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ENSEIGNANT ET ERE

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IJRDO-Journal of Educational Research ISSN: 2456-2947

ENSEIGNANT CONGOLAIS ET RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE


(CAS DES ECOLES PRIMAIRES DE LA VILLE DE KISANGANI EN RDC)
Par
Bombula Ngutu Gustave1, Gbossi Musafiri Marie Therese2, Tobenza Sombo Dauphin3

*Corresponding Author : -

Résumé : -
Cet article donne les premiers résultats d’une recherche portant sur les enjeux actuels du réchauffement climatique dont
l’enseignant est le vecteur principal dans les écoles primaires en République Démocratique du Congo.
Il poursuit les objectifs ci-après : découvrir le niveau d’information des enseignants sur les enjeux actuels du
réchauffement climatique ; identifier l’état de l’enseignement des notions du réchauffement climatique dans les classes
par les enseignants et Collecter des recommandations pour l’amélioration de cet enseignement auprès des enseignants.
Pour y parvenir, un questionnaire a été administré auprès de 113 enseignants. Après l’analyse, le résultat nous conduit
à dire que les enseignants sont informés du réchauffement climatique à travers les voies des ondes et non par la voie
officielle (94%) ;63% d’enquêtés considèrent le réchauffement climatique comme innovation et celle-ci nécessite un
recyclage au préalable, chose qui n’a pas été faite. En plus, quant à la pratique enseignante, 34% d’enquêtés n’ont pas
de matières à enseigner sur ce phénomène et enfin, 70% des enseignants exigent les manuels scolaires appropriés suivi
des supports pédagogiques (matériel didactique), recyclage des enseignants, le module de formation, généralisation de
programme à tous les niveaux et approfondissement des matières dans le programme national.

Motscles : Enseignant, réchauffement climatique

Abstract : -
This article gives the first results of a research on the current issues of global warming of which the teacher is the main
vector in primary schools in the Democratic Republic of Congo.
It pursues the following objectives: highlight the level of information of teachers on the current challenges of global
warming; identify the state of teaching of the notions of global warming in classes by teachers and collect
recommendations for the improvement of this teaching from teachers.
To achieve this, a questionnaire was administered to 113 teachers. After the analysis, the result leads us to say that
teachers are informed of global warming through the channels of the waves and not by the official channel (94%); 63%
of respondents consider global warming as an innovation and this requires recycling beforehand, something that has
not been done. In addition, with regard to teaching practice, 34% of respondents have no subjects to teach on this
phenomenon and finally, 70% of teachers require the appropriate textbooks followed by teaching aids (teaching
materials), retraining of teachers, the training module, generalization of the program at all levels and deepening of
subjects in the national program.

Keywords : Teacher, global warming

1
BOMBULA NGUTU Gustave, assistant 2 de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Université de
Kisangani, RDCongo ;
2
GBOSSI MUSAFIRI Marie-Thérèse, assistante 2, de la Faculté des Sciences de l’Information et de la Communication,
Université de Bunia, RDCongo ;
3
TOBENZA SOMBO Dauphin, assistant 2, Institut Supérieur Pédagogique de Kisangani, RDCongo

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INTRODUCTION
La qualité de l’instruction dépend, dans une large mesure, de la présence d’enseignants compétents et bien formés dans
les classes, Unesco cité par Maroyi (2020). C’est pourquoi toute décision ajoute-t-il, qui émane de la hiérarchie scolaire,
sans modifier dans le bon sens ce qui se passe dans les salles de classe n’aura aucune influence sur l’amélioration de
l’efficacité de l’enseignement (Carron et Chau, 1998).

Car la qualité du travail effectué par les enseignants dans les salles de classe est si importante que qui dit école efficace
pense surtout à des enseignants efficaces (Schulmeyer, 2008).

