flatter

(Mot repris de flattas)

flatter

v.t. [ du frq. flat, plat de la main ]
1. Chercher à plaire à qqn par des louanges fausses ou exagérées : Elle ne cesse de flatter les clientes encenser, flagorner [sout.] ; critiquer
2. Éveiller, entretenir avec complaisance une passion, un sentiment bas : Flatter la vanité de qqn encourager ; blâmer
3. Présenter qqn sous une apparence qui l'avantage : Cette robe vous flatte avantager, embellir ; désavantager, enlaidir
4. Charmer, affecter agréablement un sens, l'esprit : Cette musique flatte l'oreille.
5. Plaire vivement à qqn ou le rendre fier : Votre visite me flatte m'honore
6. Caresser un animal du plat de la main.

se flatter

v.pr. (de)
Se vanter ; prétendre : Elles se sont flattées d'être assez habiles pour le faire seules se prévaloir, se targuer
Sans me flatter,
sans me donner des qualités ou des mérites que je n'ai pas.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

flatter


Participe passé: flatté
Gérondif: flattant

Indicatif présent
je flatte
tu flattes
il/elle flatte
nous flattons
vous flattez
ils/elles flattent
Passé simple
je flattai
tu flattas
il/elle flatta
nous flattâmes
vous flattâtes
ils/elles flattèrent
Imparfait
je flattais
tu flattais
il/elle flattait
nous flattions
vous flattiez
ils/elles flattaient
Futur
je flatterai
tu flatteras
il/elle flattera
nous flatterons
vous flatterez
ils/elles flatteront
Conditionnel présent
je flatterais
tu flatterais
il/elle flatterait
nous flatterions
vous flatteriez
ils/elles flatteraient
Subjonctif imparfait
je flattasse
tu flattasses
il/elle flattât
nous flattassions
vous flattassiez
ils/elles flattassent
Subjonctif présent
je flatte
tu flattes
il/elle flatte
nous flattions
vous flattiez
ils/elles flattent
Impératif
flatte (tu)
flattons (nous)
flattez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais flatté
tu avais flatté
il/elle avait flatté
nous avions flatté
vous aviez flatté
ils/elles avaient flatté
Futur antérieur
j'aurai flatté
tu auras flatté
il/elle aura flatté
nous aurons flatté
vous aurez flatté
ils/elles auront flatté
Passé composé
j'ai flatté
tu as flatté
il/elle a flatté
nous avons flatté
vous avez flatté
ils/elles ont flatté
Conditionnel passé
j'aurais flatté
tu aurais flatté
il/elle aurait flatté
nous aurions flatté
vous auriez flatté
ils/elles auraient flatté
Passé antérieur
j'eus flatté
tu eus flatté
il/elle eut flatté
nous eûmes flatté
vous eûtes flatté
ils/elles eurent flatté
Subjonctif passé
j'aie flatté
tu aies flatté
il/elle ait flatté
nous ayons flatté
vous ayez flatté
ils/elles aient flatté
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse flatté
tu eusses flatté
il/elle eût flatté
nous eussions flatté
vous eussiez flatté
ils/elles eussent flatté
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

