Papers and Reports by Emanuel Guay
À bâbord ! Revue sociale et politique, 2023
Article rédigé avec Sohnia Karamat Ali, Amy Darwish, Niel La Dode, Rizwan Khan, Mohammad-Afaaq Ma... more Article rédigé avec Sohnia Karamat Ali, Amy Darwish, Niel La Dode, Rizwan Khan, Mohammad-Afaaq Mansoor, Nuzhat Niaz Parama et André Trépanier.
Plusieurs actions et campagnes de mobilisation ont été organisées au cours des dernières années pour dénoncer la gentrification de Parc-Extension et réclamer une meilleure protection des droits des locataires. La lutte du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE), dans un quartier avec de fortes singularités, mérite toute notre attention.
Revue Interventions économiques, 2022
Notre article examine l’interprétation offerte par Benoît Lévesque du modèle québécois de dévelop... more Notre article examine l’interprétation offerte par Benoît Lévesque du modèle québécois de développement, en nous basant tant sur ses travaux que sur les idées structurantes dans certaines des communautés d’interrogation auxquelles il a pris part, pour ensuite situer cette interprétation, ces idées et ces communautés dans le contexte socio-économique et politique du Québec durant les quatre dernières décennies. Nous commençons avec une présentation de certains concepts centraux mobilisés dans les recherches de Lévesque, en prêtant particulièrement attention aux liens établis entre la régulation, l’innovation et l’économie sociale. Nous mettons ensuite en lumière l’analyse élaborée par Lévesque des transformations du modèle québécois de développement au cours des quatre dernières décennies, en prenant notamment en compte la récession économique mondiale du début des années 1980 et son impact politique et social. Nous présentons ensuite des débats entourant le rôle de l’économie sociale au Québec, ainsi que des réflexions de Lévesque sur l’évolution récente du modèle de développement québécois et les trois générations d’innovations sociales. Ces débats et ces réflexions nous permettent de conclure en proposant des pistes de prolongement des travaux de Lévesque.
Siggi : le magazine de sociologie, 2022
Article rédigé avec Celia Dehouche, Rizwan Khan et Mohammad-Afaaq Mansoor.
On voit beaucoup de... more Article rédigé avec Celia Dehouche, Rizwan Khan et Mohammad-Afaaq Mansoor.
On voit beaucoup de choses en s’impliquant dans un comité logement. On voit des locataires aux prises avec des problèmes de coquerelles, de souris, de punaises de lit, qui craignent de perdre leur logement, qui désespèrent d’en trouver un autre. On voit des familles qui com- posent comme elles peuvent avec la négligence de leur propriétaire, la violence économique, verbale et parfois physique, le harcèlement, les difficultés à faire valoir leurs droits lorsqu’elles n’ont pas la citoyenneté canadienne ou la résidence permanente, la discrimination contre les individus racisés et les ménages avec des enfants, les innombrables visages du mépris et de l’humiliation. On assiste aussi à des scènes déchirantes le 1er juillet, jour du déménagement au Québec. On trouve des vies sur le trottoir : des photos, des jouets, des souvenirs, tout ce qui compose un chez-soi, un sentiment que notre existence compte.
Droits et libertés, 2022
Article rédigé avec Alessandra Renzi, Tamara Vukov, Sepideh Shahamati, Yannick Baumann, Simone Ch... more Article rédigé avec Alessandra Renzi, Tamara Vukov, Sepideh Shahamati, Yannick Baumann, Simone Chen, et Montserrat Emperador Badimon.
Nous sommes des chercheur-euse-s et des militant-e-s qui travaillent en étroite collaboration avec différentes initiatives communautaires à Parc-Extension. Ce quartier est adjacent aux nouvelles installations de l’Université de Montréal, il est situé à proximité de Marconi-Alexandra et il est caractérisé par un taux de pauvreté élevé, une proportion importante de sa population issue de l’immigration récente et un embourgeoisement qui s’accélère depuis quelques années. Nous souhaitons mettre en lumière ici l’impact du secteur de l’IA sur l’embourgeoisement de Parc-Extension, puis ses conséquences pour les locataires à faible revenu du quartier. Nous concluons notre article en proposant trois pistes de solution, soit une collaboration plus étroite entre le milieu de la recherche et les initiatives communautaires locales, l’élaboration d’une entente sur les avantages communautaires (community benefits agreement) entre le secteur de l’IA et les résident-e-s des quartiers concernés, ainsi qu’une plus grande transparence de la part de ce secteur et des pouvoirs publics.
