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Jean-Louis Trintignant

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Jean-Louis Trintignant
Jean-Louis Trintignant à Rome en 1963.
(Cette image a été colorisée)
Biographie
Naissance
Décès
(à 91 ans)
Collias (France)
Sépulture
Cimetière du Pont-de-Justice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean Louis Xavier Trintignant[1]
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
Père
Raoul Trintignant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Claire Trintignant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Fernand Trintignant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Stéphane Audran (de à )
Nadine Trintignant (de à )
Marianne Hoepfner (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Taille
1,72 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Sport
Distinctions
Liste détaillée
Films notables
Œuvres principales
Vue de la sépulture.

Jean-Louis Trintignant est un acteur, réalisateur et pilote automobile français né le à Piolenc (Vaucluse) et mort le à Collias (Gard).

Comédien depuis les années 1950, il est présent dans le cinéma d'auteur, collaborant avec de nombreux réalisateurs dont Costa-Gavras, Claude Lelouch, Éric Rohmer, Michael Haneke, Claude Chabrol, Bernardo Bertolucci, Dino Risi, Ettore Scola, François Truffaut, Bertrand Blier, Sergio Corbucci, Robert Hossein, Alain Robbe-Grillet, Enki Bilal, Jacques Audiard, Krzysztof Kieślowski ou René Clément.

Il reçoit un Ours d'argent du meilleur acteur au Festival de Berlin pour L'Homme qui ment en 1968 et un prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 1969 pour Z. Il reçoit en 2013 le César du meilleur acteur pour Amour.

Neveu des pilotes automobiles Louis et Maurice Trintignant, il est — avec la réalisatrice Nadine Trintignant qui est son épouse de 1960 à 1976 — le père de l'actrice Marie Trintignant et de l'assistant-réalisateur Vincent Trintignant.

Famille et jeunesse

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Avec son épouse Nadine Trintignant, en 1968.

Jean-Louis Trintignant naît le à Piolenc à 6 km au nord-ouest d'Orange. Il a un frère de quatre ans son aîné[2]. Il est le fils de Raoul Trintignant, industriel, maire (SFIO) de Pont-Saint-Esprit (1944-1947) et conseiller général du Gard (pour le canton de Pont-Saint-Esprit de 1945 à 1949). Raoul Trintignant est l'un des responsables de la Résistance à Pont-Saint-Esprit avant de rejoindre un maquis de l'Ardèche. Il est arrêté par des légionnaires incorporés dans l'armée allemande en et emprisonné aux Baumettes jusqu'à la Libération. Claire Tourtin, sa mère, issue d'une riche famille de Bollène, est tondue après la guerre[3] pour avoir eu une liaison avec un soldat allemand. Ces événements et leurs conséquences sur les relations entre son père et sa mère marquent durablement Jean-Louis Trintignant.

Trois de ses oncles se passionnent pour la course automobile. L'aîné Louis Trintignant (1903-1933) se tue lors des essais du prix de Picardie. Henri Trintignant participe au Grand Prix automobile de France 1936. Maurice Trintignant (1917-2005) a après la guerre une carrière exceptionnelle, courant notamment pour Maserati, Bugatti, Lotus et Ferrari. Jean-Louis hérite de leur passion et se lance dans la compétition bien des années plus tard.

En 1944[4], il se découvre une passion pour la poésie de Jacques Prévert qui ne le quitte plus de sa vie, ou encore pour Guillaume Apollinaire et Louis Aragon.

Il est élève au lycée Saint-Joseph d'Avignon[2]. En 1949, alors qu'il est étudiant à la faculté de droit d'Aix-en-Provence, il assiste à une représentation de L'Avare, comédie de Molière mise en scène par Charles Dullin : cette pièce est pour lui une révélation[2]. Il assiste peu après à une représentation de Jules César par Raymond Hermantier, qui lui fait découvrir et aimer Shakespeare. Il abandonne ses études, décide de suivre les cours de comédie de Charles Dullin — mort entretemps — et de Tania Balachova à Paris[2]. Cela l'aide à vaincre sa profonde timidité. Son ambition est de devenir comédien au théâtre et metteur en scène au cinéma. C'est pourquoi, parallèlement aux cours d'art dramatique, il entre à l'IDHEC[2]. Il décroche des figurations et des petits rôles, notamment au TNP.

