3
3
3
asynchrones d'induction
Le concept de machine asynchrone d'induction a environ 120 ans. Depuis, cette machine s'est imposee dans l'industrie. C'est le moteur le plus repandu.
ReM au reseau electrique a frequence fixe, il permet la realisation de la majorite des entrainements a vitesse constante, cela dans une tres large gamme de puissances. On devrait plut6t dire a vitesse « quasi con stante », car ce moteur presente le gros interet, lorsqu' on lui demande un effort supplementaire, de le foumir, mais en « glissant » c'est-a-dire en diminuant legerement sa vitesse (fonctionnement asynchrone).
La mise en eeuvre de ce moteur est aisee. Sur le reseau altematif monophase, il a fallu cependant trouver quelques « astuces » de demarrage, le moteur asynchrone d'induction a ainsi trouve sa place pour certaines applications domestiques (entrainement de pompes, compresseurs ... ) ou il se fait oublier par sa discretion et sa robustesse.
C' est un moteur facile a construire, economique ... On a done pense a lui pour la vitesse variable. II y a quelques dizaines d' annees, les solutions techniques de l' epoque permirent d' obtenir une variation de vitesse en faisant davantage « glisser » le moteur. Actuellement, ce sont les alimentations electroniques de puissance a frequence variable qui sont amplement utili sees pour obtenir cette variation de vitesse, certes au prix d'une certaine complexite des alimentations et des commandes associees.
Ce moteur a done d'enormes qualites, sauf peut-etre pour l'etudiant 1 J'ai le souvenir d'une machine plus difficile a apprehender, En effet, sur le bobinage en court-circuit de cette machine (dans sa version de base) les grandeurs electriques ne sont plus imposees, mais generees par « induction» et doivent done etre calculees pour pouvoir obtenir les caracteristiques de fonctionnement.
Max Marty etudie neanmoins de maniere detaillee cette machine electrique. Pour faciliter l' approche, il insiste sur les principes de fonctionnement, la comprehension physique des phenomenes, les etudes simplifiees, en s'aidant de nombreux diagrammes. Le fonctionnement industriel et les multiples variantes et utilisations sont amplement abordees. En particulier, un chapitre est consacre aux differents precedes d'obtention d'une vitesse variable. Certes ils ne sont pas tous approfondis, ce serait l'objet d'un autre ouvrage, mais cela permet d' avoir une bonne vision des techniques mises en ceuvre actuellement.
III
-
III
I
-
-
o II:
I-
Ce livre, fruit d'une longue experience pedagogique, interessera tous ceux qui veulent connaitre (ou revoir) le fonctionnement approfondi et les caracteristiques de la machine asynchrone d'induction, les utiliser dans le contexte industriel. Ils auront en outre une tres bonne vision des differentes variables et de l'important champ d' application de ces machines electriques les plus repandues.
Bernard Trannoy Professeur emerite INPT, coordinateur recherche, LEEI - INPTJENSEEIHT
Fonctionnement
des machines
asynchrones d'induction
Objectifs
~====~==============~~~~
• Comprendre le fonctionnement d'une machine asynchrone d'induction.
• Calculer le moment du couple agissant sur le rotor en fonction de la vitesse.
• Classer cette machine dans les machines autopilotees nature lIes.
• Reperer les differents types de fonctionnements possibles avec cette structure.
Vocabulaire
~====~==============~~~~
Asynchrone d'induction Couple de demarrage Glissement
Machine asynchrone
it double alimentation
Machine autopilotee naturelle Pulsation rotorique
Technologiquement plus simple qu'une machine synchrone, et beaucoup plus simple qu'une machine it courant continu, cette machine est la plus compliquee it comprendre dans son fonctionnement industriel classique, les variables habituelles n' etant accessibles qu'apres calculs. Le diagramme espace-temps est un auxiliaire precieux pour arriver it la comprehension.
III II:
I-
-
DC z
282 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
16.1
PRINCIPE
C' est une machine it bobinages polyphases au stator et au rotor dans laquelle les bobinages rotor sont court-circuites tandis que le stator est seul alimente. Dans le fonctionnement industriel classique, la frequence d'alimentation stator t, est constante. Le stator (primaire) donne un champ tournant. Le rotor (secondaire) est alimente par induction. Le nombre de poles des deux armatures doit etre le meme tandis que le nombre de phases peut etre different. A l' arret, la machine se comporte comme un transformateur it champ tournant et developpe un couple de demarrage, En rotation, it chaque vitesse obtenue en regime permanent, le moment du couple est parfaitement determine. Montrons-le sur une machine triphasee stator, diphasee rotor.
P n2. / h d f S n2 B S' t
our 2 spires mas sees, c acune e sur ace : <P = - 2' s sm COs ,
projection de (j) = j r~ BsSejO),t. Seule est imposee la direction de Bs it t = 0.
Ayant positionne Bs par rapport it la bobine lR, on ne peut _pas placer les enroulements stator spontanement, car la direction de B, it t = ° depend de la position des enroulements stator et de la phase des courants stator. On peut choisir arbitrairement soit la position, soit la phase, la seconde etant alors imposee.
Pour l'enroulement stator IS, choisissons VI maximal it t = 0, VI = VI v2cos cost. Le diagrarnme espace-temps bipolaire implique VI dans I' axe de la phase 1 S. Les scalaires triphases VI, V2, V3 sont les projections instantanees du vecteur VI sur les axes de lecture IS, 2S, 35
(figure 16.2).
Le stator triphase, resistif et inductif est traverse par des courants
Figure 16.2 triphases :
i, = It v2cos(COst - <PI), i2 = It v2 cos ( COst-<Pl - 2;} i3 = It v2 cos (COst -<PI _ ~1t)
S, : pole sud stator
Figure 16.1
25
il;
Le stator etant parcouru par des courants triphases de pulsation COs, co
le champ stator tourue it la vitesse angulaire Os = _!_.
P
L'induction etant supposee it repartition spatiale sinusoidale, le flux it travers le bobinage rotor est sinusoidal dans le temps. Choisissons arbitrairement <P = 0 it t = 0 dans la phase 1 rotorique (figureI6.1).
Prenons la machine bipolaire equivalente pour raisonner sur un diagrarnme espace-temps en supeposant le vecteur induction Bs du diagrarnme espace au vecteur flux <I> du diagramme temps.
Le scalaire flux <p, projection instantanee du vecteur flux <I> sur l' axe de lecture 1 R s' ecrit :
<P = Bs . S = B, . S cos(Bs . it)
1t .
= Bs' Scos(-cost -"2) = -Bs' Ssmcost
projections instantanees du vecteur II sur les 3 axes.
Chapitre 16
Fonctionnement des machines asynchrones d'induction • 283
II ejO),t etant le vecteur toumant, d'amplitude efficace complexe 11 = he - j f{!1, est dephase de <PI en arriere par rapport a VI.
Le theoreme de Ferraris montre que le stator donne un champ tour- '1'- .L..I~I
nant unique 13s toumant dans le sens trigonometrique et porte par le vee- (({{!I--
teur II.
Superposons les deux diagrammes precedents par I'mtermediaire de 13s. Les axes IS, 2S, 35 etant les axes de projection des grandeurs sealaires statoriques (figure 16.3).
Appelons pea l'angle electrique entre IS et IR, rotor a l'arret pour la demonstration, a t = 0 dans le fonctionnement normal,
~ ~ 1t
pea = angle electrique (stator 1, rotor 1) = -<PI - 2' pea etant compte
positivement dans le sens dessine.
Ii ~.
1]- --~/\>\
cp 1 .-" \ A:\~ de projection
'" des. grandcu rs
J R roturiques
2~
,
,
Figure 16.3
On pourrait placer sur ce diagramme les bobines rotoriques diphasees 1 R, 2R et les axes de lectures des grandeurs scalaires rotoriques IR, 2R.
16.2 CALCUL DU FLUX REC;U PAR LA BOBINE ROTOR1R
En faisant l'hypothese d'une machine non saturee :
{ Msr . il cos pea { u; . t, v0,cos(ffist - <PI) . cos(pea)
~ ~ ~
<P = Msr' i2 cos(pea - 3) = Msr' h v0,cos(ffist - <PI - 3) . cos(pea - 3)
41t 41t 41t
Msr . i3 cos(pea - 3) Msr . I, v0,cos(ffist - <PI - 3) . cos(pea - 3)
ni, etant le nombre de phases stator d'une machine polyphasee. Bien que le calcul soit fait pour m ; = 3, il est possible de generaliser a m ; quelconque > 2, Msr etant la mutuelle entre les euroulements IS et IR lorsque pea = O.
Msr . h v0, Msr . h v0, 1t
<P = m, 2 cosuo,z - <PI - pea) = m, 2 cos(ffist + 2)
MSr'hv0, .
= -rrtl 2 SIll ffist
~ = j m 1 ~" t, v0,ejO),t. En identifiant les deux expressions de <P :
284 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
16.3
F.E.M. AGISSANTE AU SECONDAIRE
La loi de Lenz
d«> '/ . n2 B <, . ( n) Msr . h . ~
e=-dtsecnt:"2 s·u·COs·SIll cost + "2 = ml 2 coscoscost=e2
Le scalaire e2 est la projection instantanee sur l' axe de lecture 1R du vecteur
Cette f.e.m. existe rotor ouvert. Court-circuitons chaque bobine rotor. Pour chaque bobine, la loi de Faraday montre que le sens du champ donne par la bobine rotor est le meme que la bobine soit bobinee it droite ou it gauche (chapitre 7, question 7.5).
La solution particuliere de l' equation differentielle lineaire it coefficients constants avec second nombre sinusoidal s' ecrit :
ou l: et «>2 restent it determiner.
T, = Ix- e-j<P2 E2 = (r2 + jlt2cos)Ir donne:
La projection de Ir sur l' axe de lecture 1R indique it la fois la valeur instantanee du courant rotor i; dans le bobinage 1R et la direction du champ rotor donne par la seule bobine 1R
(altematif de direction fixe). L'angle ~ est petit. Ir est pratiquement en opposition avec II comme dans un transformateur (figure 16.4).
Le rotor diphase (de fait tetraphase couple) etant forme de deux bobines court-circuitees et decalees entre elles de nl2 electrique, les flux instantanes dans les bobines rotor, les f.e.m. aux bomes des bobines et les courants rotor i-s, l-i forment des systemes diphases equilibres directs de pulsation COs (figure 16.5).
i-, = h~cos(cost - «>2)
ir2 = h~cos( cost - «>2 - ~)
Le rotor, bloque it l' arret pour la demonstration, donne un champ Br toumant it la vitesse angulaire COs dans le meme sens que le champ stator Bs . Dans le diagramme espace-temps
Chapitre 16
Fonctionnement des machines asynchrones d'induction • 285
Axe de
E2 lecture
lo:-+ftlHfth:-- .... - lR
IR
"2
Figure 16.5
Figure 16.4
Br est en phase avec Ir puisque le champ toumant Br passe par l'axe d'une bobine rotor lorsque le courant y est maximal. On peut placer les poles N, et N, des champs stator et rotor qui toument au synchronisme.
Remarque : on peut representer le moment du couple agissant sur le rotor et son sens par la force de repulsion de N, sur N, avec un bras de levier, la force ne passant pas par le centre de rotation. L' angle ~, petit, ne peut pas etre nul, il n'y aurait plus de couple. II est done impossible de negliger la resistance r: du rotor car elle entrainerait la nullite de ~ et du moment du couple (figure 16.6).
16.4 CALCUL DU MOMENT DU COUPLE DE DEMARRAGE
Le moment du couple agissant sur le rotor etant la somme des couples sur les deux bobines rotor s' ecrit par paire de poles:
n2. . ~ ~ n2. . ~ ~
C = 2lr) . S· n, sm(n),Bs) + 2lr2 . S· n, sm(n2,Bs)
n2 [M 1t M 1t ]
C = 2' S: B, hv2cos(cost - «2)sin("2 + cost) + hv2cos(cost - <P2 - "2)sincost
M Msr' t, . ~ [ 1t 1t ]
C=12' VLJn) 2 . cos(cost - «2)coscost+cos(cost - <P2 - "2)cos(COst-"2)
u; . t, [ ]
C = h . m, 2 . cos(2cost - «2) + cos(2cost - <P2 - n) + m2 cos <P2
u;
m2 etant le nombre de phases au rotor: C = m ; . ma 2 I, . l: cos <P2.
Figure 16.6
286 • Troisierne partie
lR
Figure 16.7
Machines asynchrones d'induction
En posant I M = m2 . ~ I C = mI' M . h . h COS <P2 et pour une machine multipolaire it 2p poles: I C = p . ml . M . h . h . cos <P21
En remplacant 12 et cos <P2 par les valeurs trouvees precedemment :
En multipliant numerateur et denominateur par (::) 2 et en posant :
il vient :
C' est une expression interessante pour une alimentation dite «en courant» avec il = h . J2cos(cost - <PI). Le rotor etant it l'arret, ce couple est le couple de demarrage.
16.5
MOMENT DU COUPLE EN REGIME PERMANENT DE ROTATION
Sous l' action du couple de demarrage, le rotor se met en rotation dans le sens du champ toumant stator. Compte tenu de la charge, la vitesse de rotation du rotor se stabilise it une valeur determinee 0 < Os. Le champ stator toume par rapport au rotor it la vitesse angulaire relative Or = Os - O.
En se placant sur le rotor, en observateur rotorique, it l'instant arbitraire ou le flux est nul dans la bobine 1 rotorique, on peut montrer comme precedemment que (figure 16.7) :
<P = - B, . S sin cort
il = h . J2 cos(cort - <PI) Msr' h· J2
e: = m, 2 COr cos cort
Ces expressions etant exactement les memes que celles obtenues precedemment pour le demarrage, en remplacant COs par COn le moment du couple sera done :
Chapitre 16
Fonctionnement des machines asynchrones d'induction • 287
c
c
Clw) d'un
" ventillateur
I
~~~~\'
- I W
_ - - - - L~_w_,,---. --+
H S
~.....____ ~-~-------.----*
0, R, : ro, U\-
I
W I
+----~-----------
o
Ws 0
Synchronisme Arre!
Figure 16.8 Figure 16.9
COr = COs lorsque le rotor est it l' arret; COr = 0 lorsque le rotor toume au synchronisme it COs. On peut done etudier C (cor) donnant le moment du couple obtenu en regime permanent pour chaque valeur de COr. Cette courbe, succession de points d'equilibre, n'est pas la courbe suivie par le couple lorsque COr varie dans le temps (figure 16.8).
En changeant COr en -COn C se change en -C, la courbe C (cor) est done symetrique par rapport it l' origine. C est proportionnel it COr pour COr petit. C ~ 0 pour COr ~ 00. C presente un maximum quand le denominateur est minimum. Le denominateur, somme de deux termes dont le produit est constant, est minimum quand la resistance egale la reactance.
On prefere souvent travailler sur C(co). En moteur, 0 < co < cos. L'equation de la mecadQ
nique : Cmoteur + Cresistant = J-- montre qu'il y a acceleration si Cmoteur > Cresistant et
dt
vitesse stabilisee, 0 = cste, si Cmoteur = Cr. Le moteur entrainant par exemple un ventilateur, C (CO) est alors parabolique. Le fonctionnement en regime permanent sera caracterise par le point M. 0 H = co, H S = CO" OS = COs (figure 16.9).
On a toujours COs = co + COr. Pour chaque regime stabilise,
quelle que soit la vitesse d' equilibre co, on aura toujours COs = co + COn les deux champs toumant au synchronisme it la vitesse angulaire electrique COs
pour un observateur stator et COr pour un observateur rotorique.
Les champs toument au synchronisme, la machine est appelee asynchrone car contrairement it la machine synchrone, le
rotor toume toujours it 0 < Os. En effet, le principe de la machine etant base sur le phenomene d'induction, si ron suppose 0 = Os, il n'y a plus de variation de flux au secondaire et par suite plus de couple et le rotor ralentit.
Si les enroulements du rotor (secondaire) ne toument pas it la vitesse de synchronisme dans le meme sens, il y a variation de flux, creation de f.e.m. et courants induits au rotor puisqu'il est en court-circuit. Les courants tendent it s'opposer it la cause qui leur donne naissance :
Le saviez-vous ?
Le VAL
Imagine par Ie professeur Gabillard de l'Universite des sciences et techniques de Lille, mis au point par Ie groupe Matra sur demande et avec I'appui actif d'Arthur Nottebart, president de la Cornrnunaute urbaine de Lille, Ie nom du Vehicule Automatique Leger provient de la premiere ligne Villeneuve d'Asq-Lille.
288 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
- en exercant une action demagnetisante sur le stator (primaire) ;
- en developpant un couple qui tend it entrainer le rotor it la vitesse du champ inducteur et
dans le meme sens pour faire cesser la perturbation.
Remarque: Pour un bobinage polyphase it 2p poles les variables: - pulsation ou vitesse angulaire electrique co, en rad/s ;
- frequence f en Hz ;
- vitesse angulaire de rotation 0 en rad/s ;
- frequence de rotation N appelee « vitesse de rotation» en tours par seconde,
c
c
COr fr o.r
~ Nr
/ CO
//:\ f
/ ,
//: Q
/ ,
- / , N
--+-----~- ~ - - - - ....... :
--;c:O-'-------------o-o----
Figure 16.10
Figure 16.11
sont liees par : CO = 2rrf = pO = 2rrpN que ce soit pour les valeurs au synchronisme, pour les valeurs relatives ou pour les valeurs variables. En consequence, on pourra representer it volonte (figures 16.10 et 16.11).
16.6
MACHINE AUTOPllOTEE NATUREllE
Le moteur asynchrone d'induction est un moteur it frequence rotorique autopilotee naturellement.
L'autopilotage «provoque» d'une machine synchrone consiste it fabriquer l'alimentation pour que la pulsation des courants stator, COs. soit toujours egale it la vitesse angulaire electrique instantanee de rotation du rotor co. Alors, il n'y a plus de decrochage. Les deux champs B) et 131 sont toujours synchrones.
L'autopilotage« naturel » d'une machine asynchrone d'induction reside dans le fait que la pulsation rotorique COr est toujours, de maniere instantanee, la vitesse angulaire electrique relative du champ stator par rapport au rotor, COr = COs - co.
La pulsation COr est creee par induction, due au champ stator, dans le rotor en courtcircuit, en tenant compte de la rotation du rotor. Les deux champs Bs et Br decales sensiblement de rr (Lenz) sont toujours au synchronisme. COs = co + COr. II n'y a pas de decrochage. Os imposee par l' alimentation, 0 imposee par la charge, les grandeurs rotoriques (fr, COr, Or, Nr) ne sont pas disponibles.
Chapitre 16
Fonctionnement des machines asynchrones d'induction • 289
16.7 AliMENTATIONS DES MACHINES ASYNCHRONES
16.7.1 Fonctionnement a frequence constante Qs -Q n,
On introduit le glissement defini par 15 = -::---
Qs Qs
- si 15 = 0 ~ Q = Qs (vitesse de synchronisme) ;
- si 15 = 1 ~ Q = 0 (rotor it l'arret).
En pratique, le glissement varie de 2 % dans les grosses machines it 6 % dans les petites machines. 15 est le rapport entre les grandeurs relatives (rotoriques) et les grandeurs statoriques. o, n, COr t-
15 = - = - = - = -, la pulsation des courants roto-
Qs Ns COs Is
riques estl COr = gcos I
(1 - g) est le rapport entre les grandeurs du rotor et les grandeurs du stator:
(1 _ g) = E_ = !!_ = l_ = p . N
n, n, Is Is
: p ~sQ '-1 Q-=---~-(-l---g-)---'1
Avec ce type d'alimentation, la machine asynchrone d'induction peut fonctionner en moteur ou en generateur selon que 15 soit > 0 ou < O.
Nous montrerons que, contrairement it la machine synchrone, cette machine absorbe toujours de la puissance reactive, en moteur comme en generateur, En consequence, dans un fonctionnement en generateur autonome, il faudra lui foumir la puissance reactive necessaire. De meme, le fonctionnement d'un reseau ne comportant que des machines asynchrones n' est pas possible, la presence de machines synchrones surexcitees, de batteries de condensateurs ou de dispositifs it semi-conducteurs produisant du reactif est indispensable. Dans le jargon des electriciens, on dit que la presence d'une machine synchrone est, comme la presence d'un chef d'orchestre, indispensable pour maintenir le synchronisme.
16.7.2 Fonctionnement
a double alimentation
C' est la meme machine asynchrone it bobinages polyphases au stator et au rotor. Le stator alimente it frequence con stante Is donne un champ toumant it la vitesse angulaire electrique COs. Les bobinages rotors ne sont plus court-circuites. Deux fonctionnements sont possibles:
Vous avez dit electrotechnique ?
Le VAL
Mis en service en 1983 a Lille, son implantation s'est poursuivie a Jacksonville et a Lille par une seconde ligne en 1989, a l'aeroport d'Orly en 1991, a Toulouse et a l'aeroport O'Hare de Chicago en 1993, puis a Rennes, Toulouse avec une seconde ligne, Taipeh ...
Chaque voiture, concue par Matra, est equipee de deux moteurs a courant continu de 150 kW alimentes en 750 V continuo L'energie est captee par patins froUeurs sur les rails de guidage. La commande des moteurs s'effectue par hacheurs a thyristors a frequence variable.
La rame cornposee de deux voitures peut transporter 200 passagers a la vitesse maximale de 60 km/h avec une vitesse moyenne de 35 km/h. L'intervalle entre deux rames est de 1 minute aux heures de pointe et de 6 minutes pendant les heures creuses.
Chaque voiture est equipee entierernent de pneumatiques avec deux essieux de roulement et quatre roues horizontales de guidage. La rame peut gravir des pentes de 7 %. La securite intrinseque, provoquant un arret total en cas d'anomalies, s'appuie sur une {{ logique de cantons ».
Depuis 1997, les voitures sont construites par Ie groupement Aistom-Matra-Siemens. Chaque moteur est un asynchrone a cage alirnente en tension et frequence variable par un onduleur a GTO ou a IGBT.
290 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
- si l' on impose la vitesse de rotation Q du rotor, la machine fonctionne comme un generateur foumissant au secondaire une pulsation COr determinee pour chaque vitesse de rotation. C' est un generateur a frequence variable en fonction de la vitesse de rotation du rotor.
- Si l' on impose la frequence rotorique COn la machine fonctionne comme un moteur. Pour COr = COs le rotor est a l' arret. Des que COr est legerement different de COs. la machine se met en rotation dans un sens ou dans l' autre selon que COr soit < ou > a COs. Par contre, si COr est tres different de COs la machine ne peut pas demarrer. Comme pour la machine synchrone, il doit y avoir « accrochage » et il peut y avoir decrochage. Excitee en continu avec COr = 0 c' est d' ailleurs une machine synchrone.
Un fonctionnement en double alimentation avec autopilotage est different. Imposant COn la pulsation statorique COs est determinee et imposee en tenant compte de la rotation mesuree du rotor en realisant COs = COr + co. II n'y a plus de decrochage. On retrouvera ce type de fonctionnement dans la cascade hyposynchrone.
