Revue Des Études Juives. 1880. Volume 13.
Revue Des Études Juives. 1880. Volume 13.
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REVUE
DES
TUDES JUIVES
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VERSAILLES
CERF ET
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FILS,
IMPRIMEURS
RUE DOPLESSIS, 59
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REVUE
DES
TUDES JUIVES
PUBLICATION TRIMESTRIELLE
TOME TREIZIEME
PARIS
A LA LIBRAIRIE A.
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DURLACHER
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RUE LAFAYETTE
1886
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RECHERCHES RIRLIQUES
viir
CONSIDRATIONS SUPPLMENTAIRES SUR LE X^ CHAPITRE DE LA GENSE '.
Ainsi que ce titre l'indique, les considrations qui suivent n'ont pas la prtention de refaire nouveau les tudes approfondies
chapitre de la Gense a t l'objet dans ces derniers temps. Leur but unique est de mettre en relief certains points encore insuffisamment remarqus jusqu' prsent. En nous rfrant aux rsultats gnraux dj obtenus, il nous sera possible
dont
le x
d'aborder quelques problmes laisss l'arrire-plan, non parce qu'ils sont dpourvus d'intrt, mais parce que l'attention des savants tait occupe par des questions plus urgentes. Un document aussi important que le chapitre dont il s'agit mrite bien d'tre lucid sous tous les rapports. Le grave problme concernant l'origine et l'ge des diverses compositions pentateutiques est intimement li la solution exacte des multiples questions auxquelles
il
Contribuer en quelque chose une uvre aussi utile un dsir trs cher; mais, pour chapper l'entranement que les recherches soi-disant mthodiques et plan
donne
lieu.
tudes dtaches ayant en vue des questions dtermines et sans connexion immdiate entre elles. Ces sortes de monographies, en laissant un intervalle entre les sujets traits, favorisent la rflexion et permettent de corriger successivement les
Voir Revue,
t.
XII,
p. 3.
le
Le rsum
la
le
plus complet et
sujet a t expos de
sur
la lumire des faits nouveaux. Les traits complets de critique biblique sont, suivant moi, l'heure qu'il est, tout aussi prmaturs que les gros traits de religion et d'archologie smitiques, si incroj'ablement multiplis de nos jours. Il ne les tudes smitiques sont, en faut jamais se lasser de le dire
opinions antrieures
gnral, encore trop peu avances pour que l'on puisse dj avoir
une vue d'ensemble sur la composition des textes religieux de n'importe lequel de ces peuples. Les textes si nombreux de la religion assj'ro-babylonienne s'obstinent garder le silence sur leur
provenance
et leur ge, et
le voile.
le
aucune intelligence humaine n'e.'st caLes moyens les plus efficaces de la progrs des ides et le.s nuances du langage,
temporaines de Sargon P'" et celles qui ont t rdiges sous Assurbanipal, et cependant ces rgnes sont spars l'un de l'autre par un intervalle de plus de trois mille ans Tout cela changera, naturellement, quand les documents que le sol de la Msopotamie recle encore seront dchiffrs et compris; mais .iuscjne-l l'intelligence des littratures smitiques, y compris la littrature biblique, restera bien imparfaite. Cet tat de chose tant selon nous incontestable, la prfrence que nous accordons la monographie sur le livre n'a pas besoin d'tre justifie l'une, rsumant rapidement les rsultats acquis, concentre toute son nergie pour pousser une pointe sur le domaine de l'inconnu l'autre, alourdi par sa marche longue et inutile travers un terrain bien explor, et oblig de remplir son cadre n'importe comment, devient diffus, ampoul, pdantesque, et tombe dans des redites fastidieuses, tel point que, harass de fatigue, l'auteur s'arrte l o il devait commencer son parcours, au plus grand dtriment du lecteur d!
:
sappoint.
les sui-
mthode du classement, identification des noms ethniques, sources du document, rapport du chapitre x avec ix, 18-28, et xi, 1-9, caractre systmatique des donnes concernant les Noachides, but et signification du tableau, date de sa rdaction. La comparaison avec les autres crits bibliques, et surtout avec Ezchiel, formera la base de nos recherches; les annales assyriennes en
fourniront
le
cadre historique.
Mthode du classement.
la plus
La division gographique
commode
et la plus naturelle
RECHERCHES BIBLIQUES
en mme temps est, sans contredit, celle qui suit la direction des quatre points cardinaux. Aussi, les documents de l'Egypte et de la Babylonie contiennent-ils des listes de peuples tablis au sud ou
au nord,
l'orient
L'crivain biblique
ou l'occident du pays natif de leurs auteurs. fait exception cette rgle gnrale. Il ne f
sa division principale des races humaines et des territoires qu'elles occupent est dtermine par les trois anctres
dans
les sries
noachides
Sem, Cham
et
Japbet, auxquels
il
fait
remonter
la
triple division de ces races en Smites, Chamites et Japhtites. Sous cette condition prliminaire, l'auteur qui est Smite, com-
mence convenablement
celle des Japhtites
ou peuples du nord, les Chamites ou peuples du sud viennent immdiatement aprs, et, en dernier lieu, sa propre race, celle des Smites, qui habitent entre les deux. Les peuples qui appartiennent chacune des trois races prcdentes sont envisags comme les enfants des fils de No; les colonies fondes par ces peuples, comme leurs enfants. L'ordon-
A. Les Japhtites.
L'auteur hbreu fait venir de Japhet sept peuples principaux Gomer, Magog, Mada, Yawan, Tubal, Meschek, Tiras, et sept peuples secondaires, dont trois Aschkenaz, Riphat et Togarma, Elischa, Tarschisch, sont fils de Gomer, et les quatre autres
:
:
de Yawan. Le caractre essentiellegographique du tableau se fait reconnatre au premier asment pect. On constate galement, sans hsitation aucune, que les sept
fils
:
Gomer, Mapremiers noms contiennent deux sries parallles gog, Mada au nord, Yawan, Tubal, Meschek et Tiras au sud. L'ordonnance de l'numration, en ce qui concerne les peuples principaux, va de l'ouest l'est; ainsi, la srie septentrionale commence par Gomer, ou la Cappadoce occidentale, et se termine par Mada, ou la Mdie pareillement, la srie mridionale prend son point de dpart Yawan, ou l'ionie, et procde Tubal et Mes;
chek, c'est--dire aux Tibarnes et aux Mosches, qui sont des peuples orientaux et, bien que le dernier terme de cette srie, Tiras, prsente encore matire discussion, la direction gn;
susceptible
du moindre
doute.
Tous ces
faits
mentateurs modernes,
tion,
pas revenu
si
je n'avais pas
le
quelques noms. Ainsi, en ce qui touche l'emplacement de Tiras, les uns le cherchent au nord et y voient le Taurus (Lenormant),
les autres
les
Tyrsnes, peuple de la
passent l'ouest et y trouvent les Thraces (Josphe), ou mer d'Ege connu dans l'antiquit par
ses actes de piraterie. Ni les unes ni les autres de ces conjectures ne remplissent la condition fondamentale de l'ordonnance, qui exige pour Tiras une position orientale relativement aux Mosches, et mridionale relativement la premire srie des Japhtites. Pour ce qui est des peuples secondaires, on croit gnralement qu'aucun ordre ne prside Leur numration le contraire me parait plus probable, et, si, pour les fils de Gomer, notre ignorance topographique nous met dans l'impossibilit d'en donner une preuve tangible, nous sommes plus favoriss par rapport aux fils de Yawan, qui se divisent visiblement en deux sries parallles et en allant du proche au lointain l'occident extrme, Elischa (Hellas) et Tarschich (Espagne) l'occident voisin, Kittim (Chypre) et Rodanim^ (Rhodes). En un mot, l'ordre gographique doit tre observ partout avec la plus grande rigueur, et toute identification qui s'en carte doit tre considre comme nulle et non avenue. Mais ce ne sont pas l les seules conditions remplir. D'abord, il parat vident que ceux que l'auteur reprsente comme issus immdiatement aprs le dluge et comme fondateurs de nombreuses colonies sont des peuples sdentaires et attachs la culture du sol. Les peuples nomades et sans culture sont ordinairement assimils des gens frapps d'exil, soit par leur faute, soit par la faute de leurs parents (Gense, iv, 12), ou pris pour des nations trs rcentes (Hrodote, iv, 5). Il faut donc exclure de notre liste les peuples, comme les Scythes et les Cimmriens, dont l'tat nomade tait rest le trait caractristique et qui, en Asie-Mineure surtout, taient toujours regards comme des trangers. Non, le gnalogiste de la Gense n'a d penser qu'aux peuples dont l'tablissement dans le pays remontait une haute antiquit et qui avaient ainsi acquis le renom d'autochthones. En deuxime lieu, la dis; : ;
si tranche que l'auteur tablit entre les deux sries de peuples japhtites doit avoir son origine dans une dmarcation plus dcisive que la situation un peu plus mridionale de leur ter-
tinction
D"^j*li
pour
C'^pi',
d'aprs I Chroniques,
i,
6, le texte
samaritain et la version
des Septante.
HECMIERCIIES BIBLIQUES
ritoire. En effet, du moment que chaque nom reprsente une conception ethnique renfermant volont tous les peuples connus et inconnus d'au-del, on ne voit plus la ncessit d'tablir une deuxime srie ethnique aux environs les plus proches de la premire. On allguera difficilement que ces deux sries de popula-
ou moraux. Les considrations linguistiques ont encore moins pu avoir une action quelconque sur l'agencement de cette partie de la liste. Une telle diffrence n'a probablement pas exist, et tous les documents qui nous restent de l'antiquit font entrevoir qu'une mme famille linguistique dominait de la Cappadoce aux frontires de la Syrie. La distinction de la deuxim.e srie doit donc reposer sur un genre de vie et d'occupation particulires aux peuples qui en font partie, et, ds lors, la mise de Yawan en tte de la srie devient un trait lumineux qui dissipe l'obscurit sur la raison d'tre du classement. Aprs les grandes nations continentales,
tions se distinguaient l'une de l'autre par des traits physiques
maritimes, adonnes la navigation et vivant da commerce. La Grce, avec ses nombreuses colonies, tient la tte de ligne les
;
Tibarnes et
les
Yawan,
merce plus
l'poque.
En
m-
classement des peuples secondaires, qui sont aux peuples principaux dans le rapport de fils parents. L'auteur se contente de mentionner les fils des personnages qui tiennent la
tte des
deux
fils,
sries, mais,
par cela
mme
qu'il
qualit de
troite
quant leur situation et leur genre de vie, et le fait que de Yawan ressemblent leur pre, en formant des colonies maritimes et mridionales, conduit conclure que les enfants de Gomer, constituant ncessairement des colonies continentales, sont aussi groups dans une direction mridionale, notamment au milieu des peuples de la deuxime srie. Grce ce principe, on ne saura plus voir dans les fils de Gomer des peuples habitant soit l'ouest, soit le nord-est de la Cappadoce. En rsum, la distribution de la race japhtique, d'aprs la Gense, fournit les lments suivants Gomer, Sur le continent, au nord, trois peuples principaux Magog, Mada Sur la cte maritime, au sud de ceux-ci, quatre peuples principaux Yawan, Tubal, Meschek, Tiras, et trois colonies issues de Gomer, savoir Aschkenaz, Riphat et Togarma.
les enfants
:
:
clia et Tarschiscli,
de ceux-ci.
B. Les Chamites.
Couscli,
Miram
et
le
qua-
de la Mditerrane. On y distingue galement deux composes chacune de deux peuples. La premire srie, celle qui est plus l'ouest, limite par la valle du Nil, contient, en procdant du sud au nord, Couscli et Miram, c'est--dire l'Ethiopie et l'gj'pte. La deuxime srie, l'orient de celle-ci, mais toujours dans la direction du sud au nord, comprend, sur une ligne presque droite, la cte africaine de la mer Rouge, personnifie par
littoral est
sries,
et la cte asiatique de la Mditerrane, personnifie par Chanaan. Trois de ces peuples ont de nombreuses colonies. Cousch a pris possession de cinq grands territoires l'est de la mer Rouge Saba, Hawila, Sabta, Rama, Sabteka, et, plus tard, par l'intermdiaire de Rma, de deux autres territoires, Schaba et Dedan. Il y a plus, un descendant de Cousch, Nemrod, qui s'tait fait une renomme de chasseur intrpide, est parvenu jusqu'en Babylonie et, aprs avoir oblig Assur quitter le pays, s'est empar de quatre villes et y a tabli un royaume couschite. Miram est le pre de sept populations trs nombreuses, qui, cause de cela, affectent la termniaison du pluriel; ils se nomment Loudim, Anamim, Lehabim, Naphthouhim, Patrousim, Kaslouhim, Kaphthorim ces derniers, clbres pour avoir donn naissance au peuple des Philistins, qni occupent le littoral de la Jude. Enfin, Chanaan est le pre de deux grandes nations, Sidon, les Sidoniens ou les Phniciens proprement dits, et Het, c'est--dire les Hittites de la Haute-Syrie et de la Palestine. A ct de ces
:
;
Pouth,
les
populations des
en
tout, trente et
d'Arwad, de Cmar et de Hamath. Ce sont, un peuples chamites, dont l'Afrique est le pays
d'origine.
'
il
faut
tmoin
RECHERCHES BIBLIQUES
C.
Les Smites.
zone moyenne entre les Japhtites et les Chapointes que ces derniers ont mites, si l'on fait abstraction des nord. L'ordre de l'numration va aussi du sud pousses vers le smitiques les plus au nord, mais la circonstance que les nations l'est a dtermin puissantes et les plus anciennes se trouvaient srie plus orienpar ce point cardinal. La
Ils
occupent
la
l'auteur
tale contient
sud, et Assur au nord, tous deux le long du de Nemrod s'tendant Tigre; celui-l confine l'empire couschite
commencer lam au
domaines du Tigre et l'Euphrate celui-ci touche les comprend les peuples installs japhtite Mada. La seconde srie la Babylonie. Au sud, sur les rives de l'Euphrate, en dehors de arides des tribus chaldennes, perse trouvent les territoires confine le terrisonnifies sous le nom d'Arphaxad; au-dessus, Loud et, au nord-ouest, la nation des Aratoire mal dfini de Syrie moyenne. Cette nation a fond quatre
entre
'le
; ;
Ou, Houl, Geter et Masch. grand-pre de deux Plus tard, ber, petit-fils d'Arphaxad, devint le Yoctanides, issus peuples les Abrahamides, issus de Pleg, et les pninsule arabe, peude Yoctan. Ceux-ci s'tablirent dans la forment treize tribus ple dj, en partie, par les Couschites.iis y
la Palestine
:
:
Almodad,
Diqla, Obal, Schaleph, Hacarmawet, Yrah, Hadoram, Ouzal, Hawila et Yobab. Ces tablissements Abimal, Schiaa, Ophir, de Masch S et confinent, au nord, la population aramenne
aboutissent Saphar,
port de l'Arabie
mridionale
l'est
du
Hadramaout.
II.
A. Les Japhtites.
Parmi
les
Gomer
dental, et
Mada
>
^"5
est
pour N7:,
nom du
dsert d'Arabie
Ce nom
est
ponctu
^12
dans Gense, x,
3. II
;
ne faut pas
le
nom
d'une
Proverbes, xxxi,
possible, c'est le
nom
mier prte au doute, non pas relativement sa position gographique, qui englobe certainement tout l'ouest de l'Asie-Mineure, mais par rapport l'origine de son nom. Est-ce I nom d'un pays ancien ou bien se ramne-t-il aux Cimmriens, qui s'taient, pendant un certain temps, rendus matres de cette partie de l'Asie? Voil la seule question laquelle il donne lieu. Nous avons dj fait remarquer plus haut le peu de vraisemblance de cette dernire supposition. Dans les inscriptions assyriennes, le nom de Gimir s'applique avec certitude un territoire cappadocien situ audessus de la Cilicie. Avant de raconter ses exploits dans ce pays, Assourahidin dit Et Teouschp, le Gimirien, le barbare dont le site est lointain, sur Je territoire du pays de Iloubouschna, je l'ai transperc par les armes avec la totalit de ses guerriers ^ Sous le rgne d'Asurbanipal, les Gimir envahissent plusieurs fois la Lydie avec des chances diverses. Pour se garantir de leurs attaques, Gygs (Gugu), roi de Lydie, reconnat tout d'abord la suzerainet assyrienne et envoie Ninive les deux chefs gimiriens Gougou, roi de Louddi, qu'il retenait comme otages. On lit contre maritime dont le site est lointain et dont les rois, mes anctres, n'avaient jamais entendu la mention de son nom, mon seigneur, le dieu Assour, lui rvla, dans un songe, le nom de ma grande majest. Le jour mme o il eut ce songe, il m'envoya son ambassadeur pour me rendre hommage... Depuis le jour qu'il accepta le joug de ma royaut, il soumit les Gimiriens, qui envahissaient ses provinces et qui ne craignaient ni mes anctres, ni moi. Parmi les chefs de ville des Gimiriens qu'il avait pris, il m'envoya deux chefs de ville, chargs d'entraves et de chanes de fer, avec de nombreux prsents, jusqu'en ma prsence -. L'expression qui ne craignaient ni mes anctres, ni moi , met hors de doute que les Gimir habitaient leur contre depuis de longues gnrations. L'absence des Gimir dans les annales des rois antrieurs prouve seulement que les Assyriens n'osaient pas les
:
' Teushp mat Gimirr ab (= umman) manda (var.-c?w) sha R., I, 43, 6-9 asharshu ru ash (= ina) k{= iri) tim mat (ou kur) Hubushna adi gimir ab (= umman) ashu urassiba ash i-ku {^ina kaki], 2 Smith, Assurbanipal, p. 64, 5-66, 23 Gu[uj)gu GAL-LV (= shar) mat Luddi nag sha nibirti A-AB-BA (= tamti) sha GAL-LV-MES (= sharrni] (= ab) ya la ishn nikri shumshu, nibit GAL-L V-utiga kabli ash bir-mi [= ina .ud{= u]mjt, bir-mi [annirio shutti] usfiabrima aii-hi (= AsJishur], an{= ilu) banua emuru] LV (= amel) rakbushu [ishpura ana sha'al shulmiya]. . TJltu libbi um-mi sha ibatu nir GAL-LV-tiya LV- Gimirr mudallijiu un-mes (= nishi] thu sha la ipialha A.>-MES-ga H attua... Ultu libbi LV-en-er-mes sha hY Gimirr sha ikshiidu ILV-ener-mes ash ii ishqati an-bar [=^ parzilli) nSammihi/ia itti tamartishu kabitti ushehila adi mahriya. Cf. ibidem, p. 71 et suiv.
: :
.
AD-MES
RECHERCHES BIBLIQUES
attaquer ou qu'ils avaient t repousss, et non pas que les Gimiriens n'iiabitaient pas encore la Cappadoce. D'autre part, le titre
a chefs de ville
s'agit d'un
,.
fait
peuple sdentaire
En
attri-
buant l'invasion de la Lydie aux Cinimriens, Hrodote (I, 15) a confondu le terme asiatique Gimir avec la dnomination grecque Kiiijipiot, qui s'appliquait aux hordes nomades venues de la Transcaucasie. Plusieurs commentateurs modernes ont admis de confiance cette identification, et lui ont donn une valeur historique qu'elle ne mrite nullement. Cela s'accorde parfaitement avec l'usage constant des Armniens, qui nomment la Cappadoce Garnir (Kiepert, Lagarde) '. La situation de Magog est dtermine par le fait mme qu'il est mentionn entre la Cappadoce (= Gomer) et la Mdie (Mada) 11 renferme tout le complexe de territoires qui, depuis les Achmnides, a t nomm Armnie. Cette appellation parat offrir un compos iranien liara-Miniija -, mont Minyas , montagne qui donne aussi son nom un district du pays. Chez les Hbreux, le nom de Magog n'a pu originairement dsigner qu'une petite partie du territoire armnien, comme c'est, du reste, le cas de Gomer et d'autres dnominations encore auxquelles nous arriverons plus loin. Ceci tant, on ne s'explique gure comment les commentateurs de nos jours peuvent y voir les Scythes. Josphe a t, si je ne mie trompe, le premier identifier Magog avec la Scythie, et, partir de saint Jrme, cette identification a t gnralemeit admise. Elle ne repose cependant que sur une base bien fragile, savoir sur l'assimilation purement extrieure de l'expdition apocalyptique de Gog, du pays de Magog, annonce par ^chiel (ch. xxxviii, etxxxix), l'invasion des Scythes en Asie rapporte par Hro(1, 103-105), laquelle invasion serait arrive jusqu' Ascalon, en Philiste. J'avoue que la ralit de cet vnement ne me parait pas bien tablie c'est probablement un conte que les prtres d'Ascalon ont invent de toute pice afin d'taler aux yeux du voya-
dote
geur grec
nia.
la
Du
moins,
montrent pas la moindre trace. En tout cas, zchiel enregistre parmi les guerriers de l'arme envahissante les peuples les plus proches de la Syrie, Gomer, Tubal, ^leschek, Togarma, et ne menDillmann, Genesis,
IJ'
dition, p. 171.
'^S'o
'
doute,
le
mont Minyas, et non les Mann des situ au sud du lac de Van.
10
tionne
ser
mme
pas
les
Mdes plus
;
d pen-
aux Scythes. La plus simple rt^flexion nous commande donc de voir dans Magog un district d'Armnie. Quant la question de savoir de quel peuple les Hbreux ont pu apprendre le nom de cette
province relativement loigne, tout nous fait supposer que les intermdiaires furent les Assyriens, qui, dj au xii"^ sicle avant l're vulgaire, avaient subjugu les royaumes limitrophes de la
fois
le
nom
de
r^is
perd tout
n:i5tt,
la
forme populaire
et
que l'lision du t du terme mat, pays , dans les noms gographiques tait quelquefois pratique par les Assyriens eux-mmes, tmoin les dnominations quivalentes Mazamua eiZamiia, dont
la
mua
s'il
premire, quoique contracte de mat-Zam.ua, pa3-s de Za, prend de nouveau le dterminatif mat, pays , comme
tait ufi
les
mot simple * encore plus facilement que les Assyriens, Hbreux ont d mconnatre la composition du mot tranger
;
y\j:)2
et le
regarder
in^
comme
;
indivisible.
Quanta
l'effacement de la
mitiques
i-in';,
i^ia^,
i;?;;.
Le Mat-Gamgoum
fut conquis
par
Salmanassar, en 859 avant J.-C, sur le roi Moutalli, qui, devenu tributaire de l'Assyrie, fut oblig de donner sa fille au vainqueur. Le monolithe de Karkh relate cet vnement de la manire suivante Dans le mois d'Ij^ar, le xiii" jour, je partis de Ninive et
:
<c
'
C'est de la
mme
faon que
le territoire
de
la ville
phnicienne de
D5ri5
(Juges,
I,
AsH iDU GUD {=i ina arah Airu) ui (^.um) jun-yan {=shalsh-eshr) ta [^ul(u) AB-HA (= Ninua) o.ttumush a-zik-hal-hal (= nr Diglat) etehir mat Hasamu mst Dili[nunu] aftapaUiat dish (= ana) er La'late sha Ahuni iur (= mar] Adini aqterib Ishtu La'late attumush.... ana er Burmar'ana sha Ahuni tur Adini aktashad. Ishtu cr Burmar^ana attumush ash-ig-mak-mes (= ina elippi) diishe A-ziK Kip-nun-hi (:= Ficrat], etehir Madatu. Xatazi[l]i mat Kummuh. . . ana er Hatbun'uhbuni e/'-MES [irni) sha Ahuni tur Adini sha gir-^-mesh (= niri] amrmate shu a-zik ud-kip-nun-ki aqterib. . ta er Hatburruhbimi attumush, ana BRir
. . .
RECHERCHES BIBLIQUES
11
pays de ITasam et de Dilmoun et je passai le Tigre. Je traversai le fils de la ville de Llt, appartenant Aliouni, je m'approchai
.
.
et j'arrivai la ville de Bourd'Adini... Je partis de Llt. partis de BourMarana, appartenant Ahouni, fils d'Adini. Je de peau Marana et je passai l'Euplirate dans des barques faites
de Koummouh (Comde mouton.' Je reus le tribut de Katazili possessions cis-euphratiques magne) et je m'approchai des Hatbourrouhd'Ahouni, fils d'Adini, (notamment) de la ville de et je m'approchai des bouni... Je partis de Hatbourrouhbouni reus le tribut de Mouvilles de Moutalli, le Gamgoumien. Je l'argent, de l'or, des bufs, des moude talli, le Gamgoumien que sa fille avec sa riche dot. Je partis de
:
tons,
du
vin, ainsi
et je
de Ilaani ne laisse aucun doute de Samal '. Cette description trs prcise qui confinait sur la situation gographique du Mat-Gamgoum, dAhnuni de en mme temps la Commagne, aux possessions site au sud de dont le la haute Msopotamie et au Samal, pays certitude. Plus tard, la Mlitne est constat d'ailleurs et avec Mat-Gamgoum, sur deux on trouve le nom de Tarhulara, roi de entre Panaramou de Salistes de tributaires de Tiglatpilser du mme mal et Souloumal de Milid ou Mlitne. La persistance gographique et nous explique, groupement en prouve le caractre
Gamgoum
m'approchai
de Loutibi,
ville
forte
devenir, pour les en mme temps, comment le Mat-Gamgoum a pu des multiples territoires qui compoHbreux, la personnification en une seule saient le plateau armnien avant leur unification des Alamani a province. C'est de la mme faon que le territoire de l'Inde donn son nom rAllemagne. Le nom si comprhensif qui s'applidnomination a aussi notoirement sa source dans une originairement au territoire voisin de l'Indus. quait l'extrme ouest par Les peuples maritimes sont reprsents
Yawan,
justifie par race grecque d'Ionie. L'identification est et non seulement dePusage 'consacr dans tous les pays d'Orient, Sargon II, qui appelle puis l'poque perse, mais, au moins, depuis pays et l'ile de Chypre mer Ionienne , Mditerrane
la
:
la
ionien {mat iamna=iaivna) noms jusqu' l'poque romaine, et Meschek, ont conserv leurs ou Tibari, et Moschi. L'ordonnance est sous la forme de Tibarni, loin la exacte, mais je rserve pour plus
.
suivent,
Tubal
donc parfaitement
Mutalli er aangmna Kv-par MEsn &ha Mutalli er Gamguma ahterib. Madatu sha harani)shai-tw LU-MESH iG-TiN-MESH {=kaspa, hurufa, aljH, im ^y-gi nuD-MESH, Schrader, K. U.l"., nudunusha madie amhar (R. 1, 7, 29-41 et. (= hanat) su ishtu
;
191-192).
1
l'histoire, II, 2, p.
211-21-.
12
preuve que l'un et l'autre de ces peuples taient matres de la cte maritime dans la partie est de l'Asie-Mineure. Le quatrime et dernier nom de la srie, Tiras, a donn lieu des discussions interminables. J'ai dj dit, plus haut, combien les hypothses nonces jusqu'ici son sujet pchaient par la base. On a cherch droite et gauche des nations loignes, tandis que l'numration rigoureusement gographique de la liste exige imprieusement que ce soit la partie du littoral adjacente la haute Syrie. Une fois place sur ce terrain, l'identification ne prsente plus de difficult trs srieuse. En admettant une lgre corruption de la forme traditionnelle, nous proposons de lire D^"^n, Hiras, au lieu de O'n-'n, Tiras. La
'
lettres n et n a souvent gar les scribes, de la leon vulgaire dans la transcription estpa?
Le
qui limite immdiatement la Syrie est appel chez gographes grecs la Cyrrhestique , Kup^aTu/f, et j'incline penser que c'est prcisment le cn^n de la Gense.- La situadistrict
les
tion
la
Cyrrhes-
Dans
l'intrieur
des terres,
l'Amanus et la Commagne. J'ai peine besoin de faire remarquer que le k grec rend souvent le n smitique il suffira de citer le nom de la Cilicie, la'Xixa, qui rpond la forme smitique "]bn, le HilaUku des inscriptions assyriennes. Chez les Assyriens, la Cyrrhestique maritime porte le nom de Qoue % plus anciennement Qownani (Lotz, Tigl., col. v, 70,78, 82;
cette province s'tendait entre
;
VI, 24)
vcioni
nomme Mouri
"-
l s'lve le
Harousa
l'origine
du mot hbro-grec
Ajoutons que
le
nom
pour ceux que je propose, quelle que soit l'explication du nom en question, elle ne peut rien changer la conception gographique que nous lui avons assigne conformment l'esprit de l'numration biblique. Des colonies venues de Gomer, une seule, Togarma, a pu tre
reste, et j'insiste particulirement sur ce point
Du
Ce
district
;
s'avanait au
maritime
2
un
tat
del dlssus et comprenait une partie de la Cicilie de choses pareil a persist jusqu' la domination romaine.
celui
de l'Egypte
1^"3, signifiant
tire
l'poque
arabe cette
mme
nomme "l^P^N
(pl-
mrfibN),
frontire ..
RECllERCITES BIBLIQUES
1:5
constatde jusqu' prsent dans les documents assyriens. C'est la ville de Til-Garimmoii, situe aux confins de Tabal, qui a t
prise et ruine par Sennachrib. L'identification a t propose
indpendamment par M. Delitzscli et moi, et rien n'est venu depuis l'infirmer. Ce nom est, de nouveau, d'origine assyrienne, du moins quant son premier lment til, qui signifie colline , comme l'hbreu bn. Malgr cela, il fut pris pour un vocable
simple et soumis
la
guant
le
l,
le
mot
comme on
le
que
le
de la version grecque.
ces colonies
prcdemment les raisons qui obligent placer au milieu des territoires de la deuxime srie. Il est donc impossible de s'arrter au rapprochement essay par plusieurs
J'ai fait connatre
'Aaxavfa,
ns-^n et p-npa,
de
malgr l'analogie des sons ^ Pour l'crivain hbreu, Gomer personnifie tout l'occident de l' Asie-Mineure jusqu'aux limites de l'Ionie, de mme que Yawan reprsente tous les peuples de l'Europe. A l'instar de Togarma, les colonies surs Aschkenaz et Riphat doivent aussi tre cherches entre l'Euphrate et le mont Amanus. Malheureusement, ces noms ne correspondent rien de ce que nous connaissons de la nomenclature gographique de ces contres. Nanmoins, en abandonnant nD"^-i comme une nigme insoluble dans l'tat de nos connaissances, nous ferons un premier pas pour la classification de T3Du:n. Comme ce mot ne figure, outre la Gense, qu'une seule fois, dans Jrmie, li, 21, la leon massortique, bien qu'elle ft dj celle des traducteurs grecs, ne saurait notoirement prtendre l'infaillibilit, et elle devra laisser place au doute relativement la confusion possible et si souvent constate de lettres similaires. Ceci dit, je propose de lire le nom en question T22^n, en corrigeant le s en 5. Il y a l, si je ne me
trompe, 'Ouschnaniz, la forme hbrase du nom d'une forteresse moschienne prise par Sargon II, environ 115 ans avant J.-G. On Je conquis les villes de Harlit dans l'inscription des Annales d'Ouschnaniz, forteresses du pays de Qou, dont Mita, roi roua et de Mouschkou, s'tait empar; j'en enlevai les dpouilles en butin.
:
. .
poursuite de] Mita, dans son vaste territoire, juset Ouschnaniz, les forteresses
il
qu'.
Harroua
s'tait
1 Voir Dillmann, l. c, p, 171-172. L'identification de T3SU3N avec Ashguza, royaume voisin de Van (Sayce), disparat devant cette considration qu'un peuple aussi oriental ne peut pas figurer comme une colonie cappadocienne.
14
tence et ne les avait jamais restitues ( leur pays) . Ainsi, Ouschnaniz tait situ au sud des Mosclies dans le voisinage de
l'Amanus, dans le territoire de Qou ou de la Cyrrhestique maritime; c'est absolument le milieu qu'il nous faut pour remplir les conditions imposes par le texte de la Gense. Pour ce qui est de la forme, on reconnatra qu'elle est aussi satisfaisante que possible, attendu que la charpente consonnantique du mot hbreu n'a presque pas t entame pour le besoin de l'identification. Au sujet des fils de Ya\Yan, enfin, on peut admettre comme certaine l'identit de Kittim et
et
Rhodes. Les
deux
les
Tyr des
l'on sait
pourpre
du Ploponse, surtout de la Laconie, qui abondait en dans ce cas, ri'^'pN pourrait bien tre la forme phnila
ville
ordinairement assimil
de Tartessus en Es-
le et
Gomme
ce terme s'applique en
mme temps
l'ile
de Sardaigne, qui
donne son
carnol.
nom
la
gemme
dite
sarda
(cf.
sardonyx), sorte de
B. Les Chamites.
notoirement forme de Kousou ou Kesli. Il dsigne primitivement le royaume de Napata, au sud de l'Egypte, mais les Smites l'ont tendu au reste de l'Afrique et
l'Ethiopie
se retrouve
la
la partie mridionale de la pninsule arabique appele plus tard Arabie-Heureuse. Dans l'usage des Hbreux, la presqu'le arabe, et parfois mme l'Arabie-Ptre, tait considre comme un pays
avec
les
Des
on connat Miram ou
l'Egypte, et
u^d seul demande tre expliqu. Plac paralllement Cousch et sur la mme ligne que
Chanaan ou
la Phnicie.
* Harrua Ushuani[z halani] mat Que sha Mita shar mat ATushki ekimv, altskud shallasunu asidula. Mita shar Mttshki iiia narjishu rapshe adi. . shu. . shu ashkunna Harrua Ushnaniz halni mat Que sha uUu tnne ruqti ina dananishu ekimu ashrush il utirra (Lenormant, Les crit/ines, 1. c, p. 221-222].
.
.
RECHERCHES BIBLIQUES
'
^'^
que le territoire Chanaan, ce nom ne peut indiciuer est digne d'mie partie de 1 Egypte. Il Nubie et probablement aussi et de Pouth semble revenir de Cousch de r marq^^^ que l'association Moi e la famille d'Amram alliances matrimoniales de dans les ^ (Nombres x, 1), et a une femme couschite
prit
-^^ ^^
,
femme parmi les filles de Pouth, ngligeable. Parmi carK. est souvent un lment
couscliites d'Arabie,
b..v^,.
m:.^
---j; v -2o),
(Lxode,
les colonies
Saba, Hawila et on identifie avec certitude noms sabeens .xno, l^in aux Ra'ma, qui rpondent respectivement a remplace celui Actuellement le nom de MaHb (nn.sTo) et nrr5n. le nom de Beni-Saba tribu qui porte de Saia, mais il subsiste une au sud de Sanaa. Le si e le est le territoire qui s'tend Khaoulan de Main comme n tant Rac^bma est donn dans une inscription habituellement identifie avec est pas\^loio-n de cette ville. Sabta mais sa men ion dans nin^, capitale du Hadramaout, ScLbw; des deu^ d'une part, la dissemblance le filage de Raghma, euse cette identification trs dou formes, d'autre part, rendent colonies de Sabteka. Des deux Encore plus obscur est le nom que ne rencontre dans les inscriptions issues de Raghma, on trouver. reste encore Dedan ini comme nom propre ^nti en Baby lonie, relative l'empire de Nemrod Dans la lgende autres ont une d'origine assyrienne, les la plupart des noms sont hros nn,3? se comsmitique gnrale. Le nom du physionomie Namar-udu, lumire du jour ou pose trs vraisemblablement de pays, n^^o, a une apparence hdu levant , tandis que celui du de ^n^1?-:9, Deux-Villes, ou braque et semble contract celle de b.Nn>s, pour ^>r-yn-i< Dipolis , contraction analogue dnomination dualistique de la Babylonie ccQuatre-Dieux.. La indigne mat Scfiumerim u AnHadim est aussi dans l'appellation
basse et de la ., c'est--dire de la pays de Sclmmer et d'Accad de l'Egypte, ^::;?, sigmfie haute Babylonie. Le nom smitique et repose sur la digalement Deux-Villes ou contres , basse rgions. Les quatre villes^ vision du pays .en haute et dans les textes cuniI2i, nbs sont orthographies b:ia TIN KuManiK En Assyrie (= mat formes"": Bhi, "Irhu, AhUadu, ou Nina:, -.-v nnrn rpond a une Asclischur), r:nr5 est Ninua
:
encore constate av^ec cerforme assyrienne rWt-eri, qui n'est pas de la ville fonde (?) par Salma- nbD Kalhu est le nom titude
nasar I-
(xiii sicle)
et reconstruite
Ce nom est crit phontiquement daos R., 260-261. Voyez cependant Delitzsch, Paradis, p.
II,
t)'2,
36
h.
1(1
d'hui la ruine de
Nimroud
semble contract de 'jo-^as er-Sin, ville de Sin, et marquer ainsi une localit ayant possd un temple du dieu Sin (Lunus). La chute de V initial dans les noms composs se constate aussi dans Larsu,
Larsa ou Larsam,
(=
irshu), Brillant-
mme
sens
L'numration des territoires gyptiens procde visiblement du sud au nord. La premire srie, situe l'ouest, dbute par '^^b, nation souvent mentionne en compagnie de Couscli puis viennent le nom nigmatique des "^;:;, celui des d-^ntib, ailleurs "^3i5, les Libyens occidentaux, et celui des -^nnsa, au nord-est de ceux-ci. La seconde srie part des -^DinD, habitant le bins, le nome Phaturites dans la Thbade occidentale, reprsentant la haute Egypte tout entire, et aboutit, dans la direction du nord, aux D-TtPOi et Qi-inss, deux noms obscurs le dernier pays, nriD|), qualifi de \^, le (Jrmie, xlvii, 4), semble dsigner la basse Egypte, surtout le Delta c'est de l, ajoute l'auteur, que les -^nubs, ou Philistins, sont sortis pour s'tablir sur le littoral palestinien-. Cette affirmation parat se confirmer par l'autre nom des Philistins, savoir d\nn3 (I Samuel, xxx, 14), nom qui a l'air de
;
: ;
Il
se peut
mme
que
le
verbe
'bp,
eu en hbreu aussi le sens de se dplacer, prgriner, tre tranger , comme c'est le cas de obs en thiopien. Une observation capitale concernant cette liste a chapp tous les commentateurs et a t la source de beaucoup de ttonnements et d'erreurs. Sur les sept noms qu'elle contient, deux seulement, -'O-ins et -nnb-n^mb, ont un cachet gyptien, les cinq autres montrent une physionomie smitique indubitable, et il est aussi inutile d'en chercher l'origine dans la langue gyptienne que
le paj's
des
^-l\:3b^, ait
celle
t]->ni:tt.
Ce dernier, on
le sait
de-
commun aux
idiomes de
Sem
deux
villes
ou contres
et faisant allusion la
;
division en haute et
n'nD3 est galement
signifiant
territoire
Pour
"inn23,
Cette
origine, si
videmment assyrienne,
mconnue par
les
accadistes.
Voyez
les
^
Les mots tDinUbs 'JTO INit"^ ")ON doivent tre placs aprs i-insn phrases incidentes ont souvent t dplaces par les scribes postrieurs. Quand on envisage la valle du Nil comme une colonne, le Delta prsente en
elFet
RECHERCHES BIBLIQUES
17
un driv de nns,
par larabe
d:?,
nse, XXX, 8) est tellement frappante qu'on n'hsitera pas y voir ouvrir K L'explication de D"')p53> est donne
espce ovine,
mb par les ou mb, tre '^nbos seul reste obscur, mais qui
, et
moutons
celle d
,
le xaa[Awvii[jL,
ou plutt
xaTXwvietix,
des Septante, un
nom
-^aiboii, tir
:
voici
'^'iib,
un
fait
les
quatre
fils
de Miram,
sont de simples
:
noms patronymiques
;
les
de quatre localits palestiniennes Tb (Esdras, ii, 33), chez Grecs Lydda, aujourd'hui Ludd, au sud-est de Jaffa 3V (Josu,xv,32; cf. 22>, I Ghr., vi, 58) nnca (Josu, xv, 9), prs de
tirs
;
'\'-]bo'3
{Ibidem, 10).
Un
point re-
marquable toutes ces quatre localits sont situes dans le territoire de Juda et sur la route qui mne de Jrusalem la cte, cela
exclut toute pense d'une rencontre fortuite. L'auteur de la gnalogie savait donc que ces quatre villes taient peuples par des colons venus de certaines provinces gyptiennes. L'Egypte avait
ainsi en Palestine
un grand peuple,
;
les Phihstins, et
quatre peu-
pour imiter le langage de notre auteur, cinq enfants. Remarquons, en passant, que l'intelligence du vrai sens de ce passage rend indubitable l'originalit de l'incidente \-TobD w^j 1^2:1 ncN, place, bien entendu, aprs )">nn3D. Celle-ci a t ncessite par cette circonstance exceptionnelle que le patronymique Q-^nbs diffre matriellement de nnos, tandis que les quatre autres rappellent immdiatement les
tout,
en
noms de villes dont ils tirent leur origine. La direction du sud au nord est encore observe dans
la liste
des peuples chananens. L'auteur les divise galement en deux sries. A l'ouest, sur le bord de la mer, sont tablies deux grandes nations, les Sidoniens (p^2) ou Phniciens, et les Hittites (nn) de
la Syrie septentrionale.
Le premier nom est celui de la capitale et semble signifier lieu de pche le second est encore inexplicable, mais parat tre celui du dieu national. Les Chananens continentaux comptent cinq peuples principaux partir du sud,
;
(-^oin-^),
Jrusalem les
;
morens
(-^ntiN)
et les
;
Gergsens
(^U5:i-ia),
Evens
(iin)
sur les montagnes de Juda ^ et du Galaad les et les Phrizzens ('TId), sur les mmes lieux jusqu'au
enfin,
mont Hermon;
1
ceux de Ptah
ea
au verset 12,
il
T. XIII,
n" 25.
18
vants
Arca
("'pn<),
Sin ou Sian
("^ro),
Arioad
(-^mnN)
ou /Iradus
:
Cimirra
sous les rgnes de David, de Salomon et de Jroboam IL L'auteur fait remarquer tout d'abord que les familles chananennes se sont
disperses plus tard et mles les unes aux autres
(18j,
circons-
tance qui explique pourquoi plusieurs familles du nord se rencontrent au sud et vice versa. Ensuite, il dfinit les possessions chananennes en Palestine, qui s'tendaient paralllement Sidon jusqu' Gaza, et, de l, sur la i^oute de Gurar jusqu'aux rives mridionales de la mer Morte (19) ^
C.
Les Smites.
Les noms des deux peuples orientaux sont d'origine assyrienne. rpond Elamhi, pays haut relativement la Babylonie, qui est un pays de plaines. Au propre, ce nom dsigne la partie ouest de la Susiane limite par le Tigre et le golfe persique les habitants de ces rgions taient des Smites et parlaient un dialecte ass3^rien. Par extension, l'hbreu 'ab'^y, comme l'assyrien Elamlu, est appliqu la Susiane entire, dont la partie orientale, o se trouvait la capitale iSw5e(hb. lu^^-o), avait une population qui n'tait ni smitique ni iranienne et qui s'appelait elle-mme Hapirti ou Apirti, d'o les Grecs ont fait M^Soi, "A[xap8oi. ii"*:2< est un nom gographique signifiant carrire il est personnifi, en mme temps, en un nom de ville et en un nom divin. La ville d'Assur, situe sur la rive droite du Tigre, tait la capitale du pays avant la fondation de Ninive. Notre auteur exprime cette ide en disant qu'Assur construisit Ninive.
b"?
; ;
l'assyrien
bord
me
semble rendre
ar&M ou
arxju^
dvastation, aridit
le
compos ns^nN
= arpu{pa)-liis}iad,
les
aridit du rivage , rgions arides de la basse Clialde. L'ide de voir dans Ar-
personnifierait ainsi
phaxad
la
province de
'App7ra/'Tt<;
est contredite
par
la dissimilitude
"AppTra/,
ainsi
que
le
(19)
ycb,
il
faut sans
aucun doute
la
lire "liTab
c'est
1).
le
territoire
"jiUJb^l,
RECHERCHES BIRLIQUES
plutt
l'ancien
19
nom du
prononc l'iranienne, avec l'augmentation du suffixe lia, Arrapaha. Une ville Arbaha ou Arrabha, signale par quelques assyriologues, n'a pas exist, ce
nom devant
, et
se lire
Arbanouni ou
Arbaroubi,
quatre seigneurs
cliitis-Albaq.
Sous la dnomination de mb ou ib, il faut certainement entendra un pays situ entre la Ghalde et la Syrie. Le seul bon sens suffit pour en exclure les Lydiens de l'Asie-Mineure, malgr la lgende
relative
de Ninos, fils de Belos, comme premier roi de Lydie (Hrodote, i, "7). Je ne pense pas non plus que Lud soit un doublet des Liidim gyptiens, comme je l'avais cru pendant
Agron,
fils
quelque temps. Peut-tre la difficult de l'identification est-elle due seulement une ancienne erreur de scribe. Dans ce cas, je proposerai de corriger ^^h en n-^p.. Amos dit que laliw avait retir
les Philistins de
les Aramens de Qir (n^p nNi, vnement est rapport dans notre IX, 1), et, comme le premier chapitre, il me parat extrmement vraisemblable que la patrie des Aramens a d galement y figurer. La corruption de la leon primitive s'explique de la faon la plus naturelle, vu l'analogie des lettres. Un scribe mit par inadvertance le trait annexe du p audessus du corps de la lettre, au lieu de le mettre au-dessous, et
Kaphthor
et
changea ainsi le p en b. Plus tard, la forme impossible n^b (ou nb) a d tre corrige en ^ib (ou nb), forme qui revient dans ce cha-
mme (n^nnb) et aussi chez d'autres auteurs. Cette conjecture rend parfaitement compte de la mention d'Aram aprs Qr. Sur la '. position de ce dernier pays, voyez le n IV, 1 de ces Recherches comprit tout Il se pourrait mme que le nom de Qr, bitume , particulirement les environs de Hith, dont la richesse en bitume
pitre
est aussi
connue d'Hrodote
(i,
179)
2.
t. IX, n 21, p. 60-61. Les inscriptions cuniformes mentionnent toujours les Aramens aux environs de la Babylonie. Les Armya, ou Oiiroumaija, vaincus par Tiglatpilser I""', dans la haute Msopotamie, sont les habitants du mont Ouroimia (cf. la ville 'Urime sur le haut Euphrate), qui ne paraissent pas avoir t des Smites, Tous les passages cits par M. Delilzsch {Paradis, p. 257-258) pour prouver l'existence d'Aramens smites en Msopotamie se rapportent aux Aramens de la basse Babylonie. Entre le Cha'
Revue,
'
boras et l'Euphrate s'tendait le pays de Souhi, dont les habitants parlaient la langue smitique des Hittites. Le smitisme de cette langue sera dmontr dans un article prochain. Il me parat certain que le D^Hil 'nN des Hbreux ne dsigne pas cette
contre, mais la haute Syrie,
situe entre l'Oronte et l'Euphrate. C'est aussi le cas
l'opinion de
M. Maspro.
20
liEVUi:
III.
Sources du document,
Les critiques ne sont pas d'accord sur les sources de notre dochacun des trois auteurs prsums de la Gense, A, B et C, -a trouv un ou plusieurs avocats pour lui en revendiquer la paternit, l'exception toutefois des versets 8 12, que l'on considre l'unanimit comme appartenant l'auteur dsign par la lettre C, celui de qui nous vient le rcit de la msaventure de No, chapitre ix, 20-27. MM. Wellhausen et Dillmann assignent encore la mme source les versets 13-19 et 24-30. L'tat de choses est ainsi expliqu par M. Dillmann. Le rdacteur de la tjense a compos le dixime chapitre avec des fragments tirs
cument
de
et G, peut-tre aussi
le
verset 24, probablement aussi le nuN (14) ^ Les raisons qui ont
dtermin cette classification doivent tre examines avec la plus grande impartialit, et, si elles ne nous paraissent pas absolument convaincantes, ce ne sera certainement ni la consquence d'une
manie incorrigible
Sem
(xi, 10 suiv.)
il
enfin, la
mention d'un
fils
homme
auparavant, et qui, au lieu d'tre un paj^s, apparat comme un ayant fond un empire oriental, une pareille mention semble sortir entirement des habitudes du gnalogiste et convenir plutt la source G. J'avoue que ces difficults sont beau^
Pour
tion
Genesis, 4 dition, p. 154 la !J dition, p. 163 ne contient plus la mention de B. dsip;ner les documents prsums fondamentaux de la Gense, outre la rdac;
J[hoviste), (lohiste)
M. Dillmann, des signes A, B, C. Les dsignalions Q(uelle r= source), prconises par M. Wellhausen, impliquent une ptition de principe dont je peux faire abstraction pour le moment.
finale, je
me
sers,
aprs
et
RECnEBGHES BIBLIQUES
21
coup moins graves qu'elles n'en ont l'air. L'argument tir du nom min'^ perd toute valeur devant cette simple considration que, dans ce qu'il relate de la profession primitive de Nemrod, l'auteur ne fait que commenter un proverbe populaire qui contient
de
prcisment ce
nom
divin.
Dans un cas
pareil, l'lohiste le
plus
un peu soucieux de la clart aurait Le second argument, s'appuyant sur l'emploi du qal ib^, est encore plus fragile, car cette forme verbale est celle qui marque
table laquelle tout auteur
cd.
le
mant
l'ide
gnalogique, et
assyriennes
supprimer
la
le
rcit
ceux de
ailleurs
formation
tranger et de la fuite que la seule traduction possible de la phrase yiNii de ce pays (= de la Babylonie usurpe iTwN ^i"^ N'^lnn (11) est
d'vnements aussi importants que du premier empire du monde par un d'Assur devant l'usurpateur ? J'ai prouv
etc. .
C'est
':*-i?35
nom
potique de
de
Nemrod
Les versets
on ne
pour
(13-15),
au
lieu de
"^^n^
(3),
et
^i:b3 (18),
^TnD?
(5) -.
En
descendance de Miram tant relate entre Nemrod (8) et Sidon(15), annoncs par le verbe ^h^, la mme forme verbale tait exige par un motif de symtrie. Il y a plus, la notice importante et certainement originelle b-^nobo tiTo in"" ntN (14) rendait impossible la formule ^^'z- "^m. La seconde objection aurait quelque poids si les verbes passifs n-i-:3 et ybi (r. yns) pouvaient se remplacer l'un
* Je laisse en suspens pour le moment la question de savoir si, en effet, l'lobiste renonait systmatiquement l'usage du nom de irnT^, comme l'admettent les critiques modernes.
^5N3,
dans
la direction
de
(m.--m.
ton venir
),
22
nullement le cas, car t-ids marque une sparation lente et paisible, tandis que yfi exprime l'ide d'une dispersion involontaire et subite, rsultant d'une action extl'autre
or, ce n'est
rieure.
Dans
la
phrase
^srssr:
nimip
l'auteur veut
chananennes ont t morceles et se sont dplaces du sud au nord et du nord au sud, loin de leur demeure primitive. Ici, l'emnalits
monstrueux, puisque la formation des natiochananennes est dj mentionne dans ce qui prcde. Cette ide du dplacement actuel de quelques-unes de ces peuploi de ?n-iD3 serait
plades conduit l'auteur dfinir en gros les limites des Chananens en Palestine, en relevant surtout leur occupation du sud sur la frontire d'dom. c) Le verset 21. L'auteur annonce ici que Sem, qui est tout par-
ticulirement
pre des peuples qualifis de fils d'ber, tait La premire donne a pour but d'expliquer pourquoi l'numration des enfants d'ber sera dans la suite beaule
coup plus dveloppe que celle des autres enfants de Sem. Par la seconde, l'auteur cherche carter une conclusion errone que l'on serait tent de tirer de sa manire d'enregistrer les descendants des trois fils de No, srie dans laquelle Sem se trouve mentionn la fin. Ces donnes sont introduites par les mots Vs;^ DttJbn
N^ii a, qui,
des versets
avec w -^m du verset 22, rappellent la construction 2 <2, que tout le monde assigne A. Cette raison essentielle me semble devoir prvaloir sur l'opinion qui refuse ce
1 & et
verset l'auteur principal et l'attribue C. L'aflSrmation des critiques qu'une pareille introduction est trangre l'lohiste
repose sur un sentiment trs contestable. Au premier chapitre de la Gense, cet auteur sait raconter bien des choses qui chappent la scheresse du gnalogiste de quel droit lui renie-t-on la
;
remarques prparatoires
quand
Isral
toutes les listes prcdentes ne sont produites que pour montrer la place que Sem?
la ncessit se
prsente
Comme
occupe parmi
les races
humaines %
les
l'auteur fait prcder la liste smitique ne sont nullement de trop et, dfaut d'une preuve contraire, nous pouvons les laisser l'auteur rput lohiste.
d) Les versets 24-30. cet endroit, je contesterai tout d'abord l'opinion admise par tous les critiques que le verset 25 se plaait
primitivement aprs
sion
nny
-^sa
'
Dillmann,
l.
c, p. 174.
RECHERCHES BIBLIQUES
d-^an.
23
Le verset 25
du verset
XI, 12-14, place ber la troisime gnration aprs Arphaxad. Cela quivaut la dclaration que les nations hbra-
mment
ques, mme les plus anciennes, comme les Yoctanides, se sont formes postrieurement aux nations du bassin du Tigre et de l'Euphrate. Il ne s'agit pas ici d'une vraie gnalogie, mais d'une simple succession d'poques personnifies, ide qui est convenablement indique par la forme nbr Notre passage prpare bien la
table gnalogique de xi, 10-11, caractrise par la
forme
T^birr,
mais
part,
il
il
s"en faut de
beaucoup
qu'il
en
soit
une copie
inutile.
D'autre
7 et 26-30
les
aux Yoctanides; de
N3"vp
Couscbites se sont tablis en Arabie antrieurement telle sorte, le nom de u:i3 y-iN (Gense, ii, 13)
et nb-^in (29>
parmi
les
ver-
un
fait rel.
Pour
r!b"-in,
nous pouvons
dj le prouver, puisque, en dehors du Khaoulan du sud, il existe encore aujourd'hui un Khaoulan septentrional, province maritime
Dhahah.i. Le retour des mmes noms est trs frquent dans la gographie, smitique ou autre. Ainsi, on constate encore un troisime N3'>^ (Job, i, 15) et deux autres xxv, 18) habits par les Abrahamides dans rib-i^n (Gense, ii, 11
dont
le chef-lieu est
;
l'Arabie
du nord;
"{nri
dem,
x, 7),
y a de mme deux j'i'i, l'un couschite [Ibil'autre abrahamide [Ibidem, xxv, 3), deux rriiia et, au
il
moins, trois
etc.
Outre ces discussions de dtail, qu'il me soit encore permis d'adresser qui de droit une question gnrale, qui est mes yeux un dilemne inextricable pourquoi le rdacteur n'a-t-il pas inscrit dans la liste des Japhtites les noms trs nombreux qui devaient
:
aux deux
emprunte, suivant les critiques? 11 est impossible d'imaginer que G n'ait pas donn une liste des peuples japhtites, de ceux prcisment qu'il a dclars dignes d'habiter les tentes de Sem (ix, 27j. En deuxime lieu, il serait bon de savoir pourquoi le mme rdacteur aurait remplac la liste chananenne
autres races qu'il
lui
d"A par celle de C, et, de plus, comment A a pu numrer les morens, les Girgsens et les vens sans employer le verbe Yd'^^;
croit-on srieusement qu'il a crit
:
(nD"i)
^rr\ c:ii5,
m7:i< 1^*33
'^331 ?
1 L'ancieune ville d'Assur portait aussi le nom de Rarrami,; puis viennent le Harrn de la Msopotamie suprieure et le "{"ifl trahide, situ en Syrie 7 journes de marche, au nord du mont Galaad. * Il est notoire que ni '0:'na, ni in, ni ne sont des noms de pays; "n?3<
ns
24
En
les
villes
d'Adma
et
Cebom ont
appar-
deux documents primitifs A et C, ou bien, si ceux-ci ont purement et simplement oubli de les inscrire dans leurs listes. Nous serions bien reconnaissant tous ceux qui voudraient nous expliquer ces nigmes. Notre rsultat peut donc se rsumer en quelques mots autant que nous voj^ons, la critique moderne n'a pas encore prouv la composition clectique du chapitre x, et, en attendant que de telles preuves soient donnes, nous pouvons en toute conscience le regarder comme un document unique au point de vue spcial de notre tude prsente, qui cherche pntrer l'ide gnrale du tableau. Que le rdacteur du chapitre x se soit servi de fragments d'crits antrieurs ou l'ait compos tout de son chef, cela n enlve rien l'unit de l'esprit qu'il y a imprim. Ce qu'il nous rpugnerait d'admettre, c'est la supposition que l'auteur aurait fait une compilation htrogne et mis les pices tort et travers, sans tendre un but quelconque. Heureusement, tout le monde reconnat la nature rflchie des uvres de notre auteur, et cela suffit pour justifier notre dsir de le comprendre.
tenaient leurs habitants selon les
:
IV.
ix, 18-28,
et
xi,
1-9.
Le passage
notoirement
ix,
les faits
suivants
noms
de Cham, bndiction de
Sem
et de
telle
une combinaison au plus haut degr htrogne, par cette noms ne sont que des abstractions idales, tandis que Chanaan existe rellement. Puis, si Chanaan figurait comme fils de No dans l'un des documents
raison premptoire que les deux premiers
primitifs, le rdacteur final n'avait qu' l'introduire aussi
dans v,
mme
ne saurait tre identifi avec l'Amr (?) des inscriptions gyptiennes, qui dsigne un district de la Syrie septentrionale et qui avait dj disparu l'poque du nouvel empire assyrien, moins qu'on n'3' voie le mat {G(tr]-Imeri-shu, t demeure de ses nes (as. imr=z hh. "IT/H) ', l'appellatiou ordinaii'e du royaume de Damas chez les Assyriens. Dans ce cas mme, l'gyptien Anir serait d'origine assyrienne
et n'aurait rien
'^'ni)2N.
RECHERCHES BIBLIQUES
32- VI, 10
;
23
aprs nb^ au verset 15, aprs corrections auraient t moins conavoir enlev le mot inba. Ces les critiques et qui sont : sidrables que celles que lui attribuent Nin Dm, qui constituent 18 & -aN des mots
X, 16
;
et qu' ajouter a
3o le changement de rn.s^ en 2 l'insertion de -nx un dans 22 a corrections de la premire espce pouvnN -^r^b dans 22 &. Les de la part du rdacvaient du moins s'excuser par la supposition avaient entendu tout le nom de Cham, les sources
;
lMad;onction
i^'d
particulirement
sous
le
nom
Chanaan, de mme qu'elles entendent Isral les cride Sem. Les corrections que lui attribuent
et d'autant plus tiques sont de vrais faux en criture publique, imaginable. Je crois que tonnantes qu'elles n'ont aucun but que, par l, le rM. Dillmann a dj abandonn lui-mme l'ide les Chamites l'acte, dacteur aurait voulu faire participer tous
;
un pareil raffinement de masinon la maldiction de Chanaan gnie prophtique (Nombres, lice est tout fait contraire au D'autre Isae, xix, xix, 18-'i5, etc.). XII Deutronome, xxiii, 8 blmable Ciiam, d'aprs le texte l'attribution de l'action
;
;
part,
comme le fait M. Dillreu, est ncessaire, ds que l'on reconnat, rflexion nous y fils de Cham. Une petite mann, que Chanaan est Comme le montre l'expression r-j^vbn^n (20), ramne forcment.
No planta
au plus
metvigne peu de temps aprs sa sortie de l'arche; quatre ans tout tons un an aprs le dluge. Ajoutons trois ou produit etnous (Lvitique, xix, 23-25) pour obtenir un bon
la
atteignons l'an
6,
car,
amateur du jus de
la treille
comme
il
l'-
laiss pourrir longtemps tait, notre patriarche aurait difficilement ce temps, ses trois les grappes dores sur leur cep natal. Pendant donnent des petits -enfants, parmi lesquels
fils
de Cham, dont l'un est Chanaan. En admettant mme que celui-ci ft l'ain de la nouvelle gnration, il tait, du patriarche. lors de l'vnement qui s'est pass dans la maison n'a pu, par consquent, tre un bambin de quatre ou cinq ans et maldiction de l'auteur du scandale et encore moins mriter la
son grand-pre. Au contraire, Cham tant l'auteur du l'antiquit maldiction de Chanaan est conforme aux habitudes de leurs fils les pres criminels (Exode, xx, 5 qui punissait dans tonne, Deutronome, xxviii, IT Josu, vi, 26), et, ce qui nous
mfait, la
;
;
douceur relative du narrateur, qui a restreint la un seul fils de Cham. Que son choix soit tomb sur maldiction que Chanaan, cela s'explique par la haine nationale et religieuse Phles parti monothiste a presque toujours nourrie contre
c'est plutt la
le
niciens ^
Le nom de
p'-jlD
pour
la
26
du texte
le
tablie,
les rapports
En
Cham
prend que l'numf'^ration Sem, Cham, Japhet, n'exprime pas l'ge mais traduit ce fait anormal et, suivant lui, regrettable que la race de Cham, reprsente par Chaiiaan (18), non seulement spare les deux races de Sem et de Japhet, que la nature semble avoir faites pour vivre l'une ct de l'autre, mais s'efforce de les entamer chacune part. Entre Sem-Isral et les Japhtites continentaux et maritimes se trouve Cham, le monde phnicien. Les Phniciens pntraient mme dans les territoires
relatif des personnages,
de Japhet et de
rduction de
Sem
et
du chapitre x
exact de dire que cette Il sera de l'crivain ds le chapitre v, ide se prsente dj l'esprit 32. Sur Vge relatif de Sem et de Japhet, la pice ix, 18-2'7, nous
et surtout des, versets 15-19.
mme
dans l'incertitude celte lacune est comble par x, 21, qui Sem l'an de Japhet. Chose digne de remarque l'auteur profite de la donne de ix, 24, pour raliser une conomie d'expression b-Ti^n PD-' -^nx pour b-iT^r, ns-^i en -^nN, qui autrement et t invitable. Il va sans dire que l'affirmation de ix, 18 b, dcoule
laisse
;
dclare
de X,
19
6.
fils
elle est
mieux en
tant leurs
pr-
gnante
y-ixr;
1
rtirs;,
tout en faisant
allusion
rsume
(5, 32),
nkq
spcialement,
y^^'
^'"'^^^
verbe n'a t choisi que pour l'tymologie de sbs le mot propre pour indiquer la dispersion et l'parpiilement est ysi. Enfin, le terme sous entendu, rint-p, n'est qu'une lgre variante du
mnsD de x, 32, tandis que l'expression y^,iir^ 53 est rpte avec prdilection dans XI, 1, 4; tout cela s'annonce bien comme
Quant au chapitre xi-1-9, je regrette de devoir dire qu'il a eu la malechance d'tre mconnu par presque tous les commentateurs,
lesquels, se faisant l'cho de l'exgse ancienne, attribuent l'au-
teur l'ide que tout le genre humain a particip la construction de la tour de Babel et la confusion des langues qui s'ensuivit.
grecque, tmoin l'icseriplioa qui porte les mots tropole de la Phnicie .
jri^n
DiS
ND1N5,
'
Laodic m-
RECHERCHES BIRLIQUES
27
pour retrouver la place primitive de ce rcit, qui leur semblait en flagrante contradiction avec le chapitre x, o les peuples noachides sont dj installs dans leurs demeures actuelles suivant la diversit de leurs divisions et de leurs langues. Pour dmontrer la diffrence d'origine des deux documents, on invoque, en outre,
l'emploi de
nsb
(xi. 1)
pour iibb
du
nom
de ban
(xi, 9).
(ix, 4),
d'un vnement postrieur la dispersion partielle de l'humanit et contre laquelle les constructeurs dans le cherchaient se prmunir. L'tat de choses est celui-ci chapitre x, qui est le seul document consacr aux origines des
on s'aperoit
qu'il s'agit
personnage d'ber, pre commun des Hbreux en PaYoctanides en Arabie mridionale. Mais l'lection de la seule famille d'Abraham dans la race smitique et la prfrence qui lui est accorde sur les autres descendants d'ber doivent avoir leur raison d'tre. Ce besoin d'explication a produit le rcit de la tour de Babel. Par cet acte de rbellion, les St^mites se montrrent, dans leur ensemble, aussi incapables que les deux autres races de recevoir la vrit religieuse du monothisme, de sorte que Dieu fut oblig d'en confier le dpt un seul individu. Le choix tomba convenablement sur un descendant de Pleg, dont
relevant
le
lestine et des
le
nom,
comme un
cri
de protesta lion
contre l'acte coupable des constructeurs. Ceux-ci sont naturellement les Smites seuls. L'ide de faire cooprer paisiblement les
descendants de
Sem
et de
Cham
une
uvre commune n'a pas pu venir l'esprit de notre auteur. Quant aux Japhtites, leurs territoires se trouvant aux environs
des lieux
mmes o
ils
n'avaient nullement besoin de passer par la Babylonie. Pour les Smites, au contraire, dont les possessions primitives s'tendaient
sur les rives de l'Euphrate et du Tigre, la position de la Babylonie se recommandait d'elle-mme comme point central prsumabie de
leur migration. Les Smites, eux, pouvaient pour le moins s'en-
le
jeu de mot
D'
i:"^
Tryi
L'expressipn
elle est
du verset
1
'<
aussi
lastique que notre tout le monde . Voyez, par exemple, I Samuel, XIV, 25. Encore moins embarrassante est la formule "^d b:> yn^r; biD des versets 4, 8 et 9, qui marque mme l'ide d'un ho-
28
Ici,
Au
Pour ce faire, il avait une raison excellente. Dans son tableau, il a donn en partage aux Smites primitifs un espace trs troit relativement aux vastes rgions habites par les Chamites et le.ss Japhtites. Pour ces deux races, la diversit de leurs langues s'explique naturellement par la longue interruption de leurs communications mutuelles. L'existence de diverses langues parmi les Smites est la seule qui ne semble pas pouvoir s'expliquer d"une manire naturelle, mais
par l'ingrence personnelle de la divinit. Ceux-ci, raconte-t-il donc, avant d'arriver dans leurs demeures actuelles, avaient sjourn sur la plaine de Sennaar, qu'ils ne voulaient plus quitter, contrairement l'intention de Dieu (Gense, i, 28 ix, 1); mais la
;
^ et celle de la tour leve qui devait glorifier cette entreprise de rbellion furent entraves par la confusion miraculeuse de la langue mre des constructeurs, qui ont t ainsi obligs de quitter la Babylonie et de chercher des demeures spares. On sait dj, par x, 25, que
construction de la ville
immense
l'vnement eut lieu du vivant de Pleg, dont le nom y fait allusion. Ce rcit, qui ne concerne que les Smites seuls, fournit ainsi une belle transition pour arriver la gnalogie d'ber et la famille de Tar. La pice appartient naturellement l'auteur de
IX, 18-x,
btiTt (xi,
tmoin
les
termes yio
(xi,
= ix,
19
i^sii)
tait invitable
;
cause
du verbe bba servant expliquer le nom de bnn (9) iiub bbn est. impossible en hbreu. Quant au procd des jeux de mot et des tymologies, nous n'y voyons aucun trait particulier et nous pensons que tous les auteurs anciens en faisaient usage toutes
qu'ils le croyaient ncessaire
les fois
concerne
le
ou seulement utile. Enfin, en ce qui classement des Smites, au chapitre x, 31, ct des
et leurs langues, c'est
par
la
symtrie du tableau, et
la
ne contredit pas
le
moins du
monde
dans
19
h.
aux chapitres x
;
et xi pris
la notice x, 31
'
Comparez
Samuel, xxx, 16
et II
Samuel,
xviii, 8.
Ce
point seul suffirait dj pour dmontrer que l'auteur n'avait pas song faire
RECHERCHES BIBLIQUES
en est tout aussi naturelle
les esprits les plus difficiles. et n'a certes rien qui puisse
29
choquer
L'ensemble de ces recherches conduit admettre l'unit d'esprit sinon l'unit matrielle entre la composition des chapitres x et ix, 18-27 d'une part, et celle du chapitre xi-1-9 de l'autre les trois
;
faisons abstrac-
pour cause, de l'existence antrieure que quelques-unes de ses donnes pouvaient avoir dans les crits d'autres auteurs. Quand on est en prsence d'un difice lev par un architecte habile, on peut en tudier le plan tout en supposant que quelques pierres ou quelques pans de murs peuvent avoir appartenu
d'autres constructions.
V.
On
comme
bouche du peuple. J'ai dj dit ailleurs ce qu'il faut penser de cette fameuse tradition populaire, cre par les thologiens pour le besoin de la cause, et qui n'a jamais exist. Les documents que nous tudions ne font que confirmer cette ngation, qui a paru plusieurs assez tmraire. Il suffit d'une attention tant soit peu soutenue pour que le caractre personnel et systmatique de ces donnes apparaisse avec toute l'vidence
dsirable. L'expos succinct qui suit apportera, je l'espre, tous
les claircissements cet gard.
portant chacune un
genre humain en trois races est tout ce qui est de plus tranger l'esprit populaire. Les Grecs, les Egyptiens, les Assyriens n'employaient, pour dsigner les trangers, que l'expression
Dj
la seule ide
de diviser
le
nom
distinct
les peuples
, et, quand l'occasion se prsentait, ils disaient du nord, du sud, etc., mais jamais ils ne les ont personnifis par un nom gnral. Pour les Hbreux aussi, le mot -i-;!:! ou 172? suffisait pour dsigner les non Isralites, quand ils ne voulaient pas mentionner le nom national ou gographique de
autres peuples
chacun. Or, les noms des trois fils de No n'ont rien de commun avec les dnominations nationales ou les termes gographiques qui appartiennent au domaine populaire, mais ils sont le produit d'une rflexion avance, voire d'une sorte de philosophie de l'his-
30
toire longuement mdite. Ils sont intimement lis au rcit qui les concerne et n'ont pas d'existence en dehors de lui. Comment ne pas conclure qu'ils ont t crs exprs par l'auteur du rcit en question, parce qu'ils exprimaient bien sa pense? Cette conclu-
sion
me
du rcit, qui dcoule, en ralit, du sens cach de ces noms, tel que l'auteur l'a conu. Comme nous sommes en prsence d'un crit religieux, on peut tre sr d'avance que la pense qu'ils y revtent est d'ordre religieux et moral ', notamment
d'attention la forme
et
de mcontentement, car
si les
de
No avaient
que
Cham
ou des paroles
im])udiques pour se
moquer de son
pre. C'tait
un acte irr-
vrencieux ayant sa source dans une ardeur impure et charnelle, et cela a mrit son auteur le sobriquet de an, ardent, au
sens sexuel du
38, 39, 41
Isae, lvii, 5;
Ho(2^)>
que ce
nom
dpart du jeu de mot. Pour l'auteur de ce rcit, Japhet est la race que Dieu persuadera, dans un avenir plus ou moins lointain, de
le
devenir l'hte et l'ami insparable de Sem. Le sens cach dans nom de Sem est le seul qui ne se devine pas par le rcit de ix,
18-27, mais l'auteur en a rserv l'explication pour xi, 4, o les Smites i''unis sur la plaine de la Babylonie se concertent pour construire une ville munie d'une tour excessivement leve afin d'acqurir une renomme ternelle, 'i.
pitre
Le caractre systmatique et tendanciel de la disposition du chaX n'est pas moins frappant. En effet, envisage au point de
mention dans
hbra-
il
la littrature
que
d'une
V~<
ni d"une riD"i
V'IN
I
Texpression
l'exil
n y"lN
40,
la
ou PI
;
'PHN
;
les
potes postrieurs
(Psaumes, cv, 23
cvi, 22
Dans
Chroniques, iv,
rcit
un
dsigne la race
et n'ont rien
Toutes ces
de
Gense
:
d'original.
Entre
;
un
donn
l'orthographe copte
Kmi il n'y a aucune connexion ce nom Khni n'entre pas en ligne de compte.
aurait
RECHERCHES BIRLIQUES
^^1
nomenclature des peuples appartevue purement gographique, la proportions races noachides est loin de garder les nant aux trois l'auteur palestinien de passer naturelles. On excusera facilement centrale et mridionale, qu'il pousous silence les peuples de l'Asie qu'il n'ait pas connu les peuvait ignorer, mais comment supposer tels que les Lydiens, les Cariens, ples importants de l'Asie-Mineure, peuples avec lesquels les Phniciens les Phrygiens et les Lyciens, longtemps? N'est-il pas tonnant qu'un auteur
trafiquaient depuis
mentionne que trois les qui connat parfaitement l'Espagne ne mer Mditerrane ? Il me parat impossur toute l'tendue de la tous les peuples de l'Asiesible de penser que la rduction de Gomer et celle des fils de Yawan quatre seuleMineure au seul part de l'auteur, ment ne soient pas voulues et prmdites del
dans l'namration qui se montre excessivement parcimonieux traits plus amplement; des Japhtites. Les Smites ne sont pas Qnites, les Horites, les Rapham les peuples anciens, comme les mentionns dans les autres docuet les Awim, qui sont souvent l'auPentateuque, n'ont pas trouv grce aux yeux de
ments du
et la
relgus l'extrmit Gouschites. C'est l, dehors de leur habitat naturel, au miiieu des mprendre, le contre -coup de l'avancement on ne saurait s'y peuples Chamito-Chananens dans la rgion
galement sur les fils de trois peuples smitiques il se produit pour ne mentionne que les fils d'Aram. Outre cela, treize peuples en sont bizarre race smitique un phnomne en de l'Arabie mridionale et laisss ainsi
:
opr par les treize distribumoyenne appartenant de droit aux Smites. Une pareille des Chaartificiel. Au sujet tion porte le cachet d'un arrangement de Miram l'auteur se montre trs abondant pour les fils rnites, terminaison du pluriel dont il nomme huit, tous pourvus de la comme pour accentuer le grand nombre d'individus qui compose
du couschite chaque peuplade qu'ils reprsentent. La mention me semble aussi Nemrod aux origines des dynasties babyloniennes qu'il y ait l autre trahir un systme personnel, car je ne crois pas d'un proverbe qui ne prcichose que l'interprtation arrange Pareillement, la faon dont il sait pas l'origine ethnique du hros. annonce un parti pris indubitable, car, en traite les Chananens en mme temps qu'il allonge dmesurment leur nomenclature, peuples distincts trois villes insignifiantes comptant comme importante de Arca, Sin et Cemar, il passe sous silence la ville la Phnicie Byblos (bn:*). Il y a plus, la cit la plus clbre de absolument aprs Sidon, la riche et puissante Tyr, n'y figure et trop peu pas Dans tout cela, il y a certainement et trop l'abondance mais une distribution si capricieuse, o, en gnral,
:
; !
32
mme
de l'auteur, ne saurait tre regarde comme la traduction nave et impersonnelle de faits purement gographiques. Quand on se rappelle, enfin, combien les descriptions gographiques composes pour satisfaire la curiosit dsintresse que nous appelons la science taient trangres l'antiquit, on ne tardera pas souponner que l'auteur du chapitre x n'a pas fait de la gographie
pour elle-mme, mais qu'il s'en est servi comme d'un moyen efficace pour atteindre plus srement le but qu'il poursuit dans son rcit du chapitre ix, et que c'est pour cette fin qu'il a distribu d'une faon si ingale les personnages de son tableau. Pour ce qui est du rcit xi, 1-9, son caractre d'uvre personnelle et systmatique saute aux yeux et se passe de toute dmonstration.
La ncessit d'expliquer
la
fois le
nom
de
Sem
et
la
un
s'tant pass pendant la construction de Babel par les Smites runis. La tour gigantesque qui devait perptuer la renomme, ip, des constructeurs donne le
vnement merveilleux
la tour de
mot de l'nigme relative au nom de leur anctre , et le nom de bna commmore, par un jeu tymologique, la confusion miraculeuse de leurs langues. Le tout prend des allures dramatiques
qui n'ont rien de traditionnel. Il va sans dire que ce n'est pas une lgende emprunte la Babylonie. Dans ce pays, l'action blme par notre auteur aurait t considre comme trs mritoire. L'honneur de l'invention de cette belle et ingnieuse lgende en
Halvy.
(AM-HAARE)
sait, par la Mischna et par d'autres documents, qu'il exis une certaine poque, une forte antipathie entre les gens du peuple (Am-haare) et les docteurs de la Loi ou les pharisiens. tait,
On
Tout le monde connat, d'aprs l'aveu mme de R. Akiba, la haine que ce clbre docteur portait aux pharisiens dans sa jeunesse, avant qu'il ft initi aux tudes rabbiniques et l'poque o il comptait lui-mme parmi les gens du peuple . Diverses publications rcentes, entre autres un ouvrage de M. F. Rosenthal % ont montr quel intrt il y aurait prciser l'poque o cette antipathie est ne. A notre avis, elle remonte assez haut dans l'histoire des Juifs, et ce serait une grave erreur de croire, avec M. Rosenthal, qu'elle date seulement de l'poque de la prise de Jrusalem par les Romains. Comme la question est importante et que la solution d'un assez grand nombre de problmes historiques et moraux en dpend, on nous permettra de l'examiner ici d'un peu plus prs. Il faut avant tout faire une distinction profonde entre le gros des pharisiens et certaines classes ou socits pharisiennes que le Talmud lui-mme, quoiqu'il soit une uvre purement pharisienne, marque du signe de la rprobation. Les docteurs pharisiens qui ont cr le judasme taient des hommes simples, nafs, vivant pniblement du travail de leurs mains, pratiquant toutes les vertus des humbles et travaillant sincrement au progrs des ides religieuses et morales. La critique moderne a reconnu depuis longtemps que ce n'est pas eux que peuvent s'adresser les imprcations furieuses des vangiles, telles qu'on les trouve dans le
1 Vier apokryphische Bcher aus der Zeit und Schule B. Akiba's, Leipzifj, 1885; recension dans Bvue des t.j., n" 22, et dans Zeitschr. fur msaenschafil. Thologie, de Hilgeafeld, 1886.
T. XIII, N5.
34
Evi-
demment
n'tait
l'tat,
la
religion
taient en
qu'un instrument politique et qui, par leur situation dans mesure d'abuser de leur influence pour opprimer
et asservir le peuple. et le
teints
que l'vangile
Talmud condamnent galement et poursuivent de leur haine mrite. L'vangile, qui est une uvre minemment populaire, montre dj suffisamment que cette haine de VAm-haar contre
le
pharisien teint
tait
comme nous
galement.
Talmud
le
prouvent
qu'il faut
soigneusement
une force organise, avec laquelle il fallait compter. Dj l'avnement de Jean Ilyrcan, ces pharisiens exeraient sur le peuple une influence considrable. Hyrcan, qui tait leur disciple dvou, dploya tout son zle pour se maintenir dans leurs bonnes grces, car ils jouissaient d'un tel crdit que le peuple ajoutait foi leurs paroles, mme quand elles visaient la personne du prince ou du grand-prtre . Cependant Ilyrcan, pouss bout par l'un d'eux,
nomm
lazar, qui l'engageait se dmettre de ses fonctions de grand-prtre, se spara de leur parti et passa au parti des sadducens. Ds lors, il perscuta les pharisiens avec acharnement. Il ne lui sufft pas d'abolir les prescriptions lgales qu'ils
avaient tablies,
les
il
observera
enseign
que les pharisiens au peuple beaucoup de lois qu'ils connaissaient par tradition et que les sadducens rejettent ces lois parce qu'elles ne se trouvent pas dans la Loi de Mose . Nous voyons ici que Josphe lui-mme, le pharisien de cur et l'apologiste ordinaire du parti, ne peut s'empcher de faire ce parti le reproche discret d'imposer au peuple des prceptes trangers la Loi de Mose et de provoquer invitablement un schisme. Nous voyons aussi que ces prescriptions des pharisiens avaient reu la sanction du prince. Par cette main-mise sur le pouvoir lgislatif, ces pharisiens avaient acquis une grande autorit et pouvaient, dans certaines circonstances, exercer une forte action sur les masses populaires.
la
ont
les pharisiens
depuis la
et
qui
s'accrut
encore
sous
Alexandre
5, 6.
38
l'esprit des chefs Jann(^e, loin de produire une action salutaire sur tarda pas du parti, contribua, au contraire, les corrompre. On ne
Janne, lorsqu'ils revin s'en apercevoir, la mort d'Alexandre perscutrent leurs rent au pouvoir avec Salom Alexandra. Ils sur eux de basses vengeances anciens adversaires et exercrent douceurs de la paix, tandis que le royaume entier gotait enfin les de dsordre. eux seuls taient des fauteurs Le lecteur attentif, qui sait lire entre les lignes, remarquera sentiment de blme que Josphe manifeste impli;
:
aisment le vif pharisiens citement l'gard de la conduite inqualifiable des La pouvoir. Mais laissons parler notre historien revenus au laissa les Elle reine choisit Hyrcan II, comme grand-prtre... peuple de leur pharisiens disposer de tout et commanda mme au
qu'ils avaient taobir. Elle remit en vigueur les prescriptions et que son beaublies nagure, d'aprs d'anciennes traditions, reine que de nom et pre Hyrcan avait abolies. Ainsi, elle n'tait
de tout
le
la
royaut.
en un mot, vritables souverains. Cependant, la ils ne diffraient en rien de l'tat. Elle rassembla reine ne laissait pas de veiller la sret de de mercenaires et soumit les princes voiune nombreuse arme Ds lors, le pays entier sins, qui durent lui donner des otages. mais les pharisiens seuls n'eurent pas de repos. iouit de la paix, sollicitations et en obtinrent l'auIls assaillirent la reine de leurs roi mettre mort ceux qui avaient conseill au
les Ils rappelaient les bannis, dlivraient
torisation de
pharisiens ^ . son mari, de faire crucifier les huit cents Sous le gouverneAilleurs Josphe s'exprime en ces termes rputation de ment de Salom, la secte des pharisiens, dont la lois tait fort grande, des pit et de science dans l'interprtation des affaires de exera une influence considrable sur la marche leur laissa mme une autorit l'tat. Salom, qui tait trs pieuse, esprit, peu, ils s'insinurent de telle sorte dans son
:
excessive.
qu'ils
Peu
affaires parvinrent mettre la main sur presque toutes les ils taient rappelaient qui bon leur semblait Ils proscrivaient et ils possdaient ainsi tous les et rendaient la libert leur gr partage Alexandra avantages de la royaut et ne laissaient en le pouvoir. La reine tait les dpenses et les soucis que donne
; ;
que
d'ailleurs
elle
con-
son arme. Elle tinua rassembler des troupes, jusqu' doubler sa solde et, par ce prit un grand nombre de soldats trangers
Ant., XIII, 16, 2. Bell, jud., 1,5, 2 et
>
3.
36
moyen, elle se rendit non seulement trs puissante dans son royaume, mais aussi redoutable aux princes, ses voisins. Ainsi cette reine, qui commandait aux autres, se laissait dominer ellemme par les pharisiens. Ceux-ci firent mourir, enlro autres, un
homme, de haute
distinction, nomm Diogne, qui avait t particulirement aim du roi Alexandre. Les pharisiens accusaient
faire crucifier les huit
ceux
la
et,
comme
bon leur semblait. Ce rcit, d'un partisan dclar des pharisiens, a son loquence. Les chefs des pharisiens, et ici il ne peut tre question que d'eux, si on s'en tient aux sources, n'taient donc, lorsqu'ils avaient le
pouvoir en main, nullement aussi inoffensifs qu'on pourrait
croire.
le
Les plaintes qui ont t leves contre eux sont fondes condition qu'on ne les applique pas tous les pharisiens, mais ces pharisiens influents qui jouaient un rle dans l'tat. Ce n'tait pas le parti tout entier qui tait corrompu, c'taient uniquement ces politiciens, qui, sous le manteau del pit, cachaient l'hypocrisie, la soif des honneurs et des jouissances. Tels ils nous apparaissent l'poque de leur plus grande puissance sous le rgne d'Alexandra Salom.
La ncessit de distinguer entre pharisiens et pharisiens repose sur des preuves nombreuses. coutons tout d'abord, ce sujet,
comment l'ennemi le plus acharn des pharisiens, Alexandre Janne, jugeait, son lit de mort, le parti des pharisiens. Lorsque la reine, dit Josphe',vit que son mari (Alexandre Janne) tait toute extrmit et qu'il ne restait plus aucun espoir de gurison, elle se mit gmir et se lamenter de l'abandon o
elle se
Entre
me
est
laissez-vous,
moi
et
mes
enfants, dans
un besoin de secours
l'irritation
aussi pressant ?
pondit que,
sa mort sera survenue, que la place (de Ragaba) soit prise. Qu'elle retourne ensuite Jrusalem en grande pompe et qu'elle gagne les pharisiens, en leur donnant quelque autorit. Par reconnaissance pour ses faveurs, les pharisiens s'appliqueront lui concilier les bonnes grces du peuple, sur lequel leur pouvoir
qu'elle la cache l'arme, jusqu' ce
37
grand qu'ils lui font aimer et har qui est l'objet de leur sympathie ou de leur haine et que leurs paroles trouvent crance, mme lorsqu'ils agissent par envie. Lui-mme s'tait attir l'aversion du peuple, parce qu'il avait tenu les pharisiens l'cart.
Ce passage de Josphe est comment et expliqu par un passage du Talmud qui porte le cachet d'une tradition authentique K On voit, en comparant les deux textes quels sont les pharisiens que Janne accuse et qu'il distingue lui-mme entre les vrais et les faux pharisiens. Alexandre Janne, mourant, fit son pouse la recommandation suivante Ne crains ni les vrais pharisiens ni ceux qui ne sont pas pharisiens mais prends garde aux faux pharisiens, ceux qui sont pharisiens d'apparence, qui commettent les vilenies d'un Zimri et qui rclament la rcompense due au zle d'un Pinchas ben-Elazar . On ne saurait parler plus nettement. Ces paroles du Talmud clairent de la manire la plus vive la conduite d'une classe de
: ;
pharisiens hypocrites qui devaient tre nombreux et influents, puisque Janne les trouvait dangereux qui, sous le masque de la pit, cachaient tous les vices, et nanmoins prtendaient haute;
ment
c'est la
la qualit
Dans
le
Talmud,
Indignation, mais on voit tout de suite qui elle s'adresse. Ce sont ces mmes pharisiens remuants et toujours occups forger des intrigues qui, dans Y Assomption de Mose,
mme
hommes corrompus et sclrats, capables de tous dguisements, se vantant d'tre des justes. ., des gens qui se cachent pour s'adonner tous les vices, dont la main et l'me sont souilles, qui ont toujours la bouche ces mots orgueilleux Nesont appels des
les
. :
me
rendre impur 2. Le passage du Talmud, que nous venons de citer n'est pas le seul o les pharisiens honntes s'lvent contre la classe des hytouche pas de peur de
pocrites, des pharisiens teints qui dshonoraient jamais le
me
nom
du
parti
gile et
dent parfaitement au ton des apostrophes enflammes de l'Evande l'Assomption de Mose. Dans leur lutte contre ces pha-
risiens teints, les pharisiens honntes parlent absolument comme l'Am-haare de l'vangile et l'auteur, pharisien aussi, de l'Assomption de Mose. On n'a qu' relire le passage bien connu o le
Talmud numre
les diffrentes
^.
Il
en
Soi.1, 22, b.
Chapitre
vu: Homines
pestilentiosi
ficti
et
impii, dicentes se
suis.
jer., 9, 4;
esse justos.
. .
ho-
in
;
omnibus
Berakhot,
3,
Fj
36
Ceux qui portent leurs bonnes uvres en tirent vanit ceux qui marchent petits pas en criant aux passants Attendez-moi, je vais remplir un devoir pieux ceux qui se mettent la tte en sang, parce qu'ils ferment les yeux en marchant pour ne pas regarder les femmes, ou qui prtendent compenser leurs pchs par leurs bonnes uvres ceux qui se vantent d'avoir dpens leur fortune en uvres pies, ou qui marchent le dos courb; ceux qui vont rptant: (tPites moi ce qu'il me reste faire, quelle faute j'ai commise, je veux la rparer en accomplissant une bonne uvre ; ceux qul agissent par crainte du chtiment et ceux qui n'agissent que par l'espoir des rcompenses. On le voit, c'est exactement le mnie_ langage que celui de l'vangile, et, dans la bouche d'un pharisien,, il lie peut s'appliquer qu' de faux-frres, dsavous par le parti.. Il est impossible.de contester la vrit de ces accusations diriges contre le faux.-pharisasme, qui fut La honte du pharisasme v^rh^ table, tel que l'ont fait les docteurs. Les pharisiens que l'^vangi^ie, flagelle bon droit ne sont nullement ceux qui vivaieat et mouraient sous la tente de la Lai . Ce so-nt les faux d^votSj. ije.s pha-. risiens hypocrites, qui affichaient leur pit dans la rue, dployant sur la place publique une activit aussi vive que dangei^euse, jetant de la poudre aux yeux, imposant au peuple de iQwrds,^ charges, et qui, en amenant la masse si longtemps ddaigne (J,e,. l'i^m-haare secouer leur joug devenu insupportable, GO.ntrJ-, bu.rent au dveloppement du christianisme. .Ce sont ce^,jrn.n:i,p^s^.
compte jusqu' sept sortes
et qui
pharisiens qui se faisaient craindre du prince lui-mme et qui surent toujours retirer, de leur autorit religieuse toutes sprtes,^
d'avantages matriels^ G'e^t ainsi que, sous le. gouvernement de, Salom, ils surent, comme nous l'avons vu, accaparer tous les.,
profits
que donne
le
Des temps difficiles vinrent, pour les pharisiens, quand le gouvernement passa au pouvoir d'Hrode P"". Sa main de fer pesa lourdement sur leur nuque. Toutefois, il ne put annuler que pour un temps l'influence de ce puissant parti. En gnral, le peuple
leur tait trs attach
ils intriguaient secrtement, toujours prts s'lancer pour s'emparer des rnes du gouvernement qui leur avaient t enleves. L'oppression que le roi Hrode fit peser sur
;
eut, comme les perscutions de Jean Hyrcan et d'Alexandre Janne, une influence^ fcheuse. On le vit l'avnement d'Agrippa I"". Le faux pharisasme,. qu'on croyait mort, s'leva d'un
eux
39
fut,
pharisiens teints. Nous ne voulons nullement amoindrir les services que ce prince a rendus au judasme de son temps, par ses relations avec la cour romaine, mais cela ne nous empchera pas de le juger impartialement, Nous ne pouvons nous associer aux adulations des pharisiens revenus au pouvoir avec lui, ni aux flatteries d'un jQ^phe^
qui colore
soient.'
_
-..,.,
:
..,,..
;^^
Agrippa, l'aventurier dbancji^ qu,i,a vcu de la vie voluptueuse de la cour romaine et qui, sujv ae, terrain glissant et dangei-eux, a appris fond l.'Artdu niensonga et de l'iiypocrisie, a obtenu la couronne ^e Jude et se prsntei comme pharisien et quel pharisien! A peine arriv Jrusal^lii, dit J.osphe S jj. apporte .des sacrifices de. grce, et ne, ngjigi aucune .prspriptiop lgale . Et ailleurs^.,;. ,11, aim^t, sjourner r Jrusalem e^t y restait fort longtemps il observait avec soin le^ lois nationales et.se montrait, en toute circonstance, ami de, .1^ jour sans offrir les s^Qrif|q^4 y^|;t^,.-rl(. i],9J^issi|t;p^s.,paa5^
!
prps.crits ^.
];i
-,
,^ :,,,,,
..,.,
l^,es
temple ^
premiers,, .l'exeipplq d; ses sujets venus en plerinage au A la fte des Cabanes de l'anne sabbatique, lui-mme,
Deutronome au peuple.
