Cours Seance 1 l2 Ifse-1

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HEMATOLOGIE GENERALE

LICENCE 2
Alain MOUTSINGA
MD Immuno-hématologie/Doctorant PhD (D3) Biologie Clinique
alainmoutsinga74@gmail.com
066510943

Année académique 2022-2023


PARTIE 1
Bases anatomiques du sang
Définitions
Sang
Composition du sang
Caractéristiques du sang
Fonctions du sang
Moelle osseuse
Cellules souches
Hématopoïèse
• Erythropoïèse
•Hémolyse physiologique
CHAPITRE 1: Bases anatomiques du sang

Objectifs
Définir le sang/L’hématologie
Décrire la composition du sang
Citer les éléments figurés du sang
Donner les origines des éléments figurés du sang
Décrire l ’anatomie de la moelle osseuse
CHAPITRE 1: Bases anatomiques du sang
Définitions: Sang/Hématologie
Composition du sang
Caractéristiques du sang
Fonctions du sang
CHAPITRE 1: Bases anatomiques du sang

1.1 Définitions: Hématologie/Sang


1.1.1 Hématologie
Du grec Hema= sang et logos= étude ou science.

L’hématologie est la science qui étudie le sang, de tous ses composants et de leurs
altérations pathologiques (hémopathies) et peut être divisée en deux branches:
clinique et biologique/pathologique.
versant clinique: hématologie clinique qui consistant à la prise en charge des
malades, diagnostic clinique, prise en charge thérapeutique ;
versant biologique/pathologique: hématologie biologique (hématopathologie) qui
s'occupe du diagnostic des pathologies sur des échantillons de sang/moelle osseuse.
1.1.2 Sang
Le sang est un tissu mésenchymateux (= une des variétés du tissu conjonctif)
spécialisé.
Le sang est un tissu fluide (Il est le seul tissu liquide de l’organisme) circulant dans le
système vasculaire de façon continue (dans un milieu clos) et régulée par le système
cardiovasculaire.
Composition
Après centrifugation du sang on observe les principaux composants qui se répartissent en fonction de
leur densité (le plus dense est au fond du tube) On distingue :

Le sang est un tissu liquide hétérogène, constitué par:

Eléments figurés;

Plasma.
Caractéristiques du sang

Le sang est un tissu liquide hétérogène qui présente un certain nombre de caractères
constants dont la modification peut entrainer des pathologies. Il s’agit :

Visqueux, opaque, goût salé. La viscosité du sang (comprise entre 4 et 6 à 38° C,


celle de l’eau étant prise comme unité) est principalement due à la présence des
globules, qui se comportent comme des ballons déformables qui augmentent les
frottements.
Ecarlate (sang oxygéné);
Rouge sombre (sang pauvre en oxygène);

Il est dense et plus visqueux que l’eau (5 fois plus). La densité moyenne du sang est
de 1.056 (globules 1.093, plasma 1.024);
pH 7.5 et 7.45
Température de 37° C.
Constitue environ 8% de la masse corporelle
5 à 6 litres chez l’homme
4 à 5 litre chez la femme

Fonctions du sang

La plasticité des cellules sanguines permet au sang d’assurer plusieurs fonctions qui
sont toutes liées de près ou de loin au transport de substances à la régulation de la
concentration de substances sanguines. Ces fonctions (Fonctions de transport et
Fonctions de régulation) se chevauchent et interagissent de manière à maintenir
l’homéostasie.
Fonctions de transport

Transport de l’oxygène des poumons aux cellules ;


Transport de dioxyde de carbone jusqu’aux poumons afin de l’expulser ;
Transport des substances vitales (glucose) du foie aux différents tissus ;
Transport des produits nuisibles (déchets métaboliques= urée) des différents tissu
aux reins pour les expulser dans l’urine ;
Transport des hormones;
Transport de l’eau et des sels minéraux.
Fonctions de régulation

Garder constante la température du corps


Boucher toutes les blessures ou fissures pouvant survenir dans le corps grace à
l’action des plaquettes (hémostase) ;
Maintenir le pH (Tampon) ;
Maintenir un volume constant dans le liquide circulatoire
Défendre le corps cotre les germes infectieux grace à l’action des globules blancs
Les éléments figurés
Ce sont des cellules (cellules sanguines) en suspension dans le plasma. L’ensemble
est contenu dans les vaisseaux sanguins.
Il existe plusieurs types cellulaires :
Les globules rouges ou hématies;
Les globules blancs ou leucocytes;
Les plaquettes .
Plasma

Le plasma correspond à la partie liquide du sang dans laquelle sont suspendues les cellules
sanguines.

Il se présente sous forme d’un liquide jaunâtre qui contient par litre :
91 % d’eau
Substances organiques = nutriments (protides : 75 g ; lipides = 6 g ; glucides : 1 g)
Produits de déchets = substances intermédiaires du métabolisme : acide urique et urée, acide
lactique
Eléments minéraux : K+, Ca+, Mg, Ph, Cl-, bicarbonates
Gaz dissout : O2, CO2,
Fibrinogène
Vitamines
Rôle du plasma
la régulation de l’équilibre acido-basique;

le métabolisme de l’eau et des éléments minéraux;

Apport les nutriments. Il apporte aux tissus les substances alimentaires absorbées au niveau de la
muqueuse intestinale;

Transporte des déchets du métabolisme. Il conduit les produits de déchets (urée, acide urique,
dioxyde de carbone et ammoniaque issu du catabolisme des acides aminés) élaborés au cours du
métabolisme cellulaire vers les frontières de sortie de l’organisme (reins, intestin, peau, poumons);

Il est également le canal utilisé pour le transport du fer, des hormones (hémocrinie), des lipides et de
certaines enzymes. Il joue un rôle prépondérant au cours des phénomènes chimiques de la coagulation
du sang.