16.7.3 Fonctionnement a frequence variable
Avec le developpement des semi-conducteurs, les convertisseurs statiques permettent l'alimentation a frequence variable des machines asynchrones d'induction. Alimentees « en tension» ou « en courant », c' est-a-dire a frequence variable avec une tension ou un courant sinusoidal, variable en amplitude et en phase, ces machines presentent des possibilites nouvelles avec des plages de variations de vitesse importantes et des performances dynamiques ameliorees.
La commande vectorielle sera complexe pour obtenir, comme dans les machines a courant continu, un decouplage des commandes du flux et du couple.
L' autopilotage presentera un interet bien que la machine soit autopilotee naturellement.
16.7.4 Convertisseur asynchrone a champ tournant
Ces diverses utilisations d'une meme structure dans la technologie polyphasee statorique et rotorique autorisent un fonctionnement :
- en machine asynchrone d'induction reversible moteur/generateur ;
- en generateur a frequence variable;
- en machine asynchrone a double alimentation, principalement en fonctionnement moteur
connu sous le nom de cascade hyposynchrone ;
- en moteur alimente en frequence variable, autopilote et a commande vectorielle.
Pour couvrir tous ces fonctionnements, on emploie le terme de convertisseur asynchrone a champ toumant.
Bien que leurs realisations puissent se faire avec un stator m, phase et un rotor ma phase, avec m, et m2 ;?: 2, les systemes triphases ont la preference. Leurs bobinages presentent l' avantage d'une meilleure puissance massique et la realisation aisee de f.m.m. sinusoidales.
Chapitre 16
machines synchrones sur leurs reseaux respectifs, sans l' obligation d' un stator mobile;
- freinage pour camions avec un coupleur electromagnetique dont l'inducteur est fixe et le disque ferromagnetique lie aux roues; presente I'mconvenient de dissiper la chaleur dans le disque, it I'mterieur du vehicule;
- fonderies industrielles ;
- chauffage domestique par induction;
- moteurs lineaires avec secondaires en rails ou en pro-
jectiles.
Fonctionnement des machines asynchrones d'induction • 291
Pour en savoir pius ...
APPLICATIONS DE l'INDUCTION
Des qu'il y a variation de flux dans un milieu ferromagnetique, dans un bobinage, dans une cage d' ecureuil,
da if f / drp A
ou ns un rotor mass! ,une .e.m., e = --, apparait.
dt
Si la structure l' autorise, la f.e.m. cree un courant, qui
lui-meme engendre un champ magnetique, pour s' opposer de toutes les manieres it ce champ provocateur qui s'agite. Dans les machines, ce champ peut etre impulsionnel - pulsant - toumant - glissant.
C' est l' application du principe de l'induction et de la loi
de Lenz e = _ d<P.
dt
Toute variation du flux d'induction it travers un circuit ferme cree dans le circuit un courant induit temporaire, ne durant que pendant la variation du flux, produisant lui-meme un flux pour s' opposer it ce flux inducteur variable perturbateur :
- en exercant une action demagnetisante sur l'inducteur (cas du transformateur) ;
- en creant une force ou un couple permettant le deplacement qui ferait cesser la perturbation (cas du moteur asynchrone d'induction) ;
- en s'orientant pour ne plus sentir de perturbations (cas
des synchros).
On peut citer de nombreux dispositifs faisant appel it ce principe:
- amortisseurs des machines synchrones ;
- demarrage des commutatrices ;
- vibreurs pour l' alimentation des postes militaires por-
tatifs de la seconde Guerre mondiale ;
- sonnettes d' appartement avec le meme principe sans la
pile, le transformateur servant it l' alimentation; - alimentation des bougies d' automobile;
- embrayage electromagnetique ;
- coup leur electromagnetique, pour diesel de marine, ne
transmettant pas les oscillations ;
- variateur electromagnetique de vitesse ;
- accouplement elastique permettant entre deux reseaux
electriques, d' accrocher successivement les deux
Figure 16.12
Figure 16.13
Figure 16.14
Moteur auxilieire
0-1
Figure 16.15
292 • Troisieme partie
Machines asynchrones d'induction
Cahier d'evaluation
POINTS-ClES
Machine asynchrone d'induction : principe
La machine asynchrone comprend un stator creant un champ tournant. Son rotor, ferromagnetique, court-circuite, est parcouru par des courants induits. Un couple est alors produit par interaction du champ stator et des courants rotor.
--
lR
Ns
Figure 16.16
c
.': UJ,
f,
n,
J '-- _____ N,
0
Figure 16.17
c
, (0)
\ f
/ '
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, ' "
____ ", :
--_.--1""" : N
--~--- ,
0
Figure 16.18 Synchronisme des champs et vitesse de rotation
Les deux champs produits par le stator et par le rotor, Bs et 13n tournent au synchronisme. Pour avoir des courants produits par induction, le rotor tourne necessairement it une vitesse inferieure it celle du champ toumant statorique.
Glissement
Le glissement de la machine repere la difference relative de vitesses entre vitesse de rotation du rotor et vitesse de synchronisme des champs.
Demarrage de la machine asynchrone
Dans son principe, et contrairement it la machine synchrone, la machine asynchrone d'induction triphasee demarre des sa mise sous tension sur un reseau it frequence imposee.
FICHE MEMO
Glissement
COs - co COr Os - 0
g=--=-=
COs COs Os
QUESTIONS D'ENTRETIEN
Moment du couple en regime permanent de rotation
Les solutions sont regroupees en fin d' ouvrage
16.1 Une machine asynchrone d'induction peut-elle avoir au stator et au rotor des nombres de phases m ; et m-i differents ? Des nombres de poles differents?
Chapitre 16
Fonctionnement des machines asynchrones d'induction • 293
1) Le nombre de poles du moteur.
2) La valeur des pertes Joule du stator.
3) La valeur des pertes Joule du rotor.
4) Le rendement du moteur.
16.2 Une machine asynchrone d'induction possede un stator triphase parcouru par des courants de pulsation COs et un rotor monophase court-circuite. Au demarrage, rotor it l'arret, it l'instant t = 0 l'in-
_, 1t
duction stator B, est it '2 electrique AV par rapport
n it l' axe de la bobine rotor. Cette bobine possede '2
spires, chacune de surface S. En prenant les notations du paragraphe 16.1, on peut ecrire le flux
recu par le rotor «> = -'!_BsS sin(cost)
2
Msr M
= -mlThv2sin(cost) et le courant rotorique
ir = h~cos(cost - «>2).
Montrer qu'il existe un couple de demarrage que l'on calculera pour une machine it 2p poles. Y a-til avantage it prendre un rotor triphase ?
16.3 Un moteur asynchrone triphase it bagues, 12 poles, alimente par un reseau triphase 3 000 V it 50 Hz, effectue, par l'mtermediaire d'un treuil, le levage vertical d'une masse de 10 tonnes. La vitesse de remontee en regime permanent est de 3 m/s pour une vitesse de rotation du moteur de 475 tr/min. On suppose pour simplifier que les pertes du systeme d' entrainement (moteur et treuil) se reduisent aux seules pertes Joule dans l'enroulement rotorique du moteur. Le courant absorbe par le moteur est de 80 A. Le courant mesure dans une phase du rotor en court-circuit est de 450 A. On connait par ailleurs la valeur gmax = 0,20 du glissement pour lequel le couple du moteur presente sa valeur maximale Cmax, On demande :
1) Le glissement g, le couple utile C, la puissance dissipee dans le rotor, la puissance electrique absorbee, le facteur de puissance.
2) L' expression litterale du rapport Cmax/ C en fonction du rapport gmax/ g.
3) La valeur du couple maximum et du couple de demarrage.
4) La valeur de la resistance it in serer dans chaque phase du rotor pour reduire la vitesse de levage it 1 m/s.
16.2 Ayant l' expression vectorielle du flux recu par la
- rt . Msr M
bobine rotor <I>=j'2Bs·Se)ffi,t=jmlThv2
ejm,t par rapport it l'axe de lecture IR, donner l'expression vectorielle de ce flux par rapport it l' axe de lecture 1 S.
16.3 A partir des expressions vectorielles du flux recu par la bobine rotor par rapport aux axes de lectures 1 R et IS trouves it la question 16.2, donner les expressions
vectorielles de la f.e.m. agissante au secondaire E 2 par rapport aux axes de lecture IR et IS.
16.4 Donner les expressions vectorielles de E 2 par rapport it l' axe de lecture 1 R en faisant apparaitre l' angle electrique pea.
16.5 Une machine asynchrone d'induction est utilisee en transformateur it champ toumant. Le rotor maintenu fixe est toutefois reglable en position par une vis sans fin permettant de regler l' angle pea. Donner les expressions vectorielles de la f.e.m. agissante au secondaire par rapport aux axes de lectures IR et IS en fonction de pea et de
M
M = m2 ;r. Peut-on utiliser cette machine pour
m ; = m2 ou pour m, +- m ; ?
16.6 En regime permanent de fonctionnement, installe sur le rotor en observateur rotorique, combien voiton de champs et it quelles vitesses toument-ils ?
16.7 Pourrait-on dans un transformateur it champ tournant mettre le secondaire en court-circuit ?
16.8 Pouvez-vous expliquer le decrochage possible d'une machine asynchrone it double alimentation lorsque rotor et stator sont alimentes en courants polyphases de pulsation COs et cor ?
EXERCICES
Les solutions sont regroupees en fin d'ouvrage
16.1 Un moteur asynchrone triphase 380 V, 50 Hz fonctionnant it sa puissance nominale, absorbe un courant de 24 A avec un facteur de puissance de 0,81. Sa vitesse est de 960 tr/min. La resistance mesuree entre deux bomes du stator est de 0,44 Q.
Les pertes fer du stator sont de 415 W. Les pertes mecaniques de 310 W. On demande :
Constitution
Objectifs
• Apprehender la technologie des machines asynchrones d'induction principalement pour les rotors en distinguant trois categories: les rotors non bobines, les rotors bobines et les rotors speciaux.
• Comprendre la diversite des machines it cage, it bagues, it double alimentation, avec leurs fonctionnements distincts et leurs utilisations.
• Assimiler le fonctionnement en alimentation par le rotor.
Vocabulaire
~====~==============~~~~
Rotor it cage d' ecureuil
Rotor bobine it bagues
Rotor massif
La structure d'une machine asynchrone d'induction est identique it celIe d'une machine synchrone en ce qui conceme le stator polyphase. Elle donne un champ toumant stator. Elle peut etre bipolaire ou multipolaire.
Le rotor doit etre excitable par induction, ce qui implique la presence de materiaux ferromagnetiques pour faciliter la penetration du flux. Diverses technologies sont mises en ceuvre pour permettre la circulation des courants induits rotoriques : cage d' ecureuil, rotor massif, rotor bobine.
Avec les rotors speciaux, des artifices ont ete proposes, coupleur centrifuge, double cage, encoches profondes pour permettre de realiser, en fonction des objectifs poursuivis, le demarrage automatique, une augmentation du moment du couple au demarrage ou des fonctionnements it surcharge prolongee.
L'utilisation des machines asynchrones ne se limite pas au seul fonctionnement moteur selon qu' elles soient it « cage» , it « bagues », ou it « double alimentation ».
III
II:
-
c
z
296 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Vous avez dit electrotechnique ?
l/electriticetion des chemins de fer
La premiere locomotive electrique, une Siemens, apparaft a I'exposition de Berlin en 1879, suivie de celie d'Edison en 1880. La premiere ligne de chemin de fer electrifiee apparait en 1884, en Irlande. En France, les premieres lignes electrifiees en 650 V continu sont Ie metropolitain de Paris en 1900 et I'amorce de la ligne Paris-Orleans du reseau de l'Etat,
La France des chemins de fer a vapeur est alors couverte par six reseaux independarrts et aux performances ineqales, leur liste etant donnee par les gares parisiennes: Ie Nord et l'Est avec leurs gares respectives, l'Ouest avec la gare Montparnasse, Ie PLM, Paris-lyon-Mediterranee, avec la gare de Lyon, Ie Midi, Grand Sud-Ouest, avec la gare d'Austerlitz et Ie reseau de l'Etat avec la gare Saint-Lazare desservant tout l'Ouest parisien, la petite ceinture en y incorporant la ligne de Versailles et rneme celie de Paris-Orleans.
Avec les possibilites de construction de barrages offertes par les Pyrenees et Ie manque d'industries locales, l'electrification de la Compagnie du Midi debute en 1904 et est realisee en 12 000 V, 16 + 2/3 Hz. Pendant la guerre de 1914-19181a privation des charbons du Nord et l'absence d'importations, due aux torpillages par les sousmarins ennemis, pose un problerne enerqetique au pays. Sur demande de l'Etat, les reseaux PLM, PO, et du Midi electrifient 8 051 km de voies.
Des 1918, une reflexion est lancee par Ie ministre des Travaux publics sur la production, Ie transport et l'alimentation electriques, souhaitables pour Ie developpement de la traction electrique, en tenant compte de I'existence du reseau domestique a 50 Hz. Toutefois, sur demande de l'etat-major, la traction a vapeur, qui avec les taxis de la Marne avaient permis la victoire, doit rester operationnelle sur I'ensemble du territoire. La traction electrique est toleree mais jugee vulnerable en cas de conflit. Par decision ministerielle, la traction electrique doit etre unifiee et obligatoirement distribuee en courant continu 1 500 V sur tout Ie territoire a compter du 29 aoGt 1920. Les locomotives seront munies de deux dispositifs de prise de courant, par troisierne rail et par catena ire. Dans les Pyrenees, la reconversion totale du reseau du Midi a ete achevee en 1922.
Le stator est identique it celui d'une machine synchrone. II comporte des enroulements monophases ou polyphases, bipolaires ou multipolaires, destines it creer le champ inducteur, toumant dans les polyphasees, altematif de direction fixe dans les monophasees. Les enroulements sont repartis dans les encoches du stator constitue de materiaux ferromagnetiques feuilletes.
17.1 CONSTITUTION DU ROTOR FERROMAGNETIQUE
Dans une machine asynchrone« d'induction », le rotor est obligatoirement constitue de dispositifs permettant la mise en courtcircuit des circuits autorisant la circulation du courant induit. Le rotor bobine, dont chaque phase est court-circuitee, utilise au paragraphe 16.4, entre dans cette categoric, mais ce n'est pas le seul. Le rotor peut etre it cage d' ecureuil, massif, bobine ou special.
a) Rotor a cage d'ecureuil
Le rotor it cage d' ecureuil est forme de barres conductrices placees selon les directrices du cylindre rotorique. Les barres sont situees dans les encoches et reunies it leurs deux extremites par des anneaux conducteurs.
Un rotor it cage d'ecureuil peut toujours etre considere comme ayant un nombre de poles egal au nombre de poles du stator. Le rotor est feuillete. C' est la machine la moins chere et la plus utilisee dans les applications industrielles.
b) Rotor massif ferrornaqnetique
II est utilise principalement pour les petites puissances en profitant du moment d'inertie. Les courants rotors sont les courants de Foucault crees dans la masse du materiau pour s' opposer aux variations de flux.
c) Rotor bobine
Les bobinages repartis sont loges dans des encoches it la peripherie du cylindre rotorique feuillete. Souvent triphases, les bobinages aboutissent it des bagues isolees fixees sur l' arbre. Que le montage des bobinages rotoriques soit en etoile ou en triangle, chaque bobinage rotorique doit etre en court-circuit. Grace aux bagues, le court-circuit se fait it l'exterieur, Ce montage relativement couteux presente I'interet de pouvoir modifier de l' exterieur la resistance apparente R2 du rotor, par adjonction de resistances additionnelles, permettant ainsi l' augmentation du couple de demarrage. Dans ces machines, la variation de la resistance R2 du rotor permet aussi un reglage de la vitesse de rotation.
d) Rotors speciaux
Ils sont utilises pour resoudre differents problemes de demarrage. Rotor a coup/eur centrifuge
Le rotor est bobine. A mesure que la vitesse augmente, le coupleur centrifuge diminue R2• Ce dispositif est interessant pour donner le couple maximal au demarrage tout en rendant le courant absorbe admissible.
Rotors a effet de peau
Le champ stator penetre d' autant moins en profondeur dans le rotor que sa vitesse de rotation est grande par rapport au rotor.
Ces rotors permettent un demarrage au couple maximal avec un appel de courant admissible. Leur utilisation est surtout interessante pour des cycles de demarrages repetitifs, pour des demarrages lents, pour des fonctionnements it surcharge prolongee.
On distingue :
- les rotors it double cage d' ecureuil : la cage exterieure est de grande resistance R2 et de faible inductance de fuite. La cage interne est de resistance R2 faible et de grande inductance de fuite.
- Les rotors it encoches profondes : la resistance de la barre situee dans les encoches diminue avec la vitesse tandis que l'inductance de fuite augmente.
17.2 DIVERSITE DES MACHINES ASYNCHRONES
Du point de vue du fonctionnement, on peut classer les machines asynchrones en trois categories.
a) Machines « a cage»
A l' exemple de la machine it cage d' ecureuil, ces machines sont alimentees uniquement par le stator, it frequence fixe ou it frequence variable, sans aucune intervention au secondaire. On peut classer dans cette categoric les machines :
- it cage d' ecureuil ;
- it rotor massif;
- it double cage;
- it encoches profondes.
Notons que la machine it rotor bobine avec coupleur centrifuge se retrouve dans cette categoric it cause de I'inaccessibilite de son secondaire.
Chapitre 17
Constitution • 297
Vous avez dit electrotechnique ?
t'electriticetion de chemins de fer
En 1939, l'electrificatlon complete de la ligne Paris-Bordeaux est reallsee, La me me annee, suite au deficit chronique des compagnies de l'Ouest, l'Etat nationalise les six reseaux en creant la SNCF.
Pendant la deuxlerne guerre mondiale, la resistance fer a su montrer la vulnerabilite de la traction, marne a vapeur. Apres la guerre, avec la levee de l'interdlt militaire sur la suppression de la traction a vapeur, avec les problernes du charbonnage et avec l'interet de la traction electrique, l'abandon progressif de la traction a vapeur se precise et devient ineluctable. La SNCF poursuit l'electriflcation du pays en 1 500 V continuo Apres les records mondiaux de vitesse de 1954 et 1955, de nouvelles experimentations concernent I'alternatif rnonophase 50 Hz equipant des lignes de l'est, L'alternatif se montre plus propice aux tres grandes vitesses. Par centre, l'electrificatlon n'est interessante que sur les lignes a tres fort trafic.
En 1981, l'electrificatlon en rnonophase 25 kV, 50 Hz, est retenue pour la ligne Paris Sud-Est du TGV. Les deux alimentations, continu 1 500 V et alternatif 25 kV, 50 Hz, coexistent sur Ie territoire national.
RFF, Reseau Ferre de France, EPIC (Etablissernent public industriel et commercial) cree Ie 13 fevrier 1997, dispose en 2004 de 29 350 km de voies dont 14 500 km electrlflees.
Les futures generations de trains europeens devront satisfaire a 4 types d'alimentations : 1,5 kV continu, 3 kV continu, 15 kV -16 + 2/3 Hz, 25 kV - 50Hz.
298 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Toutes ces machines « a cage» sont utilisees principalement en moteur : - a vitesse quasiment con stante dans les alimentations a frequence con stante ;
- a vitesse variable avec les alimentations a frequence variable.
b) Machines « a bagues »
Ce sont des machines a rotor bobine, comportant des bagues installees sur l' arbre. Ces machines sont alimentees par le stator avec intervention possible au niveau du secondaire. Court-circuit exterieur, resistance R2 variable additionnelle.
Les machines a rotor bobine permettent : - le demarrage en charge;
- les demarrages prolonges ;
-les variations de vitesse.
c) Machines a double alimentation
Ce sont les machines a rotor bobine, comportant des bagues installees sur l' arbre, comme les precedentes, mais utilisees en faisant transiter de l' energie par les bagues. Les deux sens de transit sont possibles. Dans l' utilisation pour l' alimentation d' un circuit secondaire exterieur a la machine, elles peuvent fonctionner :
- a l' arret comme un transformateur, avec le rotor bloque, mais de plus comme dephaseur par reglage de 80 en decalant le rotor et comme changeur du nombre de phases si m 1 stator +- m2 rotor ;
- en rotation comme un changeur de frequence COs +- CO" changeur de tension Vs +- Vr et changeur du nombre de phases.
Elles seront principalement utilisees dans les cascades hyposynchrones.
17.3 UTILISATION EN MACHINE ASYNCHRONE A DOUBLE ALIMENTATION
La machine asynchrone a double alimentation, deja presentee aux paragraphes 16.7.2 et 17.1.c, est une machine asynchrone, identique aux precedentes, a bobinage m 1 phase stator, a rotor bobine m2 phase muni de bagues.
La seule difference avec la machine asynchrone d'induction est que le secondaire n' est pas mis en court-circuit.
En consequence, si le stator est seul alimente, par induction les f.e.m. agissantes au secondaire existent, mais les circuits secondaires etant ouverts, il n'y a pas de courant de circulation au secondaire.
Aucun couple n' existe dans cette machine. Le rotor reste a l' arret. La pulsation des f.e.m. agissantes au secondaire est alors COs.
Si l' on fait maintenant toumer le rotor a CO, alors les f.e.m. agissantes au secondaire sont de pulsation (cos - co) ou (cos + co) selon le sens de rotation. A partir des bagues, on dispose d'un generateur polyphase de pulsation COr = (COs ± co).
Chapitre 17
Constitution • 299
Si au contraire, sans entrainer le rotor en rotation, on injecte par les bagues des courants polyphases de pulsation COn les deux champs stator et rotor creent un couple instantane.
Ce couple est moteur si COr et COs sont voisins. Ce couple est pulsatoire si COr et COs sont tres differents, d' ou la necessite d' un autopilotage de COr = COs - CO si COr et COs sont imposees.
17.4 ALIMENTATION PAR lE ROTOR DES MACHINES A ROTOR BOBINE
On peut aussi alimenter une machine asynchrone d'induction a rotor bobine par le rotor avec des tensions de pulsation COs en fermant le stator en court-circuit.
Ce fonctionnement a alimentation par le rotor n' est pas, dans le principe, different de celui a alimentation par le stator. On a deja precise que cette machine etait tres voisine du transformateur que l' on peut alimenter par le primaire ou par le secondaire, a la condition de respecter les tensions maximales qui peuvent etre differentes au primaire et au secondaire.
Dans le cas de la machine asynchrone d'induction, comme pour le transformateur, les tensions maximales a imposer aux bobinages stator et rotor sont parfois bien differentes. Pour une bonne application de la reversibilite d' alimentation en cos, il faut aussi respecter l' amplitude convenable des tensions rotoriques.
Dans ces conditions, etant alimente par des courants de pulsation COs. le rotor (primaire) cree un champ toumant (admettons-le direct) ala vitesse angulaire COs (figure 17.1).
