Papers by Marie Lebrun
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jun 11, 2014
Depuis ces quinze dernières années, les données issues de la recherche archéologique ont bénéfici... more Depuis ces quinze dernières années, les données issues de la recherche archéologique ont bénéficié de l'accroissement du nombre d'opérations préventives et de l'expansion des surfaces explorées. Ce contexte particulièrement favorable dans le Nord-Pas-de-Calais a permis d'acquérir de nouvelles données concernant l'architecture gallo-romaine, en particulier celle des constructions excavées. Ces structures, récurrentes sur les sites ruraux de la période antique dans le Douaisis, ont fait l'objet de peu d'études. Si cette architecture est reconnue dans la littérature pour la période laténienne à travers l'appellation "fosseatelier" 1 , elle est très rarement mentionnée pour la période romaine 2 , hormis pour le site de "La Pointe" à Noyelles-les-Seclin (Nord) 3 ainsi que dans les plaines flamandes, où elle est bien documentée. Elle y apparaît sous la forme de grands édifices pourvus d'annexes excavées, interprétés comme des maisons-étables (ces dernières n'apparaissant qu'à partir de la seconde moitié du ii e s. p.C. 4). Ces structures excavées réapparaissent sous la dénomination de "fond de cabane" dans la littérature scientifique portant sur le haut Moyen Âge, où elles sont considérées comme un marqueur chrono-culturel 5. Cet article présente les spécificités de ces vestiges et amorce quelques réflexions sur cette architecture. Il porte sur neuf sites localisés dans le bassin-versant de la Basse Plaine de la Scarpe. Cadre naturel et Contexte Chrono-Culturel Délimitation spatiale Le bassin-versant de la Basse Plaine de la Scarpe couvre une large superficie (828 km²) en limite septentrionale du Bas Pays du Nord-Pas-de-Calais (fig. 1). Bordée au nord par les reliefs de la Pévèle et au sud par le plateau de l'Ostrevent, une vaste plaine alluviale, actuellement empruntée par le canal de la Scarpe, se développe entre ces deux paysages. Elle est principalement constituée de diluvium sableux mis en place au cours du Pléniglaciaire Weichselien. Les rivières holocènes ont ensuite serpenté dans la plaine en adoptant un système méandriforme. Le sol étant par conséquent très souvent saturé en eau, le potentiel agricole de cette plaine alluviale peut être considéré comme très mauvais.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 3, 2019
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - memSIC, Jun 11, 2014
Depuis ces quinze dernières années, les données issues de la recherche archéologique ont bénéfici... more Depuis ces quinze dernières années, les données issues de la recherche archéologique ont bénéficié de l'accroissement du nombre d'opérations préventives et de l'expansion des surfaces explorées. Ce contexte particulièrement favorable dans le Nord-Pas-de-Calais a permis d'acquérir de nouvelles données concernant l'architecture gallo-romaine, en particulier celle des constructions excavées. Ces structures, récurrentes sur les sites ruraux de la période antique dans le Douaisis, ont fait l'objet de peu d'études. Si cette architecture est reconnue dans la littérature pour la période laténienne à travers l'appellation "fosseatelier" 1 , elle est très rarement mentionnée pour la période romaine 2 , hormis pour le site de "La Pointe" à Noyelles-les-Seclin (Nord) 3 ainsi que dans les plaines flamandes, où elle est bien documentée. Elle y apparaît sous la forme de grands édifices pourvus d'annexes excavées, interprétés comme des maisons-étables (ces dernières n'apparaissant qu'à partir de la seconde moitié du ii e s. p.C. 4). Ces structures excavées réapparaissent sous la dénomination de "fond de cabane" dans la littérature scientifique portant sur le haut Moyen Âge, où elles sont considérées comme un marqueur chrono-culturel 5. Cet article présente les spécificités de ces vestiges et amorce quelques réflexions sur cette architecture. Il porte sur neuf sites localisés dans le bassin-versant de la Basse Plaine de la Scarpe. Cadre naturel et Contexte Chrono-Culturel Délimitation spatiale Le bassin-versant de la Basse Plaine de la Scarpe couvre une large superficie (828 km²) en limite septentrionale du Bas Pays du Nord-Pas-de-Calais (fig. 1). Bordée au nord par les reliefs de la Pévèle et au sud par le plateau de l'Ostrevent, une vaste plaine alluviale, actuellement empruntée par le canal de la Scarpe, se développe entre ces deux paysages. Elle est principalement constituée de diluvium sableux mis en place au cours du Pléniglaciaire Weichselien. Les rivières holocènes ont ensuite serpenté dans la plaine en adoptant un système méandriforme. Le sol étant par conséquent très souvent saturé en eau, le potentiel agricole de cette plaine alluviale peut être considéré comme très mauvais.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - memSIC, 2021
Université de Lille, 2021
National audienc
Marcigny C. et Mordant Cl., 2021 – Bronze 2019, 20 ans de recherches, Actes du colloque international de l’APRAB Bayeux (19-22 juin 2019), suppl. n°7 au bulletin de l’APRAB, APRAB/Orep, 2021
Les récentes fouilles préventives de la ZAC de l’Ermitage 2 et de celle des Béliers, réalisées en... more Les récentes fouilles préventives de la ZAC de l’Ermitage 2 et de celle des Béliers, réalisées entre 2007 et 2017, ont révélé six fossés circulaires et une aire funéraire ouverte dont l’implantation s’étale du Bronze ancien au Bronze final. Ces découvertes viennent alimenter le corpus des nécropoles tumulaires représentées localement par celles de Lauwin-Planque et de Fresnes-lès-Montauban. La fouille de ces vestiges a révélé des pratiques funéraires diversifiées s’inscrivant dans le complexe Manche-mer du Nord. De plus, l’exploration, échelonnée sur plusieurs années, a permis d’affiner la méthodologie relative aux hypothèses de reconstitutions architecturales.
E. Leroy-Langelin et Y. Lorin (dir), Actes du VLIVe colloque Halma (oct. 2019) : Habata 2,méthodologie et interprétation des habitats, Hors-série n° 29 Revue du Nord, 2021
La fouille réalisée « Rue du Tilloy » à Hénin-Beaumont a permis de mettre en exergue l’évolution ... more La fouille réalisée « Rue du Tilloy » à Hénin-Beaumont a permis de mettre en exergue l’évolution d’une occupation entre la fin du Ve et le IIIe s. av. n. è. Les premières traces d’un habitat ouvert apparaissent à La Tène A. Le site est ensuite occupé à La Tène B, tout au long du IVe s., et perdure au IIIe s., à La Tène moyenne (LT C), phase durant laquelle se développent un réseau fossoyé ainsi qu’une nécropole. Dès La Tène B, l’occupation semble s’organiser autour d’un espace vide qui sera repris à La Tène C par un ensemble de fossés. Les différentes études réalisées révèlent une occupation tournée vers les ressources agro-pastorales avec une exploitation largement ouverte sur le paysage. De plus, la présence de certaines manipulations réalisées sur des cadavres d’animaux présage de pratiques singulières qui semblent se poursuivre durant toute l’occupation.
