas connectées pour pouvoir circuler en site propre. Pour la Commission
Européenne, il doit néanmoins y avoir convergence entre ces différentes technologies (cf. Figure 2), mais
OHPDUFKpGp¿QLVHQWUHDXWUHVSDUOHVEHVRLQVUpHOVGHVXVDJHUVSRXUUDLWHQGpFLGHUDXWUHPHQW
Figure 2. Convergence des 3 concepts : véhicule connecté, coopératif et autonome selon GEAR 2030
%(QMHX[VRFLpWDX[
&RPPHFHODDpWpYXDXSDUDJUDSKHSUpFpGHQWO¶REMHFWLISULQFLSDODI¿FKpGHFHVpYROXWLRQVSURJUDPPpHV
des véhicules est d’améliorer la sécurité routière en éliminant le principal facteur d’accidents : l’erreur
KXPDLQH(OOHVSHUPHWWURQWpJDOHPHQWGHUpLQVFULUHOHYpKLFXOHGDQVOD©FKDvQHGHPRELOLWpªQRWDPPHQW
OjROHVWUDQVSRUWVHQFRPPXQVRQWLQVXI¿VDQWVRXWURSFKHUVjPHWWUHHQ°XYUH
Le véhicule connecté et le véhicule autonome constituent donc – en théorie – une réponse aux enjeux
sociétaux relatifs à la sécurité routière, à la mobilité et à l’« inclusivité », c’est-à-dire la nécessité d’inclure
WRXVOHVLQGLYLGXVGDQVODFKDvQHGHPRELOLWp SDUH[HPSOHSHUPHWWUHDX[SHUVRQQHVkJpHVGpSHQGDQWHV
GHODYRLWXUHSRXUVHGpSODFHUGHFRQGXLUHG¶rWUHPRELOHVOHSOXVORQJWHPSVSRVVLEOHHQVpFXULWp
C’est aussi une opportunité économique très importante, pour le transport routier de marchandises ou
pour les transporteurs publics, qui pourraient abaisser leurs coûts en automatisant tout ou partie des
WkFKHVGHVFRQGXFWHXUVSURIHVVLRQQHOV
(Q¿QFHVpYROXWLRQVQHGRLYHQWSDVVHIDLUHDXGpWULPHQWGHVHQMHX[GHF\EHUVpFXULWpG¶XQHSDUWHWGH
respect des données à caractère personnel d’autre part.
&(QMHX[VFLHQWL¿TXHVHWWHFKQLTXHV
,QWHOOLJHQFHHPEDUTXpHHWFRRSpUDWLRQKRPPHPDFKLQH
Ces nouveaux véhicules mettent en jeu des technologies hypersophistiquées. Le véhicule autonome repose
sur un ensemble de capteurs « proprioceptifs » (accéléromètres, GPS entre autres) et « extéroceptifs »
(caméra, radar, lidar entre autres) qui lui permettent de se localiser et de percevoir son environnement
proche, de façon à se maintenir dans sa voie de circulation et à éviter d’éventuels obstacles sur sa
trajectoire.
/HYpKLFXOHFRQQHFWpTXDQWjOXLHVWDXMRXUG¶KXLPXQLGHGLIIpUHQWVV\VWqPHVGHFRPPXQLFDWLRQ'DQVOH
FDVGXYpKLFXOHFRRSpUDWLIGHVV\VWqPHVGLWV* XQGpULYpGX:L¿ OXLSHUPHWWHQWGHFRPPXQLTXHUWUqV
rapidement à courte portée, tandis que des systèmes cellulaires (aujourd’hui la 3G ou la 4G) lui permettent
de communiquer à plus longue portée mais avec des niveaux de latence plus élevés.
'DQVXQIXWXUSURFKHWRXWHVFHVWHFKQRORJLHVVRQWHQFRUHDPHQpHVjpYROXHUIRUWHPHQWHWjGHYHQLUSOXV
LQWHURSpUDEOHV/DPDvWULVHGHODFRPSOH[LWpORJLFLHOOHHWODFDSDFLWpjGpPRQWUHUOD¿DELOLWpGHWRXVFHV
systèmes embarqués sont aujourd’hui au cœur des enjeux de recherche et développement au niveau
PRQGLDO&¶HVWOHGpEDWDFWXHODXWRXUGHO¶LQWHOOLJHQFHDUWL¿FLHOOH
L’argument principal concernant l’utilité du véhicule autonome en termes de sécurité routière est de
diminuer le nombre d’accidents sur la route en retirant l’humain de la boucle et, de ce fait, en supprimant
OHVULVTXHVOLpVDXIDFWHXUKXPDLQ&HWDUJXPHQWGRLWrWUHSULVDYHFSUpFDXWLRQFDUGHQRPEUHX[SUREOqPHV
n’ont pas encore été évalués.
En effet, l’automatisation totale (niveau SAE 5) n’est pas encore disponible pour les véhicules légers
(de moins de 3,5 tonnes). Il faut donc prévoir des phases de transition entre les modes de conduite
manuelle (conduite du véhicule par le conducteur) et autonomes (conduite du véhicule par ses systèmes
GHFRQWU{OHVDXWRPDWLTXHV
3DU H[HPSOH ORUVTXH OH FRQGXFWHXU GpOqJXH OD WkFKH GH FRQGXLWH DX V\VWqPH DXWRQRPH WUDQVLWLRQ
PDQXHOOHDXWRQRPH LOIDXWTXHOHV\VWqPHVRLWGDQVXQHFRQ¿JXUDWLRQGDQVODTXHOOHLOSXLVVHSUHQGUHOH
FRQWU{OH'DQVOHFDVFRQWUDLUHLOHVWLPSRUWDQWTXHOHFRQGXFWHXU±QRQSURIHVVLRQQHOVRLWELHQFRQVFLHQW
TXHOHYpKLFXOHQ¶DSDVSXVHPHWWUHHQFRQGXLWHDXWRQRPH'HPrPHGXUDQWOHVSKDVHVGHUHSULVHHQ
main du véhicule par le conducteur (transition autonome/manuelle), il faudra s’assurer que le conducteur
VRLWHQpWDWGHUHSUHQGUHOHFRQWU{OHGXYpKLFXOHHWTX¶LOVRLWELHQFRQVFLHQWTXHOHYpKLFXOHQ¶HVWSOXVHQ
conduite autonome.
La prise en compte de ces problèmes de connaissance de l’état du système par l’utilisateur sont classiques
dans les domaines de la coopération homme machine et sont vitaux pour le véhicule autonome pour
OHTXHOOHVHUUHXUVSHXYHQWrWUHIDWDOHV
'X IDLW GH VRQ XWLOLVDWLRQ URXWLqUH OH YpKLFXOH DXWRQRPH FRQWLQXHUD j LQWHUDJLU SK\VLTXHPHQW DYHF
l’infrastructure et ses équipements, que ce soit sur des routes urbaines ou interurbaines. Mais, contrairement
au véhicule conventionnel, il ne s’appuiera quasiment que sur ses capteurs pour décoder l’environnement
dans lequel il évolue. La route traditionnelle, qui tient actuellement compte des capacités de perception du
conducteur, doit encore évoluer pour s’adapter à ce nouveau type de transport.
'DQV FH FRQWH[WH OD SHUIRUPDQFH FRQVWDQWH HW KRPRJqQH GH O¶LQIUDVWUXFWXUH VHUDWHOOH DVVXUpH HW
garantie au plus haut niveau sur la totalité du réseau ? Il est probable que le réseau routier comportera
comme aujourd’hui des variations de performance, de niveau d’équipement, pour des raisons variées
FKRL[SROLWLTXHHWEXGJpWDLUHVLQFLGHQWVGLYHUV 3RXUJDUDQWLUODÀXLGLWpGHVFLUFXODWLRQVLOHVWQpFHVVDLUH
G¶DPSOL¿HUOHVWUDYDX[GHUHFKHUFKHFROODERUDWLYHYLVDQWjGpWHFWHUHWOHFDVpFKpDQWTXDQWL¿HUOHVEHVRLQV
d’adaptation mutuelle entre équipements des véhicules et des infrastructures.
D 'HVFRQWUDLQWHVjDQWLFLSHU
La route est conçue d’une part pour supporter les nombreuses charges roulantes et d’autre part pour
permettre aux conducteurs de s’adapter aux conditions de circulation.
/H YpKLFXOH DXWRQRPH GHYUD pYDOXHU RX FRQQDvWUH WRXWHV OHV FDUDFWpULVWLTXHV GH O¶LQIUDVWUXFWXUH TX¶LO
emprunte, pour circuler en toute sécurité.
&HSHQGDQWLOSHXWOXLPrPHUHPHWWUHHQFDXVHOHVVSpFL¿FLWpVGHO¶LQIUDVWUXFWXUHSDUH[HPSOHHQGpFLGDQW
XQHUHSULVHHQPDLQGXYpKLFXOHSDUOHFRQGXFWHXUGXIDLWG¶XQHGLI¿FXOWpOLpHjO¶LQIUDVWUXFWXUHRXHQFRUH
HQ FLUFXODQW GH PDQLqUH JURXSpH HW WRXMRXUV DX PrPH HQGURLW XQ SHORWRQ GH SRLGVORXUGV DXWRQRPHV
SRXUUDLW FUpHU GHV GRPPDJHV VXU OD FKDXVVpH VWUXFWXUHOV HW GH VXUIDFH XVXUHV GLIIpUHQWLHOOHV 'H OD
PrPHIDoRQHQURXODQWGHPDQLqUHWURSUDSSURFKpHLOVVRQWVXVFHSWLEOHVG¶LPSDFWHUOHVRXYUDJHVG¶DUW
qu’ils franchissent. Les équipements de la route, sont à cet égard notablement concernés.
3DU H[HPSOH OHV PDUTXDJHV URXWLHUV LQLWLDOHPHQW FRQoXV SRXU rWUH YLVLEOHV SRXU O¶°LO KXPDLQ VHURQW
XWLOLVpVSDUOHVYpKLFXOHVDXWRQRPHVD¿QGHVHORFDOLVHUSUpFLVpPHQWVXUOHXUYRLHGHFLUFXODWLRQ&HOD
oblige à s’intéresser au lien qui peut exister entre performance des capteurs embarqués et performance
GDQVOHWHPSVGHODVLJQDOLVDWLRQURXWLqUHFRQGLWLRQVFOLPDWLTXHVHWG¶pFODLUDJH'HWHOVHQMHX[VRXOqYHQW
des questions sur le besoin ou non de réviser les normes relatives aux équipements de la route et les
GLVSRVLWLIVGHFHUWL¿FDWLRQDIIpUHQWV
D/DWHFKQRORJLHQXPpULTXHHQUHQIRUW
Ce sont les capteurs, à bord de chaque véhicule autonome, qui seront en charge d’analyser la route.
S’ils ne peuvent pas la décoder, un système embarqué de cartographie numérique prendra le relais pour
apporter les informations manquantes.
Ainsi, l’infrastructure physique deviendra peu à peu numérique. L’enjeu est alors de concevoir cette
infrastructure numérique et de la maintenir à jour, ce qui pose des problèmes de standard et de format
pour l’échange de données, mais aussi de gouvernance, notamment pour valider les changements. Cela
VRXOqYHpJDOHPHQWGHVSUREOpPDWLTXHVVFLHQWL¿TXHV
En effet, si la géométrie des routes évolue peu dans le temps (en dehors des zones de travaux), que penser
de l’adhérence de la chaussée ou de la visibilité des marquages hautement sensibles à la météo ? Pour
GHV UDLVRQV G¶DOLPHQWDWLRQ HW GH PLVH j MRXU O¶LQIUDVWUXFWXUH QXPpULTXH GHYUD rWUH FRQQHFWpH DYHF OHV
YpKLFXOHVPDLVDXVVLOHVFHQWUHVGHJHVWLRQOLpVjODPDLQWHQDQFHDXWUD¿FHWjODPpWpR
L’infrastructure pour le véhicule autonome sera hybride, c’est-à-dire à la fois physique et numérique. La
FRQQHFWLYLWpGHODURXWHSHUPHWWUDjO¶LQIUDVWUXFWXUHQXPpULTXHG¶rWUHPLVHjMRXUHQSHUPDQHQFHJUkFHjGHV
unités de bords de route (technologie G5) ou à travers des réseaux cellulaires (de type 3G ou 4G). Si elle
ne dispose pas de voies dédiées aux véhicules autonomes, cette infrastructure pourrait accueillir pendant
une période de transition certainement très longue des véhicules avec différents niveaux d’autonomie (de
0 à 5) ainsi que des usagers vulnérables. Ces interactions devront se faire en toute sécurité tout en ne
SHUWXUEDQWSDVODÀXLGLWpGXWUD¿F
,PSDFWV
L’impact du déploiement du véhicule connecté, coopératif et autonome sur les niveaux de sécurité et la
FRQJHVWLRQXUEDLQHRXO¶RFFXSDWLRQGHO¶HVSDFHSXEOLFSUrWHjJpQpUDOHPHQWFRQWURYHUVHHWGpSHQGjODIRLV
du territoire considéré et des cas d’usage. Par exemple, il est clair que l’impact d’un déploiement massif
de véhicule autonome de niveau SAE 5, capable de circuler sur autoroute au maximum de la vitesse
réglementaire, impactera les formes urbaines et les modes de vie et conduira à développer d’autant les
réseaux routiers.
3RXUWDQW FH JHQUH GH YpKLFXOHV QH YHUUD SHXWrWUH SDV OH MRXU (Q HIIHW RQ HVW LQFDSDEOH GH VLPXOHU
¿QHPHQWVXUOHSODQSK\VLTXHFHVYpKLFXOHVFDURQQHFRQQDvWSDVHQFRUHOHVFDSWHXUVVXVFHSWLEOHVGHOHV
équiper et donc de les simuler physiquement et par conséquent d’en apprécier leurs performances. Pour
autant, de tels véhicules n’impacteraient que très peu le niveau de sécurité routière global, les réseaux
autoroutiers étant déjà des réseaux sûrs.
Aujourd’hui, seuls les cas d’usage aux navettes urbaines circulant à petite vitesse et en sites propres font
l’objet d’études réalistes et tendent à démontrer une complémentarité (et non une substitution) avec les
WUDQVSRUWVHQFRPPXQVPDVVL¿pV
Plus mature, le véhicule coopératif, d’ores et déjà déployé sur un certain nombre de territoires (à l’instar du
projet SCOOP@F déployé en Bretagne, sur l’A4, en Île-de-France, en Isère et sur Bordeaux), fait d’ores
et déjà l’objet d’études impacts.
/HV UpVXOWDWV GH FHV pWXGHV VHURQW ELHQW{W SXEOLpV PDLV OH IDLEOH QRPEUH GH YpKLFXOH GpSOR\p UHQGUD
GpOLFDWHODJpQpUDOLVDWLRQGHFHVUpVXOWDWV'HPrPHO¶K\SHUVRSKLVWLFDWLRQGHVYpKLFXOHVHWGHODURXWH
pose des questions de robustesse et de résilience en cas défaillance des réseaux de télécommunications
ou de perte de signaux GNSS.