Selon Bloom cité par Maroyi(2020), ce que l’enseignant « est » influe sur ce que l’enseignant « fait » ; ce que
l’enseignant « fait » influe à son tour sur ce que les élèves apprennent, en termes de contenu et de quantité.
Le rôle de l’école semble déterminant dans l’instauration d’une pensée basée sur les explications rationnelles et la mise
en application des connaissances pouvant permettre de transformer l’environnement. Les objectifs de l’école et les
contenus qu’elle dispense visent expressément à aider l’apprenant non seulement à comprendre le monde qui l’entoure
mais aussi à le rendre capable de le protéger contre les dégradations écologiques de toute nature (Lukoba, 1989).

Les changements climatiques ont exercé une action importante sur les formations végétales du continent. La répartition
des forêts tropicales humides du bassin du Congo a ainsi fluctué en relation avec les cycles climatiques à diverses
échelles temporelles, millénaires et annuelles. Ilss’annoncent donc comme une source de contraintes supplémentaires
pour le secteur agricole dans les pays du bassin du Congo et l’adaptation s’impose aujourd’hui avec acuité pour réduire
les impacts négatifs de ces modifications du climat. (1st international conference on biodiversity in the Congo bassin,
2014).

Kay (2014) ajoute que le bassin du Congo, qui abrite la deuxième plus grande surface de forêts tropicales et humides au
monde, est particulièrement vulnérable aux aléas climatiques, avec notamment la diminution de ses ressources naturelles
en terres, eaux et forêts dont dépend l’agriculture qui y joue un rôle social et économique de premier plan.

Le réchauffement climatique constitue une question d’actualité à caractère mondial à laquelle toute l’humanité est
concernée à résoudre. C’est pourquoi le canada, la France et d’autres pays ont adopté des mesures, petites et grandes, au
fil des ans afin de contribuer à réduire son impact sur la planète (www.ontario.ca du 22/10/2020).

Pour l’Organisation des Nations Unies (ONU), le réchauffement climatique deviendra la prochaine crise mondiale aux
jours à venir. Le monde fera face aux graves incendies, inondations et précipitations car le réchauffement climatique
s’est rapidement accéléré, prévient le rapport des experts du climat de l’ONU. Pour rappel, la Grèce, la Turquie et les
Etats-Unis sont des pays qui subissent les effets du réchauffement climatique avec des fortes incendies provoquant des
pertes de forêts (International news du 9/8/2021 à 16h16).

C’est depuis 1940 que ce phénomène a été validé par Gilbert Plasse, (youmatter.word) et, cette situation n’a pas laissé
indifférent les organisations internationales ; c’est ce qui a engendré la création de certaines structures telles que Groupe
d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GEIEC) afind’étudier le cas et proposer des pistes de solution.
En 2002, l’Assemblée Générale des Nations Unies a lancé la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du
développement durable (2005-2014), soulignant le rôle clé de l’éducation dans la réalisation du développement durable.

C’est ainsi que les scientifiques, relayés par les médias, les ONG et la classe politique, s’accordent à considérer que le
réchauffement climatique représente l’une des principales menaces écologiques, sanitaires, sociales et économiques du
21ème siècle. Aussi, un formidable défi auquel sera confrontée toute leur vie les enfants qui, aujourd’hui fréquentent les
bancs de l’école primaire (www.fondation.lamap.org>page).

Et,pour conquérir le soutien de l’opinion publique aux politiques de lutte contre le changement climatique, il est crucial
de faciliter l’accès aux informations sur ce phénomène. Le déni n’est pas une option, nous devons agir le plutôt possible
pour réduire les émissions de CO2 et gérer les risques liés au changement climatique, sinon nous serons tous perdants.
C’est dans cette optique et en tenant compte des responsabilités morale et éthique envers la planète et les générations
futures, que l’école constitue un cadre mieux approprié pour les préparer à faire face à ce fléau qui constitue un danger
permanent pour toute l’humanité.