Recherches qualitatives, 2022
Cet article offre une réflexion sur les « ethnographies suffisamment bonnes » ainsi que des propo... more Cet article offre une réflexion sur les « ethnographies suffisamment bonnes » ainsi que des propositions pour prolonger cette stratégie de recherche. Je présente les avantages propres aux recherches ethnographiques qui prennent les organisations comme unité d’analyse. J’expose ensuite les grands principes de l’approche participative. La pertinence de ces deux stratégies de recherche est illustrée à partir de mon projet doctoral, qui consiste en une ethnographie participative avec deux organisations dédiées à l’accès au logement pour les ménages à faible revenu de Parc-Extension, un quartier au centre-ouest de Montréal. Je conclus l’article en partageant des réflexions sur le rôle des ethnographes comme intermédiaires et comme créateurs et créatrices de liens entre différents mondes sociaux, et notamment entre le monde de la recherche universitaire, les différentes communautés qui prennent part à leurs études et les publics, tant universitaires que non universitaires, qui lisent et critiquent les publications basées sur ces études.
Journal of Contemporary Ethnography, 2022
In this article, we address issues of attribution, utility, and accountability in ethnographic re... more In this article, we address issues of attribution, utility, and accountability in ethnographic research. We examine the two main analytical approaches that have structured the debate on data collection and theorization in ethnography over the last five decades: an inductivist approach, with grounded theory as its main analytic strategy; and a deductivist stance, which uses field sites to explore empirical anomalies that enable an ethnographer to test and build upon pre-existing theories. We engage recent reformulations of this classical debate, with a specific focus on abductive and reflexive approaches in ethnography, and then weigh into these debates ourselves, drawing on our own experiences producing and using research in nonacademic settings. In so doing, we highlight the importance of strategy and accountability in one's ethnographic practices and accounts, advocating for an approach to ethnographic research that is reflexive and overtly responsive to the knowledge needs and change goals articulated by nonacademic collaborators. Ultimately, we argue for a research stance that we describe as tactical responsivity, whereby researchers work with key collaborators and stakeholders to identify the strategic aims and audiences for their research, and develop ethnographic, analytic, and communicative practices that enable them to generate and mobilize the knowledge required to actualize their shared aims.
Revue Milieu(x), 2021
Notre article souhaite offrir des pistes de réflexion sur la démocratie en temps de crise, ainsi ... more Notre article souhaite offrir des pistes de réflexion sur la démocratie en temps de crise, ainsi que sur les manières d’affronter les crises de la démocratie. Nous nous basons sur deux conceptions de la démocratie, soit une première qui la définit comme un processus de prise de décision et de résolution des problèmes collectifs et une seconde qui l’envisage plutôt comme un idéal qui permet d’orienter nos pratiques, un horizon vers lequel tendre. La démocratie politique et la démocratie sociale sont deux composantes de cet horizon. En partant de cette double définition de la démocratie comme un processus et comme un horizon, au moins deux questions peuvent être posées. D’une part, comment pouvons-nous favoriser le développement des pratiques et des institutions démocratiques, qui encouragent le maintien d’une société civile forte et engagée, tant durant les crises que durant les périodes plus stables ? D’autre part, comment pouvons- nous intervenir politiquement durant les crises afin qu’elles mènent au renforcement de la démocratie politique et sociale, plutôt qu’à une aggravation des inégalités ?
SociologieS, 2020
Nous proposons, dans cet article, une réflexion sur la démocratisation de l’éthique de la recherc... more Nous proposons, dans cet article, une réflexion sur la démocratisation de l’éthique de la recherche participative (RP), en mobilisant les concepts de communautés d’interrogation et de communautés de pratique. Ces deux types de communautés sont susceptibles d’ouvrir un espace pour mettre en mots les enjeux éthiques liés aux rapports de pouvoir entre cochercheurs et cochercheuses universitaires et non-niversitaires dans les RP, tout en développant des actions respectueuses des besoins et droits des différentes personnes impliquées. Ces enjeux éthiques sont examinés à la lumière des projets de recherche respectifs des coauteurs, en prêtant attention aux étapes de recueil, d’interprétation, de présentation et de diffusion des résultats de
recherche.
Société canadienne d’hypothèques et de logement, 2020
Rapport déposé en février 2020 par l'organisme « Brique par brique » dans le cadre d'un projet fi... more Rapport déposé en février 2020 par l'organisme « Brique par brique » dans le cadre d'un projet financé par le Fonds de recherche et de planification de la Stratégie nationale sur le logement (SNL).
The Parc-Extension neighborhood is located to the North of the Montreal downtown core, and is bor... more The Parc-Extension neighborhood is located to the North of the Montreal downtown core, and is bordered by Town of Mount-Royal (to the West), Outremont and Marconi-Alexandra (to the South), Rosemont (to the East) and shopping district Marché Central to the North.
Parc-Extension has a high proportion of low-income immigrant and racialized residents, and a strong community network.
In September 2019, the Université de Montréal opened its new Campus MIL on the south edge of the neighborhood.
Residents of Parc-Extension are already feeling the impact of the new campus, less than one year after the opening.