Le rotor etant a l'arret, ce champ induit au stator (secondaire) des f.e.m. dans des bobines court-circuitees, d'ou des courants qui eux-memes creent un champ toumant a la vitesse angulaire COs dans le sens direct pour faire cesser la perturbation. Le couple qui apparait met le rotor en rotation en sens inverse. Pour un observateur rotor, le champ rotor toume toujours a COs par rapport au rotor dans le sens direct.
Le rotor toumant a la vitesse angulaire electrique co = po. en sens inverse, le champ inducteur toume a COr = COs - CO dans le sens direct par rapport au stator. Les courants statoriques de pulsation COr donnent un champ toumant a COr dans le sens direct.
Pour un observateur rotor les deux champs toument a COs. Pour un observateur stator les deux champs toument a COr.
+
\
Figure 17.1
300 • Troisierne partie Machines asynchrones d'induction
17.5 TECHNOlOGIE ET APPLICATIONS DES MACHINES ASYNCHRONES D'INDUCTION
Ces illustrations nous ont ete foumies aimablement par Leroy Somer.
Figure 17.2 Principales etapes de la fabrication des machines asynchrones d'induction a cage d'ecureuil.
Chapitre 17
Constitution • 301
Figure 17.3 Coupe d'un moteur asynchrone d'induction a cage d'ecureuil.
Figure 17.4 Moteur asynchrone de type Gearless, a faible vitesse de rotation, de I'ordre de 200 tr/min, sans reducteur mecanique et a commande electronlque pour la traction d'une cabine d'ascenseur.
Le saviez-vous ?
Utilite de la plaque
La plaque apposee obligatoirement sur une machine est indispensable a I'installateur pour choisir les canalisations, les disjoncteurs, les appareils de protection ... Elle est faite pour I'utilisateur qui cherche un fonctionnement optimal et choisit les appareils de controle. Elle ne permet pas d'entreprendre des calculs approfondis, les donnees n'etant pas suffisantes pour connaTtre tous les parametres de la machine.
302 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Figure 17.5 Usine Renault (Sandouville) : eonvoyeur final de bane de roulement du modele Laguna.
Figure 17.6 Convoyeur de bouteilles.
Chapitre 17
Constitution • 303
Figure 17.7 Unite de pompage liquide pour Ie reseau d'irrigation.
Figure 17.8 Pompage de sortie d'un silo a grains de cooperative agricole.
celles des grandeurs correspondantes au regnne nominal utiles it connaitre par l'usager. Si la machine est prevue pour plusieurs services nominaux, il y a lieu d'indiquer les regimes nominaux correspondants.
304 • Troisieme partie
Machines asynchrones d'induction
Pour en savoir plus
MARQUES ET INDICATIONS
A PORTER SUR lES MACHINES
Toute machine doit porter le nom de son constructeur. Dans le cas ou une modification affectant les caracteristiques de la machine, telle qu'un rebobinage ou un changement de couplage, est effectuee, la maison doit apposer it cote de la premiere plaque une autre plaque signaletique indiquant les nouvelles caracteristiques et la date de la modification.
Toute machine doit porter une plaque signaletique indiquant en caracteres lisibles et indelebiles :
1) La designation du type ou du modele conformement aux indications du catalogue du constructeur.
2) Un numero de serie ou de fabrication permettant, en cas de besoin, de retrouver chez le constructeur des renseignements ne figurant pas sur la plaque.
3) La nature de la machine ou du groupe de machines: generatrice, moteur, groupe convertisseur.
4) La nature du courant en toutes lettres ou signes conventionnels suivants.
::: Continu 'Y Trlphcse a nentre accessible
rv. Monophase L Oi r hase trois homes
A. T ri phusc ctoi lc Il Uj phase q uatre barnes II phases sepa rees
6. Triphnsc triangle X Diphase quatre bomes A phases lnterconnectees
III Triphase i\ phases separees ~ Diphase a neutre accessible
5) Le service type nominal, soit en toutes lettres, soit au moyen d'un des symboles suivi, s'il y a lieu, de la mention des durees et du facteur de marche. L'absence d'indications it ce sujet implique que le service type nominal est le service continuo Si la machine est prevue pour plusieurs services nominaux, les indications correspondantes doivent figurer sur la plaque.
6) La definition du regime nominal au moyen des valeurs numeriques des grandeurs nominales et de
Les grandeurs nominales et celles dont on considere la valeur au regime nominal varient suivant la nature de la machine (voir tableau 17.1).
Lorsque la plaque it bomes permet plusieurs couplages d' enroulements, les regimes nominaux afferents it chacun des couplages doivent figurer sur la plaque. Lorsqu'une grandeur nominale (V,N) est susceptible de prendre plusieurs valeurs ou de varier d'une facon continue entre deux limites, ces limites doivent etre precisees sur la plaque.
7) L' altitude du lieu d'installation et les limites de temperature des fluides de refroidissement. En l' abscence d'indication :
- l' altitude ne doit pas depasser 1 000 m.
- la temperature de refroidissement pour l' air est de
40 DC au maximum et de 0 DC pour l' eau.
8) La classe d'isolation des enroulements de la machine. L'absence d'indications indique que l'isolant est de classe E.
9) Les limites d' echauffement.
10) La reference aux normes par la mention C51-100.
11) Le degre de protection, machines antideflagrantes, securite augmentee, protection contre les poussieres, etancheite it l'immersion.
Indications complementaires :
- intervalles de graissages des paliers, quantite de lubrifiant it utiliser, emploi d'huiles ou de graisses speciales ;
- sens de rotation de la machine;
- machines it ventilateur separe ou refroidissement it
eau;
- debit du fluide de refroidissement pour le regime nominal;
- pression de l' air it l' entree de la machine.
Chapitre 17
Constitution • 305
Tableau 17.1 Grandeurs nominales suivant la nature de la machine
Alternateurs Moteurs Transformateurs Moteurs a Generateurs a
asynchrones courant continu courant continu
d'induction Par enroulement
Tension + + + + +
Courant + + + + +
Puissance + + + +
Vitesse + + + +
Frequence + + +
Puissance apparente +
Facteur de puissance + +
Tension E20 pour +
les moteurs a bagues
Tension d'isolement +
Tension d'excitation
si elle est separee + + +
Courant d'excitation + +
Courant rotorique + Cahier d'evaluation
POINTS-ClES
Les avantages de ces structures sans bague sont un faible cout et une maintenance facile, cependant aucune action sur les parametres rotoriques n' est possible.
Rotor d'une machine asynchrone d'induction
Dans une machine asynchrone d'induction, le rotor court-circuite cree un champ par circulation de courants induits, d' ou un couple par interaction avec le champ stator.
Alimentation par Le rotor des machines a rotor bobine
On peut alimenter une machine asynchrone it rotor bobine par le rotor avec des tensions de pulsation COs en fermant le stator en court-circuit. Comme dans un transformateur, la machine asynchrone est reversible tout en adaptant les niveaux de tension du primaire et du secondaire.
Rotor bobine a bagues
Les bobines rotoriques aboutissant it des bagues permettent le court-circuit et la modification eventuelle des caracteristiques rotoriques par intervention exterieure. Les principaux inconvenients de cette structure sont un cout eleve et une maintenance obligatoire.
QUESTIONS D'ENTRETIEN
Les solutions sont regroupees en fin d'ouvrage
17.1 Quel interet y a-t-il it mettre des euroulements repartis dans une machine asynchrone ?
17.2 Peut-on concevoir une machine asynchrone triphasee hexapolaire ?
Rotor non bobine
Le rotor non bobine, naturellement court-circuite, se rencontre principalement sous forme de cage d' ecureuil.
306 • Troisieme partie
Machines asynchrones d'induction
17.3 Pour une machine asynchrone hexapolaire stator et it rotor it cage d' ecureuil, quel est le nombre de poles au rotor?
17.4 Quel est l'rnteret d'utiliser un rotor bobine ? 17.5 Pourquoi mettre des encoches profondes ?
17.6 Pour une utilisation avec des demarrages prolonges, peut-on prendre une machine it double cage?
17.7 Une machine asynchrone it rotor bobine est alimentee par un reseau 220 V/380 V. Peut-on la brancher indifferemment par le stator ou par le rotor?
17.8 Que faut-il faire pour mettre en rotation une machine asynchrone alimentee par les bagues rotoriques ?
EXERCICES
Les solutions sont regroupees en fin d'ouvrage
17.1 Un stator tetrapolaire est alimente par un systeme triphase de courants it la frequence 50 Hz.
1) Indiquer le nombre de bobines par phase, le nombre total de bobines et le decalage angulaire entre deux bobines consecutives.
2) QueUe est la frequence de rotation du champ magnetique toumant stator?
3) QueUe est l' expression de la repartition spatiale supposee sinusoidale du champ magnetique, d'amplitude 1,2 T?
17.2 Un stator constitue de trois bobines triphasees
decalees dans r espace de 231t, parcoumes par des courants triphases iv, i2 et i3, cree un champ tournant, On donne:
il = h~cos(cost - <PI)
. 17>2 21t
t: = hVLCOS(COst - <PI --)
3
. 17>2 41t
l3 = hVLCOS(COst - <PI --)
3
Une spire de surface S et de centre 0 en court-circuit tient lieu de rotor au systeme. Cette spire est caracterisee par sa resistance ri. son inductance 12.
1) Calculer l'expression du champ au point O.
2) Determiner l' expression du courant qui circule dans la spire.
\;---------,,-..V.:_l ----Hl~l'1HlS 1+1-1 ~~c de lccmrc
)<0, 1';;"1
Figure 17.9
3) La spire etant bloquee it l' arret, determiner l'expression du couple de demarrage agissant sur la spire.
17.3 On considere une machine asynchrone dont I' entrefer e est suppose constant et le circuit magnetique non sature. On designe par p le nombre de paires de poles, N, le nombre de conducteurs au rotor, N, le nombre de conducteurs au stator, k; et k; representent les coefficients de bobinage statorique et rotorique. Soit L la longueur de la machine.
Un point M de l' entrefer est repere par son rayon R et un angle, soit y dans un repere lie au stator, soit ex dans un repere lie au rotor.
1) Determiner les f.m.m. au point M dues it l'enroulement statorique et it l' enroulement rotorique. Calculer l' expression du fondamental de cette f.m.m.
2) On suppose que les f.m.m. et le champ sont it repartition spatiale sinusoidale. Determiner les expressions des champs statorique et rotorique, la machine etant supposee triphasee stator, triphasee rotor.
Figure 17.10
Alimentation
a frequence constante. Fonctionnement
en regime permanent equilibre
• Elaborer la modelisation en regime permanent.
• Passer des equations instantanees aux formulations complexes.
• Comprendre le sens physique des transformations mathematiques.
• Se servir du modele et des schemas equivalents.
• Tracer et exploiter le diagramme circulaire.
Vocabulaire
Diagramme circulaire Impedance complexe
Inductance de fuites totales Moment magnetique
Quadrip6le
Apres la comprehension du fonctionnement, on recherche la modelisation de la machine en regime permanent. Etant sinusoidales, toutes les variables v, i, <p ••• sont les projections instantanees des vecteurs complexes toumants.
L'utilisation des complexes avec le diagramme espace-temps est parfaitement adaptee pour aboutir aux equations d'un quadrip6le.
Apres l' explication physique des transformations mathematiques imposees, le modele est propose sous forme d'un transformateur statique monophase avec ses schemas equivalents. Un diagramme circulaire permet d' apprehender pour differentes charges les variations des principales variables en regime permanent.
III
II:
-
c
z
308 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
18.1
MODELISATION - DIAGRAMME ESPACE-TEMPS BIPOlAIRE
Hypotheses
- alimentation it pulsation con stante, COs = 2rrJs type EDF ;
- alimentation dite « en tension» ou la tension sinusoidale est imposee ;
- regime permanent equilibre ;
- repartition spatiale sinusoidale de l'induction ;
- machine non saturee.
Conventions
Cette machine etant utilisee principalement en moteur, on adopte les conventions recepteur, La loi d'Ohm s'ecnt alors :
E. . d<p .
v = + r t = - e + r t = +- + r t
f.c.e.m f.e.m dt
Choix arbitraires
Nous prendrons :
- une machine triphasee stator m 1 = 3, triphasee rotor m2 = 3, le rotor toumant it o = Os (1 - g) avec VI maximal it t = 0, VI = VI ~ cos cost impliquant VI sur l' axe de lecture IS;
- un diagramme espace-temps bipolaire ;
-la bobine IS sur l'axe de lecture IS et la bobine lR sur l'axe IR sont separees par l'angle
electrique p8 ;
-Ie flux, rentrant par la face sud de la bobine lR et s'annulant en decroissant it t = 0, implique la position initiale de la bobine lR it ~ AR par rapport it Bs et repere par p8 = p8a it t = O.
Dans ces conditions, les courants stator et rotor forment des systemes triphases equilibres directs de pulsations respectives COs et COr = g.cos.
i2 = I, ~ cos (COst - <PI _ 2;) i3 = h ~ cos (COst - <PI _ ~rr)
i 1 dephase en arriere de <PI par rapport it VI = VI ~ cos COs t,
i-i dephase en arriere it <P2 par rapport it e: f.e.m. agissante au secondaire.
Chapitre 18
Alimentation a treouence constante • 309
Equations instantanees
On peut ecrire pour une phase du stator (primaire) et pour une phase du rotor (secondaire) en court -circuit :
. d<ptl
VI = rl·ll +-dt
. d<Pt2
0= r2.lr +-dt
<Ptl = <PIs + <Plr
<Pt2 = <P2r + <P2s
<Ptl et <Pt2 etant les flux totaux dans chacune des phases. <PIs et <Plr etant les flux recus par la phase stator consideree et envoyes respectivement par toutes les phases stator <PIs et par toutes les phases rotor <Plr.
M <PIs = ftlil ; ftl etant l'inductance cyclique totale du stator = L, + ;b
De meme pour le rotor <P2r = ft2ir.
Diagramme espace-temps bipolaire Tracons le diagramme espace-temps bipolaire pour le stator (figure l S.I).
Etant en regime permanent, tous les scalaires VI, is, <Ptl sont sinusoidaux de pulsation COs et sont representes par les pro-
jections instantanees des vecteurs
- - . 1 -
VI = VI, 11 = he-J<P et<Ptl surl'axe IS
de lecture de la phase 1 S. Ces memes veeteurs projetes sur les axes 2S et 3S donnent les scalaires des phases 2S et 3S. Tous ces vecteurs sont des vecteurs toumants VI ej()),t representes a l'instant t = O.
Les axes de lectures IS, 2S, 3S dans
Figure 18.1
le diagramme temps sont les axes des bobines correspondantes (on dit souvent des «phases») dans le diagramme espace bipolaire. Toute liaison entre scalaires se traduit dans le diagramme par une liaison vectorielle.
. d<ptl VI = rit, + jCOS~tl
VI =rlll+-- ====}
dt
<Ptl = <PIs + <plr ====} ~tl = <PIs + <Plr
<PIs = ftlil ====} ~ls = ftlll Calcul du flux <P2s envoye dans une phase du rotor par I'ensemble des bobines stator
<P2s est la somme des flux envoyes par l' ensemble des bobines stator dans la bobine rotor IR qui fait l' angle mecanique 8 avec la phase 1 du stator, c' est-a-dire l' angle electrique 861ec = p8.
310 • Troisierne partie Machines asynchrones d'induction
En appelant Msr la mutuelle entre les enroulements IS et IR quand p8 = 0 :
Bien que le calcul soit fait pour m I = 3, il est possible de generaliser it une machine polyphasee ayant un nombre de phases stator quelconque m I ;?: 2.
Msrh~
<P2s = m ; 2 cos(cost - <PI - p8)
Le rotor etant en rotation,
8 = Ot + 80 ; p8 = pOt + p8a = cot + p8a = COs (1 - g)t + p8a
Msr.h~
<P2s = mI 2 cos(gcost - <PI - p8a) flux envoye dans une phase du secondaire
(indice.,") par l' ensemble stator (indices).
Calcul du flux <PIr envoy€! dans une phase du stator par I'ensemble des bobines rotor
p8 etant toujours l' angle electrique (IS, lR), le flux envoye dans la bobine 1 S est:
<PIr = Msrirl cost - p8) + Msrir2 cos ( - p8 - 2;) + Msrir3 cos ( _ p8 _ ~1t)
Chapitre 18 Alimentation a treouence constante • 311
I cos(gcost - <P2 + p8) + cos(gcost - <P2 - p8) I _ Msrh.fi cos (gcost - <P2 + p8) + cos (gCOst - <P2 - p8 _ 41t)
<plr - 2 3
cos (gcost - <P2 + p8) + cos (gCOst - <P2 - p8 - g31t)
Msr.h~
<plr = m2 2 cos(gcost - <P2 + p8), m ;?: 2 etant le nombre de phases quelconque du
rotor. Le rotor etant en rotation, p8 = COs (1 - g)t + p8a
Msr.h~
<plr = m2 2 cos(cost - <P2 + p8a) flux envoye dans une phase du primaire
(indice.) par l' ensemble rotor (indice,). Ce scalaire est la projection instantanee sur l' axe de projection IS du vecteur <Plr toumant it vitesse angulaire COs.
18.2 EQUATIONS INSTANTANEES - FORMULATION COMPLEXE
. d<ptl . d<Pls d<Plr
VI = rIll + -- = rIll + -- + --
dt dt dt
. d<Pt2 . d<P2r d<p2s
o = r2lr + -- = r2lr + -- + --
dt dt dt
En remplacant dans ces deux equations les variables par les valeurs obtenues avec un choix arbitraire: VI = VI ~ cos cost,
VI ~ cos cost = rils ~ cos(COst - <PI) + £tll) ~COs cos (COst - <PI + ~)
Msrh~ ( 1t)
+ m: 2 COs cos cost - <P2 + p8a + "2
o = r212~ cosC~cost - «2) + £t212~gcos cos (gCOst - <P2 + ~)
Msrl)~ ( 1t)
+ m ; 2 gcos cos gcost - <PI - p8a + "2
Avec un autre choix arbitraire, par exemple V = VI ~ sin cost donnant VI nul it t = 0 on aurait obtenu le meme systeme avec des sinus it la place de tous les cosinus.
Ce systeme avec run ou l'autre choix represente des solutions« forcees » d'un systeme differentiel lineaire (une variable par terme) it coefficients constants avec second membre sinusoidal. Toute combinaison lineaire de solutions etant solution, on peut prendre une sollicitation complexe formee de deux sollicitations orthogonales dans le temps et dans l' espace electrique :
312 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Avec sollicitation complexe, le systeme differentiel s' ecrit :
VI y2ejCO,t = r11) y2ejCO,te- jf{!l + £t11) y2cosejCO,te- jf{!lej~ + m: ~" hy2cosejCO,te- jf{!2ej ~ ejp80
0= r2hy2ejgco,te-jf{!2 + £t2hy2gcosejgCO,te-jf{!2ej~ + m, ~" I) y2gcosejgco,te- jf{!lej~ e- jp80
On peut simplifier en divisant tous les termes de la premiere equation par ~ejCO,t et ceux de la seconde par ~ejgco,t :
Nous adopterons les notations en amplitudes efficaces complexes:
On multipliera successivement tous les termes de la seconde equation par m2 ,puis par ejp80, m1
1
enfin par - et on posera successivement : g
1 M = m2 f I, 1 R2 = r2:: I' Lt2 = £t2 ~ , puis, 12 = 1rejp80 = l2e- jf{!2ejp80
On obtiendra en definitive les equations complexes d'un quadripole non dissipatif:
o
= ril i + j£t1cosl1 + jMcosh
R2- . - . -
= -h + jLt2cosh + jMcosl1 g
VI =A11+B12
V2 =Ch+Bl1
18.3
NOTATION EN AMPLITUDE EFFICACE COMPlEXE
Ces equations sont les memes dans tous les ouvrages, mais les vecteurs VI, 11, ne representent pas toujours la meme chose. Trois cas sont possibles:
- VI = VI ~ejCO,t represente un vecteur toumant it vitesse angulaire COs ;
- VI = VI ~ represente un vecteur reel fixe d' amplitude VI max = VI ~ ;
- VI = VI represente un vecteur reel fixe d' amplitude efficace VI efficace = VI.
Chapitre 18
Alimentation a treouence constante • 313
Ces deux demiers vecteurs sont fixes sur un support transparent qui toumerait lui a COs.
Cette derniere ecriture en amplitude efficace complexe, adoptee par la suite, se justifie par la notion de puissance apparente complexe par phase stator, d' ecriture simple:
3\ = VIY~ = Vlhej<Pl = VI t, (cos <PI + j sin <PI)
= VI t, COS <PI + j VI t, sin <PI = PI + j Ql
m 1 S 1 etant la puissance apparente complexe de la machine amI phases stator.
18.4 SENS PHYSIQUE DES TRANSFORMATIONS MATHEMATIQUES
Pour arriver aux equations complexes d'un quadripole non dissipatif, plusieurs operations mathematiques ont ete effectuees.
a) Multiplier par m2/ml l'equation du secondaire, c'est remplacer le rotor reel a ma phases par un autre rotor ayant meme nombre de phases m 1 que le stator, parcouru par le meme courant la, tout en con servant les memes pertes rotoriques.
En conservant VI, h et en multipliant tous les termes de la seconde equation par rrt2 , on
ml
f . A R m2 L 0 m2 0 h . I f / .
rut apparaitre 2 = t : - et t2 = en -. n c ange aussi a .e.m. agissante au secon-
m ; m ;
daire. -jrrtl Msr hgcose-j<Ple-jp80.
2
Msr ml-hcos
Notons que dans ces conditions I: = 2 et <P2 ne changent pas.
Jri + £;2CO;
Pour le rotor reel a rrt2 phases, les pertes Joule et les pertes reactives peuvent s' ecrire : m2r2ti = mlR2Ii; m2£t2gcos1i = mlLt2gcos1i·
R2 et Lt2 sont la resistance et l'inductance cyclique totale du rotor a m, phases.
On ne peut affecter la variation de la f.e.m. agissante au secondaire, qui devient
- (m2) jm, Msr gcoshe-j<Ple-jp80, qu'a celle de la mutuelle qui etait definie par:
m ; 2
Cette liaison devient apres multiplication des deux membres par m2/ml :
Yl2 m: Yl2
La surface apparente par phase rotorique qui etait 2:S devient Sar = ml 2:S,
314 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Nous affecterons cette variation au nombre de spires et non pas it la surface d'une spire rotorique.
b) Introduire 12 = 1 rejp80, c'est changer le repere du courant rotorique.
Ir = he- j<P2. Le courant rotorique est repere par rapport it l'axe de lecture IR des grandeurs rotoriques. Effectuons un changement de repere.
Introduire 12 = Irejp8 = he-j<P2ejp80, c'est reperer le courant rotorique par rapport it l' axe de lecture 1 S des grandeurs s tatoriques (figure 18.2).
+
\ffis
IS
peo Figure 18.2
Les vecteurs du diagramme temps ont une position relative immuable. Angle electrique
- - 1t
(V 1,H2) = -<PI - "2 quels que soient les choix arbitraires de positionnement des bobines
stator et rotor it t = 0.