L’accomplissement de ces fonctions nécessite la collecte de nombreuses données ainsi que des échanges
éventuels avec des tiers pour atteindre les différents objectifs (délivrance d’information pour les systèmes
coopératifs, opérations de réparation ou de maintenance à distance, éventuellement en temps réel, appel
G¶XUJHQFHJHVWLRQGXWUD¿FHWF 0DLVODFROOHFWHHWOHWUDLWHPHQWGHFHVGRQQpHVVRXOqYHQWXQSUREOqPH
FDUFHVGHUQLqUHVSHUPHWWHQWOHSOXVVRXYHQWG¶LGHQWL¿HUOHVFRQGXFWHXUVGLUHFWHPHQWRXLQGLUHFWHPHQW
,OHVWDORUVSRVVLEOHGHWUDFHUOHXUVSDUFRXUVGHFRQQDvWUHOHXUVKDELWXGHVGHGpSODFHPHQWOHXUPDQLqUH
de conduire, parfois de caractériser des infractions aux règles de circulation routière.
2U FHV GRQQpHV MXULGLTXHPHQW TXDOL¿pHV GH © GRQQpHV j FDUDFWqUH SHUVRQQHO ª VRQW SURWpJpHV SDU
OH GURLW LQWHUQH HW OHV GURLWV HXURSpHQV FHFL DORUV PrPH TXH OHV FRQGXFWHXUV SHXYHQW rWUH DPHQpV j
circuler dans le cadre de leur activité professionnelle. Le règlement communautaire pour la protection des
GRQQpHVjFDUDFWqUHSHUVRQQHO 5*3' TXLHVWHQWUpHQDSSOLFDWLRQHQPDL1 impose notamment la
SULVHHQFRPSWHGHFHWWHSURWHFWLRQGqVODFRQFHSWLRQGHVV\VWqPHV ©3ULYDF\E\GHVLJQª ¬FHWWH¿Q
GHVpWXGHVG¶LPSDFWVVXUOHVULVTXHVG¶DWWHLQWHVDX[GRQQpHVjFDUDFWqUHSHUVRQQHOGHYURQWrWUHUpDOLVpHV
par les responsables de traitement et des mesures de remédiation mises en place. Cette protection doit
rWUHPDLQWHQXHWRXWDXORQJGHODYLHG¶XQV\VWqPHFRQQHFWpSHUPHWWDQWODFROOHFWHGHGRQQpHV
/D GpOpJDWLRQ GH WkFKHV DX V\VWqPH SRVH HQ RXWUH GHV TXHVWLRQV OLpHV DX PDLQWLHQ G¶XQ FRQGXFWHXU
KXPDLQ DX YRODQW GX YpKLFXOH HQ FDV GH GpOpJDWLRQ WRWDOH HW j OD UpSDUWLWLRQ GHV SRXYRLUV GH FRQWU{OH
et de direction du véhicule entre l’humain et le système, en cas de délégation partielle. Les principaux
problèmes concernant cette répartition ont été évoqués précédemment. La réponse à ces questions aura
un impact sur les responsabilités en cas d’accident.
Mais la circulation d’un véhicule en autonomie sur une voie ouverte à la circulation publique suppose en
SUHPLHUOLHXODPRGL¿FDWLRQGHWUDLWpVLQWHUQDWLRQDX[VXUODFLUFXODWLRQURXWLqUH &RQYHQWLRQGH9LHQQHGH
DSSOLFDEOHHQ)UDQFHHW&RQYHQWLRQGH*HQqYHGHDSSOLFDEOHDX[eWDWV8QLV 'HVGpEDWV
VRQWHQFRXUVjOD&RPPLVVLRQpFRQRPLTXHSRXUO¶(XURSHGHV1DWLRQVXQLHV (&(218 D¿QGHPRGL¿HU
ces textes. Le seul amendement acté à ce jour concerne la convention de Vienne et vise « les systèmes
embarqués ayant une incidence sur la conduite du véhicule ». Le nouveau texte considère qu’ils sont
UpSXWpVFRQIRUPHVDX[H[LJHQFHVGHFRQWU{OHHWGHPDvWULVHGXYpKLFXOHSDUOHFRQGXFWHXULPSRVpHVSDU
FHWWHPrPHFRQYHQWLRQV¶LOVUpSRQGHQWDX[SUHVFULSWLRQVWHFKQLTXHVDXWRPRELOHVGHVWH[WHVLQWHUQDWLRQDX[
ou s’ils sont neutralisables ou désactivables par le conducteur2 .
Ainsi, lorsque les aides à la conduite ne sont pas encadrées par la réglementation technique automobile,
le conducteur doit pouvoir surmonter l’action du système en situation de conduite ou pouvoir le désactiver
s’il ne souhaite pas l’utiliser.
'DQVWRXVOHVFDVODSUpVHQFHG¶XQFRQGXFWHXUKXPDLQjERUGGXYpKLFXOHUHVWHDFWXHOOHPHQWREOLJDWRLUH
Les expérimentations sur le véhicule autonome sont en cours. En France, leur encadrement juridique
D pWp FRQVROLGp QRWDPPHQW HQ FH TXL FRQFHUQH OD GpOLYUDQFH GHV DXWRULVDWLRQV D¿Q GH UpDOLVHU OHV
expérimentations sur des voies publiques.
1
Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du
traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données.
2
Convention de Vienne, art. 8.5 bis nouveau, entré en application le 23 mars 2016.
(-HXG¶DFWHXU
On dénombre classiquement au moins cinq oppositions (intriquées) entre acteurs impliqués sur le
développement du véhicule autonome.
8QH¿OLqUHDXWRPRELOHHQUHFRPSRVLWLRQ
Alors que les équipementiers portent massivement le développement des technologies, qui représente
70 % de la valeur des nouveaux véhicules, ce sont pourtant les constructeurs automobiles qui doivent en
DVVXPHUODUHVSRQVDELOLWpDXSUqVGHVFOLHQWV¿QDX[&HODSRVHGHVTXHVWLRQVHQWHUPHVGHWUDQVIHUWGH
responsabilité et d’assurabilité de fait de ces nouvelles offres de mobilité autonome et connectée.
7UDQVSRUWSXEOLFYHUVXVWUDQVSRUWLQGLYLGXHO
Le véhicule autonome est d’abord le fait des constructeurs automobiles qui se mobilisent fortement pour
continuer à exister à terme face aux acteurs du numérique. La conséquence du développement de cette
industrie du véhicule autonome conduit à une première opposition qui a trait aux cas d’usage du véhicule
autonome et conduit notamment à opposer les défenseurs du transport public et les partisans du véhicule
individuel.
&H GHUQLHU GRLWLO rWUH SRVVpGp RX SDUWDJp j YRFDWLRQ SDUWLFXOLqUH RX GH WUDQVSRUW SXEOLF " &H GpEDW
vise principalement à limiter l’effet rebond en cas de déploiement massif en milieu urbain, c’est-à-dire
HPSrFKHU OH GpYHORSSHPHQW G¶XQH QRXYHOOH JpQpUDWLRQ © G¶DXWRVROLVWHV SpULXUEDLQVª TXL VHUDLW HQFRUH
SOXVPDVVLYHTXHODSUpFpGHQWHFDUFRPSUHQDQWOHVSHUVRQQHVGpSHQGDQWHVHWOHVPLQHXUV'HIDLWFH
débat met également en lumière les enjeux de fracture territoriale.
eTXLOLEUHHQWUHOHU{OHGHO¶LQIUDVWUXFWXUHHWGXYpKLFXOH
Un deuxième débat porte généralement sur l’équilibre entre les fonctions que doivent supporter les
infrastructures et celles que doivent supporter les véhicules. Les tenants d’une approche entièrement
fondée sur l’intelligence du véhicule considèrent que l’infrastructure est un frein au déploiement et donc
qu’il faut pouvoir s’en passer. Les tenants d’une approche fondée sur l’intelligence de l’infrastructure
pensent qu’au contraire, c’est une façon d’en maitriser le déploiement.
'DQVTXHOOHPHVXUHHWGDQVTXHOOHWHPSRUDOLWpDGDSWHUOHVLQIUDVWUXFWXUHVSRXUSHUPHWWUHjFHVQRXYHOOHV
offres de mobilité de circuler ? Ce débat est à rapprocher des enjeux sur la standardisation des systèmes
et l’avance certaine que possède en la matière l’industrie automobile par rapport à celle des infrastructures
routières et de leurs équipements.
3
www.enisa.europa.eu/publications/cyber-security-and-resilience-of-smart-cars
Le développement du véhicule autonome est au cœur d’une guerre économique que se mènent les
constructeurs européens de véhicules et les géants américains du numérique. Maitrisant les données,
FHVGHUQLHUVYHXOHQWYHQLUERXVFXOHUOHPDUFKpDXWRPRELOHPRQGLDOGRPLQpSDUO¶(XURSH'HVRQF{Wp
l’Europe, partisante d’une approche fondée sur un équilibre entre véhicule et infrastructure, tente de
légiférer pour imposer des standards qui lui sont propres et de regagner sa souveraineté en matière de
données, notamment cartographiques.
(Q¿QOHVJpDQWVFKLQRLVFRPPH+XDZHLWHQWHQWG¶LPSRVHUGHVWHFKQRORJLHVFHOOXODLUHVGHW\SH&9;j
PrPHGHSKDJRF\WHUOHVVROXWLRQVPLVHVHQSODFHSDUOHVHXURSpHQV'DQVFHFRQWH[WHOD)UDQFHDFKRLVL
GHVHGRWHUG¶XQHVWUDWpJLHVSpFL¿TXHDXYpKLFXOHDXWRQRPHFRPSOpWpHSDUXQYROHWFRQVDFUpDXYpKLFXOH
connecté. Cette stratégie, pilotée par une responsable de haut niveau en la personne de Anne-Marie
Idrac, vise à associer l’ensemble de l’écosystème, y compris les acteurs en charge des questions liées aux
LQIUDVWUXFWXUHVHWjFRQVROLGHUOD¿OLqUHDXWRPRELOHIUDQoDLVHGDQVVRQHQVHPEOH
5{OHGHODSXLVVDQFHSXEOLTXHGDQVODPLVHHQ°XYUHGHVH[SpULPHQWDWLRQV
6LOHVWHUULWRLUHVVRQWGpVLUHX[G¶H[SpULPHQWHUFHVQRXYHDX[PRGHVGHWUDQVSRUWHWGHGpYHORSSHULQ¿QH
ou en parallèle de nouveaux services de mobilité, l’encadrement des expérimentations par la puissance
publique maitre d’ouvrage peut interroger. En effet, le développement de ces nouveaux services ou modes
de transport impacte différemment différentes politiques publiques portées par différentes administrations.
6HORQOHFDVO¶DGPLQLVWUDWLRQHVWWDQW{WVSHFWDWULFHLQLWLDWULFHRXUpJXODWULFHGHVH[SpULPHQWDWLRQVFHTXL
SHXWUHQGUHOHVDUELWUDJHVGpOLFDWVjREWHQLU8QU{OHSOXVIRUWGHO¶DGPLQLVWUDWLRQVHPEOHUDLWSRXUWDQWDWWHQGX
GDQVO¶DFFRPSDJQHPHQWGHVH[SpULPHQWDWLRQVD¿QQRWDPPHQWGHGRQQHUGDYDQWDJHGHVHQVJOREDOj
tous ces développements technologiques et ces expérimentations. Cette attente se trouve concrétisée
récemment à travers la publication du rapport Idrac et le lancement de la mission idoine en 2018.
&RQFOXVLRQHWSHUVSHFWLYHV
'DQVFHFRQWH[WHO¶LQIUDVWUXFWXUHURXWLqUHHWVHVpTXLSHPHQWVVHWURXYHQWDXF°XUGHVHQMHX[GHGpSORLHPHQW
de ces technologies, que ce soit sur le plan technique, réglementaire, économique ou sociétale. Si à court
terme c’est au véhicule de s’adapter aux infrastructures actuelles, la route et ses équipements doivent
FRPPHQFHUjDPRUFHUVRQpYROXWLRQHQVHGLJLWDOLVDQWSURJUHVVLYHPHQWD¿QGHQHSDVGHYHQLUjPR\HQ
terme un frein à ces évolutions. Les expérimentations annoncées par le gouvernement français dans la
lignée de la publication de la SNVA permettront soit d’accélérer le mouvement vers des cas d’usages
SHUWLQHQWVHWG¶LGHQWL¿HUOHVpYROXWLRQVjDFFRPSOLUHQPDWLqUHG¶LQIUDVWUXFWXUHVURXWLqUHVHWG¶pTXLSHPHQWV
associés, soit de ranger le véhicule autonome de niveau 5 dans le rayon des utopies où il demeurait
jusqu’à récemment.
Références :
Dans un monde de plus en plus tourné vers les enjeux écologiques et dans une perspective en France
GHQHXWUDOLWpFDUERQHjO¶KRUL]RQFHWWHWHQGDQFHHQV¶DFFHQWXDQWSRXVVHjGHQRXYHOOHVPXWDWLRQV
WHFKQRORJLTXHV pOHFWUL¿FDWLRQSLOHjFRPEXVWLEOH« HWLQGXVWULHOOHV HPSORLGHPDWpULDX[QRXYHDX[ (X
pJDUGjODSDUWPDMRULWDLUHGHVWUDQVSRUWVSDUODURXWHGHQRXYHDX[SURJUqVVRQWGHPDQGpVDX[DFWHXUV
FRQFHUQpVHQPDWLqUHGHWUDQVLWLRQVpQHUJpWLTXHHWpFRORJLTXHTXHFHVRLWjWUDYHUVOHVYpKLFXOHVRXj
travers l’infrastructure et ses équipements.
'DQVODYLVLRQDFWXHOOHOHWUD¿FURXWLHUSHXWVHGpFDUERQHUHQGpSOR\DQWGHQRXYHOOHVPRWRULVDWLRQVHW
O¶LQIUDVWUXFWXUHSHXW\FRQWULEXHUHQLQWpJUDQWOHVpTXLSHPHQWVQpFHVVDLUHVjODUHFKDUJHRXjO¶DOLPHQWDWLRQ
GHFHVQRXYHDX[W\SHVGHYpKLFXOH'DQVXQHYLVLRQHQFRUHSOXVSURDFWLYHO¶LQIUDVWUXFWXUHSHXWpJDOHPHQW
SURGXLUH HW VWRFNHU WRXW RX SDUWLH GH O¶pQHUJLH QpFHVVDLUH j VRQ IRQFWLRQQHPHQW RX DX[ YpKLFXOHV TXL
O¶HPSUXQWHQWYRLUHFRQWULEXHUjODWUDQVLWLRQpQHUJpWLTXHG¶DXWUHVVHFWHXUVFRPPHO¶KDELWDW
(Q¿Q HOOH SHXW SDUWLFLSHU j OD WUDQVLWLRQ pFRORJLTXH HQ pWDQW PRLQV pPLVVLYH HW HQ pFRQRPLVDQW OHV
UHVVRXUFHV QDWXUHOOHV QpFHVVDLUHV j VD FRQVWUXFWLRQ HQ UHF\FODQW HW UpHPSOR\DQW PDVVLYHPHQW OHV
matériaux qui la composent ou en provenance d’autres industries.
