Monograph by Pierre Assenmaker
Le dernier siècle de la République romaine est une période cruciale de l’histoire occidentale. De... more Le dernier siècle de la République romaine est une période cruciale de l’histoire occidentale. Des troubles et conflits intérieurs qui le scandent dramatiquement émerge un régime nouveau, le Principat, sous lequel le monde méditerranéen allait vivre pendant plusieurs centaines d’années. Habilement masqué derrière une « restauration » de la 'Res publica', le nouveau mode de fonctionnement des institutions sanctionnait en réalité la prééminence d’un individu, le 'Princeps'. Le présent ouvrage entend éclairer la genèse du discours idéologique impérial à partir des stratégies de légitimation mises en œuvre par les deux premières figures qui plongèrent Rome dans la guerre civile : Marius et Sylla.
Entre 107 et 82 av. J.-C., dans un climat idéologique et religieux singulier que cette étude contribue à mettre en lumière, ces deux 'principes' de la scène politique durent convaincre les soldats et les citoyens de l’'Vrbs', voire – pour Sylla – le monde grec, de leur excellence et de la faveur divine dont ils jouissaient. En pérennisant leur aura de chef de guerre providentiel, ils tentaient de transformer le prestige de la victoire en une position d’influence durable. La confrontation des données de la tradition littéraire et des types monétaires donne accès aux différents thèmes d’un discours élaboré par et pour des 'imperatores'. Dès l’époque étudiée dans ce mémoire, cette idéologie « impératoriale » s’exprime sous des formes diverses : des groupes statuaires aux modestes images véhiculées par les monnaies, les 'monumenta' les plus variés exaltent la 'pietas', la 'uirtus' et la 'felicitas' des commandants, et commémorent les divinités qui leur ont octroyé le succès des armes et patronnent leurs entreprises. S’inspirant, à ses débuts, du précédent de Marius, Sylla parvint, mieux que personne avant lui, à se forger des principes de légitimité supérieurs aux institutions humaines. Si la dictature syllanienne restaura pour un temps la république sénatoriale traditionnelle, « l’autocratie » de l’'imperator felix' dans la guerre civile avait déjà irrémédiablement infléchi le cours de l’histoire.
Edited volumes by Pierre Assenmaker
Étudier les lettres latines de part et d’autre du Rhin. Avant-propos (Pierre ASSENMAKER, Anne-Mar... more Étudier les lettres latines de part et d’autre du Rhin. Avant-propos (Pierre ASSENMAKER, Anne-Marie DOYEN-HIGUET) – Briséis critique des mâles et Ovide critique littéraire (Michael VON ALBRECHT) – Le monde de l’enseignement de Pétrone à Prudence : éléments de modernité dans la littérature latine impériale (René MARTIN) – Claude de Mesmes d’Avaux und Jacobus Balde S.J. Eine Lateinerfreundschaft im Schatten des Dreißigjährigen Kriegs (Wilfried STROH) – Le Même et l’Autre dans l’expérience de la traduction. L’exemple de Virgile (Jeanne DION) – « Lost in Translation » (Philippe HEUZÉ) – Zurück zu Voß? Möglichkeiten und Grenzen der Versübersetzung am Beispiel von Vergils Aeneis (Niklas HOLZBERG) – L’enseignement du latin dans le système universitaire français (Bernard MINEO) – L’enseignement du latin en faculté de philosophie et lettres : des mérites d’un « cours de service » (Pierre ASSENMAKER)
En 2017, pour commémorer le bimillénaire de la mort de Tite-Live, s’est tenue à la Bibliothèque U... more En 2017, pour commémorer le bimillénaire de la mort de Tite-Live, s’est tenue à la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin (Université de Namur) une exposition de livres anciens qui illustrait les facettes variées de la réception de l’œuvre livienne au cours des cinq derniers siècles.
Dans la quarantaine de notices de ce catalogue, le lecteur découvrira des éditions et traductions anciennes de Tite-Live, ainsi que des ouvrages qui participèrent de la redécouverte de l’Antiquité durant la Renaissance. Y sont aussi dévoilés quelques exemples – parfois surprenants – de l’influence que Tite-Live put avoir sur de grands noms de la littérature et de la pensée modernes : Érasme, Montaigne, Machiavel, Shakespeare, Corneille…
Papers by Pierre Assenmaker
A. GANGLOFF, G. GORRE (éds), Le corps des souverains dans les mondes hellénistique et romain (Collection « Histoire »), Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2022, p. 161-191., 2022
Etude des représentations "complètes" d'Imperator Caesar (i. e. Octavien) dans le monnayage aux l... more Etude des représentations "complètes" d'Imperator Caesar (i. e. Octavien) dans le monnayage aux légendes CAESAR DIVI F et IMP CAESAR, émis entre 36 et 29 av. J.-C.
D. ALLART, Y. BERTHELET, B. ROCHETTE (éds), Le latin à l’université, aujourd’hui (Petite Collection MSH), Presses Universitaires de Liège, Liège, 2021, p. 45-75., 2021
Pierre Assenmaker Professeur au Département de Langues et littératures classiques, UNamur Le lati... more Pierre Assenmaker Professeur au Département de Langues et littératures classiques, UNamur Le latin à l'université : pour qui, pourquoi, comment ? * 1 Le présent texte développe et approfondit une réflexion présentée dans une note précédemment publiée : AssenmAker Pierre, « L'enseignement du latin en faculté de Philosophie et Lettres : des mérites d'un 'cours de service' », in Id., doyen-HIguet Anne-Marie (éd.), avec la collaboration de PIetquIn Paul, Étudier les lettres latines de part et d'autre du Rhin.