On a choisi arbitrairement VI = VI ~ cos ffist maximal it t = 0, ce qui place la bobine IS sur l'axe IS et le flux nul it t = ° dans IR, ce qui place la bobine IR sur l'axe IR.
En consequence, l' angle electrique
(15,IR) = pea = -<PI - ~; (15,11r) = -<PI - ~ - <P2
~
Le champ rotorique B, toume it gffis = co, par rapport au rotor. Le rotor toume it co. Le
~
champ B, toume it co, = co + co, par rapport au stator. Le stator apercoit ce champ rotorique
it travers ses propres reperes. On le voit par le terme he-<P2ejp80 qui n'est autre que 12•
c) Dans la premiere equation, tous les courants ont le meme repere IS.
_. . _. . Msr _.. 8
VI = rlhe JCPl + j£t1ffishe JCPl + jm2-ffis/2e JCP2eJP 0
2
En introduisant II = h e- j<Pl courant statorique repere par rapport it l' axe de lecture IS et 12 = Ir ejp80 = he- j<P2ejp80 courant rotorique repere par rapport au meme axe de lecture 1 S, tous les vecteurs de la premiere equation VI, 11, 12 toument it co, par rapport au stator et sont reperes par rapport it l'axe de lecture IS, y compris les flux ~lS et ~lr (figure 18.3).
I VI = rIll + j£t1ffiJ1 + jMffiJ21; I VI = rIll + jffis~lS + jffis~lr I
Chapitre 18
Alimentation a treouence constante • 315
E2
""~R
lR?
p80
lS Axe de
V l___._:cture
1 .... 1 IS
11
~-+
Bs
Figure 18.3
I ~lS = £1111 II ~lr = MI21· Flux reperes par rapport it l'axe de lecture IS.
Msrh~
<p1r = m2 2 cos(cost - <P2 + pea) est le flux envoye dans une phase du primaire
(stator) par l' ensemble des bobines rotoriques. <p1r est la projection instantanee du vecteur flux <PIT' sur l' axe de lecture IS, toumant it COs avec le support transparent.
Les flux scalaires, <p1r1, <p1r2 et <p1r3 envoyes dans les phases du primaire (stator) par l' ensemble des bobines rotor sont triphases equilibres. <p1r1 + <p1r2 + <p1r3 = O. Ces scalaires, qui ont un sens physique, sont les projections instantanees du vecteur temporel <l>lr sur les axes de lectures simultanees du stator.
L'induction etant toujours exprimee en amplitudes maximales, l'induction rotorique Br donnee par l'ensemble du bobinage rotorique s'ecrit :
_, <l>lr M - r: ns
B; = - = -/1 v 2 avec Sas = -2 S surface apparente d'une phase stator.
s: s:
d) Dans la seconde equation, tous les courants ont it l'origine le meme repere IR.
Ir = I2e-)f{!2 etant le courant rotorique repere par rapport it l'axe de lecture IR, II = h e- )f{!1 etant le courant statorique repere par rapport it l' axe de lecture IS, appelons Is ce meme courant stator mais repere par rapport it l'axe de lecture IR.
1t _TC II = usI1e-)f{!1 ; Is = uRe-)p8ohe-)f{!1, pea = -<PI - 2' Is = I1e)2
316 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
La seconde equation devient :
Tous les vecteurs de cette equation sont reperes par rapport it l' axe de lecture 1 R et toument
, Atsrll~
a gcos par rapport au rotor. <P2s = m ; 2 cos(gcost - <PI - pea) .
Ce flux envoye dans une des ma phases du secondaire par l'ensemble stator est la projection instantanee sur l'axe de lecture lR du vecteur m, ;r78> toumant it gcos.
e) En multipliant par ejp80 la seconde equation, on repere tous les vecteurs par rapport it l' axe de lecture 1 S.
0= r27rejp80 + j£t2gcos7rejp80 + jm, A~" gcoJsejp80
- - Atsr-
0= rii: + j£t2gcosh + jmlTgcosll
1
f) En multipliant par -, tous les vecteurs toument it COs par rapport au stator. g
La derivee du vecteur 12 etant alors j COs I 2, les scalaires sont sinusoidaux de pulsation
g) En multipliant par m2 , on remplace le rotor it ma phases par un rotor it m ; phases. ml
Dans ces equations vectorielles, tous les vecteurs toument it COs par rapport au stator et sont reperes par rapport it l' axe de lecture 1 S :
- <il2s flux envoye dans une des m ; phases du secondaire par l'ensemble stator s'ecnt : <P2s = At L, ~ cos(cost - <PI) ;
- <il2s est la projection instantanee sur l'axe de lecture IS du vecteur flux <il2s' toumant it COs.
Chapitre 18
Alimentation a treouence constante • 317
Les flux scalaires <l>2s1' <l>2s2' <l>2s3 envoyes dans les m ; phases du secondaire (rotor) par l' ensemble des bobines stator sont triphases equilibres.
-> 3-
<l>2s1 + <l>2s2 + <l>2s3 = O. L'induction stator B, qui est egale it '2 B, donnee par l'ensemble
du bobinage stator, peut s' ecrire :
-> <l>2s M-~ Bs = - = -11V2 Sar Sar
<, m2 n2 <, f d' h / S' les sni /. /
Uar = - - U : sur ace apparente une p ase rotor massee. I es spires rotor etaient repar-
m1 2
. , m2 n2 ,
tres : Sar = k--S (paragraphe 7.1). m1 2
Moment maqnetique du rotor
Le remplacement du rotor reel it m2 phases par un autre rotor it m, phases, obtenu en multipliant l' equation du secondaire par m2 , tout en gardant le meme Ii, se fait avec conserva-
m1
tion des pertes rotoriques, du flux <i>lr = MI2, de l'induction rotorique Br = <l>lr, du s;
moment magnetique du rotor NIr et en consequence du moment du couple de la machine.
P '2 h n2. M-> d' h / (n2 <') (-: -:)
our un rotor a m2 = P ases et 2 splfes, r Ip ase = 2u lr1 + t-:
-> (Yl2 ) mi-. r:
Mr diphase = 2S 212v2
Yl1
Pour un rotor it m 1 = 3 phases et 2 spires,
NIr triphase = (~ s) (7r1 + ir2 + 7r3) = C;l s) r~lI2~'
Pour que le rotor it m 1 phases, donnant un champ toumant par paire de poles, presente le moment magnetique NIr = ~ sI2~ du rotor diphase, il faut realiser nims = Yl2rrt2.
P 1 A f <, m2 n2 <, n1 <, '1 f 3' h
our a meme sur ace apparente Uar = --u = -u I aut pour spires par p ase en
m1 2 2
diphase mettre 2 spires par phase en triphase.
Un bobinage polyphase, it m, phases quelconques ;?: 3, parcouru par un courant maximal 1 peut etre remplace par un bobinage diphase, it m2 = 2 phases, parcouru par le meme courant 1 en presentant les memes caracteristiques exterieures, moment magne-
tique, induction, pertes, force magnetomotrice, si l'on realise I mInI = m2n21, n1 et
na etant les nombres de spires par phase pour chacun des bobinages, les spires ayant meme surface S.
Remarque : la theorie du quadripole a ete elaboree pour la machine asynchrone d'induction VI = A 11 + B 12, 0 = V 2 = C 12 + D 11. Les equations con cement
318 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
une phase du stator et une phase du rotor. Pour un quadripole non dissipatif, il faut que B = D. C'est dire qu'il faut un rotor a m ; phases pour que ces equations concement le meme 1/ m led' energie de la machine. V I l~.
Cette formulation complexe permet de traiter de la machine asynchrone d'induction a m ; phases stator et rotor, en rotation, en multipliant la premiere equation par ~ejffi,t et la seconde par ~ej gffi,t avec la difficulte apparente d' avoir un double diagramme espacetemps, l'un toumant a COs pour un observateur stator, l'autre a COr = gcos pour un observateur rotor.
Diviser la seconde equation par g, a la condition que g ne soit pas nul, c' est permettre, a partir du meme systeme d'equations complexes, de traiter d'une autre machine virtuelle en multipliant les deux equations par ~ejffi,t.
= rit , + j£tlcosll + jMcos12
R2- . - . -
= -h + JLt2cosh + JMcosll g
o
Cette derniere machine virtuelle a un rotor fixe puisque la pulsation rotorique est la meme que la pulsation statorique. C' est done un transformateur statique.
Ce transformateur statique, a champ toumant m I phase, au stator comme au rotor, aurait
par phase au secondaire une resistance R2 ayant une valeur particuliere pour chaque vitesse g
de rotation de la machine reelle co = COs (1 - g) .
18.5 MACHINE TOURNANTE - MODELE - TRANSFORMATEUR STATIQUE MONOPHASE
Pour traiter de la machine reelle toumante, on peut done prendre pour modele par phase, en regime permanent equilibre, un transformateur statique monophase debitant sur une resistance R2/ g fonction de la vitesse reelle de rotation et donnant un diagramme espace-temps ou tous les vecteurs toument a cos. Remarquons qu' au demarrage, la machine reelle se comportait deja a t = 0 comme un transformateur statique a champ toumant.
18.6 IMPEDANCE COMPLEXE DU MOTEUR
o
= rIll + j£tlcosll + jMcosl2
R2- . - . -
= -h + JLt2cosh + JMcosll g
Chapitre 18 Alimentation a treouence constante • 319
Les equations complexes representent le fonctionnement d'une phase du stator de la machine en regime permanent en tenant compte de la presence du rotor. En eliminant 12 entre les deux equations on peut ecrire :
Vu du primaire, le moteur se comporte comme une impedance Z fonction d'un parametre g, image de la vitesse. On peut ecrire :
M2
En introduisant l'inductance de fuites totales ramenees au secondaire N2 = LI2 - - et en £11
multipliant numerateur et denominateur par (~ ) 2 il vient :
L'impedance Zest composee d'une resistance rl en serie avec une inductance £11 montee en parallele avec une inductance N2 (~ ) 2 elle-meme en serie avec une resistance
:2 (~r
18.7 SCHEMAS EQUIVALENTS DEDUITS DES EQUATIONS
Lorsque g = 0, le rotor toume au synchronisme, la machine est it vide, il n'y a de courant que dans £11, alors VI = (rl + j£ll(f)s)llO.
320 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Dans un transformateur Ii» est tres petit, voire negligeable. Dans la machine asynchrone Ii» est important it cause de l'entrefer. Au nceud, on a la composition vectorielle II = 110 + 112. Ce schema equivalent, obtenu it partir d'une decomposition donnee des flux est interessant, car il met en relief des grandeurs £11, N, R qui sont facilement mesurables par des essais industriels (figure 18.4).
R2 ({u)~ R
g M g
Figure 18.4 Inductances de fuites totales de Boucherot
Dans un transformateur, chaque bobinage primaire ou secondaire presente des fuites. Pour des raisons pratiques de calcul (aucun sens physique), on peut ecrire qu'un seul des euroulements possede toutes les fuites. Si on ramene les fuites au bobinage 1, il aura une inductance de fuites totales N1. Le bobinage 2 n'aura pas de fuites. L'inductance mutuelle doit rester la meme.
De meme si l' on ramene les fuites au bobinage 2 :
M Le schema equivalent, en faisant apparaitre le rapport de transformation - £11
- M - n2- .
112 = --h = --h devient (figure 18.5):
£11 n1
{II
Figure 18.5
Chapitre 18 Alimentation a treouence constante • 321
18.8 SEPARATION DES PERTES ACTIVES ET REACTIVES
La methode de Boucherot fait apparaitre les inductances de fuites partie lles qui ont un sens physique.
nj n2 - - -
(£tj-£j)=-M; (Lt2-£2)=-M; nil s +nal r=r-il w
n2 nj
- - " - "nj - " - - " - " nj-
V = rit, + j£jffislj + j-Mffislj + jMffis12 = rit, + j£jffislj + jMffis-110
n2 n2
R2- - n2 - - R2- - -
0= -h + j£2ffish + j-Mffish + jMffislj = -h + j£2ffish + jMffisllO
g nj g
Faisons apparaitre les puissances apparentes complexes 3\ = V j 1~ et 52 = V 21; = O.
(2)
en additionnant les equations (1) et (2) :
en faisant apparaitre les pertes Joule pour chacune des m, phases
--; 2 2 R2 2" 2 2 n j 2
Sj =rjlj +R2l2 +-(1-g)12 +j(£jffislj +£2ffis12 + Mffis-llO)
g n2
Sj = P, + j Qj par phase.
Cette relation exprime la conservation des puissances active P, et reactive Q i.
" 2 2 R2 2
Pour la machme P, totale = m ; P, par phase = miri Ij + m, R2I2 + m, - (1 - g )12 . Le
g
demier terme represente la puissance mecanique sur l'arbre de la machine reelle.
On reconnait les pertes de puissance reactive dans les inductances de fuite et celles dues au courant magnetisant.
P 1 hi / 11 1 de nui /" "Q gffis
our a mac me ree e, es pertes e puissance reactrve serarent j totale X -.
ffis
322 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
18.9
BllAN ENERGETIQUE
La conservation de la puissance pennet de faire un bilan energetique reel dans lequel apparaissent les pertes Joule stator mpj Ij' = PIS, les pertes JoulerotormlR2Ii = m2r2Ii = PJR, la puissance absorbee par la machine PI totale = 3V I cos tp, la puissance utile sur l'arbre P; = cn = 2rrNC et la puissance P2 transmise au rotor (figure 18.6).
Figure 18.7
Vous avez dit electrotechnique ?
Les trains if grande vitesse de croisiere
Apres les deux records mondiaux de 321 et 331 km/h obtenus en France en 1954 et 1955, Ie Japon lance les premiers trains a grande vitesse de croisiere, Le 1er octobre 1964, la JNR, Japanese National Railways inaugure la ligne Tokio-Osaka de 515 km avec Ie Tokaldo shinkansen a 210 km/h. Le reseau comporte aujourd'hui plusieurs lignes et un developpe de 1 700 km entre Fukuoka et Hachinohe,
A partir de 1967, la SNCF pense a la grande vitesse. En 1972, Ie TGV 01, a turbine a gaz, atteint 318 kmlh. Apres Ie premier choc petrolier de 1973, Ie choix se porte definitivernent sur l'electricite pour Ie TGV PSE. II sera a moteur serie continu alimente par redresseur et hacheur a thyristors a partir de la catena ire 25 kV- 50 Hz. Le record mondial de vitesse est atteint avec 382 krn/h, Ie 28 fevrier 1981, et meilleure vitesse de croisiere en 1985 avec 270 krn/h, ce dernier record etant toujours valable en 2004.
L'Angleterre attaque Ie problerne en 1973. La vitesse de 200 km/h est atteinte en 1979. Actuellement 100 rames du High Speed Train circulent.
Figure 18.6
On a neglige dans les equations les pertes par hysteresis et courants de Foucault au stator et les pertes par frottement et ventilation au rotor.
Les equations traduisent bien l' ordre de grandeur du bilan electrique si l' on s'mteresse aux chutes de tension. Un bilan energetique reel demande quelques retouches. Pour de grosses machines de puissance superieure it 15 kW, les pertes fer sont parfois superieures aux pertes Joule stator.
En pratique, on rajoute souvent une resistance fer R f pennettant de tenir compte de la puissance active dissipee (figure 18.7).
Le rendement energetique d'un moteur electrique est excellent, entre 0,8 pour les petites et 0,96 pour les grosses machines.
Pour un moteur de 90 kVA, l'ordre de grandeur du rendement approche est llapp = 0,9 :
Pu P« - PiS - PH+FS - PJR - Pf+v
llapp = - = -----------____:-
r, r,
r, - Lapp P Lapp P
= =1---=09
r, pa'
en appelant Lapp P la somme approchee des pertes. Cette somme ne conceme que les pertes principales :
10
~ P = 100 r, = (PIS) + (PJR) + (PH+FS) + (Pf+v)
10 % = 2,5 % + 4 % + 2,5 % + 1 %
Le rendement approche est optimiste.
Chapitre 18
18.10 DIAGRAMME CIRCUlAIRE
La grandeur caracteristique d'un circuit, impedance, admittance, courant absorbe, est usuellement fonction de la frequence ou plus generalement d' elements variables du systeme, comme
d' / . 1 R2
une resistance, par exemp e, -.
g
II est parfois interessant de representer la loi de variation de cette
grandeur, par exemple 11, en general complexe, par le lieu geometrique que decrit l' extremite de son vecteur representatif dans le plan complexe lorsque le parametre considere varie. Cette courbe, sou vent tres simple, sera graduee en associant chacun de ses points it la valeur correspondante du parametre.
On peut demontrer de maniere generate que si une grandeur complexe est fonction homographique d'un parametre a,
1 A + Bo: l' /. / d "f d 1
1 = extremrte e son vecteur representati ans e
C+Da
plan complexe decrit un cercle.
Les equations electriques representent le fonctionnent d'une phase du stator compte tenu de la presence du rotor fictif it m 1 phases.
R2- - -
0= -h + jLl2(f)sh + jM(f)sl1 g
Elles sont satisfaites pour toutes valeurs du parametre g (image de la vitesse).
Soit M (g) le point dans le plan complexe d' affixe 11 (g) correspondant it une valeur particuliere g du parametre (figure UU~).
- VI __ ---'---+OA
Pour g = 0, l: = 0, 110 = .
r1 + ] £11 co,
1- 1 VI £11 co,
110 = tg<PlO = --
Ir2 + £2 (f)2 r1
VIII s
Pour g ~ 00
Alimentation a treouence constante • 323
Vous avez dit electrotechnique ?
Les trains a grande vitesse de croisiere
L'ltalie, en 1975, met en service Ie premier Pandolino, I'ETR 401, prevu pour rouler sur des lignes nouvelles a grande vitesse, a 300 kmlh. Actuellement, seulement deux lignes ont ete rnodernisees, Rome-Naples et Bologne-Florence. Par centre, ce train s'adapte tres facilement a tous les types de voies ce qui autorise une excellente vitesse d'exploitation de 200 a 220 km/h sur voies normales, un developpernent technologique constant en passant de I'ETR 450 en 1988, a I'ETR 500 en 1997 et un succes international a l'exportation en autorisant la modernisation des reseaux sans investissement massif.
En Allemagne, la DB, Deutsche Bundesbahn, met au point en 1985 I'ICE, Inter City Experimental. Concu pour rouler, com me Ie TGV, a vitesse elevee sur des lignes nouvelles, il est equipe d'un moteur asynchrone triphase, autopilote a GTO. II atteint 317 km/h en novembre 1985, 345 km/h en 1986 et bat Ie record du monde en mai 1988 avec 406,9 km/h.
Un maillage de lignes conventionnelles arneliorees permet a I'ICE d'interconnecter les grandes metropoles allemandes a une vitesse commerciale elevee. La mise en place de lignes nouvelles permet d'atteindre la vitesse de croisiere de 250 km/h sur les lignes Fulda-Wurzburq en 1990, Hanovre-Wurzburq et Manhein-Stuttgart en 1991, Hanovre-Berlin en 1998 et Cologne-Francfort en 2002.
Avec Ie TGV Atlantique a moteurs synchrones triphases autopilotes, inauqure en 1989 avec la ligne ParisLe Mans, poursuivie par des voies renovees vers Rennes, Quimper, Brest puis vers Nantes, la SNCF reprend Ie record mondial de vitesse sur rail avec 515,3 kmlh Ie 18 mai 1990, record qu'elle detient toujours.
~~.iJn ~~
.:.I.r.i._.:i.A....i.:iliLi'l!
~'iI!~'" '__"_!'!1!\10~~
-~ ~~
~--I----.-- -- 1- I
324 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
\
VI ~H
o k:---.:-:''--------.--,---. __
"' I i
I
Q
Figure 18.8
Figure 18.9
Calculons:
£t1 . r1
--j--
R2 Lt2 Lt2(f)s
15 r1+jN1(f)s
oM-DB EM OM-oA AM
de module:
I
proportionnel it - et d'argument X = cste.
15
X = XNumerateur - XDenominateur
XNumerateur = cste et XDenominateur = cste
Le lieu de M (g) quand 15 varie est done un cercle. Menons en 11 co la tangente au cercle, on retrouve l' angle X (figure 18.9).
Chapitre 18
Menons une parallele it la tangente en h co. Les triangles
BM BK
semblables BMA et BKL permettent d' ecrire -- = -.
AM KL
BK 1 KL
K L etant proportionnel it g' B K est proportionnel it IS .
B K etant constant, K L est l' axe des glissements gradue lineairement en IS .
Plus generalement, on peut montrer qu'une droite quelconque L1 peut etre prise comme axe de glissement en prenant le point de vue P sur la secante L11 menee par h co parallelement it la droite L1 (figure 18.10).
Compte tenu des conventions recepteur, la position de Y 19 donne une information sur les puissances active et reactive (figure 18.11).
Figure 18.10
~'O.~_b!iotOO~ .P=PY]«o$'li!
i"'!i ....... ;II...:_T.~ '.,;;;ui'.f~'L!:~
Q=3'~!:-!lil}\f"
Figure 18.11
Alimentation a treouence constante • 325
Le saviez-vous ?
Trains vendus if I'exportation Pandolino 1130 1
41 en Suede 1990; 25 en Finlande 1996; 10 en Espagne Alaris, Madrid - Valence 1999; 54 en Angleterre Londres - Glasgow 2003.
TGV 11641
24 en Espagne Madrid - Seville 1992; 31 Eurostar Londres - Bruxelles 1993 ; 27 Thalys, Bruxelles - Amsterdam - Cologne 1996 ; 7 en Suede 1999; 20 aux USA Boston - NY - Washington 2000; 9 en Australie 2003; 46 en Coree du Sud 2003.
ICEI16+xl
16 en Norveqe 1998 ; non fixe en Ca I iforn ie 2005.
.~
:5 '\
V Pabsorbee
91
Ilg
Qabsorbcc Machines asynchrones d'induction
326 • Troisieme partie
Pour en savoir pius ...
II est possible de negliger dans un conducteur le courant de deplacement par rapport au courant de conduction.
La conductivite Y etant l'inverse de la resistivite p, on a pour le cuivre :
11 = 110 = 4nlO-7 mT/A, p = 1,692.1O-80/m,
Y = ~ = 5,91.107 siemens/m.
p
sro = ~ = 2,78.10-9 est negligeable devant Y et 36n109
v vA -+-+
la derniere equation s' ecrit : rot H = Y E = j . Alors,
....... -+ vA -+ V v-+
v rot E rot j v v rot.rotj -:
H=---=--- rotH = ---- = ]
j uco j uco Y j uco Y
v v -+ -+
et en definitive -rot.rotj = jllcoY j faisant apparaitre
la profondeur de penetration
8 = ~ = ~ = J lly1nf = 15,2~~T
EFFET DE PEAU
Dans le cas general des regimes variables au cours du temps, les equations de Maxwell tiennent compte des lois de l'induction et de la propagation.
-> a'13 ->
rtlt H = - - div D = P at
v v -> aD
div B = 0 rot H = - j + at
(Equations de Maxwell, voir « Pour en savoir plus ... » du chapitre 1.)