Journal of Archaeological Numismatics, 2020
L’aménagement d’un quartier au lieu-dit Le Raquet, sur les communes de Douai, Lambres et Sin-le-N... more L’aménagement d’un quartier au lieu-dit Le Raquet, sur les communes de Douai, Lambres et Sin-le-Noble (Nord) a conduit à la fouille en2011/2012 par la Communauté d’agglomération du Douaisis – Direction de l’archéologie préventive, d’une superficie de 1,3 ha. À cette occasion fut découvert un enclos quadrangulaire d’environ 40 m
de côté, partiellement détruit par l’érosion. Le fossé a livré différents dépôts qui permettent d’avancer une destination au moins partiellement cultuelle pour cet
enclos. On y a en effet découvert la sépulture d’un individu en position contrainte ; trois (?) dépôts soigneusement mis en scène, associant des monnaies à des bijoux en or ; un vase complet contenant des résidus organiques (dépôt n° 4), et finalement un
dépôt n° 5 constitué de dix pesons en terre cuite. Les dépôts ont été fouillés en laboratoire, et leur mise en scène complexe a pu être mise en évidence.
Ils associent des monnaies – statères unifaces « ambiani » et quarts de statères « au bateau » – à des objets en or : dix statères, sept quarts de statères et un brassard en or (dépôt n°1) ; sept statères et quatre quarts de statères (dépôt n° 2) ; un statère et
un anneau en or (dépôt n° 3). L’étude céramologique pointe vers une date se situant vers le milieu du Ier s. av. J.-C. Les différents contextes régionaux dans lesquels les monnaies apparaissent sont datables des années 50/40-30 av. J.-C. et sont dès lors postérieurs à la Guerre des Gaules. Le remblaiement du fossé est antérieur au règne d’Auguste.
Actes du XIe colloque de l’Association d’étude du monde rural gallo-romain (Clermont-Ferrand 11, 12 et 13 juin 2014) - Produire, transformer et stocker dans les campagnes des Gaules romaines, 2017
Ces quinze dernières années, les fouilles préventives dans le Nord-Pas-de-Calais ont permis la dé... more Ces quinze dernières années, les fouilles préventives dans le Nord-Pas-de-Calais ont permis la découverte de nombreux sites ruraux d'époque romaine. À travers eux, les données concernant l'architecture et en particulier les constructions excavées se sont multipliées. Cette approche, cantonnée à un territoire circonscrit aux alentours de Douai, se concentre sur les propriétés de cette architecture afin d'en proposer quelques interprétations fonctionnelles. La grande diversité de ces vestiges (de morphologie, de surface, d'organisation interne et d'équipement) suggère probablement des fonctions différentes. Ainsi certaines de ces constructions ont vraisemblablement servi de lieu de stockage, de zone résidentielle et d'aires d'activités domestiques ou artisanales.
During the fifteen last years, several rural Roman sites were discovered in Nord-Pas-de-Calais area. Thanks to that, architectural data and specifically excavated buildings increased. A first work on this topic has been done in a small territory around Douai. The collection allowed to show the main properties of this architecture and to try to understand the functions of these structures. Some points can be already noticed: lots of differences in morphology, surface and internal organisation or equipment. This diversity suggest a probable diversity of functions (storage location, residential area, domestic or craft activities). This kind of architecture can take the place of other types (wooden posts, chalk or tile foundation...).
Rapport by Marie Lebrun
La création d’une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) sur la commune de Lambres-lez-Douai par DOUA... more La création d’une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) sur la commune de Lambres-lez-Douai par DOUAIS AGGLO, a motivé la réalisation de diagnostic. Le projet, nommé Ermitage 2, s’étend sur une superficie de 63,5 ha. Les diagnostics réalisés par Direction de l’Archéologie de DOUAISIS AGGLO ont donné lieu à neuf secteurs de fouille. L’opération 14-155 vient clore les neuf secteurs de fouilles prescrits par les services de l’État et fait suite au diagnostic de la Tranche 1. La prescription de fouille s’étend sur 5 086 m² et comprend l’exploration de deux monuments circulaires (1006 et 1007) repérés lors du diagnostic. Mis à part ces deux ensembles, les autres vestiges concernent des drains et des structures récentes. En tout 5 monuments circulaires ont été identifiés sur la ZAC. Un sixième est identifié sur la ZAC contiguë des Béliers à Brebières (62).
Le monument 1006
Le monument 1006 est situé au sud de l’emprise de fouille. Il est constitué d’un enclos annulaire simple d’un diamètre externe d’environ 26 m. Son comblement a fourni quelques rejets charbonneux. La largeur du fossé varie entre 1,60 et 2,80 m. Le profil révèle un creusement à parois sub-verticales et fond plat. Les différentes coupes illustrent une séquence sédimentaire conservée entre 1,15 et 1,50 m de profondeur. De très nombreuses reprises sont identifiées, certaines sont
sporadiques, d’autres se poursuivent dans plusieurs sondages. Elles traduisent vraisemblablement la volonté d’entretenir le fossé. Outre les phases de sédimentation que l’on retrouve pour les autres monuments, la présence sur le fond du creusement initial (tout du moins du plus ancien creusement observé) d’un fin niveau humifère pourrait être lié à la mise en place d’une litière végétale (aménagement anthropique ou dépôt organique naturel). On signalera également la présence, toujours sur le fond du fossé, d’un aménagement très localisé en craie compactée et nivelée.
Au centre de la structure, l’apparition des lœss carbonatés lors du décapage suggère l’existence d’une butte. Il n’est malheureusement pas possible de déterminer s’il s’agit d’une levée naturelle ou d’un tertre central aménagé lors de la mise en place de l’espace funéraire.
La limite inférieure de l’horizon illuvial rend compte de la présence d’un talus accolé au fossé sur plus de la moitié de la structure.
Au centre de l’aire interne a été découvert une sépulture abritant un vase retourné contenant des os brûlés humains appartenant probablement à un individu masculin de taille adulte. L’urne à décor plastique et la gestuelle funéraire, caractéristique du Groupe des Urnes retournées,
permettent d’attribuer l’ensemble à la transition entre le Bronze moyen I et le Bronze moyen II.
Le monument 1007
Le monument 1007, au nord, est un fossé d’enclos annulaire simple, fermé et associé à deux fosses. Le fossé possède un diamètre externe de 13 m s’ouvrant sous un fin niveau de colluvion. Sa largeur oscille entre 0,50 et 1,10 m. Le profil révèle des parois obliques et un fond
plat dans les sondages méridionaux tandis que les sondages occidentaux présentent un profil plus arrondi. La faible profondeur du fossé, entre 0,10 et 0,56 m est liée à l’érosion du secteur. La
reconnaissance des différents horizons pédologiques permet de restituer l’existence d’un second fossé concentrique (20 m de diam.) entièrement arasé ainsi que la présence d’un talus entre ces deux fossés. L’existence d’un tertre central n’a pas été mise en évidence. L’aire interne a livré deux fosses. La première en position centrale a livré 6 tessons de céramique attribués à la Protohistoire ancienne. Une seconde fosse à proximité du fossé a livré les restes incinérés d’un enfant âgé de 3 à 10 ans. Une datation effectuée sur charbon de bois date la structure entre le Bronze ancien II et le Bronze moyen.
L’aménagement d’un lotissement entre la rue du Tilloy dans la commune d’Hénin-Beaumont a entraîné... more L’aménagement d’un lotissement entre la rue du Tilloy dans la commune d’Hénin-Beaumont a entraîné la réalisation d’un diagnostic en 2014 par l’Inrap puis une fouille par la CADDAP. L’opération de fouille préventive s’est déroulée en deux phases, la première d'octobre à début décembre 2015 et la seconde en mars-avril 2016. La prescription s’étend sur 1,9 ha dans un secteur très dense en vestiges archéologiques.
