vintain
Apparence
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Étymologie
[modifier le wikicode]- → voir vintenum et vintenus : Dérivé du nombre vingt. Le suffixe -ānum - ou -ānus > -ain. Selon Meyer-Lübke, le suffixe « -ain », provient du distributif « ēnī » , lequel en ancien occitan donne les nombre ordinaux en -en. [1]
- De l’ancien français (avant l’an mil), vint, c’est à dire : (« vingt »). Vintaine, pour vingtaine, vingtième, d’où vintain, variante vingtain, c’est à dire deux dizains.
- Du latin vintenum, vint + suffixe -ēnum (« impôt »), (« rempart ») en Dauphiné, vintén, appellé ainsi soit parce que cette dîme était du vingtième, soit parce que les murs dits vintains ne devaient pas excéder vingt pieds de haut.
Attestations historiques
[modifier le wikicode]- En Dauphiné principalement : « cerca lou vintén de Sarrians »
- Orthographié encore « vintain » au xviie siècle.
- Orthographié généralement « vingtain » au xxe et xxie siècle.
Nom commun
[modifier le wikicode]vintain \vɛ̃.tɛ̃\ masculin
- (Désuet) Masculin de vingtaine ou de vingtième.
- un vintain de deniers d’argent.
- (Numismatique) Monnaie du Portugal ou des Indes.
Vintain, ou Vintin. Cette petite monnoie de Billon, se fabrique en Portugal , & vaut vingt réis. On appelle aussi Vintain une autre monnoie qui a cours dans quelques parties des Indes Orientales , & qu'on distingue en Vintains de bon aloi et les vintains de mauvais aloi […]
— (d’Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers)
- (Droit) Droit féodal. → voir droit de vintain.
- Protection du seigneur moyennant redevance du vingtième, pour la construction et réparation des murailles de la forteresse, puis la redevance elle-même. → voir droit de vintain.
- (Par métonymie) (Populaire) Enceinte extérieure, muraille d’une forteresse, ou entourant les maisons et le bourg
vintain de la ville, vintain de vent ,vintain de la bise.
[…] soigneux de fortifier leurs châteaux, et de clore leurs bourgs et villages villages de murailles, que le vulgaire appelle vintains.
— (d’Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers)[…] les jardins sis à l’emplacement des anciens fossés arrivant « contre le vintain de la ville de vent (au sud) » (juxta vintenum villae ex vento) et « contre ledit vintain sous le cimetière de soir (à l'ouest) » (juxta dictiim vintenum subtus cimiterium ex sero).
— (Philippe Castagnetti, Images et pratiques de la ville: XVIe-XIXe siècles, page 22 note 46 : croquis de de Saint Etienne de 1515 dressé d’après Paulat)D’autre part, le même terrier nous montre la forteresse primitive bien affaiblie, les murs du vintain percés de multiples poternes pour la commodité des habitants, ces mêmes murs abénévisés par le châtelain.
— (Bulletin La Diana de Montbrison)Le Château ne servant pas seulement au Seigneur , mais encore aux habitants pour leur conservation, leur étant un lieu de retraite et de refuge, et à leurs bestiaux- en temps de guerre, comme ils ont intérêt à maintenir la clôture et le vintain , ils en doivent souffrir la dépense ; et ce vintain se peut dire en bon latin , « muralis ambitis »
— (Claude Henrys, Barthélemy Joseph Bretonnier, 1738)
- Murs de clôture d’une maison de campagne ou de fonds.
Vintain, l’on appelle ainsi, en Dauphiné, les murailles qui servent de clôture au fonds d’un domaine de campagne.
— (Nicolas Charbot, Dictionnaire des patois du Dauphiné)
- (Par métonymie) (Populaire) Enceinte extérieure, muraille d’une forteresse, ou entourant les maisons et le bourg
- (Vieilli) (Provence, Dauphiné Languedoc) (Désuet) Sorte de drap, à Ceuta, ou en Provence : en France autrefois appelés draps Vint-cent ou vint-deux-cent.
Vintain ou Vingtin. C’est ainsi que l’on appelle les draps de laine donc la chaîne est compilée de vingt fois cent fils , qui font en tout deux mille fils. Il y a d’autres sortes de draps que l’on nomme Vintdeuxaius ; d’autres, Vintquatrains ; d’autres , Vintsixains ; & d’autres encore , Vinthuitains.