Le plasma contient les gaz respiratoires à l’état dissous · PaO2 · PaCO2 · Bicarbonates (HCO3 -)
CHAPITRE 2: LA MOELLE OSSEUSE

OBJECTIFS DU COURS

L’étudiant doit être capable pour la moelle osseuse de:

Connaitre son histologie;

Donner sa localisation;

Citer ses différents types;

Enumérer ses éléments constitutifs;

Citer ses fonctions.


CHAPITRE 2: LA MOELLE OSSEUSE

2.1 Histologie de la moelle osseuse

La moelle osseuse est un tissu hématopoïétique et lymphoïde central (lieu de


différenciation des lymphocytes B) en suspension se trouvant dans les zones médullaires des
cavités des os et qui produit quotidiennement des milliards de cellules sanguines.

Cette moelle hématopoïétique est le siège de la production de l’ensemble des éléments


figurés du sang, qui sont : les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.

La moelle osseuse est importante au niveau : du sternum, des os iliaques, des têtes
fémorales.

4,6 % du poids du corps

2,6 kg, dans les conditions normales chez l’adulte aux alentours de.
2.2 Localisation

La moelle est localisée différemment: chez le fœtus, chez l’adulte.

Chez le fœtus
La moelle osseuse est située à l’intérieur de toutes les cavités osseuses.
Chez l’adulte
On trouve la moelle osseuse dans les logettes de l’os spongieux de certaines
épiphyses, dans les vertèbres, les cotes, les os plats comme le sternum et l’os iliaque,
et le crane.
2.3 Types de moelle osseuse
On observe trois types de moelle :

Moelle rouge chez le fœtus et le restera jusqu’à la naissance. Elle est rouge en raison de sa
grande activité hématopoïétique.
.
Moelle jaune chez l’adulte. La couleur jaune est due à la présence d’adipocytes. Dès la
première enfance le stroma conjonctif est progressivement investi par des cellules adipeuses
donnant la moelle jaune. Cette moelle est moins active mais ce phénomène est réversible.

Moelle grise chez la personne âgée. Chez le vieillard la moelle osseuse subit une involution
fibreuse et devient : moelle grise. Ce phénomène est irreversible.
Figure 3: Types de moelle osseuse en fonction de l’âge (Conversion médullaire
2.4 Eléments constitutifs de la moelle osseuse
Au microscope, la moelle osseuse présente à distinguer trois types d’éléments dans
sa structure:
un stroma conjonctif;
des vaisseaux sanguins;
parenchyme de cellules hématopoïétiques;
Les adipocytes

Ces éléments sont situés entre les travées osseuses tapissées par des ostéoblastes
et des ostéoplastes.
2.4.1 Le stroma conjonctif

Le stroma est constitué par un fin réseau de fibres de réticuline qui s’étendent de la
paroi des vaisseaux jusqu’aux travées osseuses.

Dans les mailles de ce réseau, se logent essentiellement des cellules réticulaires, des
adipocytes et des macrophages.

Les cellules réticulaires sont des cellules mésenchymateuses indifférenciées qui


pourraient se transformer en adipocytes et, d’autre part, sécréter les fibrilles de
réticuline.
Les macrophages ou phagocytes mononuclées du parenchyme médullaire sont, par
leur situation, distincts de ceux des capillaires sinusoïdes.

Ils captent les colorants, les germes, et phagocytent les globules rouges sénescents et
les noyaux d'érythroblastes.

L’endoste, qui tapisse la face interne du canal médullaire est constitué par une ou
deux couches discontinues de cellules mésenchymateuses aplaties et indifférenciées
qui peuvent se transformer aussi bien en ostéoblastes et en ostéoclastes que
régénérer la moelle osseuse après curetage médullaire.
2.4.2 Vaisseaux sanguins:

Les vaisseaux sanguins sont représentés par des capillaires discontinus dits ou
capillaires sinusoïdes, dont l’endothélium est formé de cellules endothéliales.

Ces capillaires sont accompagnés de fibroblastes, de mastocytes, de plasmocytes


et de macrophages, dont certains glissent des expansions entre les cellules
endothéliales participant ainsi à l’épuration du sang y circulant (destruction d’hématies
vieillies par exemple).
Figure: L'hématopoïèse se produit dans un microenvironnement approprié (« niche ») fournie par
une matrice stromale sur laquelle poussent les cellules souches et se divisent.
La niche peut être vasculaire (doublée d'endothélium) ou endostéal (doublé d'ostéoblastes). Il existe
une reconnaissance spécifique et sites d'adhésion; glycoprotéines extracellulaires et autres
composés sont impliqués dans la liaison.
2.4.3 Cellules de l’hématopoïèse

Il existe dans la moelle osseuse des cellules mères dites cellules souches
hématopoïétiques (CSH) destinées à assurer le renouvellement à long terme de
l’ensemble des cellules sanguines, myéloïdes et lymphoïdes:

La lignée érythroblastique: (proérythroblastes, érythroblastes basophiles,


érythroblastes polychromatophiles, réticulocytes, globules rouges).

Les lignées granuleuses: neutrophiles, éosinophiles et basophiles (myéloblastes,


promyélocytes, myélocytes, métamyélocytes, granulocytes).

La lignée thrombocytaire: (mégacaryoblastes, promégacaryocytes, mégacaryocytes


granuleux, plaquettes).
 La lignée des phagocytes mononuclées ou macrophages : (promonocytes.
monocytes, macrophages tissulaires).

 la lignée lymphocytaire (lymphoblaste, grand lymphocyte, moyen et petit


lymphocyte). Les plasmocytes sont le terme ultime de l’évolution des lymphocytes
B.

Les lymphocytes qui naissent dans la moelle se subdiviseraient en deux groupes.


