MARION (S.), DEFFRESSIGNE (S.), KAURIN (J.), BATAILLE (G.) (dir.).- Production et proto-industrialisation aux âges du Fer. Perspectives sociales et environnementales. Actes du 39e colloque international de l'AFEAF - Nancy du 14 mai au 17 mai 2015, Ausonius, Collection Mémoires (47), Bordeaux 2017, 2017
Cette enquête sur les procédés décoratifs de la céramique "fine" dans le Bassin parisien et ses m... more Cette enquête sur les procédés décoratifs de la céramique "fine" dans le Bassin parisien et ses marges, entre le vi e et le iv e siècle a.C. (du Hallstatt D2 à La Tène B) s'inscrit dans un projet à plusieurs facettes chronologiques développé à l'occasion du colloque de Nancy 1. La multiplication des données sur les contextes d'habitats et le territoire permet une approche renouvelée des décors de la céramique qui s'affranchit des forts déséquilibres géographiques de la documentation ancienne reposant essentiellement sur les découvertes funéraires. L'objectif est de synthétiser les connaissances sur les phénomènes décoratifs en définissant de façon commune les techniques décoratives et en analysant, à l'aide de données quantifiées, l'utilisation et la répartition de ces décors entre le Hallstatt final et La Tène ancienne. Au-delà, il s'agit de préciser la nature et l'évolution des principaux phénomènes stylistiques touchant la céramique afin de mieux appréhender leurs origines et leurs identités socio-culturelles. Les cadres de l'étude L'espace géographique Le cadre géographique de cette étude correspond à la vaste zone sédimentaire du Bassin parisien, qui s'étend du Seuil de Bourgogne aux limites du Massif armoricain et au Nord de la France. S'y ajoutent des extensions vers le sud correspondant aux limites du Massif central et à une grande partie du Bassin aquitain. Le choix de cet espace permet de couvrir une vaste zone des cultures celtiques occidentales en réunissant l'essentiel des bassins versants de la Loire-exception faite de sa haute vallée-et de la Seine jusqu'à ses limites orientales vers la vallée de la Meuse. La trame chronologique de l'analyse La trame chronologique choisie pour l'analyse commune et la cartographie des décors repose sur trois grandes étapes aux limites souples afin d'absorber les décalages liés aux différentes spécificités chronologiques des approches régionales. Les grandes périodes définies se chevauchent donc légèrement. Elles correspondent à des grandes étapes d'évolution culturelle marquées par des phénomènes stylistiques renouvelés et plus ou moins étirés dans le temps. La cartographie réalisée propose un état géographique général des principaux phénomènes décoratifs de chaque étape ; les nuances de l'évolution et de la diffusion sont abordées avec plus de détails dans la discussion synthétique. 1. Cf. l'article de Barral et al., dans ce volume.
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Papers by David Bardel
Ce modèle de première génération évolue à partir de la transition Ha D3/LTA et durant LT A vers des productions plus nombreuses, typologiquement distinctes, que l’on ne rencontre plus seulement dans le cadre des sites aristocratiques mais aussi au sein des habitats ouverts du maillage territorial. L’identification pétrographique des pâtes confirme une multiplicité des productions et établit une majorité d’approvisionnement locaux. La fréquence de ce service est toutefois très faible sur ces habitats secondaires, de même que la production vixéenne semble bien moindre à l’heure du déclin du site et alors que l’habitat aristocratique troyen fait défaut pour juger d’une éventuelle consommation d’importance. Le contexte régional se distingue donc du Berry ou de vallée du Rhin autour du massif du kaisersthul où des d’importantes productions existent dans les quartiers artisanaux de Bourges et au sein des habitats.
Cette analyse pluridisciplinaire offre donc l’opportunité de renouveler notre connaissance sur l’économie des productions et les cadres de consommation de cette vaisselle, précisant ainsi les modalités de développement et d’évolution du phénomène pour ces territoires du bassin supérieur de la Seine.
The special qualities of “thrown” pottery
in the cultural and environmental
landscape of the Seine area in the 6th
and 5th centuries BCE.