Y. BERTHELET, Fr. VAN HAEPEREN (éds), Dieux de Rome et du monde romain en réseaux (Scripta Antiqua, 141), Ausonius, Bordeaux, 2021, p. 181-209., 2021
Durant les guerres civiles de la période triumvirale, dont allait sortir vainqueur Octaviende son... more Durant les guerres civiles de la période triumvirale, dont allait sortir vainqueur Octaviende son nom officiel à l'époque Imperator Caesar-, les chefs des factions ennemies eurent soin de se placer sous le patronage de divinités censées les seconder dans leurs entreprises et les mener à la victoire. Neptune fut l'un des dieux les plus courtisés par ces généraux qui eurent à mener mainte opération maritime, et souvent jouèrent leur sort sur les arua Neptunia. La plus célèbre de ces dévotions "impératoriales" envers le dieu marin est sans conteste celle de Sextus Pompée, abondamment documentée par les auteurs anciens, signe de l'impact qu'elle eut sur les contemporains. Il est bien connu également que le jeune César, plusieurs fois mis en déroute par le fils du Grand Pompée, parvint à récupérer à son profit le patronage de Neptune après la victoire remportée sur le Neptunius dux à Nauloque le 3 septembre 36 1. Cinq ans plus tard, presque jour pour jour-le 2 septembre 31-, la faveur du dieu marin fut confirmée dans les eaux d' Actium, un succès dont le vainqueur rendit officiellement grâce à Neptune, entre autres protecteurs divins. La présente contribution entend analyser le développement de la dévotion d'Imperator Caesar envers ce dieu, depuis le début du conflit avec Sextus jusqu'à Actium et la dédicace du monument de Nicopolis qui commémorait cette victoire. Pierre Assenmaker d'autres puissances divines sont développées en dehors de la sphère religieuse proprement dite, par exemple par le biais de représentations monétaires. Neptune au coeur des guerres civiles après la mort de Jules César Pour saisir tous les enjeux politiques de la dévotion envers Neptune que le jeune César va progressivement développer à l'époque des guerres civiles, il convient de revenir d'abord sur l'attention particulière dont bénéficia cette divinité de la part des chefs de faction qui s'affrontèrent alors. Dans les premiers conflits qui suivirent les Ides de Mars, la faveur du dieu marin fut revendiquée par le parti des "Libérateurs", ce qu'atteste un type monétaire présentant l'effigie de Neptune sur une émission de deniers signée par Brutus et P. Servilius Casca Longus (RRC 507/2, fig. 1) 3. L'ensemble du monnayage émis par Brutus, Cassius et leurs lieutenants en Orient, à partir de 43 jusqu'à leur défaite à Philippes en octobre 42 4 , donne à voir pour ainsi dire le panthéon activé dans la lutte contre les Césariens. Si l'on considère le nombre de faces monétaires occupées par chaque figure divine, ce panthéon apparaît dominé par Libertas (clairement identifiée par une légende) et Apollon, dont la présence est renforcée par plusieurs représentations de symboles apolliniens (trépied, laurier, lyre) 5. Viennent ensuite la Victoire (RRC 502/3, 504/1, 507/2), deux divinités féminines, qui ne sont pas clairement identifiables (RRC 502/1-3 et 508/1-2), et enfin Neptune. L'importance de la thématique navale est confirmée par les représentations de symboles liés à la navigation : aplustre (RRC 505/1-3), proue et ancre (RRC 506/3) et trophée naval (RRC 507/1). Il faut lire dans ces types une affirmation générale de la puissance maritime du parti des "Libérateurs", qui se réfère éventuellement à des succès effectivement remportés, mais est davantage une promesse de victoires futures. Dans ce contexte, Neptune figure dans le panthéon des "Libérateurs" en tant que dieu patron des opérations maritimes et donc porteur de victoire sur mer. Il n'est d'ailleurs pas sans intérêt de constater sa présence dans un réseau divin où Apollon occupe une place prépondérante en raison-du moins en partie-de son lien avec la sphère de la victoire 6 ; l'association de ces deux divinités se retrouvera dans l'idéologie religieuse augustéenne. 3 Depuis la diversification des types du monnayage en argent romain (dans les années 130), Neptune n'avait été représenté que sur quatre émissions (RRC 348/4, 390/2, 399/1 et 420/1). Au vu de ces rares antécédents, la réapparition du dieu dans le monnayage après les Ides de Mars s'avère relativement massive et révèle un intérêt particulier envers cette divinité à l'époque. 4
F. STROOBANTS, C. LAUWERS (éds), Detur dignissimo. Studies in Honour of Johan van Heesch (Travaux du Cercle d’études numismatiques, 21), Cercle d’études numismatiques – European Centre for Numismatic Studies, Bruxelles, 2020, p. 469-486., 2020
Cette contribution porte sur les citations d’un vers de Virgile (Énéide, III, 113) et d’un passag... more Cette contribution porte sur les citations d’un vers de Virgile (Énéide, III, 113) et d’un passage des Punica de Silius Italicus (XI, 592-594) dans des médailles commémorant les traités de la Paix de Westphalie (1648). Sous les références laconiques des catalogues se dissimulent des processus intellectuels très différents : dans le premier cas, citation d’un vers descriptif dont le contexte d’origine enrichit la symbolique de la médaille ; dans le second cas, reprise d’une sentence classique à valeur universelle transmise par des recueils de lieux communs.