— (Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel du commerce)
Synonymes
[modifier le wikicode]Dérivés
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- La prononciation \vɛ̃.tɛ̃\ rime avec les mots qui finissent en \tɛ̃\.
- France (Vosges) : écouter « vintain [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « vintain [Prononciation ?] »
Références
[modifier le wikicode]- « vintain », dans [Jésuites de] Trévoux, Dictionnaire universel françois et latin, 1704–1771 → consulter cet ouvrage
Étymologie
[modifier le wikicode]- → voir vintenum
- De vingt : masculin de « vintaine » , c'est à dire « vingtaine » : « la vingtième partie des fruits qui croissent en la terre, ou de quelques espèces de fruits seulement, selon les conventions. » - Principalement en Dauphiné, et Graisivaudan,Isère.
Nom commun
[modifier le wikicode]vintain *\Prononciation ?\ masculin
- Vingt, viginti d’où vingtain, vintain, le nombre de vingt, vingtaine. On peut trouver beaucoup d'exemples sur http://www.cnrtl.fr/definition/treizain
- Le terme "vintain" désigne la fraction "un vingtième" noté aujourd'hui 1/20.
- Gabelle du huittain, dizain, vintain, s’assence 600 livres : combien vaut chacun par soy ? — (Jean Trenchant, L’Arithmétique, 1561 page 146) disponible par Google en tapant "huitain, dizain, vintain" Cet énoncé de problème n’est pas tout à fait simple à comprendre. Il se situe dans le Chapitre VIII Répartir proportionnellement à la page 146 - section 13 - deuxième exemple énoncé en langage d’aujourd’hui : Trois paysans doivent payer une gabelle de 600 livres tournois, proportionnellement aux nombres 1/8, 1/10 et 1/20. Quelle somme chacun doit-il payer ? Solution en langage d’aujourd'hui : pour mettre les trois fractions au même dénominateur utilisons le PPCM (Plus Petit Commun Multiple) des dénominateurs 8, 10 et 20. Comme 8 = 23 10 = 2x5 et 20 = 22x5, PPCM (8,10,20) = 23 x 5 = 40 1/8 + 1/10 + 1/20 = 5/40 + 4/40 + 2/40 =11/40. Partageons 600 en onze parts. Le premier paysan paiera 5 telles parts, le second en paiera 4 et le troisième 2. 600 = 54x11 + 6 donc 600/11 =54 + 6/11 Le premier paysan doit payer 5 x (54 + 6/11) livres, soit (270 + 30/11) livres, soit (272 + 8/11) livres. Le deuxième paysan doit payer 4 x (54 + 6/11), soit (216 + 24/11) livres, soit (218 + 2/11) livres. Le troisième paysan doit payer 2 x (54 + 6/11), soit (108 + 12/11) livres, soit (109 + 1/11) livres. Vérification : la somme des trois montants trouvés est bien 600 livres. Expression des résultats en écriture décimale : Les trois paysans doivent payer respectivement : 272,73 livres, 218,18 livres et 109,09 livres. Remarque : il y a une petite coquille dans la solution de l’ouvrage de 1561 ; il trouve (290 + 10/11) livres pour le premier paysan au lieu de (272 + 8/11) livres. Nous sommes d’accord avec les deux autres résultats mais certains chiffres sont difficiles à lire.
- Ce terme, désigne plusieurs droits féodaux : il faut payer le vingtième d'une récolte au seigneur.
- (Droit) Droit de vintain, droit féodal pour la réparation des murailles et des brèches du château.
Le droit de vintain, est ou réel ou personnel : le réel, est dû par les fonds mêmes. et est appellé tâche en Dauphiné et en Provence : le personnel, est dû par les sujets à leur Seigneur, pour construire et maintenir, à ses dépens, les murailles du bourg, ou de l’enclos du château, pour leur sureté et la conservation de leurs meubles, moyennant le vintain ; c’est-à-dire, la vingtième partie des bleds & du vin qu’ils recueillent, qu’ils sont obligés de lui donner. Ce droit fut établi à l’occasion des guerres.