:
Tu
:
un
roi
se mit san-
Les docteurs
lui crirent
Ne
!
Qu'on veuille bien nous excuser, si nous nous mfions de ce brusque changement de caractre chez Agrippa, et si nous ne nous joignons pas M. Graetz, qui, suivant le jugement port sur ce prince par Josphe, s'crie Agrippa, le prince si lger, tait devenu un homme srieux le courtisan avait disparu, et sa place il y avait un patriote, un rgent consciencieux*, qui savait ce qu'il devait la nation. En lui, le prince asmonen avait vaincu l'hrodien Nous ne pouvons nous associer ce dithyrambe. Si, l'poque d'Agrippa, l'tat gnral du pays avait t aussi florissant que Josphe le dit et que les apparences l'indiquaient, comment serait-il possible d'expliquer que Jsus et ses disciples aient trouv
: ;
!
J%.,XIX,
Ibid., 7,3,
6, 1.
2
3
Biccurim,
Sota, 41.
3,
'.
"
40
la population, un cho si puissant dans les violentes diatribes diriges en premire ligne contre le leurs pharisasme ? Du reste, mme en dehors des classes infrieures de la population, il y eut parmi les principaux pharisiens des
hommes
saques
d'Agrippa,
et
qui eurent
le
courage
d'exprimer leur
opinion. Josphe lui-mme est forc d'en convenir. En effet, il dit textuellement Durant un voyage d'Agrippa Csare, un certain
:
Simon de Jrusalem,
une assemble populaire et d'acdemandant qu'on lui refust l'entre du cuser le prince d'impit, temple, qui ne devait tre permise qu'aux Juifs. Le gouverneur de la ville crivit aussitt Agrippa, pour l'aviser de cette harangue sditieuse. Agrippa lui ordonna de lui envoyer Simon. Lorsqu'il arriva Csare, Agrippa se trouvait prcisment au thtre. Il fit asseoir Simon ses cts, et, au bout de quelques instants, Dis-moi donc, Simon, lui demanda de sa voix la plus insinuante que se passe-t-il ici qui soit contraire la Loi ? Simon ne sut rien rpondre et demanda pardon. Agrippa lui pardonna l'heure mme, car il tait d'avis que la gnrosit sied mieux un prince que la colre, et que la clmence convient mieux aux grands que la rigueur. Il renvoj-a donc Simon et mme il lui fit des
:
prsents
*.
Il nous semble que cet incident fcheux, qui montre du moins que tous les Pharisiens instruits et les classes populaires ne croyaient pas si fermement la pit d'Agrippa que Josphe et consorts, n'a pas t aussi anodin qu'il en a l'air. Car si Josphe se voit oblig de le relater en sa qualit d'historien; si, d'une part, le gouverneur de la ville est dans la ncessit d'en aviser aussitt le prince et que, d'autre part. Agrippa n'hsite pas mander auprs de lui le farouche pharisien et dployer vis--vis de lui toute son loquence insinuante, il faut que Simon n'ait pas t seul juger le roi avec svrit. Derrire Simon, il devait y avoir des masses populaires qui pensaient comme lui. Cela prouve que,
;
sous
le
gouvernement d'Agrippa,
si
brillant l'extrieur,
il
y avait
mme quand
il
sigeait sur
Dans le cours de son rgne, Agrippa lui-mme nous rvle combien son attachement au judasme pharisien tait peu srieux. Pour plaire aux pharisiens, qui taient tout-puissants sur le
1
4%,, IX,
7, 4.
/,!
de mme, pour plaire aux Grecs, il chercha afficher des sentiments hellniques. Il rigea, en diffrents endroits, des thtres, qu'il frquenta luiavait feint d'tre
lui-mme pharisien
mme
fit
assez souvent.
Parmi
les
nombreuses constructions
il
qu'il
remarquables. Il y fit faire un thtre qui dpassait en lgance et en beaut toutes les constructions similaires. Il fit aussi btir, grands frais, un amphithtre, des bains et des
les plus
Pour inaugurer dignement ces monuments, il dploya toutes les ressources possibles. Dans le thtre, il organisa des spectacles et
Il fit paratre sa gnrosit, en envoyant dans l'amphithtre un grand nombre de gladiateurs. Pour donner la foule le plaisir d'assister un combat, il runit aussi dans l'amphithtre deux troupes de sept cents hommes qui devaient se battre ensemble on avait rassembl, cet effet, de toute part, des criminels auxquels la victoire servirait de rhabi-
litation
Le procd
temps, de pareils incidents auraient suffi exciter vivement les esprits, et amener les consquences les plus graves. Mais Agrippa
aux intrts du parti et accordait une autorit absolue aussi ces infractions furent-elles couvertes du voile de l'amiti et passes sous silence. Les termes dont se sert Josphe pour pallier cette conduite d'Agrippa sont significatifs. Il tablit un parallle entre Hrode, le prince cruel et anti-juif, et le doux Agrippa, l'ami des Juifs, et il conclut en ces termes Agrippa, au contraire, tait doux et bienveillant envers tout le monde. Sa libralit s'tendait mme aux trangers, mais quand il avait ainsi donn ceux-ci des preuves de sa grandeur d'me, il ddommageait ses sujets juifs en les gratifiant de marques de sympathie d'autant plus nombreuses. Ainsi, il faisait volontiers
jouait le pharisien dvou
celui-ci
; :
un
tumes nationales,
sacrifices
et il ne se passait point de jour qu'il n'off'rt des Simon, qui voit presque clair dans le jeu d'Agrippa, est gagn par ces bons procds et se laisse tromper.
Qu'on ne nous jette pas l'anathme cause de ce que nous avons avanc. Nous avons pour nous l'opinion des pharisiens eux-mmes, nous voulons dire des pharisiens sincres, qui, dans leur pieuse simplicit, ont su, mieux que Josphe, juger Agrippa.
1
Antiq.,
Anti^.,
XIX, XIX,
7, 5.
7,
3.
42
Le Talmud
frre,
Tu
es notre
tu es notre frre
la
qui devait
tait
soutenu par le roi lui-mme, ses abus devaient tre criants, et on comprend qu'aprs la mort d'Agrippa, l'oppositiori contre ce faux pharisasme, dont l'existence s'tait trahie dans
les,
une lutte opinitre. C'est ^e cette poqu^ que datent les imprcations lances par le portp-parole de l'Amliaar, dans Mathieu, et les graves accusations du pseudo-IVIose," Tous deux se placent sur le terrain du vrai pharisasme tous deux sont encore des Juifs purs, et la lutte qu'ils soutiennent est uniquement dirige contre la classe des pharisiens teints, qui
l'hypocrisie officielle
;
adversaires des docteurs du Talmud. nous ramne VAssomption de Mose, dont nous ayns dj appliqu le passage le plus important aux faux pharisiens -. Le commencement de ce passage, o sont stigmatiss, pour leur
SJit aussi les
o.r^Ceci
hypocrisie, les
hommes
aux sadduccens (dont le nom, comme qri un mot ^igwifmnX justice). On se croyait oblig ^iecourir.cette explication parce que l'Auteur de rAgsomptifiri de Mose est videmment un pharisien, ej: on ne comprenait pas .qu'il pt attaquer son propre parti. Jiais le chapitre .,^xiii. l'jvangile de-Mathieu est aussi d'un pharisien orthodoxe,; il, 4?^ formellement (verset 3) Faites ce qu'ils disent, mais ne faites pas ce qu'ils font, car leur conduite n'est pas conforme leur doctrine. Il approuve donc la doctrine pharisienne, mais il condamne les faux pharisiens, et ce sont ceux-l aussi que rprouve l'auteur pharisien de l'Assomption de Mose. Le mot de justes dsigne les pharisiens. Pour s'en convaincre, on n'a qu' lire Josphe, Antiq., XIII, 18, 5, o il est question de la sparation de Jean
qu
i>ar
divers auteurs
racine,
sait,
a pour
(1,?^
:,
'
Sota,
l.
c;
cf.
Sota, jer., 7, 7.
Et regnabuat de his homincs pestilentiosi et impii, diccnlcs se esse justos et hi suscitabuiit iratn animorum suorum et erunt homiiies dolosi, sibi plaantes, ficti in omnibus suis et omui hora diei amantes convivia devoratores frulse bonorum commestores, dicentes se hc facere propter misericordiam eorum sed cxterminatores,
^
ab oriente usque ad occidenlem, dcentes hab.'bimus discubitiones et luxuriam edentes et bibenles [?] tavimus non tanquam principes erimus et manus eorum et mentes immunda bractabunt et os eorum ioquetur ingentia, et superdicent tu noli me tanfiere ne inqv.ines me in loco quo versor. ... in plebem qu servet illis. Cf. Origne, Cornent, in Math., 23, 23, sq. Similiter Pharisi sunt omnes, qui justifcant semet ipsos, et dividunt se a ceteris dicentes noli milii appropiare, quoniam mundus sum.
:
:
43
Hyrcan d'avec
festin..
.
le
Quand
il
il
vit
que
il
la
Hyrcan, qui avait td le aim d'eux, leur fit un jour un grand bonne chre les avait mis de bonne
de faire ce qui plat Dieu, et
humeur,
juste
(Sixaio),-
combien
s'efforait
cela tout fait selon les vues (Jes pharisimis, Jlyrcan est
donc
un'
Il
tre juste,
comme
les
et pharisien sont
deux
termes identiques. Le discours de Hyqan provoqua, un rponse de la part d'un pharisien, nomm Elazar Si tu es rellement
:
un
vr:ai,.p|jarisipn,.
il
fautcjue
tu,
renonces aux fonctions de grand-prtr^, ,)),oT4rr Assomption de; Mosaaussi, les pharisiens sont les justes, et les faux pharisiens,
les
l'a
prtendus justes
comme^
Le chapitre
xxiii de Mathieu'
est le meilleur
1^ destruction du temple, la situation religieuse se trouve modifie radicalement; la classe si puissante et si dprave des
Aprs
pharisiens teints semhle balaye. Il ne resta, que le pharisasme pur, tel qu'il nous apparat dans le Talmud. Ce dernier aurait py,. se rconcilier avec l'Am-haar, si,-^uneffari; la hiain tTaditionnelle entre eux n'avait pas persist, et si, d'autre part, les changements qui s'taient oprs dans les ides de l'Am-haar n'avaient
rendu la rconciliation impossible. En effet, les Am-haar avaient donn naissance un parti hrtique, les Miniyn, les Nazarens et les Ebionites. Ils commenaient renoncer certaines crmonies extrieures, et, au lieu de combattre les faux pharisiens, ils sont devenus les adversaires du pharisasme en gnral. Cette filiation du parti des Mmim est atteste, non seulement par le caractre du parti de Jsus, qui se recrutait dans ces milieux, mais encore par la comparaison la plus superficielle de notre passage de Mathieu avec les sources talmudiques. Dans Mathieu, on reproche aux pharisiens leur pit purement extrieure et leur proccupation constante de jeter de la poudre aux yeux C'est pourquoi ils
:
ments cumin...
.
.
donnent la dme de la menthe, de l'anis et du mais toutes ces crmonies sont encore considres comme obligatoires, ce sont des choses bonnes en soi, dont l'abus seul est condamnable, et que l'Am-haar lui-mme est oblig d'accomplir. Aprs la destruction du temple, l'Am-haar n'accomplit plus ces pratiques. Les docteurs du Talmud, cette poque, dclarent appartenir la classe de l'Am-haar celui qui
Ils
;
!A
ne met pas de phylactres, qui ne porte pas de franges ses vtements ou qui ne donne pas la dme de ses fruits. L'Am-haar de rvangile est donc identique celui du Talmud, seulement, aprs la destruction du Temple, ce dernier commence ngliger certaines pratiques religieuses. Il est assimil, par les docteurs, aux Minim, moins qu'il ne se confonde avec eux. Si nous faisions des affaires avec les Am-haar, dit un docteur, ils nous tueraient. Et, d'autre part, il est dfendu de faire des affaires
, et on les croit capables d'assassiner un docteur Les Minim sont les Nazarens, et on voit, par ce qui prcde, qu'ils se confondaient o taient tout prts de se confondre avec les Am-haar. Une fois FAm-haar sur cette voie, toute rconciliation entre lui et le pharisasme est impossible. Il devient lui-mme un parti, qui est bientt en minorit dans le
avec les
Minim
de la
loi *.
M. Friedlander.
Comparez ensemble Pealim, 49
^;
>
Aboda Zara, 27
les
pharisiens, et
La science du judasme, qui a eu une floraison si extraordinaire dans le cours de ce sicle, a donn naissance de nombreux
genres d'tudes, mais
effet,
elle n'a
pass
judasme,
monument
vi-
vant de l'antiquit, ne se soit pas encore mis logie. Le manque de matriaux d'tude explique ce fait, au moins en partie, sinon entirement d'autres peuples ont pri, en laissant la postrit des tmoins et des traces de leur existence ; les Juifs ont perdu et laiss prir les monuments de leur pass, et ce
l'tude de l'archo-
ment dans
sont eux qui ont survcu. Chez les nations qui vivent tranquilleleur pays, de nombreux monuments des temps passs,
des glises, des difices, des statues, des inscriptions, des constructions de toutes sortes et mme le mobilier d'usage courant, se
conservent travers
les sicles,
trieures et produisent, par le contraste, par cette disposition la comparaison qui est inne chez l'homme, la science des antiquits nationales. Cette continuit historique ne s'est pas
montre
chez les Juifs. Grce aux exils qu'ils subirent, soit en masse, soit partiellement, la main de l'histoire a effac, comme d'un coup d'ponge, les annales de leur pass. Un peuple de conservateurs qui
avait sans cesse combattre contre les ennemis du
moment, pour
maintenir sa religion, ses rites et son culte, pouvait rester indiffrent la transmission de choses matrielles, d'objets prissables. L o le salut des vivants rclamait toute la vigilance des bons
esprits,
ne restait gure de temps ni de loisir pour s'occuper de mort ou de ce qui allait s'teindre. Les Juifs manquaient de ce calme et de cette tranquillit d'esprit qui permettent un peuple de s'occuper de ses antiquits. Les consquences des vnements historiques sont lentes s'effacer, et ce manque de got pour leurs antiquits, rsultat de longues annes de souffrances, n'a pas encore entirement disparu chez les Juifs. L'aril
ce qui tait
/i6
chologie juive, comme science indpendante, est encore un do nos desiderata, que l'avenir doit raliser. Toutefois, la ncessit de crer et de cultiver cette science s'est manifeste. Une srie de
fouilles, entreprises
donnes de notre ancienne littrature ces dcouvertes sont dues l'intrt que professent pour nos antiquits nationales des savants de toutes les confessions. La terre aussi commence nous
:
qui partout
ments si riches et si curieux. En dehors de la Palestine, o l'on dcouvre des restes d'anciennes synagogues, toutes sortes de fragments d'objets d'art, des dbris de diverses espces d'architecture, tant sacre que profane, des monuments funraires et des inscriptions en grand nombre, les fouilles pratiques dans les autres pays qui furent le thtre de notre histoire ont commenc fournir des matriaux imprvus pour la connaissance et l'tude de nos antiquits. En Europe, c'est l'Italie qui tient le premier rang sous ce rapport, avec ses catacombes de Rome et de Venosa. Ensuite viennent l'Asie-Mineure et cette cte septentrionale de l'Afrique, si remarquable dans l'histoire juive de tous les sicles.
Comme
les
il faudra en runir tous les lments, car la science juive attend l une moisson que d'autres ont seme. Les savants juifs doivent cet hommage leur pass de
Nous voudrions seulement esquisser la tche et montrer par quelques exemples ce qu'il y a "d'attrayant et d'utile traiter les questions archologiques concernant les antiquits juives, bien que l'tude de ces dcouvertes laisse subsister plus d'nigmes
qu'elle ne
donne de
solutions.
LA SYNAGOGUE DE HAMMAM-LIF.
I
Le 17 fvrier 1883, le capitaine E. de Prudhomme dcouvrit Hammm-Lif, en Tunisie, dans le voisinage de Carthage, le parquet en mosaque d'une salle de 9 m. de long sur 5 m. 25 de
47
large *. C'est un monument prcieux pour l'archologie tant juive que chrtienne. L'explorateur se trouvait en i)rsence d'une mosaque antique, d'un dessin splendide et d'une couleur clatante, qui dut tout de suite captiver l'attention par son tat de parfaite conservation et par ses dimensions extraordinaires. En l'examinant de plus prs, on dcouvrit qu'elle tait divise en trois champs ingaux; le champ de gauche, fort large, et le champ de droite, plus troit, taient orns de toutes sortes de plantes, d'animaux et particulirement d'oiseaux le champ du milieu se subdivisait en trois nouveaux champs, dont le suprieur reprsentait le champ la mer avec des poissons et des oiseaux aquatiques infrieur reprsentait la ygtation du pays des palmiers, des fleurs, un couple de paons et un couple d'autres oiseaux dans le champ du milieu, ayant de chaque ct un chandelier sept bran;
ASTERIVSFILIVSRVS TICIARCOSINAGOGI
MARGARITARIDDEIPAR TEMPORTICITESSELAVIT
Dans un troisime espace, attenant au ct large (gauche) de
mosaque, une troisime inscription double
:
la
ISTRV
48
Avant de procder un examen plus approfondi de ces inscriptions, de nombreux indices, apparaissant premire vue, indiquent les uns une origine juive du monument, les autres une provenance chrtienne. Le btiment est dsign comme tant une synagogue l'un des fondateurs de la mosaque est appel
,
le chandelier sept branches apparat trois fois, sceau du caractre juif de la mosaque; droite et gauche du chandelier de gauche, l o M. Delattre a vu un A et un 1^, il y a sans doute un throg et une corne, nouveau sym;
archisynagogus
comme
le
bole juif*.
Mais le panier de pain, les poissons, les paons ne sont-ils pas de vritables symboles chrtiens qui, eux seuls, assigneraient au monument une origine absolument chrtienne ? Basilique ou
synagogue, telle est la question. Des fouilles ultrieures, qui ont mis nu les fondements de tout le btiment (voir le plan dans la Revue archologique, 1884, I, p. 274), n'ont pas donn de solution certaine. Le plan horizontal ne rvle nullement le caractre d'une glise chrtienne, comme M. Renan l'a tabli {l. c). Du
reste, le matre de l'archologie chrtienne, J.-B. de Rossi [Arch.
de V Ornent latin,
II,
452), d'accord
avec
les
membres de l'Acad-
mie
tion sous le
nom
de synagogue.
II
l'inscription, une premire question se pose symboles chrtiens d'apparence ont-ils un caractre si prononc qu'ils ne permettent pas d'attribuer au monument une origine juive ? A cet eflfet, nous allons examiner successivement ces symboles, y compris l'A et l'i^, que M. Delattre prtend avoir reconnus.
Avant d'examiner
:
donc, savoir
les
A
Mme
et suiv.
et Q..
si
ces
deux signes
la figure, ibidem, 1884, planche VII-XI. La photographie qui est renous a t donne par M. Thodore Reinach, elle est faite d'aprs un clich de M. Balagny. * Revue archoL, 1884, I, p. 273, note 2, il est Ces deux objets que l'on dit distingue bien sur l'aquarelle originale il est impossible de les reconnatre sur la
Voir
ici
produite
photographie.
mosaque de HAMMAM-LIF
Revue des Etudes Juives
t
XIII.p
48-49
Imp Cerf fils Versaille
/il)
mosaque et n'avaient pas t reconnus comme les symboles juifs bien connus de Vcihrog et du loiclab ou d'une corne, on n'aurait encore rien prouv en faveur de l'origine chrtienne du monument. Bien que l'Apocalypse rapporte ces lettres au Christ {Apoc, 1, 8; 21, 6 22, 13), et qu'on s'en soit servi ultrieurement pour les monogrammes de Jsus, ce qui leur a donn un caractre tout fait chrtien, il est vident que dans S. Jean elles forment un vricomme le Talmud dit Y'->n is! r\"b^)D [Ahoda table hellnisme Zara, 4 a), comme nous disons depuis A jusqu' Z , on disait, en grec, depuis A jusqu' . Aussi, ces lettres se trouvent tout naturellement dans les pitaphes de la catacombe juive de Venosa, et mme, conformment aux lois de l'criture hbraque, l'O se trouve gauche de l'inscription
;
<c
'
Les pains.
Avant d'examiner les prtendus symboles chrtiens, nous avons devoir de faire une remarque, c'est qu'il faut voir si un objet employ comm.e symbole dans une uvre peinte est isol et pourvu de tous les caractres du symbole, ou s'il se trouve au milieu d'autres objets, sans aucune signification propre. Si on voyait, sur des peintures ou des sculptures ornant des pierres tumulaires, un panier contenant des pains reconnaissables comme
le
si
de cinq ou sept pains indiquant le miracle de la multiplication des pains, il ne pourrait, dans ce cas, y avoir aucun doute, et l'origine chrtienne du monument ne
saurait tre conteste (voir Kraus, Realencyclopddie rfer chrisll.
AUertJi.,
1,
mme
si
toutefois ce sont des pains que le panier contient, se trouve sur le panneau de gauche, au milieu de toutes sortes d'oiseaux, d'ani-
maux, de guirlandes de
qu'on trouve sur
dessin de la
peu prs comme les fruits peints pompiennes et avec lesquelles le mosaque a beaucoup de ressemblance. On n'y voit
plantes,
les fresques
Le panier repr-
sent n'a aucun caractre symbolique et pourrait figurer sur la mosaque d'une synagogue tout aussi bien que sur celle d'une glise.
Du
>
reste,
fruits
comme symboles
Voir Krauss, EEP., I, p. 61-G2, o il y a des exemples de celte manire d'crire Vi sur des monuments chrtiens. Kraus a nglig ici les pitaphes de la catacombe juive de Venosa. Conf. Ascoli, Iscrizioni di antichi fepochn giudaici del Napolitano, p. 56.
l'A
et
T. XllI, nO
2S.
50
monnaies juives; ce sont probablement les corbeilles dans lesquelles on portait triomphalement au sanctuaire les prmices, les Biccourim (voir M. A. Levy, Gescli. der jd. Micnzen,
Les
2)Oissons.
Quant aux poissons qu'on voit sur notre mosaque, il est surremarquer que rien en eux ne rappelle le symbole connu. Ce sont des poissons de forte taille, reprsents nageant dans la mer, de vritables animaux marins, et non de ces esquisses restout
semblant des poissons qui doivent symboliser ri/.^; "iT.doG ui? cwrrip (Heuser, dans Kraus, REF., I, 51G et suiv.). Mais, malgr le caractre dfini que le symbole des poissons a pris
XjbiTT; eo
dans
des
pas ncessaire de supposer que les Juifs connaissaient exactement la significatio-n du poisson comme
juifs. Il n'est
monuments
les monnaies juives Gaz. arch.). Le poisson reprsent sur la pte de A^erre, datant d'Hrode, conserve au Cabinet des mdailles de Paris, doit signifier la pche dans le lac de Tibriade {Gaz. archoL, I, 116). Si le caractre symbolique du poisson n'tait 7)^.9 encore connu cette poque, il n'tait pas connu davantage plus tard des Juifs. M. Derenbourg 'Rev. arch., 1883, I, 22T) a vu une ancienne Bible juive qui avait des poissons parmi ses ornements. Nous ajouterons que, parmi les illustrations des douze signes du zodiaque qui ornent la prire de la rose (ba) du Mahzor de Pque, soit dans les manuscrits, soit dans les Mahzor imprims, il y a deux petits poissons nageant en sens
cit
dans
la
Nous pou-
vons aussi indiquer la reproduction sculpte de deux poissons sur une pierre tumulaire juive. Le cimetire juif de Lemberg, en Galicie, nous offre ce remarquable spcimen [Ben Chanania, anne IX, p. 213). Ses auteurs ne connaissaient certainement pas la signification et l'importance que le poisson avait un jour sur les pitaphes. Mais on peut aller plus loin et affirmer que, mme aux poques et aux lieux o la signification symbolique des poissons tait reconnue, on n'hsitait pas les faire figurer sur des mo-
numents juifs. On n'a pas oubli les peintures des plafonds de la catacombe juive de la Vigna Randanini, que Garrucci a reproduites la premire fois sur la planche 489 de sa Sloria dlia arte
51
nous dcouvrons des reproductions de poissons qui, au nombre de cinq, semblent nager gaiement ple-mle, et qui, par leur disposition et leur petitesse, rappellent plutt le symbole du poisson
tel
reprsenter sur des monuments chrdonne des tiens. Ce plafond, qui, sous plus d'un rapport, nous chez les Juifs (Garucci, Disseriaaperus sur la culture des arts
qu'on a coutume de
le
zioni arclieologiclie di varie argo^ncnio, II, 174), prouve aussi qu'on a tort de croire l'emploi du symbole des poissons par les
chrtiens seuls
^
Les Paons.
C'est
l'archologie chrtienne
le
drer
n.
paon comme
Centralcomyn. zur Erforsch. und Erhalt. der Baudenkm., XVIII, Vienne, 1873, p. 78; Kraus, REF., s. v. Pfau). Un regard jet sur notre mosaque suffit pour y dcouvrir immdiatement un ancien motif de l'illustration murale, qui est bien aploin de toute signification symbolique. Ainsi, les paons nous
paraissent, par exemple, dans les paysages de la maison
aux
fresques de Pompe
Presuhn, Pompei, 2" partie). Des oule vriers mosastes italiens ont pu adopter aussi ce motif pour parquet en mosaque de Hammam- Lif. Adrien de Longprier a montr que le paon tait encore employ en Orient durant le
(v.
dcoratif [Rev.
arch..
n. sr.,
XII,
Ce motif demeura bien recherch, mme sur profanes, sans signification symbolique, et apparat encore viii'^ et du ix'^ sicles. On le des miniatures et des sculptures du retrouve mme sur un peigne d'ivoire, affect l'usage domespour des buts
tique, qui est conserv
au muse germanique de Nuremberg, et couple de paons qui boivent dans un vase sur lequel se voit un {Anzeiger f. Kunde der deutsch. Vorzeit, 1882, p. 331). mme l'poque o le symbole du paon tait dj entr
Mais-,
de l'art chrtien, les Juifs ne se sont pas abstenus reproduction figure du paon. Nous sommes encore oblig la o, de renvoyer la Catacombe Juive de la Vigna Randanini, plusieurs entre autres images, on peut trouver la reproduction de paons au plafond de la seconde vote spulcrale (voir Garucci,
au service de
On
auliquiis
de
Tiryns; voy.
'l
489; W. Schultze, Die Katahomden, p. 88). Comme sur notre mosaque, qui, par la conception si claire et la vivacit des couleurs, rvle une simple pice de dcoration sans aucune prtention symbolique, absolument comme sur les fresques pompiennes, o on trouve des paons contemplant au bord d'un
tav.
plantes, ainsi
bassin le jet d'eau jaillissante, au milieu d'autres oiseaux et de il y a sur le plafond du cubiculum juif dcrit par
et cela sans
aucune
m
Ayant acquis
qu'elles n'ont
ainsi,
sont re-
considres
comme
si
une origine juive prononce et une signification si clairement symbolique, et ces symboles mmes ont si bien le caractre juif, que ces images seules suffisent pour que nous dclarions que le btiment dans les fondements duquel on a trouv ce parquet en mosaque est une synagogue qu'importe que Vethrog et le louldb ou Vthrog et la corne flanquent un seul des chandeliers sept branches ou les deux \ en tout cas ce sont des symboles dont la signification exclusivement et rigoureusement juive est hors de doute. Il est inutile d'insister sur le caractre absolument juif du chandelier sept branches. Toutefois comme M. Maury [Rev. arc/i., 1883, 1, 222) prtend que ce symbole se rencontre quelquefois sur les monuments chrtiens de l'glise primitive, je disprsente une tendance
;
Le chandelier
sept branches.
Il s'agit tout d'abord de combattre ici une erreur commise par H. Guthe {ZeitscUr. des deutsch. Palaestinavereins, YLU, p. 334), lorsqu'il prtend que les Juifs ont transgress une pres-
chandelier de droite
arch., 1884, I, 273, dit de ces deux Peut-tre ne les a-t-on pas remarqus
appendices
du
53
chandelier sept branches sur des monuments. Il veut entendre l la dfense de la baraita deMenahot, 28 & (cf. liosch ha~ Aboda Zara, 43 ) de fabriquer une Menora qui scliana, 24
par
une copie du chandelier sept branches du sanctuaire. Naturellement, il s'agit ici d'une menora employe comme objet on n'y parle pas d'une reproduction figure, d'usage journalier peinture ou fresque, soit en relief soit plat. Les Juifs n'ont donc jamais transgress une dfense traditionnelle par l'emploi du chandelier sept branches, qui leur rappelait ce qu'il y avait de plus cher et de plus frappant dans l'existence du sanctuaire. Il parat qu'avant la destruction du temple, ce symbole n'tait pas encore usit, car on ne le trouve pas sur les monnaies juives *, Sa reproduction sur l'arc de triomphe de Titus doit avoir eu quelque influence sur sa propagation -, Le chandelier sept branserait
:
monument
qui symboli-
Jude vaincue par Rome, est devenu en quelque sorte le symbole officiel du judasme en exil. Quand on le trouve sur une tombe, il montre d'une faon indiscutable qu'un Juif y repose, comme le prouvent clairement les catacombes de Rome et de Venosa. Mais, de mme que ce symbole a pris son essor de Rome, il est venu aussi directement de la Palestine travers la diaspora. Tandis qu'en Occident, le chandelier sept branches n'apparat ordinairement que sur des tombeaux, des pitaphes, des lampes funraires, des verres dors ou des pierres sculptes, on le voit, en Orient, sur des difices, des colonnes, des chapiteaux comme un symbole trs frquent. Tantt il est reprsent en relief, tantt simplement comme ornement d'une surface (v. Kraus., REP.,\\, 296). Aux preuves dj connues viennent s'ajouter la lampe trouve par Lawrence Oliphant dans une tombe juive du Carmel [Quarterly Statement, 1886, p. 8) et les spcimens dcouverts par Schumacher dans la rgion orientale du Jourdain et qui sont reproduits dans la Zeitschr. des deutsch. PalaestinaVereins, VIII, 333. On ne peut encore citer aucun monument chrtien de l'antiquit sur lequel apparaisse comme symbole le chandelier sept branches. Si Mnter (SimiMlder, I, 86) dclare que les chrtiens l'avaient aussi parmi leurs symboles et s'il veut y voir une allusion au verset 20 du chap. xii de l'Apocalypse, la premire affirmation n'est pas prouve et la dernire est inexacte.
' L'exception cite par Maddcn est encore douteuse. Voir Maddcn, Coins of thc Jews, p. 102. C'est cause de lui que cet arc est dsign dans le Mirahilia Urbis Borne sous
le
nom
'.i\
Le passage de
symbole une
aux Hbreux,
ix, 2, n'est
pas un point
On
considre
comme
tant
de provenance juive le sarcophage, orn de sculptures autrelbis dores, conserv au muse Kircher de Rome, et cela cause du
chandelier sept branches (voir Schultze, Archologische
dien, p. 264).
Stii-
De Rossi
le
chandelier
du judasme,
cru
le
le
moderne (voir Bulletino di archeologia cristiana, srie III, tome II, p. 51). De Rossi dclare galement d'oMgine juive les lampes rouges en terre cuite de Chiusi {ibld., tome VI, p. 76, n. 1) sur lesquelles on remarque le chandelier sept branches. Kraus (Z. cit.) rsume l'opinion gnralement admise, vu l'tat
actuel de la science, en disant
t reprsent
:
Jusqu' prsent
le
chandelier
na
que sur des monuments juifs . On peut mme attribuer aux Juifs la prsence du chandelier sur des monnaies mahomtanes. Les graveurs juifs au service des califes ternisaient leurs souvenirs nationaux en les reproduisant sur les monnaies. Comme il est tabli qu'il y a eu dans les premiers temps du califat des intendants des monnaies qui taient juifs, il n'y a aucune difficult de croire l'origine juive de ces symboles sur les monnaies arabes. Stickel {ZeUsGh7\ der deidscli. morgenlund. Gesellsch., XL, p. 85) a reproduit rcemment une de ces monnaies de cuivre qui se trouve lna (Cf. H. Guthe, l. cit., p. 3.35). Tandis que, dans la synagogue, le chandelier sept branches demeura comme symbole ou, tout au plus, fut employ comme ornement de surface ou de relief, dans l'glise, on le retrouve, aux sicles suivants, servant des usages matriels l aucune dfense n'en empchait l'excution plastique. Le chandelier du tabernacle et du sanctuaire Jrusalem fut pris comme modle du candlabre d'autel le relief de l'arc de Titus fut considr comme une copie si fidle qu'on en reproduisit exactement, dans leurs plus menus dtails, les ligures d'animaux qui se trouvent la base, comme l'a montr Antoine Springer, en 1860, dans les Mittheilungen der h. k. CentralGommission, V, 316. Peut-tre peut-on encore attribuer une influence sur la propagation de ces reproductions cette circonstance que, dans la typologie chrtienne du moyen ge, le chandelier sept branches
:
Spculum human
sal~
vationis de Kremsminster
ETUDIS lARCHliOLOGIl!;
JUIVI']
;i",
pulchrc ctiam pra'figurata est in candelabro aureo Quocl lucebat Jerusalemis in domini teraplo, Super quod VII lampades ardentes stabaut, Qua) VII opra raisericordia'. in Maria figurabant '.
(ipsa)
Quapropter
la
christl.
Mittelalters in d.
la fin du i'' ou du y avait Prague un pareil chandelier, qui n'existe plus maintenant, mais qui tait dj clbre en 1158. 11 avait t pris Milan comme butin de guerre et portait, dj en 1395, le nom de Chandelier salomonien (Otte, Handb. der christl. Kimstarch., I, p. 166, n. 5, 5 dit.). Au sujet de cette appellation, nous renvoyons le lecteur aux observations classiques d'Adrien de Longprier sur l'Opus Salomonis [Rev. arch., n. sr., XII, 359), qui en fait un chef-d'uvre artistique.
2, p. 36,
Le candlabre de l'glise de Sainte-Marie, Colberg, portant une inscription de l'anne 1327, est galement la copie du chandelier de l'arc de Titus (voir Fr. Kugler, Kleine Schri/en,
I,
784).
Outre les imitations signales par Otte [l. c, 164 et suiv.), on en trouve d'autres dans les dmes de Halberstadt (Kugler, /. c.) et de Milan {Aus'm JVeerth, L c, p. 37, n. 66). Pour clore cet aperu de l'histoire des reproductions et imitations du chandelier sept branches, nous mentionnerons le Heptalychnos du palais de Byzance, dont Const. Porphyrogente rapporte qu'on allumait les lumires lors des processions solennelles. Nous concluons de
tout cela que la prsence du chandelier sept branches sur
le
parquet en mosaque de
trouv
Hammam-Lif caractrise l'difice o il fut comme un dilice juif, c'est--dire comme une synagogue.
IV
nous avons acquise par l'exameti de la moune certitude par l'examen des inscriptions, du moins nous l'esprons. D'aprs la disposition des mots, qui est d'une clart vidente, comme M. Renan l'a prouv, l'inscription du milieu du parquet de la mosa'que est ainsi conue
probabilit, que
La
Jchrh. der h,
li,
Centralco^nm,. V,
4-1.
SANCTA SINAGOGA NARON PRO SA LVTEM SVAM ANCILLA TVA JVLIA NAB DE SVO PROPIVM TESELAVIT
Les nombreuses fautes de grammaire qui
s'y
trouvent n'arr-
teront pas ceux qui sont habitus observer sur les pitaphes des
poques de basse
latinit l'emploi
On
:
lit
mme
DONVM
arch., n.
s.
XXXII,
faite
p. 404).
Pro avec
l'accusatif,
nan, de voir dans propium une abrviation du moi propitiatormi a dj t rejete par M. de Wailly, comme inadmissible et
contraire toutes les rgles [Rev. arch., 1883,
sidrer que le
I,
commencement de l'inscription manquerait de construction et resterait en l'air, le mot propos, qui serait la traduc= t:'iO'7pn 'v^'p) est impossible. De suo propium tion de aasTYpiov (= de suo proprio, comme sua pecunia, propria pecunia des ins(
grecques) signifie
le
par
les
iwv si frquent sur les inscriptions propres moyens . Mais que signifie
P barr de la 3^ ligne? M. Boissier propose de lire proselyta. Quoique nous connaissions par les inscriptions la manire de faire
noms propres
II, (v.
Schiirer,
on ne connat pas encore de signe pigraphique de ce mot. Mme l'poque la plus florissante de la propagande juive, les conversions au judasme ne doivent pas avoir t si frquentes qu'il ait fallu se servir d'une abrviation du mot proslyte. C'est pour la mme raison que je n'ose pas penser au mot pateressa par lequel Juliana se serait dsigne comme la femme d'un pater synagog,
Zeiialter J. Ch.,
567, note 292),
c'est--dire
im
La forme
catacombe de Venosa (v. Ascoli, p. 50, note 1., 53). Dans cet embarras, il n'y aura rien d'autre faire que de rappeler la forme Naritanus Naronitanus de la troisime inscription, quoique la lettre R sur l'inscription soit distinctement diffrente de P, et de voir dans le P barr une abrviation de r(onitana). M. Renan a dj voulu lire Naronensis, mais il s'est laiss arrter par la forme du P barr. Nous ne prendrons pas non plus Naron pour le nom de la synagogue, mais pour une abrviation de l'endroit o
57
synagogue
tait situe,
(1884),
le
Sanctam synagogam Naronitanam pro salute su ancilla tua Julia Naronitana de suc proprio tesselavit.
C'est--dire
la
Dans
cette sainte
servante Julia,
La deuxime inscription, qui se trouve sur le seuil qui conduit du portique la salle principale, se divise naturellement ainsi
:
tant plus facilement dsigner, dans notre inscription, d'origine juive que celui-ci est dsign
l'autre partie de l'inscription. Si
un
difice
domus
r>8
pouvons aussi voir dans D l'abrviation de domo ou dumi, ce qui signifierait alors dans dans la maison de Dieu . Gomme chez les chrtiens, dans les glises, il tait d'usage chez les Juifs de
le nom des donateurs par des inscriptions places dans synagogues (v. Levy, Jahrb. f. d. Gesch. d. Juden, II, 272). C'est surtout dans les mosaques que les donateurs avaient coutume de l'aire mettre leur nom (voir Eugne Miintz, Rev. arch.^ n. sr., XXXII, 402). Mm'e quand quelqu'un avait fait simplement restaurer une partie d'une mosaque, il y mettait son nom. Ainsi, dans la cathdrale de Pesaro, dans cette partie du parquet en mosaque qui reprsente des paons, il y a une inscription ainsi conue A SOLINVS lOIIIS (lOIIANNIS?) VRSELLIOS PAVONES FACERE FEGIT [ib.). Ainsi, nous voyons par notre inscrip-
perptuer
les
tion qu'Astrius,
fils
fait faire
une partie de
La troisime
mme
est la
M. Renan suppose que insirumenia dans le sens de te/o;, livres) signifie ici rouleaux de la Loi (7. c, 163). Faut-ii donc croire que la petite salle attenant la grande salle, comme cela arriva plus tard dans mainte synagogue, tait destine recevoir l'armoire contenant les rouleaux de la loi, et que ceux-ci taient eux-mmes un cadeau du Naronitanien de l'inscription, dont le nom hbreu a pu tre D-i:or? On ne peut faire que des suppositions
ISTRVMENTA
(c'est--dire
cet gard.
Au point o nous sommes arriv, nous pourrions, vrai dire, rsumer notre argumentation et dire que l'examen des caractres
tant intrieurs qu'extrieurs des symboles et des inscriptions n'a rien donn qui s'oppose admettre l'origine juive de ce monu-
ment
que nous avons, dans les mosaques de Hamancienne synagogue juive. Mais il faut encore discuter l'opinion qui veut y reconnatre une basilique de la faon la plus certaine. A cet effet, nous traduirons textuellement les paroles de M. Schirer, qui a formul cette opinion
et croire
mam-Lif,
[l.
c, 365, note 62 a)
Dans
les ruines
le
!9
une inscription o on
lit,
entre autres
Astorius filius... Le
monogramme
qui s'y
trouve
l'ait
snunont
de l'inscription une inscription chr la fondation primitive, l'influence juive y est sensible par la prsence tienne. Toutefois du chandelier sept branches. videmment M. Schirer n'est renseign sur la mosaque que d'une manire superficielle et inexacte. L'endroit s'appelle Hammm-Lif; l'inscription n'a pas
t trouve dans des ruines,
sous
le
.
sol
.
autres.
il
mais sur un parquet de mosaque entre ce n'est pas une seule inscription o on lit distinctes ce sont deux, ou plutt trMs inscriptions
<c
;
n'y a pas de
monogramme
et des inscriptions.
M. Schttrer a
mes l'une la suite de l'autre dans Ephemeris epigraphica, V, 137, pour une seule. Il a t galement induit en erreur par ce qui y est dit, page 538, ihid., que le monogramme chrtien j|'se trouverait sur la mosaque. Ce n'est pas le P barr qui reprsenterait ici le prtendu monogramme de la croix. En ce cas, Juliana aurait
pas
la mosaque au Christ, et il ne faudrait Naronitana; cependant M. Schrer, sans avoir examin de prs les inscriptions, dit, p. 370, n 84 L'inscription de Hammam-El Enf, qui commence par Sancta Julia Nar(onitana). La basilique de M. Schrer, comme nous voyons, ne tient gure debout. Il n'y gure d'appui pour lui dans le fait que les Marne cionites de Syrie emploient synagoga pour glise et que l'on
d consacrer
lire Julia
trouve l'archisynagogus que chez les judo-chrtiens de la Palesayant tine comme dignitaire chrtien. Parmi les 408 inscriptions
srement une origine chrtienne que Karl Knstle a examines, d'aprs le tome VIII du Corpus inscr. latin, (dans la Theolog Quartalschrift, 67, p. 58 et s., p. 415), il n'y en a pas une qui prouve que les chrtiens d'Afrique se servaient des termes de sy et archisynagogus . Mais, outre ces considrations avons-nous, en ralit, le droit de voir dans le P barr le monogramme de Jsus? En effet, il est indubitable que le monogramme peut remplacer, dans le milieu d'une phrase, le nom de Christ; nous ne citerons ce sujet que l'exemple qu'on trouve dans BuUeliiw di arch. crist., IV srie, tome I, p. 105 v da ^ notre inscription, paaiXs'ia. Le mouogramme pourrait donc, dans d'abord, il faut apporter la remplacer le vocatif Christe, mais
nagoga
preuve que la crux monogrammatica se trouve sous la forme que rvle le P barr sur notre inscription, et .si on le trouve dj l'poque laquelle remonte notre mosaque. Quant tirer une preuve en faveur du monogramme de ce que tua dans ancella tua w serait l sans aucun lien, cela ne se peut, car dans la troic^
60
'
sime inscription il y a Servi tui , sans qu'il y ait l un monogramme qui explique le tui . Dans les deux cas, il faut sousentendre Dieu .
VI
Nous pourrions donc, sauf de nouvelles preuves tablissant le Ilammm-Lif comme une
et voir
dans cette magnifique mosaque comme dans catacombe juive dans la Vigna Randanini et dans les spcimens palestiniens de la sculpture juive, un monument prcieux de l'art juif. Sous le rapport architectural aussi, le plan de la synagogue de Hammm-Lif, comme il a t tabli par les fouilles faites pour retrouver les murs de fondement, a une certaine importance. Les dbats sur l'origine chrtienne de la basilique ne sont pas encore clos (v. Kraus, REP. s: v.). Il se peut qu'on ne puisse rien tirer, sur la question, de l'origine des basiliques chrtiennes, de cette assertion de la Tosifta Soacca, iv, 6, que la synagogue d'Alexandrie ressemblait une grande basilique*, ayant une stoa renferme dans une autre, c'est--dire tant quadruple nef mais la conformit des premires basiliques chrtiennes avec les synagogues juives doit tre tudie de plus prs. En 1859, le professeur Kreuser a voulu tirer de es passage de la Tosifta, mal traduit par Haneberg {AWiandl.derli. k. Centralcommission, IV, 88), la preuve que les basiliques chrtiennes sont issues des synagogues. Weingrtner [ibid., 309 et suiv.) a rfut cette assertion en faisant observer avec raison que des noms tels que basihque et bma (^'7:'^3) rappellent, non des difices juifs ou
synagogue
les plafonds de la
Weingrtner
(ibid.,
Rcemment M.
S.
Rei-
Zuckermandel, 198, 20, '{"iIDb)"^'! "n'est pas, comme il est dit dans mais tuXocrTwov, mot l'orm comme xsTpacrTwov. Le mot n'est donc pas UHe corruption de iTtXj c'oa, comme dit Weingrtner, ni semblaljle Diopluston, et videmment parent de At5Tio),i; >, comme dit Kreuser. La leon T^LO'JO C^jDb T'IO prouve que gto-/] se prononait stoi. La forme 'j"'C3DbD'l"^"7 parat indiquer que dans oi7r),o le i tait prononc comme consonne. La discussion sur la traduction de fiinit^^ "'NiiT'D ibsiS r;3 lirT^lj i^^'Q, dans llitth. der ou Y, 179, o on dit que C'^^D peut se traduire par pas h. li. Centralcomm. quelquefois >, montre quelles erreurs on par deux fois i, tandis qu'il signifie peut commettre quand on n'a pas, pour traduire ces textes rabbiniques, une prpa'
Tosifta, dit.
ration suffisante.
6t
nach, l'occasion de l'inscription synagogalo si importante de Plioce dcouverte par lui [Revue des ludes juives, n" 24), a trait la question des rapports entre la construction des anciennes
glises et des synagogues. Si
on peut s'en rapporter aux recherches de Messmer [Mitth. d. k. k. Centralcomm., V, 180), la filiation des basiliques chrtiennes comme issues du temple hyptre, ainsi que M. Reinach parat l'admettre, serait impossible, car l'es-
sence de la basilique *, c'est prcisment que la lumire n'y entre pas perpendiculairement par le plafond ouvert, mais latralement par les fentres d'une construction centrale dpassant les nefs latrales. Mais quelle que soit la solution de cette question, il est
certain qu'il faut encore, pour la rsoudre compltement, la con-
Il est donc important qu'en outre des synagogues palestiniennes, trouves rcemment par Oliphant, Schumacher et d'autres, dont on peut reconstituer le plan d'aprs les fondations, on ait trouv en Afrique le plan d'un difice que, selon toute vraisemblance, nous pouvons considrer comme une synagogue. En tout cas, l'archologie
dcouverte de Hammm-Lif. Puisse ce sol du nord de l'Afrique o Romains et Vandales ont dtruit tant de synagogues offrir d'autres dbris d'antiquits synagogales ce grand critique des temps
modernes qui
s'appelle la pioche.
David Kaufmann.
'
Voir,
du
de
la basilique,
JOSELMANN DE BOSHEIM
La Revue des tudes juives a tlnj consacr deux articles au clbre conservateur alsacien des juifs d'Allemagne au xvi^ sicle '.
On y trouvera tout ce qui a t publi jusqu' ce jour sur Joselniann - et des faits nouveaux, puiss dans des documents indits. On nous permettra nanmoins de revenir sur ce sujet intressant,
qui est loin d'tre puis, et de donner ici les rsultats de recherches que nous avons faites sur Joselmann, dans les archives du dpartement du Bas-Rhin, des villes de Strasbourg, d'Obernai, de Golmar. En outre, nous avons eu la bonne fortune de consul-
pour le mme sujet, les archives de Wetzlar, dont une partie a t envoye Strasbourg, en 1882, et que nous devons l'excellent M. X. Nessel, maire de Haguenau, d'avoir pu lire, quoiqu'elles ne soient pas encore classes ^. Nous regrettons de
ter,
n'avoir pu consulter
place.
le manuscrit hbreu do Joselmann, qui se trouve Oxford; c'est une lacune qu'un autre remplira notre
Joselmann, sa famil(,e, sa nomination de Parnos, procs au SUJET DE son titre. Endingen et Lengnau sont deux villages voisins en Suisse. Ces deux localits, places au centre des villes de Zurich, Brug, Wintertlmr et trs prs de Zurzach, qui avait, au moyen ge, deux
II, 271, et V, 93. France israHite, de Carmoly, dans un roman de M. Lehmann, de Mayence, que nous aurons occasion de citer quelquelois, et dans la Monatsschi/t, de
>
Dans
Graetz.
* Toutes les pices que nous, donnerons en franais dans nous de l'oriainal allemand.
le rcit
JOSELMANN
Dh:
HOSHEIM
63
grandes foires annuellos, taient dans une situation favorable au commerce. Les juifs y furent toujours tolns, mme aux poques o ils taient chasss des autres villes de la Suisse. C'est l sans doute que se rfugirent quelques-uns des Isralites de France
expulss par Tdit de 1395.
nouveau-venus se trouvait une famille de Loulians (probablement en Franche-Comt) '. La plus. grande partie de ses membres s'taient tablis Endingen. Le reste de la famille s'tait fix en Allemagne. Au moment o commence cette histoire, un des membres de la famille, Jacob ben Jehiel Louhans, tait mdecin de l'empereur Frdric III -. Les Louans de la Suisse, d'aprs M. Lehmann ^, et, parmi eux, Gerson Louhans, le pre de Joselmann, ont d tre chasss vers 1411, et s'tre retirs Obernai, o ils restrent jusqu'en 1476. Le memorbuch de Niedernai nous dit qu' cette poque, l'Alsace tait infeste par des bandes de confdrs suisses, venus pour combattre Charles le Tmraire, qui n'oublirent pas de maltraiter et de ranonner les juifs. Nous traduisons ce passage du Mmorial
Parmi
les
merschwihr
;
et
Quarante-six personnes furent forces par des tortures de renier leur quarante d'entre elles revinrent dans la bonne voie. D'autres foi virent leurs enfants mourir en route, dans la fuite. Quatre-vingts personnes, des hommes considrs, des rabbins distingus, des chefs de famille, des femmes et des jeunes filles, furent conduites dans un champ prs de Colmar, o on les somma de se convertir sous peine de mort. Le bourreau tait dj prt leur trancher la tte, quand tout coup parut le chef de la bande, qui proposa de leur laisser la vie s'ils payaient une ranon de 80 Reichsthalers. Mais o prendre cette somme ? Les principaux Isralites s'taient enfuis pour sauver leur vie, et il n'y avait personne pour racheter les malheureux. Ils s'adressrent, dans leur dtresse, rabbi jQhouda Pamsch (">r73N5), de Mulhouse, qui tait protg par le magistrat de cette ville. Jehouda Pamsch s'empressa de runir tout ce qu'il pouvait, en or, argent, objets prcieux, bijoux, et envoya la hte sou domestique Mardoche racheter les 80 juifs menacs de mort.
D'autres juifs de
la
rfugis la
Petite-Pierre. Aprs le
l'lecteur Palatin
1 Voir Bvue des Etudes juives, \III, 179 Deux livres de commerce du xiv' sicle, par M. Isid. Loeb. Carmoly, dans la France isralite, dit que c'est Louhans, en Touraine, mais il est clair que c'est plutt de la frontire que sont venus les juifs. 2 Graetz, Geschirhte der Juden, t. IX, p. 86. Lehmann, Rabbi Joselmann, t. I, p. 3 et 4.
;
G4
des impts
Colmar,
Rosheim tinrent leurs portes fermes aux juifs, et Colmar mme dtablit une espce de ligue avec les autres villes alsaciennes pour leur refuser le domicile^, malgr
Obernai
et
la ville de
les instances
de l'lecteur
^.
Ce ne fut qu'au commencement de 1478 que les juifs purent de nouveau s'tablir Colmar et Rosheim. Gerson Louhans alla probablement demeurer dans la deuxime de ces villes*, qui est prs de Strasbourg, o Gerson avait demeur auparavant. La ville d'Obernai persista, au contraire, refuser le domicile aux juifs jusqu'en 1497, poque laquelle elle se rendit une sommation du roi Maximilien P""^, et accepta de nouveau de recevoir deux
mnages de BischoflFsheim Ce fut probablement vers l'an 1478 que naquit Joseph, fils de Gerson Louhans, plus communment appel Joselmann Rosheim . Son parent, Jacob Louhans, continuait servir l'empereur Frdric, et aprs la mort de celui-ci, son fils, l'empereur Maximilien. Quand, en 1503, ce dernier vint Strasbourg, il y vit Joselraann, et nous supposons que, sur les instances de Jacob Louhans,
il
7cmanJiic
h
'^
Joselmann dut,
l'empereur
'
un serment de
Arch. du Bas-Rhin, C. 78. (Lettre, du 29 dcembre 1477, de l'Electeur merich Ritter, receveur de la Prfecture de Haguenau.)
*
Em-
Ibidem.
3 *
=
Arch. de Colmar,
GG.
Isralites.
Lehmann,
I,
p. 4.
Arch. d'Obernai, BB. 9. Ce nom est prononc et crit sous beaucoup de formes diffrentes (voir Isid. Loeb, l, c.). Nous rous servirons, de prfrence, des formes Joselmann, Joselin, Josel. ' Nous admettons la date de 1503 pour sa nomination cause des preuves suiDas Josel Jud, vantes En 1535, Joselmann, appel plus souvent Joselin, disait bey dreissig Jarenn lang bey weilant K. M', auch bey jetzt regierender K. K. M. von wegen gemelt Judisheit, ein Oberster der Juden, oberster rabbi, befehlsbaber, etc. (Ane. Arch. de Wetzlar, f. 2615.) Que Josel juif a t pendant trente ans le
"
:
:
chef des juifs, leur gouverneur sous le rgne de feu l'empereur et sous celui de l'empereur actuel, etc. En 1543, il crivait So bin ich nun, als ein alter bey den Juden, viertzig iaren der armen judenschaft, ir vorgenger gewesen . (Arch. de Strasb., L 174, d 123. G. U. P.) J'ai t, comme un ancien parmi les Juifs, le prsident de la pauvre juiverie pe^idant quarante ans. En 1546, il s'exprimait
ainsi
Weil
ich
unpillg, etc.
et
und iaren allwegen was mir und meinen bruedern (Arch. de Strasb., L 174, n 26.) Parce que j'ai i \ienQ.ni quarante
nun
^
bey viertzig
Ich bin seit funfzig iaren verordnet (G.-F. Fischer, De Statu ludaeorum, p. 91). Depuis cinquante ans, je suis... En 1553, encore Demnach ich mich bei funtzig iarren, etc. (Arch. du Bas-Rhin, C. 78). Plaidoiries de 1535. Voir plus loin ^ Da ich vorgesetzt und erwelt worden, ein schweren hohen Eidt darber hab mssen thun . (Arch. du Bas-Rhin, C. 78.)
des annes, etc.
il
En 1533,
s'intitulait
>
und
JOSELMANN DE ROSIIEIM
Charles-Quint, peine
nomm
Joselmann
tait
mandant), d'autres l'appelaient Regierer (gouverneur). Ce nom et lui fut si souvent donn qu'il finit par le prendre lui-mme lettres Charles-Quint, sans que celui-ci s'en signer ainsi ses dicte par des ncessits offusqut. Cette habitude innocente administratives, faillit lui crer de graves embarras. Un magistrat
,
zl
s'il
ou intolrant, le procureur fiscal de Spire, le dnona, comme avait voulu s'attribuer une dignit presque royale. Sous la date
juillet 1535, la lettre
la
du 3
Je te fais savoir, Josel, juif de Rosheim, que fhonorable et Wolfgang Weidner, notre trs fidle sujet, docteur en droit,
savant procu-
assign devant notre chambre impriale. et sculiers de mconIl est natre les droits de l'empire et, sous des peines et des amendes svres, de porter, sans une autorisation spciale, quelle que soit la personne, un faux titre quelconque, soit secrtement, soit ouvertement. Or, toi, plus que tout autre, tu dois observer ces lois, surtout dans ces temps difficiles (o chaque mauvais sujet se gratifie d'un titre royal). Sans permission de nos nobles savants et trs fidles juges
reur imprial
fiscal, t'a
de
chambre impriale et leurs assesseurs dans ladite chambre, tu t'es plu te donner injustement le nom de Bgierer de la Nation
la
juive de l'empire. En outre, tu as, sur certains parchemins, sign de ce titre, et tu t'en es par verbalement en te nommant. Comme moi seul suis Regierer de la Nation juive, on pourrait croire que tu t'en pares pour te moquer de moi et me rabaisser. Bien plus, tu pourrais donner par l un mauvais exemple et servir de modle a d'autres qui encourraient de bien graves peines.
C'est pourquoi,
prire et la supplication
permettre de
te
nous n'avons pu nous empcher d'accder la que nous a faites le procureur et de lui citer devant la chambre impriale pour faire rendre
justice. Je te prie,
en consquence, comme je suis port faire respecter tous les droits, de te rendre cette assignation. Tu pourras ce aller le 21 du mois prochain devant la chambre Impriale, et si jour l il n'y a pas sance, ce sera pour celui qui suivra immdiatement. En cas que tu ne veuilles venir toi-mme, fais-toi remplacer
par ton avou, qui tu donneras ta procuration, afin qu'il
sente ladite
te
repr-
chambre
'.
06
le
en-
procureur imprial Spire, qu'il connaissait de longue date, sa procuration pour le reprsenter et le dfendre. Wolfgang Weidner, dans sa requte, avait demand que Joselin ft puni extraordinairement et condamn aux dpens Christophe Hos adressa une plaidoirie la chambre impriale en faveur de Joselman. Il y disait que son client n'avait jamais voulu abaisser Sa Majest ou lui disputer son titre de Regierer de la juiverie. Il n'avait pas pens non plus que par l il donnait le mauvais exemple.
et
Tout le monde sait, disait l'avocat de Joselin, que depuis trente ans environ, soit auprs de l'empereur Maximilien, soit auprs de l'empereur actuel, Josel a t nomm pour reprsenter la susdite juiverie, tout le monde lui donne ce titre de Regierer. Ainsi, le dit Josel, par sept lettres ou certificats *, et dont je pourrais vous soumettre une bien plus grande quantit, vous fait voir que les conseillers impriaux, les marchaux du rgiment d'Ensisheim, les gouverneurs de Bohme, les princes iie l'Allemagne, les villes, etc., l'appellent chef suprme des juifs, premier rabbin [Oberster Rabi) des juifs, et Regierer, ce qui est la mme chose. De mme, les villes de la haute et basse Alsace, ainsi que les juifs de la Bohme et de toute l'Allemagne, ne l'appellent que chef suprme {Oberster der Juden), premier rabbin et Regierer de la nation juive. Il n'est pas possible non plus de lui donner un autre titre, car 1" Il y a encore un Josel en Alsace, qui s'intitule Josel juif (qui est Parnos Krotzingen), et on pourrait les confondre 2* Josel a, du reste, t nomm par toute la juiverie pour la re:
comme
leur chef
suprme
3* Ensuite, le moi Parnos umanhick, titre qu'on lui a officiellement donn, ne peut absolument pas se traduire autrement en bon allemand. Les savantes coles de Francfort, Worms, Esslingen, Friedberg, etc., n'ont pu trouver d'autre terme 4 Enfin, il n'est jamais venu l'ide de Josel de s'enorgueillir de ce nom, encore moins d'offenser Sa Majest, car elle sait qu'elle n'a pas de plus dvou serviteur que lui *.
;
Quand
l'affaire parut, le
procureur
fiscal
fit
titre
de Parnos umanhick
du moment
qu'il
Nous reproduisons
fin
de ce
rcit.
JOSF.LMANN DE ROSIIEIM
tait intraduisiblG; qu'il
les
fi7
prendre
pouvait mme signer en hdbreu, ou enfin dnominations allemandes de Anwalt, Befehlshaqu'il ne saurait nullement, pour s'exher, Obey'ster rbM, etc. cuser, dire qu'il s'intitulait Regierer parce que les autres
;
l'appellent ainsi;
on ne peut, pour
cela,
faire
un procs aux
Le procs ne finit qu' la fin de l'anne 1536. Joselin fut condamn aux dpens et l'abandon du titre de Regierer .
II
Ds
mains
ville
dbut de sa carrire de Parnos, Josel eut prendre en des juifs d'Obernai. Quoique rsidant dans cette depuis 1497, ils taient constamment en butte aux vexations
le
les intrts
les
reprsentations incessantes du
Gaspard
par la ville devaient payer cinq schillings de conduite {Geleit)^. Lorsque, en 1507, Maximilien revint Strasbourg, le magistrat d'Obernai envoya auprs de lui le greffier-syndic Valentin Scholl, qui fit tant de promesses l'entourage de l'empereur, qu'il parvint obtenir un privilge par lequel l'empereur considrant que les juifs d'Ober nai ont t prjudiciables et gnants, tant au conseil qu'aux
et les juifs trangers qui voulaient passer
habitants et bourgeois de cette localit, Obernai et ses environs, soit par leurs prts sur gages, soit par d'autres commerces,
la
communaut juive de
tous ses biens meubles, pour ne plus y rsider, avec le droit, pour le bourgmestre et le Conseil d'Obernai, de n'avoir plus
*.
Ce
mars
1507.
La
1
ville n'usa
AA.
2.
68
province voulurent les forcer recevoir chassa ceux qui demeuraient Obernai. Cette expulsion, cependant, tait incomplte. Les juifs allrent s'tablir dans le voisinage, principalement Rosheim, et ils veles (bnctionnaires
de nouveaux
juils,
elle
naient, le jour,
pas 600 florins que Valentin Scholl avait promis comme indemnit l'empereur. Elle esprait qu'on oublierait de les rclamer, prtendant mme qu'elle avait reu gratis la lettre
le
tenta cependant.
les
Heureusement
la
ville n'avait
encore pay
patente
*,
et le
-.
lui infliger
une amende
de 600 florins
de l'empereur
-.
pour prter Joselin une grande attention. Cependant il lui promit de ne pas consentir aux prtentions d'Obernai. La ville d'Obernai ne se tint pas pour battue, elle renouvela
ses instances auprs de l'empereur Maximilien, lorsque celui-ci, en 1516, vint Strasbourg. Il avait, plusieurs reprises, charg l'vque Guillaume de Honstein de tcher d'aplanir les difficults rgnant entre la ville et les juifs, mais en vain. Les magistrats d'Obernai eurent, cette fois, recours Sbastien Brandt *, de Strasbourg, lequel avait toujours t leur conseiller intime. Le mardi, aprs la cantate de 1516 (22 avril), il leur crivit cependant qu' son avis, on devrait attendre le retour de l'empereur de Rome, o il se rendait cause de la couronne impriale ^. Les magistrats taient hsitants, quand Maximilien vint leur faire une visite, le 20 novembre ^. Ils profitrent donc de son sjour dans la ville pour lui soumettre deux privilges signer, l'un qui n'tait que la confirmation de celui de 1507, l'autre qui leur permettait de ne plus laisser passer les juifs par la ville. Mais l'empereur ne put se rsoudre leur accorder ce qu'il n'avait encore concd aucune des autres villes impriales. Il se contenta simplement de
ratifier leur
'
La
ville
fit
une nouvelle
9.
9.
t.
I,
p, 386.
docteur en droit, auteur du Narrenschiff . 11 avait, eu outre, crit, en guise de mmoires, les annales de Strasbourg, qui ont t brles malheureusement, daas cette ville, en 1870. s Arch. d Obernai, BB. lU. Ibidem.
*
'
Fameux
Ibidem.
JOSELMANN DE ROSIIEIM
09
tentative auprs de Charles-Quint, Worms, en 1520, mais l'empereur se borna renouveler, la date du 16 dcembre, les let-
Malgr
le
d'Obernai dfendait,
ce qu'il parat, le passage aux juifs. Ceux de Roslieim, venus la plupart d'Obernai, la suppliaient en vain de ne pas les considrer
comme
des trangers -. Enfin,. en 1522, la dite de Nuremberg, o Josel s'tait rendu, Charles-Quint nomma une commission pour examiner la ques3
adressa cette commission une plainte qui porte ce de la juiverie de la prfecture de Haguenau contre impriale qui le maistre et le conseil d'Obernai la commission s'est runie rcemment Nuremberg, sur l'ordre de l'empereur.
tion. Josel
titre
:
Plainte
Josel y explique comment les autorits d'Obernai sont arrives obtenir l'dit de 1507, comment alors les magistrats de cette ville
mme
et
malgr grands
trois
juifs
les
sacrifices, lui,
du
de Maximilien
les
avaient demand
justice la Dite de
un
Worms,
examiner leurs
contraires.
en demandant
rintgration
et l'annulation
des lettres-patentes
Le rapport de la commission fut favorable aux juifs, et CharlesQuint pria Rdiger, abb de Wissembourg, d'entendre les deux parties et de les mettre d'accord. Rdiger les convoqua, le 28 mars 1524 \ pour le 26 avril suivant, et chargea de l'arbitrage Gaspard de Morimont. Steinfeld Celui-ci parvint enfin faire accepter aux autorits d'Obernai
,
le
compromis suivant
Art. 1'-. Que les juifs sachent et prennent bonne noie qu'ils ne pourront venir Obernai que les jours de march et de foire, ce qui leur cotera chaque fois, par personne, six deniers, comme
droits d'entre.
ne leur est pas permis d'y passer la nuit besoin l'exige et qu'il faille qu'un juif (homme ou femme] traverse la ville, sans devoir s'y arrter, en dehors des jours de march, il paiera deux deniers
2" Il
;
3 Si le
^
'
BB.
11.
7(1
4* Aucun juif ne fora de prts d'argent en ville. Si nos l)ourgeois n'en trouvent pas ailleurs, les juifs pourront leur bailler gages
il
faut qu'un
temps
soit
Le
sera libre d'en faire ce qu'il voudra 5" A moins d'y tre mand, un juif ne devra pas entrer dans la maison d'un habitant de la localit
;
6" Si
faire
un bourgeois s'adresse de son propre gr un juif pour un emprunt, les conditions prcdentes ne devront pas tre
;
changes
7
Dans
il
;
quoi
ce cas ou tout autre, le juif ne devra pas faire l'crit, sans perdra les intrts de son capital et paiera une amende d'un tout juif qui viendra
florin
8 Enfin,
en
ville portera,
en un endroit
le
visible, soit
un anneau,
'.
soit
fasse
reconnatre
III
Les lauriers du magistrat d'Obernai. empchaient celui de Colmar de dormir. Il voulut galement chasser les juifs. En dcembre 15T, il envoya un messager auprs de l'empereur pour le
prier de lui accorder l'autorisation d'expulser les juifs
-.
Maximilien chargea Rodolphe de Blumeneck de se rendre Colmar pour tudier la question sur place. Ce commissaire trouva qu'il tait difficile de chasser les juifs de Colmar, parce qu'ils y avaient tous des maisons, et qu'il fallait au moins que la ville rachett ces proprits^. Une lettre du magistrat de Colmar Cyprien Sernteiner, chancelier de l'empire, la date du 11 avril 1508*, le prie de ne pas s'arrter cette difficult, attendu que les maisons des juifs taient de peu de valeur et que, dans
d'autres villes, les proprits des juifs n'ont pas t
un obstacle
l'expulsion
dans
le
eu vent de ces dmarches, se rendit Tyrol, auprs de l'empereur, qui lui donna rendez-vous
^.
Josel, ayant
*
*
Arch. d^Obernai, BB. 11. Arch. de Colmar, GG. hralites; Mossmann, Htud. sur
Ibidem.
les
Ibidem; Mossmanu, p. 19. Arch. de Colmar, GG. Isralites. Le magistrat promet, dans cette Sernteiner une gratificalion de cent llorins, s'il parvient lui l'aire obtenir
*
s
lettre,
le
privi-
lga.
Mossmann,
p. 19.
JOSELMANN UE RSHEIM
71
A son arrive pourrie nouvel an de 1510, Fribourg en Brisgau. dut attendre une audience jusqu au dans cette dernire ville, Josel d'entendre les deux parties, 10 janvier. Maximilien lui proposa de crire par Sernteiner, aux magistrats et fit sance tenante, des l'affaire d'envoyer des dlgus auprs de lui pour
Golmar,
juifs 1.
rien lendemain, l'empereur retourna dans le lyrol, un nouvel envoyrent alors n'tait fait. Les magistrats de Colmar par obtenir un auprs de lui, Inspruck, etielui-ci finit agent lequel les bourgprivilge, dat du 22 janvier 1510 \ d'aprs eux et leurs sucmestre et conseil de Colmar recevaient, pour dans un bref dlai, les juits cesseurs, la permission de chasser, ville, et de n'tre plus jamais et juives qui demeuraient dans la d'eux, y tait-il dit, veut y venir Si l'un
Mais
le
pour y
oblig un change ou s'adonner au commerce, il sera extrieur un cercle jaune qui le fasse de porter sur son vtement
faire
tout temps
>}
immdiatement l'ordre de quitter la ville, Josel partit pour aprs Pques, 'dans le courant de mai; mais parvint, au moins, a Au^sbourg, o se trouvait alors la cour, et les mots dans un obtenir un sursis. A la date du 25 avril 1510, les mots jusqu' dlai du privilge furent remplacs par
Les
juifs recurent
=>
bref Josel, ce dlai . Plus tard, sur les dmarches de la Toussaint et, le 4 avril 1511, de 1511, fut prorog jusqu' la Saint-Georges * jusqu' la Saint-Georges de 1512 dans l exUne grave difficult surgit pour la ville de Colmar avaient, outre leur synagogue, un cution de la mesure. Ls juifs qui mne aujourd'hui cimetire situ hors de la ville, sur la route qui servait aussi aux juifs des envid Colmar Neuf-Brisach, et Cette principalement ceux des seigneurs de Ribeaupierre.
rons,
Ribeaupierre inncropole datait du xv sicle. Le seigneur de juifs sur ce cimetire. tervint pour sauvegarder les droits de ses continuer s'y rendre et y enterrer Il entendait qu'ils pussent fait don du cimetire et leurs morts. Cependant l'empereur avait Spiegel, de Slestadt de la synagogue son secrtaire Jacques de Guillaume de mais le magistrat, craignant d'encourir la colre Spiegel s'en plaignit Ribeaupierre, hsitait livrer ces immeubles.
;
Arch. de Colmar,
Ib'id.
GG.
Isralites.
3 4 *
lOid.
lid.
Mossmaun,
72
Maximilien, qui, le 7 octobre, de Constance en crivit au mais, par une lettre du 24 du mme seigneur de Ribeaupierre mois -, Guillaume fit connatre la ville de Colmar qu'il persistait
*
;
dans sa rsolution. L'empereur, tenant terminer cette affaire pineuse, pria les autorits de Colmar, ainsi que Michel Reutner, son bailli forestier (le 2 novembre 1510), de s'arranger avec les juifs le conseiller imprial Martin Sterf fut mme envoy Colmar pour cet objet (24 novembre 15L0) ^ La ville indemnisa Spiegel et se rendit ainsi
;
.
propritaire
des
immeubles qui
lui
avaient t cds
(8
d-
cembre
A la date fixe (Saint-Georges 1512), ils durent quitter la ville. Ici se placent des incidents qui se produisirent Colmar.
juifs expulss
prt
Pendant plusieurs annes, ce qu'il semble, les purent venir Colmar sans que le magistrat en
ombrage.
de vouloir restreindre leur commerce. Il envoya,- pour cet objet, un dlgu auprs de l'empereur Charles1530,
il
En
s'avisa
il
ne se
par lesquelles dfense tait faite aux juifs de prter aux habitants de l'argent sur immeubles ou billets; en cas de contravention, la crance serait considre comme nulle, et le capital perdu sans
appel \
Les
parti,
juifs
il
s'adressrent
Josel,
mais l'empereur
tait
dj
fallait le
avant de recevoir audience. Il obtint enfin pour de s'adonner Colmar au change et au commerce d'habits. La ville de Colmar riposta (fvrier 1534) en faisant publier en chaire qu'il tait dfendu aux bourgeois, sous peine de perdre leurs droits,* d'avoir aucuns rapports avec les juifs 6 en outre, elle crivit Josel, le 19 mars, une lettre dans Les juifs des laquelle elle produisait contre les juifs deux griefs environs introduisaient Colmar des monnaies trangres, principalement de Lorraine, de manire que l'argent national sortait du pays et tait remplac par d'autre qui n'avait pas la mme valeur De plus, les juifs abusaient de la facult qu'on leur avait
dans cette
ville
* ^
GG.
Isralites.
*
5
f*
202. ^
Mossmann,
p. 21.
JOSELMANN DE ROSIIEIM
laisse de brocanter de vieux habits,
et des tailleurs de la ville
73
marchands de
nouveauts
'
Joselin rpondit aux magistrats de Colmar qu'aussitt aprs la Pque, il crirait aux juifs des environs de Colmar, Winzenheim, Tiirckheim, Ammerschwiller, etc., pour leur faire, de la part de la ville, les remontrances ncessaires, et pour les prier d'obir leurs anciennes ordonnances -. La ville ne se tint pas pour satisfaite. Lorsque, en 1541, Charles-Quint vint la Dite, Ratisbonne, il y reut des dlgus de Colmar, venant se plaindre des juifs des environs, ^qui faisaient trop de concurrence aux mar-
le privilge
suivant
Nos chers bourgmestre et conseil de la ville impriale de Colont expos que notre gracieux seigneur et matre Maximilien, de glorieuse mmoire, a accord la bourgeoisie de cette ville
mar nous
la libert
qu'aucun juif ne pourrait plus jamais s'tablir dans ladite qui, jusqu' ce jour, a aussi ponctuellement t observ. Mais ces juifs n'ont pas manqu de choisir leurs domiciles aussi prs que possible de Colmar, dans les villes, villages et hameaux. Par suite, ils viennent aux foires annuehes, semestrielles, trimestrielles et aux marchs hebdomadaires, et font leur trafic pernicieux, dans leur cit. De cette manire, il y a double dommage d'abord les marchands des environs ne viennent plus en masse, comme auparavant, cause de la concurrence des juifs, ensuite les ngociants de Colmar souffrent beaucoup de leur prsence, qui les empche d'avoir ainsi la pleine jouissance de leur
localit, ce
:
bourgeois des affaires d'argent pourquoi ils (les magistrats) nous ont pri, en leur nom et en celui de leurs administrs, de leur donner un privilge les dlivrant de cette plaie. Prenant en considration leur supplique, nous avons accord et accordons aux susdits bourgmestre et conseil de la ville de
les habitants et
C'est
Colmar de ne plus
semestrielles, trimestrielles et
sans marchandises bourgmestre et conseil de Colmar, qui auront la force et le pouvoir d'infliger au dlinquant une peine convenable sans qu'on puisse Ratisbonne, le 11 avril 1541 '. les en empcher.
aux foires annuelles, aux marchs hebdomadaires, avec ou colporter, sans une autorisation spciale des
La
ville
les juifs
obtinrent
le
GG. GG.
Isralites.
74
Les juifs... nous font savoir que, malgr les privilges qui leur ont l octroys par nous et nos prdcesseurs, ils sont trs souvent lss dans leurs biens, ce qui leur fait un dommage considrable. Aussi nous ont-ils pri de venir leur secours et de leur laisser intacts les privilges et liberts qu'ils possdent, surtout ceux que
il n'est que juste de maintenir chacun dans ses droits, et que nous ne devons pas permettre qu'on moleste pour cela ceux qui jouissent de ces privilges, nous dsirons, en vertu de notre pouvoir d'empereur romain, qu'on laisse tranquilles les juifs demeurant dans le Saint- Empire et nos
d'Augsbourg.
Comme
autres pays. Et pour qu'on n'en ignore, nous faisons savoir par les prsentes que la juiverie reste dans tous les droits, liberts et privilges qu'elle a eus de nos prdcesseurs et de nous-mme, et qu'on observe tous les points, articles et paragraphes qui y sont renferms. Qu'aucun de nos sujets ne cherche faire du tort aux juifs dans leurs biens ou leurs personnes, mais les tolre et les laisse vaquer leurs af'aires. Si quelqu'un se permettait de leur prendre quoi
que ce
dans
et
soit,
il
son
propritaire lgitime.
les villes,
Que surtout on prenne note de les laisser bourgs et hameaux o ils demeurent actuellement,
les empche pas, pour les besoins de leur commerce, de parcourir les villes, foires, villages et hameaux de l'empire et des principauts, soit par terre, soit sur l'eau *. Donn Ratisbonne, le 24 mai 1541.
qu'on ne
Efforts et papiers furent inutiles. Vers la fin de l'anne 1541, le magistrat de Colmar notifia Josel qu'il ne laisserait plus entrer de juifs dans la ville; Josel leur rpondit le 1*^' juin 1542 pour
demander un rendez-vous
magistrat
lui
et discuter la question,
mais
le
3, le
communi-
cations faire,
pouvait crire.
ville
Toute sa vie Josel eut plaider ainsi contre la et ses successeurs en firent autant jusqu'en Ibl'i.
de guerre lasse, se rsignrent Colmar qu' la Rvolution franaise'^.
les juifs,
de Colmar;
A partir
ils
de cette
poque,
ne rentrrent
Arch. de Colmar,
GG,
Mossmann,
i
25 et suivants.
JOSELMANN DE
R(3SI1ELM
75
IV
JOSEL ET LA VILLE DE STRASBOURG.
Les relations de Joselin avec la ville de Strasbourg furent assez nombreuses. Comme il y venait pour des questions relatives ses fonctions de chef des juifs, il croyait pouvoir se dispenser de payer l'impt que le magistrat percevait de chaque juif qui entrait dans la ville , mais le magistrat n'entendait pas l'en exempter; en 1512, Joselin fut arrt pour rcidive et condamn une amende-. Dans les annes de trouble, o les campagnes n'taient pas
des sres, Strasbourg servait gnralement de refuge aux juifs partie de la province. En 1534, l'Alsace tait environs et d'une
infeste de
bandes rejoignant l'arme franaise ou celle de Charlettre adresse le 3 mai de cette anne ^ au magistrat de la ville, Joselin, aprs avoir rappel que dj une autre fois, l'occasion de troubles qu'on craignait en Alsace, et
sur des bruits de guerre qui s'y taient rpandus,
autoris les juifs se retirer dans la ville,
le
Conseil avait
la
demanda
mme
faveur, l'Alsace tant submerge d'une masse de troupes allemandes et les pauvres juifs tant obligs beaucoup plus que
d'autres de se procurer
du danger. Sa demande fut, plus tard, accueillie favorablement et, aprs le mois de juin, Joselin avec sa famille et d'autres juifs alsaciens purent se rfugier Strasbourg. Joselin apparat aussi dans un grand nombre de questions religieuses o la ville de Strasbourg tait plus ou moins intresse. Un juif de Vingersheim avait t tu dans l'hiver 1533-34, et
un abri pour
se garantir
Son acquittement comme sa condamnapouvaient tre galement inquitants pour les juifs d'Alsace. tion Joselin pria donc les autorits de Strasbourg de terminer le procs par un arbitrage, et s'offrit de faire partie de la commission arl'assassin tait en prison.
bitrale.
Sa proposition
21 mai 1534,
il
reut une
invitation se rendre Strasbourg, le 2 juin suivant, mardi de la Trinit, avec quelques membres de la famille du dfunt, pour
juives, 2* anne, p. 139
Socic'ff des
<:
tildes
et suivantes.
2 s
III, p,
'i9o.
Arcli. deSlrasb^.,
7r.
REVUE DES
l'7rUnES JUIVES
s'entendre avec les autres arbitres dsigns, en sa qualit de chef des juifs '. Un sauf-conduit lui fut dlivr cet effet, afin qu'il ft
les
droits
d'entre et qu'il pt rester dans la ville aussi longtemps qu'il serait ncessaire. Le prvt Conrad Althoffer, qui lui annona cette dcision, ajoutait qu'il le remerciait du courage qu'il avait montr dans cette occasion ^. Les bourgeois de Strasbourg, en leur qualit de citoyens d'une ville libre, avaient le privilge de ne dpendre d'aucune juridiction trangre, pas mme de la juridiction impriale. Les privilges ou actes de protection des juifs entraient quelquefois en conflit avec ceux de la ville, et le magistrat veillait avec un soin jaloux conserver sa prrogative. Le 23 juin L534, il crivit Joselin pour
que des juifs eussent eu recours d'autres tribunaux que ceux de la ville et mme au tribunal imprial de Rothweil. Joselin adressa, sur ce sujet, aux juifs de la province une circulaire, date de Strasbourg, 25 juin 1534, dont nous traduisons ici, de l'allemand en franais, les principaux passages
se plaindre
:
du 23 juin 4534, les seigneurs de la ville de Strasbourg nouveau plaints auprs de moi d'un nomm Jacob de Schopfen, qui est accus d'avoir fait un commerce illicite, avec usure. Or, de par les statuts juifs, de pareilles afl'aires vous sont dfendues, et il n'est permis aucun juif ou juive de tromper son prochain, car on ne doit rechercher que ce qui est ncessaire pour vivre, comme
la
date
se sont de
Chacun
loin.
Me fondant sur ce qui prcde, je me fais un devoir d'annoncer tous les juifs des deux sexes, et principalement au susdit Jacob, de ne pas s'carter de ces statuts juifs; en d'autres termes, que tout juif qui a un dml avec un Strasbourgeois, ou qui croit en avoir un, sache qu'il faut qu'il reste devant ses juges ordinaires, comme nous
l'avons indiqu. Si quelque juif se permet d'enfreindre cette
loi, et
seigneurs de Strasbourg s'en plaignent et que moi ou la juiverie nous en acqurions la certitude, qu'il soit ds l'instant excommuni et maudit qu'aucun juif ne mange ou ne boive avec lui, ni le reoive dans sa maison ou ait des relations avec lui, mais qu'il soit compltement spar de la communaut, jusqu'au jour o il aura donn satisfaction aux seigneurs de Strasbourg. Et pour que nous ne soyons pas en dfaut, j'ai, avec le concours d'autres juifs, et en
les
;
que
'
Oberergemeiner Judischeit.
la
Nation juive.
JOSELMANN DK ROSHEIM
77
ma
fait
blement
munie de mon sceau, et pri humde Strasbourg, pour qu'elle soit sre d'tre obie, de faire lire la prsente tout juif qui viendra lui demander un laisser-passer, et de lui faire prter serment qu'il s'y conformera
publier la prsente ordonnance
la ville
' .
.
Malgr cette circulaire, un nommd Schmuhl, d'Espach, avait cit un sieur Glaus devant le tribunal de Rothweil, et une femme Blomell, de Plochfelden, commit la mme faute. La ville de Strasbourg ne manqua pas de s'en plaindre auprs de Joselin, qui s'empressa d'obtenir le dsistement de Schmuhl. Mais l'affaire trana en longueur, la cour de Rothweil dtenait les pices du procs, Schmuhl montra quelque hsitation remplir la promesse qu'il avait faite Joselin. Joselin lui-mme fut empch, par d'autres affaires, de donner celle-ci une prompte solution, et, malgr les excuses qu'il en fit au magistrat de Strasbourg, celui-ci menaa de dfendre tous les juifs l'entre de la ville et aux habitants ou protgs de la ville d'avoir aucunes relations avec les juifs. Dans son inquitude, Joselin convoqua chez lui les prposs des juifs du bailliage de Hague'nau, et il dlibra avec eux sur les moyens de mettre fin ces conflits. Ils laborrent une sorte de convention entre la ville de Strasbourg et les juifs, qui fut approuve par le magistrat de la ville, et des exemplaires lgaliss, revtus du sceau de la ville, pour qu'ils eussent plus d'autorit, en furent envoys dans chacune des communauts de la Basse-Alsace, la date du 18 juillet 1536 -.
encore
en cire verte, et
communauts
comme
les Juifs
convention. Cependant, en 1542, quelques juifs del Haute- Alsace (Hayyim d'Isenach, David d'Oberbergheim et Joselin de Krozingen)
vinrent demander la
ville,
au
nom
Le magistrat
y
et
s'ils
selin. Celui-ci
approuva
cette convention,
la ville de
fit
apposer celui de
Rosheim,
17 juillet 1543
*.
2 *
Arch. de Strasbg., GUP, 1. 174, n 21. Ibid., n<" 22 et 24. Ce sceau a t publi par M. Isidore Loeb, dans Arch. de Strasbg., GUP., 1. 174, u 23.
la lievuc,
t.
V,
p. 93.
78
JosEL,
Juifs.
L'agitation que la
magne
crits,
Rforme religieuse avait souleve en Allesouvent dangereuse pour les juifs. Luther, dans ses leur avait adress tantt des paroles bienveillantes, tantt
fut
les
;
prince lecteur de Saxe avait, en 1531, prononc contre ceux de son pays un dit de bannissement. Joselin,
dont
les juifs
de
la
le
concours, rsolut
de se rendre auprs de Luther, dont l'influence pou"^ait arrter ces perscutions. Il se munit de lettres de recommandation du docteur
Wolf
ville
Capito, de Strasbourg,
ami de Luther,
et
Luther
docteur Capito
Que la grce et la paix soient avec notre respectable pre en Dieu. Joseph, un des plus pieux parmi les Juifs, d'aprs leur manire de voir, et trs grand savant \ que les autres juifs considrent comme leur patron, nous a fait part d'une supplique qu'il avait reue de Saxe. Dans cette lettre on l'informe que son altesse l'lecteur de Saxe, pour certains mfaits commis par quelques vagabonds qui ont
ce qu'on dit, a t irrit ce point manifest l'intention de chasser les juifs de sa principaut et de ne plus jamais en laisser passer sur ses terres. Il doit mme dj avoir publi un dit d'aprs lequel tout juif tranger qu'on trouverait dans ses domaines encourrait une peine svre. Nous avons peine croire que ce gracieux lecteur ait pu concevoir une telle fureur contre ces pauvres gens. Cependant, la demande de Joseph, nous n'avons pu lui refuser une lettre de recommandation pour toi. Car nous sommes aussi de
qu'il a
son avis, ou que tu l'coUtes toi-mme, ou que tu prennes connaissance de sa ptition; ensuite, que, selon les devoirs de notre charge, qui nous montre Dieu comme l'image de la plus haute misricorde, tu prennes en mains l'affaire des juifs, et que tu la soutiennes auprs de l'lecteur. De cette manire ils verront que nous sommes prts faire le bien non seulement aux trangers, mais mme nos ennemis.
Grosser lambden.
.TOSELMANN DE ROSMEIM
79
de ravoir recomRespectable pre, lu ne nous en voudras pas Cardeau, car nous n'ignoce juif et de le charger d'un si lourd mand pour autre chose, mais nous rons pas que tu as besoin de ton temps de notre devoir de porter secours aux malheureux. croyons qu'il est nous nous fions ta bont, pour nous permettre de
C'est pourquoi
t'imporluner par de pareilles affaires. par un messager sr, ou par Je te fais parvenir une longue lettre relard. ceux d'Augsbourg, pour qu'il n'y ait pas de que ma communaut tes ordres, cher Je me recommande ainsi s'en va Baie et qui connat pre et matre. Butzer, qui aujourd'hui t'envoie ses respects, et le prie de l'occuper le contenu de cette lettre, affaire. srieusement de cette Que Dieu te conserve en flicit nous et les serviteurs'.
Le magistrat
de' Strasbourg,
Au duc
remettre Trs gracieux Seigneur, ci-inclus, nous avons l'honneur de que nous a adresse Josell,
Rosheim. Ce juif nous est avantageusement connu depui longtemps comme voisin. Depuis bien des annes, nous le voyons soigner avec zle et d'une manire trs honorable les inlrls de ses coreligionnaires, et touintelligence, il se jours, suivant la coutume des juifs et d'aprs son ce repose sur la bont de Dieu. C'est encore pour une affaire de auprs de votre Grce genre qu'il veut entreprendre un voyage
ducale.
de saint Paul, nous devons avoir lui donnons piti de ces pauvres gens et leur porter secours, nous recommandation, adresse voire Grce ducale, pour la prier cette
Gomme, suivant
les prceptes
de vouloir bien le laisser venir hbrement vous et d'avoir l'obligeance d'couter son rapport. En change de vos bons procds, nous nous efforcerons constamment d'tre agrables votre Grce ducale.
Fait le 5
mai
1537.
De
et Conseil de la Ville de
se borna lui
1.
178, n 23.
sujet
3 Voir, plus loin, la lettre de Joselin au magistrat de Strasbourg, au dmarches rptes auprs de Luther.
de
.ses
80
cher Josel, j'avais bien l'intention de travailler pour vous aumon gracieux seigneur, et par mes paroles et par mes crits, comme, du reste, je l'ai prouv par plusieurs de mes brochures, qui ont t utiles aux juifs. Mais les vtres font un si mauvais usage de mes services et font tant de choses que nous ne pouvons tolrer, qu'ils m'ont fait perdre toute envie de plaider votre cause auprs des princes et seigneurs. Car mon cur a toujours t et est encore pour eux et demande qu'on les traite avec bont, pour qu'un jour ils arrivent reconnatre en notre Dieu le Messie qu'ils attendent; mais il ne faut pas qu'ils croient que, par mes bienfaits, ils soient
Mon
prs de
fortifis
et
On
pire.
Luther.
On veut bien
dans ce que
il
l'glise appelle
essaya de flchir
le
Les juifs continuaient tre attaqus par les crivains protesami de Capito, de Strasbourg, qui est mentionn dans la lettre que Capito donna Joselin pour Luther, avait luimme publi une brochure contre les juifs. Ces crits faisaient sensation, les chrtiens qui les lisaient s'en entretenaient avec les juifs et les harcelaient de questions, qui embarrassaient ces pauvres gens, la plupart peu verss dans les tudes thologiques. Joselin, pour venir leur secours, crivit une brochure hbraque, qu'il envoya dans toutes les communauts Isralites-. Nous n'avons pas le texte de cette brochure, mais en voici un rsum que nous avons retrouv, dans une pice alletnande, sur une feuille votants. C. Butzer,
lante manuscrite,
Rsum du
livret de Joselin
de Butzer.
4 Les juifs de n'importe quel pays, et en aucune occasion, ne doivent engager de discussion religieuse avec qui que ce soit. 2 Quand quelqu'un d'une autre croyance les provoque et les force, pour ainsi dire, rpondre des questions sur la religion des juifs, ils doivent se borner dire qu'ils reconnaissent un seul Dieu. > Quand on insiste sur la question d'usure, ils doivent rpondre
ceci Dieu nous a permis de prendre des intrts et des bnfices des autres, parce que ceux-ci, leur tour, nous font payer toutes
:
Arch, de Strasb.,
Ibid.
1.
174, n 23.
Ibid.
JOSELMANN DE ROSHEIM
el sortes do droits, impts et contributions,
81
forcs
peuple fix dans un pays tranger. de payer plus que n'importe quel saurons aussi agir traite plus si durement, et nous Qu'on ne nous l'usure avec un plaisir comme nos compatriotes; nous renoncerons
des juifs qui prennent plus '"nous ajoutons, cependant, que ceux et des insenss et ne sont que le taux lgal sont des ignorants judasme. pas compts dans le giron du ils se conduiront humLes juifs ne doivent pas tre orgueilleux, depuis Adam. blement, comme le recommande Dieu
Joselin fut connue, on Lorsque l'existence de cette brochure de attaqu et dnigr la rehgion rpandit le bruit que Joselin y avait fait imprimer elle tait innocente, il l'aurait
chrtienne, et que,
si
au lieu de la laisser manuscrite. alla dposer un Pour rpondre ces accusations, Joselin l'Htel de Ville de de exemplaire de sa brochure au secrtariat il adressa au puis, sur le conseil du bourgmestre, Strasbourg, qui est des plus magistrat de Strasbourg une lettre explicative,
intressantes.
En
voici la traduction
seigneurs.