C. D’ALBERTO (éd.), Imago Papae. Le pape en image du Moyen Âge à l’époque contemporaine, Campisano Editore, Roma, 2020, p. 99-116., 2020
Reproduction, même partielle, interdite sans autorisation de l'éditeur. Nessuna parte di questo l... more Reproduction, même partielle, interdite sans autorisation de l'éditeur. Nessuna parte di questo libro può essere riprodotta o trasmessa in qualsiasi forma o con qualsiasi mezzo elettronico, meccanico o altro senza l'autorizzazione scritta dei proprietari dei diritti e dell'editore.
Fr. CADIOUX et S. PITTIA (éds), Religion et pouvoir dans le monde romain de 218 avant notre ère à 235 de notre ère. Actes du colloque de la SoPHAU (Bordeaux, 13-15 juin 2019), Pallas, 111, 2019, p. 245-266, 2019
As a result of the exceptional diversity of coin types (many of which depicting deities) in the R... more As a result of the exceptional diversity of coin types (many of which depicting deities) in the Roman coinage from the 130s B.C. onwards, coin iconography is a privileged source for studying the references to the religious sphere in the “political communication” in Rome. This paper focuses on the coinages issued during the Roman civil wars from the 1st century B.C. to the Severan time. Some examples illustrate the functions and the “fields of intervention” of the deities that are depicted on these coins, and shed light on the composition of the “coin pantheons”. The conclusion stresses that the particular interest for some gods attested by the coin types led occasionally into the creation of new cults, a fact that invites not to create a too rigid separation between religion strictly speaking and the sphere of “free interpretations”.
En raison de l’exceptionnelle diversité des types monétaires (représentant très souvent des divinités) qui caractérise le monnayage romain à partir des années 130 av. J.-C., celui-ci est une source privilégiée pour étudier les références à la sphère religieuse dans la « communication politique » à Rome. La contribution se concentre sur les monnayages frappés durant les guerres civiles qui scandèrent l’histoire romaine du ier siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque des Sévères. Quelques exemples illustrent les fonctions et domaines de compétence des divinités représentées et les logiques de composition des « panthéons monétaires ». La conclusion souligne que les dévotions affichées dans les types monétaires ont, dans certains cas, donné lieu au développement de nouveaux cultes, ce qui invite à ne pas créer une séparation trop rigide entre la sphère de la religion stricto sensu et celle des « interprétations libres ».
L. B. T. HOUGHTON, M. SGARBI (éds), Virgil and Renaissance Culture (Medieval and Renaissance Texts and Studies, 510 / Arizona Studies in the Middle Ages and Renaissance, 42), Arizona Center for Medieval and Renaissance Studies, Tempe, Arizona / Brepols, Turnhout, 2018, p. 63-83., 2018
P. ASSENMAKER, A.-M. DOYEN-HIGUET (éds), avec la collaboration de P. PIETQUIN, Étudier les lettres latines de part et d’autre du Rhin. Histoire littéraire, traduction, enseignement (= Les Études Classiques, 85/3 2017 [2018], p. 313-317), Dec 2018
Réflexion sur l’intérêt de l’enseignement du latin dans les différentes formations en faculté de... more Réflexion sur l’intérêt de l’enseignement du latin dans les différentes formations en faculté de philosophie et lettres. L’intérêt premier d’une initiation au latin réside dans la pratique régulière de l’analyse linguistique qu’elle met en œuvre. Dans les cours de niveau plus élevé, le choix de textes et d’auteurs variés permet de faire découvrir les multiples connexions entre la latinité et les disciplines enseignées. — This paper provides a reflection on the interest of Latin courses in the various teaching programmes of the Arts faculties. The prior knowledge and the goals of the students being very diverse, the main interest of a Latin introductory course lies in the regular practice of linguistic analysis involved in such a course. At the advanced levels, a large choice of texts and authors can exemplify the many possible connections between Latin language and literature and the various subjects taught in the Arts faculties.
P. P. IOSSIF, Fr. DE CALLATAŸ, R. VEYMIERS (éds), ΤΥΠΟΙ. Greek and Roman Coins Seen Through Their Images: Noble Issuers, Humble Users? (Série Histoire, 3), Presses Universitaires de Liège, Liège, 2018, p. 389-406., 2018
This contribution examines some examples of references to the Roman power in the types of the coi... more This contribution examines some examples of references to the Roman power in the types of the coinages issued in Greece between the Second Macedonian War and the end of the Civil Wars (from 200 to 30 B.C.). After a brief mention of the extraordinary gold staters of Flamininus, I first present the symbols of the Roman power depicted on coinages issued by Roman magistrates, especially in Macedonia. The next part mentions the allusions to Rome contained in some Athenian stephanephoroi. The last one deals with the introduction of the Roman portraits in the monetary landscape of Greece in the 40’s and 30’s. As a conclusion, I compare the evolution of the “monetary communication” developed by the Romans in the Greek coinages and in the Republican coinage in the strict sense.