$(QMHX[VRFLpWDX[
&RQVRPPDWLRQG¶pQHUJLHHWpPLVVLRQVGH&2SDUODFLUFXODWLRQURXWLqUH
/D FRQVRPPDWLRQ G¶pQHUJLH ¿QDOH GHV WUDQVSRUWV UHSUpVHQWH HQYLURQ GH OD FRQVRPPDWLRQ WRWDOH
Elle était pratiquement stabilisée depuis dix ans à environ 50 millions de tep ; on observe une légère
décroissance en 2016 (chiffres URF Faits et Chiffres 2017). La circulation routière représente une grande
partie de cette énergie consommée.
En plus de l’énergie de traction des véhicules s’ajoute l’énergie mobilisée pour produire et distribuer les
biens et services associés à la route, comme les véhicules ou les équipements et serveurs pour gérer la
mobilité. On parle alors « d’énergie grise », qui, dans le secteur des transports, est estimée comme plus
importante que l’énergie directement consommée. Sans surprise, le secteur des transports et donc routier
constitue à ce titre le premier secteur émetteur de CO2 (36 % des émissions de CO2 en 2017).
'DQVOHFDGUHGHODWUDQVLWLRQpQHUJpWLTXHO¶HQMHXHVWGHSDUYHQLUjFRQWHQLUOHVpPLVVLRQVGH&2HQ
développant des mobilités pauvres en carbone tout en contenant la dépense énergétique globale4'¶DXWUHV
mesures indirectes, comme le développement du covoiturage, le transfert modal ou encore la diminution
de la congestion permettent également de contribuer à ces objectifs mais se retrouvent dans les autres
¿FKHV0,5(
5DUpIDFWLRQGHVUHVVRXUFHVQDWXUHOOHV
ePLVVLRQVSROOXDQWHV
Trois facteurs sont responsables de la pollution de l’air dans les Métropoles : les activités économiques, le
chauffage et les transports. Ces pollutions ont des impacts sur la santé très importants.
Selon une étude de Santé publique France (2016), 48 000 décès sont imputables chaque année à la
SROOXWLRQGHO DLUHWDX[SDUWLFXOHV¿QHVHQ)UDQFHVRLWGHODPRUWDOLWpGXSD\VFHTXLUHSUpVHQWHXQ
chiffre dix fois plus élevé que la mortalité routière. S’agissant des transports, les efforts constants pour
UpGXLUHOHVpPLVVLRQVGHODFLUFXODWLRQURXWLqUHQRWDPPHQWQHVRQWSDVHQFRUHVXI¿VDQWV
Alimentées à la fois par la périphérie et la ville dense, les pollutions de l’air et de l’eau générées par les
circulations routières sont de plus en plus pointées du doigt. Il faut ajouter l’impact des pollutions sonores5.
6FpQDULRV$'(0(HW
/¶$'(0(DYDLWpODERUpHQGHVVFpQDULRVHWHQWUHPrODQWQRXYHDX[XVDJHVHWQRXYHOOHV
technologies et permettant d’atteindre l’objectif du facteur 4 en 2050.
(QHOOHHVWLPHTXHFKDTXHSHUVRQQHSDUFRXUUDjSHXSUqVOHPrPHQRPEUHGHNLORPqWUHVTX¶HQ
2010. Les services de mobilités à la demande se développeront fortement à partir de 2020 pour représenter
GHV ÀX[ HQ /HV YpKLFXOHV pOHFWULTXHV UHSUpVHQWHURQW GX SDUF /H750 FRQWLQXHUDLW j
SURJUHVVHUPDLVQHVHUDGpVRUPDLVSOXVFRUUpOpDX3,%JUkFHHQSDUWLHjXQPHLOOHXUUHSRUWPRGDO
(QOHVVHUYLFHVGHPRELOLWpUHSUpVHQWHURQWGHVÀX[GHYR\DJHXUVHQ]RQHXUEDLQH/HÀX[GH
voyageurs en transports collectifs sera doublé par rapport à 2010. Les transports en deux roues seraient
multipliés par quatre. Le parc de véhicules sera moins important et ceux-ci ne seront plus majoritairement
possédés. Ils seront également mieux adaptés aux trajets considérés. Les véhicules à gaz d’origine
renouvelable, notamment pour la longue distance, ou électriques à batterie, notamment pour les plus
courtes distances, constitueront une majorité du parc.
Ces scénarios ne prennent pas en compte l’interdiction d’ici 5 à 10 ans des véhicules thermiques en
milieu urbain, ce qui pourrait accélérer les transitions en cours. Les IESF, dans leur cahier de février 2018,
SURSRVHQWGHVpOpPHQWVGHVWUDWpJLHDOODQWGDQVOHPrPHVHQV
%(QMHX[VFLHQWL¿TXHVHWWHFKQLTXHV
Pour accélérer la transition vers une mobilité décarbonée, l’enjeu est de parvenir à développer des
V\VWqPHVFRPSOHWVGHSURGXFWLRQVWRFNDJHGLVWULEXWLRQG¶pQHUJLHjPrPHGHVXSSRUWHUOHGpYHORSSHPHQW
GHQRXYHOOHVIRUPHVGHPRWRULVDWLRQVGpFDUERQpHV'DQVFHFRQWH[WHODURXWHHOOHPrPHSHXWFRQVWLWXHU
un maillon essentiel de tels systèmes, voire constituer un tel système intégré.
5
'DQVXQUDSSRUWUpFHQWO¶$GHPH HVWLPHTXHOHFRWVXUODVDQWpGXEUXLWHVWG¶HQYLURQPLOOLDUGVG¶HXURVGRQWLPSXWDEOHVDX
WUD¿FURXWLHU
Il est évident que l’enjeu primordial de la transition énergétique du secteur routier est celui du développement
GHQRXYHOOHV¿OLqUHVGpFDUERQpHV(QHIIHWGLIIpUHQWHV¿OLqUHVDXWRXUGHVFDUEXUDQWVDOWHUQDWLIVLVVXVGH
la biomasse, de l’électricité ou de l’hydrogène sont en plein essor et la recherche fondamentale demeure
très intense dans ces domaines. Ainsi, une équipe française a par exemple démontré en 2017 qu’il était
possible de produire de façon industrielle (i.e solution à bas coût) du méthane à partir de CO2 et d’énergie
solaire (Rao, 2016). On parle désormais de carburant solaire.
,O HVW GRQF HQFRUH WURS W{W SRXU HIIHFWXHU GHV FKRL[ UDGLFDX[ HQ WHUPHV GH SROLWLTXHV SXEOLTXHV HQ OD
PDWLqUH FRPPH LPSRVHU OH YpKLFXOH pOHFWULTXH HQ PLOLHX XUEDLQ 'H IDLW OHV FRPSDUDLVRQV VRQW WUqV
complexes et doivent tenir de nombreux facteurs exogènes. Par exemple, l’impact du véhicule électrique
sur les émissions de CO2 doit tenir compte du mix énergétique qui varie selon les pays (voir Figure 1).
)LJXUH,QÀXHQFHGXPL[QDWLRQDOpQHUJpWLTXHVXUOHF\FOHGHYLHGXYpKLFXOHpOHFWULTXH 0HVVDJLH
Par ailleurs, la recherche et développement dans le domaine du véhicule thermique continue de plus
EHOOH /HV pTXLSHPHQWLHUV FRPPH %RVFK FRQVDFUHQW OD PDMHXUH SDUWLH GH OHXUV EXGJHWV GH 5 ' SRXU
UHQGUHOHGLpVHOSOXVSURSUH,OIDXWGRQFFRPPHSRXUOHYpKLFXOHDXWRQRPHLGHQWL¿HUGHVFDVG¶XVDJH
RX GHV QLFKHV SRXU OHV QRXYHOOHV PRWRULVDWLRQV GpFDUERQpHV D¿Q GH OHXU SHUPHWWUH GH VH GpYHORSSHU
progressivement et d’équiper les infrastructures en conséquence.
(QMHX[UHODWLIVDX[LQIUDVWUXFWXUHVURXWLqUHV
DeFRFRQFHSWLRQGHVLQIUDVWUXFWXUHVURXWLqUHV
L’enjeu majeur pour les infrastructures routières est celui de son écoconception. Il s’agit ainsi de minimiser
OH FRW JOREDO GH FHV LQIUDVWUXFWXUHV HQ FRQVLGpUDQW O¶HQVHPEOH GH OHXU F\FOH GH YLH &HOD VLJQL¿H SDU
H[HPSOHG¶DPSOL¿HUOHUHF\FODJHHWOHUpHPSORLGHVPDWpULDX[GHIDYRULVHUOHGpYHORSSHPHQWGHSURFpGpV
biosourcés n’empiétant pas sur la production alimentaire. Il s’agit également d’adapter les usines de
SURGXFWLRQHWGHVWRFNDJHGHPDWpULDX[URXWLHUVSRXUIDLUHIDFHjFHVPrPHVHQMHX[
On peut citer en guise d’exemple les enjeux liés à la logistique du bitume à froid et à sa mise en œuvre
VRXVIRUPHVG¶HQUREpVjEDVVHWHPSpUDWXUH'DQVOHGRPDLQHGXUHF\FODJHGHVEpWRQVGDQVODURXWHRQ
SHQVHDX[HQMHX[GHOHXUUHFDUERQDWLRQFRQIpUDQWSRWHQWLHOOHPHQWjODURXWHXQU{OHGHSXLWGHFDUERQH
Étude MIRE I Mars 2019 - Page 18
Cette logique d’Analyse de Cycle de Vie est valable pour les différents enjeux déclinés dans ce qui suit,
ce qui implique d’adapter également la commande publique pour favoriser l’émergence des solutions
vertueuses.
D,QIUDVWUXFWXUHVSRXUODPRELOLWpVDQVFDUERQH
Les infrastructures de recharge sont à la fois la clé et le verrou de la mobilité sans carbone. Sur les
trajets les plus courts, les progrès en matière de batterie devraient permettre de se contenter de points
de recharge sur les lieux de travail et résidentiels, les freins à l’acceptabilité individuelle du véhicule
électrique se levant progressivement. Pour permettre aux véhicules décarbonés de se développer sur
les plus longs trajets, il faut pouvoir disposer d’infrastructures de distribution énergétique ou de recharge
adaptées aux besoins. Les stations de distribution de gaz sont encore très rares sur le territoire. Quant
aux infrastructures de recharge dynamique des véhicules électriques en mouvement, l’objectif est encore
de pouvoir parvenir à démontrer leur faisabilité sur route ouverte, pour aller au-delà des démonstrateurs
existants, ce qui passe notamment par une normalisation des différents systèmes.
D 3URGXFWLRQG¶pQHUJLHDOWHUQDWLYHRXUHQRXYHODEOH
Les surfaces routières et leurs dépendances vertes occupent une surface importante du territoire. Elles
SHXYHQWG¶RUHVHWGpMjrWUHH[SORLWpHVSRXUSURGXLUHGHVpQHUJLHVDOWHUQDWLYHVFRPPHOHELRPpWKDQHRX
des énergies renouvelables via des éoliennes ou des panneaux solaires. A titre d’exemple, recouvrir les
NPRFFXSpHVSDUOHVUpVHDX[URXWLHUVGHSDQQHDX[VRODLUHVSHUPHWWUDLWGHSURGXLUHDQQXHOOHPHQW
ODPrPHTXDQWLWpG¶pOHFWULFLWpTX¶(')
D6WRFNDJHG¶pQHUJLHUHQRXYHODEOe
3RXUJpUHUO¶LQWHUPLWWHQFHGHVVRXUFHVG¶pQHUJLHFRPPHOHYHQWRXOHVROHLOLOIDXWSRXYRLUVWRFNHUO¶pQHUJLH
quand elle est abondante et la restituer quand elle vient à manquer. On imagine pouvoir exploiter les
EDWWHULHVGHVYpKLFXOHVpOHFWULTXHVjO¶DUUrW ODQXLWSDUH[HPSOH SRXUFHOD'¶DXWUHVVROXWLRQVSHXYHQW
rWUHLPDJLQpHVWLUDQWSDUWLHGHVLQIUDVWUXFWXUHVURXWLqUHV2QSHXWDLQVLVWRFNHUODFKDOHXUVRXVOHVURXWHV
à l’aide de solutions géothermiques. On peut aussi songer à transformer les ponts en Station de Transfert
d’Énergie par Pompage (STEP), i.e intégrer des conduites forcées sur les ouvrages d’art que l’on viendra
actionner en cas de besoin énergétique.
D $XWUHVXVDJHV
Outre l’alimentation des véhicules, la route peut exploiter les énergies renouvelables pour optimiser sa
consommation énergétique directe. On pense ainsi à l’éclairage public, à l’alimentation des systèmes de
bord de voies (télécommunications, panneaux à message variable, etc.) ou encore à la viabilité hivernale
(voire demain estivale).
'HPrPHOHVVXUIDFHVURXWLqUHVSHXYHQWFRQWULEXHUSOXVDFWLYHPHQWjODUpGXFWLRQGHVpPLVVLRQVSROOXDQWHV
HWVRQRUHV/HVHQUREpVGLWV©SKRQLTXHVªFRQWLQXHQWjSURJUHVVHUHQWHUPHVG¶HI¿FDFLWpHWGHGXUDELOLWp
et par conséquent leurs usages se démocratisent sur les grands axes routiers.
(Q¿Q OHV PDWpULDX[ SKRWRFDWDO\WLTXHV GH QRXYHOOH JpQpUDWLRQ FDSDEOHV GH GpJUDGHU HI¿FDFHPHQW OHV
SDUWLFXOHVSROOXDQWHVFRQWHQXHVGDQVO¶DLUHWO¶HDXSRXUUDLHQWrWUHWHVWpVVXUURXWHRXYHUWHG¶LFL
*HVWLRQLQWHOOLJHQWHRX©VPDUWJULGª
3RXU RSpUHU FHV V\VWqPHV FRPSOH[HV GH SURGXFWLRQVWRFNDJHGLVWULEXWLRQ G¶pQHUJLH HQ IRQFWLRQ GH OD
GHPDQGHHWGHODPpWpRLOIDXWSRXYRLUFRQQHFWHUWRXVFHVV\VWqPHVHQWUHHX[D¿QGHPHWWUHDXSRLQWOHV
ORLVGHFRQWU{OHSXLVGHOHVPHWWUHHQ°XYUH'DQVFHVHFWHXUpJDOHPHQWOHVHQMHX[GHGLJLWDOLVDWLRQHWGH
traitement des données massives sont donc à nouveau présents.