Key findings
Housing. The opening of the new campus has caused rent hikes, evictions, and the displacement of residents, in a context characterized by low vacancy rates in Parc-Extension and in Montreal more broadly.
Community. Community groups have been displaced and support networks are being destabilized.
Studentification and professionalization. A specific form of gentrification is occurring, caused by an influx of Université de Montréal students to the neighborhood and a speculative housing market. This will accelerate a broader professionalization process in the neighbourhood: between censuses 2006 and 2016, the rate of people holding a B.A degree and more rose from 15% to 21% and the rate of households making 80 000 $ and more rose from 4.6% to 16.5%.
Missed opportunities
Good intentions, little action. Despite public messaging, the Université de Montréal has failed to act or take responsibility for their impact on Parc-Extension.
Student housing. The University included student housing in their initial plans, but has since sold this land to private developers.
Lack of transparency. Many proactive attempts were made by the community to develop a mitigation strategy, but documentation shows the University has not meaningfully engaged with these efforts.
Moving forward
Dialogue and mitigate. The authors call on the Université de Montréal to enter into dialogue and commit to using its position for mitigation.
Many models. Many universities have taken leadership in partnering with local communities. The Université de Montréal can learn from them.
Non-profit student housing. The University should offer on-campus student housing, and work with the government to develop a province-wide strategy for non-profit student housing.
Collaborate and support. Identify, in collaboration with local community groups, ways for supporting projects that are already working to mitigate the problems that affect Parc-Extension, for example, community housing projects.
Lien social et Politiques, 2020
Cet article se propose d’étudier les enjeux soulevés par les inégalités ethnoraciales face au sys... more Cet article se propose d’étudier les enjeux soulevés par les inégalités ethnoraciales face au système de justice pénale dans un contexte démocratique, à partir d’une analyse en deux étapes. Nous esquissons d’abord un portrait de ces inégalités au Canada. Nous mettons ensuite en lumière les conséquences de ces inégalités et, notamment, les manières dont elles contreviennent aux principes structurants de la démocratie libérale. Nous concluons en examinant des pistes de solution identifiées dans la littérature sur le sujet pour contrer ces inégalités et, par extension, pour remédier à la perte de confiance qu’elles peuvent provoquer à l’égard du système de justice pénale et, plus largement, de la société dans laquelle les personnes et les communautés concernées vivent.
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2020
Tous droits réservés © Collectif d'analyse politique, 2020
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2020
Article rédigé avec Flavie Achard, Pierre Beaudet, Sébastien Bouchard, Brieg Capitaine, Donald Cu... more Article rédigé avec Flavie Achard, Pierre Beaudet, Sébastien Bouchard, Brieg Capitaine, Donald Cuccioletta, Stéphane Chalifour, Judith Trudeau et Carole Yerochewski.
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2019
Article rédigé avec Alex Megelas et Naomi Nichols.
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2019
Article rédigé avec Alessandro Drago.
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2019
Article rédigé avec Donald Cuccioletta.
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2019
Article rédigé avec Alessandro Drago.
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2019
Article rédigé avec Pierre Beaudet.
Relations, 2019
La question des inégalités sociales et économiques a souvent été mise sous les projecteurs et dén... more La question des inégalités sociales et économiques a souvent été mise sous les projecteurs et dénoncée au Québec au cours des dernières années – on peut penser à la grève étudiante du printemps 2012 ou encore aux campagnes étudiantes et syndicales contre l’austérité, en 2015. Pour comprendre plus en finesse les inégalités aujourd’hui, il importe de se situer à une échelle locale, car la pauvreté et l’exclusion sociale tendent effectivement à se concentrer dans des régions et des quartiers spécifiques. Le cas de Parc-Extension, un quartier situé au nord-ouest de Montréal, est emblématique de certaines inégalités qui méritent d’être combattues et discutées plus régulièrement dans l’espace public.
Institut de recherche et d'informations socio-économiques, 2018
Le gouvernement québécois présente l’embellie économique actuelle comme le résultat favorable de ... more Le gouvernement québécois présente l’embellie économique actuelle comme le résultat favorable de ses politiques budgétaires, et notamment de l’application de mesures dites de « rigueur » ayant permis de résorber le déficit. De fait, ce dernier a maintenu l’approche des finances publiques instaurée au Québec depuis le tournant des années 2000 en matière de politiques économiques. En vertu de celle-ci, le présent gouvernement cherche à stimuler l’investissement privé en réduisant les impôts et les dépenses publiques, en offrant de multiples exemptions fiscales et subventions pour le secteur privé et en haus- sant la tarification des services. Cette approche conservatrice a guidé tant les gouverne- ments de Lucien Bouchard, de Jean Charest et de Philippe Couillard. Mais ces politiques favorisent-elles réellement la croissance de l’économie québécoise et le niveau de vie des ménages québécois ? À l’heure où le gouvernement mise sur une « stabilité économique » dont il serait responsable afin d’obtenir sa réélection, les orientations budgétaires des dernières années semblent plutôt génératrices d’instabilité en plus de nuire à la prospé- rité. À l’aide d’un modèle de type «vecteur autorégressif structurel» (SVAR), cette étude examine l’effet des politiques budgétaires au Québec depuis une quinzaine d’années.