E. APOSTOLOU, Ch. DOYEN (éds), Coins in the Peloponnese. Mints, Iconography, Circulation, History. From Antiquity to Modern Times. Volume 1. Ancient Times (BCH Supplément, 57 – ὀβολός, 10), École française d’Athènes, Athènes, 2017, p. 411-424., 2017
Dans la Vie de Lucullus, Plutarque mentionne que la monnaie produite par les soins de L. Lucullus... more Dans la Vie de Lucullus, Plutarque mentionne que la monnaie produite par les soins de L. Lucullus dans le Péloponnèse durant la première guerre mithridatique fut appelée « lucullienne », désignation confirmée par un acte d’affranchissement delphique de la fin du Ier siècle av. J.-C. Cet article tente d’abord d’inscrire la production de ce monnayage dans le contexte militaire et financier des opérations syllaniennes en Grèce continentale. Sont ensuite réexaminés systématiquement les éléments en faveur de l’identification traditionnelle des monnaies « luculliennes » avec les stéphanéphores syllaniens. Loin de se contredire, le texte de Plutarque et les monogrammes renvoyant au « questeur Marcus », le frère de L. Lucullus, indiquent une collaboration des deux personnages à différents niveaux de la production monétaire. Enfin, on ne peut reconnaître les « luculliennes » dans certaines des dernières émissions de la ligue achéenne, dont la datation au Ier siècle est elle-même douteuse.
In his Life of Lucullus, Plutarch mentions that the coinage issued under the direction of L. Lucullus in the Peloponnese during the First Mithridatic War was called “Lucullan”, a designation that was also used in a Delphic manumission inscription dating from the late 1st century B.C. First, this paper attempts to place the production of this coinage in the military and financial context of Sulla’s operations in Greece. It then systematically examines the elements that support the traditional identification of “Lucullan” coins with Sullan stephanephoros coinage. Far from contradicting each other, Plutarch’s text and the monograms referring to the “quaestor Marcus”, L. Lucullus’ brother, both indicate that the two men collaborated at different levels on coinage production. Finally, this paper stresses that the “Lucullan” coinage cannot be assimilated to some of the latest coin issues of the Achaean League, which were hardly struck in the 1st century BC.
S. SCHORN (éd.), Die Fragmente der Griechischen Historiker Continued. Part IV E. Paradoxography and Antiquities. IV 2. Antiquities. Volume 1, BrillOnline Reference Works. Published online in May 2017, 2017
The fragments of the "Foundation of Chios" of Ion of Chios (ca 484/481 - ca 422 B.C.): edition, t... more The fragments of the "Foundation of Chios" of Ion of Chios (ca 484/481 - ca 422 B.C.): edition, translation and commentary (in German).
Ch. DOYEN (éd.), Étalons monétaires et mesures pondérales entre la Grèce et l’Italie. Actes du Colloque de Bruxelles (5-6 septembre 2013) (Numismatica Lovaniensia, 21), Association Professeur Marcel Hoc pour l’encouragement de la recherche en numismatique, Louvain-la-Neuve, 2017, p. 405-427., 2017
L'article revient sur la question controversée de la 'lex Papiria', une loi qui réduisit le poids... more L'article revient sur la question controversée de la 'lex Papiria', une loi qui réduisit le poids de l’as à une demi-once (soit un poids théorique d’environ 13,5 g) et qui peut être située en 90 (ou 92) av. J.-C. (mais pas en 91, comme proposé dans le RRC).
T. ITGENSHORST, Ph. LE DOZE (éds), La norme sous la République et le Haut-Empire romains. Élaboration, diffusion et contournements (Scripta antiqua, 96), Ausonius, Bordeaux, 2017, p. 463-481., 2017
Cette contribution s’intéresse aux grands individus qui, de Marius et Sylla à Octavien-Auguste, o... more Cette contribution s’intéresse aux grands individus qui, de Marius et Sylla à Octavien-Auguste, ont marqué l’histoire des guerres civiles de la fin de la République, et traite en particulier des rapports que ces chefs militaires entretenaient avec les armées sur lesquelles ils s’appuyaient pour soutenir leur position politique. L’hypothèse mise à l’épreuve est que les conflits civils furent pour ainsi dire le laboratoire d’une nouvelle norme régissant le comportement des 'imperatores' vis-à-vis des soldats. La première partie de l’article rappelle en quoi les développements du IIe siècle a.C. préparèrent les innovations de l’époque des guerres civiles, et souligne que la soi-disant “réforme” de Marius ne fut à l’origine d’aucune norme nouvelle. Est ensuite analysé le développement d’une nouvelle 'ars imperatoria' de la part de Sylla, lequel instaure avec les troupes un rapport démagogique qui apparaît à la fois comme un développement et un dévoiement de la forme de commandement mise en œuvre par Marius. Ce modèle allait devenir contraignant pour les générations suivantes. La dernière partie de cette étude examine l’intégration de cette “norme impératoriale” héritée des guerres civiles dans le régime augustéen, où l’indispensable “proximité affective” avec les troupes n’est plus assurée par Auguste lui-même, lequel se donne à voir comme un 'princeps' davantage que comme un 'dux'. // [ENGLISH] This paper is dedicated to the great figures who, from Marius and Sulla to Octavian-Augustus, have left their mark on the history of the civil wars at the end of the Republic. It deals in particular with the relationship these commanders had with the armies which supported their political position. Our hypothesis is that the civil war was so to say a laboratory for the creation of a new norm governing the behaviour of the 'imperatores' towards the soldiers. In the first part of the paper it is reminded that the developments of the 2nd cent. B.C. prepared the innovations of the time of the civil wars, and that the so-called Marian “reform” was not the cause of any new norm. Next, we analyze how Sulla developed a new 'ars imperatoria' by establishing with his soldiers a demagogical relationship, which appears to be a development as well as a corruption of Marius’ style of command. This became a compelling model for the next generations. The last part of the paper examines the integration of the “imperatorial norm”, inherited from the civil wars, into the Augustan Principate. The essential “affective proximity” with the troops was then no more provided by Augustus, who presented himself much more as a 'princeps' than as a 'dux'.