Pour l' etude des courants altematifs de frequence 50 Hz, il est possible de negliger les phenomenes de propagation. On appelle cela l' approximation des etats quasi stationnaires. Les equations precedentes sont valables dans tous les milieux. Elles sont completees par :
-la loi d'Ohm dans les conducteurs, J = Y E, qui est toujours valable ;
-la liaison D = soE + P dans les milieux dielectriques, qui devient jj = e fl' pour les dielectriques
1 1 -12
parfaits, avec So = ---9 = --2 = 8,85.10
36nlO Iloc
Effet de peau electrique
au effet pelliculaire au effet Kelvin
En regime sinusoidal, l'electrisation d'un conducteur est purement superficielle. Plus la frequence est grande, plus la profondeur de penetration est faible. Par exemple, pour le cuivre, 8 est de l'ordre de 9,3 mm it 50 Hz, de 0,66 mm it 104 Hz et de 6,6 11m it 108 Hz. Pour le fer, it une frequence identique, la profondeur de penetration est 30 fois plus petite it cause de 11 = Ilollr
avec u, ~ 104 mais aussi de p = 2.10-7 Om et de la
conductivite Y = ~ = 5.106 S/m. En pratique, l'effet
p
de peau provoque une augmentation de la resistance des fils metalliques en haute frequence et la necessite de diviser les conducteurs en brins isoles les uns des autres meme it frequence industrielle si la section est trop grande. Par contre, il permet de realiser des cages blindees, qui eliminent le contenu it l'influence d'une onde electromagnetique perturbatrice exterieure. De meme, en siderurgie, il permet l' operation de trempe superficielle
v v v
-la liaison B = 1l0CH + J) pour les milieux magne-
v v
tiques, qui devient B = IlH pour les substances
homogenes.
Les equations de Maxwell s' ecrivent alors :
v
vA -+ aH p rot H = -Ilat divfl' = -;;
-> v v -> aE
div H = 0 rot H = j + Sat
et pour des courants sinusordaux de pulsation co = 2nf = 2n.50 = 314 rad/sec, leurs expressions en notations complexes s' ecrivent :
v~, . HV d' E-> P
rot D = - ] IlCO IV =-
S
....... v v -+
divH=O rotH = HCY+jsco)
Cahier d'evaluation
Chapitre 18
d'un metal ou encore l'existence des fours it haute frequence favorisant un brassage par convection.
En traitements medicaux, cet effet autorise le passage des courants haute frequence (104 Hz) de l' ordre de 2 A sans danger pour le corps humain.
Etfet de peau maqnetique
Les champs electrique et magnetique ont la meme loi de penetration que le courant.
Presentee devant un corps magnetique, une induction con stante ne penetre que tres lentement, les courants de Foucault dans la masse s' opposant it leur introduction. Si l'induction est pulsante, toumante ou glissante, elle ne peut penetrer que dans une couche superficielle.
II a ete precise au paragraphe 2.2.4 que l' epaisseur des toles dans les machines it courant altematif 50 Hz etait de 0,35 mm pour diminuer les pertes par hysteresis et courants de Foucault tout en tenant compte de la tenue
POINTS-ClES
Modele de la machine asynchrone d'induction en regime permanent - hypotheses
- Alimentation it pulsation constante.
- Regime permanent equilibre.
- Repartition spatiale sinusoidale de l'induction.
- Machine non saturee.
Sens physique des transformations mathematiques Lors de l' etablissement du modele du secondaire de la machine asynchrone, les operations mathematiques utilisees sont chacune porteuse de sens physique:
- on simplifie les equations en supprimant ~ejg()),t, ainsi on ne se preoccupe plus de la vitesse de rotation.
Alimentation a trequence constante • 327
mecanique. Cette epaisseur correspond aussi it la profondeur de penetration dans le fer pour un u, approxi-
mativement de 104.
8-~-
1 1
-----
4,44047
1 1 1 104 -4 -4'
8= --- = --10 = 319.10 m sort
4,447,05102 3130,2 '
O,32mm.
1
II n'y a aucun interet it avoir des toles ferromagnetiques plus epaisses, d' ou le feuilletage de tous les circuits magnetiques it induction variable : circuit magnetique, noyau de transformateur, bobines d'induction, stator ou rotor des machines toumantes des que l'induction est variable.
Le diagramme du secondaire reste le meme solidairement s'il toume it COs ou it gcos•
m: Msr
- On multiplie par - et on fait apparaitre M = rrt2-
m ; 2
en passant it un rotor it m, phases, alors H2 = -jMh~cose-j'f!l = -jMcos1l.
- On multiplie par ejp80 afin de reperer E 2 par rapport au stator IS.
1
- On multiplie par -, la pulsation au secondaire devient g
alors CO" le secondaire est done « fixe ».
Tout cela pour arriver it une expression simple de E 2 = -jMCOJl.
Schemas equivalents
328 • Troisieme partie
Machines asynchrones d'induction
FICHE MEMO
Diagramme espace-temps bipolaire
Figure 18.12
Equations instantanees
[~
. d<ptl . d<Pls d<Plr
= rIll + -- = rIll + -- + --
dt dt dt
. d<Pt2 . d<P2s d<P2r
= r2lr + -- = r2lr + -- + --
dt dt dt
====} Formulation complexe
= ril i + jftlffisIl + jMffish
R2- . - . -
= -h + jLt2ffish + jMffisIl g
Impedance complexe du moteur
1
Z(g) = rl + -,,--1--------:-1----
-- + ----,:-------
jftlffis (~r(:2+jN2ffis)
L'impedance est composee d'une resistance rl en serie avec une impedance constituee par une inductance ftl
montee en parallele avec une inductance N2 (~ ) 2 en
R (f )2
/ . / . 2 tl
sene avec une reslstance-g M
};~N, [~r
v~li'~:(~)~B:_
T g\M g
----.
Figure 18.13
Figure 18.14
Remarque : si l' on tient compte des pertes fer le schema devient:
Figure 18.15
Diagramme circulaire
Figure 18.16
Chapitre 18
QUESTIONS D'ENTRETIEN
Les solutions sont regroupees en fin d'ouvrage
18.1 Le flux envoye dans une phase du rotor par l' ensemble
Msr M
des bobines stator <P2s = m ; 2 I, v 2
cos(gcost - <PI - pea) etant la projection instantanee sur l'axe de lecture lR d'un vecteur <l>2s toumant it la vitesse angulaire g COs, donner l' expression de <l>2s •
18.2 Exprimer la f.e.m. agissant au secondaire H2, puis donner une explication physique et mathematique simple des operations it effectuer pour arriver au
resultat E2 = - j Mcos11•
18.3 Le flux envoye dans une phase du stator par l' en-
Msr M
semble des bobines du rotor est <plr = m: 2 hv 2
cos(cost - <P2 + pea), projection instantanee sur l'axe de lecture IS d'un vecteur <l>lr toumant it la vitesse angulaire cos.
Donner r expression de ~lr en utilisant M = m: ~" et en faisant apparaitre successivement 1 r = h~e-jf{!2ej()),t et 12 = h~e-jf{!2ejp8oej()),t.
18.4 QueUe condition doit-on satisfaire pour que la f.m.m. donnee par un rotor triphase parcouru par des courants d' amplitude h, chacune des m 1 = 3 pha-
nl S .. ~
ses ayant 2 spires, chacune de surface ,SOIt eg e
it la f.m.m. donnee par un rotor diphase parcouru par des courants d'amplitude Ii, chacune des m ; = 2
n2
phases ayant 2 spires, chacune de surface S ?
18.5 A partir des equations complexes de la machine, que pouvez-vous deduire si elle fonctionne it vide?
18.6 A partir du schema equivalent, que pouvez-vous deduire si la machine fonctionne it vide?
18.7 Pourquoi le rendement approche est-il optimiste ?
QueUe difference y a-t-il avec le rendement vrai ?
18.8 Dans le diagramme circulaire, montrer qu'une droite quelconque DI peut etre prise comme axe de glissement.
Alimentation a trequence constante • 329
EXERCICES
Les solutions sont regroupees en fin d'ouvrage
18.1 Un moteur asynchrone triphase it bagues, hexapolaire, 230/400 V-50 Hz, est alimente par un reseau 400 V-50 Hz. On a effectue sur ce moteur une serie d'essais :
- Essai en transformateur, rotor ouvert et bloque :
Us = 400 V, Iso = 30 A, Po = 2580 W,
URO = 300 V (entre bagues).
- Essai en court-circuit, rotor bloque :
Usee = 104 V, Isee = 91 A, Pee = 3190 W.
- Essai it vide, rotor en court-circuit: Us = 400 V,
Pv = 3350 W.
La resistance mesuree entre deux bomes du stator est de 0,1 Q.
On adopte comme modele le circuit equivalent cidessous, ramene it l' echelle statorique.
I, 1,0 I,
v-1R(~~'
s 'uxm~lu(j)3
-----I:------------------~
X~=I·f2W_~
Figure 18.17
A partir des resultats des essais, determiner les valeurs des elements de ce modele.
18.2 Dans cet exercice, nous considerons le moteur asynchrone dont le modele a ete etudie dans l' exercice 18.1. La vitesse de rotation nominale est de 970 tr/min.
1) Calculer, en utilisant resultats obtenus lors des essais decrits dans l'exercice 18.1 :
- la valeur du courant nominal In absorbe et le fac-
teur de puissance;
- le couple utile nominal sur l' arbre C; ;
- le rendement nominal du moteur ;
- le couple de demarrage Cd et le courant de
demarrage.
330 • Troisieme partie
Machines asynchrones d'induction
2) Pour demarrer le moteur, on utilise un rheostat constitue de 3 resistances de valeur Rd couplees en etoile et placees aux bomes du rotor. Calculer la valeur de Rd limitant le courant de demarrage it environ 2 fois le courant nominal. Quelle est la nouvelle valeur du couple de demarrage ?
18.3 Un moteur asynchrone triphase admet comme modele par phase, ramene it l' echelle statorique, le circuit electrique de la figure ci-dessous.
La plaque de la machine porte les indications suivantes:
Puissance: 26 kW; tension d' alimentation: 230/400 V ; frequence : 50 Hz ; vitesse : 960 tr/min; courant: 88/51 A; cos <p = 0,85 ; rendement: 0,85.
Le moteur est alimente par un reseau 400 V-50 Hz.
1) Quel couplage doit-on adopter pour le stator de la machine? Quel est le nombre de poles?
2) Calculer it partir du modele le couple maximum C M du moteur sur sa caracteristique globale C (g) et le glissement g M correspondant, le couple de demarrage Cd et le courant appele au demarrage L«.
3) On adopte souvent, dans un but essentiellement pedagogique, un modele simplifie dans lequel ne figurent ni R f, ni rl. Reprendre dans ces conditions les calculs precedents. Discuter de la validite de ce modele simplifie.
4) Effectuer le bilan des puissances du moteur : puissance absorbee, differentes pertes, puissance utile. En deduire le rendement calcule it partir du modele, pour le point nominal. Le comparer au rendement indique sur la plaque.
R2 g
Figure 18.18
Les valeurs des elements de ce modele sont les suivantes:
Xm = ftl(J)s = 15 Q ; R, = 120 Q ;
RI = 0,1 Q ; X2 = Lt2(J)s = 1,4 Q ; R2 = 0,2 Q.
Modele
pour I'ingenieur. Fonctionnement
~ .
en regime
permanent equilibre
Objectifs
• Assimiler le diagrarnme circulaire simplifie.
• Pratiquer courarnment les diagrarnmes espace-temps du primaire et du secondaire.
• Posseder les ecritures du moment du couple et etre capable de les retrouver rapidement.
• Comprendre l'rnteret des variations de R2 par les traces.
• Connaitre les possibilites de mesures.
Apres les chapitres donnant les principes de fonctionnement, les technologies appliquees et les explications concernant le sens physique des transformations mathematiques, ce chapitre aborde « la panoplie de I'ingenieur ». II tient compte des phenomenes fondamentaux tout en precisant ce qui peut etre negligeable, les ordres de grandeur et les mesures possibles.
Particulierement memorisable, ce chapitre permet d'anticiper sur les variations d'une grandeur grace au diagramme circulaire simplifie, d'accompagner visuellement les formules vectorielles avec les diagrammes espace-temps du primaire et du secondaire et enfin de presenter le calcul du moment du couple sous tous les angles possibles ainsi que son trace et son etablissement rapide.
III II:
I-
-
DC z
332 • Troisierne partie
11 1]2
--- ... -._______..-
+ ItO
19.1
Machines asynchrones d'induction
DIAGRAMME CIRCUlAIRE SIMPLIFIE
En negligeant r1 (figure 19.1), JIg s'ecrit :
----.---
Figure 19.1
1t -
decales de "2 AR par rapport it V 1 (figure 19.2),
+
\(0,
Figure 19.2
1t
X = "2 cercle de diametre AB.
H M = PI = P2 par phase ou si l' on veut, m 1 PI = m 1 P2 pour la machine.
III courant absorbe it l'arret pour g = 1
HT tg o, cotB, tg~
---------g
H M - tg ex - cot ~ - tg ~1 - .
H T = g H M = g P2 represente les pertes Joule rotor par phase et T M = (1 - g) P2 la puissance utile par phase et si on le desire, les pertes Joule rotor et la puissance utile de la machine.
Pour chaque point M de fonctionnement, le diagramme pennet de voir les evolutions de
-----+ - -----+ - -----+ M -
OM = 11g courant primaire absorbe, de AM = 112, de M A = -12 image du courant
£11
secondaire, de 0 K image du glissement, de H M = m 1 PI = m 1 P2 = COs image de la puissance absorbee au secondaire et image du moment du couple pour la machine m 1 phasee.
Chapitre 19
Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 333
19.2
ETUDE DU PRIMAIRE
En eliminant 12 entre les deux equations, en divisant les deux membres par £11 COs et en faiM2
sant apparaitre l'inductance de fuites totales ramenee au secondaire N2 = LI2 - - ,on
£11
trouve pour 11 :
La puissance apparente complexe S 1 = V 1 I~ = PI + j Q 1 par phase permet d' etablir les expressions :
n -0
La puissance active PI change de signe avec g : g = s Os
g > 0 ; PI > 0 absorbee ====} marche en moteur 0 < Os.
g < 0 ; PI < 0 foumie au reseau ====} marche en generateur 0> Os.
La puissance reactive Q1 est toujours positive. Le reseau doit foumir cette puissance reactive que la machine marche en moteur ou en generateur,
En consequence, il sera impossible d' avoir un reseau constitue uniquement de machines asynchrones. La machine synchrone « chef d' orchestre » est indispensable pour maintenir le bilan reactif.
Si la machine possede m ; phases au stator, les puissances active et reactive totales sont m 1 PI et m 1 Q 1. Dans le cas particulier du triphase stator, il suffit de remplacer la tension simple VI par la tension composee U1 dans les expressions precedentes de PI et Q1 par phase. En effet :
- par phase
- pour la machine
PI = VI t, cos <PI Q 1 = VI t, sin <PI
3V1h cos <PI = ~U1h cos <PI
et
334 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
19.2.1 Equations temporelles et vectorielles du primaire
En regime permanent equilibre, toutes les variables temporelles sont sinusoidales de meme pulsation. Toute liaison temporelle entre variables se traduit dans le diagramme temps de Fresnel par une liaison vectorielle.
Etablissons les diagrammes des courants, des forces magnetomotrices, des flux et des 1t
tensions (f.c.e.m. it '2 AV par rapport aux flux).
19.2.2 Diagramme - equations du primaire
Diagram m c des co u rants
- - - - M-
Il =110+112 =Ilo--h
1'1 Diagrammc des forces magnctomotriccs
- - -
nil I + n2 I : = n.I,«
-
j ('IOJ, II
i"
15
Diagramme des flux
Figure 19.3
Convention recepteur : v = ri + H ; H: f.c.e.m.
En negligeant la chute ohmique stator (figure 19.3) :
d<ptl d<PIs d<Plr. /
VI = -- = -- + -- machme non saturee.
dt dt dt
Chapitre 19
Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 335
19.3 ETUDE DU SECONDAIRE
19.3.1 Force electrornotrice agissante au secondaire
Appelons E 2 = - j M (f)J 1 la f.e.m. agissante au secondaire du rotor m 1 phase:
Elle provient de e: = M co, t, y'2 cos( g(f)st - <PI - ~) ; H2 = :212 + j Lt2(f)J2.
La puissance apparente complexe au secondaire de la machine est par phase:
Compte tenu du bilan energetique en negligeant rl, on a pour la machine en negligeant PIS, PH+FS et Pf+v definis au paragraphe 18.9,
336 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Les pertes Joule rotor pour la machine sont :
PIR = m2r2tf = m1R2If d'ou : PIR = gP2 et en consequence, Pu = (1 - g)P2 = cun.
c; = ~ = g ~ ~P~ = ~2 = ~1 = Cern ;1 c, = Cern = C 1
s g s s
Le couple se conserve dans la transmission asynchrone. Le rendement de la transmission
I r; (1-g)P2 I
est: 11=p;= P2 =(1-g~
et les pertes gcns sont les pertes Joule rotor. Le bilan energetique s' ecrit :
COs
P; = cn = 2rrNC = Cns(l- g) = C-(l- g) p
Dans le diagramme simplifie, on peut montrer (figure 19.4) que: H M = PI = P2, que HT = P, R, que T M = P; et que le courant absorbe pour g = 1, n = 0 est Ill.
19.3.2 Diagramme - equations du secondaire
Figure 19.4
Convention recepteur V2 = R2i2 + E = O. Rotor en court-circuit (figure 19.5).
Negliger R2 reviendrait it annuler le couple (figure 16.6).
O R· d<P12 R' d<P2r d<P2s L . M .
= 212 + -- = 212 + -- + -- ; <P2r = 12l2; <P2s = II
cIt dt dt
E 2 = - j M COs I 1 force electromotrice agissante au secondaire.
- - - - - M - - VI
11 = 110+ 112 ; 11 = 110 - - l : ; 110 = -.--
£11 ] £11 COs
Chapitre 19
Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 337
L'lImlmilll;;;::; &;l~'!.'i::Il~li:m~ I,i.:l~ ri'i, A m'~ A'll ~ 11lil~
'l,'.,r;'!:!~ rl ~;;' ill
~ I"'Y!,P~~,1j).,;~~
Figure 19.5
338 • Troisierne partie Machines asynchrones d'induction
19.4 BILAN ENERGETIQUE
En negligeant r)
- P, puissance totale absorbee = m, (P, par phase) = PIS + PH+FS + P2 ; co
- PIS = m)r)lr et Pfer = PH+FS negligees; p) = P2 = COs = C__!_ = CirrNs;
P - P2 puissance totale transmise au rotor = P, R + Pf +v + P; ;
- Pmeca = Pf+v ; negligees, PJR = m2r2ti = m)R2Ii = gP2 = COr;
- P; puissance utile = (1- g)P2 = (1- g)COs = CO.
19.5 EXPRESSIONS DU MOMENT DU COUPLE AGISSANT SUR LE ROTOR
On peut l' etablir par paire de poles pour le rotor reel diphase m2 = 2.
C = NIr /\ Bs NIr etant le moment magnetique du rotor,
_, n2 _, _, n2 _, _, n2 m2 - ;7)
M, = 2(ir)S) + ir2:-h) = 2SCir) + ir2) = 2S2:hv2 obtenuauparagraphe6.6.2.c
C = ~ S(~2I2~) /\ Bs = (~2I2~) /\ (~ SBs)
inductions et les moments magnetiques etant toujours exprimes en amplitudes maximales.
C = m)M(l2 /\ I) ; C = m .M hh cos «>2 expression deja trouvee au paragraphe 16.4 I, et 12 etant alors exprimes en amplitudes efficaces.
On peut aussi se servir des expressions etablies au paragraphe 18.4. Pour le rotor reel
. / _, n2 ,- ;7)m2 _, <l>2s - -;7) n2 ,m2
diphase M, = - S hv 2- avec B, = -,- avec <l>2s = M I ) v 2 et Sar = - S-
2 2 s: 2 m ;
_, _, _, n2 ,- ;;;m2 m ; M - ;;; C = M /\ B = -S12v2- /\ ---1)v2
r s 2 2 Yl2
m: -S
2
S - ns S as - 2
Chapitre 19
Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 339
Le moment du couple calcule it partir du rotor virtuel it m 1 phases aurait la meme valeur, le moment magnetique etant inchange.
Pour une machine multipolaire it 2p poles et ni, phases stator,
On travaille souvent avec des expressions scalaires, mais il est utile de rappeler que le moment d'un couple est vectoriel. C! est le produit vectoriel :
- de deux vecteurs spatiaux du diagramme espace :
C = p(Mr /\ Bs) = p(Br /\ Ms)
- de deux vecteurs temporels du diagramme temps:
C = pm- M (12/\ II) = pm, (~lr /\ II) = pm, (12 /\ ~2s)
- de deux vecteurs complexes du diagramme espace-temps :
- -t - -
J'[/1 12] = t, h cos <i>2 = h /\ 11
19.5.1 Expressions issues du diagramme espace-temps primaire
C = pmlM(12 /\ II)
= pmlM(12 /\ 110)
£11- -
= pmlM(-110 /\ 11) M
C = pml£ll(1lO /\ II)
M - -
= pml-(J2 /\ <PIs) £11
_, 1 - - --
C = um, - (<Plr /\ <PIs) = pml (<Pll /\ 11) £11
_, 1 - - --
C = pm, 0- (<Plr /\ <Pll) = pm, (/10 /\ <PIs)
~Il
Figure 19.6
340 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Dans le produit vectoriel C = pm1M(l2 /\ 11), tout vecteur ayant pour projection I, cos «>2 sur (ji12 peut remplacer le vecteur 11. De meme, tout vecteur ayant pour projection h cos «>2 sur E2 peut remplacer h (figure 19.6).
19.5.2 Expression en fonction du flux <l>t1
d<pl1 v . ~ . I fl tI.. d ali .,
VI = dt ====} 1 = JCOs'l'11 Sl e UX 'I'll est mamtenu constant, ans une imentation a
frequence et tension imposees constantes, ou s'il est maintenu constant dans une alimentation dite « en tension », ou la tension VI sinusoidale est variable en frequence et en ampli-
tude efficace VI, qui possede un asservissement realisant VI = cste, alors :
t,
-V (R2 + jL12) (N2 + j R2)
t, = __ 1_ COr COr
fl1cos (R2)2 2
- +N
COr 2
Le moment du couple et le courant I, absorbe dependent essentiellement du flux magnetisant <Pl1 et de la pulsation cor des courants rotoriques.