Ceux qui iraient subir un stage intra thymique avant de passer dans les organes
lymphatiques périphériques (lymphocytes T) et ceux qui passeraient directement
dans ces organes (lymphocytes B).
2.4.4 Les adipocytes

Les adipocytes apparaissent lorsque l’activité hématopoïétique diminue. Ils sont en


faible nombre au moment d’une grande activité hématopoïétique. À la quatrième
année de vie, un nombre important de cellules graisseuses apparaissent dans la
diaphyse des os longs humains. Ces cellules remplacent lentement les éléments
hématopoïétiques et se dilatent de manière centripète. Jusqu’à à environ 18 ans, la
moelle hématopoïétique ne se trouve que dans les vertèbres, côtes, crâne, bassin et
épiphyses proximales des fémurs et humérus.
2.4.4 Vascularisation et innervation

la moelle osseuse (surtout la moelle rouge) a une riche irrigation sanguine. Les
artères pénètrent dans la cavité médullaire des os et se divisent en artérioles se
poursuivant par les capillaires sinusoïdes à paroi discontinue. Les veines assurent
ensuite le retour du flux sanguin.
il n'y a pas de vaisseaux lymphatiques dans la moelle osseuse.
des filets nerveux vasomoteurs accompagnent les vaisseaux sanguins.
2.4.5 Les fonctions de la moelle osseuse

La moelle osseuse assure deux grandes fonctions: fonction hématopoïétique et


fonction de défense.

Fonction hématopoïétique

L’une des fonctions de la moelle osseuse est d’assurer l’hématopoïèse qui est un
phénomène physiologique, dynamique, continu et régulé, assurant la production
quotidienne de 100.000 milliards de cellules sanguines.
Fonction de défense

Un rôle macrophagique et un rôle immunologique.

Rôle macrophagique

Les macrophages captent et phagocytent les éléments étrangers circulant dans le sang.
Ils interviennent aussi dans la destruction physiologique des globules rouges et dans le
cycle de conservation du fer qui servira ultérieurement à la synthèse de l’hémoglobine de
nouveaux globules rouges.

Rôle immunologique

La moelle osseuse est un organe lymphoïde central où naît le compartiment lymphoïde et


où, chez le mammifère, se différencient les lymphocytes B.
CHAPITRE 3: CELLULES SOUCHES HÉMATOPOÏÉTIQUES
3.1.1 Origines des cellules souches hématopoïétiques
L'hémangioblaste est une cellule unique à l’origine de toute l'hématopoïèse mais
aussi à l’origine de l'endothélium vasculaire, ce qui fait de lui le précurseur direct
des CSH et CSM.
Dérivant directement des cellules du mésoderme embryonnaire les hémangioblastes
se forment au cours de la troisième semaine de vie embryonnaire dans le sac vitellin.
Ils vont maturer, augmenter en nombre pour devenir des CSH et CSM.
Les cellules souches hématopoïétiques (CSHs) représentent une petite population
cellulaire au sein de la moelle (seulement 0,01 à 0,05 % des cellules médullaires
totales). Ce sont des cellules indifférenciées qui possèdent deux propriétés clés :
l’auto-renouvellement et la multipotence.
Ces propriétés leur permettent de maintenir ou d’augmenter leur nombre dans la
moelle osseuse et de se différencier en n’importe quelle cellule du sang.
Les CSHs sont classées en deux catégories selon leurs marqueurs membranaires.
Dans le modèle classique, la ST-HSC se différencie en progéniteur multipotent
(MPP).
Le MPP se divise directement en progéniteur lymphoïde commun (CLP) et
progéniteur myéloïde commun (CMP appelé aussi CFU-GEMM ou Colony Forming
Unit - Granulocyte – Erythroblaste -Mégacaryocyte – Monocyte) pour donner
respectivement les lignées lymphoïde et myéloïde.
Le CMP est à l’origine du progéniteur érythro-mégacaryocytaire (MEP) et du progéniteur
granulo-macrophagique (GMP ou CFU-GM). Le MEP, progéniteur bipotent, se différencie
ensuite en progéniteurs monopotents érythroïde BFU-E (Burst Forming Unit-Erythroid) et
mégacarycytaire BFU-MK (Burst Forming Unit-Megacaryocyte). Chacun des progéniteurs
monopotents BFU-E et BFU-MK se différencie ensuite respectivement en CFU-E (Colony
Forming Unit-Erythroid) et en CFU-MK (Colony Forming Unit-Megacaryocyte).

Les précurseurs
Les précurseurs ont perdu les capacités d’auto-renouvellement et de multipotence et
ont des capacités de prolifération diminuée par rapport aux progéniteurs.
lls sont engagés dans la différenciation cellulaire : chaque stade de maturation correspond à
une division cellulaire ce qui signifie que les deux cellules filles issues de la mitose sont
différentes de la cellule mère.
Ce sont les premières cellules morphologiquement identifiables dans chaque
lignée. L’observation au microscope optique de frottis après coloration MGG (May-
Grünwald Giemsa) permet de distinguer les différents précurseurs en fonction de leur
taille, de la structure chromatinienne, du rapport nucléocytoplasmique et de l’aspect
du cytoplasme.
Les cellules matures
Les cellules différenciées vont quitter la moelle osseuse et passer dans le sang pour
finir leur maturation et accéder à un autre tissu dans lequel elles assurent leur
fonction.
Objectifs
Définir l’ hématopoïèse.
Citer les différents compartiments de l’ hématopoïèse.
Décrire le schéma général de déroulement de l’hématopoïèse.
Citer au moins trois facteurs de croissance de l’ hématopoïèse.
CHAPITRE 3: L’HÉMATOPOÏÈSE

PLAN
Généralités:
Définition
Intérêt
Siège
Compartiments de l’ hématopoïèse
Déroulement de l’ hématopoïèse
Facteurs de croissance et Régulation de l’ hématopoïèse
3.1 Définition

Les cellules du sang circulant ont une durée de vie limitée et sont incapables de se
renouveler. Les cellules hématopoïétiques de la moelle osseuse, moins différenciées et
capables de prolifération, assurent ce renouvellement.