C’est pourquoi dans certains pays, il y a même des programmes spécifiques pour la lutte contre ce fléau. En Italie par
exemple, l’étude du réchauffement climatique et les questions liées à l’environnement sont rendues obligatoires dans
toutes leurs écoles, du primaire au lycée, à raison de 33 heures par an. Ce thème sera aussi intégré à certains cours
traditionnels tels que les mathématiques, la géographie ou la physique. Elle devient ainsi le premier pays au monde à
incorporer le réchauffement climatique au tronc obligatoire de son système éducatif et place l’environnement ainsi que
la société au cœur de tout ce qu’on apprend à l’école (www.lesechos.fr>...>Europe :)

Dans d’autres pays africains comme la Tanzanie… certains établissements d’enseignement primaire, secondaire et
supérieur, les programmes des cours sont maintenant revus en fonction du réchauffement climatique à travers les

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enseignements des sciences de la nature afin de permettre à l’enfant dès le bas âge de grandir en ayant l’idée de
protection et de conservation de son environnement (ThaudensieNdeskoi 2010)

Il convient de signaler qu’en République Démocratique du Congo, le dernier programme national utilisé dans les
établissements scolaires en sciences de la nature est assez vétuste et sa dernière édition remonte depuis 2016, pendant
que les enjeux actuels sur le réchauffement climatique sont différents de ceux qu’il y a déjà cinq ou dix ans.
Etant donné que l’école constitue un cadre approprié pour véhiculer, sensibiliser et même transmettre les connaissances
aux apprenants, l’enseignant congolais comme vecteur principal de ces connaissances, est censé les posséder de manière
approfondie.

AKisangani,dans certaines écoles, les enseignants dispensent déjà les notions précitées, nous supposons qu’ils en ont la
maitrise de façon formelle. D’autres par contre non, car les programmes utilisés dans leurs écoles se diffèrent selon les
éditions, il y a ceux de l’année 2000, 2005, 2011 et même de 2016 dont les contenus se diffèrent selon les éditions.
Cependant, notre inquiétude plane sur la possession de ces informations et son enseignement dans les salles de classe.
C’est la raison pour laquelle nous nous sommes posé les questions suivantes :
- L’enseignant congolais possède-t-il des informations sur le réchauffement climatique ?
- Qu’en est-il de l’enseignement de ces notions dans la classe ?
- Quelles mesures prendre pour améliorer l’enseignement sur le réchauffement climatique dans les écoles ?

Au regard des questions soulevées ci-haut, nos hypothèses se formulent de la manière suivante :
- L’enseignant congolais est informé duréchauffement climatique étant donné qu’il s’agit d’un sujet d’actualité relayé
dans les différents médias ;
- Considérant le retard pris dans l’officialisation ou l’introduction de ce thème dans les écoles congolaises, nous
estimons que l’enseignement de ces notions dans les classes n’est pas effectif ;
- Les mesures à prendre pour l’améliorer seraient relatives à la formation (recyclage) des enseignants, aux supports et
aux contenus relatifs à ce domaine.

En menant cette étude, nos objectifs consistent à :


- Epingler le niveau d’information des enseignants sur les enjeux actuels du réchauffement climatique ;
- Identifier l’état effectif de l’enseignement du réchauffement climatique dans les classes par les enseignants ;
- Collecter des recommandations pour l’amélioration de cet enseignement auprès des enseignants.

Le choix de ce sujet se justifie par le fait qu’aucune étude scientifique d’envergure, à notre connaissance, n’a fait une
telle analyse sur les enjeux actuels du réchauffement climatique dans les écoles primaires de la ville de Kisangani. Et
pourtant c’est un fléau à caractère mondial auquel toute l’humanité est appelée à conjuguer les efforts pour réduire ses
effets avant que l’irréversible arrive.

Vu l’importance que revêt l’enseignement des sciences de la nature et la place qu’il occupe dans la société, la présente
étude constitue une source théorique à tout lecteur qui s’intéresse aux enjeux du réchauffement climatique à l’école
primaire dans notre pays.