Uploads
Papers and Reports by Emanuel Guay
Plusieurs actions et campagnes de mobilisation ont été organisées au cours des dernières années pour dénoncer la gentrification de Parc-Extension et réclamer une meilleure protection des droits des locataires. La lutte du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE), dans un quartier avec de fortes singularités, mérite toute notre attention.
On voit beaucoup de choses en s’impliquant dans un comité logement. On voit des locataires aux prises avec des problèmes de coquerelles, de souris, de punaises de lit, qui craignent de perdre leur logement, qui désespèrent d’en trouver un autre. On voit des familles qui com- posent comme elles peuvent avec la négligence de leur propriétaire, la violence économique, verbale et parfois physique, le harcèlement, les difficultés à faire valoir leurs droits lorsqu’elles n’ont pas la citoyenneté canadienne ou la résidence permanente, la discrimination contre les individus racisés et les ménages avec des enfants, les innombrables visages du mépris et de l’humiliation. On assiste aussi à des scènes déchirantes le 1er juillet, jour du déménagement au Québec. On trouve des vies sur le trottoir : des photos, des jouets, des souvenirs, tout ce qui compose un chez-soi, un sentiment que notre existence compte.
Nous sommes des chercheur-euse-s et des militant-e-s qui travaillent en étroite collaboration avec différentes initiatives communautaires à Parc-Extension. Ce quartier est adjacent aux nouvelles installations de l’Université de Montréal, il est situé à proximité de Marconi-Alexandra et il est caractérisé par un taux de pauvreté élevé, une proportion importante de sa population issue de l’immigration récente et un embourgeoisement qui s’accélère depuis quelques années. Nous souhaitons mettre en lumière ici l’impact du secteur de l’IA sur l’embourgeoisement de Parc-Extension, puis ses conséquences pour les locataires à faible revenu du quartier. Nous concluons notre article en proposant trois pistes de solution, soit une collaboration plus étroite entre le milieu de la recherche et les initiatives communautaires locales, l’élaboration d’une entente sur les avantages communautaires (community benefits agreement) entre le secteur de l’IA et les résident-e-s des quartiers concernés, ainsi qu’une plus grande transparence de la part de ce secteur et des pouvoirs publics.
recherche.
Parc-Extension has a high proportion of low-income immigrant and racialized residents, and a strong community network.
In September 2019, the Université de Montréal opened its new Campus MIL on the south edge of the neighborhood.
Residents of Parc-Extension are already feeling the impact of the new campus, less than one year after the opening.
Key findings
Housing. The opening of the new campus has caused rent hikes, evictions, and the displacement of residents, in a context characterized by low vacancy rates in Parc-Extension and in Montreal more broadly.
Community. Community groups have been displaced and support networks are being destabilized.
Studentification and professionalization. A specific form of gentrification is occurring, caused by an influx of Université de Montréal students to the neighborhood and a speculative housing market. This will accelerate a broader professionalization process in the neighbourhood: between censuses 2006 and 2016, the rate of people holding a B.A degree and more rose from 15% to 21% and the rate of households making 80 000 $ and more rose from 4.6% to 16.5%.
Missed opportunities
Good intentions, little action. Despite public messaging, the Université de Montréal has failed to act or take responsibility for their impact on Parc-Extension.
Student housing. The University included student housing in their initial plans, but has since sold this land to private developers.
Lack of transparency. Many proactive attempts were made by the community to develop a mitigation strategy, but documentation shows the University has not meaningfully engaged with these efforts.
Moving forward
Dialogue and mitigate. The authors call on the Université de Montréal to enter into dialogue and commit to using its position for mitigation.
Many models. Many universities have taken leadership in partnering with local communities. The Université de Montréal can learn from them.
Non-profit student housing. The University should offer on-campus student housing, and work with the government to develop a province-wide strategy for non-profit student housing.
Collaborate and support. Identify, in collaboration with local community groups, ways for supporting projects that are already working to mitigate the problems that affect Parc-Extension, for example, community housing projects.
Plusieurs actions et campagnes de mobilisation ont été organisées au cours des dernières années pour dénoncer la gentrification de Parc-Extension et réclamer une meilleure protection des droits des locataires. La lutte du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE), dans un quartier avec de fortes singularités, mérite toute notre attention.