L’hématopoïèse se définit comme un ensemble de mécanismes assurant la production


continue et régulée des cellules sanguines.
Au sein de l’hématopoïèse, on distingue :
-la myélopoïèse ;
-la lymphopoïèse.
La myélopoïèse permettant la production des cellules myéloïdes (hématies, polynucléaires,
monocytes, plaquettes) et la lymphopoïèse permettant la production des lymphocytes.
Les cellules hématopoïétiques peuvent être regroupées en quatre compartiments répondant à
des niveaux de différenciation croissante :

-les cellules souches pluripotentes ;


-les progéniteurs ;
-les précurseurs ;
-les cellules sanguines matures fonctionnelles.
3.2 Cellules souches pluripotentes

Stock permanent de cellules ayant comme caractéristiques : capacité d’autorenouvellement et capacité


de différenciation

La capacité d’autorenouvellement : capacité d’une cellule à donner naissance, en se divisant, à des
cellules filles (Identiques). L’autorenouvellement permet le maintien du pool de cellules souches.

La capacité de différenciation : conduit à la production de cellules hématopoïétiques matures et


fonctionnelles à partir des cellules souches.

3.3 Progéniteurs

Proviennent des cellules souches, ont un moindre pouvoir d’autorenouvellement, mais se différencient
en une ou plusieurs directions. On distingue : les progéniteurs érythroïdes, les progéniteurs des
neutrophiles, des macrophages, des éosinophiles, des basophiles, les progéniteurs mégacaryocytaires
et les progéniteurs lymphoïdes.
Figure 1 : Schéma de l’hématopoïèse
3.4 Précurseurs: Premières cellules devenues morphologiquement reconnaissables. Ont un
faible pouvoir de prolifération. Dernière étape marquée par une maturation de chaque lignée
pour aboutir à la cellule terminale entièrement fonctionnelle.
3.5 Microenvironnement hématopoïétique

Il représente le tissu conjonctif de soutien qui permet la prolifération et la différenciation des cellules
hématopoïétiques. Il est constitué de deux composantes :

Une composante cellulaire (cellules stromales);

Une composante moléculaire (les molécules de la matrice extracellulaire).

Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) sont localisées dans la moelle osseuse au sein
d’une niche où elles établissent de multiples interactions avec leur microenvironnement (cellules
endothéliales, ostéoblastes, cellules souches mésenchymateuses…). Ces interactions se font par
le biais de molécules d’adhérences (intégrines, cytokines et chimiokines).
Figure 2 : La niche hématopoïétique
3.6 Régulation de l’hématopoïèse

L’hématopoïèse est contrôlée par un ensemble très complexe de facteurs de croissance


(Cytokines). Parmi ces facteurs de croissance hématopoïétiques, nous distinguons :

•: Facteur stimulant la formation de colonies de granulocytes (G-CSF) ;

•: Facteur stimulant la formation de colonies de granulocytes et macrophages (GM-CSF) ;

• Facteur stimulant la formation de colonies de monocytes (M-CSF) ;

• L’érythropoïétine (sécrétée par le foie et le rein) ;

• La thrombopoïétine ;

• Les interleukines.
Les facteurs de croissance hématopoïétiques interviennent par fixation sur des récepteurs
spécifiques de la cellule cible. La formation du complexe récepteur-facteur produit un
signal intracellulaire qui sera transmis vers les effecteurs nucléaires et cytoplasmiques.
Les modifications métaboliques et de synthèse protéique qui en résultent vont être
responsables des phénomènes de prolifération et de différenciation. Il existe des facteurs
inhibiteurs entraînant l’arrêt de la prolifération. Exemple : interférons, TNFα, TNFβ,
MIP1α.
CHAPITRE 4 : ERYTHROPOÏÈSE

Objectifs

Au sortir de ce chapitre, l’étudiant doit être capable de pouvoir de:


Définir l’ l’érythropoïèse
Citer les progéniteurs
Commenter le schéma général de l’érythropoïèse
Donner la morphologie du globule rouge
Dire le (s) rôle (s) du globule rouge
Citer les constituants du globule rouge
Les rôles des constituants
D’expliquer la dégradation de l’hémoglobine
Donner l’importance du métabolisme du globule rouge
4.1 Définition
C’est l’ensemble des mécanismes cellulaires qui aboutissent à la formation des érythrocytes
(globules rouges) dans la moelle osseuse et sous la dépendance de l’érythropoïétine. C’est un
phénomène adaptatif qui peut, en cas de besoin accru, être multiplié par 7 ou 8. La durée
moyenne de ce processus est de 7 jours, mais elle peut être raccourcie par stimulation de
l’érythropoïétine.

4. 2. Cellules souches
L’érythropoïèse prend naissance à partir d’une putative cellule souche hématopoïétique. Celle-ci
va s’engager dans une voie de différenciation myéloïde, vers un progéniteur multipotent. Ce
progéniteur appelé CFU-GEMM (Colony Forming Unit Granulocyte/Erythrocyte/
Megacaryocyte/Macrophage) va ensuite se différencier vers un progéniteur restreint dans la voie
érythroïde appelé BFU-E (Burst Forming Unit Erythroid).
Le BFU-E va proliférer et se différencier par étapes successives pour aboutir à la formation de
précurseurs érythroblastiques morphologiquement reconnaissables au niveau médullaire
(érythroblastes) et de globules rouges matures dans le sang périphérique en environ trois semaines
chez l’homme.