Il vit alors chichement, à quatre dans une chambre d'hôtel de Saint-Germain-des-Prés, et effectue des petits boulots aux Halles pour financer sa formation. Les jours de disette, il se rend à l'appartement des parents de Claude Berri[2].

Les débuts

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Jean-Louis Trintignant en 1951 (Studio Harcourt).

En 1951, Jean-Louis Trintignant débute au théâtre avec la pièce À chacun selon sa faim de Jean Mogin, mise en scène Raymond Hermantier. Il enchaîne avec la Comédie de Saint-Étienne où il joue Macbeth de William Shakespeare avec Jean Dasté. Puis il suit les cours de réalisateur de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC). Il réalise son premier film vingt-et-un ans plus tard avec Une journée bien remplie en 1973, et le second Le Maître-nageur en 1978 — ces deux films sont des échecs commerciaux[2].

Reconnaissance internationale avec Et Dieu... créa la femme

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En 1956 après quelques figurations, Jean-Louis Trintignant fait ses débuts comme acteur de cinéma avec le film Si tous les gars du monde de Christian-Jaque et connaît la célébrité internationale en même temps que Brigitte Bardot avec le film mythique à scandale Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim, où il joue le jeune époux fou amoureux de Juliette, une jeune femme à la beauté diabolique qui ne pense qu'à s'amuser et à aimer les hommes dans une communauté du village de Saint-Tropez traditionnellement dure au labeur et attachée aux bonnes mœurs. Sa liaison avec Brigitte Bardot (mariée à Roger Vadim) fait alors couler beaucoup d'encre dans la presse people internationale et fait exploser le couple Vadim-Bardot[2].

Service militaire et retour dans l'ombre

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Jean-Louis Trintignant disparaît durant son service militaire. Il réussit, en se rendant malade avec un mélange de blancs d'œuf et de vin blanc, à éviter d'être envoyé dans les Aurès en Algérie[5],[6]. Il est affecté à Trèves en Allemagne, puis à la caserne Dupleix à Paris[7]. Ces années vont le marquer profondément et arrêter momentanément sa carrière de comédien[8].

Retour à la lumière avec Un homme et une femme

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Trintignant dans Le Fanfaron (1962)

Revenu à la vie civile fin 1958, Jean-Louis Trintignant redevient populaire en jouant de façon magistrale Hamlet de William Shakespeare au théâtre et renoue avec le cinéma en 1959 grâce à Roger Vadim qui lui offre un rôle important dans son nouveau film sulfureux, Les Liaisons dangereuses 1960[8], avec Gérard Philipe, Jeanne Moreau, Annette Vadim et Boris Vian. Il connaît le succès en Italie avec Le Fanfaron de Dino Risi avec Vittorio Gassman, film emblématique de la comédie à l'italienne des années 1960.

Il connaît à nouveau la gloire internationale avec Un homme et une femme de Claude Lelouch récompensé en France par la Palme d'or au Festival de Cannes 1966 et aux États-Unis par les Oscars du meilleur film étranger et du meilleur scénario original en 1967.

Films politiques, cinéma d'auteur et succès au théâtre

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Jean-Louis Trintignant joue également dans des films politiquement engagés contre le fascisme et la dictature : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier en 1962 et Z de Costa-Gavras avec Yves Montand, rôle pour lequel il reçoit le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 1969.

Il enchaîne une impressionnante carrière entre cinéma d'auteur, films grand public et théâtre où il prend souvent des rôles d'antihéros au charisme envoûtant et à la voix de velours tourmentée et sarcastique. Il s'impose parmi les plus grands comédiens de sa génération.