&(QMHX[¿VFDX[HWUpJOHPHQWDLUHV
/HVHFWHXUGHO¶pQHUJLHHVWDXF°XUG¶XQDUVHQDO¿VFDOHWUpJOHPHQWDLUHFRPSOH[HTXHOHV,(6)GpFU\SWDLHQW
en 2013. Les recettes de l’État en dépendent en grande partie. Quant à la réglementation, elle demeure
complexe mais est de nature à orienter le système énergétique vers une production plus durable tournée
vers les énergies pauvres en contenu carbone.
)LVFDOLWp
'pSORLHPHQWG¶LQIUDVWUXFWXUHV
4XDOLWpGHO¶DLU
2XWUHXQH¿VFDOLWpVSpFL¿TXHOHVYpKLFXOHVGpFDUERQpVSRXUUDLHQWEpQp¿FLHUGHPHVXUHVUpJOHPHQWDLUHV
visant à interdire les véhicules thermiques d’ici 5 à 10 ans. Cette mesure, non anticipée dans les scénarios
présentés lors de la COP21, sont étroitement liés aux enjeux de qualité de l’air en milieu urbain et non
de transition énergétique. Ils peuvent néanmoins contribuer à accélérer le déploiement des véhicules
électriques.
'-HXG¶DFWHXU
La transition énergétique du secteur des transports au cœur d’un certain nombre de tensions entre acteurs
industriels mais également géopolitiques.
&RQVWUXFWHXUVHWpTXLSHPHQWLHUVDXWRPRELOHV
/HMHXG¶DFWHXUSULQFLSDOHVWFHOXLGHVFRQVWUXFWHXUVGHYpKLFXOHV 5(1$8/7DFKRLVLWUqVW{WG¶LQYHVWLU
GDQVOHYpKLFXOHHQWLqUHPHQWpOHFWULTXH HWjODFOpODFRQVWLWXWLRQGH¿OLqUHVGpFDUERQpHVLQFDUQpHVSDU
les équipementiers automobiles.
Étude MIRE I Mars 2019 - Page 20
Un équipementier comme Bosch continue à investir sans compter dans les technologies comme le diesel,
quitte à créer des scandales retentissants, tandis qu’un équipementier comme Valeo investit fortement
dans le véhicule électrique.
3URGXFWHXUVG¶pQHUJLHYVJHVWLRQQDLUHVG¶LQIUDVWUXFWXUH
&RPSWHWHQXGHODSUppPLQHQFHG¶XQDFWHXUFRPPH(')XQVFpQDULRG¶LQGpSHQGDQFHGHVJHVWLRQQDLUHV
d’infrastructures routières vis-à-vis des producteurs d’énergie semble peu vraisemblable, tant ils sont
GpSHQGDQWV j FRXUW WHUPH GX WDULI GH UDFKDW GH O¶pOHFWULFLWp SDU O¶RSpUDWHXU QDWLRQDO GH UpIpUHQFH 'DQV
un schéma de rupture, on peut imaginer que des géants du secteur énergétique, d’ores et déjà présents
dans le secteur routier prennent part à cette transition et que les schémas entièrement décentralisés de
SURGXFWLRQ pQHUJpWLTXH SXLVVHQW SHUPHWWUH G¶DWWpQXHU O¶LQÀXHQFH HW OH U{OH GHV LQGXVWULHOV GH O¶pQHUJLH
aujourd’hui prééminents.
&RQFXUUHQFHHQWUHpQHUJLHVDOWHUQDWLYHV
/HV ¿OLqUHV GX YpKLFXOH pOHFWULTXH j K\GURJqQH j JD] FRQVWLWXHQW DXWDQW GH VLORV LQGXVWULHOV &HUWDLQV
WHUULWRLUHV HQ YLHQQHQW GpMj j VH VSpFLDOLVHU j O¶LPDJH GHV +DXWV GH )UDQFH VXU O¶K\GURJqQH 'DQV FH
FRQWH[WHLQGXVWULHOIRLVRQQDQWHWSRXUWDQWLQFHUWDLQOHVFKRL[IDLWVSDUO¶eWDWHQPDWLqUHGH¿VFDOLWpVHURQW
primordiaux pour assurer un développement cohérent et équitables des différentes solutions.
86$YV(XURSHYV&KLQH
'HV JpDQWV GX YpKLFXOH pOHFWULTXH VH GHVVLQHQW DX SODQ PRQGLDO QRWDPPHQW HQ &KLQH RX DX[ 86$
L’Europe tente de résister en construisant sa propre industrie de la batterie. La France n’est pas en reste
DYHF O¶pPHUJHQFH G¶XQH ¿OLqUH HQ OD PDWLqUH 3RXU (') OD VROXWLRQ SDVVH DXVVL SDU XQ pTXLSHPHQW HQ
dispositifs de recharge à grande puissance le long des axes routiers principaux, permettant un meilleur
compromis que le tout batterie promu par certains.
Ces solutions sont aussi une solution pour réduire la dépendance de l’Europe aux terres rares, matériaux
dont la Chine possède la majorité des gisements.
&RQFOXVLRQHWSHUVSHFWLYHV
'DQVOHFDGUHGHVSROLWLTXHVGHOXWWHFRQWUHOHFKDQJHPHQWFOLPDWLTXHHWGHVHQJDJHPHQWVSULVORUVGH
la COP 21 à Paris en 2015, il est impératif que la route poursuive sa transition énergétique et parvienne
à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et sa consommation de ressources naturelles. Les
perspectives sont à la fois nombreuses, tant pour le véhicule, ses usages, que pour les infrastructures
GHVWRFNDJHGHUHFKDUJHRXGHURXOHPHQWSRXUIDLUHGHODURXWHXQV\VWqPHpFRFRQoXGHSURGXFWLRQ
VWRFNDJHGLVWULEXWLRQG¶pQHUJLHSDXYUHHQFDUERQH
&HVXMHWV¶DYqUHQpDQPRLQVFRPSOH[HFRPSWHWHQXGHODFRPSOH[LWpGXUpJLPH¿VFDOGHO¶pQHUJLHHWGXMHX
d’acteur aux plans national et international. Toutefois, à l’instar des autres enjeux en cours dans le secteur
routier, l’infrastructure routière peut y contribuer utilement en faisant évoluer ses métiers. On pense en
particulier aux enjeux autours de l’économie circulaire et du développement des smart grid énergétiques.
Références :
• Messagie, M. Life cycle analysis of the climate impact of electric vehicles, Transport & Environment, Octobre 2017
• «Visible-light-driven methane formation from CO2 with an iron complex» Heng Rao, Luciana C. Schmidt, Julien Bonin and Marc Robert,
1DWXUH '2,QDWXUH
5LINLQ-/DWURLVLqPHUpYROXWLRQLQGXVWULHOOH(GLWLRQ3DOJUDYH0DFPLOODQ
• Pitron, G. La grande bataille des métaux rares, 2017
• L’énergie à découvert, Éditions CNRS
• Benard, C. La poutre et la paille écologiques, 2015.
$'(0(&RQWULEXWLRQGHO¶$'(0(jO¶pODERUDWLRQGHYLVLRQVpQHUJpWLTXHV
&KDQFHO/3RXURXFKRWWDPLQ3/¶pQHUJLHJULVHODIDFHFDFKpHGHQRVFRQVRPPDWLRQVG¶pQHUJLH,''5,3ROLF\EULHI10DUV
• IESF, Pour une mobilité sans carbone – Quelle stratégie ? Février 2018
,(6)7UDQVLWLRQpQHUJpWLTXHXQUHJDUGFRPSOHWVXUOHVFRWVOHVSHUIRUPDQFHVODÀH[LELOLWpHWOHVSUL[GHVpQHUJLHVFDKLHUQ)pYULHU
2013
• Hautière, N. La route à énergie positive : gageure ou nécessité ? Rencontre de la mobilité intelligente, ATEC, 2015
• Santé publique France (2016). Impacts sanitaires de la pollution de l’air en France : nouvelles données et perspectives. Rapport d’étude
$'(0( &RWVRFLDOGXEUXLWHQ)UDQFH5DSSRUWDX&RQVHLO1DWLRQDOGX%UXLW
Étude MIRE I Mars 2019 - Page 21
ROUTE ET TRANSITION NUMÉRIQUE
À l’image d’autres secteurs, la route est fortement impactée par l’irruption des technologies du numérique.
0LHX[ FRQQHFWpHV j VHV XVDJHUV HW VHV H[SORLWDQWV OHV URXWHV VHURQW HQ SULQFLSH PLHX[ XWLOLVpHV HW
HQWUHWHQXHV(QSDUWLFXOLHUGHQRXYHDX[XVDJHV FRYRLWXUDJHDXWRHWYpORSDUWDJH97&HWF SHXYHQW
V¶\ GpYHORSSHU 3RXU SDUYHQLU j FHWWH V\QHUJLH QRXYHOOH HQWUH RIIUH HW GHPDQGH GH PRELOLWp OHV Gp¿V
demeurent nombreux aux plans sociétal, technique et réglementaire. Dans ce contexte, l’objet de cette
QRWHHVWGHSDUYHQLUjV\QWKpWLVHUFHVGLIIpUHQWVHQMHX[D¿QG¶pFODLUHUODGpFLVLRQSXEOLTXHHQODPDWLqUHHW
GHIDLUHHQVRUWHTXHODWUDQVLWLRQQXPpULTXHVRLWEpQp¿TXHSRXUFHX[TXLGpSHQGHQWGHODURXWH
$ (QMHX[VRFLpWDX[
eYROXWLRQGHODPRELOLWp
En effet, c’est le smartphone qui a permis et permet toujours cette révolution en reliant usagers et moyens
de déplacement. On parle désormais de mobilité « servicielle », notion qui englobe toute une liste de
VHUYLFHVGHPRELOLWpTXLQHFHVVHGHV¶DOORQJHU FRYRLWXUDJHDXWRSDUWDJHÀRWWHVGH97&OLYUDLVRQVHWF
&HOOHFLVHGpYHORSSHHQPLOLHXXUEDLQPDLVOHVWHUULWRLUHVUXUDX[jODFRQGLWLRQOLPLWHG¶rWUHELHQFRXYHUWV
sur le plan numérique, ne sont pas en reste. Pour Amar (2016), le smartphone devient ainsi le mode
d’emploi des territoires pour se déplacer.
eYROXWLRQGHO¶DFWLRQSXEOLTXH
La conséquence de cette révolution numérique dans les transports est l’émergence d’un nouveau mode
G¶DFWLRQSXEOLTXHIRQGpVXUODFRQVWUXFWLRQGHFRPPXQVQXPpULTXHVjPrPHGHUpYLVHUGHQRPEUHXVHV
SROLWLTXHVSXEOLTXHVUHODWLYHVjO¶XVDJHGHO¶HVSDFHSXEOLF6RXVODSUHVVLRQGXQXPpULTXHOHU{OHGHO¶eWDW
va devoir se transformer progressivement avant que d’autres ne le supplantent (Bertholet & Letourneau,
,OVHGRLWGpVRUPDLVGH¿[HUXQFDSHQWHUPHG¶LQQRYDWLRQIRQGpVXUOHGpSORLHPHQWGXQXPpULTXH
GDQVOHVWHUULWRLUHVTXLVHGRLWGHSUR¿WHUpTXLWDEOHPHQWjWRXVHWSDVVHXOHPHQWDX[JpDQWVGXQXPpULTXH
&HQRXYHDXU{OHFRQVWLWXHXQHH[LJHQFHQRXYHOOHSRXUO¶eWDWTXLVHGRXEOHG¶XQHH[LJHQFHGHWUDQVSDUHQFH
DFFUXH SRXU UpSRQGUH j OD Gp¿DQFH GH O¶RSLQLRQ SXEOLTXH YLVjYLV GH O¶H[SHUWLVH SXEOLTXH &HUWDLQV
PpWLHUV VRQW DLQVL DPHQpV j pYROXHU YRLUH j GLVSDUDvWUH DYHF O¶DXWRPDWLVDWLRQ FURLVVDQWH GH FHUWDLQHV
WkFKHV'¶DXWUHVPpWLHUVYRQWQDLWUHGHFHWWHWUDQVIRUPDWLRQGLJLWDOHFHTXLUHQGG¶DXWDQWSOXVGLI¿FLOHVj
appréhender la gestion des compétences, l’impact sur l’emploi et la formation professionnelle.
%(QMHX[VFLHQWL¿TXHVWHFKQLTXHVHWG¶LQQRYDWLRQ
Pour mener à bien cette révolution numérique, les enjeux sont multiples. On pense à l’émergence de
QRXYHOOHV WHFKQRORJLHV FOpV FRPPH O¶LQWHUQHW GHV REMHWV $X SODQ VFLHQWL¿TXH OH GpYHORSSHPHQW GH
O¶LQWHOOLJHQFHDUWL¿FLHOOHSRVHGHQRPEUHXVHVTXHVWLRQV\FRPSULVpWKLTXHV FIHQMHX[GXYpKLFXOHFRQQHFWp
FRRSpUDWLIHWDXWRQRPH 'XSRLQWGHYXHGHO¶LQQRYDWLRQO¶pFRV\VWqPHGRLWHQFRUHVHGpYHORSSHUSRXU
IDLUHpPHUJHUGHVDFWHXUVIUDQoDLVGHWDLOOHVXI¿VDQWHIDFHDX[JpDQWVDPpULFDLQVRXDVLDWLTXHV
On distingue a minima trois technologies clés dans cette révolution numérique : internet des objets, gestion
des grandes bases de données collaboratives et jumeau numérique des territoires.
D,QWHUQHWGHVREMHWV
La première technologie concerne le développement des objets connectés et de l’internet des objets (IoT).
/HSOXVFRQQXGHVREMHWVFRQQHFWpVHVWDXMRXUG¶KXLOHVPDUWSKRQHPDLVOHGp¿DFWXHOHVWGHSDUYHQLUj
FRQQHFWHUXQPD[LPXPG¶REMHWVRXjGpYHORSSHUGHQRXYHDX[FDSWHXUVSRXUGHQVL¿HUOHVPHVXUHV2Q
pense par exemple à la mesure de la qualité de l’air, du niveau de visibilité, de l’état de la surface...