Figure 3: La cellule souche totipotente évolue en CFU-GEMM qui est un progéniteur multipotent et qui elle-
même s’engage dans la voie érythroblastique de différenciation par la BFU-E puis par la CFU-E (Cell Forming
Unit -Erythroblastic) qui est à l’origine des proérythroblastes.
4.2.1 Origines des cellules souches hématopoïétiques
L'hémangioblaste est une cellule unique à l’origine de toute l'hématopoïèse mais aussi à l’origine
de l'endothélium vasculaire, ce qui fait de lui le précurseur direct des CSH et CSM.
Dérivant directement des cellules du mésoderme embryonnaire les hémangioblastes se forment au
cours de la troisième semaine de vie embryonnaire dans le sac vitellin.
Ils vont maturer, augmenter en nombre pour devenir des CSH et CSM.
Les cellules souches hématopoïétiques (CSHs) représentent une petite population cellulaire au sein
de la moelle (seulement 0,01 à 0,05 % des cellules médullaires totales). Ce sont des cellules
indifférenciées qui possèdent deux propriétés clés : l’auto-renouvellement et la multipotence.
Ces propriétés leur permettent de maintenir ou d’augmenter leur nombre dans la moelle osseuse et
de se différencier en n’importe quelle cellule du sang.
Les CSHs sont classées en deux catégories selon leurs marqueurs membranaires.
Dans le modèle classique, la ST-HSC se différencie en progéniteur multipotent (MPP).
Le MPP se divise directement en progéniteur lymphoïde commun (CLP) et progéniteur
myéloïde commun (CMP appelé aussi CFU-GEMM ou Colony Forming Unit - Granulocyte –
Erythroblaste -Mégacaryocyte – Monocyte) pour donner respectivement les lignées
lymphoïde et myéloïde.
Le CMP est à l’origine du progéniteur érythro-mégacaryocytaire (MEP) et du progéniteur
granulo-macrophagique (GMP ou CFU-GM). Le MEP, progéniteur bipotent, se différencie
ensuite en progéniteurs monopotents érythroïde BFU-E (Burst Forming Unit-Erythroid) et
mégacarycytaire BFU-MK (Burst Forming Unit-Megacaryocyte). Chacun des progéniteurs
monopotents BFU-E et BFU-MK se différencie ensuite respectivement en CFU-E (Colony
Forming Unit-Erythroid) et en CFU-MK (Colony Forming Unit-Megacaryocyte).
Les précurseurs
Les précurseurs ont perdu les capacités d’auto-renouvellement et de multipotence et ont des
capacités de prolifération diminuée par rapport aux progéniteurs.
lls sont engagés dans la différenciation cellulaire : chaque stade de maturation correspond à une
division cellulaire ce qui signifie que les deux cellules filles issues de la mitose sont différentes de la
cellule mère.
Ce sont les premières cellules morphologiquement identifiables dans chaque lignée.
L’observation au microscope optique de frottis après coloration MGG (May-Grünwald Giemsa) permet
de distinguer les différents précurseurs en fonction de leur taille, de la structure chromatinienne, du
rapport nucléocytoplasmique et de l’aspect du cytoplasme.
Les cellules matures
Les cellules différenciées vont quitter la moelle osseuse et passer dans le sang pour finir leur
maturation et accéder à un autre tissu dans lequel elles assurent leur fonction.
Figure 4 : Schéma de l’érythropoïèse
4.3 Cinétique de l’érythropoïèse
Grâce à l’étude du métabolisme du radio-fer 59 et la synthèse d’ADN par l’incorporation de
thymidine tritiée couplée avec la technique auto-radiographique que l’on a pu préciser que le
proérythroblaste se divise une fois tandis que l’érythroblaste basophile se divise deux fois avant de
donner naissance à l’érythroblaste polychromatophile dernière cellule de la lignée à se diviser. Au
total, un proérythroblaste peut donner théoriquement naissance à 16 globules rouges. En fait, il en
donne généralement un peu moins chez l’homme.

Le temps total de l’érythropoïèse est d’environ 7 jours, soit en moyenne environ 20 heures de vie
pour chacune des quatre premières générations cellulaires, puis une maturation d’érythroblaste
acidophile durant un jour à un jour et demi, un séjour médullaire des réticulocytes de deux jours
environ avant leur passage dans le sang.
Les réticulocytes vont passer dans le sang où ils vont devenir des hématies après 24 à 48 h.

Chaque cellule souche donne en théorie naissance à 16 réticulocytes.

Le nombre de cellules produites est en fait inférieur par avortement intramédullaire (destruction
précoce des érythroblastes).

En cas de besoins accrus, cette production peut être augmentée de façon considérable pouvant
être multipliée par 8. Par ailleurs le processus de maturation nécessitant habituellement 5 jours est
plus raccourci en cas de besoin.

L’érythropoïèse nécessite des facteurs de croissance dont le principal est l’érythropoïétine.

L’érythropoïétine est une glycoprotéine synthétisée par le rein. D’autres facteurs de croissance
participent à la stimulation de l’érythropoïèse : IL1, IL3.

Des facteurs exogènes dont les principaux sont le fer, la vitamine B12 et l’acide folique sont
également nécessaires à l’érythropoïèse.
4.4 Etude morphologique de la lignée érythroblastiques
La lignée érythroblastique est l’ensemble des cellules qui se différencient vers la synthèse de
l’hémoglobine aboutissant aux globules rouges.
Chez l’homme, elle est localisée dans la moelle osseuse et représente 10 à 30% des cellules
médullaires.
L’érythropoïèse se poursuit par quatre mitoses successives accompagnées d’une maturation
nucléaire (synthèse de l’ADN) et cytoplasmique (synthèse de l’hémoglobine).
C’est une concentration suffisante en hémoglobine qui stoppe les mitoses.
On distingue par ordre de maturité de croissance: Le proérythroblaste, l’érythroblaste basophile,
l’érythroblaste polychromatophile, l’érythroblaste acidophile, le réticulocyte, l’hématie ou globule
rouge ou érythrocyte.
Les différentes catégories d’érythroblastes sont reconnues sur les caractères du noyau et du
cytoplasme.
Plus les cellules sont avancées dans la lignée plus leur taille diminue, plus le cytoplasme basophile est
riche en ARN devient acidophile et riche en hémoglobine plus le noyau se condense jusqu’à
l’expulsion qui transforme l’érythroblaste acidophile en réticulocyte