L’opération archéologique a mis en évidence différentes phases d’occupations allant de La Tène ancienne à la 1ère guerre mondiale. Du matériel lithique résiduel attribué au groupe Deûle-Escaut (deux armatures et un grattoir) évoque une fréquentation dès la Protohistoire ancienne. Aucune structure n’a pu être rattachée à cette période.
La Tène
La Tène ancienne est caractérisée par de nombreux bâtiments, silos, fosses de rejets et puits s’organisant par îlots (5) autour d’un espace « vide ». Les 13 silos découverts révèlent des profils caractéristiques tronconiques, en bouteilles et discoïdes et montrent une grande variabilité de leurs capacités de stockages (de 0,68 à 12,22 m3). Les restes d'un équidé en connexion anatomique ont été découverts sur le fond du silo 1008. Certaines parties montrent des traces de manipulations qui pourraient résulter de pratiques rituelles (cf. photographie 1008).
À ces fosses d’ensilage sont associées de petites structures à parois verticales et fond plat qui pourraient également avoir une fonction première de stockage. Le mobilier issu des structures est attribué au tout début de La Tène ancienne (LTA1-A2). La présence de creusets, de matériel scoriacé, de culots de forge et de battitures révèle une activité métallurgique domestique. Des particules de bronze sont encore visibles dans l'un des creusets.
Les vestiges suivants appartiennent à La Tène moyenne. Ils sont représentés par un petit espace funéraire de neuf tombes à crémation avec notamment deux sépultures monumentales découvertes et fouillées lors du diagnostic (BSR 2014). Ce petit ensemble est situé sur un léger promontoire.
Les deux monuments se présentent sous la forme de deux fosses rectangulaires cernées chacune d'un fossé lui aussi de forme quadrangulaire avec une entrée orientée vers le sud-est.
Le monument 1152 mesure 4,20 m de long pour 3,92 m de large. La tombe est située au centre de l'enclos funéraire. Le mobilier funéraire est constitué d'une écuelle à la carène arrondie ornée de moulures et de motifs géométriques et d’un récipient haut (gobelet ? petite bouteille ?) également décoré de moulures, de motifs géométriques et de cannelures. L'amas osseux est disposé dans l'angle nord (cf. photographie 1152).
Le second enclos (1153) possède des dimensions plus importantes (7,20 m de côté) (cf. photographie 1153). La fosse centrale contenait, à l'instar de 1152, deux récipients et un amas osseux. Les deux urnes globulaires sont décorées de moulures, cannelures et motifs géométriques.
Les « monuments » funéraires apparaissent en Picardie à La Tène moyenne. Relativement rares (16% en Picardie des espaces funéraires en sont dotés). Ceux d'Hénin-Beaumont appartiennent à la catégorie des monuments « simples » mais gardent cependant une volonté ostentatoire marquée, bien que les dépôts soient ici aussi relativement modestes (deux vases). Les fosses ne laissent pas apparaître d'organisation particulière, hormis la présence d'espaces « vides » assez importants, interprétés soit comme des espaces de dépôts d'objets en matériaux périssables soit comme des litières de paille symbolisant l'espace du banquet.
Dans le nord de la France, les tombes à monument funéraire sont peu courantes. On en recense à Hordain « La fosse à Loups », à Bourlon « La Maladrerie », à Saint-Laurent-Blangy/Actiparc « Les Soixante », à Arras « Les Bonnettes », à Raillencourt-Sainte-Olle « le Grand Camp », à Iwuy « Val de Calvigny », à Bavinchove et Hondeghem, à Sauchy-Lestrée « Le Prunier » et à Marquion.
Hormis les structures monumentales, les tombes sont fortement arasées et leur profil n'est pas restituable. Elles n’ont livré que très peu de matériel en raison de leur érosion. L'espace funéraire devait se poursuivre au-delà de la limite de fouille, sous la voirie.
À proximité de l'une des tombes monumentales, a été découverte une inhumation sans mobilier. L'individu, un adulte, était positionné en decubitus ventral. L'absence de collagène dans les restes osseux a rendu impossible une datation radiocarbone.
C’est à cette période que s’implante, autour de l'espace « vide » central un ensemble de fossés curvilignes pouvant être interprétés comme étant un chemin. L’utilisation de ces fossés perdure jusqu’à La Tène finale.
Les fossés situés dans le secteur nord ont également livré du mobilier céramique caractéristique de La Tène C ainsi qu'un fourreau d'épée en fer plié.
La période romaine
La période romaine est illustrée par un unique fossé au nord de l’emprise, quelques tessons de céramiques épars et des clous de semelles.
L’époque contemporaine
La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu'aujourd'hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par quelques vestiges épars attribués à l'époque moderne et contemporaine.
Des vestiges de la 1ère guerre mondiale viennent confirmer la documentation cartographique d’EtatMajor relative à la commune d'Hénin-Liétard. La période est illustrée par une tranchée militaire de communication, des foyers et quelques impacts d’obus.
La multiplication des opérations sur le territoire d’Hénin-Beaumont enrichit les connaissances sur l’implantation des établissements de La Tène à la période romaine. La présence d’un établissement daté de La Tène ancienne vient renseigner une période encore peu connue sur cette commune.
Brebières, 1145 route nationale
L’opération menée entre avril et juin 2014, sur une surface de 1 ... more Brebières, 1145 route nationale
L’opération menée entre avril et juin 2014, sur une surface de 1 ha, a permis la découverte de vestiges attribués la Protohistoire ancienne, d’un établissement rural laténien ainsi que les traces anecdotiques des périodes romaine et moderne.
La Protohistoire ancienne
Les premières traces d’occupation apparaissent au Néolithique récent/final et à l’âge du Bronze (Bronze moyen I, Bronze moyen II/final I-IIa ). Ces vestiges se présentent sous forme de fosses au profil caractéristique. Certaines de ces structures peuvent être rattachées aux fosses dites « en I, Y, V... » selon l’appellation champenoise. Elles viennent compléter les nombreuses traces d’implantation humaine pour le Néolithique et l’âge du Bronze dans le secteur de Brebières et démontrent la densité de l’occupation de cette zone dès la Protohistoire ancienne.
La Tène moyenne
Entre 180 et 80 av. notre ère, un établissement fossoyé s’implante. Il n’est que partiellement reconnu et se poursuit vers le sud et l’ouest. L’occupation est caractérisée par au moins trois enclos quadrangulaires accolés. Les nombreux bâtiments (à 4, 5 et 6 poteaux) sont alignés le long des fossés d’enclos, dégageant ainsi une vaste cour centrale. Les autres vestiges clairement attribués à La Tène (deux puits, un silo et une fosse) respectent cette organisation. Cet établissement tripartite résulte d’agrandissements successifs. La rareté du mobilier sur le site, conjuguée à la forte concentration de bâtiments probablement liés à la conservation, pourrait suggérer une fonction particulière liée à un stockage communautaire.
Cet établissement s’inscrit dans le réseau parcellaire mis en évidence sur la « ZAC des Béliers » à Brebières.
Le Haut-Empire
L’enclos est ensuite abandonné. Après un hiatus d’environ deux siècles, l’installation d’un chemin et d’un puits à eau romains sont les seuls vestiges attribuables à la période antique.