'DQVOHGRPDLQHGHODURXWHOHVYpKLFXOHVHWOHVXVDJHUVGHODURXWHVRQWG¶RUHVHWGpMjFRQQHFWpVPDLV
ELHQW{WODVLJQDOLVDWLRQSHXWpJDOHPHQWGHYHQLUFRQQHFWpHWRXWFRPPHOHVPDWpULDX[JUkFHDX[SURJUqV
des nanotechnologies. Il faut ensuite mettre en réseau ces objets à l’aide de technologies, qui évoluent
pJDOHPHQWGHOHXUF{Wp
D 3ODWHIRUPHVQXPpULTXHVELJGDWDHW,$
6LOHVREMHWVFRQQHFWpVVHPXOWLSOLHQWHWOHXUVXVDJHVV¶DPSOL¿HQWODTXDQWLWpGHGRQQpHVJpQpUpHVHW
WUDQVPLVHVjFKDTXHLQVWDQWYDFRQWLQXHUjFURvWUHH[SRQHQWLHOOHPHQW&¶HVWWRXWO¶HQMHXGX©ELJGDWDª
TXHGHSDUYHQLUjHQPRGpOLVHUWRXWRXSDUWLHSRXUUHQGUHSOXVLQWHOOLJLEOHVOHVpOpPHQWVUHoXVHWLQ¿QH
de pouvoir prendre des décisions éclairées. Sinon le risque est de vite se retrouver noyé sous ce déluge
G¶LQIRUPDWLRQVHWGHODLVVHUOHVRLQjO¶,$GHSUHQGUHVHXOHODGpFLVLRQ&¶HVWWRXWOHGp¿GHVDOJRULWKPHV
IRQGpVVXUO¶LQWHOOLJHQFHDUWL¿FLHOOHTXLQHSHXYHQWFRQYHUJHUFRUUHFWHPHQWTX¶jFRQGLWLRQGHOHXULQMHFWHU
des milliards de données.
D -XPHDXQXPpULTXHGHVWHUULWRLUHV
La troisième technologie clé est le système d’information géographique adapté à la visualisation des
informations massives. Selon le domaine applicatif, on parle d’infrastructure digitale, de jumeau numérique,
de maquette numérique ou encore de BIM. L’enjeu actuel est de parvenir à développer des standards
PpWLHUVTXLQHVRLHQWSDVSURSULpWDLUHVDXSODQLQIRUPDWLTXHPDLVDXVVLGHSRXYRLUTXDOL¿HUODSUpFLVLRQ
UpHOOHGHVFDSWHXUVXWLOLVpVSRXUDOLPHQWHUOHVEDVHVGHGRQQpHVFRPPHOHV/,'$5VSRXUO¶DXVFXOWDWLRQ
routière. Sinon, le coût de transaction associé à ces systèmes propriétaires sera pénalisant à terme pour
la collectivité.
'DQVOHGRPDLQHURXWLHUODQRWLRQGH%,0LQIUDVWUXFWXUH±TXLYLVHjLQWqJUHUOHVSURFHVVXVGHFRQFHSWLRQ
construction et gestion – commence tout juste à se développer en particulier pour la conception. Elle ne
GRLWSDVSRXUDXWDQWrWUHFRQIRQGXHDYHFODQRWLRQG¶LQIUDVWUXFWXUHGLJLWDOHGpYHORSSpHSDURXSRXUOHV
ITS coopératifs et le véhicule autonome ou connecté. La convergence entre ces deux concepts est un
enjeu, à savoir parvenir à connecter le BIM infrastructure avec les capteurs embarqués dans les véhicules
connectés.
0LVHDXSRLQWGHQRXYHDX[ERXTXHWVGHVHUYLFHVSRXUODPRELOLWp
Les nouveaux services qui naissent de la digitalisation des transports visent à mettre en adéquation offres
de mobilité et demandes de déplacement. Il y a à la clé pour les collectivités locales un ensemble de leviers
pour développer de nouveaux services de mobilité et pour optimiser leurs politiques de maintenance et
d’investissement. Au-delà de la notion de ville intelligente, c’est plus généralement la notion de territoire
LQWHOOLJHQWTXLVHGHVVLQHSHXjSHX7RXWHIRLVWRXVOHVWHUULWRLUHVQHSRXUURQWSHXWrWUHSDVV¶RIIULUFHV
nouveaux services, faute d’accès au numérique.
D Mobilité servicielle
Le numérique permet de passer de la possession d’un moyen de transport à son usage. Il permet
DXVVLG¶DGDSWHUOHPR\HQGHWUDQVSRUWDXEHVRLQ'LIIpUHQWVVHUYLFHVGHPRELOLWpGHVELHQVFRPPHGHV
SHUVRQQHV LQQRYDQWV YRLHQW DLQVL OH MRXU TXRWLGLHQQHPHQW 7RXWH OD GLI¿FXOWp SRXU FHV VHUYLFHV HVW GH
mettre en correspondance offre et demande. En caricaturant le processus d’innovation actuel, chaque
algorithme de mise en correspondance mis au point peut potentiellement donner naissance à une jeune
SRXFHTXLVHUDHQVXLWHKpEHUJpGDQVXQLQFXEDWHXUJpDQWjO¶LPDJHGH6WDWLRQ)'LI¿FLOHGDQVFHFRQWH[WH
SRXUO¶XVDJHURXO¶HQWUHSUHQHXUTXLYHXWH[SpGLHUVHVSURGXLWVGHV¶\UHWURXYHU3RXUUHOHYHUFHGp¿O¶LGpH
HVWGHSRXYRLUOHXURIIULUXQERXTXHWGHVHUYLFHVVLPSOHjXWLOLVHUJUkFHQRWDPPHQWDXVPDUWSKRQH&¶HVW
la notion de MaaS (Mobility as a Service).
D5pVHDX[VHUYLFLHOV
Un autre concept encore en développement est celui des infrastructures servicielles ou IaaS (Infrastructure
as a Service). Ces infrastructures de nouvelle génération seraient de fait optimisées pour répondre aux
XVDJHVJUkFHjXQHERQQHFRQQHFWLYLWpHWXQHIRXUQLWXUHG¶pQHUJLHHQFLUFXLWFRXUW3DUPLFHVLQIUDVWUXFWXUHV
GH QRXYHOOH JpQpUDWLRQ RQ UHWURXYH OH FRQFHSW GH © VPDUW JULG ª TXL SHUPHW GH JpUHU ¿QHPHQW OHV
consommations énergétiques. Leur maintenance serait également optimisée. Les matériaux pourraient
pJDOHPHQW rWUH RSWLPLVpV HQ IRQFWLRQ GHV EHVRLQV GpWHFWpV LQ VLWX 3DU H[HPSOH XQ OLHX UpJXOLqUHPHQW
WRXFKpSDUGHVSROOXWLRQVDX[SDUWLFXOHV¿QHVSRXUUDLWDLQVLVHYRLUrWUHGRWpGHPDWpULDX[GpSROOXDQWV
C’est le concept de route adaptable ou évolutive.
Le numérique et l’automatisation des processus qu’il autorise est de nature à impacter l’ensemble des
métiers du secteur des transports, notamment routier. Les métiers de l’exploitation et de la maintenance
sont concernés en premier lieu, mais ceux de l’expertise sont également concernés.
&(QMHX[UpJOHPHQWDLUHV
3URWHFWLRQGHVGRQQpHVSHUVRQQHOOHV
Le premier enjeu réglementaire lié au numérique a trait à la protection des données personnelles, qui est
un enjeu commun au véhicule connecté. Le lecteur peut ainsi se référer à la note de problématique MIRE
Q
$FFqVDX[GRQQpHV
Le deuxième enjeu concerne l’accès aux données ou autrement dit la constitution de de communs
QXPpULTXHV4XHOOHVVRQWOHVGRQQpHVTXLSHXYHQWrWUHSDUWDJpHVSDUODFROOHFWLYLWpRXSDUOHVLQGXVWULHOV"
Qui peut les exploiter et à quelles conditions ? Pour dépasser ce débat parfois houleux se greffe le concept
de fabrique, à l’image de la « fabrique des mobilités » animée par l’Ademe, qui permet de proposer un
cadre pour passer à l’action et innover tout en respectant les règles.
3OXV SRQFWXHO GDQV OH WHPSV OH FRQFHSW GH KDFNDWKRQ GH GRQQpHV VH GpYHORSSH D¿Q GH UpVRXGUH XQ
problème précis, par exemple d’un territoire en proie à des soucis de congestion et qui cherche à trouver
une solution collective à ses problèmes. Concepts encore plus récents, les concepts d’intraprenariat ou
de start-up d’État permettent d’innover tout en levant les obstacles liés au statut des données. En effet,
l’enjeu principal que pose l’open data est celui de la souveraineté, parfois nationale. Il rejoint en cela celui
GHOD¿VFDOLWp
)LVFDOLWp
/HVRXFLSULQFLSDOGXQXPpULTXHHWGHO¶pFRQRPLHGHSODWHIRUPHHVWFHOXLGHOD¿VFDOLWpSRXUDFFRPSDJQHUOH
bouleversement de la chaine de valeur qu’il engendre. Pour l’instant, les grandes plateformes numériques
SHXYHQWpFKDSSHUjOD¿VFDOLWpQDWLRQDOHHQpWDQWKpEHUJpHVGDQVGHVSD\VROD¿VFDOLWpHVWWUqVSHX
pénalisante. Ainsi, le risque pour les territoires est de mettre à disposition des données permettant à des
VRFLpWpVKpEHUJpHVGDQVGHVSDUDGLV¿VFDX[GHJpQpUHUGHVSUR¿WVVDQVFRQWUHSDUWLHV&HUWDLQHVG¶HQWUH
elles peuvent en outre contribuer à détruire tout ou partie de l’économie réelle des territoires où le service
est déployé. Une approche Européenne est nécessaire et urgente sur ce sujet.
'DQVOHGRPDLQHURXWLHUFHODSHUPHWWUDLWG¶pYLWHUjGHVVRFLpWpVEDVpHVjO¶pWUDQJHUGHGpYHORSSHUGHV
VHUYLFHV VXU GHV WHUULWRLUHV VDQV WHQLU FRPSWH GH OHXUV VSpFL¿FLWpV j O¶LPDJH GH O¶DSSOLFDWLRQ :D]H TXL
GpWRXUQHUpJXOLqUHPHQWGXWUD¿F9/GHYDQWOHVpFROHVRXGXWUD¿F3/VXUGHVURXWHVQRQGLPHQVLRQQpHV
SRXUFHW\SHGHWUD¿F
'-HXG¶DFWHXU
/HVMHX[G¶DFWHXUVUHMRLJQHQWSULQFLSDOHPHQWFHX[OLpVjOD¿VFDOLWpPDLVOHUHQRXYHDXGHO¶DFWLRQSXEOLTXH
peut avoir d’autres conséquences dans le domaine routier.
$20YVSODWHIRUPHVQXPpULTXHVYVXVDJHUV
Il y a un risque non nul pour les AOM de plus pouvoir remplir leurs missions correctement. À l’image
des utilisateurs de Waze, les AOM peuvent devenir tributaires des plateformes numériques. L’enjeu pour
elles est donc d’en tirer le meilleur parti et par conséquent de développer un bouquet de services plus
attractif (quel service prioritaire à développer et pour quel modèle économique) que celui des plateformes
étrangères.
([SHUWVYHUVXVLQQRYDWHXUV
Un deuxième jeu d’acteurs concerne l’action publique et peut conduire à terme à opposer expertise
publique et innovateurs. Si le pilotage actuel des politiques publiques, notamment dans le domaine des
infrastructures de transports, repose encore sur une expertise publique forte, qu’en sera-t-il demain dans
le cadre de territoires fortement instrumentés ? La décision publique reposera-t-elle sur des algorithmes
PLVDXSRLQWSDUGHVVWDUWXSRXELHQOHU{OHGHVH[SHUWVHVWLOFRQGDPQpjGLVSDUDvWUHIUDJLOLVDQWHQFRUH
certains territoires ? Va-t-on vers une expertise augmentée par les nouvelles technologies ou bien va-
t-on vers une expertise appauvrie et déshumanisée ? Voilà quelques questions qui interrogent déjà les
ministères en charge des politiques publiques qui traitent des questions de transport (Aubin, 2018).
&RQFOXVLRQHWSHUVSHFWLYHV
Le numérique constitue une opportunité certaine pour mettre en adéquation offre et demande de
déplacement, déployer de nouvelles formes de mobilités plus connectées et plus autonomes, plus propres
HWSDUODPrPHRSWLPLVHUOHVLQIUDVWUXFWXUHVTXLVXSSRUWHQWFHVPrPHVGpSODFHPHQWVHQPDWLqUHG¶HQWUHWLHQ
mais aussi d’énergie et d’environnement.
2Q DVVLVWH SDU OD PrPH RFFDVLRQ j XQH pYROXWLRQ GH O¶DFWLRQ SXEOLTXH YLD OD GRQQpH /HV HQMHX[ VRQW
multiples et concernent à la fois le développement de technologies clés notamment les objets connectés,
la mise au point de nouveaux services de mobilité et de logistique (notamment en milieu urbain), ainsi que
ODUpJOHPHQWDWLRQQRWDPPHQWOD¿VFDOLWp
(Q¿Q FHWWH UpYROXWLRQ QXPpULTXH PHW HQ WHQVLRQ GLIIpUHQWV DFWHXUV SXEOLFV TXH FH VRLW OHV GpFLGHXUV
ou les experts. Les conséquences de la digitalisation de la route sont potentiellement gigantesques. Il
convient à la fois de saisir les opportunités tout en écartant les menaces que font peser sur ce secteur
certains acteurs hégémoniques.
Références :
9LOODQL&'RQQHUXQVHQVjO¶LQWHOOLJHQFHDUWL¿FLHOOH ,$ 5DSSRUW0(65,0DUV
• Amar, G. Homo mobilis – Une civilisation du mouvement. Editions fyp, 2016
)ORQQHDX0/HYHVTXH6&KRFGHPRELOLWpV'HVFDUWHV &LH
• IESF, La mobilité refondée avec le numérique, novembre 2015
• Bertholet, C., Létourneau, L. Ubérisons l’Etat ! Avant d-que d’autres ne s’en chargent, Armand Colin, 2017
$XELQ3&,QWHOOLJHQFHDUWL¿FLHOOHHW5pVHDX6FLHQWL¿TXHHW7HFKQLTXHWKqVHSURIHVVLRQQHOOH063$3''
8QHDSSURFKHSDWULPRQLDOHGHODURXWHDXVHUYLFH
GHV PRELOLWpV GX TXRWLGLHQ G¶DXMRXUG¶KXL HW GH
GHPDLQ
La route est un maillon indispensable de l’intermodalité. Son
fonctionnement optimal repose sur la complémentarité des
RSpUDWLRQVPLVHVHQ°XYUHSDUOHVGLIIpUHQWVDFWHXUVTXLGp¿QLVVHQW
OHVEHVRLQVFRQVWUXLVHQWO¶LQIUDVWUXFWXUHOD¿QDQFHQWO¶HQWUHWLHQQHQW
RXHQUpJOHPHQWHQWOHVXVDJHV'HX[JUDQGHVTXHVWLRQVUHVVRUWHQW
lorsque l’on examine les perspectives d’évolution des mobilités des
prochaines années :
&HV EHVRLQV GRLYHQW rWUH VRLJQHXVHPHQW DQDO\VpV SRXU pWDEOLU OHV ¿QDQFHPHQWV QpFHVVDLUHV D¿Q G¶\
répondre. Compte tenu de la place des circulations routières dans le système global de mobilité et de
transport de fret, la question du modèle économique de l’entretien et de la modernisation du patrimoine
URXWLHUHVWXQGp¿FROOHFWLITXLDSSHOOHGHVRULHQWDWLRQVFODLUHVHWSDUWDJpHV
4XHOTXHVSURSRVLWLRQVSRXUTXHODURXWHMRXHVRQU{OHDXVHUYLFHGHWRXWHV
les mobilités du quotidien
Les quelques propositions qui suivent relèvent des trois grands axes de l’approche patrimoniale : la
route a une valeur d’usage, une valeur patrimoniale, et peut porter des perspectives de progrès pour les
Françaises et les Français si elle fait l’objet d’une stratégie de gestion fondée sur une vision prospective
partagée.