— (Dictionnaire de Trévoux)
C’est un abus, que l’on paye aujourd’hui le droit de vintain, dans les bourgs, et dans les villages qui étaient fermez & clos de murailles, ou qui avoient des châteaux, pour la sûreté des habitants.
— (Guy le Pape, Nicolas Chorier, La jurisprudence du célèbre conseiller et jurisconsulte , 1692, ch. XX)
Item quand on fera le vintain dans ladite ville d’Estivareilles et dans les limites susdites, ledit vintain sera levé par les sergents communs et sera déposé dans l’église pour être ensuite délivré du commandement desdits prieur et seigneur.
— (Recueil de mémoires et documents sur le Forez, année 1876, tome 3 page 200.)
- (Par métonymie) Murailles entourant une ville, rempart de la ville, qui ne pouvait avoir plus de vingt pieds de haut.
- (Par métonymie) Murs de clôture d’une maison de campagne ou de fonds.
- Dîme, redevance du vingtième, due pour le vingtain (sur les légumes, fèves, les fruits, les figues, et le raisin, le vin, le bois, les sapins, le grain, le sel, l’huile, le chanvre et le lin, etc… ).
- Il prend la dîme de toute la paroisse, savoir : les blés en gerbes à l’onzain, du vin au vintain au tonneau ou à la cuve, des agneaux un de onze et des pourceaux, un des premières ventrées. — (Revue historique, archéologique, littéraire et pittoresque du Vivarais illustrée)
Sans les grand’s plaintes des Evangéliques (qui seuls jusques à présent ont osé ouvrir la bouche pour se complaindre de ces sangsues) n’avoyent-ils pas dressé des édits il y a quelques années pour imposer certaine somme sur chacun enfant qui serait baptizé, et pour lever le vintain des mariages.
— (Innocent Gentillet, Discours sur les moyens de bien gouverner et maintenir en bonne paix un royaume ou autre principauté, 1576)
Les terres de Devenson payeront la disme de tous les blés, annone, seigle et autres légumes, au trézain ; du lin, chanvre et raisin, au vintain, les raisins portés à la cave du seigneur.
— (Dom Antoine Taxil, 1519, coutumes du fief de l’abbaye de Valbonne, cité dans les Annales de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes (1907), T. 20)
- (Synonyme) Droit d’agrier.
Ces mots agrier, agrière, font des synonymes […] pour désigner un droit en vertu duquel on peut exiger une portion de la récolte d’un champ ou d’un autre héritage. Tous ces termes font génériques et signifient le droit de participer aux productions d’une terre quelconque, mais dans quelques pays on use d’autres termes pour désigner ce droit d’une manière plus spéciale, et qui déterminent sa quantité. Ainsi on l’appelle vintain dans quelques parties du Dauphiné parce qu’il est de la vingtième gerbe.
— (Salvaing, de l’Usage des fiefs, page 218, édit. de 1731, cité par Brillon, dans son Dictionnaire de jurisprudence et des arrêts)
- (Synonyme) Droit d’agrier.
- (Droit) Droit de vintain, droit féodal pour la réparation des murailles et des brèches du château.
Variantes
[modifier le wikicode]Synonymes
[modifier le wikicode]Vocabulaire apparenté par le sens
[modifier le wikicode]Références
[modifier le wikicode]- « vintain », dans [Jésuites de] Trévoux, Dictionnaire universel françois et latin, 1704–1771 → consulter cet ouvrage
Étymologie
[modifier le wikicode]- → voir vintenum.
Nom commun
[modifier le wikicode]vintain masculin. vingtain. bas-latin médiéval vintenum.
- (Droit) Droit féodal en vertu duquel le seigneur prenait un vingtièmedu fruit de la terre ; droit pour la réfection des murailles du château. (Par extension) dîme.
- Vingtaine.
A vintain jor .G. e à un meis
— (Geste de Girart de Roussillon)
Variantes
[modifier le wikicode]- (Dauphiné) vingtain
Synonymes
[modifier le wikicode]Références
[modifier le wikicode]- Centre national de ressources textuelles et lexicales, 2009 → consulter cet ouvrage => cf. vingt
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
- « VINTENUM », dans Charles du Fresne du Cange, Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, L. Favre, Niort, 1883-1887 → consulter cet ouvrage
- ↑ Glanville Price, Indo-European Numerals , publié par Jadranka Gvozdanovic, page 498.
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