FLATTER

(fla-té) v. a.
Caresser par quelque attouchement (sens étymologique et primitif). Flatter un enfant. Flatter un cheval avec la main. Le chien flatte avec la queue.
Puis, me flattant l'épaule, il me fit librement L'honneur que d'approuver mon petit jugement [RÉGNIER, Sat. VIII]
De la main qui le flatte, il se croit redouté [VOLT., Alz. I, 1]
Ce qui prouve que c'est le besoin qui le rendait souple et caressant [un chien métis de loup], c'est que dans d'autres circonstances il cherchait souvent à mordre la main qui le flattait [BUFF., Quadrup. t. XII, p. 237, dans POUGENS]
Ton cou nerveux [d'un cheval] de sa main fut flatté ; Moins douce était la timide gazelle [MILLEV., Chants élégiaques, l'Arabe.]
Cymodocée flattait son vieux père de sa belle main, et, caressant sa barbe argentée.... [CHATEAUB., Mart. I]
Se flatter, flatter, caresser à soi-même.
Thibouville à son tour parla, et en se flattant le menton de la main pour faire admirer sa turquoise [MARMONTEL, Mém. III]
Par extension.
Que cette parole m'est douce, et qu'elle flatte mes désirs ! [MOL., Bourg. gent. III, 11]
Lui parmi les transports, affable en son orgueil, à l'un tendait la main, flattait l'autre de l'œil [RAC., Athal. V, 1]
Terme de manége. Flatter un cheval fougueux, céder à sa fantaisie, de manière à ralentir peu à peu ses mouvements. Flatter la corde d'un instrument de musique, la toucher doucement. Terme de jeu. Flatter le dé, jeter doucement les dés dans l'espoir illusoire de n'amener qu'un petit nombre de points. Fig. Flatter le dé, déguiser, adoucir quelque chose de fâcheux pour quelqu'un. Il ne faut pas flatter le dé, c'est-à-dire il faut parler franchement. Flatter le courant d'une rivière qu'on veut détourner d'un bord qu'elle menace, lui opposer non une digue qui résiste en face, mais une surface qui, ne faisant d'abord qu'un angle léger avec son courant, l'écarte peu à peu du bord. Flatter les vagues, opposer des digues à l'impétuosité des eaux en formant un talus sur lequel elles glissent sans briser.
Traiter avec trop de douceur et de ménagement.
On ne guérit point les grands maux en les flattant [, Dict. de l'Acad.]
Je ne cherche point à flatter mon mal [J. J. ROUSS., Hél. I, 1]
Flatter une plaie, n'y appliquer que des remèdes trop doux.
Adoucir.
Mais que je tâche en vain de flatter nos tourments [CORN., Rodog. III, 5]
Tant qu'un espoir de paix a pu flatter ma peine [ID., Hor. I, 1]
Mais je n'en conçois rien qui flatte mon ennui [ID., ib. III, 2]
Ne croyez pas que, pour consoler ou pour flatter votre douleur, je veuille exagérer la vertu de celle que vous pleurez [FLÉCH., Mme de Montansier.]
Bérénice d'un mot flatterait mes douleurs [RAC., Bérén. III, 2]
Mais toujours quelque espoir flattait mes déplaisirs [ID., ib. I, 4]
Charmer, délecter, en parlant des sens. La musique flatte l'oreille. Le bon vin flatte le palais.
Les biens qui flattent les sens [BOSSUET, Hist. II, 6]
Les plaisirs dont vous flattez les hommes [FÉN., Tél. IX]
Tout y flattait son goût [HAMILT., Gramm. 6]
La terre des Gangarides produit tout ce qui peut flatter les désirs de l'homme [VOLT., Princ. de Babyl. 3]
Causer une vive satisfaction. Une telle préférence me flatte. Cela doit bien flatter le cœur d'une mère. En un sens analogue.
Les douceurs de l'amour, celles de la vengeance, N'ont point assez d'appas pour flatter ma raison [CORN., Cinna, II, 3]
Les Juifs pleins des biens qui flattaient leur cupidité [PASCAL, Figuratifs, 27, édit. FAUGÈRE.]
Je me laisse flatter à cette aimable vérité [SÉV., 128]
Et Mathan par ce bruit qui flatte sa fureur [d'Athalie] [RAC., Athal. III, 4]
Quoi ! tu crois, cher Osmin, que ma gloire passée Flatte encor leur valeur et vit dans leur pensée ? [ID., Baj. I, 1]
....Non, non, je le connais, mon désespoir le flatte [ID., Andr. III, 1]
L'amour avidement croit tout ce qui le flatte [ID., Mithrid. III, 4]
Le joug du devoir n'a rien qui flatte l'orgueil [MASS., Carême, Culte.]
Il ne faut pas croire que les rois soient bien flattés de toutes les flatteries dont on les accable ; la plupart ne viennent pas jusqu'à eux [VOLT., Dict. phil. Flatterie.]
Ces fables flattent la crédulité, mais malheureusement ce ne sont que des fables [BUFF., Ois. t. XIII, p. 263, dans POUGENS]
Les réponses qu'elle y faisait, pleines d'esprit, de grâce et de délicatesse, flattaient son amour-propre [d'un homme] sans jamais flatter son amour [MARMONTEL, Mém. VIII]
Favoriser. Ceux que flatte la fortune.
Le vent qui nous flattait nous laisse dans le port [RAC., Iphig. I, 1]
Donner des louanges vraies ou fausses dans le dessein de plaire, de séduire.
Un chef de conjurés flatte la tyrannie ! [CORN., Cinna, II, 3]
Flattez-les [les rois], payez-les d'agréables mensonges [LA FONT., Fabl. VIII, 14]
Plus on aime quelqu'un, moins il faut qu'on le flatte ; à ne rien pardonner le pur amour éclate [MOL., Misanth. II, 5]
Je vous conjure de ne me point flatter du tout et de me dire nettement votre pensée [ID., Mar. forcé, sc. 2]
Mais tout ce beau discours dont il vient vous flatter N'est rien qu'un piége adroit.... [BOILEAU, Art p. 1]
Absolument. Il ne sut jamais flatter. Substantivement.
Les muses hautaines et braves Tiennent le flatter odieux, Et, comme parentes des dieux, Ne parlent jamais en esclaves [MALH., IV, 5]
Excuser par une complaisance répréhensible. Flatter les défauts de quelqu'un.
Je flattais ta manie afin de t'arracher Du honteux précipice où tu vas trébucher [CORN., Poly. v, 2]
J'étudiai leur cœur, je flattai leurs caprices [RAC., Ath. III, 3]