D Maintenir le réseau routier dans son état optimal pour garantir la poursuite du développement des
nouvelles mobilités
)DLUHUHFRQQDLWUHOHU{OHFHQWUDOGHODURXWHGDQVO¶DUFKLWHFWXUHGHVV\VWqPHVGHPRELOLWp
- Généraliser l’approche patrimoniale et harmoniser les indicateurs et outils de connaissance du
patrimoine (consolider l’ONR)
- Assurer l’universalité du réseau routier par-delà les mutations technologiques
D Répondre aux besoins de régulation de l’usage de la voirie comme espace public d’usages variés
$VVXUHUO¶HI¿FDFLWpGHVRXWLOVOpJLVODWLIVHWUpJOHPHQWDLUHVSURSRVpVDX[GLIIpUHQWVPDvWUHVG¶RXYUDJHV
et gestionnaires de réseaux (péage urbain, taxe de zone, politique du stationnement par exemple)
- Favoriser la cohérence et la complémentarité des orientations portées par différents gestionnaires
VXUXQPrPHWHUULWRLUH
Références :
• La route au cœur de toutes les mobilités – compte rendu des échanges du 16 novembre 2017 (document en cours d’édition)
2EVHUYDWRLUHQDWLRQDOGHODURXWH±5DSSRUW ,'55,0$'&)$')07(686,5)6755(6
5HYXHVGHVGpSHQVHV±9RLULHGHVFROOHFWLYLWpVWHUULWRULDOHV ,*),*$&*(''
• Cahier des charges du Projet d’étude sur l’impact de la révolution des usages de la mobilité sur les infrastructures routières et de leurs
pTXLSHPHQWV±(WXGH0,5( $7(&,'55,0,)677$57',(86,5)
8QQRXYHDXUHJDUGVXUODURXWH±1RWHGXFRQVHLOVFLHQWL¿TXHGH7',(SDUXHGDQVODUHYXH7UDQVSRUWVQMDQYLHUIpYULHU
Étude MIRE I Mars 2019 - Page 29
2ULHQWDWLRQVSRXUO¶DYHQLU
Beaucoup d’interrogations demeurent quant aux horizons possibles des nouvelles mobilités, qu’elles
soient autonomes, électriques, décarbonées ou partagées. En particulier, des questions se posent sur le
GpSORLHPHQWOHVWHUULWRLUHVFRQFHUQpVHWOHVW\SHVG¶XVDJHUVHWGHFRQVRPPDWHXUVFRQFHUQpV'DQVOH
PrPHWHPSVOHVXVDJHVpYROXHQWGHPDQLqUHVLJQL¿FDWLYH©VRXVQRV\HX[ªDYHFG¶XQHSDUWO¶LUUXSWLRQ
des VTC, le développement des mobilités actives, et la mutation des modes de gestion de ces nouveaux
VHUYLFHVHWG¶DXWUHSDUWGHV©GLVWRUVLRQVWHUULWRULDOHVªOHVPXWDWLRQVQHVHGpYHORSSHQWSDVGHODPrPH
manière selon les contextes urbains, hyper-métropolitain dense, périurbain, interurbain, rural.
Cela donne une impression d’accélération, beaucoup parlent « Un paradoxe saute
d’une révolution de la mobilité. Un paradoxe saute cependant
aux yeux : la quasi-totalité de ces nouvelles mobilités, ou pour cependant aux yeux :
rWUH SOXV SUXGHQW GH FHV QRXYHDX[ XVDJHV VH GpYHORSSH
sur l’infrastructure routière, mais on entend peu parler de la quasi-totalité de ces
O¶LQIUDVWUXFWXUH 'DQV OH EUXLW PpGLDWLTXH TXL DFFRPSDJQH nouvelles mobilités, ou
les discours des acteurs industriels et nouveaux entrants de
l’automobile, rien, ou presque, de la part des gestionnaires SRXUrWUHSOXVSUXGHQW
d’infrastructures.
de ces nouveaux
La numérisation de l’économie, ce vaste mouvement
d’uberisation, qui a trouvé son nom dans l’économie du
usages, se développe
transport urbain, remet-il en cause la place de l’infrastructure sur l’infrastructure
dans l’organisation des mobilités ? Il existe de fortes incertitudes
quant à l’adaptation que devra subir l’infrastructure routière. En routière, mais on
outre, la nouvelle priorité donnée aux « transports du quotidien
» et la volonté d’entretenir, régénérer et moderniser les réseaux entend peu parler de
H[LVWDQWV SRXUUDLW rWUH DPHQpH j SUHQGUH HQ FRPSWH OHV
nouveaux usages qui se déploient sur la route. l’infrastructure.»
Il subsiste également un grand écart entre les discours très généreux qui annoncent une mobilité idéalisée
à un horizon imprécis, et la réalité des cycles de mutation. Certes, les évolutions des usages, l’innovation
portée par les nouveaux services, semblent montrer une accélération très forte. On ne peut que constater
une tension très forte entre le temps long de l’infrastructure (qu’il faut concevoir, réaliser, amortir, entretenir),
les positions acquises des « acteurs traditionnels », et les rythmes très courts portés par l’effervescence
GHVQRXYHDX[XVDJHVSRXVVpVSDUGHVVWDUWXSVTXL¿QDQFHQWOHGpYHORSSHPHQWGHOHXUVDOJRULWKPHVHW
leur entrée sur le marché à l’aide d’appels de fonds sans forcément avoir un modèle économique à court
WHUPH&¶HVWO¶H[HPSOHÀDJUDQWGX©IUHHÀRDWLQJª,FLOHEHVRLQGHUpJXODWLRQHVWÀDJUDQW
Face à ces incertitudes il est plus nécessaire que jamais de penser une infrastructure évolutive et modulable
DOODQWMXVTX¶jVDUpYHUVLELOLWp" DX[XVDJHVHWDX[PRGHVG¶H[SORLWDWLRQGHQRXYHOOHVUpÀH[LRQVGRLYHQW
DLQVL rWUHPHQpHV VXUODFRQFHSWLRQ GHUpIpUHQWLHOV LQWpJUDQW jODIRLVOHVHQMHX[ GHODFRQQHFWLYLWp GX
mode d’énergie du véhicule, du « multiusages » y compris hors mobilité (énergie), de l’adaptabilité pour
accompagner les expériences et des conséquences en termes d’exploitation d’éventuels nouveaux
partages de la voirie.
/DGpPDUFKH0,5(DSHUPLVGHPHWWUHHQpYLGHQFHODQpFHVVLWpGHGp¿QLUGHVSHUVSHFWLYHVFRPPXQHV
par un travail collectif et dans la durée.
(QHIIHWODURXWHHVWXQV\VWqPHG¶DFWHXUVFRPSOH[HTXLDSSHOOHjODPLVHHQ°XYUHGHFDGUHVGHUpÀH[LRQ
HWGHSDUWDJHVXVFHSWLEOHVGHFRQWULEXHUjDVVXUHUODSpUHQQLWpGHVDUREXVWHVVH'LYHUVLWpGHVDFWHXUV
VLJQL¿HGLYHUVLWpGHVHQMHX[GHVDJHQGDVHWpFKpDQFHVGHVVWUDWpJLHV
,O\DGRQFQpFHVVLWpG¶XQHVWUDWpJLHGH¿OLqUHG¶XQFDGUHFROOHFWLISRXUO¶pFRV\VWqPHD¿QG¶LGHQWL¿HUGHV
interlocuteurs, des convictions communes et collectives et partager ces convictions et les questionnements
TX¶HOOHVDSSHOOHQWHWSHXWrWUHHQYLVDJHUOHSDUWDJHG¶XQHSURVSHFWLYHFRPPXQH/HFRQWUDWGHFRRSpUDWLRQ
signé entre la Plateforme automobile (PFA) et Routes de France en septembre 2018 témoigne de la prise
de conscience par les acteurs de la mobilité de faire dialoguer véhicules et infrastructures pour répondre
DX[Gp¿VGHWUDQVIRUPDWLRQVTX¶LOV¶DJLVVHG¶pOHFWURPRELOLWpRXGHPRELOLWpDXWRQRPH
Étude MIRE I Mars 2019 - Page 30
)LJXUH9LVLRQVFKpPDWLTXHGHVVWUDWpJLHVSRVVLEOHVSRXUOHGpSORLHPHQWGHODPRELOLWpDXWRQRPH
,O H[LVWH SOXVLHXUV VWUDWpJLHV GH GpYHORSSHPHQW GH OD PRELOLWp DXWRQRPH 8Q SUHPLHU H[WUrPH ± OD VWUDWpJLH
« véhicule autonome » – serait le développement d’un véhicule capable de s’adapter à tout type
d’environnement (par exemple : une route dégradée non cartographiée).
(QWUH OHV GHX[ H[LVWHQW XQH LQ¿QLWp GH SRVVLELOLWpV G¶pTXLOLEUH G¶LQYHVWLVVHPHQWV HQWUH OH YpKLFXOH HW
l’infrastructure, où l’infrastructure vient soutenir les capacités d’autonomie du véhicule et inversement. Les
DFWHXUVGHODPRELOLWp±pTXLSHPHQWLHUVFRQVWUXFWHXUVG¶LQIUDVWUXFWXUHFROOHFWLYLWpV±SDUWDJHQWFHGp¿GH
Gp¿QLUHQVHPEOHOHPHLOOHXUpTXLOLEUHSRXUGpSOR\HUODPRELOLWpDXWRQRPH
Il convient donc par exemple de s’assurer que les grilles d’analyse du retour d’expérience intègrent les
questions relatives à l’infrastructure. Les expérimentations doivent permettre de faire émerger les besoins
HW OHV DWWHQWHV VSpFL¿TXHV GHV PDvWUHV G¶RXYUDJHV D¿Q GH IDFLOLWHU OD SUpSDUDWLRQ HW OD UpJXODWLRQ GHV
nouvelles mobilités. C’est aussi l’occasion d’un dialogue avec les populations et les usagers pour renforcer
l’acceptabilité des solutions proposées. En outre, il reste à faire la démonstration concrète de l’utilité du
véhicule autonome par-delà les différentes hypothèses énoncées (plus de sécurité, moins de congestion,
plus de temps utile, à coût constant ?).
« La route » – l’infrastructure routière – s’est constamment adaptée aux évolutions des technologies et des
usages. Les promesses portées par les nouvelles mobilités ne doivent pas faire oublier que l’infrastructure
HVWODFRQGLWLRQGHODSURGXFWLRQGXVHUYLFHHOOHSHUPHWGHUpSRQGUHjXQHQVHPEOHGHEHVRLQVHQPrPH
temps qu’elle est aussi un outil de régulation des usages. Et en ce sens, veiller à la préservation de ce
SDWULPRLQHHVWXQHFRQGLWLRQQpFHVVDLUH,OVHPEOHWRXWHIRLVHQFRUHWURSW{WSRXUVDYRLUVLOHVpYROXWLRQV
attendues des usages et services de la mobilité routière porteront une véritable rupture dans la conception
et la gestion de l’infrastructure, et quand elles pourraient se matérialiser.
'¶RUHVHWGpMjERQQRPEUHGHVROXWLRQVVRQWGLVSRQLEOHVGDQVOHVFHQWUHVGHUHFKHUFKHSXEOLFVHWSULYpV
pour permettre à l’infrastructure routière d’accompagner le développement de nouvelles offres de mobilité
et répondre ainsi aux enjeux de transitions numérique, écologique et énergétique de la mobilité du
TXRWLGLHQ/HGp¿DFWXHOHVWGRQFSOXW{WDXSDUWDJHG¶XQHIHXLOOHGHURXWHSRXUVpOHFWLRQQHUH[SpULPHQWHU
et rendre certaines de ces solutions acceptables tant sur le plan économique, sociétal que réglementaire
HWMXULGLTXH&¶HVWFHGp¿TXHODGpPDUFKHGHUpÀH[LRQFROOHFWLYHGHO¶pWXGH0,5(VHSURSRVHGHUHOHYHU
en continuant de rassembler plusieurs points de vue et des préoccupations différentes sur l’objet mobilité
et infrastructure routière.
,'55,0
3UpVHQWDWLRQGHODGpPDUFKH0,5(jO¶RFFDVLRQGX&RQJUqVGHO¶,'55,0RFWREUH
Références :
7DEOH URQGH FRQFOXVLYH GX &RQJUqV GH O¶,'55,0 ± ,QWHUYHQWLRQ GH 3LHUUH 9DQ &RUQHZDO HW -HDQ%DSWLVWH GH
3UpPDUH±&RQJUqVGHO¶,'55,0
(WXGH0,5(TXHYDGHYHQLUODURXWH"±'RVVLHU&RQWH[WH (QMHX[±UHYXH7(&Q±MDQYLHU
,PSDFWGHODUpYROXWLRQGHVXVDJHVGHPRELOLWpVXU
OHVLQIUDVWUXFWXUHVURXWLqUHVHWOHXUVpTXLSHPHQWV
3DQRUDPDGHVDSSHOVjSURMHWVQDWLRQDX[SRXUOHV
QRXYHOOHVPRELOLWpVSXEOLpVMXVTX¶HQMXLOOHW
/LVWHGHVH[SpULPHQWDWLRQVGXYpKLFXOHDXWRQRPH
PHQpHVHQ)UDQFHGHjVHSWHPEUH
© Photothèque Eurovia
'HX[WKpPDWLTXHVVRQWSRXUO¶LQVWDQWWUDLWpHV
- Quelles infrastructures pour le véhicule électrique et/ou hybride rechargeable ?
- Quelles infrastructures pour le véhicule autonome (et connecté) ?
'¶DXWUHVWKpPDWLTXHVVRQWFLWpHVjWLWUHLOOXVWUDWLISRXYDQWVXVFLWHUXQHUHSUpVHQWDWLRQGHVLPSDFWVVRXV
forme de tableau. Une liste de questionnements complémentaires a été établie à titre indicatif.
