Chretien Marie 2010 PDF
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THÈSE
PRÉSENTÉE A
L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 1
DOCTEUR
Université Bordeaux 1
Les Sciences et les Technologies au service de l’Homme et de l’environnement
Université Bordeaux 1
Les Sciences et les Technologies au service de l’Homme et de l’environnement
REMERCIEMENTS
Enfin et surtout, mes plus chaleureux remerciements à mes parents pour m’avoir offert leur
soutien, et je leur témoigne toute ma gratitude et ma profonde affection.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE______________________________________________________ 2
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c) Influence des cycles de succion sur les propriétés de gonflement__ 42
d) Influence du chemin de contrainte__________________________ 44
3.6 Modélisation du comportement des sols non saturés___________________ 45
3.6.1 Modélisation du comportement de sols non saturés peu gonflants____ 45
3.7 Conclusions___________________________________________________ 47
4. Caractérisation directes ou indirectes de l’aptitude des sols argileux au retrait
et au gonflement__________________________________________________ 49
4.1 Méthodes indirectes de caractérisation________________________________
49
4.1.1 Par la mesure des limites d’Atterberg_________________________ 50
4.1.2 Par la mesure de la limite de retrait___________________________ 57
4.1.3 Par l’estimation de la surface spécifique des argiles______________ 58
4.1.4 Par la mesure de la teneur en eau et de la densité sèche du sol______ 62
4.1.5 Par la mesure de la capacité d’échange cationique (CEC)__________ 64
4.1.6 Par l’emploi de plusieurs paramètres___________________________65
4.1.7 Comparaison entre les différents potentiels de gonflement_________ 66
4.2 Définition des paramètres de gonflement et de retrait par méthodes directs__ 68
4.2.1 Méthode de gonflement libre________________________________ 69
4.2.2 Méthode de gonflement sous charges__________________________70
4.2.3 Méthode de gonflement à volume constant_____________________ 70
4.2.4 Autres méthodes__________________________________________ 71
4.2.5 Comparaison des différents essais de gonflement par méthodes
directes_________________________________________________ 72
4.2.6 Effets de structure et effets d’échelle__________________________ 72
4.2.7 Essais de retrait___________________________________________ 73
4.3 Conclusions____________________________________________________ 73
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4.3 La sinistralité sur la commune de Pessac______________________________ 96
4.4 Etude sur l’origine et le type de sinistres à l’échelle de
la parcelle______________________________________________________ 98
4.4.1 Parcelle n°3______________________________________________ 98
4.4.2 Parcelle n°4_____________________________________________ 102
4.4.3 Parcelle n°5_____________________________________________ 105
4.4.4 Parcelle n°6_____________________________________________ 108
4.4.5 Parcelle n°7_____________________________________________ 109
4.4.6 Parcelle n°8_____________________________________________ 111
4.4.7 Parcelle n°11____________________________________________ 114
4.4.8 Parcelle n°12____________________________________________ 117
4.4.9 Parcelle n°13____________________________________________ 121
4.4.10 Parcelles n°14 et n°15_____________________________________ 123
5. Bilan de l’étude à l’échelle parcellaire sur le quartier Cap de Bos____________ 123
6. Synthèse des essais en laboratoire : approche minéralogique, géotechnique
et mécanique____________________________________________________ 126
6.1 Approche minéralogique de la formation de Brach_____________________ 126
6.2 Caractérisation en laboratoire du potentiel de retrait-gonflement__________ 131
6.2.1 Mode de prélèvement______________________________________ 131
6.2.2 Essais d’identification des paramètres géotechniques réalisés
sur les parcelles sinistrées__________________________________ 131
6.2.3 Approche texturale de la caractérisation géotechnique des sols_____ 134
6.2.4 Mesures des paramètres de gonflement et de retrait______________ 138
6.3 Pertinence des essais et étude des paramètres d’identification____________ 141
6.3.1 Influence de différents paramètres sur la sensibilité au retrait et
gonflement______________________________________________ 142
6.3.2 Etude statistique et corrélations entre paramètres géotechniques____ 142
6.3.3 Analyse statistique________________________________________ 146
6.3.4 Classification hiérarchique ascendante________________________ 150
6.4 Synthèse des essais mécaniques obtenus sur les parcelles étudiées_________ 152
6.4.1 Principe de fonctionnement du Panda®1 (Solsolution)____________ 153
6.4.2 Bilan des essais pressiométriques____________________________ 153
6.4.3 Bilan des essais au pénétromètre_____________________________ 154
7. Conclusions______________________________________________________ 157
1. Introduction______________________________________________________ 160
2. Site et méthodes d’étude____________________________________________ 160
2.1 Localisation du site____________________________________________ 160
2.2 Investigations géophysiques_____________________________________ 162
2.2.1 Méthodes de prospection__________________________________ 162
2.2.2 Résultats de la prospection électromagnétique (EM31)___________ 164
2.3 Investigations géotechniques_____________________________________ 166
2.3.1 Sondages à la tarière______________________________________ 167
2.3.2 Sondages à la pelle________________________________________168
2.3.3 Sondages carottés________________________________________ 173
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2.4 Caractérisation géotechnique des sols étudiés________________________ 179
2.4.1 Caractérisation minéralogique______________________________ 179
2.4.2 Caractérisation géotechnique par méthodes indirectes____________ 179
2.4.3 Caractérisation directe du gonflement des sols étudiés____________190
2.4.3-1 Protocole des essais________________________________ 190
2.4.3-2 Résultats des essais de gonflement_____________________ 190
2.4.4 Caractérisation directe de la limite de retrait effective____________ 195
2.4.5 Conclusions_____________________________________________ 199
3. L’instrumentation utilisée sur site_____________________________________ 200
3.1 Implantation du site expérimental_________________________________ 200
3.2 Technologie des mesures de terrain________________________________ 202
3.2.1 Mesure des conditions météorologiques et de la température des
Sols____________________________________________________ 202
3.2.2 Mesure des teneurs en eau du sol____________________________ 204
3.2.2-1 Sondes capacitives type ECH20-EC5 (Décagon Devices)___ 204
3.2.2-2 Humidimètre de sol TDR modèle TRIME-FM3 (IMKO)____ 206
3.2.2-3 Humidimètre de sol FDR avec les sondes Thetaprobe
(Delta-T Devices)__________________________________ 210
3.2.3 Mesure des déplacements du sol_____________________________ 214
3.2.3-1 Dispositifs « colocalisés » à référence en surface et en
Profondeur________________________________________ 215
3.2.3-2 Dispositif individuel à référence en profondeur___________ 221
3.3 Mise au point du dispositif de surveillance géophysique________________ 223
3.3.1 Rappels du principe de la méthode géophysique________________ 224
3.3.2 Choix du dispositif électrique_______________________________ 227
3.3.3 Premiers résultats des séquences optimisées des panneaux________ 231
4. Conclusion________________________________________________________234
1. Introduction_______________________________________________________237
2. Conditions météorologiques et de la température des sols sur le site
expérimental______________________________________________________ 237
2.1 Caractéristiques du climat de Pessac________________________________ 237
2.2 La température du sol___________________________________________ 240
2.3 Analyse des pluies d’hiver et d’été_________________________________ 244
3. Suivi hydrique des sols argileux_______________________________________ 248
3.1 Résultats expérimentaux des sondes capacitives_____________________248
3.2 Résultats expérimentaux des humidimètres TDR___________________ 251
3.3 Résultats expérimentaux des sondes Thetaprobe____________________ 256
3.4 Comparaison entre les mesures de teneur en eau____________________ 258
3.4.1 Comparaison entre les techniques TDR et Thetaprobe____________ 258
3.4.2 Comparaison entre les techniques capacitives et TDR____________ 261
3.4.3 Comparaison entre les techniques capacitives et Thetaprobe_______ 262
3.5 Conclusions___________________________________________________ 263
4. Suivi géophysique temporel__________________________________________ 265
4.1 Suivi électrique du dispositif géophysique___________________________ 265
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4.2 Suivi temporel géophysique______________________________________ 272
4.2.1 Suivi temporel du panneau A (72 électrodes)___________________ 272
4.2.2 Suivi temporel du panneau B (48 électrodes)___________________ 276
4.3 Comparaison entre suivi hydrique et suivi temporel___________________ 279
5. Suivi géotechnique des sols argileux : mesure des déplacements verticaux_____ 282
5.1 Suivi automatique des mouvements verticaux des sols (GLÖTZL)________282
5.1.1 Analyse comparée climat-déplacements de la période de Retrait1_ 286
5.1.2 Analyse comparée climat-déplacements de la période de
Gonflement 1____________________________________________ 287
5.1.3 Analyse comparée climat-déplacements de la période de Retrait 2__ 289
5.1.4 Analyse comparée climat-déplacements de la période de
Gonflement 2____________________________________________ 290
5.1.5 Cinétique de déplacement__________________________________ 291
5.2 Suivi hebdomadaire des mouvements verticaux des sols (TELEMAC)____ 292
5.3 Calcul des amplitudes de tassement à partir des essais de retrait,
de l’évolution des déplacements et des variations de teneur en eau________ 298
6. Conclusions______________________________________________________ 305
ANNEXES_____________________________________________________________ 314
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LISTE DES FIGURES
Figure 1.1 : Structure d’un tétraèdre SiO4 a) et d’une couche tétraédrique b) (Eslinger et Peaver, 1988)_____ 7
Figure 1.2 : Structure d’un octaèdre Al(OH)6 a) et d’une couche octaédrique b) (Eslinger et Peaver, 1988)__ 8
Figure 1.3 : Représentation schématique de la structure des principaux minéraux argileux (Millot, 1964)____8
Figure 1.4 : Différents niveaux structuraux de sols argileux (Gens et Alonso, 1992)____________________ 9
Figure 1.5 : Structure de la particule de kaolinite (Si4 O10) Al4 (OH)8_______________________________11
Figure 1.6 : Structure des smectites (OH)4 Si8 (Al10/3 Mg2/3)O20, n H2O_____________________________ 11
Figure 1.7 : Structure de la particule d’illite (K, H2O)2 Si8 (Al, Fe, Mg)4,6 O20 (OH)4__________________ 12
Figure 1.8 : Structure d'une chlorite (OH)4 (Si Al)8 (Mg, Fe)6 020__________________________________12
Figure 1.9 a et b) : Minéraux interstratifiés (Velde, 1995)________________________________________ 13
Figure 1.10 : Liaisons possibles de l'eau interfoliaire (Morel, 1996)________________________________ 15
Figure 1.11 : Mécanisme d'adsorption de l'eau sur les surfaces argileuses :
a) Attraction par osmose, b) Attraction dipolaire (Mitchell, 1993)______________________15
Figure 1.12 : Schémas de la double couche selon le modèle de Stern (1924)_________________________ 16
Figure 1.13 : Arrangement des particules d’argiles en suspension (d’après Van Olphen, 1977,
modifié par Bultel, 2001)______________________________________________________ 19
Figure 1.14 : Réseau alvéolaire (Tessier, 1984)________________________________________________20
Figure 1.15 : Représentation schématique d'assemblage de particules argileuses
et de grains non argileux (d'après Collins et Mc Gown, 1974)_________________________ 21
Figure 1.16 : Classification de l’USCS (Holtz & Kovacs, 1981)___________________________________22
Figure 1.17 : Classification GTR pour les sols fins de type A (SETRA, 1992)________________________23
Figure 1.18 : Mécanismes des causes de gonflement (Gens et Alonso, 1992)_________________________24
Figure 1.19 : Courbe du taux de gonflement en fonction du temps_________________________________ 29
Figure 1.20-a : Influence de la densité sèche sur le gonflement (Sridharan et al.,1986)_________________ 30
Figure 1.20-b : Influence de la teneur en eau initiale sur la pression de gonflement mesurée
par la méthode de gonflement libre (d'après Guiras-Skandaji, 1996)____________________ 30
Figure 1.21 : Evolution de la pression de gonflement au cours de l’humidification (Alonso et al., 1999)___ 31
Figure 1.22 : Taux de gonflement en fonction du pourcentage de bentonite d’après Tabani (1999)_______ 32
Figure 1.23 : Variation du profil de teneur en eau dans le sol en fonction des saisons (James, 2004)______ 32
Figure 1.24 : Représentation schématique de l'évolution du volume apparent d'argiles au cours de la
première dessiccation en fonction de la succion (de 0,001 bar à 1000 bar) (Tessier, 1984)___ 34
Figure 1.25 : Représentation schématique de la courbe de retrait d’une argile (d’après Tessier, 1984)_____ 34
Figure 1.26 : Evolution de la texture des sols au cours du gonflement d’après Parceveaux (1980)________ 36
Figure 1.27 : Evolution des minéraux argileux durant la pédogénèse en relation avec les propriétés
hydriques du sol d'après Bigorre et al. (2000)______________________________________ 37
Figure 1.28 a et b : Observations au M.E.B d'une texture argileuse (Troalen et al, 1984)_______________ 37
Figure 1.29 : Destructuration d’un sol à cause du gonflement des argiles (La Nature, 1981 cité dans cours
Géologie des Argiles)________________________________________________________ 38
Figure 1.30 : Influence sur la courbe de rétention hydrique du poids volumique sec initial
(Romero et al. 1999)_________________________________________________________ 40
Figure 1.31 : Variation de l’indice des vides en fonction de la succion pour un échantillon
d’argile de Boom sous contrainte verticale de 5,5 MPa (Robinet et al. 1997)_____________ 41
Figure 1.32 : Comportement d’une pâte d’argile plastique FoCa lors d’un cycle de drainage-humidification
(Fleureau et al. 1983)_________________________________________________________41
Figure 1.33 : Variation de l’indice des vides avec la succion au cours d’un cycle de séchage-humidification
d’échantillons compactés sous différentes pressions de consolidation (Pakzad, 1995)______ 42
Figure 1.34 : Variation du potentiel de gonflement selon différents auteurs._________________________ 42
Figure 1.35 : Evolution des propriétés de gonflement avec le nombre de cycles hydriques sur six sols
argileux intacts (Al-Hamoud et al., 1995)_________________________________________ 43
Figure 1.36 : Essais de retrait-gonflement réalisés sur un silt argileux compacté du côté humide de
l’optimum Proctor modifié (Day, 1994)__________________________________________ 44
Figure 1.37 : Influence du chemin de contrainte sur les déformations : a) chemin suivis ; b) variations
de l’indice des vides (Villar, 1999)______________________________________________ 44
Figure 1.38 : Diagramme de plasticité d'après Casagrande (1953)_________________________________ 51
Figure 1.39 : Diagramme de Casagrande remanié en 1973 (Jones et Holtz)__________________________ 51
Figure 1.40 : Position des minéraux argileux dans le diagramme de Casagrande (d’après Mitchell, 1976)__ 52
Figure 1.41 : Potentiel de gonflement selon Dakshanamurphy et Raman (1973) et Chen (1988)_________ 53
Figure 1.42: Diagramme de classification du potentiel de gonflement (Seed et al., 1962)_______________54
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Figure 1.43 : Abaque du potentiel de gonflement d'après Williams et Donaldson (1980)_______________ 56
Figure 1.44 : Résultat d’essai de dessiccation avec détermination de la limite de retrait effective wRE et
du facteur Rl sur échantillon intact (Norme XP P 94-060-2)__________________________ 58
Figure 1.45 : Classification de la sensibilité à l’eau des sols argileux d’après Magnan et Youssefian (1989) 59
Figure 1.46 : Diagramme d'activité en fonction de la minéralogie d'après Lautrin (1989)_______________ 61
Figure 1.47 : Zonage des sols selon leur comportement et leur sensibilité à l'eau pour des sols d'origine
molassique (Bedin et Jacquard, 2004)___________________________________________ 62
Figure 1.48 : Corrélation entre VB et Cg d'après Bedin et Jacquard (2004 )_________________________ 62
Figure 1.49 : Classification des argiles suivant l’activité des argiles Ac et celle de la CEC,
d’après le Uniform Building Code (1997)________________________________________ 64
Figure 1.50 : Potentiel de gonflement des sols basé sur la CEC et la limite de liquidité
d'après Yilmaz (2006)________________________________________________________ 65
Figure 1.51 : Méthode de gonflement libre à l’appareil oedométrique et triaxial (Cuisinier, 2002)________ 69
Figure 1.52 : Méthode de gonflement sous différentes charges à l’appareil oedométrique et triaxial______ 70
Figure 1.53 : Méthode de gonflement à volume constant________________________________________ 71
Figure 2.1 : Schéma de principe du phénomène de retrait-gonflement des argiles (BRGM, site
www.argiles.fr)_____________________________________________________________77
Figure 2.2 : Schéma de principe du phénomène de retrait-gonflement du sol dans la zone active
(http://geoscape.nrcan.gc.ca/sask/cracks_f.php____________________________________ 80
Figure 2.3 : Désordres à l’ensemble du bâtiment et de l’ossature (CEBTP, 1991)_____________________ 81
Figure 2.4 : Désordres partiels dus : a) à la variation d’épaisseur du sol argileux sensible b) à
l’existence d’un sous-sol partiel (CEBTP, 1991)___________________________________81
Figure 2.5 : Exemples de désordres affectant : a) un appentis ; b) les dallages extérieurs (CEBTP, 1991)__ 82
Figure 2.6 : Désordres partiels dus à la présence d’un arbre trop proche d’angle du bâti (CEBTP, 1991)___ 82
Figure 2.6bis : Différents types de racines (ONF, 1999 cité par Tessier, 2006)_______________________ 83
Figure 2.7 : Formes et direction des fissures selon le type de déformation (Mouroux et al., 1988)________ 84
Figure 2.8-a : Formes et direction des fissures pour des semelles filantes (Mouroux et al., 1988)________ 84
Figure 2.8-b : Formes et directions des fissures pour des appuis isolés (Mouroux et al., 1988)__________ 85
Figure 2.8-c : Types de déformations pour un radier général (Mouroux et al., 1988)__________________ 85
Figure 2.9 : Communes françaises concernées par des arrêtés de catastrophe naturelle sécheresse
(données www.prim.net d’août 2006)___________________________________________ 87
Figure 2.10 : Portail d’accès du site www.argiles.fr (BRGM)____________________________________ 89
Figure 2.11 : Règles constructives préventives face au risque de retrait-gonflement de sols argileux
(Guide sécheresse et construction édité par l’Agence ualité Construction)______________ 89
Figure 2.12 : Localisation de la commune de Pessac et du quartier étudié au sein de la ville (source
Wikipédia).________________________________________________________________ 91
Figure 2.13 : Diagramme précipitations/températures annuelles relevés à la station de Mérignac de
1921-2008, avec une hauteur de pluie référence de 984 mm (période de 1971-2000)_______92
Figure 2.14 : Extrait de la carte géologique de Pessac à 1/50 000ème avec la localisation du quartier
étudié de Cap de Bos (Gayet et al., 1977).________________________________________93
Figure 2.15 : Succession lithostratigraphique synthétique des formations continentales des Landes de
Gascogne du Pliocène à l’actuel (Dubreuilh et al., 1995), modifié par Chrétien et al. (2007) _ 93
Figure 2.16 : Coupe des formations géologiques au travers du Médoc (Dubreuilh et al., 1995).__________ 94
Figure 2.17 : Contexte géologique de la commune de Pessac avec la position des formations concernées
(Thierry et al., 2006).________________________________________________________ 94
Figure 2.18 : Les sinistres déclarés en CATNAT sécheresse sur la commune de Pessac entre 1989 et
2003 (Données Commune de Pessac, 2005)_______________________________________95
Figure 2.19 : Analyses diffractométriques de la Formation de Brach (Source : Base ROMIAQ – Platel
et Astruc, 2000)_____________________________________________________________96
Figure 2.20 : Carte de l’aléa Retrait-Gonflement au niveau de la commune de Pessac avec la position
des formations géologiques locales (figure du haut) la carte d’aléa focalisée sur le quartier
Cap de Bos avec la localisation des parcelles sinistrées investiguées dans notre
étude (www.argiles.fr).________________________________________________________97
Figure 2.21 : Localisation de la parcelle n°3 ; vue de la façade avant avec fissure instrumentée N°2.______98
Figure 2.22 : Fissure N°1 oblique basse dans l’angle d’ouverture la même instrumentée ( auge N°1)
fissure haute sur la même ouverture instrumentée (Jauge N°2).________________________99
Figure 2.23 : Evolution de la largeur des trois fissures instrumentées de la maison (parcelle n°3) en
fonction de la pluviométrie locale (période d’observation du 25/06/07au 02/20/08)._______ 101
Figure 2.24 : Logs lithologiques issus des sondages 3/T1, 3/T2 et 3/T3, réalisés sur le site n°3 fin
novembre 2006._____________________________________________________________102
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Figure 2.25 : Localisation de la parcelle n°4 ; vue de la façade avant fissurée ; décollement de cloison lié
à un tassement du dallage intérieur._____________________________________________ 103
Figure 2.26 : Logs lithologiques issus des sondages A/T1 et 4/SP1, réalisés sur le site n°4 entre juillet
2006 et avril 2007.__________________________________________________________ 105
Figure 2.27 : Localisation de la parcelle n°5 ; décollement du plafond et fissures obliques sur cloison.____ 106
Figure 2.28 : Log lithologique issu du sondage 5/T1, réalisé autour de la maison du site n°5 courant
janvier 2007._______________________________________________________________107
Figure 2.29 : Localisation de la parcelle n°6 ; implantation du sondage 6/T1 sur une photo aérienne
(source : Google Maps).______________________________________________________108
Figure 2.30 : Log lithologique issu du sondage 6/T1, réalisé sur le site n°6 courant juillet 2006._________ 109
Figure 2.31 : Localisation de la parcelle n°7 sur photo aérienne du quartier (Google Maps) ; vue du
décollement entre le garage annexe et l’habitation._________________________________110
Figure 2.32 : Log lithologique issu du sondage 7/SP1, réalisé sur le site n°7 courant janvier 2007._______ 111
Figure 2.33 : Localisation de la parcelle n°8 ; tassement du soubassement et des fondations du pignon S-O.112
Figure 2.34 : Evolution cumulée de la largeur de la fissure N°1 instrumentée sur la parcelle n°8 en
fonction de la pluviométrie locale (période d’observation du 25/06/07au 02/10/08)._______113
Figure 2.35 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés au niveau du site n°8 entre novembre 2006
et mai 2007._______________________________________________________________ 114
Figure 2.36 : Localisation de la parcelle n°11 vue de la façade avant avec l’agrafage des fissures après
reprise en sous-oeuvre._______________________________________________________115
Figure 2.37 : Schéma d’implantation des sondages réalisés sur la parcelle n°11
(Rapport AQUITERRA, 2005)________________________________________________ 115
Figure 2.38 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés au niveau du site n°11 en juin 2006.________ 116
Figure 2.39 : Localisation de la parcelle n°12 ; vue générale de la parcelle vierge étudiée._____________ 117
Figure 2.40 : Schéma d’implantation des sondages, excavations et des essais mécaniques (Panda) réalisés
sur la parcelle n°12._________________________________________________________ 117
Figure 2.41 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés sur le site n°12 entre avril et juin 2006._____ 118
Figure 2.42 : Coupe lithologique issue de la fosse 12/P1 sur la parcelle n°12 relevée en juillet 2007._____ 119
Figure 2.43 : Photo d’une des parois de la fosse 12/P2, orientée N-S, ouverte en juillet 2007 sur la
parcelle n°12.______________________________________________________________ 119
Figure 2.44 : Photo d’une passée sableuse au sein de l’argile bariolée A/BOG compacte à 1 m de prof.___ 120
Figure 2.45 : Photo de l’interface entre le faciès argileux A/BOG et le faciès sableux cimenté S vers
1,50 m de profondeur._______________________________________________________ 120
Figure 2.46 : (de gauche à droite) Localisation de la parcelle n°13 ; désordres affectant un angle de
mur ; une tête de micropieux sectionnée et non solidaire du plot relié à la fondation
existante ; une fissure oblique sur le même pignon.________________________________ 121
Figure 2.47 : Schéma d’implantation des sondages réalisés sur la parcelle n°13
(Rapport GEOTEC, 2007)_________________________________________________ 121
Figure 2.48 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés sur le site n°13 en avril 2007._____________ 122
Figure 2.49 : Localisation des parcelles n°14 et n°15 ; photo de la façade avant de la parcelle n°14.______ 123
Figure 2.50 : a) Diffractogrammes juxtaposés de quatre échantillons argileux par la méthode des poudres
avec la position des réflections (001) des minéraux argileux principaux.
b) Détermination de la phase argileuse pour l’échantillon « CDGA 2 » par l’identification
des pics principaux et secondaires en fonction des angles 2θ (issus des fiches du logiciel de
dépouillement)._____________________________________________________________127
Figure 2.51 : Diffractogrammes après traitements des échantillons argileux tamisés à 50 μm pour
CDGA 2, CDGA 3, CDGA 4 et CDGA 5, avec la position des réflections (001)
des principaux minéraux._____________________________________________________128
Figure 2.52 : Composition minéralogique des différents faciès argileux de la formation de Brach._______ 129
Figure 2.53 : a) : vue d’un minéral de muscovite b) : vue d’un amas de minéraux de kaolinite en forme
d’« assiette » c et d) : vues de feuillets de smectites e et f) : vues d’un grain de quartz
arrondi, et d’un grain ayant subi un choc (flèche), confirmant son origine fluviatile._______130
Figure 2.54 : Diagramme de Casagrande avec juxtaposition des trente-huit échantillons prélevés au
droit des sites d’étude au niveau du quartier de Cap de Bos._________________________ 133
Figure 2.55 : Caractérisation géotechnique des différentes parcelles étudiées sur le quartier de Cap de
Bos avec : (a) valeur de bleu VBS, (b) % < 2 μm et (c) Indice de plasticité Ip (%).________ 135
Figure 2.56 : Diagramme de sensibilité à l’eau des sols argileux basé sur les valeurs de VBS et C2
appliqué aux échantillons argileux des parcelles étudiées (Magnan et Youssefian, 1989).___ 137
Figure 2.57 : Résultat d’un essai de gonflement à l’oedomètre sur un échantillon de sol argileux intact
issu de la parcelle n°12 prélevé à 0,70 m de profondeur (σg = 82,2 kPa) (faciès A/BOG).___ 139
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Figure 2.58 : Relation entre le taux de gonflement libre εs (%) et le potentiel de gonflement en
décharge εg (%) pour les différents faciès de la formation de Brach.___________________140
Figure 2.59 : Relation entre valeur de bleu totale du sol VBS (g/100g sol) et la capacité d’échange
cationique CEC (méq/100g) pour les échantillons prélevés au niveau des parcelles de la
formation de Brach._________________________________________________________144
Figure 2.60 : Relation entre la valeur de bleu totale du sol VBS (g/100g sol) et l’indice de plasticité Ip(%)
pour les échantillons prélevés au niveau des parcelles de la formation de Brach._________ 145
Figure 2.61 : Cercles corrélations a) F1-F2 et b) F2-F3, résultant de l’ACP sur l’ensemble des 25
échantillons._______________________________________________________________148
Figure 2.62 : Plan F1-F2 des individus résultant de l’ACP sur l’ensemble des 25 échantillons provenant
des sites étudiés.____________________________________________________________148
Figure 2.63 : Plan F1-F2 des individus résultant de l’ACP sur l’ensemble des 25 échantillons
distingués par leur faciès et provenant des sites étudiés._____________________________149
Figure 2.64 : Arbre hiérarchique des 25 individus provenant des parcelles du quartier Cap de Bos, avec
le diagramme des distances euclidiennes entre individus.____________________________151
Figure 2.65 : Représentation de la partition en 4 classes dans le plan F1-F2 de l’ACP, sur les 25
échantillons issus des parcelles du quartier Cap de Bos._____________________________151
Figure 2.66 : Arbre hiérarchique des 8 variables (Wnat, VBS, WL, Wp, CEC, <80μm, <2μm, %silt), avec
le diagramme des distances euclidiennes entre variables.____________________________152
Figure 2.67 : Principe de fonctionnement du PANDA et de son utilisation sur le terrain (exemple d’un
essai sur la parcelle n°12 (source schéma : Solsolution ; source photo : Chrétien, 2008).___ 153
Figure 2.68 : Emplacement et disposition du maillage d’essais réalisés au PANDA sur la parcelle n°12.__ 155
Figure 2.69 : Résultats des essais réalisés au PANDA sur la parcelle n°12, avec cinq essais regroupés
par ligne de mesure (10 essais au total selon 2 lignes de mesures).____________________ 156
Figure 3.1 : Localisation du site expérimental situé sur la commune de Pessac, à environ 1,5 km au Sud
du quartier Cap de Bos (source photo aérienne : Google Earth, 2006), avec le
positionnement du site expérimental sur la carte géologique de Pessac (Thierry et al., 2006) _161
Figure 3.2 : Exemple de levé électromagnétique à l’EM31.______________________________________ 162
Figure 3.3 : Localisation du périmètre d’étude avec les différentes zones investiguées lors des campagnes
de prospection géophysique sur le site expérimental (source photo: Google Earth, 2006).____ 163
Figure 3.4 : Positionnement cartographique des transects d’EM31 des cinq zones parcourues (A à F)
lors de la prospection géophysique électromagnétique en 2007 sur le site expérimental.____ 163
Figure 3.5 : Carte des résistivités électriques apparentes (en ohm.m) obtenue par méthode
électromagnétique (EM31) sur l’ensemble des zones investiguées du site expérimental
(commune de Pessac), avec l’interprétation lithologique.____________________________166
Figure 3.6 : Localisation des points de sondages (tarière manuelle T, tarière mécanique S, pelle mécanique
P et carotté (SC) réalisés sur le site expérimental de la commune de Pessac._____________167
Figure 3.7 : Paroi de la fosse pédologique P1 du site expérimental de Pessac, avec vue de la lithologie
détaillée sur toute la hauteur de la fosse. Voir localisation Figure 3.6 de la fosse P1._______169
Figure 3.8 : Paroi de la fosse pédologique P2 du site expérimental de Pessac, avec : a) vue de la partie
supérieure de la fosse et du lieu de prélèvement (entre 0,50 et 1,50 m de profondeur) ; b) vue
de la partie inférieure de la fosse et de la profondeur de prélèvement (entre 2 et 2,70 m de
prof.) c) fente de dessiccation ou « mécanique » apparue 1 h après l’ouverture de la fosse.