David Bardel, Yvan Coquinot, Nathalie Gandolfo and Marion Saurel
Towards the end of the 6th and beginning of the 5th centuries
BCE (Ha D2/3), in a setting marked by brisk trade
between the Hallstatt and Mediterranean worlds, there
appeared in Western European aristocratic centres of
power a new type of thrown pottery (made with the help of a
potter’s wheel) decorated with fine grooves. This new technical
procedure that combined hand-building and coiling
marked the introduction of throwing techniques hitherto
unknown north of the Alps. The aristocratic sites of Vix
and Troyes along the Seine have provided contexts for this
new pottery. The discovery of a thrown bottle among the
drinking vessels of the Lavau tomb and the high proportion
of thrown pottery found within the palatial buildings of Vix,
are evidence of the existence of prestigious banqueting
services which were part and parcel of a specialized form
of court craftsmanship. Archeometric analyses (chemical,
petrographic…) carried out pottery samples from the area
highlight a regional production dating to the Ha D3 at Vix,
to which the Lavau bottle belongs. The specific feature of
this craft was its use of the Albian clays, whose outcrops
are located some forty miles north of Vix.
Bardel et al. 2021 : BARDEL (D.), COQUINOT (Y.) (dir.), GANDOLFO (N.), SAUREL (M) - La singularité d’une vaisselle « tournée » dans le paysage culturel et environnemental du bassin versant de la Seine au VIe et Ve s. av. notre ère. In : ODILLE (C.), MARTY (M.), RIQUIER (V.) (dir.) - L'Aube, un espace clé sur les cours de la Seine. -Actes du Colloque ArkéAube, Troyes, 17-19 septembre 2019. Conseil département de l'Aube, Snoeck, oct 2021, p. 298-309.
Du fait de l’absence de dépôt céramique dans les tombes, l’étude s’est focalisée sur les contextes d’habitats, dont la documentation s’est multipliée ces 30 dernières années grâce à la systématisation de l’archéologie préventive. Les problématiques de mise en place du référentiel typochronologique régional et d’étude des faciès sont au cœur de ce travail, comme préalables indispensables à toute étude historique de ces sociétés. L’objectif poursuivi était de replacer les découvertes archéologiques dans une compréhension de l’évolution des cultures matérielles, d’en analyser les fondements sociaux et économiques mais aussi identitaires et territoriaux. Un inventaire préalable comptabilisant plus de 400 sites permet de dresser un bilan de la documentation archéologique disponible dans le secteur géographique envisagé. Une sélection de 64 sites d’habitats de différents statuts, dont le complexe aristocratique de Vix, permet de réunir un corpus de plusieurs dizaines de milliers de restes céramiques et d’environ 7000 vases. Les productions céramiques indigènes se distinguent en deux grandes catégories : d’une part, une céramique commune de production traditionnelle, non tournée, dont les formes destinées au service peuvent présenter un décor à la peinture et/ou barbotine (aussi appelé décor peint vixéen), emblématique des faciès régionaux ; d’autre part, une production innovante, façonnée au tour et décorée de cannelure, qui apparaît au cours du Hallstatt D2/D3. La présentation et l’analyse de chaque corpus sont compilées au sein du catalogue.
La première étape de l’analyse synthétique passe par la mise en place des outils de l’analyse : une classification typologique de la céramique est tout d’abord proposée selon des critères techniques et morphologiques, puis les aspects décoratifs sont pris en compte selon une classification technique et stylistique. Il est ainsi possible de proposer différents outils typologiques ainsi que des répertoires détaillés des formes et des décors de la vaisselle. À la suite de cette première étape de caractérisation, l’analyse chronologique se fonde sur la mise en évidence de faciès typologiques caractéristiques, en s’appuyant sur un traitement statistique par sériation automatique des ensembles archéologiques. Une évolution progressive des répertoires par renouvellements partiels est mise en évidence et son interprétation permet de proposer une périodisation en cinq étapes. La position chronologique de ces étapes est analysée sur la base du croisement avec d’autres indices mobiliers (parures métalliques, céramiques d’importation…). Elle est évaluée par une correspondance avec le système chronologique conventionnel sur des phases du Hallstatt D1, Hallstatt D1/2, Hallstatt D2, Hallstatt D3 et La Tène A. Le séquençage régional de la période est ainsi affiné et les grandes phases de changement des faciès mobiliers sont soulignées. Un renouvellement important se réalise entre les répertoires des étapes 1 et 2 (Hallstatt D1-Hallstatt D1/2) et ceux des étapes 3 et 4 (Hallstatt D2 et Hallstatt D3). Une forte continuité est mise en évidence entre les faciès des étapes 4 et 5 (Hallstatt D3 et La Tène A) ; elle avait jusqu’alors conduit à la confusion de ces phases chronologiques et à l’absence de reconnaissance précise d’une étape du début de La Tène ancienne.