On voit beaucoup de choses en s’impliquant dans un comité logement. On voit des locataires aux prises avec des problèmes de coquerelles, de souris, de punaises de lit, qui craignent de perdre leur logement, qui désespèrent d’en trouver un autre. On voit des familles qui com- posent comme elles peuvent avec la négligence de leur propriétaire, la violence économique, verbale et parfois physique, le harcèlement, les difficultés à faire valoir leurs droits lorsqu’elles n’ont pas la citoyenneté canadienne ou la résidence permanente, la discrimination contre les individus racisés et les ménages avec des enfants, les innombrables visages du mépris et de l’humiliation. On assiste aussi à des scènes déchirantes le 1er juillet, jour du déménagement au Québec. On trouve des vies sur le trottoir : des photos, des jouets, des souvenirs, tout ce qui compose un chez-soi, un sentiment que notre existence compte.
Nous sommes des chercheur-euse-s et des militant-e-s qui travaillent en étroite collaboration avec différentes initiatives communautaires à Parc-Extension. Ce quartier est adjacent aux nouvelles installations de l’Université de Montréal, il est situé à proximité de Marconi-Alexandra et il est caractérisé par un taux de pauvreté élevé, une proportion importante de sa population issue de l’immigration récente et un embourgeoisement qui s’accélère depuis quelques années. Nous souhaitons mettre en lumière ici l’impact du secteur de l’IA sur l’embourgeoisement de Parc-Extension, puis ses conséquences pour les locataires à faible revenu du quartier. Nous concluons notre article en proposant trois pistes de solution, soit une collaboration plus étroite entre le milieu de la recherche et les initiatives communautaires locales, l’élaboration d’une entente sur les avantages communautaires (community benefits agreement) entre le secteur de l’IA et les résident-e-s des quartiers concernés, ainsi qu’une plus grande transparence de la part de ce secteur et des pouvoirs publics.
recherche.
Parc-Extension has a high proportion of low-income immigrant and racialized residents, and a strong community network.
In September 2019, the Université de Montréal opened its new Campus MIL on the south edge of the neighborhood.
Residents of Parc-Extension are already feeling the impact of the new campus, less than one year after the opening.
Key findings
Housing. The opening of the new campus has caused rent hikes, evictions, and the displacement of residents, in a context characterized by low vacancy rates in Parc-Extension and in Montreal more broadly.
Community. Community groups have been displaced and support networks are being destabilized.
Studentification and professionalization. A specific form of gentrification is occurring, caused by an influx of Université de Montréal students to the neighborhood and a speculative housing market. This will accelerate a broader professionalization process in the neighbourhood: between censuses 2006 and 2016, the rate of people holding a B.A degree and more rose from 15% to 21% and the rate of households making 80 000 $ and more rose from 4.6% to 16.5%.
Missed opportunities
Good intentions, little action. Despite public messaging, the Université de Montréal has failed to act or take responsibility for their impact on Parc-Extension.
Student housing. The University included student housing in their initial plans, but has since sold this land to private developers.
Lack of transparency. Many proactive attempts were made by the community to develop a mitigation strategy, but documentation shows the University has not meaningfully engaged with these efforts.
Moving forward
Dialogue and mitigate. The authors call on the Université de Montréal to enter into dialogue and commit to using its position for mitigation.
Many models. Many universities have taken leadership in partnering with local communities. The Université de Montréal can learn from them.
Non-profit student housing. The University should offer on-campus student housing, and work with the government to develop a province-wide strategy for non-profit student housing.
Collaborate and support. Identify, in collaboration with local community groups, ways for supporting projects that are already working to mitigate the problems that affect Parc-Extension, for example, community housing projects.
Référence : Jarke, J., & Bates, J. (dir.) (2024). Dialogues in Data Power: Shifting Response-abilities in a Datafied World (pp. 159-185). Bristol University Press.
Référence : Folco, J. D. (dir.) (2021). Montréal en chantier : Les défis d'une métropole pour le XXIe siècle (pp. 216-229). Éditions Écosociété.
Référence : Dufour, F. G. (2019). La sociologie du nationalisme : relations, cognition, comparaisons et processus (pp. 417-473). Presses de l'Université du Québec.
