Papers by Raphaël Künstler
Philosophia Scientiae est une revue scientifique à comité de lecture qui publie des travaux origi... more Philosophia Scientiae est une revue scientifique à comité de lecture qui publie des travaux originaux en épistémologie, en histoire et en philosophie des sciences, en philosophie analytique. Ouverte aux travaux portant sur l'ensemble des disciplines scientifiques, elle accueille notamment des études traitant de la logique, des mathématiques et de la physique. L'un des thèmes forts de la revue porte sur les contributions allemandes ou franco-allemandes à l'épistémologie et à l'histoire des sciences. Il paraît trois numéros par an, consacrés à des travaux de recherche ou à l'oeuvre d'auteurs passés ou contemporains. Des dossiers thématiques sont également publiés, sous la responsabilité d'éditeurs invités, à la suite d'appels à contribution. Philosophia Scientiae est disponible en libre accès intégral et immédiat sur les plateformes OpenEdition et Cairn. Ses archives sont disponibles sur Numdam. Ce projet est financé avec le soutien du Fonds National pour la Science Ouverte (projet PhSc-SO-2020). La revue est référencée par plusieurs bases de données internationales (Philosopher'
Philosophia Scientiae, 2024
In 1960 Stanley Milgram wondered if ordinary people would, as many Germans did during the Holocau... more In 1960 Stanley Milgram wondered if ordinary people would, as many Germans did during the Holocaust, obey higher orders to harm innocent people. Soon after, he ran the New Baseline experiment: at the behest of a scientific authority, 65 percent of subjects inflicted what appeared to be potentially lethal shocks on another person with a mild heart condition. Although, to date, there is no widely accepted explanation that can account for this finding, three theories continue to attract a disproportionate amount of attention: the Incredulity Hypothesis, Agentic State, and Engaged Followership. The aim of this paper is to present an overview of how Milgram invented his basic procedure and then use the insights gained from his journey of discovery as a foundation from which to critically review these three explanatory accounts. Succeeding this critical review, a lesser well-known theory will be presented; one that is supported by Milgram’s original results.
Philosophy of the Social Sciences, 2024
I argue here that the theoretically central aspect of Stanley Milgram's "experiment on obedience ... more I argue here that the theoretically central aspect of Stanley Milgram's "experiment on obedience to authority" continues to elude main current commentators because it does not fit into the current paradigm of Milgram's studies. This fact was indeed made public by Milgram and, while not obvious, it is located right before our eyes; it concerns what took place not during but before the electrification session. This fact is the presentation and the justification of a set of rules to the subjects. I argue that taking this fact into account radically changes the interpretation of the subjects' conduct: they are not submitting to an authority, they are not obeying orders, they are applying a justified rule. If such is indeed the case, the interpretation of the experiment should not be primarily psychological, but normative.
Since the publication of "Behavioral studies of obedience" in 1963, and then of "Obedience to Aut... more Since the publication of "Behavioral studies of obedience" in 1963, and then of "Obedience to Authority" in 1974, the experiments conducted by Stanley Milgram at Yale in the early 1960s has provoked multiple and lively debates. The opening of its archives by Yale University (Blass 2002), the partial replication of the experiment (Burger 2009), interviews with former "guinea pigs" or collaborators (Perry 2012), as well as the more general context of the replicability crisis in experimental psychology (Ritchie 2020) have triggered a revival of these debates. On the
Essay Review of Scientific Ontology. Integrating naturalized metaphysics and voluntarist epistemo... more Essay Review of Scientific Ontology. Integrating naturalized metaphysics and voluntarist epistemology, by Anjan Chakravartty, Oxford University Press, 201
Cahiers philosophiques, 2021
History of science presents us with numerous cases in which scientists conclude that an unobserva... more History of science presents us with numerous cases in which scientists conclude that an unobservable entity previously posited as real actually does not exist. What the lesson is to be drawn from this fact ? One is tempted to draw the conclusion that the methods employed by scientists to produce knowledge of unobservable objects are not reliable: gaining this knowledge would be beyond their reach. This thesis identifies and rejects two presuppositions that lead to this conclusion: that the method of hypothesis is the only way to produce knowledge of unobservables and that it can be employed in an instantaneous manner. On the contrary, if the concrete modalities of the experimental activity and the diachronical dimension of theoretical research are taken into account, each of these two presuppositions appear to be too abstract and should be rejected. Knowledge of past theoretical collapses then legitimates the belief in the truth of current scientific theories.