Mes
imprim
de
la
et publi de Monsieur MarHesse, dans lesquelles on cite aussi le nom prreprises diffrentes, comme chef de ces tin Butzer, qui, deux Juifs, j'ai supporte ce fait de fcheuses sorties contre les dicateurs, a part. coup avec beaucoup de patience pour ma et d'ailleurs ont beaucoup souffert Seulement, les juifs de Hesse moi, en me supen suite de ces publications, et se sont plaints donnant des conseils j ai pliant de venir leur secours en leur rfutant article par article (les accusations
;
votre Grce. dernire, aprs qu' Francfort on eut Gracieux Seigneurs, l'anne quelques brochures faites par divers prdicateurs
trs
humbles salutations
alors crit
une brochure
mes
permettaient, des des proet de conseils, que j'ai tirs de la Sainte Bible de ne pas se proccuper des phtes, et par lesquels je leur disais de ne discuter religion assertions de Martin Butzer ou autres, puis de tout me qui vive, ni publiquement, ni secrtement, mais avec d'adversit, si nous ne l'avons accepter, car Dieu ne nous envoie pas
que mes
faibles
moyens
et
mon
intelligence
me
l'histoire
pas mrite.
Dans
la susdite brochure, je
me
Remarquer que
le
mot mure
25.
signifie,
dans tout
ceci, prt
intrt.
^
T. XIII, N
S2
pondre, par des extraits de la Bible, des traits qui sont trop directement dirigs contre nous, et j'ai prouv notre innocence. Mes frres ont subi, par suite de ces crits, des preuves auxquelles ils ont simplement rpondu, comme un pieux juif doit le faire, en priant et en louant Dieu, leur Pre divin. Et pour que le peuple ne l'ignore pas et sache que Dieu ne prend pas plaisir aux injustices, mais la piti et la misricorde, j'ai envoy dans chaque communaut (juive] une brochure spciale un des hommes instruits de l'endroit, avec prire d'en lire le contenu ses coreligionnaires, afin quen leur qualit de pieux Isralites, ils se conduisent honntement et honorablement, dans la crainte de Dieu. Gracieux Seigneurs, de cette manire je me suis mis en garde contre les mprises de certains juifs ignorants ou de chrtiens, comme j'avais craindre qu'il ne s'en produisit chez des gens qui
n'ont aucune notion de ces saintes critures.
Et pour couper court toute calomnie, j'ai fait traduire cette petite brochure hbraque, par une personne pieuse, en votre langue, c'est-dire en allemand, afin que les gens intelligents puissent voir que je n'ai nullement cherch, dans cette brochure, blesser ou abaisser qui que ce soit, mais contenter tout le monde. Gracieux Seigneurs, plusieurs personnes m'ont conseill de publier cette brochure, ce que je ne puis faire, parce qu'il y a trop de gens ignorants. Mais, comme le conseil de Strasbourg est compos d'hommes d'une haute intelligence, et que je dsire beaucoup qu'ils se convainquent de la fausset des assertions de nos adversaires, je tiens leur soumettre cet crit. C'est pourquoi. Gracieux Seigneurs, j'ai fait dposer cette brochure chez le secrtaire municipal. Vous voudrez bien approfondir le contenu de cet crit, discuter chaque phrase et chaque mot, et vous persuader qu'il ne contient absolument rien de blessant contre personne. Cela fait, je vous prie. Messieurs, de ne pas refuser de m'accorder un certificat constatant ce que j'avance. J'espre que Votre Grce
me
ma vie, de prier le Dieu tout-puissant pour la sant de vos Grces et pour une longue et tranquille gestion des
Je n'oublierai, de
afaires.
un messager, qui
mon
ici.
'.
Joselin
fut,
dans une
brochure pour
Le pamphlet de Luther
inti-
1.
174, n 23.
JOSELMANN DE ROSHEIM
tul
:
83
Des juifs et de leurs mensonges , avait fait grande senon apprit, en 1543, qu'il allait publier un nouvel crit contre eux '. L'annonce de ce livre inquitait gravement les
((
sation;
l'opinion publique,
mais
il
demanda
conseil au magistrat de
:
y a quelque temps, je vous ai dj entretenus des souffrances qu'endurent les juifs et votre bumble serviteur cause de certains crits. Or, il n'y a plus moyen de vivre ainsi le bas peuple dit que si on vole ou tue un juif, on peut, pour cela, obtenir l'absolution, parce que Martin Luther le dit dans sa brochure. Il y a quelques annes et du vivant de Gapito, vous m'avez promis aide et protection. Vous avez mme alors fait dfense chacun de se faire justice soi-mme. Maintenant je ne veux plus discuter avec Martin Luther, car, en 1537, la cour de Saxe, il eut l'air de se rendre mes explications, et depuis, il s'est de nouveau laiss exciter par des juifs Mamelucks ^, et non seulement il a de rechef prch contre nous, mais encore il a fait imprimer des brochures. Je me suis rendu jusqu' sept fois chez lui Messen sans jamais avoir pu tre reu par lui. Je n'ai pu avoir de lui qu'une lettre, que je vous ai soumise *. Sa brochure doit paratre dans le pays. Je viens, en consquence, vous supplier de m'aider de vos conseils. Comme les juifs de Messen, ceux du duch de Brunschwig, de Saxe, de Hesse, sont tourments cause de Luther, je veux le confondre, sans dire de mal de lui ou de ses crits, mais uniquement par des explications tires de la Bible, des Prophtes et du Talmud. Car j'ai parcouru tous ces livres et je n'ai jamais trouv ce que Martin Luther y a vu. Je vous soumettrai d'abord une preuve.
Il
: .
Ce
'11
juillet 'lo43*.
Les magistrats furent d'avis qu'il valait mieux garder le silence laisser tomber dans l'oubli toutes ces calomnies. Joselin se rangea leur opinion, mais il voulut se rendre chez le prince Landgrave de Hesse, qui montrait alors de fcheuses dispositions envers les juifs, et que Joselin se flattait de pouvoir apaiser. Dans une lettre crite en septembre 1543, au magistrat de Strasbourg^, Joselin reprsente que le prince Landgrave de liesse
et
C'est
le
Geschleckte Christi.
^ ^
C'est--dire baptiss.
C'est probablement la lettre publie plus haut.
4
5
1.
174, n 23.
84
s'est
mis tourmenter mes pauves coreligionnaires en (jdictant certains articles qui sont cause que des gens ignorants harclent ces malheureux sur l'eau, la terre, les routes, etc. Je ne veux pas vous faire ici une trop longue description de ce qui s'y passe. Je crois seulement, d'aprs ce qu'on m'a rapport, que son Excellence y est pousse par le docteur Martin Luther, qui s'est laiss exciter par quelques juifs baptiss, lesquels nous ont calomnis au moyen d'infmes mensonges que je n'aurais pas de peine
rfuter.
le
si le magisrecommandation pour le prince. Le magistrat accueillit sa demande, Joselin se rendit en Hesse, mais nous ne connaissons pas le rsultat de sa dmarche, et il est probable qu'elle ne changea rien la situation des Juifs.
une
lettre de
Eue
Scheid.
Aux archives du consulat gnral d'Espagne, Alger, sont dposs quelques registres provenant du vice-consulat de cette puissance Oran, et contenant des renseignements intressants sur les Isralites de la mme ville. Ils peuvent se rpartir en deux
sries.
La premire, compose de
plusieurs cahiers
non
relis,
d'affrtements,
des procs-verbaux
de
La seconde
srie, en deux volumes cartonns, est la copie de la correspondance du vice-consul. J'ai extrait de ces registres tout ce qui concerne les Isralites, et ces donnes m'ont servi rdiger le prsent travail. Les documents qui ont t ma disposition vont de 1800 1815. Au moyen d'autres recherches, j'ai pu remonter jusqu' la fondation de la communaut d'Oran, en 1792. Cet essai d'histoire locale m'a t rendu possible, grce l'obligeance de M. le marquis de Gonzalez, l'excellent consul gnral d'Espagne Alger, qui m'a permis, avec une parfaite courtoisie, de puiser dans les archives confies sa garde. Je suis heureux de pouvoir lui en exprimer ici toute ma reconnaissance.
1.
Fondation de
la
coiumunaid.
date,
comme
je viens de le
Lorsque
bey Mohamed el Kebir eut pris possestotalement vacue par les Espagnols, il songea
le
y appela des
Isralites de
86
et de Tlemcen. Il leur \ audit trs bon march un vaste emplacement, o ils difirent leurs demeures, et leur concda, titre gratuit, un terrain pour un cimetire. Vente et donation restrent
probablement verbales jusqu'en 1801, anne o elles furent confirmes et mises par crit. Le document qui en fait foi est le vritable acte de constitution de la
communaut. En
voici la traduc-
du consistoire
en arabe.
Louange
El Sid
Dieu
seul.
des provinces du Couchant et de Tlemcen, aprs avoir conquis la ville d'Oran, a vendu un emplacement de terrain, avec les baraques en bois qui l'occupent, au couchant du quartier dit Reha el Reh', longeant la grande rue jusqu' son extrmit, jusqu' la maison de Boungab. En descendant du ct du ravin et au nord de ce mme ravin, ce terrain arrive jusqu'aux jardins qui portent le nom de Jardins des Juifs,, et remonte jusqu'aux baraques connues sous la mme dsignation, et de l la limite suit jusqu'au point dit Reha el Reh, Cette vente a t faite aux trois Juifs Ould Jacob, Yaon (Yona) ben Daoud et Amram, lesquels ont achet, tant pour eux que pour leurs coreligionnaires, le terrain avec les baraques en bois qui l'occupent, moyennant le prix de huit cent vingt sultanis d'Alger (huit mille deux cents francs), que le vendeur a reus en entier des acqureurs, auxquels il fournit pleine et entire quittance. En consquence, les acqureurs sont devenus lgitimes propritaires dudit terrain, duquel ils disposeront comme de leur propre
chose.
Le
mme bey
a fait donation la
communaut des
Juifs d'un
Ce
Donation perptuelle, ternelle. Ont t tmoins de ce qui prcde le vnrable El Sid El Hadj El Mqui ben Assa, qui a appos son cachet ci-dessus, Si Mohamed ben Hassan et El Hadj Ahmed ben Hatrah, tmoins dignes de foi. Fait la date du milieu de Chaoual, l'an douze cent quinze (mil
:
Au premier noyau de la communaut s'adjoignirent bientt des lments venus du Maroc, de Gibraltar et d'Alger. Parmi ces derniers, je citerai les Coen Salmon, les Lvy Bram, les Abulker,
les
Tmim. Tout
ce
monde,
actif,
intelligent,
aventureux, se
livra
au commerce,
vent.
et surtout
Le Moulin
18i;i
87
entre eux et leurs corelirelations qui existaient naturellement les y conviaient. Parmi les littoral mditerranen
gionnaires du
vice-consulat, les deux tiers oprations relates dans les livres du Isralites; le reste se partage entre au moins appartiennent aux qui fut charg, un quelques Maures et le vice-consul lui-mme, du bl et des chevaux la junte incertain moment, d'expdier formaient le principal surrectionnelle de Cadix. Les articles qui taient le btail et les crales. Les ports objet des transactions Malaga, Carthagne, Almria, de destination taient, entre autres,
commerce
et de
2. Activit
commerciale.
mois d'avril 1801, Le premier en date fut Yamin Toldano. Au huit de Gibraltar, lui envoya, en consignation, Joseph Taurel, Messauda. marocaine de marchandises, bord de la tartane
caisses
Malaga. En consCes caisses furent dbarques par erreur Taurel, fit mettre l'emquence, le 4 mai, Toldano, au nom de
bargo sur la tartane. Isaac Isral, de Toldano tait le correspondant de Joseph et somme de 3,300 piastres Gibraltar. Il reut en consignation la cargaison de bl pour la mme fortes, afin qu'il leur envoyt une ils taient propritaires, attenvaleur. Le brick la Susana, dont put faire le chargement. Le dait dans le port, mais Toldano ne Guerra dposa sa protestation en 12 juin 1801, le capitaine Juan tous les dommages que son refus de le rendant responsable de pour ses armateurs. charger i)0uvait entraner frquentes. A cette poque, les relations avec Gibraltar taient Jacob Serrueha envoyrent souvent des carJoseph Taurel et pour consignataires Oran. Outre Toldano, ils y avaient
gaisons
Abraham Masias
port
et Abendran (Duran). maison Bacri et Busnach, d'Alger, avait obtenu L'importante crales dans toute l'tendu Dey le monopole du commerce des son privilge dans le due de la Rgence. Ds 1801, elle exera capitaine Papi, de d'Oran. De l naquit l'incident suivant. Le
Raguse
le
Sidi Ahmed devait recevoir un chargement de bl de le livrer. En consquence, Vichau,' qui ne fut pas en mesure de Le 1801, le capitaine dposa une protestation.
28 novembre fond de pouvoirs de lendemain, Abraham de Mose Abudarham, excuser son matre, que le bey d'Oran Sidi Ahmed, dclara, pour
88
avait fait dfense tous capitaines d'embarquer du bl autrement que pour le compte deBusnach. Parmi les ngociants de cette poque, nous trouvons encore Pinlias Bendahan, Mose Benamara, Jacob Benzaquen, Joseph Mamaii, Abraham Saba. Un vnement traj^ique et trs rare parmi les Isralites d'autrefois vint jeter l'moi dans la communaut. Le 31 juillet 1802, la pinque espagnole La Fortuna, capitaine Luis Alesandro, sortit de Gibraltar destination de Malte, ayant son bord, comme passager, un Isralite nomm David Benhaim (Ven Jan). Fatigue par les vents contraires, elle fut oblige, le 6 aot, de se rfugier au port d'Adra. L, on commena remarquer quelque chose d'anormal dans l'attitude de Benhaim, qui paraissait proccup de ses affaires restes en soufifrance Gibraltar, et qui se rpandait en plaintes amres contre un de ses coreligionnaires nomm Cabeza. Son tat mental inspirant des inquitudes, il fut mis en surveillance dans une cabine. Quoique le temps continut tre mauvais, le capitaine remit la voile le mme jour mais la navigation fut si pnible qu'il dut encore une fois faire relche aux les Chaffarines. Il en repartit le 10, par un ciel clair et une mer calme. Le 15, midi et demi, au moment o l'quipage, runi sur le pont, achevait son repas, on vit Benhaim sortir de sa cabine et se diriger vers l'arrire du btiment. Tout coup il ta
;
ses souliers,
monta sur
:
le
bastingage,
et,
!
Adieu,
vous autres
En mme temps
il
se
dans les flots. Le capitaine fit aussitt virer de bord et lancer une chaloupe mais il fut impossible de retrouver le malheureux, car le vent tait tellement vif que le navire filait six milles l'heure. Le lendemain, le capitaine entra dans le port d'Oran, et, accompagn de son quipage et d'un autre passager nomm
;
Kaddour Adda,
d'Espagne.
il
alla
faire
sa
dclaration
au vice-consulat
qui tait censal de ce vice -consulat, figure premire fois sous le nom de Sulaqui sur les registres en l'anne 1803. Partout ailleurs il est appel Benseria, mais il signe invariablement en hbreu -^pN-no rm-\ Jehuda Chouraqui. Il avait un frre nomm Mose ou Joya, qui l'aidait dans ses affaires, ainsi que son cousin David. Le rabbin d'Oran, Isaac Chouraqui, auquel
Un commerant,
la
pour
Les Benseria eurent des dbuts pnibles. Mose alla s'tablir oti il ne revint qu'en 1811. Juda, aprs quelques oprations heureuses, fut ruin par l'indlicatesse d'un mandataire.
Gibraltar, d
89
Tur 50 bufs et 60 moutons la consignation de Pedro Agustino, de Mahon. Par crainte des corsaires franais, Tur vendit sa cargaison Pgnon de la Gomera (Maroc), et il ngligea d'en remettre le produit son affr-
En
1809,
il
teur.
et, le
Le vice-consul d'Espagne
31 juillet 1814,
il
crivit
gouverneur de Mahon. On Quoi qu'il en soit, Juda Benseria fut momentanment clips par d'autres commerants, dont les principaux furent Joseph Cabeza, Salomon Abulker et Salomon Lvy Bram. Ce dernier tait originaire d'Alger. Le 13 octobre 1805, Joseph Bacri, censal du consulat gnral d'Espagne, ayant t incarcr par ordre de la Rgence, Salomon Lvy Bram demanda le remplacer dans ce poste mais sa dmarche choua, malgr la protection du Dey et celle de David Duran, chef de la nation Isralite. En 1810, nous le trouvons Oran. Juda Benseria tait son service comme simple employ. C'est ce qui ressort du fait sui;
prit fait et cause pour ce dernier, ce sujet don Francisco Moreno, ne dit pas si Tur finit par payer.
vant.
la
Amar pour
Lvy Bram,
l'intervalle
le capitaine ne put embarquer sa cargaison, car dans un corsaire algrien tait arriv, avec ordre du dey d'empcher tous les navires l'ancre de quitter le port. Le
nom
de son affrteur. Lvy Bram rpondit qu' la premire rquisition de Brignon, il avait envoy son troupeau l'embarcadre, sous la
conduite de son employ (criado) Juda Benseria, mais que
tait dj
le
port
ferm avant que ce dernier y arrivt. Le 16 juin, le capitaine Brignon, accompagn de son quipage et de son crivain Isralite, Abraham Ximns, cita devant le vice-consul d'Espagne Lvy Bram et son employ, l'effet d'affirmer sous serment que le retard caus au dpart de La Fortuna n'tait pas de leur faute. Tous les deux refusrent le serment par scrupule religieux. Salomon Abulker, qui est appel Belger dans nos documents, tait galement originaire d'Alger, o il se trouvait le 6 septembre l'790, A cette date il faisait un envoi de numraire Livourne '. Associ et correspondant de la puissante maison des Bacri, il
tait fix
Oran ds 1807, accompagn d'un autre Algrien, Chaloum Portuguez, rabbin et commerant. En 1809, il entreprit quelques oprations de compte demi avec Lvy Bram.
M. M. Haddey
(A. Devoulx), Livre d'or, p. 81.
'
J.
00
Par la suite, surtout en 1812 et 1813, Juda Bensria reprit une grande importance. En une seule anne, il n'expdia pas moins
de douze cargaisons de crales, laine et btail.
A
les
la
mme
poque
florissait
la famille
le pre Isral, Joseph, David et Salomon. Joseph tait tabli Almria, d'o il tira sur son pre Oran une lettre de change de 8,321 raux, lettre de change que le tiers porteur, Juan Domovitch, prsenta le 13 juillet 1809 et qui fut proteste par le motif que le
fils
nombre de quatre
pas de fonds appartenant au tireur. Le sjour de Joseph Cabeza Almeria fut brusquement interrompu au mois d'aot 1809 par suite d'un incident curieux que nous relatons plus loin. Revenu Oran, il se livra de grandes entreprises commerciales et fut pe'ulant quelque temps le plus fort ngociant de la place. Il exportait du btail et de la laine en Espagne et aux les Balares. 11 eut parfois pour associ un de ses
tir n'avait
Les autres ngociants que je n'ai pas occasion de citer ailleurs et les noms figurent, pour une raison ou pour une autre, sur les registres consulaires sont David Lvy Balensi, Samuel Hassan, Joseph Abuab, Maklouf Bnichou, Baruch Alaskar, Abraham
dont
:
galement
les
Isralites
de Gibraltar. Ce sont Juda Benoliel Arengo et Cie, Isaac Angel, Abraham Gabisson, Mose Tubiana.
3.
Rle politique.
De bonne heure
dans
Ils
les
conseils
devinrent ses
exercrent une certaine influence Grce leurs relations au dehors, ils agents commerciaux et quelquefois diplomatiques.
les Isralites
bej-.
du
ne restrent pas trangers aux affaires intrieures, et ils furent mls aux intrigues et aux catastrophes de cette poque.
avant la conqute d'Oran, l'un d'eux, Mardoche Darmon, l'homme de confiance des beys du Couchant. Quoique ce personnage ne soit pas mentionn dans les registres du consulat, il n'est pas possible de l'omettre lorsqu'on parle de la communaut
fut
Mme
d'Oran, dont
l'un des
il
fut,
membres
la
science
composa un ouvrage intitul "'DT,^^ iToNa (Propos de Mardoche) et imprim Livourne en 1787. C'est un recueil d'explications homiltiques sur des passages
DI-:
1702
1815
01
du Talmud. Ds 111^ on trouve Darmon au Il le suivit dans ses expditions. Des fragments de son livre sont dats du camp du bey aux bords de l'Habra, de la Mina, de la Tafna. En HSS, il entreprit un voyage Constantinople et Smyrne. Il acquit une grande fortune, et difla, dit-on, la synagogue qui est devenue depuis la synagogue
service du hey Ibrahim.
consistoriale d'Oran.
Son gendre Juda Darmon, fils de son frre Messaoud, tait rabbin et crivit une prface pour son livre. Un David Darmon,
probablement aussi son parent,
tait
en 1810 employ de M. N-
preuves.
longtemps exempte d'empar de Mascara, en enchana toute la population juive et la frappa de lourdes contributions. A. cette nouvelle et celle de son approche, les Isralites d'Oran songrent se mettre l'abri de ses coups, et un grand nombre de familles s'embarqurent pour Alger, o elles
fut
La jeune communaut ne
pas
En
1805,
un marabout
rebelle, s'tant
arrivrent
le
17 juin.
Le charg d'affaires du dey Gibraltar tait juif. Il s'appelait Aron Cardoso, et il tait en mme temps chef de la nation isralite. En 1805, il fut choisi par les Anglais pour remplir une mission importante auprs du bey d'Oran. Le 16 octobre entra dans ce port une corvette anglaise commande par le capitaine Roman et ayant bord cent quintaux de poudre. Aron Cardoso accompagnait ce convoi en qualit d'envoy extraordinaire du gouvernement britannique. Il avait pour instructions de demander au bey, en
change de la poudre, une cargaison de bestiaux pour le ravitaillement de Gibraltar. Le bey tait alors absent il dirigeait une expdition contre les tribus rebelles. Cardoso, suivi de Roman, ainsi que de cinq autres officiers du bord et protg par une escorte d'arabes, le joignit dans son camp. Sa ngociation eut un plein succs, car le 5 dcembre il se rembarqua avec un convoi compos de 200 bufs et de 100 moutons. Un jour, le 23 mai 1812, le bey confia deux marchands Isralites, Ayousch Benhaim et Chaloum Karoubi (Jarrobi), une somme de 4,000 douros pour la faire valoir son compte. Les marchands l'envoyrent Tanger bord de la felouque algrienne Messauda, capitaine Mohamed. Quelques mois aprs on apprit que le btiment avait t visit en mer par le corsaire franais Blas, et le group enlev. La Rgence tait alors en paix avec la France aussi, le 4 aot, les expditeurs dposrent-ils une protestation au vice-consulat d'Espagne contre le corsaire et ses armateurs.
:
92
Les guerres de Napoldon ! eurent leur contre-coup dans ce petit coin de l'Afrique et au sein de la communaut juive. Celle-ci se divisa en deux partis celui des Franais et celui des allis.
:
Pour les derniers s'employaient notamment Abraham Masias, un ami personnel de l'ancien vice-consul d'Espagne Joseph Iliguro, et Salomon Pacifico, un agent du bey Sidi Mohamed, pour le compte duquel, il effectua divers payements la date du
21 juillet 1809.
Mais
les partisans
les
plus
nombreux et les plus influents. Ils se groupaient autour d'une femme habile qui joua un rle important. La juive Hanina (Janina) tait la favorite et, dit-on, la matresse du bey Mohamed bouKabous. Elle aimait les Franais
*
et
la France tait en guerre avec l'Espagne et l'Angleterre coalises, cinq de nos corsaires, sortis d'Alger et renforcs par cinq autres rencontrs en route, entrrent
Au mois
les servir.
dans
le
portdOran. Un brick
puis repris par les allis, y tait l'ancre. Ils rsolurent de s'en emparer, et se mirent en devoir d'obtenir du bey l'autorisation de
dclarer de bonne prise, attendu qu'il leur avait t enlev, contrairement au droit des gens, dans les eaux d'Oran et sous le canon des forts. Hanina fut charge de cette dlicate mission, et aide par l'agent consulaire de France, Augustin Ngroto, ainsi que par Sidi el Hadj Mohamed, fils du bey Bram (Ibrahim), elle
le
pour la mener bonne fin. Le 28 juillet, le brick combat par nos corsaires avec le concours mme
Hanina, dont
tragique.
Diminutif de Hanna.
17VI2
1815
93
amours de cette femme avec le bey dpos. Sadia fut tir de la prison o il avait t jet, et, comme sa mre et son frre, condamn tre brl vif. Son bourreau, dans l'espoir d'obtenir des
rvlations, trana devant le bcher plusieurs autres Isralites et leur fit semblant de vouloir les prcipiter dans les flammes o
Ils
bey Mohamed fut tu aprs un afireux supplice, et ses trois fils en bas-ge trangls. Tous les Mohamed fils de l'ancien bey Osman, fils du conqurant d'Oran, galement, et beauel Kbir, ainsi qu'un de ses frres, prirent
le
coup de familles furent exiles Mda. Dans la communaut Isralite, en dehors de Hanina et des siens, personne ne souffrit
de violence, grce peut-tre la protection d'un Europen
Sgitcowitch.
nomm
Cependant deux membres de la famille Cabeza furent srieusement inquits. Le 5 mai 1813 David Cabeza avait accept du bey la mission
d'acheter Carthagne 200 quintaux de poudre. Il partit avec l'assentiment des autorits espagnoles. Peu de jours aprs, la
rvolte du bey clata. Aprs sa victoire, le dey d'Alger envoya
la recherche de David, qui fut arrt et
il
ramen Oran mais parvint prouver son innocence en tablissant que la poudre avait t achete avant la rvolte, et, par consquent, sans aucune
;
pense d'hostilit de sa part contre le gouvernement turc. Moins heureux, son frre Joseph, galement suspect, fut oblig de se drober la mort par la fuite. Grce de puissantes protections obtenues prix d'argent, il russit s'chapper avant
l'arrive
d'Omar-Agha. Il emporta avec lui une partie des bijoux appartenant aux fils de Hanina. Il se rfugia Alicante, o son autre frre Salomon tait tabli. La vengeance des vainqueurs n'tait pas encore assouvie elle s'acharna contre les descendants de Hanina. Peu de jours avant que la rvolte de Bou Kabous et clat, le fils an de Hanina, Joseph, avait t charg par lui de mettre en vente plusieurs cargaisons de bl amenes par son ordre d'Arzew Oran. Joseph acquit pour son propre compte celle qui tait bord d'un brick
:
Hacem. Il la dirigea sur Gibraltar de son plus jeune frre. Au lieu de se rendre en droite ligne dans ce port, les deux jeunes gens relchrent d'abord Malaga, o ils vendirent leur bl en dtail
le ras
fils
et
raison de 85 raux la fangue. Le produit de la vente encaisse, ils mirent la voile pour Gibraltar mais le vent contraire les
;
ils
94
bateau
lequel
command par
rclama ie brick et sa cargaison comme proprit de l'Etat et les deux jeunes Isralites comme voleurs des deniers publics. Cette prtention tait sans aucun fondement, carie btiment appartenait un Marocain de Gibraltar nomm Vicliau, l'quipage tait intgralement compos de Marocains, enfin le ras Hacem tait de nationalit marocaine. De plus, les autorits beylikales avaient prsid elles-mmes la vente du bl dont cette cargaison avait ffit partie, et elles en avaient peru le prix, ainsi que le constataient les quittances conserves par les acheteurs Isralites. Enfin, suivant le tmoignage d'un matelot de l'quipage de Ilacem, les deux jeunes parents de Hanina n'avaient embarqu avec eux ni paquets ni coffres pouvant contenir des valeurs drobes on ne leur avait vu que les bagages contenant leurs bardes. Malgr l'injustice de sa rclamation, le bey n'y persista pas moins. Il manda les consuls d'Espagne et d'Angleterre et les chargea d'crire respectivement aux gouverneurs de Malaga et de Gibraltar, afin que, si les fugitifs taient signals dans l'une ou l'autre de ces places, ils fussent immdiatement apprhends au corps et renvoys Oran sur un bateau affrt pour la circonstance (26 juin 1813). Heureusement un mois s'tait dj coul depuis leur dpart. Les recherches minutieuses, ordonnes par le gouverneur de Malaga, furent infructueuses. A Gibraltar, oi ils taient arrivs depuis longtemps, ils ne furent pas inquits. Quoi qu'il en soit, le bey, anim par la haine et par la cupidit, ne se tint pas pour battu. Il en rfra au dey d'Alger, qui fit de cette question d'extradition l'objet d'une ngociation diplomatique avec le cabinet de Madrid. Au mois de dcembre 1814, le ministre des affaires trangres d'Espagne, M. le duc de San Carlos, fut oblig de demander des explications son consul gnral Alger. Pour en finir, le 9 dcembre 1814, le bey, aprs s tre entendu avec les consuls d'Espagne et d'Angleterre et avec divers notables de la
:
communaut, crivit Aron Cardoso, son reprsentant Gibraltar, pour le prier d'aider les autorits anglaises rechercher les
fugitifs.
le
rsultat dsir.
L'incident
avec l'Espagne, prcisa sa rclamation il prtendit que les deux du palais du bey quatre cofifres remplis
:
de numraire et de bijoux.
restitution,
En
consquence,
il
ou
le
payement de
95
de ddommagement.
En
vain
le
cabinet de Madrid
le
avec raison
les
de
accuss taient sujets anglais et qu'ils s'taient rfugis En vain produisit-il une dclaration
authentique des fugitifs affirmant sous serment que les coffres, objet du litige, avaient t saisis avant leur dpart par Omar-Agha et dposs dans la maison du vice-consul d'Angleterre. Le dey ne voulut rien entendre. Il lana un ultiniatum, et, sans attendre la
procda par voie de rigueur en faisant arrter le viceOran, qui fut conduit Alger les fers aux pieds, enferm au bagne des esclaves et contraint travailler dans les carrires. Joseph Cabeza, revenu de son exil volontaire en 1814 et impliqu dans l'accusation, subit le mme sort (frponse,
il
consul d'Espagne
vrier 1815).
Aprs une iQugue. et pnible ngociation, aprs plusieurs attermoiements successifs, l'Espagne, pour viter une guerre, dut satisfaire la rapacit algrienne le P'" septembre 1815, le ministre des affaires trangres, don Pedro Gevallos, qui avait remplac le duc de San Carlos, annona son consul Alger, don Pedro Ortiz de Zugasti, que le dey serait pay dans un dlai d'un mois. Ainsi fut clos un incident qui faillit dtruire la bonne harmonie rgnant depuis si longtemps entre l'Espagne et la Rgence
:
d'Alger.
Les lments de l'histoire de Hanina ont t puiss dans la correspondance du vice-consul d'Espagne son nom de famille, ni celui de ses fils n'y est indiqu. Mais il m'a t possible de dtermmer ce dernier du moins, au moyen des registres des actes consulaires. J'ai t amen penser que ces hommes s'appelaient,
:
me le font supposer. L'on a vu que les deux fils ans de Hanina s'appelaient Joseph et Sadia. Or, parmi les affrteurs que j'ai relevs sur le registre, se trouvent justement un Joseph Melul et un Sadia
Melul, et voici les raisons qui
1
Melul.
2
Joseph Melul
tait
monnaies du trsor, et qui lui valurent, dans plusieurs de nos documents, la qualification honorifique de Sidi. N'est-il pas vraisemblable que ce contador Joseph tait le fils de Hanina, qui avait pu lui procurer cette place, grce la faveur dont elle jouissait auprs du bey ? 3 J'ai racont qu'un des frres Cabeza faillit tre envelopp dans la catastrophe qui engloutit Hanina et ses fils. 11 n'eut que le temps de s'enfuir ' Alicante. Cette circonstance dmontre qu'il
peser et estimer les
existait entre ces diverses personnes des relations d'affaires et
%
d'amiti, peut-tre
mme
figurent
comme
associs.
registres du
consulat partir de mai 1813. Cette date concide trop bien avec
celle
lisite
identifier de Melul,
deux
d'Oran portait
le
nom
ainsi qu'il
tives, II, 6.
appert de
l'acte notari
11 tait probablement fils de Joseph et petit-fils de Hanina. Celui qui s'appelait Koubi devait tre un frre utrin de Joseph.
4.
Rapports avec
le
vice-consul
iV Espagne.
nous l'avons vu, le commerce oranais avait presque tous dbouchs en Espagne. Le reprsentant de cette puissance tait ses appel journellement intervenir pour les contrats d'affrtement^ les passeports, le rglement des contestations. Mais l ne se bornrent pas les rapports des Isralites avec le vice-consul d'Espagne. Ce beau et noble pays, que le fanatisme a ruin, mais qui est en voie de se relever glorieusement sous le
souflEle
Comme
les lois.
du
A. l'tranger, surtout dans les tats musulmans, le gouvernement espagnol prenait volontiers les agents de ses consulats parmi les isralites. Le vice-consul d'Oran se servait d'eux sans aucun scrupule de religion, et il tait servi par eux avec franchise et dvouement. La lettre suivante adresse par Joseph Higuro David Duran, consul gnral de Raguse et chef de la nation juive Alger montre combien ces relations taient devenues
' ,
,
cordiales
Oran,
le
l"mai
1806,
Le 25
la
patente et
Traduite d'aprs
la
ral
d'Espagne Alger.
181 ^
07
crois avoir remplie jusqu' prsent la satisfaction de tous les capitaines do la Rpublique ot des titulaires successifs du Consulat
gnral,
et Naftali
m'avaient galement confi ces fonctions, et, vrai dire, je fus pniblement afTect, lorsque le charg d'affaires anglais, M. Foley, rpandit le bruit qu'il avait t nomm vice-consul de Raguse, sans que l'on et daign me faire connatre les motifs de ma disgrce, car aujourd'hui bonne renomme vaut mieux que tout. Je remercie
Votre Seigneurie de sa bienveillance et j'espre qu'elle sera satisfaite de moi en tout ce qui concerne mes fonctions. Dans l'attente de vos ordres, j'ai l'honneur d'tre, de Votre Seigneurie, le fidle et obissant serviteur.
{Sign
:
Joseph IIiguro.
Le successeur de Joseph, son frre Antonio, ne fut pas en moins bons termes avec les Isralites. Isaac Coen Salmon, ngociant originaire d'Alger, eut occasion de lui rendre service en lui prtant une somme de 9,245 raux
en monnaie algrienne, sans vouloir accepter ni intrts ni agio, procd gnreux dont il se loua fort dans une lettre au consul gnral, en date du 7 septembre 1807. Les Isralites devinrent surtout utiles au vice-consul, lorsque, pendant les annes 1808 et 1809, il ft des achats de chevaux Oran pour le compte du gouvernement insurrectionnel de son
pays. Par suite de l'inscurit des mers,
court d'argent.
il
Son banquier fut alors Aron Amar, appel aussi du prnom de Djilbon. Les sommes avances, qui taient souvent assez fortes, une fois 1,025 douros, une autre fois 6,000 piastres, taient rembourses par le consul gnral d'Alger, don Pedro Ortiz de Zugasti, au rabbin Isaac Abalker, correspondant d'Amar
et
probablement son associ. Ce rabbin, envelopp dans la querelle des Bacri et des Duran, eut la tte tranche, en 1815, par ordre
lui
toute occasion, le reprsentant de l'Espagne pouvait compter sur le concours des Isralites. Un jour, en 1809, il avait envoyer
En
son gouvernement des dpches d'une grande importance, et ce, l'insu des autorits de la Rgence. Un btiment, ia Santa fsabel, capitaine Juan Andrs, affrt par Mose Bensria, de
Gibraltar, se trouvait l'ancre dans le port.
Du consentement du
7
il
98
poches, tout en faisant accroire au bey que c'tait pour y chercher une nourrice dont sa l'emme, sur le point d'accouclier, avait
besoin.
Cependant
hostiles.
Il
les Juifs
du parti franais
lui taient
naturellement
drante de Hanina, seconde par ses fils et les frres Cabeza. Dans une lettre du 28 juillet 1810, adresse au consul gnral
d'Alger,
lui
il
attribuer
de
chasser
d'Oran
les
rei)rsentants
Quant aux Cabeza, il trouva l'occasion de leur rendre coup pour coup. Le 5 juin 1809, un malfaiteur, chapp du prside de Mlilla, Juan Andrs Rando, originaire deBujalanze (royaume de Cordouej et g de trente-trois ans, vint se rfugier Oran; et il parait qu'il fut amen par quelques juifs de cette ville, notamment par Isral Cabeza, se faire circoncire. Crime capital et digne du dernier Aussi fut-il oblig de se cacher, afin d'chapper aux supplice recherches du vice-consul Antonio Higuro. Celui-ci, ayant appris que Joseph Cabeza habitait Alraria, ce que, d'ailleurs, il ne pouvait s'expliquer, vu les lois du pays, il crivit, le 14 aot, l'vque de cette ville, le priant de s'emparer de la personne de cet isralite et de le maintenir en tat d'arrestation, comme otage, aussi longtemps que la retraite de Rando n'aurait pas t rvle l)ar ses coreligionnaires d'Oran. Ainsi menac, Cabeza jugea pru!
dent de s'loigner. Un autre adversaire du vice-consul fut Salomon Abulker. Dirig par ses patrons, les Bacri, qui avaient embrass avec ardeur la
cause des Franais,
il
lui
aprs l'arrive de l'agent franais Ngroto. Enfin, la suite d'un sinistre commercial,
vice-consul se
Coen Salmon. Le brouilla aussi avec janvier 1811, celui-ci nolisa la pinque marocaine Seba, capi26 taine Kaddour. Il y embarqua 4,800 fangues d'orge pour Gibraltar, la consignation de Mose Tubiana. Ce btiment, qui appartenait, en ralit, non un sujet marocain, mais au vice-consul d'Espagne, associ avec le bey et un fils de celui-ci, fiit abandonu" pnr
son ami de
vieille date,
son quipage au cap Palos, la suite d'une violente tempte. De l un procs avec Coen Salmon et les fils de la juive Hanina, que celui-ci avait intresss dans son entreprise. Le vice-consul, quiavait dirig toute cette affaire, fut cit devant
dinaire, prsid par Foley, agent
un tribunal extraoril
consulaire d'Angleterre, et
17.)2
ISlf)
99
condamn, le 29 mars 1812, indemniser les affrteurs, ainsi que ses co-propritairos. Malgr ces dmls passagers, il resta l'ami des Juifs. Il les protgeait chaque fois que l'occasion s'en prsentait. En 1813, le gouverneur d'Almria avait squestr des marchandises embarques bord de la bombarde du patron Joseph Prats, et appartenant divers Isralites d'Oran. Ceux-ci taient accuss de tentative de contrebande. Le 23 septembre, le vice-consul crivit en leur faveur au gouverneur, et lui dmontra que ces ngociants, sortis de Gibraltar, avaient appareill pour Oran, et que le mauvais temps seul les avait forcs de relcher Almria, o ils n'avaient eu nulle intention d'introduire leurs marchandises en
fraude.
Alger, 1" juin 188G.
ISAAC BlOCTT.
PIEGES JUSTIFICATIVES
I
'.
du
vice-consul
El 16 del corriente fonde en este Puerto una corbeta inglesa comboiando un trasporte que trae cin quenlales de polvora para este S'' Bey, que se halla en campana, por cula razon no se ha descmbarcado dicha polbora, y como asi mismo con dicha comision viene un imbiado Ebreo, llamado Aron Cardoso, rey de les Judios de Gibraltar, encargado segun dice de entregar las cartas que trae de aquel Govierno en propia mano a este illustre S<"" Bey. Han salido aler para llenar su comision encontrandose con el en el campo dicho Ebreo, el commandante de la corbeta Roman como agente Ingles y cinco personas otras de abordo, con comitiba de Moros que los acompaian. Nada se sabe de positibo sobre dicha comision pero se cre que queren tratar sobre provision de carne para Gibraltar.
Oran, 30 de octobre 1805.
J.
S"""
IL
Don
100
II
HISTOIRE DE IIANINA.
Lettre
du
tice-consul d'Oran
En suma, he
y una
piita (por lai
la
conoce todo el pueblo, y aun en eso) Judia norabrada Janina han sobornado el Bey para rclamer en favor de los Franceses, y suponer que ha sido represado el berganlin bajo el tiro de canon el tropel de Negrolo con bajar y subir a casa del Bey, el saber que a dicha Janina le han ofrecido mil sequinos por su travajo, y ultimamente el baver venido de echadizo aier a cosa de las 1res de la tarde de parte del Bey un hijo de la tal, nombrado Jusef, diciendome que el Bey estava resenlido conmigo porque Negroto havia ido ofrecerle un grande regalo para que hicicse la tal reclamacion y que yo no havia ido hablarle aun sobre el particular que le contexte que no era asuralo mio pues savia que yo no estoi encargado del vice consulado Ingles y por consiguienle que nada tnia que hacer en el particular. Todas estas reflexiones (en un caso necesario) las manifeslara A', a dicho S. Consul Ingles para el uso conveniente.
: :
Don Pedro
Lettre
2.
du
Tice-consul d'Oran
De
el
rsultas de haver tomado yo la medida y cooperado para que capitan Josef Lugaro pasase en esa con toda brevedad para el
la
represa en question sin que esto se y su zagacidad no ha parado hasta que el Bey me ha manifestado su encono, y por cousiguiente mis asuntos seran mirados con indiferencla ( tal ves desprecio) en lo subcesivo. Por tanto, y atendiendo la Inconsequencia que ha usado, no es mas tiempo de tolerancias, y asi puede
esta el pueblo de Isral en asguas
Td. desde luego actibar a fin de que pague en dinero grano que bastante tiene, y si Yd. piensa el que se haga alguna compra sea por esa via tratando el pagarle tanto de dinero por cada fanega que se embarque, pues este pagarlo que hace es hacer la forzosa, como lo cho a muchos, y alterar cada dia los precios y derechos de todo, pues no tiene limites su abaricia. Sirva a Vd. de govierno que este Bej- por intrigas de Sidi Jach Majamct uld el Bey Bram y l consabida Janina (protectores de Negroto) que son los que lo goviernan, trabaja (segun el mismo me ha manifestado) para que en esta no quede vice consul alguno que
ISi:;
101
puede aponersc a sus barbaries qualos son las que acaba de cometer, y que llevo referidas en la adjunta y por lo tanlo se bacc necesario que el Dey di a Vd. una orden para que no se mescle en mis asuntos, pues que el Rey me tiene aqui para atender a los intereses de nuestra Nacion y que no casligue a el Arraes que i'ue a acompanar a el capitan Ingles pues me temo que descargue su bar:
Julio de ISIO.
A. IL
S"''
Don Pedro
lettre
3.
S^""
Governador de
la
ciudad de Malaga.
Noticioso este Govierno de que se halla en ese puerto el Bergantin Maroquino del Arraez Hacem que salio de esta con un cargamicnto de trigo, llevando a bordo dos muchachos ebreos de esta. Exiga diclio Govierno que si los taies muchachos se encontrasen en esa, V. S. se sirba apremiarlos y fletar un pequeno barco que los conducea en
esta, pues los taies se les acumula ban llevado consigo intereses pertenecientes a este Govierno subreticiamente si vien los taies salieron con destine para Gibraltar a cuyo Governador ha escrilo el
;
consul Ingles de esta para su aprehension y remision en esta, por no comprometer la nacion si protegien a semejante canalla. Espero de la bondad de V. S. que mirando las consequencias (funestas en las circunstancias prsentes) que puede acarrearnos el obrigar a los dlchos ebreos, los remita con la brevedad posible si se encontrasen en esa, y quando no, darme aviso de su paradero, para satisfacer a la Regencia que es la que reclama estos muchachos como a usurpadores de los fondes de su sustancia.
4.
Lettre
du
vice-consiil
SO'-
Don Pedro
Despues de mis carias de 1 de Mayo y trs de Junio, la quai finacon que el Aga habia salido a la raya de Marruecos en persecucion de los mataturcos, siguiendo el orden de sucesos, dire A'd. como dicho Aga, despues de algunas escaramuzas que tubo con los Arabes, en las quales por dos vezes (a no ser el campo de este Bey) lo hubieran derrotado, regreso en esta, donde de nuevo se buscaron algunas talegas, que babian se custodiaban en las casas de la familia
lisa
y casa
del
S'-
Sgitcowitch, protector de
el
pucblo
nuevo
el
fuego,
hizo que-
102
mar
que se dice era hijo de el Bei y Janina, y a hizo traer varios Judios, los hizo amarrar en aderaau de tirarlos a el fuego, donde ardia su companero, lo quai les
este acto de
quemar
asusto sobre manera, y confesaron quanto sabian. A los pocos dias hizo sacar el Bei a el que vivo, le desoUaran la cabeza hasta el cuello, dejandole el pellijo caido la mitad de cada lado, la avrieron la barriga, haeiendo que le cayere las tripas, y en este estado hizo traer a sus inocentes hijos que mirasen aquel cspectaculo,
.
y tranquille con el nuevo Bei. Gracias a Dios quedo el pueblo ebreo sin sombra, y solo falta cl judio Cabeza, que a fuerza de regalos, ha podido largarse antes de la Uegada de el Aga, y asta en Alicante, divirtiendose con una porcion de alajas pertenecientes a los hijos de la quemada judia Janina.
El pueblo esta contente
.
.
5.
lettre
des affaires
El dia cinco del corriente Febrero recibi por via de Real Orden que V. E. se sirvio coramunicarme con fecha 4 6 de Diciembre del ano ultimo. Imediatamente pase a communicar a este ministre que S. M. habia visto con el mayor disguslo que S. E. el Dey se valia de pretextos para desavenirse con Espaa despues de tantes anos de no interrumpida amislad; que no obstante el Rey Nuestro Seor a pesar de ser su demanda tan fuera de orden, para darle una prueba irrfragable del aprecio con que mira sus intereses, se habia dignado mandar se oficiase al S"'- Embaxador de lugaSo""
:
Muy
mio
Alicante
la
que sin perdida de tiempo Goveraador de Gibraltar para el arresto del Judio que se fugo de Oran en el bergantin Marroquino, tomando las declaraciones y precauciones convenientes a su seguridad y a la de que en los caudales que puedan pertenecer al govierno de Argel vista de un procder tan generoso esperaba que S. E. el Dey conolaterra cerca de su Real Persona afin de
lo hiciese S.
E. el
S""
ciendo la sinceridad de nuestro trato y disposiciones reconciliadores de mi soverano, desistiria de sus ideas hostiles, dando tiempo a las justificaciones y aclaraciones que se esperan de las diligencias practicadas en Gibraltar, participandoles tambien las actuadas en
Aheante..
6,
dred and
day of May in the year one thousand eight hunappeared personally before me Henry Joseph, Notary public by Royal Aulhority, lawfuUy constituted, admitted and
On
this thirtenth
fifteen
17'.t2
18i;;
103
sworn, domiciled in Gibraltar, Abraham Belul and Aaron Cube, who having been sworn to dpose the truth, did dclare and say that the two Boxes containing Gold and Silver Money and Jewellery the took from the Bay of Oran was taken from them by the Haga of the moorish Army and by hiin taken to the house of His Britannish Majesty's consul there, and the said appearants did further dclare and say that the dclaration of Assidarit (?) made by them the twenwas made at the request of Aaron lieth day of February lest past Cardozo Esquire Consul of the States af Algiers. In Testimony thereof they the said appearants hve hereinlo subscrived their names. Thus done and passed at Gibraltar as we said to serve as ocasion shall or muy require the day, montli and j^ear first above written.
*
[Sign en hbreu
"^mpb
"innii l-rj
In testimonium veritatis
(Sign
:
Public, Gibraltar.
CONVERSION DE RANDO
Lettre
'.
Ijlnio
gor
obispo de Almeria.
la
Creyendome conslituido en
ciper a V. S.
111'"*
como
los Arabes a esta plaza biuo en 5 de Junio del prsente ao individuo Juan Andres Rando, hijo de Benito, natural de Bujalanze, Reyno de Cordoha, de edad de 33 anos, ojos y cabellos negros, barba un poco rubia, color claro y de estatura baja. El quai dixo fue a presidio por 6 aos por haver echa una muerte, y estando para embarcarse en compania de otros 23 que remiti en Carthagena en 24 del mismo, este infeliz ha tenido la debilidad de fugarse siu que hasta el dia haya podido inquerir su paradero. Y oy par una casualidad he sabido que los perfidos Judios (de que habunda este
el
ducen
pais) lo
han sobornado en termines que se ha hecho uno de elles, lo han internado para no ser descubierto. Un cho tan atroz y tan vergonzoso aun entre estas gentes solo puede ocasionarlo el soborno y el embriaguez. Creo por tanto me consta que en
parece
1
est
une dcclarutioa
'.18.
(ju'il
Caudozo.
'
Voir page
104
la
1U-:VUK
ciudad de Almeria (uo se cou quai prelexto) liavilu y ticne ranio de comercio el Hebreo Joseph Gabeza, hijo de Isral Cabe/.a, vcciuo de esta, uno de los sobornadores, a el quai V. S. 111""' puede maudar apremiar con toda seberidad basta tanto que hagau comparecer a el tal Rando que lo liaran en el momenlo, pues baun quando este mal catholico persista en ser Judio, ningun derecbo tienen estes, por que el tal Rando havieudose livertado de la esclavilad a que boluutariamente se entregau todos los que se desierlan de Melilla, ha sido rescatado por mi a nombre de S. M. y por consiguiente me deve ser entregado, si como Gristiano para mandarlo a Kspana segun las ordenes que tengo, y si como Judio para quemarlo y que sirva de governio para lo subcesivo. Yo haun no cho la reclamacion a este govierno hasta tanto que rcciva el aviso de ser apremiado el tal Josef Gabeza, con solo el objeclo de salvar este hombre,
no me dian los rens dichos para su seguridad, serian capaces de embenenarlo pues son Judios y basta. Espero que V. S. 111'" ne descuidara sobre este particular, interin ruego a Dios guarde su importante vida muchos anos.
a quien si A. H.
LE
MBBINAT DE METZ
(1567-1871)
XIV
en 1789, l'abb Grgoire, dans sa Motion en faveur des dit, en parlant des rabbins, qu' Metz ils (les Juifs) s'en Juifs passent depuis plusieurs annes , c'est qu'en efiet, depuis 1785, la place de grand rabbin, devenue vacante par la mort de Lion Asser, tait reste sans titulaire. Cette assez longue vacance doit tre attribue au dsir qu'avait une grande partie de la Communaut de rompre avec sa tradition, qui voulait que le rabbin
Si,
',
et neiit
dans
la ville
aucune relation
y avait ce moment bon nombre d'hommes savants et rudits dans Metz, qui avaient t ou les collgues ou les disOury Cahen, Mayer ciples des deux derniers grands rabbins Worms, pour ne citer Charleville, Joseph Gouguenheim et Aaron que les plus distingus. La mesure, disait-on, ne servait pas grand'chose. Le rabbin tranger pouvait finir par s'allier des familles messines, comme cela tait dj arriv. D'un autre ct,
:
il
on n'arrivait cependant pas se dcider soit mainon laissa la vacance se prolonger indfiniment et on institua provisoirement une commission
Comme
'
Voir
t.
VII,
ITS',),
p.
103
:V2.
cl
2ni
t.
VIII, p.
l'.jli
t.
XII, p. 283.
Paris.
p.
106
porte en tte
m73::Dr: nn-i
la
les
mots
y"3
-^ni/jr;
L)''5bDr:r!
'^sa-in
i2l~,"3i
-i"-)3
n-ir;
n";'-^
yrz
p"p
irnbripa
Q-^-n7:T
nmr;
iai3"'^D
n-i"m73
nnn
^"n riDi
Cahen, R. Mayer Charleville et R. Joseph GouguenhPim, et, il y est dit, le premier, Phobus Cahen, tait le prsident de cette commission, en qualit de doyen d'ge et de doyen de fonctions. Cette situation dura longtemps, puisque le rabbin Oury Cahen lui-mme, dans l'ouvrage rimnn r^obn, qu'il publia Metz en 1793 (in-fol.), ne prend pas la qualit de grand rabbin, mais
comme
simplement
!n-iNiD?3ti
celle
3m
w"-i
^12
'p"p iNr)
Ta'N ip^jm
le
72r5"3i. Il est
titre
officiel
Il ne faut pas oublier, du reste, que nous sommes arrivs la Rvolution franaise, o la situation des Juifs proccupait le gou-
vernement % les corps savants ^ et, plus forte raison, les Juifs eux-mmes. Dans ces circonstances, on comprend qu'on ne se soit pas ht de choisir un rabbin. Le mouvement imprim depuis quelques annes aux tudes bibliques par Mendelssohn et son cole n'tait pas tranger aux hsitations de la communaut au lieu d'un rabbin purement casuiste et talmudiste, on aurait prfr un hbrasant qui et du talent et st parler la langue
:
franaise.
tait originaire
Oury Phobus Cahen, qui fut finalement nomm grand rabbin, de Metz. Son pre, Elizer Libermann Cahen, avait t assesseur des grands rabbins Jonathan Eibeschutz et Samuel Ilellmann, comme Oury l'avait t lui-mme du rabbin Lion Asser. Dans la prface de son livre Halacha Beroura, Oury dit tre le petit-neveu de R. Jacob Cohen Popert, grand rabbin de Francfort et auteur du recueil de rponses casuistiques connu sous le nom de ypv' yo ^.
*
pour tudier
la
ques-
tion juive.
'
La
Socit roj'ale des sciences et des arts de Metz. Voir notre travail dans la t. I, p. 83-104, VEmancipatiou des Juifs de Metz devant la
et
M.
Edcrer.
LE RABBINA DE METZ DE
1567 A 1871
107
La R('>volution franaise fut salue, par les Juifs de Metz, avec tmoigner une grande joie, les rabbins ne furent pas les derniers Un incident des plus curieux nous en donne la leur'satisfaction. franpreuve. Lorsqu en 1792, aprs diffrents revers des armes
aises,
on invita tous
les
hommes
se runir
costume indiquaient qu'il appartenait la religion donner juive c'tait le grand rabbin Oury Cahen, qui venait de patriotisme. Interrog ses coreligionnaires un noble exemple juste et par les chefs, il dit que l'avnement de ce gouvernement
tolrant tait celui
biblique, irN-n
tants
1
que les Juifs attendaient depuis longtemps. La concision du langage hbraque et l'a propos de la citation
i52:-3
iriirip^i:
i^n ht
-^n,
-.
Lamentations, n, 16. prNous devons ce renseijrnement M. Ad. Franck, de l'Institut, dont le pre, profonde que cette dmarche rincident, lui avait souvent racont l'impression sent sur les hautes autorils du pays. avait faite sur les habitants de la ville et surtout communaut juive cherchait concilier le patriotisme avec les obligations pres
La
Nous trouvons, en effet, la ptition suivante adresse au Connous de la commune de Metz. Bien que la pice ne soit pas date, on n'aurait pas pu croyons qu'on peut l'attribuer cette poque (fin 1792) en 1793 tenir le langage religieux qu'on y trouve. Au Conseil gnral de la Communaut de Metz de vous exposer Les citoiens de Metz professant la relligion juive ont l'honneur non seuQu' l'instant o la Garde nationale s'est organise, ils se sont prsents partager avec leurs conlement pour se faire inscrire, mais encore pour demander de citovens toute l'activit du service. exposans se sont La loi les y appelait, un injuste prjug les a repousss, et les l'esprit d'intolrance soumis cette humiliation, rsolus d'attendre avec patience que ils sentaient bien incompatible avec lamour de la libert ft entirement disparu gouvernement rpuque les progrs du tolrantisme devaient tre rapides sous un
: : :
blicain.
juive viennent de s'accomplir, les citoyens professant la religion garde nationale, et ils viennent d'tre appels par les sections s'incorporer dans la davantage mettre en s'empressent de rpondre cette invitation, qui tend toujours
.....
Leurs vux
pratique les principes d'galit civile. et la loi, en taMais si le citoien doit tout sa patrie, il doit aussi sa religion, le sacrifice des dogmes quil problissant la libert des Cultes, n'a exig de personne
fesse et des rits qui
Il
des exposans qui entraverait leur service dans la garde nafaisait des dispositions qui fissent tionale, si le Conseil gnral de la commune ne des exposans. concorder avec ce service l'excution de la loi relligieuse leurs yeux le Les exposans s'empressent de dire que le danger de la Patrie porte que toutes les fois que le signal caractre de cette ncessit ils s'empressent de dire sous les armes, ou pour qui annonce ce danger appellera la gnralit des citoiens ennemis de la Patrie, on verra les rtablir l'rfrdre troubl, ou pour combattre les la loi, et,de professant la religion juive se montrer dignes et des bienfaits de
y sont
attachs.
en
est
un dans
la loi
citoiens
des magistrats. caractre et il service ordinaire de sret et de police n'a pas le mme relhgiou juive interdit les entre ncessairement dans la classe de ces actes civils que la jours de sabat. aggraver celle des Les exposans ne prtendent pas que cette interdiction doive
la confiance
Mais
le
108
Aprs la victoire de Valmy (30 septembre 1792), qui avait tf'pour ainsi dire prpare par la rsistance de Lille et par celle, non moins hroque, de Thionville, une grande fte fut clbre dans la synagogue de Metz. Le vnrable grand rabbin, accompagn du Beth din et du Conseil de la Communaut, alla au devant
des dfenseurs de Thionville, les conduisit devant
le
tabernacle,
et,
reux, vanta la bravoure des dfenseurs de Thionville, expliqua que la France avait le droit de compter sur le concours de tous
La communaut juive tait dans l'enthousiasme'. pour cette grande fte civique que Mose Ensheim composa un cantique hbraque ^, qui fut traduit en franais par Isae Berr Bing. Bientt arrivrent les mesures violentes de la Rvolution. L'exercice du culte juif fut dfendu, comme celui de tous les autres cultes, la synagogue fut ferme, les objets sacrs servant aux enfin la synagogue fut prise oflices furent tous mis sous scells pour un parc bestiaux, comme le prouvent les deux documents
ses enfants.
C'est
:
suivants
Agence
prs
les la
DIVISION,
REGIMENT, N"
318.
armes
de
et
Moselle
du Rhin.
N-'lti.
Metz,
le 13
Brumaire,
l'an troisime
de
la
Rpublique Franaise
une
et indivisible.
ils demandent de remplir un autre jour l'obligation honorable qu'ils n'auront pu accomplir leurs jours de fte. Les exposans ne parleront pas de la rigueur avec laquelle leur loi leur interdit de prendre part au culte d'aucune autre relligion'; cette rigueur pourrait prsenter encore
autres citoiens
quelques incouvniens si maintenant, comme dans les tems o il existait une relligion dominante, les actes civils taient chaque instant lis avec le culte relligieux, si dans tous les actes solennels, la force arme devait, comme autrefois, environner le temple du Seigneur, si tous les serments civiques ou les rjouissances publiques devaient tre prcdes d'un acte relligieux. Mais en mettant en principe la libert des cultes, mais eu proscrivant le caractre de domination si incompatible avec la nature des hommages rendus la divinit, la loi, comme la raison, ne voit rien de civil dans les actes relligieux, et rien de relligieux dans les actes civils, elle a lloign l'appareil militaire des temples du Dieu de paix des prires qui lui sont adresses; aussy les exposans ne doivent pas apprhender qu'on contraigne les prceptes auxquels ils doivent se conformer, ni leur conscience qui leur prescrit imprieusement de s'y soumettre. 1 Archives israclites, '1842, p. 37 1. Cantique compos par le citoyen Moyse Ensheim l'occasion de la fte civique clbre Metz, le 21 octobre l'an I"' de la Rpublique, dans le temple des citoyens isralites. In-4 ( Metz, chez J.-B. Coiliguon. imp.-libr.), 3 pages de texte h. .
'-
1871
109
Gaillot, Direcleur de l'Agence et de la Commission du commerce et des approvisiounemonts de la Rpublique. Aux Citoyens administrateurs du District de Metz. J'ai de nouveau recours vous, citoyens, pour vous inviter indiquer un nouveau local destin loger de nouveaux bestiaiix qui
arrivent journellement des pays conquis. Le garde du parc peut, dit-il, vous en indiquer rendra compte en vous remettant la prsente.
un
et
vous en
Salut et fraternit,
Gaillot.
Le directeur des domaines nationaux, vu la prsente ptition, observe que les emplacements pour les bestiaux sont au moment de manquer et il ne voit, quant prsent, qu'une des sinagogues o on pourroit placer des vaches, on pourroit, au besoin, mettre encore des
moutons dans
Metz,
le 13
celle
au-dessus
l'an
:>
que
les corps
Brumaire,
de
la
Rpublique une
et indivisible.
DUMAINE.
X
br,
de rechef
la ptition et
les
observations ci-dessus,
le
Conseil,
l'un des
membres pour l'agent national entendu, aprs en avoir dliestime qu'il y a lieu de mettre la disposition de l'agence les
deu'x s^^nagogues des cj'-devant juifs de Metz, charge que l'tat actuel en sera constat par experts convenus entre l'agence et le directeur des domaines nationaux, et que les lieux seront rendus de mme la cessation de la jouissance, et qu'enfin le loj-er en sera
arbitr par les
le
mmes
l'an 3
du
district, Metz,
14
Brumaire,
de
la
et indi-
visible.
Renaud.
Le conseil de
porter l'avis
la
Commune,
du
district cy-dessus.
Metz,
le 14
Brumaire, an
Adam,
Sance publique du dpartement de
la
3''
secrtaire.
la Moselle,
du
i t
Brumaire de
anne.
II
Metz,
le
\C,
Brumaire,
l'an
trois
de
la
et
indivisible.
appro-
11(
citoyens administrateurs du district de cette commune. Le garde du Parc de l'Agence m'ayaut observ que la ci-devant synagogue des Juifs ferait un local propre recevoir les bestiaux nouvellement arrivs; mais que ce local tant rempli des dbris d'glise comme bancs, planches, etc., il serait ncessaire d'inviter le district faire enlever tout ce qui pourrait en empcher la jouissance.
Aux
vous invite, citoyens, mettre l'Agence bientt de se servir de ce local trs utile pour les intrts de la Rpublique.
C'est pourquoi je
mme
Salut et fraternit,
Gaillot.
Le Conseil de la Commune, ou le rapport, estime qu'il y a lieu, en attendant la vente des objets dont il s'agit, d'en faire oprer le transport dans les sinagogues au-dessus du rez-de-chausse. Dlibr en sance Metz, le 17 Brumaire de la Rpublique Franaise
une
et indivisible.
Adam,
Soit
secrtaire.
communiqu au
servations.
la
directeur des Domaines, pour donner ses obMetz, en sance du district le 17 Brumaire, l'an lit de
et indivisible.
Par ordonnance,
Renaud.
Il y a dans la sinagogue un emplacement qui ne peut servir au logement des bestiaux, et on pourrait y faire transporter les dbris des sinagogues. On pourrait laisser au garde du parc le soin de ce transport dont les frais ne peuvent tre que trs modiques et qu'on luy ferait paj^er sur l'tat qu'il en rapporterait en chargeant un commissaire de la surveillance c'est le moyen d'acclrer. Metz, le 47 Brumaire, l'an III de la Rpublique.
;
DUMANE.
Vu
de rechef
la ptition et
les
membres
pour l'agent national ou, aprs en avoir dlibr, arrte qu'eu prsence d'un commissaire de la Commune et d'un commissaire sous squestre, les effets seront leur diligence transports aux frais de l'Agence dans une salle haute de la maison dont il s'agit. Fait en sance publique du Conseil du district, Metz, le 17 Brumaire, l'an 3 de la Rpublique franaise, une et indivisible.
Pour
extrait,
Renaud.
Les Juifs qui, par scrupule religieux, portaient
la
barbe entire,
LK RABBINAT DE METZ DE
1567
1871
111
notamment les rabbins, turent obligs de la couper, pour ne pas tre dnoncs comme tides ou comme suspects. Il fallut ne changer de vtements ou de linge ni le samedi, ni les jours de fte religieuse, et se montrer avec des vtements convenables les jours de dcadi. Pour faire les prires, on se cachait dans les
greniers ou dans la pice la plus retire de l'appartement.
feu et l'clairage; car nul
On
fut
le
aux personnes
ou teindre maisons juives. Il parait mme qu'un Juif, mauvais plaisant s'il en ft, entrait, le vendredi soir, dans les maisons de ses coreligionnaires, pour voir s'il ne s'y trouvait point quelque luminaire supplmentaire; il l'teignait, s'il en voyait, et. menaait les gens de les dnoncer. Il tait, disait-on, attach la police, et on tremblait devant lui. Des rquisitions de tout genre furent adresses aux Juifs. Voici
qui, autrefois, se prtaient volontiers faire le feu
les
lumires dans
les
le texte
de l'une d'elles
Comit de surveillance.
Sance du Dimanche 9 Septembre, l'an 4<= de la Libert de l'galit, onze heures du matin (1793).
et le
premier
Le Comit, sur le rapport fait par les commissaires uoms pour l'approvisionnement de cette ville de la ncessit de se procurer des espces monnoyes pour complelter les achats ncessaires a arrt d'inviter les citoyens de cette ville qui professent la religion de Mose, de changer au cours une somme en assignats pour former celle effective de vingt mille livres en espces. Le Comit s'en rapporte leur honntet et leur patriotisme pour avoir ces fonds avec la plus grande conomie.
Les membres du Comit de Surveillance,
.loLLY,
Garry
l'aix, F. Lacombe.
Par
le
Comit,
fils, le
Saint-Jacque,
secrtaire.
Des arrestations assez nombreuses eurent lieu parmi les Israet nous avons nous-mme entendu dire par des contemporains que R. Joseph Gouguenheim, assesseur du grand rabbin, qui devint lui-mme plus tard grand rabbin Metz, Cahen Jacob Goudchaux, Bernard d'Alsace, et plusieurs autres avaient t jets en prison. La raction de thermidor (27 et 28 juillet 1794), qui ouvrit les portes tous les prisonniers, prserva de la mort
lites,
\Vd
tous ces hommes, qui, d'ailleurs, n'avaient jamais t mis en jugement. Nous ne connaissons gure, parmi les Juifs de Metz, qu'une seule condamnation mort, et encore non suivie d'elfet. C'est celle de M. Terquem. Son pre s'tait absent un certain moment, pour se rendre Verdun il fut dnonc par un de ses coreligionnaires quelque peu rengat, qui s'tait fait le pourvoyeur de la
;
prvenu temps, par des membres du s'enfuit en Allemagne. Il fat condamn mort et ses biens confisqus. Il se garda de rclamer contre l'erreur commise, prfrant laisser peser sur lui une accusation qui n'avait en vue que son pre. Plus tard, lorsque le prsident du district et quelques autres le calme revint membres de l'administration municipale ou dpartementale s'employrent en sa faveur. Sa peine fut d'abord commue en celle' de l'exil, et le squestre mis sur ses biens fut lev. Quelque temps aprs, on obtint pour lui la permission de rentrer en France *.
ses victimes.
district,
fils,
Terquem
qu'on
allait l'arrter,
grand rabbin Oury Phobus Cahen joua un Isralites messins; nous l'avons entendu raconter, dans notre jeune ge, au foyer domestique, comme une espce de lgende. Un soir, dans une runion de club des plus fougueuses, on prit la rsolution de se rendre le lendemain dans la synagogue. On se proposait de prendre les rouleaux en parchemin de la Loi, et de les dcouper pour en faire des tambours, des gargousses et autres objets. Trois Isralites, qui faisaient partie du club, allrent, dans la nuit, avertir le grand rabbin, ils se rendirent avec lui dans la synagogue, enlevrent les livres sacrs qui taient en bon tat, et les remplacrent par d'autres hors d'usage. Ils s'taient munis des cachets qui avaient servi mettre les scells et purent remplacer ainsi les scells qu'ils avaient briss pour retirer les rouleaux de
autre
fait,
Un
le
dans
la
mmoire des
la Loi. la commune du district et du dpartement fougueux que ceux des clubs. Grce eux, et malgr les nombreuses demandes des clubs, la synagogue, tout en demeurant sous squestre jusqu'au Directoire, ne fut pas aline. La pice suivante en est la preuve
Les membres de
' Nous devons ces renseignements M. Terquem Olry, ancien pharmacien de Metz, gologue distingu, qui, malgr son ge avanc, s'occupe avec zle et activit du catalogue et du classement d'une partie des plus importantes de la collection de gologie au Musum d'histoire naturelle, et qui est le tils du condamn mort dont
nous parlons.
LE RABBINAT DE METZ DE
1567
1871
113
une
et
Moselle.
votre lettre
du sept
Prairial, l'expdition
d'un
que vous avez pris le quatre sur la ptition de plusieurs Juifs de Metz et par lequel vous dcidez que leur sinagogue ne sera point vendue, quant prsent, et que je serai consult sur la question de savoir si la Communaut des Juifs de Metz sera assimile aux autres corps, corporation et communaut, ses biens vendus comme proprit nationale, et ses dettes mises la cbarge de la Rpublique. Je ne pense qu'approuver, citoyens, le sursis que vous avez prononc, et il doit tenir jusqu' la dcision gnrale qui a t demande tant pour ce qui concerne les biens affects au culte judaque que pour ceux attribus au culte protestant.
arrt
Ramel
'.
pour
Mais, en revanche, les pierres tumulaires du cimetire furent la plupart enleves, les unes par des gens qui voulaient avoir des moellons sans les payer les autres, par le conseil du
;
mit en vente, sur l'insistance que mettaient certaines personnes rclamer cette mesure et dans la crainte que son refus ne le fit accuser de tideur. Nous donnons l'appui
l'extrait suivant des dlibrations
du conseil du
district
Sance publique du Conseil du district de Metz, du 14 Prairial, l'an deux de la Rpublique une et indivisible.
Vu de recbef la ptition des Conseillers Michel, tanneurs Metz, tendante obtenir 40 30 pierres couvertes d'inscriptions hbraques, servant ci-devant de tombes au cimetire des Juifs, pour
tre employes la construction des tuves pour la hongroirie, attendu la difficult qu'ils prouvent pour se procurer les mat-
riaux. L'avis du directeur des domaines nationaux en date de ce jour portant qu'il y a lieu d'abandonner les pierres au prix de l'estimation qui en sera faite par expert.
la
l'agent national ou, considrant que l'tablissement de hongroirie est instant et qu'il importe d'en hter l'acclration, estime qu'il y a lieu d'abandonner aux exposants les pierres dele
Le Conseil,
mandes sur
le
citoyen Blanche-
J.
Ramel de Nogaret
Il
fit
Convention
et
du Con-
seil
des Cinq-Cents.
tut appel,
25.
T. XIII, N
Il/,
expert que l'admiuistralion nomme cette fin, la charge par plitiounaires d'ca verser le prix la caisse de la Kgie iiales
ville,
tioqal.
Pour
GoBERT,
secrtaire.
XV
R. Oury Phobus Calien mourut Metz,
(8
le
immai 1800). Metz, en 1793, sous le titre de mnnn nsu). C'est un reprim cueil d'homlies ou d'extraits d'homlies prononces Metz
On
de 1785 1791.
Quelques jours aprs la mort du grand rabbin, l'empereur Napolon convoquait Paris la clbre assemble des Isralites, et, plus tard, le Sanhdrin. Aprs les dlibrations de ces deux assembles et le rglement
du 10 dcembre 1800,
il
rendit, le 17
mars
1808,
un dcret pour
On comprend
assesseurs
:
du
Mayer
le
Gharleville et Joseph
Worms, qui, professeur la Yesquelque temps dj, consult sur toutes les questions religieuses. Ce ne fut que le 5 mars 1809 que les notables, dsigns par le gouvernement, se runirent pour la nomination du grand rabbin et des quatre membres du cousis^ toire. Cette runion fut clbre solennellement la grande syna^
on adjoignit
rabbin Aaron
chiba, tait,
depuis
gogue, le 7 mars 1809. Les notables proposrent la place de grand rabbin Asser Lion (ou Loew), g de quarante-huit ans, fils de l'ancien grand rabbin de Metz Lion Asser, dit Schaagas-Ari, et alors rabbin Wallerstein, en Bavire. Aprs qu'on eut obtenu son consentement et un engagement formel de sa part, il fut
nomm
et
un votants.
transmit immdiatement la au ministre, en l'accom-
M. Vaublanc, prfet de
pagnant d'une
l'avait
lettre fort
la Moselle,
nomm,
disait-il,
chaleureuse en faveur du rabbin lu. On parce qu'il tait impossible de faire un savait plusieurs langues et jouissait d'une
.
grande
et excellente rputation
On
le
considrait
comme Fran-
LE RABfllNAT PE METZ UE
ais,
1567
1S71
1i5
qu'il tait
le
parce
qu'il avait
le fils
roi,
membre
de la
et,
communaut
la notificadclarait actait appel.
fut ratifi
par l'empereur,
rpondit, le 5
suivante o
il
il
la joie et l'motion que j'ai senties vue de l'extrait du dcret imprial que vous avez eu la bont de m'envoyer et o je suis nomm grand rabbin de la synagogue de Metz. Je reverrai donc la France, ce Paradis sur la terre je. vivrai- donc le reste de mes jours sous les loix les plus sages, sous
la
le
monarque
le
plus admir,
le
plus chri et
le
plus digne de
l'tre..
Quel bonheur pour moi, quel souverain plaisir de me retrouver parmi mes anciens amis franais si chers mon cur! Je rends mille actions de grce la Providence pour cet heureux vnement.
.
Isralites franais le
nomma
la
place
grand duc de Bade, l'imitation de l'empereur Napolon, avait convoqu une assemble de toutes les communauts juives pour prparer une organisation du culte juif. Ce conseil, auquel il avait t demand un candidat pour les fonctions de grand rabbin du pays, avait galement fix son choix sur Asser Lion. Asser opta pour cette dernire place. Dans les lettres officielles qu'il crit ce sujet au prfet et au ministre, il allgue, pour expliquer son refus, l'opposition formelle de sa femme qui, ne dans les provinces rhnanes, ne veut pas les quitter; il parle de son tat de sant, qui ne lui permet pas de se dplacer une ophthalmie aigu l'oblige
:
On peut
famille,
et,
y jouir d'une
Le consistoire central, qui avait nomm Asser sans le consulter, ne pouvait pas se plaindre mais le consistoire de Metz pouvait se prvaloir envers lui d'un engagement formel le refus du rabbin
; :
' Archives Nous du ministre des Cultes. Rserve, dossier Acher Lyon. devons exprimer nos remercments les plus sincres M. Hepp, sous-direcleur des cultes, et M. Clopp, chef de divisvju des cultes non-catholiques, pour l'obligeance et r^Qi|.rvf guipent cju'ils ont mis nous communiquer les dossiers.
116
une dmarche officielle que fit, auprs de M. le comte Bigot de Prameneu, ministre des cultes de l'empire franais, M. Collini, charg d'affaires, Paris, de S. A. R. le grand duc de Bade. Dans une lettre de M. Collini, adresse M. de Prameneu, et date de Paris, le 25 aot 1809, le grand duc, faisant valoir d'un ct les
relations amicales qui existent entre l'empire franais et lui, les
efforts qu'il
veut
faire,
propre que tout autre aider l'accomplissement de cette uvre, sollicite l'empereur de laisser Asser Lion s'tablir dans le duch de Bade en qualit de rabbin, et de faire cesser les poursuites que la communaut juive de Metz avait intentes contre Asser, pour
l'obliger remplir ses
engagements
'
Cette
demande
lettre
Asser crivit
lui-
au comte Bigot de Prameneu pour lui expliquer les motifs qui le foraient refuser et la place.de grand rabbin de Metz et celle de grand rabbin du consistoire central. Le ministre des cultes accepta sa dmission, et Asser Lion put se faire installer dfinitivement comme grand rabbin Garlsruhe.
mme une
XVI
R. Mayer Charleville, l'assesseur des deux derniers grands rabnomm en remplacement d'Asser Lion, et sa nomination
bins, fut
fut ratifie par dcret imprial du 16 mars 1810; il fut install, le 4 mai suivant, avec une pompe peu ordinaire. C'tait le premier grand rabbin install Metz depuis la nouvelle organisation du culte Isralite en France. Voici en quels termes le Journal de VEmpire, du lundi 14 mai, rapporte cette crmonie
:
Metz, 10 mai.
En
la
Ibid.
Synagogtie^ est l'expression employe dans le rglement organique. Ds les^ premiers jours, le mot Synagogue souleva des difficults d'interprtation, employ quil tait plusieurs lois avec des significations tout fait dilfrentes. Le Consistoire de Paris et celui en signalrent les contradictions au ministre des Cultes
*
et
de Coblence au Consistoire central. Celui-ci en donna la dfinition et les ditfrentes acceptions dans une lettre qui reut Tapprobation du Ministre et qui fut imprime sous ce titre
LE RABBIN AT DE METZ DE
1567
1871
117
du Consistoire des
La garde dpartementale occupait en partie l'enceinte du temple. M. le Prfet arriva accompagn d'un nombreux cortge, et aprs avoir entendu diffrens morceaux de musique, des chants et une belle prire adresse l'tre Suprme pour S. M. l'Empereur, et les autres membres du il reut le serment que le grand rabbin
Consistoire prtrent sur les livres saints. M. Cerf Jacob-Goudchaux, notable de la circonscription de Metz,
a prononc
un
discours.
Le rabbin Charleville tait originaire de Metz % et sa famille, une des plus anciennes et des plus honorables de la ville. Il avait fait ses tudes dans plusieurs coles juives de l'Allemagne (1752), notamment dans celle de R. Netlianel Weil, rabbin de toute la Bohme.
Il
revint Metz en
1*755.
il
f^pousa la
fille
de R. Isaac Coblentz, un des appariteurs jurs de la Communaut, bnpn l^wn '::i2':i, qui, en 1751, lgalisrent et contresignrent toutes
les pices originales qui devaient servir contre
le
grand rabbin
Jonathan
Charleville
lit
connue sous
le nom de Klmis, et y enseigna avec un certain clat. Il fut l'un des assesseurs du grand rabbin Lion Asser, et,, la mort de ce dernier, il fit partie du triumvirat rabbinique qui dirigea pendant
plusieurs annes les affaires religieuses de la communaut, jusqu'au moment o R. Oury Cahen reut dfinitivement le titre de grand rabbin. Alors R. Mayer Charleville demeura l'un de ses
assesseurs.
la Terreur, ayant envoy ses enfants faire des tudes en Allemagne, il eut la douleur de les voir porter sur religieuses la dix-septime liste des migrs. Tous les certificats produits en leur faveur n'empchrent point leurs noms d'tre maintenus sur
Pendant
du pre d'tre saisis. De nombreuses dmarches et ptitions auprs des autorits permirent enfin de les faire revenir Metz, condition qu'ils se prsenteraient chaque jour la municipalit pour faire acte de prsence et signer sur un
cette liste et les biens
registre prpar
ad hoc.
questions Solution donnf^c par le Consistoire central des Isralites de l'empire diverses accompagne de qui hii ont t proposes par la Synagogue consistoriale de Coblentz, Cultes. Paris, de pices y relatives et iuivies de la dcision de S- E. le Ministre des 1S09, in-4 l'imprimerie de Ballard, imprimeur du Consistoire central des Isralites,
grande partie des renseignements qui suivent notre excelCharleville, rabbin de Versailles, homonyme et petitdu grand-rabbin dont nous parlons.
la plus
M. Mayer
118
Lorsque
la
liste
Sanhdrin dut se
rf^'unir,
on voulut
le
il
porter sur
d(''c!ina
cet
honneur
grand ge
(il
Worms.
Cependant il no itut refuser le poste de grand rabbin. Il fut donc le premier grand rabbin install Metz depuis le changement survenu dans la situation des Juifs en France. Son traitement, qui, d'aprs l'ordonnance, tait fix trois mille francs, ne lui fut jamais pa3' intgralement. Ds les premiers jours, il s'tait engag faire abandon de la moiti de cette somme, qui devait tre affecte rtribuer les assesseurs. Modeste comme il l'tait, il trouvait que quinze cents francs de traitement tait une fortune, alors, disait-il, que ses prdcesseurs, des sommits scientifiques qui s'appelaient R. Jonathan et Schaagas-Ari, n'avaient jamais eu que mille francs. Il mourut le 21 lyyar 5372 (3 mai 1812), laissant aprs lui une rputation de science et de probit,
comme
;
et,
en outre,
rle
les
membres
importance. Enfin,
fait
nouveau pour eux, essayaient quelquefois de diminuer leur le mouvement inaugur par Mendelssohn avait natre dans les communauts une sorte d'antagonisme entre
conservateurs. Les rabbins de Metz eurent
ces difficults
les
lutter contre
de
la
situation nouvelle,
et
ils
surmontrent ordinairement leur honneur. R. Joseph Gouguenheim fut nomm successeur de Mayer Charleville par l'assemble des notables tenue le 21 juillet 1812. Il avait un concurrent srieux en R. Aaron \Yorms, son collgue, et ne l'emporta sur lui que d'une voix de majorit (neuf contre huit). Il tait alors g de quatre-vingts ans environ, tant n avant 1735. Il s'tait toujours occup d'tudes religieuses et
casuistiques, suivant en cela les traces de son pre, R. Loeb ou Lion Gouguenheim, sans intention d'utiliser ses connaissances religieuses et de devenir un rabbin officiel, au sens propre du mot. Il avait sig quelquefois dans le tribunal rabbinique, et, en 1785, aprs le dcs du grand rabbin Lion Asser, il dut accepter de faire partie de la commission rabbinique provisoire dont nous avons parl. Il ne voulut recevoir pour ces fonctions aucune rtribution, sa situation de fortune le lui permettant. Mais lorsque la crise
rvolutionnaire
lui
enleva tout ce
qu'il possdait,
il
dut se rsigner
La
lettre
LE RABDINAT DE METZ DE
laquelle le Prfet appuyait auprs
fait
1567
1871
119
du Ministre des Cultes le choix par l'assemble des notables \ fait le plus grand \0Qe de son caractre, de son honorabilit et de son dsintressement. R. Joseph Gouguenlieim ne remplit pas longtemps les fonctions que le gouvernement lui confia par dcret du 28 dcembre 1812 il mourut environ sept mois aprs, le 28 Ab bbl3 (24 aot 1813).
;
XVII
voir immdiatement son remplacement, allguant la ncessit de faire des conomies pour subvenir des besoins plus pressants.
Cette
demande ayant
t agre,
le
ment
l'intrim rabbinique R.
Aaron Worms.
R. Aaron Worms tait un rabbin d'une science tlniudique excessivement remarquable, et, quoique trs orthodoxe, il avait des hardiesses qui surprenaient ses contemporains. Il aurait sans doute jou un rle important dans le judasme franais, s'il avait
su manier la langue franaise. Nous allons esquisser rapidrhent sa vie, d'aprs les renseignements que nous avons relevs dans son
savant ouvrage mi< "^-nNu [Meor Or) -. Il naquit le 18 Ab 5514 (T juillet 1754), Kaiserslautern, petit village des environs de Sarrelouis ^ Le nom de son pre tait
donne continuellement la fin de chaque partie de son ouvrage; celui de sa mre tait Ella*. Il tait Un descendant du grand rabbin Gerson Oulif, dont rous avons parl plus haut ^ Sa famille quitta le pays et alla s'tablir en Alsace, car il parle souvent du sjour qu'il fit dans ce pays pendant Sa
Abraham Joseph ou
Aberle,
comme
il
dans
en fte ou
jeunesse ^
Il avait fait une paftie de ses tudes Metz, sous les auspices du grand rabbin Lion sser, et c'est grce son matre qu'il fut nomm rabbin Crhange % alors qu'il n'tait g que de
Rserve, dossier Gouguenlieim. Arcinves du Ministre des Cultes. Cet ouvrage est compos de 8 parties dont nous donnerons plus loin
la
des-
cription.
-'
Dans
il
commencent ou
et
finissent
travail,
celui
de son pre
VIII, p. 255. 13, p. 136.
celui
Revue V.
Ibid.,
Ut iules juives,
ip, 190
tl''i.,
t.
nmn
-p.
et 1lD
flv
Tessier,
Ti/pographie
messine,
p.
"illnL}
Ip.
p.
170
a.
120
mourut
(1*785),
on
!e fit
venir
le conseil
le
et ses
Appel, en 1806, faire partie du Grand Sanhdrin, ses lumires travaux le firent connatre d'une manire fort avantageuse,
Ses livres ', crits en hbreu, prouvent qu'il tait un ennemi acharn des superstitions et de l'ignorance. Chaque fois que, dans le cours de son travail, il se prsente une occasion de les combattre, il la saisit avec empressement. Ainsi, nous le voyons, plusieurs reprises, blmer l'introduction des Pioidim au milieu des prires et mme dans le service religieux. S'il ne s'lve pas formellement contre la Kappara, il s'indigne contre ceux qui cherchent avoir, pour cette crmonie, une volaille blanche. Il crie la superstition contre l'usage, aujourd'hui encore fort rpandu, dmettre terre, pendant les sept jours de deuil, une lumire et un vase d'eau, ct d'une serviette suspendue au mur. Il blme l'habitude de jeter dans la synagogue des bonbons le jour de Simliat Tara, et de la poussire le jour du neuf Ab. Il raille la science exclusive des talmudistes les plus rudits, et montre combien l'ignorance des principes de la langue hbraque leur a fait commettre de fautes et d'erreurs, et comment certains piontim sont pleins d'incorrections et d'obscurits. Il s'lve aussi, avec beaucoup de force, contre les nouvelles coutumes qu'on introduit dans le culte juif et dans la casuistique. Il condamne les jenes inutiles, que l'on multiplie depuis quelque
temps, et voudrait voir disparatre cette habitude qui s'est rpandue de jener, pendant l'hiver des annes embolismiques, le jeudi des huit semaines qui vont de r\^J2\D r;ni:n = n"n ^3"n"i;2j. Enfin, il poursuit en quelque sorte de sa haine R. Mose Isserles
{n"i), l'annotateur
du Sclioulhan Arouch, qui a mis le judasme joug de toutes les coutumes inventes par les rabbins polonais. Chaque fois qu'Aaron Worms parle de semblables pratiques, qu'Isserles dclare obligatoires comme un usage tabli
allemand sous
le
Meor'-Or, divis en huit parties in-4, toutes imprimes Metz, mais des 1" partie, imp. Mose May, 1790, 70 ff.; 2* partie, imp. God4 partie J'D"!? IMS, sans cliaux Spire, 1791, 32 ff. 3* partie, sans date, 39 ff. 5 partie, 1763, 6 partie, date, 146 ff. 44 ff., plus 2 iT. non chiiTrs
1
:
;
poques diffrentes
m^
^y^'nh, 1822, 192 ff'.; 7* partie, ';-|3 p, imp. Ephram Hadamard, 1827, 191 ff. 8* partie "jp (au f. 140 b, se trouve, pour date de la rdaction, l'anne 1823) "milUi sans date, 221 ff. (f. 146 b, se trouve, comme date de rdaction, l'anne 1825; f. 202 a labUJi "IIN ^^INX) ^IDO).
;
1871
121
de temps immmorial, il se hte de dire que cela est bon pour la Pologne et pour ce petit coin du judasme oii vivait Isserles, mais ne peut nullement s'appliquer aux Juifs des autres pays. Il manquait Aaron Worras quelques-unes des qualits qu'on voulait trouver alors chez un grand rabbin. On reconnaissait sa haute science, mais il ne savait gure le franais il ne pouvait il tait homme de cabinet, non homme d'action pas prcher comme il en fallait un pour relever le culte et le judasme. Les dons qui lui manquaient semblaient, au contraire, runis, un haut degr, dans un autre Messin, Samuel Netanel Wittersheim, qui, aprs avoir vcu quelque temps au dehors, tait revenu Metz, en 1814. Samuel Wittersheim, n Metz en 1766, d'une
;
;
fois l'hbreu et
il
alla
demeurer en Allemagne
Sanhdrin,
Isralite de
et,
plus tard,
il
fut
m)mm membre du
Consistoire
Westphalie.
Quand il revint Metz, il est probable que beaucoup de personnes pensrent tout de suite lui pour le poste de grand rabbin. Ses qualits personnelles, sa rputation d'homme du monde et de savant, les grandes relations qu'il avait avec les familles les plus
importantes de Metz, dont plusieurs
mme
taient
allies
la
membres du Consistoire, en remplacement de deux membres sortants. Les amis de Wittersheim profitrent de cette circonstance pour le faire entrer dans le Consistoire, non pas comme membre laque, mais comme second rabbin, conformment l'article 6 du Rglement organique de 1808, qui adjoignait chaque consistoire deux rabbins. Le 20 dcembre, dans la premire sance de l'assemble des notables, on dci'la que des deux membres sortants du Consistoire, l'un serait remplac par un rabbin, et Samuel Wittersheim fut immdiatement
nomm
Install
par dix-huit voix sur dix-neuf votants. dans ses fonctions de second rabbin et de
loi
membre du
donnait au pr-
sident du Consistoire.
il
De
grand rabbin,
n'y avait qu'un pas. L'anne 1820 tait arrive, et la loi exigeait
122
pour iexclure Aaron Worms en vertu de cette loi et sans avoir l'air de le repousser, ([u'on avait si lonj:?temps ajourn la nomination du grand-rabbin. Le Consistoire
franaise. C'tait peut-(Hre
sollicita l'autorisation
maire n'existaient
plus.
Le
novembre
tables, l'unanimit,
nomma Samuel
Wittersheim grand-rabbin.
Pour consoler le pauvre Aaron Worms, elle dcida d'envoyer auprs de lui une commission, charge de lui tmoigner la reconnaissance de l'assemble pour l'honorable conduite qu'il a tenue pendant l'exercice de son ministre, et pour les services qu'il a rendus ses coreligionnaires en les encourageant sans cesse
remplir leurs devoirs envers la religion, leur patrie et leur souverain, et en les exhortant se livrer
l'exercice des arts et mtiers
'
aux professions
le
librales,
La nomination de Wittersheim
et
fut
approuve
20 fvrier 1821,
le
le
cabinet du
Prfet.
XVIII
Il
faut convenir
qu'AaronWorms
et
rpondre
aux besoins
dvelopper
les institutions
prpara
du collge des notables (7 novembre 1820), o il fut nomm grandrabbin, il fit mettre un vu par lequel on demandait l'tablissement d'une cole de thologie pour former les lves au Rabbinisme . Huit jours aprs, le Consistoire, sur sa demande, se mit en situation de donner un commencement de satisfaction ce vu. Il nomma une commission charge d'laborer un rglement au sujet ^une cole talmudique ; il en donna la prsidence Witters*
M. Wittersheim.
lettre pastorale,
Rserve.
Dossier de
la
Il
une allusioa
et
en
mme temps
1818, in-4 de 24 pages. Le grand rabbin, y donnait, en effet, d'excellents conseils, et, par de nombreux textes bibliques et talmudiqueS, engageait ses coreligionnaires
LE HABBINAT UE METZ DE
1:107
1871
123
mm heim R Aaron Worms no lut suivant, el e soum.t commission. Drs le 13 dcembre ;tte 5 apr.-.gIemout, que le Consistoire au Con^istcre un projet de de dcembre. Au commencement .onv" dans sa sance du 22 <;<> ^ et l'enseignement en fut anne 1821 l'cole fut ouverte Wittershe.m Louis Morhange; Samuel MM M ver Lazare et du ressort cononoa cette fondation toutes les communauts L'tabhssemen ne lut demanda leur concours. sista l de Metz et de Isralites de la circonscription d'abo d soutenu que par les quelques annes, a y au bout de Mel mais Witter heim parvint, le Gouve.^ et faire adopter par
tablissement d intrt
effet, qu'une du 29 aot 1829 dcide, en Metz, et que cette cole cre cole centrale raWnnnm est mis a talmudique. L'entretien en est
pren la succession de l'cole le droit dy consistoires de France, qui ont a cbar-e de tous les Mayer fut confie M. Lion des ives. La direction en 'en t d aboul Worms. qui avait Lambert gendre du rabbin Aaron depuis onze mutuelle isralite de Metz, et qui, to"teur de l'cole sur sa proposiannexe, tte de l'cole secondaire,
anrtait
timi
la
n cette cole
mutuelle.