L’époque moderne
La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu’aujourd’hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par l’établissement d’un campement militaire relatif à l’un des trois sièges de la ville de Douai entre 1667 et 1712, puis par les stigmates
L’aménagement d’un éco-quartier de 150 ha au lieu-dit Le Raquet, sur les
communes de Douai, Lambr... more L’aménagement d’un éco-quartier de 150 ha au lieu-dit Le Raquet, sur les
communes de Douai, Lambres et Sin-le-Noble, a entraîné, depuis 2009, la réalisation de dix diagnostics par la Communauté d’agglomération du Douaisis - Direction de l’archéologie préventive. L’aménagement des terrains est morcelé en plusieurs lots en raison d’acquéreurs et de projets différents, notamment 3 500 logements et divers équipements. Six diagnostics ont été menés en 2011. Seul le diagnostic 593-T2-11 a donné lieu à une prescription pour le moment. L’opération s’est déroulée du 12 septembre 2011 au 25 janvier 2012 sur une surface de 1,3ha. Quatre grandes périodes chronologiques ont pu être identifiées : La Protohistoire ancienne, La Tène finale, le Haut-Empire et l'époque romaine.
La Protohistoire ancienne
La protohistoire ancienne est illustrée par quelques fosses éparses. L’attribution des vestiges à cette période est fonction du mobilier, de la stratigraphie et de la pédogénèse des structures.
La Tène finale
Les vestiges datés de cette période se trouvent dans la partie nord de la prescription. Ils sont représentés par un enclos quadrangulaire d’environ 40 m de côté, calé sur un parcellaire. Huit fosses, dont trois situées à l’intérieur de l’enclos ont pu y être rattachées (la structure 1141 fouillée en partie au diagnostic a livré plus de 3 kg de céramique). Le fossé d’enclos (UE 1026) revêt un caractère particulier de part la nature du mobilier qu’il a livré. Une dizaine de pesons a été retrouvée dans l’angle sud-est. Toujours dans le fossé, une inhumation en position contrainte a été découverte. Le mobilier le plus inhabituel retrouvé dans ce fossé consiste en deux dépôts monétaires en or associés à un torque. Il s’agit de la première découverte de ce genre en contexte archéologique dans la région. Dans la partie ouest de l'emprise, un autre fossé daté de La Tène finale a livré une deuxième inhumation, celle-ci en decubitus latéral. Une datation C14 réalisée sur une partie d'un fémur à confirmé cette datation. Aucune de ces inhumations, somme toute singulières, n'a livré de mobilier. Cet exemple, exceptionnel, a fait l'objet d'une étude appropriée.
Le Haut-Empire
Reprenant les orientations du parcellaire gaulois, une occupation datée de la fin du Ier s. av. notre ère au milieu du IIe s. de notre ère se développe sur toute l'emprise de la fouille. Celle-ci est matérialisée par un parcellaire quasi-orthonormé sur lequel s’implante un enclos. Des fossés traversants divisent cet enclos permettant une structuration de l’occupation. La zone la plus dense en vestiges est concentrée dans la partie nord de la surface décapée. Elle est composée d’une série de bâtiments excavés (1313, 1347), d’une cave (1142) et de trois bâtiments sur poteaux. Une imposante fosse de travail avec cinq fours à sa périphérie a été repérée. L’établissement s’apparente à un établissement agro-pastoral modeste. Cependant, selon les observations réalisées sur le mobilier céramique, la proportion élevée des récipients de stockage (17,5 % de dolia entre 15/20 et 40/45 de notre ère), pourrait attester d’une orientation particulière : la conservation de denrées.
L’époque moderne
Quelques traces sans doute liées à l’un des sièges de Douai au début du XVIIIe s. complètent l’étude des fossés de contrevallations et circonvallations.
La multiplication des opérations sur un territoire aussi vaste que celui de l’écoquartier du Raquet enrichit les connaissances sur les établissements attribués à la charnière La Tène finale/Augustéen dans l'Ostrevent. Les résultats de la fouille des "Jardins familiaux" mettent en perspectives des notions de spécialisation et de gestion des enclos. La reconnaissance des enclos et de leur périphérie permettrait d’étudier la
formation et l’évolution d’un micro-terroir d’une superficie de 220 ha (écoquartier, ZAC du Luc-catinvest) et sa dynamique d’occupation.
Conference Presentations by Marie Lebrun
atelier de l'Halma : Dater la période romaine dans le nord de la Gaule jeudi 3 avril 2014, 2014
Posters by Marie Lebrun
Talks by Marie Lebrun
14e Rencontre du GAAF (12-14 avril), 2023
Nous tenons à remercier les différents partenaires qui nous ont permis de financer ce colloque, q... more Nous tenons à remercier les différents partenaires qui nous ont permis de financer ce colloque, que ce soit en moyens humains, financiers ou matériels :
Journée d'étude "Habitat et culture matérielle de La Tène ancienne dans le nord du bassin parisie... more Journée d'étude "Habitat et culture matérielle de La Tène ancienne dans le nord du bassin parisien" organisée le 31 mars par David Bardel, Nathalie Buchez et S. Desenne dans le cadre du PCR « Habata »
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Papers by Marie Lebrun
de côté, partiellement détruit par l’érosion. Le fossé a livré différents dépôts qui permettent d’avancer une destination au moins partiellement cultuelle pour cet
enclos. On y a en effet découvert la sépulture d’un individu en position contrainte ; trois (?) dépôts soigneusement mis en scène, associant des monnaies à des bijoux en or ; un vase complet contenant des résidus organiques (dépôt n° 4), et finalement un
dépôt n° 5 constitué de dix pesons en terre cuite. Les dépôts ont été fouillés en laboratoire, et leur mise en scène complexe a pu être mise en évidence.
Ils associent des monnaies – statères unifaces « ambiani » et quarts de statères « au bateau » – à des objets en or : dix statères, sept quarts de statères et un brassard en or (dépôt n°1) ; sept statères et quatre quarts de statères (dépôt n° 2) ; un statère et
un anneau en or (dépôt n° 3). L’étude céramologique pointe vers une date se situant vers le milieu du Ier s. av. J.-C. Les différents contextes régionaux dans lesquels les monnaies apparaissent sont datables des années 50/40-30 av. J.-C. et sont dès lors postérieurs à la Guerre des Gaules. Le remblaiement du fossé est antérieur au règne d’Auguste.
During the fifteen last years, several rural Roman sites were discovered in Nord-Pas-de-Calais area. Thanks to that, architectural data and specifically excavated buildings increased. A first work on this topic has been done in a small territory around Douai. The collection allowed to show the main properties of this architecture and to try to understand the functions of these structures. Some points can be already noticed: lots of differences in morphology, surface and internal organisation or equipment. This diversity suggest a probable diversity of functions (storage location, residential area, domestic or craft activities). This kind of architecture can take the place of other types (wooden posts, chalk or tile foundation...).