Nouvelle revue d’esthétique, 2016
Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment ... more Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Journal for General Philosophy of Science, 2021
The anti-metaphysical argument against scientific realism (AMA) is the following: (1) Knowledge o... more The anti-metaphysical argument against scientific realism (AMA) is the following: (1) Knowledge of unobservable entities implies metaphysical knowledge; (2) There is no metaphysical knowledge. Therefore, there is no knowledge of unobservable entities. This argument has strangely received little attention in the profuse literature on scientific realism. This paper claims that the AMA is logically more fundamental than both the pessimistic meta-induction and the underdetermination argument. The second and main claim of this paper is that the instrumentalists' use of AMA is incoherent. The gist of my argument is that experimental knowledge requires minimally metaphysical knowledge, and that minimally metaphysical knowledge-when associated with empirical knowledge-suffices to yield a minimal knowledge of the unobservable. I then examine and reject two possible responses: minimally metaphysical instrumentalism and algebraic instrumentalism.
Le dispositif qu'est ce livre, de prime abord, déconcerte : ouvrage collectif sans directrice ou ... more Le dispositif qu'est ce livre, de prime abord, déconcerte : ouvrage collectif sans directrice ou directeur, ni introduction ; ensemble d'autobiographies d'universitaires. Un bref avantpropos de l'éditeur explique ce qu'est l'objet que l'on tient entre les mains : suite au travail, entre 2016 et 2018 de la « Mission d'étude sur la recherche et l'enseignent des génocides et des crimes de masse », Vincent Duclerc, le président de cette Mission, a souhaité rassembler les témoignages de chercheuses et de chercheurs ayant participé aux travaux qu'il avait dirigé sur « leur relation avec ces objets de recherche et d'enseignement, et à l'épreuve et au vertige qu'entraîne la confrontation avec des passés aussi sombres ».-Il faut donc bien entendre le titre général de l'ouvrage-« Penser les génocides »-pour ne pas s'étonner de sa teneur : la pensée des génocides ne va pas ici de la pensée vers son objet, mais de la pensée vers son sujet, comme le précise le sous-titre : « itinéraires de recherche ». Les 31 brefs chapitres composant cet ouvrages, presque tous rédigés à la première personne par 33 chercheuses et chercheurs, sont implicitement répartis en cinq grands blocs consacrés aux cinq événement historiques correspondant à la définition stricte de « génocide » : extermination des Hereros et des Namas par le IIe Reich, des Arméniens par l'Empire Ottoman, des Juifs par le IIIe Reich, le génocide des Cambodgiens par les Khmers Rouges, des Tutsis par les Hutus. Entre ces blocs de chapitres s'intercalent des textes portant d'autres crimes de masse : première guerre mondiale prise dans son étendue large (1911-1923), crimes staliniens, la destruction des populations autochtones, le massacre de Sebrenica, l'ethnocide commis par l'Etat Canadien à l'encontre de la nation Crie, les massacres de civils commandités par Bachar Al Assad. Comme ces chapitres sont rédigés
Les principes métaphysiques, 2020
De la même manière que les divisions de la gauche éparpillent les voix et annulent ses chances de... more De la même manière que les divisions de la gauche éparpillent les voix et annulent ses chances de victoire aux élections présidentielles, une candidature de Zemmour aspirerait les
AOC media
À paraître dans AOC le 17 septembre 2021 https://aoc.media/ contraire un acte recherchant une eff... more À paraître dans AOC le 17 septembre 2021 https://aoc.media/ contraire un acte recherchant une efficacité maximale ; s'ils s'inscrivaient dans une logique de transcendance-obtenir le salut de l'âme, hâter la venue de la fin des temps-ou bien si leur objectif était terrestre, à savoir la préservation de soi d'un État. La question est importante : on ne peut pas vaincre un ennemi si on le sous-estime ou si l'on se trompe sur sa nature. Il était d'autant plus aigu et urgent de déterminer le sens des attentats que, selon la manière dont on les comprenait, c'étaient des conduites opposées qui s'imposaient. Dans le cas où ces crimes avaient été commis dans un esprit millénariste, c'est par des actes symboliques qu'il