En 1968, il est récompensé par l'Ours d'argent du meilleur acteur au Festival du film de Berlin (Berlinale) pour L'Homme qui ment d'Alain Robbe-Grillet. Il est ensuite la vedette d'un western spaghetti de Sergio Corbucci : Le Grand silence, avec Klaus Kinski. Ce film devient au fil des années une référence du genre et est choisi en 2012 pour un hommage rendu au comédien à la Cinémathèque française. L'année suivante, il donne la réplique à Françoise Fabian dans un film qui devient rapidement un classique : Ma nuit chez Maud d'Éric Rohmer. En 1970, Trintignant interprète ce qu'il considère comme son plus beau rôle[9], celui de Marcello Clerici dans Le Conformiste, un film de Bernardo Bertolucci adaptant le roman éponyme d'Alberto Moravia et considéré aujourd'hui comme un des meilleurs films du cinéaste.

Pendant les années qui suivent, Jean-Louis Trintignant tourne beaucoup, en France (Le Voyou de Claude Lelouch, La Course du lièvre à travers les champs tourné au Québec par René Clément, Les Violons du bal, œuvre autobiographique de Michel Drach, Le Secret de Robert Enrico avec Philippe Noiret et Marlène Jobert, Flic Story de Jacques Deray où il partage l’affiche avec Alain Delon) mais aussi occasionnellement en Italie (La Femme du dimanche de Luigi Comencini, La Terrasse de Ettore Scola). Il se voit également offrir par Bertolucci le rôle principal du film Le Dernier Tango à Paris, qu'il refuse et qui est finalement attribué à Marlon Brando.

Jean-Louis Trintignant aborde aussi la mise-en-scène une première fois en 1973 avec la comédie d'humour noir Une journée bien remplie, mettant en vedette Jacques Dufilho, puis une seconde et dernière fois en 1979 avec Le Maître-nageur, une fable dont le ton sardonique se situe dans la même veine que celui d'Une Journée bien remplie.

Le film Ça n'arrive qu'aux autres, dans lequel Jean-Louis Trintignant devait jouer son propre rôle auprès de Catherine Deneuve, est inspiré de sa vie avec Nadine Marquand et du deuil de leur fille Pauline.

Marie joue dans plusieurs films de sa mère aux côtés de son père et plusieurs pièces de théâtre avec son père. Elle devient la partenaire privilégiée de son père.

Entre 1976 et 1978, il choisit de se retirer momentanément du cinéma et ne tourne que deux films : Les Passagers de Serge Leroy et Repérages de Michel Soutter. Il refuse les rôles de Lacombe dans Rencontres du troisième type de Steven Spielberg et d'un journaliste dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola — les rôles sont respectivement repris par François Truffaut et Dennis Hopper[7].

Il s'intéresse à la compétition automobile et court un temps comme pilote automobile professionnel, engagé par British Leyland en formule de production. Il participe à plusieurs rallyes — notamment au rallye de Monte-Carlo à six reprises, terminant entre la 20e et la 65e place — et courses en circuits notamment pour l'équipe du Star Racing Team de Moustache, sur Simca 1000 Rallye. Il y rencontre Marianne Hoepfner, célèbre pilote de rallye, notamment celui du Rallye Dakar 1984. Elle devient son épouse en 2000, après son divorce d'avec Nadine Trintignant. Il participe aux 24 heures du Mans en 1980 (abandon) et finit deuxième aux 24 heures de Spa en 1982 avec ses coéquipiers Jean-Pierre Jarier et Thierry Tassin.

Il revient au cinéma en 1978 dans L'Argent des autres de Christian de Chalonge, qui obtient un grand succès critique et public.