""^merlim
l'cole centrale
en fut m^e a lorsque la dpense (8,500 francs) que le traitement des rabbins mme temps fa diarre l'tat, en novembre 1831. (00 mars 1831). H mourut Metz, le 30 ^" prires en hbreu et en franca^^ mtersbeim a compos diverses n^ On y voit qu'il crivait correctem pour es solennits publiques. aussi auteur ces deux langues. 11 est avec des le calendrier jml, sur ^'--^^'-^X^'''JX.
gouverne",
fait
crit
fabl'es assez'e.;ctes,
BUah
isv)l
n3^^
in-4
en langue libra'ique, ouvi^ge^-pour plusieurs sicles. Cet Hadamard, ^s a t imprim Metz chez Joseph
latent qui ne cessa
qui. pendant et Worms. Ce dernier, d'exister entre Wittersheim solution de toutes les t charg de la sept ans d'intrim, avait investi de ce droit penpurement religieuses, demeura questions
,
tent toute
Schebat oo8b la viande dfendre aux Juifs d'acheter de (09 i, v"er 1826), pour leur boutique le saIsralites qui ouvraient d'eTrbouche hgne, ne vient qu'en seconde medi a signature de Witterslieim
la
21
12^1
Worms.
D'ailleurs,
pour
la
masse du
faisait figure
dans les crmonies et les rceptions officielles, et grande confiance dans ses dcisions talmudiques.
Sa mort ramena
14 dcembre,
tions.
Il
Worms aux
fonctions d'intrimaire.
Ds
le
Consistoire le chargea de nouveau de ces foncavait alors soixante-dix-sept ans. Enfin, lorsque, six
le
mois aprs, l'assemble des notables fut convoque pour faire choix d'un nouveau grand-rabbin, Worms fut nomm l'unanimit. On ne songea plus, ce moment, se prvaloir contre lui de l'ar20 de la loi organique, relatif la langue franaise, et on sembla vouloir eflfacer les traits d'ingratitude qu'on avait se reprocher envers le digne et savant rabbin. On dcouragea immdiatement tous ceux qui avaient t tents de poser leur candidature, en affirmant, l'avance, que le choix ne pourrait se porter que sur Worms. S. Cahen, grand-rabbin de Colmar, qui avait pos sa candidature le 8 juin, la retira le 12 juin, jour de l'lection.
ticle
Worms
le
fut
nomm
me par ordonnance
royale du 17 aot 1832. Il mourut Metz, 2 mai 1836, l'ge de quatre-vingt-deux ans. Par son testament, Worms avait exig qu'on enterrt avec
lui
ne comprit pas dans cette desqu'il avait fait sur la Bible et qui existe encore en manuscrit dans les papiers de la familleL.-M. Lambert, de Metz. La succession de Worms fat dispute par L.-M. Lambert et
truction
un commentaire complet
Mayer Lazare, professeur de Talmud l'Ecole centrale rabbinique. La lettre qu'crivit cette occasion M. Lambert est instructive
plus d'un titre
:
Metz,
le
8 mai 1836.
Messieurs,
me sens pas moins indigne de mes vertueux aeux. Je posun degr minent toutes les connaissances thologiques ncessaires un Grand Rabbin la perfide intrigue cherche insinuer
Je ne sde
;
le
et trois
d'hommes comptents, diplmes de docteur de la loi qui m'ont t dlivrs par trois Grands Rabbins de la France mritent un peu plus de croyance. Je possde en perfection la langue hbraque, la langue franaise et la langue allemande; j'entends parfaitement le chalden et le
contraire; mais les tmoignages multiplis
1871
12b
syriaque; j'entends passablement l'anglais et l'italien, et un peu le latin. Je possde l'arithmtique, l'algbre, la gomtrie, l'histoire, la gographie et la philosophie. J'ai de bonnes connaissances en physique, en histoire naturelle et en physiologie. Les ouvrages que j'ai publis en diffrentes langues, et notamment les lments de psychologie que j'ai mis au jour en 1827, ainsi que les cours que je fais et que j'ai faits l'Ecole centrale rabbinique font foi de ce que
j'avance.
que je postule, par rendus au public. Depuis ma 12 anne, c'est--dire depuis 42 ans, je m'occupe constamment de l'instruction de la jeunesse. C'est sous mes auspices que Tcole d'instruction mutuelle Isralite de Metz a t tablie, et les anciens membres du comit de cette cole doivent se rappeler que ce n'tait que sous mes auspices que l'tablissement de cette institution tait possible alors. J'ai dirig cette cole pendant onze ans, ainsi que l'cole secondaire qui y tait annexe. Depuis 6 ans, je suis la tte de l'cole centrale rabbinique qui, dans ce peu de temps, a dj fourni la France, des Rabbins instruits et clairs. Voici, Messieurs, mes titres je pourrais en faire valoir d'autres encore, mais je ne veux pas devoir la sensibilit ce que je crois
ct, je crois avoir mrit-la place
D'un autre
les
nombreux
services que
j'ai
m'tre d, selon la stricte justice. J'espre qu'on n'insultera pas aux mnes de mes pres dans la personne de leur fils, et qu'on secondera les vues bienveillantes de notre paternel gouvernement,
qui ne veut pas que la science du Rabbin se borne aux connaissances du sacr. J'ai l'honneur. Messieurs, d'tre, avec une considration distingue, votre dvou et respectueux serviteur.
L.-M. Lambert.
La
que l'Assemble des notables, runie le 2 aot 1836, ajourna la nomination du grand rabbin. La vacance dura ainsi un an. Dans
l'intervalle plusieurs candidatures nouvelles se produisirent, celles
de
MM. Ulmann,
Morhange, bachelier s-lettres, professeur et secrtaire de l'Ecole rabbinique. Mais ils se dsistrent avant l'lection et ce fut M. Lambert qui l'emporta. La nomination fut ratifie le 18 dcembre 1837 il prta serment entre les mains du prfet le 12 janvier 1838 et fut install solennellement le 18 du mme
nal, et Louis
;
mois.
Mayer Lyon Lambert, ou Wilstadt, tait n Pont-Pierre, canton de Faulquemont, dpartement de la Moselle, au mois de mars
1787, d'aprs un acte de notorit qu'il lit tablir en 1822, au moment de son mariage. Son pre, Simon Mayer Lambert, avait t
126
instituteur
Pont-Pierre, o
il
exerait lea
Au moment o M. Lambert
rabbin,
il
:
tait
C'taient
11815.
l'utilit
de ceux
;
hbreu, en fran-
vrage classique dans les coles Isralites de France. 4 Elments de Psychologie fonds principalement sur V exprience et l'observation, prcds de quelques rflexions sur la liaison de l'me avec le corps et suivis de notes ; in-16.
De plus, le 17 octobre, il avait lanc, en 4 pages in-4o, le prospectus d'une nouvelle traduction du Pentateuque, avec notes justificatives et explicatives.
li-
Les Elments de P5/c/io^o^ie furent joints ses diffrents brevets de docteur en thologie, pour faire constater ses connais-
11
mann Benjamin,
qui, originaire de
Metz, avait
ville.
fait
toutes
ses
Nomm
successivement
Nancy (1845) et rabbin occupa le sige rabbinique de sa ville natale l'ge de quarante-quatre ans (1863). il y exera ses fonctions religieuses jusqu'aprs la guerre de 1870. Ne voulant pas perdre sa qualit de Franais, il quitta ses fonctions et son pays natal. Le gouvernement, voulant rcompenser ce noble dsintressement, le noinma grand-rabbin de Lille (1872), o il vient de mourir l'ge de soixcinte-sept ans. Nous avons abrg les dtails biographiques des deux derniers
directeur de l'enseignement religieux
Phalsbourg (1847),
il
dant toute
la chaire
rabbinique de Metz.
Ab. Cahen.
On ne possde que
des Juifs en
trs
Roumanie ^ En
:
peu de documents hbreux sur l'histoire voici qui ne sont pas sans intrt.
se trouvent sur une mme pice, portant, la fin, un sceau avec cette lgende yw^^ ribiisn nossn n^a, avec un bouclier 1731). de David , au milieu, et, au-dessous, la date i:n (5497 Nous les publions en conservant mme les fautes d'hbreu et d'orthographe qu'elles contiennent.
Us
Lorsqu'en 1859,
il
en Roumanie affirma que c'tait la premire fois qu'une pareille superstition trouvait crance dans le pays. On aurait cependant pu retrouver la mme accusation dans la mme ville en 1844; Bucarest, en 1834 et 1801 Bacau, en 1824; Niamtz, en 1764,
;
scnes qui ont eu lieu priodiquement Brala, Giurgiu et mme Galatz, o l'on promenait habituellement, vers la Pque, un
mannequin de
paille
pour exciter
et
ameuter
la
population chr-
La
Roumanie
tait,
jusqu' ce jour, celle de 1717, Onitzcani. Celle qui est rapporte dans notre document est de 1710. Voici le texte du do-
cument
Il
Focsani,
les
trs rcente.
128
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Voici
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1710),
les Juifs.
JUIFS
ROUMAINS
129
tait
chef des prtres, il engagea quelques chrtiens tuer un enfant chrtien et accuser les Juifs d'avoir assassin l'enfant afin de prendre son sang pour leur Pque. L'apostat avait pour voisine une veuve chrtienne, mre d'un fils de
devenu
Pour
flatter le
pauvre femme que ce serait un grand pour confondre les Juifs et que le grand nazaren (Jsus-Christ?) avait ordonn d'exterminer les Juifs. Elle livra son enfant sans aucune rmunration, l'apostat le conduisit Niamlz ', o il fut tu par les chrtiens. C'tait le soir de la Pque juive. A l'heure o les Juifs clbraient, dans leurs maisons, l'anniversaire de la sortie d'Egypte, on jeta le corps de l'enfant dans la cour de l'ancienne synagogue. Le matin, quelques Juifs qui allaient au bain virent le cadavre baign dans le sang. Ils en informrent immdiatement le maire de la ville, ils trouvrent dj auprs de lui l'apostat et d'autres chrtiens. Ceux-ci tombrent sur les Juifs, en turent cinq, et firent un grand pillage. Le maire informa le parclab (prfet) du district, qui vint Niamtz et mit les fers vingt-deux Juifs, qu'il conduisit la prison de Piatra \ Une dputation des Juifs de Piatra alla trouver le prince Jassy sur l'ordre du prince, une enqute fut faite, l'accusation fut trouve fausse, la mre de l'enfant avoua la vrit. Le mtropolitain de Jassy condamna l'apostat tre enferm toute sa vie dans l'hpital des fous et les Juifs emprisonns furent mis en libert.
six sept ans.
Il
persuada
la
II
Les Juifs de la Moldavie pouvaient-ils construire des synagogues en toute tranquillit, en tout endroit? Les documents nous
font encore dfaut sur ce sujet, ceux que nous possdons sont
contradictoires. Le prince D. Cantemir, dans son Histoire de Moldavie^, dit qu'ils pouvaient les construire partout, mais seulement en bois M, Cogalnitcheanu partage cet avis. Toutefois la tradition des Juifs de Roumanie, confirme, plus tard, par les rescrits des princes rgnants, n'est pas tout fait d'accord avec
;
On s'opposait principalement l'dification des synagogues dans le voisinage des glises, qui, de tout temps, ont t trs nombreuses en Moldavie.
cette opinion.
'
^
'
Cela ferait supposer que l'enfant n'tait pas de cette Alors chef-lieu du district de Niamtz.
ville.
comme
Le prince Dimitrie Cantemir, qui a rgn jusqu'en 1712 en Moldavie, crivain distingu. On lui doit aussi une histoire turque.
T. XIII, N
25.
est
connu
i:iO
La synagogue de Jassy, qu'un voyageur anglais avait remarque en 1756, tait en pierres il en tait de mme de l'ancienne synagogue de Pltra. Il est supposer qu'avant le commencement du xviii sicle, les synagogues pouvaient tre construites en pierres, et qu' partir de ce moment, un revirement eut lieu et qu'on ne permit plus que la construction de synagogues en bois. Le document publi ci-dessous vient, je le crois, l'appui de cette
;
opinion,
liujnp n-'3 "niiN n:vn bN-i'C"' -nn bdb nz'n DT^n 2wS3 ni^'cnn Trpn ysN^s T^sn nnpbn?: u:i< n^-iD ,n3-i'>:i3b n-'m n^r^s n-iro -i^m^Dm m3Db i3nD bD3 isiCTDNnr /cn nbnsNwb TrT> nsnr; nDsisn n-^nr; aan
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pHiT^ 13
n72b-C
nOj
Ce document montre aussi qu'il fallait une autorisation expresse, un rescrit du Prince, pour construire une nouvelle synagogue il en tait de mme quand on voulait reconstruire une ancienne synagogue ou faire de grosses rparations. La synagogue dont il est question dans le document s'appelle encore aujourd'hui l'ancienne synagogue , bien qu'elle ait t dmolie en 1848, cause des rclamations du clerg et des moines, et transfre dans un autre endroit. Elle remonte, sans aucun doute, au xvii sicle, la tradition l'attribue au xv^ sicle, La ville de Niamtz renferme, de mme que Piatra, les plus anciennes communauts juives de la Moldavie, les historiens et les
;
foi.
E. SCHWARZFELD.
>
Un mot
tout--fait illisible.
*
3
Originaire Originaire
BIBLIOGRAPHIE
REYUE BIBLIOGRAPHIQUE
j[er
g^
2"
TRIMESTRES 1886
MlreuK ne
L'abondance des matires nous oblige de rsumer brivement, en tte de que nous aurions, suivant notre habitude, . placer la suite des titres des ouvrages. Ou remarquera d'abord, dans les livres hbreux, la grande production de livres par les auteurs et les imprimeurs de Jrusalem. Quoique la plupart des ouvrages de cette provenance n'aient
cette Revue, les notices
gure de valeur et soient de purs Jeux d'esprit, il est pourtant intressant de voir quelle est l'activit intellectuelle, mme mal dirige, des Juifs de la Terre-Sainte. Elle s'applique surtout, comme on le remarquera, aux sujets talmudiques, souvent aussi la cabbale. Les plus intressantes de ces uvres sont les traductions en langue vulgaire (arabe, persan) de diverses parties de la Bible, les homlies, le calendrier de Luncz, et enfin ce recueil de contes en judo-espagnol intitul El cuento. Parmi les autres ouvrages hbreux de cette Revue, nous signalerons (en suivant l'ordre alphabtique) les ^""^1:2 m'i^N, la rimpression du t^VJ nmn, le vol. XV des Dkduk le mb^T "iyn de Baer et Delitzsch, qui nous Soferim, de Rabbinowicz donnent de si bonnes ditions des livres bibliques le P"nN ""IZV'., par
; ;
Arab pourrait tre intressant si l'diteur y avait les ouvrages de vulgarisation des sciences joint les notes qu'il annonce physiques et naturelles, tels que les deux "jcp bl5> nDU572 et le X'VI't '0, qui ne sont pas sans valeur; le Kadmut lia-Tanhuma. Parmi les autres ouvrages non spcialement recenss, on remarquera l'dition arabe du
Berliner
;
le
Massa
ba'
Khozari (Al-Chazari), la Bibliographie (si exacte) de l'Orient latin, l'tude de M. Horowitz sur les mdecins juifs de Francfort, l'dition des Antiquits de Josphe, la leon d'ouverture de M. Maurice Vernes, la traduction du Talmud de Babylone (non point parfaite, mais utile) de Wiinsche, l'ouvrage de Zimmels sur Lo Hebraeus.
132
-l"nO m~i:i?
S.
RKVUE
L.
ni:S
HTCDES
.1U1\T,S
Rappoporls Lcbr. liriofe an S. D. Liizzallo (18331860)... hcrausgg. von Eisig Graber; fasc. 3 el 1. Przemysl, impr. du Domkapitcl, 1886, in-S", de la p. 151 p. 261, plus lislc des souscripLeurs (4 p.) et IG pages d'extraits de journaux contenant des recensions sur l'uvre. M. Gr. s'est gard de reproduire la receusion de la Revue.
^r;N 'O Trait cucernanl les pratiques religieuses compose de 2 p-" nm^y 3 m7:C73 ~''r.T\ nDir- quatre livres intituls 0"pn 4" L^'\:!M2h nT*. Le premier livre est compos d'un texte nomm n;'T?3 brN par Samuel b. Meschullam Gerondi ; d'un commentaire 2"^30 blnb par Hayyim Abr, Gagin, et d'un autre commentaire bt^N^ m;'"^T' par Salom. Mose Ha Gagin. Le deuxime livre ne contient que le texte
:
"ii'i;;
de Samuel Gerondi. Jrusalem, impr. S. L. Zuckermann, 5646 (1886*, (2'^ L). Nous n'avons pas vu la 65 in-4'^ de (16)-102 if. (l*-''' livre)
ft".
suitt;.
ao
"^irrtN
'o
Homlie sous formes de roman ou romaa sous forme d'homlie de loquacit et d'emphase. D. G.
"{"i^N 'j'^?
'0 Petite encyclopdie talmudique par ordre alphabtique, avec renvois aux sources, par Aron Azriel; dit par Abr. Azriel. Jrusalem, impr. Samuel Lvi Zuckermann, 5646 fl886), in-8 de 106 ff.
'o avec '|"'!'w"2r; rcpa Rimpression du texte de Yedaya Peavec le commentaire !Tw" w"lD"'T de xMose b. Mardocbe Lvi Galante, de mOliJ^'O, demeurant (fin xviii" sicle ?) Sir^IO, en Pologne, dit par Ilayyim Lazar Bascli, de Marm.-Szigeth. Presbourg, impr. Lowy et Alkalay, 1886, in-4 de ix p. et 24 IT.
'dh^V
njT;3
nini,
jacob,
Cette dition est faite d'aprs une dition de l'anne 1791 d'aprs Benil y aurait une dition avec ce commentaire faite Wien en S504 Frst indique une dition de Wien, 1791, mais sans la dcrire. (1804) L'diteur actuel ne donne aucun renseignement prcis sur l'dition qu il
;
;
reproduit.
On ne voit pas dans la prface de ilose Galante quelle poque son commentaire a t rdig.
ipy^ 'a 'o Consultations rabbiniques de Josef Jesua ""'"Np fils de David Abraham. Jrusalem, impr. Zuckermann, 5345 (1885), in-f de 20 flf.
pri'^"'
"'jS 'o Homlies, oraisons funbres, novelles bibliques et talmudiques, et consultations rabbiniques par Isaac "^IJ-iwpN. Jrusalem, impr.
Is.
flf.
Gagin
et
(1884)
de 135
(2)
Schutzschrift des M. L. Rodkinssohn gegen die liigenhaft verlaumderischen Angrifife des Reichsraths-Abgeordneten
Dr. Bloch.
Heft.
Presbourg, impr.
Lowy
et
Alka-
de 56 p.
On avait accus Rodk. d'avoir t le collaborateur de Rohling il s'endfend, c'est bien, mais c'est assez, et la publication d'autres fascicules
;
fait
superflue.
jiid.
Colonisation
heiligen Lande, in 4 Capitel, gesprochen wird, von Ch. Jacob Kremer. Varsovie, libr. Jacob Sapirstein, 1886, iu-8o de 109 p.
BIBLIOGUAPIIIE
"'1;il3
133
et
Mischnam
in
Talmud babylonitract.
cum...
auctorc Raphaclo Rabbinovicz. Pars XV, Munich, impr. E. Iluber, 188(5, in-8'^ de 274 p.
Mcuacliot.
iD"'jpT
n-iTr; 'D La Imlm (NnT'N) rahba du Zohar, en format de poche. Jrusalem, impr. Solomon, 5G45 (1885), in-32 de 182 IF.
nX"!
attribu
aux
Gaou, publi, d'aprs un ms. unique de la Bibliothque Bodlieune d'Oxford, par Lon Schlosberg, avec une lettre-prface de S.-J. Halberstam (eu hbreu). Versailles, impr. Cerf, 188G, in-8.
disciples de Jehudai
La
publication
tuelles ou Halakhot.
M.
le D'"
le conseiller
A. Harkavy, bibliothcaire de Saint-Ptersbourg (voir Revue, XII, p. 308). Quant aux Halakhot, qui portent les diffrentes dnominations de PlplDS, m31ip, m^TLOp, etc., et qui, pour la plupart, sont
d'tat,
M.
rdiges,
comme
les Consultations,
dique, on les trouve cites dans plusieurs ouvrages du xi" et du xu"^ sicle quelques-unes ont t publies par M. H. -M. Horowitz dans ses opuscules
intituls
"'2TwN"l
b'iU
Halakhot gedolot, ne nous trompons, une dition dfinitive et critique, d'aprs le trs ancien ms. du Vatican, est en prparation); 2 celui de R. Jehuda Gaon, intitul mplOD 'n ou IN") '".c'est M. Steinschneider qui en fait connatre, pour la premire fois, l'existence, l'ayant trouv dans un trait anonyme sur ^p'^im ^ljTIO en arabe, qui doit tre attribu Samuel Jama, comme l'a montr M. Halberstam. Un ms. de ces Halakhot a t retrouv, en 1873, dans la collection des mss. de la Bodlienne, malheureusement il est incomplet. L'original de ces Halakhot, d'aprs les passages que Samuel Jama en donne, tait crit en aramen le ms. d'O.^ford en contient une traduction hbraque, faite (mais non par Hefez Alouf) pour des communauts qui ne comprenaient pas l'aramen ou ne l'entendaient qu'imparfaitement. C'est ce ms. que M. Schlosberg vient de publier, presque diplomatiquement, en l'accompagnant de renvois au Talmud, qui aident le lecteur comprendre le sens de certaines Halakhot, qui semblent avoir t estropies, soit par le traducteur, soit par le copiste. La lettre do M. Halberstam retrace l'histoire littraire de ces Halakhot, la dcouverte et l'identification du ms., la liste des citations faites dans certains ouvrages de ce trait, qui justifie l'identification de ces llulakliot avec celles qui furent runies par l'cole de Jehuda Gaon. Cette publication montre que Simoa N"l"'"'p a insr ces Halakhot dans sou recueil et n'a pas lui;
Pour les Recueils de Halakhot, ou n'eu deux 1 celui de R. Simon N"l"''^p, intipubli cinq fois avec et sans commentaire (Si nous
"ilTIiri.
:
mme
servi
oet
ouvrage
comme on
le
Ce
serait
un grand
rien de
nouveau dans
A. N.
Halakhot,
si
mme
on ne trouvait
^Diar^i "130
fils
Additions au livre d'Alfasi, par Meschullam fils de Mose de Juda de Bziers, I. sur Baba Kama, dit d'aprs le ms. du baron de Gnzburg, avec un commentaire, intitul M73b"i:jrtn ~nnn, par Juda Lubelzki. Paris, 1885, f.
.
la France se sont presque exclusivement consacrs complter les livres halakhiques de R. Isaac Alfasi et de Mamouide, qui taient tudis partout oii il avait des communauts juives. C'est
. .
134
facs.
r7"T"l!n
= A. N.
mbbin "^OTin 'o Novelles lalmudiques par Zeeb Wolf Hallvi Jrusalem, impr. M. Pre, Nahm. Petito et S. L. Zuckermann, 5645 2" part., Jrusalem, impr. A. M. Luncz, (1885), in-4 de 8 p. et 83 i. 5645 (1885), in-4*' de 24 flf. L'auteur a lui-mme entour .son texte d'un commentaire.
;
blJ'ln
mpin
'o Sur les rgles de Kilam dans les vignes, les plantes et
somme, d'aprs les casuistes anciens, et diverses consultations rabbiniques, par Mose Nhmie Cohanow. Jrusalem, impr. Jol Mose Solomon, 5646 (1886), in-16 de 40 20 ff.
et
commentaire du
vingt
birb
-'-'H
'D et 2 part,
du '^'^i "iW^T '0. Explications sur Vben zer, Smyrne, impr. Hayy. Abraham (1886), in-f" de
mbSTO
'T^n
Ecclesiastes, Esther
Quinque Volumina, Canticum Canticorujn, Ruth, Threni, Textum masoreticum accuratissime expressit, e
;
fontibus Masorse
varie
in-8''
illustravit,
notis criticis
Tauchniz, 1886,
de viii-99 p.
.
Ilba *1pn Benedicti de Spinoza Ethica ordine geometrico demonstrata. Die Etbik (Tugendlehre) des bertimten jiid. Philosopben Bariich Spinoza hebr. bersetzt nebst ausfhrlicher Einleitung und erlauternden Noten, von S. Rubin. Wien, impr. G. Brg, 1885, in-S" de lxiv-288 p.
"iTTnn3 n"73N
r\"l2ii
''733't3 Lebrgedicht ber die Accente der biblischen Biicber nebst Commentar von Joseph b. Kalonymos (in der 2. Halfte des 13. Siiculums). lin. M. G. Lewy beim Eiutrilt iu's Greisenalter. [70 ans] gewidmet von D"" A. Berliner. Berlin, Rosenslein et Ilildesheimer, 1886, in-8" de 5-6 p.
.
BIBLIOGRAPHIK
M.
teur,
135
dont Zucz
s'est
dj occup
M.
^aiiM y"lN2 "^Tl!T^lr! Histoire des Juifs Jrusalem et dans les autres villes de la Terre Sainte depuis l'arrive de Mose Nahmauide Jrusalem en 1267. Chapitre i'-' de 1267 1492. Titre manque (Jrusalem, 1886?), in-16 de 48 p.
,
nMTb -n3 '0 Abrg en hbreu du -^rSEtt "inn^ (de Salomou ibn Gabirol) par Samuel b. Josef oref. Jrusalem, impr. Samuel Lvi Zuckermann
et
flf.
^li^N -iDD 'O, 2" partie. Jrusalem, impr. Zuckermann, 5646 (1886), in-P de 171 if.
T"72-in
7),
n:cb
mb
et l'industrie, etc.,
et
les colonies
agricoles
l'^''
fascicule,
le titre
Varsovie, V'' Romm, par Isral Isser b. Mose Goldblum. Paris, s. impr., 5646 (1886), in-S" de 29 p.
de
M.
Goldbl.
est bien
c'est le dfaut
fait
de
la
jeu-
Mose
Cohen Rei-
M. Goldbl.
Moses Montefiore l'occasion de sa centime anne, par Issachar Lebeusobn Pinsker. Jrusalem, impr. S. L. Zuckermann, 5645 (1885), in-16 de 16 ff.
Reise durch
NDl"i''"^N3 3'012
Lwy
et Alkalay,
Presbourg,
impr
Nous avons dj dcrit cet ouvrage au moment de la publication des premires feuilles, l'auteur n'a presque aucune des qualits qu'il faut un voyageur, il n'a pas une prparation scientifique suffisante, il ne sait pas voir ni comprendre, il donne des faits auxquels il assiste les explications les plus ridicules, et souvent il ne rapporte de ses excursions que des propos de portires. Ce qu'il dit sur la Russie a plus de valeur, c'est un
pays
qu'il connat.
nn^nW
Die Thiergebilde (Cherubim) in der Vision des Propheten Die ProI. in zwei Theilen phtie II. Die Angelologie. Wien, impr. G. Brog, 1886, in-8 de -64 -f42 p. La seconde partie a pour titre D"^5Nb73r! 'o, et, sur le titre, la premire partie est date 5643 (1883) la seconde partie, 5644 (1884) la
ilW3>'a
Ezechiel,
;
historiscb-kritisch beleuchtet
end
ba' Arab, Romanelli 's travels in Morocco towards the Century liflh dition, witb prface, notes and life of the author, by S. M. Schiller-Szinessy, in two parts, hebrew aud english.
Massa
of the 18.
136
I.
Londres, Georges
lell
Leipzig,
partie libraque ne contient pas la biographie de l'auteur. La de voyage ne manque certainement pas d'intrt, cependant on y cherchera en vain des indications prcises de statistique sur les Juifs.
Cette
relation
'^25>?^
TITJWn Der arme Poet, ein Schauspiel in elnem Aufzuge von August Kotzebue, nebst Schiller 's Rsignation, iibertragen in 's Ilebraische von Isidor Briisligcr, aus Zurawo (Galizien), gegenwartig in Lemberg. Lemberg, librairie Jacob Ebrenpreis, iu-8 de 56 p.
n'^Tir!"'
^D"lD Dl5"in :? "^3073 'O Proverbes, texte hbreu, avec traduction judo-persane et un petit commentaire [bur), par Benj. b. Yohanan Cohen, de Bokhara. Jrusalem, imp. A. M. Luncz, 5645 (1885), in-8*> de 62 S.
langues tranlibr.
gres et mls de maximes originales, par Steiuberg. Vilna, (1885 ?), in-8 de 366-xii p.
Romm,
L'auteur s'est elTorc de s'en tenir la langue biblique, son style est pur et coulant ses rflexions sont quelquefois d'un pdagogue de profession.
D.
G.
ms'T'^
Homlies sur divers sujets (Introduction, les roules de les fondements de la terre, les consolations, la construction de Jrusalem, l'Alliance isralite, etc.) par Isral Benjamin Lempert. Jrusalem, impr. Zuckermann, 5645 (1885), in-16 de
3>''?3tt573
'O
Sion, les
murs de Jrusalem,
38fiF.
N25"i7jT Nn'^in Yi2p 'Dh^y rijCtt Principien der Chemie , par Benjamin Scherschewski. Jrusalem, impr. M. Luncz, 1886, in-8 de 24-viii p.
Utile vocabulaire la
fin,
mn3
n5073 "liap dbl3> n5'tti73 Die descriptive und topographische Anatomie des Menschen, par Benjamin Scherschewski. Jrusalem, impr. A. M. Luncz, 1886, in-S" de 69 (1) p.
N12TT
N"nN T7D La hedm zutta du Zohar, en format de poche. Jrusalem, impr. Solomon, 5645 (1885), in-32 de 104 flf.
miWiINb mT^bO "IIO Prires de pnitence pour la prire matinale, selon le rite sefardi, avec addition de piutim^ de la grande confession, explication des mots pour les seWwt et les baccaschot, etc., dit par
"Ipa^
mann, 5645
*7T7
Isaac Mose Mordekha Dayyan. Jrusalem, impr. Samuel Lvi Zucker(1885), in-16 de 56 fif.
rOTO
la succa et
s.
Espce de discours ou d'homlie sur les devoirs religieux de du lulah, par David Cohen Wilner (de Vilua). Jrusalem, impr., 5645 (1885}, in-16 de 76 p.
L'auteur avoue lui-mme qu'il n'accorde
lucubration.
'0
aucune
importance cette
mS-^D avec sous-titre biS"i"C"i rb ^'^bpnDl n^TTi y"^b73 Apologie du judasme, par Elizer Cebi Cohen Zvreifel. Varsovie, impr. Isaac Goldmann, 5645 (1885), in-8 de 310 p.
il
n'est
L'ouvrage parat avoir fait quelque sensation parmi les Isralites russes, pas sans valeur, mais, en somme, il se tient dans les routes battues.
BIULIOGHAPIIIE
'ri
137
'D Recueil d'homlies sur la Gense prchcs par l'auteur dans sa jeunesse et rdiges par lui l'ge de quatre-vingts ans, avec additions
mny
diverses; par Senior Zalman Mendillowicz. Jrusalem, impr; Abr. Isaac (1) ff. Tenuenbaum et Aron Azriel Rokeah, 5644 (1884) ; in-8 de 41
L'auteur a t Bombay il adresse des remerciements des personnes de Calcutta, Shanghai, de Londres, Francfort, Amsterdam, d'un ct
;
;
Aden.
)'^S'1',
'O
L'il
et
ses
A. Schultze, 1886,
tl'n^"^
iu-8''
maladies, par de 55 p.
Isral
Ilomberg.
Odessa,
impr.
Y^
'D. I
Commentaire sur certains passages de Samuel et considVilua, impr. par Juda b. Yehiel Behak (pNli'n)
(1884),
in-8"
W^^H^It -173N)3 des passages bibliques o il est question des prtres et des lvites, par le mme; Vilna, ibid., 5645 (1885), in-8'' de 64 p.
de 68
ff.
II
intitul
L'auteur videmment n'est pas au courant, il ne connat que les sources il nous a sembl qu'au milieu de beaucoup d'enfantillages, son tude contient cependant des indications intressantes.
rabbiniques, mais
TT^ii'^ 'O
"TTiD
Jezira
xii. Jalirhunderts),
schrift in Padua zum ersten Maie hrsgg., mit Einleitung und Aumerkungen, von S. J. Ilalberstam, nebst ergiinzenden Noten von Prof. D'" D. Berlin, la Socit M'kize Nirdamim, 1885, in-8'' de Kaufmann. xxx-354 p. dernier volume de la premire anne de la Socit M'kize
Nirdamim.
superflu de dire que l'introduction du savant M. Halberstam est avec soin. Elle contient, entre autres, la liste des ouvrages et des la biographie de l'auteur et la description de auteurs cits dans le livre l'indication des auteurs ou des ouvrages qui le citent ou ses ouvrages parlent de lui. Reste savoir si le livre est aussi intressant que l'auteur, c'est un examen auquel nous ne nous livrerons pas aujourd'hui, mais on a
Il est
faite
involontairement un prjug contre ce genre de littrature. M. Halberstam nous prie de faire les rectifications suivantes. 1. 22 44 d:;-in73tl nn '^DDT P. XV, 1. 14 54 :^-ln!0r^, Usez yen, il parat n'avoir connu ce dernier que par la citation d'un autre
:
:
auteur
1.
36
N3"!bi:"iab
PNT, N313-13W
:
lisez
Tlbll^l
\)2l.
P. xvi,
1.
27-28
N"-im
:D"a
N3 Yna. passage dj cit par S. Sachs Bril, vi, 167. On y dit aussi que Isaac b. Abba-
P.
:
xvii,
^ibn
lisez
:
'n"-l;
1.
35, N"i:3720,
lisez
P. XIX, 1. 13, iTlHiSr^ 1p7:m, lisez :i'^''yi^ Nb. 16 1173^3 d:^ "ji-in^r: dip^m; i. 29, y-^-^-oy^ niir, Usez mi: 1. Q^'pi 4S3 ^1)2^ J^'-JD-'Or:* 35, 'i:dT "372"lMb -T3 lpi, lisez -iDT^ nN-i2n. ib dip dni^^ pni:"^ '-1 d372N d"n7nMb rtTn ^D P- xxi, 1. 26, irsbb;::, d"373nr!b d^rj'b nb rr^n nN"i:i 2""'-iP- xxni, 1. 15, 160 'y, lisez nrob'*::; 1. 38, 1D73, lisez Uin'^DW. 106 'y. P. xxv, 1. 5, "'i^yi 106 'y 1. lisez 18, 160 'y, lisez anS^ nW d^ '3>1 'iSI l-^irNSNWa \"72 'y^ 5'2n V.iN^N7:3, lisez
: :
:
Nm^aO.
P.
1.
"^""nMI.
1.
Usez
17.
3>-i">
Nb,
Eevue
217 p.
;
des
1.
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1.
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i^ xxvr, dern.
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rtiir:"'
'ni, ajoutez
3"7Dp
'10
lisez
:
N"n y'n'cnn
d5 ^3173
d:; N3"i72.
xxvm, 1. P. nnbDa.
'inin
p"i3bb,
lisez
yi'^0-
xxix,
Il
i, P. xxx, i. 27, y^-^o, 36, o"ii:n, lisez d^an. faut ajouter aux auteurs qui citent R. J. Barceloni,
irf^
iDnab
Chasdai Crcscas,
la
prface de sou
Or Adona
"il^nTI
138
n"i3->nN3
nnmOm
par
M.
J.
"^siba-abN -^tJDr rm;T> n"nn i:5inN t>':jT -^IlNSn mpbn"33T bina. Ce passage m'a l Levy de Bresku.
binam
signal
^^TlW
Novelles talmudiques et bibliques suivis d'une homlie, par Mardoche Abraham "^bnN fils de Tobie Rosentbal NI3''bc Jrusalem, s. imp., 5645 (1885), in-16 de 38 ff.
"^"ID
'"ID '0
yyH
'0
Commentaire sur
ff.
le
Pentateuque,
partie,
Gense, Exode,
Lvitique, par Juda b. Isae "j^lTyo. Munkacs, impr. Pinhas Blayer, 1885,
in-" de 204
mn "^mriD
par son
Jacob NT'lcniSN, publi Aron. Jrusalem, impr. Elhanau Tennenbaum et Aron Aziel, 5645 (1885), in-4o de 150 ff. L'auteur est de Tafilelt, au Maroc.
'O Novelles sur le Pentateuque, par
fils
niNTSC Testament religieux et moral de Juda b. Ascher et de son frre Jacob, auteur du Tour, publi par Salomon Zalman Schechter. Presbourg, impr. Lwy et Alkalay, 5645 (1885), in-8'* de 19 p. Extrait du Bt
Talmud.
Publi d'aprs un ms. du British
iatressantes pour
l'iiistoire
pices sont
M. Sch. problme de chronologie trs important pour la biographie d'Ascher b. Yehiel et de son fils Juda. Voici quelques observations sur le texte et sur les consquences en tirer pour la biographie du Rosch (Ascher b. Yehiel) et de son fils Juda. Il faut
intellectuelle et littraire des
Juifs.
un
petit
= 1321
P. 13,
est,
du manuscrit, qui est trs dfectueux. ""o au lieu de T'i'lZ. et il est absolument hors de doute que c'est en (o0)6.o 130o que le Rosch est venu Mme page, dernire ligne, au lieu de ^T lisez <"d 5(081) en Espagne.
certaines lectures
est certain qu'il faut lire
1.
15.
1.
au
lieu
de T"b
le
il
faut
une unit
prs,
total
nombre est alors 37041, ce qui des sommes numres en dtail plus haut
n"b,
le
en sus est donne intentionnellement, elle a t omise dans les chilires ronds qui prcdent, mais elle se retrouve plusieurs fois dans la suite. Ibid., 1. 17, le second D"^PN73, qui n'a pas de sens, doit tre t corrig en "^3'3"l<. ou bien en '"3T et 40 , et alors tout est bien. Ibid., 1. 21, T^rr^'CJ est juste, il est command par le "l^sp qui prcde. P. 16, dernire ligne, la correction 'l";33p pour N"3';n est sre, on la n'a qu' faire le total des sommes de la page suivante pour le voir P. 17, 1. 3, il faut N"3 leon indique dans la note 30 est la seule bonne. Ces corrections tant faites, tout est peu prs en au lieu de r"D. ordre, et comme Juda dit lui-mme que son pre est mort 23 ans (5"!D) aprs son arrive en Espagne, il faut, avec le Yohasin et d'autres, placer dcidment la mort du Rosch en 5088 [oct. 1327) et non en 5081. Il n'y a qu'une difficult, notre pice j^er?^ dire (je dis parat, car la phrase est un peu trange) que de la mort du Rosch jusqu'au jour o la pice fut crite
l'unit
novembre 5109= 1348), il s'est coul T"D (27) ans, ce qui placerait la mort du Rosch en 5082 (1321). Mais il faudrait alors admettre. que Juda fut rabbin de Tolde pendant 27 ans. et son pitaphe {Abn Ziccaron] dit bien 21 ans. On ne gagne rien corriger (p. 12, 1. 4 en bas) T"3 en N"!D, car la suite montre bien que Juda a fait avec la communaut de Tolde un contrat trois contrats de 10 ans chacun, et qui doivent se diviser ainsi de 10 ans tenu jusqu' expiration (p. 12, l. 2 en bas), un contrat de 10 ans renouvel au bout de 9 ans et 10 mois, un contrat de 10 ans, qui avait couru,
(fin
bien
l'poque o la pice fut crite, pendant 7 ans et 4 mois; total, 27 ans et 2 mpis, ce qui fait, un mois prs, les 27 ans et trois mois de la p. 12. Nous tenons donc ce chilfrc 27 pour exact, mais il y a l une lacune, que
HIBLIOGRAPIIIK
Nnus supposons qu'aprs
les
139
V'f
M. Sch. a signale cgalement (note 18). par la N"N (p. '1'-- 1- 'i. en bas), Juda avait dit qu'il avait t cnf^ag communaut de Tolde pour 10 ans du vivant de son pre (en i:i21, d'aprs maintenous), pour le suppler, cause de son grand ge, et qu'il y avait
et 27 ans depuis cet engagement. deux chiffres (21 et 27) sera cause de la lacune. Il y a aussi une lacune ou un lapsus p. 13, 1. 10, "^nT plus loin lltn, rien n'a t expliqu antrieurement, mais Juda dit enfants qu'il estimait un maravdis par jour la dpense pour chacun de ses mois (p. 13), SOO mara(p. (), 1. 3 en bas), cela l'ait bien, pour 2 ans et 2
mots
la
Le mot
niD
vdis.
le traitement de .luda, d'aprs le premier conde 3,000 maravdis par an, c'est ce qui explique le "IT^TnM de la notre hypothse (que p. 13, 1. 1 et 1. 17. Ajoutons, enfin, pour confirmer Juda eut un premier contrat de 10 ans), que Juda se sait gr (p. 12) de n'avoir touch son traitement, pour son premier contrat, que pendant 2 ans son et 4 mois: si Juda n'avait t engag qu'aprs la mort de son pre, premier contrat aurait dur en tout 2 ans et 7 8 mois (Il oct. 1327 juin ou juillet 1330; de l, 9 ans et 10 mois conduisent aot 1339, p. 12, en bas, et 13, en haut), son dsintressement n'aurait donc dur que 5 6 mois, laquelle et il n"y avait pas l de quoi se vanter. Notre hypothse, suivant Juda aurait fonctionn 27 ans, dont 6 ans du vivant de son pre, n'est pas en contradiction avec l'pitaphe de Juda, qui lui donne 21 ans de fonc-
trat, tait
tions
t
l'pitaphe ne
le substitut
que
compte pas les G annes pendant lesquelles Juda n'a de sou pre.
N73^ron;^ m73np Antiquit du Tanhuma, par Abraham Epstcin. Tirage part du Bel Talmud, 5 anne. Presbourg, impr. Lwy et Alkalay, 188G, in-8 de 19 p.
nnOl nbnp
ses
ff.
associs
Nah-
man
El cuenlo maraviUoso, prima partida, cuentos antiguos en dias de avante, acontecimuntos, milagrosos, que fueron sobre la tierra acogidos de lugares ciertos. E tomemos la occasion a tresladarlos en lengua que todos lo entendian, e que vean maravillas que el Dio hace al que se enfiosa en El, e tomar dottrina cada uno para su aima que el Dio santo no dejo e no dejara a el que en El se avriga. El Dio mos amostro sus maravillas e mos rihama rihmesion (de l'hbreu
;
rihem, avoir pili) de siempre, Amen. mann, 5646 (1886), in-16 de 320 p.
Jrusalem, impr. S.
L.
Zucker-
crit
imprim en caractres judo-espagnols, nous l'avons transL'ouvrage est dit (et rdig ?) par les frres latins. Abraham et Isaac Gagin. Les rcits contenus dans le volume sont 2*^ La hija de el Rey 1 El yerno del Rey (histoire de Sabbata Cohen] 4 La mujer que su medio puerpo de arriba 3 El banquir de el Rey ">" La amor firme 6 Josef de la Reyna 7" Bostanai. figura de cuatropea
Le
titre est
en caractres
bn^ bnp 'o Homlies, oraisons funbres, novelles bibliques et talmudiques par Sabbata b. Hayyim "^^lOpN, de Constantinople. Jrusalem,
impr. Abr. et
Is.
Gagin
et
de (2)-69-(2)
ff.
Samuel Lvi Zuckermann, 5644 (1884) du mme auteur, prurJ" "l^ 'O.
in-f"
nDbniD
Abraham Wolf
deux
Consultations sur les quatre parties dii Tur, par de pD-l<'n!::U"lD, dit par son parent Osias Fraukel, de Rzeszow. Cracovie, impr. Josef Fischer, 1885, in-P
"y^^l
n"lW
Frlinkel, rabbin
fascicules, le
l"--
a (4)-43-(l)
tl'.
le 2" a (3)-46-(l)
ff.
l'iO
mD!
l^iin L^y D"'T''Or; "T'TU 'O Cantique des Cantiques, l(jxte avec la traduction aramenuc et une sorte de paraphrase ou commentaire arabe, par Isaac b. Mose Mardoclae Dayyan. Jrusalem, impr. Zuckermann, 5645 (1885), in-lG de 52 ff.
"l*l!^L3!^ "jflb'O
'0 contenant 65 homlies ou oraisons funbres, par Salomon Hazzau, de Safed. Jrusalem, impr. Samuel Lvi Zuckermann, 5646 in-f de 154 11. (1886)
;
^ab
n^'ii:
'O
et
de religion,
et
oraisons funbres, par Salom. Mose Ha Gagin, dit par ses fils Abraham et Isaac Gagin. Jrusalem, impr. Mose Pre, Abr. et Is. Gagin, et S. L. Zuckermann (1885 ?j, in-4 de (4)-106 ff.
::D't:3723
affligs
Le monde en jugement, sacrifice pour l'aide et la paix aux migrants en Jrusalem , par Rabbiner Moses . St-Jrusalem, l^"" janvier 1886 , sans impr. in-16 de 112 p.
;
bnn
missionnaire un peu exalt ou qui joue l'exaltation. Elle se compose de posies hbraques, de considrations pseudo-pbilosophiques, de jongleries cabalistiques l'aide de chiffres, et de dialogues saugrenus sur l'antismitisme. Le but, c'est la conversiou des Juifs au protestantisme.
uvre d'un
L'auteur doit tre au service de l'uvre des missions anglaises (v. p. 35). la fin, une espce de lettre de change (en tibreu et en franais) tire sur Dieu en faveur des migrants Isralites.
131:? )r:ib'2
ll-ino
d'aprs Raschi, le
Dr -^blin 'O Texte des Psaumes avec tTHO en arabe Targum et David Kimbi, par Mir Sasson. Jrusalem,
flF.
n"l3n
mibin
Histoire de la Socit
Marb
hascala (pour la
de Russie, depuis sa fondation eu 1863 jusqu'en 1885, par Juda (Lon) b. Mose Hallvi RosenProcs-verbaux du conseil de la socit. St-Pthal. Premire partie tersbourg, impr. G. O. Pinnes, 1885, in-8 de xiv-208 p.
diffusion de l'instruction)
parmi
les Isralites
pour
a runi, dans ces notes, des matriaux trs intressants des Juifs en Russie; elles deviendront encore plus prcieuses lorsqu'il publiera l'tude d'ensemble qu'il promet de faire sur la Socit et laquelle ces notes prises au jour le jour serviront de commentaire, j^ la lia du volume, histoire financire de la Socit, en tableaux.
l'histoire
M. Rosenthal
y\b
3:i07a "'b"in "np"^3 ninn mspn 'o Siebenter Jahresbericht des Kranken-Untersti'itzungsvereins Misgab ladach fiir das abgelaufeue Jahr v.
Adolph
(Herm.).
Archaiologische
Glossen
zur
Urgeschichte
Moses.
in-8''
Lambeck, 1886,
de 41 p.
les
La note XII (sur Gense I, 9) cherche expliquer par des mois noms de Sem, Cham, Japhet. Cela est-il srieux ?
Isralites
slaves
pour
l'an
du monde 5647.
administratif,
biographique, anecdotique et religieux..., 3'^ anne; par H. Prague. Paris, au bureau des Archives isr., s. d. (1886), in-12 de 116 p. L'Annuaire est fait sur le plan des deux prcdents, dont nous avons .autrefois indiqu le caractre, Texcution typographique est devenue plus Revue de l'anne jolie. Outre le calendrier, il contient les articles suivants
:
lUnLIOGRAPIIlF.
isralile 56i5-'i0 (meilleure
lil
nous semble, mais pourrait Le gnral Lopold Hujro ent;ore tre plus aboadanle et plus pnkise). et les Isralites de Thionville, souvenir du blocus de 1814-181j. Un procs dans la famille des Ibn-Tibbon, par Isidore Loeb. L'esprit juif (proverbes). Sur des Juifs convertis membres du Parlement de Provence au xvu' sicle, par D. Haguenau (trs intressant). Les titres nobiliaires et les Juifs (on a relev quelques erreurs dans la liste chez M. Baron Benas, le mot Baron est nom propre et non pas titre nobiliaire). Statistique, le chiffre des Isralites du monde entier (d'aprs notre article Juifs dans le dictionnaire gographique de Vivien de St-Martin). Curiosits (rglement intrieur du Sanhdrin franais). Noms des Isralites ayant figur dans le Parlement franais.
que
la pn-cckleiUc,
il
Anuar pentru
Israeliti eu ilustratiuui i un supliment calendaristic pe anul 5647 (1883-87) 9*^ anne rdig par M. Schwarzfeld. Bucharest, imp. Stef. Mihalescu, 1886, in-8 de vni-176 p.
;
;
Isralites
Cet Annuaire est digne des meilleurs eucouragements il fournit aux roumains une lecture excellente, et aux tudes historiques des contributions qui deviennent tous les ans plus importantes. Voici un extrait de la table des matires de cette anne M. Schwarzfeld, Biographie de Davicion Bally. L. Saineanu, Les Juifs au moyen ge (diverses notices sur des faits connus). EC. Lippe, Exgse talmudique. Schwarzfelil, Massacre des Juifs sous Michel-le-Brave, de Valachie, et le
;
prince
Juifs en
Aron do la Moldavie, 1593-1594. M. Schwarzfeld, Roumanie en 1885 (trs bonne revue historique).
Livorno, versi.
Situation des
AsGOLi
Livouruc, impr.
Pome
nique.
italien
trs agrable
et
lire,
traits
de murs amusants
quelques dtails
eine Schulrede. Dans la Einladungsschrift zu der... Prfting der Real- und Volksschule der isr. Gemeinde zu Ffankfurt A. M. Francfort, impr. Kumpf et Reis^ 188G, in-" de xiv24 p.
(re'dig
Bibliographie de l'Orient latin, II. 1881, 1882, 1883 ler). Paris, G. Leroux, 1885, in-8 de 165 p.
Blogh
(M.). Die Ethik in der Halacha ; dans le Jahresber. der Landesrabbinarschule in Budapest f. d. Scbuljabr 1885-86 . Budapest, libr. de l'Athenreum, 1886, in-S'' de (4)-96-37p.
L'tude de M. Bloch est un travail consciencieux il se compose de quinze chapitres, qu'on peut dfinir comme suit Devoirs envers Dieu
;
et
les
hommes, piatiques
religieuses,
ftes,
mariage
et
rgime marital,
vracit et
dans
le
puret lgale, crimes et dlits, le travail, confiance prochain (cranciers et dbiteurs), la justice dans la guerre.
Ca.ssel (Paulus).
Aus dem Lande des Sonnenaufgangs, Japanische Sagen aus originaler Mittheilung niedergeschrieben und gedeutet. Voran gebt eine Untersuchung iiber Das Zicklein aus der jd. Passahliturgie, und nachfolgt ein Sendschreiben an das Berliner Tageblatt Zur Naturgeschicbte der Chuzpe . Berlin, W. Issleib, 1885, in-8 de iri-100 p.
:
M. Cassel
fait
fameux chant
du chevreau du
des comparaisons et des rflexions trs instructives sur le rituel de la Pque, il ne s'occupe gure
1/,2
pourquoi
dit
d'autres.
Zoroasler,
libr. S.
sein
Name und
seine
Zeit,
eine cranische
Dans
cette lude,
Al-Chazari (Das Buch) des Ab-1-IIasan Jehuda Ilallewi im arabischen Urtext und in der bebr. Ueberselzung des Jehuda ibn Tibbon, herausgg.
von Hartwig Hirschfeld.
160 p. sans feuille de
ratra bientt.
I.
titre ni
introduction
la suite,
CoRNiLL
J.
'Cari Ileinricb).
libr.
peut plus ou moins contester les rsultats, mais qui renouvellera l'tude du texte d'Ezchiel et o l'auteur a suivi une mthode digne des plus grands
loges.
Crestinii si Evreii de
un preot
charest, impr.
Stef.
lemand.
Delitzsch
terbucbs
(Friederich).
zum
viii-217 p.
En
voici la
matires.
Questions de forme, liste des noms communs, des noms propres, Ch. JI. L'hbreu dans ses rapports avec groupement par familles, etc. Ch, III. les autres langues smitiques (arabe, aramen, assyrien). L'importance de l'assyrien pour la lexicologie juive (radicaux, mots, sens primordial, rvlation de radicaux hbraques, autres petits services rendus par l'assyrien). Ch. IV. La phontique smitique [les sifantes, le Ch. V. La thorie des racines, son double aiii, les deux M, etc.). Cb. VI. Les noms propres hbreux. peu de valeur, ses dangers.
Ch.
I.
Deutsgh
(G.). Die Symbolik in Cultus und Dichtung bei den Ilebrern, Vortrag gehalten. am 26. Dec. 1885. Brnn, libr. Epstein, 1S86, in-8 de 22 p.
.
Elk (Julius). Die jdischen Kolonien in Russland, Kulturhistoriche Studie und Beitrag zur Geschichte der Juden in Russland. Francfort-sur-IeMein,
libr. J.
p.
Etude
Fidel
BIBLIOGRAPHIE
impr. Forlanct, 1885, in-S de 141
p.
;
l/i3
tome VI,
ibid.,ihid., 1880,
in-8o
de 268 pages.
M.
lumes,
Fita
il
est infatipable
et
toujours excellent.
la
Dans
ces
nouveaux vo-
de Madrid en 1391 (p. 7 104), et diverses notices sur lesquelles nous reviendrons prochainement. Le dfaut d'espace nous oblige aujourd'hui nous contenter d'annoncer ces travaux.
a, entre autres,
juiveric
Frkudenthal
Ueber die Thologie des Xenophanes dans le JahresSeminars , de Breslau. Breslau, impr. Grass Barth, 1886, in-8 de 48-xi p.
(J.).
<-<
;
du monothisme,
et
pure de Dieu.
M.
Fr. montre
qu'il y a eu exagration et engouement Xnophane croit la fois un Dieu suprme et l'existence de plusieurs dieux. Il n'est pas le seul, ce qu'il parat, qui ait eu, chez les Grecs, une thodice de ce genre.
GoLDSCHMiDT
j^S.). Geschichtc der Juden lu England von den altesten Zeiten bis zu ihrer Verbannung. Erster Theil, XI. und XII. Jahrhundert.
HAMBtFRGER
(J.). Real-Eucyclopdle fiir Bibel und Talmiid... Supplementarband zur Abtheilung I und II. Leipzrg, libr. K. F. Koehler, 1880, in-8'' de viii-158-138 p.
Le supplment
articles
dans
la
la premire partie de l'ouvrage (p. 1-1 58) contient des plupart des lettres de l'alphabet; l'autre partie ne contient
que des
articles
dans
les lettres
et
B.
Hermann
rabbin Valenciennes. Essais sur l'origine du culte chrsuivis d'une Etude sur la traduction de l'Ecclsiaste par E. Renan. Paris, libr. Fischbacher (1886),
(j.),
;
in-8''
de vii-62 p.
Collection d'articles parus dans l'Univers isralite. L'auteur est jeune et
il
se modrera.
scientifique,
il
ne
lui
manque que de
Hildesheimer
1886, in-8.
(D''
Hirsch).
mmoire de M. Hildesheimer dont nous allons programme du sminaire orthodoxe de Berlin pour l'anne scolaire 1885-86. C'est le second travail sur la gographie du Talmud sorti de cette excellente cole. En 1884, M. Berliner, l'diteur du Targoum Oukelos, a publi un programm sur la gographie et l'ethnographie de la Babylonie d'aprs le Talmud et le Midrasch. Le travail de
L'intressant et savant
rendre compte
forme
M.
aue donne le Talmud comme autres usages religieux est d'une difficult presque insurmontable, malgr les trois textes que nous en possdons, savoir ceux du Sifr, de la Tosefta et du Talmud de Jrusalem; celui qu'on trouve dans le Yalkut est tir du Sifr. M. H. dit, avec raison, que tous les travaux sur ce sujet, depuis celui de Reland jusqu'au ntre,
dique. L'identification des
localits
et
noms des
les
V/i
laissent lioaucoup
tout de suite
f^^euscment avanc
la
question, grce
sa disposition une collation du ms. de Londres ceux d'Oxford, de Saint-Ptersbourg et de M. Ilalbcrstam sont dfectueux dans les passages o ces noms gographiques se trouvent. Pour faciliter les recherches ultrieures, nous donnerons ici le texte du ms. 32 du Vatican, dont M. H. n'a probablement pu se procurer la collation. "^"N "^"inp
;
nu:
\>^y,2
5n7in iibp^TN
nnN"^:;:
n^uns bnn
(-.'ON-irn
)
^b^y
!-77:i:r
t^^^-'ii:'^
in.x-':;!
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-rbro
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s*<nr:n
c^im-::
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s<n:o"'Ti
t^c^i^nan t-^nsm
(nbn;i)
nr^binn
ribiiD
voit
yr^^
que
les
libp":3wsn
variantes
-ni;
spm
^Nin-'T
de ce ms. ne sont pas nombreuses, compares avec les textes de l'autre ms. et des ditions de Sifr. M. H. a peut-tre raison de supposer deux sources diffrentes pour le texte du Sifr-Yalkut et celui de la Tosefta-Talm. de Jrusalem. Comme il est probable, d'aprs un passage du Talmud de Jrusalem que M. IL a trouv, que R. Hiyy, le grand ou l'an, est l'auteur du passage gographique en question, le texte de la Tosefta doit tre plus ancien que celui du Sifr. Les omissions dans le texte de ce livre sont tellement nombreuses qu'on ne serait pas en droit de supposer que le rdacteur du Sifr aurait estropi le passage gographique d'une source ancienne conserve intacte dans la Tosefta. Nous avons peu ajouter aux identifications des noms gographiques proposes par M. H.; quelquefois, elles nous paraissent trop ingtour de nieuses pour tre vraies. Ainsi, la proposition de lire ~0 b"5"3. dmon , dnomination du Stratonis turris ou Csare, o "t'O rempla
n^TTOb. Ou
cerait,
nom
en
effet,
no
on coupe Nj'^OnO en deux mots, il est plus rationnel de blJ72, tour du prince , dnomination analogue l'expression
de
N'^'iUD
liturgie, et
de considrer
""l'CJ
comme
l'quivalent de
les recherches
recommandons aux savants comptenls propos de ce nom. Nous croyons superflu de reproduire ici toutes les identifications proposes par M. IL et que nous trouvons, pour la plupart, justifies, sauf quand elles s'appuient trop sur les noms actuels, qui ont subi tant de changements par les tribus
Csar
(Csare). Toutefois, nous
intressantes de
M. H.
qui
Il est,
ont t successivement tablies, et dont l'orthographe est douteuse. par exemple, trange de traduire Nn'^'^i'l N"^;'31p par les colle
lines d'Aitha
, quand N'^3>2"^p n'est pas usit dans le langage talmudique sens de colline vote. D'ailleurs, la frontire aurait t trop incertaine si on l'et dtermine par une espce de chane de collines, au lieu d'une localit. Toutefois, on ne peut pas reprocher M. H. d'tre tmraire dans ses identifications il laisse, au contraire, quelques noms sans solution, en rfutant toutefois, avec raison, les hypothses de ses pr-
dans
dcesseurs.
A.
N.
RIRLlOfiRAPIIIE
V.5
a.
\r.
HoRowiTZ
lih".
J.
iM-aiioforl-sur-lc-Mein,
Lecture publique faite par l'auteur l'imprime contient des documents en un des documents hbreux se rapporte hbreu et un document latin Joseph Salomou Delmedigo.
;
JONA.3 (ftnile).
7?"1\:j"^ "'"l'^'^y Chants licbraques excuts dans les temples consistoriaux et au temple du rite portugais de Paris, composs par Em. Jonas. Nouvelle dition. Paris, A. Durlacher, 1886, in-4'' de 235 p.
M. Jonas est un compositeur aim du public Isralite de Paris. Ses compositions sont simples et larges, elles ont la dignit qui convient un service religieux et elles vitent ces complications mlodiques et orchestrales que l'on aimait autrefois, mais qui ne sont pas de mise dans un
temple.
JoSEPHi
Opra edidit et apparatu critico instruxit Beuedictus Antiquitatum ludaicarum libri vi-x. Berlin, libr. Weidmann, 1885, in-8 de viii-392 p. Le vol. I n"a pas encore paru.
(Flavii).
II.
Niese. Vol.
Kahn
(Lon).
tires,
Le Comit de bienfaisance, l'hpital, l'orphelinat, les cimeavec gravures et plans. Paris, libr. A. Durlacher, 1886.
des
voest
M. Kahn nous fournit, dans ce volume, un chapitre nouveau, et plus instructifs, de l'histoire de la communaut Isralite de Paris. Ce lume a une importance particulire, parce que le comit de bienfaisance une des plus anciennes institutions de la communaut, et une de celles
qui
ent eu les attributions les plus tendues, et que, d'un autre ct, l'histoire des cimetires est lie aux origines mmes de la communaut et la biographie de deux personnes galement remarquables, quoique des titres divers, Jacob
Rodrigues Preire et ce baron de Picquigny nomm Liefmann Calmer dont nous avons autrefois racont l'histoire. L'appendice contient
listes
des
nominatives,
et
le
tires
(rimpression),
texte d'une ordonnance de 1780 sur les cimeenfin la traduction des pitaphes hbraques des
du cimetire du Pre-La-Chaise.
et Leipzig,
KoHUT
libr.
(Aldolph).
E. Pierson, 1886
in-S''
de (8)-149 p.
Zum
Moses Mendelssohn's.
Kopp
(Josef).
v-196
p.
Cet ouvrage a fait, en Allemagne et en Autriche, une vive sensation. L'auteur a montr avec quelle lgret a procd le fameux Rohling, dans sa polmique contre les Juifs. Rohling a, depuis, disparu de la scne, et pour cause, mais l'ouvrage de M. Kopp garde toute sa valeur, parce qu'il
sert d'abord d'illustration la conduite d'un des antismites les plus farouches et parce qu'il s'y trouve amass, pour l'histoire morale des Juifs,
LoEB
(Isidore).
Un
procs dans la famille des Ibn-Tibbou, Marseille, 1255premire dition, tire 50 exem;
deuxime dition, tire 100 exemplaires, de 18 p. Petite offrande Monsieur le D'' Moritz Steinschneider casion du 70^ anniversaire de sa naissance, 30 mars 1886.
de 18
p.
;
in-8''
l'oc-
LoLLi (Eudes, prof.). Corso di grammatica dlia lingua ebraica. Padoue, impr. Francesco Sacchetto, 1886, in-8 de vn-414 p.
T. XIII, K"
25.
10
iM\
Maulde
fige;
(R. fie).
documents pour servir l'histoire des Paris, A. Champion, 1886, in-8 de 194 p.
Isralites et
Les pp. 1 87 ont paru dans le Bulletin historicit et archologique de Vaucluse, V^ anne, le reste a t publi dans la lievue, o les lecteurs
ont
pu
pp.
1-87
moyen
due
l'intrt qui s'attache aux tudes de M. de Maulde. Les contiennent une tude gnrale sur la situation des Juifs au ge dans les Etats pontilicaux nous ne sommes pas d'accord, sur
voir
l'ten-
MORTARA. (Marco),
scritori israeliti
"'^ODn niS'j Indice alfabetico dei rabbini e giudaiche in Italia con richiami bibliograflci c note illustrative. Padoue, 1886, 4 (n'est pas dans le commerce).
N'^bLD"'N
di cose
L'illustre grand rabbin de Mantoue vient de publier une liste presque complte des rabbins et auteurs juifs d'Italie qui ont crit en hbreu, avec des indications bibliographiques et des notes complmentaires tires des livres imprims et manuscrits, fruit d'une lecture assidue de beaucoup d'annes. La brochure est ddie la mmoire de ses parents, l'occasion de la 5U anne du rabbinat de l'auteur. Pour l'histoire littraire juive, rien n'est plus important que de telles listes bien ordonnes et sans encombrement de style. En comparant l'ouvrage de Neppi -Ghirondi avec la monographie de M. Mortara, on ne pourrait qu'tre tonn de la patience que l'auteur a d avoir pour tripler ou quadrupler la liste de ses prdcesseurs. Les listes des ouvrages que M. M. cite dans le courant de son travail et qu'on trouve au commencement de la brochure donnera une ide du travail de l'auteur. Malheureusement, M. M. vit dans une ville o il n'y a pas une grande bibliothque, et lui-mme n'est pas en tat de se procurer toutes les publications ncessaires pour tre complet. Nous ne voyons pas, par exemple, parmi les ouvrages qu'il cite, les catalogues des mss. de Paris, Vienne, Leyde, Leipzig et de beaucoup d'autres petites collections. Quant aux priodiques, la Monatsschnft de Frankel-
Graetz, la Revue des tudes juives, la Israelitische Letterhode et le Maggid ne sont pas exploits. Les Beitriige de Perles auraient d tre mis contribution pour Jehiel Nissim de Pise, par exemple, et la Letterhode pour
David Messer Lon. Pourquoi les lettres d'Obadia da Bertinoro (dplac la page 9 aprs Bet-El) ne sont-elles pas mentionnes ? Toute la littrature pour et contre les femmes, rcemment publie, est nglige. Pourquoi lire David de Rocca Martica, quand la vraie leon est Rocca Martina, en France ? Malgr ces petites omissions, nous croyons que le travail de
M. M.
i.
Nous saisissons ici l'occasion de rectilier une erreur qui s'est glisse dans notre petit compte rendu {Revue, t. IX, p. 311) de l'article de M- M., sur la Gense et la science, note sur l'ge de l'homme . Nous y avons dit que Darwin ne peut tre rfut par des sentences qui se trouvent dans l'excellent trait d'Abot. M. M. a cru y voir un manque d'quit de notre part, car nous n'avons pas dit qu'il s'est servi d'auteurs modernes, comme Haeckel, Hartmann, Quatrefages et d'autres. Il va de soi qu'un chercheur comme M. M. ne ngligera pas les auteurs minents qui ont crit sur cette question ardente. Ce que nous voulions faire remarquer, c'est que l'assertion que la Gense est d'accord avec la science actuelle ne peut tre prouve que par les sciences elles-mmes et non par des sentences de
'
BIBLIOGRAPHIE
mtaphysique
et d'thique.
147
M. Gladstone est tomb dernirement dans la mme erreur, dans son article qui a paru dans le Ninetrentk Cetitury, et cela lui a valu une rponse svre de M. Huxley. L'auteur de la cosmogonie de la Gense n'a, selon notre opinion, jamais voulu faire de la science, pas plus que l'auteur de l'Ecclsiaute, qui, en tout cas, est plus rcent que l'auteur de la Gense, quand il dit que la terre reste sa place et que le soleil se lve et se couche, n'a pens aux thories de Galile et de Newton. Siium cuirjue. Nous croyons qu'il vaudrait mieux laisser la Bible enseigner la morale ternelle, et la science la vrit irrfutable. Mamonide n'a pas beaucoup avanc le judasme en voulant mettre d'accord la
Bible et Aristote.
A. N.
MLLER
daus
Responsen in der vorgeonischcn jd. Literatur Bericht ber die Lehranstalt f. d. Wissensch. des Judcnthums in Berlin. Berlin, impr. G. Bernstein, 1886, in-4o de 44 p.
(Jol). Briefe uncl
;
le IV.
Le savant auteur de
lente dition
cette
monographie
et la
est bien
du
trait
de Soferim
publication
Geonim, qui paraissent dans le Bet Talmud. Son travail actuel, sur les consultations rabbiniques dans la littrature juive avant l'poque des Geonim, est l'avaut-propos de la prface qu'il se propose d'crire pour une dition complte des uvres des Geonim. Personne n'est plus complent que M. J. MUer pour ce travail, qui est destin combler une grande lacune dans la littrature rabbinique. L'espace restreint que la Revue peut accorder la bibliographie ne nous permet point d'entrer dans des dtails sur les notes de l'ouvrage de M. M., qui sont remplies de documents curieux. Nous nous bornerons donc rsumer la thse expose par l'auteur. Aprs avoir parl des pices pistolaires dans la Bible et pendant le second temple, M. Mller explique la raison pour laquelle elles devinrent si rares et disparurent pendant l'poque talmudique. C'est parce que les Pharisiens craignaient qu'une
interprtation crite de la loi ne rendt arides les discussions d'cole. Si les
Halakha avaient
les
t acceptes en considration
avait mises
par
de l'autorit du rabbin qui aucune discussion n'aurait plus t possible sur Ce n'est qu'aprs que la discussion des coles eut pris
crit,
une
telle
rdiger la
n'est
extension qu'il et t impossible de l'arrter, qu'on commena loi orale, dont l'ensemble forme la littrature talmudique, qui fut
suivie de la littrature des Consultations et des Recueils. Pour l'Agada, qui que le produit de l'imagination de l'orateur, et qui n'a pas de limites,
A. N,
MuLLER
(Jol).
Jdische Hochschulen, Vortrag. (Francfort-sur-le-Mein), H.-L. Bronner, 1886, in-8 de 12 p. Tirage part des Popular.
NLDEKE
(Theodor).
mots Nouvelle dition bon march, mais il simplement l'dition de 1869 avec une couverture rcente. Quoi qu'il en soit, les ouvrages de M. Nld. ont une assez grande valeur pour qu'il soit permis et utile d'en rappeler les titres. Les Untersuchungen comprennent quatre chapitres 1. La prtendue rdaction primitive du Pentateuque 2. Le point d'atterrissement de No 3. Le rcit Gen. XIV, pas historique 4. La chronologie du temps des Juges.
:
La couverture porte
c'est tout
Ordcnamiento formado por los procuradores de las aljamas hebrcas pertenecienles al territorio de las estados de Castilla en la assamblea celcbrada en Valladolid el ano 1432. Texto hebreo rabinico. traducido, anotado illustrado con una introduccion bistorica por el doclor Don Francisco Fernandcz y Gonzalez. Madrid, impr. Fortanet, 1886, in-8 de 115 p.
.
.
1/iS
HO.
PSANTiR
(Jacob).
Fermecalorul.
Crajova,
libr.
et
impr.
Philip Lasar,
l'aide
:
La
commises
Simon (Joseph). Histoire des Juifs de Nmes au moj'en ge. Nmes, A. Catilon, 1886, in-8' de 40-xxvi p.
llbr.
Nous avons annonc et analys en partie ce travail lors de la publication des premires feuilles, nous ne pourrions que rpter ce que nous avons dit de la valeur de cette tude. M. Simon, dans les premires pages, avait, comme il est naturel, accept un peu trop facilement, notre sens, les aflirmalions de chroniqueurs inintelligents ou mal renseigns; dans la suite
de son tude
l'en fliciter.
il
SALAMA.x(Charlcs-Kensingtonl. Jews as they arc, deuxime dition. Londres, libr. Simpkin, Marshall et C'^ 1885, iu-8'' de xvi-3U p.
par exemple, sur Contient souvent des notices historiques intressantes prtendue usure des Juifs (emprunt Cibrario?). L'ouvrage se com2'' Revue de 1" Considrations gnrales pose des chapitres suivants l'histoire de l'mancipation juive de 1830 1880; 3 Usure; 4 Le clerg juif en Angleterre avec reproduction de sermons, prires, catalogue de
;
la
sermons,
ctres
;
liste
de rabbins anglais
en 1383
7
Conversions
Shylock
et ses
an-
texte de l'histoire inverse (Chrtien qui veut avoir la chair d'uu Juif)
arrive
Rome
ScHULTZE
(Martin).
M. Sch. cherche expliquer l'origine des formes du verbe smitique il emploie la mthode comparative et se sert d'exemples tirs des langues non smitiques. Il y a beaucoup d'ides dans ce travail, nous ne nous chargeons pas de dire si elles sont justes ou non ; elles nous paraissent quelque peu aventureuses.
;
ScHWARz
in-80.
(J.-H.).
Der Bar-Cochbaische Aufstand unter Hadrian oder der jild. Reiches. Briinn, libr. Bernard Epstein, 1885,
L'auteur a voulu faire un rcit populaire, les citations talmudiques, cependant, et les notes, n'y manquent pas, mais cette publication n'a pas pour but de rien changer aux ides courantes qu'on a sur la guerre de Bar Cocheba ou sur les incidents de cette guerre.
Vernes
l'histoire
des
Leon d'inauguration de l'enseignement des religions smitiques des Hautes-tudes. Extrait de la Revue internat, de l'enseignement, du 15 mai 1880. Paris, libr. Arm. Colin, 1886, in-S" de 31 pages.
"WA.LDECK (Oskar). Deutsches Gebetbuch fur die isr. Jugend. Wien, impr. et libr. 'Wilh. Khler (1886), in-8'' de 170-(4) p.
Prires en allemand, vers et prose; bien typographique avec cadres en couleurs.
faites;
trs jolie
excution
BIBLIOOUAI'llIK
UO
fiir
Waldeck
(Oskar). Glaubcns-
Volks-, Brgcr-
die
libr.
isr.
Jugcnd der
et
Ilerm. Liebor-
Weber
(Ford.)- Die Lebreu des Talnind qucUenmassig, systematiscb und gemeinvorstandlicb dargestellt uacb des Verfassers Todo brsgg. vou Frauz Dclitzscb und Georg Scbnedermanu. Leipzig, Dorfling et Franke, (1886), iu-8'' de xxxiv-399 p. Fait partie des Scbriflen des Institutum judaicum fond pour la conversion des Juifs.
,
Weill
libr.
(Alexandre).
Coben
frres, 1886,
sait
Oa
quelques-uns
Emeraude
est bien
WiJNSCHE
Der babyloniscbe Talmud in seinen baggadis'cben Bosersler wortgetrcu iibersetzt und durcb Noten erlautert Ilalbband. Leipzig, libr. Olto Scbulze, 1886, iu-8 de xvi-552 p.
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tandlbeilen,
ZiMMELS (B.). Lo Ilebraeus, cin jiidiscber Pbilosopb der Renaissance, sein Leben uud seine Lebren. Breslau, libr. Wilbelm Koebner, 1886, in-S*^ de
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VJiistoire
du Judasme moderne.
eine biograpbiscb-litera-
Geburtslages. Leipzig,
Blogti
libr.
in Oesterreicb.
Wien,
BoNHOUR
prononc
Barreau de Paris. Eloge de Crmieux. Discours 30 novembre 1885 l'ouverture de la confrence des avocats. Imprim aux frais de l'Ordre. Paris, impr. Alcan Lvy, 1885, in-8'' de 45 pages.
(Alpbonse).
le
Fauchille Friedberg
(Paul).
le
Zur Sakularfeicr Moses Mendelssobns den 4. Januar 1886. libr. Albert Franke, 1886, in-8'' de 24 p.
Jellinek (Ad.). Aus der Zeit. Tagesfragen und Tagesbegebenbeitcn. H. Srie. Budapest, impr. Sam. ISIarkus, 1886, in-8'' de 140 p.
Recueil d'articles o l'on trouvera,
nales.
comme dans
:
de rtlexious origi-
Les principaux chapitres sont La supriorit de la raoe juive au La thorie Aime ton prochain comme toi-mme. point de vue moral. Album MonteTalmud baptis. des nations du prince de Bismarck. Le Talmud au Japon (fables talmudiques analogues des fables fiore. Ilillel, le triomphe du judasme moderne. japonaises).
im
Leiimann (Emil). Die Juden jclzL und einsl. Eia Beitrag zur Lsung dcr Judcnfrage. Dresde et Leipzig, libr. E, Pierson, 1886, iu-8 de 37 p.
Berbmle Manner und Frauen, Protest gegen den Anlisemilismus, I. Srie; dit par G. S. Griinfeld, chez M. Waizner, Wien. Texte et portraits. Nous donnons cette indication d'aprs un prospectus.
Verzeichniss von hebr. u. jid. Bchern, Ilandschriften, etc., aus der Bibliothek des Herru Flix Polak, welche am 17. Marzl88G... sollon
versteigert werdeu. Ilaag, Martinus NijhoIT, 1886, in-S" de 12 p.
Notes
et extraits divers.
Le monde savant a t justement mu de la dcouverte qu'on a faite d'un manuscrit du Miscbn tora de Mamouide qui se trouve chez MM, Hamburger, Franclort-sur-le-Mein, et qu'on dit autographe. Il porte la signature de Don Isaac Abrabanel, qui l'a possd et l'avait achet Venise. Il contient des variantes qui ne prouvent rien ni pour ni contre l'aulhenlicit. Pour plus de dtails, voir entre autres, les Populiir-Wisscuschafll. Mouatsblatter, numro du l^"" juin, et l'article de M. Neubauer dans le Jewish Chronicle, n 897, du 4 juin 1886, p. 13.
Notre collgue M. Hartwig Derenbourg vient de publier, dans la bibliothque de l'Ecole des langues orientales vivantes, l'ouvrage suivant Ousma ibu Mouukidh, un mir syrien au premier sicle des croisades (1095-1188) 2" partie, texte arabe de l'autobiographie d'Ous^ma publi d'aprs le manuscrit de i'Escurial. Paris, libr. E. Leroux, 1886, in-8<' de xii-184p.
: ;
=: Nos collgues MM. Joseph et IlarLwig Derenbourg ont publi un nouveau travail sur les inscriptions smitiques. 11 a pour titre Les inscriptions phniciennes du temple de Seti Abydos, publies et traduites d'aprs une copie indite de Sayce. Paris, libr. Ernest Leroux, 1886, in-8 de 23 pages et 4 planches. Tirage part de la Revue d'assyriologie et
:
d'archologie orientale.
= La Oesterr. Monatsschrift
tient
fiir den Orient, numro du 15 avril 1886, conde D. Kaufmann, intitul H'^a ^'2 und der Ordo commeudationis animi (p. 80) la prire chrtienne serait imite de la prire
un
article
juive.
=
=
Les Gtt. Gel. Anzg., n" 2 de 1886. p. 70 et suiv., ont une recension, par D. Kaufmann, de l'ouvrage de M. Giidemaun, intitul Gesch. der Erziehungswesen u. der Cultur unter d. Juden in Italien.
fasc. V,
Le Boletin de la Real Academia de la Historia, de Madrid, tome VIII, mai 1886, p. 358 et 397, contient deux tudes des plus intressantes, l'une de M. Francesco Danvila, l'autre de U. F. Fernandez y
Gonzales, sur Vincent Ferrer et
le
sac de
la juiverie
de Valence en 1391.
p. 354, a une trs intressante description, par M. E.-G. Girbal, d'un prcieux manuscrit biblique (en latin), avec miniatures, qui se trouve Girone.
n" 12,
Le dernier volume (nidda et seder tohorot) de la grande et belle dition du Talmud de la librairie Romm, de Vilna, vient de paratre (1886).
Isidore Loeb.
BIBLIOGRAPHIE
151
Sermons
et
AUocnfions.
Paris,
lilir.
do Paris.
Deuxime
srie.
pris pour rgle de ne pas nous occuper ici des serqui se publient, en assez grand nombre, en France et l'tranger, et qui pourraient cependant prter quelquefois matire des observations instructives. Si nous faisons- une exception pour les Sermons et Allocutions de notre cher Prsident, M. le grandrabbin Zadoc Kahn, c'est qu'ils la mritent tous gards pour l'intrt spcial qu'ils prsentent et leur haute valeur. Nous ne dirons que peu de cUose des qualits purement extrieures de ces sermons; nous craindrions de dplaire M. Zadoc Kahn en insistant sur des questions de forme dans un sujet o le fond seul lui tient cur et qu'il croirait rabaisser en y mettant des proccupations mondaines ou des vanits d'auteur. Nous nous contenterons donc de signaler, dans ce recueil de sermons, i'heureux choix des sujets, l'originalit des cadres dans lesquels se meuvent les ides de l'orateur (par exemple la Voix de Dieu et le charmant sermon sur les Montagnes d'Isral;, la disposition irrprochable des plans, l'art enfin avec lequel, dans un espace de temps assez rigoureusement limit et qu'on ne saurait prolonger sans blesser les habitudes d'un auditoire parisien, sont traits, avec leurs dveloppements logiques, des sujets que l'on pourrait et que M. Zadoc Kahn voudrait srement exposer avec plus d'ampleur. La langue de ces sermons est comme un tissu souple et ferme, elle est la fois sobre et colore, pi'cise et tendre, et donne l'ide de la force unie une extrme douceur. Sa parole a des accents pntrants qui ont un charme infini. Ce qui frappera tout d'abord, dans ces sermons, tout lecteur tranger au Judasme, c'est le ton de l'orateur. M. Zadoc Kahn n'est pas tranchant, il ne jette pas de foudres, il ne dclame pas, en hyperboles irrites, contre les vices du sicle et la perversit de ce monde, il ne menace pas de l'enfer et ne montre pas le diable; il est, avant tout, persuasif, et veut uniquement toucher et convaincre.
Nous avons
mons
que ces sermons sont, pour nous et pour les lecteurs de Revue, si instructifs et si intressants. Nous ne connaissons pas de recueil o l'on puisse mieux, ou mme aussi bien que dans ces sermons, apprendre quelle est la pense intime du Judasme et regarder dans l'me des Juifs. A notre avis, aucun autre prdicateur juif des temps actuels, mme parmi ceux qui sont le plus justement clbres, n'a au mme degr ce mrite de reprsenter exactement et de reflter les ides, les sentiments, les sympathies, les joies, les
C'est par la
celte
douleurs, les esprances, les aspirations de la communaut des Juifs modernes. La plupart, notre avis, sont rests trop attachs aux habitudes de la prdication juive du moyen ge ou se sont montrs
V62
trop sensibles
quence sacre. Ils se tiennent trop au-dessus ou en dehors de leur auditoire. M. Zadoc Kahn a, pour le sien, une sympathie si profonde, qu'il pense et sent comme lui et avec lui, que tout ce qu'il dit peut tre compris et ressenti par ceux qui l'coutent. Tout en se tenant sur les hauteurs les plus leves de la pense, il sait ce qui se passe dans la petite tte d'un enfant qui se prsente l'initiation religieuse, et ce que peut comprendre de thologie, de philosophie, de morale un Juif parisien. Son sermon est le vrai sermon juif moderne et coimc un miroir qui rflchit, en l'ennoblissant, le Judasme
actuel.
y cherche la thorie religieuse du judasme de notre temps de nos pays, on y trouvera tout d'abord une religion toute simple, qui n'exige de l'esprit humain aucun sacrifice pnible et qui se borne proposer, pour les graves questions mtaphysiques qui ont fait jusqu' ce jour le tourment de Thumanit, les solutions les plus acceptables et les plus consolantes. Plusieurs fois M. Zadoc Kahn fait ressortir, avec un sentiment de satisfaction lgitime, ce caractre rationnel du judasme et la bonne grce avec laquelle celte religion s'accorde avec les dcouvertes et les progrs de la science moderne. Dieu, la famille, la patrie, l'humanit, le monde futur, voil les fondements sur lesquels repose l'ditce religieux du Judasme et les principes autour desquels se groupent toutes les ides proposes par M. Zadoc Kahn la mditation des fidles. Ajoutez le dogme de la rvlation, sans lequel il n'y a pas de religion positive, la conviction, souvent rpte, que la religion juive a contribu largement au progrs moral de l'humanit, l'attent de cette re de paix, d'amour et de fraternit universelle dont l'ide est la cration la plus glorieuse des prophtes juifs, et vous aurez un corps de doctrine srement excellent et une religion toute spirituelle, faite d'amour, de sacrifice, de dvouement. Les pratiques religieuses ne sont pas oublies, mais elles sont mises leur place et leur rang, comme un simple instrument d'dification et de sanctification, une haie (comme l'a dit un ancien docteur) autour de la Loi et non la Loi mme. C'est exactement le contraire de tout ce qui se dit et s'crit sur ces questions dans un certain monde et mme dans divers mondes o rgnent, contre le Judasme et les Juifs, des prjugs invtrs et plus souvent encore un esprit de malveillance et de haine. Nous voudrions que ces sermons fussent lus par tous les hommes de bonne foi, ils feraient tomber bien des prventions et des erreurs. On dira peut-tre que M. Zadoc Kahn et ceux qui l'coutent avec une satisfaction si manifeste ne sont pas dans la vraie tradition du judasme et qu'ils l'interprtent leur fantaisie. N'a-t-on pas vu rcemment, en Allemagne, contester cette dclaration d'une confrence de rabbins que, suivant le prcepte du Pentateuque d'aimer son prochain comme soi-mme, les Juifs doivent aimer galement tous les hommes sans distinction de race ni de religion ? Nous n'enSi l'on et
BIBLIOGUAl'IllE
r63
trerons pas ici dans une querelle de ce genre, on pourrait nous souponner de faire de l'apologie tandis que nous ne voulons que constater des faits, mais il nous sera permis de dire que c'est une mauvaise querelle. Pour les thologiens ou les historiens du pass la question a son importance, mais nous n'examinerons pas Ici ce que les Juifs anciens ont dit ou pens, nous nous occupons du prVoil ce que pensent, sent et nous disons, avec M. Zadoc Kahn disent et proclament les Juifs de nos jours. Qu'ils soient ou non en contradiction avec les anciens textes, c'est leur atlaire et cela no regarde personne. Pour ceux qui les considrent du dehors, il suffit de savoir ce qu'ils sont, non ce qu'ils pourraient tre ou ce qu'on voudrait qu'ils fussent. Vous tes faits, dit M. Zadoc Kahn ses auditeurs (nous reproduisons ici ses expressions mmes), pour la vertu, le bien, le devoir la religion juive que vous devez pratiquer votre Dieu est un Dieu est une religion de justice et de charit d'amour, de bont, de misricorde, il est le pre de tous les hommes, la Providence de toutes les cratures. Aimez la famille, aimez la patrie, aimez tous les hommes, ne sparez jamais vos intrts de ceux de l'humanit ne commettez d'injustice envers personne, soyez probes, honntes, loyaux avec tout le monde et en toute circonssoyez toujours anims d'un esprit de douceur, de mansutance tude, de charit, de rsignation dans les preuves si douloureuses que vous envoie la perscution et pardonnez vos perscuteurs rappelez-vous toujours qu'il y a d'autres intrts que ceux de la
:
qu'au del des ralits visibles et grossires il faut dsirer bien suprieur, la justice, la vrit, l'amour. Ce judasme n'est pas celui que rvent les adversaires des Juifs, leur sige est fait.
terre,
un
Pour eux, il est tabli que le judasme moderne est une religion purement extrieure o la pratique religieuse touffe le sentiment de la religion et de la morale que les Juifs sont, dans nos pays, des trangers sans patrie qu'ils sont exclusifs et haineux envers le genre humain, dloyaux dans les relations sociales ou commerciales, et enfin qu'ils ne pensent qu'aux biens de la terre et que l'argent est leur seul idal. Apparemment, ceux qui parlent ainsi savent mieux que les Juifs eux-mmes ce qui se passe dans leur
;
;
cur.
d'autres.
Nous pourrions prolonger ces rflexions et y en Nous nous bornerons examiner, pour
ajouter beaucoup
finir, le
caractre
de l'apologie 'juive dans la prdication de M. Zadoc Kahn. On rpte sans cesse que les Juifs sont orgueilleux, qu'ils se considrent comme le peuple lu et comme suprieurs tous les autres hommes. On ne trouvera pas trace de cet orgueil chez M. Zadoc Kahn et, s'il est fier des services que le judasme a pu rendre l'humanit, c'est une fiert sans prtentions et pleine de retenue. Il croit que le peuple hbreu a rempli, dans le monde, une mission providentielle, mais que cette mission tait de se consacrer l'humanit, jamais il ne fait de polmique contre d'autres religions, et cette rserve, qui
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pourrait servir de modle bien des prdicateurs de toutes les confessions, indique chez lui comme chez ses auditeurs l'absence, en
ces matires, de tout esprit militant. Elle devrait bien tre imite par certains crivains et journalistes de notre connaissance, qui ne gardent pas, en ces matires, la mesure commande par les conve-
beaucoup mieux de laisser de Zadoe Kahn redresse des erreurs accrdites (par exemple, que la religion des prophtes est la religion d'une tribu ou d'une race, non la religion de rbumanit que le judasme ancien n'aurait pas connu la charit), il le fait avec la plus grande modration et en se gardant de prendre le ton agressif. Il est si loin de tout sentiment de vanit purile ou exagre, que, sur le caractre des Juifs et leurs bonnes qualits, il ne dit rien qui ne soit gnralement admis et ne puisse tre dit par tout observateur impartial. Personne ne lui reprochera de vanter,
et le et
nances
bon got
feraient
chez les Juifs, les vertus de famille, les vertus de la femme juive, la puret des murs, rinpuisable charit, l'esprit de douceur envers ceux qui les ont si cruellement perscuts,' le respect pour la science et la littrature, l'amour de Tinslruction, et, dans un autre ordre de faits, le sentiment de l'indpendance, de la libert, et de la dignit personnelle, l'nergie du caractre et l'tonnante vitaFit morale qui leur a permis de ne pas s'affaisser sous le mpris de dix-huit sicles, enfin, une certaine vue optimiste de la vie qui rsiste toutes les preuves et toutes les perscutions et sans laquelle le monde prirait. Lors mme que les Juifs n'auraient pas un mme degr ou un degr minent toutes ces qualits ou ces vertus, c'est dj beaucoup qu'ils aspirent les possder et cette ambition est toute leur honneur. En gnral, une des grandes qualits de ces sermons, et qui frappera tous les lecteurs, c'est le tact parfait avec lequel M. Zadoc Kahn exprime ses Ides. Il est luimme une rponse vivante ceux qui accusent les Juifs d'tre en tout excessifs et de manquer d'quilibre. C'est un plaisir dlicat et quelquefois dlicieux de voir comme il dit exactement tout ce qu'il pense, sans un mot de trop, sans une expression qui sonne faux ou qui trahisse la dclamation, et comment il rpond toutes les tendresses du cur et aux beaux rves de l'imagination tout en donnant satisfaction aux esprits les plus rigoureux. Il possde ces qualits un point o elle apparat comme un gnie naturel
*et
met en dans ce qu'il dit, un feu intrieur et une ardeur toujours contenue, on voit que ce qu'il prouve et ne dit pas vaut autant et plus que ce qu'il dit. Cette pense, dont on devine les profondeurs sans les voir, fait vibrer tout ce qu'il y a, chez l'homme, de bon, de noble et de potique, et, par une sorte de rsonnance morale, veille dans les curs
tout fait rare.
un don
La modration
et la
mesure
qu'il
On
sent,
ISIDORK LOEB.
BII5Ll()(il{AI*IllE
ISS
Catalouc of
ami tlie Ilebrow mauiscripts in flie ITodlcan Lihrary in the follcse l.bravirs of Oxforil, iiicluding mss. ia olher lanf^uages or which are wrilleii in Uebrew characters, or lelalin- to the Hebrew language wilh forty faclileralure, and a lew Samaiilau mss., compiled by Ad. Neucaueh, col. Les facsimils. Oxford, Clareudou Press, 188G, in-'i" de xxii p. et 1168 Facsimilcs of Hebrew manuscripts simils, runis dans un carton, ont pour titre
:
in
the'Bodleiau Library illuslrating the varions forms cf rabbinical characters, in-f" de with transcriptions, by Ad. Neubauer. Oxford, Clarendon Press, 1886 contenant la transIV p. et 40 planches d'hliogravure avec autant de feuillets cription des planches.