Voir localisation Figure 3.6 de la fosse P2._______________________________________169
Figure 3.9 : Illustration d’une passée sableuse verticale (avec petits graviers) présente à 3 m de profondeur
dans l’argile noirâtre plastique compacte de la formation de Brach, située dans la fosse P2
du site expérimental de Pessac. Voir localisation Figure 3.6 de la fosse P2.______________170
Figure 3.10 : Paroi de la fosse pédologique P4 du site expérimental de Pessac, avec une vue lithologique
de la partie supérieure et inférieure de la fosse (de 0,50 à 3,50 m de profondeur). Voir
localisation Figure 3.6 de la fosse P4.___________________________________________171
Figure 3.11 : Paroi de la fosse pédologique P4 du site expérimental de Pessac, avec des vues
lithologiques de la partie supérieure de la fosse, le détail de la transition entre argile et
passée sableuse, et la présence de racines dans l’argile entre 1 et 2,5 m de profondeur._____171
Figure 3.12 : Coupe lithologique de la fosse P4 du site expérimental de Pessac, avec le descriptif
lithologique des deux parois de la fosse._________________________________________172
Figure 3.13 : Paroi de la fosse pédologique P5 réalisée sur le site expérimental de Pessac, avec vue
lithologique de passées sablo-silteuses dans l’argile bariolée gris-noirâtre.______________ 173
Figure 3.14 : Effondrement d’une des parois de la fosse pédologique P5 après un mois d’ouverture
présence de trois plans de fracturation, dont les valeurs distinctes de pendage sont
reportées sur la figure._______________________________________________________173
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Figure 3.15 : Log lithologique du sondage carotté SC1 réalisé sur le site expérimental de Pessac, avec
descriptif détaillé des prélèvements.____________________________________________ 174
Figure 3.16 : Vue détaillée de la partie supérieure (entre 0 et 0,30 m de profondeur) de la lithologie du
sondage SC1, avec deux coupes transversales à 0,10 m et 0,20 m de hauteur.____________175
Figure 3.17 : Vue détaillée de la partie médiane (entre 1,80 et 2,20 m de profondeur) des faciès argileux
bariolés du sondage SC1, avec trois coupes transversales à 1,80 m, 1,90m et 2 m.________ 175
Figure 3.18 : Vue détaillée de trois échantillons d’argile bariolée grise à marbrures rouille prélevés à
4,20 m (1), 4,30 m (2) et 4,40 m (3) de profondeur, au droit du sondage carotté SC1.______176
Figure 3.19 : Log lithologique du sondage carotté SC2 réalisé sur le site expérimental de Pessac, avec
descriptif détaillé des prélèvements.____________________________________________ 177
Figure 3.20 : Localisation de la zone d’étude restreinte du site expérimental de Pessac, avec
positionnement des sondages lithologiques réalisés le long d’un transect orienté N100°,
passant par sept sondages.____________________________________________________178
Figure 3.21 : Limites de liquidité et indices de plasticité des sols étudiés du site expérimental de Pessac,
reportés dans le diagramme de Casagrande.______________________________________ 180
Figure 3.22 : Caractérisation géotechnique des échantillons de la formation argileuse de Brach,
provenant du site expérimental de Pessac : a) valeurs de bleu VBS et Vb (0/400μm) b)
limites d’Atterberg (WL et Ip) c) teneur en eau naturelle (%) et % < 2 μm.____________ 182
Figure 3.23 : Potentiel de gonflement d’après la classification de Seed et al. (1962), avec report des
échantillons correspondant au site expérimental de Pessac (Formation de Brach).________ 183
Figure 3.24 : Classification de Williams et Donaldson (1980) donnant le potentiel de gonflement des
échantillons du site expérimental de Pessac (Formation de Brach).____________________183
Figure 3.25 : Diagramme de sensibilité à l’eau des sols de Magnan et Youssefian (1989) modifié par
Chrétien (2010), basé sur les valeurs de VBS, Vb (0/400°μm), Vb (0/80°μm) et C2,
appliqué aux échantillons (50) de la formation de Brach prélevés sur le site expérimental.__ 184
Figure 3.26 : Courbe des fréquences cumulées des coefficients de variations entre les valeurs : (1) Vb
(400°μm) – VBS, (2) Vb (80°μm)-VBS, (3) Vb (80°μm) – Vb (400°μm), mesurées sur les
échantillons de sols argileux de la formation de Brach, avec les écart-types et les moyennes. 185
Figure 3.27 : Classification et sensibilité des sols fins à partir de la fraction à 80°μm et de la valeur de
bleu, appliquée aux échantillons de la formation de Brach.___________________________186
Figure 3.28 : Caractérisation géotechnique des échantillons de la formation argileuse de Brach suivant
les cinq faciès, provenant du site expérimental de Pessac : a) valeurs de bleu Vb (0/80°μm)
b) % < 2°μm c) limites de liquidités (WL).______________________________________188
Figure 3.29 : Caractérisation géotechnique des échantillons intacts prélevés au droit des sondages
carottés SC1 (a) et SC2 (b), provenant du site expérimental de Pessac, avec les valeurs de
bleu Vb sur la fraction 0/400μm (g/100g) et la teneur en eau naturelle (en %).___________ 189
Figure 3.30-a : Courbe de compressibilité d’un sol argileux moyennement compressible du faciès A/BOG
prélevé à 1,80m de profondeur, issu du sondage P2-C sur le site expérimental.__________ 191
Figure 3.30-b : Courbe de compressibilité d’un sol argileux très compressible du faciès A/N prélevé à
2,60m de profondeur, issu du sondage P2-B sur le site expérimental.__________________ 192
Figure 3.31 : Courbe de compressibilité avec deux cycles de déchargement d’un sol argileux
moyennement compressible du faciès A/B prélevé à 2 m de profondeur, issu du sondage
P4-A sur le site expérimental._________________________________________________ 193
Figure 3.32 : Evolution des déformations verticales en fonction du temps (cinétique du gonflement) des
sept échantillons intacts étudiés à partir de leur état naturel (contrainte du piston : 0,5 kPa)._193
Figure 3.33 : Résultats de l’essai de pression de gonflement selon la norme NF XP P94-091, réalisé sur
un échantillon du faciès A/N, prélevé à 2,60 m de profondeur (P2-B)._________________ 194
Figure 3.34 : Evolution des déformations verticales en fonction de la teneur en eau (courbe de séchage)
lors des essais de dessiccation à l’air libre sur quatre échantillons intacts de la formation
de Brach (norme XP-P 94-060-2).______________________________________________196
Figure 3.35 : Variation de l’indice des vides en fonction de la teneur en eau (courbes de retrait) de sols
argileux naturels surconsolidés issus du site expérimental (Formation de Brach)._________ 197
Figure 3.36 : Observation visuelle du réseau de fissures à la surface de deux échantillons : a) P2/B
(faciès A/N) ; b) P1/A (faciès A/BOG silteux) après un séchage de l’état naturel jusqu’à
leur limite de retrait effective respectivement de 12,5 % et 15 %._____________________ 198
Figure 3.37 : Observation visuelle de l’absence de fissures à la surface de deux échantillons : a) P3/B
(faciès A/BOG) b) P2/A (faciès A/BOG) après un séchage de l’état naturel jusqu’à leur
limite de retrait effective respectivement de 12 % et 10 %.__________________________ 199
Figure 3.38 : Localisation de la station expérimentale (rectangle rouge) au sein du site d’étude sur la
commune de Pessac, où est localisé l’ensemble des sondages de reconnaissance réalisés.___200
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Figure 3.39 : Plan schématique du dispositif expérimental mis en place dans la station expérimentale
(représentée en encadré rouge à la figure 3.38).___________________________________ 201
Figure 3.40 : Implantation de la station météorologique iMetos® (Pessl Instruments) et vue détaillée
du secteur de la station avec ses capteurs.________________________________________202
Figure 3.41 : Illustration des données émises par la station et transmises sur le serveur internet du
fabricant Pessl Instruments.___________________________________________________203
Figure 3.42 : Capteur ECH2O EC-5 (Decagon Devices)________________________________________ 204
Figure 3.43 : Mise en oeuvre et implantation des quatre sondes capacitives reliées à la station
météorologique.____________________________________________________________206
Figure 3.44 : a) Humidimètre TRIME-FM3 représenté avec sa sonde-tube T3 ; b) Implantation de la
sonde-tube en situation avec la sonde TRIME-T3 pour réaliser les mesures de teneur
en eau dans le tube-sonde en PVC de forage (IMKO, 2006)._________________________ 206
Figure 3.45 : a) Distribution des champs de forces électriques d’une sonde TRIME-T3 et sa zone de
mesure approximative b) méthode de mesure de l’impulsion TDR en fonction du temps de
transit (d’après Fundiger & hler, 1992 et Auzet A.V. et al., 1998).__________________207
Figure 3.46 : Corrélations spécifiques au site expérimental sur Pessac entre la teneur en eau massique et
la teneur en eau volumique (régression linéaire R2 = 0,74 et fonction polynomiale d’ordre
3 avec un coefficient de régression linéaire R2 de 0,81).____________________________ 209
Figure 3.47 : Sonde ThetaProbe ML2x, avec vue en plan du capteur, reliée à la centrale d’acquisition
DL6 (Thetaprobe user manual, 1999).___________________________________________210
Figure 3.48 : Illustration des données transmises par les sondes ThetaProbe au logiciel DeltaLink de la
centrale d’acquisition DL6.___________________________________________________ 211
Figure 3.49 : Figure donnant la relation entre l’indice de réfraction (équivalent à √ε) et la teneur en eau
volumique mesurée sur des échantillons argileux humides (en m3.m-3)________________ 212
Figure 3.50 : Implantation des sondes Thetaprobe reliées à la centrale d’acquisition, avec une vue
détaillée à la sortie du tube d’extension connecté à la sonde en profondeur._____________ 213
Figure 3.51 : Schéma de la tête mécanique de l’extensomètre type WR-FLEX (Doc. Fabricant TELEMAC)
a) vue de l’extensomètre livré en rouleau b) vue de la tête de l’extensomètre une fois installé. 215
Figure 3.52 : a) Lecture de déplacements de l’extensomètre Telemac à l’aide de la jauge de profondeur
LCD b) Vue de dessus de la tête mécanique de l’extensomètre.______________________216
Figure 3.53 : a) Réalisation du forage carotté de diamètre 63 mm jusqu’à 10 m de profondeur b) Mise
en place de l’extensomètre dans le forage ; c) schéma des ancrages et de la méthode de
scellement aux différentes profondeurs(C : coulis de scellement ; B : bentonite)___________ 218
Figure 3.54 : Schéma de l’extensomètre modèle G SE-12 (GLÖTZL France Géotechnique) ; a) vue de
l’extensomètre b) vue de la tête de l’extensomètre c) vue des têtes électriques installées
sur les capteurs.______________________________________________________________219
Figure 3.55 : Centrale d’acquisition CR200 des données de l’extensomètre modèle GKSE-12 (Campbell
Scientific).__________________________________________________________________220
Figure 3.56 : Schéma de principe des capteurs de l’extensomètre modèle GKSE-12 (GLÖTZL)_________ 220
Figure 3.57 : a) Mise en place des tiges de l’extensomètre modèle GKSE-12 (GLÖTZL) ; b) Pose des
têtes électriques ; c) Raccordement des capteurs à la centrale et protection de la tête de
l’extensomètre.______________________________________________________________ 221
Figure 3.58 : a) Schéma de principe du dispositif extensométrique individuel mis en place sur le site de
Pessac (Minaus SA, BRGM) b) vue de la tête de l’extensomètre protégée par un tube
PVC c) vue de la centrale reliée à l’extensomètre.__________________________________223
Figure 3.59 : Propriétés électriques des roches, sols et minéraux (d’après Loke, 2004).________________224
Figure 3.60 : Schéma de la profondeur d’investigation lors d’une prospection électrique en fonction de
la géométrie du dispositif retenu.________________________________________________ 225
Figure 3.61 : Schémas des dispositifs de mesure les plus couramment utilisés, avec un exemple de leur
profondeur d’investigation C1 et C2 sont les électrodes de courant et on mesure la
différence de potentiel entre les électrodes de mesure P1 et P2. Les coefficients a et n
représentent le choix de la distance entre électrodes, choisis de manière à rechercher soit
une bonne profondeur d’investigation, soit une résolution adéquate à l’étude du milieu
(Dalhin & Zhou, 2004)._______________________________________________________ 225
Figure 3.62 : Principe de construction d’une pseudo-section pour la configuration Wenner (d’après
Barker, 1992)._______________________________________________________________226
Figure 3.63 : Exemple de carte de pseudo-section.____________________________________________ 226
Figure 3.64 : Mise en place des deux panneaux composés de 120 électrodes scellées dans un plot en
PVC, légèrement excentrées et enfoncées de 10 cm._________________________________228
Figure 3.65 : Localisation des deux panneaux électriques à demeure par rapport à la station
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expérimentale, avec leur orientation.______________________________________________228
Figure 3.66 : Vue du dispositif électrique avec la tranchée drainante (à gauche) et d’une prise de mesure
(à droite).___________________________________________________________________ 229
Figure 3.67 : Description lithologique de la fosse pédologique P4, d’une longueur de 12 m, parallèle au
dispositif du panneau électrique A._______________________________________________ 230
Figure 3.68 : Tomographie électrique initiale (pôle-dipôle avec espacement de 0,50 m entre électrodes)
effectuée en septembre 2008, avec la délimitation de la zone étudiée par le dispositif de
mesures à 72 électrodes installé à demeure_________________________________________230
Figure 3.69 : Inversion du panneau B en configuration Dipôle-dipôle, avec les cartes de résistivités
apparentes calculées et mesurées du 18/12/2008.____________________________________ 231
Figure 3.70 : Inversion du panneau A en configuration Pôle-dipôle, avec les cartes de résistivités
apparentes re-calculées et mesurées du 18/12/2008.__________________________________232
Figure 3.71 : Présentation de la séquence de mesure et de la localisation des points de mesure le long du
profil A (72 électrodes) suivant la configuration dipôle-dipôle._________________________233
Figure 3.72 : Panneaux inversés assemblés (DD+PD) pour les profils A et B datant du 18/12/2008, avec
la lithologie observée dans la fosse pédologique P4 servant aux calages des mesures
géophysiques._______________________________________________________________ 233
Figure 4.1 : Comparaison des données pluviométriques mensuelles pour la période d’étude 2008-2009
des stations météorologiques de Pessac et de la station de Bordeaux-Mérignac (station
MétéoFrance), avec les moyennes statistiques mensuelles de la station MétéoFrance pour la
période 1971-2000. (Source : MétéoFrance).______________________________________238
Figure 4.2 : Variations mensuelles des températures de l’air et du sol, pour des profondeurs comprises
entre 0,50 m et 5 m, sur une période de mars 2008 à décembre 2009.___________________ 240
Figure 4.3 : Variations quotidiennes des températures du sol, pour des profondeurs comprises entre 0,50
m et 5 m, sur une période de mars 2008 à décembre 2009 en fonction de la pluviométrie.____241
Figure 4.4 : Evolution de la vitesse de pénétration de la sécheresse géotechnique dans les sols (rapport
Zsec/α en m/h) en fonction du temps et de la température des sols.____________________243
Figure 4.5 : Précipitations journalières cumulées et pressions barométriques enregistrées à la station
expérimentale de Pessac d’avril 2008 à décembre 2009._____________________________ 244
Figure 4.6 : Diagramme de l’intensité des pluies en fonction des précipitations journalières cumulées
(en mm) enregistrées depuis le 11/04/08 jusqu’au 31/12/09 sur la station de Pessac.________245
Figure 4.7 : L’eau du sol dans le cycle de l’eau : a) évapotranspiration potentielle et réelle (Beauchamp,
2006) et b) les différents types de pluie en hydrogéologie karstique (Lopez, 2009)__________246
Figure 4.8 : Pluies brutes enregistrées sur le site de Pessac, cumulées aux pluies efficaces calculées pour
la période du 11/04/08 au 31/12/09.____________________________________________ 246
Figure 4.9 : Diagramme des pluies d’été (a) et d’hiver (b) enregistrées depuis avril 2008 jusqu’à
décembre 2009 à la station de Pessac, comparées à celles de la station MétéoFrance de
Mérignac pour la période 2003 à 2009.__________________________________________ 247
Figure 4.10 : Dispositif in situ de mesures des teneurs en eau dans un sol argileux avec les sondes
capacitives EC et les humidimètres TDR._________________________________________248
Figure 4.11 : Suivi de la teneur en eau volumique des sondes capacitives EC à différentes profondeurs,
en fonction de la pluviométrie– Site de Pessac (période du 10/12/08 au 31/12/09)._________ 249
Figure 4.12 : Mesures des teneurs en eau volumique mensualisées (sondes capacitives), avec la
correspondance des teneurs en eau massique (densité sèche moyenne de 1,6) et de la
pluviométrie mensuelle enregistrées sur le site expérimental de Pessac.__________________ 250
Figure 4.13 : Profil hydrique des teneurs en eau volumique mesurées par la sonde TDR-H1, moyennées
sur les semestres d’été et d’hiver pour la période 2008-2009 sur le site de Pessac.__________ 251
Figure 4.14 : Profil hydrique des teneurs en eau volumique mesurées par la sonde TDR-H2, moyennées
sur les semestres d’été et d’hiver pour la période 2008-2009 sur le site de Pessac.__________ 253
Figure 4.15 : Profil hydrique des teneurs en eau volumique mesurées par la sonde TDR-H3, moyennées
sur les semestres d’été et d’hiver pour la période 2008-2009 sur le site de Pessac.__________ 253
Figure 4.16 : Mesures des teneurs en eau volumique mensualisées (humidimètres TDR), avec la
correspondance des teneurs en eau massiques (densité sèche moyenne de 1,6) et
pluviométrie (brute et efficace) mensuelle enregistrées sur le site expérimental de Pessac.____ 254
Figure 4.17 : Synthèse des deux types de propagation de la sécheresse dans les sols argileux mis en
évidence par les profils hydriques obtenus par les TDR sur le site.______________________ 255
Figure 4.18 : Suivi de la teneur en eau volumique des sondes Thetaprobe à différentes profondeurs, en
fonction de la pluviométrie (brute et efficace) – Site de Pessac (période du 22/02/09 au
31/12/09).________________________________________________________________ 256
Figure 4.19 : Mesures des teneurs en eau volumique mensualisées (sondes Thetaprobe), avec la
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correspondance des teneurs en eau massique (densité sèche moyenne de 1,6) et de la
pluviométrie mensuelle (brute et efficace) enregistrées sur le site expérimental de Pessac.____258
Figure 4.20 : Variations saisonnières des teneurs en eau volumique à différentes profondeurs (1 m, 2 m
et 3 m) sur la période de février à décembre 2009, mesurées par deux méthodes : TDR et
Thetaprobe. Les mesures sont superposées à la pluviométrie mensuelle enregistrée sur le
site de Pessac._____________________________________________________________259
Figure 4.21 : Régression linéaire, avec la fourchette d’erreur, entre les teneurs en eau volumique
mesurées avec les deux techniques : TDR et Thetaprobe.____________________________ 260
Figure 4.22 : Variations saisonnières des teneurs en eau volumique à différentes profondeurs sur la
période de décembre 2008 à décembre 2009, mesurées par deux méthodes : TDR-H1 et
sondes capacitives._________________________________________________________ 261
Figure 4.23 : Variations quotidiennes des teneurs en eau volumique à différentes profondeurs sur la
période de décembre 2008 à décembre 2009, mesurées par deux méthodes : Thetaprobe et
sondes capacitives._________________________________________________________262
Figure 4.24 : Pluviométrie cumulée journalière (en mm) enregistrée sur le site expérimental de Pessac,
avec le positionnement des profils de tomographie électrique effectués sur la période du
11/02/09 au 09/12/09.______________________________________________________ 266
Figure 4.25 : Présentation des profils temporaires de mai 2009 du panneau A avec celui perpendiculaire
du panneau B.____________________________________________________________ 270
Figure 4.26 : Fissure de retrait en surface apparue en septembre 2009.___________________________ 271
Figure 4.27 : Pseudo-sections des résistivités apparentes mesurées et recalculées, et tomographie des
résistivités vraies inversées du profil de référence du 13/02/2009, pour le panneau A._______272
Figure 4.28 : Pseudo-sections des résistivités apparentes mesurées et recalculées, et tomographie des
résistivités vraies inversées du profil de référence du 13/02/2009, panneau B.____________ 276
Figure 4.29 : Analyse comparative entre les variations mensualisées des teneurs en eau volumique
mesurées jusqu’à 3 m de profondeur dans de l’argile (sonde TDR-H1), et la variation de
résistivités dans le même sol argileux suivant deux profils inversés du panneau A._________ 280
Figure 4.30 : Evolution comparée des déplacements mesurés à 1 m, 2 m, 3 m et 15 m de profondeur, de
la pluviométrie brute et de la pression atmosphérique enregistrées sur le site de Pessac
entre le 29/08/08 et le 31/12/09._______________________________________________ 283
Figure 4.31 : Evolution des déplacements mesurés à 3 m de profondeur et des pluies efficaces
(incomplètes) enregistrées sur le site de Pessac entre le 29/08/08 et le 31/12/09.___________284
Figure 4.32 : Détermination de la durée des phases de gonflement et de retrait identifiées à partir des
déplacements relatifs mesurés à 3 m de profondeur entre le 29/08/08 et le 31/12/09._______ 285
Figure 4.33-a : Evolution comparée des déplacements mesurés (en tassement) pour la couche entre 0
et 3 m de profondeur et des pluies efficaces enregistrées sur le site de Pessac entre le 13/09
et le 26/10/08________________________________________________________________286
Figure 4.33-b : Evolution comparée des déplacements mesurés (en tassement) entre 0 et 3 m de profondeur
et de la pression atmosphérique enregistrée sur le site de Pessac entre le 13/09 et le 26/10/08._286
Figure 4.34-a : Evolution comparée des déplacements mesurés entre 0 et 3 m de profondeur et des pluies
efficaces enregistrées sur le site de Pessac entre le 26/10/08 et le 15/06/09________________287
Figure 4.34-b : Evolution comparée des déplacements mesurés entre 0 et 3 m de profondeur et de la
pression atmosphérique enregistrée sur le site de Pessac entre le 26/10/08 et le 15/06/09____ 287
Figure 4.35 : Evolution comparée des déplacements mesurés à 3 m de profondeur et de la pression
atmosphérique enregistrée sur le site de Pessac entre le 13/12/08 et le 14/12/08.__________ 288
Figure 4.36-a : Evolution comparée des déplacements mesurés entre 0 et 3 m de profondeur et des pluies
efficaces enregistrées sur le site de Pessac entre le 15/06/09 et le 18/10/09_______________289
Figure 4.36-b : Evolution comparée des déplacements mesurés entre 0 et 3 m de profondeur et de la
pression atmosphérique enregistrée sur le site de Pessac entre le 15/06/09 et le 18/10/09____ 289
Figure 4.37 : Evolution comparée des déplacements mesurés à 3 m de profondeur et de la pression
atmosphérique enregistrée sur le site de Pessac entre le 20/09/09 et le 24/09/09___________ 290
Figure 4.38-a : Evolution comparée des déplacements mesurés entre 0 et 3 m de profondeur et des pluies
efficaces enregistrées sur le site de Pessac entre le 18/10/09 et le 31/12/09_______________290
Figure 4.38-b : Evolution comparée des déplacements mesurés entre 0 et 3 m de profondeur et de la
pression atmosphérique enregistrée sur le site de Pessac entre le 18/10/09 et le 31/12/09____ 291
Figure 4.39 : Déplacements à 3 m de profondeur et vitesses de déplacement enregistrées sur le site de
Pessac entre le 29/08/08 et le 31/12/09._________________________________________ 292
Figure 4.40 : Evolution comparée des déplacements mesurés à 0,50 m, 1 m, 2 m, 3 m et 10 m de
profondeur, de la pluviométrie brute et de la pression atmosphérique enregistrées sur le
site de Pessac entre le 19/03/08 et le 16/12/09.____________________________________293
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Figure 4.41 :Déplacements relatifs mesurés entre le fond et les différentes profondeurs entre le 19/03/08
et le 16/12/09._____________________________________________________________ 294
Figure 4.42 : Détermination des phases de gonflement et de retrait identifiées à partir des déplacements
relatifs mesurés à différentes profondeurs entre le 19/03/08 et le 16/12/09._______________ 296
Figure 4.43 : Variation journalière sur la mesure des déplacements pour la période du 07/04 au
09/04/09 (TELEMAC).______________________________________________________ 297
Figure 4.44 : Facteurs déterminant l’amplitude des tassements sous une fondation (Magnan, 2009)._____ 299
Figure 4.45 : Relation entre les déplacements _H de la couche de sol 0-3 m et de la teneur en eau
volumique à 2 et 3 m de profondeur (%) sur le site de Pessac (mesures avec un pas de temps
de 3 h) ; Rl calculé à partir de la relation de Bigot et Zerhouni (2000) (Tableau 4.16)._______ 300
Figure 4.46 : Evolution comparée de _H (0-3m), de _Wvolumique à 3 m (%) et de Rl in situ calculé sur la
période du 15/06 au 20/10/09 sur le site expérimental.______________________________ 301
Figure 4.47 : Variations du facteur Rl en fonction de la variation de perte en eau massique du sol sur la
période de retrait en 2009, à partir de la relation de Bigot et Zerhouni (2000)._____________ 302
Figure 4.48 : Analyse comparative entre l’essai de dessiccation en laboratoire avec les valeurs de Rl
obtenues, et les valeurs du facteur Rl in situ mesurées entre 0,50 et 10 m (Tableau 4.17).____ 303
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LISTE DES TABLEAUX
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formation de Brach, obtenus à partir de l’essai de dessiccation.______________________ 141
Tableau 2.18 : Résultats de l’étude statistique effectuée sur les paramètres géotechniques de la formation
de Brach._________________________________________________________________ 143
Tableau 2.19 : Matrice des coefficients de corrélation (13 variables) obtenue sur les 25 échantillons
complets provenant des sites étudiés du quartier Cap de Bos.________________________ 146
Tableau 2.20 : Matrice des coefficients de corrélation (8 variables) obtenue sur les 25 échantillons
complets provenant des sites étudiés du quartier Cap de Bos.________________________ 147
Tableau 2.21 : Nombre de sondages avec essais pressiométriques, essais de pénétration dynamique et
essais au Panda effectués sur l’ensemble des parcelles étudiées sur le quartier Cap de Bos_ 153
Tableau 2.22 : Résultats des essais pressiométriques (pression limite Pl et module de déformation E en
MPa) distingués par faciès rencontrés sur les parcelles étudiées du quartier Cap de Bos.___ 154
Tableau 2.23 : Résultats des essais au pénétromètre dynamique (résistance en pointe Qd en MPa)
obtenus par faciès sur les différentes parcelles étudiées du quartier Cap de Bos._________ 154
Tableau 3.1 : Statistiques simples sur les données de résistivités électriques apparentes (Levées
électromagnétiques EM31) sur le site expérimental de la commune de Pessac.__________ 165
Tableau 3.2 : Synthèse des prélèvements effectués par sondages à la tarière, avec un descriptif
lithologique de chacun d’eux Echantillons provenant de la formation de Brach sur le site
expérimental de Pessac.___________________________________________________ 168
Tableau 3.3 : Prélèvements effectués dans les fosses pédologiques, avec un descriptif lithologique de
chacun d’eaux Echantillons provenant de la formation de Brach sur le site
expérimental de Pessac.___________________________________________________ 168
Tableau 3.4 : Analyse minéralogique des sols argileux du site expérimental situé sur la commune de
Pessac.________________________________________________________________ 179
Tableau 3.5 : Statistiques simples sur les paramètres de caractérisation géotechnique des échantillons de
sol du site expérimental de Pessac.___________________________________________ 180
Tableau 3.6 : Résultats des essais de compressibilité, de gonflement libre et de pression de gonflement
réalisés à l’œdomètre classique sur sept échantillons intacts issus des fosses du site
expérimental (Formation de Brach).__________________________________________ 191
Tableau 3.7 : Résultats des essais de dessiccation avec détermination de la limite de retrait effective et du
facteur de retrait linéaire, réalisés sur quatre échantillons intacts issus des fosses du site
expérimental (Formation de Brach).__________________________________________ 195
Tableau 3.8 : Valeurs des paramètres de retrait issus de la courbe de retrait e=f(w) pour les quatre
échantillons de différents faciès argileux du site expérimental de Pessac.______________ 198
Tableau 3.9 : Caractéristiques intrinsèques sur la qualité des instruments de mesure branchés à la
station iMetos® (Doc. Fabricant Pessl Instruments, 2008)._________________________ 203
Tableau 3.10 : Précision des mesures d’humidité volumique et des domaines d’application des sondes
capacitives ECH20 EC-5 (ECH20 Probe user manual, 2001)._______________________ 205
Tableau 3.11 : Spécifications techniques de mesure de la sonde TRIME-T3 (Doc. Fabricant IMKO).___ 208
Tableau 3.12 :Résultats de teneurs en eau massiques correspondant aux Vw et V0 mesurées._________ 212
Tableau 3.13 : Spécifications techniques de la sonde ThetaProbe ML 2x (Thetaprobe user manual,
1999)._______________________________________________________________ 213
Tableau 3.14 : Synthèse des caractéristiques techniques des trois techniques de mesure de la teneur en
eau volumique dans les sols naturels argileux.__________________________________ 214
Tableau 3.15 : Spécifications techniques de l’extensomètre de forage modèle WR-FLEX-5 (Doc.