Ils [les saints] nous ont appris par la vie pénitente qu'ils ont menée à ne pas flatter notre négligence [FLÉCHIER, t. I, p. 29]
J'ai compris que ce père aimait d'un amour raisonnable un de ses enfants qui a de la vertu, et qu'il ne flattait point l'autre dans ses déréglements [FÉN., Tél. VI]
Terme de peinture. Flatter une personne, la représenter plus belle qu'elle n'est.
Vous avez un portrait de moi qui me flatte beaucoup [SÉV., 133]
L'estampe que nous en avons dans les hommes illustres de Perrault, le [la Fontaine] flatte un peu [OLIVET, Hist. Acad. t. II, p. 332, dans POUGENS]
Ce miroir flatte, il fait paraître les traits plus agréables. Par extension.
Ta muse, en le flattant, réfléchit mon génie, [LAMART., Harm. Pièces diverses, A un poëte anglais qui avait traduit une harmonie]
Il se dit d'un portrait fait de vive voix ou par écrit.
Clitandre : Voilà, ma sœur, madame Dorothée, Dont mon père tantôt nous a dit tant de bien. - Angélique : Nul mérite, je crois, n'est comparable au sien ; Mon père ne l'a point flattée [DANCOURT, Enfant de Paris, III, 13]
10° Tromper en déguisant la vérité d'une manière avantageuse pour celui à qui on s'adresse. Vous me flattez dans cette affaire-là.
Pour ne vous point flatter, je n'en veux pas répondre [CORN., Nicom. IV, 5]
J'ai su qu'elle avait exigé du médecin et de nos tantes de me flatter sur son état, et de ne m'en laisser aucune inquiétude [MARMONTEL, Mém. II]
Il se dit, en un sens analogue, des choses qui trompent, qui font illusion.
Maurice à quelque espoir se laissant lors flatter [CORN., Héracl. II, 6]
Et mon cœur qui sans cesse en sa faveur me flatte [ID., ib. v, 2]
Messieurs de cour, adieu ; Suivez jusques au bout une ombre qui vous flatte [LA FONT., Fabl. VII, 12]
Vain espeir qui me flatte ! [RAC., Mithr. III, 4]
.... Je vois ce qui la flatte : Sa beauté la rassure [ID., Andr. Il, 5]
11° Faire espérer.
L'esprit de l'homme, étant si faible, si sujet à s'égarer, est en même temps si présomptueux, qu'il n'y a rien dont il ne se puisse croire capable, pourvu qu'il se trouve des gens qui l'en flattent [NICOLE, Ess. mor. 1er traité, ch. 9]
La distribution dont il flattait le peuple [BOSSUET, Hist. I, 9]
C'est toi qui me flattant d'une vengeance aisée.... [RAC., Athal. v, 6]
Ne m'as-tu pas flatté d'une fausse espérance ? [ID., Brit. III, 6]
De quoi viens-tu flatter mon esprit désolé ? [ID., Phèdre, III, 1]
Néoptolème l'avait flatté que, dès qu'il se montrerait, tous les Macédoniens du parti opposé se rangeraient sous ses drapeaux [ROLLIN, Hist. anc. Œuv. t. VII, p. 81, dans POUGENS]
On m'a flatté que vous pourriez venir dans nos retraites [VOLT., Lett. Mlle Clairon, 7 août 1761]
12° Se flatter, v. réfl. Être trop prévenu à son avantage.
La jeunesse se flatte et croit tout obtenir [LA FONT., Fabl. XII, 5]
Il ne faut pas se flatter, les plus expérimentés dans les affaires font des fautes capitales [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Un roi qui se flatte sur ses prétentions [FÉN., Tél. XXIII]
Tirer vanité. Se flatter de sa naissance, de ses talents.
J'ai vu Éphraïm comme une autre Tyr, se flattant de sa force et de sa beauté [SACI, Bible, Osée, IX, 13]
Tirer contentement.
....Je l'ai trop informé Qu'il peut bien se flatter du bonheur d'être aimé [MOL., D. Garcie, I, 1]
Avant que tous les Grecs vous parlent par ma voix, Souffrez que j'ose ici me flatter de leur choix [RAC., Androm. I, 2]
Je ne me flatte point d'une gloire insensée [ID., Brit. II, 3]
Ils se flattent tous deux du choix de votre mère [ID., Brit. IV, 2]
13° Se donner l'un à l'autre des louanges excessives.
Si les hommes ne se flattaient point les uns les autres, il n'y aurait point de société [VAUVENARGUES, Max.]
14° S'entretenir d'une espérance. Il se flatte qu'on aura besoin de lui.
Quoi ! voilà donc enfin de quoi vous vous flattez ! [CORN., Don Sanche, I, 1]
Vous vous flattez peut-être, en votre vanité, D'aller comme un Horace à l'immortalité [BOIL., Sat. IX]
S'est-il flatté de plaire et connaît-il l'amour ? [VOLT., Sémiram. II, 1]
Je ne me flattais pas d'y rencontrer un port [ID., Triumv. IV, 5]
Puis-je encor me flatter de régner dans ton cœur ? [ID., Alz. III, 4]
Mais ton orgueil ici se serait-il flatté D'effacer Orosmane en générosité ? [ID., Zaïre, I, 4]
Absolument. Conserver des espérances au sujet d'un malade en danger.
Ma mère eut alors un courage au-dessus du mien ; car elle ne se flattait plus, et moi je me flattais encore [MARMONTEL, Mém. II]
Entretenir quelque sentiment qui plaît.
Ne vous flattez point tant que de le présumer [CORN., Nicom. v, 8]
Je n'ose me flatter de cette pensée [SÉV., 427]
Toute autre raison n'est qu'un vain prétexte dont nous nous flattons [BOURD., Avent, Nativ. de J. C. 247]
Les papes se flattaient alors de donner l'empire d'Orient et d'Occident [VOLT., Mœurs, 59]
15° Se persuader, aimer à croire. Il se flatte que vous approuverez sa conduite.
Je me flatte, j'espère.... Qu'on verra de David l'héritier détestable Abolir tes autels.. [RAC., Athal. v, 6]
J'ose me flatter Que le vengeur du trône a seul droit d'y monter [VOLT., Mérope, I, 3]
Je me flatte que cette lettre arrivera à bon port [ID., Lett. d'Argental, 4 août 1775]
Ce malade se flatte, il croit être moins mal qu'il n'est réellement. Il se dit aussi de ceux qui espèrent qu'un malade est moins mal qu'il n'est réellement.
La veille, ma tante était extraordinairement mal.... Mlle de la Trousse se flattait et croyait que c'était qu'elle avait besoin de nourriture [SÉV., 151]