Rapport by Marie Lebrun
Le monument 1006
Le monument 1006 est situé au sud de l’emprise de fouille. Il est constitué d’un enclos annulaire simple d’un diamètre externe d’environ 26 m. Son comblement a fourni quelques rejets charbonneux. La largeur du fossé varie entre 1,60 et 2,80 m. Le profil révèle un creusement à parois sub-verticales et fond plat. Les différentes coupes illustrent une séquence sédimentaire conservée entre 1,15 et 1,50 m de profondeur. De très nombreuses reprises sont identifiées, certaines sont
sporadiques, d’autres se poursuivent dans plusieurs sondages. Elles traduisent vraisemblablement la volonté d’entretenir le fossé. Outre les phases de sédimentation que l’on retrouve pour les autres monuments, la présence sur le fond du creusement initial (tout du moins du plus ancien creusement observé) d’un fin niveau humifère pourrait être lié à la mise en place d’une litière végétale (aménagement anthropique ou dépôt organique naturel). On signalera également la présence, toujours sur le fond du fossé, d’un aménagement très localisé en craie compactée et nivelée.
Au centre de la structure, l’apparition des lœss carbonatés lors du décapage suggère l’existence d’une butte. Il n’est malheureusement pas possible de déterminer s’il s’agit d’une levée naturelle ou d’un tertre central aménagé lors de la mise en place de l’espace funéraire.
La limite inférieure de l’horizon illuvial rend compte de la présence d’un talus accolé au fossé sur plus de la moitié de la structure.
Au centre de l’aire interne a été découvert une sépulture abritant un vase retourné contenant des os brûlés humains appartenant probablement à un individu masculin de taille adulte. L’urne à décor plastique et la gestuelle funéraire, caractéristique du Groupe des Urnes retournées,
permettent d’attribuer l’ensemble à la transition entre le Bronze moyen I et le Bronze moyen II.
Le monument 1007
Le monument 1007, au nord, est un fossé d’enclos annulaire simple, fermé et associé à deux fosses. Le fossé possède un diamètre externe de 13 m s’ouvrant sous un fin niveau de colluvion. Sa largeur oscille entre 0,50 et 1,10 m. Le profil révèle des parois obliques et un fond
plat dans les sondages méridionaux tandis que les sondages occidentaux présentent un profil plus arrondi. La faible profondeur du fossé, entre 0,10 et 0,56 m est liée à l’érosion du secteur. La
reconnaissance des différents horizons pédologiques permet de restituer l’existence d’un second fossé concentrique (20 m de diam.) entièrement arasé ainsi que la présence d’un talus entre ces deux fossés. L’existence d’un tertre central n’a pas été mise en évidence. L’aire interne a livré deux fosses. La première en position centrale a livré 6 tessons de céramique attribués à la Protohistoire ancienne. Une seconde fosse à proximité du fossé a livré les restes incinérés d’un enfant âgé de 3 à 10 ans. Une datation effectuée sur charbon de bois date la structure entre le Bronze ancien II et le Bronze moyen.
L’opération archéologique a mis en évidence différentes phases d’occupations allant de La Tène ancienne à la 1ère guerre mondiale. Du matériel lithique résiduel attribué au groupe Deûle-Escaut (deux armatures et un grattoir) évoque une fréquentation dès la Protohistoire ancienne. Aucune structure n’a pu être rattachée à cette période.
La Tène
La Tène ancienne est caractérisée par de nombreux bâtiments, silos, fosses de rejets et puits s’organisant par îlots (5) autour d’un espace « vide ». Les 13 silos découverts révèlent des profils caractéristiques tronconiques, en bouteilles et discoïdes et montrent une grande variabilité de leurs capacités de stockages (de 0,68 à 12,22 m3). Les restes d'un équidé en connexion anatomique ont été découverts sur le fond du silo 1008. Certaines parties montrent des traces de manipulations qui pourraient résulter de pratiques rituelles (cf. photographie 1008).
À ces fosses d’ensilage sont associées de petites structures à parois verticales et fond plat qui pourraient également avoir une fonction première de stockage. Le mobilier issu des structures est attribué au tout début de La Tène ancienne (LTA1-A2). La présence de creusets, de matériel scoriacé, de culots de forge et de battitures révèle une activité métallurgique domestique. Des particules de bronze sont encore visibles dans l'un des creusets.
Les vestiges suivants appartiennent à La Tène moyenne. Ils sont représentés par un petit espace funéraire de neuf tombes à crémation avec notamment deux sépultures monumentales découvertes et fouillées lors du diagnostic (BSR 2014). Ce petit ensemble est situé sur un léger promontoire.
Les deux monuments se présentent sous la forme de deux fosses rectangulaires cernées chacune d'un fossé lui aussi de forme quadrangulaire avec une entrée orientée vers le sud-est.
Le monument 1152 mesure 4,20 m de long pour 3,92 m de large. La tombe est située au centre de l'enclos funéraire. Le mobilier funéraire est constitué d'une écuelle à la carène arrondie ornée de moulures et de motifs géométriques et d’un récipient haut (gobelet ? petite bouteille ?) également décoré de moulures, de motifs géométriques et de cannelures. L'amas osseux est disposé dans l'angle nord (cf. photographie 1152).
Le second enclos (1153) possède des dimensions plus importantes (7,20 m de côté) (cf. photographie 1153). La fosse centrale contenait, à l'instar de 1152, deux récipients et un amas osseux. Les deux urnes globulaires sont décorées de moulures, cannelures et motifs géométriques.
Les « monuments » funéraires apparaissent en Picardie à La Tène moyenne. Relativement rares (16% en Picardie des espaces funéraires en sont dotés). Ceux d'Hénin-Beaumont appartiennent à la catégorie des monuments « simples » mais gardent cependant une volonté ostentatoire marquée, bien que les dépôts soient ici aussi relativement modestes (deux vases). Les fosses ne laissent pas apparaître d'organisation particulière, hormis la présence d'espaces « vides » assez importants, interprétés soit comme des espaces de dépôts d'objets en matériaux périssables soit comme des litières de paille symbolisant l'espace du banquet.
Dans le nord de la France, les tombes à monument funéraire sont peu courantes. On en recense à Hordain « La fosse à Loups », à Bourlon « La Maladrerie », à Saint-Laurent-Blangy/Actiparc « Les Soixante », à Arras « Les Bonnettes », à Raillencourt-Sainte-Olle « le Grand Camp », à Iwuy « Val de Calvigny », à Bavinchove et Hondeghem, à Sauchy-Lestrée « Le Prunier » et à Marquion.
Hormis les structures monumentales, les tombes sont fortement arasées et leur profil n'est pas restituable. Elles n’ont livré que très peu de matériel en raison de leur érosion. L'espace funéraire devait se poursuivre au-delà de la limite de fouille, sous la voirie.
À proximité de l'une des tombes monumentales, a été découverte une inhumation sans mobilier. L'individu, un adulte, était positionné en decubitus ventral. L'absence de collagène dans les restes osseux a rendu impossible une datation radiocarbone.
C’est à cette période que s’implante, autour de l'espace « vide » central un ensemble de fossés curvilignes pouvant être interprétés comme étant un chemin. L’utilisation de ces fossés perdure jusqu’à La Tène finale.
Les fossés situés dans le secteur nord ont également livré du mobilier céramique caractéristique de La Tène C ainsi qu'un fourreau d'épée en fer plié.
La période romaine
La période romaine est illustrée par un unique fossé au nord de l’emprise, quelques tessons de céramiques épars et des clous de semelles.
L’époque contemporaine
La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu'aujourd'hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par quelques vestiges épars attribués à l'époque moderne et contemporaine.
Des vestiges de la 1ère guerre mondiale viennent confirmer la documentation cartographique d’EtatMajor relative à la commune d'Hénin-Liétard. La période est illustrée par une tranchée militaire de communication, des foyers et quelques impacts d’obus.