;
La publication du catalogue des manuscrits hbreux de la bibliothque Bodlienne d'Oxford est un vritable vnement dans l'histoire de la littrature juive, et il est permis de dire, sans craindre de rpter un vieux clich, qu'elle tait impatiemment attendue depuis longtemps. Cette attente n'a pas t trompe. Ce catalogue est un instrument de travail du plus haut prix pour la richesse des matriaux classification qu'il contient et pour la valeur que leur ont donne la bien inutile d'insister ici sur et la description de M. Neubauer. Il est xvii*^ sicle, les mrites de cette grande collection, commence au parmi et qui se compose aujourd'hui de quatorze fonds diffrents, H.-J. Michael, de Reggio et lesquels ceux de David Oppeuheimer, de de Kennicott ont t acquis de 1829 1879. Le catalogue contient tou2,602 numros, dont beaucoup se composent, comme il arrive Neubauer a class cette masse jours, de plusieurs ouvrages. M. norme d'crits sous les rubriques suivantes Bibles avec traduc:
tions et commentaires,
Talmud (halakha
et lexicographie,
coscabbale. posie, mathmatiques, astronomie, astrologie, magie, mographie, mdecine, et, enfin, miscellanes (polmique, histoire, en un lettres, etc.). Quelques-unes de ces rubriques se subdivisent
certain
est celle des
nombre de chapitres, la plus remarquable de ces subdivisions uvres liturgiques, qui ne contient pas moins de qua-
o sont compris des rites varis (franco-allemandAvignon, Garpentras, grec, espagnol-oriental, et auque le ct tres). Si on ne considre dans l'ouvrage de M. Neubauer frapp de l'excellence des mepour ainsi dire extrieur, on sera dj Aprs sures qu'il a prises pour le rendre utile et d'un usage facile.
torze chapitres,
polonais, italien,
la table
des matires et la liste des ouvrages cits, vient la concordance des anciens numros des divers fonds avec les numros nouveaux. La description des ouvrages est suivie de cinq index, qui sont comme la quintessence du catalogue et qui seront, pour les savants, un guide aussi commode que sr. Ces index comprennent 'P les noms des auteurs et traducteurs, suivis d'un index spcial indiquant index leurs noms de famille 2*^ les titres des ouvrages, mls avec un ouvrages par matires 3^ les noms des systmatique, classant les
:
1^6
4'' les noms des cen; seurs 5 la liste des noms gographiques. A la fin se trouvent des additions et corrections, qui nous ont paru trs intressantes et qu'il ne faudra pas manquer de consulter avec soin. Dans la description des manuscrits, M. N. s'est montr d'une sobrit exemplaire, il a dit ce qu'il fallait dire, sans digressions ni hors-d'uvre, et a plutt vis l'exactitude qu' la varit des renseignements. Peu d'hypothses, peu de discussions ou digressions, des doutes discrtement indiqus, mais un soin extrme de mener bien la lche si difficile et si dlicate de l'identification des uvres et des auteurs. On ne peut pas dire que la curiosit du lecteur soit toujours satisfaite, mais il suffit qu'elle soit veille, et M. Neubauer a le droit de renvoyer les curieux au manuscrit mme. La description des uvres de liturgie et de posie sera principalement remarque pour l'norme masse de travail qui s'y trouve accumul dans un espace restreint, et le soin avec lequel M. N. a recueilli ces infiniment petits. Le catalogue de la liturgie a encore un autre mrite. M. Neubauer y a introduit une innovation importante. Pour chaque rite, il a commenc par dcrire un manuscrit modle, et il a pu ensuite se borner indiquer, dans les autres mss., ce qui les distingue du manuscrit pris pour type. Cette
mthode n'a pas seulement pour avantage d'conomiser la place, elle fournit une sorte de tableau synthtique des rites, et permettra dornavant de reconnatre, beaucoup plus facilement qu'on ne pouvait le faire jusqu' ce jour, le rite d'un mahzor donn. Dans un assez grand nombre de numros, M. N. a donn de courts extraits intressant l'histoire littraire ou l'histoire civile des Juifs, il a trs sagement fait de se borner, sur ce point. Il lui et t facile d'tre un peu plus libral en renseignements sur l'identification
des
et de lieux
les tables
renferment
catalogue ne dit pas sur cette matire, mais on peut trouver qu'elles sont encore trop laconiques, M. Neubauer, qui connat si bien la matire et qui a consacr tout un travail, couronn par l'Acadmie des Inscriptions, la gogratrs souvent, est vrai, ce
que
le
phie rabbinique du moyen ge, aurait pu, au courant de la plume, donner des indications qui, pour un grand nombre de personnes, eussent t prcieuses. Voici quelques remarques sur ce sujet. Il faudrait bien renoncer une bonne fois crire Adereth ou Addereth (la table a la bonne leon) pour Adret Bongodas pour Bonjudas Bougea pour Bonjua. Il a t suffisamment dmontr, dans la Revue des tidcs juives, tome IV (article sur les noms des Juifs de Barcelone)
;
quelle est la bonne prononciation de ce nom. Dans ce mme article, on voit qu'on peut hardiment crire Cabrit au lieu de Qabrit, Piera pour N"i"'"^D, qu'au lieu de David Rouget ou ferait peut-tre bien de lire Rugat, Abulafeia au lieu de Abulafia, Afeia au lieu d'Afiya ou Afia. On nous permettra encore quelques observations. Sur l'index I riaitam Patir, ne peut-on pas lire plutt Pater ? Au lieu de Joseph ibn Waqqar, il faut, croyons-nous, Huacar; Jacob iimn^bp
:
mBUOnRAPIHE
ne
croit
1-w
serai l-il pas Jacob do Culahorra? Isl. Ncubauer Jucob Levi Mln, le mot Mln peut tre Melun, c'est fois que cette hypothse est produite et nous ne disons pas qu'elle ne soit pas permise. Nous sommes convaincu que dans Moses T^ba-nn le nom de ville n'est pas Bruxelles, mais dsigne une ville espagnole. On peut hardiment lire Moses Najera au lieu de Nagar. Dans Abraham DiNbi^j le nom ne serait-il pas Mlhausen au lieu de Sur lndex III '3'bD, notre avis, MUheim, propos par M. N.?
David
i-i2:'-i70
Mercero
si
la
lecture
Phares Trvot est juste, on aurait peut-tre la ville de Trvoux; Jacob Bungodas est probablement de Saint-Pons; Sad ibn Yahya Sur l'index IV il est cuest de la valle de la Draa, au Maroc. Sur l'index V au lieu de rieux qu'il n'y ait pas plus de censeurs. appartient au ^ qui prcde; lire b-!pn73, Mercadel, le b-ipn72D
ril-nniu)
tions,
il
ou ^l-irno ne
serait-il
pas Saverdun?
Dans les addio ces additions doivent dernire page, David de Bizes,
Les hliogravures sont trs sait, au juste, o mettre. nous eussions prfr qu'on nous et donn moins de marges et un plus grand nombre de reproductions. Malgr l'abondance des matriaux runis dans ces cartons ,et leur importance pour l'histoire de la palographie juive, on voit qu'on n'a pas encore l tous les lments pour faire une histoire mme trs gnrale de l'criture hbraque. Dans l'introduction, M. Neubauer a donn une liste
qu'on ne
belles,
Nous y ajoutons
le fac-simil d'une criture espagnole trs jolie et trs originale publi dans la Revue des ludes juives, t. IV, p. 230. En finissant ces
notes,
nous
il
flicitons
laquelle
M. Neubauer d'avoir men bien cette uvre a donn tant de soins, qui est le rsum d'un travail
il
colossal, et
si
vaste et
si
sre.
Isidore Loeb.
CHKONIOUE
Il s'est form Londres, sous la prsidence de Exposition juive. M. F. D. Moccaila, un Comit qui se propose de faire, au printemps 4 887, une exposition historique anglo juive (Anglo-Jewish historical exhibition). Le Comit excutif est form des notabilits les plus remarquables d'Angleterre dans la science, la littrature et mme la politique, parmi les juifs et les chrtiens. Il compte, entre autres membres du clerg protestant, le doyen du chapitre de Westminster. L'exposition, malgr son titre, ne sera pas exclusivement rserve l'Angleterre et recevra des objets relatifs aux Juifs des autres pays. La liste des objets qui pourront tre exposs est longue chartes, setarot, archives de communauts, autographes, portraits, peintures, gravures, manuscrits, livres et brochures curieux, cartes, sfer-toras, ornements de synagogue, broderies, mobilier, objets divers servant au culte public ou priv, plans et photographies d'anciennes synagogues, pitaphes, costumes, musique, monnaies, sceaux, cachets, bagues, bijoux, lampes. Nous sommes persuad que cette exposition sera un vritable vnement et qu'elle nous rserve les plus grandes surprises. Ce sera comme une rsurrection du pass du Judasme. Les personnes qui voudraient y prendre part en prtant aux organisateurs les objets curieux qu'elles possdent, sont pries d'eu donner connaissance M. Isidore Loeb, 33, rue Trvise, Paris. Le Comit d'organisation se charge de tous les frais de transport et d'assurance.
:
La Socit vient de terminer la publiSocit MeMze Nirdamim. cation des ouvrages de la premire anne (voir Revue hiiliogr. de ce numro). Elle annonce, pour la seconde anne, la publication des ouvrages suivants 1. Suite du Pahad Isaac; 2. fin des Consultations publies par M. Harkavy; 3. le commentaire de Mamonide du n"O rinria, texte arabe dit pour la premire fois, avec le texte hbreu S. le ''^onn de Mose rectifi, par J. Derenbourg; 4. miscellanes ibn Ezra, dit par M. le baron David de Giinzbourg.
:
M. Senior Sachs.
Le
Nous avons
heureux
de lui apporter, cette occasion, nos hommages et celui de beaucoup de ses amis. L'auteur de l'article. publi sur lui, dans le Jud. Literatur-Blatt (n^ 24, 10 juin 1886) a raison on ne rend pas assez justice la science de M. Sachs et aux services qu'il a rendus la lit:
CIIRONIOrE
1.'>9
qu'il a commenc beaucoup trature juive. Cela vient, en partie, de ce en partie aussi de l'abondance avec de choses sans rien achever richesse des renseignements laquelle il dveloppe ses ides et de la grouper autour d'un fait, qui concourent l'clairer, mais qu'il sait Kerem Gheraed, souvent menacent aussi de l'touffer. La suite du est reste en plan la Yona, la TM/i/a n'ont eu peine commence, sur une qu'un fascicule les posies d'Ibn Gabirol ont t faites de les achever; le catalogue base si vaste qu'il tait impossible Mais, Gnzbourg, si excellent, en est rest sa troisime feuille. d une vaste dans toutes ces publications, M. Sachs a montr, ct vritable originarudition, un esprit lev, profond, sagace et une
;
; ;
carrire littraire des inspirations lit de pense. Tl a eu, dans sa philosophie heureuses et des intuitions surprenantes. Ses tudes de particulirement remarquables. Nous lui soujuive nous paraissent haitons meilleure sant et longue vie. Dans le prochain numro nous donnerons une bio-bibliographie
dtaille de M. S. -Sachs.
Journaux nouveaux.
tions
:
Grande
The Worker's Friend, herausgegeben von dem internazionclen Arbeiter Bildungs Club; journal mensuel en Mierovitch; judo- allemand, paraissant Londres, imprim. M.
\. ns-^^nD
n:*::^^3nN -i^n
in- 40, le
numro a
p. 2 col.
sh. 6 d. par au
le
est de
juillet 1886.
Sammlung fur Wis2. r-n\i2 ^\N^ ^N ^Spn3 Barkai (Morgenblitze) Rodkinssenschaft, Bildung und Leben, herausgg. von Michael L. Le l^-- fascicule de la sohn; erscheint in 12 Heften 4 1/2 Bogen. Buch est r" anne porte les mots Jahrgang 1886, IL Bueh (le l^-" annonce dans la Revue bibliographique de ce n"), 1.
:
la
brochure
Heft.
la
Wien, 1886
"jinbn
in-8o
de 16
p.
pris, 6
il.
si
suite a paru.
3.
;
p.
;
2 col.; 10 sh.
1
le n"
est
4.
du
journal mensuel hbreu illustr, publi Saintpar Alexandre Levi Zederbaum. Le premier fascicule Ptersbourg pagination n'est est form d'une brochure in-S de 5 6 feuilles (la avec chaque article il n'y a pas continue, elle recommence presque paratre rien de plus fcheux); prix, 2 roubles par an. A commenc
nsiitJ [Mispah]
;
Organ zur Beforderung der hebr. Sprache herausgg, von A. -H. Zupnik erscheint monatlich. und Literatur, le fasc. Publi Drohobycz, Galicie. Le fasc. I a paru en avril 1886, 4 fl. par an. in-8'' de 2 feuilles le numro II, en mai journal hebdomadaire 6. -JDS-ipii: N^T Die Zukunft, The Future le judo- allemand, publi Londres par E. W. Rabbino^icz in-f",
5.
KUi
ri"
marqu
25 juillet 1884;
14 et dernier, 31
octobre 1884);
fini
Zukunft
com-
menc par
par
7. le
le
n 16
n^ 49-30
du
;
son
1'''
volume (non
chif'r)
journal arabe, caractres hbreux, paraissant deux par semaine, ordinairement le mardi et le vendredi, Alger; publi par A. Lasry grant, Saadia Amour in-f le n a 4 p. 3 col.; 12 fr. par an le n*^ 1 est du l) avril 188G.
T^nn bip
fois
8.
:;2rj'^'>2:
:^'t:-j'^^n
'>:;n\s%
n-'^bior:
domadaire en judo-allemand, publi Londres (par J.-J. Leep-Brill) in-fo; le n a 4 p. 3 col.; 8 sh. par an. M. Brill a publi, autrefois, Mayence, un journal hebdomadaire, en judo- allemand, intitul ibisii:i"'ri cl qui a paru d'abord en 1873, pendant dix-huit semaines; il en a repris la publication (sous le mme titre ?) de janvier 1876 jusqu'en juillet 1881, toujours Mayence (prix, 8 marcs par an). Ce journal, ayant t interdit en Russie cette poque, M. Brill a fond le journal judo-allemand rr^/jbTJi-;, qui a paru de janvier octobre 1882 ( Saint-Ptersbourg?), puis, Mayence (en 1882? srement en 1883), et dont la nouvelle suite, indique en tte de cette notice, a commenc de paratre Londres en octobre 1884; M. Brill compte pour ce journal: l"^" anne, 1882; 2'' anne, 1883; 3 anne, 1884 (Londres), etc. Le n 'M de la 5' anne est du 12 mars 1886. 9. The Menorah, a monthly Magazine, officiai organ of the B'n B'rith, edited hy Benjamin F. Peixotto, ex-consul of the United States to Roumania and France; publi New-York, vol. I, n^l,
juillet 1886; in-80; le l^r n a 48 p.; 2 doll.
10.
par an.
The Jewish Reformer; journal anglais hebdomadaire, ln-4, avec supplment allemand de 4 p., intitul Jiidisches Reform-Blatt, a paru New-York vers janvier 1886. Les diteurs du Reformer sont K. Kohler, de New-Y'ork E.-G. Hirsch, de Chicago Adolph Moses, de Louisville le supplment allemand est dirig par Hermann Rosenthal. Le prospectus avait paru avant janvier 'ISiQ (American He;
Revisla israelita; journal roumain, publi Bucharest le l*"" et le 15 de chaque mois rdacteur en chef, D"" M. Beck in-8, le n" a 2 feuilles 20 fr. par an le n 1 est du 1'='" fvrier 1886. 12. Zeitschrift fur die Geschichte der Juden in Deutschland, hrsgg. von Ludwig Geiger. Band. I, Heft 1, 1886. Publi par la Historische Commission fonde par le Deutsch.-isr.-Gemenidebund. La rdaction
; ;
Le
fascicule a 108 p.
1886.
Isral Lvi.
VERSAILLES, IMPRIMEUIE CERF ET FILS, RUE DUPLESSIS,
59.
RECHERCHES RIRLIQUES
VIII
VI.
x.
l'on acquiert la conviction que le chapitre x, au lieu de un document indpendant et complet en soi, ne figure qu'en qualit d'annex au chapitre prcdent, il n'est plus difficile de se rendre un compte exact de sa composition. Toutes les particularits que nous venons de relever perdent leur bizarrerie apparente et viennent se grouper dans un ordre parfait, pour former un tableau savant et d'une symtrie remarquable. Au chapitre ix, Sem et Japhet agissent d'un commun accord pour mettre fin au scandale caus par Cham. Tous les deux reoivent la bndiction de leur pre, qui exprime le dsir de les voir runis tout jamais afin d'asservir Ghanaan, le fils cadet de Cham. Cette pense, qui fait deviner le dsir de convertir les Japhtites au monothisme d'Isral, forme le pivot de tout le rcit et se comprend admira-
Ds que
constituer
la part d'un auteur hbreu, pour lequel les Phniciens ennemis hrditaires de sa nation et de sa croyance. C'est pour dmontrer la ncessit d'union entre les Smites et les Japhtites qu'a t dress le tableau ethnico-gographique du x^ chapitre, oii tout est significatif et o rien n'a t nglig pour
blement de
taient les
fils
L'humanit actuelle se divise en trois races remontant aux trois de No Sem, Cham et Japhet. Les Japhtites habitent le nord; les Chamites, le sud; les Smites, la contre situe dans la
:
Voir Revue,
t.
XII, p.
26.
3, et
tome XIII,
p. 1,
11
T. Xlll, N
162
rgion moyenne,
eux.
Cette distribution quitable, qui semblait de nature perptuer la paix et la concorde parmi les races humaines, a t trouble
par la convoitise de deux peuples chamitiques, naturellement au dtriment des Smites. Au sud-est, un descendant de Cousch,' Nemrod, qui s'est acquis une grande clbrit comme chasseur, poussa sa course tmraire jusqu'en Babylonie, s'empara de plusieurs villes et y fonda une
monarchie usurpe.
Au
sud-ouest, un
autre
de
la
de Gousch, Chanaan, se rendit maitre de tout le littoral Syrie et des territoires adjacents, de manire dfendre aux
fils
notamment Isral, tout accs aux territoires des Japhmer que par la voie de terre. En un mot, Cham se montra sur le domaine politique un aussi abominable que sur le domaine moral. Ces -n"i3> n<"-) (cf. Gense, xlii, 9-12)
Smites,
tites,
envahissements ritrs des Chamites sur les territoires appartenant de droit aux Smites obligrent plusieurs peuples de cette dernire race changer de domicile. L'un d'eux, nomm Assur, maitre lgitime de la rgion situe entre le Tigre et lEuphrate, en fuyant la tyrannie de Nemrod, alla s'tablir au nord, dans l'Assyrie proprement dite. D'autres, comme les fils de Yoctan, se fiant
leur courage et leur nombre, se rendirent dans
et s'y tablirent
le
sud lointain
peuple
la
taient dj.
Longtemps aprs, un
fort de la
hbreu, a
les
Chananens,
lui
en a assur
vrai reprsentant
le
du digne Sem,
est
vu du
vieux patriarche. De
qu'il
est,
dsagr-
gs et entours d'ennemis. Heureusement pour eux, du ct du nord, aucun danger ne les menace, car Japhet, fidle au pacte
familial,
Au
coalition
contre
l'usurpateur maudit semble devenir une ncessit inluctable pour Japhet aussi, car les domaines du chamite Chanaan touchent dj les siens, et, s'il n'avise pas temps, il ne tardera pas tre dpouill par l'usurpateur. Une alliance offensive et dfensive entre Sem et Japhet pourra seule, en ralisant la bndiction du
patriarche, rtablir l'quilibre dans le
gouvernement du monde
et
perptuer On
la
paix dans
le
genre humain.
sait
rmi' TiH^
^'eut
dire
espionner
la
partie
faible,
HECHERGHKS BIBLIQUES
103
Pour
il
faire partagerait
et ses inspirations,
nages qui y figurent sont savamment distribus et rem[)lissent harmonieusement les espaces bien orients du champ. Au nord, et paralllement aux pays smitiques, sont tablies, en deux sries, Gomer, qui est en sept nations japhtiques. Cinq d'entre elles tte de la premire srie, et les quatre autres, qui forment la
;
deuxime
srie,
sont
resserres
entre
la
mer
et
l'Euphrate,
ritoire des derniers .Japhtites contient, en outre, trois colonies venues de Gom^r, de sorte que celui-ci peut galement tre considr comme voisin des Ghananens. En un mot, ces nations japhtiques sont exposes aux atteintes des Chamites envahisseurs.
Yawan
ment de son
territoire hrditaire; or,. ce n'est qu'une ai)parence trompeuse, car les colonies qu'il possde dans la mer Mditerrane sont, non seulement exploites par le commerce phnicien, mais en partie occupes, d'une manire permanente, par les Phniciens, et, si les Hellnes n'y prennent garde, ils risquent d'tre dpos-
sds par ces trangers. Ainsi, Japhet et Sem, galement lss dans leur intrt et menacs dans leur existence par l'usurpateur Chanaan, doivent combiner toutes leurs forces contre l'ennemi commun. Pour assurer leur indpendance et leur prosprit, les deux frres, aprs avoir asservi le Chananen, confcirmment la recommandation de leur pre, se doivent partager son pays, hritage primitif des Smites, et rester voisins immdiats, Japhet sera alors l'hte de Sem, et cette alliance, cimente dsormais par les devoirs sacrs de l'hospitalit, durera autant
que
le soleil.
et divis
en re-
mont-Ganneau, a
ce
dont l'interprtation, due M. Clerde lumire pour tous ceux qui s'occupent de l'archologie smiti(iue. C'est l'illustration vivante de
coupes de Palestrine,
t
un
trait
vu
persuade
Japhet pour
qu'il
jamais largir au dtriment de Sem, est mme contraire toute la teneur du rcit. Il s'agit d'une cession gracieuse de la part de Sem-Isral d'un territoire sur lequel il croit avoir des droits. De tous malheules critiques modernes, c'est M. Budde qui a le mieux saisi cette ncessit
1
Quoiqu'on
persuader
reusement,
Urgeschichte,
164
que Chanaan
Je
me
notre document, tout en cessant d'tre une table gt^ualogique et traditionnelle, n'en est que plus prcieux. Une nomenclature ethnique Srins arrire-penst^e nous eit donn quelques noms de plus,
mais n'et, en aucun cas, ^al en prcision et en abondance les renseignements du mme ordre que nous fournissent les documents assyriens, surtout en ce qui concerne les pays du nord. Les' connaissances gograiihiques tendues sont l'apanage des grandes nations conqurantes ou des peuples navigateurs. Les Hbreux n'appartenaient ni aux unes ni auxautres. On ne s'attend donc pas, de leur part, de vastes connaissances au sujet des pays loigns. Les informations contenues dans le x^ chapitre de la Gense,
mme
au i>r)int de vue de la gographie pure, d}iassent dj considrablement notre attente. Mais la vritable importance de ce document rside dans ce qu'il nous fait connatre le secret politique
haine inextinguible pour
les
Ph-
phtiques. Rien n'a plus exaspr les prophtes que les alliances
conclues avec les Sidoniens. Assur et Babel, quoique smites, en attendant qu'ils se convertissent, sont vus avec mfiance, tandis
que Cyrus
tite
et
comme
les lus
japhGog, du pays de Magog, envahit la Palestine messianique, le prophte a soin de lui assurer une spulture honorable. Japhet, mme ennemi, n'est pas ha de Sem-Isral Quand on veut comparer les forces dont disposent les adversaires, la disproportion entre Japhet et Sem, d'une part, et Cham, d'autre part, est galement remarquable et de nature fixer l'attention des intresss. Les deux premiers forment ensemble trente-deux peuples, dont les treize Yoctanides sont trop loigns et trop occups de leur lutte avec les Couschites pour venir au secours de leurs autres frres smites dans leur entreprise contre Chanaan tandis que Cham compte lui seul trente et un peuples, dont vingt-quatre ne manqueront pas d'accourir au secours de leur frre du littoral de la Syrie. Ce qui est plus grave, c'est que Chanaan est parfaitement de taille avoir raison, lui seul, de ses voisins continentaux. Ceux-ci se composent de deux nations syro-smitiques, Aram et Isral, dont la dernire
de lahw. Et quand, dans
la vision d'zchiel, le terrible
!
;
il s'est priv de la vraie clef du rcit tel que le donne le texte tradidanger de construire sur le sable mouvant des corrections extrmes ne se montre nulle part d'une faon aussi instructive que dans l'ouvrage de ce savant, o les arguments les plus justes et les plus senss sont striliss par l'hypothse relative la diversit des documents.
p.
513 suiv.),
;
tionnel
le
RECHKRCHES BIBLIQUES
se trouve encore
16Li
Imit nations treize pliniciennes et cinq gyptiennes, toutes chelonnes du sud au nord, le long de la Syrin occidentale. Un tat de choses si menaant n'est-il pas bien fait pour secouer la torpeur des deux frres prcits, afin de conclure l'alliance mutuelle
liblement l'un
salut? Ils succomberont infailbornent se dfendre sparment; au contraire, en runissant leurs forces, ils peuvent esprer que, la bndiction de leur pre aidant, ils finiront par terrasser
qui est pour
eux
le
seul
moyen de
se
et l'autre, s'ils
l'agresseur et
le
Qu'il nous soit permis d'ajouter un mot. L'intelligence exacte du but poursuivi par l'auteur claire d'un jour nouveau les lacunes que nous avons signales plus haut dans le tableau ethnographique. Pour conserver intacte 1 ide fondamentale concernant la promptitude de tous les Chamites agir ensemble contre leurs voisins inof'ensifs, l'auteur a d supprimer trois peuples
chananens
congnres,
les
Awim, parce
qu'ils
ont t dtruits
;
i)ar
leurs
(Deutronome, ii, 23) les Tyriens et les Giblites parce que, au temps de David et de Salomon, ils taient les fidles allis d'Isral et prtaient leur concours prcieux la construction du temple de lahw. D'autre part, son plan dtermin ne comportait pas la mention des peuples smitiques adonns au brigandage, comme les Amalcites, ni de ceux
les Philistins
comme
les anciens
habitants du
mont
corder une place dans son cadre aux races que la croyance populaire gratifiait d'une origine divine, comme les Anaqim et les Rapham. Toutes ces omissions, qui tonneraient de la part d'un
ethnographe pur, s'expliquent le plus naturellement du monde de la part d'un artiste dont le souci principal consiste ne pas troubler l'harmonie idale de son tableau par des groupes discordants
ou seulement superflus.
VIL
Date de sa rdaction.
Parmi
les
la rdaction
du Pentateuque
a souleves dans notre sicle, celles qui se rattachent la date des divers documents qui le composent sont certainement les plus
difficiles
166
mmes
laits
ce
rapport,
que
les
le
non plus
Au
poques postdiluviennes, l'auteur a tenu, avant tout, tre com-. pris de ses contemporains, et n'a pu y placer que des entits gographiques relles. On peut parfaitement faire abstraction de ses donnes relatives l'origine chamitique des personnifications telles que Nemrod Chanaan et les Couscliites d'Arabie; on peut
,
mme
supposer,
si
l'on veut,
que
les
peuplades chananennes,
redirai pas
les besoins
de sa cause, je
n'}'
noms
gographiques
donne des peuples non palestiniens, sont nomenclature est atteste d'une manire clatante par les identifications signales plus haut et qui comprennent dj les neuf diximes de la liste. D'autre part, rien ne favorise la pense que l'auteur ait dguis, sous les noachides, des pays et des gouvernements dont la situation sort entirement du cadre de son tableau. Je mentionne pour mmoire cette conjecture, sans savoir si elle a t prsente par quelqu'un; de nos jours on voit tant de choses affirmes par l'extrme gauche de l'cole critique, que les hypothses les plus
qu'il
La
date d'un document peut tre dmontre soit par des preuves
la
date est moins douteuse, soit par des arguments intrieurs relevant
poque de l'histoire. mthode, qui est d'ailleurs seule qui puisse conduire un rsultat vraiment scientifique.
ou
telle
la
mme
A.
Comme dejuste, cette enqute n'aura pour objet que les termes spciaux et caractristiques. Les noms qui sont rests dans l'usage
commun du peuple, aprs la clture du canon biblique, comme Yawan. lam, Miram, Cousch, etc., n'entreront pas en ligne de compte. Quant l'ordre des citations, il procdera des crits les
RECHERCHES BIBLIQUES
plus modernes
107
aux
n'avons de prfrence i)our aucune des dates sup[)oses par les critiques,
pourvu
qu'elles soient
Maccha-
nous servira, au contraire, de point de dpart, et ce n'est que lorsque nous aurons fait voir l'impossibilit d'admettre cette date que nous passerons zchiel qui, pour presque tous les critiques, est antrieur au retour de l'exil. Ici, nous nous arrterons un instant sur l'inadmissibilit de la date assigne ce prophte par M. Seinecke puis viendra la comparaison des noms gographiques dans les deux crits, et, enfin, s'il y a lieu, notre enqute se terminera par des renseignements tirs des prophtes plus anciens.
livre
;
Ce dernier
1.
Le
livre
de Daniel.
Ce
livre a t
les fidles
conduits par Judas Macchabe rsister aax ordres impies d'Antiochus P^piphane(l'71-164).
Au
conte
la
d'iris
"^;'^
il
nb
l^nn
des navires
k.ittiens
viendront contre
ici
lui, et
sera hul'Italie
mili
l'Europe en gnral et
-rps
"'';:^
romaine
133>
i;:>i
L'expression
aurait
pass,
Nombres xxvt,
navires
24, q^sct
tDin^ i^'d,
et
des
(viendront)
du
qui
ber
rapporterait au mme vnement. M. Seinecke en conclut que le Pentateuque n'a t clos qu'au ii sicle avant J.-C. Malheureusement, M. Seinecke, qui se plaint souvent de l'orthodoxie, est encore trop orthodoxe. En effet, si les noms Assur et Eber dsignaient ici, par une exception extraordinaire, la Syrie et la Jude, la rdaction finale du Pentateuque ne pourrait tre antrieure l'arrive de Pompe en Syrie, o cette province, ainsi que la Jude, fut, pour la premire fois, soumise aux Romains (65 av. J.-C). En ci'itique, si l'on veut tre srieux, il faut tre consquent, et une libralit de cent ans offerte l'Hazazel de l'orthodoxie est vraiment un sacrifice trop douloureux. Donc,
'
Il
me
lieu
de "^^,
il
faut
lire
'^T^i,
mes
saffers .
168
si
pour cause, ne pas descendre jusqu' lui-mme justice ilo son argumentation, et nous pouvons, sans remords, en laissant de ct l'oracle obscur qui se rapporte visiblement un vnement de l'poque assyrienne ', tirer de Daniel cette consquence, qu'au temps des Macchabes, le nom -^ris, qui, dans la Gense, dsigne seulement l'le de
M. Seinecke
65,
il
l'an
fait
Chypre, a t tendu l'Europe entire et tout particulirement l'Italie. Un tel largissement est un fait usuel dans les noms gographiques, et il en rsulte, en outre, que le x chapitre de la
Gense
est antrieur
au
livre de Daniel.
2.
Le prophte zchicl.
gine macchabenne et postrieure au livre de Daniel. Bien que cette thse hardie n'ait pas trouv d'cho dans l'cole critique, nous ne lui opposerons pas une fin de non recevoir absolue, et,
en passant les apprciations personnelles trs contestables que M. Seinecke met sur le style de la prophtie et le caractre de son auteur, nous nous arrterons un instant aux quelques arguments dont il appuie ses vues et qui mritent du moins d'tre
discuts.
comme
Le premier argument invoque la mention de No, Daniel et Job des hommes trs justes dans zchiel, xiv, 14-20, et celle de Daniel seul comme un sage de premier ordre dans zchiel, XXVIII, 4. M. Seinecke n'hsite pas y voir le hros du livre de Daniel et en conclut qu'zchiel a connu ce dernier livre. Mais entre l'homonymie et l'identit la diffrence est capitale c'est une
;
dans le cas spcial dont il s'agit, la diffrence est certaine, car le Daniel d'zchiel a, comme No, sauv par sa justice la vie de ses enfants d'une grande catastrophe, -tandis que le contemporain de Nabuchodonbsor n'a pas pu les sauver, et cela par cette raison excellente qu'il n'en avait jamais eu. En lisant ses auteurs avec plus d'attention, M. Seinecke se
;
serait
pargn une aussi singulire confusion. 430 joursest' emprunt aux 40 -j- 390 annes qu zchiel fait durer les pchs de Juda et d Isral et qu'il
Le second argument
1 D'aprs ce que je vois, il s'agit d'une entreprise de piraterie dirige par la flotte chypriote contre la cte paleslino-phiiicieime occupe par les A-^syrieus. Ces sortes d'expditions ont d se rpter plusieurs l'ois pendant que les Assyriens occupaient militairement la Phnicie et la Philiste, ce qui amena les premiers soumettre l'le
turbulente.
'
HECUEHGHES
UIHLIQL'ES
^^>^
4-11). En diminuant le expie par des actes symboliques (iv, J.-C, qui est la date, parait-il, ficnombre 430 de 594-593 a\ant Seinecke, la date relle tive de la prophtie, on arrive, dit M. 164-163. Malheureusement, ce calcul ne sert d'zchiel, savoir mais, comme 1 annoncent rien car il ne s'agit pas ici d'expiation, remarversets 1-3 et 1-8, que M. Seinecke n'a pas clairement les estunait que ce zchiel qus de la dure du sige de Jrusalem. d'aprs II Rois, xxv, 1-4, l'arme babydurerait 430 jours sige quatre mois et 29 jours lonienne est reste sous Jrusalem un an, donc dfendue environ en tout, 514 jours environ; la ville s'est fait rien l'affaire; 84 jours de plus qu'il ne le croyait. Cela ne preuve qu'zchiel a crit son au" contraire, nous y avons la postrieur et surtout un oracle avant le sige, car un crivain aurait donn une addition crivain de l'poque des Macchabes
;
plus exacte.
arguments d'apparence scientifique que j aie consacre zchiel. trouvs dans les vingt pages que M. Seinecke minime, mais j'ai pens qu'il fallait nanmoins les Leur valeur est un amas Les autres considrations de cet auteur forment
Voil
les
seuls
rfuter.
d'affirmations irrflconfus de rflexions pitistes siii generis et gure comme exemple chies. Les premires ne nous intressent Seinecke, le pour des secondes, il suffira de mentionner que,
;
Gog
et y obtient une sd zchiel, qui prit sur la terre d'Isral en Perse et est enterr pukure, est Antiochus piphane, qui meurt aprs cet vne Antioche; et cependant zchiel aurait vcu disgression et revenons ments Mais en voil assez de cette
peut nous l'examen des renseignements que le prophte zchiel chapitre x de la Gense. fournir pour fixer la date du nous lui dezchiel parle volontiers des peuples loigns, et
Les chapitres vons une nomenclature gographique trs varie. XXXIX fournissent beaucoup de noms que la xxvii et xxxviiireGense'range dans la racejaphtique. On a depuis longtemps connexit des deux crits sous ce rapport, mais on n'est connu la qui fait d'Ezpas d'accord sur la question de priorit. L'opinion est admise par la pluchiel une des sources du document lohiste au sujet critiques modernes. En restreignant le problme
part des
gographique
seul, je
me
la vraie.
Parmi
les
noms
La Gense
n'est
Aucun ordre
17f
observ dans
extraordinaire
Gcnse
serait-elle
parvenue
fils
les classer
d'aprs
de
Yawan, parent
le prophte, non seulement ne fournit pas la moindre mais qu'il exclut formellement en donnant u-'Onn le genre fminin? Donc, si eniirunt il y a, il serait plus rationnel de supposer qu'zchiel s'est simplement servi des noms pentateu-
sur laquelle
indication,
ces
noms
littraire
pour
Plus importants pour l'objet de notre recherche sont les noms formant groupes. Si l'auteur du chapitre x avait sous les yeux le
'm2y^^
;
Nno
d'zt'chiel,
il
n'et jamais
fait
de
!-!?:rn
le
pre' de
aucun but ethnographique, N3'0 tait libre de toute entrave dans l'numration. Le groupe zchiel, XXVII, 13, est absolument identique la seconde srie japhtique, en deliors de DT^n.I:!, la connexit des deux crits et la priorit de la Gense clatent avec une grande vidence,
zchiel, au contraire, n'ayant
et cela
d'autant
plus
que
le
nom
de
rj^-^r-in,
qui
figure
au
verset suivant, tout seul, se trouve mentionn au chapitre x de la Gense galement un verset aprs les trois noms prcits,
mais associ td^ti^n et no'i-i, qu'zchiel ne mentionne pas, videmment parce qu'ils n'avaient pas de commerce particulier. La dernire ombre de doute sur sa dpendance du Pentateuque
par zchiel mme dans la description des peuples septentrionaux, propos de l'expdition de Gog (chap. xxxviiixxxix). Dj la faon dont il annonce le nom de renvaiiisseur
est dissipe
le chapitre x de la Gense. Gog du pays de ynx :i3, En effet, le membre de phrase Magog , dit clairement que iia est artificiellement form de :i573, lequel est un nom gographique rel, mentionn plus loin
'j^Tj^itr,
^(
La conjecture mise par quelques-uns que ^-\'j12 aurait t form de sis tombe devant cette considration que, si un tel personnage tait connu de ses contemporains comme chef des Mosches et des Tibarnes, zchiel se serait bien gard de lui assigner une orieine trangre ces peuples et surtout de crer pour lui un pays de fantaisie qui ne joue aucun
par zchiel lui-mme (xxxix,
6).
La
significatif et,
pour ainsi
Il
cachant
d'Isral.
emprunt
donne par
le titre
du hros
'^nnni
RKCIIERCHES BIBLIQUES
171
Rosch
', Mescliek et Tubal , titre o les peuples formant encore groupe sont numrs dans un ordre inverse comparativement
Ibwi bsin ir du ch. xxvii et D-l^-n rriz^ bnn "t^ de la Gense. Quand on lait abstraction de iv, qu'zchiel dsintresse de l'entreprise de Gog,
comme
il
en dsintresse Magog
:
et
Mada, ce
bari
"CN-i,
T'a
D'^^"^,
ce qui corres-
t'd
la
avec ciTi. Heureusement la s3'nonymie de ces deux dsignations gographiques est fa(;ile prouver, car la ville maritime de 'uni, ou Rhosus^, est prcisment situe dans la province de la Gyrrhestique que nous avons, par une srie d'arguments trs dirents, identifie, plus haut, avec d-i-'p-diti Ainsi, tandis que la Gense, en conformit avec l'esprit fondamental de son tableau, fournit un groupe de trois noms de terrisoit identique
.
noms de
territoire
un nom
de
ville, et cette
possible l'entretien de
(v. ]3),
q-ui
ne peut se
faire
mer. Une pareille localit convient aussi pour servir de rendezvous aux auxiliaires africains (v. 5), lesquels, pour ne pas traverser la Palestine leur aller, doivent prendre la voie de mer et dbarquer dans un port. Je crois donc que la priorit du document A sur zchiel demeure un fait acquis. Mais des observations analogues faites sur d'autres passages du mme prophte ^ s'accordent faire voir que le Pentateuque jouissait dj d'une autorit considrable et qu'on
le
regardait
comme
1*7,
conue
le
Seigneur
lahw Gog
que
par l'intermdiaire de mes serviteurs, les prophtes d'Isral, qui prophtisaient dans les jours antrieurs^, pour t'amener contre
eux (= Isral) . Une telle prophtie n'existe pas dans le canon hbreu; faut-il supposer qu'zchiel se rfre un texte perdu?
*
pour un
p.
-
nom
la plupart des commentateurs modernes prennent aussi "il^N"! ethnique, mais son ide-ntification avec la province lyineniie de Ra s/m
;
(Delitzsch,
Lenormam)
:
est inadmissible.
2 dition,
427.
Aujourd'hui
Arsous.
sur Esdras dans la Revue de l'histoire des religions de 1881.
'
Voyez
Lire
l'article
'
Drin
D'^72''3-
Je m'tonne que
ni
M. Smeud,
ni
M.
172
Je ne
le pense pas. zchiel mentionne No comme un homme que sa justice a sauv d'une grande catastroplie (xiv, 14, 20) nul doute qu'il s'agit du patriarche de la Gense (cf. Isae, liv, 9) qui eut l'honneur de communiquer avec laliw et aussi de prdire l'esclavage de Chanaan effectu plus tard par Sem-Isral.
;
No pour un ancien prophte d'Isral s'imposait par l'exemple d'Abraham (Gense, xv, 13-22); de l interprter les mots DO briN3 '\0'::^^ nc^r 'nbN ns^ au sens de Dieu
L'ide de prendre
:
persuadera Japhet
et
et celui-ci habit*-ra
dans
les
tentes de
il
Sem
n'y avait
qu'un seul pas franchir, et zchiel l'a franchi. 11 a mme fait une allusion assez claire au verbe fid^ et, par consquent, au nom de no^ dans le second verbe du verset xxxix, 2, car, au lieu de
^%-iN-^'::n,
qui n'a
aucun sens,
il
|^^nwS->2r!i,
et je te sduirai (cf. Gense, m, 13) , ce qui quivaut ^^^nsm. Bref, l'oracle accueilli par les auteurs prophtiques de la Tora sur l'vnement futur ayant des Japhlites pour acteurs est le
fonds sur lequel a t difie la vision relative l'invasion de Gog. Aux abords de l'exil, l'ide primitive du verset en question l'ennemi n'tait i)lus Chanaan, n'avait plus aucune raison d'tre
:
dy mettre une ide Sous ce rapport, zchiel agit exclusivement en messianique. lettr et jette les premires bases de cette littrature apocalyptique que le tarissement du gnie prophtique devait tant favoriser
mais
la
cruelle Babel
on
tait
donc oblig
aptes
le
retour de Babylone.
Pour rendre ce point de vue toute la certitude dsirable, je remarquerai, en outre, que les rminiscences pentateutiques se manifestent galement dans les dtails concernant la spulture de Gog (xxxix, 11-16). Ce chef, ainsi que la multitude qu'il commande, sera enterr dans tsnnj'n ^5, valle situe de l'autre ct de la mer Morte et aux environs de laquelle se trouve une ville du nom fatidique nsiTon, multitude . La valle est considre
*
son
changera
Valle de
1=173^1
n-'S
(v. 11,
15),
la multitude de
Quand on
les environs de
'^V2n b^3 du Cantique, viii, 11, lieu de vignobles. On sait que mer Morte renfermaient des oasis fertiles, entre autres o'ar et 'Engdi. M. Coroill verra lui-mme combien la leon 13173^ "iTDItT qu'il conjecture,
1
Probablement
le
la
au
lieu
de ?1j1721
"l"'^'
ici
il
51
est
naturellement pour a
^N^Pl.
^t ^"intY,
rsume
la
du verset prcdent.
RECHERCHES BIBLIQUES
est clairement dfinie
173
lieu o il nnp do dipw), ou peut-tre plus exactement, comme un lieu de renom * en Isral (-inp o dipw 1 que la leon massortique bi<-:bi'^), on se convainc aussitt
comme un
(bs'ib'^n
y a dj un tom-
D^nni'-
-i^
nn^n
"^a,
valle
clbre
renternant
2
tombeau de Mose,
nome, xxxiv, 6, comiiaravec xxxii, 49, 50, et Nombres, xxxiii, 47; que la lecture vraie de la seconde partie de ce verset est nqrn
elle
tD^nnyr; p N^n,
(ladite valle)
rend difficile l'accs de la contre montagneuse) de Abarim ^ . Le grand prophte et lgislateur de l'Exode, mentionn par Jrmie cela (xv, 1) et Miche (vi, 4), n'a pas pu tre ignor d'zchiel va de soi, mais la mention formelle du mont devenu clbre par la mort de Mose repose sans doute sur l'tude du Pentateuque, et se place convenablement ct de la mention que fait Miche (vi, 5)
;
de
la station
mosaque de Schittim
1
;
(^t:"i),
xxxiii, 48, 49
la
Josu.
ii,
1;
m,
1).
narration du Penta-
teuque dans un but d'dification, zchiei traite ce livre comme un document prophtique destin rvler, ceux qui cherchent l'approfondir, les secrets de l'avenir le plus loign. Le chapitre X de la Gense jouissait aussi de cette vnration. Nous avons parl plus haut de :\ia72, dont zchiei a dduit son Gog. Ce n'est pas
la seule attache qui l'y relie.
Toutes
les
vraisemblances tendent
aia (v. 11, 13. 16j et le
mot
verbe nnr (v. 11, 14, 15) dans la scne de la spulture, zchiei a jou sur les noms des deux personnages les plus clbres de la liste smitique do et "i^y, ou, ce qui revient au mme, que ces
,
x, 21, taient
pour
lui
des figures prophtiques contenant la prdiction de l'pisode futur qu'il dcrit. Je ne crois donc pas exagrer en disant que la singulire vision d'zchiel
relative
et x,
Gog
est le fruit d
le
aggadique de Gense ix
le
combin, pour
nom
de
mont
*
"'"i3?..
au pied duquel
'ovo[Jia7T6v.
ne
remarque que, parmi les anciens, le traducteur copte est le seul qui ait song au mont Abarim du Pentateuque. Hitzig et M. Cornill l'admettent en N"^:ir rii 1730m et leur rejet galement, mais leur correction de NT! de Q"^~i33'n ri< ne sont pas ncessaires. Celle phrase a pour but de faire comprendre
* Il
nOm
que
les hdbilants
de
la
la
que personne ne
verset 14,
il
bN, au
lieu
de i-in^n DN.
174
parat
mme
bue Mose
la
pas impossible que l'opinion traditionnelle, qui attrirdaction du Pentateuque, ait dtermin Ezchiel
faire enterrer
Gog dans
ce lieu
le
seul
hommage
qu'il
digne du grand
de la prophtie
tiraient
les d'^-iDio
de
la Loi,
des passages bibliques interprts d'une faon typique ou allgorique, n'ont pas attendu,
comme on
le croit, la constitution
de la
Grande Synagogue et du pharisa'^me, ils pullulaient dj du temps de Jrmie (viii, 8), Ezchiel est l'un d'eux, et sa prophtie
s'alimente assez souvent de dductions rudites.
3.
Dans
les
noms gographiques particuliers au document que nous tudions. On voit nanmoins, parxxiii,6,10, 12, que "^n3 et '^'in taient alors des pays phniciens o les rfugis de la mtropole pouvaient trouver un asile assur. La mention de Sodome et de Gomorrhe par
porain d'Ezchias et de Seniiachrib, on trouve peu de
combine avec celle de Adma et ramne, sinon ncessairement au chapitre x, sans aucun doute au chapitre xix de la Gense, qui,
Isae
(i,
9,
10) et
Amos
(iv,
11),
8),
se
tout le
monde
la
le
sage dont
plus haut.
connexit avec
de l'origine caphtho-
renne des Philistins est, suivant toutes les vraisemblances, emprunte la Gense, et non une prtendue tradition populaire. L'autre affirmation du mme prophte que les Aramens sont venus de Qir nous aide rtablir dans le texte de la Gense, x, 22, "T^'p au lieu de Ti5. Peut-tre la fin de ce verset portait-elle primitivement, la place de d"iNT inbi, les mots 'nx Nnn n'^pn. N'oublions pas, enfin, le chasseur Nemrod, dont la conqute de la Babylonie, relate dans Gense, x, 8, a d tre connue de Miche, autrement il n'aurait pas nomm ce pays "inD yiN, en opposition avec -iton yiN (Miche, V, 5). Ajoutons que ces deux hros ponymes de royaumes figurent aussi l'un ct de l'autre dans
Ezchiel, xxvii, 23 b.
Le nom corrompu
11733
*
simplement corrig en
la
Assur
(et)
Nemrod
le
Je renonce ainsi
j'ai
Journal asiatique.
RECHERCHES BIBLIQUES
175
(=
commerantes
(lisez ^^n'b^"-i
pour
Arrtons-nous un instant. Les investigations qui prcdent dmontrent indubitablement qu'Ezchiel considrait dj les chasans parler pitres IX et X de la Gense sous leur forme actuelle,
un texte de plusieurs autres parties du Pentateuque, comme prdictions importantes sur l'aancien et inspir, contenant des tout cas, venir. La rdaction intgrale de ces textes est donc, en
avant l're vulgaire. Pour les temps plus hbraque n'offre, en ce qui concerne les reculs, la littrature Japhtits, que des probabilits, qui, vu l'absence totale de toute preuve contraire, pourraient passer pour des certitudes. Cepentandant, j'aime mieux me restreindre au rsultat tir de faits hbreux gibles. Du reste, les lacunes laisses par les auteurs
antrieure au
sicle
seront bientt combles par les annales assyriennes, qui remontmoitent encore plus haut dans l'ordre des temps et dont le gnage ne saurait tre suspect un seul moment.
Quand on
noms gographi-
communs
la Gense et
formes, on est tout d'abord frapp par le cachet assyrien de quelques-uns d'entre eux. Nous avons cit plus haut ^i372 et
n73-i^in,
altrs de
il
mou; mais
dans
est
le rcit
^ allusion au nom de rti-ii*. (vm, 4), qui ne revient ostensiblement Isae, que dans des crits postrieurs l'exil (II Rois, xix, 31 On serait donc tent de conclure XXXVII, 38; Jrmie, Li, 27).
que rlohiste appartient cette poque, sinon une poque encore plus tardive, et, en effet, quelques critiques tiennent le temps rcit hbraque du dluge pour un emprunt babylonien du Une petite circonstance vient toutefois dranger cette de l'exil. conclusion, c'est que la prononciation babylonienne du nom de pays en question tait Urashthu (Bisoutoun, xlix, 53, 94; N.R.,
16
-),
et
et l'pi-
Je dis
parce que ce
"^33,
il
nom
figure, en ralit',
'^l"^'^.,
dans Ezehiel,
"'?'?'
"
T^^^m f^ii
^Vlinyas,
Ararat
*
et Ciiicie
170
sode qui
rienne.
atteste
Un
*7b3
ou
-'n'^ps,
si
mme une
assyro-babyloniennes, lesquelles emploient uniquement la Corme Kaldu, forme qui est passe chez tous les autres peuples (XaXatoi,
N"'ibD
/"jT^jN^bD). la
On peut ajouter
1:^5^,
cette catgorie
"i^-aip,
le
nom
h-
breu de
Dipolis
,
Babylonie
contract de
Deux-Villes,
d'emprunt assyro-babylonien.
Mme
le
nom
de
b-^y
ne saurait
son
conserv
le
du s>, perdu en assyrien. Enfin, le quant par l'assyrien, n'tait pas en usage chez les Assyro-Babyloniens. Autant que j'en peux juger, les noms des principaux peuples japhtiques semblent parvenus en Palestine par l'interles mdiaire des Assyriens et non par celle des Babyloniens noms propres smitiques, au contraire, ceux de l'Assyro-Babylonie excepts, accusent un caractre particulier et semblent
;
nom
quelque peuple plus occidental. L'tat nos connaissances ne permet pas de prciser davantage, mais ce rsultat suffit parfaitement pour l'objet de nos reavoir t forms chez
de
cherches.
Mais les documents cuniformes nous livrent encore autre chose que des leons linguistiques ils nous fournissent quelques donnes historiques qui sont de nature fixer, du moins pour la limite infrieure, la date de la liste japhtique. Plusieurs savants ont dj remarqu que, d'aprs les inscriptions assyriennes, au xi^ sicle avant J.-C, les Tabal, ou Tibarnes, s'tendaient jusqu' la Gilicie, et les Mouschkou, ou Mosches, jusqu'au nord-est de
:
aux sources du Phasis et du Cyrus, et les Tibarnes la rive orientale du Thermodon, au sud-est de la mer Noire. Ces deux populations ont donc t repousses vers le nord soit par les
habitaient
Assyriens, soit par l'invasion scythique, mais, en tout cas, postrieurement la rdaction de la liste hbraque, qui numre Meschek et Tubal parmi les Japhtites mridionaux (Schrader, Delitzsch, Lenormant, Dillmann). Le fait dmontr par nous que, pour l'auteur hbreu, Meschek et Tubal sont des nations maritimes nous aide prciser davantage. D'aprs les documents contemporains, les Tabal ont t mis en possession de la cte maritime
la Cilicie
roi
et
("713
RECIIERCIIES BIBLIQUES
177
avant
.T.- C). L'inscription des Fastes, en racontant contre ce roi, nous donne l-dessus des renseignements expli Amris de abal, que j'avais fait asseoir sur le trne de cites IlouUi, son pre, je lui donnai ma fille avec le pays de llilakki (la
la
guerre
Cilicie), qui navait pas t domaine de ses pres, et j'agrandis son pays. Mais lui, n'observant pas la fidlit, envoya ses messagers Oursa d'Ararat et Mita, roi des Mosches. qui s'tait empar de mes possessions. Amris, avec la famille des hommes de la race de la maison de son pre, les chefs de son pays, avec cent de
au milieu
de
du pays
tituai
ma
domination. J'ins^.
comme gouverneur
indpendance
complte, qui, malgr les invasions assyriennes, persista sous les rgnes d'Essarhadon et d'Assurbanipal. La cte seule, runie par
les rois
nistre par
assyriens la province maritime de Qou, fut admiun satrape envoy par la cour de Ninive. La dynastie
babylonienne qui succda aux Assyriens, vu l'tat de trouble qui rgnait alors en Asie-Mineure, par suite de la formation de l'empire mde et de l'invasion des Cimmriens, n'a certainement rien entrepris pour remettre le pied dans cette province loigne, et tout porte croire qu'aprs la destruction de Ninive, la Cilicie roccupait dfinitivement le territoire maritime-, tandis que les Tabal taient tout jamais repousss vers le nord. Sous les Achmnides, la Cilicie formait la quatrime satrapie morcele
;
chute d'Amris et de l'indpendance de la Cilicie. C'est la limite infrieure. La limite suprieure serait galement dtermine, si l'on devait comprendre dans un sens gnral l'affirmation de Sargon II, suivant laquelle la Cilicie n'appartenait pas aux an1 L. 29-32. Amris Tahal sha ina kussi Hulli ahishu usheshibushu hinti itti mat Rilakki la meir abutishu addinshuma urappisk matsu. U shu la nair kitti ana Urs Urarth Mita sha mat Muslii sha c/iime mifi'ii/a ishpnra ahal shiprishu. Amris ana mat itti kimti nishnti zir bit abishu, asharidduti matishu itti C narkabatishu Ashshicri alqashsht-, Ashshur upatam (?) behctiya ina libbi usae.shib. Shupa r-shaq (:= Shaqc shipri) ya pahata elishmu ashkuiuna bilta madattu ukiii clishun. Comparez les traductions de MM. Oppert et Lcnormant. 2 zchiel cite la Cilicie Crtbn) comme uu pays indpeudant, fournissant des
T. XIII, N
20.
12
178
ctres d'Amris,
comme
signifiant
que
la Cilicie
Dans
une
Cilicie et
le
par Tiglatpileser
le
Tabal a pu s'tre effectue pendant l'tablissement, II, en 731 ou 730, de Iloulli, pre d'Amris, sur le
le
propos des Mosches, nous possdons galement une donne la mme poque. Nous avons cit plus haut le passage des Annales dans lequel Sargon II raconte avoir enlev aux Mosches, en 715 environ, les forteresses de Harroua et d'Ouschnaniz, situes dans le pays de Qou, c'est--dire sur la cte maritime de la Cyrrliestique. L'expression qui suit le nom de ces
mmorable de
forteresses
il
s'tait
empar dans
ina dananislm ehimu as finish ul utirr) , atteste la longue domination des Mosches sur une partie du littoral du golfe issique. Aprs avoir longtemps rsist aux armes assyriennes stationnes au pays de Qou qui faisaient de terribles ravages dans son royaume, Mita se dcida se soumettre et envoya son tribut Sargon, lequel tait alors occup la conqute des provinces ma,
ritimes
vnement Tandis que moi, je ralisai Tanantissement de BitYakin et la dfaite des Arime (Aramens) et que je faisais briller mes armes sur le pays de Yadbour, qui touche au pays d'lam, mon lieutenant, le gouverneur du pays de Qou, parcourut trois
fois les
cantons de Mita,
le feu
le
Moschien.
Il
brla par
un abondant
butin.
Et
lui,
mes prdcesseurs
jamais annonc sa rsolution (de se ma prsence sur le rivage de la mer de l'Orient, pour faire acte de serviteur et porter un tribut Le texte est encore plus circonstanci Tandis que
soumettre), envoj^a son ambassadeur jusqu'en
'
. :
* L. 149-133. Adi anakw iabdi mat Bit-Yaliin nagaj) Arim ashshahanuma eli mat Tadburi sha iti mat Hlamti ushamraru hakkiya shvpar-shaq (r= shaq shipri) ya shalath mat Que sha Mita Mushk adi III shi nagishu ilpu. Illikma X alnishu ibbnl ijgur ina ishati ishrup ; shallasunu habitcu ishlulam. U shu Mita Mush/i sha ana sharrni alik paniija la ikimshmna la tishamm teushu amirashu sha epish ardute u
RECHERCHES blRLlQUES
179
moi, je ralisais ranantissement des Kaldi et des Arirae de la mer de rOrieiit et que je taisais briller mes armes sur les peuples du pays d'lam, mon lieutenant, le gouverneur du pays de Qou, que sur les contres de TOccident, j'avais institu dans le pays de.
.
de Mita,
;
le
Moschien
Mosches)
Il
en
en terrain
Il
difficile,
pieds.
alla et leur
effets]
de combat et n'en
accs dont
le site
pays de Nagi.
forteresses...
dans
leur
les
montagnes de
sa garde
difficile
(?),
donna
le
la vie sauve.
prisonnier 2,400
villes et les villes
hommes,
Pour leurs
du voisinage,
brla par
en enleva
Son messager, qui portait la nouvelle du succs.., dans la ville d'Irmai, qui est sur la apporta devant moi son. frontire du pays d'lam, et rjouit mon cur. Et lui Mita, le Moschien, qui ne s'tait soumis aucun des rois mes prdcesseurs et n'avait pas envoy (de messager) pour les saluer (mot mot pour demander leur paix), sans jamais annoncer son intention
le feu.
. .
de se soumettre, [apprit] l'issue des [vaste]s conqutes qu'Assour le grand dieu, m'avait fait accomplir sur la mer de l'Orient, ma.
.
.ses
hommes,
la
soumis[sion
celle d'un
Tilmoun. dont
[la
rsidence,
comme
il
mer
[de l'Orient,
le
envoya son
rivage de la
mer de
vnement, Sargon a pu indiquer comme il suit rtendue de son empire du ct du nord La grandeur de ses mains a conquis, depuis Haschmar jusqu' Schimaschpti, la Mdie recule qai est l'orient, le pays de Namri, le pays d'Ellibi, le pays de Bit-Hamban, le pays de Parsoua, le pays de Manna, le pays dOurartou, le pays de Kaschkou, le pays de Tabal jusqu'au
cet
:
nashe
ana shide tamtiin sha cit shamslii adi mahnya is/ipura. Comparez les traMM. Oppert et Leuormant. > [Adi]ana[ku] tabde Kaldi u AAme sha tamtim mat [it sham]ski asliak\'ka]numa eh nishi Mt ElatiUi iiohamraru kakkija shiipar-Jmq (= shaqe shipri)ya shalath mat Que sha ina mat... [eli matti sha erih] shamshi ashkunuma uma'ru [te]nishete sha [tha]hu ina narkabdti iqli Mita Mushk (var. shar Mushki) ina nagishu adi III. namrai [i]na shepashu iLhu illih'ina II ahishu. {ahi\ tahazishunu ekimshuniitima ina shade mari sha rqu la ezibii. II hirte (var. shar halni) tuklat mat Nagi. asharbhwn [ik]shudma abi shulutishu epish tahazi... biratishu ana... uballit: IIMCCC nishi itli u ardi ultit matishu ishlulamma alchii[shi,]nu adi alni limeti ishlula shallasCH ibbul [ig]gur ina ishati ishrup abal shiprishtc sha amat... shu nash. shu ana cr Irma'i sha pat mat Elamti ublamma ushaliz libbi. U shu Mita
hilti
duclions de
. .
180
L'nnm(''ration de Tabal avant Mousclikou pays de Mouschkou confirme le fait signal plus haut relativement la possession ralise par les Mosclies du littoral issique, situ au sud-est du rivage cilicien appartenant aux Tabal. A l'avnement de Sennaclirib, cet tat changea entirement de face. Tibarnes et Mosches sont refouls vers le nord par les Assyriens, qui prennent possession du
Qou et de la haute Syrie. Depuis lors, "la Cilicie (Ililakku) entre en scne et dfend bravement son indpendance. 11 y a cependant une circonstance qui mrite d'tre note. Tandis que les Tabal se soutiennent encore au nord sous les rgnes d'Assouralwd,
din et d'Assourbanipal
et
comme un
les
faible
listes
gographiques
Les renseignements demands aux sources assyriennes peuvent donc tre rsums en ces mots le document de la Gense, pour lequel les Tibarnes et les Mosches sont des nations maritimes, ne saurait tre postrieur au rgne de Sargon II, o elles furent repousses au nord par les Assyriens d'abord, par les
:
comme
je
l'ai dit
G. Indices intrinsques.
la
dixime chapitre de la Gense, tel qu'il est prsent, a dj exist dans la seconde moiti du viii^ sicle avant notre re, ainsi que plusieurs prsomptions favorables pour le faire remonter au moins jusqu' la premire moiti du mme sicle, poque des prophtes Hose et Amos, il est temps d'examiner si le document lui-mme peut nous livrer des indices suffisants soit pour faire co'ncider la limite infrieure avec la limite suprieure, pour voir en lui un produit contemporain de ces prophtes, soit
Mushk sha ana shar\^i'ni] alik paniya la iknu[shuma a]na pura[mma la u] sha[)imi tcmishu] sha kansha a kishitti.
.
ti sha Ashshur ilii rah iamti it shatnshi. , ya kij)e mati... nishishu shuknnsha sha Uperi shar Tilmim sha qabal tamtim [nipih shamshi hima niini shithunu fiarbaushu ishmema ahal ship-ishu sha ]pish [ardu]ti [nshe hilti ana shide] tamii [sha it
.
ushadlimuinnima
iiia
shamshi a]di
[mahriya ii^hpura], Voy. Oppert, Inscr, de Dour Sarko.yan, p. 37; c, p. 22G et suiv. ' Inscription des barils de terre cuite de Khorsabad, 1. 14-15 Ish/u Hashmar adi Schimashpatti mat Jlad riiqutl sha it shamshi mat Namri mat Ellibi mat Bit-
Lenormant,
l.
Hamhan mat Parsua mat Mann'a mat Urarthu mat Kashhi mat
Mmhi
les
auteurs prcits.
RECHERCHES RIBLIQUES
pour
le faire
181
remonter une date plus haute encore. Dans les impartiale les faits qui nous ont paru de nature apporter quelque lumire dans ce prohlme ardu, le dernier de ceux que notre tude nous a conduit aborder.
Deux ordres de
considration
ples dont la
:
faits
que l'auteur observe sur certains peumention aurait fait bonne figure dans son tableau, et,
le silence
au contraire,
la citation
Nous repoussions
nous repoussons encore l'ide que l'crivain du x chapitre de la Gense et ml des lments fictifs aux entits ethniques qu'il inscrit dans son registre des Noachides. Le tableau si clairement trac dans le but unique d'arriver une alliance offensive et dfensive entre les Smites et les Japhtites contre les Chananens porte un cachet trop pratique pour qu'il y ait place pour une gographie imaginaire. Ce principe incontestable n'a t mis de ct que par des critiques qui ne veulent voir dans le chapitre x qu'un ramassis informe de noms chelonns
prcdemment
et
ne pourra videmment servir que contrler l'exactitude de la rA quelle ponse donner cette question prliminaire que voici poque l'ide d'une alliance entre Isral-Sem et les peuples japhtites, ayant pour but la soumission des Chananens et le partage de leurs territoires entre les allis, a-t-elle pu tre conue et labore par un crivain hbreu? S'il tait possible de fermer les yeux sur les preuves solides qui font remonter la date de notre document au viii'' sicle, pour le moins, on aurait pens un instant voir dans Japhet la figure imposante d'Alexandre, que les historiens juifs regardent comme ayant t trs sympathique leur nation. La prise de Tyr et de Gaza par l'arme de
dtail
la
ceux-l le but d'une creuse rudition tche trop lgre pour qu'on les prenne
;
comme un moyen
efficace
de
Yawan
un patriote juif le dsir de du conqurant pour tendre les frontires de la Palestine du ct de la Phnicie. Mais une telle pense s'vanouit aussitt que conue; d'une part, Alexandre n'tait pas,
(Grce) et pu inspirer
profiter de la faveur
Une
l'cole
grafienne en AUemaf^nii.
la
Ce savant minent,
dclar
nombre de
fois
document A une origine postrieure l'exil, a honntement que le chapitre x. de la Gense prsente de srieuses difhcults
182
en principe, hostile aux Phniciens, car c'est lui qui rtablit la royaut de Sidon et d'autres villes phniciennes d'autre part, le rgne d'Alexandre a t trop court ^ et les agissements politiques
;
de ses successeurs en Palestine n'taient pas de nature rattacher les Isralites la nationalit grecque. Il est presque inutile
d'ajouter que le tableau gographique ne rpond pas du tout
l'tat rel
mmes
impossibilits se
mme pas mentionne dans le tableau-. charg d'illustrer le projet en question, nous fait ainsi remonter non seulement avant l'exil, mais aussi avant le schisme des dix tribus, car un tel projet suppose l'unit de la nation hbraque ni l'une ni l'autre moiti d'Isral n'aurait pu concevoir un projet de cette nature. D'tape en tape, nous arrivons forcet,
Celui-ci,
ment au rgne de Salomon, poque glorieuse o Isral, ayant dpos les armes qu'il maniait si bien au temps de David, cherchait des dbouchs pour son commerce jusque dans l'Arabie mridionale, d'une part, et jusqu' l'Euphrate de l'autre. La possession de la Haute -Syrie tait devenue difficile cause du trop
grand loignement. Les Chroniques mentionnent mme une rbellion que Salomon eut combattre dans la Ilamathne (II, vin, 3,4). C'tait le moment propice o quelque prophte a pu caresser l'ide de briser la rsistance des Phniciens en concluar^t une alliance offensive et dfensive avec les peuples japhtiques de TAmanus, sous promesse de leur cder les territoires de la HauteSyrie jusqu' Ilamath. Le rdacteur de la Gense, ix-x, revtit
forme narrative et archologique, suivant got littraire du temps, et lui donna une place dans le recueil religieux. Depuis lors, elle dominait tellement la politique des
cette conception d'une
le
prophtes que, dans toute la littrature postrieure, nord de la Palestine ne dpasse jamais l'entre de
la frontire
Hamath
{ly
nn
important que les donnes de notice document clairent d'un jour aussi vrai que nouveau. Esquissons, en quelques mots, la situation en Palestine la mort de David. Salomon ne parvint s'affirmer sur le trne qu'aprs
Niab); c'est l
fait
un
le
sang
les insurrections
le
La
rapidit extraordinaire de la
),
marche d'Alexandre est trs bien reprsente, par l'image d'un blier qui, pendant sa course effrne, semble
Je suis convaincu qu'elle n'existe pas' non plus dans zchiel, xxvii, 10, o, au
offre
lieu de lIDH
l^bl D"1D, il faut lire l^D^ Tlbl ohriD, ce qui nance gographique irrprochable. zchiel, xxxviii, 5, est dans le
une ordoncas.
mme
RECHERCHES BIBLIQUES
tire
183
indpendance. Elles possdaient mme plusieurs villes fortes, d'o elles pouvaient inquiter impunment les Isralites des cam-
lots,
comme
ils
joug avec l'aide de leurs congnres, les Philistins et les Phniciens, et ils comptaient surtout sur l'intervention de l'Egypte. Le jeune roi prvint le danger, d'une part, en renouvelant l'alliance conclue par son pre avec Hirani, roi de Tyr, qui lui fournit les matriaux et les architectes pour la construction du temple, et auquel il cda, en change, vingt villes de la Galile d'autre part, en donnant en dot la fille du Pharaon d'Egypte les villes chananennes dont il n'avait pas pu s'emparer lui-mme. Une arme gyptienne rduisit ces villes fortes et les annexa au territoire d'Isral. Les autres se soumirent Salomon et consentirent payer tribut et l'aire des corves, mais elles ne cessrent certainement pas de former bande part et d'esprer des jours meilleurs, sachant trs bien que l'amiti de l'Egypte pour Isral ne survivrait pas au roi rgnant, tandis qu'elles pouvaient tout le temps compter sur le concours des Phniciens, malgr la dsertion mornentane de Tyr. C'est pour conjurer ce pril imminent et en vue d'empcher l'alliance avec l'Egypte, que les prophtes contemporains firent laborer leur projet relativement une troite alliance avec les Japhtites du nord, auxquels Isral devait cder ses possessions euphratiques jusqu' Hamath, la condition, pour ceux-ci, de rduire en esclavage les Chananens de cette partie de la Syrie. Alors, pensa l'auteur du projet, les Isralites, renforcs des auxiliaires japhtites, se rendront matres petit petit de la Philiste et de la Phnicie, sauf les villes amies de Tyr et de Byblos, qui seront reues dans la nationalit juive, mode autoris par plusieurs prcdents, et, de cette faon, l'Egypte elle-mme sera oblige de se tenir tranquille dans ses frontires et renoncera faire des conqutes en Asie. Pour atteindre ce but suprme, on reconnatra l'indpendance du royaume de Damas, rcemment rtabli par Rezon, dont l'intrt est identique celui des allis et qui se rattache Isral par une communaut de race .et d'origine. Tel tait le projet mri et labor dans l'cole prophtique pendant la premire- moiti du rgne de Salomon, probablement quelque temps avant l'achvement du temple et au moment o la nouvelle se rpandit que le roi allait offrir son alli de Tyr vingt villes galilennes^ titre d'indemnit, vnement qui semble
;
18^1
avoir prcd son mariage avec la fille de Pharaon. Il se compose d'une partie thorique et d'une partie technique. La premire lgitime la politique recommande par le rcit ix, 18,28, renfermant:
1 la division de l'humanit en trois races surs personnifies par Sem, Cliam et Japhet; 2 le forfait de Cliam et la maldiction lance par No contre Chanaan, rduit devenir l'esclave de Sem et de Japhet 3" l'accord aussi pieux que touchant de ces deux frres et la recommandation que leur fait le patriarche de vivre toujours ensemble dans une entente parfaite. La seconde partie dmontre l'urgence de raliser ce plan, par l'expos, sous forme d'un tableau ethnographique ml de quelques notes historiques, des forces disponibles de chacune de ces races. Les intresss devaient y trouver tous les considrants ncessaires pour les clairer l'esprit de conqute de la part des Chamites, surtout des Chanano- Phniciens, leur nombre suprieur relativement ceux de leurs voi;
:
Toutes les parties de ce document remarquable s'accordent pour nous y faire voir un produit de l'poque de Salomon. Le onzime sicle marquait une profonde dcadence pour l'Assyrie, et la formation des royaumes d'Isral et de Damas, dans l'Asie occidentale, en fournit la meilleure preuve*. Les Japhtites avaient dj le temps de se rtablir des meurtrissures que Tiglatpileser P"" (fin du xii'^ sicle) leur avait infliges, et, comme ils taient tranquilles du ct d'Assur, ils pouvaient tourner leur attention du ct de la Syrie, afin d'agrandir leur territoire avec l'aide de fidles allis. Le projet prophtique leur offrait comme tels Isral et Aram; ils devaient donc se hter de conclure cette alliance, et cela d'autant plus qu'ils avaient, depuis des sicles, senti se poser sur eux le bras
-.
Pour
le faible
royaume de Damas,
dans la coalition moindre doute. Le plus difficile tait de gagner l'assentiment de Salomon une politique aussi hardie. Pour y arriver, le document insiste sur le dsir de No de voir Sem et Japhet s'unir contre Chanaan et sur la certitude que l'Egypte sera, quoi qu'on fasse, toujours prte conqurir la Palestine, non seulement afin d'obliger les Chananens qui sont dune mme race, mais
cette offre tait des plus avantageuses, et son entre
faisait
ne
pas
le
'
I,
p. 167.
Si,
comme
il
est trs
le rcit
de
la
Gense
relatif
la
alors
aux
efforts hostiles
villes
Dj Tiglatpileser l" menliouue (Lolz, p. 2G) la prise par de Schoubarte, pays voisin de la Commagne.
les Hatti
de plusieurs
I5ECMERCHES BIBLIQUES
t fondes par des colonies gyptiennes. jet prophtique,
ISr.
On
sait le reste
le
pro-
ramener les races robustes du nord au Dieu d'Israc'l, n'a pas t du got de Salomon, qui, loin de renoncer une partie des pays conquis par son pre, songea plutt consolider son royaume par une alliance matrimoniale avec le roi d'Egypte, qui poussa sa bonne volont jusqu' le mettre en possession des plus fortes villes chananennes, ainsi qu'on l'a vu plus haut.
D'autres circonstances encore tmoignent en faveur de l'poque
salomonienne. Nous avons dj relev l'omission de Tyr et de By.blos de la nomenclature chananenne c'taient alors des peuples
:
fait
la flotte de
Salomon Ophir et le voyage de la reine de Saba Jrusalem expliquent admirablement bien l'origine hbraque que la Gense assigne aux Yoctanides de l'Arabie mridionale, malgr leur site loign. Ainsi, l'poque des Macchabes, quand Isral cherchait
partout des
allis,
;
il
raisonnement qui y conduit est simple celui un peu de notre sang dans ses veines. Aprs la mort de Salomon, toutes ces circonstances changrent. Les Chananens disparurent de la scne politique en revanche, Tyr, devenue hostile Isral, fit cause commune avec dom, son ennemi le plus acharn (Amos, i, 9). Les voyages d'Ophir cessrent tout--coup et ne se renouvelrent plus. Et, pendant qu'en Palestine, Isral se sparait en deux royaumes rivaux, Assur s'veilla de son assoupissement, plus terrible que jamais, soumit au mme joug les Japhtites et les Phniciens, et leva dj une main menaante sur Aram et phram, qu'il ne devait plus lcher. Le beau rve du gnalogiste a fait place un cauchemar affreux Sem rduisant en esclavage tous ses frres, mme
le
dants d'Abraham
le
peuple de lahw
Le rsultat
qui prcde a dj t
No (Gense,
ix, 20-21)
sous
est,
le
narration de la tour de Babel. Il premier des commentateurs modernes qui ait indiqu le vrai sens de ix, 27 &, en rappelant la cession faite par Salomon Iliram, roi de Tyr, de vingt villes galilennes. Mais il est all trop loin en voulant y voir une allusion cet vnement, ce qui l'a conduit identifier Japhet avec les Phniciens et morceler entre plusieurs auteurs postrieurs certains versets du
pelle le
(J'), la
il
ma
le
chapitre
i\:
et tout le
chapitre x.
notre avis,
le seul
devoir do
180
la critique consiste,
texte reu en
lambeaux
mais en faciliter l'intelligence en l'purant des fautes que l'ignorance des scribes y a fait glisser. Somme toute, la critique n'a pas pour vocation de corriger les lgendes anciennes et de les mettre mieux sur pied, fussent-elles aussi inconsquentes et aussi mal prsentes que possible. Dans notre cas spcial, le texte est relativement aussi bien conserv que la conception en est claire et satisfaisante c'est une raison de plus pour le respecter. En terminant, disons un mot sur l'ide religieuse qui est au fond du document que nous venons d'examiner sous toutes ses faces. Le seul fait que l'esclavage de Chanaan y est conu comme l'expiation d'une maldiction lance par le patriarche contre l'anctre de ce peuple montre avec vidence combien l'unit du genre humain, en gnral, et l'inviolabilit de l'individu, en particulier, tait dj un dogme sacr dans l'cole prophtique. Or, un tel dogme, dont le Dcalogue offre la forme juridique, est reproduit sous une forme cosmogonique dans le premier chapitre de la Gense, d'aprs lequel Dieu a fait l'homme semblable lui-mme. Sans cette thorie fondamentale, la rduction d'un peuple ennemi et le partage de ses dpouilles n'avaienfvraiment pas besoin d'tre excuss mais, comme la thorie en question ne se trouve dans aucun des textes rputs jhovistes, ne s'en suit-il pas ncessairement que le rcit lohiste de la cration de l'homme tait dj rdig et admis dans les cercles prophtiques du temps
; ;
de Salomon
J.
Halvy.
RGLEMENT DES
EN
JUIFS
1432
DE CASTILLE
JUIFS
DE SICILE
Le no 586 des manuscrits hbreux de la Bibliothq.ue nationale un rglement fait pour l'administration des communauts juives de Castille en 1432 et qui est du plus haut intrt. Ce document a dj t analys autrefois par M. Kayserling, dont on connat les savantes recherches sur l'histoire des Juifs d'Espagne et du Portugal, et qui a donn de cette pice une' ide aussi exacte que le permettait, il y a seize ans, l'tat de la
contient
science'.
M. Francisco Fernandez y
regrett
Gonzalez, dont
le
beau-pre,
le
a crit une savante Histoire des Juifs en Espagne, et qui a publi, en 1881, une tude trs remarquable sur la situation lgale des juifs en Espagne-, vient d'imprimer, dans le Boletin de la Real Academia de la Historia, de Madrid, le
los Rios,
Amador de
notes
3.
* Das Castilianisrhe G cmeiyidc- Statut, dans Jahrbuch far die Geschic/ite der Juden und des JiHlentliums 4 voL, Leipzig, 18G9, p. 26o et suivantes. * Istituciones juridicas del puehlo de Isral en los diferentes estados de la penin,
siila Iberica ;
*
Madrid, 1881.
suivant
:
Le
los
procura-
188
y Gonzalez do son
minent
et corrig
a rendu, en
le
publiant, un service
d'tre
la littrature juive.
revu
par endroits, M. F. Gonzalez, n'ayant pas eu l'original sous les yeux, n'a pas pu rectifier toutes les fautes que contient sa
copie et dont quelques-unes se trouvent peut-tre dans l'original.
tel
Le document,
qu'il est
le
imprim, prsente
le plus
souvent un
n'est
sens satisfaisant, et
pas trs considrable. Si on n'en peut pas faire encore une traduction complte, on peut au moins en tirer beaucoup de rensei-
gnements
et
de
'.
Notre analyse expliquera plus d'une difficult du texte et permettra de le rectifier en bien des endroits. Nous avons, du reste,
dj indiqu un certain nombre de corrections dans la Revue, tome XI, p. 278. Le document est crit en caractres hbreux et dans une langue o l'hbreu et l'espagnol se mlent constamment et forment la
Il ne faudrait pas s'imaginer que ce fut langue courante des juifs espagnols; dans la conversation, ils
mettaient srement beaucoup moins d'hbreu. Cette langue est une espce de langue littraire, si l'on peut s'exprimer ainsi, c'est
le stjie
de la chancellerie juive, et
il
la construction
et l'emploi altern
au style de ce document alsacien que nous avons publi dans la deuxime anne de i'^^inz(ar^ de la Socit des ludes juives. On remarquera qu'on n'y rencontre pas, comme dans la langue des de mots hbreux avec dsinence Juifs allemands et alsaciens
,
<^e las aljamas hehrcas pertenecientes al territorio de los estados de Castitla en asemblea celebrada en Valladolid el aJio 1452... Madrid, impr. Fortanet, 1886, iii-8 de lis p. 1 Pour la litlralure des Statuts de Communauts, il faut voir les articles de M. Steinschneider, dans Ecb,\ Bihliographie, VI (1863), p. 42 XVI (1876], p. 32 et 57. Sur nos statuts et les personnages qui y sout nomms, ibid., XVI, p. 28. Le
dores
la
I, 2" dit., p. 22, et des taccanot hahhm Michael, n 859] sont dj cits par M. Steinschneider. On peut comparer avec notre rglement les notes instructives de Zunz, Zur GesiJn'chte, p. 509 515; les notices de Gdemann, Gesch. des Erziehitngsnesen der Juden in. Italien (Wien, 1884), pages 273 et 340 (pour les Juifs de Sicile) ; Kayserling, GeAmador de Los Rios, Historia de los schichte der Judcn in Porttijal, p. 8 et suiv. Slobbe, Die Juden in Deutchland, Judios en E'ipaia, tome II, pages 72 et 73 p. 140 et suiv. Revue des Etudes juives, II, 137, oi sont nomms des comineros en 1379, Valence; Ferdinando Lionti, Le magistrature presso gli Ebrei di Sicilia Nous rappelons les Statuts des Juifs d'Avignon (1779) et ceux (Palerme, 1884). des Juifs d'Alsace publis par nous dans l'Annuaire de la Socit des Etudes juives (1" anne, 1881 2 anne, 1883) la publication des statuts des Juifs d'Avignon en 1558 par M. de Maulde dans les n^ 14, 15, .17, 19-20 de la Revue (recueilli dans son ouvrage Les Juifs dans les Etats franais dit, Saint-Sige, Paris, 1886) et G. Wolf,
(codes
RGLEMENT DES
JUIFS DE CASTILLE EN
1/.32
180
grammaticale qu'on y (itrano-re^La plus importante curiositd du verbe, qui se lait trs trouve c'est la formation des temps espagnol seer (tre) avec souvent par une combinaison du verbe
le
somos melaimemm que sf.an meliabhelm, taccanot, pour nous faisons des taccanot; pour quils fixent. pour qu'ils acceptent; que sean lioDeim, la grande synagoLe reniement fut fait Valladolid, dans dans les dix derniers ville, gue de la juiverie C:5n^5) de cette achev le l-' sivan (2 mai). jours de iyyar 5192 (fin avril 1432), et de dix ans. une dure Il fut convenu qu'il aurait
participe prsent hbreu.
Par exemple
taient Les s-^ances dans lesquelles il fut labor mdecin du roi Juan II, prsides par Don Abraham Benveniste ^ de faire rdiger et appliqui avait obtenu du roi une autorisation nomm le Rab de la quer ce rglement. Il est constamment
videmment
Cour.
p
2-'^6
tille
pas de temps anne 1432, on voit qu'il ne perdit parait que depuis assez longpour organiser les communauts. Il que le besoin d en avoir temps on n'avait pas fait de rglement et que depuis la mort vioun se faisait vivement sentir. Il est possible Henri II Don Mir Alguadez, mdecin du roi
(dit. Filipowski, avait, d'aprs le /o/^rm/^ de chef des Juifs de Lascol. 1), obtenu sa nomination
Don Abraham
en cette
mme
lente et cruelle de
la
Cour
sance de
rendus aux J^^i^s. Ln Dona Batseba et sa fille souvenir de ces bienfaits, sa digne veuve Alfakar sont exempDoua Luna, veuve de l'honor Don Mir ibn t Don Mir (p. 82). bi l'avait tes des impts des Juifs, comme
sentiments de recoiinais-
Don Mir
Cour entre lui et Don y avait eu un autre Rab de la mme privilge probable que sa famille aurait joui du
Abraham, il
et
est
que notre
document l'aurait nomm. ordonn a toutes Pour faire le rglement, Don Abraham avait ou Valladolid des dputes les communauts d'lire et d'envoyer pleins chargs de prud'hommes (hombres buenos) accrdits et
dputs, d'autres pouvoirs (p. 29). Les unes envoyrent ces que Abraham leur assentiment k tout ce srent d'avance Don dputes, de de ces l'assemble. Celle-ci tait compose
dciderait
adres-
maies,
herem Voir cependant euhcrmcn pour mettre en ^desservant" desservant, pluriel de l'hbreu samass, ibidl p. 103, qui nous parat tre le espagnole. avec terminaison ,r^-^v1 ti ''T 1 3 srement les mots ni^N; -^rt^wS^ 3' 1S0iS3, 2
i
.^'T'Tn'J^
et
4)
Don Abraham
et Kayserling,
l.
Benveniste
voir (^raelz,
to^ Ji^i
(table
not.
Schneider, dans
Eeh:
Bibliographie,
XV
(1875), p. 58.
190
rabbins venus de diverses villes (en dehors des dputs) et de divers prud'hommes qui avaient accs la cour. La sance d'ouverture parat avoir eu lieu dans le palais royal, les autres sances
se tinrent probablement dans la synagogue,
dit plus haut.
comme nojs
l'avons
La
du r-
glement
est signe
fils
Grespin, Baruch
fils d'Abraham ibn Sahal. Le rglement porte alternativement les noms suivants: r;7::2D;^ {escama, convention), r^spn {laccana^, statut), et ordenanza (ordonnance). 11 est divis en cinq chapitres L La religion et
:
En
tte,
on
le voit, se
trouve
la reli-
gion et ce qu'on n'en spare jamais, l'tude de la littrature religieuse l'introduction du rglement les met galement au premier
;
rang des proccupations des communauts. Aprs le service de Dieu, elle place le service du roi, et ensuite seulement l'intrt des communauts.
IL
La
autrefois.
de l'avenir.
En
Castille, la
la
la
rgence durant
minorit de Juan
montre
fort hostile
aux
colie
que
les
eux des lois empreintes d'un vridocument constate avec mlantemps sont changs et qu'il y avait autrefois pour les
doute mis
fin,
pour
le
moment,
jointe
aux charges
si
lourdes qui
illu-
pesaient sur les Juifs, avait eu les effets les plus fcheux. Les
rdacteurs de nos
sion
il
statuts
se font
probablement quelque
s'imaginent que tout allait bien autrefois, mais est incontestable qu'alors les choses allaient moins bien. Le
ils
quand
REGLEMENT DES
possdaient pas et o
JUIFS
il
DE CASTILLE EN
l''i32
191
com-
poser
les
le
hommes
experts dans la
rr^n)
loi
rabbi-
(l'an
taient fermes, et
enfants privs de toute instruction, soit qu'on manqut d'instituteurs (niab?:), soit que les ressources ncessaires pour leur trai-
tement fissent dfaut. Dans les petites communauts surtout (il y en avait qai comptaient moins de vingt et mme moins de dix pres de iamille), on ne possdait mme pas de synagogue (nin pdsidM) ou de lieu de runion fixe (logar), pour prier, et les offices n'taient pas clbrs. Les murs publiques et prives se
ressentaient, naturellement, de cette situation dplorable.
Il
n'y
pour se soustraire aux charges communes de l'impt. Les uns se faisaient donner des lettres de franchise par le roi, ou montraient des lettres de franchise dont l'authenticit tait assez douteuse les autres faisaient intervenir, pour se faire exonrer ou dgrever en partie, des chrtiens influents, qui, par leurs instances pressantes (dt^d) ou leurs menaces (n^Mn), arrachaient pour leur protg des faveurs qui leur taient probablement payes
; ;
la
rpar-
ou intriguaient pour
faire
nommer
des taxateurs
guerre lasse,
tions.
elles leur
exempet
En
1432, les
communauts de
et de
'::V."N'7t
un grand nombre de
t';e,
par
Il arrivait souvent que des Juifs quittaient le domaine royal pour s'tablir sur des terres seigneuriales oi^i on les attirait en promettant et faisant publier des franchises probablement trompeuses. Des injustices manifestes et criantes se faisaient dans la rpartition des impts, on taxait mme ceux qui, lgalement, taient entirement exonrs (veuves orphelins par exemple) et certaines communauts pour se dfendre contre tant d'abus, taient alles jusqu' inter-
aux
parties lses.
Dure
loi
justifie
par
l'excs
du mal
dsordre dans
Les fonctionnaires de tout genre contribuaient rpandre le les communauts. Des rabbins se procuraient des
la
recommandations de
Le premier de
prov.
ces deux
;
noms
est
Valdci'as,
second
nom
l'J2
niques et du traitement qui y tait attach d'autres fonctionnaires faisaient de mme, il n'y avait pas jusqu'au mohel (offlcier
tions chez les chrtiens
de circoncision) et au boucher qui ne cherchassent des protecpour s'imposer (p. 75), et il est vident
que, sous
un
aux
plus aptes ou
aux plus
dignes.
Des particuliers
se donnaient le
luxe de se passer de certains officiers {mohel, Loucher) nomms par la communaut et en prenaient d'autres pour leur usage priv, sans doute au dtriment ds intrts de la communaut. Des administrateurs faisaient prendre la hte, sous prtexte d'urgence et
en l'absence de
la
majorit des
membres de
formes sinon
l'esprit des
greffiers
leux se htaient de certifier, dans le protocole, que les mesures avaient obtenu l'assentiment de l'assemble'. Le tour se jouait avec prestesse et sans que les assistants eussent le temps de se retourner.
Les dlateurs et dnonciateurs [mocer et malsin) taient devenus fort nombreux. On avait de tout temps pris des prcautions contre cette plaie du judasme du moyen ge, mais les auteurs de nos statuts constatent avec chagrin qu'elles n'ont pas extirp le mal et qu'il faut dicter des mesures plus graves encore 'j'^'T^'-n';^ \^byi2 n"5i) pour se prserver de ces faux-frres. Le malsin devait tre assez rpandu, puisqu'on le trouve frquemment dans les statuts accords aux Juifs par les rois, et que son nom hbreu est devenu presque un mot espagnol courant. Il ne faudrait pas s'imaginer que ces malsinim fussent toujours de grands misrables, on tait quelquefois malsin peu de compte, il suffisait de quelque parole ou de quelque dmarche irrflchie, s'il en rsultait quelque action ou poursuite des chrtiens contre un Juif ou une communaut juive. La punition, dans ce cas, pouvait rester lgre; elle devenait plus grave et pouvait aller jusqu' la marque au fer rouge, aux coups de fouet et la condamnation mort, s'il y avait eu vritable dlation faite mauvaise intention et dans le but vident de compromettre les Juifs. Cette lgislation avait reu partout la sanction officielle du pouvoir public, c'est lui qui excutait la sentence de mort quand elle tait prononce. Dans un temps o la moHidre parole imprudente pou{
les consultations
RGLEMENT DES
JUIFS
DE CASTILLK EN
1/i32
l'J3
des explosions vait crer les plus graves dangers et amener aux Juifs les de fanatisme, il n'tait que trop lgitime de donner calomnie et punir armes ncessaires pour se dfendre contre la
les tratres.
pas prives des Juifs castillans de l'poque n'taient publiques. La famille tait toujours meilleures que les murs tait comme un sans doute reste trs pure et le foyer domestique
Les
murs
pour pouser de par violence, veuves ou de riches hritires. D'autres entraient maisons, poussaient toujours avec l'appui des chrtiens, dans les se dfendre, dans la main de la femme convoite, et sans qu'elle pt valeur lgale au mal'argent ou le bijou ncessaire pour donner la l'anneau de mariage. riage, ou lui glissaient rapidement au doigt mariage, conforme la C'tait un tour abominable, mais un tel tait donc urgent de 'lettre de la loi, passait pour valable, il
tiens,
mariage laissaient sanctuaire respect, mais les prliminaires du voyait des hommes user d'intimidation quelquefois dsirer. On de puissants chret de contrainte, avec l'appui ou la complicit force des femmes, probablement de riches
respectait prendre des mesures pour en tablir la nullit. On ne en juger par les prcautions mme pas toujours la synagogue ou deux parprises par nos statuts, il arrivait que deux partis Les statuts donnent une ide de vinssent aux mains. ticuliers
:
on se donnait des ce que pouvaient tre ces petites batailles et la soufflets, on s'arrachait les cheveux coups de poing ou des une plus enrag tirait quelquefois une arme, barbe, un combattant procs Les pierre ou un couteau, pour frapper son adversaire. sur nombreux entre les Juifs quand on vit ainsi les uns taient dissentiments et les les autres enferms dans un troit espace, les fallu, pour calhaines s'accumulent et s'aigrissent. Il avait dj
:
;
une instipassion des plaideurs, emprunter aux chrtiens cette poque, la trve tution qui rendait de grands services la rclamait, et judiciaire. Elle tait de droit, quand un des partis semblable dans leurs anciennes comme les Juifs n'avaient rien de suivant les rgles lois rabbiniques, ils la rglrent, par exception, paraissent avoir eu pour mtier de royales. 11 y avait des gens qui vendaient des connourrir les querelles afin d'en tirer profit. Ils arguments plaideurs, leur indiquaient des ^'^12^12) aux
mer
la
seils (m::^-j
probable que ces juris faire valoir devant le tribunal. Il est fort de dlicatesse consultes officieux n'exeraient pas avec beaucoup nos statuts une profession en soi trs lgitime et trs honorable, n'ont que du mpris pour cette engeance.