D’un point de vue culturel, les répertoires du Centre-Est montrent une certaine unité matérielle au sein de laquelle se dégagent des tendances territoriales locales et régionales. Certaines limites se démarquent au regard des spécificités morphologiques et/ou des spécificités décoratives et leur évolution est analysée pour chacune des étapes chronologiques distinguées. Certaines délimitations franches, mais aussi des phénomènes de marge et d’influence se perçoivent. L’espace Centre-Est se singularise notamment des espaces septentrionaux champenois et picards (Aisne-Marne), caractérisés par un faciès céramique caréné qui connaît une influence grandissante au début de La Tène ancienne. Il se distingue aussi de faciès plus atlantiques (Normandie, bassin versant de la Loire) ou de ceux de territoires plus orientaux (jurassiens, lorrains notamment), où la céramique décorée à la peinture et/ou à la barbotine est absente ou très rare. Certaines singularités régionales s’affirment davantage à partir de La Tène A, en particulier l’espace des Sénons, peuple mentionné dès le IVe siècle avant notre ère.
L’économie de l’artisanat céramique ainsi que les valeurs sociales et culturelles des différents « services » céramiques sont analysées au travers des critères techniques de la production ainsi que des aspects de diffusion et de consommation des céramiques. La vaisselle non tournée illustre l’économie d’une société rurale traditionnelle. Elle correspond à des productions locales nombreuses, destinées au besoin de la communauté environnante et ne connaissant qu’une diffusion très limitée. La vaisselle façonnée au tour se présente en revanche comme un artisanat de cour et une vaisselle luxueuse, relevant d’une production très spécialisée, initiée au Hallstatt D2/3 dans le contexte spécifique de la résidence aristocratique de Vix et n’apparaissant que dans les contextes privilégiés, pour se « démocratiser » davantage au début de La Tène ancienne.
Sur la base des connaissances réunies sur les habitats ainsi que de la prise en compte des faciès de consommation de la vaisselle, une hiérarchisation des formes de l’habitat est enfin proposée. Elle permet d’alimenter les réflexions sur les dynamiques sociales et économiques qui contribuent à l’organisation territoriale. Cette analyse fondée sur la vaisselle céramique – mobilier le plus courant en contexte archéologique – tient également compte d’une documentation complémentaire permettant des approches multifocales, seule manière d’approcher dans sa richesse et sa complexité la dynamique historique de ces populations celtiques.
Dieses Buch beinhaltet die Akten der 39. internationalen Tagung der Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer (AFEAF), die vom 14.-17. Mai 2015 in Nancy stattgefunden hatte. Versammelt werden hier 44 Beiträge von Vorträgen und Postern, welche die Eisenzeit (vom 8. bis 1. Jh. v. Chr.) in einem großen Bereich Europas abdecken – von der Tschechischen Republik bis in die Bretagne, von Nordfrankreich über Italien bis auf die Iberische Halbinsel. Die Tagung zielte mit einem archäologischen Ansatz auf die Produktionsweisen in der Eisenzeit, von der Beschaffung der Rohstoffe bis zu ihrer Verarbeitung und ihrem Verbrauch. Dabei behandelte die Tagung unterschiedliche Bereiche, die mit einer Reihe von Beiträgen abgearbeitet werden: die Produktion von Lebensmitteln, die Erzeugung von Salz und die handwerkliche Produktion (Metallhandwerke, Töpferei, Glas- und Steinverarbeitung usw).