La multiplication des opérations sur le territoire d’Hénin-Beaumont enrichit les connaissances sur l’implantation des établissements de La Tène à la période romaine. La présence d’un établissement daté de La Tène ancienne vient renseigner une période encore peu connue sur cette commune.
L’opération menée entre avril et juin 2014, sur une surface de 1 ha, a permis la découverte de vestiges attribués la Protohistoire ancienne, d’un établissement rural laténien ainsi que les traces anecdotiques des périodes romaine et moderne.
La Protohistoire ancienne
Les premières traces d’occupation apparaissent au Néolithique récent/final et à l’âge du Bronze (Bronze moyen I, Bronze moyen II/final I-IIa ). Ces vestiges se présentent sous forme de fosses au profil caractéristique. Certaines de ces structures peuvent être rattachées aux fosses dites « en I, Y, V... » selon l’appellation champenoise. Elles viennent compléter les nombreuses traces d’implantation humaine pour le Néolithique et l’âge du Bronze dans le secteur de Brebières et démontrent la densité de l’occupation de cette zone dès la Protohistoire ancienne.
La Tène moyenne
Entre 180 et 80 av. notre ère, un établissement fossoyé s’implante. Il n’est que partiellement reconnu et se poursuit vers le sud et l’ouest. L’occupation est caractérisée par au moins trois enclos quadrangulaires accolés. Les nombreux bâtiments (à 4, 5 et 6 poteaux) sont alignés le long des fossés d’enclos, dégageant ainsi une vaste cour centrale. Les autres vestiges clairement attribués à La Tène (deux puits, un silo et une fosse) respectent cette organisation. Cet établissement tripartite résulte d’agrandissements successifs. La rareté du mobilier sur le site, conjuguée à la forte concentration de bâtiments probablement liés à la conservation, pourrait suggérer une fonction particulière liée à un stockage communautaire.
Cet établissement s’inscrit dans le réseau parcellaire mis en évidence sur la « ZAC des Béliers » à Brebières.
Le Haut-Empire
L’enclos est ensuite abandonné. Après un hiatus d’environ deux siècles, l’installation d’un chemin et d’un puits à eau romains sont les seuls vestiges attribuables à la période antique.
L’époque moderne
La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu’aujourd’hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par l’établissement d’un campement militaire relatif à l’un des trois sièges de la ville de Douai entre 1667 et 1712, puis par les stigmates
communes de Douai, Lambres et Sin-le-Noble, a entraîné, depuis 2009, la réalisation de dix diagnostics par la Communauté d’agglomération du Douaisis - Direction de l’archéologie préventive. L’aménagement des terrains est morcelé en plusieurs lots en raison d’acquéreurs et de projets différents, notamment 3 500 logements et divers équipements. Six diagnostics ont été menés en 2011. Seul le diagnostic 593-T2-11 a donné lieu à une prescription pour le moment. L’opération s’est déroulée du 12 septembre 2011 au 25 janvier 2012 sur une surface de 1,3ha. Quatre grandes périodes chronologiques ont pu être identifiées : La Protohistoire ancienne, La Tène finale, le Haut-Empire et l'époque romaine.
La Protohistoire ancienne
La protohistoire ancienne est illustrée par quelques fosses éparses. L’attribution des vestiges à cette période est fonction du mobilier, de la stratigraphie et de la pédogénèse des structures.
La Tène finale
Les vestiges datés de cette période se trouvent dans la partie nord de la prescription. Ils sont représentés par un enclos quadrangulaire d’environ 40 m de côté, calé sur un parcellaire. Huit fosses, dont trois situées à l’intérieur de l’enclos ont pu y être rattachées (la structure 1141 fouillée en partie au diagnostic a livré plus de 3 kg de céramique). Le fossé d’enclos (UE 1026) revêt un caractère particulier de part la nature du mobilier qu’il a livré. Une dizaine de pesons a été retrouvée dans l’angle sud-est. Toujours dans le fossé, une inhumation en position contrainte a été découverte. Le mobilier le plus inhabituel retrouvé dans ce fossé consiste en deux dépôts monétaires en or associés à un torque. Il s’agit de la première découverte de ce genre en contexte archéologique dans la région. Dans la partie ouest de l'emprise, un autre fossé daté de La Tène finale a livré une deuxième inhumation, celle-ci en decubitus latéral. Une datation C14 réalisée sur une partie d'un fémur à confirmé cette datation. Aucune de ces inhumations, somme toute singulières, n'a livré de mobilier. Cet exemple, exceptionnel, a fait l'objet d'une étude appropriée.
Le Haut-Empire
Reprenant les orientations du parcellaire gaulois, une occupation datée de la fin du Ier s. av. notre ère au milieu du IIe s. de notre ère se développe sur toute l'emprise de la fouille. Celle-ci est matérialisée par un parcellaire quasi-orthonormé sur lequel s’implante un enclos. Des fossés traversants divisent cet enclos permettant une structuration de l’occupation. La zone la plus dense en vestiges est concentrée dans la partie nord de la surface décapée. Elle est composée d’une série de bâtiments excavés (1313, 1347), d’une cave (1142) et de trois bâtiments sur poteaux. Une imposante fosse de travail avec cinq fours à sa périphérie a été repérée. L’établissement s’apparente à un établissement agro-pastoral modeste. Cependant, selon les observations réalisées sur le mobilier céramique, la proportion élevée des récipients de stockage (17,5 % de dolia entre 15/20 et 40/45 de notre ère), pourrait attester d’une orientation particulière : la conservation de denrées.
L’époque moderne
Quelques traces sans doute liées à l’un des sièges de Douai au début du XVIIIe s. complètent l’étude des fossés de contrevallations et circonvallations.
La multiplication des opérations sur un territoire aussi vaste que celui de l’écoquartier du Raquet enrichit les connaissances sur les établissements attribués à la charnière La Tène finale/Augustéen dans l'Ostrevent. Les résultats de la fouille des "Jardins familiaux" mettent en perspectives des notions de spécialisation et de gestion des enclos. La reconnaissance des enclos et de leur périphérie permettrait d’étudier la
formation et l’évolution d’un micro-terroir d’une superficie de 220 ha (écoquartier, ZAC du Luc-catinvest) et sa dynamique d’occupation.
Conference Presentations by Marie Lebrun
Posters by Marie Lebrun
Talks by Marie Lebrun
de côté, partiellement détruit par l’érosion. Le fossé a livré différents dépôts qui permettent d’avancer une destination au moins partiellement cultuelle pour cet
enclos. On y a en effet découvert la sépulture d’un individu en position contrainte ; trois (?) dépôts soigneusement mis en scène, associant des monnaies à des bijoux en or ; un vase complet contenant des résidus organiques (dépôt n° 4), et finalement un
dépôt n° 5 constitué de dix pesons en terre cuite. Les dépôts ont été fouillés en laboratoire, et leur mise en scène complexe a pu être mise en évidence.
Ils associent des monnaies – statères unifaces « ambiani » et quarts de statères « au bateau » – à des objets en or : dix statères, sept quarts de statères et un brassard en or (dépôt n°1) ; sept statères et quatre quarts de statères (dépôt n° 2) ; un statère et
un anneau en or (dépôt n° 3). L’étude céramologique pointe vers une date se situant vers le milieu du Ier s. av. J.-C. Les différents contextes régionaux dans lesquels les monnaies apparaissent sont datables des années 50/40-30 av. J.-C. et sont dès lors postérieurs à la Guerre des Gaules. Le remblaiement du fossé est antérieur au règne d’Auguste.