Fabricant TELEMAC).____________________________________________________ 217
Tableau 3.16 : Spécifications techniques de l’extensomètre de forage modèle G SE-12 (Doc. Fabricant
GLÖTZL)._____________________________________________________________ 220
Tableau 3.17 : Paramètres des configurations pour le panneau électrique A (72 électrodes) et le
panneau électrique B (48 électrodes)._________________________________________ 229
Tableau 4.1 : Valeurs moyennes mensuelles et annuelles des paramètres météorologiques
(pluviométrie, température de l’air et humidité relative de l’air) pour la période d’avril
2008 à décembre 2009.____________________________________________________238
Tableau 4.2 : Chroniques des précipitations cumulées mensuelles de la station de Pessac pour la période
2008-2009 (à gauche) et des données pluviométriques cumulées mensuelles pour les
années 2007 à 2009 pour la station MétéoFrance de Bordeaux-Mérignac (à droite)
(Source : MétéoFrance).___________________________________________________ 239
Tableau 4.3 : Vitesse de pénétration des cycles de températures (pour l’année 2008) quotidiennes et
annuelles (en m) pour différentes profondeurs dans le sol, en fonction de la température
moyenne annuelle et de l’amplitude des températures de l’air et du sol._______________ 243
Tableau 4.4 : Synthèse des résultats du suivi hydrique à l’aide de trois techniques différentes sur le site
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expérimental pour la période d’étude de décembre 2008 à décembre 2009.____________ 264
Tableau 4.5 : Profils inversés du panneau A, réalisés sur la période de février à décembre 2009, avec la
pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site expérimental.____________________267
Tableau 4.6 : Profils inversés du panneau B, réalisés sur la période de février à décembre 2009, avec la
pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site expérimental.____________________268
Tableau 4.7 : Profils des variations de résistivités des panneaux A et B issus du suivi temporel (Time
Laps Inversion), réalisés entre le profil de référence et le profil du 21/09/2009, avec la
pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site expérimental.____________________271
Tableau 4.8 : Profils des variations de résistivités vraies inversées du panneau A issus du suivi temporel
(Time Laps Inversion), réalisés entre le profil de référence et les profils sur la période
mars à décembre 2009, avec la pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site
expérimental.___________________________________________________________ 273
Tableau 4.9 : Profils des variations de résistivités du panneau A issus du suivi temporel (Time Laps
Inversion), réalisés entre les profils n°3 et n°4 (a), et les profils n°5 et n°6 (b).___________ 275
Tableau 4.10 : Profils des variations de résistivités vraies inversées du panneau B issus du suivi temporel
(Time Laps Inversion), réalisés entre le profil de référence et les profils sur la période de mars
à décembre 2009, avec la pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site expérimental.277
Tableau 4.11 : Profils des variations de résistivités du panneau B issus du suivi temporel (Time Laps
Inversion), réalisés entre les profils n°3 et n°4 (a), et les profils n°5 et n°6 (b).___________278
Tableau 4.12 : Gammes de variation des résistivités des sols argileux de Brach comparées à leurs teneurs
en eau volumique mesurées à différentes profondeurs.____________________________ 280
Tableau 4.13 : Amplitude des déplacements mesurés _H (mm) aux différentes profondeurs, et les
variations d’épaisseur de couches de sol (mm) calculées suivant différentes périodes._____294
Tableau 4.14 : Variations d’épaisseur _H des différentes couches du sol (mm) sur différentes périodes.__ 297
Tableau 4.15 : Synthèse du principe de mesures, des caractéristiques et des résultats de déplacements
mesurés par les deux extensomètres de forage mis en place sur le site expérimental.______ 298
Tableau 4.16 : Détermination du facteur Rl in situ sur la période de retrait du 15/06/09 au 20/10/09, en
fonction des variations d’épaisseur _H (mm) et de teneur en eau massique _Wm (%).____ 301
Tableau 4.17 : Détermination du facteur Rl in situ à différentes profondeurs sur la période de retrait du
20/05/09 au 22/10/09, en fonction des variations d’épaisseur _H (mm) et de teneur en eau
massique Wm (%) mesurées sur le site expérimental._____________________________ 303
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INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
2
INTRODUCTION GENERALE
par les constructions dépend donc principalement de la présence de sols argileux sensibles au
phénomène de retrait-gonflement, du climat, de l’intensité de la sécheresse et de la qualité de
la construction.
Dans le cadre du programme ARGIC et avec l’objectif de mieux décrire le
comportement des sols argileux à l’échelle départementale, la caractérisation de deux
formations géologiques localisées en Gironde a été réalisée afin de créer une base de données
de référence des essais de caractérisation de ces formations argileuses non étudiées jusqu’à
présent mais à l’origine d’importants sinistres suite à des tassements différentiels des sols.
Cette base de données comporte une carothèque pour inventorier les différents faciès
rencontrés de ces formations étudiées, et pour les caractériser plus finement du point de vue
minéralogique, lithologique, textural et géotechnique. En effet, la plupart des sols naturels
sont rarement homogènes et présentent des propriétés physiques et mécaniques très variables
spatialement et en profondeur. L’origine des tassements différentiels s’explique par des
hétérogénéités de sols pouvant être classées en deux principales catégories. La première est
liée à une hétérogénéité dans la succession lithologique des dépôts liée à l’histoire géologique
locale. Elle se traduit par une importante variation de faciès, au sein d’une même formation
géologique, selon la profondeur avec la présence de passées argileuses au sein d’un milieu
granulaire ou de lentilles silto-sableuses au sein d’une formation argileuse compacte
imperméable. Cette variabilité lithologique peut être la source d’une répartition non
homogène de la susceptibilité des sols argileux au retrait et gonflement, engendrant une
ampleur du phénomène différente suivant les couches de sol en profondeur. La seconde
source d’hétérogénéité peut être attribuée à une variation latérale et spatiale à la limite entre
deux formations géologiques. Cette variation est inhérente aux conditions géologiques et
climatiques lors du dépôt sédimentaire ou lors des processus d’érosion secondaires. Sur une
même parcelle, il est possible de rencontrer différents types de sols aux comportements
mécaniques et à la sensibilité aux variations hydriques totalement opposé. Dans ce cas de
figure propice aux tassements différentiels, des « points durs » pourront apparaître
latéralement sous les fondations superficielles à faible profondeur d’une habitation construite
sur un tel terrain, et provoquer des désordres.
La majorité des sols argileux est sensible au phénomène de retrait-gonflement, mais
cette sensibilité et son ampleur diffère en fonction de certaines propriétés à ne pas négliger
lors de recherches ou d’études géotechniques (avant-projet ou expertise), dépendant en
premier lieu de l’échelle d’étude à laquelle on se place. En effet, à l’échelle de la formation
géologique – au niveau d’une parcelle – la structure et le passé géologique vont contrôler
fortement la sensibilité au phénomène, favorisé l’accès de l’eau vers des zones moins
perméables, des intercalations de passées sableuses ou silteuses, la présence de fissures de
retrait pouvant être colmatées par des matériaux silteux favorisant ainsi les échanges
hydriques au sein de la formation à des profondeurs variables. En se plaçant à l’échelle de
l’échantillon prélevé en laboratoire, cette sensibilité dépendra de plusieurs facteurs comme
la nature et la proportion en minéraux argileux gonflants (smectites) dans les sols, de la
texture et du réseaux poreux contrôlant l’accès des molécules d’eau au sein de la structure du
sol, de l’état remanié ou intact lors du prélèvement, de la présence d’autres minéraux
(carbonates, quartz) pouvant perturber l’interaction eau-argile et la sensibilité au phénomène,
3
INTRODUCTION GENERALE
la teneur en eau initiale et sa plasticité donnant des indications sur les sollicitations hydriques
déjà subies, la densité initiale du matériau et la fissuration du matériau argileux. La
représentativité de l’échantillon par rapport à la couche de sol argileux étudiée et sensible est
également à prendre en compte. De plus, il ne faut pas négliger l’influence de
l’envahissement en profondeur par le système racinaire de la végétation (arbustes et arbres)
dans les sols argileux. La végétation est liée à des processus d’extraction in situ de l’eau
particulièrement efficace lors du retrait des sols, jusqu’à de grandes profondeurs suivant
l’essence d’arbre.
4
CHAPITRE I.
SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
1. INTRODUCTION
Les sols argileux sont reconnus comme des sols sensibles aux variations hydriques
subies au cours des cycles saisonniers, pouvant engendrer des désordres importants sur les
constructions en France et à travers le monde. Ce phénomène de retrait-gonflement ne
s’applique qu’aux sols argileux, mais l’amplitude du phénomène dépend de la nature
minéralogique, chimique et mécanique des constituants d’un sol argileux. De nombreux
travaux ont été réalisés afin d’étudier le problème de retrait-gonflement des sols argileux
(Skempton, 1962 ; Chen et Ma, 1987 ; Basma et al. 1996; Thomas et al. 2000 ; etc…).
L’objectif de ce chapitre bibliographique est d’analyser les différents critères jouant un rôle
dans les processus de retrait et de gonflement des sols argileux, et d’extraire des travaux
scientifiques les corrélations établies entre les différents paramètres géotechniques, hydriques,
physiques, chimiques et mécaniques, déterminés à partir d’essais de caractérisation directe et
indirecte, aussi bien en laboratoire qu’in situ.
L’amplitude des mouvements verticaux de sol dépend de facteurs de prédisposition
relatifs à la composition minéralogique, la proportion de minéraux argileux et la texture des
sols concernés. En effet, les sols à comportement gonflant sont ceux qui possèdent des
minéraux argileux sensibles à l’eau, responsables de leur capacité à gonfler et à se rétracter
après des cycles annuels de variations de teneur en eau. Plus les sols deviennent saturés en
eau, plus les minéraux argileux absorbent l’eau sur leur surface spécifique externe et plus ils
augmentent de volume. Au contraire, il est naturel de voir se développer à la surface des sols
argileux des fissures de retrait en période de déficit hydrique. La perte en eau des sols se
traduit par une augmentation de la succion, suivie d’une diminution de volume et enfin par la
création de fissures de retrait à la surface (Mouroux et al. 1988).
Pour une meilleure compréhension du comportement macroscopique des sols argileux,
nous redéfinissons au sens minéralogique les argiles en présentant leurs propriétés
structurelles, depuis le feuillet élémentaire jusqu’à l’échantillon et le système d’interactions
entre les particules argileuses et le fluide interstitiel. Après avoir défini les argiles d’un point
de vue minéralogique, les processus proprement dit de retrait et de gonflement sont analysés,
en considérant leurs origines (physiques, chimiques et mécaniques) et en précisant les facteurs
extérieurs pouvant les influencer. Les caractérisations directes et indirectes du potentiel de
retrait et de gonflement des sols argileux sont exposées, aussi bien en laboratoire qu’in situ,
par des mesures géotechniques, hydriques, thermiques et mécaniques. L’ensemble des
corrélations entre paramètres rassemblées dans ce travail fera l’objet d’une analyse critique.
Les principaux résultats bibliographiques existants sur les paramètres environnementaux
seront présentés, précisant leur rôle de facteur de préparation au retrait-gonflement des sols
argileux.
6
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
différents niveaux d’organisation qui constituent les argiles. Cette partie décrit également les
interactions qui se produisent entre la phase solide et la phase liquide, liées à la nature
minéralogique des argiles, à la nature chimique du fluide interstitiel et à la taille des espaces
poreux. Par la suite, le mécanisme de gonflement lors de l’hydratation des argiles sera
brièvement abordé.
a) b)
Figure 1.1 : Structure d’un tétraèdre SiO4 a) et d’une couche tétraédrique b) (Eslinger et Peaver, 1988)
7
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
a) b)
Figure 1.2 : Structure d’un octaèdre Al(OH)6 a) et d’une couche octaédrique b) (Eslinger et Peaver,
1988)
Ce type de structure à très grande surface spécifique associée à des caractéristiques
physico-chimiques très particulières, explique la capacité des argiles à admettre de nombreux
échanges de cations et d'anions dans leur réseau. Les substitutions d’atomes peuvent être
fréquentes, désorganisant ainsi l’édifice cristallin. Elles ont pour origine des déséquilibres au
niveau des charges des feuillets. Ces feuillets sont alors compensés par adsorption de cations
(ions potassium, sodium et chlore) dans l’espace interfoliaire, qui représente la distance inter-
réticulaire séparant deux feuillets successifs. C’est cet espace qui est responsable du
gonflement ou non des argiles, suivant l’ordre d’empilement et d’assemblage des feuillets.
8
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
rapport aux autres et le nombre de feuillets par particule, sont variables suivant le type
d’argile et son état hydrique (Ben Rhaeim et al. 1986; Saiyouri, 1996, cités par Mrad, 2005).
L’espace entre deux feuillets est appelé « espace interfoliaire » dont les dimensions peuvent
atteindre plusieurs nanomètres.
Lorsque l’on observe une particule argileuse, on peut différencier deux types de porosités :
- la porosité interfoliaire (ou intraparticulaire) définie entre deux surfaces internes de
feuillets d’une même particule,
- la porosité interparticulaire définie entre deux surfaces externes de deux particules.
Les feuillets d’une argile ne sont pas toujours électriquement neutres. Il arrive que certaines
substitutions, ou remplacement isomorphiques de Si4+ par Al3+ ou Fe3+ aient lieu dans les
couches tétraédriques, et de Al3+ par Mg2+ ou Fe2+ dans les couches octaédriques. Ces
substitutions sont dites isomorphes sans modification de la morphologie du minéral et les
dimensions du feuillet restent quasi-identiques. Un déséquilibre de charges au sein de la
particule argileuse peut également être dû à la neutralisation incomplète de charges des
atomes terminaux aux extrémités des couches des feuillets. Ainsi, les surfaces externes des
particules d’argiles pourront devenir négatives. Cette électronégativité des particules est une
des caractéristiques des argiles expliquant leur sensibilité. En effet, des cations présents dans
le milieu environnant viennent alors se positionner à proximité d’un feuillet, en particulier
dans l’espace interfoliaire, afin de compenser le déficit de charge. Ces cations ne font pas
partie intégrante de la structure des argiles, et peuvent à nouveau être échangés ou remplacés
par d’autres cations présents dans le fluide interstitiel. Pour mesurer la quantité de charges
négatives excédentaires, on utilise la notion de Capacité d’Échange Cationique (CEC). Ainsi,
les particules argileuses sont soumises à un ensemble de force d’attraction et de répulsion qui
varient en fonction de la teneur en eau et dépendent des substitutions isomorphes.
L’agrégat (aussi appelé grain) est un assemblage désordonné entre les particules
argileuses, dont la forme et les dimensions sont variables. À l’échelle de l’agrégat, Gens et
Alonso (1992) ont limité le nombre de niveaux structuraux à deux, comme représentée à la
figure 1.4 :
- la « microstructure », correspondant aux agrégats constitués par l’assemblage des
particules argileuses avec d’autres éléments du sol,
- la « macrostructure », définie comme l’assemblage macroscopique des agrégats.
C’est ce que ces auteurs qualifient de double structure.
Figure 1.4 : Différents niveaux structuraux de sols argileux (Gens et Alonso, 1992)
9
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Tableau 1.1 : Classification des phyllosilicates (d'après Caillère et Hénin, 1959, complété par Mitchell, 1993)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
feuillets par particule de kaolinite (de quelques dizaines à quelques centaines de feuillets
solidement liés l’un à l’autre) et la faible valeur de la surface spécifique qui ne dépasse pas
généralement 45 m2/g. Les substitutions isomorphes sont peu fréquentes dans ce type
d’argiles grâce à la stabilité physique de sa structure, et le pouvoir de fixation des cations ne
dépasse pas 15 méq/100g. La kaolinite se forme dans les sols bien drainés, par pH acide
surtout en climat subtropical et tropical. Suite à l’addition d’eau entre les feuillets, l’espace
interfeuillet augmente à 10 Å et un minéral d’halloysite se forme par altération de la kaolinite.
Al
Si
Al Distance interparticulaire:
7,2 Ǻ
Si
Al
Si
Si et Al
Al et Mg
Si et Al
Distance interparticulaire : Si et Al
9,6 Ǻ N couches de H2O et
Al et Mg
cations échangeables
Si et Al
Si et Al
Al et Mg
Si et Al
Figure 1.6 : Structure des smectites (OH)4 Si8 (Al10/3 Mg2/3)O20, n H2O
11
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Si et Al
Distance interparticulaire:
Si et Al
9,6 Ǻ
Al
Si et Al
Si et Al
Al
Si et Al
Figure 1.7 : Structure de la particule d’illite (K, H2O)2 Si8 (Al, Fe, Mg)4,6 O20 (OH)4
Distance interparticulaire:
Brucite 14 Ǻ
Figure 1.8 : Structure d'une chlorite (OH)4 (Si Al)8 (Mg, Fe)6 020
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
a) Interstatifiés réguliers
b) Interstatifiés irréguliers
Les propriétés bien particulières de ces différentes familles d’argiles sont conditionnées :
- par les propriétés structurales des minéraux tels que la charge des feuillets, le type et la
charge des ions compensateurs, la taille et la surface spécifique des particules,
- par les conditions environnantes telles que la température, le climat, la nature de la
roche mère, etc. (Tessier, 1984; Durand et al., 1995 ; Van Damme, 2002).
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
s’établir entre l’eau et les sites où les charges négatives manifestent leur action
attractive (Figure 1.10) ;
a) b)
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Plan de cisaillement
Distance
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
de minéraux non argileux dans un sol entraîne une dilution des minéraux argileux, induisant
une surface spécifique totale inférieure à celle de l’argile pure.
Tableau 1.2 : Caractéristiques physico-chimiques des minéraux argileux (Bultel, 2001; Mitchell, 1993; Mrad, 2005)
* La Capacité d’Echange Cationique (CEC) se définie comme le nombre de cations monovalents qu’il est possible de
substituer aux cations compensateurs pour compenser la charge électrique de 100 g de ce minéral calciné, soit la capacité
d’échange qui est liée à la charge négative du feuillet.
Dans le cas des illites et des smectites, la structure du feuillet est la même alors que les
CEC sont différentes. La différence provient du mode de formation des argiles. Dans le cas de
l’illite, les cations intégrés à l’intérieur de la structure sont différents de ceux d’une smectite :
le déficit de charge n’est pas le même et les CEC sont donc différentes. Si les kaolinites ont
une surface spécifique et un pouvoir d’échange cationique faibles, c’est parce que leur
constitution rend l’accès entre les couches minérales presque impossible à cause des fortes
liaisons qui sont établies entre elles. Au contraire, les smectites montrent une très grande
facilité de séparation de leurs couches, ce qui explique l’importance de leur surface spécifique
et du pouvoir d’échange cationique. Les illites constituent un cas intermédiaire où les surfaces
chargées sont seulement les surfaces latérales et basales externes alors que les autres sont
« soudées » par le biais du cation potassium. On note que la présence d’éléments non argileux
réduit considérablement la surface spécifique d’une argile (Saiyouri, 1996).
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Agradation
Dégradation
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
au-delà de la limite d’élasticité. Ces argiles sont dites « raides ». D’une manière générale
(Rousset, 1988 cité par Gaombalet, 2004), les argiles dites plastiques présentent des teneurs
en eau importantes (smectites), alors que celles dites « raides » sont marquées par la présence
de carbonates et de quartz qui peuvent leur conférer ce type de comportement. Le caractère
déformable est lié à la minéralogie des argiles mais aussi à l’état de compaction du matériau.
En effet, à grande profondeur, les argiles sont souvent compactes avec une porosité et une
teneur en eau faibles. D’après ces travaux, Rousset (1988) indiquent que la transition entre le
matériau tendre et celui induré peut être caractérisé par le module d’Young, par la résistance
mécanique et par son caractère ductile ou fragile.
Figure 1.13 : Arrangement des particules d’argiles en suspension (d’après Van Olphen, 1977,
modifié par Bultel, 2001)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Différents autres modèles de texture pour les sols argileux sont proposés dans la
littérature. Ainsi Vali et Bachmann (1988) défendent le modèle de « bande ». Pour eux, les
agrégats seraient composés de feuillets agglomérés par des interactions face-face, mais avec
un recouvrement partiel de leurs surfaces respectives. Dans ce cas, la flexibilité des feuillets
permet d’obtenir un réseau tridimensionnel. D’autre part, Pons et al. (1981) et Tessier (1984)
(Figure 1.14), en utilisant la microscopie électronique, ont démenti la théorie des châteaux de
cartes de Van Olphen (1977). Ils ont suggéré que la structure du gel était une conséquence
d’un réseau alvéolaire de pores lenticulaires formé grâce à la flexibilité des feuillets.
Van Damme et al. (1987) ont proposé un modèle assez proche constitué d’un réseau
lenticulaire connecté et formé par agrégation aléatoire de feuillets. Collins et McGown
(1974), ont repris et complétée la classification de Van Olphen en étudiant des sols naturels
avec une concentration en particules non argileuses non négligeable et en introduisant une
classification des relations existant entre les particules argileuses et les autres grains sableux
ou silteux (Figure 1.15). Différents types d’assemblage sont établis suivant la nature de la
matrice et des agrégats. Dans les travaux de Le Roux (1972) sur des marnes étudiées au MEB,
Audiguier (1979) distingue trois classes de textures principales : une texture homogène (tous
les minéraux sont intimement mélangés sans direction particulière), une texture orientée (une
direction privilégiée apparait dans l’arrangement des grains) et une texture floconneuse ou en
microagrégats. Dans ce cas, la phase argileuse se présente sous forme de flocons
grossièrement sphériques, soit seule, soit associée aux carbonates.