1
Une mesure
lions de
Salomon
1"
"
194
un des thmes obligs de ces sortes de rglements, \)as de traiter ce sujet ennuyeux, mais il a le bon esprit de rex[)dier assez rapidement et sans insister. Le luxe, s'il reste dans de certaines limites, n'est pas du tout condamnable nos 3'eux, il est un des ornements d'une socit civivilise, mais c'tait la marotte du lemps, les Juifs l'empruntrent aux chrtiens, qui condamnaient le luxe comme arme de l'enfer et instrument de perdition. Il est probable que d'eux-mmes les Juifs se seraient montrs, sur ce sujet, de vertu moins farouche. Ils avaient, du reste, en dehors de la thologie, de bonnes raisons pour restreindre le luxe. Le rglement prtend, si ce n'est pas l une phrasologie banale, qu'il y avait excs chez les femmes et les hommes, que les pres de famille s'endettaient et se ruinaient, les femmes se jalousaient. A en juger par les descriptions que donne le rglement, les hommes et les femmes portaient de
Le luxe
le
ntre no
manque
riches vtements
en soie, garnis d'or; d'argent, de galons et rubans. Le costume variait selon les provinces, et les statuts renoncent suivre, dans leurs interdictions, toutes les fantaisies et toutes les
formes de la mode. Il n'est pas tonnant qu'avec les ides du temps sur le luxe d'abord et sur la position
mauvais de rencontrer sur l'paule des Juifs ou des Juives les gracieux et pimpants costumes espagnols, ces coquetteries n'taient permises
qu'aux chrtiens. On s'imaginait volontiers que les Juifs ne s'haque parce qu'ils taient trs riches, et on s'en irritait. De temps en temps, une petite perscution, provoque par cet talage brillant mais trompeur, venait rappeler aux Juit's qu'ils vivaient dans l'oppression [n-ib-z) et qu'il leur convenait de paratre en public dans un appareil plus humble.
billaient si bien
III
I!
le
propre de
la
littrature
La
communauts juives de
Castille
ne prsentait, notre avis, aucun symptme alarmant, les maux signals par les commissaires de 1432 sont de ceux avec lesquels toute socit juive, au moyen ge, devait plus ou moins s'habi-
RGLEMENT
tuer vivre.
IHIS JUIFS
DE CASTILLE EN
1/i32
lyij
peut-tre aggravs, dans une certaine par l'absence d'une vritable hirarcliie administrative. Notre rglement n'y pourvoit qu'en partie et imparfaitement. On ne trouve ici rien qui ressemble la savante organisation des communauts juives du Gomtat Venaissin et des rgions voisines. Les affaires de la communaut, en Gastille, sont rgles le plus souvent, ce qu'il semble, par l'assemble gnrale des habitants juifs (bnpr; 112^12), et, une fois les dcisions prises, c'est le public qui parat tre plus ou moins charg d'en surveiller l'application, il n'y a point, le plus souvent, de pouvoir exIls (taient
mesure, en
Gastille,"
cutif et dirigeant.
Il n'y a point davantage, ce qu'il semble, d'intermdiaire entre les communauts et le [)Ouvoir central, reprsent ici par le Rab de la cour, l'excution de notre rglement
lui-mme parait tre entirement abandonne au hasard, personue n'est charg spcialement d'y veiller dans les communauts. Une organisation aussi lmentaire tait videmment insuffisante pour rprimer les abus et prvenir les dsordres, les injustices fiscales, les passe-droits, l'oppression des faibles par les gens influents et les gros capitalistes. Si l'on
demande comment
les Juifs
de Gastille ne se sont pas donn une meilleure administration, nous ne trouvons qu'une rponse ils ont probablement pris pour
:
modle
ils
la
commune
chrtienne,
et,
comme
ils
Les lections
et dcisions
la
mafix,
La communaut
un jour
dans
le local
rit des
prsents suffisait
fallait,
prsence
?)
de tous les
prcaution tait ncessaire pour viter que des votes ne fussent enlevs par' surprise ou imposs par la minorit la majorit. Ordinairement, on attendait, sans doute, pour convoquer la com-
munaut, qu'il y et quelque chance de runir un grand nombre de votants et que les Juifs disperss, pour leurs affaires, revinssent la maison, par exemple pendant les ftes; mais il y avait des cas d'urgence, des administrateurs peu scrupuleux pouvaient en
ce cas, on attende samedi prochain, ou, si cela est impossible, le premier jour de lecture de la Loi (lundi ou jeudi), ou, si le cas est trop urgent, jusqu'au prochain oll'ice du
au moins, pour
faire la convocation,
lyti
ne se pouvait pas, que le maisons fp. 93). Dans les assembles (jUNTA') on votait sans doute souvent (sinon toujours) par oui et non, publiquement, et non par crit, puisque notre rglement prvoit le cas o ce que nous appellerions le bureau feindrait d'avoir reu des assistants une approbation qu'ils n'auraient pas donne. Dans certains cas, principalement dans les questions pcuniaires, il fallait, pour que le vote ft valable, la
enfin, si cela
matin ou du
ou
mme
dans
les
55, 89).
Pour
des
les rgles
concernant un impt,
le rle
il
fallait
avoir
majorit
annes plus la majorit des plus imposs pour cet impt (p. 92 Les publications de tout genre se faisaient ordinairement dans la synagogue. Cependant notre rglement parle d'une publicit
plus restreinte donne certains actes administratifs dans la rue, la porte de la maison de l'intress et en prsence de certains
tmoins
(p. 59).
IV
LES OFFICES ET FONCTIOiNS PUBLIQUES.
Les principaux
offices (">i3) de la
un
certain
uomms
communaut
l'lection
(n-T>-i3;
et la
srement aussi
hazzaii, etc.
infrieur (greffier,
les
gratuites
Il
est probable
la condition qu'il
La premire
corps
d'
officiers
appartient
n^Jsbn,
mnn
y^n-i).
Il
touche ordi-
Avignon
hazzan
l'tait; le
boucher
tait
fermier d'impt (Maulde, art. 47, 64, &8). * Gomme le rabbin, probablement l'instituteur, peut-tre le hazzan. hazzan (chantre) tait lu tous les ans (Maulde, art. 62j.
un
Avignon,
le
RGLEMENT DES
JUIFS
DE CASTILLE EN
1432
197
nairement un traitement Ox par contrat ("^Njn, mot qui s'applique aussi bien au contrat qu'au traitement qui y est stipult^); si on lui assigne quelque revenu indirect de la communaut et que ce revenu soit notoirement insuffisant, le Rab de la Cour peut inscrire d'office, au budget de la communaut, un supplment de traitement. La principale fonction du rabbin est de donner et rpandre le haut enseignement religieux, il doit avoir une cole (na-^UJ"^) o, des heures fixes et commodes, il 7nielde^ le Talmud, la halahha et la haggada, devant les tudiants ('^n"'73bn) ou tout autre auditeur. Les tudiants, destins en partie devenir rabbins, sont nourris, quand ils en ont besoin, d'une caisse spciale dont nous parlerons plus loin. Le rabbin seul a sur les membres de la communaut une autorit morale il est charg de les remettre dans le bon chemin, quand ils s'en cartent, et de leur faire des remontrances (p. 41). Il n'est pas juge proprement dit, mais dans un grand nombre de cas les juges doivent prendre son avis, par exemple quand ils prononcent des amendes ou des chtiments corporels pour des dlits religieux (p. 52), quand ils veulent punir un tudiant (p. 58), ou dans certaines sentences graves, telles que la punition d'un dlateur (p. 64), l'expulsion de
:
la
communaut
(p.
rupture d'une
aux tribunaux chrtiens (p. 62). Lui seul peut abroUrem sous lequel certaines mesures ont t votes par la communaut (p. 80 et 84). Dans des cas d'une importance extraordinaire, tels que ceux de dlation, on constitue mme un tribunal spcial, compos d'autant de ral)bins et des plus remarcertains cas,
le
ger
(p. 64).
Aprs
le
rabbin et
loin
derrire
lai,
L'officiant (mnit
rr^bt). Il
Le boucher
charg de tuer les btes selon le rite juif. L'instituteur (ittbtt) et son aide (5DTi uJ-^-i. chef de banc). Leurs lves sont les "jn-i rr^a bc mpii-'n. Le rglement or(nniu)
donne que, suivant les prescriptions talmudiques, il y aura un instituteur par vingt-cinq lves, et un aide pour toute
fraction infrieure vingt-cinq. L'enseignement de l'cole
se rduit l'tude
et 42).
du Pentateuque (pnoD ou
Nipt],
p.
40
Sur
le
0,2
sur
Talmud
mot, qui signifie dire, faire des leons publiques, voir notre Controverse sous saint Louis, Paris, 1881, p. 18.
198
un traitement pay par les pres des lui donnait, si nous comprenons bien l'officiant [hazzan] tait 40), la nourriture et les vtements (p. srement pay par la com'munaut. Le boucher devait [)robableL'instituteur
lves, et, en outre, on
;
ment
Les
fonctionnaires
les
plus
importants,
(-''^"''7),
communaut
juges lus
rr'a) ',
(p. 40 et 41), sigeant en un lieu fixe trois fois par semaine. Certaines questions pouvaient cependant, ce qu'il semble, tre dcides par un seul juge (p. 54, 56, 66), moins que ce juge
comme un
arbitre. Le
mandat
des juges
Le greffier de la communaut (ns-iC), qui compte galeparmi les officiers (p. 75), tait charg des critures du triment bunal, et un sergent {\>^ rr^n rr^bia) portait les sommations et mandats. Les autres officiers, tous annuels et gratuits, taient
:
Les
''^'-oVj,
sommes
disponibles
et faisaient les
payements.
Ils n'taient
recouvrements. Ceux-ci se faisaient par le fermier de l'impt (arendador, p. 36, 37) ou, dfaut de fermier, par les nmaiiim dont nous p^arlerons plus loin. 2 Les '^j'^'^yj^ (inspecteurs? veedores?), dont la fonction n'est pas dfinie par notre pice, mais qui paraissent avoir eu quelque pouvoir judiciaire (p. 69), puisqu'on les m^t au mme rang que
les juges.
Il
y avait
(p. 36).
mne
4
Des postores taient chargs de taxer le vin (p. 72). Nous avons vu plus haut que gnralement les communauts
il y avait des communauts qui confiaient toute leur administration (todas las cosAS DEL Kahal) des fonctionnaires appels tdse "^r-i: ""NI^ (p. 50, 69 et 94), proviseurs des besoins de la communaut .
C'est cette
mme
core
T^is^r;
im3, les
HOMBREs BUENOS
L'avis de trois
dons de la ville, identiques probablement aux 29, uous traduisous le mot par prud'hommes). dons est ncessaire pour punir les dlits reli(p.
les hedines mentionns par les auteurs espaDanvila, dans Bolctin de l'Acadmie royale d'Histoire de
gnols,
Amador,
p. 365.
II, p.
73
Madrid,
RGLEMENT DES
ffieiix (p
si les
JUIFS
DE CASTILLE EN
1432
1W
Nous ne savons
MAYORES de
communaut.^
(p.
membres de
la
communaut ou seulement
D'aprs
des
le document espaimportants la suite de notre r. gnol publi par M. Francisco Gonzalez de Tudle en 1363 glement et qui a t fait pour la communaut ^ de cette communaut renouvel en 1413, vingt mayorales
hommes
et influents.
et
qualit de regidores (p. 102) taient "chargs de la gouverner en compos des adederrire eux une espce de conseil
et avaient
lANTADOS (prposs) de
la
deux. &-:"2N3 neemamm Outre cps fonctionnaires, il y avait des ofqui ne faisaient point partie des hommes de confiance , Notre n'est pas un -n:w, mais un m27:N5. ficiers , leur fonction l'officier et le n'indique pas la diflrence.qu il y a entre
c.
((
ro-lement
les nmanim taient 7iman, mais il rsulte d'autres textes que ou faire reordinairement des percepteurs chargs de recueillir trsorier. Pour montant au cueillir les impts pour en verser le et leur foncimpt, on nommait des nmanim spciaux chaque tait termin. Ces l'impt tion cessait quand le recouvrement de des communauts fonctions taient gratuites. Il y avait cependant jamais les impts chez elles, qui ce qu'il semble, n-affermaient en nomtaient probablement des officiers et on
;
\esnw.anim
,
de l'anne. Ils mait sans doute, tous les ans pour l'exercice de toutes les oprations finanpouvaient souvent tre chargs mme quelquefois qu'ils cires de la communaut et il semble administrateurs de la communaut ^ Dans soient les seuls et vrais d'encaisser, pour les notre rglement, les nmanim sont chargs lotrsoriers, les revenus de certains impts verser elisuite aux commissaires caux tels que ceux du Talmud Tora (p. 37). Les nomms pour faire notre rglement s'appellent galement tJ^37N3 d'ailleurs, des nmanlr.i chargs de (p. 26 et 27). On trouve, extraordinaires ou sptoutes sortes de fonctions temporaires ou pour attester la valiciales, par exemple, ceux qu'on nommait
dit des statuts vots
par
la
communaut ^
b.
des mayc)rales. . qqk o consult., 3 partie, n ^5, 2 On peut voir sur les ncananim Salomon b. Adret, paiements, emprunts), 4UU, toute question d'impt, encaissements, 396 398 (proposs d'olliciers, leur tonclionest 417' (S nmanim], 416, 428 (nmanim annuels, titre Au n 339 surtout, ils ont 1 air un ^r.73; ils sont distincts des percepteurs d'impts). et placs au mme ran- que les dtre les vrais administrateurs de la communaut, mucdamin dont nous parlerons plus loin.
.
200
Les
by -^nwnr
(p.
88) sont
probablement
les
com-
Sa comp-
msibn, m73:ynn) et, en gnral, sur tous procs civils ns entre Juifs (p. 47, 52, 60), sur les procs criminels (m'^sa -^ri) faits aux Juifs (p. 59 et 60\ et enfin sur les dlits religieux (niT's:?), qu'il examinait
avec
la
le co:icours
des rabbins
la
(p. 52).
Mais
il
ne pouvait se mler
de
du seigneur du
du Rab de la Cour, soit, en ce qui concerne les droits de la couronne, de l'glise et des seigneurs, aux juridictions royale,
ecclsiastique
(p.
et
seigneuriale
desquelles
elles
ressortissaient
61).
Toutes les sentences se faisaient suivant le droit talmudique. Les Juifs attachaient le plus haut prix ce privilge d'avoir des tribunaux . eux. Ils y voyaient beaucoup d'avantages (p. 60)
d'abord celui d'tre jugs suivant leurs
trer la justice peu de frais
lois,
et, peut-tre avec plus d'impartialit. Les juges chrtiens taient sans doute gens trs savants et trs estimables, mais s'ils avaient d juger les Juifs suivant la loi juive, ils auraient t souvent bien embarrasss (p. 61), et les procs juifs les eussent grandement importuns, eux, les seigneurs et les
alcades.
Il tait strictement dfendu, sauf dans les cas indiqus plus haut, de traduire un Juif devant les tribunaux chrtiens et il
tait
mme
si
Le
comme
dlateur. Cepen-
dant
un Juif
tait
persistance (bN, p. 62; comparez p. 70 et 90), ou s'il ne pouvait obtenir justice chez les Juifs (p. 62), ou si on lui refusait la trve
judiciaire qu'il demandait (p. 67),
lui per-
RGLEMENT DES
JUIFS
DE CASTILLE EN
'i32
201
partie,
tait rcus par le rglement quand il ou parent ou ami d'une des parties, et il ne pouvait siger dans ces cas, que si la partie adverse y consentait en remplissant
Le juge
tait
lui-mme
la formalit
du
pp
tait impossible de trouver un juge prsum impartial, naut tait oblige d'en fournir un pris au dehors.
la
Il
Quand il commuarrivait
propres (p. 55) qu'une communaut ne voulait pas recourir ses juges, probablement dans des questions qui intressaient toute la communaut et o chacun tait plus ou moins partie dans la
le Rab de la Cour pouvait, dans ce cas, sur le vote de la majorit numrique et de la majorit des imposs, nommer, pour un temps dtermin, un juge tranger. Dans tous les cas, un plai-
cause;
deur ou condamn pouvait dclarer, aprs la sentence, qu'il faisait appel au Rab de la Cour, qui jugeait en seconde et dernire le juge tait oblig d'y consentir et d'en donner acte, instance pourvu que l'appelant garantt le payement des frais et jurt que cet appel n'tait pas une simple mesure dilatoire pour chapper la sentence, mais tait fait avec l'intention honnte d'obtenir bonne
;
Les juges pouvaient prononcer des amendes, des peines corpoLes amendes taient tantt arbitraires (par exemple, en cas de non comparution, p. 53), tantt fixes par le rglement, comme on en verra des exemples plus loin. Les peines corporelles
relles.
sont la prison, sans doute, la flagellation, la marque, la peine de mort. La prison prventive tait permise, mais le juge qui l'ordonnait devait donner un mandat crit, et, sauf dans les procs
pour dlation
et les
restation (p. 59). Les parties plaidaient elles-mmes leurs causes, avait point d'avocats, les officieux qui conseillaient les il n'y
la
procdure crite parat avoir mauvais rsultats, elle avait entretenu la race des hommes d'affaires, et, de plus, dgnr en personnalits de mauvais got notre rglement la supprime, sauf dans des cas exceptionnels o elle est admise aprs autorisation du tribunal (p. 58). On entendait, naturellement, les tmoins (p. 58), et le greffier dressait procs-verbal de leur dposition. Dans certains cas, les juges, avant
;
donn de
forts
de prononcer
comme on
l'a
vu plus haut,
mi les ^>3>n "^ana (p. 52). une peine grave, il fallait, comme on l'a dj vu aussi, un .tribunal spcial compos de rabbins (p. 64). Notre document ne nous dit pas comment et par qui les sentences taient excutes. Le ser-
de prendre l'avis du rabbin, personnes prises parEnfin, pour une dlation pouvant entraner
et celui de trois
202
gont Yi rr^n rr^b':: dont nous avons porli"! avait peut-Atn dos collgues cliargt^s de ce soin, peiit-Atre aussi l'exf^cution ('^tait-olle
aux fonctionnaires royaux ou seigneuriaux. Dans tous les condamnation mort du malsin tait, sur la demande du Rab de la Cour, .excute par la justice du roi ([). 05). Le systme des amendes tait trs dvelopp. Outre les dommages-intrts et les amendes arbitraires en lesquels les juges pouvaient condamner les parties ou les prvenus, le rglement fixe les amendes et dommages suivants
confie
cas, la
:
de 200 maravdis pour dsordres la synagogue 300 mnravdis si le cas est grave (p. 45). Amende de 1 florin n^nT pour dfaut de comparoir devant le juge aprs sommation de celui-ci 2 florins la seconde fois,
;
Amende
3 florins
la
troisime fois
(p.
53).
la partie
Dommage
tribunal chrtien
Amende de 1,000 marav. pour le 7nalsin dans certains cas (p. 63), Amende de 5,000 maravdis pour quiconque impose, par force ou
menace, le mariage une femme; de 10,000 maravdis pour quiconque pntre de vive force chez une femme et profite de sa surprise pour l'pouser (p. 68 et 69). Enfin confiscation partielle des biens de ceux qui ont, par instance, menace ou intimidation, nui des particuliers ou la com-
munaut
(p.
70).
la
caisse
du Tal-
mud ora ou
de
la
de
la
Bienfaisance
Rab
Cour sont chargs d'en dsigner la destination. Dans un grand nombre de cas, le tribunal peut prononcer l'excommunication {hrem et niddui ces deux mots sont ordinairement runis). Les eff"ets de l'excommunication sont cessation des
;
:
avec l'excommuni, refus d'enterrement, dfense de manger le pain et de boire le vin de l'excommuni (p. 62) son tmoignage n'est plus admis-en justice (p. 69). On ne voit pas si
relations
;
le
hrem
si
les
effets taient
gradus suivant
ne pas lui permettre de se marier avec une juive et ne plus le considrer comme Juif au point de vue religieux, ex cosa santa
(p. 65).
La peine de
la
nGLEMRNT DES
JUIFS DE CASILLE EN
le
'.32
203
le
Le Iwrem
tait
prononc par
tribunal
le
par exception,
hdrem contre
(p.
rpii-
(p. 6"2i.
64),
principalement contre
verr!;e, la
malsin
(p. 64),
marque au
fer
rouge sur
le front,
;
une
femme par
verge
Il
(p. 69).
ne faut pas confondre avec ce hrem qui est prononc dans un cas dtermin contre une personne dsigne, le hrem gnral et prventif qui menace d'avance de certaines peines ou d'excom-
munication ceux qui manqueraient certains devoirs ou rglements et statuts. Ce hrem prventif tait trs usit en Espagne et partout ailleurs et, d'aprs notre document, on en abusait mme (p. 88). Ces hrem taient prononcs solennellement la syna-
gogue et avant que l'on procdt quelque opration importante. Notre rglement de 1432 demande la publication du hrem grave et complet hn5:5n nTJDn.-ir;) l'poque de la nomination des juges, pour que l'lection se fasse avec honneur et probit plus, un hrem pour la rpartition de l'impt dans la com(p. 50
;
munaut
(p.
85), le
contre celui
tre publi tous les ans le samedi de pnitence (qui est appel n^Ti)
t]\-i;3ji, le
matin
la
synagogue,
Enfin, un
le
hrem
est
prsent
rglement.
VI
LES IMPOTS ET LE SYSTEME FISCAL.
Les revenus de
cherie et sur
juif. C'est
le
la
communaut
se
composent principalement
d'un impt indirect ou gabelle (alc.vbales) sur la viande de bouvin cascher, prpars tous les deux selon le rite
commu-
nauts
(p. 88).
On
un ARRENDADOR, de l les noms de rente de la boucherie et rente du vin . Il y avait des communaur.es qui, l'aide d'co
Voir Revue,
t.
XII, p.
l.'iO.
20/.
nomies
dont
y avait des
ins-
sans doute un capital lentement amass, et qui avaient aussi des revenus annuels que l'on pouvait galement mettre en ferme (p. 40). Il y avait une aumne !-:pni, entre autres une aumne pour les Juifs pauvres de la ville (p. 45), srement aussi une autre pour les Juifs de la Palestine. Un tronc de l'aumne r;D"ip rtpn^t bo est galement mentionn (p. 53). Notre rglement cre un impt nouveau, dit r;3i5, don pour le Talmud Tora. Il est destin payer les rabbins des communauts, entretenir les tudiants qui suivent, la yesiba, les cours du Talmud. C'est un impt extraordinaire qui s'ajoute aux impts antrieurs et qui est peru sur la viande de boucherie, sur le vin, les mariages, les circoncisions et les enterrements. Le tarif est minutieusement gradu tant pour une bte de premire grandeur, tant pour un veau, une chvre, un agneau tant pour le vin vendu au dtail, tant pour le vin en gros, un peu moins pour le vin vendu des chrtiens (p. 34-35). Les particuliers qui vivent ou auraient des titres vivre de l'aumne sont exempts (p. 36) de ce nouvel impt. L'tablissement de l'impt sur le vin prsentait d'assez graves difficults. D'un ct, des chrtiens faisaient concurrence aux producteurs ou marchands de vin juifs, en fabriquant eux-mmes du vin cascher avec le concours d'Isralites, et il leur tait facile, si ces auxiliaires juifs s'y prtaient, de frauder la rente du vin et de se soustraire d'autres impts (droits, rentes, premias, p. 71) ou frais qui paraissent avoir pes sur le vin cascher. D'autre part, la libre concurrence ne pouvant s'tablir dans un march res: ;
il
fallait
ta-
une sorte de prix de compensation qui ft la fois quitable pour les producteurs et les consommateurs juifs. On nommait cet effet, tous les ans, dans chaque communaut, deux taxateurs (posTOREs), dont l'un reprsentait les vendeurs, l'autre les acheteurs, et qui dbattaient ensemble le prix auquel le vin serait vendu (p. 72). On ne savait pas trop, ce qu'il semble (le document est fortement endommag en cet endroit), au moins dans le cas o le vin se vendrait au prix courant du march public de la ville, si l'impt du vin cascher devait tre support par le vendeur ou par l'acheteur. La surtaxe du vin pour le Talmud Tora devait tre
paye par l'acheteur (p. 35). Les Juifs payaient, naturellement, des impts au
roi,
du
lieu,
aux
au seigneur Les
RGLEMENT DES
JUIFS
DE CASTILLE EN
1432
205
iisiTo, impts s'appellent D73, -^o?:, MONEDA, MARAVi, MARAvi DE MONEDos Ibs corves et prestations s'appellent nmin;, servicios, pedidos-, enprestidos. On avait riiabitude d'affermer les impts dus au seigneur du lieu (p. 80), les impts royaux taient perus directement. Le Rab de la cour
;
l'impt royal entre les communauts, et pour cela qu'il a, entre autres, le titre de repartidor (p. 71). Une fois que la communaut connaissait le montant de la somme
rpartissait, sans doute,
c'est
(p. 84)
communaut (p.
82),
taxe (tasa,
p.
l'lection des
empadronadores
Les
(p. 90);
dans
certaines
communauts, on
divisait
la
communaut par
mme
blement tous le mme impt. Cela s'appelait canama (p. 79). On sait que ce dernier mode de perception existait dans les communauts du Comtat Venaissin. Notre rglement accorde (p. 88) aux veuves et aux orphelins non maris et aux estropis une rserve de quatre cents maravdis exempts d'impts. Certaines personnes ou communauts taient, comme on Ta vu plus haut, et par privilge royal, dcharges de tout impt. Les communauts pouvaient aussi accorder ce privilge,
il
est clair
qu'elles usaient
car la charge des exempts retombait sur les autres. Certaines personnes influentes qui ne voulaient pas payer l'impt suivant le taux gnral, ou des contribuables qui
rarement de ce
droit,
prtendaient avoir des droits plus ou moins justifis l'exemption, communaut une sorte de contrat
ou d'abonnement
("^iXjn)
(p.
78).
Quand les communauts taient petites, elles taient ordinairement rattaches, pour le payement de l'impt, des communauts
plus
alors
importantes du voisinage,
avec lesquelles
elles
formaient
une unit
VII
En
MAYOR
(p. Tl],
.iOU
juge en seconde
dont
il
est fait
api)el, et intervient
les cas
l'on a besoin
d'une autorit suprieure pour vider un diffrend. C'est ainsi qu'il nomme les juges lorsque la communaut ne parvient pas se
mettre d'accord sur
lorsqu'elle
il
le
(p. 50),
(p.
ou
;
demande
les
55)
inscrit d'offlce
si
au budget de
Communaut un
Tahnud-Tora
crdit
pour
(p.
le
rabbin,
revenus de
celui-ci
37),
indique
locaux
(p.
62,68
et gabelles, si la
Communaut ne
vrifie les titres
de ceux qui prtendent tre exempts de payer les impts royaux (p. 87), reprend et annule les privilges ou nominations que certains particuliers se sont fait accorder indment par la Cour (p. 75), juge les rclamace sujet (p. 89),
tions des particuliers et des
communauts contre
la rpartition
des impts
(p.
entre les communauts, quand elles se trouvent ckarges injustement ou l'excs, mais la condition qu'il consulte ce sujet deux rabbins (p. 83). On a dj vu plus haut que c'est lui qui probablement rpartit l'impt entre les communauts, mais nous supposons que cette rpartition tait plus ou moins traditionnelle ou bien fut faite une premire fois par le Rab d'accord avec les auteurs de notre rglement, sans cela le Rab aurait pu aussi modifier les rles sans consulter de rabbin. C'est le Rab aussi qui demande le concours du bras sculier pour l'excution capitale du dlateur enfin, quand quelque chrtien puissant veut extorquer (p. 64) aux communauts une concession par instance ou menace, on
;
s'adresse lui pour que, par son influence la Cour, il y mette bon ordre (p. 71), Nous ne savons combien de temps ce rglement a dur II a pu donner aux Juifs de Gastille quelques annes de bonne administration et d'entente avec le gouvernement jusqu' l'poque ou le juda'isme espagnol a pri dans la grande catastrophe de 1492.
VIII
Pour
l'intelligence
1/.32
207
et
do
points de comparaison dans les tudes sur ces matires qui ont
t publies par
et
par
rgle-
son tour, expliquer les institutions de Sicile. Cette comparaison nous donnera, sur des parties importantes de l'orsert,
ment
fait
les
savants tral'exten-
vaux de M. Lionti et de M. Giidemann '. Ei comparant les textes, on sera tout d'abord frapp de
sion extraordinaire qu'avaient obtenue certaines pratiques administratives qui s'taient rpandues chez les Juifs en Espagne, dans
Une de
feste
du mani-
ou dclaration
de chaque contribuable
pour servir la rpartition de l'impt. Les rglements d'Avignon et de Carpentras en parlent sans cesse, nous avons montr autrefois que le manifeste tait aussi en usage dans le Daui)hin et qu'on l'appelait en hbreu n^mr; -. Notre rglement de 1432 ne parle pas du manifeste, mais nous savons par d'autres tmoins qu'on y recourait en Espagne^, le manuscrit hbreu que possde la bibliothque municipale de Perpignan montre que l'usage du manifeste existait aussi dans cette ville, on trouve mme cet usage en Allemagne*. A Avignon, le procd du manifeste, d'aprs le rglement de 1558, alternait tous les ans avec l'impt
1 Nous avans indiqu, dans la premire note de ce travail, le titre des ouvrages de M. de Maulde et de M. Gtideinann, et le litre d'un travail de M. Lionti sur la matire (nous indiquerons ce travail par le mot Magistrature, abrviation du titre qu'il porte). M. Lionti a encore publi part les extraits suivaQts de VArchivio strico siciliano : 1. Gli Ebrei e la festa di S. Stefano, Palerme, 1884 [Arch. st., anne 8 sera cit par nous sous le nom de Ebrei) 2. Le usure pressa (jli Ebrei, Palerme, 1884 [rch. st., anne 9; cit par Usure); 3. 7 Ministri dlia religions pressa gli Ebrei di, Siciiia, Palerme, 1885 {Arch. st.^ anne 10; cit par Ministri); 4. jbocumenCi relativi agli Ebrei di Siciiia, Palerme, 1885 {Arch. st., anne 8, 1883; cit Tpar Documcnti). Notre travail sur les Juifs d'Avignon (voir premire note le troisime recueil des consultations de de ceUe tude) sera cit par Annuaire I Salomon b. Adret, dont nous aurons souvent besoin, sera cit sous le mot Adret.
; ;
Ixevie,
t.
X,
p. 242.
;
Adret, n 396, Saragosse; le manifeste est appel ici ^NITT n ^36, Lrida. Le billet ou registre sur lequel on inscrivait le manifeste est appel Dp33 ibid., n 383 Lrida; n 392 Tolde. Don Juan 11 d'Aragon, en 1404, oblige les Juifs faire nne manifestation publique de ce q'j'ils possdent (Fru, y Gonzalez, Istituciones, p. 327J. Voir aussi Amador, II, p. 158-159.
3
;
Terumat
208
', en Allemagne *, systme adopt par notre rglement. A Avignon et Carpentras les contribuables taient diviss, selon leur fortune, en trois mains ou grases (classes) on a vu plus haut ( vi) qu'un classement pareil se faisait au moins dans une partie des communauts juives de Castille on le retrouve en Sicile, o les membres de la premire et plus haute main s'appellent principali ; ceux de la seconde main, mediocri; ceux de la troisime et dernire, niiniini om poveri^. A Avignon et Carpentras on avait des Auditeurs de comptes, chargs de vrifier la gestion financire des administrateurs sortant de fonction on a en Sicile les Audil07n dei conii^. Partout, en Espagne, A'vignon et Carpentras, en Sicile, les fonctions sont lectives et ont gnralement une dure d'un an. Ces ressemblances entre l'organisation des communauts juives en Espagne, dans le sud de la France et en Sicile, sont fra[)pantes et nous autorisent expliquer leurs institutions les unes par les
tax
la
elle est le
autres.
Dans toutes ces communauts, l'origine de tous les pouvoirs, peu d'exception prs, est le conseil gnral (ou assemble gnrale) de la communaut, b-ipr; "77:^72. C'est ce conseil que dsignent souvent les actes publis par M. Lionti. Il peut dlguer ses pouvoirs pour la nomination de certains officiers, soit l'administration qu'il a nomme ^, soit des personnes spcialement charges de ce mandat^. Ce droit lectoral des communauts tait plus ou moins entam, en Castille, par les prrogatives du Rab de la Cour; il tait entirement absorb, en Sicile, par le Juge gnral et universel {Dienchelele, c'est--dire "^bbD 1"'"^t '), appel galement Rab** de tous les Juifs du royaume. Le Rab de la Cour ou Juge sup,
Adret, n' 436 et 437 Lrida la laxatiou est appele pODTeruniat haddschen, n 344, ^I^i-iS^ et ~721C 3 Lionti, Magistrature, doc. 15, p. 36, Messiae 1452; doc. 21, p. 43, Palerme 1490. Des divisions de ce genre existaient parmi la population chrtienne du Comtat \ enaissin et mme dans le nord de la France. Voir les riches, mdiscres et moindres Vesoul, dans J. Morey, La Chroniq. de l'glise de Vesoul, Montbl., 1886, p. 97. * Lionti, Magistr., p. 11, et doc. 15, p. 36 et suiv., Messine 1452. 5 Avignon, dans Ammaire I, p. 174; Maulde, art. 3, et partout en Sicile, o l'administration nomme tous les autres fonctionnaires. Cf. Isaac b. Schschet, n214. Lionti, Magistr., doc. 12, p. 32, Palerme 1422 (quatre personnes charges de
'
;
''
nommer
'
les proti].
Voir Gdem., p. 275, qui propose 'blD 'j'^'^T' ^^^ notre transcription hbraque est plus correcte, elle correspond mieux au terme dienchelele et surtout au terme diencalili qu'on trouve dans Lionti, Mag., doc. 9, p. 25; inuilili et hialili [ibid., doc. 10, p. 27 et 28) sont des formes altres du mme mot. * Eaab, Lionti, ibid., doc. 10, p. 28 Beab, ibid., p. 27.
;
dk castille en
i^i.y-i
Jdu
rieur (Castille) et le
(le
la hirarchie administrative et
nomms par
Nous avons
de Rab de la Cour paraissent avoir t vacantes assez longtemps, aprs la mort de Mir Alguadez la mme chose est arrive en Sicile. La fonction
fait
les fonctions
le premier Juge fat Joseph Abenasia *. Aprs sa mort, la charge resta sans titulaire pendant quelque temps, la charte qui nomme le second Juge gnral. Mose de Bonavoglia, en 1438, dit formellement que la charge est rtablie et cre de nouveau-. D'aprs une hypothse que nous exposons plus loin, la vacance aurait eu lieu dj en 1422 ou quelque temps auparavant. Le troisime Juge gnral, Josu Benartuni, fut aussi le dernier nomm le 30 avril 1446, il ne remplissait plus sa fonction ou tait mort environ un an plus tard. Sur la demande de toutes les communauts de Sicile, qui supportaient mal l'autorit du Juge gnral (Messine ne s'y tait jamais
:
soumise) et qui aspiraient ressaisir l'indpendance et les droits lectoraux dont elles avaient joui, la charge de Juge gnral,
comme
il
du 4 septembre 1447,
les fonctions
fut abolie
pour
toujours
^.
partir de ce
lectives,
moment, toutes
veau
et en
.ou
comme
France. Les fonctionnaires lus s'appellent partout -'-iiin -^niaD, quelle que soit d'ailleurs leur fonction. Les mna,
les eletli
l'a
lus, sont
de
Sicile'*
les
eletti
comme on
naires
cru,
un corps
le
mrs dans
les actes,
nom
nomms
quand
ils
ne sont pas autrement dfinis, dsignent par excellence l'administration qui dirige toutes les affaires de la
communaut.
Les renseignements prcis que nous avons sur les Juifs de la du Comtat Venaissin montrent que cette administration tait unique, et runissait en ses mains le pouvoir dlibrant et le pouvoir excutif. A Avignon, c'est un conseil compos de
Sicile et
'
^ 3
doc.
11, p.
29.
D'aprs Zunz,
l"- fvrier
1447.
Dans
Lionli,
Mag.,
p. 29,
Ziir Gesch., p. bll, l'abolilion date du 1. 7, en bas, le nom du mois d'aot pa-
rat
*
manquer.
Ibi'L, p. 11.
jir^s.
D'aprs Zuuz, l. c, p. oll, ce sont eux qu'on appellerait aussi Voir les jw'ados dans F. y Gonzalez, htutic, p, 234. Les /m'6' taient aussi trs rpandus dans la France municipale. * Ibid., doc. 12, doc, IG, p. 38, les douze p. 32, les douze eletti sont des proti
,-
Q% proti,
20.
T. XIII, N"
14
210
de douze membres en 1779 ^ ; les personnes charges de l'excutif sont prises dans le conseil mme et s'appellent Milons. Il y a gnralement trois bailons en fonctions,
quinze
membres en 1558
un de chaque main
autres
mais
le
fonctionnent l'anne
En
galement compos le plus souvent de pouvoir excutif, tout en lui tant trs mme soumis, est pris hors du conseil. Lesde maiurenii, maiorenti; les fonction-
nom
naires chargs de l'excutif s'appellent j^roti. Les maiorenli, comme nous 1 avons dit, sont ordinairement au nombre de douze', ils portent les noms de duodecim electi ou duodecim^ tout court, duoclecim proM'^. Les douze anciens iSeniores; aussi Senatores et ProM) que les ijroti doivent toujours
consulter pour administrer la communaut sont videmment encore les maiorenti '. A Messine, suivant le rglement de 1452, les
douze maiorenti taient pris sept dans la premire main, trois dans la seconde et deux dans la troisime . Les jyroti s'appellent aussi electi ou deputati^ et mme sindics '", comme les bailons de Carpentras. Leur nombre n'est pas toujours
mme. A Syracuse, en 1364, il semble qu'il n'y en ait eu qu'un ^', Mazara en a un ou deux ^^ , Marsala en a deux, ce qu'il semble ^^ Messine, trois ** Naro, en 1484, parat n'en pas avoir du tout, ou ne pas les distinguer des maiorenti, elle dsire
et partout le
; ;
Maiilde, art. 2.
Annuaire I, p. 170. Ea ralit, les quinze de 1558 se rduisent aussi douze, plus trois bailons supplmentaires pour les manifestes.
*
Maulde, art. 2. A Mazara 1403, il n'y a que quatre electi {= maiorenti) Naro, en 1484, galement quatre maiorenti. Lionti, Mag., doc. 14, p. 34, et Ministri, doc. 3, p. 8. Le mot maiorenti a son analofrue en France mayeur, maire, mais le maire franais a le pouvoir excutif. Le nombre de douze, pour les ctievins ou conseillers, tait extrmement rpandu dans toute la France municipale, ^ Lionti, Magistr., doc. 16, p. 36, Marsala 1374. Zuuz, l. c, p. 512, appelle les
3
probi D"i-|\a3. 6 Ibid., doc. 17, p. 39, Syracuse 1393. 7 3id., p. 11 et p. 12.
Ibid., doc. 15, p. 36.
9 Ibid.,
10
doc. 12, p. 32, Palerme 1422. Lionti, Ministri, doc. 3, p. 9, Naro 1484
sont donc, pas plus que les eletti ou les seniores, des fonctionnaires part, distincts des proti ou des maiorenti. ' Lionti, Usure, doc. 1, p. 9. La pice est dj imprime dans Gdemann, p. 339.
*
'3
'*
anne 1403. anne 1374, et Documenii, Ibid., doc. 15, p. 36, anne 1452.
p. 7,
mme
anne.
RGLEMENT DES
JUIFS
DE GASTILLE EN
1432
211
avoir de six huit proli ou maiorenti K Si les Juifs de Palerme, en 1422, prtendent que toutes les communauts juives de Sicile nomment chaque anne douze proti 2, cette assertion ne parat pas exacte, puisque nous venons de voir partout des proti au nombre de un, deux et trois, et non davantage, et il nous parat probable que leur nombre tait gnralement de trois, comme celui des ballons en fonction Avignon ^. La seule explication qu'on puisse donner de l'assertion des Juifs de Palerme, c'est que le nombre des proti, que l'on voit encore partout gal ou infrieur trois jusqu'en 1403 et de nouveau en 1452 et en 1484, aura t modifi par les Juges gnraux et port douze pendant leur administration, ou que ce changement aura eu lieu pendant la vacance qui se produisit dans la fonction de Juge gnral aprs la mort du premier Juge, et qui aurait, par consquent, dj commenc avant 1422. Quoi qu'il en soit, en 1422, les Juifs de Palerme lurent pour eux douze proti, diviss en quatre brigades, dont chacune exerait pendant trois mois. Cette organisation qui rappelle, pour l'alternance des fonctions, celle d'Avignon, durait encore Palerme en 1489*. Il n'est pas impossible qu'elle ait exist en mme temps dans d'autres communauts, mais les exemples que nous avons donns plus haut et en particulier celui de Messine, anne 1452, prouvent qu'elle n'tait pas gnrale. On a dj dit, peut-tre tort ^, que les proti se retrouvent en Espagne sous le nom hbreu de "{1731^173 {mucdamm, prposs, prvts), mais il est vident que les mayorales de Tudle ^ sont les maioreyiti siciliens. Ce mot est probablement traduit en hbreu par ^bn^a ' (guedolim, grands), birpn 'bm: ^ rviy'r\ -hn^ (les grands de la communaut), et peut-tre brtpr: "i^Nn * (les ttes ou
chefs de la
communaut)
et bripn innss'^
(les
hommes
notables
ou honors de la communaut). Notre rglement de 1432 n'a aucun de ces noms, mais il connat les mni: ^13-122 "'Nii [veedores?^
qui veillent
aux besoins de
il
la
communaut)
et les
"i-^j^rt
^rmu (les
mme
1
rglement, et
probablement les hombres buenos du rsulte, pour nous, des expressions dont se
1484.
2 ^
Et Carpentras.
doc. 20, p. 41.
;
* Ibid.,
5
*
7 s
Zunz, l. c, p. .'OO la rserve que nous faisons ce sujet est justifie plus Voir plus haut, IV. Adret, n 443. Ibid., n= 394 et 428 r;i3>!l "^bm (hommes de conseil), ibid., 394. Ibid., n" 428. Zunz, l. c, p. 513, les appelle encore D'^^IUJn.
;
loin.
1 Ibid.,
>
n 443.
Ibid., n
212
]). Adrnt dans diversos consultations \ quo los mucda?nin, les bons, les grands ou liommcs de conseil, los vcedores {'j,-^ iD-ii: \NTi), reprsentent tous, avec des nuances, une seule et
sert
Salomon
mme
administration, charge de diriger et gouverner la com-. Dans certains endroits, les zelinint (anciens en espagnol, viejos, ce sont les Seniores et Senalores de Sicile) sont
munaut
chargs des
conseil
^
mmes
fonctions avec
le
concours des
hommes
de
On peut conclure de ces indications que la distinction si nette qui existait en Sicile entre le pouvoir excutif [proli] et le corps dlibrant [maiorenti], ou mme la diffrence moins tranche
qu'on trouve dans
le
Comtat-Venaissin
et
Avignon entre
les
aussi clairement
chez
les Juifs d'Espagne. Les mucdamin, que ce soient ou non des espces de proti, n'taient obligs de prendre l'avis d'aucun conseil; de mme les bons (probablement au nombre de sept)* d'un autre
;
de conseil, formant probablement des corps effectifs nombreux ^ et qu'on est tent de comparer aux maiorenti de Sicile, n'avaient pas besoin d'avoir ct d'eux des proti i)our excuter leurs dcisions. En gnral, toutes ces administrations espagnoles cumulent les fonctions des proti et maiorenti qui, en Sicile, taient spares, mais les unes, composes probablement de moins de membres, paraissent plutt faites pour l'action et ressembler davantage aux proti, tandis que les autres, composes d'un plus grand nombre de personnes, sont plutt aptes dlibrer qu' agir et ressembleraient davantage aux maiorenti, mais il n'est pas possible, au moins dans l'tat actuel des tudes, de faire exactement la diffrence entre les unes
et les autres.
ct, les
grands, anciens,
hommes
Gomme nous l'avons fait remarquer plus haut, le corps dirigeant de la communaut est souvent dsign par le nom gnral de "^iT-i3, lus (les eletti de Sicile). On voit quelquefois ces lus
faire
eux-mmes
Deux des lus de Lrida taient chargs de la gestion financire sous le contrle des trois autres (en tout cinq
cutif et le conseil.
Adret,
n'^'
^16,
3 * 5
rT^3"'3;::>
bi hv
"IjTarij
les
'^5'^!^;; de mme les Ions, n" 394 et 'j'^i-'l^ grands de la communaut l'ont mnj: "i^"):: ?3,
;
Ibid., n 394. Adret, Consultations, premire partie, n G17. Par exemple, Tudle, quarante-deux adelantados.
"
Voir, entres
autres, Adret, n*
le
422.
431,
434, 443.
mme
sens.
RGLEMENT DES
dlus),
JUIFS
DE
GASILLI-;
EN
1 '1^2
213
on leur avait fix, pour chaque dpense, un maximum do deux sous qu'ils ne pouvaient dpasser sans l'assentiment de leurs collgues K Une autre fois, il semble que ce maximum soit impos au corps entier des lus de Lrida et qu'ils ne pouvaient le dpasser qu'avec le consentement des dix contribuables les plus imposs-.
De mme
de deux sous sans l'autorisation des cinq des plus imposs ^ Cette situation d'une partie des lus vis--vis de leurs collgues rappelle
la situation
seil
ou
celle
En
un corps dlibrant plus nombreux, compos d'une partie de la communaut ou de la communaut tout entire, et que les conventions ou de
rire elles, le plus souvent et surtout en Espagne,
Mme
les
nom
dans l'administration ct des maiorenti ^ Ailleurs, on trouve, ct des maiorenti, les boni personi et les boni judei ". On voit fort bien qu' Montpellier les lus ne pouvaient gure prendre de mesure importante sans consulter les brpr; '"aN-i (principaux de
la
communaut, notables?) \
et les vingt
mayorales de Tudle
Toutes ces institutions,
nombre de quarante-deux
les
^.
en restant partout
rits infinies.
mmes dans
temps
et les lieux, et
dans
le dtail,
des va-
Le
mme nom
Adret, n^ 38G, 387. Adret, 11 434, SJr "'^"Tl-D ""bn^ les C^M "ibll^ sont mentionns au n''416. 3 Adret, n 443. * Avif^non (lo58), les bailons ne peuvent pas dpenser plus de 10 sous sans lautorisation du conseil (Maulde, art. 48) ; Messine (1452), les proti ne peuvent pas dpenser plus d'une once sans l'autorisation dos maiorenti (Lionti, Mdf/istri^
doc. I0).
5
Dans
la
lement charg de l'administration de la justice, puis un corps de conseillers, et, derrire eux, un corps plus nombreux de pairs. Dans le nord et dans l'est, la municipalit se rduisait souvent un maire avec un conseil de douze lus, ou jurs, ou chevins, ou conseillers.
6
homiiii
214
en a dj eu la preuve pour les nmanim, cela est vrai aussi, en Espagne, pour les mucdamin et les tons. Les consultations de Salomon b. Adret que nous avons cites prouvent que trs souvent l'administration effective de la communaut tait confie ici des mucdamm; l, des tons; or, la consultation 249 d'Isaac b, Schschet montre les tons et les mucdamin fonctionnant simultanment dans la mme communaut, et il semble que les mucdamin y aient le pouvoir excutif. Mais d'un autre ct, il nous semble certain que le mot mucdamin est traduit par adlanTADOS, les deux mots ont le mme sens, et, dans la pice de Tudle dont nous avons dj plusieurs fois parl, on voit que la vraie administration est confie aux mayorales, tandis que les adelantados (mucdamin) ne semblent jouer que le rle effac de conseil. C'est pour cette raison que nous avons dit plus haut qu'on a peuttre eu tort d'identifier les mucdamin avec les proti *. Les viejos et les adelaniados figurent aussi simultanment Valence *.
On
Les prociiratores (procureurs) ^ sont des personnes charges de suivre, auprs des pouvoirs publics, les affaires de la communaut et de dfendre ses intrts. Il est probable que leur fonction tait le plus souvent permanente et qu'ils comptaient ordinairement parmi les officiers. Syracuse nommait ainsi six procureurs * Avignon, on en nommait deux tous les ans ^. Des procureurs spciaux et temporaires pouvaient tre nomms pour des
;
cas particuliers
'^.
Les syndics, nous l'avons vu, sont les proti rien n'empchait qu'un syndic ft, surtout dans des cas particuliers, nomm procu;
reur, et
comme les sjaidics connaissaient bien les aff'aires de la communaut, il tait mme naturel qu'on leur donnt la prfrence ". A Palerme (1416), il y avait un baile juif 3, on suppose que
1 Les ADELANTADOS, suivant Amador de los Rios, II, p. 73, jugeaient en premire instance (au moins dans certaines communauts), et le tribunal bt din n'intervenait qu'en seconde instance; les consult. dlsaac b. Schscbet (n 196,222, 234, 298, 348, 478) montrent galement que les mucdamin, avec lesquels nous avons identifi les ADELAXTADOS, avaient des pouvoirs judiciaires. Boletin de l'Acadmie roy. d'Hist., de Madrid, tome YIII (1886), p. 359.
En
Ou
hbreu,
-'Om-
*
5 6
Maulde,
art. 51.
dans les communes chrtiennes de France, des procureurs qui semblent tre des conseillers ordinaires.
voit pourtant,
^ 8
RGLEMENT DES
c'tait
JUIFS DE CASTILLE EN
l/i32
215
la justice et d'excu-
ter les arrts d'aprs d'autres, 11 exerait la police du quartier juif^ Les neuf nomms Palerme en 1490 - ne sont pas dos officiers, ils ne font pas vritablement partie de l'organisme administratif, mais ce sont des commissaires uniquement chargs de lever un impt extraordinaire, c'taient de vritables nmanmi. Dans une circonstance du mme genre, les Juifs de Carpentras nommrent neuf dputs et, comme Palerme encore, chaque ynain fut appele en lire trois ^. A Avignon, en 1558, les taxateurs, qui ont une fonction analogue, sont galement au nombre de
neuf*.
En
porel
temporales ^, il y avait, juges spirituels chargs, sans doute, de juger les questions et transgressions religieuses ce sont eux qui prononcent les excommunications dcides par les proti et les maiorenti*'. A Naro, il y avait ordinairement deux juges spirituels et on voulut, en 1484, porter leur nombre quatre'. Dans d'autres communauts, le tribunal spirituel se composait de seize personnes ^. Ce tribunal remplit les fonctions qui, en Castille, taient dvolues conjointement au rabbin et au tribunal civil . C'est lui aussi qui s'occupait des dnonciateurs *, dont les dlits avaient, en Espagne aussi, un certain caractre religieux et se jugeaient avec le concours du rabbinat.
s'appelaient, en consquence,
en
Sicile, des
gnraux, c'taient eux qui nommaient tous compris les proti et les maiorenti, mais aprs que y
nomms, comme
ils
Les proti
et
la cration
le
Gdem.,
p.
274
Zunz,
l.
3 *
3
p. 265.
9.
Gdem., p. 277, d"aprs Giovanni, p. 136 et 253. Voir plus haut, IV. ' Les melclini de Giovanni sont probablement les melsini, dnonciateurs, tratres (Gdem., p. 277). La thimisia (Gdem., p. 281) est: maintenant explique, il faut lire
*
^
!
c/(y?M(j,
tora, rouleau
p. 3);
la theora
de Lionti, Ebrei,
p. 4, est la
"
216
RKVIII-:
conseil gnral
la
de
la
communaut K Si dj en communauts
m(''mes
c'tait
l'poque
charge de Juge gnral tait temporairement vacante. Un changement dans le mode de nomination de tous les officiers parat s'tre opr aprs la suppression des Juges gnraux. Les Juifs
de Paenne affirmaient, en 1491, que, dans toutes les communauts juives de Sicile, les fonctionnaires nouveaux do chaque anne taient nomms par les fonctionnaires sortants ^ Une coutume pareille existait en Espagne*. Elle parat tre, en Sicile,
postrieure 1452, puisque, dans cette anne,
plus haut,
les
elle
comme on
l'a
vu
la
;
maiorenti
est possible
ne
s'tait
Isidore Loeu.
pour
'
Mctjtitr.
pour
li,
32
(I
i22)
les
(Messine 1452). 2 Ibid., doc. 12, p. 32 (Palerme 1422). * Ibid., doc. 11, p. 30 /j officiali vecchi creano li novi. " Adret, n 422 (Lrida). 5 les quatre maioNaro, 1484, il y a galement un mode lectoral particulier renti de la communaut sont nomms deux par les olliciers juifs et deux par le
maiorenti, doc.
p. ii6
:
secreto
3,
p..
9).
Par son intressante tude publie dans la Revue de juilletseptembre (p. 45-61), M. David Kaufmann a rappel l'attention sur un monument d'une haute importance, dont la disparition, ou, pour mieux dire, la dispersion momentane ne saurait tre
trop regrette des archologues. Dcouverte,
commencement de
1883, la mosaque
M. Gustave Schlumberger, qui l'a dcrite rapidement dans la Revue a7-chologiqHe (1883, t. I, p. 157). Bientt aprs avoir occup, juste
titre, l'attention
elle
ni l'un ni l'autre le
moindre droit de
puis on la d-
l'difice qu'elle
montent celles de M. le capitaine de Prudliomme, qui n'ont jamais t soigneusement vrifies, et le seul document directement inspir par l'original est une grande aquarelle l'chelle, uvre consciencieuse et vraiment mritoire du caporal Picquet, qui l'a excute sous la direction du capitaine de Prudhomme. Mais le capitaine, malgr son zle pour l'archologie, n'est pas un pigrapliiste, et le caporal, ce qu'il semble, ne l'tait pas
davantage. Aussi, tout en attribuant l'importance
l'aquarelle
qu'il convient photographie Sfax en 1884 et que M. Kaufmann a reproduite d'aprs mon clich, ne faut-il pas perdre de vue que les lettres difficiles ou de formes peu (Communes ont pu, de
que
j'ai
218
la meilleure foi
d'autres.
Dans
Ttat actuel de
question
je serais
dispos
lire
Jidiana
pateressa), mais je ne saurais m'engager dans une discussion cet gard, puisque le texte me semble insuffisamment tabli. Je
le
mot
AMARONl
Quand on a vcu pendant longtemps au milieu d'pigraphistes improviss, qui vous prsentent srieusement des copies d'inscripo chaque raj'ure de la pierre est reproduite, sauf les rayures importantes qui sont les lettres, on se conforme instinctivement, en pareille matire, au prcepte du vieil picharme
tions en fac-simil
:
Mpaa'
-rctaxeiv.
mon
de M.
Kaufmann
me
au mme difice, qui se trouvent depuis peu de temps entre mes mains. M. de Prudliomme avait annonc sommairement la dcouverte de fragments de marbre et de dbris d'un chandelier sept branches {Revue archologique, 1883, I, p. ICI). Il adressa l'Acadmie, en mme temps qu'une aquarelle de la mosaque, le dessin de quatre objets trouvs au lieu des fouilles, deux lampes en terre cuite, un chapiteau et un fragment du chandelier sept branches . Ces dessins, remis M. Renan, puis M. A. Bertrand, furent jugs trop mauvais pour tre publis dans la Revue archologique ils restrent dans les tiroirs de M. Bertrand, qui eut l'obligeance de nous les communiquer tout rcemment. Ce sont des dessins Veffet, certainement peu exacts et qui ne prennent d'intrt que par suite de la disparition des originaux. Mais il faut bien en prendre son parti en attendant que les dcouvertes d'PIammam el Enf figurent dans un muse, nous devons nous rsigner les connatre par le tmoignage de ceux qui les ont vues. Or, quelque imparfaits que soient les dessins du capitaine de Prudhomme, ils sont l'uvre d'un homme de bonne foi, incapable d'une mystification cela suffit pour ne pas les rejeter dans le barathre des documents consulter, qui restent indits et qu'on ne consulte jamais. L'une des lampes dessines par M. de Prudhomme reprsente un chien courant et porte la mention suivante Lampe trouve dans la fouille au 1/2. L'animal figur est un slougui, chien arabe. Ce modle de lampe tant connu et commun, il me semble suffisant d'en signaler l'existence. L'autre lampe est plus intressante. Le dessin porte galement la mention Lampe trouve dans les fouilles, au 1/2. J'ai calqu aussi fidlement que posques documents
relatifs
; :
210
et je l'ai fait reproduire la zincogravure (lg. 1). Le symbole reprsent sur la lampe est le chandelier sept branches, qui figure, comme l'on sait, sur les lampes juives de l'poque romaine. Je suis moins certain que M. Kauf'mann que ce symbole n'ait
M. de Prudliomme
grandeur de
l'original par la
Figure
i.
jamais t employ par les chrtiens. Sans vouloir revenir sur une discussion dont on trouvera les lments dans Martigny et Krause, je rappellerai que le R. P. Delattre, directeur et fondateur du muse de Saint-Louis Carthage, a signal une inscription
trouve dans cette
ville
mme, au-dessous de
CESQUET
Or, la formule
CESQUET IN PAGE
pour qu'on n'abandonne pas sans nouvel examen l'opinion de Bosio, qui ne voyait pas dans le chandelier un symbole exclusivement judaque *. En revendiquant le chandelier pour les Juifs seuls, M. KaufP. Delattre n'a pas tort d'insister, ce propos,
Delattre,
Lampes
chrtiennes de
38.
Il
est
re-
cholocues.
220
voit, au contraire, dans le paon et les poissons non pas des symboles communs aux deux croyances, mais des motifs de dcoration qui n'ont ici rien de symbolique. Je le suivrais difficilement dans cette voie. Les savants auteurs qui ont cr l'archologie cbrtienne se sont donn beaucoup de mal pour tablir le sens symbolique de certaines reprsentations, comme celles du paon et du livre, que Ton trouve sur les monuments chrtiens primitifs. Martigny avoue qu'on n'est encore arriv l-dessus aucune conclusion certaine. Pour moi, je ne puis m'empcher de croire que le
mann
paon
et le livre
'Iti^oj^
symboliques s'expliquent
comme
le
poisson,
le
i/0,
savoir
souvenir que
chris-
tianisme primitif est hellnique, et que paon, livre se disent en grec Tat, XaY(6<; i. Daus ces deux mots, on a les lettres a et tantt
juxtaposes, tantt disposes symtriquement autour d'une lettre qui forme comme le centre du vocable. Peut-tre n'en fallait-il pas
davantage pour que ces mots devinssent des signes de reconnaissance, et que leurs images prissent la valeur de symboles.
les chrtiens.
La
Je reproduis
ici le
que dans
j'ai
copie au muse de
'^
Mayence
elle
si
a t trouve
elle
le Palatinat,
a t dj
publie
Figure
2.
COJV, de part et d'autre du chrisme, n'ont aucun moins qu'on n'y reconnaisse une sorte de cryptogramme pour CV ACO, tu es l'alpha et t omga. Mais j'ai hte de revenir aux croquis du capitaine de Prudhomme. Le second dessin, que j'ai calqu fidlement, reprsente la moinotre gravure ti d'un chapiteau en marbre d'ordre composite douzime de la grandeur naturelle, La se(fig. 3) le reproduit au conde moiti tait intacte, mais M. de Prudhomme s'est content L'autre ct identique . Ce chapiteau d'inscrire sur son dessin ne peut gure tre antrieur au iv* sicle aprs J.-C.
Les
lettres
sens,
1 Les voyelles de ).aYw; sont a, w, et les consonnes sont les mmes que celles de XYoc, Verbuiii. IL n'eu est pas fait mention dans le petit Corpus des cuillers inscrites publi par
='
M. Frlmer dans
ffus,
les Krilnchc Analeliten^ p. b7 {Spart -Alidruck ans dem PhiloloSuppiementbaiid V, Lieft I).
NOTKS SUH
.T'arrivo
I.A
SYNAGOGLIK D'HAMMAM KL
IvNF
221
au plus importaut dos dessins indits de M. de Prudhonime, celui qui porto la mention Pied du chandelier sept branches . M. de Prudhomme n'a pas indiqu la matire, mais il est vident, d'aprs l'excution du croquis, que c'est du marbre.
:
FiRurc
3.
Le dessin original tant assez effac, je ne puis garantir le contour gauche du pivot central ffg. 4). L'intrt de ce fragment me semble singulirement augment par la comparaison avec un objet
analogue qui se trouve aujourd'hui au Cabinet des Mdailles Paris (fig. 5). Nous l'avons dcouvert, M. Babelon et moi, au cours des fouilles pratiques par nous Carthage, dans les premiers mois de 1884. Un dessin en a t publi, avec la relation de nos fouilles,
dans le Bulletin du comit des travaux historiques (1886, p. 11); mais ce recueil, comme tous les recueils officiels, tant trs peu rpandu, je crois ncessaire de reproduire ici la gravure donne par le Bulletin. D'aprs une mention inscrite sur le dessin de M. de Prudhomme, le fragment qu'il a trouv Hammam el Enf aurait 0"', 108 de haut; le ntre est un peu plus petit, 0"',08.5, et sa largeur atteint 0'",11. Il est probable que ces deux marbres
222
fait partie d'objets analogues. Celui de Carthage prsente en outre trois petits tenons la partie infrieure, marqus en pointill sur la gravure, parce qu'ils ne sont pas visibles pour le spec-
ont
fragment de Carthage n'a pas encore t explique. Le premier caractre droite ressemble un schin, le second un lamed, le quatrime un an : quant aux autres, ils se rapprochent davantage des formes phniciennes. N'tant pas hbrasant, je livre ce monument aux conjectures des savants spciaux je puis d'ailleurs leur garantir l'exactitude de la reproduction.
;
Figure
5.
Ce curieux
objet,
dhomme
s'est
c'est
trouv dans une grande tranche avec des lampes chrtiennes, des dbris de vases et quelques objets phniciens,
comme
le
masque
publis {Bulletin,
bouleversements dont
trace, les restes d'une
le sous-sol
Je dois encore, pour rpondre une observation peu fonde de M. Kaufmann {Revue, juillet- octobre, p. 59), ajouter quelques mots sur la vritable forme du nom de la ville appele Hammam el L2/"dans le dialecte tunisien. Je les extrais du second volume du grand ouvrage de M. Tissot, Gographie de la province ro-
maine
(p. 125)
d'Afrique, dont je
:
prpare actuellement
la
publication
taines
crit Hammam-Leef, Peyssonnel Emmelif, DesfonMamelif. La prononciation locale est effectivement Hamrnam-Lif; mais le vritable nom est Hammam el-Enf, oa3^l ^o-Cs^,
Shaw
223
du nez, de la pointe . Ce dernier mot fait allusion prononce que dessine, au-dessus des thermes, l'peron du Djebel bou Kournen, auquel les indignes donnent le nom de Darbel Sidi-Ali. M. de Mas-Latrie a mis, au sujet de Finscription d'Hammamel-Enf, une conjecture assez hasardeuse, que je rappellerai ici pour mmoire ^ Il pense que les Berbres orthographiaient le
les bains
la saillie trs
GNARONInom NARONITANVS sous* les formes suivantes et GVNRITANVS. Hammam el Enf est TANVS, GNARITANVS,
:
ad Aquas, que AVilmanns (et non pas Mommsen, comme crit M. de Mas-Latrie) a crue identique aux aqu GummitoMce [Corpus inscriptioiium latinarwn, VIII, p. 132). Pour M. de Mas-Latrie, Gummitanus est une t. forme adoucie du berbre Gumritanus, qui serait identique Naronitaniis. La ville de Gummis a t l'un des centres du christianisme en Tunisie jusqu' une poque avance du moyen ge. M. de Mas-Latrie croit que la mosaque d'Hammam el Enf est et quant chrtienne, ce qui me semble une premire erreur
identique la localit romaine dite
;
l'identification de
NARON
el
avec
GVMMIS,
Gummis
leurs
et
d'Hammam
M. Tissot
Salomon Reinach,
I
gique, 1883,
Mas-Latrie, Bibliothque de Vcole des Chartes, 1883, p. 72 Revue ArcholoRelations et commerce de V Afrique septentrionale, Paris, I, p. 23'i t.
;
1886,' p.
26.'
LE MIDIUSCII TANIIUMA
ET
EXTRAITS DU YLMDNU ET DE
PETITS
MIDRASCIM
M. Salomon Buber, conseiller la chambre impriale de commerce de Lemberg, s'est impos la tche trs louable et trs ardue de donner des ditions critiques des Midraschim. M. Buber, comme M. S. J. Ilalberstam, de Bielitz, M. A. Epstein, de Vienne, et le regrett M, Straschun, de Vilna, appartient cette cole d'amateurs de la littrature rabbinique, que leur commerce n'empche pas de se vouer aux tudes. Tels autrefois les docteurs du Talmud Akiba, Mr, Johanan le cordonnier, Isaac le forgeron, et, au moyen ge, les rabbins, qui, non contents de ne point recevoir de rmunration pour l'enseignement qu'ils rpandaient profusion et l'administration des affaires de leur communaut, partageaient
:
encore leurs revenus, parfois trs modestes, avec leurs disciples. Tel tait le cas, par exemple, de Raschi et de ses disciples, Ramerupt, des rabbins de Paris et des environs, et de ceux de Provence.
cette liste.
hommes
aussi
un rang des plus minents. On lui devait dj de nombreux articles et monographies scientiliques disperss dans des priodiques hbreux (entre autres, la collection des passages connus du Midrasch Abhir et du Midrasch Debarim Zuta), des excellentes
M. Buber, dans cette lgion de travailleurs,
tient
Kahna
(Lyck, 1868), et celle du Leliah Tob, sur la Gense et l'Exode, de Tobia ben Elizer (Vilna, 1880). Il vient d'acqurir un nouveau
titre
Tanlmma
imprim.
Comme
les
prcdentes di-
LR M m RA se II TANMUMA
'
223
tions, celle-ci est faite l'aide de mss., au nombre de neuf, appartenant dilTrentes bibliothques et indits jusqu' ce jour. L'ar-
et
il
prpare en ce
moment
du Midrascli sur P^sther et les Psaumes, en se servant de tous les mss. connus et d'un Midrasch indit, intitul SJihel Toi), de Menahem ben Salomon, qui fut probablement un une dition
critique
rabbin provenal.
Zunz S est cit Yelamdnu, tantt sous celui de Tanhuma. Le texte du Yelamclnu n'a pas encore t dcouvert-, mais, comme nous l'avons dit, nous possdons aujourd'hui deux rdactions diffrentes du TanJiiana, celle qui a t imprime plusieurs fois et celle de M. Buber. Si les titres Yelamdnu et Tanhuma dsignent souvent un seul et mme ouvrage, cela provient probablement de ce que, dans une rdacYelamdyiu rabhnu tion, ce Midrasch commenait par les mots dans le n-iriTi-n), et, dans une (ou peut-tre chaque sidra, comme autre, par les mots R. Tanhuma patah, ou darasch, de mme que, chez les anciens, le Midrasch Bereschit Rabba porte le nom de Bereschit de R. Oschia. Mais on verra par la suite que Yelaml'a
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le
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qu'il
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le titre
Quoi
en
soit, l'auteur
du Tanhuma
docteur de ce nom,
est
M. Buber, le dmontrer. Le savant diteur se donne galement beaucoup de mal pour prouver que, contrairement l'opinion gnrale, ce Midrasch Tanhuma est antrieur au Tanhuma imprim et au Yelamfait
comme l'a
dnu, que celui-ci n'en est qu'une deuxime rdaction et celui-l la fusion de ses deux devanciers. M. Buber montre toujours beaules textes qu'il publie, il veut toute force qu'ils aient le mrite de la plus haute antiquit. Autrefois,
le
aujourd'hui son
amour se reporte sur son dernier-n et c'est ce nouveau Tanhuma qui est le plus ancien ouvrage aggadique. Il serait mme antrieur au Talmud de Babylone, car il cite les
le Talmud, mais selon la Mischna et la ToPour ce qui concerne le Yelamdnu, M. Buber aurait d voir que, en juger par les fragments qui nous en restent, la langue seule montre qu'il a t crit avant le Tanhuma le Tal-
Gottnsdienstl.
nom de Yelamdnu
est le
Tanhuma. Voir
15
l'introduction de
M. Buber.
T. XIII, no 26.
226
mud de Babylone y est cit \ Il est, notre avis, le plus ancien des trois textes dont nous parlons en ce moment, et cependant, selon M. Zunz, il ai)partiont, au iilus tt, la seconde moiti du sicle. M. Jol Millier, qui connat admirablement la littIX'' rature des Gaonim, dans son dernier travail 2, montre que le Yelamdnu-Tanhuma a utilis le Talmud de Babylone dans sa rdaction actuelle. M. Buber va plus loin encore et il veut que les rdacteurs de Berescliit Rabba, de Vayikra Rabba et de la Pesikta aient puis pleines mains dans le Tanhuma qu'il dite. Force lui est alors de corriger tous les passages qui ne concordent pas avec ce texte c'est le chaos. Lorsque parut l'ouvrage de M. Bu:
ber, en en rendant
compte dans
le
Jewish Chronicle,
je disais qu'
premire vue, ce Midrasch faisait tout l'elet d'un recueil rcent, remontant au plus haut au ix" sicle. Depuis, MM. Weiss et Epstein ont apport des arguments nouveaux et de poids cette thse et ont prouv surabondamment que l'auteur de ce Tanhuma s'est servi du Tahnud de Babylone et mme de Midraschim beaucoup plus rcents -^ Si on n'admet pas que ce texte soit une
comme le n^n 'n, et c'est une hypothse insoutenable, on ne peut s'expliquer qu'il soit crit en no-hbreu. C'est l un des caractres des Midraschim postrieurs. En outre, les formules 132-1 nan^b"^ et iwsn 13^ "^d nous mnent l'poque des Scheeltot et des consultations des Gaonim. Si la thse de M. Theodor* est vraie que ce nouveau Tanhuma
traduction
est
le
certainement pass ce Midrasch sous silence, tandis qu'on en aurait fait mention dans le Talmud de Jrusalem, puisque le cycle de trois ans est palestinien. Si le Midrasch Tanhuma tait ancien, on y aurait rencontr le dicton <;jnren -i'773 Dno. Il est probable
o on suivait le Talmud de Jrusalem on garda le cycle de trois ans jusqu' l'poque o le Talmud de Jrusalem y fut supplant par celui de Babylone et, par consquent, le Tanhuma pourrait tre un proque dans
et
le
midi de
l'Italie,
non
celui de Babylone,
M. Buber, dans le dixime chapitre de sa prface au Tanhuma donne une liste trs abondante des auteurs qui citent des passages du Tanhuma et du Yelamdnu. Elle commence par les noms de AhaGaon, et des Halakhot de Yehouda Gaon [sic)\ il est superflu
'
Voir, ci-dessous, paragraphes et E. Briefe u. Hesponsen in der vorgeonaschen Zeit; voyez plus haut p. 149.
a
*
Beth Talmud,
t.
IV
et
V.
LE MIDRASCH TANIIUMA
227
de dire que ces rabbins ne pouvaient pas connatre cet ouvrage, puisqu'il n'tait pas encore n. Peut-tre Saadia et Haya Gaon s'en sont-ils servis, mais on ne sait pas si les consultations qui le font croire appartiennent vraiment ces rabbins, car on a mis au
compte des Gaonim beaucoup de consultations sur lesquelles ils n'ont aucun droit. Le premier auteur qui mentionne le Yelamdnu aprs lui vient R. Nathan de Rome, puis est R. Nissim Gaon Raschi, qui cite souvent le nouveau Tanhuma. C'est au moins ce
;
que prtend M. Buber, mais M. Epstein a montr que plusieurs des passages que Raschi donne comme tirs du Tanhuma ne se trouvent pas dans celui de M. Buber K M. Buber a, il est vrai, rpondu avec succs quelques objections de M. Epstein, mais le fond de l'argumentation contre l'antiquit du Tanhuma n'en est pas branl. Nous ajouterons quelques noms ceux des auteurs
qui citent le
nous reproduirons les passages des crimentionnent. En outre, nous publierons ici extenso des extraits indits du Yelamdnu, dans l'espoir que ces matriaux pourront un jour servir la reconstitution de ce Midrasch perdu. Faisons remarquer, ce propos, qu'il y avait encore vers la tin du xv>^ sicle des exemplaires du Yelamdnu en
Tanhuma
et
le
Italie et
au Ymen et qu'au moyen ge, c'tait surtout en Italie en Provence que ce recueil tait cit, tandis qu'en Allemagne dans la France du Nord, c'tait le Tanhuma.
et et
CITATIONS
DU YELAMDNU.
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A.
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n'est pas le
imprim sur l'Exode M. Epstein, dans le mme article, montre que le Tanhuma extrait. Yelamduu eniier, comme le veut M. B., mais n'en est qu'un
228
Isral fils de Joseph Al-Nakawah, de Tolde, dans son B. ouvrage de morale n^NTon nTis (ms. de la Bodlienne, 0pp. 14G catal. 1312), au f 50 a
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Il
que
le
;
mot en ce cas, le passage en question serait tir d'un Midrasch anonyme mentionn souvent par Isral. Il cite plusieurs extraits du Tanlmma, de la Pesikta, et un seul
indique qu'il faut rayer ce
d'un Nm:;^';
Zohar
*),
que nous reproduirons ailleurs avec les pasiri" (qui est identique avec le fameux extraits pour la plupart en hbreu ^.
N'i-rD,
G. Makhir ben Abba Mari, qui, dans le Yalkout sur les Psaumes (ms. d'Oxford, 0pp. 22, catal. n 167 la prface en est imprime), cite plus de cent fois le Tanhuma, n'y donne que les deux extraits suivants du Yelamdnu. Il en cite davantage dans
;
le
et les
douze
petits
Prophtes
et
^.
234-240) a donn une desseulement est imprime (voy. Steinschneider, Catal. Bodl., col. 1162) il ne faut pas confondre cet ouvrafje avec son homonyme, compos par Isaac Aboab ou Abohab. Ajoutons encore qu"Ephram, un des fils de notre Isral, est mort Tlemcen en 1442 (Weii, Le Cimetire isralite de Tlemcen, Avignon, 1881, p. 6), tandis qu'Isral fut brl sur le bcher Tolde, en 1393. Nous reviendrons sur la famille Nakawah dans un article sur les rabbins de Magreb, que nous nous proposons de publier ici, article qui formera un supplment au travail de M. Abr. Gahen, insr dans les 3Imoires de la soc. arch. de la
,
p.
114-120
petite
partie
province de Constantine, 1867. ^ C'est un fait curieux que, vers Zohar en Espagne. * Voir dans la suite de cet article
la fin
du xiv
sicle,
on ne
cite
pas
le
nom du
le
Yalkout sur
les
douze prophtes.
LE MIDRASCIl TANHUMA
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Aden, cite dans son ouvrage aggadique sur le Lvitique, intitul nmn m73bn (ms. de M. de Gnzburg, n^ 512), quelques passages du Yelamdnu^.
Ms. de la Bodlienne, n 2493 du Catalogue. Relevons, en passant, pour l'histoire littraire, ces mots de
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la prface
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Oxford (Catalogue, n 984, 983, 986), o Fauteur trouve dans e renvoie au prsent ouvrage. Il est possible que la date 1444 qu'on comme le dit le n 984 se rapporte la composition de l'ouvrage, cl non la copie,
trouve
catalogue.
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Can. or., 23 (catalogue, n269). Ce ms. est un commentaire sur Raschi d'un rabbin provenal. surtout Outre Abraham ibn Ezra, R. Samuel [ben Mir], David Qamhi, Juda Halvi, Mamonide, l'auteur cite le plus souvent des rabE.
,
Ms. d'Oxford,
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Abraham
fils
Meschullam fils de Mose de BAscher fils de Sail de Lunel, auteur siers, l'auteur du r73b\:r;r; 'o les commendu m:ir!3ttr! 'o Jabob Anatolio, auteur du iruhiz taires de Jonathan Cohen de Lunel, Samuel fils de Gerson de Bziers. Nous y relevons deux fois nD-i^ emploj^ pour la France du Nord (1 fol. 142 &) b'D ts^-nD^r: t^ bD3 'toin nD-iino ^n::>tt'>:5i
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A. jS'eubauer.
{A suivre.)
EN
1391
Le Boletin de la Real Academia de la Historia, de Madrid, tome VIII (fasc. V, mai 1886, p. 358 et suiv.), contient, sous le titre de El robo de la Juderia de Valencia en 1591, une tude historique de M. Francisco Danvila sur les dplorables vnements qui se passrent dans la juiverie de Valence en cette anne 1391, si fatale aux Juifs d'Espagne. Le travail de M. Danvila, accompagn de pices originales et indites, sert
complter et, en partie, rectifier les relations antrieures (Amador de los Rios, tome II, p. 367 Graetz, tome VIII, 2^ d., p. 60, d'aprs la lettre de Hasda Crescas dans l'dition Wiener du Schbet Jehuda). Nous en donnons ici une analyse. C'est le 28 septembre 1238 que la citadelle maure de Valence se
;
rendit don Jayme P'" d'Aragon et que les Juifs de cette ville passrent de la domination musulmane sous celle de rois chrtiens. Le 9 octobre suivant, don Jayme fit son entre triomphale
Valence
les
sa rencontre, ayant leur tte les chefs {adelantados} rabbins, et prsentrent au roi le rouleau de la Loi. Don
avait toujours
lone, le rabbin
et leurs
Jayme
comme
et
bailes et tr;
Abrahem
Bondia
Barce-
Salomon Vidal et le rabbin Juda, qui fut trsorier et baile gnral du royaume il eut aussi pour mdecin le rabbin Joseph Aben Trevi), il accueillit les Juifs de Valence et leur assigna, pour leur demeure, un quartier assez vaste, qui com;
mur d'Aben-Xmi,
,
allait
de l au quartier d'Al-
de ce quartier
la
de la
loi); de cette porte, la limite du quartier juif allait jusqu'au four d'Aben-Nulid et au mur d'Ibrahim-al-Valenci. Cette donation tait dj faite, ce qu'il semble, en 1239, elle fut
2m
firnif^e le
renouvele probablement le 20 octobre 1244 (p. :j80) et con29 septembre 1273. Le roi statua, en outre, qun les Juifs de Valence seraient rgis selon le fuero et la coutume des Juifs
de Barcelone.
Ce quartier ne
sa funeste
il
propagande contre
les Juifs.
Aux
Certes runis h
commenc Mon-
zon par Jayme l'^^ en 1390, on proposa de fermer la juiverie de Valence. Cette mesure ne fat pas sans rencontrer d'assez vives
rsistances. Les petits
et
marchands
la
furent les premiers rclamer la fermeture de la juiverie gnait aussi les chrtiens tablis au N. et au S. de celle-ci, en les obligeant de faire un long dtour pour communiquer entre eux les voituriers du Port du Grao, qui la juiverie servait de passage enfin, les Frres Prcheurs, dont l'glise, situe dans un angle form par le mur (projet?) de la juiverie et le mur de la ville, allait tre tout fait isole. Leurs plaintes furent inutiles, le Conseil de la ville, affirmant que les Certes avaient dcid la fermeture del juiverie, la firent entourer d'un mur de trois palm.es d'paisseur et trs
les
;
dont
Juifs
forniaient
clientle
lev.
Il fallut
ques de
glantes.
la
Quand
on boucha
les
ouvertures
mur qui fermait le quartier juif n'tait pas continu, tantt le mur des maisons juives places sur la limite remplaaient le mur
d'enceinte, tantt la frontire de la juiverie passait travers des
maisons dont
la
moiti appartenait
aux quartiers
une
mur
par une
grille
en bois,
sortie de la juiverie
au Valladar
un
rle important
ils
exeraient l'indusles
ments
et
cas de maladie,
joyaux ce qui ne les empchait pas de recourir, en aux mdecins juifs, ou de confier aux savants
;
de leurs enfants.
des Anciens
,
des Chefs
13'Jl
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de
l'ainille
et
conomiques des Juifs*, elle n'aau Baile pour les causes entre Juifs et Juifs, la justice criminelle pour las causes entre chrtiens et Juifs, au Mustaaf pour les questions de police urbaine, de marchs, poids et mesures intressant la juiverie. La aljania rpartissait et recouvrait, au moyen de ses propres cogedores, les impts des Juifs, elle avait des procureurs [personey^os) qui la reprsentaient devant les officiers royaux ou municipaux. En tte de l'organisation religieuse tait le Rabbi Mayor, aid des rabbins et de personnes (M. Danvila les appelle cohenim, nous ne savons s'il a trouv le mot dans les actes) qui dirigeaient les crmonies du culte. Parmi les Juifs notables que Valence comptait cette poque on doit signaler Jaffuda Coffe ( == Juda Cohen) et don Samuel Abravalla, Le premier fit un prt la ville dans le sige qu'elle soutint, en 1364, contre don Pdre P"" de Castille, et, quand les forces des assigs parurent puises, il offrit au Conseil d'entretenir ses frais cent cavaliers pendant toute la dure de la guerre. Ce Jaluda, fils de Beneviste, et son frre Maymon, avaient t pills, Murviedro, en novembre 1347, par des bandes de l'Union^ qui taient venues de Valence et qui avaient assailli la juiverie de Murviedro. Les unionistes lui en voulaient de sa fidlit don Pdre IV. Don Samuel Abravalla tait un des Juifs riches de Valence aprs les vnements de 1391, il fut oblig de se baptiser, il eut pour parrain le marquis de Lombay, et prit le nom de Alfonso Fernandez de Villanova, d'une localit de Villanova qu'il possdait dans le marquisat dudit seigneur. La situation morale et matrielle de la ville de Valence, cette poque, tait dplorable. La cour tait devenue un lieu de plaisir et de dissipation, et son exemple tait suivi par le reste de la population. Les guerres avec la Castille, les guerres de l'Union et de Sicile avaient accoutum nobles et bourgeois la vie libre des camps, le schisme de l'glise avait troubl les consciences. La ville de Valence tait continuellement trouble par les luttes des partis, on assassinait dans les rues, on pillait les maisons. Les nobles dpensaient leur fortune en ftes et se livraient un luxe effrn, dont les pauvres Maures ou d'normes usures faisaient les
vait point la juridiction, laquelle tait confie
;
Nous ne savons si M. Danvila ne se trompe pas en supposant que c'est prcisment ceUe runion de fonctionnaires ou magistrats qui l'ormaient les adelanlados. Dans tous les cas, les hedines nous paraissent dsigner un tribunal juif, qui jugeait au moins les aii'aires religieuses. L'Union est une ligue de la noblesse d'Aragon contre don Pdre IV, annes 1347-48, Voir Viclor Balaguer, llistoria de Ca/alnna, 2" dil., tome V, Madrid,
'^
188G, p. 119-155.
T. XIII, n"
20.
ir>
242 frais,
La d-
bauche avait pntr jusque dans les clotres des deux sexes, les tables de jeu taient installes dans les rues et sur les places publiques, le luxe des courtisanes tait devenu insolent. Valence, d'un autre ct, tait le rendez-vous de tous les vagabonds, ruffians et aventuriers du royaume, ces mauvais garnements dmoralisaient la population, attaquaient les personnes et les biens, il n'y avait plus de scurit ni dans les rues ni dans les maisons, l'anarchie tait complte. Le moindre incident devait suffire, dans un pareil milieu, pour jeter sur la juiverie toute cette population
pleine de convoitises.
Nous ne raconterons pas ici le dtail du sac de la juiverie de Valence, qui eut lieu le 9 juillet 1391, on en trouvera le rcit dans l'ouvrage d'Amador de los Rios, et nous nous bornerons noter
nouveaux renseignements que nous donne M. Danvila. On que le signal de ces violences, qui se rpandirent sur une grande partie de l'Espagne, fut donn par les habitants de Sville, excits par l'archidiacre de Fernan Martinez. Ds que la nouvelle
les
sait
demandrent
par
des dsordres de Sville parvint Valence, les Juifs de cette ville la protection des autorits, et des mesures ner-
giques furent prises pour maintenir l'ordre. Elles furent djoues la mchancet de quelques gamins, qui on avait peut-tre appris leur rle. Runis au nombre de quarante cinquante sur
la place
du March,
ils
bois, et se rendirent
entremetteurs et vacherchrent pntrer dans la juiverie en criant: L'archidiacre de Sville va venir vous baptiser Les Juifs, en fermant la hte la porte de la juiverie, emprisonnrent avec eux quelques-uns des enfants, dont l'un reut un coup, et qui se mirent
sujets, librs des galres,
foule de
mauvais
ils
gabonds;
crier qu'on les assassinait. Bientt toute la population se prcipita vers la juiverie nobles et bourgeois, membres de l'ordre de
:
Montesa
et des
cuyers de bonnes maisons et de la cit, assigeaient la juiverie. Des bandes de soldats enrls pour la guerre de Sicile et placs sous le commandement du duc de Monblanc, don Martin d'Aragon, frre du roi, campaient par hasard sur la place, ils se joignirent la population. Le duc de Monblanc s'effora en vain de repousser les assigeants ^ Cependant la juiverie tenait bon, et les Juifs
Desastruchs
juif
(p. 373), que M. Danvila traduit par desacordados, ne de Valence ?
'
serait-il
pas
le
nom d'un
1391
2^;3
On
essaya d'enfoncer
la
porte de
Une
teurs se dirigea vers cette porte en vote dont nous avons parl
plus haut et qui ouvrait sur le vieux rempart, il fut facile d'en enfoncer la grille de bois, mais les Juifs repoussrent nergiquement les assaillants, et, dans la lutte corps corps qui s'engagea,
ils
fut port
devant
le
passage du rempendant que d'autres pntraient dans la juiverie par les toits des maisons voisines. Les Juifs, dconcerts par cette brusque invasion, et infrieurs en nombre, durent succomber. La plupart se rfugirent dans leurs maisons et dans les synagogues d'autres, arms d'arbaltes, se dfendirent derrire les colonnes qui servaient de pristyle leurs maisons, et tombrent noblement pour la dfense de leur foyer. Les maisons furent prises et pilles, les femmes et les jeunes filles dshonores, les Juifs qui opposaient la moindre rsistance, impitoyablement massacrs. En peu de temps, tout ce que contenait la juiverie fut pill, deux cent trente Juifs (quelques centaines, dit un autre document) furent tus, et tous les autres obligs de recevoir le baptme pour chapper la mort. Dix ou douze chrtiens avaient galement pri dans la lutte. Un des Juifs qui avaient obtenu la vie en se convertissant, Jucefif Abarim (nomm, depuis son baptme, Juan Prez de San Jaime) raconta, le 21 du mme mois, devant la cour de la justice criminelle, ce qui lui tait arriv. Sa maison avait t assaillie par plus de vingt hommes arms d'pes,
d'indignation. Elle se prcipita en
part, qui fut forc,
masse sur
vidrent les
il
tir
ou Issakhar) Lobin, domestique nourrice de son fils. Juceff lui-mme reut des coups de bton sur le bras et derrire les oreilles. Un des meneurs voulut galement conduire la foule contre le quartier maure, mais la municipalit s'empara de lui et le fit pendre immdiatement. Si on avait agi avec autant d'nergie et de promptitude en faveur des Juifs, de grands malheurs auraient t prvenus, mais les circonstances, probablement, ne le permirent pas les autorits furent surprises par l'meute, et elles pouvaient, au dbut, comme le fit, du reste, le duc de Monblanc,
d'Isaar (probablement Isaac
;
femme
W\
que rexasi)rer. On essaya, au moins, de rparer le mal dans la mesure du possible. Quatre-vingt-dix cent meutiers, pris dans les rangs les plus levs aussi bien que parmi le bas peuple, furent jets en prison, ordre fut donn de rapporter l'autorit tous les objets
et
portes de la ville furent fermes. Les objets rapports remplirent bientt les glises, il fallut les entasser dans les chambres et cours
de la maison du Conseil et sur la place voisine, dans les maisons contigus celle du Conseil et dans le palais de la confrrie de Saint-Jayme. Enfin, les jurs, au nom du Conseil, supplic'-rent le
roi et
son frre
le
duc de Monblanc de
faire
poursuivre
les
cou-
comme
ils le
mritaient.
Ce vu ne fut pas accompli, malgr les efforts ritrs du Les grandes familles de Valence, les Cervellenes, les Blanes, les Moncadas, taient compromis et ils avaient assez d'influence la Cour pour traner le procs en longueur. Le duc de Monblanc, de son ct, proccup de son expdition en Sicile, ajourna la procdure. Une dputation du Conseil envoye la Cour, et charge de supplier le roi don Juan I"' de venir lui-mme
qu'une rponse dilatoire. Le promit de s'occuper du procs quand il ferait Valence un voyage qu'il projetait, mais ds le 8 novembre 1392 il envoya, du chteau de Tortose, un dcret d'amnistie et de pardon pour la plupart des meutiers. Il autorisa le Conseil punir de mort et pendre cinq des plus coupables qu'on avait emprisonns parmi ceux qui taient parvenus s'chapper, le Conseil pouroi
;
damns
ou serait pendu,
s'il
tait
d'autre condition.
le
a la liste des vingt coupables dsigns par n'est noble on ne sait si les cinq les plus coupables qui taient en prison furent excuts. Lorsque, le 22 noConseil,
On
aucun d'eux
vembre suivant,
le roi vint Valence, tout ce drame sanglant semblait oubli et la population le reut avec les plus vives dmonstrations de joie.
Lajuiverie de Valence ne se reconstitua plus, les synagogues furent changes en glises et en chapelles, les rues dsertes devinrent le refuge ordinaire des femmes de mauvaise vie et des
malfaiteurs. Les Juifs de Valence se rpandirent dans le reste du
royaume
et
il
revenir la
foi
dans laquelle
ils
taient ns.
I39J
2'i:;
On a dit que le fameux Vincent Ferrer, qui fut le principal auteur de la perscution de 1391 contre les Juifs d'Espagne, avait t prsent au sac de la Juiverie de Valence, et qu'il avait essay
de calmer la foule.
fait
dans
les
M. Danvila n'a trouv aucune trace de ce a pu consulter, ni parBrviaire de Valence, dition de 1533, cit Une lettre de M. Francisco Fernandez
la suite
ticulirement dans
par Amador de
dique
la
los Rios.
y Gonzalez, imprime
toria de la vida...
de
l'article
de M. Danvila, in:
Amador
c'est la
His-
Diago (Barcelone, 1600, p. 78 et suiv.), o il est racont que Vincent Ferrer blma les meutiers et baptisa lui-mme les Juifs de Valence, et que la grande synagogue fut, cette occasion, convertie en une glise ddie S. Cristobal. M. F. y Gonz. ajoute que ce fait de l'intervention de Vincent Ferrer est attest par Josef Haccolien et par flasda Crescas, dans sa lettre sur ces vnements, mais cela n'est pas exact. Hasda ne dit rien qui rappelle de loin le rle que Vincent Ferrer aurait jou dans le sac de la juiverie de Valence, et Josef Haccohen dit uniquement que Vincent Ferrer, de Valence, fat cause des perscutions de 1391. D'accord peu prs avec le document de M. Danvila, Hasda estime deux cent cinquante le nombre des Juifs tus Valence.