Pour les fins de cette recension, deux stratégies de recherche nous interpellent particulièrement, puisqu’elles peuvent servir, selon nous, de tremplin au renouvellement de la réflexion en sociologie politique. La première stratégie de recherche consiste en l’élaboration de concepts qui permettent d’analyser et de comparer des régularités dans l’organisation de la vie sociale, en identifiant ce qui est généralisable dans différents contextes. C’est la stratégie au coeur de l’ouvrage Generally Speaking : An Invitation to Concept-driven Sociology d’Eviatar Zerubavel, professeur en sociologie à l’Université Rutgers. Une deuxième stratégie de recherche renvoie plutôt à l’étude des mondes sociaux, que nous pouvons définir comme des communautés qui lient des acteur·rices entre eux et elles et qui font office de groupes intermédiaires entre les individus et des structures sociales plus larges telles que les États et les marchés. C’est la stratégie à laquelle s’intéresse Gary Alan Fine, professeur en sociologie à l’Université Northwestern, dans The Hinge : Civil Society, Group Cultures, and the Power of Local Commitments. Après avoir offert une synthèse de la stratégie développée dans les deux ouvrages, nous mettons en lumière comment des recherches situées à une échelle méso-sociologique, centrées sur l’analyse comparative de mondes sociaux s’appuyant sur des concepts utilisés en sociologie, en psychologie sociale et en science politique, peuvent contribuer à l’avancée des connaissances en sociologie politique.
Hélène Bélanger et Dominic Lapointe proposent, avec Perspectives critiques et analyse territoriale. Applications urbaines et régionales, un survol des perspectives critiques en géographie, à partir d’études menées au Québec. Ces études s’inspirent tant des approches marxistes que des approches intersectionnelles, et elles contribuent ensemble au développement d’une « science sociale en action », dont l’objectif est de « redéfinir le monde et l’être ensemble dans une pluralité de regards et de voix, à la manière des chœurs qui, dans leur unité polyphonique, commentent, expliquent et critiquent l’action » (p. 10).
Les dernières années ont été marquées par un recul inquiétant de la vague rose, qui figure parmi les plus importants cycles de luttes menés par la gauche à travers le monde depuis le début des années 2000. Cette vague, qui s’est manifestée entre autres au Brésil, en Bolivie, en Équateur, au Venezuela et en Argentine, se bute actuellement à un ressac, dont le président brésilien Jair Bolsonaro représente sans doute l’exemple le plus dramatique. L’anthropologue Eduardo Viveiros de Castro, connu pour ses études sur le terrain avec le peuple Araweté au nord de l’Amazonie et son concept de « perspectivisme », offre avec Politique des multiplicités. Pierre Clastres face à l’État une analyse des travaux de Pierre Clastres qui peut éclairer, à plusieurs égards, les enjeux auxquels le Brésil fait face. Clastres, qui a notamment écrit La société contre l’État (1974) et Archéologie de la violence (1997), offre selon Viveiros de Castro des clés de lecture pour affronter les défis de notre époque, de la montée internationale de l’autoritarisme de droite en passant par l’aggravation des inégalités et la crise environnementale.
Nancy Scheper-Hughes a mené de nombreuses recherches en anthropologie médicale au cours des quatre dernières décennies. Elle a notamment étudié les liens entre la dislocation sociale et les problèmes de santé mentale dans les espaces ruraux irlandais (Scheper-Hughes 1979), les déterminants sociaux de la violence au Brésil et en Afrique du Sud (id. 2004a) et les activités liées au trafic illégal d’organes (id.2004b). Cet entretien aborde les étapes qui ont marqué son cheminement et les tournants dans sa carrière de chercheure.
There is a growing interest in the academic world, both in Canada and beyond, to cast universities as institutional actors engaged in social development and committed to building relationships with a variety of community-based stakeholders. These relationships often take the form of community-campus collaborations, which refer to collaborative projects and initiatives that bring together people and organizations embedded both in academic settings and in other institutional environments. For instance, community-campus collaborations have been praised for their capacity to establish durable partnerships and help foster innovative solutions to pressing social issues. However, in looking more closely at a case in Montreal, a city in which universities have expressed a strong interest in furthering the community-campus collaboration model, a more complicated picture of the pitfalls and blind spots, as well as the strategies for social responsibility and accountability can be revealed.
We want to participate more broadly in discussions on what stance to take with respect to the pandemic by stating the following: a return to normal, by which we mean the relative stabilization of economies, will eventually take place, but the exact parameters of this return, as well as the way in which “normalcy” will eventually be defined and promoted in the public square, are wholly political questions. In other words, we can identify at least two definitions of return to normal: (1) the establishment of an institutional environment that fosters a degree of political and economic stability; and (2) a return to normal in the sense that Guillaume Hébert understands it, i.e., the application of the same neoliberal measures that have dominated the field of public policy for three decades in Quebec and in Canada. Our assumption that the “return to normal,” understood as an effort at stabilization, will take place leads us to advocate for the importance of a very careful study of current macroeconomic trends in order to identify the future trajectories that are most likely to arm us to prevent a “return to normal” as defined by our colleague.
Pour consulter notre billet sur le site de l'IRIS : https://iris-recherche.qc.ca/blogue/quel-retour-a-la-normale-souhaitons-nous?.