Figure 5: Érythropoïèse.
4.5 Erythrocyte
L’érythrocyte ou hématie est une cellule mature formée dans la moelle osseuse lors de l’érythropoïèse. Le
nombre de globules rouges est extrêmement constant (4 à 5.1012 /l chez l’adulte).
La fonction essentielle des hématies est de véhiculer l’oxygène dans l’organisme.
4.5.1 Morphologie
Le globule rouge normal a la forme d’un disque biconcave dont le diamètre est de 7,5 à 8 μ. Sur le frottis
sanguin coloré au May Grunwald Giemsa (MGG), il apparaît comme un disque il est orangé (acidophile) dont
le centre clair correspond à la concavité. C’est une sphère aplatie avec une épaisseur de 1 μ au centre et
2,5 μ en périphérie et un volume moyen de 85 μ³. La surface de l’hématie est de 140 μ2.
Sa membrane cytoplasmique est régulière. Son cytoplasme est pâle, rosé, homogène, sans noyau, sans
organite d’aucune sorte.
A l’état normal, tous les globules rouges ont sensiblement même forme, même diamètre, même
coloration et toute modification de ces critères traduit un phénomène pathologique. Le rapport
surface/volume est constant permettant au globule rouge une grande plasticité qui lui permet de
traverser les capillaires.

Figure 6A : Représentation schématique du Figure 6B : Morphologie du globule rouge sur frottis


globule rouge sanguin
4.6 Biochimie des constituants érythrocytaires
4.6.1 La membrane érythrocytaire
Le globule rouge comprend une membrane de structure probablement voisine de celle des autres
membranes cellulaires avec une double couche de phospholipides, stabilisée par du cholestérol, dans
laquelle s’intercalent des protéines.
La membrane érythrocytaire assure au hématie sa forme, sa plasticité, sa déformabilité.
Elle permet l’intégrité du milieu intérieur, elle contient les principales enzymes des métabolismes.
Elle comporte des protéines et des lipides entremêlés dans une structure complexe.
Dans cette bicouche phospholipidique baignent de volumineuses molécules protéiques enchâssées
plus ou moins profondément dans les deux feuillets lipidiques.
Du côté interne, le réseau protéique constitue le cytosquelette qui confère la forme discocytaire au
globule rouge, assure sa grande déformabilité.
Du côté externe, se situent les récepteurs et les motifs antigéniques du globule rouge
Les protéines transmembranaires jouent un rôle essentiel dans les échanges du globule rouge
avec le milieu extérieur.

Les plus importantes sont les ATPases Na+ et K+ dépendantes qui permettent le transport actif des
cations Na+ et K+, l’ATPase Ca2+ et les protéines permettant le transport des anions et du glucose.
Trois protéines transmembranaires permettent la stabilité de forme du globule rouge en se fixant sur
les protéines intrinsèques du cytosquelette: Ce sont: la protéine 3 qui se fixe à la β spectrine grâce à
l’Ankyrine, la Glycophorine A et la Glycophorine C se fixent à la protéine 4.1.
Le squelette protéique comporte 3 protéines principales: la spectrine, l’Actine ou protéine 5, la protéine
4.1.
Le microscope électronique ne permet de distinguer aucun organite cellulaire dans le globule rouge
dont l’analyse révèle qu’il contient de l’eau, de l’hémoglobine, des ions (K+), des enzymes et du
glucose.
L’analyse révèle que ce dernier contient de l’eau, de l’hémoglobine, des ions (K+ essentiellement), des
enzymes et du glucose.
L’hématie qui vient de perdre le noyau de l’érythroblaste est appelé réticulocyte.
Il contient des organites cytoplasmiques résiduels notamment des mitochondries et des polyribosomes
qui disparaissent dans le globule rouge adulte.

Figure 7: Représentation schématique de la structure de la membrane érythrocytaire


4.6.2 L’hémoglobine
C’est le principal constituant du globule rouge et représente le tiers du poids de la cellule. C’est
une chromoprotéine assurant l’oxygénation tissulaire. Elle est maintenue à l’état fonctionnel grâce
aux enzymes érythrocytaires. Elle est constituée de 4 chaînes peptidiques de globine identiques
deux à deux et 4 noyaux porphyriques comportant chacun un atome de fer bivalent ou hèmes.
4.6.3 Structure
L’hème, la globine,
L’hème
L’hème est une porphyrine contenant un atome de fer.
La porphyrine ou protoporphyne III comprend: 4 noyaux pyrrol à sommet azoté réunis par des
ponts méthènes (-CH=); 8 chaînes latérales; méthyl, vinyl ou acide propionique.
Le fer est au centre, fixé sur 4 azotes des noyaux pyrrol et garde 2 valences libres.
Figure 8: Schéma d’une molécule d’hème.
La globine
La globine est un ensemble de 4 chaînes polypeptidiques avec pour chaque molécule
d’hémoglobine, 4 chaînes semblables deux à deux et appelées α et β pour l’hémoglobine A.
Chaque chaîne est un polypeptide réunis par des liaisons peptidiques.
La chaîne ainsi formée s’enroule sur elle-même en spirale pour réaliser une structure secondaire en
hélice.
L’hélice est discontinue, l’ensemble de la chaîne formant huit segments hélicoïdaux séparés par de
courts segments non hélicoïdaux au niveau desquels se font des coudures pour donner à chaque
chaîne sa forme définitive.
La réunion de deux chaînes α et de deux chaînes β forme une molécule symétrique globulaire:
c’est la structure quaternaire.
Les sous unités constituées chacune d’une chaîne de globine portant sa molécule d’hème sont
réunies entre elles par de nombreuses liaisons.
4.6.4 Biosynthèse
La biosynthèse d’hémoglobine s’effectue dans la moelle osseuse hématopoïétique, par les
cellules érythroblastiques. Elle débute dès le stade de proérythroblaste et s’achève à celui de
réticulocyte.
La synthèse des chaînes de globine suit le schéma de la synthèse protéique. Chez l’homme
normal, le gène alpha est dupliqué, les deux gènes alpha étant présents sur le même
chromosome (n° 16) à proximité l’un de l’autre. Les gènes gamma, delta et béta sont situés dans
cet ordre sur un autre chromosome (n°11).
Il existe une certaine coordination dans la synthèse des gènes non alpha, et en cas de diminution
de l’activité de l’un d’eux, on observe généralement une augmentation de l’un ou des deux autres.
Synthèse de l’hème
Elle se fait dans les mitochondries des érythroblastes où tous les enzymes nécessaires sont
réunis.
A partir de la glycine et de l’acide succinique, une série de précurseurs intermédiaires sont
synthétisés: les porphyrines.
L’importation du fer dans la protoporphyrine III réalise l’hème.
La pyridoxine (vitamine B6) est le coenzyme de l’ALA-synthétase (acide delta amino-lévulinique) et
de l’hème synthétase aux deux extrémités de la chaîne de réaction qui mène à l’hème.
Le défaut de synthèse de l’hème n’est qu’une conséquence très tardive et exceptionnelle de la
carence en vitamine B6.