Enfin, Gens et Alonso (1992), en se basant sur les travaux de Collins et McGown
(1974), proposent un autre schéma de texture pour les sols gonflants. Selon les auteurs, les
particules élémentaires sont composées de quelques feuillets sous forme de plaquettes et leur
assemblage donne des agrégats. Si la texture est dominée par l’arrangement de particules
élémentaires, on aura une texture « matricielle », si elle est composée d’agrégats en forme de
grains, on aura une texture « agrégée » (Figure 1.15). Trois niveaux texturaux sont alors
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
pour leur emploi dans le Génie Civil. Les sols argileux correspondent aux « Fine
grained soils with 50 % or more passes n°200 sieve , soit un passant équivalent à un
diamètre de 74 µm en France. En fonction de la limite de liquidité (< ou > à 50 %),
des sous-classes se distinguent telles que ML, CL, OL (Silts and clays with wL ≤ 50
%) et MH, CH, OH (Silts and clays with wL ≥ 50 %).
ML silt
silt and clay with liquid inorganic
limit < 50 %
CL clay
organic OL organic silt, organic clay
Fine grained soils
more than 50% passes silt of high plasticity,
MH
No.200 sieve elastic silt
silt and clay with liquid inorganic
clay of high plasticity, fat
limit ≥ 50 % CH clay
organic OH organic clay, organic silt
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
la classification GTR (SETRA-LCPC, 1992 et mis à jour en juillet 2000) (Figure 1.17)
: elle permet de classer les matériaux selon le guide technique « Réalisation des
remblais et couches de forme » et qui s’appuie sur un retour d’expérience de
chantiers sur la réutilisation des matériaux en place. Ce guide, initialement dédié aux
travaux de terrassements d’infrastructures routières, est actuellement largement
appliqué par l’ensemble de la profession (maîtrise d’œuvre, ingénierie, entreprises)
depuis la conception jusqu’à la construction d’ouvrages dans le domaine routier ou
dans le domaine de la construction. La classification des sols est basée à la fois sur
des paramètres de nature (granularité, plasticité et valeur de bleu) et sur des
paramètres d’état (teneur en eau, indice de consistance et poids volumique). Les sols
argileux correspondent aux sols de classe A (tamisât 80 µm > 35 %) avec des sous-
classes A1 à A4 suivant la plasticité croissante des argiles. Ce guide détermine les
modalités de mise en œuvre en fonction de la classe de sol (extraction, traitement,
compactage).
Figure 1.17 : Classification GTR pour les sols fins de type A (SETRA, 1992)
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Les variations de volume des sols argileux ne sont pas directement proportionnelles au
pourcentage d’argile, elles dépendent également de leur composition et de leur nature
minéralogique, soit de leur composition physico-chimique (voir §2.3.3 et Tableau 1.1). À
l’échelle du feuillet, trois propriétés jouent un rôle important dans le phénomène de
gonflement. Ce sont la densité de la charge, la CEC et le pH de l’eau interstitielle (Cojean et
al., 2006).
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Si l’élément de sol considéré est situé sous la nappe phréatique à une cote z, la pression
interstitielle est égale à la pression exercée par la colonne d’eau sus-jacente, soit u0 = γw.z. Si
l’on permet alors au sol de se drainer, un phénomène de consolidation va se développer,
correspondant à l’expulsion de l’eau en surplus. Un nouvel équilibre va alors s’établir pour
l’état de contraintes, avec :
u0 = 0
σ’ = σe
Dans un milieu poreux, l’existence conjointe d’une phase gazeuse et liquide provoque le
développement de ménisques capillaires air-eau. Le développement de ces ménisques dans la
structure du sol est la caractéristique principale d’un milieu non saturé (Delage et Cui, 2000),
et traduit une pression négative de l’eau appelée succion. Si la contrainte σe est alors
supprimée, le même phénomène se produit en sens inverse, et immédiatement :
u = -σe
σ’ = σe
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le gonflement primaire est une phase relativement rapide, qui est dû à la dissipation de
succion dans les macropores du sol par migration de l’eau dans l’éprouvette à partir de ses
extrémités. Cette phase est contrôlée par le gradient de charge hydraulique et la perméabilité
du sol. Elle dure en général quelques heures à quelques jours suivant le type et l’état de
consolidation initial du sol argileux. La phase de gonflement secondaire est quant à elle liée à
l’hydratation progressive des minéraux argileux de la structure et correspond à un processus
de cinétique très lent d’après Alonso et al. (1989, 1991). Ces faibles vitesses de déformation
sont en accord avec des observations faites dans des massifs de roche autour de tunnels
notamment, où le processus de gonflement peut se dérouler pendant plusieurs années, voire
plusieurs décennies (Steiner et al., 1993).
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.20-a : Influence de la densité sèche sur Figure 1.20-b : Influence de la teneur en eau initiale
le gonflement (Sridharan et al., sur la pression de gonflement mesurée
1986) par la méthode de gonflement libre
(d'après Guiras-Skandaji, 1996)
D’autres auteurs ont travaillé en laboratoire sur des argiles plastiques compactées afin
de montrer que la hauteur des échantillons remaniés (Hachichi et Fleureau, 1999) a une
influence importante sur la succion et sur la pression de gonflement (Komine et Ogata, 2003).
Les résultats ont montré que plus l’échantillon est dense, plus le gonflement est important.
Alonso et al. (1999) ont pu observer que la pression de gonflement passe par un maximum
avant de décroître au cours de l’hydratation (Figure 1.21). Des essais à succion contrôlée sur
des échantillons d’argiles de Boom compactés ont donné les mêmes résultats (Romero, 2001).
En même temps que la succion diminue et que la pression de gonflement augmente (Lloret et
al., 2003), la résistance entre les agrégats du sol diminue et à partir d’un certain seuil, les
particules s’effondrent et provoquent la baisse de la pression de gonflement. Ceci indique que
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
la teneur en eau initiale et la densité sèche initiale d’un sol argileux ont un effet sur le taux et
la pression de gonflement. Comme la pression de gonflement et le taux de gonflement d’un
sol argileux dépendent du poids volumique sec initial et de la teneur en eau initiale, ils
dépendent aussi de la succion initiale. En effet, lorsque la succion initiale du sol diminue, sa
capacité d’absorption en eau diminue d’autant jusqu’à saturation du sol, ce qui réduit le taux
de gonflement du sol.
Figure 1.21 : Evolution de la pression de gonflement au cours de l’humidification (Alonso et al., 1999)
Cependant il ne faut pas négliger d’autres paramètres pouvant aussi influencer aussi le
processus de retrait-gonflement in situ et que l’on ne peut reproduire en laboratoire à cause de
l’effet d’échelle. Ces paramètres sont le micro-climat, la topographie, le type de végétation,
l’hydrogéologie et enfin la température de l’air et du sol du lieu d’étude.
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.22 : Taux de gonflement en fonction du pourcentage de bentonite d’après Tabani (1999)
Figure 1.23 : Variation du profil de teneur en eau dans le sol en fonction des saisons (James, 2004)
Dans ces essais, les éprouvettes sont soumises alternativement à des phases d’imbibition
et de séchage par injection d’air dans les plaques poreuses ou par évaporation naturelle. Ceci
provoque dans certains cas, une fatigue du matériau testé avec une diminution de sa capacité à
gonfler ou au contraire, un accroissement du taux de gonflement. Al Homoud et al. (1995) ont
entrepris une étude systématique du gonflement de six argiles différentes et ont montré que
sous l’effet répété de cycles de séchage et d’imbibition les sols présentent des signes de
fatigue. Le premier cycle provoque la plus grande réduction du potentiel de gonflement ;
celui-ci diminue encore pendant les cycles suivants pour se stabiliser au bout de quatre ou
cinq cycles. L’observation des argiles au M.E.B montre un réarrangement progressif des
particules argileuses pendant les cycles qui, par agrégation, conduit à une disposition plus
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
stable des particules vis-à-vis de l’absorption de l’eau. Cependant, compte tenu des faibles
vitesses de gonflement observées en général, la question de la représentativité de ce type
d’essai, réalisé sur des périodes relativement courte, se pose.
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Cette contraction du matériau par dessiccation s’interrompt à partir d’un certain seuil de
succion où l’air occupe tous les espaces des macropores jusqu’à atteindre l’état de volume
constant. Dans ce cas, la teneur en eau correspondante atteint la limite de retrait. La courbe de
retrait qui lie l’indice des vides (e = Vv/Vs) à la teneur en eau volumique permet
de caractériser les variations de volume d’un matériau argileux au cours de la dessiccation et
ainsi comprendre le mécanisme de retrait (Figure 1.25). Il y a au cours de la dessiccation le
développement d’une macroporosité due à la contraction des agrégats.
e (-) = Vv/Vs
ω (%) = Vw/Vs
Figure 1.25 : Représentation schématique de la courbe de retrait d’une argile (d’après Tessier, 1984)
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
que la dilatation volumique est à l’origine du gonflement macroscopique. Grâce à ces deux
techniques, Vayssade (1978) et Parcevaux (1980) ont obtenu des résultats très significatifs sur
des argiles composées essentiellement de kaolinite, et des résultats moins probants sur un
interstratifié : illite-smectite de l’argile verte de Villejuif, de l’argile de Provins et de Fausses
glaises. Leurs observations au M.E.B ont montré que les sols étudiés ont à l’état naturel une
texture assez compacte, constituée d’agrégats argileux plus ou moins individualisés et tassés
les uns contre les autres. Au cours du gonflement, cette texture évolue vers une configuration
en agrégats séparés par des pores de géométrie plutôt bidimensionnelle. La taille des agrégats
diminue et l’épaisseur des pores augmente au fur et à mesure du gonflement comme cela est
illustré à la figure 1.26 (Parceveaux, 1980).
Figure 1.26 : Evolution de la texture des sols au cours du gonflement d’après Parceveaux (1980)
Par injection de mercure, deux classes de pores ont été mises en évidence pour la
plupart des sols étudiés avec des :
- pores intra-agrégats (rayon de pores < 0,05 mm),
- pores inter-agrégats (rayon de pores > 0,05 mm).
Bigorre et al. (2000) confirment que l’évolution texturale et structurale des argiles a des
répercussions directes sur le comportement hydrique des sols. Elle est due à la redistribution
des argiles dans les profils pédogéniques. Ces auteurs ont ainsi mis en relation l’évolution des
propriétés de surface des sols argileux et leur comportement hydrique (Figure 1.27).
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.27 : Evolution des minéraux argileux durant la pédogénèse en relation avec les propriétés
hydriques du sol d'après Bigorre et al. (2000)
Troalen et al. (1984) ont également utilisé le M.E.B pour analyser les mécanismes du
gonflement de matériaux argileux de la région du Caire. Il s’agissait d’argilites massives et
argilites litées dont la fraction argileuse était essentiellement composée de montmorillonite
(argiles gonflantes). Les résultats du gonflement sur un échantillon d’argilite massive ont
révélé une microtexture finale, après gonflement, serrée dans une direction et plus lâche dans
une autre, caractérisant un comportement anisotrope (Figure 1.28-b). Dans certains
échantillons s’observe un réarrangement des agrégats argileux avec une diminution de la taille
des particules et une fermeture plus ou moins marquée des discontinuités. Dans le cas des
argilites litées, pour lesquelles les paramètres physico-chimiques et minéralogiques sont
voisins, les microtextures finales après gonflement sont relativement serrées et denses
comparées à celles initiales (Figure 1.28-a).
Figure 1.28 a et b : Observations au M.E.B d'une texture argileuse (Troalen et al, 1984)
Ces expériences montrent que le gonflement se traduit par des ouvertures entre les
feuillets argileux, compensées par la fermeture partielle ou totale des discontinuités initiales,
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
soit des espaces inter-agrégats (Figure 1.28-b). Ces exemples confirment que pour les
smectites, le gonflement interfoliaire prend une ampleur considérable, et que les micro-
textures jouent un rôle essentiel lors du gonflement. L’évolution de la texture en est d’autant
plus nette et significative que le matériau est plus fin et plus riche en minéraux argileux. Sous
un climat tempéré, la présence de smectites va conduire à une déstructuration progressive du
sol. En été, les smectites se déshydratent avec la formation de fissures, et en hiver elles
gonflent refermant plus ou moins partiellement les fissures existantes (Figure 1.29).
Figure 1.29 : Destructuration d’un sol à cause du gonflement des argiles (La Nature, 1981 cité
dans cours Géologie des Argiles )
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Il faut préciser que la succion est une grandeur physique difficile à mesurer autant en
laboratoire que sur le terrain. Elle nécessite diverses techniques de façon à couvrir toute la
gamme des succions rencontrées dans les sols, et pouvant atteindre plusieurs centaines de
méga pascals (Cui & Delage, 1996). On utilise souvent des pierres poreuses céramiques de
très fine porosité ou la tensiométrie (Mantho, 2005). Plusieurs techniques existent si l’on
cherche à imposer une succion constante telles que la méthode osmotique (Delage et Cui,
2000), la méthode par translation d’axe (Richards, 1935) et la méthode des solutions salines
(cité par Cuisinier, 2002).
Mollins et al. (1996) montrent que lors du chargement mécanique d’un mélange sable-
bentonite, il existe deux zones distinctes en fonction de la contrainte appliquée. Sous faible
charge, le comportement est caractéristique de celui de la bentonite. À forte charge, une partie
de l’effort est repris par les grains de sable, et le comportement tend vers celui du sable.
Mollins et al. (1996) montrent que la limite entre ces deux zones est fonction de la teneur en
particules argileuses du mélange. Les hypothèses avancées par Graham et al. (1986), selon
lesquelles la distribution des contraintes dans le mélange combine une relation entre les grains
de sables peu compressibles et les argiles au comportement régi par la double couche, peuvent
expliquer le comportement mis en évidence par Mollins et al. (1996).
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.30 : Influence sur la courbe de rétention hydrique du poids volumique sec initial
(Romero et al. 1999)
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
- une troisième zone, qui correspond aux valeurs de succions supérieures à 20 MPa,
pour laquelle la variation de l’indice des vides est faible et réversible. Dans cette
dernière phase, les déformations sont élastiques.
Ces résultats montrent également qu’un cycle de dessiccation-humidification entraîne
un retrait irréversible. Comme dans le cas de sols non gonflants (Vicol, 1990), on constate que
la pente de la partie en humidification (DE) est quasiment égale à celle de la partie
surconsolidée en séchage (AB) (Figure 1.31). Biarez et al. (1988) et Fleureau et al. (1993) ont
obtenu le même type de comportement à partir d’une montmorillonite Ca remaniée pour les
premiers auteurs, et à partir d’un interstratifié du type S/K provenant du Sud-Ouest de la
France pour les troisièmes auteurs (Figure 1.32).
Figure 1.31 : Variation de l’indice des vides en fonction de la succion pour un échantillon
d’argile de Boom sous contrainte verticale de 5,5 MPa (Robinet et al. 1997)
Figure 1.32 : Comportement d’une pâte d’argile plastique FoCa lors d’un cycle de drainage-
humidification (Fleureau et al. 1983)
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.33 : Variation de l’indice des vides avec la succion au cours d’un cycle de séchage-humidification
d’échantillons compactés sous différentes pressions de consolidation (Pakzad, 1995).
Les résultats, présentés à la figure 1.33, font apparaître une déformation irréversible qui
diminue lorsque la contrainte de consolidation augmente. Dans ces conditions, la dessiccation
d’une smectite provoque la coalescence irréversible de plusieurs unités cristallines, et ainsi la
création de particules de plus grande taille. Ceci modifie les propriétés de gonflement de ces
argiles affectées de manière irréversible par la dessiccation. Ces auteurs notent en même
temps que le comportement du sol au cours de l’humidification dépend du degré de
dessiccation subi par le matériau. Ainsi, plus le matériau aura été amené à une succion élevée,
plus les particules créées seront de grande taille. Ces conclusions sont appuyées par les
observations de Basma et al. (1996) qui constatent que le séchage tend à provoquer une
restructuration irréversible du sol, dépendante du degré de dessiccation atteint.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Ainsi, les travaux d’Al-Hamoud et al. (1995) ont mis en évidence la diminution des
propriétés du gonflement avec le nombre de cycles à partir de six échantillons intacts de sols
argileux (Figures 1.34 et 1.35). Ils montrent un phénomène de fatigue du potentiel et de la
pression de gonflement avec le nombre de cycles d’humidification-séchage, dont le premier
cycle cause la réduction maximale du potentiel de gonflement. Un équilibre est atteint après 4
à 5 cycles. Les auteurs attribuent ce phénomène de fatigue au réarrangement continu des
particules de sol argileux durant les sollicitations hydriques, conduisant de plus en plus à la
destruction de la structure interne de l’argile qui se traduit par une baisse de sa capacité à
gonfler.
Figure 1.35 : Evolution des propriétés de gonflement avec le nombre de cycles hydriques sur six sols
argileux intacts (Al-Hamoud et al., 1995)
Des résultats concordants ont été trouvés par Dif et Bluemel (1991) (Figure 1.34) en
réalisant des essais d’humidification-séchage sur des sols intacts contenant entre 60 et 69 %
d’argiles. Toutefois, le phénomène inverse (augmentation du potentiel de gonflement au fil
des cycles) a été mis en évidence par d’autres auteurs tels que Osipov et al. (1987). Ils ont pu
observer, sur cinq types de sols argileux, que la pression et le potentiel de gonflement
augmentent avec le nombre de cycles en utilisant à la fois des échantillons intacts et remaniés
(Figure 1.34). Dans son étude sur un silt argileux compacté du côté humide de l’optimum
Proctor modifié, Day (1994) a observé que l’amplitude du retrait et gonflement augmente de
façon importante à partir du troisième cycle (Figure 1.34) et d’un cycle à l’autre (Figure 1.36).
L’auteur a expliqué ce phénomène par la destruction, suite aux cycles d’humidification-
séchage, de la structure argileuse après compactage à une teneur en eau située du côté humide
de l’optimum Proctor ; ce qui induit un gonflement plus important. Ce même auteur a constaté
en 1995, à partir d’une étude sur un mélange de 80 % de quartz et 20 % de montmorillonite
compacté à différentes teneurs en eau (w = 10 % : compactage du côté sec et w = 30 % :
compactage du côté humide), que la teneur en eau initiale de compactage jouait un rôle
important sur le potentiel de gonflement. Dans ce cas, le sol semble manifester un phénomène
de fatigue pour un compactage du côté sec (w = 10 %), et une augmentation du potentiel de
gonflement pour un compactage du côté humide (w = 30 %). Après un certain nombre de
cycles, l’amplitude du retrait-gonflement se stabilise (Figure 1.36).
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.36 : Essais de retrait-gonflement réalisés sur un silt argileux compacté du côté humide de
l’optimum Proctor modifié (Day, 1994)
Figure 1.37 : Influence du chemin de contrainte sur les déformations : a) chemin suivis ; b) variations
de l’indice des vides (Villar, 1999)
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Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Les essais EDS 1-5, EDS 5-5 et EDS 4-7 mènent à un indice des vides final
significativement différent avec la même variation de succion imposée. Le résultat de l’essai
EDS 3-9 est à mettre à part vu que la succion est augmentée au début de l’essai et induit donc
un indice des vides final très différent de ceux obtenus par les autres chemins de contraintes.
Ces essais indiquent que l’indice des vides dépend du chemin de contrainte qui a été suivi
pour des sols argileux gonflants. Les mêmes chemins réalisés avec des sols argileux non
gonflants auraient tous abouti au même indice des vides initial.
Dans cette relation, le paramètre χ est le coefficient pondérateur de Bishop, qui varie de
0 pour un sol sec à 1 pour un sol humide. Cependant, l’évaluation des variations volumiques
dans les sols non saturés à l’aide de cette équation a montré ses limites, notamment car :
- ce principe ne peut prévoir le phénomène « d’effondrement » d’un sol lorsque celui-ci
est réhumidifié sous charge constante. En effet, lorsqu’un sol non saturé est humidifié
sous charge verticale, on observe un léger gonflement et suivant la charge appliquée,
une réduction de l’indice des vides qui peut se produire lors de la mise en eau : c’est le
phénomène d’effondrement,
- la détermination du paramètre χ est difficile à obtenir expérimentalement car ce
paramètre dépend de nombreux facteurs tels que le degré de saturation et le chemin de
contraintes suivi.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Parmi les modèles destinés aux sols non saturés et s’appuyant sur ce concept, le modèle
de Barcelone BBM (Barcelone Basic Model) pour les sols non saturés, présenté par Alonso et
al. (1989 et 1991) permet de rendre compte des caractéristiques du comportement des sols
non saturés. Ce modèle, basé sur la théorie de l’élasto-plasticité, est une extension du modèle
de Cam-Clay modifié dans le domaine des succions non nulles et s’applique aux sols
faiblement gonflants (sables, limons, argiles sableuses et peu plastiques). Il a été conçu et
formulé pour des états de contraintes isotropes et triaxiales. Nous ne décrirons pas le détail de
ce modèle dans ce paragraphe. Toutefois, il a été établi que ce modèle permet de décrire
correctement la plupart des phénomènes observés dans les sols non saturés, notamment
l’effondrement sous charge, l’augmentation de la pression de préconsolidation avec la succion
et la dépendance du résultat du chemin de contrainte. Cependant, les limites du modèle élasto-
plastique sont décelées pour décrire le comportement des sols fortement expansifs. Ceci est dû
principalement à la structure plus complexe des sols argileux, à l’influence de l’état initial et
du chemin de contraintes suivi lors du gonflement et des pressions de gonflement (Brackley,
1973 ; Justo et al., 1984, cité par Mrad, 2005). C’est pourquoi les auteurs du modèle BBM ont
proposé une évolution de celui-ci destiné aux sols fortement expansifs : il s’agit du modèle
BExM (Barcelona Expansive Model) (Gens et Alonso, 1992 ; Alonso et al., 1999). Pour
décrire les phénomènes constatés expérimentalement sur des sols gonflants, Gens et Alonso
(1992) et Alonso et al. (1999) considèrent une structure simple à deux échelles : la
microstructure qui correspond aux minéraux actifs de l’argile constituant les agrégats, et la
macrostructure qui tient compte du reste de la structure et de l’arrangement des agrégats.
L’élaboration de ce modèle repose sur un certain nombre d’hypothèses :
- la microstructure reste saturée quel que soit le niveau de succion ; le concept de
contrainte effective est considéré comme applicable à cette échelle,
- les déformations de la microstructure seront considérées élastiques et volumiques,
- les équilibres mécaniques, hydriques et chimiques sont réalisés entre la macro et la
microstructure,
- le couplage entre la microstructure et la macrostructure se traduit par la possibilité de
création de déformations plastiques macrostructurales à partir des déformations
microstructurales élastiques,
- le comportement de la microstructure est indépendant du comportement de la
macrostructure, l’inverse n’étant pas vrai.
Ces hypothèses imposent que les déformations microstructurales élastiques d’un sol
argileux affectent l’organisation de la macrostructure. Ce modèle définit un domaine élastique
limité par deux surfaces de charges (SD) d’un agrégat. La première de ces surfaces de charge
reproduit l’augmentation de la pression de préconsolidation avec la succion (surface de charge
SD pour « Suction Decrease »). La deuxième surface SD permet de rendre compte de
l’apparition des déformations plastiques au cours de la dessiccation d’un matériau argileux
au-delà d’un certain seuil de succion. Il s’agit de la SI (Suction Increase). Au-delà d’un
certain seuil de variation de la contrainte effective à l’échelle microstructurale, les
déformations macrostructurales plastiques apparaissent avec deux cas possibles :
46
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Les études expérimentales réalisées par Cui et al. (1998) et Yahia-Aïssa (1999) ont mis
en évidence un seuil de densité au-dessus duquel l’effondrement n’est plus observé. Dans ce
cas, l’hydratation se traduit uniquement par un gonflement, même sous fortes contraintes.
L’aspect réversible au niveau microscopique semble ainsi s’étendre au niveau macroscopique
pour de fortes densités du fait de la disparition de la macroporosité. Cette réversibilité permet
aux auteurs d’aboutir à un modèle non linéaire de comportement élastique assez simple, vu
qu’il nécessite seulement six paramètres. Toutefois, ce modèle reste encore à être valider sur
d’autres matériaux gonflants fortement compactés.
3.7 CONCLUSION
Dans cette partie consacrée à la description des familles d’argiles et à leur
comportement au retrait et gonflement, nous avons utilisé différentes échelles d’observations.
L’analyse microscopique a permis de mettre en évidence plusieurs amplitudes de gonflement
suivant la nature minéralogique des argiles et l’état ionique de l’eau interstitielle. Ainsi,
lorsque le matériau est saturé, on constate qu’une interaction notable se produit entre les
particules argileuses, à l’échelle du feuillet, et les types de cations en solution dans l’eau
interstitielle. Cette affinité induit un taux de gonflement d’autant plus important que le sol
contiendra d’un nombre important de particules argileuses, comportant des minéraux argileux
dits « gonflants ». Cette combinaison donne un comportement plastique au squelette du sol.
Nous avons de même montré la complexité du système « eau-argile », avec notamment
les diverses interactions physico-chimiques possible entre la phase liquide et solide, et
reconnues à l’échelle microscopique. On a aussi constaté que l’analyse minéralogique et
chimique ne permettait pas d’interpréter toutes les manifestations macroscopiques du
gonflement et que l’arrangement des différentes particules d’un sol, c’est-à-dire la texture,
47
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
avait une influence importante sur l’évolution du gonflement. Les observations au M.E.B,
permettant d’analyser l’évolution de la texture d’un sol au cours du gonflement ou du retrait,
montrent que le gonflement de la kaolinite est uniquement de type inter-agrégats, alors que
pour les smectites, le gonflement est de type intra-agrégats. Le rôle de la texture des sols
argileux et de l’état de consolidation initial de ces sols sont des paramètres structuraux
majeurs dans la compréhension des mécanismes du phénomène de retrait-gonflement des sols
argileux.
Les modèles de comportement volumique des sols argileux non saturés gonflants et peu
gonflants sont actuellement peu répandus, du fait de la spécificité de ces matériaux et de la
difficulté des études expérimentales devant tenir compte des effets de changement de succion,
du degré de saturation et de contrainte. Les modèles les plus connus sont ceux développés par
l’équipe de Barcelone avec le modèle BBM pour les sols non saturés peu gonflants, intégrant
les aspects irréversibles des déformations, et le modèle BExM concernant les sols argileux
fortement expansifs non saturés incorporant les phénomènes d’effondrement-gonflement des
argiles liés à leur double structure.
Dans la partie qui suit, les différents types d’essais qui permettent de quantifier le
gonflement des sols argileux et les paramètres qui permettent de les caractériser, sont
présentés.
48
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
49
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Ranganathan et
Indice de retrait IR (wL-wR) Tableau 1.12
Satyanarayana (1965)
Vijayvergiya et Ghazzaly Limite de liquidité wL
Figure 1.39
(1973) Indice de plasticité Ip
Indice de plasticité Ip
Jones et al. (1973) Limite de liquidité wL Tableau 1.19
Limite de retrait wRe
Dakshanamurthy et Raman
Limite de liquidité wL Figure 1.41
(1973)
Chen (1988) Limite de liquidité wL Tableau 1.5
Williams et Donaldson Indice de plasticité Ip
Figure 1.43
(1980) Fraction < 2 µm (C2)
Indice de plasticité IP
BRE (1980) Tableau 1.9
Fraction < 2 µm (C2)
Snethen (1980 & 1984) Indice de plasticité Ip Tableau 1.4
Limite de liquidité wL
Chen (1988) Fraction < 74 µm Tableau 1.21
Pression de gonflement σg
Magnan et Youssefian Valeur de bleu Vb (400 µm)
Figure 1.45
(1989) Fraction < 2 µm (C2)
Activité Acb Figure 1.46
Lautrin (1989)
Fraction < 2 µm (C2) Tableau 1.15
Tableau 1.3 : Résumé des méthodes indirectes d’identification qualitative du potentiel de gonflement.