Années 1980 : retrait progressif du cinéma

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Le début des années 1980 est assez actif pour Jean-Louis Trintignant. En 1980, il fait son seul et unique doublage en devenant la voix française de Jack Nicholson dans le film Shining de Stanley Kubrick. L'acteur était à l'époque régulièrement doublé par le comédien Jean-Pierre Moulin[10], mais après avoir passé des essais, Kubrick choisira plutôt Trintignant[11]. Puis il apparaît dans plusieurs films dont Eaux profondes, un drame psychologique inspiré du roman éponyme de Patricia Highsmith où il retrouve Michel Deville qui l'avait dirigé dans la version française de Shining, Malevil de Christian de Chalonge, un rare exemple de film d'anticipation tourné en France, ou encore dans Le Grand Pardon, un film de gangsters réalisé par Alexandre Arcady où il tient un rôle plus secondaire, et qui connaît un bon succès .

En 1983, aux côtés de Fanny Ardant, il tourne pour la première fois sous la direction de François Truffaut dans ce qui est le dernier film du célèbre réalisateur : Vivement dimanche !, une comédie policière dans laquelle Trintignant incarne un agent immobilier injustement soupçonné de meurtre. Il renoue ensuite avec Claude Lelouch grâce à Viva la vie.

En 1986, Claude Lelouch lui propose de reprendre son rôle de coureur automobile dans Un homme et une femme : Vingt ans déjà, dans lequel il retrouve Anouk Aimée. Le film est cependant loin de connaître le succès de son prédécesseur.

Après avoir vécu plusieurs années à Lambesc, il se retire en 1985 dans sa maison d'Uzès dans le Gard à 40 km à l'ouest d'Avignon, puis à Collias pour vivre en harmonie avec la nature. Il se dit lassé par le cinéma, refuse plusieurs projets et se fait plus rare même s'il revient de temps à autre, essentiellement dans des seconds rôles, comme dans La Femme de ma vie de Régis Wargnier. En 1987, il annonce lors de la Mostra de Venise qu'il abandonne le cinéma, faisant croire qu'il est gravement malade[12]. Il revient au cinéma deux ans plus tard dans Bunker Palace Hôtel, le premier long métrage de Enki Bilal.

Dans les années 1990, il aborde des personnages misanthropes et cyniques, murés dans leur solitude.

En 1994, il tient un rôle remarqué dans Trois Couleurs : Rouge de Krzysztof Kieślowski et Regarde les hommes tomber, le premier film de Jacques Audiard. Il apparaît également dans Fiesta de Pierre Boutron, qui évoque l'endurcissement des jeunes combattants franquistes durant la guerre d'Espagne.

Il disparaît des écrans, privilégiant le théâtre et de nouvelles activités. En 1998, il fait une exception en acceptant de tourner avec Patrice Chéreau dans Ceux qui m'aiment prendront le train.

Producteur de vin

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En 1996, à l’image de son oncle Maurice Trintignant retiré de la course automobile dans son domaine viticole de Vergèze à 20 km au sud-ouest de Nîmes dans le Gard, Jean-Louis Trintignant se lance dans une nouvelle aventure en achetant le domaine viticole Rouge Garance (en hommage à Arletty) de cinq hectares dans les côtes du Rhône[8], associé avec son couple d'amis Claudie et Bertrand Cortellini à Saint-Hilaire-d'Ozilhan à 20 km de Nîmes et d'Avignon. Il produit 20 000 bouteilles de Côtes-du-rhône villages en Appellation d'origine contrôlée. Il fait dessiner la première étiquette de sa première cuvée 1997 par son ami le dessinateur de bande dessinée Enki Bilal qui le dirige d'ailleurs dans Bunker Palace Hôtel et Tykho Moon, ses deux premiers longs métrages comme réalisateur.

Dix ans après, son domaine Rouge Garance est l'un des domaines phares parmi les mieux notés de la vallée du Rhône grâce au talent des propriétaires. Il rachète et utilise les vieilles barriques du domaine bourguignon de la romanée-conti pour élever son vin. « Je passe mon temps dans les vignes, je veille aux assemblages. » À Uzès, l'acteur laisse la place à l'éleveur de vin et d'oliviers.

Dernières apparitions au théâtre et au cinéma

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Jean-Louis Trintignant en 2007.