4XHOOHVLQIUDVWUXFWXUHVSRXUOHYpKLFXOHpOHFWULTXHHWRXK\EULGHUHFKDUJHDEOH"
- Entre 400 000 et 800 000 unités électriques et - 5 millions d’unités électriques et hybrides, soit - 40% du parc automobile électrique base 2017
hybrides 12% du parc (40 millions : base 2017) y compris soit 16 millions y compris VUL et PL
$XWRQRPLHPR\HQQHNP VUL et PL - Progrès considérable des batteries
- Progrès des batteries $XWRQRPLHNP
$XWRQRPLHNP
Bornes de recharge en ville, en périurbain, Bornes de recharge dans toutes les sta- Bornes de recharge dans toutes les sta-
VXUSDUNLQJVUHODLVGDQVVWDWLRQVVHUYLFHVHQ tions-services, les habitats locatifs, à domicile, tions-services, les habitats locatifs, à domicile,
habitat collectif, à domicile OHVSDUWLFXOLHUVOHVSDUNLQJVUHODLVOHVSODWHV OHVSDUWLFXOLHUVOHVSDUNLQJVUHODLVOHVSODWHV
formes multimodales formes multimodales
Rappel objectif GVT : 7 millions de points de
charge à horizon 2030
Renforcement du réseau électrique, poursuite Infrastructures partagées sur route de récupéra-
des expérimentations en charge dynamique tion d’énergie par induction et/ou de conduction
selon les modèles économiques en cours
Stations auto/vélo AE avec recharges 3DUNLQJVUHODLV
4XHOOHVLQIUDVWUXFWXUHVSRXUOHYpKLFXOHDXWRQRPH HWFRQQHFWp
Poursuite des expérimentations et développe- 5% des Véhicules individuels niveau 4 40% des véhicules niveau 5
ment des navettes petit gabarit
1DYHWWHVURERWVWD[LVDXWRSDUWDJHHQ¿QDOLVD- Véhicule individuel niveau 4 Véhicule individuel niveau 5
tion de tests Transport collectif en ville Métro autonome
Véhicule individuel en test sur réseau dense, Navette (Transport à la demande en rural) Train autonome
autoroutier Robot taxi Navettes autonomes de TCSP
Véhicule professionnel en test sur réseau dense Véhicule professionnel en platooning Auto-partage….
péri-urbain, autoroutier Logistique urbaine Véhicule professionnel en platooning
Logistique urbaine…
Marquage et signalisation verticale Marquage et signalisation verticale Marquage et signalisation
Standard minimum chaussée en test Mise à deux fois deux voies Route « standardisée autonome » dont le coût
Contournements urbains est intégré dans le service
Infrastructures de connectivité dont Unités de ,QIUDVWUXFWXUHVGHFRQQHFWLYLWpZL¿GHODURXWH ,QIUDVWUXFWXUHVGHFRQQHFWLYLWpZL¿GHODURXWH
bord de route sur les réseaux structurants 30% du linéaire sur l’ensemble du linéaire routier : 1 million de
URXWLHUNPVGRQWXQLWpVGHERUGGH NPVGRQW8QLWpVGHERUGGHURXWH
route
Capteurs dans la chaussée Capteurs dans la chaussée
Partage dynamique des voies Partage dynamique des voies Apport pour les villes denses, le périurbain et
le rural
+ zones logistiques et zones industrielles
Apport principalement pour les villes denses Apport principalement pour les villes denses et
HWOHGHUQLHUNP]RQHVORJLVWLTXHVHW]RQHV le périurbain avec expérimentations en rural
industrielles + zones logistiques et zones industrielles
Considérons d’abord le cas de M. Robert habitant une commune isolée en territoire péri-urbain gagnant
régulièrement le cœur de l’agglomération voisine.
0RELOLWpLQWHUXUEDLQHGHPDUFKDQGLVHV
Considérons désormais le corridor autoroutier entre le Havre et la région Parisienne, qui aujourd’hui fait
l’objet d’études dans le cadre du CPIER signé entre l’Etat et les Régions Normandie et Île de France.
circulation »
En 2050, malgré tous les progrès accomplis depuis les années vingt, le Port autonome du Havre
2050 YHQDLWGHIHUPHUVHVSRUWHV$YHFOHUpFKDXIIHPHQWFOLPDWLTXHOHVF{WHVGHOD0DQFKHpWDLHQW
devenues très prisées des retraités français et le nombre de paquebots de croisière à destination
GX+DYUHDXJPHQWDLWUpJXOLqUHPHQW'HWRXWHIDoRQFHODIDLVDLWGL[DQVTXHOHFRUULGRUpOHFWUL¿p
GX9DOGH6HLQHDYDLWSHXjSHXpWpDEDQGRQQp/HVHQWUHS{WVORJLVWLTXHVGHODUpJLRQSDULVLHQQH
avaient également fermé les uns après les autres. Ceux qui avaient été conçus de façon
évolutive n’avaient pas posé problème de reconversion en
habitations collectives. En effet, depuis l’ouverture de la nouvelle
URXWHGHOD6RLH¿QDQFpHSDUOH
©/HVHQWUHS{WV gouvernement Chinois qui avait
permis de diviser par deux le logistiques de la temps de transport, des trains
autoroutiers de marchandises région parisienne GpEDUTXDLHQW HQ ÀRW FRQWLQX
depuis la Chine jusqu’aux portes de l’Europe. Malgré
l’interdiction de circulation avaient également en Europe de ces trains de
poids-lourds trop agressifs fermé les uns pour son réseau autoroutier,
les marchandises parvenaient après les autres.» toujours en un temps record
chez les consommateurs. Cela DYDLW pWp UHQGX SRVVLEOH JUkFH
DX[ HQWUHS{WV YRODQWV G¶$OLEDED qui décollaient de Turquie
HWDX[ÀRWWHVGHGURQHVTXLV¶HQpFKDSSDLHQW/D&KLQHpWDLWUHGHYHQXHGHSXLVORQJWHPSVOD
première puissance commerciale mondiale, tout en respectant les engagements pris en matière
d’émissions de GES lors de la COP 21 en 2015. Les Etats-Unis incapables d’effectuer leur
transition énergétique avaient été peu à peu délaissés par le marché Européen. Symbole des
années vingt, Amazon avait dû se retirer de ce marché suite à un scandale retentissant. La
Commission européenne avait déclaré l’assistant personnel développé par le géant américain
illégal. En effet, dans sa dernière version, l’assistant était capable de passer commande en se
Ce phénomène, non prévu par les programmeurs, conduisait tout simplement l’assistant à vider peu à peu
OHFRPSWHEDQFDLUHGHVFOLHQWVYRLUHOHVREOLJHDLWjVRXVFULUHDXWRPDWLTXHPHQWGHVSUrWVEDQFDLUHVjGHV
WDX[G¶LQWpUrWpOHYpV
'DQVFHVH[HPSOHV¿FWLIVQRXVDYRQVGpFULWGLIIpUHQWVVFpQDULRVSURVSHFWLIVSRXUOHWUDQVSRUWGHSDVVDJHU
HW GH PDUFKDQGLVHV 1RXV SRXUULRQV TXDOL¿HU OH VFpQDULR GH WHQGDQFLHO FHOXL GH GH IXWXU
souhaitable et celui de 2050 celui d’un futur désenchanté. L’infrastructure et sa régulation sont au cœur du
UpFLW3RXUFKRLVLUVRQIXWXUHWGRQFUHVWHUPDvWUHGHO¶XVDJHGHO¶HVSDFHSXEOLFODSXLVVDQFHSXEOLTXHGRLW
GRQFVHSUpSDUHUjPDvWULVHUOHVGpEDWVVXVFLWpVSDUOHVPXWDWLRQVWHFKQRORJLTXHV
'DQVFHFRQWH[WHOHVLQIUDVWUXFWXUHVGRLYHQWrWUHXQVXSSRUWG¶LQQRYDWLRQSRXUDFFRPSDJQHUOHVPXWDWLRQV
VRXKDLWDEOHV Gp¿QLHV SDU OD SXLVVDQFH SXEOLTXH HW IDFLOLWHU GHV VROXWLRQV HQ PDWLqUH G¶DPpQDJHPHQW
GXUDEOHD¿QGHVXSSRUWHUOHGpFLGHXUSXEOLFGDQVVHVFKRL[
'HSXLVOHVDQQpHVFHX[FLV¶DUWLFXOHQWSULQFLSDOHPHQWDXWRXUGHGHX[WKqPHVTXLVRQW
'DQV OH FDGUH GH O¶pWXGH 0,5( LO HVW DSSDUX LPSRUWDQW GH UpDOLVHU XQ SDQRUDPD GHV DSSHOV j SURMHWV
ayant pour objectif de favoriser le développement ou l’expérimentation de nouveaux services intégrant des
pOpPHQWVDERUGpVGDQVOHVWURLV¿FKHVGHFHWWHpWXGH
Cette recherche s’est concentrée sur les récents appels à projet nationaux intégrant, dans leur cahier
des charges, des éléments favorisant l’expérimentation et/ou le développement de procédés ou produits
LQQRYDQWVGDQVOHFKDPSGHVWURLV¿FKHVGHFHWWHpWXGH
Les appels à projets recensés proposent généralement deux leviers de développement : soit par une
FRQWULEXWLRQ¿QDQFLqUHDXGpYHORSSHPHQWGXSURGXLW SDUVXEYHQWLRQRXDYDQFHUHPERXUVDEOH RXSDUOD
mise à disposition de terrains d’expérimentation permettant de tester les produits innovants dans un cadre
juridique et technique sécurisé.
C’est notamment le cas des deux principaux programmes d’innovation pour les infrastructures sont l’appel
j SURMHW © 5RXWHV HW 5XHV ª GH OD ',7 'LUHFWLRQ GHV ,QIUDVWUXFWXUHV GH 7UDQVSRUW HW FHX[ LVVXV GHV
3URJUDPPHVG¶,QYHVWLVVHPHQWG¶$YHQLU 3,$ GHO¶$'(0(
3DUDLOOHXUVGHVDSSHOVjSURMHWVRQWSXrWUHODQFpVDXQLYHDXHXURSpHQQRWDPPHQWGDQVOHFDGUHGX
programme LIFE, dont plusieurs projets français concernent l’infrastructure ou des outils de gestion
associés.
'HVpOpPHQWVFRPSOpPHQWDLUHVSRXUUDLHQWpJDOHPHQWrWUHWURXYpVDXSUqVGHVSURMHWVGHO¶$15RXGHV
S{OHV GH FRPSpWLWLYLWp W\SH 0RY¶HR PDLV VRQW SOXV UDUHV HW GLVSDUDWHV HW Q¶RQW SDV IDLW O¶REMHW G¶XQH
recherche approfondie.
eOpPHQWGHV\QWKqVHGHVDSSHOVjSURMHW
/HV DFWHXUV pFRQRPLTXHV GHV LQIUDVWUXFWXUHV UHVWHQW SOXV KDELWXpV j O¶DSSHO j SURMHW GH OD ',7
« Routes et Rues », dont l’atout important est la mise à disposition de terrains d’expérimentation et
G¶XQVXLYLVFLHQWL¿TXH1pDQPRLQVFHOXLFLUHVWHVRXYHQWUpVHUYpjGHO¶DPpOLRUDWLRQGHSURFpGpVHW
ne permet que peu le développement de technologies de rupture.
'¶XQHPDQLqUHJpQpUDOHO¶LQIUDVWUXFWXUHHVWSHUoXHFRPPHQWXQREMHWFRQQH[HLPSDFWpSDUFHV
grands enjeux (environnement, mobilité) mais n’est que rarement abordé comme pouvant structurer
une politique ou une évolution des pratiques.
Il vise à soutenir des projets d’expérimentation de cas d’usages de véhicules autonomes, commercialisables
d’ici 2022, dans le domaine de la mobilité individuelle, partagée ou collective, du fret et de la logistique. Ces
projets concourront au développement de méthodologies de validation de la sécurité et à l’amélioration
des connaissances sur les usages et l’acceptabilité.
Point particulier : Les expérimentations retenues devront permettre la constitution d’un « bien commun »,
Gp¿QLSDUO¶$'(0(HWTXLGRLWrWUHSDUWDJpDYHFOHFRQVRUWLXPOHVSURMHWVUHWHQXVOHVDXWRULWpVSXEOLTXHV
VHORQOHVpOpPHQWVGp¿QLVGDQVOHFDKLHUGHVFKDUJHV
En vue de la sélection des lauréats du présent AMI et de l'AAP à venir, il est attendu que les projets soient :
- Collaboratifs ;
- Représentatifs du déploiement commercial visé ;
- Contributeurs à la validation environnementale, sociétale et technique des systèmes (notamment
pour les cas critiques) ;
- Concentrés sur un territoire ciblé adapté au cas d’usage.
&RPLWp,QQRYDWLRQ5RXWHVHW5XHV
0LVHQSODFHHQSDUOD',7FHWDSSHOjSURMHWVFRQVWLWXHOHSULQFLSDORXWLOGHVRXWLHQjO¶LQQRYDWLRQ
routière. Son action doit permettre la réalisation de chantiers de démonstration pour tester les innovations
en vraie grandeur et dans des conditions réelles, avec un suivi réalisé selon un protocole technique et
VFLHQWL¿TXHPDvWULVpD¿QGHMXJHUGHPDQLqUHREMHFWLYHOHVDSSRUWVGHO¶LQQRYDWLRQGDQVXQODSVGHWHPSV
relativement court
,OHVWRUJDQLVpDQQXHOOHPHQWSDUOD',7DYHFOHVRXWLHQGX&HUHPDHWGHO¶,'55,0
3,$5RXWHGX)XWXU
Mis en place par l’Etat et piloté par le Commissariat Général à l’Investissement, un appel à projet « Route
du Futur » s’est tenu en 2016 au sein du programme « Véhicules et Transport du Futur ».
Il a pour objectif de sélectionner des projets d’innovation permettant le développement de technologies,
procédés, services et solutions industrielles ambitieuses, innovantes et durables en matière d’infrastructure
routières et qui répondent à un marché. Les axes sont :
/,)(3URJUDPPH(XURSpHQ
/HSURJUDPPH/,)(HVWO¶LQVWUXPHQW¿QDQFLHUGHOD&RPPLVVLRQHXURSpHQQHGHVRXWLHQDX[SURMHWVGDQV
les domaines de l’environnement et du climat. Il s’adresse à des porteurs de projets publics et privés et
YLVHjSURPRXYRLUHWj¿QDQFHUGHVSURMHWVLQQRYDQWVSRUWDQWSDUH[HPSOHVXUODFRQVHUYDWLRQG¶HVSqFHV
et d’habitats, la protection des sols, l’amélioration de la qualité de l’air ou de l’eau, la gestion des déchets
ou encore l’atténuation ou l’adaptation au changement climatique.
Pour la période 2014-2020 le programme LIFE est doté d’un budget de plus de 3 milliards d’euros à
l’échelle européenne réparti en deux sous-programmes distincts : le sous-programme « Environnement »
et le sous-programme « Actions pour le Climat ».