F. HAYMANN, W. HOLLSTEIN, M. JEHNE (éds), Neue Forschungen zur Münzprägung der Römischen Republik. Beiträge zum internationalen Kolloquium im Residenzschloss Dresden 19.-21. Juni 2014 (Nomismata, 8), Habelt Verlag, Bonn, 2016, p. 99-123., 2016
Révision de la chronologie des émissions RRC 337-363.
Paper chronicle about the Congress in Brussels (novembrer 2014).
M. CAVALIERI, R. LEBRUN, N. L. J. MEUNIER (éds), De la crise naquirent les cultes. Approches croisées de la religion, de la philosophie et des représentations antiques (Homo religiosus. Série II, 15), Brepols, Leuven, 2015, p. 189-204., 2015
Près d’un siècle après sa création, le régime patiemment instauré par Auguste connut sa première ... more Près d’un siècle après sa création, le régime patiemment instauré par Auguste connut sa première crise majeure : une révolte qui avait éclaté en Gaule et en Espagne au mois de mars de l’année 68 poussa Néron au suicide le 9 juin, plongeant l’Empire romain dans une guerre civile qui ne prit fin qu’en décembre 69. La copie épigraphique des protocoles des services liturgiques accomplis par le collège des Frères Arvales dans la première moitié de l’année 69 est partiellement conservée. Elle nous documente sur le fonctionnement du culte public et sur les divinités honorées dans ce cadre sous Galba, Othon et Vitellius. Par ailleurs, les types des monnayages frappés par les commandants de la révolte en 68 donnent à voir les nombreux dieux choisis pour patronner l’entreprise de libération de l’État. Ces documents de nature différente permettent de reconstituer le panthéon singulier honoré durant les événements de 68-69, qui entraînèrent sur le plan théologique de remarquables innovations par rapport à la période julio-claudienne. En conclusion, les effets de la crise de 68-69 sur les dévotions affichées par les commandants d’armée et sur le culte public sont comparés à ceux qu’avait provoqués la crise de la deuxième guerre punique.
J.-L. FERRARY, J. SCHEID (éds), Il princeps romano: autocrate o magistrato? Fattori giuridici e fattori sociali del potere imperiale da Augusto a Commodo, IUSS Press, Pavia, 2015, p. 203-238., 2015
En 68 ap. J.-C., les commandants révoltés contre Néron émirent un monnayage anonyme présentant un... more En 68 ap. J.-C., les commandants révoltés contre Néron émirent un monnayage anonyme présentant une diversité de types remarquable. Considérés de façon globale, ceux-ci expriment les fondements idéologiques et religieux de la révolte contre un « tyran », qui doit mener à la restauration du régime impérial. Certaines divinités que les chefs d’armée choisirent de représenter sur ces monnaies reçoivent également des sacrifices – attestés dans le dossier épigraphique des 'Commentarii Fratrum Arualium' – de la part des Frères Arvales en 69, alors qu’elles n’étaient pas fréquemment figurées sur les émissions monétaires ou honorées dans le culte public. Cette convergence remarquable prouve que le choix des types monétaires en temps de guerre civile n’est pas anodin et reflète des courants idéologiques plus larges.
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Monograph by Pierre Assenmaker
Entre 107 et 82 av. J.-C., dans un climat idéologique et religieux singulier que cette étude contribue à mettre en lumière, ces deux 'principes' de la scène politique durent convaincre les soldats et les citoyens de l’'Vrbs', voire – pour Sylla – le monde grec, de leur excellence et de la faveur divine dont ils jouissaient. En pérennisant leur aura de chef de guerre providentiel, ils tentaient de transformer le prestige de la victoire en une position d’influence durable. La confrontation des données de la tradition littéraire et des types monétaires donne accès aux différents thèmes d’un discours élaboré par et pour des 'imperatores'. Dès l’époque étudiée dans ce mémoire, cette idéologie « impératoriale » s’exprime sous des formes diverses : des groupes statuaires aux modestes images véhiculées par les monnaies, les 'monumenta' les plus variés exaltent la 'pietas', la 'uirtus' et la 'felicitas' des commandants, et commémorent les divinités qui leur ont octroyé le succès des armes et patronnent leurs entreprises. S’inspirant, à ses débuts, du précédent de Marius, Sylla parvint, mieux que personne avant lui, à se forger des principes de légitimité supérieurs aux institutions humaines. Si la dictature syllanienne restaura pour un temps la république sénatoriale traditionnelle, « l’autocratie » de l’'imperator felix' dans la guerre civile avait déjà irrémédiablement infléchi le cours de l’histoire.