L’intérêt de cette recherche réside en ce que dans l’étude des enjeux du réchauffement climatique, la question de
l’enseignement des sciences de la nature occupe une place de choix dans les sociétés très développées.
Nous nous sommes intéressés aux enseignants de l’école primaire de tous les degrés confondusétant donné que les
sciences de la nature sont enseignées dans tous les niveaux selon les directives méthodologiques du Programme national
dont ils sont responsables.

1. Méthodologie suivie
1.1. Population et échantillon
Comme le soulignent Touré (2007) et Dépelteau (2011), la population est un ensemble ou un univers qui renferme tous
les éléments susceptibles d’en faire partie pour une raison ou une autre. Notre population d’étude est constituée de tous
les enseignants des écoles primaires de la ville de Kisangani dont l’effectif total s’élève à 6230
(eduquepst.education.c.d).

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Tableau n°1 : Répartition de la population d’étude par réseau d’enseignement


Réseaux d’enseignement f %
Non conventionné 1314 21
Catholique 1064 17
Protestant 1535 25
Kimbanguiste 336 5
Salutiste 163 3
Adventiste 144 2
Islamique 114 2
Fraternité 23 0,4
Privé agrée 1537 24,6
Total 6230 100

En analysant le tableau ci-haut, nous constatons que quatre réseaux dominent parmi les 9 avec des effectifs des
enseignants représentant entre 17% et 25%. A eux seuls, ils représentent 87,6% dans l’ensemble.
De cette population mère, un échantillon stratifié pondéré aléatoire a été tiré pour s’assurer de sa représentativité quant à
la généralisation de nos résultats.

A cet effet, Le Brun cité par Masandi (2005), souligne que l’échantillonnage stratifié pondéré consiste à prélever des
échantillons, non pas sur l’ensemble différencié de la population mais sur les sous-groupes définis au sein de celle-ci.
Pour ce qui concerne notre étude, les réseaux d’enseignement ont été considérés comme des strates à l’intérieur
desquelles nous avons tiré aléatoirement 120 enseignants de manière proportionnelleen faisant usage de la formule,
𝑛
ni = 𝑁𝑖 (Misenga, 1990) ;Touten procédantau tirage sans remise.
𝑁

Tableau n° 2 : Répartition des enquêtés par réseau d’enseignement


Réseaux d’enseignement f %
Non conventionné 25 21
Catholique 20 17
Protestant 30 24
Kimbanguiste 6 5
Salutiste 3 3
Adventiste 3 3
Islamique 2 2
Fraternité 1 1
Privé agrée 30 24
Total 120 100

Le tableau ci-haut, nous montre que notre échantillon est constitué des enseignants de tous les réseaux. Cependant, la
majorité d’entre eux, est issue des quatre réseaux les plus peuplés. Il s’agit notamment des réseaux non conventionné,
catholique, protestant et privé agrée. Les autres réseaux sont faiblement représentés.

1.2. Instrument de collecte des données


En principe, le chercheur peut utiliser soit des instruments déjà élaborés dans d’autres circonstances, d’autres recherches
ou compte tenu de la spécificité de son étude, il peut confectionner lui-mêmeun instrument approprié.
De ce fait, Dépelteau (2011), affirme que le choix d’un instrument de mesure dépend du type de phénomène observé. Et
Loubet (2000), ajoute que la validité des résultats d’un sondage d’opinion est plus dépendante de la qualité de
l’instrument que de celle de l’échantillonnage.

Eu égard à ces considérations, notre instrumenta été conçu en fonction de nos objectifs de recherche et ceux-ci se
traduisent par les sous-thèmes ci-après :informations générales sur le réchauffement climatique,son enseignement dans
les salles de classe et les recommandations des Enseignants
1. Les informations générales sur le réchauffement climatique,ce sous-thème correspond avec le premier objectif et les
questions sont composées en fonction des points ci-après :
➢ Connaissance du phénomène ;
➢ Sources d’information des enseignants ;
➢ Reconnaissance du caractère innovatif.
2. L’enseignement sur le réchauffement climatiquecorrespond au deuxième objectif avec les points suivants :
➢ Pratiques de cet enseignement dans les classes ;
➢ Contenu ou matière enseignée ;
➢ Formation préalable des enseignants ;
➢ Documentation (manuels) appropriée, matériel didactique.