The publication presents the proceedings of the 39th international symposium of the AFEAF (French Association for the Study of the Iron Age), held in Nancy from the 14th to 17th of May 2015.
It brings together 44 communications and posters on the Iron Age (from the 8 th to 1 st century BC) from all over Europe, from the Czech Republic to Brittany and from Northern France to the Iberian Peninsula and Italy. This conference provided an archaeological approach to the Iron Age industries, from the procurement of raw materials to their processing and use. Many interesting issues were discussed in the papers concerning food production, salt exploitation and other manufactured metallic, ceramic, glass and lithic goods.
weiterführende Erkenntnisse zur Nahrungszubereitung und Vorratshaltung am Mont Lassois gewonnen. Darüber hinaus gelang durch den Nachweis lokal verfügbarer Produkte wie Bienenwachs (bzw. von Bienen produzierter Substanzen), Hirse und eines bakteriell fermentierten Produktes/Getränks eine Erweiterung unserer bisherigen Kenntnis über das Ausmaß der Nutzung dieser natürlichen Ressourcen in der früheisenzeitlichen Siedlung am Mont Lassois.
BARDEL (D.), MOREL (A.), WILLEMS (S.) avec la collaboration de BEHAGUE (B.)
Ce modèle de première génération évolue à partir de la transition Ha D3/LTA et durant LT A vers des productions plus nombreuses, typologiquement distinctes, que l’on ne rencontre plus seulement dans le cadre des sites aristocratiques mais aussi au sein des habitats ouverts du maillage territorial. L’identification pétrographique des pâtes confirme une multiplicité des productions et établit une majorité d’approvisionnement locaux. La fréquence de ce service est toutefois très faible sur ces habitats secondaires, de même que la production vixéenne semble bien moindre à l’heure du déclin du site et alors que l’habitat aristocratique troyen fait défaut pour juger d’une éventuelle consommation d’importance. Le contexte régional se distingue donc du Berry ou de vallée du Rhin autour du massif du kaisersthul où des d’importantes productions existent dans les quartiers artisanaux de Bourges et au sein des habitats.
Cette analyse pluridisciplinaire offre donc l’opportunité de renouveler notre connaissance sur l’économie des productions et les cadres de consommation de cette vaisselle, précisant ainsi les modalités de développement et d’évolution du phénomène pour ces territoires du bassin supérieur de la Seine.
The special qualities of “thrown” pottery
in the cultural and environmental
landscape of the Seine area in the 6th
and 5th centuries BCE.
David Bardel, Yvan Coquinot, Nathalie Gandolfo and Marion Saurel
Towards the end of the 6th and beginning of the 5th centuries
BCE (Ha D2/3), in a setting marked by brisk trade
between the Hallstatt and Mediterranean worlds, there
appeared in Western European aristocratic centres of
power a new type of thrown pottery (made with the help of a
potter’s wheel) decorated with fine grooves. This new technical
procedure that combined hand-building and coiling
marked the introduction of throwing techniques hitherto
unknown north of the Alps. The aristocratic sites of Vix
and Troyes along the Seine have provided contexts for this
new pottery. The discovery of a thrown bottle among the
drinking vessels of the Lavau tomb and the high proportion
of thrown pottery found within the palatial buildings of Vix,
are evidence of the existence of prestigious banqueting
services which were part and parcel of a specialized form
of court craftsmanship. Archeometric analyses (chemical,
petrographic…) carried out pottery samples from the area
highlight a regional production dating to the Ha D3 at Vix,
to which the Lavau bottle belongs. The specific feature of
this craft was its use of the Albian clays, whose outcrops
are located some forty miles north of Vix.