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Onc [je] ne la soi [sus] losengier ne flater [, Couci, XII]
  • XIIIe s.
    Quant li moiens devient granz sires, Lor vient flaters et nait mesdires ; Qui plus en seit, plus a sa grace [RUTEB., 21]
  • XVIe s.
    Un adultere condamnera paillardise en general : cependant il se flattera en sa paillardise [CALV., Instit. 201]
    Ce n'est pas raison que Dieu pardonne les pechez ausquels nous nous flattons [ID., ib. 475]
    Le dez ne ira point à soubhayct, quoy que on le flatte [RABEL., Progn. Pant. 2]
    Nous ne prestons volontiers à la devotion que les choses qui flattent nos passions [MONT., II, 144]
    Un atheïste se flatte à ramener touts aucteurs à l'atheisme.... [ID., II, 150]
    Les bestes nous flattent, nous menacent et nous requierent [ID., II, 157]
    Ou je me flatte, ou encores y a il en cet estat dequoy se soubtenir [ID., III, 198]
    Je cherche à flatter [adoucir] la mort par ces frivoles circonstances [ID., IV, 120]
    Chacun se flatte en son affection [DU BELLAY, p. 490, dans LACURNE]
    Pour ne vous point flatter le dos, c'est trop longtemps temporiser [, Contes de Cholières, f° 233, dans LACURNE]
    Qui flate, il grate [COTGRAVE, ]

ÉTYMOLOGIE

  • Bourguign. flaittai ; provenç aflatar ; d'après Diez, du germanique : scandinave, flat, plat, uni ; anc. h. allem. flaz ; de sorte que flatter serait proprement rendre uni, comme quand on passe la main. Ainsi la série des sens est : caresser avec la main, adoucir, charmer, délecter, aduler. Le germanique flat correspond au mot grec traduit par large, au sanscrit prithu ( i avec un accent bref), étendu.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

flatter

FLATTER. v. tr. Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire, d'exploiter. Ceux qui flattent les princes les corrompent. Les hommes aiment ordinairement ceux qui les flattent. Elle aime à s'entendre flatter. Absolument, Il ne sait point flatter.