19.5.3 Expressions issues du diagramme espace-temps secondaire
(jir2 = (ji2s + (ji2r
C = pm1M(l2 /\ 11) = pm1M(l2 /\ 110) = pm, (l2 /\ MIlO) = pm, (l2 /\ (ji2s) = pm, (l2 /\ (ji12)
(figure 19.7)
Chapitre 19
Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 341
Figure 19.7
o etant le coefficient de dispersion,
19.5.4 Expressions en fonction du courant 12 et du flux <l>t2
ou:
(M )2 R2 N2 2
2 2 2 2 2 + 2 COr
<1>12 + (N2h) = ~ <1>11 = <1>11 R~
Dans la litterature, les expressions du moment du couple sont souvent presentees avec m 1 = 3 et en fonction des amplitudes maximales.
3
Toutes les expressions precedentes sont utilisables en remplacant m ; par - et les gran-
deurs efficaces par les grandeurs maximales. 2
342 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
_, 3
e = "2 p M h t, cos «>2
_, 3 - - 3- - 3--
e = "2 p M (J 2 /\ 11) = "2 p (<Plr /\ 11) = "2 p (J 2 /\ h)
_, 3 --t 3 --t 3 --t
e = "2pM'J(lII2) = "2P'J(lI<Plr) = "2P'J(<P2sI2)
19.5.5 Calcul rapide du moment du couple en neqliqeant '1
COs P
Pltotale = m, (PI par phase) = COs = e - ; e = m, - (PI par phase).
P COs
Connaissant PI par phase:
expression inte-
ressante si l' on impose la tension.
2 P R2 2
Par phase PI = P2, PJR = gP2 = R2I2 ; e = ml--I2' COs g
.. Pour une alimentation en courant, en faisant apparaitre h :
Le saviez-vous ?
P R M2co2I2
e = ni, - ~ 2 s 1 , en divisant haut et bas par
COs g (:2) + (Lt2cos)2
CO; et en posant COr = gcos :
Shinkansen
Au Japon, nom donne au groupement d'industriels construisant les motrices. Chaque ligne porte Ie nom des constructeurs associe au nom de la region traversee ou de la destination finale.
Tokardo - Shinkansen Nagano - Shinkansen
.. Pour une alimentation en tension: e = m, E. R2 ri en explicitant h COs g
Chapitre 19 Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 343
Le schema equivalent donne (figure 19.8) V1h2 = V2h
V2 h2 M
VI h fl1
,. P (M)2 R2/g
On retrouve 1 expression : C = m 1 - - VI 2 2
COs fl1 (R2/g) + (N2COs)
En divisant haut et bas par co; et en posant COr = gcos,
C (M)2(V1)2 R2/COr .. / 1"
= m 1 p - - 2 expression mteressante pour une a imentation en
fl1 COs (R2 ) 2
- +N
COr 2
. . 1" d 1 VI
tension Sl on Impose e p US f = cste.
Figure 19.8
(f )2
/ .. Ii
tances ramenees au pnmaire : R = R2 M
En multipliant haut et bas par (~ ) 4 et en faisant apparaitre les resistances et les indue-
(fll )2
et N = N2 M
C - P V2 R/g
- m, co 1 (R)2
s g + (NCOs)2
19.6 ETUDE DU MOMENT DU COUPLE C(g, R2) AVEC V1 = CSTE ET (0 = CSTE
19.6.1 Trace de C(g) avec R2 = cste
En changeant g en - g, C se change en -C, montrant une symetrie par rapport it O.
344 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Le saviez-vous ?
Les ascenseurs electriques
Les ascenseurs hydrauliques necessitaient la construction de puits profonds pour loger Ie tube dans lequel se deplacait Ie piston supportant la cabine. lis ont ete rernplaces par les ascenseurs electriques. Celui de l'Arc de triomphe de la place Charles de Gaulle a Paris a une course de 38 m, peut elever une charge de 20 personnes, soit P = 1 600 kg en 17 secondes.
La valeur choisie pour Ie contrepoids est :
PI = poids de la cabine + PI2 pour que Ie travail a accomplir par Ie moteur soit Ie meme, plein a la rnontee ou vide a la descente. En comptant un rendement de 50 % des engrenages, il suffit d'une puissance de :
W = (PI2). (Hit). (1/11) = 3576 W.
C est proportionnel au glissement. La courbe est lineaire it l' origine.
Pour g grand:
(R2)2 2 (M )2 P R2
- «(N2(f)s); Coo = m ; -;;-VI - (N )2 ~ 0
g {.tl co, g 2(f)s
Pour g = I, rotor it l' arret, couple de demarrage :
Le moment du couple peut s' ecrire :
g
Au denominateur, on trouve la somme de deux termes dont le produit est constant. Cette somme minimale quand les deux termes sont egaux, donne le couple maximal. Alors, la reactance du rotor N2g(f)s est egale it la resistance du rotor R2.
(M )2 P
Cmax=ml ~VI ~
rotor R2 (figure 19.9).
independant de la resistance
c
g
Figure 19.9
Chapitre 19 Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 345
19.6.2 Tra~e de C(g) para metre en R2
c
19.6.3 Trace de C(N) pour differentes valeurs de R2
Une courbe est obtenue pour chaque valeur de R2 (figure 19.10).
Possibilite d'obtenir le couple maximal au demarrage pour un courant III absorbe plus faible (figure 19.11).
Rotor;' I 'arret
Figure 19.10
Figure 19.11
19.7 MESURES A EFFECTUER - DETERMINATION DES PARAMETRES DE LA MACHINE
19.7.1 Machines a cage, machines a rotor court-drculte non accessible
Uniquement deux essais sont possibles. a) Marche a vide
g = 0, N = Ns, I: = 0. Le schema se reduit it 110 = hoe- j<PlO = l1a + l1r (figure 19.12).
l~o = l1a - t; (figure 19.13).
p
-,
)
-,
Q
-,
Centre du cercle
Figure 19.12
Figure 19.13
346 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
b) Alimentation sous tension reduite, rotor bloque
La tension reduite u; est reglee pour que le module du courant absorbe II~11 soit egal au courant nominal. 1 {I = IN IS = 1, rotor court -circuite bloque it l' arret. La tension etant suffisamment faible, on peut negliger le courant ho (figure 19.14).
valeurs ramenees au primaire.
----+---
u,j
I I
"~gligeable sous tension reduite
Figure 19.14
Mesures et possibilites pour les machines « it cage» it rotor non accessible. Apres les deux essais permettant d'obtenir Rf, £11, R, N, il est possible:
a) de posseder toutes les valeurs numeriques du seul schema equivalent ramene au primaire (figure 19.15). La resistance rl est toujours mesurable. Pas de schema avec le secondaire ;
Chapitre 19
Modele pour i'inqenieut: Fonctionnement en regime permanent eouilibre • 347
b) de construire le diagrarnme industriel normalise avec lecture possible de lv: mais pas de 12 ;
c) de disposer de C(g) numerique avec les valeurs ramenees au primaire
d) de disposer de I'impedance complexe du moteur sous forme numerique V) = Z(g)I), avec les seules valeurs ramenees au primaire.
R
Figure 19.15
19.7.2 Machines« a rotor bobine », machines a rotor accessible
On peut proceder aux memes essais a) et b) que pour les machines it cage : marche it vide et alimentation sous tension reduite, rotor bloque court-circuite permettant de determiner
R j, £1) COs, R = R2 ( ~ r et N COs = N2 ( ~ r cos.
Deux essais supplementaires sont possibles.
a) Alimentation normale, rotor ouvert f.e.m. e: au secondaire. i2 = 0
g = 1, arret (figure 19.16).
R2- - - - -
0= - l i + j LI2cosh + j McosI) ; E2 = - j McosI), f.e.m. agissante au secondaire g
[ E 2] = M : rapport de transformation it vide de la machine fonctionnant comme un
V) £1)
transformateur.
Figure 19.16
348 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
b) Alimentation sous tension reduite par Ie secondaire Rotor bloque. Primaire en court-circuit. g = 1
- - - M-
0= j£11ffisI1 + jMffish ~ 11 = --h £11
Cette mesure de I'impedance est bonne car l'essai etant fait sous tension reduite, la saturation n'intervient pas. La mesure de r: donne R2 = r: m2 .
rrt1
Mesures et possibilites pour les machines « it rotor bobine ». Apres les quatre essais on M
peut obtenir Rj, £11, R, N, -, R2, N2 permettant de deduire M et de verifier £11
R = R2 (~ ) 2, N = N2 (~ ) 2. II est alors possible:
a) de posseder toutes les valeurs numeriques des deux schemas equivalents (figures 19.17 et 19.18),
Figure 19.17
Figure 19.18
b) de construire le diagramme industriel normalise avec lecture de I: ;
c) de disposer de C (g) numerique :
P 2 R/g P(M)2 R2/g
C(g) = m ; ffis VI (R/g)2 + (Nffis)2 = m, ffis ~ VI (R2/g)2 + (N2ffis)2
d) de disposer des equations et de I'impedance complexe du moteur sous forme numerique:
Chapitre 19
L'idee de la simplification est de faire un changement de variables sur les grandeurs triphasees de facon it diagonaliser les matrices ILssl et ILRRI puisque pour une armature diphasee la matrice des inductances sera obligatoirement diagonale.
Modele pour i'inqenieur: Fonctionnement en regime permanent equilibre • 349
Pour en savoir pius ...
DIAGONALISATION
DES MATRICES INDUCTANCES DES MACHINES ElECTRIQUES SYMETRIQUES
Les transformations de Park permettant de remplacer les bobinages triphases, statoriques et rotoriques des machines it courants altematifs, par des bobinages diphases places sur deux axes en quadrature s' appliquent directement aux machines it condition qu' elles soient:
- non saturees, appelees machines lineaires ;
- symetriques, n' ayant pas de poles saillants ;
- it repartition spatiale sinusoidale de l'induction dans
l' entre fer ;
- it alimentation equilibree, n'ayant pas de composante
homopolaire.
Ces transformations seront it adapter si une de ces conditions n' est pas respectee.
Prenons le cas d'une machine asynchrone, triphasee au stator et au rotor et respectant les conditions precedentes. A partir d'une interpretation physique, il a ete possible de remplacer le stator et le rotor, chacun par un enroulement diphase equivalent accompagne d'une composante homopolaire. Cette composante n'intervient pas dans les interactions electromagnetiques entre le stator et le rotor.
Une autre maniere d' arriver au meme resultat est de travailler sur la simplification des equations. Si, par exemple, on exprime le flux dans les enroulements en fonction des courants, on fait intervenir les matrices inductances propre stator ILssl, propre rotor ILRRI et mutuelle stator/rotor ILsRI = ILRSI1.
I t.. I
lis I = ~S2
ls3
La matrice ILssl est une matrice cyclique circulante
I a b b I
symetrique de la forme ILssl = b a b
b b a
I <l>Sd I = I ex 0 II ~Sd I
<l>Sq 0 ~ l s q
II n'y a aucune interaction de flux entre deux bobinages perpendiculaires.
IXsl = IAI ·IXSNI /. ..
Posons x etant l ou <1>, l'rndice N
IXRI = IAI·lxRNI
indiquant les nouvelles variables et supposons que la
matrice inverse IAI-1 existe.
Si r on examine uniquement r expression l<I>s I = ILssl . lisl on obtient:
I<I>SNI = IAI-IILssIIAI ·lisNI
On a un processus de
I<I>SNI = IAI-1ILsSNI . lisNI
diagonalisation.
ILsSNI est formee des valeurs propres de ILssl et IAI est la matrice dont les colonnes sont les vecteurs propres associes aux valeurs propres.
Calcul des valeurs propres et des vecteurs propres
Les valeurs propres A sont donnees par :
Determinant de {ILssl - A I mat~i?e I} = 0
umte
On trouve une valeur propre simple Al = a + 2b
et une valeur propre double A2 = a - b
Soit x, y, Z, les coordonnees des valeurs propres.
Pour Al il s'en deduit x = y = z.
Pour A2 on trouve x + y + Z = O.
Toute matrice IAI satisfaisant it ces conditions convient. .. en particulier,
o 1 -~ 1 +~ 1
1 -1/2
-1/2
IAI =k
350 • Troisieme partie
Machines asynchrones d'induction
celle utilisee dans la transformation triphasee/diphasee de Concordia, mais ce n' est pas la seule. On trouve aussi une matrice it coefficient complexe avec a = ej2rr:/3
Les transformations de Park correspondent it une projection des grandeurs triphasees sur un repere diphase synchrone, done orthogonal, permettant d' eliminer la position dans les matrices de mutuelles inductances.
11
Cahier d'evaluation
POINTS-ClES
FICHE MEMO
Modele simplifie pour I'ingenieur
Par suppression de la resistance rl, le modele et le diagramme de I'ingenieur permettent une vision rapide des grandeurs fondamentales et de leur evolution d'un regime permanent it un autre.
Diagramme circulaire simplifie
-
g VI P
-::-k'''----t----.-=t--.~+--
I K 9'1
Diagrammes primaire et secondaire
Ces diagrammes (figures 19.3 et 19.5) permettent une vision des relations vectorielles primaire et secondaire.
Moment du couple agissant sur Le rotor
Le calcul indispensable du moment du couple peut etre obtenu par plusieurs approches physiques. II est it l'initiative de chacun de choisir la methode qui lui permettra de l' etahlir le plus rapidement.
Parametres du modele
Par des essais differents, on determine les parametres du modele de la machine asynchrone suivant la nature du rotor accessible ou non.
Figure 19.20
Chapitre 19
Modele pour i'inqenieur: Fonctionnement en regime permanent equilibre • 351
Equations vectorielles prima ire et secondaire
c
Bilan energetique
En negligeant r 1, (paragraphe 19.4)
Figure 19.22
COs
P; = cn = 2rrNC = Cns(l- g) = C-(l- g) p
aurotor
a l'arbre
Figure 19.23
Figure 19.21
QUESTIONS D'ENTRETIEN
Caracteristique C(g,Rz) avec VI = cste et COs = cste
Les solutions sont regroupees en fin d'ouvrage
19.1 A partir des equations complexes VI = j £11 COJI
R2- - -
+jMcosh et 0 = -h + jLI2cosh + jMcosfl' g
fIg-fIco
calculer Que represente fIg - l i» ?
fIg - I 10
Calculez-le.
(M )2 P
Cmax = m ; ~ VI 2N2CO~
19.2 Pouvez-vous justifier qu'en negligeant rl, JIg se promene sur un cercle centre sur I' axe imaginaire ?
g
95 V. On mesure alors une puissance absorbee de 1940W.
On adopte le modele simplifie.
352 • Troisieme partie
Machines asynchrones d'induction
19.3 Tracer dans le diagramme simplifie l' axe de glissement en notant les points g = 0 et g = 1, en
prenant pour point de vue le point A : 110
~ VI
= 0 A = -- (voir figure 18.9). j £11 co,
19.4 Donner le bilan energetique en negligeant r1, PIS, PH+Fs et Pf+v et toutes les expressions possibles de P2, P, R et Pu•
19.5 Sur le diagramme espace-temps du secondaire, montrer que MIlO = <1>12 - N212•
19.6 Pouvez-vous demontrer la conservation du couple au detriment de la vitesse dans la transmission asynchrone ?
19.7 Que faut-il assurer si l' on desire que le moment du couple soit le meme pour le rotor reel it m-i phases ou pour le rotor virtuel it m ; phases?
19.8 Demontrer la proposition: «Dans le produit veetoriel C = prrt1M(72 /\ II) tout vecteur ayant pour projection L, cos <il2 sur <1>12 peut remplacer le vecteur 11 ».
EXERCICES
Les solutions sont regroupees en fin d'ouvrage
19.1 A partir des courbes C(N) obtenues pour differentes valeurs de R2, peut-on conclure sur la possibilite d' obtenir :
- un couple de demarrage plus fort avec un courant absorbe plus faible en augmentant ou en diminuant R2 ?
- Une variation de vitesse si l' on entraine un ventilateur ayant une caracteristique C(N) de type parabolique ?
19.2 On considere un moteur asynchrone triphase, hexapolaire, it rotor bobine, de tension d' alimentation nominale 380 V it 50 Hz. Le stator du moteur est couple en triangle. Ce moteur absorbe it son point de fonctionnement nominal un courant de 55 A. A vide, le courant absorbe est de 15 A.
On a effectue sur ce moteur l' essai suivant : en maintenant son rotor bloque, on alimente le moteur sous «tension reduite ». Un courant de 47 A est atteint pour une tension (composee) de
R g
Figure 19.24
1) Montrer que dans le plan complexe, pour une tension d' alimentation con stante et une valeur quelconque de g, le diagramme polaire du courant statorique Is est un cercle centre sur l' axe imaginaire. A partir des resultats d' essais donnes ci-dessus, tracer le diagramme circulaire simplifie du moteur considere.
2) Placer sur le diagramme le point de fonctionnement nominal. En deduire le facteur de puissance du moteur, la puissance nominale, la vitesse nominale (it partir du glissement) et le couple nominal.
3) A partir du diagramme, determiner le courant absorbe au demarrage, le couple developpe au demarrage, le couple maximum du moteur.
19.3 On considere le meme moteur asynchrone triphase qu'a l' exercice precedent, hexapolaire, it rotor bobine, de tension d' alimentation nominale 380 V it 50 Hz. Le stator du moteur est couple en triangle. Le diagramme du cercle de ce moteur a ete etabli dans l' exercice 19.2.
1) Montrer sur le diagramme que l'augmentation de la resistance rotorique R2 permet de diminuer le courant de demarrage et d' augmenter le couple de demarrage. En particulier, quelle valeur faudrait-il donner it la resistance pour que le couple au demarrage soit maximal ?
2) Que devient le diagramme circulaire si le stator du moteur est couple en etoile et alimente par le meme reseau triphase ? En deduire les nouvelles valeurs du couple de demarrage et du courant de demarrage. Quels sont les avantages et inconvenients du demarrage «etoiletriangle » ?
Fonctionnement industriel sur reseau ill frequence
. ~
Imposee
• Se familiariser avec les pratiques industrielles.
• Comprendre, it l' aide d' exemples, la necessite des normes.
• Realiser les precautions it respecter lors d'un demarrage.
• Etre capable de choisir le bon precede de demarrage.
Vocabulaire
.~~~~~========~~==~=-~~~a.
Diagramme industriel normalise
Double cage, encoches profondes
Fonctionnement
it contre-courant Moteur it rotor bobine it cage
Rendement vrai, rendement approche, methodes directe
et indirecte
Ce chapitre aborde la mise en ceuvre pratique de la machine asynchrone d'induction dans son fonctionnement le plus habituel sur reseau it frequence imposee. Apres l' enumeration des divers types de fonctionnement possibles, le bilan energetique permet d' envisager la notion de rendement, fondamentale pour les machines de grosses puissances. Le diagramme industriel rappelle les normes it respecter. Les precedes de demarrage permettent de passer en revue tous les types possibles de moteurs asynchrones d'induction, de les classer, de les comparer entre eux et de preciser leurs domaines d'utilisations preferentiels.
o
N
III
II:
-
c
z
354 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
20.1
FONCTIONNEMENTS EN MOTEUR,
EN GENERATEUR, A CONTRE-COURANT
En fonctionnement moteur on peut tracer C (g), .15 variant entre 0 et 1.
On pourrait indifferemment tracer C(g), C(N), C(Q), C(O) ou C(f).
Chaque caracteristique de type C (N), succession de points d' equilibre obtenus en regimes permanents, n' est pas la courbe suivie par C lorsque N varie dans le temps (figure 20.1). Soit M le point de fonctionnement obtenu en regime permanent.
dO) , A
C + Cm = J-. Exemple dun moteur entramant un ventilateur. dt
c
C(N) ventilateur parabolique
,
f
C i n sta ntanc
I
c:__ ---~--~\ -~ -_ -_ -~.
o I - - - Ns\ N -0-+-------------
+--. •
g 11 0
Figure 20.1
En moteur, 0 < N < Ns. Pour N > N, la machine peut fonctionner en generateur et pour N < 0 on obtient un fonctionnement « it contre-courant » utilise au freinage, uniquement avec les machines it rotor bobine. R2 doit alors etre important.
('
N
- 10 P
l101~
( HllT_I"_ \_. MJ
Mn. Ll)
~ : T\"
- .,~.-.--
1100-1. MIll \,T
Q "
;1 conrre-courant
-------.
III
Figure 20.2
En moteur:
En generateur :
A contre-courant :
P61ec abs = P J R + P meca utile
P mec abs = P J R + P61ec fournie P, R = P61ec absorbee + Pmec abs
HMJ = HT + TMJ l'MII = TH + HMII HT = HMlll +MlllT
Chapitre 20
Fonctionnement industriel sur reseeu a treouence imposee • 355
Physiquement, la courbe precedente n' est utili sable qu' en tenant compte d'une vitesse limite de rotation et de la stabilite de fonctionnement en regime permanent. En M, le point de fonctionnement est stable (figure 20.3).
c
Figure 20.3
20.2 BllAN ENERGETIQUE REEl- RENDEMENTS VRAI ET APPROCH E
Pu llvrai = Pa
L'evaluation du llv par une methode directe de mesures de Pa et de P; est peu precise. Par exemple, pour un moteur triphase Pa = ~U 1 cos <p est electrique, P; = Q.C = 2rr.N.C est mecanique. L'imprecision est considerable pour les mesures «rnecaniques »de N et surtout de C. Les mesures « electriques » sont precises.
Pa - Lv P
llvrai = Pa
L'evaluation du llv par une methode indirecte de mesures est beaucoup plus precise car les erreurs ne portent principalement que sur les pertes. La somme vraie des pertes Lv P comporte toutes les pertes de la machine.
Cette methode est utilisee pour les gros altemateurs de centrales en mesurant indirectement Lv P par l' echauffement du fluide de refroidissement de la machine.
P
llv = i= Pu etant electrique en fonctionnement generateur,
P; + v P
Le rendement approche conduit it la methode des «pertes separees »,
Pa etant electrique en fonctionnement moteur.
356 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Pour les machines de puissance moyenne, l' evaluation du 11app se fait par une methode indirecte (plus precise) en ne prenant en compte que les pertes principales. Lapp Pest la somme approchee des pertes.
Le rendement approche est optimiste.
Lv P = Lapp P + Ps, P, represente les pertes supplementaires negligees. Cette methode dite « des pertes separees » est tres simple dans son application contrairement it la precedente dite « echauffement du fluide refroidissant », compliquee dans sa mise en oeuvre. Pour un moteur, on mesurera separement les PIS et PIR au point de fonctionnement, les pertes magnetiques et mecaniques etant souvent mesurees dans une marche it vide. Toutes les mesures sont electriques (precises).
t11
1 0- - - - - - - - - - - - - - - - -
L' allure des courbes de rendement est representee figure 20.4.
En premiere approximation, les pertes peuvent etre classees en pertes constantes a et en pertes Joule proportionnelles au carre de la puissance absorbee b P;. En fonctionnement moteur :
LappP:::::;a+bP;
o Mar~·
it vide Pa ra
nominale = {"b
r; r, - Lapp P a
11app = - = = 1- bPa --
r, r, r,
11maximal = 1 - 2M
Figure 20.4
20.3 RENDEMENT APPROCHE DU MOTEUR ASYNCHRONE D'INDUCTION
(1 - g)[Pa - (PIS) - (PH+FS)] - (Pf+v) Pa
On retrouve 11 = (1 - g) en negligeant PIS, PH+FS et Pf+v
En alimentation industrielle normale, la frequence t, et la tension VI d' alimentation sont maintenues constantes.