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3. Les recommandations des Enseignantsqui représentent le troisième objectif de cette étude.


La répartition de nos questions selon les sous-thèmes, est présentée dans le tableau ci-après :

Tableau n°3 : spécification des questions par sous-thème


Sous-thème N° Questions Total
Information sur le réchauffement climatique 1,2,3,4,5,6 6
Pratique enseignante 7,8,9,10,11,12,13,14 8
Proposition pour cet enseignement 15 1
Total 15
La lecture de ce tableau nous indique que notre instrument est composé de 15 questions dont 6 traitent du niveau
d’informations sur le réchauffement climatique, 8 par contre concernent la pratique d’enseignement et en fin 1traite de
proposition des matières à enseigner.

3. Résultats
Après l’administration du questionnaire, les données recueillies ont été dépouillées par la technique d’analyse de
contenu et le décompte fréquentiel. En suite notre échantillon a connu une mortalité due aux pertes des protocoles par
les répondants, c’est ainsiqu’au lieu de 120 enseignants retenus, nous avons atteint 113 dont les résultats se présentent
dans les lignes qui suivent :

3.1 Présentation des données


Les données sont présentées en fonction des sous-thèmes retenus, il s’agit des informations générales sur le
réchauffement climatique,son enseignement dans les salles de classe et les recommandations des Enseignants.

3.1.1. Informations sur le réchauffement climatique


A travers cesous-thème, nous voulons découvrir si l’enseignant congolais est informé du réchauffement climatique
qui,aujourd’hui constitue une préoccupation à travers le monde. Ce sous-thème regorge 6 questions dont les réponses
enregistrées se trouvent dans les tableaux ci-dessous :
En ce qui concerne la première question, notre préoccupation consiste à découvrir si les enseignants possèdent des
informations relatives au réchauffement climatique.Ainsi, le tableau n°4 contient des réponses.

Tableau n° 4 : Information surle réchauffement climatique


Réponses f %
Oui 107 94
Non 3 3
Pas tellement 3 3
Total 113 100

En répondant à cette question, sur 113 enseignants contactés, 107 (soit 94%) sont informés de ce phénomène du
réchauffement climatique.
De ces 107 sujets informés de ce phénomène, 79 (soit 74%) ont été informés à travers les voies des ondes (télévision,
radio, etc.), 13 (ou soit 12%) à travers une formation, 12(ou 11%) à partir de leur recherche personnelle.
Une autre préoccupation était celle dedécouvrir si réellement les matières portant sur le réchauffement climatique sont
consignées dans le programme national. Et le tableau ci-dessous nous réserve les réponses :

Tableau n°5 :Notions du réchauffement climatique dans le programme national


Réponses f %
Oui 86 76
Non 14 12
Pas tellement 13 12
Total 113 100

Parmi 113 enquêtés, 86 (soit 76%) acceptentqu’il existe des notions du réchauffement climatique dans le programme
national, édition 2011 et 2016, 14(soit 12%) des répondants ont nié que les notions de réchauffement climatique ne sont
pas dans le programme national et 13 (soit 12%) pas tellement.

Les sujets qui ont répondu par affirmatif devraient nous indiquer les disciplines dans lesquelles les notions du
réchauffement climatique sont enseignées

Parmi ces disciplines, la géographie a été citée55 fois, suivi de l’éducation pour la santé et environnement17 fois,
sciences naturelles 19 fois et enfin l’étude du milieu 7 fois.