50
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
ne pas passer à l’état « liquide » (w > wL). Plus le sol possède de minéraux argileux actifs
dans l’interaction avec l’eau, plus il sera nécessaire d’ajouter de l’eau au sol pour qu’il
devienne liquide. En effet, une grande partie de cette eau sera adsorbée par la forte proportion
en particules argileuses, empêchant le sol de passer à l’état liquide et restera à l’état pâteux, ce
qui correspond à la phase plastique. Lorsque la capacité d’adsorption en eau sera atteinte pour
w > wL, toute l’eau en excès restera à l’état libre, c’est l’état « liquide ».
80
Ip (%)
70
Indice de plasticité Ip (%)
60
Indice de pasticité
50
At
40
30
Amp
20 Lp
Ap
10
Lmp
Lp
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
50 Très argileux
40 At Argileux
30
Amp Moyennement argileux
20
Ap Lt Faiblement argileux
10
Lmp
0 Lp
0 20 40 60 80 100 WL (%)
Limite de liquidité WL (%)
Figure 1.39 : Diagramme de Casagrande remanié en 1973 (Jones et Holtz)
51
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Dans son ouvrage, Philipponnat (1978 et 2002) a procédé à une série des mesures de
limites d’Atterberg sur des argiles prélevées en région parisienne. L’auteur situe les sols
gonflants dans la zone des argiles moyennement à très plastiques, au-dessus de la ligne A
(Figure 1.39). Cependant ce résultat n’est valable que pour le climat parisien et ne peut
s’appliquer aux autres régions sans étude spécifique locale. Des entretiens avec des
techniciens et ingénieurs de différentes régions de France indiquent que le domaine des
argiles gonflantes descendrait plus bas, vers des Ip de 30 %. D’après ma propre expérience,
des limons faibles à moyennement plastiques ont été à l’origine de sinistres sur habitation
suite à un retrait des sols argileux, en contradiction avec les résultats des modèles empiriques
indiquant un faible taux de gonflement.
Par conséquent, deux sols ayant le même Ip peuvent avoir un comportement très
différent suivant la proportion de la fraction argileuse, et sa nature minéralogique. C’est
pourquoi, Mitchell (1976) (cité par Mouroux et al., 1988) s’est inspiré du diagramme de
Casagrande afin de déterminer une corrélation entre le comportement plastique et la nature
minéralogique d’un sol argileux (Figure 1.40). Pour cela, ce dernier a incorporé au diagramme
de Casagrande une ligne U, d’équation Ip = 0,90 x (wL-8), pour déterminer un domaine
d’action pour chaque type de minéral argileux. Comme on peut le voir sur la figure 1.40, les
sols gonflants se situent dans une même zone au-dessus de la ligne A, dans le domaine des
smectites (montmorillonite) qui possède une wL > 90 %.
100
Montmorillonite
80
70
Indice de plasticité Ip (%)
60
50 Illite
At
40
30
Amp
20
Ap
Kaolinite
Lp
Ligne A
10
Lmp
Lp
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Limite de liquidité WL (%)
Certains auteurs comme Snethen (1980 & 1984) pensent pouvoir relier le potentiel de
gonflement à un seul paramètre, soit l’indice de plasticité (Ip). Le caractère gonflant du sol est
alors estimé à partir des seuils retenus par Holtz et Gibbs (1956) au tableau 1.4. Ainsi, en deçà
d’une proportion de 50 % de particules fines argileuses et d’une valeur d’Ip de 18, le sol est
considéré comme faiblement argileux, pauvre en minéraux argileux et avec un potentiel de
gonflement faible.
52
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
70
Argiles plastiques
60 Ligne A
Très fort
50
40 Fort
30
Moyen Argiles très
20
plastiques
10
Faible
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Potentiel de
gonflement (Chen)
Limite de liquidité Wl
Figure 1.41 : Potentiel de gonflement selon Dakshanamurphy et Raman (1973) et Chen (1988)
Tableau 1.5 : Classification des sols gonflants basé sur l'Ip selon Chen (1988)
53
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Skempton (1953) explique quant à lui qu’il est possible de combiner les limites
d’Atterberg et le pourcentage en particules fines argileuses avec un paramètre dit « activité
des argiles Ac ». Cet indice Ac défini la notion d’activité de Skempton qui rapporte
l’indice de plasticité du matériau à sa teneur en particules argileuses, notée C2 (en %) et qui
correspond à la teneur en particules de dimensions inférieures à 2 µm interagissant avec l’eau.
Skempton suggère une classification des argiles selon leur activité, comme le montre le
tableau 1.6. On peut alors estimer d’après l’activité Ac, trois principales familles d’argiles,
suivant le type de minéral argileux prépondérant dans la phase argileuse (Tableau 1.7).
Seed et al. (1962) ont proposé une méthode d’estimation du taux de gonflement, qui se
définit comme le pourcentage de gonflement libre d’un échantillon de sol argileux confiné
latéralement en présence d’eau et compacté à l’optimum Proctor avec une surcharge de 7 kPa
(norme américaine de l’essai de compactage AASHO). La figure 1.42 permet d’estimer le
taux de gonflement (en %) d’un sol en se référant à la teneur en argile C2 et à l’activité Ac du
sol.
54
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le gonflement libre εg d’un échantillon peut alors être relié à l’indice de plasticité du sol
par l’expression suivante :
ε g (%) = 21,6.10 −5 ( Ip) 2,44
Cette relation, obtenue par une étude statistique des résultats expérimentaux sur des sols
anglais, s’applique aux matériaux contenant entre 8 % et 65 % d’argile. La comparaison de
cette formule avec les résultats expérimentaux a abouti à une fourchette d’erreur de ± 33 %
sur le gonflement libre. Le tableau 1.8 donne la correspondance entre le taux de gonflement
libre εg et l’indice de plasticité Ip.
Ces derniers ont remarqué que les nombreuses études réalisées afin de caractériser le
taux de gonflement à partir de critères géotechniques, sont pour la plupart fondées sur un
nombre de données expérimentales assez faibles et fournissent des corrélations
approximatives entre les propriétés géotechniques et le gonflement. De plus, il est important
de souligner que ces corrélations sont valables pour les sols étudiés et ne peuvent être
appliquées à l’ensemble des sols argileux, compte tenu de leur grande diversité en fonction du
climat et du pays.
Komornik et David (1969) ont travaillé plus particulièrement sur des sols non remaniés
provenant d’Israël, car la méthode de compactage est un facteur très influent sur les
paramètres de gonflement. Les nombreux essais ont montré qu’une corrélation linéaire simple
était possible entre le gonflement libre et l’indice de plasticité (avec une erreur ± 25 %) :
εg = 6,7 + 2,4 × Ip pour les marnes
εg = 0,9 + 2,1 × Ip pour l’argile
55
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Afin d’estimer le gonflement, Backley (1980) (cité par Mantho, 2005) propose un
calcul simple qui requiert la connaissance de l’indice de plasticité (Ip) et de la succion du sol
de la façon suivante :
Williams et Donaldson (1980) (cités par Djedid, 2001 et 2003) permettent d’apprécier
le potentiel de gonflement à partir de la teneur en particules argileuses (C2) et de l’indice de
plasticité (Ip), mais en y introduisant en plus l’activité de l’argile Ac définie par Skempton, et
comme indiqué dans l’abaque de la figure 1.43 ci-dessous.
Plus récemment, Prian et al. (2000) ont affiné la relation estimant le potentiel de
gonflement à partir de l’indice de plasticité. Les seuils sont indiqués au tableau 1.10, et
reprennent ceux utilisés pour distinguer les sols fins de classe A dans la classification GTR
(voir §2.5).
Ip (%) Potentiel de gonflement
< 12 Faible
12 – 25 Moyen
25 – 40 Elevé
> 40 Très élevé
Tableau 1.10 : Sensibilité d’une argile au retrait-gonflement d’après Prian et al. (2000)
56
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Ces auteurs se sont inspirés des travaux de Seed et al. (1962) et ont établi une équation
reliant l’indice de retrait et le taux de gonflement εg (en %) pour des sols compactés à
l’optimum Proctor et sous une charge de 7 kPa :
Le potentiel de retrait peut être également estimé par le facteur de retrait linéaire Rl, qui
correspond à la pente de la droite de l’essai de dessiccation (norme XP P 94-060-2 et Figure
1.44). Les coupures suivantes (Tableau 1.13) ont été proposées (Mastchenko, 2001) pour
caractériser le potentiel de retrait avec ce paramètre.
57
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Rl (-) Sensibilité
< 0,40 Faible
0,40 - 0,65 Moyenne
0,65 - 0,75 Forte
> 0,75 Très forte
Remarque : La limite de retrait linéaire comparée à la teneur en eau naturelle du sol, permet de
quantifier le tassement encore possible du sol sous la fondation en positionnant les deux points
expérimentaux sur la même courbe de dessiccation. Cependant, cet essai dépend de l’état hydrique
dans lequel se trouve l’échantillon au moment du prélèvement.
Une relation empirique proposée par Philipponnat (1991) (cité par Mantho, 2005 et
Bigot & Zerhouni, 2000) permet de calculer l’amplitude optimale du tassement d’un sol au
passage d’un état de teneur en eau wn (en %) à un état limite de teneur en eau wRE, avec :
dH/H (en mm) = Rl (wn - wRe) si la dessiccation est totale
où Rl = valeur de la pente de la courbe de retrait linéaire entre wn et wRE
58
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
de mesurer la capacité d’adsorption en eau de la surface spécifique des argiles. Plus un sol
absorbe de bleu, plus le sol contient des minéraux argileux actifs développant des surfaces
spécifiques internes (espace interfoliaire) et externes (espace interparticulaire) importantes.
Cette surface est très représentative du minéral argileux prépondérant dans la phase argileuse
(Tableau 1.14).
Tableau 1.14 : Surfaces spécifiques approximatives d'argiles sélectionnées d'après Van Olphen et Fripiat
(1979)
À partir de cet essai, on obtient la valeur de bleu du sol total « VBS », qui s’exprime en g
pour 100 g de sol sur la fraction 0/Dmax du sol, ou 0/50 mm. Les travaux de Magnan et
Youssefian (1989) suggèrent d’intégrer la valeur de bleu dans la classification des sols fins et
préconise la réalisation de l’essai au bleu sur la fraction granulométrique 0/400 µm du sol. On
obtient ainsi une valeur de bleu « Vb » (sur le passant 0/400 µm) et à partir de cette valeur et
de la teneur en particules argileuses C2 (teneur en particules de dimensions inférieures à 2
µm), on peut qualifier le degré d’argilosité du sol à l’aide du diagramme de sensibilité à l’eau
établit par ces auteurs (Figure 1.45). Ce diagramme permet alors de différencier les sols par
l’activité de leur phase argileuse vis-à-vis de leur sensibilité à l’eau.
C2 (% )
100 SENSIBILITE A L'EAU DES SOLS
90
80
Apa Ama Ata
D'après MAGNAN et YOUSSEFIAN
Bull. liaison Labo P et Ch n° 159 janv-
70
fév 1989
60
50
ARGILE
Apa : peu active
Ama : moyennement active
40
Ata : très active
Lpa
30 Lma LIMON
Lpa : peu actif
20 Lma : moyennement actif
Lta Lta : très actif
10
0
0 5 10 Vb (g/100g) 15
Figure 1.45 : Classification de la sensibilité à l’eau des sols argileux d’après Magnan et Youssefian (1989)
59
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Une relation directe apparaît entre la surface spécifique totale « S.S.T » et la valeur de
bleu de méthylène absorbée de la fraction argileuse VBS, mise en évidence par Gaillabaud et
Cinot (1982) et cité par Bultel (2001) :
Toutefois, la valeur de bleu Vb est obtenue pour la fraction 0/400 µm du sol, englobant
du point de vue granulométrique les argiles, les limons et les sables fins. Il est alors
intéressant de pouvoir obtenir la valeur de bleu sur la fraction argileuse C2. Pour estimer le
pouvoir colloïdal du sol, on calcule la valeur de bleu pour 100 g d’un sol argileux de la façon
suivante (avec VBS obtenu sur la fraction totale du sol 0/Dmax) :
Ainsi, on peut en déduire la surface spécifique active de la fraction argileuse telle que :
Remarque : Lors de mes recherches bibliographiques, j’ai rencontré une réelle difficulté à savoir si
les praticiens parlaient de la valeur de bleu VBS ou Vb. Ce problème vient du fait que la plupart des
articles traitant de la valeur de bleu sont parus avant la mise en place de la norme de l’essai en 1992, et
certains auteurs depuis ne précisent pas clairement sur quelle fraction l’essai est réalisé. D’où
l’importance de bien définir au départ cette valeur.
À partir de ces constatations, Lautrin (1989) s’intéresse aux travaux de Skempton sur
l’activité des argiles afin de justifier et développer l’utilisation de la valeur de bleu dans la
classification des sols. Avec la valeur de bleu du sol, il devient possible de vérifier la qualité
de la phase argileuse à partir de l’indice d’activité de bleu « Acb », et de le relier
qualitativement à la famille d’argile présente dans la fraction fine du sol, par l’expression :
avec C2 : teneur en éléments de dimensions < 2 µm (%) et VBS (0/D) en g/100g de sol
L’intérêt de cet indice, selon l’auteur, est de le relier directement à un taux approximatif
de minéraux argileux gonflants (montmorillonite) présents dans le sol. Cet indice Acb est un
bon marqueur de l’activité colloïdale. Il a été déterminé expérimentalement 7 catégories de
sols classés selon leur coefficient d’activité Acb (tableau 1.15).
Acb Type d’argile Classe
0à1 Sol non argileux 1
1à3 Argiles inactives 2
3à5 Argiles peu actives 3
5à8 Argiles normales 4
8 à 13 Argiles actives 5
13 à 18 Argiles très actives 6
> 18 Argiles nocives 7
Tableau 1.15 : Activité au bleu Acb des argiles d'après Lautrin (1989)
60
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
La figure 1.46 montre que cet indice augmente avec la teneur en smectites, et que les
plus faibles valeurs sont obtenues pour des fractions argileuses peu réactives composées
essentiellement de kaolinite.
% M Na+
Montmorillonite
Illite
Kaolinite
% M Ca2+
Chassagneux et al. (1996) ont établi des seuils de sensibilité des sols argileux à partir
de la valeur de bleu VBS (Tableau 1.16). Ces critères sont utilisés dans la classification
géotechnique GTR (voir §2.5), en complément de l’indice de plasticité, afin de classer les sols
fins suivant leur sensibilité à l’eau.
61
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.47 : Zonage des sols selon leur comportement et leur sensibilité à l'eau pour des sols d'origine
molassique (Bedin et Jacquard, 2004)
D’après les mêmes auteurs, une corrélation a été établie entre la valeur de bleu VB et le
coefficient de gonflement Cg, à partir d’une série d’essais de gonflement à l’œdomètre pour
les sols d’origine molassique. Comme on peut le voir à la figure 1.48, la valeur de bleu peut
renseigner, avec une certaine fourchette d’incertitude, sur le pouvoir gonflant d’un sol
molassique.
Coefficient de
Risque pathologique
gonflement Cg
≥ 0,09 Certain
0,05 – 0,09 Très grand
0,025 – 0,05 Grand
< 0,025 Peu probable
62
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
poreux, facteur influant sur l’apport d’eau dans la structure des minéraux argileux et donc sur
le gonflement.
Vijayvergiya et Ghazzaly (1973) ont montré que, pour des sols remaniés, le
gonflement libre εg (en %) et la pression de gonflement σg (en kPa) d’un sol sont des
fonctions semi-logarithmiques linéaires décroissantes de la teneur en eau naturelle w (en %),
et linéairement croissantes de la masse volumique sèche ρd (en kg/m3) pour une limite de
liquidité wL (en %) donnée :
Lg ε g = 0,033 w L − 0,083 w + 0,458
Lg σ g = 0,033 w L + 0,083 w − 1,967
et
Lg ε g = 0,033 w L + 0,00321 ρ d − 6,692
Lg σ g = 0,033 w L + 0,00321 ρ d − 5,154
Brackley (1983), cité par Mouroux et al. (1988), a déterminé une relation générale entre
le gonflement libre εg (en %) et quelques caractéristiques des sols compactés :
147 ⋅ e
ε g = (5,3 − − lg σ g ) * (0,525 ⋅ Ip + 4,1 − 0,85 ⋅ w)
Ip
où e désigne l’indice des vides (-), w la teneur en eau initiale (%) et σ la surcharge appliquée (en kPa)
De même Chen (1973), s’appuyant sur les travaux de Kassif et Baker (1971), a conclu
que la pression de gonflement n’est pas affectée par la teneur en eau, pourvu que le poids
volumique sec soit maintenu constant.
63
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.49 : Classification des argiles suivant l’activité des argiles Ac et celle de la CEC,
d’après le Uniform Building Code (1997)
À partir de cette étude, Kariuki et Van der Meer (2004) proposent de sélectionner les
indices géotechniques les plus pertinents afin de les inclure dans un coefficient d’estimation
du potentiel de gonflement des sols, appelé « ESI » (Expansive Soil Index). En utilisant les
concepts de Thomas et al. (2000) de sommation et de Hamberg (1985) pour la normalisation
sur une cinquantaine d’échantillons, trois classements du potentiel de gonflement unifié
(Tableau 1.18) ont été obtenus avec les équations suivantes :
- ESI-1 = Ac + CEAC + SSP + LEPC
- ESI-2 = Ac + CEAC + SSP
- ESI-3 = SSP
avec AC: activité de Skempton; CEAC, l’activité de la CEC; SSP, la teneur en eau saturée (en %) et LEPC,
le pourcentage d’extensibilité linéaire des argiles qui est un estimateur de la minéralogie des argiles (Brasher et
al., 1996; Nelson et Miller, 1992 et James, 2004).
64
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Yilmaz (2006) propose que, pour des sols non intacts, le gonflement libre εg (en %) est
une fonction semi-logarithmique linéaire de la capacité d’échange cationique CEC
(méq/100g) (d’après norme ASTM D-4546) pour une limite de liquidité wL (en %) donnée :
R2 = 0,91
À la suite de cette étude, une classification du potentiel de gonflement est proposée,
basée sur une étude statistique sur 142 échantillons, afin d’obtenir une relation entre la CEC et
la limite de liquidité (Figure 1.50).
Figure 1.50 : Potentiel de gonflement des sols basé sur la CEC et la limite de liquidité d'après Yilmaz (2006)
65
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Pression de Potentiel de
P < 74 µm (%) wL (%)
gonflement (MPa) gonflement
> 95 > 60 10 Très élevé
60 - 95 40 - 60 2,5 – 5 Elevé
30 – 60 30 - 40 1,5 – 2,5 Moyen
< 30 < 30 < 0,5 Faible
Tableau 1.21 : Potentiel de gonflement d'après Chen (1988)
Paramètres d'identification
Pourcentage de Susceptibilité de
Indice de variation de volume
passant au tamis Valeur de bleu VBS
plasticité Ip de sol
de (g/100g de sol)
(%)
80 µm (%)
> 30 > 90 >6 Forte
15 < Ip < 30 > 50 2 < VBS < 6 Moyenne
< 15 < 50 <2 Faible
Tableau 1.22 : Potentiel de gonflement d'après Bigot et Zerhouni (2000)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Tableau 1.23 : Comparaison entre certaines méthodes de classification du potentiel de gonflement d’après
Johnson et Snethen (19878) et Josa et al. (1988)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Josa et al. (1988) et Duc et al. (2008) indiquent qu’il apparaît difficile de prétendre
classer les sols gonflants uniquement à partir d’une valeur d’un indice tiré d’une mesure
indirecte réalisée le plus souvent sur un échantillon remanié. La texture et la cimentation des
grains resteront ignorées alors qu’il s’agit de deux paramètres importants, non reproductibles
en laboratoire et intimement liés à l’histoire géologique du sol.
Il reste cependant indispensable de réaliser des essais mécaniques de retrait et/ou de
gonflement pour caractériser les sols sensibles de façon plus fiable (méthodes directes).
le gonflement libre Cs d’un élément de sol, dont l’état physique initial est connu.
Il correspond à la déformation maximale que provoque l’hydratation d’un sol
soumis à un état de contraintes nulles ou quasi-nulles, ou après déchargement à
l’œdomètre (Norme NF P 94-090-1) sans avoir atteint la contrainte de
préconsolidation.
le potentiel (ou taux) de gonflement εg est défini par une relation entre contraintes
et déformations de gonflement (Norme X P 94-090). Il correspond à la variation
relative de hauteur d’une éprouvette soumise à une surcharge nulle ou quasi-nulle
(poids du piston de l’œdomètre) lorsqu’elle est progressivement saturée en eau.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Figure 1.51 : Méthode de gonflement libre à l’appareil œdométrique et triaxial (Cuisinier, 2002)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
a déjà été constaté par Tisot (1984). L’avantage de cette méthode est qu’elle nécessite une
seule éprouvette et permet d’obtenir, outre la pression de gonflement et le gonflement libre, la
courbe de compressibilité du sol saturé après gonflement. Cependant, l’inconvénient est
qu’elle n’est pas représentative du chemin de contrainte suivi par le sol lorsqu’il subit un
gonflement sous confinement (Brackley, 1975 ; Justo et al., 1984 et El Sayed & Rabbaa,
1986).
Figure 1.52 : Méthode de gonflement sous différentes charges à l’appareil œdométrique et triaxial
L’avantage de cette méthode est qu’elle permet de s’approcher le plus des conditions in-
situ (Sridharan et al., 1986 ; El Sayed & Rabbaa, 1986). En effet, le gonflement vertical in-
situ se fait généralement sous charge verticale constante. En revanche, l’inconvénient est
qu’elle nécessite trois échantillons intacts identiques, ce qui peut parfois s’avérer difficile.
C’est pour cela qu’elle peut être utilisée pour des matériaux plus ou moins remaniés.
70
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
gonflement verticale σvg (Figure 1.53-a) à l’aide d’un capteur de force intercalé entre la
cellule et le bâti de presse. Pour l’appareil triaxial, la contrainte de gonflement latérale σrg
(Figure 1.53-b) est aussi mesurée à l’aide d’un contrôleur pression-volume.
En utilisant cette méthode, certains auteurs (Brackley, 1973 ; Alonso et al., 1999 et
Cuisinier, 2002) observent que la pression de gonflement passe par un maximum avant de
décroître au cours de l’hydratation. Ces auteurs expliquent ce phénomène par une
plastification de l’éprouvette au cours l’hydratation. En même temps que la succion diminue
et que la pression de gonflement augmente, la résistance entre les agrégats diminue et les
particules s’effondrent à partir d’un certain seuil.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
et Amberg (1970 et décrit par Bultel, 2001), la méthode chinoise (Shuai, 1996) et la méthode
de Windal (2001).
Précisons que la méthode de gonflement libre reste un essai assez lent (4 à 8 jours
environ). La mesure du gonflement à volume constant est délicate à mettre en œuvre et
demande un appareillage particulier permettant le contrôle précis de la déformation de
l’échantillon. Toutefois, cette dernière semble plus avantageuse car l’essai peut se faire sur un
seul échantillon et reste rapide (quelques jours). Enfin, la méthode de gonflement sous
charges constantes, bien qu’elle nécessite plusieurs échantillons identiques plus ou moins
faciles à réaliser, est la plus rapide. Elle ne nécessite aucune augmentation de charge à exercer
sur les échantillons et permet de définir la pression de gonflement après avoir obtenu pour
chaque échantillon la limite de déformation ∆H.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
À cette variabilité de structure des sols argileux, il faut ajouter l’effet d’échelle, car la
différence de taille entre l’échantillon et le sol en place est importante. En effet, un échantillon
ne représentera jamais l’ensemble des couches géologiques et la complexité des contraintes
extérieures qu’elles subissent in situ. En outre, une couche de matériau cohérent non gonflant
située au-dessus d’un terrain gonflant joue le même rôle qu’une surcharge verticale.
Traditionnellement les essais de gonflement sont réalisés uniquement sur le matériau gonflant
en raison de la petite taille des échantillons et de la complexité du problème. Néanmoins, les
effets d’échelle et de structure expliquent les valeurs trop élevées obtenues pour les pressions
de gonflement par exemple, ou une sous-estimation du coefficient de perméabilité par rapport
aux résultats données par les mesures in situ (Steiner et al., 1993).
D’autres paramètres sont déterminés pour caractériser les propriétés de retrait des sols
argileux, notamment la détermination de la limite de retrait à partir de l’essai de dessiccation
sur sol remanié tamisé à 400 µm (Norme XP P 94-060-1), et la limite de retrait effective
effectuée à partir d’un échantillon intact (Norme XP P 94-060-2). Ces paramètres ont été
définis au paragraphe 4.1.2.
4.3 Conclusion
Ce chapitre montre la complexité du phénomène de gonflement et de retrait des sols
argileux. Ce phénomène fait intervenir plusieurs mécanismes physiques et chimiques
d’interaction du matériau argileux avec l’eau, et ceci à différentes échelles. Il apparait que la
structure du matériau (arrangement des particules, état de fissuration, etc…) conditionne le
processus de gonflement qui peut s’accompagner, dans certains cas, de modifications de
structure et de texture du sol avec un réarrangement des particules, une compensation de
vides, etc….
Les méthodes indirectes de caractérisation de la fraction argileuse des sols, inspirées des
essais d’identification des matériaux, sont très utiles pour l’évaluation du « potentiel » de
gonflement et de retrait, mais elles ne peuvent remplacer les essais en laboratoire sur des
échantillons intacts afin d’en déterminer les paramètres exacts de gonflement et de retrait.
L’exposé d’un grand nombre de modèles empiriques montre des lois comportementales
différentes en utilisant des paramètres estimés à partir d’échantillons remaniés. Ces modèles
empiriques deviennent significatifs lors d’études statistiques sur différents types de sols
homogènes. Ces relations doivent être utilisées avec beaucoup de précautions car elles ne
tiennent pas compte des différences minéralogiques, structurelles et granulométriques, et ont
été établies pour des sols régionaux très différents.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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Marie CHRETIEN (2010)
CHAPITRE II.