Based both on statistical evidence and on interviews we led with community groups, our findings show that as one of Canada’s poorest neighborhoods, as well as the neighborhood with the highest concentration of immigrants in Montreal (at 61%), the struggles associated with both material deprivation and the immigration experience — including but not limited to role changes, financial strain, integration challenges to the host society, language barriers, lack of accessible services, interpersonal and institutional racism, housing instability, and more — can reduce feelings of self-worth, increase the likelihood of family conflict and violence, and make domestic violence more difficult to address once it occurs.
This text was co-authored with Naomi Nichols, Alex Megelas, Raffaela Abbate and Jayne Malenfant.
Références :
1. Collectif Emma Goldman. (Page consultée le 15 octobre 2017). Geste haineux à la mosquée de Chicoutimi : La Fédération des québécois de souche n'a pas patte blanche dans le dossier, [En ligne]. Adresse URL : http://ucl-saguenay.blogspot.ca/2013/09/geste-haineux-la-mosquee-de-chicoutimi.html.
2. Le Monde. (Page consultée le 15 octobre 2017). Dans un message, Dominique Venner expliquait les raisons de son suicide, [En ligne]. Adresse URL :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/21/un-homme-se-suicide-dans-la-cathedrale-notre-dame_3414854_3224.html.
3. Le Monde. (Page consultée le 15 octobre 2017). Le fantasme du « grand remplacement » démographique, [En ligne]. Adresse URL :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/23/le-grand-boniment_4353499_823448.html.
4. The Guardian. (Page consultée le 15 octobre 2017). Hiding in plain sight: how the 'alt-right' is weaponizing irony to spread fascism, [En ligne]. Adresse URL :
https://www.theguardian.com/technology/2017/may/23/alt-right-online-humor-as-a-weapon-facism.
5. The Stranger. (Page consultée le 15 octobre 2017). We Snuck into Seattle's Super Secret White Nationalist Convention, [En ligne]. Adresse URL :
http://www.thestranger.com/news/2017/10/04/25451102/we-snuck-into-seattles-super-secret-white-nationalist-convention.
6. Hate Speech International (Page consultée le 15 octobre 2017). Neo-nazis in the north: the Nordic resistance movement in Finland, Sweden and Norway, [En ligne]. Adresse URL : https://www.hate-speech.org/new-report-neo-nazis-in-the-north/.
7. Nordfront (Page consultée le 15 octobre 2017). Welcome to the English section of Nordfront, [En ligne]. Adresse URL : https://www.nordfront.se/english.
8. Dave Tregget a ensuite quitté les Soldiers of Odin pour fonder Storm Alliance.
Nous sommes toutefois loin du niveau d'organisation des groupes haineux français, anglais et américains. Ce court article cherche à poser les bases d'une typologie des modes de constitution des extrêmes droites dans différents pays afin de tenter de cerner les moyens par lesquels l'extrême droite québécoise, dans sa forme actuelle, tentera de se constituer en force politique réelle.
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
La démocratie occupe une place ambiguë dans l’imaginaire politique contemporain. Jamais une part aussi importante de l’humanité n’a eu la possibilité de nommer elle- même ses gouvernements, et pourtant la démocratie libérale est régulièrement déclarée en crise ou en déroute, tant dans les cercles académiques que dans les médias. Si ce constat est souvent mis de l’avant par des figures intellectuelles et mili- tantes de gauche, qui dénoncent notamment l’influence croissante d’institutions sans redevabilité démocratique dans les affaires publiques –telles que les banques centrales, les agences de notation, etc.– une critique conservatrice de la démocratie moderne s’est également imposée au cours des dernières décennies.
VOIR LE TEXTE, POUR LA SUITE...
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Dans son plus récent ouvrage, Dupuis-Déri nous offre une perspective particulièrement riche sur les liens qui unissent des concepts tels que la démocratie, le peuple et le pouvoir, à partir d'une distinction qu'il propose entre l'agoraphobie et l'agoraphilie politique. Ces deux termes désignent des attitudes opposées face à la capacité qu'ont les personnes ordinaires de se réunir afin de délibérer et de prendre des décisions en commun : si les agoraphobes se méfient du peuple assemblé, en lui reprochant entre autres d'être irrationnel, facilement influençable, prompt à la violence, etc., les agoraphiles estiment pour leur part que les pratiques de démocratie directe sont la meilleure manière de se prémunir contre les abus de pouvoir et la concentration de ce dernier dans quelques mains. Dans l'opposition entre ces deux perspectives se discernent des enjeux lourds de sens – les pratiques agoraphiles constituent en effet un scandale pour l'élite parce qu'elles invalident la nécessité d'une coupure entre les personnes qui obéissent et celles qui commandent, en démontrant que les dominé-e-s peuvent se gouverner par et pour eux et elles-mêmes. Pour pousser cette analyse plus loin, Dupuis-Déri mobilise quatre notions supplémentaires, soit le pouvoir sur (entendu comme une emprise sur l'action d'autrui), le pouvoir de (soit une capacité générale d'action), le pouvoir avec (compris comme la mise en commun du pouvoir de) et le pouvoir du dedans (qui désigne l'autonomie et la confiance qu'une personne ou une collectivité développe par un ensemble de pratiques et de luttes). Ces notions le mènent à affirmer que « par peur ou haine du peuple (se) gouvernant, l'agoraphobie politique propose qu'une élite exerce son pouvoir sur le peuple (domination), alors que l'agoraphilie politique désire que le peuple exerce son pouvoir faire (autonomie), qui est à la fois un pouvoir avec (pouvoir collectif) et un pouvoir du dedans » (p. 59). Fort de cette distinction entre agoraphobes et agoraphiles politiques, Dupuis-Déri aborde aux chapitres 1 et 7 de l'ouvrage la question du peuple, en proposant notamment de le diviser en deux ensembles, soit le dêmos et la plèbe. Si le dêmos incarne la capacité qu'ont les personnes sans titre ni qualification à se rassembler pour délibérer, la plèbe représente la capacité de ces mêmes personnes à mener des actions politiques autonomes, en dehors des relais institutionnels convenus et des espaces traditionnels de pouvoir (le parlement, les urnes, les médias de masse, etc.). Le politologue insiste sur l'articulation qui unit ces deux formes du peuple, une association étudiante pouvant par exemple décider en assemblée....