Flatter les passions, les caprices, les goûts de quelqu'un, Complaire aux passions, aux caprices, aux goûts de quelqu'un, leur donner son approbation, des louanges. Cet orateur flattait les passions de la multitude. Il flatte jusqu'aux caprices du prince. Il flatte tous ses goûts.

Par analogie, en termes de Peinture, Flatter une personne, La peindre, la représenter plus belle qu'elle n'est. Le peintre l'a un peu flattée. Par extension, Portrait flatté, Portrait où la personne est peinte en beau.

Dans un sens plus général, Flatter une personne, En faire de vive voix ou par écrit un portrait flatté, en dire plus de bien qu'elle ne mérite. Vous nous l'avez représenté comme un homme de beaucoup d'esprit, ne l'avez-vous point flatté? Il a fait de ce ministre un portrait qui n'est point flatté.

Il signifie aussi Caresser. Flatter un cheval de la main, avec la main. Flatter un chien. Par extension, Une musique qui flatte l'oreille. Un spectacle qui flatte les yeux.

Il signifie encore Entrer dans les vues, partager les sentiments de quelqu'un. Flatter la peine, les ennuis, la douleur, le chagrin de quelqu'un. Flatter les manies, la folie de quelqu'un.

Flatter quelqu'un de quelque chose, Lui faire espérer quelque chose, l'amuser de l'espérance de quelque chose. Il y a longtemps qu'on le flatte de cette espérance.

Il signifie quelquefois Causer un vif plaisir, une grande satisfaction. Voilà qui est bien capable de flatter le coeur d'une mère. Une telle préférence me flatte et m'honore. On dit dans un sens analogue Flatter l'orgueil, la vanité, l'ambition, les désirs, les espérances. Ce petit succès a flatté son amour-propre. Tout flatte vos désirs, votre ambition. Voici un événement qui flatte mes espérances.

SE FLATTER signifie Avoir ou vouloir donner une trop haute idée de soi-même, de son habileté, de ses ressources, etc. C'est un homme vain qui se flatte toujours. Il est ridicule de se flatter. Je ne me flatte point, je connais mes défauts. Je puis dire, sans me flatter, que j'ai raison.

SE FLATTER DE, SE FLATTER QUE signifie S'entretenir dans l'espérance, s'amuser de l'espérance de quelque chose, prétendre, espérer à tort ou à raison. Elle s'était flattée de réussir. Il se flatte qu'on aura besoin de lui. J'y parviendrai, je m'en flatte. Il se flatte que vous approuverez sa conduite. Je me flatte que vous ne doutez point de mes sentiments.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