During the fifteen last years, several rural Roman sites were discovered in Nord-Pas-de-Calais area. Thanks to that, architectural data and specifically excavated buildings increased. A first work on this topic has been done in a small territory around Douai. The collection allowed to show the main properties of this architecture and to try to understand the functions of these structures. Some points can be already noticed: lots of differences in morphology, surface and internal organisation or equipment. This diversity suggest a probable diversity of functions (storage location, residential area, domestic or craft activities). This kind of architecture can take the place of other types (wooden posts, chalk or tile foundation...).
Le monument 1006
Le monument 1006 est situé au sud de l’emprise de fouille. Il est constitué d’un enclos annulaire simple d’un diamètre externe d’environ 26 m. Son comblement a fourni quelques rejets charbonneux. La largeur du fossé varie entre 1,60 et 2,80 m. Le profil révèle un creusement à parois sub-verticales et fond plat. Les différentes coupes illustrent une séquence sédimentaire conservée entre 1,15 et 1,50 m de profondeur. De très nombreuses reprises sont identifiées, certaines sont
sporadiques, d’autres se poursuivent dans plusieurs sondages. Elles traduisent vraisemblablement la volonté d’entretenir le fossé. Outre les phases de sédimentation que l’on retrouve pour les autres monuments, la présence sur le fond du creusement initial (tout du moins du plus ancien creusement observé) d’un fin niveau humifère pourrait être lié à la mise en place d’une litière végétale (aménagement anthropique ou dépôt organique naturel). On signalera également la présence, toujours sur le fond du fossé, d’un aménagement très localisé en craie compactée et nivelée.
Au centre de la structure, l’apparition des lœss carbonatés lors du décapage suggère l’existence d’une butte. Il n’est malheureusement pas possible de déterminer s’il s’agit d’une levée naturelle ou d’un tertre central aménagé lors de la mise en place de l’espace funéraire.
La limite inférieure de l’horizon illuvial rend compte de la présence d’un talus accolé au fossé sur plus de la moitié de la structure.
Au centre de l’aire interne a été découvert une sépulture abritant un vase retourné contenant des os brûlés humains appartenant probablement à un individu masculin de taille adulte. L’urne à décor plastique et la gestuelle funéraire, caractéristique du Groupe des Urnes retournées,
permettent d’attribuer l’ensemble à la transition entre le Bronze moyen I et le Bronze moyen II.
Le monument 1007
Le monument 1007, au nord, est un fossé d’enclos annulaire simple, fermé et associé à deux fosses. Le fossé possède un diamètre externe de 13 m s’ouvrant sous un fin niveau de colluvion. Sa largeur oscille entre 0,50 et 1,10 m. Le profil révèle des parois obliques et un fond
plat dans les sondages méridionaux tandis que les sondages occidentaux présentent un profil plus arrondi. La faible profondeur du fossé, entre 0,10 et 0,56 m est liée à l’érosion du secteur. La
reconnaissance des différents horizons pédologiques permet de restituer l’existence d’un second fossé concentrique (20 m de diam.) entièrement arasé ainsi que la présence d’un talus entre ces deux fossés. L’existence d’un tertre central n’a pas été mise en évidence. L’aire interne a livré deux fosses. La première en position centrale a livré 6 tessons de céramique attribués à la Protohistoire ancienne. Une seconde fosse à proximité du fossé a livré les restes incinérés d’un enfant âgé de 3 à 10 ans. Une datation effectuée sur charbon de bois date la structure entre le Bronze ancien II et le Bronze moyen.
L’opération archéologique a mis en évidence différentes phases d’occupations allant de La Tène ancienne à la 1ère guerre mondiale. Du matériel lithique résiduel attribué au groupe Deûle-Escaut (deux armatures et un grattoir) évoque une fréquentation dès la Protohistoire ancienne. Aucune structure n’a pu être rattachée à cette période.
La Tène
La Tène ancienne est caractérisée par de nombreux bâtiments, silos, fosses de rejets et puits s’organisant par îlots (5) autour d’un espace « vide ». Les 13 silos découverts révèlent des profils caractéristiques tronconiques, en bouteilles et discoïdes et montrent une grande variabilité de leurs capacités de stockages (de 0,68 à 12,22 m3). Les restes d'un équidé en connexion anatomique ont été découverts sur le fond du silo 1008. Certaines parties montrent des traces de manipulations qui pourraient résulter de pratiques rituelles (cf. photographie 1008).
À ces fosses d’ensilage sont associées de petites structures à parois verticales et fond plat qui pourraient également avoir une fonction première de stockage. Le mobilier issu des structures est attribué au tout début de La Tène ancienne (LTA1-A2). La présence de creusets, de matériel scoriacé, de culots de forge et de battitures révèle une activité métallurgique domestique. Des particules de bronze sont encore visibles dans l'un des creusets.
Les vestiges suivants appartiennent à La Tène moyenne. Ils sont représentés par un petit espace funéraire de neuf tombes à crémation avec notamment deux sépultures monumentales découvertes et fouillées lors du diagnostic (BSR 2014). Ce petit ensemble est situé sur un léger promontoire.
Les deux monuments se présentent sous la forme de deux fosses rectangulaires cernées chacune d'un fossé lui aussi de forme quadrangulaire avec une entrée orientée vers le sud-est.
Le monument 1152 mesure 4,20 m de long pour 3,92 m de large. La tombe est située au centre de l'enclos funéraire. Le mobilier funéraire est constitué d'une écuelle à la carène arrondie ornée de moulures et de motifs géométriques et d’un récipient haut (gobelet ? petite bouteille ?) également décoré de moulures, de motifs géométriques et de cannelures. L'amas osseux est disposé dans l'angle nord (cf. photographie 1152).
Le second enclos (1153) possède des dimensions plus importantes (7,20 m de côté) (cf. photographie 1153). La fosse centrale contenait, à l'instar de 1152, deux récipients et un amas osseux. Les deux urnes globulaires sont décorées de moulures, cannelures et motifs géométriques.
Les « monuments » funéraires apparaissent en Picardie à La Tène moyenne. Relativement rares (16% en Picardie des espaces funéraires en sont dotés). Ceux d'Hénin-Beaumont appartiennent à la catégorie des monuments « simples » mais gardent cependant une volonté ostentatoire marquée, bien que les dépôts soient ici aussi relativement modestes (deux vases). Les fosses ne laissent pas apparaître d'organisation particulière, hormis la présence d'espaces « vides » assez importants, interprétés soit comme des espaces de dépôts d'objets en matériaux périssables soit comme des litières de paille symbolisant l'espace du banquet.
Dans le nord de la France, les tombes à monument funéraire sont peu courantes. On en recense à Hordain « La fosse à Loups », à Bourlon « La Maladrerie », à Saint-Laurent-Blangy/Actiparc « Les Soixante », à Arras « Les Bonnettes », à Raillencourt-Sainte-Olle « le Grand Camp », à Iwuy « Val de Calvigny », à Bavinchove et Hondeghem, à Sauchy-Lestrée « Le Prunier » et à Marquion.
Hormis les structures monumentales, les tombes sont fortement arasées et leur profil n'est pas restituable. Elles n’ont livré que très peu de matériel en raison de leur érosion. L'espace funéraire devait se poursuivre au-delà de la limite de fouille, sous la voirie.