S’agissant des manuels appropriés pour l’enseignement du réchauffement climatique comme l’une de nos
préoccupations, nos répondants ont réagi comme suit dans le tableau suivant :

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Tableau n°6 :Manuels appropriés pour cet enseignement


Réponses f %
Oui 40 35
Non 48 43
Pas tellement 25 22
Total 113 100

A cette question, 48 enquêtés (soit 43%) ont dit non qu’il n’existe pas des manuels appropriés pour cet enseignement, 40
enseignants (soit 35%) ont dit oui, il existe des manuels et par contre 25 (22%) pas tellement.
Les 40 enseignants qui soutiennent qu’il existe des manuels appropriés pour cet enseignement, sont recommandés de
nous citer avec précision ces manuels. Parmi la liste des manuels cités, nous avons Géographie du zaïre, Image de la
terre, Education pour la santé et environnement 6 e, le programme national, ce monde merveilleux, le monde dans ma
poche, la terre notre planète, regard sur l’Afrique, préservons l’environnement, vivre les sciences.

3.1.2. Pratique d’enseignement


Le sous-thème ci-haut nous renseigne de ce qui se passe dans les salles de classe comme action didactique effectuée par
les enseignants.

Notre préoccupation numéro 1 dans ce sous-thème est de découvrir si ces matières s’enseignent normalement dans les
salles de classe. Les réponses enregistrées sont résumées dans le tableau ci-dessous :

Tableau n°7 : Enseignement du réchauffement climatique dans lessalles de classe ?


Réponses f %
Oui 37 33
Non 38 34
Pas tellement 38 33
Total 113 100

Les réponses à cette question se présentent de la manière suivante : 34% d’enseignants ont nié que les matières liées au
réchauffement climatique ne sont pas enseignées dans leurs écoles et 33% disent pas tellement contre 33% d’autres ont
accepté que ces leçons sont dispensées.
Ceux qui ont réagi par non, sont poussés de nous signaler s’ils enseignent quelles notions à la place du réchauffement
climatique. Cependant, la constatation qui se dégage de la suite de dépouillement de leurs réponses, indique qu’ils
n’enseignent rien à la place des notions liées au réchauffement climatique.
Par rapport à laformationrelative à ce phénomène, nos enquêtés ont répondu de la manière suivante :

Tableau n°8 :Formation suivie


Réponses f %
Oui 38 34
Non 61 54
Pas tellement 14 12
Total 113 100

En analysant ce tableau, la quasi-totalité des enseignants 61(soit 54%) n’a pas suivi une quelconque formation pour
enseigner cette matièretandis que 38 (soit 34%) ont accepté d’avoir suivi une formation au préalable contre 14 (soit
12%) pas tellement.
Par qui avez-vous été formé ? cette question s’adresse aux enseignants qui ont répondu par l’affirmatif. Ainsi, sur 38
(soit 100%), 18(soit 47%) l’ontsuivie auprès des inspecteurs d’enseignement, 6(soit 16%) par l’équipe des chercheurs,
10(soit 16%) par des directeurs de leurs écoles et 4 (soit 11%) par les organisations non gouvernementales.
Est-ce que cette matière constitue-t-elle une innovation ? Voici les réponses des enquêtés

Tableau n°9 : Réponses des enseignants


Réponses f %
Oui 71 63
Non 16 14
Pas tellement 26 23
Total 113 100

Les données recueillies nous renseignent que le réchauffement climatique est une innovation pour nos établissements
scolaires ceci est confirmé par 63% d’enquêtés contre 14% qui ont dit non et 23% pas tellement.
Est-ce que ces matières sontapprofondies dans le programme national en vigueur ? Ci-dessous les réponses.