Chapitre 20
Fonctionnement industriel sur reseeu a treouence imposee • 357
VI = - jCOS~t1' L'induction est constante. La vitesse de la machine etant quasi synchrone, (PH+Fs) et (Pf+v) sont pratiquement constantes sur la plage de fonctionnement entre la marche it vide et la marche en charge.
II est done possible de les determiner avec une marche it vide. La formulation du 11app demande la separation des pertes (PH+Fs) et (Pf+v), Cette separation est compliquee et entraine une imprecision importante. On prefere, et la norme l' officialise, ajouter arbitraire-
Pf+v Pa/100
ment un terme supplementaire g-- (ordre de grandeur 0,04--- :::::; 0,0004), alors
r, r,
(l-g)[Pa-(p]S)-{(PH+FS)+(Pf+v)}] d' I .
11app = et ne gar er qu un seu essar pour
Pa
determiner (PH+FS) + (Pf+v)' car la precision des mesures n'atteint pas 4.10-4 (exemple 11 = 0,891 ± 0,016).
Un moteur bien construit a son point nominal de fonctionnement en regime permanent au 11app maximal, au cos <p maximal, lIN tangent au cercle.
Utiliser toujours un moteur de puissance adaptee it la charge.
20.4
DIAGRAMME INDUSTRIEl NORMALISE
On peut demontrer que la tangente au cercle au point 110 coupe l'axe reel sous un angle ~ = 2<p1O, <P1O etant le dephasage arriere de 110 par rapport it VI. Une marche it vide permet de mesurer 110 = hoe- jf{!l0 et de construire la tangente au cercle au point 110. Le triangle est isocele (figure 20.5). Pour tracer le cercle, il suffit d'un autre point.
l1co n'est pas envisageable physiquement. Ill, courant absorbe au primaire pour g = 1, rotor it l' arret, est le courant de demarrage. III n' est pas envisageable non plus pour une mesure, car le module est trop important et l' essai dure trop longtemps.
On prefere un essai rotor bloque et court-circuite, le stator etant alimente sous tension reduite pour que le courant absorbe soit egal au courant nominal admissible. On utilise un regulateur d'induction donnant une tension triphasee it la pulsation du reseau et une amplitude reglable.
- _.
Soit 111 ce courant absorbe. 111 = 1Ne-Nl1. Le courant
III = 111e-jf{!1 du diagramme sera obtenu en gardant le meme dephasage <P11 = <P~1 et en extrapolant la valeur du module it la tension nor-
male. 111 = IN UN, u, etant la tension reduite. Le centre du cercle est
Ur
sur la perpendiculaire it la tangente en 110, et sur la mediatrice du segment 110 - 111.
p
-, \
>.
c.o'\v .. -,
, -,
, '.
-,
° I-
I III
Q ..
Figure 20.5
358 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
20.5
DEMARRAGE DU MOTEUR ASYNCHRONE D'INDUCTION SUR RESEAU A FREQUENCE IMPOSEE
La machine asynchrone d'induction it cage d'ecureuil, inventee par Tesla en 1884, est la machine industrielle :
-la plus simple et la moins chere, (transformateur m ; phase it secondaire court-circuite) ;
- la plus robuste, peu d' entretien, seulement le graissage des paliers ;
-la plus vendue, 75 % du marche des moteurs.
Son demarrage, s' effectue directement pour les machines de petites puissances et avec quelques artifices de limitation de courant, rheostats, couplage etoile-triangle, gradateurs, coup leurs pour les machines de moyennes et grandes puissances.
Ses seuls defauts resident dans un mauvais cos <p principalement it vide et dans une vitesse de rotation imposee par la charge sans aucune possibilite de reglage de la vitesse.
La machine asynchrone d'induction it rotor bobine, inventee par Dobrowolsky en 1889 permet, par l'insertion d'une resistance supplementaire variable au rotor, d'obtenir un couple de demarrage reglable pouvant atteindre le couple maximal de la machine et une commande de la vitesse. Cette machine, moins simple, plus chere, moins robuste, moins vendue que la precedente, permet de regler les problemes de demarrage et de petites variations de vitesse pour des machines de petites puissances. En moyennes et grandes puissances, les pertes Joule rotoriques sont rapidement inadmissibles.
20.6
PROBlEMES POSES PAR lE DEMARRAGE
La machine asynchrone d'induction est de loin la machine la plus utilisee dans l'industrie dans son fonctionnent moteur alimente it frequence et tension imposees. Contrairement it la machine synchrone, qui demande un accrochage prealable sur le reseau avant toute utilisation, la machine asynchrone d'induction demarre des sa mise sous tension. Au demarrage, le moteur est un transformateur statique avec secondaire en court-circuit d'ou un appel de courant excessif des que la machine depasse une puissance de 1,5 kW. En consequence, pour tout moteur de puissance superieure it 1,5 kW il faudra limiter le courant au demarrage. De
.. 1 d k V Aabsorbee
fait, EDF nnpose le rapport - ou ----
IN kWplaque
Par ailleurs, le demarrage s'effectuera si l'on dispose d'un couple accelerateur superieur au couple resistant pendant toute la duree du demarrage. Les couples instantanes electrodO magnetique et resistant sont comptes positivement dans le meme sens Cern + c, = J dt
(figure 20.6).
C
Cill~l..iJ.rll.:.Lll.:!
~.
o
/?~\_i - - - - - - -7~~---
Cd »> ~~' I I
-;1 - ~ -c - - - ~;\ - - ~ - ----::-J.-----
Figure 20.6
Chapitre 20
Fonctionnement industriel sur reseeu a treouence imposee • 359
La courbe Cern(N) donnee precedemment n'indique que le lieu des points d'equilibre obtenus en regimes permanents. Pour avoir l' evolution des grandeurs Cern (t), N (t), i j (t), i2 (t), il faut enregistrer ou avoir les expressions en valeurs instantanees.
20.7
PROCEDES DE DEMARRAGE
L 'd' d' '11 1 Cd/CN d e proce e sera autant mel eur que e rapport --- sera gran .
Id/IN
Pour un transformateur, la mise sous tension avec secondaire en court-circuit serait inadmissible et tres dangereuse. Le transformateur n' ayant pas d' entrefer, le courant serait excessif et les forces de repulsion tres importantes.
Pour un moteur asynchrone d'induction monophase, le danger peut etre evite, par exemple sur les machines it coudre, par l'emploi d'un entrefer important et par une grande resistance stator rj. Le courant absorbe est alors rendu admissible. Le theoreme de Leblanc indique que le champ altematif monophase de direction fixe se decompose en deux champs toumant en sens inverse, d' ou deux couples de demarrage egaux et opposes. La machine ne demarre pas. Suite au lancement par l'utilisateur dans un sens quelconque, le rotor s'accroche sur le champ toumant correspondant.
Dans les machines monophasees industrielles de puissances plus importantes, le demarrage est instantane grace it un bobinage supplementaire permettant de transformer momentanement le stator monophase en stator diphase creant un champ toumant stator. Le principe s'applique aussi aux moteurs domestiques (refrigerateurs, pompes ... ).
20.7.1 Moteur a rotor non bobine
Le demarrage s' effectue par action sur le primaire (stator), seul accessible. Mis it part le demarrage direct pour les moteurs de petite puissance, le precede consiste en une reduction de la tension d'alimentation. Le courant III appele au demarrage diminue dans le rapport des tensions (figure 20.7),
- Vj(R2 + jLt2(f)s)
111 = -,--,-------=----------
M2(f); + (rj + j£tj(f)s)(R2 + jLt2(f)s)
tandis que le moment du couple diminue dans le rapport du carre des tensions.
a) Moteur a cage d'ecureuil et moteur a rotor massif
Tous les precedes de demarrage par action sur le circuit primaire resolvent le probleme d' appel de courant, mais entrainent une reduction du moment du couple. Aucun ne permet le demarrage en charge sauf si le couple resistant de decollage est negligeable. On peut distinguer :
Q\
-
- V
___ ---L_1 Icc = -_I _
jNltil"
Figure 20.7
360 • Troisierne partie
I~ -j IJII-k r
Figure 20.8
Machines asynchrones d'induction
1. Le demarrage direct III = 2 it 4 IN. Ce demarrage brutal est accepte pour les broyeurs it vide, les centrifugeuses ...
2. Le couplage etoile-triangle. Demarrage it vide des machines-outils consistant it coupler en etoile, puis en triangle, les trois bobinages de phases pour diminuer l' appel de courant au demarrage par mise au prealable sous tension reduite. Les deux bomes de chaque phase sont sorties. Le dispositif est intercale entre la machine et le reseau. Si le reseau est de tension composee U = 380 V, chaque bobine supporte 220 V en etoile et 380 V en triangle. Les phases sont bobinees pour supporter 380 V.
3. Le rheostat mis en serie avec le stator permet le reglage du couple ou de l'appel de courant, pour les machines demarrant sous faible couple (entrainement des ventilateurs).
4. La reactance mise en serie avec le stator permet un precede analogue au precedent, mais la perte d' energie au demarrage est reactive.
5. Le montage gradateur sur chaque phase permet de regler par t Ii t f Ho l' appel de courant sans perte d' energie dans une resistance (figure 20.8).
6. La resistance thermovariable mise en serie avec le stator permet d' obtenir un resultat equivalent it un rheostat classique it resistance qui serait muni d'une infinite de crans bien repartis et en passage automatique. Le rheostat liquide-vapeur est forme, par phase, d' electrodes plongeant dans un electrolyte liquide it l'in-
terieur d'une chambre thermique it echappement controle. Sans l' action de la chaleur le liquide se vaporise localement en 1/50e de seconde (figure 20.9).
-~
Figure 20.9
_-
Representation d'une phase
'OOOOOOOQ00000000 \~--!----'
-------~---------+----/
t 4
t 2
Figure 20.10
Un cm ' de liquide donne 1 200 cm ' de vapeur. La resistance du liquide est tres faible par rapport it celle de la vapeur.
7. L' autotransformateur it coupure de point neutre permet : le demarrage sous tension reduite (1), l'ouverture du point neutre (2) donnant une alimentation it travers des reactances en serie (figure 20.10), la mise sous pleine tension (3) puis (4).
Chapitre 20
Fonctionnement industriel sur reseeu a treouence imposee • 361
De prix eleve, les autotransformateurs sont utilises pour des machines puissantes (superieures a 50 kW). Ils permettent souvent d'utiliser des moteurs a cage la ou sans eux il faudrait des moteurs a rotors bobines.
b) Moteur a double cage et moteur a encoches profondes
Le rotor a cage d' ecureuil possede une double cage. Au decollage seule la premiere cage intervient Yl2(J)s = R2, g = 1.
Elle sert d' ecran electrodynamique au demarrage. La seconde cage, peu resistive, intervient par la suite, au cours du demarrage, lorsque la vitesse relative diminue (figure 20.11).
On peut admettre qu' a chaque instant, le couple resistant est la somme des couples que donneraient separement les deux cages.
Encoches profondes. Accroissement de resistance apparente d'un conducteur rectangulaire noye dans le fer et parcouru par un courant altematif lorsque la frequence est importante. t, = 50 Hz. Effet de peau.
c) Moteur associe a un embrayage auxiliaire
Pour effectuer des demarrages « en charge» on peut intercaler, entre le moteur et la machine entrainee, un coup leur de type embrayage - mecanique, hydraulique ou electromagnetique - permettant une mise en vitesse progressive apres un demarrage a vide du moteur. Interessant pour les demarrages de longue duree et pour les demarrages assez frequents.
20.7.2 Moteur a rotor bobine
o
..... ~ ...... ~ I, ~
4---------------~~---. Ns
Figure 20.11
Lorsque les caracteristiques des moteurs a cage ne permettent pas d'obtenir les performances de demarrage satisfaisantes, quels que soient les types de demarrage utilises, il faut les remplacer par des moteurs a rotors bobines dont le principe de demarrage est different.
Bien que les precedes precedents de demarrage soient applicables a tous les moteurs asynchrones d'induction, il n'y aurait aucun avantage ales appliquer alors a des moteurs a rotors bobines, car les resultats seraient les memes.
a) Moteur a coupleur centrifuge
Installe sur une machine a rotor bobine, le coup leur centrifuge diminue R2 au demarrage a me sure que la vitesse de rotation augmente. La valeur initiale de R2 au demarrage donne le couple maximal (figure 20.12).
Le demarrage habituel est le demarrage direct. Appel de courant reduit. Couple eleve. Simplicite de l' appareillage. Demarrage brutal.
b) Moteur a rotor bobine et a bagues
Le demarrage par action sur le secondaire (rotor) accessible est applicable aux seules machines a bagues grace a un rheostat de demarrage
I~
i
i I
\
\/~~
\ \
- - - - - - - ~ Cmax
I I I
Cd A,
_- 111 2
1h ...
Ql
Figure 20.12
362 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
exterieur. II s' effectue en realisant une variation de resistance dans le circuit rotorique. A mesure que l' on monte en vitesse, ou en contr6lant le courant h absorbe au primaire, la resistance est progressivement diminuee jusqu'au court-circuit des bagues.
Ce precede est utili sable dans tous les cas de demarrages difficiles en raison de couples resistants eleves, d'inerties importantes, de demarrages longs ou frequents. L'utilisation des resistances thermovariables est possible.
20.7.3 Ordre de grandeur des prix
Dans la gamme des 3 kW en prenant pour unite le prix du moteur it cage:
Avec dispositif de demarrage
Moteur it cage d'ecureuil 1 1,2 it 1,6
Moteur it rotor massif 1,4
Moteur double cage ou it encoches profondes 1,8 Moteur it cage d'ecureuil 1 (avec embrayage auxiliaire) Moteur it coupleur centrifuge 1,7
Moteur it bagues 1,7
Le saviez-vous ?
Epeisseur de I'entrefer d'une machine asynchrone d'induction
Pour la machine synchrone, l'epaisseur de I'entrefer est Ie resultat d'un compromis, pas trop grand pour limiter Ie courant rnaqnetisant, pas trop petit pour limiter la valeur de la reactance synchrone Lffis.
Pour la machine asynchrone il n'y a pas de compromis. Seule la valeur de I'inductance L c-J n2/"ft, qui augmente avec la diminution de la reluctance "ft, est prise en compte.
l.'epaisseur de I'entrefer d'une machine asynchrone d'induction doit etre Ie plus petit possible, en respectant les imperatifs rnecaniques et thermiques de rotation et de dilatation, afin de minimiser les amperes tours maqnetisants et de conserver au moteur un facteur de puissance assez eleve.
On ne descend pas au-dessous de 0,2 mm et on ne depasse pas 2 mm.
Alesage vlu stater en mrn so I gO 260 3 GO SOO I 000
,02S_'; :0 .. 15----": :0 .. 1---":
Entrcfcr ell I11Ill 0:2 ~ : O.J ---: :0.4 ~
1,6 it 2 1,8
1,4 it 1,6 1,7
2,4 it 2,7
20.8 AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES MOTEURS ASYNCHRONES D'INDUCTION
a) Moteur a cage d'ecureuil et moteur a rotor massif Avantages : prix le plus bas de tous les moteurs, simple, robuste, peu d' entretien, peu de surveillance, faible encombrement. Demarrage en direct possible en faible puissance (1,5 kW) et it vide en puissance un peu plus importante si l' appel de courant reste limite.
Inconvenients : en moyennes et fortes puissances, l' appel de courant est important au demarrage et necessite l' emploi de dispositifs permettant d'abaisser III it 2 hn avec pour consequence une diminution du couple de demarrage.
En pratique, peu de demarrages en charge. Ne supporte pas les demarrages de longue duree. Variation de vitesse possible avec la frequence variable. Rotor massif plus couteux. Recherche dans les broyeurs pour profiter du moment d'inertie.
Domaine d'emploi : 75 % du marche des moteurs sans reglage de vitesse.
Chapitre 20
Fonctionnement industriel sur reseeu a treouence imposee • 363
b) Moteurs a double cage et moteur a encoches profondes
Domaine d' emploi : couple important au demarrage et appel de courant reduit. Demarrage direct. Conviennent aux demarrages de longue duree et aux surcharges sans echauffement exagere.
c) Moteur a cage d'ecureuil assode a un coupleur a embrayage
Solution hybride mecanique et electrique, tres interessante techniquement et financierement, meme si l' embrayage est installe definitivement. Souvent oubliee dans les possibilites de demarrage en charge, de demarrages frequents et de demarrage de longue duree.
Avantages : solution peu onereuse permettant d' eviter l' achat d'un moteur it rotor bobine.
d) Moteur a coupleur centrifuge
Avantages : couple de demarrage eleve et appel de courant reduit pendant le demarrage. Demarrage direct utilise pour les machines ayant une faible inertie et un faible couple aux basses vitesses : pompes, compresseurs ... Prix intermediaire entre les asynchrones it cage et it bagues.
Inconvenients : ne convient pas aux demarrages de longue duree ni aux surcharges en regime permanent. Peu de reglage de vitesse en dehors de la frequence variable. Necessite d' atteindre l' arret complet avant chaque demarrage.
e) Moteur a rotor bobine et a bagues
Avantages : couple de demarrage eleve avec possibilite de reglage. Adaptation it la machine entrainee. Appel de courant reduit pendant le demarrage. Possibilite de demarrages de longue duree et de demarrages frequents. Reglage de vitesse possible avec un rheostat de glissement, mais aussi en recuperant l' energie rotorique pour la rendre au reseau apres traitement.
Inconvenients : rotor bobine moins robuste que le rotor it cage d' ecureuil. Necessite d' entretien et de surveillance. Prix plus eleve que les moteurs it rotors bobines munis de coupleurs centrifuges. Necessite d'un rheostat de demarrage non utilisable en rheostat de glissement.
Domaine d' emploi : couples de demarrage eleves, demarrages de longue duree (grande inertie des parties toumantes), demarrages frequents en charge.
Machines asynchrones d'induction
364 • Troisieme partie
Pour en savoir pius ...
des materiaux magnetiques. Avec des toles infiniment minces, paralleles au champ magnetique, on supprimerait totalement les courants de Foucault.
Peu utilise pour le freinage des camions avec inducteur et disque conducteur car la dissipation d' energie s' effectue it bord du vehicule.
Represente un espoir interessant pour le freinage reparti des TGV en disposant sur chaque boggie un inducteur it 7 mm du rail avec dissipation d' energie dans le rail it l' exterieur des wagons.
COURANTSDEFOUCAUIT
En electrostatique rot E = 0, le champ E derive d'un potentiel. Par contre, en electrodynamique, avec les phenomenes electriques et magnetiques variables dans le temps, et en restant dans l' approximation des etats quasi stationnaires :
v ~ aB
rot z' = --. at
Chauffage par induction
Cette relation de Maxwell-Faraday montre que par suite des phenomenes d'induction, le champ electrique ne derive plus d'un potentiel. En consequence, si un corps conducteur homo gene se deplace dans un champ magnetique, des courants induits se developpent dans sa masse: ce sont les courants de Foucault qui tendent par leurs effets it s' opposer it la cause qui leur a donne naissance. Ces courants sont proportionnels it la vitesse relative de variation du flux agresseur et forment dans la masse des courants circulaires createurs du flux «de defense ».
Si le corps est en deplacement, les forces electromagnetiques constituent des forces d' amortissement ou de freinage entrainant avec les courants un echauffement de la masse par effet Joule.
Utilise dans un certain nombre d'appareils (compteurs d'energie, indicateurs de vitesse ... ), ce phenomene reduit par contre le rendement des transformateurs et des machines electriques et est combattu par le feuilletage
On utilise directement l' aspect positif des courants de Foucault lorsque l'on desire chauffer une masse metallique immobile en la soumettant it un champ variable. 'Ires utilise dans les fonderies sans necessite d'un contact materiel.
Depuis une dizaine d' annees, les constructeurs d' appareils domestiques electromenagers proposent des cuisinieres comportant de plaques de chauffage it induction. Contrairement aux micro-ondes, il n'y a aucun danger de brfilure pour les mains. Une des difficultes pour le constructeur consiste it eviter l' experience d'Elihu Thomson montrant l' apparition des forces electrodynamiques produites par l' action du courant inducteur sur le courant induit. Avec une bobine verticale it noyau de fer doux et un anneau de cuivre enfile sur le noyau, il obtenait une projection de l' anneau, l'induit mettant it profit toutes ses ressources pour eviter l' agression du champ inducteur.
Chapitre 20
Fonctionnement industriel sur reseeu a trequeoce imposee • 365
Cahier d'evaluation
POINTS-ClES
~,
Demarrage des machines asynchrones sur reseau a Jrequenceimposee
Au demarrage, le moteur est un transformateur statique avec secondaire en court-circuit d'ou un appel de courant excessif des que la machine depasse une certaine puissance, entrainant une baisse de tension locale sur le reseau. En consequence, pour tout moteur de puissance superieure it 1,5 kW, il faudra limiter le courant au demarrage.
~ ,
• moteuc I
a contrc-courant ..... - - - - - - - - - - - - +1
-------~
III
II
Pro cedes de demarrage des machines asynchrones
/ / . Cd/CN
Le procede sera d' autant meilleur que le rapport ---
Id/IN
sera grand.
Les precedes les plus utilises sont le couplage etoile-triangle et les gradateurs pour les moteurs de petites et moyennes puissances. Pour les moteurs avec des cycles eleves de demarrage, le rotor est constitue d'une double cage ou d' encoches profondes.
Figure 20.13
FICHE MEMO
~,
Fonctionnement generateur; moteur, contre-courant
Rendements vrai et approche - methodes directe et indirecte
En moteur : P61ec abs = P J R + P mec utile,
Methode directe
Methode indirecte
En generateur : Pmec abs = PJR + P61ec fournie
llapp
TMII = TH + HMII
llvrai
A contre-courant : P61ec absorbee + Pmec absorbee = PJ R,
Machines asynchrones d'induction
366 • Troisieme partie
EXERCICES
QUESTIONS D'ENTRETIEN .£iI:J!.
~!
Les solutions sont regroupees en fin d' ouvrage
Les solutions sont regroupees en fin d' ouvrage
20.1 Dans une machine it rotor bobine, quelle valeur doit-on donner it R2 si l'on veut avoir le couple maximal au demarrage ?
20.2 Dans l'utilisation d'une machine asynchrone d'induction it rotor bobine, dans un fonctionnement it contre-courant, pourquoi faut-il que R2 soit tres grande?
20.3 Pouvez-vous donner la formulation du rendement vrai, par methode directe et indirecte et du rendement approche pour un moteur et pour une generatrice?
20.4 En prenant Lapp = a + b -: montrer que le rendement approche est maximallorsque a = b n:
20.5 Un moteur asynchrone diphase est alimente par le secteur monophase V I = VI -i=, Peut-on, en placant un condensateur de capacite C en serie avec une des bobines, demarrer le moteur des sa mise sous tension ?