Edited volumes by Pierre Assenmaker
Dans la quarantaine de notices de ce catalogue, le lecteur découvrira des éditions et traductions anciennes de Tite-Live, ainsi que des ouvrages qui participèrent de la redécouverte de l’Antiquité durant la Renaissance. Y sont aussi dévoilés quelques exemples – parfois surprenants – de l’influence que Tite-Live put avoir sur de grands noms de la littérature et de la pensée modernes : Érasme, Montaigne, Machiavel, Shakespeare, Corneille…
Papers by Pierre Assenmaker
En raison de l’exceptionnelle diversité des types monétaires (représentant très souvent des divinités) qui caractérise le monnayage romain à partir des années 130 av. J.-C., celui-ci est une source privilégiée pour étudier les références à la sphère religieuse dans la « communication politique » à Rome. La contribution se concentre sur les monnayages frappés durant les guerres civiles qui scandèrent l’histoire romaine du ier siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque des Sévères. Quelques exemples illustrent les fonctions et domaines de compétence des divinités représentées et les logiques de composition des « panthéons monétaires ». La conclusion souligne que les dévotions affichées dans les types monétaires ont, dans certains cas, donné lieu au développement de nouveaux cultes, ce qui invite à ne pas créer une séparation trop rigide entre la sphère de la religion stricto sensu et celle des « interprétations libres ».
In his Life of Lucullus, Plutarch mentions that the coinage issued under the direction of L. Lucullus in the Peloponnese during the First Mithridatic War was called “Lucullan”, a designation that was also used in a Delphic manumission inscription dating from the late 1st century B.C. First, this paper attempts to place the production of this coinage in the military and financial context of Sulla’s operations in Greece. It then systematically examines the elements that support the traditional identification of “Lucullan” coins with Sullan stephanephoros coinage. Far from contradicting each other, Plutarch’s text and the monograms referring to the “quaestor Marcus”, L. Lucullus’ brother, both indicate that the two men collaborated at different levels on coinage production. Finally, this paper stresses that the “Lucullan” coinage cannot be assimilated to some of the latest coin issues of the Achaean League, which were hardly struck in the 1st century BC.
Entre 107 et 82 av. J.-C., dans un climat idéologique et religieux singulier que cette étude contribue à mettre en lumière, ces deux 'principes' de la scène politique durent convaincre les soldats et les citoyens de l’'Vrbs', voire – pour Sylla – le monde grec, de leur excellence et de la faveur divine dont ils jouissaient. En pérennisant leur aura de chef de guerre providentiel, ils tentaient de transformer le prestige de la victoire en une position d’influence durable. La confrontation des données de la tradition littéraire et des types monétaires donne accès aux différents thèmes d’un discours élaboré par et pour des 'imperatores'. Dès l’époque étudiée dans ce mémoire, cette idéologie « impératoriale » s’exprime sous des formes diverses : des groupes statuaires aux modestes images véhiculées par les monnaies, les 'monumenta' les plus variés exaltent la 'pietas', la 'uirtus' et la 'felicitas' des commandants, et commémorent les divinités qui leur ont octroyé le succès des armes et patronnent leurs entreprises. S’inspirant, à ses débuts, du précédent de Marius, Sylla parvint, mieux que personne avant lui, à se forger des principes de légitimité supérieurs aux institutions humaines. Si la dictature syllanienne restaura pour un temps la république sénatoriale traditionnelle, « l’autocratie » de l’'imperator felix' dans la guerre civile avait déjà irrémédiablement infléchi le cours de l’histoire.
Dans la quarantaine de notices de ce catalogue, le lecteur découvrira des éditions et traductions anciennes de Tite-Live, ainsi que des ouvrages qui participèrent de la redécouverte de l’Antiquité durant la Renaissance. Y sont aussi dévoilés quelques exemples – parfois surprenants – de l’influence que Tite-Live put avoir sur de grands noms de la littérature et de la pensée modernes : Érasme, Montaigne, Machiavel, Shakespeare, Corneille…
En raison de l’exceptionnelle diversité des types monétaires (représentant très souvent des divinités) qui caractérise le monnayage romain à partir des années 130 av. J.-C., celui-ci est une source privilégiée pour étudier les références à la sphère religieuse dans la « communication politique » à Rome. La contribution se concentre sur les monnayages frappés durant les guerres civiles qui scandèrent l’histoire romaine du ier siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque des Sévères. Quelques exemples illustrent les fonctions et domaines de compétence des divinités représentées et les logiques de composition des « panthéons monétaires ». La conclusion souligne que les dévotions affichées dans les types monétaires ont, dans certains cas, donné lieu au développement de nouveaux cultes, ce qui invite à ne pas créer une séparation trop rigide entre la sphère de la religion stricto sensu et celle des « interprétations libres ».
In his Life of Lucullus, Plutarch mentions that the coinage issued under the direction of L. Lucullus in the Peloponnese during the First Mithridatic War was called “Lucullan”, a designation that was also used in a Delphic manumission inscription dating from the late 1st century B.C. First, this paper attempts to place the production of this coinage in the military and financial context of Sulla’s operations in Greece. It then systematically examines the elements that support the traditional identification of “Lucullan” coins with Sullan stephanephoros coinage. Far from contradicting each other, Plutarch’s text and the monograms referring to the “quaestor Marcus”, L. Lucullus’ brother, both indicate that the two men collaborated at different levels on coinage production. Finally, this paper stresses that the “Lucullan” coinage cannot be assimilated to some of the latest coin issues of the Achaean League, which were hardly struck in the 1st century BC.