À proximité de l'une des tombes monumentales, a été découverte une inhumation sans mobilier. L'individu, un adulte, était positionné en decubitus ventral. L'absence de collagène dans les restes osseux a rendu impossible une datation radiocarbone.
C’est à cette période que s’implante, autour de l'espace « vide » central un ensemble de fossés curvilignes pouvant être interprétés comme étant un chemin. L’utilisation de ces fossés perdure jusqu’à La Tène finale.
Les fossés situés dans le secteur nord ont également livré du mobilier céramique caractéristique de La Tène C ainsi qu'un fourreau d'épée en fer plié.
La période romaine
La période romaine est illustrée par un unique fossé au nord de l’emprise, quelques tessons de céramiques épars et des clous de semelles.
L’époque contemporaine
La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu'aujourd'hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par quelques vestiges épars attribués à l'époque moderne et contemporaine.
Des vestiges de la 1ère guerre mondiale viennent confirmer la documentation cartographique d’EtatMajor relative à la commune d'Hénin-Liétard. La période est illustrée par une tranchée militaire de communication, des foyers et quelques impacts d’obus.
La multiplication des opérations sur le territoire d’Hénin-Beaumont enrichit les connaissances sur l’implantation des établissements de La Tène à la période romaine. La présence d’un établissement daté de La Tène ancienne vient renseigner une période encore peu connue sur cette commune.
L’opération menée entre avril et juin 2014, sur une surface de 1 ha, a permis la découverte de vestiges attribués la Protohistoire ancienne, d’un établissement rural laténien ainsi que les traces anecdotiques des périodes romaine et moderne.
La Protohistoire ancienne
Les premières traces d’occupation apparaissent au Néolithique récent/final et à l’âge du Bronze (Bronze moyen I, Bronze moyen II/final I-IIa ). Ces vestiges se présentent sous forme de fosses au profil caractéristique. Certaines de ces structures peuvent être rattachées aux fosses dites « en I, Y, V... » selon l’appellation champenoise. Elles viennent compléter les nombreuses traces d’implantation humaine pour le Néolithique et l’âge du Bronze dans le secteur de Brebières et démontrent la densité de l’occupation de cette zone dès la Protohistoire ancienne.
La Tène moyenne
Entre 180 et 80 av. notre ère, un établissement fossoyé s’implante. Il n’est que partiellement reconnu et se poursuit vers le sud et l’ouest. L’occupation est caractérisée par au moins trois enclos quadrangulaires accolés. Les nombreux bâtiments (à 4, 5 et 6 poteaux) sont alignés le long des fossés d’enclos, dégageant ainsi une vaste cour centrale. Les autres vestiges clairement attribués à La Tène (deux puits, un silo et une fosse) respectent cette organisation. Cet établissement tripartite résulte d’agrandissements successifs. La rareté du mobilier sur le site, conjuguée à la forte concentration de bâtiments probablement liés à la conservation, pourrait suggérer une fonction particulière liée à un stockage communautaire.
Cet établissement s’inscrit dans le réseau parcellaire mis en évidence sur la « ZAC des Béliers » à Brebières.
Le Haut-Empire
L’enclos est ensuite abandonné. Après un hiatus d’environ deux siècles, l’installation d’un chemin et d’un puits à eau romains sont les seuls vestiges attribuables à la période antique.
L’époque moderne
La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu’aujourd’hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par l’établissement d’un campement militaire relatif à l’un des trois sièges de la ville de Douai entre 1667 et 1712, puis par les stigmates
communes de Douai, Lambres et Sin-le-Noble, a entraîné, depuis 2009, la réalisation de dix diagnostics par la Communauté d’agglomération du Douaisis - Direction de l’archéologie préventive. L’aménagement des terrains est morcelé en plusieurs lots en raison d’acquéreurs et de projets différents, notamment 3 500 logements et divers équipements. Six diagnostics ont été menés en 2011. Seul le diagnostic 593-T2-11 a donné lieu à une prescription pour le moment. L’opération s’est déroulée du 12 septembre 2011 au 25 janvier 2012 sur une surface de 1,3ha. Quatre grandes périodes chronologiques ont pu être identifiées : La Protohistoire ancienne, La Tène finale, le Haut-Empire et l'époque romaine.
La Protohistoire ancienne
La protohistoire ancienne est illustrée par quelques fosses éparses. L’attribution des vestiges à cette période est fonction du mobilier, de la stratigraphie et de la pédogénèse des structures.
La Tène finale
Les vestiges datés de cette période se trouvent dans la partie nord de la prescription. Ils sont représentés par un enclos quadrangulaire d’environ 40 m de côté, calé sur un parcellaire. Huit fosses, dont trois situées à l’intérieur de l’enclos ont pu y être rattachées (la structure 1141 fouillée en partie au diagnostic a livré plus de 3 kg de céramique). Le fossé d’enclos (UE 1026) revêt un caractère particulier de part la nature du mobilier qu’il a livré. Une dizaine de pesons a été retrouvée dans l’angle sud-est. Toujours dans le fossé, une inhumation en position contrainte a été découverte. Le mobilier le plus inhabituel retrouvé dans ce fossé consiste en deux dépôts monétaires en or associés à un torque. Il s’agit de la première découverte de ce genre en contexte archéologique dans la région. Dans la partie ouest de l'emprise, un autre fossé daté de La Tène finale a livré une deuxième inhumation, celle-ci en decubitus latéral. Une datation C14 réalisée sur une partie d'un fémur à confirmé cette datation. Aucune de ces inhumations, somme toute singulières, n'a livré de mobilier. Cet exemple, exceptionnel, a fait l'objet d'une étude appropriée.
Le Haut-Empire
Reprenant les orientations du parcellaire gaulois, une occupation datée de la fin du Ier s. av. notre ère au milieu du IIe s. de notre ère se développe sur toute l'emprise de la fouille. Celle-ci est matérialisée par un parcellaire quasi-orthonormé sur lequel s’implante un enclos. Des fossés traversants divisent cet enclos permettant une structuration de l’occupation. La zone la plus dense en vestiges est concentrée dans la partie nord de la surface décapée. Elle est composée d’une série de bâtiments excavés (1313, 1347), d’une cave (1142) et de trois bâtiments sur poteaux. Une imposante fosse de travail avec cinq fours à sa périphérie a été repérée. L’établissement s’apparente à un établissement agro-pastoral modeste. Cependant, selon les observations réalisées sur le mobilier céramique, la proportion élevée des récipients de stockage (17,5 % de dolia entre 15/20 et 40/45 de notre ère), pourrait attester d’une orientation particulière : la conservation de denrées.
L’époque moderne
Quelques traces sans doute liées à l’un des sièges de Douai au début du XVIIIe s. complètent l’étude des fossés de contrevallations et circonvallations.
La multiplication des opérations sur un territoire aussi vaste que celui de l’écoquartier du Raquet enrichit les connaissances sur les établissements attribués à la charnière La Tène finale/Augustéen dans l'Ostrevent. Les résultats de la fouille des "Jardins familiaux" mettent en perspectives des notions de spécialisation et de gestion des enclos. La reconnaissance des enclos et de leur périphérie permettrait d’étudier la
formation et l’évolution d’un micro-terroir d’une superficie de 220 ha (écoquartier, ZAC du Luc-catinvest) et sa dynamique d’occupation.