En 2003, il lit sur scène derrière son pupitre les Poèmes à Lou (lettre d'amour du poète Guillaume Apollinaire à sa bien-aimée Lou) avec sa fille Marie Trintignant.

En 2005, en hommage à cette dernière, tuée deux ans auparavant, il présente son spectacle Jean-Louis Trintignant lit Apollinaire, créé avec elle, au Festival d'Avignon. La même année, il forme un duo mémorable avec Roger Dumas dans la pièce Moins 2, écrite et mise en scène par Samuel Benchetrit au Théâtre Hébertot.

En 2011[13], accompagné de Daniel Mille à l'accordéon et de Grégoire Korniluk au violoncelle, il présente au théâtre de l'Odéon son spectacle « Trois poètes libertaires » : Boris Vian, Jacques Prévert et Robert Desnos qu'il a déjà rodé en province en 2010 et qu'il poursuit en tournée, principalement française, en 2012 et 2013.

Après dix ans d'absence au cinéma, depuis son apparition dans Janis et John de Samuel Benchetrit, il revient en 2012 sur le grand écran, au côté d'Emmanuelle Riva, dans Amour de Michael Haneke, drame intimiste et universel sur la maladie, la vieillesse et la mort récompensé par la Palme d'or au 65e Festival de Cannes, le César du meilleur film et l'Oscar du meilleur film étranger. Réticent à l'idée de jouer à nouveau au cinéma, il accepte le rôle sur l'insistance de la productrice Margaret Ménégoz et après avoir visionné le film Caché du même metteur en scène. Fasciné par le travail de Haneke, Trintignant le considère désormais comme le plus grand réalisateur du monde[14]. Son interprétation dans Amour, comme celle de Riva, est largement saluée par la critique, le public et la profession[15]. Lors de la sortie du film, il annonce qu'il s'agit de son ultime rôle pour le cinéma car il préfère se consacrer au théâtre[16]. Après avoir obtenu l'European Award du meilleur interprète 2012, il reçoit, en 2013, le César du meilleur acteur pour cette œuvre dans laquelle il incarne un octogénaire contraint de s'occuper et d'assister, impuissant, à la lente agonie de son épouse, victime de deux accidents vasculaires cérébraux[15].

En 2017, il tourne à nouveau pour Haneke dans Happy End, aux côtés d'Isabelle Huppert et Mathieu Kassovitz.

En , alors que le cancer du comédien le décourage de poursuivre son métier d'interprète, il accepte de tourner dans les deux dernières productions de Claude Lelouch : Les Plus Belles Années d'une vie, sorti en 2019 ; il retrouve Anouk Aimée dans cette « suite » d'Un homme et une femme, dans lequel son personnage perd progressivement la mémoire. Puis, il est annoncé — mais n'apparaît pas — dans la suite de L'amour c'est mieux que la vie, dont la sortie est prévue fin 2022[réf. nécessaire].

Le , il est sur scène lors de la 46e cérémonie des César, présentée par Marina Foïs, pour annoncer les espoirs masculins et féminins à la jeune Fathia Youssouf pour son rôle dans Mignonnes et à Jean-Pascal Zadi pour la réalisation et sa prestation dans Tout simplement noir[17].

Vie privée

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Le à Vincennes, Jean-Louis Trintignant épouse l'actrice Stéphane Audran, qu'il a connue au cours de Tania Balachova. Le couple divorce en 1956, après que l'acteur a engagé une liaison amoureuse avec Brigitte Bardot, sur le tournage du film Et Dieu... créa la femme. Il s'installe avec elle avenue Paul-Doumer. Cette liaison prend fin à l'automne 1957 lors du service militaire de l'acteur, quand il découvre que BB a une aventure avec Gilbert Bécaud.

Au cours de leur relation et durant son service militaire en Allemagne, Brigitte Bardot entre en contact avec Abel Thomas, directeur de cabinet du ministre de La Défense Maurice Bourgès-Maunoury afin d’éviter son envoi en Algérie[18],[19],[20].