fallait y répondre, car, en poursuivant le mode de vie que ces assassins voulaient proscrire, on leur dénierait la victoire. Mais si ces meurtres n'avaient pas été accomplis à l'aveuglette par des illuminés, mais au contraire par des agents rationnels, au sens d'individus cherchant à maximiser leurs profits en minimisant leurs coûts, c'est en nuisant à leurs intérêts que l'on gagnerait contre eux. Il ne devrait pas y avoir de débat sur les raisons des attentats du 13 novembre. Savoir pourquoi un acte a été accompli consiste à en découvrir la motivation. Le ou les motifs d'un acte sont la ou les pensées qui ont déclenché la décision de l'accomplir. Sauf à supposer que ces attentats n'aient été des actes manqués, c'est-à-dire des actes dont les motifs sont inconscients, leurs auteurs savaient très bien pourquoi ils les ont commis. Il suffisait donc, pour en connaître, les raisons d'interroger ces auteurs. Mais qui en sont les auteurs ? Il faut ici distinguer les individus qui ont physiquement commis ces attentats, ceux qui, d'une manière ou d'une autre, y ont contribué et ceux qui les ont commandités. Car il n'est pas nécessaire d'appuyer sur une gâchette pour être un terroriste. Plus généralement, puisque Daech structure des forces comme celles d'une armée, il faut y distinguer la piétaille du commandement. Pour comprendre l'action d'une armée, il faut certes comprendre pourquoi chacun de ses membres s'y est engagé, puisque, sans ses soldats, une armée n'existerait pas et que la manière dont les opérations se passent sur le terrain dépend de décisions individuelles ; mais pour comprendre pourquoi une opération militaire a été entreprise, ce ne sont pas les décisions prises sur le terrain, mais celles prises par le commandement qui importent. Par conséquent, ce ne sont pas les motifs des terroristes de terrain-et donc ceux de Salah Abdeslam-qui expliquent les attentats du 13 novembre, mais ceux des terroristes qui les ont commandités. Or, nous devrions parfaitement pouvoir connaître ces motifs, puisqu'on a pris soin de nous les communiquer dans un texte de revendication diffusé au lendemain des attentats. Ce texte est une source sure. Comme il est en effet hautement improbable que ses auteurs et les commanditaires de l'attentat aient travaillé de manière indépendante, il est légitime de traiter les auteurs du texte et les commanditaires des attentats comme formant le même groupe de personnes (que nous désignerons désormais indifféremment comme « l'auteur » ou « les auteurs »). Il serait par ailleurs absurde de supposer que les auteurs de ce texte nous cachent les raisons de leur décision : la différence entre un attentat et un simple assassinat est qu'un terroriste utilise l'assassinat comme instrument d'action sur une population ou un gouvernement, si bien que l'attentat n'atteindrait pas sa cible si ses motifs n'étaient pas connus du public et du gouvernement visés. Il est donc dans l'intérêt des terroristes que leurs motivations soient connues. Dissimuler leurs intentions annulerait le bénéfice qu'ils espèrent retirer de leurs crimes. Nous supposerons donc ici qu'il n'y a donc pas ici de secrets, que rien n'est caché : pour savoir pourquoi les attentats du 13 novembre ont eu lieu, il nous suffit de lire le texte de leur revendication :
General Journal for the Philosopy of Science, 2021
The anti-metaphysical argument against scientific realism is the following: (1) Knowledge of unob... more The anti-metaphysical argument against scientific realism is the following: (1) Knowledge of unobservable entities implies metaphysical knowledge; (2) There is no metaphysical knowledge. Therefore, there is no knowledge of unobservable entities. This argument has strangely received little attention in the profuse literature on scientific realism. This paper claims that the MMA is logically more fundamental than both the pessimistic meta-induction and the underdetermination argument. The second and main claim of this paper is that the instrumentalists' use of MMA is incoherent. The gist of my argument is that experimental knowledge requires minimally metaphysical knowledge, and that minimally metaphysical knowledge-when associated with empirical knowledge-suffices to yield a minimal knowledge of the unobservable. I then examine and reject two possible responses: minimally metaphysical instrumentalism and algebraic instrumentalism.