La régulation de la synthèse de l’hème se fait essentiellement au niveau de l’Ala-synthétase,


enzyme clef dont l’activité est inhibée par son produit direct l’Ala et par le produit final, l’hème.
Figure 9. Schéma de la synthèse de l’hème.
Synthèse de la globine
Se fait selon le schéma général de la synthèse des protéines avec une synchronisation normale de
la synthèse des chaînes alpha et non alpha: une chaîne alpha et une chaîne non alpha s’associent
pour former un dimère, deux dimères associés à 4 molécules d’hème constituant une molécule
d’hémoglobine.
La synchronisation entre la synthèse de l’hème et celle de la globine se fait par l’intermédiaire de
l’hème qui stimule la synthèse des chaînes de globines. L’hème joue un rôle clef dans la régulation
de la synthèse de l’hémoglobine.
4.6.5 Fonctions
L’hémoglobine est un pigment respiratoire des globules rouges qui assure plusieurs fonctions:
La fonction principale est le transport de l’oxygène des poumons aux tissus. Chaque molécule
d’hémoglobine fixe 4 molécules d’O2 sur le fer et constitue l’oxyhémoglobine.

Une autre fonction est le transport du gaz carbonique (CO2) des tissus aux poumons. Une
partie seulement du CO2 (environ 40%) est transportée sous cette forme. L’hémoglobine fixe le
gaz carbonique non sur le fer comme l’O2, mais sur des groupements aminés latéraux de la
globine, pour constituer la carbhémoglobine ou carbamino-hémoglobine.
4.6.6 Physiologie
Le globule rouge n’a qu’une fonction. Il assure le transport et le maintient à l’état fonctionnel de
l’hémoglobine, pigment respiratoire chargé lui-même du transport de l’oxygène et d’une partie du
gaz carbonique. La surface considérable des GR (plusieurs milliers de mètres carrés au total)
permet une diffusion rapide de l’oxygène, que la forme de cette cellule favorise également.

4.6.7 Métabolisme

L’hématie est une cellule spécialisée et hautement simplifiée. Il s’agit une cellule anucléée et
donc incapable de division cellulaire et de synthèse de nouvelles molécules.

Au stade de réticulocytes, la persistance de ribosomes et de mitochondries permet une activité de


synthèse et respiration résiduelle.
Le métabolisme du GR est orienté vers :

la conservation de l’intégrité de la membrane afin de maintenir sa déformabilité ;


la protection de l’hémoglobine contre l’oxydation qui la transforme en méthémoglobine.
Le GR est dépourvu de phosphorylation oxydative, le métabolisme énergétique est représenté par
la dégradation anaérobie du glucose.
Le stock d’enzymes est non renouvelé, cela entraine un épuisement progressif des capacités
enzymatiques de la cellule qui sera à l’origine du vieillissement du globule rouge et sa lyse
(hémolyse) au bout de 120 jours.
 La voie de la glycolyse anaérobie ou voie d’Embden Meyerhof est la principale source
d’énergie de l’hématie. Chaque molécule de glucose produit 2 molécules d’ATP nécessaires à
la pompe à sodium membranaire et à la lutte contre l’oxydation des lipides de la membrane.

 Le shunt des pentoses génère le NADPH nécessaire à la lutte contre l’oxydation de


l’hémoglobine.

 La voie du 2-3 DPG produit la molécule 2-3 DPG dont la fixation sur l’hémoglobine entraîne une
diminution de l’affinité de celle-ci pour l’oxygène au niveau des tissus.
Figure 10 : Métabolisme du globule rouge
4.6.8 Physiologie
La principale fonction du globule rouge est le transport des gaz du sang : l’O₂ des
poumons vers les tissus et le CO₂ des tissus vers les poumons. Cette fonction est
supportée par l’hémoglobine, pigment respiratoire et principale constituant du globule
rouge.
L’hémoglobine est saturée en O₂ au niveau des capillaires pulmonaires où la pression
partielle en O₂ est de 100 mmHg. L’O₂ est fixé au niveau du fer de l’hème. Chaque
molécule d’hémoglobine fixe 4 molécules d’O₂. Le sang artériel de couleur rouge vif va
devenir de couleur plus foncée après passage dans les tissus et libération d’O₂.
L’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène est diminuée dans un milieu à pH acide, en
présence de CO₂ et du 2-3DPG.
Ces conditions se trouvent réunies au niveau des tissus ce qui permet la libération de l’O₂.
La réversibilité de la fixation de l’O₂ sur le fer n’est possible que lorsque le fer est sous forme
ferreux (Fe²⁺). L’oxydation du fer en Fe³⁺ (ferrique) donne naissance à la méthémoglobine qui a
une grande affinité pour l’O₂ ne permettant pas une libération correcte de l’anhydrase carbonique
présente en abondance au niveau du globule rouge.