En 1958, il rencontre Nadine Marquand, la sœur de Serge et Christian Marquand, qui sont de grands amis de Roger Vadim avec qui Trintignant s'est lié.

Elle est alors monteuse, et deviendra réalisatrice quelques années plus tard. Ils se marient en 1961. Il tourne cinq films avec elle. Ils ont trois enfants : Marie (1962-2003), Pauline (née en 1969 et morte à l'âge de dix mois pendant le tournage du Conformiste, à Rome, probablement par asphyxie liée à une régurgitation de lait) et Vincent (1973).

En 1973, pendant le tournage du film Le Train, Jean-Louis vit une histoire d'amour intense avec sa partenaire Romy Schneider. Elle prend fin trois mois plus tard, laissant l'actrice désespérée. Jean-Claude Brialy et Jacques Dutronc confirment l'importance de cette relation pour Romy Schneider, à qui Trintignant témoigne toujours son admiration et son affection[7]. Il poursuit sa vie avec Nadine. Celle-ci le quitte à la fin des années 1970 pour vivre avec le réalisateur Alain Corneau. Le divorce avec Jean-Louis Trintignant a lieu au début des années 1980[Quand ?]. Entretemps, le comédien rencontre Marianne Hoepfner, pilote de rallye, dont il partage la vie et qu'il épouse en 2000.

En 1998, Nadine Trintignant épouse Alain Corneau, qui adopte dans la foulée Marie et Vincent, avec le consentement de Jean-Louis.

De son propre aveu, Jean-Louis Trintignant ne s'est jamais remis du meurtre de sa fille Marie par Bertrand Cantat.

Opinions politiques

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Peu engagé en politique mais sympathisant de gauche, Jean-Louis Trintignant a été « sympathisant communiste » dans sa jeunesse, avant d'avoir eu « la preuve que l'homme n'était pas prêt pour ça ». Il se dit en 2012 « contre l'autorité, la politique », et « plutôt socialiste. Voire anarchiste. […] L'idée de l'anarchie me plaît beaucoup, même si je sais qu'on ne sauvera pas le monde avec elle »[21],[22].

Problèmes de santé

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En , Jean-Louis Trintignant déclare publiquement être atteint d'un cancer de la prostate[23], mais il refuse tous les traitements médicaux.

Dans le numéro de Paris Match du , son ex-épouse Nadine Trintignant a annoncé que l'acteur perdait « peu à peu la vue »[24].

Jean-Louis Trintignant meurt chez lui au matin du , à Collias dans le Gard, « entouré de ses proches » selon son épouse Marianne Hoepfner Trintignant, à l’âge de 91 ans[25]. L’acteur est mort « paisiblement, de vieillesse », déclare-t-elle dans la dépêche transmise à l'AFP[26]. Le journaliste Jean-Luc Douin[8] évoque dans Le Monde une « timidité maladive que l'artiste réussit à domestiquer par le théâtre », tandis que François-Guillaume Lorrain parle d'un « rapport distant et ambigu » avec le cinéma français[27].

Conformément à ses dernières volontés, ses obsèques ont lieu dans l'intimité dans la matinée du à Nîmes, en présence de quelques personnalités telles que Claude Lelouch, Charles Berling et Marc Lavoine. Il est ensuite inhumé dans le caveau familial au cimetière du Pont-de-Justice dans la même ville[28].

Tournées de spectacles

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Filmographie

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Acteur de cinéma

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Longs métrages

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Années 1950
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Années 1960
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Années 1970
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Années 1980
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Années 1990
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Années 2000-2020
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Courts-métrages

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Acteur de télévision

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Réalisateur

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Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Discographie

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  • 1972 : narrateur (l'aviateur) pour un enregistrement vinyl du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry
  • 1998 : lecture pour Pantin Pantine d'Allain Leprest et Romain Didier, Chant du Monde
  • 2009 : l'une des voix du disque "Hervé Guibert, l'écrivain-photographe", par Vincent Josse, éditions Naïve
  • 2018 : récitant du spectacle poétique et musical Trintignant/Mille/Piazzolla, enregistré avec Daniel Mille, sorti au label Sony Music Masterworks

Théâtre, poésie

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Récompenses et nominations

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Course automobile

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Jean-Louis Trintignant a été membre du Star Racing Team (ou « Simca Racing Team »), qui comptait parmi ses membres Moustache, Claude Brasseur, Eddie Vartan, Guy Marchand, ou encore sporadiquement Johnny Hallyday, tous courant sur Simca 1000 Rallye.