Our lives are oriented not only towards natural, but also social entities: Institutions, marriage... more Our lives are oriented not only towards natural, but also social entities: Institutions, marriages, firms, classes, genders, races, and so on. The social sciences investigate how all these interact with each other and with individual people. Political struggles generally aim at transforming these social entities: What rules should govern a fair society? What are the legitimate constitutive parts of a marriage? How should different contributions to a firm be differentially compensated? Despite their centrality to our ordinary, scientific, and political lives, social entities remain metaphysically mysterious. What are their fundamental constituents? Are social entities sui generis? How to locate these entities and their properties within the natural world? Should they be eliminated, reduced or regarded as primitive? Social ontology is now a rapidly growing field of investigation, attracting the attention of more and more metaphysicians with very different approaches. To build a good social ontology, some authors think it suffices to rely on the standard tools of analytical philosophy: conceptual analysis, intuition, thought experiments, formalization, grounding. Others contend that social ontology should be informed by the social sciences. Still others argue that social ontology is a form of descriptive metaphysics, while others believe, that the specificity of social entities requires an "ameliorative conceptual analysis". This increasing diversity of approaches raises a concern: if we cannot agree on how even to practice social ontology, our current efforts will be at cross-purposes. Following Ross and Ladyman's vigorous attack on traditional metaphysics in favor of a scientific metaphysics, meta-metaphysics itself has become a lively field of philosophical debate. Many ways of articulating science and metaphysics have been proposed: Among others, neo-positivist metaphysics, metaphysics as modeling, moderately naturalized metaphysics, and metaphysics as a kind of toolbox. The meta-metaphysical value of grounding theory is the topic of much discussion, but also the relation of metaphysical inquiry to common sense and normative (including religious) beliefs. In short, it seems now both urgent and possible to discuss the ways meta-metaphysics can be applied to social ontology in order to help it to produce philosophically, scientifically and politically better results. Appropriate topics for submission include, among others: · Do current meta-metaphysical debates apply to social ontology? If yes, how? If no, why? · What are the various kinds of social ontologies on offer?
Recension parue dans La revue philosophique de France et de l'étran ger , n° 2/2019 Cédric Patern... more Recension parue dans La revue philosophique de France et de l'étran ger , n° 2/2019 Cédric Paternotte, Agir ensemble. Fondements de la coopération, Paris, Vrin, coll. « Philosophie concrète », 2017, 216 p., 18 €. L'action collective coopérative préoccupe les économistes, les sociologues, les éthologues, les biologistes, les psychologues, mais également les philosophes, depuis Platon. Comprendre ce qu'est une entité collective, savoir comment obtenir des individus qu'ils agissent ensemble sont des questions qui fondent, respectivement, l'ontologie sociale et la philosophie politique.
Par Raphaël Künstler Selon Dominique Raynaud, les « Sciences Wars », qui opposaient rationalisme ... more Par Raphaël Künstler Selon Dominique Raynaud, les « Sciences Wars », qui opposaient rationalisme -c'est-à-dire « une approche se refusant à considérer les contenus scientifiques comme l'émanation d'un état, toujours variable et fluctuant, de la société » 1 -et relativisme -c'est-à-dire « toute approche de la science qui soutient que les connaissances scientifiques sont largement (thèse faible) ou totalement (thèse forte) indépendantes des structures du monde réel qu'étudient les chercheurs » 2 -paraissent s'être progressivement épuisées à partir de 2006. Corrélativement, l'étude des controverses, qui fut le terrain privilégié de ces affrontements 3 , a été déclarée morte 4 . Pourtant, Dominique Raynaud fait paraître cette année une nouvelle version de son ouvrage Sociologie des controverses scientifiques, déjà paru en 2003 aux PUF, dans un contexte polémique.
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