VOIR LE TEXTE, POUR LA SUITE...
Année: 2018
Thématique : l'intolérance, des préjugés à la violence organisée : comprendre la violence ethnique et le ressac anti-minorités aujourd'hui
Présentation de la thématique:
Au cours des dernières années, les crimes de haine perpétrés contre des groupes minoritaires ont augmenté et le succès électoral grandissant des dirigeants aux discours anti-immigration aux États-Unis et en Europe en particulier. Ce colloque viserait à nous aider à mieux comprendre ces phénomènes en étudiant les conditions structurelles nécessaires au succès d'une réaction anti-minorités dans les sociétés démocratiques avancées. Nous allons donc suivre l'évolution des préjugés et du racisme quotidien jusqu'à leur organisation en un programme politique formel.
Année: 2019
Thématique : Maintenir le (dés)ordre postcolonial
Présentation de la thématique:
Depuis la publication des travaux fondateurs d'Edward Saïd, Gayatri Chakravorty Spivak et Homi K. Bhabha au cours des années 1980, le champ des études postcoloniales s'est considérablement élargi, en intégrant des disciplines telles que l'histoire, la géographie, la sociologie, les études littéraires et des thèmes tels que la modernité, les possibilités du dialogue interculturel, la (re)production des identités sociales dans un monde en perpétuelle évolution, etc. En parallèle à cet important foisonnement théorique, plusieurs facteurs contribuent à la déstabilisation de plusieurs sociétés situées dans le monde postcolonial, de la montée du nationalisme hindou en Inde aux conflits impérialistes au Moyen-Orient.
Présentation du colloque:
Ce colloque, organisé en collaboration par le Collectif de Recherche Interdisciplinaire sur les Identités Collectives (CIRIC) et Critical Social Theory (CST-McGill), se propose de rendre compte de la richesse des développements théoriques associées aux études postcoloniales à partir de deux axes principaux.
Les interventions du premier panel se pencheront sur la situation empirique et théorique du post-colonialisme contemporain, tandis que celles du second panel aborderont la question des luttes et résistances en cours dans le monde postcolonial.
Nous souhaitons offrir ainsi un espace pour réfléchir aux manières dont la perspective postcoloniale peut éclairer de nombreux enjeux théoriques et politiques contemporains, tout en encourageant une meilleure compréhension à la fois du champ des études postcoloniales et des nombreux défis auxquels font face les sociétés appartenant au monde postcolonial.
This article aims to analyze the issues raised by ethnoracial inequalities in the criminal justice system in a democratic context, with an analysis in two steps. We first outline a portrait of these inequalities in Canada. We then highlight the consequences of these inequalities, as well as the tensions between them and the founding principles of liberal democracy. We conclude by examining potential solutions that have been identified in the literature to address these inequalities and, by extension, overcome the breach of trust that they can provoke towards the criminal justice system and, more broadly, the society in which the concerned persons and communities live.
-
The American sociologist Alex S. Vitale has worked, both through his academic production and his activist involvement, on the evolution of relationships between the criminal justice system and politics. He has noted American governments’ increasing tendency to apprehend social problems as issues that should be resolved through criminal justice intervention, whether it be the police, the courts or detention centres. This punitive turn takes many forms, from the criminalization of racialized communities and people of Muslim faith to the expansion of police forces and their prerogatives, as well as an increasingly severe repression of individuals without citizenship status in the United States. Our interview with Vitale aims to present his work, while highlighting the tensions between the police, social justice and democracy.