20.6 Un moteur asynchrone d'induction triphase, dont les deux bomes de chaque phase stator sont sorties, porte sur sa plaque l'indication de l'utilisation possible en 220 V 1380 V.
QueUe tension efficace maximale peut supporter chaque bobine de phase?
Donner les couplages it effectuer pour un reseau d'alimentation en 220 V puis en 380 V. Une des deux alimentations est -elle preferable pour l' obtention du point nominal de fonctionnement ? Peut-on avec cette machine effectuer un demarrage etoile-triangle si l'on dispose seulement de 220 V triphase ou seulement du 380 V triphase ?
20.7 Montrer sur le diagramme circulaire simplifie que dans une machine it rotor bobine, au demarrage, l' augmentation de R2 permet de diminuer le courant d' appel.
20.8 Quel est l'rnteret aujourd'hui du diagramme circulaire ? Du diagramme circulaire normalise?
20.1 Un moteur asynchrone triphase it bagues a pour caracteristiques nominales :
P; = 9,1 kW; U; = 220 V; N = 1450 tr/min ; f = 50 Hz. On neglige la resistance du stator, ainsi que les pertes mecaniques et magnetiques.
1) En admettant que, jusqu'au couple nominal, l'inductance de fuites totale est negligeable dans l' expression du couple, calculer la resistance rotorique par phase ramenee au stator R2•
2) Le couple de ce moteur est maximum pour un glissement gmax = 0,125. En deduire la valeur de la reactance de fuite totale ramenee au stator. Calculer le couple maximum du moteur et son couple de demarrage.
3) Calculer la valeur de la resistance it in serer au rotor pour que le couple de demarrage soit egal au couple maximum (resistance du rotor mesuree entre bagues : 1,03 0).
20.2 Un moteur asynchrone triphase a un stator it 6 poles couple en etoile (neutre non sorti) et un rotor bobine triphase monte en etoile entre 3 bagues. La tension d' alimentation nominale est UN = 3iW V-50 Hz. On donne les valeurs des resistances des enroulements statoriques rl = 20 mO et rotorique R2 = 30 mO.
Un essai it vide a permis de me surer les pertes fer sons tension nominale Pi = 4,5 kW (on admettra que ces pertes fer sont localisees au stator), les pertes mecaniques it la vitesse de synchronisme Pm = 1,3 kW considerees comme constantes et le courant en ligne it vide sous la tension nominale 10 = 74 A.
Le moteur, fonctionnant it son regime nominal, bagues en court-circuit, developpe une puissance mecanique utile PuN = 116 kW avec un glissement s» = 2,6 %, en demandant au reseau une puissance apparente S = 145 kVA.
1) Calculer sa frequence de rotation n» en tr/min.
Chapitre 20
Fonctionnement industriel sur reseeu a trequence imposee • 367
2) Faire le bilan des puissances actives mises en jeu dans le moteur en calculant, en particulier :
P2, PI R, PIS, Pa. En deduire le rendement nominal et le facteur de puissance a ce regime.
3) Calculer le moment du couple electromagnetique developpe et le moment du couple utile disponible.
20.3 On se propose dans cet exercice de tracer le diagramme circulaire de courant de la machine asynchrone presentee a l' exercice 20.2, alimentee sous sa tension nominale, en adoptant comme echelle des courants 1 em pour 50 A.
On effectue pour cela un essai sous tension reduite :
U; = 72 V, bagues en court-circuit, rotor bloque. On mesure alors un courant en ligne Ie = 220 A et une puissance absorbee Pc = 7,4 kW.
1) Determiner la puissance active absorbee a vide par le moteur et placer le point A du diagramme circulaire correspondant a ce fonctionnement.
2) Placer le point B du diagramme correspondant au moteur a l'arret, rotor en court-circuit, sous la tension nominale.
3) En deduire le centre C du cercle en admettant que celui-ci se trouve sur la parallele a l'axe des puissances reactives passant par A.
4) Exprimer la puissance perdue par effet Joule au stator alimente sous la tension nominale lorsque le rotor est bloque en court-circuit. Determiner l' echelle des puissances actives. En deduire le point D du diagramme correspondant au glissement infini.
5) En utilisant la valeur du courant statorique nominal, placer sur le diagramme le point N correspondant au fonctionnement nominal. Montrer comment on peut retrouver a l'aide du diagramme circulaire, la valeur du glissement nominal z».
Variation
de vitesse
des moteurs
asynchrones
Objectifs
a
• Percevoir les progres successifs de la variation de vitesse.
• Comprendre les principes pour chaque etape du progreso
Vocabulaire
~==========~~============================~===---==~==~~
Cascade hyposynchrone : electromecanique, electronique
Commande vectorielle Contr6le scalaire
Demarrage progressif et variation de R2
Ce chapitre, certainement le plus important, decrit l' aventure technologique parcourue en 120 ans par le moteur asynchrone d'induction it cage, pour passer d'une des plus mauvaises places au classement des variateurs de vitesse it la premiere. Les progres successifs concernent:
- l' arrivee du moteur it rotor bobine permettant un acces au secondaire pour autoriser un demarrage progressif et une petite variation de vitesse ;
- la cascade hyposynchrone electromecanique avec soutirage energetique au secondaire ouvrant la voie it un bon variateur de vitesse, aux machines alteruatives it collecteur et aux montages en cascade;
- la cascade hyposynchrone electronique, qui apres ses balbutiements, s' est developpee avec le thyristor, les transistors de puissance et les convertisseurs statiques ;
- le contr6le scalaire tenant compte des progres de l' automatique avec les regulations ;
- l' avenement des machines autopilotees it commutation electronique, apportant la sta-
bilite de fonctionnement ;
- le contr6le vectoriel avec commande et contr6le separes du flux et du couple, comme dans une machine it courant continu, grace aux progres des composants GTO, IGBT, MOS, et de l'informatique industrielle temps reel.
N
III
II:
-
c
z
370 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
21.1
MOTEUR A ROTOR NON BOBINE AliMENTE A FREQUENCE CONSTANTE
c
/\ /
/ \ '
-' ,," "",":\'
..... 1"""'''' I
•. ----- INN
o r------ - I ._s_+
Nn
Figure 21.1
Figure 21.2
21.1.1
Caracteristiques naturelles
Les moteurs asynchrones d'induction, it rotor en court -circuit, bobines ou non, alimentes par le reseau it frequence con stante et tension sinusoidale imposee, possedent en regime permanent des caracteristiques C(N) de type shunt 1 favorables it l'entrainement des machines-outils qui presentent, elles, des couples croissants avec la vitesse (figure 21.1). Ils fonctionnent de maniere stable it vitesse rigoureusement constante.
N = cste, si la charge pour une vitesse donnee reste con stante dans le temps, et si ron ne precede it aucun reglage sur rune ou l' autre des machines.
21.1.2
Moteur a plusieurs gammes de vitesses
Pour tous les moteurs it rotors non bobmes, moteurs it cage, it rotor massif, it double cage ou it encoches profondes, le nombre de poles du rotor n'est pas determine a priori. Par la reaction d'induit, le rotor court-circuite cree exactement le meme nombre de poles qu'au stator.
Parmi les dispositifs existants, le systeme Dahlander (figure 21.2) permet, par changement de couplage stator, de doubler le nombre de poles et d' obtenir une seconde vitesse de regime, moitie de la premiere.
21.1.3 Variation de vitesse par action sur Ie primaire
La seule action possible sur le primaire est dans ce cas la variation de la tension d' alimentation. Cette action est applicable it toutes les machines asynchrones d'induction, mais n'est appliquee de fait qu' aux seules machines it rotors non accessibles que sont les machines it rotors non bobines.
C
Figure 21.3
Avec une alimentation it frequence constante, le precede le plus economique est de faire varier la tension avec un gradateur sur chaque phase.
Malgre tout, le precede est assez mediocre et ne convient qu' aux charges possedant un couple resistant negligeable aux basses vitesses : ventilateurs, compresseurs et certaines pompes. En abaissant la tension, par exemple de moitie, le couple, proportionnel it V2, est divise par quatre (figure 21.3).
1 Une caracteristique C(N) de type shunt, telle que dCjdN < 0 provient historiquement des machines it courant continu it excitation en derivation (ou en shunt) sur Ie circuit induit.
Chapitre 21
Variation de vitesse des moteurs asynchrones • 371
21.1.4 Moteur assode a un embrayage auxiliaire
Pour les machines disposant deja d'un embrayage auxiliaire pour le demarrage «en charge », on peut aussi obtenir une variation de vitesse, par exemple, en reglant le courant d' excitation de l'inducteur de l' embrayage electromagnetique.
21.2 MOTEUR A ROTOR BOBINE AliMENTE
A FREQUENCE STATORIQUE CONSTANTE
21.2.1 Variation de vitesse par action sur Ie secondaire
Cette action n' est applicable qu' aux seules machines a rotors bobines munies de bagues on, grace a un rheostat exterieur, il est possible de faire varier R2 en agissant de fait sur ri.
c
t
• I
t / /
. .,-
1.-' /
.- /
I .-'
•.
Avec une augmentation de R2 on peut obtenir le couple maximal au demarrage (figure 21.4).
Inconvenient : l' augmentation du glissement se fait au detriment du rendement.
Avantages : le Cmax reste constant et l' accroissement des pertes est dissipe a l' exterieur du moteur. Reglage de vitesse avec un rheostat de glissement ou par tout precede permettant une variation de R2• La possibilite de regler N entre N, et O,g N, est suffisante dans bon nombre d' applications.
N, N
-+--------------,.~
Figure 21.4
21.2.2 Recuperation de puissance au secondaire
Applicable aux seules machines a rotors bobines et a bagues. Ce precede est interessant car il permet une variation de vitesse assez importante en ne traitant energetiquement que les pertes rotoriques P, R = g P2 que « croit » avoir la machine. II a donne lieu a de nombreuses realisations en moyennes et fortes puissances. Ne traitant au maximum que 5 % de la puissance de la machine, le precede reste economiquement competitif.
Se ns ene rgi e
Figure 21.5
372 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
Realise en « cascade hyposynchrone » (figure 21.5), qui consiste it tirer l' energie electrique polyphasee de pulsation gcos par les bagues pour la traiter :
- electromecaniquement par des cascades de machines, montages Scherbius, it recuperation electrique triphasee ou montages Kramer, it recuperation electrique continue ou meme des montages it recuperation mecanique ;
- electroniquement aujourd'hui avec les redresseurs et onduleurs, pour la restituer au reseau (energie electrique polyphasee de pulsation cos).
Plus le soutirage est important, plus la machine glisse. Le rendement global du precede reste bon, l' energie rotorique traitee etant restituee au reseau.
21.2.3 Cascade hyposynchrone electrornecanique
La cascade hyposynchrone a pour objectif de regler les problemes de variation de vitesse d'une certaine amplitude et d'amelioration du cos <p principalement pour les machines de grandes puissances. Pour les machines de moyennes puissances, I'integration de la cascade it I'mterieur de la machine donnera naissance aux machines alternatives it collecteur.
a) Conventions
Pour faciliter l' expose, nous noterons avec un indice S supplementaire les valeurs des grandeurs obtenues dans le diagramme circulaire simplifie.
12s courant secondaire
Pour ne pas repeter en permanence le nom des machines nous appellerons :
- « Machine it cage », une machine asynchrone d'induction it rotor it cage incluant toutes les machines it rotor non bobine ;
- «Machine it bagues », une machine asynchrone d'induction it rotor bobine et it bagues ;
- « Machine it double alimentation », une machine asynchrone it double alimentation.
b) Diagramme simplifie de la machine asynchrone d'induction En negligeant rl (figure 21.6)
VI = j£tlcos1l + jMcosh
o = R2h + jLt2gcosh + jMgcosll
Equations vectorielles dans l'espace-temps :
- VI
Il0s = -.-] £tl COs
Figure 21.6
Chapitre 21
Variation de vitesse des moteurs asynchrones • 373
VI = j£11ffis/1 + jMffish
- - M-
o = R2h + jN2gffish + -gV1 £11
21.2.4 Machine a bagues - machine a double alimentation
Ce sont les memes machines it rotors bobines. Elles sont alimentees au stator par le reseau, le rotor est court-circuite dans la premiere, tandis qu'il est alimente par des courants rrt2 phases de pulsation quelconque dans la seconde. Dans la premiere, les champs stator et rotor sont toujours au synchronisme d' ou un demarrage direct possible. Dans la seconde, la mise au synchronisme prealable des champs est necessaire avant toute utilisation et pendant tout le fonctionnement.
a) Imposition de f.e.m. polyphasees de pulsation gffis au secondaire d'une machine a double alimentation
Supposons que le rotor toume et que les champs soient toujours au synchronisme. Les equations vectorielles s' ecrivent :
La f.e.m. imposee est, par phase, e = E ~ cos(gffist - W) de pulsation gffis
Choisissons
E = cste et W = cste
- VI -
Pour g ~ 00 1100 = -.-- = 11008> le courant obtenu pour g ~ 00 est done le ] N1 co,
meme que celui obtenu dans le diagramme simplifie.
Pourg=O,iln'yaplus/2=O mais H=R2/2
en divisant par j £11 co, on obtient :
VI - - M H
-.-- = 110s = 110 + --.
] £11 co, £11 R2
De meme, pour un point MI quelconque
Les equations vectorielles de fonctionnement en regime permanent peuvent s' ecrire :
374 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
\
I
/ /(C') /
/ /'
~ ,
~ /' - ~ .. .....:::_""--~""""~
llClJs=II ""! 01
-
M E
~1 R2 -'--._ /1\ '.
/- ~ ~ .• -
'.r.r llOs
VI = j£11ffisl1 + jMffish
- - M-
E = R2h + jN2gffish + -gV1 £11
Montrons que le lieu de I1g dans le plan complexe est un cercle (C) de diametre BAI (figure 21.7).
Figure 21.7
On calculera BMI = I1g - l1co en partant de E - R2h pour faire
R2 (E -)
apparaitre le groupement - - - 12 .
g R2
On obtient: --;;;:; R2 ( HI) M j
= g R2 - 2 ~ N2ffis
------+ ------+
BMI est en avant de nl2 sur AIMI, angle BMI AI = n12.
Le lieu de MI est done un cercle (C) de diametre BAl.
AI MI N2ffis .,
Soit 81 = angle AI BMI tg 81 = -- = g-- est proportionnel a g.
MIB R2
Toute droite L11 parallele it la tangente au cercle (C) en B forme un triangle semblable au triangle BMI AI et peut etre graduee lineairement en glissement.
Comme pour les machines asynchrones d'induction, une droite quelconque L111 peut etre prise comme axe de glissement en prenant le point de vue P it l'intersection du cercle C et de la secante menee par l1co parallelement it L111.
Pour chaque f.e.m. imposee particuliere H = H .e" jW, I1g peut se mettre sous la forme:
I1g etant une fonction homographique de g, le lieu de I1g, dans le plan complexe, est done toujours un cercle, de diametre 1110 -11col si l'on neglige r1.
Remarque : Dans le cas particulier de l' exemple precedent caracterise par E = cste et W = cste tous les cercles obtenus pour des valeurs quelconques de E pas sent par l1co = l1cos. Cette hypothese correspondra parfaitement it la cascade Scherbius ou E est reglable par le transformateur et W par le decalage des balais.
Si d' autres hypotheses etaient formulees, par exemple si E = Kg, les cercles ne pivoteraient plus autour de II cos mais autour de 11Os.
Chapitre 21
Variation de vitesse des moteurs asynchrones • 375
b) Vitesse et variation de vitesse pour une machine asynchrone d'induction Machine a cage
Sont imposes COs et V). Prenons un fonctionnement it couple constant. dQ
crn+cern= J-.
dt
En regime permanent:
- Crn impose et Cern impose.
- Droite (D) imposee.
- Point de fonctionnement M impose (figure 21.8).
Sont fixes PI, Q), t.. <PI, P2, t-. PJR = m)Rdi = gP2 done g fixe et 0 = Os(1 - g) impose. Dans ce fonctionnement, tout est impose.
Machine a bagues
Memes impositions que precedemment. Possibilite de faire varier R2 par des resistances additionnelles placees entre les bagues rotoriques et le court -circuit.
Meme raisonnement que pour la machine it rotor it cage. Sont imposes:
(C), (D), M, PI, Q), I), <PI, P2 = PI, 12 mais, la variation de R2 entraine celles de PIR, de get de 0 (figure 21.9).
COs
-(I-g)=O P
Variateur de vitesse en agissant sur R2•
Comparaison des fonctionnements des machines a cage et a double alimentation
Prenons pour les deux machines un fonctionnement it couple constant. (figure 21.10).
C« = cste, V) = cste et COs = cste. Pour la machine it rotor it cage, le point de fonctionnement M est parfaitement determine sur (C), et sur (D). Tout est fixe. PI, Q), g, par tg e et done O.
Pour la machine it double alimentation, nous avons les memes impositions C« = cste, V) = cste, COs = cste, avec en plus 7l=H.e-jW impose au secondaire d'ou 110 tel que
ME -
ho + -- = 11Os. £1) R2
Le point de fonctionnement M I est parfaitement determine sur (C/) et sur (D) mais il est possible de changer (C/) en changeant l' amplitude ou la phase de E. Par contre (D) ne change pas. On peut
(D)
MA= M_ 12
1,1 image de 12
MH=1' I =1'2 image d u couple P2=Ccm!ls
Figure 21.8
(C)
(D)
Figure 21.9
"
"
\ , \,
, \
" (0) \ \ i
:(C) i
I ,1(C)
l
I ;'
/ /
/
Figure 21.10
376 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
done par action sur H faire bouger MI sur (D) et le placer en M, en MI ou en Mil. En M la machine absorbe PI, Ql. En MI elle absorbe PI, Qd5 et en Mil PI et Ql = O. Au-dela, elle pourrait foumir du reactif au reseau.
Reciproquement, on pourra a priori decider de la valeur de Ql > 0 ou < 0 en fixant le point MI. Mais fixer MI ne revient pas a fixer le cercle (C) mais seulement deux points du cercle MI et B. Une infinite de cercles (C) sont possibles. Chacun de ces cercles est carac-
---,---J>I - ~ M E
terise par son point AI avec 0 A = 110 et AI A = - -. £11 R2
AI B diametre du cercle et angle AI MI B = n12.
Une fois choisi le point MI, tous les points AI de cette infinite de cercles (C) sont sur la droite (en passant par MI et perpendiculaire a BMI.
Pour un point MI choisi, fixant le Ql absorbe par la machine, on cons tate que chaque point AI sur la droite (en fixe 81 done le glissement et la vitesse de rotation Q du rotor. E est de pulsation gcos•
En imposant E en amplitude et en phase, on impose de fait 110 et MI c'est-a-dire l'absorption de reactif Q 1 et la vitesse Q.
c) Variation de vitesse et de puissance reactive absorbee au primaire
par action sur Ie secondaire
On peut done pour cette machine a double alimentation, alimentee a COs et VI constants, entrainant une charge a couple em constant et a qui l' on impose au secondaire une f.e.m. de pulsation gcos, choisir a priori la puissance reactive Ql absorbee au primaire et la vitesse de rotation en agissant sur l' amplitude E et sur la phase W de cette f.e.m. imposee au secondaire.
Si l'on desire MI en M, c'est-a-dire PI = PIs et Ql = Qls. alors 12 = 12s et E en phase avec 12 puisque (en est confondue avec (8). En reglant l'amplitude E, le point N se deplace sur (8). A chaque position de AI correspond une vitesse particuliere de rotation.
+ Si AI est en A (figure 21.11), E = O. Le fonctionnement de la
~\ <'Js machine est semblable a celui de la machine a cage.
VI Si N est en M, E = R212 = R212s 81 = 0 et g = 0 la machine
---_-
PI toume au synchronisme.
Fonctionnements possibles en hypo ou en hypersynchrone en deplacant AI sur (8), en absorbant toujours PIs et Qls.
(0)
" -,
IvI ".
\
, (S) \
, \
, \ (C')
\ I
: (e) i , i
r ,
, I
i /
(S')
_._ ME A'A~
I" 11.2
~rA- ~ 12
Itl
___,. MMA~ - 12, 1"
Pour f',,·1' ell M
/ ./
---
'~-=l2s Imposes
Figure 21.11
L'equation vectorielle du secondaire montre (figure 21.12) que l'on
COs -
regIe get Q = -(1 - g) par l'amplitude de E.
P
Si MI n'est pas en M, on placera le point MI sur la droite (D) principalement entre M et M II pour realiser une compensation partielle ou totale de la machine.
Chapitre 21
Variation de vitesse des moteurs asynchrones • 377
Svnchronisrne
~Per ;- -
~. R212' (D)
jl\2gwsl2s P>«: liy, ..
ll~~.YlI'
~gVI E O.~'~IJfuI")e--+---____"~-"'"
III _ Pour \1' en M
IIOs - - E en phase ou en opposition avec 12,
\ .
Selon l'extremite de E , A' \1 reglable en amplitude
~ E > R212s -- Hypcrsynchronc E = R212., -- Synchronisme
R212s> E }
- Hyposynchrone
ou E en opposition avec 12s
Figure 21.12
Prenons par exemple :1 MI en Mill (figure 21.13).
11~=·O~~ lltl~= ~A.
.P!
I~p",,= I i~ F:i : Q.i
Figure 21.13
Mil etant choisi, une infinite de cercles (C") passent par E et Mil. Tous les points AI de ces cercles sont sur la droite (en perpendiculaire it EMil.
~ -----+ ~
Les vecteurs AI A, Mil A et M A sont distincts.
378 • Troisierne partie
Machines asynchrones d'induction
~ M H - -
Seulle vecteur AI A = - - est reglable. 12 et 12s sont imposes. £11 R2
Selon le dephasage de I: par rapport it 12s il Y a injection ou soutirage de reactif au secondaire. L'equation vectorielle du secondaire, pour laquelle R212 est impose, H =
R212 + jN2gffis12 + M gV1 montre que l'on regle g etla vitesse par action sur H = He-jw. £11
Lorsque le point AI se deplace sur (en l'extremite du vecteur H se deplace sur (en parallele it (en (figure 21.14).
Si N est Mil H = R212 g = 0 la machine tourne au synchronisme.
Synchronisme
12s ct [2 imposes par M et par M"
Selon l'extr mite de E
12 en phase avec 12s Ql =Qls
12 AR par rapport ii 12s Qls<QI
si 12 non en phase avec 12s' Pour M' en M"
E AR par rapport ii 12 - Hypersynchrone E en phase avec 12 -- Synchronisme
E AV par rapport a [2 - Hyposynchronc
E = E e-.i1Jl reglable en amplitude et en phase
Figure 21.14
Bilan reactif II depend de la position de M par rapport it MI. Le reseau fournit la puissance reactive Q 1 demandee.
Si l' on fournit par le secondaire la puissance reactive Qm necessaire it la machine, elle n'en prend pas sur le reseau (figure 21.15).
Figure 21.15
Interet de la compensation La machine consomme Qm pour sa magnetisation. Possibilite de fourniture ou d' absorption de puissance reactive au reseau.