Il participa aux 24 Heures du Mans en 1980 sur Porsche 935 K3[32]. Alors qu'il était sixième au classement dans son groupe un pneu arrière de sa voiture éclata dans la ligne droite des Hunaudières. Il échappa miraculeusement à la mort après avoir percuté à plusieurs reprises les rails de sécurité.

Pour un bilan plus complet des participations en courses de rallyes, voir à Marianne Hoepfner.

Palmarès automobile

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Publications

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  • Une journée bien remplie : un film, collection Filmothèque, Seghers, 1973
  • Un homme à sa fenêtre, propos recueillis par Michel Boujut, J.-C. Simoën éditeur, 1977
  • La Passion tranquille, entretiens avec André Asséo, 2002
  • Du côté d'Uzès, entretiens avec André Asséo, Le Cherche midi, 2012 (ISBN 978-2749125237)
  • Dialogue entre amis, Serge Korber et Jean-Yves Katelan, coll. Art et Spectacles, La Martinière, 2020 (ISBN 2-7324-5875-9)

Notes et références

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  1. « Acte de naissance », sur CinéArtistes (consulté le )
  2. a b c d e f g et h Armelle Héliot, « Jean-Louis Trintignant. Le stoïcien quitte la scène », Le Figaro,‎ 18-19 juin 2022, p. 18-19.
  3. « Jean-Louis Trintignant au JDD : "Le vieillissement est une suite de problèmes" », le JDD, 30 septembre 2017.
  4. France Culture, émission spéciale « Mauvais Genre », le 19 novembre 2011.
  5. Laurence Liban, « La mort de Trintignant, l'acteur poète », sur lesechos.fr, (consulté le )
  6. « La guerre d'Algérie et l'arrêt de sa carrière », sur linternaute.com (consulté le )
  7. a b et c Vincent Quivy, Jean-Louis Trintignant L'inconformiste, Paris, Éditions du Seuil, , 448 p. (ISBN 978-2-02-116894-5, lire en ligne)
  8. a b c et d Jean-Luc Douin, « L'acteur Jean-Louis Trintignant est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. L'Express n.3149 du 9 novembre 2011 : Jean-Louis Trintignant p. 12-18
  10. « Nicholson Jack Acteurs », sur www.allodoublage.com (consulté le )
  11. « Jean-Louis Trintignant : « je craignais qu'Amour me fasse du mal » », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  12. Jean-Louis Trintignant (entretiens avec André Asséo), Jean-Louis Trintignant : La passion tranquille, Paris, Plon, , 166 p. (ISBN 2-259-19542-3), p. 106
  13. FranceCulture.fr
  14. « Interview de Jean-Louis Trintignant : "Je vais très bien, merci !" », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne)
  15. a et b Olivier Delcroix, « Jean-Louis Trintignant, sacré meilleur acteur », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  16. RTL, Interview de Jean-Louis Trintignant par Yves Calvi, consulté le 20 octobre 2012
  17. César 2021: Jean-Louis Trintignant fait une émouvante apparition surprise, BFM.TV, 12 mars 2021
  18. (en) « Série «Bardot» : la scène de l’agression sexuelle de l’actrice par un haut fonctionnaire est-elle basée sur des faits réels ? », sur Libération (consulté le )