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Tableau n°10 : Matières approfondies dans le programme national


Réponses f %
Oui 17 15
Non 49 43
Pas tellement 47 42
Total 113 100

Les résultats à la question montrent que les matières portant sur le réchauffement climatique ne sont pas approfondies
dans le programme national car il est approuvé par 43% d’enquêtés qui dit non et 42% pas tellement par contre 15% ont
dit oui selon eux ces matières sont approfondies dans le programme national.
Les sujets enquêtés sont appelés à nous préciser si ces notions s’enseignent à tous les degrés du primaire. Sur ce, voici
ci-dessous les réponses dans le tableau n° 11

Tableau n°11 : Enseignement de ces notions aux différents degrés du primaire


Réponses f %
Oui 11 10
Non 89 79
Pas tellement 13 11
Total 113 100

Sur 113 Enquêtés, 89 (soit 79%) ont dit non,les notions portant sur le réchauffement climatique ne sont pas enseignées
dans tous les degrés dans les écoles primaires et 13(soit 11%) ont répondu pas tellement. Et 13 (soit 10%) d’enquêtés
ont confirmé que ces matières sont enseignées dans tous les degrés.
A quel degré ces matières sont dispensées ? Question adressée aux enseignants qui ont réagi par non et la précision est
dans les lignes qui suivent.
Après dépouillement, il s’est avéréque dans la majorité de cas, ces notions sont dispensées au degré terminal, 66%
d’enquêtés le confirment.

3.1.3. Proposition pour cet enseignement


Propositions faites par les enseignants au gouvernement de la République Démocratique du Congo pour bien asseoir cet
enseignement

Tableau n° 12 : propositions faites par les enseignants


Propositions n=113 f %
Manuels scolaires appropriés 70 43
Les supports pédagogiques 23 14
Approfondissement de cet enseignement dans le programme national 17 10
Prévoir le module de formation 7 4
Recyclage des enseignants 35 21
Généraliser le programme à tous les niveaux 11 7

L’analyse du tableau ci-dessus, montre que la majorité des enquêtés proposent au gouvernement de doter les écoles avec
les manuels scolaires appropriés, les supports pédagogiques, les modules de formation y compris le recyclage des
enseignants dans ce domaine.

4. Discussion des résultats


Les résultats tels qu’ils sont présentés ci-haut, nécessitent une interprétation pour leur donner un sens. C’est l’objet
même de cette section. Et cette interprétation se fait selon les sous-thèmes retenus. Il s’agit des informations générales
sur le réchauffement climatique,son enseignement dans les salles de classe et les recommandations des Enseignants au
gouvernement congolais.
Concernant le premier sous-thème relatif à l’information générale sur le réchauffement climatique, les résultats montrent
que l’enseignant congolais est informé des enjeux du réchauffement climatique. Sur 113 enseignants contactés, 107 ou
soit 94% ont déjà entendu parler de ce phénomène à travers des différentes sources. En effet, la source d’information la
plus citée est la voie des ondes c’est-à-dire à travers la télévision, la radio, les réseaux sociaux, etc. avec 74%. Ces
résultats corroborent de ceuxobtenus de l’étude de AyobangiraSamvira et SharoWihoreye menée à Goma en 2014 sur
étude de l’état actuel de l’éducation à l’environnement dans les écoles de la ville de Goma. Ils ont constaté que 314
enquêtés (enseignants et élèves) sur 340 soit 92,3%, affirment avoir entendu parler de l’éducation à l’environnement
dans leurs écoles respectives à travers les différentes classes.

S’agissant du 2esous-thème relatif à la pratique enseignante, les réponses réservées aux différentes questions qui
constituent ce sous-thème sont mitigées : 63% d’enquêtés considèrent ces matières comme une innovation qui nécessite
un recyclage au préalable ; la chose qui n’a pas été faite dont 56% d’enquêtés le soulignent. Et 34 % parmi eux

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n’enseignent rien parce qu’ils n’ont pas des matières à enseigner dans ce domaine. Ce résultat ressemble à celui de Kay
Nicoleen 2014, dans son étude portant sur Changement climatique dans le bassin du Congo : une analyse des
représentations sociales et pratiques normatives. Le cas des agriculteurs au Cameroun.