Bardel et al. 2021 : BARDEL (D.), COQUINOT (Y.) (dir.), GANDOLFO (N.), SAUREL (M) - La singularité d’une vaisselle « tournée » dans le paysage culturel et environnemental du bassin versant de la Seine au VIe et Ve s. av. notre ère. In : ODILLE (C.), MARTY (M.), RIQUIER (V.) (dir.) - L'Aube, un espace clé sur les cours de la Seine. -Actes du Colloque ArkéAube, Troyes, 17-19 septembre 2019. Conseil département de l'Aube, Snoeck, oct 2021, p. 298-309.
Du fait de l’absence de dépôt céramique dans les tombes, l’étude s’est focalisée sur les contextes d’habitats, dont la documentation s’est multipliée ces 30 dernières années grâce à la systématisation de l’archéologie préventive. Les problématiques de mise en place du référentiel typochronologique régional et d’étude des faciès sont au cœur de ce travail, comme préalables indispensables à toute étude historique de ces sociétés. L’objectif poursuivi était de replacer les découvertes archéologiques dans une compréhension de l’évolution des cultures matérielles, d’en analyser les fondements sociaux et économiques mais aussi identitaires et territoriaux. Un inventaire préalable comptabilisant plus de 400 sites permet de dresser un bilan de la documentation archéologique disponible dans le secteur géographique envisagé. Une sélection de 64 sites d’habitats de différents statuts, dont le complexe aristocratique de Vix, permet de réunir un corpus de plusieurs dizaines de milliers de restes céramiques et d’environ 7000 vases. Les productions céramiques indigènes se distinguent en deux grandes catégories : d’une part, une céramique commune de production traditionnelle, non tournée, dont les formes destinées au service peuvent présenter un décor à la peinture et/ou barbotine (aussi appelé décor peint vixéen), emblématique des faciès régionaux ; d’autre part, une production innovante, façonnée au tour et décorée de cannelure, qui apparaît au cours du Hallstatt D2/D3. La présentation et l’analyse de chaque corpus sont compilées au sein du catalogue.
La première étape de l’analyse synthétique passe par la mise en place des outils de l’analyse : une classification typologique de la céramique est tout d’abord proposée selon des critères techniques et morphologiques, puis les aspects décoratifs sont pris en compte selon une classification technique et stylistique. Il est ainsi possible de proposer différents outils typologiques ainsi que des répertoires détaillés des formes et des décors de la vaisselle. À la suite de cette première étape de caractérisation, l’analyse chronologique se fonde sur la mise en évidence de faciès typologiques caractéristiques, en s’appuyant sur un traitement statistique par sériation automatique des ensembles archéologiques. Une évolution progressive des répertoires par renouvellements partiels est mise en évidence et son interprétation permet de proposer une périodisation en cinq étapes. La position chronologique de ces étapes est analysée sur la base du croisement avec d’autres indices mobiliers (parures métalliques, céramiques d’importation…). Elle est évaluée par une correspondance avec le système chronologique conventionnel sur des phases du Hallstatt D1, Hallstatt D1/2, Hallstatt D2, Hallstatt D3 et La Tène A. Le séquençage régional de la période est ainsi affiné et les grandes phases de changement des faciès mobiliers sont soulignées. Un renouvellement important se réalise entre les répertoires des étapes 1 et 2 (Hallstatt D1-Hallstatt D1/2) et ceux des étapes 3 et 4 (Hallstatt D2 et Hallstatt D3). Une forte continuité est mise en évidence entre les faciès des étapes 4 et 5 (Hallstatt D3 et La Tène A) ; elle avait jusqu’alors conduit à la confusion de ces phases chronologiques et à l’absence de reconnaissance précise d’une étape du début de La Tène ancienne.
D’un point de vue culturel, les répertoires du Centre-Est montrent une certaine unité matérielle au sein de laquelle se dégagent des tendances territoriales locales et régionales. Certaines limites se démarquent au regard des spécificités morphologiques et/ou des spécificités décoratives et leur évolution est analysée pour chacune des étapes chronologiques distinguées. Certaines délimitations franches, mais aussi des phénomènes de marge et d’influence se perçoivent. L’espace Centre-Est se singularise notamment des espaces septentrionaux champenois et picards (Aisne-Marne), caractérisés par un faciès céramique caréné qui connaît une influence grandissante au début de La Tène ancienne. Il se distingue aussi de faciès plus atlantiques (Normandie, bassin versant de la Loire) ou de ceux de territoires plus orientaux (jurassiens, lorrains notamment), où la céramique décorée à la peinture et/ou à la barbotine est absente ou très rare. Certaines singularités régionales s’affirment davantage à partir de La Tène A, en particulier l’espace des Sénons, peuple mentionné dès le IVe siècle avant notre ère.