Manifestations du phénomène
de retrait-gonflement sur le
bâti
1. INTRODUCTION
Le gonflement ou le retrait des sols argileux sont à l’origine de nombreux dommages
sur des ouvrages superficiels ou souterrains, qui induisent des mouvements de sols et des
tassements différentiels plus ou moins importants sur les murs de soutènement et les
fondations des bâtiments par exemple. En Grande-Bretagne, le mécanisme a été observé dès
les années 1950 sur des casernes bâties sur les Argiles de Londres (Skempton, 1953). En
France, de tels sinistres ont été reconnus lors de la sécheresse de 1976 (Philipponnat, 1978),
principalement sur des habitations de la région parisienne. Dès cette époque, des premières
règles constructives préventives ont été définies par les géotechniciens suite à l’évidence
d’une corrélation entre l’occurrence de ces désordres et la présence de certaines formations
géologiques. Des recommandations constructives ont été également mises en place dans de
nombreux pays du monde connaissant cette problématique, notamment dès les années 1990
aux Etats-Unis suite à des sinistres importants liées à la sécheresse, dont le coût annuel est
estimé à deux milliards de dollars (Source NRCS, Naturel Ressources Conservation Service,
U.S. Department of Agriculture). Il en ressort que les dégradations liées à la sécheresse
viennent de l’absence d’une reconnaissance géotechnique des terrains associée à des défauts
de construction. En France, les sinistres sur habitations consécutifs au retrait-gonflement des
argiles ont été reconnus en état de catastrophe naturelle et indemnisés au titre du régime des
catastrophes naturelles de la loi de 1982. Le montant des indemnisations entre 1990 (première
sécheresse reconnue après 1982), 2003 (ayant occasionnée le plus de sinistres sur l’ensemble
du territoire) et 2008 a été évalué à environ 3,3 milliards d’euros, ce qui en fait la deuxième
cause d’indemnisation après les inondations. La sécheresse de l’été 2003, et ses nombreux
effets, a enclenché une remise en question des critères actuels de reconnaissance de l’état de
catastrophe naturelle sécheresse, qui se basaient pour l’essentiel sur l’évaluation de l’état
hydrique. Cette forte recrudescence des sinistres observée en 2003 a incité les pouvoirs
publics et les professionnels de la construction à envisager une accélération des politiques de
prévention face à ce risque, avec la mise en place de règles constructives préventives. Ces
règles nécessitent une justification de la pertinence de ces mesures, sur des bases scientifiques
cherchant une meilleure compréhension des mécanismes d’endommagement des
constructions sous l’effet du retrait-gonflement des sols argileux. Ces interrogations sont à
l’origine de programmes de recherche, tels que celui lancé par le RGCU sur le thème
« Vulnérabilité des infrastructures vis-à-vis du changement climatique » de 2004 à 2006, et le
programme ARGIC « Analyse du Retrait-Gonflement et de ses Incidences aux
Constructions » lancé par l’ANR en 2006. Ces recherches ont été réalisées conjointement par
le BRGM, des bureaux d’études géotechniques et des laboratoires universitaires en France.
On abordera dans cette partie les mécanismes à l’origine des désordres et la pathologie
des dommages sur constructions, en explorant les guides de synthèse ministériels de
prévention vis-à-vis du risque sécheresse géotechnique. On s’intéressera également aux
résultats d’enquêtes en vue de définir un exemple type de la construction sinistrée, ainsi
qu’aux principes de précautions constructives et moyens de préventions mis en place par les
pouvoirs publics et liées à la présence de sols argileux. La compréhension de cette
problématique sécheresse et de ses conséquences sur le bâti nous permettra de comprendre
76
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
dans une deuxième partie les causes de nombreux sinistres sur habitations d’un quartier
résidentiel, dit « Cap de Bos » situé sur la commune de Pessac (Gironde, France). Un aperçu
du type d’ouvrage touché par le phénomène et des facteurs environnementaux favorisant le
déclenchement de ce phénomène au niveau d’un quartier sera dressé, suite à une enquête de
quartier et à une campagne d’investigations réalisée chez des particuliers volontaires pour
participer à l’étude. Une caractérisation géotechnique associée à des essais en laboratoire
permettra d’établir les paramètres géotechniques détaillés de la formation argileuse à l’origine
des sinistres.
2. Nature du phénomène
Les effets du phénomène de retrait-gonflement se caractérisent par une modification de
la texture et une variation de volume reliées aux modifications de l’état hydrique des sols
argileux, se traduisant par l’apparition de fissures sur la structure. Cependant, un tassement
qui se produit sous l’effet de la dessiccation d’un sol argileux par exemple (de même pour un
gonflement) est rarement uniforme, d’une part en raison des hétérogénéités du sol à l’échelle
de la parcelle et d’autre part des variations spatiales d’humidité (différence d’expositions au
soleil, présence d’arbres et effet de la construction qui limite localement l’évapotranspiration).
En effet, sous une maison, le sol reste relativement épargné par les variations hydriques
saisonnières (Figure 2.1), tandis que sa périphérie est soumise en période sèche à une
évaporation en surface relativement superficielle accentuée par des racines d’arbres pouvant
assécher le sol jusqu’à plusieurs mètres de profondeur.
Légende du dessin
(1) Evapotranspiration
(2) Evaporation
(3) Absorption par les racines
(4) Couches argileuses
(5) Feuillets argileux
(6) Eau interstitielle
Figure 2.1 : Schéma de principe du phénomène de retrait-gonflement des argiles (BRGM, site
www.argiles.fr)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
pente ou des ruptures (par fatigue du matériau ou défaut lors de la mise place en phase
travaux) provoquant le débordement et l’infiltration d’eau au niveau des fondations et
alimentant les argiles en profondeur.
Il ne faut pas négliger les phénomènes météorologiques, qui n’ont d’effet significatif
dans le déclenchement du phénomène de retrait-gonflement que s’il existe des facteurs de
prédisposition préalables. Toutefois, ce facteur déclenchant permet de déterminer l’occurrence
du phénomène. En effet, le climat contrôle l’humidité des sols, les variations saisonnières de
l’état hydrique des sols, l’évaporation et l’absorption de l’eau par les arbres. L’expérience
montre que les sols sous climat tempéré et océanique présentent en moyenne un état hydrique
plus proche de la saturation que de la dessiccation. Leur potentiel de gonflement s’en trouve
ainsi amoindri, de sorte que les désordres observés sont plutôt liés au phénomène de retrait.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
et Choisnel, 1995), permettant d’estimer le contenu en eau des sols. Plusieurs critères
empiriques ont été définis par la Commission Interministérielle CATNAT pour discriminer
les sécheresses intenses à partir d’un bilan hydrique (réserve R) appliqué à un sol de réserve
utile (RU) de 200 mm (grandeur caractéristique des sols argileux) :
- un critère hivernal, dit critère 2000, qui impose une sécheresse (rapport R/RU
inférieur à 1) établie sur quatre trimestres consécutifs et un choc en période de
recharge hivernale,
- plusieurs critères estivaux, dits critères 2003, basés sur la valeur du déficit hydrique
du seul troisième trimestre et sa durée de retour (fréquence de 25 ans).
Ces critères sont calculés par Météo France sur les stations de référence de métropole
disposant d’une climatologie suffisante de mesures de précipitations et d’évapotranspiration.
Chaque commune est ensuite rattachée à une station de référence la plus proche, via un
zonage climatologique des précipitations sur la France établi par Météo France en 1998.
Toutefois, le traitement de la sécheresse de 2003 a montré que les critères en vigueur pour
caractériser l’intensité des sécheresses géotechniques mériteraient quelques améliorations
(Magnan et Zadjaoui, 2008) et pourraient être combinées en deux facteurs : l’intensité
cumulée des pluies du semestre d’été et de celui d’hiver, et les températures au cours de
périodes de sécheresse influençant leur intensité. Le climat et les critères de variations locales
sont les seuls paramètres « aléatoires » à prendre en compte au cours du temps comme
facteurs responsables des dommages aux constructions.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.2 : Schéma de principe du phénomène de retrait-gonflement du sol dans la zone active
(http://geoscape.nrcan.gc.ca/sask/cracks_f.php)
Toutefois, la situation peut être inverse avec un retrait dans les angles de l’habitation
après une période sèche et si la construction a été réalisée en période sèche (cas le plus
favorable pour la traficabilité des engins). Dans ce cas, suivant le type de formation argileuse
présente, le retrait des sols peut localement supprimer le contact entre la fondation et le sol
d’assise, et entraîner l’apparition de vides, des concentrations de contraintes et création
d’efforts parasites. Face à ces tassements différentiels, le comportement de la structure dépend
de ses possibilités de supporter des déformations à court et long terme. En théorie, soit une
structure est très souple et déformable, soit elle est parfaitement rigide avec un chaînage
horizontal et vertical (haut et bas) pouvant résister aux mouvements du sol sans dommages
sur la structure. Le traitement du niveau bas avec un dallage porté par les fondations, et conçu
sur vide d’air, est une solution maintenant souvent associée au plancher porté afin de garantir
au maximum l’apparition de désordres sur le dallage. En effet, l’espace laissé libre entre le
80
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
dallage et le sol support permet au sol de subir des mouvements en retrait et/ou en gonflement
sans transmettre d’efforts au dallage.
Dans la majorité des sinistres recensés et rencontrés dans des dossiers d’expertises, la
structure n’est pas totalement, voire dépourvue, de rigidifications (poteaux en béton armé,
chaînages). La construction ne peut alors accepter des mouvements des sols d’assises de
fondations sans désordres. Des flexions parasites ne sont acceptées que jusqu’à des seuils
tolérables de l’ordre de 1/500ème environ, correspondant à une différence de mouvement de 1
cm entre deux points d’appuis distants de 500 cm) (Mouroux et al., 1988). Au retour des
précipitations, les sols se réhumidifient sans retrouver complètement leur volume initial et les
fissures des bâtiments peuvent se refermer quasi-complètement. Dans le cas de sols argileux
particulièrement gonflants, l’amplitude du gonflement peut être supérieure à celle du retrait
subit, et entraîner de nouveaux désordres. C’est pourquoi le suivi de l’évolution des fissures
sur un cycle annuel d’observation est indispensable pour tester l’aptitude des mouvements de
sols soit au retrait uniquement, soit au gonflement également.
Après une période de sécheresse ou de réhumidification des sols, on peut distinguer
principalement sur un bâtiment les désordres suivant :
fissuration structurelle : fissures verticales, horizontales, obliques ou dites « en
marches d’escalier ». Ces fissurations recoupent systématiquement les points faibles
constitués par les ouvertures situées dans les murs, cloisons et plafonds (Figure 2.3).
fissuration liée à la présence d’une lentille argileuse sous le bâti (Figure 2.4)
fissuration liée à l’existence d’un sous-sol partiel en milieu argileux (Figure 2.4)
Figure 2.4 : Désordres partiels dus : a) à la variation d’épaisseur du sol argileux sensible ; b) à
l’existence d’un sous-sol partiel (CEBTP, 1991)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
a) b)
Figure 2.5 : Exemples de désordres affectant : a) un appentis ; b) les dallages extérieurs (CEBTP, 1991)
fissuration liée à la présence d’une végétation trop proche d’un pignon (Figure 2.6) :
Figure 2.6 : Désordres partiels dus à la présence d’un arbre trop proche d’angle du bâti (CEBTP, 1991)
Tableau 2.1 : Données concernant les différentes espèces végétales dont le rapport avec des
ouvrages sinistrés a été démontré (Jarrault et Chevalier, 1991)
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Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.6bis : Différents types de racines (ONF, 1999 cité par Tessier, 2006)
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Chapitre II Manifestations sur le bâti
Fissure de
Fissure de cisaillement orientée 45° Traction traction
Compression
Figure 2.7 : Formes et direction des fissures selon le type de déformation (Mouroux et al., 1988)
Figure 2.8-a : Formes et direction des fissures pour des semelles filantes (Mouroux et al., 1988)
fondations sur semelles isolées sous murs porteurs ou poteaux et fondations sur
plots/massifs de béton reliés en tête par des longrines sous poteaux (Figure 2.8-b)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.8-b : Formes et directions des fissures pour des appuis isolés (Mouroux et al., 1988)
fondations sur radier général plus ou moins épais suivant les descentes de charges
appliquées, avec une structure portée de type murs porteurs (Figure 2.8-c).
Fissures horizontales de traction par flexion
Fissures
secondaires de
cisaillement
Figure 2.8-c : Types de déformations pour un radier général (Mouroux et al., 1988)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Valeur du mouvement
Désordres constatés
différentiel unitaire
1/1000 Fissuration des plâtres
1/600 Seuil de fissuration dans les structures type portique en B.A.
1/500 Limite pour les bâtiments où une fissuration n’est pas admissible
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.9 : Communes françaises concernées par des arrêtés de catastrophe naturelle sécheresse
(données www.prim.net d’août 2006)
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Chapitre II Manifestations sur le bâti
Ainsi, d’ici à 2010, près de quatre-vingt cartes départementales d’aléa sont et seront
disponibles sur le site internet du BRGM www.argiles.fr (Figure 2.10). Certaines d’entre elles
ont déjà servi de support pour l’élaboration de plan de prévention des risques naturels
prévisibles (PPR) pour les départements français les plus touchés par le phénomène de retrait-
gonflement des sols argileux (exemples : Gers, Haute-Garonne, Région Parisienne, etc..).
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
La mise en place de ces PPR permet de rappeler et imposer des règles constructives
préventives relativement simples et peu onéreuses. Ces mesures préventives concernent à la
fois le mode de construction lui-même (obligation de mise en place de chaînages, joint de
rupture entre bâtiments accolés), la suggestion de réaliser une étude de sol préalable pour
optimiser et homogénéiser la profondeur d’ancrage des fondations (sinon des valeurs
minimum arbitraires sont données : 0,80 m en zone B2 avec argile moyennement sensible ;
1,20 m dans les zones argileuses très sensibles B1) et maîtriser l’environnement immédiat de
la maison (trottoir périphérique large, maîtrise des eaux de ruissellement, éviter les fuites de
canalisations, pas de pompage trop proche en été, raccords souples au niveau des canalisations
enterrées, éloignement des arbres d’une distance égale à 1,5 fois la taille adulte de l’arbre)
(Figure 2.11).
Figure 2.11 : Règles constructives préventives face au risque de retrait-gonflement de sols argileux
(Guide sécheresse et construction édité par l’Agence Qualité Construction)
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Un des premiers objectifs de la thèse est de caractériser la sensibilité des sols argileux
et de comprendre les mécanismes physiques engendrant les mouvements différentiels
consécutifs à la réhydratation et la dessiccation des sols fins sous habitations. La
problématique est de trouver les paramètres géotechniques simples, faciles à mettre en œuvre
et pertinents, associés à des seuils afin de détecter les sols à risque sécheresse. Pour cela, il a
été choisi de travailler à l’échelle d’un quartier sinistré suite à des épisodes de sécheresse puis
à l’échelle de la parcelle sinistrée afin de constituer une base de données géotechniques,
texturales et minéralogiques des sols sensibles ayant déjà subi le phénomène. Selon certains
cas, la base de données sera complétée par les résultats d’une expertise géotechnique réalisée
par un bureau d’études de sol, et diligentée par l’assureur à la suite d’une déclaration en
Catastrophe Naturelle Sécheresse.
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
plusieurs quartiers, avec notamment celui dit de « Cap de Bos » (localisé à la Figure 2.12)
situé à l’Ouest de la commune de Pessac. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le quartier de Cap de
Bos était une lande marécageuse épargnée par l’urbanisation. Sur le plan cadastral de 1813,
on remarque une lagune répertoriée appelée “Soudour” sur le site de l’actuel bassin de Cap de
Bos (Source Wikipédia).
Figure 2.12 : Localisation de la commune de Pessac et du quartier étudié au sein de la ville (source
Wikipédia).
Du point de vue hydrographique, notre secteur d’étude est encadré à ses extrémités
Nord et Sud par deux grands ruisseaux s’écoulant vers la Garonne : le Peugue et l’Eau
Bourde. Le premier s’écoule d’Ouest en Est, passe au Nord de notre zone d’étude (Magonty)
et traverse les alluvions pliocènes et quaternaires jusqu’au centre de Bordeaux. L’Eau Bourde,
le plus important des ruisseaux alimentant la Garonne, circule largement au Sud du quartier de
Cap de Bos, prend sa source vers le bourg de Cestas et draine d’Ouest en Est les terrains
tertiaires et quaternaires avant de se jeter dans la Garonne. Les vallées de ces deux cours
d’eau environnants incisent ce relief sur 2 à 8 m de profondeur et mettent à l’affleurement le
substratum Oligocène ou Miocène. Le sous-sol régional est essentiellement recouvert par les
sables des Landes holocènes et par des sols marécageux (podzols) dans les vallées encaissées
immergées lors de la dernière transgression majeure flandrienne.
Le climat de la Gironde est de type océanique, marqué par des hivers doux et des
températures estivales plutôt chaudes (Platel et al., 2004). Cependant, il existe un certain
contraste entre le littoral, l’arrière pays tempéré et les zones forestières aux amplitudes
thermiques plus marquées. Les vents océaniques, soufflant du nord-ouest au sud-ouest,
dominent largement. Les précipitations annuelles sont comprises entre 650 et 1000 mm, avec
une moyenne statistique observée à la station Météo-France de Bordeaux-Mérignac de 984
mm pour la période 1971-2000 (Source Météo-France).
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
1400 16
14
1200
12
1000
Hauteur de pluie de référence station = 984 mm
Cumul précipitations (mm)
10
Température (°C)
800
600
6
400
4
200
2
0 0
Il pleut en moyenne 162 jours par an et les pluies sont réparties en toutes saisons. Les
températures moyennes sont de 6,4°C en janvier et de 21°C en août avec une moyenne
annuelle de 13,3°C (Platel et al., 2004). Bordeaux connaît en moyenne 15 à 20 jours en été où
les températures dépassent les 30°C. Des températures extrêmes peuvent aussi être observées
comme lors de l'été 2003 où la température a atteint 41°C. Ce même été, il y a eu 12 jours
consécutifs où les maximales ont atteint ou dépassé les 35°C. Bordeaux a connu des hivers
très froids en 1985 et en 1987, puis une sécheresse de 1989 à 1992 et plus récemment de 2002
à 2005. Les faibles précipitations notées en 1921, 1941, 1942-1945 et 1953 sont
principalement dues à un arrêt des relevés climatiques pendant quelques mois, voire des
années en raison de la guerre. On constate dans ce diagramme que l’épisode de sécheresse de
2003, peut être considéré comme l’une des plus importantes sécheresses du point de vue
« géotechnique ». En effet, cet épisode s’insère dans un cycle de pluviométrie entre 2001 et
2005 largement inférieure à la moyenne de référence (980 mm), avec des précipitations
annuelles comprises entre 600 mm (2005) et 800 mm (2001). De plus, il est à noter que les
températures moyennes annuelles ont tendance à augmenter de façon significative depuis le
début des années 90, avec une augmentation moyenne de 2°C. Depuis l’année 2005, la
pluviométrie annuelle a tendance à se rapprocher de la moyenne statistique, voire de la
dépasser (cas de l’année 2008 avec 1 009 mm de pluie cumulée).
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
dépôts plio-quaternaires argilo-sableux du complexe landais. Des colluvions issues des hautes
terrasses s’intercalent entre et sur les terrasses alluviales. À la faveur de l’érosion superficielle
des terrains par les affluents de la rive gauche de la Garonne, on peut observer l’affleurement
de formations tertiaires marno-calcaires datant du Miocène (Laroussi, 1969).
2 km.
ème
Figure 2.14 : Extrait de la carte géologique de Pessac à 1/50 000 avec la localisation du quartier
étudié de Cap de Bos (Gayet et al., 1977).
Formation de
Belin
Formation
d’Onesse
60 m
Figure 2.15 : Succession lithostratigraphique synthétique des formations continentales des Landes de
Gascogne du Pliocène à l’actuel (Dubreuilh et al., 1995), modifié par Chrétien et al. (2007)
93
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
La figure 2.16 présente une coupe en travers du Médoc (Dubreuilh et al., 1995),
montrant l’organisation de ces formations géologiques au droit de la commune de Pessac.
Figure 2.16 : Coupe des formations géologiques au travers du Médoc (Dubreuilh et al., 1995).
Des corrections sur les contours de formations géologiques ont été apportées par le
BRGM sur la carte géologique de Pessac de 1977, en s’appuyant sur l’examen des données de
forages existants et complétées par des données fournies par des bureaux d’études à
l’occasion de la réalisation de la cartographie de l’aléa retrait-gonflement des argiles dans le
département de la Gironde (Platel et al., 2004). Dans le cadre du projet RIVIERA (Risques en
Villes : Equipement, Réseaux, Archéologie), diligenté par le RGCU, l’ensemble des données
de forages ont été intégrées à l’échelle de la commune de Pessac, afin de construire un modèle
géologique en 3D. Cette recherche a permis d’affiner la carte géologique de Pessac en faisant
apparaître des formations intermédiaires, telles que les formations de Brach et de Belin, par
rapport à la carte géologique initiale de 1977 (Figure 2.17).
Secteur d’étude :
« quartier Cap de Bos »
Figure 2.17 : Contexte géologique de la commune de Pessac avec la position des formations concernées
(Thierry et al., 2006).
En observant la localisation de ces formations et la carte recensant les 187 sinistres sur
habitations déclarés sur la commune de Pessac à la Figure 2.18, il apparaît que les principaux
94
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.18 : Les sinistres déclarés en CATNAT sécheresse sur la commune de Pessac entre 1989 et
2003 (Données Commune de Pessac, 2005)
95
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
écoulements observés sont généralement favorisés dans les couches humifères de subsurface
et aux interfaces entre les formations argileuses et les lentilles sablo-graveleuses.
Figure 2.19 : Analyses diffractométriques de la Formation de Brach (Source : Base ROMIAQ – Platel
et Astruc, 2000)
96
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Au vu de ces résultats, nous avons focalisé notre étude au niveau du quartier de Cap de
Bos, qui repose essentiellement sur la formation de Brach afin d’établir l’origine des sinistres
et de comprendre les mécanismes du comportement d’argiles peu gonflantes mais quand
même moyennement sensibles au phénomène de retrait-gonflement. Pour cela, notre premier
objectif a été de trouver des particuliers sinistrés après une période de sécheresse, et qui nous
permettent de réaliser des sondages dans leurs parcelles (avec l’aide indispensable de Mr
Christophe Piette, directeur du service aménagement urbain de la Mairie de Pessac). Suite à
cette démarche, nous avons pu ainsi procéder à des investigations géologiques, décrire la
structure des bâtiments, relever les fissures observables et faire le suivi sur 11 parcelles
réparties sur l’ensemble du quartier. Les parcelles investiguées correspondent toutes à des
habitations ayant subies des désordres et sont numérotées de 3 à 15 sur la figure 2.20. Nous
détaillerons, dans le paragraphe suivant, pour chacune des parcelles les investigations
géotechniques réalisées, les relevés de fissures et leur suivi.
Limites de la
commune de
Pessac
1 km
4 Formation de Belin
13
8
11
12
4 5
15 7
3 6
14
Formation de Brach
10
Figure 2.20 : Carte de l’aléa Retrait-Gonflement au niveau de la commune de Pessac avec la position
des formations géologiques locales (figure du haut) ; la carte d’aléa focalisée sur le quartier Cap de Bos avec
la localisation des parcelles sinistrées investiguées dans notre étude (carte du bas) (www.argiles.fr).
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Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Nous détaillerons ci-après les parcelles où nous avons pu mener notre étude et réaliser
des investigations géotechniques, ou sur lesquelles nous avons pu obtenir une copie du
rapport d’expertise géotechnique déjà réalisé, soit les parcelles n° 3, 4, 5, 6, 7, 8, 11, 12, 13,
14 et 15 (Figure 2.20). La parcelle n°10 sera mentionnée très brièvement dans cette partie car
elle ne correspond pas à un site sinistré mais à l’emplacement du site expérimental, et fera
l’objet en détail du chapitre suivant. Nous énumérons ainsi par parcelle investiguée le type de
structure de l’habitation, les désordres rencontrés, le suivi sur un cycle annuel des
déformations de certaines maisons, et les investigations géotechniques menées.
4
(Source : Chrétien, 2007)
Figure 2.21 : Localisation de la parcelle n°3 ; vue de la façade avant avec fissure instrumentée N°2.
98
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
liée à la présence de sols fins sensibles aux phénomènes de retrait-gonflement en 1989, une
première expertise de cette habitation a été diligentée par l’assureur. À la lecture d’une copie
du rapport d’expertise (Fondatest), daté du 12 mars 1990, les désordres sont des fissures
horizontales évolutives et il apparaît que les fondations sont affectées de tassements par le
manque de portance du terrain d’assise à supporter les contraintes admissibles. La méthode de
réparation choisie à l’époque a été une reprise totale en sous-œuvre (fondations et dallage
intérieur) par micropieux. Ces micropieux, d’après les dires du propriétaire, seraient courts
(environ 5 m de profondeur), ancrés dans un niveau sablo-argileux et réalisés en 1990 par une
société spécialisée.
À la suite des épisodes de sécheresse de 2003 et 2005, de nombreuses fissures sont
réapparues sur la partie en simple RdC. Comme on peut l’observer sur les photos ci-dessous
(Figure 2.22), le pignon est affecté de fissures obliques ouvertes passant par les ouvertures et
partant du sol. Le trottoir en béton périphérique présente un tassement et un décollement très
important, malgré la présence des micropieux. À l’intérieur de l’habitation, les cloisons sont
traversées par des fissures horizontales et obliques très ouvertes, avec un décollement
important des cloisons par rapport au dallage. Ces nouvelles fissures mettent en évidence un
nouveau tassement de la partie en simple RdC par rapport au reste du bâtiment plus « rigide ».
La première reprise en sous-œuvre n’a donc pas permis de stabiliser les fondations. Une
deuxième expertise a eu lieu en 2007 ; une nouvelle reprise en sous-œuvre semble être
envisagée par l’expert par la mise en place de micropieux ancrés plus en profondeur.
Figure 2.22 : Fissure N°1 oblique basse dans l’angle d’ouverture ; la même instrumentée (Jauge N°1) ;
fissure haute sur la même ouverture instrumentée (Jauge N°2).
Afin de mesurer l’évolution des désordres et des mouvements subies par la structure (en
accord avec les propriétaires), nous avons disposé fin juin 2007 deux jauges de mesures des
déformations type G1 (SAUGNAC®) perpendiculairement à deux fissures sur un pignon (cf.
figure 2.22 ci-dessus et schéma ci-dessous). Ces fissuromètres, numérotées 1 et 2, permettent
de mesurer les deux sens de cisaillement de la fissure oblique passant par l’ouverture (Figure
2.22) avec une précision de 1/10ème de mm. Un troisième fissuromètre a été placée sur une
fissure horizontale au milieu d’une cloison intérieure, séparant le salon du reste de
l’habitation, numéroté 3. Nous présentons dans le tableau 2.3 ci-dessous les relevés de jauges
effectués sur une année comprise entre juin 2007 et octobre 2008.
99
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Partie RdC
N°2
N°2
3/T1
N°1
N°1
3/T2
4m
Tableau 2.3 : Suivi des 3 jauges disposées sur des fissures de l‘habitation de la parcelle n°3.
100
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
60 4
50
3
Cumul Précipitations journalières (mm)
2.70 2.70
40
30 2
1.52 1.49
20
1.17 1.20
1.00 0.80 1
0.90
10 0.60
0.50
0
0 0.00 0
Figure 2.23 : Evolution de la largeur des trois fissures instrumentées de la maison (parcelle n°3) en
fonction de la pluviométrie locale (période d’observation du 25/06/07au 02/20/08).