  19. Brigitte Bardot, Initiales B.B : mémoires, Paris/61-Lonrai, Bernard Grasset, , 637 p. (ISBN 978-2-246-82541-8) Elle relate cet entretien dans ses mémoires en ces termes: «Le salon dans lequel on m’introduisit était immense et plein de dorures. un homme assis derrière son bureau se leva pour m’accueillir. C’était A.T. J’avais l’impression d’être en face d’un docteur, qui pouvait me sauver, s’il le voulait. Je lui exposai mon problème, franchement, sans honte, lui disant mon désespoir. Il souriait, goguenard, un peu condescendant, sûr de lui… Il me demanda si j’étais prête à tout faire pour “récupérer” mon amoureux. Je répondis “oui” sans arrière-pensée.» Le lendemain, alors qu’Abel Thomas lui a proposé, d’aller dîner : «Ce monsieur n’arrêtait pas de me baiser les mains, en attendant probablement de me “baiser” tout court ! J’étais très ennuyée. Je devais lui résister sans le froisser, sinon, adieu le retour de Jean-Louis. Il me collait comme un bonbon, me suçait les doigts, me buvait des yeux… Quelle situation épouvantable ! Je lui demandai à brûle-pourpoint s’il pouvait, oui ou non, faire quelque chose pour nous. Il me répondit très détaché que ça dépendait de moi. Si j’acceptais d’être très, très gentille avec lui, alors peut-être, pourrait-il faire revenir Jean-Louis. Sinon, peut-être l’enverrait-il directement de Trèves en Algérie…»
  20. Cette scène figure dans le deuxième épisode de la série Bardot, fiction basée sur des faits réels diffusée depuis le 8 mai 2023 sur France 2 qui retrace les jeunes années de l’icône française. « Bardot B.B. », (consulté le )
  21. Trintignant joue à Avignon : « Je me sens anarchiste », La Provence, 6 janvier 2012.
  22. Jean-Louis Trintignant : “Je trouve qu’au cinéma on a tendance à surjouer”, Télérama, 20 janvier 2012.
  23. Article dans La Croix
  24. « Jean-Louis Trintignant « plus en forme » : à 90 ans, « il perd peu à peu la vue » », sur gala.fr, (consulté le ).
  25. Amaury Giraud, « Mort à 91 ans de Jean-Louis Trintignant, un homme et un drame », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  26. Capucine Trollion, « L'acteur Jean-Louis Trintignant est décédé à l'âge de 91 ans », RTL,‎ (lire en ligne)
  27. François-Guillaume Lorrain, « Jean-Louis Trintignant est mort », Le Point,‎ (lire en ligne).
  28. « INFO CLOSER. Les obsèques de Jean-Louis Trintignant ont eu lieu à Nîmes », closermag.fr,‎ (lire en ligne).
  29. Michael Haneke va tourner à Calais un film évoquant les migrants, France 3 Régions.
  30. « Festival de Cannes: Amour de Michael Haneke remporte la Palme d'or », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  31. René Aubert sur data.bnf.fr
  32. Serge Bellu, « Route de nuit - Jean-Louis Trintignant, départ d'un géant », sur Caradisiac, (consulté le ).
  33. Guy Fréquelin et Philippe Séclier (collaboration) (préf. Jean Todt, postface Sébastien Loeb), Pilote de ma vie, Paris, Calmann-Lévy, , 276 p. (ISBN 978-2-7021-3987-5, OCLC 298776666), p. 75
  34. Résultats du championnat de France de Production (FTCC) 1977.
  35. Pau FTCC 1977.
  36. Montlhéry FTCC 1977.
  37. Lédenon FTCC 1977.
  38. Folembray FTCC 1977.
  39. Ford Escort RS2000 de J-L Trintignant en 1978 au FTCC.
  40. Championnat de France 1980 de Rallycross.
  41. forum-auto.com Tours de Méditerranée 1978/79
  42. (avec Marianne Hoepfner, Alain Cudini et Derek Bell, sur BMW 530i du WM Racing)
  43. Interview de Jean-Louis Trintignant à l'issue de sa deuxième place aux 24 Heures de Spa 1982 (avec Jean-Pierre Jarier et le Belge Thierry Tassin)

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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