flatter


FLATTER, ou FLATER, v. act. [Flaté: 2e é fer.] 1°. Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire. "Flater les Grands. "Nous n'aimons que ceux qui nous flatent. "Ce Peintre l' a flatée; il l'a peinte plus belle qu'elle n'est. = 2°. Excuser par une mauvaise complaisance. "Flater les passions, les défauts de ses amis: flater le vice. = 3°. Tromper en déguisant la vérité. "Le Médecin flate ce malade. "Ne me flatez pas. "Dites-moi sans me flater ce que vous pensez de cet ouvrage. "Ce malade, ce plaideur se flate, etc.
   Soit dit, sans me flater, sans vanité.
   Si feu mon père.
   Sois dit, sans me flater, avait eu mon coup-d'oeuil,
   Jamais je n'~ eusse~ été Madame de Limeuil.
       Barthe.
= 4°. Traiter avec trop de douceur. Flater une plaie. "On ne guérit point les grands maux en les flatant. Cela est vrai dans le moral, comme dans le physique. = 5°. Caresser: flater un enfant; un chien; un cheval avec la main. "Chien qui flate son maître. = 6°. Flater de... faire espérer. "On le flate, ou il se flate d'un succès complet, de gâgner son procès. — Se flater, se persuader. "Il se flate qu'on aura besoin de lui. "Il s'en est toujours flaté. = 7°. Délecter. "Musique qui flate l'oreille; vin qui flate le goût. "Cela flate l'imagination, les sens. — Flater sa douleur, son ennui, en adoucir le sentiment.
   Rem. 1°. La prép. de, que régit flater, ne doit s'employer qu'avec les noms des chôses qu'on nous fait espérer. Voy. n°. 6°. Ce vers de Boileau me paraît donc répréhensible.
   Vînt flater le péché de discours imposteurs.
L'usage veut en cet endroit, par des discours imposteurs: Flater, y a le sens marqué au n°. 2°. — Voltaire a fait la même faûte.
   Je m'entendais flater de cet auguste voix,
   Dont tant de Souverains ont adoré les lois.
Il aurait pu dire, sans déranger le vers.
   Je m'entendais flater par cette auguste voix.
De lui a paru plus doux que par, et il a sacrifié la régularité à l'harmonie. Voy. DE.
   2°. Se flater que ou de a le sens d' espérer. Un Auteur moderne lui done un aûtre sens que l'usage n'admet pas. "Ce Seigneur se flatoit de l'avoir dans son Régiment. Vous croiriez que ce Seigneur espérait de l'avoir dans son Régiment: ce n'est point cela. L'Auteur veut dire que le Colonel étoit flaté, se croyoit heureux de l'avoir, etc. — Le P. La Ruë lui a doné, à peu près, le même sens. "Si le monde aprouve votre obéissance, ne vous en flatez pas; c. à. d. n'en tirez pas vanité. Ne vous en flatez pas, signifie ne le croyez pas. Ainsi, il y a un contresens dans cette phrâse. = M. Marmontel fait dire à une Dame; je me flate (c. à. d. j'aime à croire) d'être née pour rendre heureux un homme de bien. — C'est le vrai sens de ce mot. = Se flater que avec le futur, c'est donc espérer que: se flater de avec l'infinitif, c'est avoir la présomption~, la persuasion de, etc. se persuader que, etc. = Remarquez enfin que, dans ce sens même, se flater régit que, lorsque le verbe régi ne se raporte pas au sujet de la phrâse, et de lorsqu'il s'y raporte: "Je me flate que vous viendrez: je me flate d'être aprouvé de vous. = Mais il n'a de régime des verbes qu'avec le pron. pers. et étant employé comme réciproque. "On dit, je me flate d'obtenir ou, que j'obtiendrai: On ne dit pas, vous me flatez que j'obtiendrai, ou d'obtenir. Il faut dire, vous me faites espérer d' obtenir, ou, que j'obtiendrai. "Nous devons craindre que notre vanité ne nous flate souvent de pouvoir parvenir à des conaissances, qui ne sont pas faites pour nous. Fontenelle. Je voudrais dire, que, séduits par notre vanité, nous ne nous flations de pouvoir, etc. — L'actif se dit avec le régime des noms. "Flater le pécheur de l'impunité: la lui faire espérer.
   On dit, proverbialement, flater le dé, ne pas parler ou agir franchement. — Flater le chien, jusqu'à ce que l'on soit aux pierres: faire bonne mine à certaines gens, jusqu'à ce qu'on puisse leur résister.
   *FLATER, s. m. Malherbe l' a employé:
   Les Muses hautaines et braves.
   Tiennent le flater odieux.
On dit, la flaterie.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

flatter

verbe flatter
1.  Séduire par des louanges.
2.  Faire paraître plus beau.
3.  Caresser un animal.
brusquer, brutaliser -populaire: cogner.
4.  Affecter agréablement.

flatter (se)

verbe pronominal flatter (se)
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

flatter

schmeichelnflatter, butter up, patvleienהחליק לשון, החמיא (הפעיל), החניף (הפעיל), התחנף (התפעל), הֶחְמִיא, הֶחְנִיף, הִתְחַנֵּףflatibelai, membelaiadulare, adular, lusingare, solleticareκολακεύωيَتَمَلَّقُlichotitsmigreadular, halagarimarrellalaskatiおだてる아첨하다smigrepochlebićbajular, lisonjearльститьsmickraยกยอpohpohlamaknịnh nọt奉承奉承 (flate)
verbe transitif
faire des compliments à qqn pour luiplaire flatter qqn pour obtenir qqch
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

flatter

[flate] vt
(= complimenter) → to flatter
(= caresser) → to stroke [flate] vpr/réfl
se flatter de qch → to pride o.s. on sth
se flatter de faire qch → to pride o.s. on doing sth
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005