"T. Livii Patavini Latinae historiae principis Decades tres cum dimidia,
longe tamen quàm nuper emaculatiores, quòd nunc demum ad vetera contulerimus exemplaria, ubi quantum sit deprehensum mendorum, facilè indicabunt doctissimae in hunc autorem Beati Rhenani & Sigismundi Gelenij adiunctae Annotationes […]".
Basileae : Per Ioan. Hervagium, 1543
"Retraçant l'histoire de la littérature latine de l'Antiquité, depuis ses débuts au IIIème siècle av. J.-C. jusqu'au VIème siècle de notre ère, cet ouvrage s'est imposé depuis sa parution comme une référence dans le domaine des lettres classiques. Il est à présent offert au public francophone, enrichi d'une importante mise à jour bibliographique.
Par sa structure systématique, le livre se prête autant à une lecture suivie qu'à une consultation plus ponctuelle, facilitée aussi par le volumineux index. Tout en suivant une approche chronologique, il accorde une place priviligiée aux genres littéraires, présentés dans une série de chapitres diachroniques qui n'ont guère d'équivalent dans les manuels francophones. Autre spécificité, l'attention portée à la permanence des oeuvres latines de l'Antiquité dans les lettres et les arts: la présentation de chaque auteur s'achève par un aperçu - d'ampleur inégalée dans les ouvrages correspondants - de son influence sur la littérature latine postérieure et sur les écrivains, artistes et penseurs qu'il inspira, du Moyen Âge à nos jours.
À la fois érudite et accessible, cette histoire de la littérature n'est pas seulement un outil de travail précieux pour les étudiants et professeurs en lettres classiques et modernes, mais offre, à toutes les personnes qu'intéressent la culture européenne et ses racines antiques, une introduction idéale à notre héritage latin."
Les études savantes qui se poursuivent encore de nos jours sur la tradition manuscrite apportent sans cesse de précieuses indications sur l’histoire du texte et de sa réception. De tels travaux projettent des éclairages d’une grande importance pour une meilleure compréhension de la constitution d’une pensée politique européenne qui ne put s’exempter de penser son rapport conflictuel à l’empire matériel et spirituel de la latinité.
Le grand savant et érudit italien Giuseppe Billanovich (1913-2000) a montré le rôle qu’a joué dans la transmission et le commentaire du texte le pré-humanisme de la tradition vénéto-padouane à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle (Lovato Lovati [env. 1240-1309], Albertino Mussato [1261-1329]).
Il a établi que c’est à la curie papale d’Avignon que le jeune Pétrarque (1304-1374) fut en quelque sorte le récipiendaire de cette entreprise intellectuelle qu’avec son génie propre il transcenda et transforma en quelque sorte en un premier laboratoire de constitution de la philologie et de la pensée humaniste destinée à irriguer une bonne partie de la civilisation de l’Europe chrétienne des deux siècles qui suivront.
C’est cette aventure passionnante et fondatrice que la conférence exposera dans ses grandes lignes, en espérant montrer de façon suffisamment convaincante combien les études classiques sont le creuset dans lequel s’est formée et continue de se développer la société dans laquelle nous évoluons aujourd’hui au milieu de tant d’interrogations et d’incertitudes.
Le propos sera centré sur le travail et la réflexion menée par Pétrarque sur Tite- Live, mais il sera question aussi de deux des grands penseurs qui ont contribué de façon éminente à la constitution de notre modernité : Lorenzo Valla (1405-1457), qui démontra le caractère apocryphe de la célèbre Donation de Constantin, et le secrétaire florentin Nicolas Machiavel (1469-1527), auteur du "Prince", bien sûr, mais aussi des non moins importants "Discours sur la première Décade de Tite-Live".
- 22 février 2017 : conférence sur Dante par Danièle ROBERT
- 29 mars 2017 : conférence sur Pétrarque par Frank LA BRASCA
- 26 avril 2017 : conférence sur Boccace par Giancarlo ALFANO
La conférence aura lieu à la librairie Point Virgule (rue Lelièvre, 1 - 5000 Namur) le mercredi 23 mars prochain, à 20h.
La presente relazione passerà in rassegna le coniazioni repubblicane che recano il titolo 'imperator' al fine di verificare l’ipotesi su espressa (per altro non priva di conseguenze in merito alla datazione delle coniazioni imperatorie). Inoltre saranno analizzati anche gli intenti di coloro che si presentavano agli utenti della moneta in qualità di 'imperatores': essi facevano riferimento all’'imperium' in quanto principio legittimante la loro posizione (e quindi come fondamento giuridico delle loro coniazioni), o usavano l’appellativo che ne derivava al fine di commemorare una vittoria militare e così presentarsi come generali vittoriosi?