L’économie de l’artisanat céramique ainsi que les valeurs sociales et culturelles des différents « services » céramiques sont analysées au travers des critères techniques de la production ainsi que des aspects de diffusion et de consommation des céramiques. La vaisselle non tournée illustre l’économie d’une société rurale traditionnelle. Elle correspond à des productions locales nombreuses, destinées au besoin de la communauté environnante et ne connaissant qu’une diffusion très limitée. La vaisselle façonnée au tour se présente en revanche comme un artisanat de cour et une vaisselle luxueuse, relevant d’une production très spécialisée, initiée au Hallstatt D2/3 dans le contexte spécifique de la résidence aristocratique de Vix et n’apparaissant que dans les contextes privilégiés, pour se « démocratiser » davantage au début de La Tène ancienne.
Sur la base des connaissances réunies sur les habitats ainsi que de la prise en compte des faciès de consommation de la vaisselle, une hiérarchisation des formes de l’habitat est enfin proposée. Elle permet d’alimenter les réflexions sur les dynamiques sociales et économiques qui contribuent à l’organisation territoriale. Cette analyse fondée sur la vaisselle céramique – mobilier le plus courant en contexte archéologique – tient également compte d’une documentation complémentaire permettant des approches multifocales, seule manière d’approcher dans sa richesse et sa complexité la dynamique historique de ces populations celtiques.
Dieses Buch beinhaltet die Akten der 39. internationalen Tagung der Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer (AFEAF), die vom 14.-17. Mai 2015 in Nancy stattgefunden hatte. Versammelt werden hier 44 Beiträge von Vorträgen und Postern, welche die Eisenzeit (vom 8. bis 1. Jh. v. Chr.) in einem großen Bereich Europas abdecken – von der Tschechischen Republik bis in die Bretagne, von Nordfrankreich über Italien bis auf die Iberische Halbinsel. Die Tagung zielte mit einem archäologischen Ansatz auf die Produktionsweisen in der Eisenzeit, von der Beschaffung der Rohstoffe bis zu ihrer Verarbeitung und ihrem Verbrauch. Dabei behandelte die Tagung unterschiedliche Bereiche, die mit einer Reihe von Beiträgen abgearbeitet werden: die Produktion von Lebensmitteln, die Erzeugung von Salz und die handwerkliche Produktion (Metallhandwerke, Töpferei, Glas- und Steinverarbeitung usw).
The publication presents the proceedings of the 39th international symposium of the AFEAF (French Association for the Study of the Iron Age), held in Nancy from the 14th to 17th of May 2015.
It brings together 44 communications and posters on the Iron Age (from the 8 th to 1 st century BC) from all over Europe, from the Czech Republic to Brittany and from Northern France to the Iberian Peninsula and Italy. This conference provided an archaeological approach to the Iron Age industries, from the procurement of raw materials to their processing and use. Many interesting issues were discussed in the papers concerning food production, salt exploitation and other manufactured metallic, ceramic, glass and lithic goods.
weiterführende Erkenntnisse zur Nahrungszubereitung und Vorratshaltung am Mont Lassois gewonnen. Darüber hinaus gelang durch den Nachweis lokal verfügbarer Produkte wie Bienenwachs (bzw. von Bienen produzierter Substanzen), Hirse und eines bakteriell fermentierten Produktes/Getränks eine Erweiterung unserer bisherigen Kenntnis über das Ausmaß der Nutzung dieser natürlichen Ressourcen in der früheisenzeitlichen Siedlung am Mont Lassois.
BARDEL (D.), MOREL (A.), WILLEMS (S.) avec la collaboration de BEHAGUE (B.)