4.6.8 Destinée du globule rouge


Le globule rouge a une durée de vie moyenne de 120 jours.
Au cours de son vieillissement, le globule rouge perd son capital enzymatique et devient
vulnérable aux agressions physiques et chimiques.
La destruction des GR a lieu au niveau du système réticulo-endothélial. Physiologiquement, le
siège principal de destruction est la moelle osseuse. Dans certaines situations pathologiques, la
rate est le siège principal de l’hémolyse.
Le catabolisme de l’hémoglobine aboutit à la bilirubine non conjuguée qui va au niveau du foie
subir une glucurono-conjugaison.
Après élimination biliaire et sous l’action de la flore intestinale, la bilirubine est transformée en
stercobilinogène et en urobilinogène puis en stercobiline et urobiline.
Ces dérivés sont éliminés en grande partie avec les selles.
Une partie est éliminée dans les urines après réabsorption (cycle entérohépatique).
Le fer est réutilisé pour la synthèse de nouvelles molécules d’hémoglobine alors que la globine est
scindée en acides aminés qui vont être utilisés pour la synthèse protéique.
Figure 11: Hémolyse physiologique
4.6.9 Régulation de l’érythropoïèse
L’érythropoïétine (glycoprotéine de structure globulaire) est le facteur régulateur principal de
l’érythropoïèse.
Celle-ci est produite par le rein et va agir au niveau de la moelle osseuse pour stimuler la
production des globules rouges.
Cette production de globules rouges va apporter de l’oxygène dans les cellules rénales qui vont
alors diminuer leur synthèse d’érythropoïétine, ce qui aura pour conséquence la diminution en
retour de la production de globules rouges. Il existe donc à ce niveau une véritable régulation
endocrine, le rein étant la «glande» productrice et la moelle osseuse l’organe cible.
Pour une hémoglobine normale aux alentours de 12 g/dl, le taux d’érythropoïétine circulante est
d’environ 20 unités/l.
Ce taux va augmenter en fonction de la baisse du taux d’hémoglobine pour atteindre environ 200
unités/l, lorsque l’hémoglobine atteint 7 g/dl.
C’est l’oxygénation tissulaire qui règle la synthèse de l’érythropoïétine.
Celle-ci est stimulée par l’hypoxie tissulaire, déprimée par l’hyper-oxygénation ou l’augmentation
de la masse globulaire circulante (par exemple par transfusion).
Le rôle de l’érythropoïétine est de déclencher la différenciation des cellules souches en
proérythroblastes en permettant en particulier l’induction de la synthèse d’hémoglobine.
L’érythropoïétine augmente la vitesse de synthèse d’hémoglobine dans les érythroblastes et
accélère la sortie des réticulocytes.
D’autres hormones comme les androgènes ou l’hormone de croissance hypophysaire jouent un
rôle dans l’érythropoïèse.
Ce sont les androgènes dont certains métabolites augmentent la synthèse de l’érythropoïétine,
d’autres stimulent directement les cellules souches.
L’hormone de croissance hypophysaire agit essentiellement de façon indirecte en augmentant la
synthèse d’érythropoïétine.
Figure 12: Régulation de la sécrétion de l’érythropoïétine
CHAPITRE 5 : HÉMOLYSE PHYSIOLOGIQUE

Objectifs

Définir l’hémolyse (physiologique)


Citer les différents compartiments de l’hémolyse (physiologique)
Différencier l’hémolyse tissulaire de l’hémolyse vasculaire
5.1 Définition
L’hémolyse est le phénomène irréversible au cours duquel les GR sont détruits.
Le GR normal vit en moyenne 120 jours et meurt par vieillissement (senescence).
Le vieillissement des GR résulte de l’épuisement progressif du stock d’enzymes de la
glycolyse, avec pour conséquence une hyperhydratation avec perte de leur forme biconcave et
altération de la membrane.
Les hématies devenues sphériques sont piégées dans les capillaires de la moelle osseuse et du
foie où les macrophages les phagocytent. La rate n’est pas un organe prépondérant de l’hémolyse
physiologique.
L’hémolyse physiologique est un phénomène essentiellement intratissulaire ; une faible partie
est intravasculaire.
5.2 Hémolyse intratissulaire (extravasculaire)
L’hémolyse s’effectue dans 80 à 90% des cas en dehors des vaisseaux.
Cette destruction des GR a lieu principalement dans la moelle osseuse et le foie où les
macrophages les phagocytent.
Lorsque les macrophages phagocytent les GR, l’hémoglobine est libérée directement dans les
macrophages :
La partie globinique de l’Hb (globine): est dégradée en acides aminés qui vont rejoindre le pool
métabolique général.
La partie héminique de l’Hb (hème) : est transformée en bilirubine qui sera libérée dans le plasma
sous forme de bilirubine libre (bilirubine non conjuguée).
Cette dernière sera fixée sur l’albumine et transportée vers les cellules hépatiques où elle sera
conjuguée.
La bilirubine conjuguée passera dans la bile et sera ensuite éliminée majoritairement par les selles
sous forme de stercobiline et de stercobilinogène, et très partiellement par les urines sous forme
d’urobiline et d’urobilinogène.
Concernant le fer issu de la dégradation des GR: le ⅓ sera stocké dans les macrophages sous
forme de ferritine et d’hémosidérine ; tandis que les ⅔ seront libérés par les macrophages dans la
circulation où le fer va se lier à la transferrine pour être réutilisé dans l’érythropoïèse.
5.3 Hémolyse intravasculaire
Au sein de la circulation sanguine, l’hémolyse se déroule dans 10 à 20% des cas. L’hémoglobine
est libérée dans le plasma où elle sera captée par l’haptoglobine. Ce complexe hémoglobine-
haptoglobine sera récupéré par les hépatocytes au niveau desquels l’hémoglobine sera dégradée.
Si la capacité de fixation de l’haptoglobine est dépassée, l’excédent d’hémoglobine sera éliminé
par le rein.
À l’état normal, la production des GR est équivalente à la quantité détruite chaque jour. L’hémolyse
pathologique se produit par contre surtout dans la rate.
Diagramme récapitulatif de la dégradation des globules rouges

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