Dans l’état actuel de notre recherche, le corpus est constitué de 17 citations virgiliennes, 13 issues de l’Énéide,4 empruntées aux Bucoliques (aucune aux Géorgiques). Le plus souvent, la légende s’applique à un événement ponctuel (traité de paix, victoire militaire, naissance princière, etc.), auquel elle confère un souffle épique ou une valeur symbolique accrue. Elle fait parfois office de devise personnelle, comme on l’observe sur les médailles émises pour Antoine Perrenot de Granvelle (présentant le motto Durate) : c’est alors l’éthos d’une personne qu’elle doit symboliser. Le corpus est analysé en trois étapes. Nous étudions d’abord les citations présentant une modification par rapport à l’original (« Jeux avec le texte : citations et adaptations »), ensuite celles ne possédant aucun lien avec le contexte narratif original (« Perte du contexte : l’œuvre de Virgile comme réservoir de maximes »), enfin les sentences accompagnées d’une image faisant allusion au contenu du passage de Virgile pour enrichir la signification du type (« Jeux avec le contexte : allusions et réinterprétations »). Sur la base d’un matériau encore inexploité, cette communication apporte ainsi un éclairage nouveau d’une part sur la conception intellectuelle et artistique des types des médailles et jetons, d’autre part sur la place de ces objets et des lettres classiques dans la vie politique et culturelle de cette époque cruciale dans l’histoire de nos régions.
L’activité proposée consiste en une journée (éventuellement deux, si le nombre de participants le requiert) durant laquelle, par communications d’une demi-heure environ, les membres de CEMA intéressés présenteront – individuellement ou par groupe de recherche – leurs travaux en mettant l’accent sur les points suivants :
- le domaine et la thématique de recherche ;
- le contexte dans lequel cette recherche est effectuée (insertion dans / relation avec un groupe de recherche ou différents spécialistes, à l’UCL ou en dehors, etc.) ;
- la façon dont cette recherche se situe par rapport aux travaux menés dans ce domaine (continuité ? approfondissement ? remise en question ?), son apport original.
En fonction des membres de CEMA qui marqueront leur intérêt pour ce projet, plusieurs sessions seront définies (par exemple : Grèce-Rome ; Histoire/Philologie-Archéologie ; etc.).
Le but premier de cette activité est de découvrir les points forts des recherches de nos collègues au sein de CEMA et leurs apports majeurs au sein de leur discipline – à l’inverse de la plupart des activités collectives, où il est demandé aux chercheurs de mettre en évidence ce qui, dans leurs travaux, correspond plus ou moins à une thématique générale prédéfinie. In fine, les organisateurs formulent le vœu que cette journée de présentation pourra contribuer à préciser ou redéfinir la « carte d’identité » de CEMA.
Heure: 13h à 14h
Lieu: Salle du Conseil FIAL(Faculté de Philosophie, Arts et Lettres, Université catholique de Louvain, Place Blaise Pascal, 1, B-1348 Louvain-la-Neuve)
Abstract: Lucius Cornelius Sulla (138-78 av. J.-C.) est l’une des figures les plus énigmatiques de l’histoire romaine, dont la personnalité était un mystère déjà pour les Anciens. Sans même prétendre déterminer qualis Sulla fuerit (pour reprendre l’interrogation du philosophe Sénèque), les historiens de Rome sont bien en peine de cerner précisément le rôle joué par Sylla dans la progressive déliquescence des structures politiques de la République. Le dictateur fut-il un « monarque manqué » (Carcopino) ou doit-il au contraire être considéré comme « le dernier républicain » (Keaveney) ? Pour apporter quelques éléments de réponse à cette question, cette conférence propose un parcours à travers les sources littéraires, épigraphiques et numismatiques qui nous renseignent sur la carrière de Sylla, sur l’image qu’il donna de lui, et sur les modes de diffusion de cette autoreprésentation. Protagoniste et vainqueur de la première des trois guerres civiles qui sonnèrent le glas de la Res publica libera, Sulla Felix se voulut le restaurateur de la République sénatoriale traditionnelle. Si la « constitution syllanienne » ne devait guère survivre à son auteur, les actions violentes et illégales qu’il avait menées pour laver sa dignitas bafouée, de même que les honneurs extraordinaires qui lui furent rendus, ouvrirent en revanche la voie au fossoyeur de la République, Jules César, et à ses héritiers.
L'objectif de ce colloque sera donc de réinterroger une littérature aux contours sinueux et pourtant cloisonnée sous une définition arbitraire qui cache une part importante des potentialités d'étude d'un tel corpus. En choisissant de prendre le parti non de la forme mais de la fonction, de l'usage des miroirs aux princes, au travers notamment de l'étude de leur réception manuscrite, de leur combinaison avec d'autres formes de littérature, mais aussi du projet de l'auteur (au moyen notamment de la préface au texte, si celle-ci existe), nous souhaitons souligner la grande plasticité des textes spéculaires qui dépassent largement les cadres typologiques restreints dans lesquels nous les classons habituellement.
C'est pourquoi nous souhaitons faire intervenir lors de ce colloque des spécialistes de tous horizons, des miroirs carolingiens aux miroirs vernaculaires de la fin du Moyen Âge, tout en souhaitant également bénéficier de la participation de jeunes chercheurs, qui pourront ainsi apporter un regard neuf sur cette thématique. Une telle démarche permettra de répondre à une question simple, mais pourtant lourde de conséquences : est-ce la forme d’une œuvre, son contenu intrinsèque qui en détermine la nature, ou est-ce davantage sa visée et, plus important encore, sa réception ?
Lugar: Facultade de Xeografía e Historia, Universidade de Santiago de Compostela.
Quien quiera asistir al seminario telemáticamente puede ponerse en contacto con el coordinador a través de este e-mail: ruben.olmo.lopez@usc.es