Le mot, la chose et le traducteur : circonscrire "l'insupportable" dans la traduction de Martial par l'abbé de Marolles (1655) Daniel Vallat Michel de Marolles, serial translator Michel de Marolles (1600-1681), contemporain assez exact de...
moreLe mot, la chose et le traducteur : circonscrire "l'insupportable" dans la traduction de Martial par l'abbé de Marolles (1655) Daniel Vallat Michel de Marolles, serial translator Michel de Marolles (1600-1681), contemporain assez exact de Corneille (1606-1684) ou de Chapelain (1595-1674), s'est illustré par une intense activité d'écriture et de traduction que son état ecclésiastique ne présageait pas nécessairement. Abbé de Villeloin (Mayenne) de 1626 à 1674, il commence sa carrière littéraire par une traduction de Lucain en 1623, puis, plus tard 1 , traduit des ouvrages chrétiens comme les Psaumes et Cantiques (1644), le Nouveau Testament (1649), le Bréviaire (1659), puis compose des Mémoires (1656), divers ouvrages d'histoire antique ou de littérature (Traité du poème épique pour l'intelligence de l'Énéide de Virgile (1662) ; Considérations sur la langue française (1667))-sans oublier son activité de collectionneur d'étampes, dont le rachat par Colbert en 1668 est considéré comme l'acte de création du Cabinet des étampes. Mais sa principale activité, à laquelle il revient au bout d'une vingtaine d'années après le Lucain, est la traduction des principaux poètes latins, qui l'occupera des années 1640 jusqu'à sa mort. En particulier, en une quinzaine d'années à partir de 1649, il traduit la plupart des grands poètes latins, avec des dédicaces prestigieuses 2. Sur la fin de sa vie, il traduira même du grec (les Deipnosophistes d' Athénée, 1680). Une partie importante de ces textes connaîtra une seconde édition, ou une traduction à nouveaux frais. Ainsi, pour Martial, outre la traduction de 1655-la première en langue moderne-, il 1 Cette longue période loin des poètes latins s'explique par les activités ecclésiastiques et les engagements de l'abbé ; il était en particulier au service de la maison des ducs de Nevers (et de Mantoue), dont il était l'historien.