La figure 2.23 ci-dessus et les résultats du tableau 2.3 montrent que ces fissures
évoluent en fonction des conditions climatiques, avec une tendance à l’ouverture (tassement)
de l’ordre du millimètre (1,20 à 2,70 mm en cumulé atteint en novembre 2007) jusqu’à la fin
de l’automne, puis une phase de stabilisation et de fermeture en période hivernale.
Investigations géotechniques
Les résultats des trois sondages géologiques sont présentés sous forme de logs
lithologiques à la figure 2.24. Les résultats des essais en laboratoire et des essais mécaniques
seront exposés dans le paragraphe suivant relatif à la synthèse des données. Les logs
lithologiques montrent que la partie RdC en façade avant repose partiellement sur une lentille
argileuse relativement épaisse (sondage 3/T2) tandis que le reste de la maison est ancrée sur
des sols sablo-graveleux compacts. Cette variabilité lithologique est à l’origine des désordres
constatés et du tassement observé au niveau de la partie avant. En effet, lors de variations
hydriques les niveaux argileux en partie avant vont subir des mouvements (tassement et
101
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
gonflement), confirmés par les déplacements mesurés à l’aide des jauges, et créer ainsi des
tassements différentiels entre les corps du bâtiment.
Figure 2.24 : Logs lithologiques issus des sondages 3/T1, 3/T2 et 3/T3, réalisés sur le site n°3 fin
novembre 2006.
Historique du site
Il s’agit d’un pavillon en simple RdC, construit en 1973, sans sous-sol avec un dallage
sur terre-plein. La façade avant de l’habitation (coté Nord) surplombe la rue d’environ 1 m,
laissant supposer que le dallage reposerait sur des remblais plus ou moins importants. La
maison est mitoyenne par le pignon Est et le garage coté Ouest. Suite à l’apparition de fissures
consécutives à l’été 2003, une expertise a été menée afin de vérifier les sols d’assise et les
caractéristiques des fondations pour affirmer ou infirmer la cause de la sécheresse dans le
sinistre. D’après le rapport d’expertise géotechnique (B.E. Optisol) daté de novembre 2007,
les fondations sont superficielles et ancrées à 1 m de profondeur dans une assise argileuse
sensible. L’expert préconise une reprise en sous-œuvre totale par micropieux ancrés dans le
substratum calcaire à environ 10 m de profondeur, ainsi que pour la maison mitoyenne
(pignon Est), afin d’éviter de créer des « points durs ».
102
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Les principaux désordres affectant la maison sont des fissures horizontales hautes et
basses reliant les ouvertures de la façade avant (cf. photos de la figure 2.25 et schéma ci-
dessous) et des fissures verticales de traction ouvertes dues à un gonflement différentiel avec
maxima au centre de la maison. Côté intérieur, on observe un décollement des cloisons et du
plafond lié à un tassement significatif du dallage intérieur et des fondations.
Figure 2.25 : Localisation de la parcelle n°4 ; vue de la façade avant fissurée ; décollement de cloison lié
à un tassement du dallage intérieur.
D’après les dires des propriétaires, ces fissures ont tendance à s’ouvrir en été et à se
refermer en hiver. Pour suivre ces mouvements, nous avons disposé trois fissuromètres
(numérotés 1 à 3) comme indiqués sur le schéma ci-dessous afin de mesurer les déplacements
verticaux du soubassement. Deux fissuromètres sont positionnés sur la façade avant et un sur
la façade arrière.
Façade avant
(côté avenue)
N°1
N°1
N°2
N°2
3m
N°3
N°3
Terrasse
Façade arrière
5m 4/PL2
103
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
D’après les résultats du tableau de relevés des fissures (Tableau 2.4), il semblerait que
les fissures instrumentées N°1 et N°3 sont quasiment stables avec un léger tassement de
l’ordre du dixième de millimètre. Au contraire, la jauge N°2 montre que le soubassement se
tasse de l’ordre du millimètre après l’été et se soulève en hiver d’un demi-millimètre. Ceci
confirme un phénomène de retrait et de gonflement subi par les fondations superficielles et le
dallage de la maison.
Investigations géotechniques
Nous avons réalisés les sondages suivants entre juillet 2006 et avril 2007 :
- en façade avant (zone de tassement et de remblais) : un sondage manuel à la tarière
(Ø 63 mm) jusqu’à 5,20 m de profondeur (4/T1), couplé à un pénétromètre
dynamique (mouton de 30 kg) jusqu’à 5,00 m de profondeur (GAC/PD1), un essai
pénétrométrique léger PANDA (4/PL1) et un sondage pressiométrique à 12,00 m
(4/SP1) ;
- en partie arrière (zone peu sinistrée et inaccessible pour un engin) : un essai
pénétrométrique type PANDA (4/PL2).
Les résultats des trois sondages géologiques sont présentés sous forme de logs
lithologiques à la figure 2.26 ci-dessous. Les résultats des essais en laboratoire et des essais
mécaniques seront exposés dans le paragraphe suivant concernant la synthèse des données.
De même que sur la parcelle précédente, on constate une variabilité lithologique entre les
deux sondages distants d’environ 8 m. En effet, on note la présence de remblais terreux de
hauteur importante (1,40 m environ), puis des niveaux argilo-graveleux contenant des débris
tourbeux eu droit de 4/SP1 entre 1,30 m et 1,70 m de profondeur, et une passée sableuse au
droit de 4/T1 entre 2,50 m et 3,00 m de profondeur (Figure 2.26). La frange altérée du
substratum local composée d’argiles silteuses grises à verdâtres est atteinte à partir de 4 m de
profondeur environ. C’est pourquoi, il semble que la présence à la fois de remblais importants
et de niveaux argileux de nature variable en profondeur (argile plus ou moins plastique en
4/SP1 et argile graveleuse en 4/T1) ont favorisé des tassements différentiels par consolidation
après des variations hydriques dans les niveaux de surface et argileux suite aux différents
épisodes de sécheresse plus ou moins sévères au cours des dix dernières années.
104
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.26 : Logs lithologiques issus des sondages A/T1 et 4/SP1, réalisés sur le site n°4 entre juillet
2006 et avril 2007.
105
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.27 : Localisation de la parcelle n°5 ; décollement du plafond et fissures obliques sur cloison.
D’après les dires des propriétaires, ces fissures ont tendance à s’aggraver sans se
refermer en hiver. Pour suivre ces mouvements, nous avons disposé deux jauges pour mesurer
les déformations verticales du soubassement (numérotées 1 à 2) comme indiqué sur le schéma
ci-dessous. Les deux jauges sont disposées sur la façade arrière.
N°2
N°1
N°1
5/PL2
5m
Investigations géotechniques
Nous avons réalisés les sondages suivants entre juillet 2006 et janvier 2007 :
106
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Le log lithologique du sondage 5/T1 est présenté ci-dessous à la figure 2.28. Les
résultats des essais en laboratoire et des essais mécaniques seront exposés dans le
paragraphe de synthèse des données. On remarque sur la figure 2.28 que l’on retrouve le
même contexte lithologique que sur la parcelle n°4, avec des remblais importants (1,20 m
d’épaisseur) et un niveau argileux silteux peu épais (< 1 m d’épaisseur) reposant sur une
passée sablo-graveleuse.
Figure 2.28 : Log lithologique issu du sondage 5/T1, réalisé autour de la maison du site n°5 courant
janvier 2007.
107
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Historique du site
Vu que deux habitations en RdC sont sinistrées en bordure des terrains du stade
A.Nègre, un sondage à la tarière manuelle a été réalisé dans le fond des terrains du stade
(Figure 2.29), à proximité des sites ayant subies des désordres.
4 Site n°3
6/T1
Stade A.Nègre
100 m
Figure 2.29 : Localisation de la parcelle n°6 ; implantation du sondage 6/T1 sur une photo aérienne
(source : Google Maps).
Investigations géotechniques
Il a été réalisé les sondages suivants en juillet 2006 au démarrage du programme ARGIC :
- un sondage manuel à la tarière (Ø 63 mm) jusqu’à 3,30 m de profondeur (6/T1) (cf.
implantation sur la figure 2.29) (Peyraube et Ferland, 2006).
Le log lithologique du sondage 6/T1 est présenté à la figure 2.30 ci-dessous. Les
résultats des essais en laboratoire et des essais mécaniques seront exposés dans le
paragraphe 5. Sous un mètre de sables terreux, on retrouve le même faciès argileux
relativement épais que précédemment, avec une passée sableuse vers 3 m de profondeur.
108
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.30 : Log lithologique issu du sondage 6/T1, réalisé sur le site n°6 courant juillet 2006.
Historique du site
Cette maison en simple rez-de-chaussée, construite dans les années 1980, présente le
même type de structure que les précédentes, à savoir des fondations superficielles et un niveau
bas traité avec un dallage sur terre-plein. D’après les dires du propriétaire actuel, la maison a
déjà subi des désordres avant 2002. Les désordres auraient nécessité une reprise en sous-
œuvre totale par micropieux.
Après l’été 2003, un décollement important apparaît au niveau de la liaison entre
l’habitation et le garage annexé (Figure 2.31). Cette large fissure (> 5 cm au maxima)
souligne, un tassement du garage par rapport au reste de l’habitation, et l’absence de joint de
109
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
rupture entre ces deux corps de bâtiments. D’autres petites fissures basses et une fissure haute
apparaissent à proximité de la zone de décollement car le basculement du garage tend à
exercer une traction sur le reste du bâtiment rigidifié. Aucune jauge de suivi des déformations
n’a été placée au vu du contexte.
100 m
Figure 2.31 : Localisation de la parcelle n°7 sur photo aérienne du quartier (Google Maps) ; vue du
décollement entre le garage annexe et l’habitation.
7/PD11
et 7/SP1
5m 7/PD12
et 7/PL1
Investigations géotechniques
Nous avons réalisés les sondages suivants entre juillet 2006 et janvier 2007 (cf. schéma ci-
dessus) :
- un sondage pressiométrique à la tarière mécanique (Ø 63 mm) jusqu’à 4,70 m de
profondeur (7/SP1), couplé à un essai au pénétromètre dynamique (7/PD11),
- un essai au pénétromètre dynamique (7/PD12) à 5,00 m et un essai
pénétrométrique léger type PANDA (7/PL1).
Le log lithologique du sondage 7/SP1 est présenté ci-dessous à la figure 2.32. Les
résultats des essais en laboratoire et des essais mécaniques seront exposés dans le
paragraphe 5. Au niveau de cette parcelle proche la route principale, on constate que
sous le niveau argileux du faciès A/BOG (prépondérant dans ce quartier) le substratum
tertiaire (datant du Burdigalien) remonte vers 3,40 m de profondeur. En effet, la frange
altérée de ce substratum a été atteint au niveau de la parcelle n°4 à partir de 4,20 m et le
substratum sain n’a pas été atteint à 10 m de profondeur.
110
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.32 : Log lithologique issu du sondage 7/SP1, réalisé sur le site n°7 courant janvier 2007.
111
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
fonction des cycles saisonniers. Une expertise devait être réalisée courant mars 2009 car de
nouvelles fissures de traction apparaissent au niveau des ouvertures hautes au milieu du
pignon Sud-Ouest.
Figure 2.33 : Localisation de la parcelle n°8 ; tassement du soubassement et des fondations du pignon S-O.
Le suivi des mouvements verticaux du pignon Sud-Ouest de la maison (coté jardin) est
assuré par la pose d’une jauge, numérotée N°1, placée comme sur le schéma ci-dessous.
N°1
N°1
N°1
N°1
8/SP1
8/T1
5m
Tableau 2.6 : Suivi de la jauge N°1 disposée sur le pignon affecté par un tassement de l‘habitation de la
parcelle n°8.
112
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
30
40
25
30
20
15
20
10
10
0 0
Figure 2.34 : Evolution cumulée de la largeur de la fissure N°1 instrumentée sur la parcelle n°8 en
fonction de la pluviométrie locale (période d’observation du 25/06/07au 02/10/08).
La figure 2.34 ci-dessus et les résultats du tableau 2.6 montrent que l’angle de ce pignon
subit des déformations importantes pour une structure légère sur terre-plein, avec des
tassements de l’ordre de 1 à 2 cm en période sèche par rapport à sa position initiale. Le
soubassement de cet angle connaît des phases de stabilisation en période humide puis des
phases de gonflement avec des amplitudes de 3 à 5 mm après des épisodes pluvieux intenses.
Investigations géotechniques
Nous avons réalisés les sondages suivants entre novembre 2006 et mai 2007 (cf. schéma) :
- un sondage pressiométrique à la tarière mécanique (Ø 63 mm) jusqu’à 6,00 m de
profondeur (8/SP1),
- un sondage géologique manuel à la tarière à main à 5,20 m de profondeur.
Les coupes lithologiques des sondages 8/T1 et 8/SP1 sont présentées ci-dessous à la
figure 2.35. Les résultats des essais en laboratoire et des essais mécaniques seront exposés
dans le paragraphe 5. On constate que sous l’angle sinistré de cette habitation, une lentille
argileuse plastique est présente entre 1,80 m et 3,00 m de profondeur alors que dans l’angle
opposé de la maison, les sols sont sablo-graveleux bien compacts. Il semble donc que cette
113
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
lentille argileuse soit très sensible aux variations hydriques pour expliquer les déformations
observées de la structure. Le tassement de cet angle de pignon crée un point faible par rapport
au reste de la maison assise sur des sols compacts et accentue le tassement différentiel du
pignon.
Figure 2.35 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés au niveau du site n°8 entre novembre 2006
et mai 2007.
114
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.36 : Localisation de la parcelle n°11 ; vue de la façade avant avec l’agrafage des fissures après
reprise en sous-œuvre.
Suite à l’été 2003, des fissures extérieures obliques et verticales sont apparues sur les
façades avant et arrière de l’habitation. Une expertise géotechnique a été demandée par
l’assureur et réalisée en juin 2005 (B.E AQUITERRA). Les résultats des investigations
menées, que nous détaillerons ci-dessous, ont amenés à réaliser une reprise en sous-œuvre
totale de l’habitation par micropieux avec agrafage des fissures extérieures (Figure 2.36)
Investigations géotechniques
Les sondages suivants ont été réalisés lors de l’expertise géotechnique fin juin 2005
suivant le schéma d’implantation ci-après à la figure 2.37 :
- un sondage pressiométrique à la tarière mécanique (Ø 63 mm) jusqu’à 8 m de
profondeur (11/SP1),
- un sondage mécanique à la tarière à 4 m de profondeur (11/ST3),
- trois essais pénétrométriques à 10 / 12 m de prof. (11/PD1, 11/PD2 et 11/PD3),
- une fouille sur fondations (11/SM3).
Figure 2.37 : Schéma d’implantation des sondages réalisés sur la parcelle n°11 (Rapport
AQUITERRA, 2005)
115
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Les coupes lithologiques des sondages 11/ST3 et 11/SP1 sont présentées ci-dessous à la
figure 2.38. Les résultats des essais en laboratoire et des essais mécaniques seront exposés
dans le paragraphe 5. On peut noter que sous une couverture sablo-limoneuse superficielle, la
couche argileuse du faciès A/BOG (Argile Bariolée Ocre-Gris) est présente sur une épaisseur
d’au-moins 5 m à partir de 1 m de profondeur.
Figure 2.38 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés au niveau du site n°11 en juin 2006.
116
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.39 : Localisation de la parcelle n°12 ; vue générale de la parcelle vierge étudiée.
MAISON DE
DEM.PARSI
Maison
MAISON
MaisonM.PARSI
≈≈8,50
8,50mm Figure 2.40 : Schéma d’implantation
des sondages, excavations et des
11 22 33 44 55
Forêt
Forêtde
de
essais mécaniques (Panda) réalisés
≈≈22m
pins
pinset
et sur la parcelle n°12.
12/F1 10 999 888 77 chênes
m
12/F1 10
10 666 chênes
12/SP1 12/SP2
12/SP2
12/SP1
12/P2
12/P2
12/P1
12/P1
Av.
Av.de
deCalifornie
Californie
117
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Les coupes lithologiques des sondages 12/SP1 et 12/SP2 sont présentées ci-dessous à la
figure 2.41. Les résultats des essais en laboratoire et essais mécaniques seront exposés dans
le paragraphe 5.
Figure 2.41 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés sur le site n°12 entre avril et juin 2006.
118
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
1 m de profondeur coté Ouest du profil. Cette coupe est cohérente avec les résultats trouvés
avec les sondages mécaniques.
Horizon sablo-humifère
W E
0m
SA Galets de quartz
A/BOG 1m
S A/B
2m
0 5
Figure 2.42 : Coupe lithologique issue de la fosse 12/P1 sur la parcelle n°12 relevée en juillet 2007.
Dans ce site d’étude, la distinction de faciès au sein des couches argileuses est basée sur
la couleur des sols et par la différence de leur texture. En effet, le faciès d’argile bariolée ocre-
gris (A/BOG) reste plus silteux et très plastique voire « molle », tandis que le faciès dit A/B
est une argile raide bleutée (Figure 2.43). À la base de ces argiles (à 2 m de profondeur, voir
encadré de la figure 2.43), un niveau de sable fin induré ferrugineux/cimenté met en évidence
la présence d’anciens niveaux de battement d’une nappe au sein des sables sous-jacents.
N S
A/BOG
A/BOG
Figure 2.43 : Photo d’une des
parois de la fosse 12/P2, orientée
(Source : Chrétien, 2007)
Prélèvements
Prélèvements non
nonremaniés
remaniés
1,10
1,10mm
A/B
A/B
Sable
Sablefin
finocre
ocreferrugineux
ferrugineux
ààblanchâtre
blanchâtreinduré
induré 2,00
(gréseux) 2,00mm
(gréseux)
Veine
Veinede
desable
sablefin
fininduré
induré
119
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Chapitre II Manifestations sur le bâti
A/BOG
Passée
sableuse
Racine
Racine
00 25
25mm
mm
Nous avons pu également remarquer que le passage entre les niveaux argileux et
sableux se marque soit par la présence de galets de quartz (Figure 2.42), soit de façon
progressive avec une argile devenant de plus en plus sableuse, sur une échelle de 10 cm,
délimité par une interface noirâtre (1) à ocre comme on peut le voir à la figure 2.45 ci-
dessous. Ces marques de coloration d’oxydo-réduction laissent supposer que ces interfaces
sableuses ont été le siège de chemin de drainage.
1,00
1,00m
m
(Source : Chrétien, 2007)
11
11
2,00
2,00m
m
120
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.46 : (de gauche à droite) Localisation de la parcelle n°13 ; désordres affectant un angle de
mur ; une tête de micropieux sectionnée et non solidaire du plot relié à la fondation
existante ; une fissure oblique sur le même pignon.
Suite à ces nouveaux désordres, une expertise judiciaire a été ouverte vu que les travaux
de reprise étaient encore couverts par la garantie décennale de l’entreprise de travaux
spécialisés. De nouvelles investigations ont été ainsi menées courant avril 2007
(B.E.GEOTEC), avec notamment la réalisation de deux sondages pressiométriques (13/SP1
et 13/SP2) et un sondage carotté (13/SC2) (voir implantation à la figure 2.47).
Figure 2.47 : Schéma d’implantation des sondages réalisés sur la parcelle n°13 (Rapport
GEOTEC, 2007)
121
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Les résultats des sondages 13/SP1 et 13/SC2 sont présentés sous forme de logs
lithologiques à la figure 2.48. Le log lithologique du sondage 13/SP3 étant identique à celui
du 13/SP1, seul le log du 13/SP1 est présenté.
Figure 2.48 : Logs lithologiques issus des sondages réalisés sur le site n°13 en avril 2007.
122
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Suite à l’apparition récentes de fissures sur les murs extérieurs des habitations
respectives des parcelles n°14 et n°15 (Figure 2.49), nous avons procédé à un diagnostic des
habitations avec la réalisation de sondages à la tarière manuelle. Deux sondages géologiques
ont été réalisés au niveau des deux parcelles. Les résultats des sondages révèlent la présence
de sols essentiellement sableux constituants le sous-sol des habitations, avec la manifestation
d’une nappe superficielle vers 3 m de profondeur lors de nos investigations menées entre
février et juillet 2008.
15
Figure 2.49 : Localisation des parcelles n°14 et n°15 ; photo de la façade avant de la parcelle n°14.
Les coupes des sondages réalisés sur chacune de ces parcelles ne sont pas présentées car
elles ne révèlent pas la présence de niveaux argileux potentiellement sensibles au phénomène
de retrait-gonflement. Cependant, ces sondages nous permettent de mieux localiser la limite
entre la formation géologique des Argiles de Brach et celle alluvionnaire de Belin. Ainsi, ces
investigations confirment la délimitation de la zone classée en aléa faible définit par la carte
de l’Aléa Retrait-Gonflement. Les parcelles étudiées sont donc bien situées en aléa faible
(Figure 2.49).
123
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Tableau 2.8 : Description de la dénomination utilisée pour décrire les faciès rencontrés.
124
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Le tableau 2.7 résume les informations acquises par parcelles étudiées, notamment sur
le type d’habitation sinistrée, les dates d’apparition et d’aggravation des fissures observées, la
réalisation éventuelle d’une reprise en sous-œuvre sur le bâti et si la réparation des désordres a
été efficace après de nouvelles périodes de sécheresse, les investigations géotechniques
menées ainsi que la nature des sols rencontrés en fonction de la profondeur.
Reprise en Sinistre
Type Apparition Lithologie
Parcelle sous- après Investigations
habitation Fissuration (Profondeur en m)
œuvre reprise
Oui, après - 3 sondages à la
- SG : 0,5 / 4,0
R+1 partiel, 1989, 2003 1ère en 1990 la 1ère tarière
3 salon en RdC et 2005 2ème en 2009 reprise en - 2 essais au
- SA : 1,5 / 3,0
- A/BOG : 0,5 / 2,6
2003 pénétromètre
- 1 sondage à la
tarière
- 1 sondage - SA : 0,2 / 1,4
4 RdC 2003 2009 - pressiométrique - A/BOG : 1,4 / 3,9
- 2 essais au - Ac : 3,7 / 12,0
pénétromètre
- 1 essai au Panda
- 1 sondage à la - Tv : 0,0 / 1,2
5 RdC 2003 2009 - tarière - A/BOG : 1,2 / 1,9
- 2 essais au Panda - SG : 1,9 / 2,3
- S : 0,30/ 1,0
- 1 sondage à la
6 - - - -
tarière
- A/BOG : 1,0 /3,0
- SA : 3,0 / 3,3
- 1 sondage
- Tv : 0,0 / 0,9
Oui mais pressiométrique
Avant 2000 - A/BOG : 0,9 / 2,5
7 RdC
puis 2003
date - - 2 essais au
- S : 2,5 / 3,4
inconnue pénétromètre
- Ac : 3,4 / 4,7
- 1 essai au Panda
- 1 sondage à la - SA : 0,4 / 2,0
tarière - Gs : 2,0 / 4,0
8 RdC 2003 non -
- 1 sondage - A/BOG : 1,8 / 3,8
pressiométrique - S : 3,8 / 6,0
- 1 sondage à la
tarière
- 1 sondage - SA : 0,5 / 1,0
11 RdC 2003 2006 non
pressiométrique - A/BOG : 1,0 / 5,4
- 3 essais au
pénétromètre
- 2 sondages
pressiométriques - A/BOG : 0,4 / 2,0
Parcelle
12 vierge
- - - - 2 fosses - SA : 1,9 / 3,1
pédologiques - Ac : 3,0 / 6,0
- 10 essais au Panda
- SG : 0,3 / 0,8
- 2 sondages
oui après - As : 0,8 / 1,5
13 RdC 1996, 2003 1996
2003
pressiométriques
- Av : 1,6 / 4,0
- 1 sondage carotté
- Sc : 4,0 / 12,0
- 2 sondages à la
14 R+1 partiel 2005 - -
tarière
- S : 0,0 / 2,0
- 1 sondage à la
15 RdC inconnu - -
tarière
- S : 0,0 / 2,0
Tableau 2.7 : Synthèse des données de terrain acquises par parcelles étudiées sur le quartier de Cap de Bos.
125
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Sur les onze sites d’étude, plusieurs approches ont été menées et sont traitées afin
d’identifier les paramètres les plus sensibles au phénomène de retrait-gonflement des sols
argileux et les plus pertinents pour expliquer et prévoir le comportement rétractant et gonflant
de ces sols :
- Texturale à l’échelle de l’échantillon,
- Minéralogique sur des échantillons remaniés,
- Géotechnique par les essais d’identification en laboratoire sur sols remaniés et intacts,
- Mécanique par des essais in-situ (pénétrométriques et pressiométriques).
Le but de ce paragraphe est de faire la synthèse des essais mécaniques et des essais en
laboratoire réalisés sur des échantillons prélevés (remaniés et intacts) dans les différentes
parcelles que nous avons détaillées précédemment. L’ensemble des essais en laboratoire
menés à différentes échelles (minéral, échantillon, essais in-situ) sur l’ensemble des faciès
rencontrés sont réalisés ici afin d’obtenir une représentation de la sensibilité des sols argileux
et de leur potentiel de retrait et de gonflement en climat océanique sur la commune de Pessac.
Une analyse statistique en composantes principales (ACP) complètera cette synthèse afin de
voir si des corrélations entre paramètres géotechniques puis entre faciès lithologiques sont
possibles. Suivant la variabilité lithologique mise en évidence, l’intérêt est d’établir les
critères géotechniques les plus pertinents et discriminants pour caractériser la sensibilité des
argiles non seulement en cas de sécheresse mais surtout avant la construction.
Les principes des méthodes utilisées pour faire les analyses sont présentées en Annexe
1. À la figure 2.50-a, les spectres juxtaposés des quatre échantillons réalisés sur des poudres
sont présentés, puis à la figure 2.50-b est illustrée une identification des pics principaux et
secondaires sur un des échantillons argileux du faciès A/BOG issus de la zone d’étude
(CDGA 2 : site n°10 ; CDGA 3 : site n°8 ; CDGA 4 & 5 : site n°3).
126
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Illite/Muscovite
(I/M) a)
b)
La première phase de l’analyse qualitative semble indiquer que les quatre échantillons
argileux testés (CDGA 2 à 5) sont à dominante kaolinite, l’illite/muscovite (voire halloysite)
en second puis très faiblement pourvu en smectite. Une fois cette première analyse réalisée,
on cherche par des traitements sur lames orientées à observer l’ouverture puis la fermeture du
domaine interfoliaire des minéraux gonflants, voire la disparition de certains phyllosilicates
instables au-delà de leur température de stabilité. Pour cela, il est nécessaire d’examiner
plusieurs diffractogrammes de préparations différentes :
1) lame orientée séchée à l’air libre (LO Nat),
2) lame orientée saturée à l’éthylène-glycol (LO EG),
3) lame orientée chauffée à 550°C (LO H ou LO 550°).
127
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Qz
I
S
I
Qz
K
Figure 2.51 : Diffractogrammes après traitements des échantillons argileux tamisés à 50 µm pour
CDGA 2, CDGA 3, CDGA 4 et CDGA 5, avec la position des réflections (001) des principaux
minéraux.