On ne
en gnral, on ne M. Fidel
deux nouveaux recueils de ses savants travaux {Esiudios historicos, tome IV, Madrid, 1885 tome V, Madrid, 1886), a donn, dans le tome V, p. 11, un article intitul la Juderia de Madrid en 1391 , que nous allons analyser. Des documents indits recueillis par M. Fidel Fita, et d'autres notices, il rsulte qu'en mars 1343, sous le roi Alphonse XI, il y avait des Juifs Parla, Torrojon de Velasco, Polvoranca, villages des environs de Madrid. La rpartition d'impts faite en 1474 par Jacob Aben Nunez (Amador III, p. 590 et suiv.) mentionne les Juifs de Madrid et des environs (Ciempozuelos, Pinto, Barajas, Torrejon de Velasco). Le monastre de S. Domingo, de Madrid, avait reu, le 9 janvier 1384, du roi don Juan I", une rente perptuelle de trois mille maravdis percevoir sur l'impt annuel des Juifs de Madrid. Le 3 avril de la mme anne 1384, don Pedro Gonzalez de Mendoza, qui le roi don Juan avait cd en proprit perptuelle tous les revenus de l'impt des Juifs de Madrid, avait fait don au mme monastre de S. Domingo d'une rente do 500 mara;
c(
246
vdis percevoir sur cet impt, sans prf^'judice de la rente de 300 maravdis qu'il avait dj antrieurement donne ce monas-
sur le mme impt des Juifs madrilnes. Ce mme Pedro Gonzalez de Mendoza avait reu du roi don Enrique II, le 15 juin 1369, les localits d'Alcavendas, Barajas et Covena, situes prs de Madrid, avec les terres, vassaux, chrtiens, Maures et Juifs y demeurant. Le fils de Pedro Gonzalez, nomm Diego Hurtado de Mendoza, fut, en 1391, un de ceux qui, avec Tarchevque de Tolde, s'taient plus ou moins ouvertement soulevs contre le conseil de Rgence qui gouvernait en Gastille au nom de Enrique III, fils de Juan I", et qui, le 21 mai, dut s'enfuir rapidement de Madrid avec le roi pour aller s'enfermer Sgovie. La situation politique, Madrid, tait si trouble que rien ne pouvait protger les Juifs contre un mouvement populaire. Ce mouvement clata probablement ici, comme partout, lorst(>re
qu'on apprit
le
On ne
connat pas
le
mme
il
M. Fita que
la juiverie
mort
comme
rclama la punition des coupables. Une dputation fut mme envoye par lui, cet effet, Sgovie, auprs du conseil de Rgence, le 6 juillet 1392. Le conseil municipal avait mis en prison quelques-uns des coupables, entre autres Vasco Mexia, mais d'autres (Ruy Sanchez de Urosco, Lope Ferrandez de Vargas, Diego de Vargas, Ruy Garcia de la Torre et d'autres) taient parvenus s'chapper, la plupart s'taient rfugis dans le voisinage de la ville, Barajas et Alameda, dans ces terres de Diego Hurtado que la libralit d'Enrique II envers le pre de Diego avait soustraites la juridiction royale; de l, ils pntraient tous les jours sur le territoire de Madrid et bravaient ouvertement la police royale. Le conseil de Rgence ne parut pas prter l'affaire une bien grande attention, il avait d'autres soucis il se borna confirmer les arrestations qui avaient t faites et permettre au Conseil de la ville d'arrter les coupables absents, s'il le pouvait, et de mettre
;
La deschapitre
le
ne savait plus comment percevoir les 3,000 male roi Juan lui avait assigns sur l'impt de la juiverie de Madrid, qui avait disparu avec cette juiverie mais, par actes du 9 avril et du 9 dcembre 1394, et du 30 septembre 1401, le roi Enrique III leur assigna le mme revenu sur un autre impt de la ville de Madrid. La juiverie de Madrid se reconstitua bientt,
il
de S. Domingo,
1391
247
preuve dans l'Ordonnance des 1^ 21 dcembre 1405, et dans l'impt sur les boutiques rgl par Enrique III le 15 dcembre 1393. D'aprs une tradition recueillie par Antonio Capman y Montpalau, dans son Origen historico y etimoi.ogico de las calles de Madrid (Madrid, 1863), les Juifs de Madrid auraient demeur dans la rue de La Fe, prs de l'glise paroissiale de S. Laurent, et c'est l que se trouvait la synagogue. Cette rue aurait port, jusqu'en 1492, le nom de rue de la Synagogue ou rue de la Jiiiverie. D'aprs le mme auteur, les Juifs assassins en 1391 furent mis mort dans la rue dft Las Damas, qui est perpendiculaire la rue de La Fe, et le roi aurait ordonn de trancher la tte aux assassins. Plus tard, le nombre des Juifs de Madrid devint probablement assez considrable. Par ordre des rois Ferdinand et Isabelle, du 28 mai 1480, la juiverie, aussi bien que le quartier des Maures, Madrid, fut entoure d'un mur, et comme les Juifs taient trop pauvres pour payer les frais de cette construction, elle fut mise la charge de la municipalit. L'ancien mur, fait avant 1391, en vertu des prescriptions du conseil de Palencia, de 1388, tait-il tomb en ruines? ou bien la juiverie de 1480 n'tait-elle plus sur le mme emplacement? La prsence des Juifs Madrid aprs 1391 est dans tous les cas certaine. Un Rabi Jaco, mdecin de la ville, fut autoris, le 9 novembre 1481, demeurer en dehors de la juiverie, parce que, le ghetto tant ferm la nuit, on n'aurait pas pu l'appeler en cas de besoin. D'autres mdecins ou chirurgiens juifs taient employs par le Conseil de la ville (Don Juda et son fils matre Zulema, Rabbi Jacob, peut-tre identique avec le prcdent, et son fils Rabbi Josef, entre 1481 et 1489). Les Juifs de Madrid paraissent avoir pris part, de gr ou de force, aux ftes publiques chrtiennes*. Lorsque, le 22 juin 1480, le Conseil voulut clbrer, avec une pompe plus grande, la fte du Corpus, il ordonna, entre autres, que, ce jour, les Maures feraient leurs jeux
au moins en
partie,
on en voit
la
Isidore Loeb.
Il
en
tait
de
mme
en
Sicile.
JOSELMANN DE ROSHEIM
(
SUITE ET FIN
'
VI
Dernires annes de la vie de Joselmann.
MM. Graetz, Lelimann et Isidore Loeb ont racont le rle jou par Joselin, en 1509 et 1510, dans l'afifaire de Pfeffercorn et de la confiscation des livres hbreux, nous n'y reviendrons pas. Il est
inutile aussi de raconter
comment
Innsbruck, le 18 mai 1530, la confirmation de tous les privilges des juifs d'Alsace et d'Allemagne, on peut consulter ce sujet
Limneus, Jura publica, tome 111, p. 301. Enfin, le rglement fait par Joselin Augsbourg le 17 novembre 1530 a t reproduit par M. Isidore Loeb dans la Revue, tome II, p. 213. Le reste de la vie de Joselin fut consacr en grande partie protger les juifs contre les dits d'expulsion dont ils furent souvent menacs et contre des accusations ou des poursuites de diffrentes
nature.
n'est pas
pour un mfait commis par un juif de Landau et qui autrement dsign, le magistrat de cette ville voulut expulser tous les juifs. Joselin se rendit auprs de Charles-Quint, Ratisbonne, et obtint de lui, le 20 juillet, une lettre adresse Conrad de Rechenberg, sous-bailli du bailliage de Haguenau, le chargeant de former une commission pour examiner la question et vider le diffrend -. Mais, son retour, il se trouva que Conrad n'tait plus bailli, et le premier secrtaire de la ville, n'osant prendre sur lui d'agir la place de Conrad et ne pouvant obtenir des ordres de l'empereur, qui tait all faire une expdition en Afrique, demanda, le 10 septembre, des instructions au prince Electeur comte palatin^. Celui-ci ngligea de remplacer le sousbailli, l'affaire resta en suspens jusqu' la dite runie Spire en
1.541,
'
En
^ 3
JOSELMANN DK
F.OSIIEIIM
249
1542, en l'absenco do l'empereur, par le roi des Romains Ferdinand, pour prendre des mesures contre l'invasion des Turcs. Joselin se rendit Spire, et aprs' une attente qui se prolongea
jusque vers
la fte
de Pque,
il
obtint de Ferdinand
une
lettre
avec recommanpour dation de remplacer, en cette affaire, Conrad de Recbenborg. Vers la fte de Pentecte, la question fut rgle, le magistrat de Landau permit aux juifs de rester dans la ville condition qu'ils payeraient une forte amende. Joselin se rendit aussi auprs de Charles-Quint la dite de Spire de l'an 1544 pour dfendre les juifs d'A.ugsbourg, contre lesquels on avait produit la vieille et absurde accusation d'avoir
le sous-bailli de Ilaguenau, quel qiiii ft,
un
employ du sang chrtien pour leur Pque. Il obtint de l'empereur acte dont nous traduisons ici quelques passages
^
:
Nous, Charles V.
core reprsenter
.,
comme
sent d'avoir, en certaines occasions, besoin de sang chrtien, que, par suite, ils ont de mauvais traitements subir, sans qu'on ait une seule preuve de ces fausses imputations, et qu'on ajoute simplement
au dire de gens envieux. faut pourtant prendre en considration les explications qu'ont donnes, ce sujet, les papes, nos saints pres, qui, par suite, ont dfendu qu'on y ajoute foi.
foi
Il
.
Au mois
un
juif de
Dangolsheim, Strasbourg 2. de
juifs.
nomm
arrangea une affaire qu'avait eue Itzig, avec un sieur Glaus Kempf
Dans la mme anne, la ville de Turckheim voulait chasser les Le 31 mai, Joselin obtint Ratisbonne, de Charles-Quint, une lettre pour le prince Electeur, qui aplanit les difficults ^. Dans cette mme anne 1546, Joselin demanda Charles-Quint
protection pour les juifs molests par les troupes et les bandes qui parcouraient les routes, avant la bataille livre aux coaliss de
Smalcade. L'oi'iginal de sa lettre l'empereur, reproduite par M. Lehmann (t. II, p. 295), se trouve aux archives de la ville de Joselin y dit qu'il tait alors le Befehlshaber es Strasbourg juifs depuis quarante et quelques annes ^.
'*.
1
*
5
GUP.,
I
1.
174, n"2G.
Vierzie:
und lahren
>.
2;J0
tion
Le 30 janvier 1548, il obtint, Augsbourg, une pour les juifs (Lehmann, II, j). 302).
1550,
il
de protec-
En
en 1551, avec
le
il
prit,
le
pas-
mme
le
anne,
il
fit,
pour
mme
Une
objet,
II, p.
duc
de
Wurtemberg
(Lehmann,
les trois
afaire
du
les esprits s'envenimrent, la population en vint souhaiter l'expulsion des juifs et le magistrat
communes
alsaciennes se
palatin
demander au prince
Frdric l'autorisation de chasser les juifs de leur territoire^. Le 27 janvier 1553, Henri de Fleckenstein, sous-bailli d'Alsace, transmit au prince Frdric la plainte du magistrat de Dangolsheim.
Le 27 avril, sur la demande du prince, il l'informa que les juifs de Dangolsheim, qui, l'origine, ne comptaient que 7 familles, taient maintenant au nombre de 11 familles formant un total de 45 personnes. Aprs une tentative de conciliation faite par le bailli, le 15 mai 1553, en prsence de Joselin et des juifs de Dangolsheim, Joselin, qui avait cru impossible d'accepter les conditions proposes, adressa l'Electeur une plainte, date du 21 mai, mais le prince n'eut pas gard cette lettre, et, le 17 juin, il ordonna au grand bailli de chercher, avec deux arbitres, liquider les dettes des habitants de Dangolsheim envers les juifs, et de chasser du village, dans un dlai d'un an, tous les juifs qui ne pourraient pas produire des certificats d'admission en rgle.
La commission
fit
son rapport
le
27 aot,
et, le
12 septembre,
fixa
donna connaissance de
pour
et, le
Chambre
impriale,
17 janvier 1554,
il
pour le prince lecteur. Celui-ci promit Joselin de convoquer Joselin dut lui rappeler les deux parties dans l'espace d'un mois cette promesse par lettre du 21 fvrier 15.54. Le surlendemain,
;
'
*
3
p. 91.
JOSELMANN DE ROSIIEIM
cette affaire fat remise l'arbitrage des
251
et conseillers la cour de Heidelberg. Les parties furent convoques devant eux, mais le prince lecteur, aprs avoir lu leur
rapport, maintint la mesure d'expulsion. En vain, le 4 avril 1554, la Communaut adressa une supplique au prince, elle ne fut pas
coute
Joselin,
date.
et, le
comme nous
tait
le
magistrat de la
ville
de Rosieim
mme, o
demeurait
Il
'^
avait, deux reprises diffrentes, et dans des circonstances graves, rendu des services importants la ville. C'tait d'abord en 1525, lors de la guerre des paysans. Les
piysans s'taient runis, au printemps, autour du couvent d'Altorf, prs de Roslieim, parce que l'abb de ce couvent avait fait prisonnier un de leurs pr<licateurs. Ils taient au nombre de douze quinze mille, conduits par leurs chefs Gerber (ancien
Jorg, de Rosheim, Pierre et Diebold, de Nordheim. Joselin, dans la crainte que leurs troupes ne tombassent sur les juifs, se rendit Altorf et il obtint des chefs une
tanneur de Molsheim),
Ittel
lettre de
juifs,
Rosheim immdiatement auprs des deux bourgmestres et les engagea se rendre leur tour Altorf pour s'entendre avec les chefs et empcher que Rosheim ne ft pill. Jean
De retour
minuit pass,
alla
le
membres
gner, ne se rsolut aller Altorf que lorsque Joselin eut consenti l'accompagner. Joselin, en sa prsence, donna, de ses propres
deniers, quatre-vingts florins d'or
et il obsceaux de Pierre, tint d'eux un trait en forme, revtu des Deibold et Gerber, et par lequel ceux-ci s'engageaient respecter la ville de Rosheim. Quand Joselin et Wagner furent sur vila route qui les reconduisait Rosheim, Wagner remercia dans un mouvement de reconnaissance vement Joselin et s'cria
des relations et Ils eurent encore avec le magistrat, cause de leur cimetire, contestations qui ont t racontes en partie, d'aprs nos notes, par M. Isidore Loeb
Tout ce qui
.
du B,-R. C. 78.
>.
Jhesel,
2ij2
de
difficiles.
Charles-Quint avait, en 1547, dpossd le prince lecteur Jean Frdric de Saxe et avait remis sa principaut au duc Maurice de
Saxe; ce fut l'origine de guerres et de troubles qui duraient encore en 1550, et qui amenrent des mouvements de troupes en Alsace. La ville de Rosheim tait dans les plus vives inquitudes. Joselin offrit au magistrat d'aller chercher, Innsbriick, des lettres de protection de l'empereur, et,^ dans le cas o, pendant son absence, un des partisans, Albert de Brandebourg, dont le nom rpandait la terreur, se prsenterait Rosheim, on pourrait, pensait-il, lui payer une contribution de guerre. Joselin offrit de prter, pour cet objet, la ville 400 florins (tout ce qu'il avait de disponible, ce qu'il semble), condition que les autres habitants de la ville promissent par serment de suivre son exemple. Aucun d'eux ne voulut s'engager; Joselin partit cependant pour Innsbriick, le cur pkin d'inquitude pour sa famille et ses biens, qu'il laissait Rosheim. L'empereur fuyait devant ses adversaires quand Joselin vint
;
Innsbri^ick, Charles
V tait
quand il apprit que la paix tait signe. en grande partie cheval, lui avait cot plus de soixante florins, qu'il ne rclania jamais la ville. Joselin fut pay d'ingratitude. Le magistrat de Rosheim avait limit le nombre des familles juives qui pouvaient demeurer dans la ville et l'avait fix huit. Suivant un usage reu, on comprenait dans la famille les domestiques, les emploj's, et tous ceux qui vivaient ou taient censs vivre dans le mme mnage. C'est grce cette fiction que David, le gendre de Joselin, pouvait demeurer avec Joselin Rosheim, et que Joselin avait cru pouvoir tablir Rosheim son fils Jacob, sous le titre d'instituteur. Deux autres familles avaient cru pouvoir jouir de la mme tolrance, de sorte qu'il y avait, vers 1553, douze familles juives Rosheim, au lieu de huit. Grand scandale Joselin tait Heidelberg, o il faisait, comme nous l'avons racont, des dmarches en faveur des juifs de Dangolsheira, quand le magistrat ordonna aux quatre familles excdantes, parmi lesquelles celles du gendre et du fils de Joselin, de quitter la ville, sous peine d'une amende de cinq livres, monnaie de Strasbourg. Comme les juifs expulss voulurent attendre le retour de Joselin, le magistrat, pour se couvrir de l'amende prononce, avait fait saisir chez eux des objets de valeur et chez Joselin mme une
rendre dans cette
ville
Son voyage,
qu'il
fit
la
JOSEUIANN DE ROSllEIM
25^
vitres casses, des portes population contre les juifs/il y eut des une petite-fille de Joselin furent enfonces, la femme, la fille et lit. Au retour de Josemalades de frayeur, et obliges de garder le se d'apaiser l'aff-aire, mais ces dsordres lin le magistrat promit de qu'il fut oblig renouvelrent pendant une nouvelle absence Ilagueen finir, demanda au magistrat de
faire, et Joselin,
pour
nau de juger
comme
crivit, ce sujet,
au magistrat,
11 arbitre entre lui et la ville de Rosheim. que nous reune lettre touchante,
le
magistrat de
Haguenau annona
bitre.
(6
celui de Rosheim la mi-careme Le mardi aprs le dimanche Lsetare de rpondit par une sorte de mars 1554), le magistrat de Rosheim
qu'il
Il
justification.
qu'il
s'tait
jeter des pierres contre ville se donnait toutes les vaient pas en tre responsables. La avait mme un garde peines du monde pour maintenir l'ordre, ehe
les autorits en taient choses qui n'eussent pas d arriver, mais de des jeunes gens s'taient permis tout fait innocentes. Si poules maisons juives, les parents ne
que celui-ci ne put jamais de nuit pour cela, et elle regrettait et les enfants de Jomettre la main sur les coupables. La femme et la ville ne pouvait pas selin avaient eu tort de se laisser ofirayer, crier mordio empcher les gens de la maison de Joselin de degr de frayeur) ils cri qui indique le plus haut (au meurtre cela prouvt rien. Joauraient pu crier plus fort encore sans que son fils Jacob comme insselin avait eu tort d'tablir Rosheim et si Ton voulait continuer tituteur, puisqu'il y en avait dj un, habitants actuels, ni leurs arrire-neveux ne sur ce pied, ni les des juifs. Pour finir, seraient jamais dbarrasss compltement par nient pas les services rendus la ville les magistrats ne quil les sacrifices d'argent Joselin, en toutes circonstances, et la ville pour elle, mais ses dmarches en faveur de s'est imposs de plus, Rosheim et, ont aussi profit aux juifs demeurant remerci pour le tout. la ville l'a que le magistrat de Rosheim Il semble ressortir de cette pice pu savoir qui lui tait offert. Nous n'avons pas
: !
refusait l'arbitrage
quelle fut la suite de cette affaire. Dangolsheim durent quitter Lorsque, en avril 1554, les juifs de Joselin n'existait plus. Il avait rendu ce village, il est probable que pendant plus d'un demi-sicle, son me Dieu aprs avoir occup, des juifs, qu'il honora par ses vertus les onclions de Befehlsnaber Les fonctions de BefeUlshaber furent partaet
son dvouement.
Aron de Rosheim ges, aprs lui, entre deux personnes, dernier, au bas d'une pice du 11 juillet 1554, de Surbourg. Ce
et
Lazare
2o4
crite en faveur des juifs de Dangolsheim, se donne le titre de Befehlshaber de tous les juifs demeurant dans le bailliage de Haguenau. Joselin mourut probablement l'ge de soixante-seize ans, nous sui)posons qu'il fut enterr au cimetire de Rosenweiler.
Que
sa
mmoire
soit bnie
Elie Sciieid.
APPENDICE.
Dans
le
titre
de
Regierer
Befehlshaher qu'il avait pris ou que le public lui avait donn, procs que nous avons racont plus haut, l'avocat de Joselin produisit un certain nombre de pices d'o il ressortait que beaucoup de personnages importants et officiers avaient donn Joselin ce titre ou des titres analogues. Nous avons retrouv quelques-unes de ces pices dans les anciennes archives de Wetzlar, F. 2615, et nous en donnons ici l'analyse ou la traduction. Ce sont les no*^ I VII qui suivent. Nous les accompagnons (n' VIII et IX)
et
en
droit, conseiller
nomm
1530. Lettre du roi de Hongrie et de Bohme, rgent du Wurtemberg, Josel, juif de 'Rosheim, Regierer gnral de la juiverie. Joselin a demand un sauf-conduit pour son
IL
dcembre
lui est
accord
mande un pour
lui
il
mme.
rponse convenable.
JOSKLMANN DE ROSIIEIM
255
Pentecte (20 mai) 1532. III. Ratisboune, second jour de la empire Georges Wolf de Kuppeulieim, marchal de camp du saint donne un sauf-conduit Josel, juif de romain, sur l'ordre de S. M. L, perRosheim, ObersUr de la nation juive des pays allemands, avec ses mission de rester au Reichstag jusqu' ce qu'il ait termin
affaires.
IV. Ensisheim,
selin, juif
G.-H.-Z.-L.
heim, Obrist Rabii de la juiverie runie, porteur de la prsente, a souvent pass par la Bohme et l'Allemagne, et cause de son titre, Il faut aussi et pour une foule d'autres affaires dont on le charge. vos domaines. qu'il traverse vos seigneuries et que Je vous prie donc tous en gnral, et chacun spcialement, par votre pays, vos s'il se prsente que le susdit maitre Josell passe lui seigneuries ou vos villes, ou dsire s'y arrter, vous veuillez le sans aucun empchement ou mauvaise volont, et que permettre,
vous ne
que d'autres le molestent. Je vous serais au contraire trs oblig, si pour ses propres intrts, ou pour dfendre ceux des Juifs, ses administrs, vous vouliez bien l'couter, de lui tmoigner autant de bienveillance et de bonne volont que possible, vouerais et de le laisser jouir de ce que nous vous demandons. Je pour cela chacun particulirement et tous ensemble une bien
tolriez pas
mon vive reconnaissance. En foi de quoi, j'ai attach la prsente chteau, Prague, le mardi aprs propre sceau. Donn en notre
Saini-Luc
(18 octobre) 1534.
Lettre de de Rottenbourg, au modeste Joselmann, Sbastien Stibern, burgrave commenant juif de Rosheim, Begierer gnral de la nation juive, par les mots Mon cher Joselmann . Prire Joselin de s'arrter
VI. Rottenbourg, vendredi aprs S. Valbourg, an 1535.
:
de Rosheim, Regierer gnral de la nation juive. Il mois, des marchandises de la valeur de 200 flor., ont t y a deux un juif de voles un bourgeois de la ville et mises en gages chez Joselin est pri de s'employer Wingersheim, prs de Hochfelden. contre pour que la marchandise soit rendue son propritaire Winpayement de la somme prte sur ce gage par le juif de
gersheim.
2:]C,
du
juif
de
Mulhouse.
C'tait la guerre des Suisses; tous les juifs furent tus Colmar,
Ammerschwielir, Bergheim
et
environs; quarante-six juifs se baptisrent, dont quarante revinrent au judasme beaucoup s'enfuirent, des enfants moururent en route. Quatre-vingts juifs furent conduits dans un champ prs de Colmar, o le "i3"^nDip leur donna le choix entre le baptme et la mort.
;
On
pour une ranon de 800 reichsthaler, payables le lendemain. O trouver l'argent? il n'y avait pas de juifs dans la contre. On envoya en toute lite auprs de Juda Pamsch C7aND tTinn", juif considr de Mulhouse, qui se hta de runir tout ce qu'il possdait en or et en bijoux, et fit dlivrer ces quatre-vingts prisonniers qui, sans lui, taient vous la mort. ^D'aprs une copie faite sur le Memoruck de Niederbifinheim.)
IX. Traduction de l'original allemand d'une lettre (trs intressante et trs touchante) adresse par Joselin au magistrat de llaguenau au sujet du diffrend qui s'tait lev entre lui et les villes de Rosheim, en 4554, cause de la prsence, Rosbeim, de son fils et de son gendre (voir, plus haut, le rcit de cette affaire). La pice se
trouve aux archives du Bas-Rhin, C. 78. Mes chers amis, c'est pouss vers vous, par mon obissance et ma baute opinion de votre sagesse, que je vous remets trs humblement ma plainte, pour vous faire voir ce que nous souffrons des
et Conseil de Rosbeim eu de graves faits en ce que les bourgeois et les babitants de Rosbeim ne tourmentent pas seulement jour et nuit nos coreligionnaires dans la ville, mais encore mettent contribution, battent et volent les juifs trangers qui y passent ou qui viennent dans le voisinage. De l, procs, condamnation des autorits, et,
bourgmestre
4 Il
finalement, transaction amiable, grce mon intervention 2 J'ai remis alors une ptition aux honorables magistrats de Haguenau, o je les ai pris d'en faire part leurs collgues de
;
Rosbeim, et de les faire venir devant Messieurs les bourgmestre et Conseil de Haguenau, afin de chercher leur faire entendre raison 3 Ces Messieurs de Haguenau se sont montrs trs bienveillants mon gard, m'ont tmoign beaucoup de bont, et ont dit qu'ils ne demandaient pas mieux que d'accepter l'arbitrage, si cela convenait la ville de Rosheim. Comme celle-ci s'en rjouissait, Haguenau s'est adjoint le bourgmestre Barlholome Botzheim, le greffier-syndic, maintenant receveur, ainsi que les autorits de
;
fils
le
JOSELMANN DE ROSIIEIM
et portes
237
des maisons juives, et ont attaqu les juifs trangers hors de la ville. Il est mme arriv que l'un de ces derniers a assign un de ses agresseurs devant le tribunal de Rothweil, et cet agresseur n'tait rien moins qu'un de nos premiers bourgeois faisant maintenant partie du Conseil. Eh bien! moi seul et quelques membres du
Conseil, nous avons pri ce juif tranger de ne pas laisser venir l'af-
au rle, et l'avons arrange pour environ quarante florins de dommages-intrts 6 L'anne passe, quatre bourgeois de la localit nous ont, la nuit, cass volets, portes et fentres, et, pendant que j'tais absent pour des affaires importantes, ils ont tellement effray ma femme et mes enfants, que ceux-ci oiit cri mordio et en ont fait une grande maladie. Et quel tait spcialement le chef, le fauteur de ces dsordres? Un garde de nuit. Et qu'ont fait nos autorits? Elles ont puni les bourgeois d'une livre Strassburger Pfenning et de trois quatre jours de prison, mais il n'a jamais t question de nous ddommager pour nos pertes, frayeurs, et pour la maladie de nos
faire
;
femmes
et enfants;
La
dite
communaut
(juive)
d'elle,
moi qui
rois et
cours, pour des juifs trangers, dans tous les pays, devant
empereurs, dans les dites et les chambres impriales, pour les dfendre. Et je n'ai pas mrit cet outrage de la part de- la ville de Rosheim, car j'ai eu l'occasion de donner cette ville des preuves de mon attachement. Il y avait alors environ quinze mille hommes Altorf, un demimille de la ville. C'tait pendant la guerre des paysans. Ces gens voulaient, au dbut, mettre leur camp Rosheim. Je rveillai la nuit
))
Jean Mayer
Je leur dis,
secret,
et
Jacob Wagner,
les les
les
comme
me
l'avaient confi
en
.
conjurs voulaient s'tablir Rosheim. Je me rendis alors Altorf, auprs des chefs rasme Gerber, Pierre et Diebold deNordheim, je leur donnai partager, entre eux, quatre-
que
le
lendemain
vingts florins d'or; en change, ils me donnrent une lettre munie de leur sceau, par laquelle ils s'engageaient ne venir yers Rosheim avec leurs bandes que lorsque toutes les autres villes seraient dans leur alliance. Et ils m'ont tenu parole. C'est alors que feu Jacob Wagner, bourgmestre qui m'avait accompagn Altorf, me dit,
jouirez
j'ai laiss, sous la garde des autorits de Rosheim, ma famille et ma fortune, et j'ai dpens, en frais de voyage, plus de soixante florins de ma poche, pour aller Insbrlick et dans d'autres villes, pour chercher des protecteurs notre ville, comme je l'ai bien souvent fait pendant la vie de l'empereur Maximilien. Et personne n'a voulu croire que je me risquerais
aprs que j'eus obtenu ce rsultat Jhesel, du fruit de ce bienfait. 7 Durant la dernire invasion franaise,
:
vous
ces voyages.
>>
Quand,
cette
mme
poque,
le
margrave Albrecht
s'est
17
appro-
T. XIII, N 20.
258
ch de notre pays,
que
le
toutes les petites villes de fortes contributions de guerre, je me J'ai chez moi, suis rendu Tlltel de Ville et j'ai dit au Conseil
:
en or et en argent, pour une valeur d'environ quatre cents florins, enferme dans un coffre en fer, je veux vous les prter, condition que d'autres bourgeois aussi jurent qu'ils avanceront la ville ce qu'ils possdent en or et en argent, afin que, si l'ennemi nous puissions le vient et rclame une contribution de guerre
,
satisfaire.
Eh
bien! je le demande,
un homme qui
.
avoir, n'a-t-il pas le droit de croire qu'il doit trouver auprs des
gistrats
ma-
y a quelques mois, ces mmes magistrats, malgr nos traiont donn ordre nos instituteurs de quitter la ville, et, en mon absence, ont fait des saisies chez moi et chez d'autres. Ils ont, en outre, menac les susdits d'une amende de cinq livres Slrassburger Pfenning, si, dans l'espace de huit jours, ils ne partaient pas. Entre temps, je suis revenu ici, et j'ai comparu avec mes coreligionnaires
8 Il ts,
devant
rappel le trait que vous avez fait, leur ai mal agi et que nous voulions prendre pour arbitres, ou le gracieux bailli, ou voire haute sagesse. Je les ai, en mme temps, pries de me rendre ma coupe en argent, sinon je me verrais
le Conseil, je lui ai
Chambre
impriale, puisqu'
mon
imposer personne injustement, ni chasser ainsi l'instituteur. Ils m'ont alors rpondu qu'ils voulaient dlibrer sur ce sujet, et qu'ils me feraient part de la dcision prise. Un ou deux mois aprs, ils ont envoy chez nous; nous avons comparu et, aprs avoir longtemps attendu, nous vmes venir le bourgmestre Wendling Magnus qui nous dit de nous en aller, parce que le magistrat voulait laisser reposer la question, que plus tard on verrait ce
on ne peut
saisir ni
aurait faire; Ensuite, pour des affaires pressantes qui sont intervenues, je suis reparti cheval, on a profit de mon absence pour faire venir devant le Conseil, le mardi, aprs le dimanche Reminiscere (20 fqu'il
des veuves, de
partir de la ville,
que l'autre instituteur, on a dit aux instituteurs de sous peine d'une amende, et, comme ces deux Juifs
ainsi
et
de
n'ont pas voulu obir, les magistrats ont cherch a les fair sortir la ville par la force, avec l'aide de leurs valets.
Les magistrats D Les Juifs ont suppli qu'on attendt mon retour. s'y sont refuss, et la nuit suivante, dj, les bourgeois et habitants
ont, de nouveau, lanc des pierres contre nos
volets, suivant leur habitude.
D Est- il donc permis de nous molester ainsi, nous qui sommes pourtant des hommes que Dieu a mis sur la terre, pour vivre dans tous les pays et dans toutes les villes, non avec les bles, mais parmi les autres hommes ? Nous sommes donc contraints et obligs de nous
maisons
et
contre nos
JOSELMANN DE ROSHEIM
plaindre de
la ville
259
de Rosheim, de prier de
la
punir
et
de nous pro-
tger dans notre malheur; votre haute \0 Enfin, pour terminer, je sais par moi-mme que Sagesse nous a dj tmoign, dans mainte affaire, beaucoup de bout. Il est aussi avr que votre haute Sagesse s'est toujours monjuif ou un tre parfaitement juste envers tout chacun, que ce ft un
chrtien.
je
plainte devant la
Chambre
impriale, en
mon nom
et
en celui des
susdits juifs, jusqu' ce que, mes frais, vous ayez fait parvenir mes supplications aux autorits de Rosheim, et qu'elles consentent chacun cesser leurs ordres d'expulsion et de saisie, en laissant jouir en paix de ses privilges, puisa comparatre avec nous, devant
vous, Haguenau.
Ces messieurs du Conseil voudront bien fixer, pour le rendezvous, un jour venant aprs les ftes de Pques, mais, si cela ne leur convient pas, qu'ils rpondent avant le mardi de la mi-carme, afin que nous sachions quoi nous en tenir. votre haute Nous voulions seulement soumettre nos plaintes afin que ces Messieurs de Rosheim vissent que nous, Sagesse, pauvres juifs, nous ne tenons leur faire ni frais, ni dommage. Nous supplions encore une fois votre haute Sagesse de ne pas
prendre notre longue pitre en mauvaise part, et de mettre mon compte tous les frais de copie et d'expdition. Nous attendons un mot de rponse. De votre haute Sagesse le trs humble et 1res obissant, Jhesel, juif de Rosheim, pour lui et ses ressortissants de Rosheim.
))
Parmi tous les savants chrtiens qui, depuis la renaissance des tudes classiques, se sont adonns la littrature juive, aucun n'a
une prdilection plus grande et un succs plus cladomaine entier de la science juive. Aussi, aucun autre n'a-t-il t honor au mme degr par ses contemporains. Les savants de France, d'Angleterre, d'Allemagne et de Hollande salurent en lui le digne fils de son illustre pre, le grand matre de la langue et de la littrature hbraque. Ils lui demandaient des conseils, le priaient de recommander leurs oucultiv avec
vrages
travaux
littraires.
De
savants juifs des pays trangers, auxquels tait parvenu le bruit de sa renomme ou qui avaient tudi ses ouvrages, ne laissrent pas d'entrer en relations avec lui et de lui apporter leurs hom-
Jacob Roman et Lon Siaa, de Constantinople, taient en correspondance avec lui leurs lettres ont t publies par nous antrieurement '.
;
Parmi
les
sans doute de
le
rabbins italiens de cette poque, Buxtorf connaissait, nom seulement, Venise, R. Mose Zacut et R. Sa-
muel Aboab. 1\ s'tonnait que ce dernier se ft refus enseigner Tahnud au jeune del Grange, tout en consentant lire avec
le
lui
Kozari,
et
date de 1664.
Mantoue
le prouve sa lettre crite de Venise, la Vrone, il connaissait R. Sal Merori^. A Padoue, il avait, comme il le dit dans une lettre
comme
ami parmi
'
adresse Hottinger, la date du 7 septembre 1642, plus d'un les savants juifs.
Revue, tome VIII, p, ijo et suiv. Saul Merori, dont il existe une
le
r;3Tam Thm-Q dans le Recueil HTT^'Q "ip-)D 'o, paru Venise en 1664.
intitul
201
comme correspondants, Salomon Ga et Florio Porto Cohen, deux hommes nergiques, qui sont rests j,usqu" prsent tout fait inconnus.
Maiitoue,
il
Qui
tait ce
Salomon Ga
ma
une lettre du 6 novembre 1637, date de'Mantoue, je rpondrai que je suis Juif de race et de religion. Mes anctres taient au Sinal Je ne suis ni docteur, ni rabbin, et je ne possde aucun autre titre honorifique je suis un simple instituteur. A la suite de la guerre, j'ai quitt Mantoue et je me suis rendu Bolzano S o je suis entr dans la maison d'un honnte et excellent homme, Jacob Moravia, en qualit de prcepteur de ses deax fils jeunes gens fort bien dous. J'y suis rest environ cinq ans et demi. Je suis g maintenant de 37 ans. A l'ge de 20 ans, j'ai commenc tudier le latin, mais, pendant mon sjour Bolzano, je l'ai oubli en grande partie, soit faute de temps pour m'en occuper, soit parte que, comptant rester dans cette ville plus longtemps, j'ai mis tout mon
profession et
position, crivait-l Buxtorf, dans
:
,
ma
afin de
pouvoir
l'enseigner
cette langue
couramment
2.
fit du Guide des gars de Mamonide, et qui ne passa pas inaperue dans les cercles juifs, remplit Salomon Ga d'tonnement et d'admiration, au point qu'il rsolut d'crire au fils de cet homme illustre (il attribuait la traduction au pre) une lettre d'hommage, rdige en latin. Il lui dem.andait en mme temps si, outre la traduction du More, d'autres ouvrages pouvant lui servir pour ses tudes avaient t
La
publis
^
fut trs sensible ce
Buxtorf
Diatribe^,
le
en hbreux.
priait,
mme
temps,
de
lui
Grande
1
fut la joie
le
foire,
avait
jadis
2
une communaut
juive,
peu importante,
est vrai.
Quod queris statum... Cette lettre se trouve, comme toutes les autres que nous publions ici pour la premire fois, dans la collection des lettres adresses Buxtorf, compose de 4 volumes, que possde la Bibliothque municipale de Ble
(G, IflV;.
* La lettre crite en latin (G, I, 344), date de Mautouc, die sexta Augusli 1637, Non solum mihi unquam in mentem venisset. > dbute ainsi * La rponse ne nous a pas t conserve. ^ Diatribe de comj>end. cl fade liiig. hcbr. et chald.; Blc, 1037.
: . .
262
Buxtorf lui parvint, et qu'il apprit ainsi que le savant qu il honorait un si liaut degr vivait encore. Il exprima longuement sa satisfaction dans sa lettre du 6 novembre 1637, crite en latin, avec une introduction de dix lignes en hbreu, et adresse Buxtorf. 11 y appej^ait son attention sur quelques ouvrages que Buxtorf, comme il le supposait, ne connaissait pas encore par exemple, le nan, la concordance hbraque de P. Marco Marino-. Il promit de lui envoyer, la prochaine foire de Bolzano, quelques livres intressants quant au commentaire d'Abravanel sur les prophtes, qu'il dsirait avoir, il ne pouvait, son grand regret, le lui procurer, ce livre tant devenu trs rare. Il termine en priant Buxtorf instamment de lui envoyer le Lexicon pentaglotlon Hebr. Chald. Syriac. Talmud- Rabbinic. et Arab., de Valentin SchindlerS mentionn dans le Diatribe, et de son Lexicon chaldaicum talmiidicum, qui tait sous presse, ce qui en aurait paru au moment de la prochaine foire de Bolzano. Jacob Moravia tait charg de payer, au reu des livres, le prix fix entre les mains du porteur. Ces lexiques l'intressaient d'autant plus vivement qu'il travaillait lui-mme, en collaboration avec un ecclsiastique* auquel il donnait des leons d'hbreu, un lexique de ce genre et qu'il ne pouvait l'achever, faute de temps. Il lui fallait consacrer la journe entire son enseignement, et les heures de la soire, soit des travaux profanes, afin d'assurer le pain de sa famille, soit l'tude du Rab Alphes, qui tait alors le sujet de confrences quotidiennes dans les Acadmies.
lettre de
:
Salomon Ga
1637,
il
Le 24 kislev (H dcembre)
il
lui
envoya,
comme
rappelait encore
une
fois
les
deux lexiques
qu'il dsirait.
Il
le
priait de lui
exp-
dier lettres et livres par Venise, au lieu de les envoyer par voie de
Bolzano
^.
expose Buxtorf
qu'il
voudrait
un bon dictionnaire usuel hbreu-latin et latin-hbreu, qui contiendrait non seulement tous les mots de l'criture-Sainte,
La lettre dbute ainsi 13 "ilbn bilUJ 'llinMarco Marino vcut quelque temps Ble, o il exerait les fonctions de ceuseur. Sa concordance parut Venise en 1593 voir Bvue, t. VIII, p. 78. ^ Hannov., 1612. * Cuin IValre quem linguam hebream docebam. ^ G, I, 351. Les titres des ouvrages donns en prsent ne sont pas indiqus. G, 1, 346.
'
:
263
mots et tournures de la Mischna, de la Berata, des Midrascliim, du Guide des gars et du Yad Ilazaka de Maraonide, des Commentaires de Rasclii sur l'criture et le Talmud. En outre, il fait savoir Buxtorf que son ami, R. Samuel Mdina de Venise, le fils du grand rabbin R. Seraaja Mdina, de cette
mais encore
les
Commentaire d'Abravanel sur Jrmie, au prix de six ducats, ce qui lui semblait trop cher. Il renouvelle encore une fois la demande des lexiques, de la Concordance parue en 1632, et d'autres ouvrages publis par Buxtorf. Il ajoute qu' Venise Samuel Mdina, et Bolzano, Jacob Moravia ou les marchands Jacob Cases et Simon Fano, qui y viendront la foire, recevraient les livres et
villes voulait vendre
le
Ezcliiel et les
douze
petits prophtes,
en verseraient
le prix.
Les lexiques arrivrent enfin. Le 20 juin 1638, Ga put en accuser rception Buxtorf. Dans la mme lettre, crite en hbreu 'S
annona aussi qu'il lui envoyait le -^Ditt-i O'^oy '0 ^, qui un clbre rabbin et cabbaliste de Mantoue, ainsi que le Kozari avec le commentaire de Jehuda Muscato *. Au sujet de Azaria Me-haadomim (de Rossi), que Ga confond avec Azaria di Fano et dont il fait un cabbaliste, nous apprenons par cette lettre qu'il tait le matre du savant duc Ferdinand ^ et tenu par celui-ci en grande estime. Quant aux livres demands par Buxtorf, il lui envoya, outre le "jT^r: -^dti n-i3<S que celui-ci n'avait jamais vu, les Propos du renard \ les commentaires de
il
lui
R. Isaac Hacohen et R. Mose Alschich sur Job , le ^"i^nr: 'o ^ de R. Aaron b. Joseph, et le nn-^i:^ 'o ^^ au lieu de ce dernier, il au;
discours
R. Semaja Mdina, petit-fils de R. Samuel de Mdina (tD"TD"lj, diteur des religieux de ce dernier, parus Mantoue en 1622, sous le titre de
formule de salutation
la lettre
G,
350
aprs
la
'^im n^lDn
:
"iiptt
bib' 13 "^l^n
* *
bD^^,
'd
;
commence
ainsi
b"^iarb
IplJt
]yJ2''?
^^mi bn "^Dn'"
"'1;T731 D'OS'
Mantoue, 1623.
Venise, 1594.
Dans le 5 Nous ne sachions pas que ce fait ait t mentionn nulle part ailleurs. Supplment la bioj^raphie de De Rossi, par Zunz [Kerem Hemed, V, 162), on touteparle bien des entretiens que Azaria de Rossi eut avec des savants chrtiens fois Zunz {l. c., V, 148) ignore que Buxtorf cite De Rossi dans la prface de la traduction du More. 6 L'iuteur de cet ouvrage est Isaac b. Jacob Obadia (Venise, 1398).
;
le
dernier Venise, en
'
Venise, 1600.
'
Mantoue, 1362.
264
envoyer le ninb^n D'Diyiz \ qui contient, outre le avec un commentaire, beaucoup d'autres choses *. Dans la maison de Salomon Ga habitait Florio Porto ^, fils d'un savant qui tait galement professeur d'hbreu. C'est lui qu'incomba le triste devoir d'informer Buxtorf de la mort de son matre et ami, survenue au mois d'aot 1638. Porto avait d'autant plus de motifs d'crire Buxtorf, que Ga avait envoy ce dernier, quelques mois avant sa mort, par l'intermdiaire des ngorait prfr lui
m-'iT"' '0
ouvrages que Buxtorf avait demands et dont il n'avait pas accus En mme temps, il prenait, disait-il, la libert de lui demander, au nom de la veuve de Ga, habitant sa maison, de complter le Lexlcon ialmudicum qu'il avait envoy et qui n'allait qu' la page mS. Il considrerait cela comme une faveur personnelle trs grande. Porto ne ngligea pas de complimenter Buxtorf sur l'excellence de sa traduction du More. A cette lettre du 24 dcembre 1638 *, que, pour plus de sret, Porto envoya Ble par diffrentes voies, Buxtorf rpondit qu'il allait envoyer les feuillets manquants du Lexlcon. A la suite d'une lettre de rappel de Porto ^, Buxtorf lui crivit qu'il les avait envoys Venise ^. Lorsque les feuillets avec le titre et la prface arrivrent enfin, le Lexicon avait t gar par la ngligence de la veuve de Ga, au grand chagrin de Porto '. Comme prcdemment Ga, ainsi Porto fut charg par Buxtorf d'acheter pour lui les livres hbreux imprims en Italie. Le jeune savant, qui s'tait procur les ouvrages de Buxtorf et les tudiiit avec ardeur, se mit volontiers sa disposition. Mais, cette poque, les livres hbreux taient dj devenus plus rares en Italie. Beaucoup de personnes les tudiaient, dit Porto son pre, dj mort en 1640, avait t du nombre. Porto choisit, dans la riche bibliothque que son pre avait laisse, les ouvrages suivants qu'il envoya Buxtorf:
rception.
;
ll'rp
'^::2
O
1
3113 ,de
de Mose Abraham Provenzalo; Venise, 1596. Eliakim ben Naphtali Venise, -1606.
;
Mantoue, 1558.
Ses
lettres
P'iorius
lettres
en h-
breu
rj"nD
imbs,
* G, I, 324. La lettre est eu latiu et commence ainsi Quamquam uondum libi meas dederim epistolas ueque adhuc de me nulla ad te perveuerit nolitia ^ La lettre est date du G mars 1(J40 (G, I, 320). " Lettre du 28 mars 1 640 (G, 1,33'2), oil se rl're une lettre de Buxtorf du 20 fvrier, 7 Lettre du 14 aot 1040 (G, I, 333).
26o
inn-2 ,d'Issachar
Baer
b.
Moses Petahia
;
Prague, 1609.
Venise, 1607,
;
rimm
"iTjin
,de
,
Mose
b.
Jacob Gorducro
Venise, 1588.
1628.
1627.
n\V'
mn
-iniD':: -31:'
tiDT" rr^nwSO
1o93.
"^msn ,de Jehiel Melli Mantoue, 1623. l!"':"i7:-i O^oy ,de Menahem Azaria di Fano Mantoue, 1623. Venise, 1607. m-iD^::^ 'o
nriT
;
Il
n-'-in;-;
n-ns
bT75^;,
d'Aaron Ibn -ip-i -^b^, il ne pouvait satisfaire la Hayim, Venise, 1608. Quant au demande de Buxtorf avant de savoir lequel des ouvrages portant ce titre celui-ci voulait dsigner. Le commentaire d'Abravanel sur les prophtes se trouvait bien dans la bibliothque de son pre, mais tellement dfigur par la censure, qu'il n'osait pas le lui envoyer. Quant au prix des ouvrages en question, il s'en remettait Buxtorf lui-mme du soin de le fixer du reste, il tait dispos prendre en change ses propres ouvrages ^ La correspondance assez active qui fut change entre Buxtorf et Porto - concerne, en grande partie des livres que Porto lui avait procurs ou demands. En septembre 1640, il lui envoya,
de MerAngel, Mantoue, 1622, et
j-i-n
ab
par l'intermdiaire de J. P. Partner de Venise, le -.p^ -^bi, commentaire sur les prophtes, de Samuel Laniado (Venise, 1603), et, par la voie de Bolzano, le "j-inN sb, qu'il avait dsir. Ayant vu, dans un des crits de Buxtorf. beaucoup d'ouvrages cits qui ne se trouvaient pas en Italie, Porto pria Buxtorf de les lui procurer, conformment la liste contenue dans sa lettre du 17 no-
vembre,
et
de les
lui
supplment; Ble,
1629.
latine
de Paul
Fagius
Abraham
b.
Dior^
;
D-^p"''!^
nm
mniN
1-173N
Prague, 1580.
1610.
,sur les
-iDO i-i7:n ,de Napbtali Altscbuler ; Lublin, 1602. NT^D 12 ,dans la traduction latine de Paul
Fagius
Isny, 1542.
Lettre du
I,
T^n VZ^'^
330).
'":"'bp
'l
T^ (lOiO). La
fiu
seule de
la
lettre est
en
hbreu (G,
'
'
260
1T^:rj!rT
Maimonide, avec
la traduction latine
D13>
de
de
L'Empereur;
Leyde, 1634.
';"^7.3"'2:3 '-1
m3>D)3 dans
3TI3 T^N^
bri'Cn ^017J
la traduction latine de L'Empereur; Leyde, 1633. Concordance Venise, 1523. dans la traduction latine de Jean Mercier; Pa;
ris, 1559.
mDn3>)3r!
^^'\yi2
Gans
Prague, 1092.
jdans
la
Pa-
ris, 1559.
dans la traduction latine Cologne, 1555. ,dans la traduction de P. Ricci Augsbourg, 1516 et La collection des crits de Joseph del Medigo K
in
,
;
mi
rimN
"nrTr>
Buxtorf n'envoya pas ces ouvrages Porto, dont deux lettres du 25 fvrier et du 26 mai 1641, restrent sans rponse. A la date du 24 novembre 1641, il crivit encore une fois
ultrieures,
Buxtorf, lui disant qu'il lui enverrait volontiers le mT^ "^po, de Menaliera de Lonzano, mais qu'il n'osait pas, n'ayant pas reu de ses nouvelles depuis un an: Buxtorf ne rpondit pas davantage. Nanmoins, en aot 1642, Buxtorf crivit liottinger de Zurich, que depuis longtemps il tait sans nouvelles de son ami Porto.
une lettre adresse au mme Hottinger, il Mantoue, j'ai pour ami un juif nomm Florio Porto, mais j'ignore s'il vit encore -. A Padoue, o il y avait alors beaucoup de Juifs, mme des mdecins trs verss dans le Talmud et familiariss avec les crits des philosophes, Buxtorf tait en correspondance pistolaire avec Emanuel Porto qui tait peut-tre un parent de Florio Porto. Emanuel Porto ou Menahem Zion Porto Cohen ^ comme on l'appelait dans les cercles juifs, tait un des rabbins les plus
plus tard, dans
Un an
disait
instruits
de son temps.
Il
tait
n Trieste, vers
xvF
sicle.
En
1627,
il
la fin du mentionn
La
lettre
ibi
Ego
en hbreu, avec le D^-iDD "JT^DT y adhrent, se trouve G, I, 330. Mantuae famiharem habeo judsBum quemdam Florio Porto, sed nescio an
adhuc
3
in vivis (Ms.).
Zion, comme Florio et Isaac Porto Cohen, le savant correspondant de R. Mr Katzenellenbogcn, signaient du nom de LDIID, mais nullement ^niD NDI, comme le croit Luzzatto (Wiener Jahrbiich, VI, 103, et Autobiographia de S.-D.' Luzzatto, Padova, 1878).
Menahem
207
*imob "imy, et, en 1636, Padoue, l'ouvrage astronomique en quatre parties Porto asironomico, ddi Benvenuto Petazzo, comte de San Servol Castelnuovo qui l'ut l'objet des loges d'Andra Argoli, professeur de mathmatiques l'Universit de Padoue, et que Tomaso Ercolani et Benedetto Luzzatto, Rabbi
: ,
liebreo studente in
Padova
le
En
Gaspard Scioppius
et
sur sa recom-
mandation, Porto,
Buxtorf. Ce Scioppius ou Schoppe, Allemand d'origine, qui tait au service des Jsuites et qui se fit connatre par son pamphlet
:
Scaliger hi/perbomUns, dirig contre le savant de Lej'de, Joseph Scaliger, plus que par ses crits mystico-philosophiques, rsida assez longtemps Padoue, o il eut l'occasion de faire la connaisil crivait de Padoue Buxtorf Emanuel Porto, un excellent homme, n'hsite pas m'adresser une demande d'autant plus qu'il connat ta bont, ton ru-
R.
pu juger
d'ailleurs
ungue leonem . Je lui ai promis de te le recommander dans une de mes lettres. Je te prie donc de te montrer complaisant son gard et d'tre persuad que tu me rendras par l un grand service ^. Quelques jours plus tard, le 20 octobre, Porto crivit directement Buxtorf une
insr dans sent ex
lettre
mon Mercurius \ o on
en hbreu
et, s'il
^,
le
lui
en-
un im.primeur de Ble, pour en faire la publication. Il espre que l'imprimeur ou l'diteur ne se refusera pas publier ce travail qui, cause de son peu d'tendue et du sujet trait, pouvait tre d'une vente facile. L'auil demande seulem.ent que l'diteur a des prtentions modestes teur lui envoie, immdiatement aprs la fin du travail d'impression, vingt-cinq exemplaires ordinaires et un exemplaire sur papier imprial, afin de pouvoir le remettre temps au haut personnage qui l'ouvrage doit tre ddi. Enfin, il prie Buxtorf de vouloir bien corriger les fautes qui se trouveraient dans le manusvoyait
l'approuvait, de le remettre
:
possibles.
Dans un post-scriptum,
il
de son ct, tous les services demande quel est le prix d'un
Rabbi Emanuel Porto, vir optimus et meo judicio dig'iissimus. La lettre dbute ainsi (G, I, 337) "^b '{'Ti-n iIinN '^J'W'J
:
Ty^tt
268
si
r-
une seconde lettre, pour s'informer du sort de son manuscrit, disant que si les imprimeurs de Ble ne voulaient pas s'en charger, il le ferait imprimer en Italie . Dans sa lettre du 17 fvrier 1642, Scioppius rappela galement Buxtorf que plusieurs mois s'taient couls depuis qu'il lui avait recommand Porto et que ce dernier attendait encore une rponse. Comme tu as pu voir par mes lettres prcdentes, j'aime ce digne homme; c'est pourquoi je te le recommande de nouveau par la prsente . Malgr cette nouvelle recommandation, Buxtorf ne parat pas s'tre ht de rpondre. A la date du 25 mai 1G42, il crivait Ilottinger de Zurich, qui avait reu, en mme temps
lui
envoyait de Padoue,
2,
le
Compen-
dium de
la
grammaire hbraque
qui, par intrt pour l'auteur, s'tait inform auprs de Buxtorf de sa position et de sa considration parmi ses coreligionnaires Je
:
ne
d'Emanuel Porto, sinon que j'ai reu de lui une lettre, il y a quelque temps, avec une dissertation qu'il dsirait faire imprimer Ble il m'a t chaudement recommand par Gaspard Scioppius, qui m'a encore pri rcemment de l'honorer d'une rponse. Je n'ai pu encore le faire, et il n'a pas encore reu de lettre de moi ^ )>. La dissertation de Porto, que Buxtorf dut corriger srieusement, ne fut pas imprime Ble. Elle parut un an plus tard Padoue sous le titre de Dipluranologia qua duo sacr scripiiir oracula de regressu solis tempore Ezechi et immohilitate Luminarium sub Josue declaranlur'^ avec ddicace l'empereur Ferdinand III. Comme le titre l'indique dj, elle traite du miracle de Josu arrtant le soleil. Cette question, souleve par Galile, qui vcut quelques annes Padoue, et qui avait probablement
sais rien
; :
amen Porto
La
lui-mme en hbreu,
et
comme
il fit
bien d'autres, trs peu d'amiti, Porto se montra toujours comIl lui
et
s'occupa pour
CeUe
leUre (G,
338)
commence
hebraefc ;
ainsi
N")13
im?:C"'
'2''~T>
"ipi;'T
''Z'^'O
'^
Compendium fframmatica
De Em.
"
aliter-
200
de livres. Ainsi, Jean Rliodius lui crit de Padoue, E. Porto, qui a d partir pour date du 11 novembre 1644 Venise ^ a runi les livres que tu as demands et dont je t'ai
:
indiqu
il te les enverra prochainement. Buxtorf estimait plus que tous ceux dont nous Un homme que avons parl, c'tait Menasse ben Isral toutefois la correspondance de ce dernier avec lui ne nous est pas parvenue. Il apprit avec joie que Jean ZoUikofer de Saint-Gall, lors de son sjour Amsterdam, durant l't 1655, avait eu un entretien avec le savant Menasse et que celui-ci lui avait fait cadeau de l'opuscule, rcem-
le
prix rcemment
Bonum nuncium.
Buxtorf tenait en grande estime aussi un autre savant juif: David Cohen de Lara. De Lara, n en 1602, Lisbonne, ou, comme d'autres prtendent, Hambourg, tait lve du rabbin d'Amsterdam, Isaac Usiel, et sjourna Amsterdam jusqu'au moment o la Communaut de Hambourg l'appela au poste de hacham. 11 mourut Hambourg le 10 octobre 1674. Par ses travaux philologiques et lexicographiques,il attira sur lui l'attention des savants chrtiens contemporains.
Un
mots
la
trangers
usits
dans
le
les
en 1638, sous le titre mn T^y c'tait la nomenclature des crits rabbiniques. Hottinger
ait
considre ce travail
matire.
comme
meilleur qui
jamais paru en
Cet ouvrage ddi Jean SaLvius de Tulingen, ambassadeur sudois auprs de l'empereur, parvint Buxtorf, par l'entremise
de Jean Tileman Stella de Try et Morimont, le charg d'affaires du cardinal de Richelieu. Nous ignorons comment le savant juif de Hambourg entra en relations avec ces hauts personnages. Ce
qui est certain, c'est que de Lara envoya Paris vingt
exem:
plaires de son ouvrage. Dans une lettre de Stella, qui sjourna quelque temps Ble, date du 12 octobre 1641, il est dit En attendant, j'envoie mon honor matre les deux exemplaires du Lexicon hebraeo bardaro de R. David Cohen. Je n'ai pas encore
appris
Paris.
si les
Hambourg
Ds que
vous
Il
fait hommage, vous sera remis ^. nest pas surprenant que de Lara
hommage de
son
Talmud-Tora
III, 132.
*
D'aprs Ghiroadi-Nepi, Toldot Gedole Isral, p. 258, Porto tait professeur au de Venise. Il mourut Padoue vers 1660; Voir la lettre d'Isaac Caiilarini Th. Uuger, du mois d'aot 1717, dans Ozar Nechmad, Vienne, 1860,
1
t.
270
ouvrage l'homme
ii
tait dj ce
fit Hottinger, la date du David Cohen de Lara, rabbin Hambourg, d'origine espagnole, a crit, sous le titre de iii no3, un ouvrage sur
les
proverbes (rabbiniques)
*,
1660, de Lara, que Thophile Spizelius, dans une lettre adresse Buxtorf, appelle le plus grand hbrasant de son sicle, crivit une nouvelle lettre au savant blois. Le
En novembre
novembre 1660, celui-ci crit Hottinger Hier j'ai reu une David Cohen de Lara, qui prpare la publication du iVomenclator, compos d'aprs les ouvrages hbreux, talmudiques et
19
:
lettre de
autres, avec des notes explicatives en latin et en espagnol. 11 m'en a envoy le spcimen. Je considre l'ouvrage comme trs utile, et je crois qu'il rpandra la lumire sur bien des points obscurs.
Des
seule,
lettres de de
Lara Buxtorf,
il
il y rappelle qu'il lui a dj crit deux fois sans avoir reu de rponse, ce qui n'est pas tonnant de la part de Buxtorf. Il l'excuse cependant cause de son tat de sant et de ses nombreuses occupations. Il lui fait
en
latin,
du pome d'Aben-Esra sur les lettres iirt^s-, et que la deuxime partie de l'ouvrage De convenientia l'ocabulorimi ainsi que le grand Nomenclator sont sous presse. En outre, disaitil, il prparait pour l'impression d'autres ouATrages, auxquels il travaillait depuis quarante ans. Enfin, il le prie de compter toujours sur sa complaisance et de lui envoyer sa rponse par le porteur de la lettre, le ngociant portugais Abraham Abendana d'Amsterdam ^ qui sjournait Francfort pendant la foire. Cette lettre de David Cohen de Lara ^ est ainsi conue
cation,
:
Salutem et pacem Vire Glari" in Domino precor simulque servitlorum fneorum polliceor.
officia
clarissimum jam elapsis temporibus duas dedi litteras, superque declaravi et voluntatem meam Libres quosdam in lucem edendi clare exposui,
Ad virum
m quibus
(rabbinicorum)
David Cohen de Lara rabbinus hamburgensis natione hispanus opus adagiorum omnium scripsit quod vocavit *Ti1 NOS- Ce livre n'a jamais t
imprim.
^"l^'T, Hxplicatio mnigmatis A. 'Esrm; Leyde, 1658. Cet Abendana vivait encore lors de l'inauguration de la synagogue portugaise d'Amsterdam, en 1675. Voir D. H. de Castro, De Hynagoge der Port. Isral Gemeente
^ ^
Tll
te
p. lvi.
271
hacteuus anxius respoasiouem exspeclavi, sed nuUarn recepi, nihil minus tameu tibi, V. Cl., omuia condono, tuin quia audivi valetudinem tuam elapsis temporibus salis fuisse Infirniam, lum quia ipse optime uovi variis occupationibus fuisse distractum, nuuc auleni tertia vice ut mihi licet uti stylo latiuo. Signifieare volui eenigmata Aben Hezra ia prccfatione penlateucbi posiLa luci, exposuisse cum
uno vel altero exemplari. Tibi quoque gratipossim, si Tibi placent, deinde secundam etiain partem de couvenienti vocabulorum nuuc sub prlo et tandem eliam nomenclalorem amplissimum ad methodum Adriani Junii insuper haberem multa alia publicanda, in quibus annos XL laboravi, quare Te virum Clarissimum, supplex veneror, ut mihi inter tuos serves humillimos respondere voles, simulque indicare si qua in re mea curia supellex desideretur, Tibi, viro Clarissimo, serviie totus desidero. Vais et me tuum servum humillimum redama, dabam anno '1661 die veheri 29 Aprilis Amst. Qui litteras meas delaturus est, is ipse litteras tuas responsiones Francofurto Abram Abendana mercalor
clarissima evolutione
ficari
L'ouvrage dont de Lara dit, dans cette lettre, ce qu'il rpte dans le titre, qu'il y a travaill quarante ans, est le niTD "in3 '0 ou Lexicon talmudico-rabdinicimi, qu'il ddia Baxtorfet d'autres savants chrtiens contemporains avec lesquels il tait en rapports pistolaires ou en relations d'amiti, comme Aleard Uchtmann, professeur d'hbreu Leyde, et Hilaric Prache de Liegnitz qui traduisirent l'un et l'autre le Behinat Olam (Examen de l'Univers), de Yedaya Penini ^ Jac. Alting, professeur Leyde, auteur d'une grammaire hbraque souvent imprime Sbastien Schmidt, n Strasbourg, qui, aprs avoir traduit en latin le trait de Sabbat et d'Erubin, fut engag par de Lara continuer la traduction et l'explication de la Mischna Esdras Edzardus de Hambourg, avec lequel de Lara eut des rapports trop frquents, dont sa renomme eut mme souffrir. Eldzardus mandait, dj la date du 25 mars 1663, Buxtorf que le Lexicon talmiuico-rabbimoum du clbre rabbin David Cohen de Lara s'imprimait Hambourg aux frais de l'auteur. Le Lexicon ne parut que cinq ans plus tard et seulement jusqu' la lettre yod, bien
d'ailleurs
'*',
,
Clarissimo
viro
Johanni Buxtorphio S. S.
theol.
doctori et prof, in
*
Voir J.
Acadtmia Basilliensi D"" et Fautori sui honorando. Perles, David Cohen de Lara' s rahbinisches Lexicon Kheter Kheimnnah;
l'autre
Breslau, 1868.
3
Le premier en 1640,
en 1650.
272
qu'Edzardus et affirm qu'il tait termin et prt pour l'impresDans ce livre, de Lara parle de Buxtorf avec grande admiration, disant qu'il n'y a jamais eu de savant non juif comme
sion.
lui qui ft aussi familiaris
avec
la littrature juive.
En
Ns en Espagne,
frres,
ils
l'In-
Hambourg
il
*.
Yeschiba de Los
fut appel
comme hacham
;
Amsterdam. Aprs avoir rempli pendant quelque temps les fonctions de professeur Hambourg, Isaac tudia la mdecine pour
achever ses tudes, il alla suivre les cours de l'Universit de Leyde, pendant l'anne 1660 ^. Vers cette poque, les deux frres conurent le projet de publier, avec des additions de Jacob, le commentaire sur l'criture sainte de Salomonben Melech, le -^zr^ bb'zj^, qui tait surtout trs prcieux au point de vue grammatical et dont la premire dition tait puise. Mais les acheteurs de livres hbreux se faisaient rares Amsterdam. Le prix en tait si bas que la bonne dition du Talmud d'Amsterdam faite par Benbeniste se vendait six impAnauX; et mme encore meilleur march. Le commentaire d'Abravanel sur les derniers prophtes, imprim Amsterdam, en 1642 ^, se trouvait tout fait dprci. Les diteurs, qui cet ouvrage avait fait prouver des pertes srieuses, taient forcs de le vendre tout prix*. Au milieu de circonstances pareilles les frres Abendana n'eurent d'autre ressource que de faire imprimer leurs propres frais l'ouvrage en question. Ils comptaient sur un succs de vente auprs des savants chrtiens qui tudiaient la littrature juive. Pour couvrir en partie les frais d'impression, le hacham d'Amsterdam se dcida rechercher des souscripteurs. Dans ce but, il se rendit en personne Leyde et se proposa aussi de faire un voj'age Harlem. Il envoya une liste de souscription au professeur Hulsius de Breda, avec lequel il se trouvait alors engag dans une controverse thologique il lui fixait le prix de l'exemplaire dix florins, et, s'il pouvait lui en
,
faire
vendre un cent,
il
ci-aprs.
-
Voir
la lettre
du 20
fvrier
1660.
Au
reste, Isaac
lettre
comme le remarque R. David Nieto, dans une adresse Thophile Unger NDTl T^n N5 riIT^nX p"^"^ '"! ' Le nom de l'diteur ni celui de l'imprimeur ne se trouvent sur le litre.
n'exera jamais la mdecine,
*
Voir
les lettres
273
demi K Pour trouver dos acheteurs chrtiens, il fallait Abendana des recommandations de quelques minents savants chrtiens les frres Abendana furent les premiers juifs qui firent approuver un ouvrage hbreu par des savants chrtiens. Sur le
:
Abendana
s'adressa Uuxtorf.
Un
frquentait l'Universit
s'offrit
de Leyde
Hamm,
recomlettre
mander
le
secondait dans
Dans une
du
20 fvrier 1660, Pauli exposait Buxtorf qu'lsaac Aben "ana, qui, d'aprs le jugement d'hommes comptents, tait trs vers dans l
littrature talmuldique et rabbinique et qui savait le latin, s'adres-
que les pour lui demander une approbation du ^dt' bbsTo. Il le suppliait avec instance de rpondre Abendana aussitt que possible, avant que lui-mme ne quittt Leyde, o il devait rsider jusqu'au prinil l'informait qu' Abendana avait l'intemps. En mme temps tention de faire la rdition du commentaire d'Isaac Abravanel sur les premiers prophtes, devenu trs rare, si toutefois il pouvait compter d'avance sur un certain nombre d'acheteurs^. Dans une lettre en hbreu du 9 adar 1660 (24 fvrier), Abendana exposa sa demande l'homme qui, suivant son expression, jouissait d'une renomme universelle et dont les nombreux crits tmoignent de la vaste rudition. S'il a pris la rsolution de lui crire, c'est l'instigation de Pauli, dont il ne tardit pas faire l'loge. Pauli l'avait assur d'avance de sa haute bienveillance. Il prend donc la libert de demander Buxtorf une recommandation en latin, pour l'ouvrage en question se trouvant alors sous presse et dont il lui envoie un feuillet d'preuve. Il le prie d'attester que cet ouvrage peut tre d'une grande utilit pour les savants chrtiens, surtout pour ceux qui s'occupent de l'tude de la langue hbraque. Nous donnons ci-dessous textuellement cette lettre doublement
sait, le conseil
sur
de ses amis,
les
savants de Leyde,
lui,
comme un
oracle,
^.
ViR EXCELLENTISSIME,
Voir
la
Muitum
G,
I,
sixime leUre de Jacob Abendana dans iT^j? JTlD^Ti Disputatio episHdsii cum Abendana; Leyde, 1669. hac in re me juvit ac etiam nunc juvat.
339.
T. XIII, N
26.
18
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-7:ni bi<
rijiin:- bnrib
inanD
n^ii- boi
aprs
la
rception de ceite
approuva la l'ois i'uvre entreprise et les additaraenta, attestant que l'ouvrage tait utile, non seulement aux juifs, mais aux chrtiens, tous ceux qui cultivent la langue hbraque. Enfin, Buxtorf souhaitait Abendana de ter Dupuis naiin di"l31 ce passage se retrouve textuellement dans l'introduction de Jacob Abeudaua au iDTi bbl37:.
12 mars 1660.
DIS
JEAN BUXTORF
275
'. miner heureusement cet ouvrage et beaucoup d'autres encore sa rponse ou plutt sa lettre de recommandaBuxtorf envoya tion Adrien Pauli, qui le remercia, la date du 3 avril 1660,
au nom d'Abendana, de cette attestation honorifique, ajoutant que sans doute Abendana le remercierait directement, quand il aurait reu la lettre de Buxtorf. En ce moment, disait- il, il est Amsterdam, pour y passer les l'tes de Pque. Ds son retour, je le mettrai au courant de tout. Ce fut seulement le 9 novembre qu'Abendana crivit sa lettre de remerciements Buxtorf, qui avait tmoign tant de bienveillance et d'gards
lui et
si
long-
temps pour lui crire, c'tait tudes et, du reste, il voulait attendre la lettre de Pauli qui, durant l't, s'tait rendu Oxford, en passant par Londres. Nanmoins il priait Buxtorf de lui envoyer, outre l'approbation dj reue, une recommandation plus explicite qu'il placerait en tte de l'ouvrage ^. Cette fois, Jacob Abendana lui crivit aussi, dans que le le mme but, une longue lettre en hbreu, o il lui disait
le
pour ne pas
travail lui cotait tant de peine, qu'il lui fallait passer des nuits, car il avait consulter tous les interprtes de la Bible, les anciens
connus et les inconnus il avait choisi chez tous ce qu'il y avait de mieux, en y ajoutant du sien, de sorte que l'ouvrage, dont l'impression tait termine jusqu' la fin du livre de Job, sortirait des presses environ dans un mois^ et serait d'un tiers plus tendu que l'original. Il le suppliait avec instance d'envoyer l'approbation demande aussitt que possible pour qu'il put la faire imprimer dans l'ouvrage avec celle des professeurs de Leyde il le priait de la remettre, pour la faire parvenir au sieur Alexandre, de la rue des Juifs, Leyde *. Il ne vint ni l'approbation attendue ni rponse d'aucune sorte. Les frres Abendana durent se contenter de la recommandation contenue dans la lettre que nous avons cite ils la placrent en
et les
modernes,
les
tte
du Mikhlal Yofi
avec
le
les
Mtkhlal, p.
2
^
G,
I,
34U.
Tlri
b.
Ahron Halvi.
*
Il
rT>nn
'^20,
tort, mais
nyl^ H^lDn m721]i3>m 1^:>11 DH 133. A la G, I, 341. Commencement ExcellenAmsterdam, d. 11 nov. 1660. Jaagob Abendana. L"adresse porle noa lissimo et clar. Rev. D. Domino Johanui Buxtoro S. S. Theol. Doctori neo
:
fin
Ling. Sanct. Professori longe Celeberrimo Basileam. Il existe aussi la Bibliothque nationale de Pans, sous le n" 1289, des lettres hbraques de Jacob Abendana. 5 L'approbation est date du 3 septembre 1660. Dans la deuxime dition, Jac. Golius a galement sign avec les autres prolesseurs de Leyde.
276
Leyde, Abraham Ileydanus, Jean Coccejus et Aleard Uchtmann. Dans ces circonstances, les diteurs ne crurent pas devoir envoyer le livre Buxtorf, de sorte que, en juillet 1662, il ne l'avait pas encore, ce qui tonnait fort Samuel Andreae. MAme sans l'approbation de Buxtorf, le livre eut un grand succs de vente. Andreae, qui tait un des souscripteurs et qui avait pay son exemplaire quatre impriaux, crivait de Londres Buxtorf, la date du 15 juillet 1662, que le livre se payait toujours encore trois impriaux et que D. Alting de Groningue avait, ce prix, plusieurs exemplaires vendre. Vingt-trois ans aprs, une nouvelle dition de Miktilal avec le Lqel-Schiqha d'Abendana fut ncessaire. Ce fut Jacob Fidanque de Hambourg qui s'en chargea (Amsterdam, 5445). Ce fut lui aussi qui, l'instigation de Jacob Abendana, appel Londres comme hacham, vers la fin de
1680, aprs la mort de Josu de Silva, excuta ce que les Abendana n'avaient pas os entreprendre la rdition du commen:
Vers 1663, Isaac Abendana se rendit Cambridge, o il fut emmme temps que Scialetti, juif converti italien, la bibliothque de cette ville, et o il travailla la traduction de la Mischna en latin '. Toutefois, il mena ce travail si lentement qu'il mit presque deux ans terminer un Sder, comme crivait J. Frploy, en
dric Mieg, qui fut plus tard professeur d'hbreu Heidelberg,
son matre et prcepteur Buxtorf, la date du 28 janvier 1664. Mieg acheta de Abendana un manuscrit hbreu contenant plusieurs inedita de Yedaya Penini, notamment le pome "j-^obN ri'N, dont chaque mot commence par un aleph -, et la prire, dont chaque mot contient un lamed et n'a aucune des lettres voisines ^, ainsi que la traduction espagnole du Kozari de Jacob Abendana, qui
venait alors de paratre.
Outre ceux que nous avons cits, Buxtorf comptait encore correspondants le savant Joseph del Medigo iju'il connaissait personnellement et qu'il tenait en grande estime. De Joseph del Medigo, qui vcut Francfort-sur-le-Mein de 1630 (en fvrier
comme
1630,
il
nous
est pas
y reut la visite du Danois Sueningio) jusqu'en 1640, parvenu de lettres adresses Buxtorf.
il
ne
M. Kayserling.
Cette traduction se trouve en ms. la bibliothque de Cambridge, Barbosa, Bibl. Lusit., II, 469 Bartolocci, Bibl. Rabh., III, 836, 4829.
;
Voyez
*
'
Imprim dans
le
57.
fils
Cette prire, ^*772b!l r^p3, n'est pas de Yedaya, mais de son Elle a t imprime Mantoue en 1 556.
Abraham.
tirs
des archives de la
*.
Chambre
de Commerce de Jlarseille
(fin
*)
PIECES JUSTIFICATIVES.
IV
Extrait du Mmoire de M. de Maillet
(suite).
de ne payer le marchandises de sortie dont je viens de parler et allguent plusieurs motifs de justice pour cela. La rponse faitte par la Chambre sur le premier La Chambre. article de ces demandes explique son sentiment pour celuy-ci. La quatrime consiste en ce que leur ayant est M. de Maillet. deffendu, par un rglement que fit M. de Gastines en sa visite de cette chelle en l'anne 1706, d'acheter les jours de festes et dimanches, aussi bien qu'aux Franois, peine de dix cus d'amende, la nation a depuis, par une dlibration, port cette peine 500 cus, et demandent la rvocation de l'une et de l'autre, parce qu'ils ne peuvent estre soumis des peines pour contravention a des observations de jours que leur Loy ne commande pas; qu'ils en ont
M. de Maillet.
droit de consulat
aux nostres,
ne; qu'ils ne donnent aucun scandalle en travaillant les jours de festes et dimanches la diffrence des Franois, et se rduisent enfin
278
demander qu'au moins il ne leur soit interdit d'aclieler, que les dimanches il'eux connus et non ceux de nos festes qu'ils peuvent ignorer. M. Pleran, qui demande toujours que la nation soit en-
et
tendue, convient qu'il ne peut leur estre defendu les jours de festes dimanches que les marchandises que les Franois achtent con;
c'est donc par pure jalouzie de commerce que compris dans la deffense d'acheter ces jours-l. Pour moy, il ne me paroit pas qu'il y ait aucune justice dans ces defTenses, elles contiennent, au contraire, une injustice, en ce qu'elles soumettent un peuple qui s'est mis sous la protection du Roy certaines conditions dont celle-cy n'est pas du nomhre, des contraintes nuisibles leurs aflaires, quoy qu'avantageuses aux nostres. Ces Juifs peuvent passer de la protection du Roy une autre, qui ne leur manquera pas, et de cheirher les priver de la libert d'acheter en certains jours, parce qu'il ne convient pas qu'ils aehettent, c'est les porter au dessein d'abandonner notre protection pour une autre, qui les gesnera moins. Le rglement de M. de Gastines feut fait avec conLa Chambre. naissance de cause, et M. de Maillet ne l'explique pas comme il est, puisque ce rglement ne deffend pas aux Juifs de travailler et vendre les dimanches et festes, mais d'aehepter aucunes marchandises ces jours-l, parce qu'il peut arriver des carravanes, et que les Franois ne peuvent rien achepter sans scandale, les Juifs auraient la libert d'enlever tout prix les marchandises qui leur conviendraient, pendant ce temps que les Franois s'en abstiendront. D'ailleurs les Franois ne pouvant absolument rien achepter les jours de festes des Juifs, parce qu'ils ne se servent que des censaux* juifs, n'y en
ayant pas d'autres Alep, il est ncessaire que la police tablie ce sujet subsiste pour tous. Et comme l'exprience a fait conuotre que la modicit d'une amende de 10 piastres n'empchoit pas les Juifs de contrevenir ces deffenses, la Nation trouva propos de la porter oOO piastres, parce qu'on voyait que l'avidit des Juifs les faisait passer sur toute sorte de rgles, et qu'ils ruynoient le commerce par des achapts prcipits et faits au prjudice de toute
une nation.
donnent
tient, les
L'on dira en outre qu'il n'est pas craindre que les Juifs abanils s'y sont toujours trouvs et s'y la protection du Roy trouvent trs bien, et ce n'est que cette raison qui les y main;
car s'ils taient mieux traitez ailleurs, rien ne sauroit empcher d'y recourir, parce qu'ils entendent trs bien leur
intrt.
D'ailleurs les Anglais ne les recevroient pas, sous quelle condition que ce feut, et si les Juifs se sont servis quelquefois de leurs vaisseaux en temps de guerre, c'a t parce qu'ils faisaient les assurances meilleur march. Mais ils trouvent plus de fidlit et de
Courtiers.
279
n'en discon-
viennenl pas. Ils ne sauroient non plus se mettre sous la protection d'IIolande, parce que celle nation est presque toujours en guerre avec les Barbaresques et qu'elle n'a aucun consul prsautement Alep. Mais quand elle en auroil un, cela ne couviendroil jamais aux Juifs, parce qu'ils payeroient un droit de consulat de 2 pour cent sur le plus fort de leurs eects de l'entre ou de la sortie, 3/4 pour cent d'entre sur le droit de tanse, et un pour cent de sortie pour le droit d'ambassade, ce qui revient 3 el 3/4 pour cent en tout. Et quand l'Empereur et les Vniliens auroient des consuls Alep, comme ces puissances sont toujours la veille de rompre avec le Grand Seigneur, les Juifs ne penseroient jamais de se mtre sous leurs protections, par la crainte o ils seroient d'tre fails esclaves et de perdre leurs effects lors de quelque rupture. La Chambre est donc du sentiment de laisser subsister les choses en l'tal qu'elles sont tablies, el de ne pas donner aux Juifs protgs plus de privilge qu'aux Frauois.
Leur cinquime demande est qu'il leur soit perM. de Maillet. mis d'accompagner les coosuls du ^oy dans leur premire entre en Alep et dans les visites de crmonie qu'ils fairont au Pacha et au Cady, suivant qu'il se pratique en d'autres chelles et une lettre de M. de Ferriol ', enregistre dans la Chancellerie, dont voicy la
substance
:
')
que vous suivriez M. le Consul la visite qu'il rendra au nouveau Pacha et au nouveau Cady, vous ne pouvez pas prtendre de plus grands privilges que les protgez de Constantinople, qui n'accompagnent l'Ambassadeur que dans les occasions que je viens de citer.
demande
et rgl
La rponse de M. Pleran
est celle-cy
Le (Consul trouve qu'on pourroit, sans consquence, accorder aux protgez l'honneur qu'ils demandent par cet article et que M. de Ferriol leur a accord; il faut savoir pourquoy la nation s'y oppose et avoir
tel
Les raisons de la nation sont qu'il ne lui convient pas d'estre mesle, en ces occasions, des Juifs mprisez sur le pays, mais ces Juifs assez distinguez par leur barbe fairont toujours en ces occasions un corps spar des Franois, et je pense que c'est bien le moins qu'on puisse leur donner pour l'argent que nous en
recevons.
La Chambre.
que ce
per-
seroit exposer le
un
afront
si l'on
Ambassadeur de France
Constantinople.
280
metoit aux Juifs d'acisler aux visites de crmonie, les Turcs qui ne sont pas accoutumez ces usages seroient indignez d'une pareille nouveaut et la tiendroient mpris. Cela attireroit des avanies la nation, et si la mme chose n'est pas craindre en d'autres chelles du Levant, c'est parce que les usages sont des loys chez les Turcs. Mais il est trs dangereux de vouloir introduire ces usages aux risques de la tranquililet du bien des ngocians d'Alep, qui deviendroient d'ailleurs trs mprisables aux autres nations frau(iues. Il est arriv lorsque M. Lemaire tait Consul Alep que, pour avoir voulu changer la cliapelle des R. P. Jsuites d'un endroit de la ville un autre, les Turcs firent une avanie ces Religieux qu'on eut bien de la peine accommoder et qui leur en cousta et la nation
une somme considrable. Ils demandent en sixime lieu d'estre toujours M. de Maillet. compris dans le tarif qui s'arrestera avec le grand Douanier, en
Comme
payant leur part de ce qui se donnera pour avoir un tarif avantageux. cecy ne leur est pas disput par le Consul ni la nation, il st superflu d'en dire davantage, mais je parlerai de cette matire
cy-aprs par rapport la conduite des marchands franois et la faiblesse des Consuls qui ont gard ce sujet un parfait silence en y donnant les mains.
La Chambre. La Chambre consent ce que le Consul et la nation ont trouv propos l-dessus et qu'on fasse la rpartition de cette donnatine comme on l'a pratiqu jusqu' prsant.
M. de Maillet. Enfin, la nation franoise ayant dlibr de n'acheter aucune des toiles appelles d'Antab ou de Chiles, qu'elles n'ayent 23 pics, parce que cette mesure convient en France ce
les employ et pour cella qu'elles ne seroient point achetes sans estre mesures et convenir avec le vendeur, qu'en cas de manquement aux 23 pics il luy sera dduit le double de la valeur de chaque pic qui manquera, et cela peine de 500 piastres d'amende contre ceux qui en achteront sans ces conditions, et la nation franoise ayant soumis les Juifs protgez ces peines, ils demandent den tre dchargez sur 7 ou 8 motifs, dont les principaux sont que ces toiles qu'ils achtent n'ont pas besoin du mme auuage que celles que l'on envoy Marseille, qu'elles sont d'une qualit infrieure celles que les Franois achtent, puisqu'elles cotent moins de 8 et souvent \0 piastres par couriges qui sont composes de 20 pices, et cela est vritable. Et que les Franois n'achtent point de toiles de Chiles qui sont principalement celles que les Juifs achtent pour l'Italie, j'ay vrifi au moins qu'ils en achtent
quoy on
trs peu.
la Ckambre. Il a falu plus de 20 ans la nation d'Alep pour faire bon ordre qui s'observe la fabrication de ces toilles et que les Juifs vouloient dtruire. Si celles de 23 pics d'aunage ne leur
tablir le
conviennent point, il faloit dire de quelle longueur doivent tre celles qu'ils employent, mais ce leur est une subtilit ordinaire de
281
ne pas s'expliquer en certains cas. Cependant l'on voit qu'en cecy leur vee n'est autre chose que d'tre prfrs aux aehapts par les gens du pays, qui, retenus par le bon ordre que les Franois y ont
mis, voudroient avoir la libert de faire ces toilles de Ghiles et d'Antab d'un aunage indtermin, et ces Juifs qui font le dbit de ces toilleries droiture, comme les gens du pays, auroient, par l, le moyeu de frauder eux-mmes l'aunage de ces toilles par des faux
pics. Et lorsque les Franois voudroient les faire mesurer par une personne ce prpose, aiusy qu'ils le pratiquent aujourd'huy, les Turcs ne manqueroieut de s'y oposer, ou bien ils ne vendroient plus qu'aux Juifs ce qui fait voir de quelle consquence cela seroit pour
;
le
moins qu'on ne
n'y a presqu'aucuue diffrence des toilles de Ghiles et d'Antab, vueille comparer les plus infrieures des unes aux
meilleures des autres. Cependant les Franois en acheptent des deux qualitez lorsqu'il leur convient, et s'ils prennent plus souvent de celles d'Antab, c'est parce qu'ordinairement elles sont plus demandes, et qu'il s'y trouve plus de fidlit qu'aux autres.
Les raisons de la nation que j'ay consulte lM. de Maillet. dessus ne sont que des raisons de jalouzie pour restraindre d'autant plus et incommoder le commerce de ces protgez, quoy qu'ils n'en fassent aucun concurremment avec eux, ainsi* que je Tay dj marqu. Il convient donc que ces Juifs en fassent beaucoup puisque ce commerce fait travailler des bastiments franois et donne l'chelle des droits considrables, et le moins qu'on puisse leur permettre est d'acheter ces toiles dites Chiles du lieu o on
les fabrique.
La Chambre. M. de Maillet auroit deu expliquer dans son Mmoire que les protgez font en Italie le mme commerce que les Franois font droiture dans le Royaume, puisque, s'il a consult la nation l-dessus, elle lui aura prouv, que les tats manifestes des btimeus alant en Italie et de ceux venant Marseille, que les uns et les autres chargent en cocurrence les toileries de toute sorie, les cires, soyes, drogueries, coton, poil et chevron et gnralement tout ce qu'on peut tirer d'Alep. Mais quoy que, pour le commerce d'entre, les uns et les autres portent de la cochenille, des piceries et bois de teinture, les Franois portent encore les draps par dessus, les Juifs et ceux-cy les satins et tapis de Florence et de Venise et les merceries que nous n'avous pas, ce qui rend presque gal le commerce d'entre des uns et des autres. Il n'y a doue pas de jalousie de la part de la nation lorsqu'elle demande que les protgez soient limitez ne jouir que des privilges qu'on leur a cy-devant accordez, et qu'on ne les mette pas au-dessus d'elle parce que ce seroit ruyner totalement le commerce des sujets de Sa Majest. La Chambre auroit cru que M. de Maillet et communiqu les demandes des Juifs la nation ainsy qu'il le luy avoit promis, mais il ne l'a pas fait, moins encore la Chambre lorsqu'elle s'assembla
282
F{I<;VUK
avec luy au retour de sa visite. Ce qui l'a empche de donner plutt les deffeijses ncessaires sur taut de demandes extraordinaires que M. de Maillet semble consentir sans qu'on sache pour
quelles raisons.
Outre ce Mmoire,
a
ils
m'en prsentrent un
trois .nouvelles
demandes que
prcis
Qu'en cas que les Turcs leur fissent des demandes injustes, comme il arriva en 1712, qu'ils prtendirent d'eux le droit de Karaetre, qu ils n'ont jamais pay, ou que sous quelque autre mauvais prtexte
ils
cherchassent
les
ils
soient
protgez, deffendus
sont en pareil cas les sujets du Roy sans qu'ils soient obligez de rien contribuer de leur bourse
qu'il
qu'il faudroit
comme
conviendra de faire pour leur dpense, mme aux donner pour les librer de ces vexations, les droits qu'ils payent estant pour cette mme protection et les dpenses qu'elle entrane. Et rapportent sur le mme sujet une dlibration de la propre nation d'Alep du 11 juin 1710, o il fut convenu qu'au moyeu du droit de consulat qu'offroit de pajr le capitaine d'un vaisseau vnitien, il seroit fait, en cas de besoin, par la nation, toutes les dpenses ncessaires pour les defl'eudre de toutes prtentions et avanies de la part des Turcs sans qu'on pt rien prtendre pour la dpense ncessaire au-del du droit de 2 pour cent. Cecy certainement me parat trs juste et trs conforme nos intrts puisqu'on voulant soumettre les Juifs protgez de nouvelles sommes pour leur protection, ce seroit vouloir les dgoter totalement.
La Chambre. La Chambre est du sentiment que, moyennant le du consulat et avanies que payent les protgez, il faut qu'ils soient soutenus en toute occasion surtout pour les faire exempter du Karache (Karaetre). Mais il y a deux choses distinguer, l'une que les avanies particulires que la mauvaise conduite des protgez et mme des Franois leur attirent, doivent tre par eux suportes sans pouvoir tre rejetes sur la nation suivant le Rglement du 23 dcembre 1685, art. 2, et l'autre que la protection ne doit tre donne
droit
qu'aux seuls Juifs qui sont vritablement marchands, et nullement une infinit de vagabonds de cette nation qui n'ont ni domicile ny azile et qui, par mille bassesses indignes, s'attirent incessemment des insultes et mauvais traitements de la part des Turcs, quoy qu'ils tchent de s'en meire couvert par des habillemens ou tout au moins en portant le chapeau comme les Europens. Ainsy eu donnant seulement protection aux marchands juifs, il faudroit obliger les autres de quitter le chapeau parce que cette distinction ne convient pas des personnes qui, par des actions indignes, avilissent l'honneur de la protection du Roy. M. de Maillet. Ils supplient, en second lieu, que la mme protection
a
283
dans rchelle d'Alep soit accorde aux mmes conditions tous ceux des leurs, qui ngocieront dans les autres chelles de Turquie et dduisent les avantages qu'il en reviendroit la bannire du Roy. J'ay parl de cette matire dans mes observations sur rchelle d'Egypte et dit quel estoit ce sujet
mon
sentiment. La Chambre ignore quel est le sentiment de La Chambre. M. de Maillet, tant ce sujet que sur ce qu'il a observ sur l'chelle d'Egypte, mais elle prend la libert de suplier le Conseil de considrer, s'il luy plait, qu'il y a des chelles en Levant o il n'a jamais t accord de protection aux Juifs, comme sorlt celles de toute l'Eg5"pte, de Seyde, Acre et Tripoly de Sirie, parce que les reprsentans des autres nations y tablies n'accordent point cette protection
Franois en l'accordant partageraient leur commerce avec ainsi auprs des Turcs aux vnements dangereux d'une introduction nouvelle. Enfin ils demandent que les marchandises qu'ils M- de Maillet. fairont charger aux costes de Syrie sur des bastimens du pays pour estre transportes d'un endroit l'autre soent mises sous la protection du Roy, comme celles de ses propres sujets, puisque ces marchandises payent tous les droits auxquels la bannire est soumise et augmentent le fret qu'elle fait. C'est--dire que, dans les ordres que le Roy donnera son agent Malte ou ailleurs, pour empcher que les armateurs ne se saisissent des marchandises de ses sujets qui seront dans ce cas, Sa Majest aye la bont de comprendre les effets des Juifs d'Italie qui sont Alep sous l'honneur de sa protection et dont les marchandises doivent aussi estre rputes commes celles
et
que
les
les Juifs
et s'exposeroient
appartenant ses sujets. Il seroit avantageux au Pavillon que cela peut estre et mme honnorable pour nous. La Chambre. Gecy tireroit consquence. Les marchandises que les Juifs protgez chargent quelquefois sur des btimens du pays pour tre transportes aux costes de Sirie sont d'un trs petit objet, et, si elles toient en cas d'tre enleves par les corsaires de Malte, ces mmes Juifs accoutumez frauder, eu toute occasion, abuseroient de ce privilge et prteroient le nom aux Turcs pour les mettre couvert des prises que les armateurs Maltais ne cessent de faire sur eux. D'ailleurs la protection du Roy ne doit tre accorde que sur l'chelle et sous son pavillon. Les Juifs me demandrent de plus la libert que M. de 3Iaillet. je leur accorday de pouvoir se servir en Alexandrette de telles personnes qu'ils jugeroient bon pour la rceptioa et envoyer de leurs marchandises, attendu qu'il n'y avoit plus qu'une seule maison frauoise et qu'ils ne peuvent commettre aux seules mains d'une personne tous les effets qu'ils recevaient et envoyaient. M. de Gastines les avoit obligs de se servir des facteurs franois, mais il y eu avoit alors quatre ou cinq. M. Pleran convient de la justice de les remettre en libert l-dessus.