L’auteur a constaté que les changements climatiques s’annoncent donc comme une source de contraintes
supplémentaires pour le secteur agricole dans les pays du bassin du Congo et l’adaptation s’impose aujourd’hui avec
acuité pour réduire les impacts négatifs de ces modifications du climat. Le secteur agricole, considéré comme flexible,
présente de nombreuses opportunités d’adaptation à ces aléas climatiques. Or, dans cette zone, les stratégies
d’adaptation ont du mal à être effectives, car la majorité des agriculteurs sont réticents à l’application des mesures
d’adaptation dans leurs exploitations.

Quant au troisième thème, relatif à la proposition des matières soulevée par les enquêtés, ils proposent au gouvernement
de doter les écoles avec les manuels scolaires appropriés en suite le recyclage des enseignants parait très indispensable,
augmenter dans des écoles des supports pédagogiques et approfondir ces notions dans le programme national,
généraliser le programme dans tous les degrés d’enseignement et prévoir des modules de formation. Une initiative à
apprécier puisque cela entre dans le cadre d’évaluation d’une réforme. Ceci est confirmé parSolo Ramazanien 2019 dans
son étude portant sur « Reformes de l’enseignement secondaire en République Démocratique du Congo de 1924 à
1986 » où il a montré que l’objectif que l’on assigne aujourd’hui à la formation est identique à celui d’hier : offrir un
complément de formation, voir un recyclage, ou éventuellement une orientation nouvelle, à des adultes ayant fait des
études secondaires (humanités, baccalauréat) ou ayant atteint un niveau équivalent par leur expérience et par leur travail
afin qu’ils améliorent leurs compétences et se qualifient dans leurs domaines de gestion.

Notre étude aurait pu s’étendre sur tous les niveaux d’enseignement dans la ville de Kisangani mais pour des raisons de
moyens et de recommandations scientifiques, nous l’avons limitée au niveau de l’enseignement primaire.
Par rapport à la méthodologie, la qualité métrologique pour notre instrument n’a pas été vérifiée.

5. Conclusion
Au terme de cette investigation qui a porté sur « Enseignant Congolais et réchauffement climatique », il est question de
découvrir le niveau d’information des enseignants sur les enjeux actuels du réchauffement climatique, d’identifier l’état
de l’enseignement des notions du réchauffement climatique dans les classes par les enseignants et collecter des
recommandations pour l’amélioration de cet enseignement auprès des enseignants.
Un questionnaire d’enquête a été soumis auprès de 113 enseignants sélectionnés de façon aléatoire sur une population
totale de 6230.

Après l’analyse, le résultat nous conduit à dire que 94%des enseignants sont informés du réchauffement climatique à
travers les voies des ondes telles que la télévision, la radio, les réseaux sociaux…Et non par la voie officielle ;
Par rapport au 2e objectif, 63% d’enquêtés considèrent le réchauffement climatique comme innovation et celle-ci
nécessite un recyclage au préalable, chose qui n’a pas été faite. En plus, quant à la pratique enseignante, 34% d’enquêtés
n’ont pas de matières à enseigner sur les enjeux duréchauffement climatique.

Pour ce qui concerne les propositions (le 3e objectif), 70% des enseignants exigent les manuels scolaires appropriés suivi
des supports pédagogiques (matériel didactique), recyclage des enseignants, le module de formation, généralisation de
programme à tous les niveaux et approfondissement des matières dans le programme national.
Nous disons par conséquent quetoutes nos hypothèses sont corroborées.

En demeurant de ce qui précède, bien que les différents pays au monde sont entrain de conjuguer les efforts pour
éradiquer tant soit peu aux préoccupations du réchauffement climatique comme phénomène naturel dont ses
conséquences sont très dangereusespour l’humanité, la République Démocratique du Congo n’encourage pas forcement
cette lutte à travers ses écoles.

Volume-7 | Issue-4 | May, 2022 8


IJRDO-Journal of Educational Research ISSN: 2456-2947

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