$SSHOj3URMHWV(FRQRPLH&LUFXODLUHUpJLRQDX[
/HVREMHFWLIVGHFHWDSSHOjSURMHWVVRQWPXOWLSOHVG¶XQHSDUWDFFpOpUHUO¶LGHQWL¿FDWLRQHWOHPRQWDJHGH
projets en lien avec l’Economie Circulaire et d’autre part développer les synergies organisationnelles entre
différents acteurs régionaux. Un volet concerne les déchets du BTP.
'¶DPpOLRUHU OHV SUDWLTXHV GH SUpYHQWLRQ GH SURGXFWLRQ GHV GpFKHWV j OD VRXUFH HW GH UpHPSORL
réutilisation des matériaux
'H UHQIRUFHU OH WUL VXU FKDQWLHUV OHV PRGDOLWpV HW OH UpVHDX GH FROOHFWHGpFKHWWHULH DLQVL TXH OD
performance des installations de valorisation des déchets et la qualité des matières sortantes à
recycler
'¶RSWLPLVHUOHPDLOODJHGXWHUULWRLUHSRXUUpSRQGUHDX[HQMHX[ORFDX[GHSpQXULHVG¶H[XWRLUHVHWGH
demande en ressources
$SSHO j SURMHWV )RQFWLRQQDOLWpV pFRORJLTXHV HW WHUULWRULDOHV GHV LQIUDVWUXFWXUHV OLQpDLUHV GH
WUDQVSRUWVHWGHOHXUVHPSULVHV
$SSHOjSURMHWV,59('pSORLHPHQWGHVLQIUDVWUXFWXUHVGHUHFKDUJHSRXUYpKLFXOHVpOHFWULTXHV
'pSORLHPHQWGHERUQHVHWG¶XQHRIIUHGHVHUYLFHVSRXUODUHFKDUJHGHYpKLFXOHVpOHFWULTXHVRXK\EULGHV
UHFKDUJHDEOHVHQ]RQHUpVLGHQWLHOOHHQ]RQHG¶DFWLYLWpGDQVOHVS{OHVG¶pFKDQJHVPXOWLPRGDX[
$SSHO j 3URMHWV 3,$ 7UDQVSRUW HW 0RELOLWp 'XUDEOH $FFpOpUDWLRQ GX GpYHORSSHPHQW GHV pFR
V\VWqPHVG¶LQQRYDWLRQSHUIRUPDQWV
,OYLVHj¿QDQFHUGHVSURMHWVGHUHFKHUFKHGHGpYHORSSHPHQWHWG¶LQQRYDWLRQSRUWpVSDUGHVHQWUHSULVHV
implantées sur le territoire national et exploitant les travaux et les résultats issus des laboratoires de
recherche publique, des structures de valorisation de la recherche ou des instituts de recherche implantés
sur le territoire national. Projets sur la thématique des transports, de la logistique et de la mobilité
durables. L’AAP a pour objectif de sélectionner des projets industriels développant des technologies, des
services et/ou des solutions ambitieuses, innovantes et durables en matière de transport (passagers ou
marchandises), de logistique et de mobilité. Ils conduisent à un développement économique ambitieux
des entreprises qui les développent.
&RQFRXUVG¶,QQRYDWLRQ9DJXH
'LVSRVLWLIGHVRXWLHQYLVDQWjVRXWHQLUGHVSURMHWVLQQRYDQWVSRUWpVSDUGHVVWDUWXSGH30(HWFRQGXLVDQW
à favoriser l’émergence accélérée d’entreprises leaders dans leur domaine pouvant prétendre notamment
à une envergure mondiale. Ce Concours a pour vocation de sélectionner, dans le cadre d’une procédure
favorisant la compétition et destinée aux start-up et PME selon le droit européen, des projets d’innovation
au potentiel particulièrement fort pour l’économie française. Une thématique porte sur « Transport et
mobilité durable ».
)UHQFK0RELOLW\7HUULWRLUHVG¶H[SpULPHQWDWLRQGHQRXYHOOHVPRELOLWpVGXUDEOHV
L’appel à projets s’inscrit dans une démarche globale favorisant la mise en œuvre par les Territoires de
projets de mobilités quotidiennes, durables, pour tous, innovantes sur le plan technique et/ou sociétal et/
ou de la gouvernance du point de vue des projets déjà développés sur le territoire, répondant à un besoin
local. Il vise à répondre à des objectifs pour :
- Assurer une mobilité pour tous dans tous les territoires, notamment peu denses, permettant à
tous de se déplacer pour ses besoins quotidiens (école, travail, commerces, soins…) ;
- Accélérer le développement de la mobilité partagée (déploiement du covoiturage quotidien,
création d’alternatives à l’autosolisme et accompagnement des usagers dans leur changement de
comportement, augmentation du remplissage des véhicules individuels et collectifs) ;
Cet AAP les projets comportant des modalités de mise en œuvre visant à permettre une meilleure
collaboration entre les territoires (entre les collectivités) ou s’appuyant sur une gouvernance à l’échelle de
bassin de vie et d’emploi, dépassant l’échelle intercommunale voire départementale.
,QLWLDWLYHV30(9pKLFXOHVHWWUDQVSRUWV
,O SHUPHW GH FR¿QDQFHU GHV SURMHWV GH UHFKHUFKH HW GpYHORSSHPHQW FLEOpV FRQWULEXDQW j DFFpOpUHU OH
développement et le déploiement de technologies et usages de mobilité innovants, notamment ceux
permettant une réduction de la consommation des énergies fossiles. Le champ thématique sont :
$SSHOjSURMHWV9pKLFXOHURXWLHUHWPRELOLWpGXIXWXU
Il a pour objectif de sélectionner des projets développant des technologies, des services et des solutions
industrielles ambitieuses innovantes et durables en matière de transport routier (véhicule et services
associés).
Ils conduisent à un développement industriel économique ambitieux des entreprises qui les développent.
AUTRES
Pour répondre à cette question, le tableau qui suit compile les informations accessibles par la presse ou les
documents de communication des acteurs qui portent ces expérimentations en France.
2UJDQLVpVXLYDQWO¶RUGUHFKURQRORJLTXHGHVH[SpULPHQWDWLRQVLGHQWL¿pHVLOSURSRVHXQHQVHPEOHGHFULWqUHV
de comparaison et d’analyse :
- Lieu de l’expérimentation
'DWHVHWGXUpHGHO¶H[SpULPHQWDWLRQ
- Porteur
- Opérateur
- Constructeur du véhicule
- Partenaire(s) de l’opération
- Usage du véhicule
- Nombre de véhicules testés
- Choix énergétique
- Vitesse de circulation
- Présence d’un agent ou d’un conducteur à bord
- Nombre de passagers transportés
- Trajet et/ou le type de voie emprunté
- Technologie du véhicule
- Aménagement de l’infrastructure
- Objectif de l’expérimentation
/¶HQVHPEOHGHVGRQQpHV¿JXUDQWGDQVFHWDEOHDXSURYLHQQHQWG¶DUWLFOHVGHODSUHVVHJpQpUDOLVWH/HVHVVDLV
privés réalisés à huis clos ne sont donc pas référencés. Au total, 27 expérimentations ont été recensées
depuis les années 2000.
eOpPHQWVG¶REVHUYDWLRQWLUpVGHFHWDEOHDX
NBR DE
/,(8'(/¶(;3e DATES OPÉRA
PORTEUR CONSTRUCTEUR 3$57(1$,5( 6 USAGE VÉHICULES ENERGIE
RIMENTATION DURÉE TEUR
TESTÉS
CA de
Sophia
Antipolis, INRIA + partenaires du 5e Collectif
Antibes-Juan les 'XDX
Commune ? 2getthere Programme Cadre de Re- (na- 1 Electrique
pins juin 2004
d’Antibes cherche Européen vette)
- Juan les
Pins
'X
Collectif
au 28 Consortium Citymobil 1, ville
La Rochelle Citymobil 1 ? ? (mini- 1 Electrique
septembre de La rochelle
bus)
2008
'XDX Collectif
Induct (Futur
Lyon 17 mars Grand Lyon ? ? (na- 1 Electrique
Navya)
2013 vette)
'X
Consortium Citymobil 2, CA Collectif
17/12/14 Proxiway
La Rochelle CityMobil 2 Robosoft de La Rochelle, ville de La (na- 6 Electrique
au (Transdev)
Rochelle, l’EIGSI et Proxiway vette)
30/04/15
'HSXLV
Indivi-
France octobre PSA PSA PSA ? ? Thermique
duel
2015
'HSXLV Indivi-
France Renault Renault Renault ? 6 Thermique
2016 duel
La CA de
'HMDQYLHU
Sophia An- Collectif
Biot/Sophia 2016 au 31 Consotium Citymobil 2, Ligier,
tipolis dans ? EasyMile (na- 4 Electrique
Antipolis mars 2016 INRIA
le cadre de vette)
(3 mois)
CityMobil 2
Ministère
'HSXLVOH
de l’Eco-
septembre
logie du Collectif
2016 $'(0(6\WUDO0pWURSROH
Lyon dévelop- Keolis Navya (na- 2 Electrique
MXVTX¶j¿Q du Grand Lyon
pement vette)
2018 (2
durable et
ans)
de l’Energie
Répondre à la probléma-
WLTXHGX©GHUQLHUNLOR-
Site privé - trajet Ordinateur em-
? ? ? Aucun mètre», notamment pour
de 250 m barqué
les personnes à mobilité
réduite
Autoroutes A13,
Autonomie Tester le véhicule et recueil-
Grande vitesse Oui ; A86 et nationale ?
niveau 4 lir des données
N118
'p¿QLUOHVDGDSWDWLRQVTXL
GRLYHQWrWUHIDLWHVHQYLOOH
7UDMHWGHNP
GPS et télédé- pour garantir une sécurité
NPK Oui 1000 par jour desservant 5 Aucun
tection par laser PD[LPDOHLGHQWL¿HUO¶DFFHS-
stations.
tabilité sociale de ce mode
de transport.
Quartier
Ouvrir la voie aux navettes
&RQÀXHQFH Capteurs réali-
22 000 en 14 autonomes en solutionnant
NPK ? ERXFOHGHNLOR- sant du mapping ?
mois la problématique du «der-
mètres desservant '
QLHUNLORPqWUHª
DUUrWV
'X
9RONVZDJHQ
au 29 Indivi-
Paris Valéo Valéo équipé du système ? 1 Thermique
septembre duel
Cruise4U
2016
'X
,')0
23/01/17 Collectif
RATP,
Paris au RATP EasyMile Ligier (na- 2 Electrique
Mairie de
07/04/18 vette)
Paris
(75
'X
06/03/17 Collectif
Issy-les-Mouli- Consortium Société du Grand Paris +
au Transdev EasyMile (na- ? Electrique
neaux So Mobility ,')0
07/04/17 (5 vette)
semaines)
5$73'HY
'X Compagnie
(la Com-
05/04/2017 de trans- Ville de Boulogne-sur-mer + Collectif
pagnie de
Boulogne-sur-mer au ports du EasyMile Communauté d’agglomération (na- ? Electrique
transports
08/05/17 (5 Boulonnais du Boulonnais, vette)
du Boulon-
semaines) (CTB)
nais)
'X
29/06/17 à Collectif
3DULV/D'pIHQVH décembre ,')0 Keolis Navya 'HIDFWR (na- 3 Electrique
2017 (6 vette)
mois)
Juillet ( de
22h à 02h)
et octobre
(heures Indivi-
Paris Valéo Valéo Land Rover ; ; Thermique
de pointe) duel
2017 pour
quelques
jours
Septembre
Caisse des
j¿Q Collectif
'pS{WV
Orly-Rungis décembre Transdev EasyMile Mairie de Rungis (na- 2 Electrique
Icade et
2017 (3 vette)
Transdev
mois)
Commu-
du 4 au 15 nauté d’ag- Filiale Collectif
Sète septembre glomération française de Navya ? (na- 1 Electrique
2017 du bassin Carpostal vette)
de Thau
'HSXLV
CA Ram- 'YLUWXDOL]%0&3([RVNLOOV
7/09/17 Collectif
bouillet Renault et Renault et Easy- IFSTTAR, INRIA, Neavia,
Rambouillet pour 36 (na- Au moins 2 Electrique
Territoireet Transdev Mile Université Blaise Pascal,
mois vette)
Renault Université de Pau, UTC
(3ans)
,')0
à partir du Collectif
RATP,
Vincennes 17/11/17 RATP EasyMile Ligier (na- 2 Electrique
Mairie de
pour 1 an vette)
Paris
NBR DE
/,(8'(/¶(;3e DATES OPÉRA
PORTEUR CONSTRUCTEUR 3$57(1$,5( 6 USAGE VÉHICULES ENERGIE
RIMENTATION DURÉE TEUR
TESTÉS
Indivi-
Paris-Caen 01/12/2017 Renault Renault Renault x x Electrique
duel
du 12 juillet
2017 à Collectif
Toulouse
Pibrac novembre Transdev EasyMile Ligier (na- 1 Electrique
Métropole
2017 (4 vette)
mois)
de mi-dé-
Collectif
cembre Toulouse
Toulouse Transdev EasyMile Ligier (na- 1 Electrique
j¿Q Métropole
vette)
mai 2018
de mi-fé-
Collectif
vrier à mi-
Saclay RATP, CEA RATP EasyMile x (na- 2 Electrique
avril 2018
vette)
(2 mois)
'XDYULO
Collectif
2018 à
Roissy $'3 Keolis Navya ? (na- 2 Electrique
juillet 2018
vette)
(3 mois)
La Métro-
'HSXLV pole Rouen
5 dont une
le 26 juin Normandie, Collectif
Renault et Renault, transdev Région Normandie, Banque navette
Rouen 2018 à Transdev, (na- Electrique
Transdev et Lohr des Territoires I-Cristal et 4
décembre Renault, vette)
=RH
2019 le groupe
Matmut
NOMBRE DE
$*(17
VITESSE DE PASSAGERS $0e1$*(0(17'(/¶,1 2%-(&7,)'(/ (;3e5,
CONDUC 92,(75$-(7 TECHNOLOGIE
CIRCULATION TRANSPOR FRASTRUCTURE MENTATION
TEUR
TÉS
Autonomie
niveau 4, 35
capteurs dont
3 capteurs Lidar
Scala signés
Valeo, 5 radars (
un frontal), une
double caméra
Installation de bornes Wi-Fi
Grande vitesse Oui x Autoroute A13 sur le pare-brise Collecter des données
5G par la Sanef
et d’autres au
niveau des
portières,une
ceinture de cap-
teurs à ultrasons,
un calculateur LG
Automotive (V2I
RX9;
Trajet de 700 m
10 000 en 1 entre l’église et le GPS et télédé-
NPK Oui Aucune
mois centre commercial tection par laser
Sainte Germaine