284
La Chambre est du sentiment de M. de Maillet, et La Chambra. quand mme il y auroit plusieurs Franois tablis Alexandretle, il doit estre permise chacun de confier son bien quy bon lui semble. Mais comme la nation d'Alep n'a pas est entendue sur le Mmoire
prsant M. de Maillet par les protgez, la Chambre estimeroit, si le Conseil le trouvait propos, que toutes ces raisons lui feussent communiques pour donner de plus grandes explications, si celles de la Chambre n'toient pas trouves suffisentes.
Dlibr Marseille,
le
Estelle, Moustier
*
l'original
du quatrime
le
P. Prsident
ISNARD.
A
Le
s"^
commissaire de la marine Amsterdam escrit, nomm Fernandez Mdina, n Bayonne, aag de 30 ans, ayant est choisi par les rabins de la synagogue portugaise d'Amsterdam pour estre envoy en Levant et y tudier la langue et les livres des Hbreux, les principaux marchands de sa nation ont fait solliciter le dit s" Laugier de demander la permission pour le dit Mdina de rsider dans l'une des chelles sous la protection du Roy pendant tout le temps qui luy sera ncessaire pour ces tudes, se soumettant touttes les charges et impositions auxquelles la nation franolse pourroit estre sujette dans les lieux o il rsidera sans y faire aucun commerce directement ni indirectement. Le dit s"" Laugier adjoute que par les informations qu'il a prises, ce juif est homme de probit et de bonnes murs, de mme que Sara Barbanle, sa femme, qui doit le suivre. Il n'est pas dtermin sur
Laugier,
Messieurs, qu'un juif
l'chelle
de sa rsidence, attendant d'en faire le choix lorsqu'il sera en Levant. Le Conseil a cru devoir vous faire part de cette proposition afin que vous lui marquiez s'il n'y a aucun inconvnient accorder la permission demande.
L. A.
Srie
de]Bourbon.
>
AA,
art. 22.
285
VI
Lettre de M^^
le
comte de Aforville, Minisire et Secrtaire d'tat de la les Esch* et Dputez de la Chambre de commerce
Versailles, le 12
May
1723.
J'ay reu, Messieurs, vostre lettre du 19 du mois pass sur les nouvelles reprsentations des ngotiants de Salonique contre le s" de Boismont, leur consul. Je conois que la grande division qui est entre eux ne peut estre que trs prjudiciable au bien du commerce de l'eschelle, et comme le sujet n'est que de la protection que ce consul accorde aux juifs qui y sont establis, et que la nation prtend
avoir est porte
M.
elle, j'ay
communiqu
pour avoir
et d'autre,
son avis sur ce qui pourroil rsulter des plaintes respectives et les tempraments qu'il conviendroit de prendre pour fixer cette protection de manire qu'en la conservant aux juifs et aux estrangers naturalisez, ils ne puissent en abuser et oster aux vrays Franois les avantages qu'ils doivent trouver dans leur ngoce. Par l'examen
a fait, il n'a pu dmesler qui a le tort, parce que tous les faits sont" contredits, en sorte qu'il ne peut rester que des prsomptions sur lesquelles il ne semble pas juste de former une
que M. Le Bret en
point principal qui est de savoir s'il est propos aux juifs de Salonique, il observe qu'il ne faudroit pas tomber dans l'inconvnient de forcer ces juifs a se mettre sous celle du consul d'Angleterre, comme le s" de Boismont le fait craindre, et qu'on peut apporter des mnagements convenables la prdilection que le dit s' de Boismont doit avoir pour les Franois
dcision; et sur
le
d'oster la protection
et
cause
que ce consul ne leur a pas apparemment donne jusqu' prsent du peu d'esgard qu'ils ont marqu pour sa personne et son caractre, en-luy retranchant les honneurs accoutumez, tel que celuy de luy faire prsenter un cierge par le dput de la nation dans les crmonies accoutumes, de l'accompagner chez les puissances du pays, et l'insultant par des mmoires. Je tascheray, autant qu'il sera
possible, d'esclaircir le vray de toutte cette conduite et d'y appliquer
remde ncessaire. Mais, en attendant, il convient de prendre une rsolution sur l'article essentiel qui cause la dsunion, et, pour cet
le
il faut savoir s'il est plus avantageux au bien du commerce en gnral et la nation de Salonique en particulier, d'oster aux juifs de cette eschelle la protection du consul de France que, de les y maintenir, et, dans ce dernier party, quels seroient les tempra-
effet,
Srie
AA,
art. 24.
28G
propres empescher que cette protection ne aussy nuisible la nation qu'elle l'a est par le pass, si ces tempraments pourront estre accepts par ces juifs ou si, les
meuts
fust pas
refusant et recourant la protection du consul d'Angleterre, cet incident ne peut pas engager les juifs des autres eschelles la mesme soustraction, quels inconvnients en peuvent arriver, et quelle est la
les
diffrence de la protection accorde Salonique de celle que donnent consuls franois dans les autres eschelles. Il paraist par votre
du 19 avril que vous en souliaitteriez la suppression Salonique, pendant que, dans d'autres que je me suis fait rapporter, vous estimez cette protection utile. Discutez, je vous prie, cette question dans une assemble de la Chambre et m'envoyez au plutost la dlibration qui y sera prise, sur laquelle je prendray les ordres qui seront jugez les plus convenables et vous informeray de ceux
lettre
que
je
donneray en consquence.
Je suis. Messieurs, entirement vous.
De Morville.
VII
Extrait
dit
registre des
Dlibrations de
la
Chambre de commerce
de Marseille
28 Mai 1723.
'.
Bureau extraordinaire 4e la Chambre de commerce de cette ville de Marseille, tenu dans l'htel de ville, aprs deue convocation faite la manire accoutume, cejourdhuy vendredy vingt huitime may, mil sept cent vingt trois, trois heures de releve o ont t prsens Messieurs Pierre Remuzat, Jean Baptiste Saint-Mii^hel, Luc Martin et Estienne
:
Remuzat chevins, Charles Constant, conseiller secrtaire du Roy et Henry Grimaud dputez, et Philibert Arne, conseiller de la dite
Chambre. Ayant t fait lecture d'une lettre critte la Chambre, le douze de ce mois par M^"" le comte de Morville, Ministre et Secrtaire d'tat sur les divisions qui rgnent Salonique entre le s"" de Boismont et les ngocians, et pour savoir s'il convient d'oster aux juifs de cette chelle la protection du consul ou de les y maintenir, sur laquelle
.
. .
lettre l'assemble,
ayant
fait
hunihlement que
les
anciens la part
Srie
BB,
art. 7.
LliS
JUIFS
HARHARII':
287
de la ualion de cette chelle au sujet de la protection des Juils, ce qui (ju'il ne se passoit ricu l'ait ju^i-er qu'ils toiont en rgle l-dessus et en cela de contraire au commerce des sujets du Roy.
Que cette protection se donnant par tout le Levant d'une manire uniiorme, et aucun corps de nation n'en tmoignant aucune plainte, c'est une marque que les autres consuls n'abusent pas de leur aulhorit en ce point, comme fait le si" de Boismont.
Qu'il a exerc fort tranquilement ses fonctions de consul pendant plusieurs annes sans qu'on luy ait reproch la moindre chose ny qul ait eu son tour aucune occasion de mcontentement de ses nationnaux. Ceux cy reprsentant aujourdhuy que leur consul n'en demeure pas aux simples termes de la prolecLiou que Ton accorde aux
qu'il l'accordoit autres fois luy chagrine les Franois, qu'il ne les coule pas sur les difrens qu'ils ont avec ces Juifs, et qu'il les favorise dans leur commerce au prjudice de la nation, comme il a fait entr'autres lorsque les dputez ont dcouvert des fraudes aux dclarations des marchandises qu'ils faisoient charger pour l'tranger, sans qu'il ait fait subir aux contreveuans les paines qu'ils auroient
Juifs
dans tout
le
Levant
et telle
mme, mais
encourues. Tels sont les griefs de la nation de Salonique contre le s'" de Boismont, et s'ils ne sont pas bien prouvs, parce que dans le Levant l'on n'en a pas toujours les moyens, du moins laissent-ils des impressions peu favorables au consul. Le S'' de Boismont bien loin de s'amander et faire cesser, par une meilleure conduite, les plaintes portes contre luy, paroit dans des dispositions toutes contraires, et il n'y a qu' faire attention ce qui est raport dans la lettre du Seigneur Ministre, que ce consul n'a pas pour les Franais la prdilection qu'il devrait avoir, cause du peu d'gard qu'ils ont marqu pour sa personne et son
caractre.
les
nationaux
Dans tous
les cas,
c'est
au Seigneui' Ministre les en rpriprcdentes ne pouvant d'ailleurs de Boismont n'en sauroit tirer aucune
les
justifficatiou
qui puisse l'authoriser d'avoir marqu plus d'gard pour les Juifs que pour les Franois. Quant la question de scavoir s'il est plus avantageux au bien du commerce el la nation de Salonique d'oster aux Juifs de cette chelle la protection du Consul de France que de les y maintenir, l'assemble rpond que, si cette protection toil accorde, comme dans les autres chelles, la chose ne seroit uy avantageuse ni prjudiciable au commerce et la nation, mais que ce Consul, ayant fait un mauvais usage de son authorit en mprisant les Franois et favorisant sans borne les Juifs, il a mis le commerce de cette chelle sur le penchant
288
de sa ruyne, et cette raison a dtermin la Chambre prendre la rsolution de demander comme elle a fait, d'oster la protection aux Juifs de Salonique. Cette demande ne feut pourtant forme que sur quelques considrations galement importantes, telles que le S"" de Boismont, ayant t chancellier Livourne, il y avoit contract des habitudes et fait des connaissances qui le metoient prsentement en grande relation avec les Juifs dudit pays, liez d'intrt et associez avec ceux de Salonique, que la grande liaison qu'il y a entre ceuxcy et ce consul le font souponner d'tre intress dans leur commerce; que, si cela se trouvoit vritable, il en rsulteroit encore un plus grand abus, puisque les btimens masqus apartenant aux Juifs qui viendroient trafiquer Salonique trouveroient le consul de
France toujours dispos les tollrer et mme les favoriser au prjudice des Franois; que dans l'incertitude o on est, si ce consul est vritablement coupable de ce dont on le souponne, la Chambre ne pouvant pas demander sa rvocation, il faloit, du moins, pour lui viter de voir un jour ses pratiques dcouvertes, qu'elle demanda
d'oster
aux juifs de cette chelle la protection du dit' consul de France, parce qu'il n'y a pas d'autre moyen pour remdier aux abus dont on se plaint et pour faire cesser les plaintes rytres d'une nation qui voit son commerce dtruit et ruyn. Cet expdient paroissoit d'autant plus convenable qul n'toit pas craindre que par cette raison les Juifs des autres chelles se tirassent de la protection des consuls de France, puisqu'ils ne la recherchent avec empressement que parce qu'elle leur est avantageuse et qu'ils font souvent des prsens et des donnatines aux consuls pour s'y
maintenir. Les Angiois ne sont pas dans l'usage d'accorder la proleclion aux Juifs, et il n'3' a pas d'exemple que cela soit arriv. Si le S"" de Boismont a tmoign que ceux qui sont Salonique pourroient prendre ce party, a t pour tcher de se maintenir dans les lelaiions qu'il
a avec
refuser
s'il lui toit ordonn de ne convient pas aux Juifs de se fier trop aux Angiois, ils savent que leurs marchandises, passant sur les vaisseaux de cette nation, ne leur sont pas rendiies fidlement et qu'on leur en soustrait toujours quelque partie. Si bien, que l'assemble ne jugeant pas qu'il puisse y avoir du remde pour faire rentrer le S"' de Boismont dans les justes bornes de n'accorder la protection aux Juifs que de la mme manire que ses confrres la donnent dans les autres chelles, elle prend la libert de proposer une alternative galement convenable qui est de refuser la proleclion aux Juifs de Salonique si le S'' de Boismont y reste encore, ou de la laisser subsister en faisant passer ce consul dans une autre chelle et lui donnant pour successeur celuy qu'il y doit relever. Tel tant le sentiment de l'Assemble.
eux
et qu'il faudroit
abandonner
11
la
protection.
D'ailleurs,
289
VIII
Ordonnance du Roy porlant rglement^ sur ce qui doit lre olserv dans les chelles de Levant et de Barbarie, de la 2^art des Juifs et autres
trangers, qui y jouissent de la jjrotection de France.
Marly,
le 4
Fvrier 1727.
De par le Roy,
Sa Majest tant informe des abus qui se commettent dans
les
chelles de Levant et de Barbarie au prjudice de ses sujets, par les diffrentes manires dont les consuls qii'Elle y entrelient font
jouir de sa protection les Juifs et autres trangers auxquels Elle
veut bien'l'accorder, Elle a estim propos de faire une rgle uniforme pour cette protection, et pour cet effet Elle a ordonn et ordonne ce qui suit
:
Article
le"".
Aucun Juif ou autre tranger sujet du Grand Seigneur ou rsident dans ses tats ne sera reu sous la protection de France, qu'il ne l'ait demande et obtenue du Consul et du Corps de la Nation franaise assemble avec lui, lequel Consul ne dlivrera ses lettres de protection aux imptrans qu'en consquence des dlibrations portant qu'ils y seront admis.
II.
pour demander au Consul et la Nation assemble la protection de Sa Majest donneront une caution solvable pour rpondre de leur conduite et de leurs actions, et, la caution reiie par le Consul de la nation, il en sera fait un acte dans
se prsenteront
la
Ceux qui
Chancellerie
du Consulat.
III.
Les Juifs
et
ni indirectement, peine de confiscation de leurs marchandises, des btiments qui les auroieut aporles et de trois mille livres d'amende contre le capitaine.
*
sous forme d'ordonnance royale et imprim Marseille, la Chambre par le corps de la nation de Salonique dans sa sance du jeudy douzime dcembre mil sept vingt six, cinq heures de releve. L'ordonnance l'ut promulgue Marly, le 4 fvrier 1727, et tendue toutes les Echelles du Levant. Srie HH, art. 18.
*
Ce Rglement, rendu
T. XIII, nO
2C.
19
2yO
marchands passagers, capitaines matres de vaisseaux et btimens franois de prter leurs noms aux protgs et autres trangers pour faire leur commerce du Levant et de Barbarie eu France, sous les mmes peines de confiscation des marcliandises, des btimens et de trois mille livres d'amende. Deffend pareillement Sa Majest tous Franois et trangers, rsidens dans le royaume de recevoir aucunes marchandises, denres ni autres effets en quoi qu'ils puissent consister appartenans aux trangers rsidens en Levant et en Barbarie et venans desdits pays,
Fait dfense Sa Majest tous
et
sous
les
mmes
peines cy-dessus.
VL
Deffend aussi Sa Majest d'envoyer aucuns effets ni qui rsident en Levant et en celui desdits protgs, sous
toutes personnes rsidentes en France,
marchandises aux trangers protgs Barbarie, soit pour leur compte ou pour
les
mmes
VIL
peines cy dessus.
Aucun
sous
la
protection de
Juif ni autres trangers rsidents en Levant et en Barbarie la France ne pourra recevoir les adresses, ni
commissions des btimens et marchandises allant de France en Levant ou en Barbarie, peine, contre ceux desdils protgs qui ne seront pas sujets du Grand Seigneur, d'tre renvoys dans leurs pays par le Consul de France en vertu des dlibrations de la nation qui seront prises cet effet, et pour les rayas ou sujets du Grand Seigneur d'tre exclus pour toujours de la protection, et dans l'un et dans l'autre cas, de confiscation des marchandises qu'on vrifiera avoir t ainsi envoyes auxdites adresses.
VIII.
Les capitaines, matres, officiers et passagers des btimens de mer expdis en France pour le Levant ou pour la Barbarie ne pourront s'adresser aux protgs rsidents ausdites chelles pour la commission, troc ou change de leurs marchandises ou effets, peine de quinze cens livres d'amende pour chaque contravention.
IX.
Permet nanmoins Sa Majest ausdits capitaines, officiers et passagers des btimens expdis de France de vendre ausdits protgs les marchandises qu'ils auront portes pour leur compte et d'en acheter ou prendre en change telles autres marchandises qu'ils aviseront, la charge cependant que, par ces ventes, trocs ou achats, les dits capitaines, officiers et passagers seront tenus de se servir de la mdiation d'un ngociant franois leur choix, lequel ne pourra
291
commission
X.
Tout capitaine ou matre de btiment qui passera en Levant ou et n'aura pas la commission de la cargaison d'entre et de sortie ni aucune adresse sur l'chelle sera oblig de s'adresser un des ngociaus Franois faisant corps avec la nation en observant par le dit ngociant ce qui est prescrit par l'article prcdent.
Barbarie
XL
choit, seront apliques, savoir, celles
et amendes, s'il y encourues dans les chelles de Levant et Barbarie, un tiers au dnonciateur, un autre tiers au rachat des esclaves franois et le tiers restant aux dpenses nationales de l'chelle, et celles encourues en France un tiers au dnon-
ciateur,
un
de
au
profit
Chambre de Commerce
XII.
Permet Sa Majest aux Juifs et autres trangers rsidons en Levant et en Barbarie de continuer l'ordinaire l'envoi de leurs marchandises en Italie et autres pays trangers, en leurs noms, pour leur compte, et l'adresse de leurs amis franois ou trangers rsidons ausdits pays et de se servir pour cet eflet des btimens
portant
le
pavillon de Sa Majest, sur lesquels les neutres d'Italie et pourront aussi charger dans leurs pays
toutes et chacune des marchandises qu'ils estimeront les adresser franois, Juifs et autres trangers tablis en
et
Levant
en Barbarie sous
la
protection de France.
XIII.
Voulant au surplus Sa Majest qu'il ne soit rien chang aux usages et coutumes qui peuvent s'observer dans certaines chelles par raport au crmonial, la police et aux diffrentes manires dont les droits du Grand Seigneur se payent par les trangers protgs, enjoint Sa Majest au S'- Lebret, Conseiller en ses conseils, Premier Prsident et Intendant de Justice, Police et Finances en Provence et du commerce de Levant, au S'' Vicomte 4' Andrezel, son ambassadeur la Porte Ottomane et aux Consuls des chelles de Levant et de Barbarie, de faire publier et enregistrer la prsente ordonnance par tout oi^i besoin sera et de tenir la main chacun en droit soi son excution.
Fait Marly
le
Louis.
Pheltpeaux.
2^2
Roy,
GoUationn l'original par Nous Ecuycr Conseiller du Roy, Maison-Couronne et de France et de ses Finances.
Sign
:
Cornette.
Cardin Lcbret, Chevalier, Comte de Selles, Seigneur de Pantin, du Roy en ses Conseils, Premier Prsident du Parlement d'Aix, Intendant de Justice, Police et Finances en Provence et Commandant en chef audit pays.
Conseiller
Veu
la
Nous ordonnons
Fait Aix,
le
forme
et teneur.
Sign
Lebret.
Par Monseigneur
Sign
Tuebault.
l'Original.
Marseille,
chez
la
Roy,
IX
Lettre de Monseigneur le comte de Maurepas,
Ministre
et
Secrtaire
d'tat de la Marine
Marseille \
MM.
les chevins
et
dputs
du Commerce
A
.
. .
que je joins icy de la rponse de cet sur les claircissemens que je luy avais demands au sujet de la difficult qui s'est leve Alep entre les ngotians et les Juifs protgs, qu'il paroit assez constant que l'on ne fait pas la mme difficult aux Juifs Constantinople et Salonique, que les Turcs ne se formalisent point de les voir accompagner les ngotiants franois dans les crmonies ou visites publiques et qu'il importe notre commerce et mme aux intrts particuliers de la Chambre de mnager ces trangers. Je seray bien aise que vous examiniez de nouveau la question afin que si le S"' Arasy * n'a pu parvenir terveirrez par l'Extrait,
-
Vous
ambassadeur
miner
comme
je l'en
ay charg,
je sois
'
Srie
AA,
art. 45.
M.
293
consul ds en tat de prendre les ordres du Roy et d'informer ce gard. Je suis Messieurs, entiintentions de Sa Majest cet
rement
vous.
Maurkpas.
Extrait de la
lettre
de
M.
le
lettre
prcdente.
Le
l--
May
1743.
qui s'est leve Alep entre les ngociants franois et Thomas, les Juifs protgs n'est pas sans exemple; en 1738, le S'' crivit M. le marquis de Villeneufve ' que, dans la visite qu'il avait rendue M. le marquis d'Anlin \ il avoit t accompagn, non seulement par les ugocians, mais encore par les Juifs protgs et que
La
difficult
depuis lors, ayant eu occasion de faire une visite au Janni.ssaire Aga o ils et ceux-cy ayant demand d'tre rintgrs dans l'usage grossir le cortge du Consul, il le leur avoit avoieut t autrefois de accord, malgr l'opposition de quelques ngocians, en leur prescrivant pourtant de marcher la queue de la nation. Il donne pour motif de sa dcision l'exemple des consuls d'Angleterre et d'Hollande qui se faisoient accompagner dans les visites de crmonie par les Juifs qui sont sous leur protection, et l'inlrest que nous avions d'ailleurs de ne pas dgoter ces trangers de celle du roy. M, de Villeneufve rpondit qu'il devoit paroitre indiffrent aux ngocians de Salonique que les protgs l'accompagnassent dans les visites qu'il rendroil aux ol'ficiers du Grand Seigneur ds qu'on les faisoit marcher la queue et que cette condescendance pouvoit produire un bon effet eit les attachant toujours plus la protection de France, qu'il ne leur convient pas de leur donner prtexte d'abhandonner. Pour ce qui est de l'usage de Constantinople, nous n'avons icy sous la protection que des drogmans Baral* qui dans les visites de crmonie marchent cheval avec les drogmans franois, et dans les visites particulires o l'ambassadeur est suivi par la nation, pied, marchant souvent confondus avec les ngocians, sans qu'on se soit jamais apperceu que cette condescendance pour ces juifs ait port la moindr atteinte la considration de notre nation. Je ne vous'dissimuleray pas que je suis surpris que la Chambre de Commerce ait t plus touche de la dlicatesse des ugocians
d'Alcp que de l'intrest qu'elle a de mnager des trangers qui, passant sous une autre protection, diminueroient la perception de
ses
'
^ ^
204
Lettre de M. de 3fanrepas\
A
J'ai
Fontainebleau,
le 31
octobre
17'i''i.
receu, Messieurs,
desquelles vous confirmez l'avis que vous m'aviez dj communiqu sur la ncessit de laisser le consul d'Alep dans la libert de ne
point admettre les Juifs protgs dans les visites de' crmonie qu'il fait en corps de nation. Je luy cris en conformit et je luy recommande de leur procurer d'ailleurs toute la protection pour la seuret
Je suis, Mes-
Maurepas.
Srie
AA,
art.
4.^.
NOTES ET MLANGES
Le ms.
biblioth.
men-
publiques
:
(t. III,
p. l'2),
l'nonc suivant
Commentaria R. David Kimchi commentaria R. Mosis fllii [Nachmani] ifn Jobjum *. Au dernier feuillet, recto, on lit ces mots
:
du volume, Psalmos et
'12-^
^"-d
nnjn
"iu:'^u:2
m\NT
d-^binn m:ti^d
-it
ub-C':
prof
imN
TinnD-i
...bx'^sn "13
^^73
'"1
^"n?:b
(= 30 nov. 1269) 'y 'nnb 'bi -^obN 'rt ^-^t. Les noms d'auteurs, omis dans ce
verso)
:
final, se
trouvent part
13 rto^ 'nb
{ib.,
nii
'-ib
"'b\-i73
^Di-i-iDr:
!-;t
b"T
"^372113
3rN^
uj-n^Di "^n^p-
contemporain de Mose Nahmani, mort, comme on il offre les passages de polmique chrtienne censurs plus tard. Ce commentaire tait donc classique ds lors, et il n'est pas tonnant de le trouver dans le Nord de la France (dans une bibliothque o il a chapp par miracle la centralisation de 1796), si l'on se reporte au xiii*' sicle, l'poque o les Juifs taient assez prospres et o la ville de Soissons avait, comme
Ce
ras, est
sait,
en 1275, et
i)ar
du fonds Prin de
Les noms placs
la
mme
Bibliothque),
'
ici
eulre
[], illisibles
"^72"^
'1"'"1N"^
I,
'lil
;
yiT MNT'.
Leroux,
I,
vise
un homme vivant.
296
informe de
tul
:
antique, et qu'un
Ivifs .
monument du
Temple des
Peu de temps avant que nous procdions l'examen de notre ms., la Bibliothque nationale de Paris avait acquis de M. Xavier
de Mavrocordato l'incunable hbreu suivant
; :
Psaumes, Proverbes et Job texte avec points-voyelles, accompagn de commentaires. Dat ( la fin dos Psaumes) Naples, 4 Nissan (5)241 -173T (= 28 mars 1487), petit-fol., vlin. Dans ce volume, le texte des Psaumes est comment par David Qamhi celui des Proverbes par Immanoel de Rome, et Job par Lvi b. Gerson. Ce volume a le Colophon (achev d'imprimer) ce qui et contient les mots '5s m?::;? nb:^-' ^'"1^2 'rt ycm est rare, a-^mriD '0. On voit que M. Steinschneider {Bodleiana, col. 162, n" 1066 ) avait suppos tort que la premire partie publie de cette dition contient les Proverbes, la deuxime Job, et la troisime les Psaumes.
:
Mose Schwab.
Le ms.
nant
breu carr du
un
in-folio de 338/245'"\,
hcompre:
2"20 feuillets
col.
du volume, Ideo diligenter custodiendum . Ce ms. provient d'un couvent local Garmeli Meiodunensis , selon les deux seuls mots non-hbreux de ce ms., inscrits en tte de la dernire page (marque fol. 1). Comme le ms. renferme beaucoup de parties indites, dont quelques-unes sont uniques, nous croyons devoir en donner la
:
description complte
-.
Dpartements,
*
III, p.
360.
la
Grce l'obligeance de M. Leroy, archiviste- conservateur de Melun, nous avons pu examiner co ms. loisir.
bibliothque de
NOTES ET MLANGES
C'est
207
schana
un Malizor pour les Jours des grandes ftes de Rosch hafort et de Kippour, selon le rite franais, texte devenu quorare. Il est pourvu de points-voyelles. Les parties du rituel tidien sont seulement indiques d'une faon sommaire, en caractres du temps, s'cartant lgrement du carr pur. On remarque de gauche la forme spciale de la lettre n prive de l'appendice
de (X). comme un pendant Valeph
l'criture
dite de
Raschi.
De mme,
l'abrviation de
V.\
il
particulire (Li_)-
En marge,
plicatifs (b"n), d'une criture postrieure au texte. Sur le recto du premier feuillet, qui avait t laiss en blanc, on
voit des bauches de dessins la plume, entre autres 1 un porune trait en pied d'un juif ( en juger d'aprs la figure portant
:
longue barbe, sans moustache) sur la tte est crit le mot Cjor * volaille) au(le la main gauche, cet homme tient un oiseau (ou une dessus de l'paule, en travers, il y a les mots tD^rroT^n ^f^pnan.
; ;
;
Une tte seule, avec le mot )^z>r:o 'i. Passons l'numration des textes indits ou du moins que nous supposons tels Pour pouvoir les distinguer des pices imavec une l'^ primes, nous avons collationn le prsent ms. 2 avec la srie ancienne dition aMahzor (Prague, 1G20, fol.)
: ;
complte des Selihot, accompagne d'une traduction allemande, par S. Baer (d. Rdelheim, 1865, in-8) la table alphabtique
;
place en tte de cette dition rend l'examen facile. De plus, la comparaison avec d'autres mss. a permis de spcifier le rite auquel appartient notre volume, qui a beaucoup d'analogie
avec
le rite d'origine
franaise
nomm
'd'n (Asti,
Fossano,
li-
Montecalvo), o
deux colonnes et demie de pode Rosc ha-schana intercaler avant n^n:-'?:- '^'N'3, commence sies, dont la premire, par les mots n^3T32 "^inTDis' le piout de la n'pitS^ (premire section des bndictions dites aprs le schma) est intitul l'^ni '^b?^
: ;
3^731-1723
l*--
^ matin
("i^i"')
dans
il
le
scJmnon-'essr (aprs
'iio?:',
Moussaf
\\
riwX,
Voir ci-aprs, fin du Moitssaf i\x 2"= jour, la mention de ce rabbin. Voir mss. de la Bodlienne, n" 2375. 3 Ces posies, qui ont disparu du Mahzor actuel, se disaient jadis selon le rite 611, italien, puisqu'on les retrouve dans les mss. de Paris, Biblioth. nat., 605, 609, 2' jour de la 614, 623. La dernire "li'TN ']b73 se disait encore litre de nb"lT, le mme fte du rite italien (n 624 de la B. N.).
298
mme jour,
Moussaf
pN
1"
et. de mme, les textes (aujoursout suivis de versets que n'ont plus 'T'^jbiNa t^DinON (dsign comme miDn),
prcdant n:iN (des ditions) lequel est suivi, ainsi que les pices subsquentes, de versets aujourd'hui omis; 2" t-tN TN; 3" "^b imit; 4 u-iunn "^in-iN.
2 soir
:
nD y^izn
les
sons uniques, ne
2e
niij ^bi2, textes que nous suppoayant vus dans aucun autre ms.
'^b et nboi
matin
On remarque, avant
la
noni: nciu:, le Schol'ar retentira en arfath (France) et Safrad (Espagne), et prparera un nouveau bonheur les disperss aux quatre coins du globe , pome sign en acrostiche
depuis)
miw'i nnoOT
Simon bar
Isaac.
Moussaf
l'office
actuel (im-
prim) nul pmct n'est rcit le 2^ jour dans les deux premires sections, avant la Qedouscha, notre ms. contient les textes suivants ib^iN r::Dr)\s; 2 rcb-^N nujinnn; 3" Tn'^^j min; 4" icpnTa -^Nni
:
']-^DD
i5'i
-^Mn
T^N
y-iN
'"i-'nN
i-i'^-iN'^;
pN
la
(pnb-'D).
Sipnn ce jour-l.
in-ii-i
Aprs
les versets
qui suivent
nsrisi
n2'"'pn
S]DT^
'17:
est
du recommand
l'officiant
is-ini
de ne pas s'carter de
-i"''isr;
nCNS
b-'nn-'T
mon
de versets commence par "i^b npy rr^n. Le metteur en ordre , R. Salomon. est l'auteur d'une Seliha, "'ibN ''"' m^nisri (qui diffre totalement de celle de nos ditions, malgr la sim.ilitudc des premiers et des derniers mots); 2 nil^b Cinn'T
ab'i
;
la
srie
ip
';
Kippour
omp
^2X212 -inj'rT:
4 irciv^
-nsr)
b-^bn; 5
m
:
Dno-^r) t^.
1" Nip"^ X^H; matin Pas de 'jtlN. Par contre, il y a 1 nnsNi n^'-iN (un 2 wn m-inn; 3 iNitTonn ^"^ pn'. Moussaf ycrc (dit) *; nT;j"i, comme au 1*'' jour de R. H. matin), avant prr 5 bx 2" (Seliha) 3"i3 i:;nnb -nu:?^* 4 ^iinET ^-n^^i 3" " ib -iu:n ^bT^n n^n; 6 in^a-iT' r v. 1 bs-^n bN mnn'::N; Minha 2^ m^nbr: v^^fj; 3 tinit -riN-ip; 4 l^nN -^nN; 5 :i'py rbmn
:
* Rite catalan, l" jour de R. H. et soir de Kippour (mss. hbr. de la B. N., Paris, nos )91-3). la suite se trouve une pice du rite italien lb'^b 'TTibl (Voir mss., ibid., n"" 600, 604-5, 609, 611), mprime dans l'dition d'Amsterdam,
1642, m-32.
2
rite italien
Qy
II^"!"^.
imprime dans
ladite dition.
la suite est
une Seliha,
^3
'TN,
que
les Isralites
du
rile
Aschkenazi disent
rile.
!e 4
*
de pnitence, n 69 de
la srie totale.
n" 93, et
rite
Aprs ce morceau, vient une Seliha du rite allemand dite le 4 jour de pnitence, un Pizmon de R. Isaac b. Giat, conserve au Moussaf de ce jour, selon le
portugais.
* Ici
on
lit
l'on retrouve
n 125 de
la srie totale.
NOTES KT MELANGES
n::;
;
299 n"TN
6 nn-r:
',
yo"n nT3>\
Ncila
1"
;
'\^y^2
ib-^n
la
S'*
bx
4 n::*n
la lin
du ms.,
il
manque malheureusement
ni
la
trois
ou quatre
ff.,
le
nom du
scribe,
comme
d'ordinaire.
Avant de passer la journe de Kippour, fol. 80 a, sur la saconde colonne reste libre, on lit un acte de vente, en petite criture cursive du xv sicle Nous, soussigns, reconnaissons avoir vendu ce Mahzor Jacob bar Elle, pour la valeur de deux florins, en monnaie de Savoie, N"i"'n3tSO '^ et nous dclarons celui-ci compltement dcharg pour acquit de ladite somme... Ici ^ ce dix-sept Siwan de 'an ^5)236 (= 9 juin 1476). [Sign :] Moi, Nathaniel fils
:
de Nahman,
trimoine.
Moi, Aron
fol.
fils de Nahman. Les deux signataires, auront ainsi liquid une part de leur pa-
Aprs ce contrat,
79 a, vient une
liste
des soixante-quinze
:
celles
de Moussaf, de Minha et de
i^12D
Au
fol.
79
&,
on
lit
bn"'^
ito,
d'une cri-
i-ii'i
'd
pnf
(elle
'3
(?
rfre la sonnerie
du schofar
par
le
fait allusion,
commencement, des perscutions. Pour ne pas nous attarder en route, nous n'avons parl ni des lacunes (au nombre de neuf), ni des additions et variantes aux
pioutim imprims, encore moins de leurs interversions,
11
etc.
aux Carmes de ville au xiii'^ et au xiv" sicles. Roulliard * parle des Juifs de Melun et dit avoir lu, dans les Archives de Notre-Dame de Melun, une charte de l'an 1311, portant vente d'une maison sise en la censive de l'hpital S. Jean de Hierusalem, rue de la Ivifverie, iouxte la maison qu'on appelle l'eschole aux Juifs. Il signale aussi la mention fort antrieure de cette Ivifverie dans un titre de
^:>
comment notre Mahzor est parvenu Melun. Une communaut juive florissait dans cette
Rite italien. Voir mss. de Paris, n 600, 604-5, 609. M. Isid. Loeb a bien voulu nous lire ce mot, qu'il faut ajouter rnumration des diverses sortes de florins en usage donne par lui. Revue, t. IX, p. 2b.
'
O?
352-3.
300
Philippe-Auguste, do l'an 1206, et dans deux autres de l'an 1212 aux Archives de Notre-Dame de Melun. Qu'aprs l'exil des Juifs de PYance, en 1306, ce ms. ait 616 confisqu au
et 1218, gards
profit des religieux de la localit, rien d'tonnant cela.
a-t-il
Mais o
sjourn jusqu'au
moment de
l'tablissement des
sicle
Carmes
seulement,
puis incendi le 20 septembre 1590^ avait une a Bibliothque riche en toutes sortes de bons livres et en diverses langues * . Notre ms. a d faire partie de ces livres et du petit nombre
Mose Schwab.
On a reconnu depuis longtemps l'importance que prsentent pour la science les listes des livres du moyen ge qui se trouvent dans quelques manuscrits. Certains mss. hbreux contiennent galement des listes de ce genre, en assez grand nombre mme pour qu'il soit possible de composer un catalogue considrable d'anciens ouvrages juifs, comme l'a fait rcemment M. G. Becker-. Comme il est peu probable qu'un travail de ce genre soit entrepris
de longtemps,
il
me
ici la
liste
des livres
inscrite dans le ms. 893 de Paris, p. 503-4. Ce document montrera, en outre, qu'en s'en rapportant de simples extraits, on
Dans mon ouvrage Die Spuren Al-Batlajiisis, p. 12, j'ai mentionn la remarque de Dukes que le ms. tait crit d'une main africaine . Mais il n'est pas impossible, comme l'admet aussi
:
M. Neubauer [Revue des Et. j., IX, 215, note 2), que le copiste du catalogue des livres, un neveu de David d'Estella, soit aussi le
'
Ibid.,
p. 578.
das Bibliothekswesm,
26
et suiv.
NOTES ET MLANGES
copiste
301
du ms.,
et qu'en ralit
la
main africaine
soit
une main
ce cas, la date du ms. serait peu prs dtermine selon l'pigraphe du trait d'Alexandre d'Aplirodisias sur l'me qu'il contient en hbreu, le ms. aurait t crit aprs 1340.
franaise.
:
Dans
Voici cette
liste
-,-ii;3
12313
^""^
<yc)2
'-"D
(2
(3 (4
-l-i^jn
.-i-i->;3
.
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r-nMDl^ UTT'D
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-^-,;2 -iii;3
'
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Ii^b b.Ni^T
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(11
-,^153
-ii"i;3
3rj bDOI
1"':
-^b-cjyTa
-'TNtt
"nwN''2
nDO
niip
(12
-,,^33
-^ni;,3
oirb:;73 'jN-iraT
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(17 (18 (19
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D"NM
npn3>r:7
-^J^^-^n-l
^-,^33
D"N73
-j-nwx
'-^D
-,^^33
-ini33
-i^n;3
d\s^o
"jn-viiN-i
(25
(26
(27
D-^rD-nr;
m^ii:
-noittbN
1)
Bei-El, de notre oncle David d'Estella. C'tait sans doute un ouvrage massortique sur les rgles suivre pour copier la Tora. Cf. le titre d'un ouvrage analogue de Menahem Meri,
302
nnp, dans
le
fragment du catalogue de
p. 43.
la
bibliothque
Giinzbourg, de M. S. Sachs,
2)
Commentaire de Joseph Caspi sur les Proverbes, l'Ecclsiaste et Job. Cf. l'article de M. Steinschneider dans l'Encyclopdie d'Ersch et GruLer,
11,
et
et
note 14.
3i
Commentaire de Caspi sur le Mr de Mamonide, et ouvrage du mme sur les Mystres du Pentateuque. Voir Steinschneider. catal. de
Munich, ms.
'?).
265'*.
4)
le
Mr
(S'agit-il
de Hanoch
5)
Commentaire sur
le
et
Maestro
mon
dans
Le nom de r:jb:: est habituellement corrompu mss cf. mss. de Munich, n 243-. Il faut sui)poser que le pre du copiste a encore publi des travaux en 13G2, puisque Mose de Narbonne a seulement achev en cette anne son commentaire sur le Mr.
pre.
le
;
6)
les Catgories,
7)
la
Physique acroaraa-
8) Collectane. 9) Diffrentes
sentences halachiques.
les
10) Trait de
de touche.
La grammaire
[d'Ibn Ezra]
Moznara
et la
grammaire Skhel
(c'est--dire
Microtechn
Trsp'o
xptewv de Galien,
Aphorismes de Mamonide et problmes d'Aristote. J'ai galement trouv cet ouvrage Genve, M. H. 10 4. Cf. mss. de Munich, n 297.
Sous ce monstre, que M. Neubauer a rendu par Livre du mdecin Sarksion par. (p. 215), se cache certainement Serapion il s'agit ici de l'ouvrage du plus jeune Serapion liber S. aggregatus.in medicinis simplicibus (Choulant, p. 3112). Ce mme ouvrage est dsign sous le nom de '^;in"^d"',c dans le ms. 569 du catalogue de Michael.
:
. . . ;
15)
NOTES ET MLANf.ES
16)
:-(i:'.
Ce
ti's
titre
dsigne sans doute le livre des degrs sur les proprimdicinales des plantes. Cf. Steinsclineider, cat. de Leyde,
p. 3*7, n 14.
17)
Le
18) Gabriel,
comme on
liste
tout
entire, dsigne
un ouvrage
de
bi^'^iar.
non pas
le
traducteur
comme
le
prtend M. Neubauer,
nom
serait-il
le
de bNb^S
et dsignerait-il
19)
Die Slnne, p. 6) ? La thrapeutique dlbn Wfid et de Maestro Arnaud de Villanova. On voit que l'ouvrage d'Ibn Wfid porte dans ce ms.,
Jiarosch,
que dans le ms. de Munich 286'' Mar'aschot non pas, comme le transcrit M. Steinschneider, dans Archiv fir path. Anatomie, XL, 114, de Virchow
le
mme
titre
et
I,
546, traduit
ce titre par
tre cr par
nulle part.
p. 93, n" 14.
liber cervicalis de
medicina a d ne se trouve
l.
= ::331n,
voir Steinschneider,
c,
La clef des mystres (sans doute un livre de mdecine). Le premier livre du Tesrif d'Al-Zahrawi, intitul Theorica, et le deuxime, intitul Classification des maladies ou Practica. Cr. Leclerc, I, 449. M. Neubauer, l. c, n'a pas traduit ces titres cette traduction ne me parat cependant prsenter aucun doute. 22) Le deuxime livre du Canon d'Ibn Sina. 23) Le quatrime livre du mme ouvrage. 24) Commentaire sur le Canon d'Ibn Sina. 25) Le premier livre d'Ibn Sina traduit de l'dition complte. Le copiste dsigne proi)ablement par '^^in le grand Canon, pour le bien distinguer du petit Canon (cf. ms. de Munich
20)
21)
:
comme un
abrg du grand. Le
parat juste
sition
nom
comme
le mot 'p-n'5-. Le viatique d'Ibn al-Djezzar, traduit en hbreu par Mose ibn Tibbon (voir l'article de M. Steinschneider dans Arcfiiv de Virchow, XXXVII, 363 ss., mss. de Munich, 19j. 27) Traduction hbraque du Manouri d'Ar-Razi.
avec
la
26)
["''nso
qui prcde le n^ 13 ne
me
le titre
d'un ou-
W,
ouvrages de mdecine qu'il numre. Ce catalogue d'ouvrages d'exgse, de grammaire, de philosophie religieuse et de mdecine me parat donner la liste des livres d'un savant mdecin juif, qui a vcu en France, vers la fii) du
xiv" sicle.
D. Kaufmann.
BIBLIOGRAPHIE
Delitzscij
(D'
Friedrich).
in:iiMc*IiCH
W'ortevbiichs zum
BuclihaudluDg, 1886.
Ce nouvel ouvrage de M. Delilzsch, destin expliquer la mthode qu')l doit mettre en uvre dans la composition de son DicUonnaire hbreu-aramen de l'Ancien Testament, est proprement une rdition, revue et augmente, de son Hebreiu Language, que nous avons p. 294, 297l'ait connatre aux lecteurs de la Revue dans le n'' 19-20, 305. Les critiques dont ses comparaisons outres avec l'assyrien avaient t l'objet ont dtermin M. Delitzsch y revenir plus amplement et les justifier. L'agrandissement du cadre primitif a permis M. D. d'y ajouter trois nouveaux chapitres, discutant respectivement la relation do l'hbreu avec les autres langues smitiques (ch. Il), les lois du phonlisme smitique (ch. iv, p. 157-187), la thorie des racines (ch. v, p. 188-197), les noms d'hommes en hbreu (ch. vi, p. 198-212). Le chapitre i esquisse le plan du futur Dictionnaire et n'a pas d'intrt immdiat, mais le plus tendu et
le plus nourri de tous est le chapitre m, qui traite de l'importance de l'assyrien pour la philologie hbraque et qui reprend de rechef tous les mots dont les nouvelles interprtations avaient t contestes de divers cts, surtout dans l'article prcit de cette
aussi
Revue.
Commenons par
le
chapitre
ii.
On
connat
mon
cherches lexicographiques de l'hbreu. L-dessus je suis parfaimais je me suis lev contre l'ide tement d'accord avec M. D. d'introduire l'assyrien la place de4'arabe et de substituer une idole une autre. M. D. s'en dfend nergiquement et m'accuse d'avoir exagr sa pense. J'admets donc la puret de ses intentions, mais je le prie de recueillir ses souvenirs pour voir si ses multiples explications par l'assyrien de mots dont l'explication par l'arabe est absolument satisfaisante n'taient pas de nature justifier cette supposition. Voici, par exemple, le verbe b!i5, conduire, mener,
;
surtout l'abreuvoir
elle est
au
figur
pourvoir, soutenir
cette signi;
bri3N,
mener
20
306
l'abreuvoir . Cepeudanl M. D.
c.
faire reposer, faire camper, donner du nahi, traduire bri par repos {ruhen lassen, lagern lassen, Ruhe geben]. Les protestations
cette interprtation a provoques dmontreront M. D. qu'elle ne s'impose nullement par des raisons intrinsques tires des passages bibliques en question. Les raisons intrinsques sont, au contraire, excessivement opposes une telle signification. Dans trois passages (Exode, xv, -13 Psaumes, xxxi, 4; Isae, xlix, 10) hTX: est en paralllisme avec les verbes nn: et j,T\'z, qui signifient conduire dans Isae, xl, jbnr forme opposition avec NCi ip"^n3, il les porte dans son sein dans Isae, li, -18, bjS^ est parallle
; ;
-I
unanimes que
tn'i^a p'^yn.'^,
la
main
Dans
.
mme
moindre o il est
en face de
^3l:'^3~l^ il
me
fait
camper
marcherai lentement , et non, comme le veut M. D., je me reposerai lentement pour avancer, il faut marcher, si lentement que ce soit. Au verset II Chronique,
:
soutenir, pourvoir, qui est dans la locution nbn Dbr;3"^T (Gense, xLvii, 17), passe celui de procurer le bien suprme, la tranquillit , dans II Chronique, xxxii, 22, et devient ainsi synonyme de rr'jr ', mais de l une vraie quivalence avec le verbe m3 la distance est grande et il n'est pas raisonnable de la franchir par un engouement pour l'assyrien. Dans ce cas spcial, le rejet de la traduction ordinaire appuye par l'arabe est d'autant plus arbitraire que, dans les passages connus jusqu' prsent, le verbe na'lu comporte seulement le sens de coucher , non celui de c reposer ,
procurer
le
ncessaire
comme
prouve d'ailleurs l'expression mao'ish ina muri nl (R., iv, malade, il est couch dans la souffrance . En second lieu, j'ai relev, non sans quelque tonnement, l'absence totale de l'aramen parmi les comparaisons exposes dans Hebrew Language; j'ai mme os affirmer que cet idiome est beaucoup plus intimement apparent l'hbreu qu' l'assyrien. M. D. cherche maintenant combler la lacune indique en donnant une longue liste de mots hbreux qui se retrouvent en aramen et en assyrien. Ce n'est pas absolument ce que j'avais demand, car la grande similitude des langues smitiques *n'a pas besoin d'tre prouve de nouveau. Le vrai but de cette liste superflue est visiblement d'attirer l'attention sur l'assyrien, ce qui sort passablement du sujet du chapitre ii, qui est intitul hbreu et aramen . Au paragraphe suivant, M. D. donne une nouvelle liste de mots communs l'hbreu et l'assyrien. Elle a pour but de dmontrer, l'oppos de mon opinion, que, sur le domaine lexicographique en particulier, ces
le
17, 51 a),
est
D'aprs la leon inassor.tique, mais, pour tout lecteur impartial, 3^3D72 D5ln3"'1 simplement une corruption de S'i^D'i Tib fiZ'^'i-
BIBLIOGRAPHIE
307
langues sont plus intimement apparentes que ne le sont Faramen la et l'hbreu. Comme M. D. veut bien, dans une noie, me demander prt le satisfaire, bien qu'il dmonstration de mon opinion, je suis la m'ait toujours sembl que la chose tait notoire. Je dirai donc que vritable intimit de deux langues s'atteste par les mots d'usage ordinaire et quotidien, non par des termes rares ou potiques comme ceux qui composent la majorit de sa liste. Pour se former une conviction, on n"a qu' dpouiller les mots d'un texte aramen quelconque, par exemple Daniel, ii, 4-34, et on trouvera dans ces trente des versets, qui contiennent pourtant de nombreuses rptitions, mots en trs grand nombre qui ne reviennent sous la mme forme
et
avec
le
mme
,Trj^
312
(3Tr))
,0^73
r^^-j
.N^r; ,^r^ nV' ,n3n ,3in (me) ,ii-o'J (r!i:>') ,abr p -^n ,-t>:n ,bn .mp ,2-^ ,:^r:u ^nr:: /c;n ;::2^ >s-p /o^b'^r ,-jnn rt^N n'^^ A'^V --" Inxc ,!-iTn, -!55 ,1^1^ (TN) ,^-3 ,t-;bN ,!-nr: (-^n) ,r!wsn ,r:m-:. p-N ,]D ,b-3 ,135 ,mba ,2DC ,iv:?n ,nn=^-b^ ,nn"J ^ii^-h-J ,^'^n .ir: --. Quant l'asson,p7:i' ,-iPD ."^w-n ,1-'^"^ ,nyc ,n;n r:N)
,-naD
,!-nn ^'^'J
,)J2
,lrw
,Nr'.":;
;r::p
fi^p
,-3N ,yjp
nance extrieure de la phrase, on en aura une ide exacte en comavec les parant, par exemple, le verset aramen de Jrmie, x, 11, versions hbraque et assyrienne ajoutes ci-aprs
:
-m
Aramen
Nr^N/
mn.v
--3:^
Nb Np-iNT
N"^7O
^i
^nbs -b
.r:bN
N-i?:"::
';Ti7:Nn
-:-;3
nnn
'j?-"'
Hbreu.
y-iN?:
Ti3N"^
"icr
Nb
y-iNi
l1"'7O
tcn
-^nbtr;
nb i-7:np pntd
Assyrien.
rr^ii-.N
rT2:-iwST "^tD-o
'-bx rnsTvii-pn
N-'S
exemples trs suffisants et, tout en reconnaissant tours de que l'assyrien possde de nombreuses expressions et des supposer phrase qui se retrouvent en hbreu, je n'irai pas jusqu' cohabition entre les Chanano- Hbreux et les Babyloniens une
Je crois ces
peuples prhistorique plus longue et plus troite qu'avec les autres cette smitiques. Tous les arguments que M. D. produit en faveur de a pas longtemps, M. D. southse manquent de force probante. Il n'y Paradis, tenait mordicus que les lgendes relatives aux fleuves du au Dluge et la tour de Babel ont t empruntes par les Isralites Babyloniens pendant l'exil; aujourd'hui, il tourne bride sans
aux
broncher
et les qualifie
de
alteste
Isral
308
nouvelle hypothse ethnographique. Les autres similitudes qu'invoque M. D. sont tantt des traits de smitisme gnral, comme le parallelismus membrorum dans la posie et les lments primitifs de la mythologie^ tantt des emprunts d'poques historiques relativement tardives, tantt absolument inexactes, comme, par exemple, l'institution du Sabbat, dont il n'y a nulle trace ni en Babylonie, ni
jamais habit
chez les Phniciens. Ceux-ci, mme d'aprs les auteurs grecs, n'ont la Babylonie, mais les les Bahrein, ce qui est bien
diffrent. En ce qui concerne l'origine des Hbreux, nous devons une explication M. Delitzsch, qui nous accuse de lui avoir faussement et audacieusement imput une confiance illimite dans la lgende rabbinique qui met Abraham aux prises avec Nemrod. M. D. affirme qu'il s'est appuy sur la tradition commune aux auteurs jhoviste et lohiste de la Gense pour laquelle '^'^ips "i^M est la ville de Our dans la Babylonie du sud-ouest, aujourd'hui la ruine de Mugayar. Malheureusement, le savant assyriologue a trop vite
la
notice pentateu-
nagure d'avis qu'elle pouvait bien ne pas tre plus ancienne que l'exil S et avec cela il lui a carrment refus le caractre d'une vraie tradition. Quant au point de vue ethnographique, il a toujours soutenu que les habitants d'Our taient des non smites, des Sumriens, s'il vous plat, et que ceux-ci taient rests tels jusqu'au dpart des Hbreux, auxquels ils auraient lgu leur dieu suprieur I, devenu plus tard en hbreu "i?T^ et imT'. En combinant ces deux thses, je me suis demand d'o pouvaient venir, d'aprs M. D., les traits communs entre les Hbreux et les Babyloniens smitiques, qui n'existaient pas Our, ou, pour le moins, n'y jouaient pas encore un rle d'initiateurs. Devant une telle nigme, j'ai t oblig de recourir, toujours pour m'expliquer la pense de M. Delitzsch, la lgende rabbinique qui a du moins cet avantage d'tablir un contact immdiat entre deux smites, car les Gouschites asiatiques de la Gense parlent des idiomes smitiques. Si M. D. trouve un autre moyen de sortir de l'impasse ^, j'y applaudirai des deux mains, mais il reconnatra sans peine que je n'ai pas pu raisonner autrement.
tait
J.
Halvy.
**
Paradis, p. 93,
94._
Aprs rflexion je vois que cela n'est pas tout--fait impossible. Il suffit d'admettre que le sumrien / s'tait, d'abord assyrianis en lau et que c'est cette dernire forme qui a t emprunte par les Hbreux et change en i;i^ et tTliT^. Dans une ville qui, suivant M. D., renfermait, ds les temps prhistoriques, trois peuples disBabyloniens smitiques, Sumriens non smitiques et Babyloniens tincts, savc^ir hbreux, dans une telle ville, les emprunts de seconde maiu n'ont rien d'extraordinaire. J'avoue cependant que si j'avais un choix faire entre cette singulire ethnographie et la tradition rabbinique de Nemrod, "celle-ci me paratrait, sinon plus vraisemblable, du moins plus simple.
*
:
BlBLlOGHAFlllK
^^
SchUrfh
ChrL.i
- Deuxime.
Volkcs
in.
augmente, du
meulliche Zeitgeschichle
H"
1 874 publi pour la premire foi^s en Le Manuel de M. Scbrer a t maintenir avec valeur, c'est qu'il a su se etla meileure preuve de sa
ouvrages traitant la mme matire, su cT ct d-imporlants devenue ncessaire. Ce succs est qu'une seconde dition en est de lecteurs auquel M. Schudatant plus significatif que le cercle comme son titre tait relativement restreint; rer nouvai s'^ pas destin la classe lettre en n'tait r udTque dj^ le Manuel nombre de ceux qui tudient, et delnral il s'adressait au petit sources ceux qui veu ent faire vaU se rv de guide et indiquer les La nouvelle dition s'adresse au approfondies. des recbercbes plus ac^n but semblable. La seconde partie
e
"pub
i^^
traite de la tTedement publie (avant la premire) juif l'poque de Jsus. C du peuple r^^ure de la Palestine et
situation inteest,
en
importante de l'ouvrage. ,. _^ , ralit la partie la plus a ete profondement temps que le titre, le livre lui-mme En mme sensiblement. Les imm^dmf Ta aTeur 'scientifique a augment du Temple (paragr. 24) sacerdoce et le culte porun Essais sur le
's
et
nouveaux. Les divers Essais ont ele sont presque entirement e 3 dans ces derprogrs que la science a raliss mod fis uivant les plus profondement Les et emps, et creuss plus largement Ter chaque Essai ont ete bibliographiques mises en tte de mdatiol a lanal'auteur a donn plus d'ampleur notablement augmentes, places au bas des 'y e dersources ainsi qu'aux notes justificatives En un
sur
judo-palestinienne et la littrature
judo-Mlemque
(parag.
dtails. les diverses thories de i^.les et servant a corroborer et, sauf des meilleurs livres du genre un
mof<^st
actuellement consi faire, on pourrait le nnPlaues rserves que nous aurions ce la littrature spciale sur cosmos de drer' ^omme dcier commun gLdiose ^^^^^^ ^^^ ^^^ p^^^^^ importante talmudico-rabbinique. Il semble que la' itt?;ture ;uvr g que dans les rares traductions liiP o^I'ait t accessible l'auteur et altre cette connaissance imparfaite lemandes. C'est a ine et l'inexactitude des juqu'il faut attribuer de sou es du judasme endroit sur le judasme. que M Scbrer a mis en maint ^ ments 23, ' l'ouvrage commence par le paragraphe Cette seconde partie de partie. prcdents paratront dans la premire les paragraphes
df
une vue d'ensemble fort paragraphe 22, l'auteur nous donne a-t-il commis intellectuelle du temps Peut-tre tat de la cultur; net^e de du ju a.sme d'une ngligence sur les rapports id plus d ne mprise ou aurait pu propos d Astarte, A l'hellnisme. Ainsi, la page 12, avec jums, IX, la Revue des Etudes observations de M. Halvy, dans
Dans
le
cite
les
310
183.
tljOTI ^S'1N3 im !T^!l\D "^73) le mot a le sens ordinaire qu"il a dans le Talmud siqn ou inscrit. Le sens de sign rpond la leon de Mamouide, dans sou commentaire de la Mischna, 13> inn. L'autre sens est conforme la version de Raschi, qui n'a pas le mot "]:? (Cf., sur dinn, notre ouvrage Vier apokryphische Bilcher, page 132, note 1). Le paragraphe 24 traite du sacerdoce et du service du culte dans le temple. Nous croyons devoir faire les remarques suivantes. Il rsulte de
:
:
la
p. 178, que la dfense d'pouser une tout homme qui est sans enfants, et non pas seulement aux prtres, comme le dit M- Sch. De mme, au sujet de l'admission d'une filie de proslyte au mariage avec un prtre, l'auteur
C, cite
femme
pouvait, outre
et 7, ainsi
la Mischna de Biccourim, I, 5, citer Kiddouschin, IV, 6 que notre dissertation sur ;^D^i' dans la Monatsschrift de Grsetz, 1881, p. 167. Il rsulte de ces textes une opinion tout fait contraire la thse de M. Scb., qui soutient, tort, qu'une fille de proslyte ne peut pouser un prtre que si elle est de pre payen et de mre juive, or, la fille d'un pre juif et d'une mre pa^-enne peut pouser un prtre et il n'y P. 180. L'absence de dfauts corpoa, l-dessus, aucune contestation. rels i^e fait point partie intgrante de la saintet du prtre, elle n est P. 200. En qu'uue condition extrieure de son admission au sacerdoce. disant de la dme des pauvres que, d'aprs l'usage qui s'introduisit plus
tard,
elle
:
s'ajoutait, la troisime
M. Sch.
fait
dime des pauvres remplaait la seconde dme. Mon Vier apokryphische Bcher, 118, contient une explication des passages difficiles de Pour les questions traites Tobit, I, 7 et 8, et des Antiq., IV, 8, 22.
erreur
la
I,
27.
P. 226.
de n;'r3,
il
faut
lire
nDri3
Au
lieu
P. 228.
L'auteur pouvait mentionner les ides de Lvysohu sur les sacrifices exposes dans le Jescknrun de Kobak, III, 4, 5.
Dans les paragraphes 25 28, M. Sch. recourt souvent auz sources talmudiques. Ges paragraphes traitent de la connaissance des Ecritures ; 2u), des pharisiens et des sadducens i 26), de Tcole et de la. synagogue ( 27), et de la vie selon la Loi ( 28). Ici M. Schrer se rvle comme un matre par la division et l'ordonnance du sujet. Nanmoins nous considrons cette partie comme la plus faible de l'ouvrage. L'impression qui s'en dgage, c'est que l'auteur n'est pas
HIBLIOGHAPHIK
sur un terrain qui lui est familier.
Il
'Ml
est vrai
que
s'il
manque de
sret, c'est seulement au sujet des sources talmudiques qu'il cite. Les citations qu'il fait sont celles de Suhrenhusius, Ugolini, Vi-
il
uniquement de
Hamburger,
traductions et non aux sources originales. La Real Encijclopdie, de a t aussi pour lui une source d'informations qui, plus
d'une fois, a d le tromper. Si M. Scliirer n'a pas t familiaris suffisamment avec la littrature juive, il n'a pas su davantage rendre justice l'esprit du judasme. Sans entrer ici dans une discussion sur ce point, nous nous demandons de quel droit la parole d'un pharisien comme Antigne de Soclio n'est pas considre par M. Scli. comme l'expression de la doctrine pliarisienue (p. 3!^(0). Les pratiques religieuses sont un puissant moyeu d'ducation populaire, et si les juifs y ont recours, cela
ne prouve pas que toute leur religion consiste dans les pratiques. Nous nous bornons renvoyer AVeiss, Dor dor, I, 205, 211 et suiv. Sifr et autres Midraschim sur Deutron., vi, 5; Mamonide, Yesod-hattora.i, et suiv. Pour M. Schrer, tout, dans-le judasme, est loi, texte impratif, qui exclut toute morale et toute posie. Mais le mot Loi ne se trouve pas dans toute la littrature juive pour dsigner le Pentateuque, et encore moins pour dsigner le reste des Ecritures Saintes, rnin, la doctrine, l'enseignement, et m273, le commandement, le devoir, telles sont ks dnominations exactes. Le mot m, dont l'tymologie est encore incertaine, ou bien ne signifie pas Loi, ou n'est pas un terme hbreu. Ce qui a produit cette mprise de M. Schrer et d'autres savants chrtiens, c'est le mot grecvdjio, que les hellnistes juifs ont employ pour rendre le mot Tara, afin de se faire comprendre plus facilement des lecteurs paens. Toutefois ce mot loi a si bien perdu, plus tard, chez les Juifs, son sens tymologique et s'est si bien identifi avec l'ide q doctrine, que l'on a fini par s'en servir pour dsigner mme les Prophtes -et les Ilagiographes. En affirmant (p. 233} que les Prophtes et les Hagiographes taient galement considrs comme faisant partie de la Loi, M. Schrer commet une erreur qul aurait pu viter, s'il avait song ses remarques fort justes de la p. 2^37, et s'il avait jet un coup d'il sur le passage de loma, I, 6, o on numre les livres d'dification que le grand-prtre devait lire dans la nuit de Kippour.
;
l
P. 2aO. lbS'JJ fibnW sif,'nifie par bandes . Voir, ce sujet, nou Au sujet de la signification Raschi. P. 257, note 2G. M. Schrer dit Aruch ne dit rien, il se borne e "im. Aruch dit, selon Buxlorf citer un crit de Scherira o se trouve le terme en question, Scherira lui-mme ne l'emploie pas de sa propre autorit, il suppose que c'est un terme connu, usit. En effet, il se trouve dj dans le C^^n "ITD Ibidem. D"'i<"n^iST, comme Kohut l'a fait observer dans son Ai-uch. note 28. La prononciation aramenne ribhon est dment constate et ne peut gure tre rejete en faveur de la forme dfectueuse ^a^^ouvi (chez Delitzsch ^3ian) des Evangiles. Au sujet de ""an, il fallait citer et comVoici quelques observalious de dtail
:
et
312
Ibidem. lr!"nnD3 tre dtruite . !l3T3n h'D N^T , mais C'^nTO ne signifie pas celui qui s'occupe trop de commerce b'^DO^ il serait Pas tous ceux qui s'occupent trop... ; ">Sr!73 est plus conforme au sens gnral de la phrase de traduire '^DJl^ par P. 265. "lia n'est pas \in puits, mais une citorne, car on heureux . P. 273. "'"1D10 "^"IDTD "rJCin 'l se n'endnit pas un puits de chaux. rapporte pas la contradictiou en gnral, mais l'opposition du savant rvolt, du N~l73'73 "JpT, dont il venait d'tre question. Voir le comrnen-. P. 270. Les paroles de l'auteur ont taire de la Mischna de Mamonide. besoin d'tre compltes, pour avoir un sens, par celles de Saomon MaiLes Juifs prient de la logique ;i"i raon, cites par Paulus Cassel Soulfrauce P. 3l8. et chantent de la mtaphysique (blS"^) T\y\12
finalement
: .
de pliarisiens
Si nous
pour
Dv^TiD mDTO,
"'a
pas de sens
J^'J"!,
il
n'y- a
pas
Q"l"iJ^
comparons ce passage avec jerus. Pah, VIII, 8, iet Baba batra, nous verrons que nous avons l une expression populaire usuelle. Ou entendait par D'^'TlD mD73 toute sorte de ruse mchante qui prend le masque de la pit et de la lgalit pour nuire au prochain. Les pharisiens eux-mmes voyaient dans ces hypocrisies la plaie de leur parti, car leur considration en soulfrait beaucoup. Les faux dvots, comme les impies russ, .taient rputs galement dangereux pour l'ordre public et, P. 319, noie 8. Dans la Mispar suite, comme un lment de ruine. chna en question, il ne s'agit pas seulement de la rdimalion exacte de toutes les espces de fruits par le haber, mais aussi de la puret IX,
1,
lvitique.
Sadducens, M. Schrer bien des opinions errones et dpourvues de clart qui avaient cours ce sujet. Il distingue bon droit ce qui faisait des pharisiens les reprsentantsclassiques de la direction qu'a prise Isral l'poque qui suivit l'exil, de ce qui les caractrisait plus anciennement comme parti, comme constituant une petite glise dans l'glise . Ils sont les crateurs du judasme par leur attachement strict la loi religieuse; ils sont, au "contraire, un parti ferm par leur loignemeut pour l'impuret paenne et l'observation de la puret lvitique (p. 329). L'auteur aurait pu ajouter que l'amour de la Loi est bien l'essence et la moelle de la doctrine des pharisiens, tandis que leur rpulsion pour l'impuret devait plutt accuser leur situation de parti, d'association ferme. M. Schurer explique le mot C-^Ci-iD par les isols, cette explication est admise par Geiger, MM. Weiss, les sparatistes et Derenbourg, et nous n'y contredirons pas, mais la question de savoir si ce nom a t employ d'abord par les pharisiens euxmmes ou par leurs adversaires ne sera sans doute jamai^ rsolue. Le fait que, dans le Talmud, cette dnomination se trouve si rarement et en grande partie uniquement dans des relations faites par leurs anciens adversaires, les sadducens, prouve seulement qu'
a fait preuve d'un
et les
a redress
l'poque o
pharisasme tait dominant, le nom du parti avait disparu avec le parti lui-mme! Le Talmud a-t-il parfois employ le terme dans un sens fcheux ? nous le nions foruiellement. Les
le
BIBLIOGRAPHIE
plaintes formules
313
contre la plaie des pharisiens , contre les phales pharisiens en gnral. Mais risiens teints (faux), ne visent pas secte ferles pharisiens ont aussi form une Schrer croit que D^nan tout court. La les membres se seraient appels dont
me
neuve que smgulire conclusion que M. Schrer en tire est aussi haberim, dit-il, considraient le peuple de la Les pharisiens ou partie du vritable campagne, le Am-haare, comme ne faisant pas promesses divines (p. 333). Mais le mot Isral et n'ayant pas part aux poques les plus tardives, le sens -inn n'a jamais perdu, mme aux d'adhsion avec des lments trangers, et, par
:
d'association, d'union,
confessionnelle ou consquent, il ne peut servir dsigner une caste les exclusive que celle que M. Sch. veut voir dans nationale aussi nnn ne signifie pas pharisiens; Les textes montrent qu'ici le mot la Loi et notamment les lois de celui qui observe ponctuellement par opposition au Am-haarec, le nnn est un homme puret , mais, lvitique. Si nnn avait qui observe les lois de la dime et de la puret
le
tre employ sens que M. Schrer lui attribue, ce mot aurait d comme antithse de sadducen. Or, cela n'est jamais quelquefois opposition Am-haare. Le arriv, et nan n'est employ que comme d'aprs le tmoignage formel de peuple de la campagne, Am-haare, XVIII, Josphe, tait attach aux pharisiens (Antiq., VIII, 10, 6; sadducens. Le Am-haare se trouvait donc, du 1, 1) et ennemi des lgalit moins en grande majorit, tout fait sur le terrain de la tait et mme la prescription concernant la dime pharisienne, Seuleobserve par la plus grande partie du peuple (Sabbat, 13 a). on n'tait pas absolument sr que le Am-haare donnt tou-
Dema. Au jours'la dime, et c'est ce doute qui a cr les rgles du apohryphische sujet de l'histoire ultrieure du Am-haare, voir Vur avait entre le 2u. Il est certain que, primitivement, il n'y
Bcher, p.
ment,
Am-haare
sur les et le nan qu'une opposition de principe portant proprescriptions de puret lvitique dans leur application la vie gure, mais il n'tait pas seul fane. Le Am-haare ne les observait pharisien fai les nghger, plus d'un docteur du parti strictement
sait
si la
Bekhorot, 30 b). Et c'est pour cette divergence peu importante que les pharisiens auraient exclu le peuple de campagne de la vritable communaut d'Isral, et lui auraient
comme
lui (voir
refus toute participation aux rcompenses divines! Mais l'observance des prescriptions de puret lvitique en matire profane, mn-jn l^bin, n'a jamais t considre que comme un acte de pil
volontaire, et
tait le
non comme un commandement obligatoire, comme l'moindre prcepte biblique ou rabbinique. Les prescriptions de puret lvitique, d'aprs la Bible et la tradition, ne sont de mise que pour le cas o l'on s'approche du Sanctuaire ou des choses
Dans la vie pratique, elles n'avaient quelque imporlance que pour le prtre et le nazir seuls. Ce sont l des faits connus de tous ceux qui sont verss dans le almud.
saintes.
la
puret lvitique
la
"li
vie profane n'a jamais pntr dans les usages du peuple pratique seulement dans un cercle fort restreint, dont
elle tait
les
phari-
siens
faisaient
l'a fait
partie,
mais nullement
partie
exclusive,
comme
observer avec raison [Dor dor, I, H5). Par suite de il fallait, pour mettre ces prescriptions excution, qu'il se formt des associations fermes, m-dn, dont les membres taient reus sous condition de certaines formalits, et dsigns sous le nom de ^2n, socitaire (cf. Bekhorot, 30(7, et Tosefta Dema, chap. ii). M, Schiirer a raison de dire que "inn n'est pas identique sn T'To^n, car, d'une part, beaucoup de gens du peuple enl'abstention
M. Weiss
du peuple,
il y eut beaucoup de savants qui refusrent de se soumettre l'observance des lois de puret lvitique en matire profane. La vue profonde que la thorie de M. Sch. donnerait sur l'ide que les pharisiens se fai-
est donc une vue fausse. Le "i2n n'est nullecelui qui observe la Loi avec ponctualit, en y comprenant les irapaSddEt; twv TtpeapuTpwv , mais, comme le dit la Tosefta de Dema,
saient
d'eux-mmes
ment
((
chap.
II,
bnprr: b::i.\ NM-'UJT y-iNM d3' b^N l^-^^^^;J na-'-^ .xb-viii y-iwN- nrb m-iai'i ^!ln:3a ';"^5in. Tels sont les devoirs de l'association, m-ii^n "'~i3l, que tout Am-haare tait admis remplir, comme il est dit plus loin, ibid. Le "iDn n'est donc pas le procliain, le compatriote au point de vue ethnique ou politique, mais associ, le co-sociiaire, titre qui fut appliqu plus tard aux membres des collges de docteurs. De mme que les prmisses, la conclusion de M. Schiirer est inexacte, et il est tout fait faux de dire que, pour les pharisiens, la population de la Palestine se divisait en deux catgories la communaut d'Isral, c'est--dire les n^n. et le peuple de la campagne (p. 333). Sous ce rapport, le pharisasme ne formait pas une glise dans l'glise . De mme, lorsque M. Schrer dit, ibid., note 51, qu'il tait trs important, pour la conscience juive, de savoir qui devait tre reconnu pour nan, nous ne pouvons accepter ce jugement. Ce n'est pas pour la conscience juive en gnral que cette question avait de l'importance, mais uniquement pour ceux qui observaient les prescriptions concernant la puret lvitique mme eu matire profane, 1"6in "^bDiN ti"ir;:3D, et tout au plus encore pour ceux qui approchaient souvent du Temple ou qui touchaient frquemment aux choses saintes.
'jn"'
ri}:i^n
^bo
"j-^bapT
nnm
rirn-its
r^'^v
Au sujet de la question traite par M. Sch., p. 3o5, conceruant l'anciennet de l'usage de fixer la bar-miva l'ge de 13 ans, nous croyons trouver une confirmation dans Josphe, ntiq., XII, 4, 6. Il est probable
que ce n'est pas sans dessein que Josphe dit de Hyrcan : xsl Sk oiv xpiuxafsxa twv. . Du reste, M. Schiirer pouvait rectifier ce qu'il dit ici
,
par
passage de sa Gemeindever/'assinij der Juden in Rom (p. 24), o il dit que l'ge de la bar-miva tait de 12 ans. P. 367. A propos du titre p/tffuvyo3Y0 appliqu des enfants mineurs, M. Sch. aurait pu parler de la fonction des lecteurs, qui pouvait tre confie des enfants mme dans l'Eglise; v. la Real-Encycopltedie, de Herzog, 2 dit., volume VIII, p. 521. De tout temps, mme anciennement, cela se pratiquait chez
le
BIBLIOGRAPHIE
les Juifs.
315
Voir Tosefta Megilla, d. Zuckermandel, h, 11, et Mamonide, Ililkhot tefiUa, 12, 17. Sur les dcisions mineures dans les inunicipes P. 374, note 100. romains, voir Schiirer, Oemeindev,rfassung p. 24. !15D1^" NnO'^SD, d'aprs la remarque judicieuse de Hirschenson, dans n"173Dn "11233-', p. 89, est une synagogue de Gophna, endroit situ dans le P. 377, voisinage de Sepphoris, et non la synagogue de la vigne . note 113. M. Sch. dit que. pour l'histoire du culte synagogal, il faut conDie Ritus des synaqogalen Goitessulter suitout l'ouvrage de Zunz dienstes or, il n'est pas du tout question du culte dans cet ouvrage. Ibidem. Au sujet du Kaddisch et de son anciennet, outre l'article remarquable de Hamburger, il fallait citer J.-II. Weiss, dans le Jeschufun de Kobak, VI, f. lj et s., et le "'bin "np^'^'O de Landshuth.
,
P. 379, noie 129. Les recherches savantes de Rapoport dans le PID'^br P. 379, blJt de Gabriel Polak, p. 9 19, mritaient d'tre mentionnes. note 130. Il ne rsulte nullement du texte de Mamonide que le hazzan appelait les lidles la Tora, ainsi que le porte la version de Vitringa. Cf. Hilkh. tefiUa, 12, 7. Au sujet de la situation du hazzan, il et t bon de consulter l'Aruch de Kohut, art. "jTn. M- Schirer aurait vit de la sorte la ^rave mprise qu'il commet en comparant les ^Dn avec les Raschi et d'^j'^nS (p. 224). Dans la mme note, l'observation suivante Bartenora (plus exactement Bertinoro. v. Zunz, Ges. Schr., I, 177) attes tent. est bien curieuse. Ces commentateurs, relativement modernes, P. 380. L'auteur n'attestent rien, ils prtendent seulement expliquer. a oubli la Haftara du 9 ah et de la soire de Kippour; v. Megilla, Ibidem, note 134. L'auteur n'a pas utilis l'important article 31 a et J. Ibid., note 138. La de Rapoport sur la Haftara, dans ISrech Millin. rptition textuelle de la note 10, page 232, n'claircit nullement ce que l'auteur dit de l'emploi des cinq megillot dans l'office divin. Du reste, l'exactitude de cette notice, par gard aux variantes de '^IDID '73. voir dition Mller, p. 187, 8, et p. 201, 70. ch. 14, est douteuse P. 386. Le nombre 19 des bndictions de la TefiUa est assurment d'une poque postrieure, car, mme aprs l'introduction de la 12*^ bndiction dirige contre les Minim, le nombre dix-huit fut encore longtemps usit en Palestine, et, pour cela, on y combinait ensemble la 14 et la 15*^ bndiction voir Tosefta Berakhot, III, la fin; jer. Berakhot, 4, 3,
et les
commentaires, ainsi que Baer, b^lO"^ DlT^^ "iTOi pages 97 et 103. Il semble qu'en Babylonie seulement le nombre 19 tait dj usit du temps des premiers Amoram; voir babl. Berakhot, 28 b. Du temps de la P. 406. Les Mischna, la TefiUa ne se composait que de 18 bndictions. TefilUn sont un signe commmoratil, non un talisman. Ibid., note 70. Il jamais le msSS'T n'est tait facile de se faire montrer un mSiD'"! appel P'^bt tout court. Dans le Tour Orah Hayyim, ch. 24, on l'appelle encore "l^p 1^3, et dans le Schulhan Aruch, in loc, on l'appelle, non pas
rr^bu,
mais
suit
:
"j-jp
nibt2.
P.
410.
'[273T^
in'^D
nr
est
traduit
de se prparer la bndiction; mais "JT^T signifie ici inviter. P. 411, note 97. Au sujet du jene du lundi et du jeudi, renvoyer la Lehre der zmlf P. 415. La Guemara et les commentaires Apostel, d. Harnack, p. 21). rabbiniques prouvent, sans rplique, que, dans la Mischna de Nedarim, IX, 1, les adversaires d'Elizer ne soutiennent pas qu'un vu ne peut tre annul par respect filial, et, par consquent, on ne peut pas conclure de ce passage que, pour les pharisien^, la religion est pure atfaire de forme, sans aucune prt intrieure. La phrase finale de la mme '-13'7!3 "ITZ"*?!* '~lb Mischna prouve dj le contraire Q"''722n "''n731
soit oblig
comme
Combien
faut-il de nourriture
pour qu'on
M2vr\
c'est
l'^Ni '^"'2^'^' V^"^ irai::. Ainsi, o le vu ne porte pas rellement atteinte au respect d aux parents (ordinairement le respect filial est plac presque au mme niveau que le respect d Dieu, voir les paroles de
r^K iT^Dn
ib
v^i^'^s^
seulement pour
les cas
316
Mischna) qu'il y a discussion entre K. Elizer Les docteurs ne veulent pas que, dans ce cas, on invoque, d'une manire vague et gnrale, le principe du respect d aux parents pour insinuer qu'il pourrait tre fcheux de voir leurs
la
mme
autres
docteurs.
enfants
pourrait
en invoquant ce principe, on des regrets qu'en ralit il n'a pas. M. Schrer ne semble pas avoir compris la signilicalion de riPD n'est qu'un exemple de plus de ses nirii et sa conclusion fausse nombreuses assertions mal fondes et systmatiques concernant les
faire
des
vux
la
lgre, car,
faire
natre
chez
le
donateur
docteurs.
traite des esprances messianiques. Ici, M. Schhauteur de sa tche. Il est matre de son sujet, et rer est son exposition comme ses conclusions ont notre approbation entire. Il est vrai que l aussi l'auteur se livre parfois des attaques dtournes contre le judasme; par exemple, quand il dit De mme que les uvres de l'Isralite consistent essentiellement dans l'observance de la Loi, de mme sa foi est essentiellement la loi dans l'avenir (419). Celte phrase est trange et absolument inintelligible pour nous qui, en notre qualit d'Isralite, avons la prtention de savoir quelle est notre foi. Mais M. Schrer a dj, la page 284, dclar que notre croj'ance est dpourvue de toute force vraiment religieuse, et motiv ce jugement par un raisonnement trange On ne voyait plus la grce et la gloire de Dieu dans la vie terrestre, mais seulement dans le monde futur, dans la vie cleste. Cet exemple montre admirablement comment un homme d'une intelligence remarquable peut parfois se servir rebours de la loi de causante. C'est juste le contraire de son assertion qui est logique, et, par consquent, conforme la vrit. C'est prcisment la croyance que la grce et la gloire de Dieu remplissent en tout temps l'univers entier qui a amen Isral la foi inbranlable en un avenir messianique. La premire croyance sert de base a la seconde, et la puissance de la foi messianique atteste seulement l'nergie de la croyance fondamentale, de la foi en la grce et la gloire de Dieu. C'est parce que l'Isralite pieux est rest attach cette foi aux jours d'preuve et de souffrances, o les croyants tides tremblent et o les incrdules
Le paragraphe 29
la
du prsent dans
dans
la
en l'avenir, en un monde futur. La croyance un axiome bien tait pour lui une conclusion ncessaire, labli, la foi dans l'avenir lorsqu'il voyait que l'ordre des choses humaines se trouvait en dsaccord avec cet axiome. C'est l l'histoire de tous les martyrs.
la foi
P. 419. Si R. Hanania b. Akaschia avait voulu exprimer seulement par sentence ce qui, selon M. Schiirer, forme l'essence de la foi juive, savoir que Dieu a donn Isral beaucoup de prceptes et de commandements pour lui procurer des recompenses abondantes, il aurait d dire au m3"ir!5 quelque chose comme "iD'O lieu de '^<"1^'' TiN Pl^b,
sa
bN"l')'^b-
Le mot ni'D'b signifie proprement purifier, rendre verpar l'influence ae ses nombreux commandements. L'explication de Raschi est insuffisante, et Nissim s'est dj vu forc de la complter en comdisant blIJ'bT riTri abn"3 mOTbl- Parmi les anciens
tueux
'
Nnn
BIBLIOGRAPHIE
mentateurs,
cit
il
:il7
faut encore
voir
dans
le '^1'iN^!n 'D,
:
la lin
Bilcher, p. 63, noie 7, j'ai essay d'exfait que K. Aquiba nie formellement le retour des P. 458, noie 71. dix tribus, au lieu de se borner le dclarer douteux. Ici l'auteur a commis un lapsus singulier en disant : Le terme technique
Vier apokr.
usit par
les rabbins pour exprimer cette ide (il s'ai2;it de la rnovation du monde au sens eschatologique, TraT.tyveveCTfa) est blJ'^ lUlin ' Ce terme ne se trouve ni dans le Talmud ni dans la littrature ralibinique. Il a t form trs tard par les traducteurs du moyen ge, d'aprs l'arabe
n'rn,
et
ne
.signifie
.
pas
palingnsie
mais
cration
par opposition
:
ternit
muudi
Rambam
Innovalio C'est videmment la traduction de Buxtorf qui a induit M. Schrer en erreur toutefois Buxtorf ne cite que et Ikkarim. Loin d'avoi"r, cet effet, un terme technique, la litt;
rature rabbinique ne connat mme pas l'ide de la palingnsie. Il est possible que le terme ''in biS', dans Mechilta, dit. Friedman, p. bi, ait ce sens, mais il faut voir le commentaire de Friedman, in ioco.
M. Schrer consacre un paragraphe spcial aux Essniens ( 30). systme de Josphe, qui les place ct des sadducens et des pharisiens comme troisime ai'peat, et ici il mrite d'tre approuv en effet, les essniens ont leur caractre propre et ne forment nullement, comme les sadducens et les pharisiens, un parti politico-religieux spcial. Le paragraphe suivant n 34 traite du judasme pendant la dispersion et des proslytes. C'est un chapitre
II rejette le
:
trs instructif
fort
o M. Sch.
fait
nombreux
il
relatifs ce sujet.
Page 492, note 22. Au sujet des inscriptions grecques de la Crime, y avait aussi -citer Levy, Jahrbuch ir die Geschichte der Juden, H,
ff,
273
P.
559,
note
271.
La
signification
qu'on
cercles paens
raison pour laquelle on a institu les lumires du sabbat n'est pas, comme M. Schrer le croit, pour viter la violation de la dfense d'allumer du
feu, mais,
rr^n
est dit
b et 23 b,
DllIJ^
de
la paiic
P. 867, note 292. toO Tupa S^siwv ne du jour de repos. pas Simon, fils d'un proslyte , car Josphe n'aurait pas nglig de relever ce point concernant un adversaire qu'il hassait tant. Je ne crois pas non plus que la notice de Josphe (B. J., IV, 9, 3), o il dit de Simon qu'il est originaire de Gerasa (rpaar,v6i; t6 y^vo), puisse servir de point d'appui l'opinion de M. Schrer. Il y avait une ville de Gerasa qui tait une ville grecque, quoique habite par une nombreuse population juive, et faisait partie de la Dcapole. Mais notre Gejasa est certainement celui qui est mentionn un peu avant, IV, 9, 1, et qui tait une ville tout fait juive (cf. Schrer, p. 104). Giora est donc simplement une. espce de jeu de mot sur un nom qui se rencontre frquemment celte poque, 6raron (Sabbat, 13 5), Crorion (Gittin, 56 a) et surtout Goria. Giora pourrait P. 568, note 297. ^TiT: ]12 "135< ne sitre la mtathse de Goria.
sainteU
signifie
de la maison-i
c'est--dire cause de la
de la chair vivante , c'est--dire saignante, mais un morceau pas de chair enleve un animal vivant.
gnifie
M. Schrer avait vu la dissertation du Talmud Aboda du moins, les commentaires sur ce passage, il n'aurait pas tenu les dispositions concernant le nuin "i^ pour une thorie strile. Ces prescriptions ont certainement un autre sens et mme une signification essentiellement pratique. Il s'agit des
Page
569. Si
31b
devoirs de bienveillance, nm-^nrib ms:, qu'on doit remplir envers le 3U)nn 15. Au sujet de la signification historique et pratique de ces prescriptions, voir aussi Graetz, Jahresber. des Breslauer Seminars, 1884, p. 18 P. 574. La disposition lgale obligeant celui qui, par mgarde, frappe
une femme et la fait avorter payer une indemnit ne s'applique pas une proslyte. L'auteur a commis, ce disant, une forte bvue, qu'il aurait vite s'il avait lu la Guemara ou du moins les commentaires sur cette Mischua. Les mots de la Misclina, Baba
Kama, V,
4,
niL^s n-iv:*
"iN
iTTinn^jT
nnoc
rirr^ri
qu'il cite, se
rap-
portent ce qui prcde TiU-i-^b "irn bs'3 nb ^^ tiNr Si le mari dfunt de la proslyte ou de l'affranchie est lui-mme un proslyte ou un aiirachi, comme cela arrivait le plus souvent, l'indemnit ne se paye pas, faute d'un hritier autoris. Au fond, la mme disposition
galement une Isralite de naissance dont le mari dfunt aurait t un proslyte ou un affranchi. Mais, en gnral, il n'y a pas d'exception pour la proslyte (si elle a un mari, il touche l'indemnit). Ibid. L'assertion de Bikkurim, I, 4, qu'un proslyte ue peut pas appeler les patriarches ses anctres est comserait applicable
le
Talmud
jerus., in loco.
Les paragraphes 32 et 33 qui traitent de la littrature judo-palestinienne et judo-hellnique forment un remarquable couronnement de l'ouvrage. M. Schrer exclut les argumim de sa dissertation, parce qu'il leur attribue, malgr les excellents arguments de Ber-
une origine plus rcente'. Nos critiques n'ont nullement pour but de diminuer le mrite indiscutable de M. Schiirer. Nous reconnaissons la haute valeur des.
liner,
services qu'il vient de rendre la science et qui dpassent encore ses services antrieurs dj trs minents; nos rserves n'ont qu'un but, c'est d'empcher que, sous le couvert de son autorit, il ne se
et
ROSNTHAL.
par
Mischna de Pesahim, IV, 9, cit Schrer nN1C""i 125 T:." ""'pTri (p- 603), ne se trouve pas dans notre dition de la Mischna du Talmud babylonien et jrusalmite et que le commentaire de la Mischna de Mamonide dsigne ce passage comme Tosefta.
*
M.
Le grant,
Isral LVi.
ARTICLES DE FOND.
Bloch Cahen
(Isaac).
(Abr.).
85
(/?i)
105
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1
.
.
61
45
260
187
230
224
217 248
ScHWARTZFELD mains
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Dcux pisodes de
l'histoire
27
Weyl
(Jonas).
Levant
en Barbarie
[fi7i)
,*
.
277
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Psaumes
IL
300
sur
les
295
la
Un
manuscrit hbreu de
bibliothque de Melun
...
296
320
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Halvy
LoEB
Prolegomena eines neuen hebrasch-aramaschcn Worlerbuch, par F. Delitzsch.
I.
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305
(Isidore).
1
Revue bibliographique,
et allocutions, par
1^='
et
2".
trimestres
\i\
886
II.
Sermons
Zaduc Kahn
\'6H
III.
Neubauer
55
RosENTHAL
(F.).
Chrouique
Table des matires
^^8
319
FIN
"VblRSAILLES,
59.
SANCE DU
Prsidence de
24 JUIN 1886.
prsident.
M. Zadoc Kahn,
M. Loeh
dit
Le
Conseil
lit
la Socit
MM.
MM. Mapou
et
et
LoEB
le
D""
MM. Erlanger
Zadoc
Kahn.
le le
pylne de Karnak
2 des
noms de Magog
et
de
Gomer dans
SANCE DU
Prsidence de
28
OCTOBRE
1886.
prsident.
M. Zadoc Kahn,
MM. Eugne
et
LoEB
ACT. ET CONF.,
T. I.
XC
ACTES ET CONFERENCES
MM.
le
D'
par
et
Loeb
MM. Emmanuel
Weill
le
Loeb
Kahn
Le Conseil
11 dcembre.
fixe
et
Loeb.
date
la
de l'Assemble
gnrale
au
samedi
M.
Halri/ fait
pl)i(]ues
du Talmud
Plirvugita et Dmousit.
SANCE DU
Prsidence de
23
NOVEMBRE
188G.
M. Zadoc Kahn,
la
prsident.
11
est
rendu compte de
situation financire
faisante.
J/.
La prdication
juive en France.
Le Conseil dcide que l'lection du Prsident se fera en mme temps que celle des membres du Conseil, au dbut de la sance.
M. Renach
fait
textes
hbreux
et
M.
et la
mouche.
verset d'Ezchiel.
M. Hatvy explique un
Les secrknres
Abraham Cauen,
Thodore Renach.
Par radministration
Stiftiing
'.
FraeoickcV&chfr
D--
Freiidentbal.
1
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+ 18
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Grenesis versio
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XCll
ACTES ET CONFRENCES
Jakresbericht dcr Londesrahbinerschwle in Btidoj)est fur Par l'adminislration Die FJhili in der Jlalacha, von Prof. M. Bloch. i88a-i886. Voran gehl 37 p. Budapest, impr. de l'Alhenacum, 1886, in-8 de 'J6
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Perreau
Perreau
Perreau
:
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(Pietro),
Inlorno
all'ojjera
Chovoth
ha-Levatoth.
Padoue.
1879, 6 p.
l'diteur
Ziumels
naissance.
Breslau,
Re-
p.
[A suivre.)
Le grant,
Isral Lvi.
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