128
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
c’est-à-dire la surface se trouvant entre la courbe et la ligne de fond continu. On parle aussi
d'«intensité intégrale» pour désigner cette surface nette (Klug et Alexander, 1974). On peut
donc, moyennant un étalonnage de l'appareil, faire une analyse quantitative, c’est-à-dire
calculer la composition de l'échantillon en % massique (1 % massique correspond à 10 mg de
phase pour 1 g d'échantillon). Pour quantifier au mieux les espèces minérales, 24 échantillons
représentatifs des différents faciès rencontrés lors de notre étude ont été envoyés à
l’Université de Lille 1. Les résultats sont présentés au tableau 2.9 et à la figure 2.52 sous
forme d’histogramme, classés en fonction de leur faciès (cf. description au tableau 2.8).
100%
90%
20%
10%
0%
129
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
a) b)
c) d)
e) f)
Figure 2.53 : a) : vue d’un minéral de muscovite ; b) : vue d’un amas de minéraux de kaolinite en forme
d’« assiette » ; c et d) : vues de feuillets de smectites ; e et f) : vues d’un grain de quartz arrondi, et d’un grain
ayant subi un choc (flèche), confirmant son origine fluviatile.
130
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
131
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
132
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Chapitre II Manifestations sur le bâti
100
Argile : Limon :
Ap : peu plastiques Lp : peu plastiques
90
Amp : moyennement plastiques Lmp : moyennement plastiques
At : très plastiques Lt : très plastiques Zone des Argiles
80 Gonflantes « Parisiennes »
60 Région Bordelaise
50
n°3
40 Amp
n°4
30 n°6
Lt n°7
20 Ap n°8
n°12
10
Lmp n°13
Lp
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Limite de liquidité WL (%)
Figure 2.54 : Diagramme de Casagrande avec juxtaposition des trente-huit échantillons prélevés au
droit des sites d’étude au niveau du quartier de Cap de Bos.
Tableau 2.11 : Comparaison des potentiels de retrait-gonflement obtenus par des méthodes indirectes de
différents auteurs.
133
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
A/BOG 1.50 - 3.00 5,9 - 26,0 1,5 - 9,0 1,6 - 10,8 16 - 67 36,0 - 103,0 9,0 - 36,0 35,0 - 96,0 2,0 - 42,0 14,2 - 50,0 4,5 - 21,8 0,1 - 1,0 0,6 - 1,8 8 - 22,8 0,2 - 0,5 A2/A4
3.00 - 6.00 15,3 - 39,0 1,7 - 8,1 2,9 - 8,9 17 - 50 30,0 - 74,0 13,1 - 32,0 70,0 - 96,0 10,1 - 51,4 21,0 - 57,8 13,1 - 15,0 0,1 - 1,0 0,5 - 2,1 5 - 33,6 0,4 - 0,5 A2/A4
A/B 2.00 - 9.00 17,6 - 26,8 4,1 - 8,3 4,1 - 9,2 29 - 51 49,3 - 75,0 14,9 - 30,8 41,9 - 99,8 8,3 - 66,0 10,4 - 56,0 11,3 - 26,0 0,8 - 1,5 0,7 - 3,2 9 - 79,8 0,2 - 0,5 A2/A4
A/V 1.50 - 8.00 23,4 - 30,0 6,6 - 18,3 10,4 50 - 51 67,1 - 100 16,4 - 50,0 99,5 1,0 56,8 - - 0,9 11,6 1,0 A3/A4
A/N 4.00 - 4.50 26,8 - 41,0 3,1 - 8,2 3,1 - 14,0 24 - 65 49,9 - 86,4 15,0 - 38,2 44,6 - 98,6 3,0 - 64,0 9,0 - 83,0 19,5 0,50 0,6 - 4,2 5,8 - 82,2 0,23 A2/A4
SA 1.00 - 5.00 4,7 - 15,6 0,1 - 1,5 0,1 - 1,7 10 - 21 19,5 - 38,2 5,5 - 28,1 10,2 - 32,0 6,0 - 10,0 4,0 - 8,3 15,2 4,7 1,4 - 3,8 1,4 - 21,4 2,1 B2 / B6
(*) : classe GTR déterminée selon le Fascicule II du SETRA - LCPC " Réalisation des remblais et couches de forme" (1992).
Tableau 2.12 : Propriétés géotechniques des échantillons prélevés sur chacune des parcelles et regroupés
par faciès.
134
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Le tableau 2.12 montre que les échantillons de sols possèdent une plage de variations de
la teneur en particules argileuses (< 2 µm) très importante, allant de 9 à 83 % au sein des
différents faciès argileux rencontrés. L’ensemble des faciès argileux (A/BOG, A/B, A/V et
A/N) montre en moyenne des indices de plasticité de l’ordre de 35 %, des limites de liquidité
élevées (wL > 50 %), des valeurs de bleu élevées (VBS et Vb > 5) et l’absence de carbonates
et de faibles teneurs en matière organique. Ces résultats confirment une fraction argileuse
suffisamment importante pour donner un comportement sensible face aux variations
hydriques des sols argileux présents sous les habitations. Pour quantifier cela, des essais au
bleu de méthylène ont été réalisés également sur la fraction < 400 µm (Vb) de quelques
échantillons. On a pu constater que les valeurs de bleu augmentent systématiquement par
rapport à la valeur de bleu du sol total (VBS), confirmant une forte sensibilité de la fraction
fine et une sous-estimation du pouvoir gonflant-rétractant des sols argileux en effectuant les
essais sur une fraction grossière riche en éléments impropres (matière organique, sable), qui
ont tendance à diminuer la valeur de bleu réelle. Les valeurs de CEC varient entre 4,5 et 28
méq/100g, ce qui restent des valeurs moyennes et ne traduisent pas la présence d’une phase
argileuse importante, au contraire de la valeur de bleu. En effet, les sols présentant des limites
de liquidité et des VB élevées ont tendance à posséder des valeurs de CEC > 25 (méq/100g),
correspondant à des sols très argileux. Les résultats des limites d’Atterberg, la valeur de bleu
VBS et la teneur en particules argileuses C2 sont représentés sur les graphes de la figure 2.55.
L’analyse de ces caractéristiques géotechniques confirme l’hétérogénéité de faciès rencontrés
entre les différentes parcelles et au sein d’une même parcelle suivant la profondeur. Les
variations mesurées entre ces paramètres sont observées jusqu’à 4 m de profondeur.
VBS (g/100g sol)
% < 2 µm Indice de plasticité Ip (%)
0 5 10 15 20 0 10 20 30 40 50 0 20 40 60 80 100
0.0 0.0 0.0
1.5
Profondeur de prélèvement (m)
1.5 1.5
Profondeur de prélèvement (m)
site 3
3.5 site 4 3.5 3.5
site 3
site 6 site 3
site 4
4.0 site 7 4.0 site 4 4.0 site 6
site 8 site 6
site 7
site 12 site 7
4.5 4.5 4.5 site 8
site 13 site 8
site 12
site 14 site 12
site 13
5.0 5.0 5.0
a) b) c)
Figure 2.55 : Caractérisation géotechnique des différentes parcelles étudiées sur le quartier de Cap de
Bos avec : (a) valeur de bleu VBS, (b) % < 2 µm et (c) Indice de plasticité Ip (%).
135
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
A/BOG Elevé
Chen (1988) WL A/B Très élevé
A/V Très élevé
A/BOG Elevé
Williams & Donaldson
Ip, C2 A/B Elevé
(1980)
A/V Elevé à très élevé
A/BOG Elevé
Classification B.R.E
Ip, C2 A/B Elevé à très élevé
(1980)
A/V Très élevé
A/BOG Moyen
Yalmiz (2006) WL, CEC
A/B & A/N Moyen
Tableau 2.13 : Potentiels de gonflement obtenus à partir de différents critères géotechniques établis par
plusieurs auteurs issus de la bibliographie.
136
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Si l’on place les échantillons de sols argileux prélevés aux droits des différentes
parcelles sur le diagramme de sensibilité à l’eau VBS = f(C2) d’après Magnan et Youssefian
(1989) (Figure 2.56), il apparaît que les points sont dispersés et ont tendance à montrer des
comportements plutôt limoneux (fraction argileuse C2 < 50 %) moyennement actifs à très
actifs. Cette dispersion met encore en évidence la présence de sols hétérogènes sur les
parcelles étudiées, avec des sols peu argileux et donc peu sensibles au phénomène de retrait-
gonflement. Toutefois, ces échantillons prélevés au droit de pavillons sinistrés indiquent
que des limons ou argiles limoneuses possédant une valeur de bleu VBS supérieure à 3,
une fraction argileuse C2 comprise entre 25 % et 50 %, sont potentiellement sensibles à
des variations hydriques en cas d’épisodes d’humidification-hydratation. À partir de ces
observations, on peut tracer de nouvelles limites sur la figure 2.56 permettant de distinguer les
limons peu sensibles (domaine I), les argiles limoneuses moyennement sensibles (domaine II)
et les sols argileux très sensibles (domaine III).
III
II
Figure 2.56 : Diagramme de sensibilité à l’eau des sols argileux basé sur les valeurs de VBS et C2
appliqué aux échantillons argileux des parcelles étudiées (Magnan et Youssefian, 1989).
Par contre, ces passés silteuses peuvent provoquer des variations latérales dans la
perméabilité des sols argileux et favoriser le drainage ou la dessiccation en fonction des
cycles saisonniers (ce point sera abordé avec des exemples concrets dans le prochain
chapitre). Pour comprendre le comportement mécanique de ces sols, et affirmer ou non les
variations de comportements mis en évidence entre les différents faciès argileux, des essais à
l’œdomètre et de retrait linéaire ont été réalisés sur dix échantillons non remaniés prélevés au
droit des parcelles n°12 et 13.
137
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Teneur en Teneur en eau Coefficient de Densité Densité Indice des Indice des
ND : Tests non réalisés
eau initiale finale perméabilité sèche humide vides initial vides final
Site/
Prof. (m) Facies wi (%) wf (%) k0 (m/s) γ d/γ w γ h/γ w ei (-) ef (-)
N°sondage
-9
12/F1 0,70 A/BOG 28,96 26,30 3,50.10 1,44 1,88 0,77 0,76
-7
12/P1 1,00 A/BOG 22,60 22,35 1,09.10 1,61 1,97 0,58 0,50
-7
12/P2 1,00 A/B 28,10 24,14 4,49.10 1,56 2,00 0,63 0,52
13/S3 1,50 A/V 50,50 51,60 ND 1,10 1,65 1,46 1,51
-7
12/P1 2,00 SA 10,70 - 17,50 15,00 - 16,40 2,75.10 1,68 - 1,71 1,90 - 2,00 0,49 - 0,51 0,27 - 0,32
Tableau 2.14 : Valeurs des paramètres physiques (w, γ, e) et hydriques (k0) des différents faciès argilo-
sableux de la formation de Brach, obtenus à partir de l’essai œdométrique classique.
Contrainte
Pression de Contrainte de Indice de Module Coefficient de
ND : Tests non réalisés verticale
gonflement préconsolidation compressibilité oedométrique consolidation
théorique
Site/
σg ( kPa) σ'p(kPa) σ'z0 (kPa)
2
Prof. (m) Facies Cc (-) E (MPa) Cv (cm /s)
N°sondage
-3
12/F1 0,70 A/BOG 79,60 - 100,70 90 13,16 1,19 6,34 4,17.10
-3
12/P1 1,00 A/BOG 75,60 300 19,70 1,02 11,10 1,51.10
-3
12/P2 1,00 A/B 80,00 90 20,00 1,09 5,53 0,73.10
13/S3 1,50 A/V 50,00 ND ND ND ND ND
-3
12/P1 2,00 SA 117,00 110 - 120 39,00 0,38 - 0,71 13,87 - 14,24 3,48 - 3,85.10
Tableau 2.15 : Valeurs des paramètres mécaniques (σg, σ’p, Cc, Cv et E) des différents faciès argilo-sableux
de la formation de Brach, obtenus à partir de l’essai œdométrique classique.
138
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Site/ Indice
Prof. (m) Facies εg (%) Potentiel * Cg (-) Potentiel**
N°sondage gonflement εs
12/F1 0,70 A/BOG 8,00 - 12,70 Elevé 0,70 1,15 Très fort
12/P1 1,00 A/BOG 6,50 Elevé 0,56 0,87 Très fort
12/P2 1,00 A/B 12,62 Elevé 0,69 5,12 Très fort
13/S3 1,50 A/V 7,00 Elevé ND ND Fort
12/P1 2,00 SA 1,73 - 1,78 Moyen 0,30 - 0,32 0,01 - 0,025 Faible
* D'après Seed et al. (1962)
** D'après Philipponat (1979)
Tableau 2.16 : Valeurs des paramètres mécaniques (εg , Cg) et les potentiels de gonflement issus de ces
valeurs en fonction des différents faciès argilo-sableux de la formation de Brach, valeurs
obtenues à partir de l’essai œdométrique classique.
0.30
y = -0.196ln(x) + 0.904
R² = 0.9987
0.25
0.20
Gonflement (en mm)
Pression de gonflement
σ g = 100,7 kPa
0.15
0.10
0.05
Figure 2.57 : Résultat d’un essai de gonflement à l’œdomètre sur un échantillon de sol argileux intact
issu de la parcelle n°12 prélevé à 0,70 m de profondeur (σg = 100,7 kPa) (faciès A/BOG).
Les sols testés présentent des teneurs en eau indiquant des sols moyennement hydratés
au moment du prélèvement entre fin 2006 et 2007, excepté l’échantillon de la parcelle n°13
avec une teneur en eau de 50,5 % (réhydratation forte de l’argile au niveau du pignon sinistré)
(Tableau 2.14). Les argiles du faciès A/BOG, caractéristiques de la formation de Brach,
possèdent une densité sèche apparente moyenne de 1,55. Les différents faciès argileux étudiés
(A/B à A/BOG) de la Formation de Brach ont une pression de gonflement comprise entre 75
et 117 kPa (Tableau 2.15). Un exemple de résultat d’un essai de gonflement à l’œdomètre
réalisé sur un échantillon provenant de la parcelle n°12 (prélevé intact à 0,70 m de
profondeur) montre trois point alignés (charges appliquées entre 1 et 2,5 kg) donnant une
pression de gonflement σg de 100,7 kPa (Figure 2.57). Ces valeurs sont toutes inférieures à
250 kPa et faibles selon la classification établie par Chen (1988). Ceci indique que le
caractère gonflant n’est pas la caractéristique prépondérante des argiles de Brach et qu’il ne
peut être l’unique paramètre responsable des sinistres vu les valeurs faibles rencontrées sur les
139
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
parcelles sinistrées. Ces faibles valeurs peuvent s’expliquer par la granulométrie des sols mais
également par la nature minéralogique des argiles présentes dans ces sols. En effet, quand la
fraction argileuse à dominante kaolinite-muscovite des sols subit des cycles répétés de
dessiccation plus ou moins intenses (dépendant de la teneur en eau initiale), une perte en eau
au niveau interfoliaire se produit ; au contraire un gonflement de cette structure après une
réhumidification ne peut garantir une récupération totale de l’eau liée perdue (ces cycles
répétitifs induisent une réorganisation de la structure des agrégats provoquant une baisse de la
pression de gonflement) (Alonso et al., 1999). Si on analyse les valeurs du coefficient de
gonflement en décharge (indice Cg), qui permet de caractériser les sols les plus gonflants du
secteur d’étude (Tableau 2.16), on constate que les faciès argileux de la formation de Brach
ont des valeurs de coefficient de gonflement Cg comprises entre 0,3 et 0,7. Il s’agit d’argiles à
gonflement faible pour les sables argileux SA (Cg ≥ 0,3) à très fort (Cg > 0,5) pour les sols
argileux suivant la classification de Philipponnat (1978). L’utilisation du potentiel de
gonflement libre sans charge (εs) décrit par Seed et al. (1962), (Tableau 2.16) confirme que
les faciès d’argile bleue A/B et d’argile bariolée ocre-gris A/BOG donnent les gonflements
libres les plus élevés, respectivement de 6 à 12,7 %.
Il semble que le faciès A/B corresponde au faciès le moins altéré au vu de son potentiel
de gonflement en décharge et de son gonflement libre, vu les valeurs plus élevés par rapport
aux autres faciès (Figure 2.60). Une tendance existe entre le paramètre de gonflement libre εs
(Seed et al., 1962) et celui du gonflement en décharge (εg) comme on peut l’observer sur la
figure 2.58. En effet, ces deux paramètres permettent de bien distinguer les différents faciès
argileux de la formation de Brach par des comportements mécaniques propres à chaque
faciès. On retrouve ainsi un faible pouvoir de gonflement des niveaux sablo-argileux (SA), un
caractère gonflant moyen du faciès A/BOG le plus représentatif de la formation de Brach, et
d’un caractère gonflant très élevé pour les argiles bleutées du faciès A/B.
εs
εg
A/BOG
εs (%) et εg (%)
A/BOG
A/BOG
A/BOG A/BOG
Figure 2.58 : Relation entre le taux de gonflement libre εs (%) et le potentiel de gonflement en
décharge εg (%) pour les différents faciès de la formation de Brach.
140
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Tableau 2.17 : Valeurs des paramètres de retrait (wRe et Rl) des différents faciès argilo-sableux de la
formation de Brach, obtenus à partir de l’essai de dessiccation.
Les valeurs du potentiel de retrait des argiles de Brach sont très variables pour un même
faciès argileux et montrent dans l’ensemble un caractère très rétractant comme l’indique le
tableau 2.18 du potentiel de retrait déterminé à partir du paramètre Rl (Mastchenko, 2001). En
comparant les valeurs des paramètres de retrait et de gonflement avec les valeurs de bleu Vb
réalisées sur la fraction à 400 µm des échantillons correspondants (Tableau 2.17), on constate
que la valeur de bleu Vb semble bien estimer le caractère rétractant à partir du potentiel de
retrait utilisant wRe des argiles de Brach, sauf pour le faciès d’argile verte (A/V) où les
données restent à vérifier (données fournies erronées). Ces résultats sur la sensibilité à l’eau
des sols argileux est à relier à la minéralogie des argiles, et sera synthétisé au paragraphe
suivant.
Une étude statistique est menée à partir des résultats obtenus (Tableau 2.10 et annexe 2)
sur les sols argileux de la formation de Brach, afin de vérifier si des corrélations existent entre
les paramètres géotechniques d’une même formation géologique à l’échelle d’un quartier.
L’objectif de cette étude statistique consiste à voir si les critères d’identification géotechnique
des sols fins utilisés par la classification GTR (indice de plasticité et valeur de bleu VBS)
141
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
permettent d’apprécier réellement le caractère gonflant et rétractant des sols, compte tenu de
l’hétérogénéité des sols et des limites de ces essais.
Les nombreux travaux menés dans le cadre du programme ARGIC s’accordent pour
valider la réalisation des essais hydromécaniques sur des échantillons intacts. Dans ces
conditions, les paramètres mesurés sont tous à relier directement au phénomène de retrait-
gonflement. Cependant ces paramètres sont fortement dépendants de l’état initial du sol, du
mode de prélèvement et de la période de prélèvement.
De même, le coefficient de perméabilité k déduit en laboratoire de l’essai œdométrique
n’est en rien représentatif du coefficient de perméabilité de fissure visible sur le terrain et
relevé à partir des tranchées à la pelle mécanique. En effet, lors de ces observations, des
fissures centimétriques à métriques sont apparentes au sein du massif argileux et à l’endroit
du prélèvement. Malgré cela, des variations importantes du coefficient de perméabilité
latéralement et en profondeur peuvent être constatées (3,5.10-9 < k < 1,1.10-7) à l’échelle de la
cellule œdométrique (Tableau 2.14). Une perméabilité de fracture remplie de sables ou une
passée sableuse peut être seule responsable de cette variation du coefficient de perméabilité
obtenue en laboratoire sur une cellule œdométrique de 39,3 à 72, 1 cm3. Ceci démontre ainsi
la nécessité d’une bonne analyse de terrain faite par l’ingénieur ou le géologue avant tout
essai géotechnique qui ne traduit qu’une information d’échelle centimétrique et non pluri-
centimétrique à métrique.
Par ailleurs, l’essai au bleu de méthylène mesure l’aptitude des sols à absorber de l’eau
avec une incertitude acceptable, de l’ordre de ± 5ml/100g. Après une reproductibilité des
mesures par un même opérateur, la valeur de bleu peut varier en fonction de la taille des
particules, par la présence de matière organique, de l’état d’hydratation initial de l’échantillon
et que si le mélange particules-bleu a été bien agité pendant 12 à 24 h. Pour s’affranchir des
éventuels biais de mesure, un nouveau mode opératoire a été mis en place en commençant
l’essai après que l’échantillon ait été tamisé à 400 µm puis séché à 105°C (élimination de la
matière organique), et enfin mis en saturation pendant 12 à 24 h.
142
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
des recherches de corrélations entre paramètres géotechniques sont menées sur des
échantillons contenant 44 individus avec Ip et VBS, 33 individus avec VBS et CEC et enfin
25 échantillons avec des données complètes sur huit variables. Ces variables correspondent
aux propriétés influençant le comportement plastique du sol, avec : la teneur en eau naturelle
(Wnat), les limites d’Atterberg (Ip, WL et Wp), la valeur de bleu VBS (g/100g sol), les
passants à 80 µm et 2 µm (%), la teneur en silt (%), la CEC (méq/100g), les teneurs en
carbonates (Ca) et la matière organique (MO). Les détails des paramètres de position
(minimum, maximum et moyenne) et de dispersion (variance, étendue, coefficient de
variation) sont présentés au tableau 2.18.
CEC
Wnat (%) Ip (%) VBS % < 80 µm % < 2 µm Ca (%) MO (%)
(meq/100g)
Observations N 62 44 59 55 56 33 35 35
Paramètres de Min 4,7 8 0,1 10,2 4,0 4,5 0,0 0,09
position Max 46,7 67 18,3 98,2 62,4 28.0 151,0 4,72
Moyenne 20,2 35 4,2 52,3 30,1 15,3 9,9 0,70
Variance 62,1 220,1 12,2 575,1 204,5 32,1 921,7 0,70
Paramètres de Ecart-type 7,9 14,8 3,5 24,0 14,3 5,7 30,4 0,80
dispersion Etendue 42,0 59 18,2 88,0 58,4 23,5 151,0 4,63
Coef. Variation 39% 43% 82% 46% 47% 37% 307% 125%
Nombre d'individus complets N 33
Nombre de variables 8
Tableau 2.18 : Résultats de l’étude statistique effectuée sur les paramètres géotechniques de la formation
de Brach.
Les résultats du tableau 2.18 montrent que les sols rencontrés sont en moyenne argileux
(passant à 80 µm > 50 % et passant à 2 µm > 30 %) avec une plasticité moyenne de 35 % (Ip).
L’analyse de ce tableau indique que la teneur en carbonates est le paramètre le plus variable
parmi les 8 variables étudiées. On note un coefficient de variation en carbonates très élevé
(307 %), qui s’explique par la présence de deux échantillons du site n°7 vers 3 m de
profondeur qui se rapproche du substratum carbonaté sous-jacent. Dans la suite de l’étude, ces
échantillons seront éliminés puisqu’ils correspondent plus aux marnes du substratum
miocène, et non aux formations quaternaires étudiées ici. On constate également un
coefficient de variation élevé pour la matière organique (125 %), suggérant l’influence de ce
paramètre ou de quelques échantillons sur l’analyse. L’analyse de relations entre les
paramètres géotechniques classiques (Ip, VBS) et de nouveaux paramètres habituellement
utilisés par les agronomes (CEC) est recherchée pour améliorer la caractérisation des sols
sensibles au retrait-gonflement.
143
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
N = 33
35
y = 1,0178x + 9,89
(P8) R = 0,117
30 y = 4.3438x + 4.7061
R2 = 0.8267
(P7)
25 y = 3.8798x - 14.141
2
R = 0.5461
CEC (meq/100g)
20
P4
(P4) P6
y = 1.6025x + 3.3231
15 2
R = 0.9501 P7
P8
10 P12
Linéaire (P4)
Linéaire (P7)
5
Linéaire (P8)
A1 A2 A3 A4 Linéaire (parcelles)
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
VBS (g/100g sol)
Figure 2.59 : Relation entre valeur de bleu totale du sol VBS (g/100g sol) et la capacité d’échange
cationique CEC (méq/100g) pour les échantillons prélevés au niveau des parcelles de la
formation de Brach.
144
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
N = 44
70
60 y = 4,6279x + 14,973
2
R = 0,7164
Indice de plasticité Ip (%)
50
P3
40 P4
P6
30
P7
20 P8
P12
10
Linéaire
A1 A2 A3 A4 (parcelles)
0
0 2 4 6 8 10 12 14
VBS (g/100g sol)
Figure 2.60 : Relation entre la valeur de bleu totale du sol VBS (g/100g sol) et l’indice de plasticité Ip(%)
pour les échantillons prélevés au niveau des parcelles de la formation de Brach.
145
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
géologiques étudiées dans le cadre du programme ARGIC (Rapport module B, Vincent et al.
2009), de meilleures corrélations ont été trouvées entre CEC et Vb (400 µm) avec un
coefficient de détermination R2 de 0,6.
146
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
ont montré des corrélations plus fortes : Wnat, VBS, WL, Wp, 80 µm, % silt, < 2 µm et CEC.
La matrice des corrélations (Tableau 2.20), obtenue à partir d’une population de 25
échantillons, laisse apparaître des corrélations significatives, au risque 5 % sur un échantillon
de 25 observations si ρ > 0,39, entre les paramètres suivants : Wnat/VBS, Wnat/WL,
VBS/WL, VBS/80µm, VBS/silt, VBS/2µm, VBS/CEC, CEC/silt, CEC/2µm, 80µm/2µm, ,
WL/Wp, WL/silt, WL/2µm et WL/CEC. On remarque que les variables VBS et WL présentent
le coefficient de corrélation le plus important (R = 0,75).
Wnat VBS WL Wp < 80 µm % silt < 2 µm CEC
Wnat 1,00 0,61 0,48 0,10 0,12 -0,38 0,32 0,28
VBS 0,61 1,00 0,75 0,21 0,49 -0,57 0,59 0,59
WL 0,48 0,75 1,00 0,56 0,20 -0,60 0,43 0,53
Wp 0,10 0,21 0,56 1,00 0,09 -0,28 0,18 0,12
< 80µm 0,12 0,49 0,20 0,09 1,00 -0,08 0,68 0,23
% silt -0,38 -0,57 -0,60 -0,28 -0,078 1,00
0,99 -0,60 -0,47
< 2µm 0,35 0,59 0,43 0,18 0,68 -0,60 1,00 0,44
CEC 0,28 0,59 0,53 0,12 0,23 -0,47 0,44 1,00
Nombre d’individus : 25
Nombre de variables : 8
Tableau 2.20 : Matrice des coefficients de corrélation (8 variables) obtenue sur les 25 échantillons
complets provenant des sites étudiés du quartier Cap de Bos.
147
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
1.0 1.0
0.8 0.8
< 80µm
Wp
0.6 0.6
< 2µm
0.4 0.4
< 80µm
% silt 0.2
F1 (49,02 %)
0.2
< 2µm
F2 (16 %)
VBS WL % silt
0.0 CEC 0.0
-1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 -1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
W nat
-0.2
-0.2
VBS
CEC
-0.4 WL
-0.4
Wp W nat
-0.6
-0.6
-0.8
-0.8
a) b)
-1.0
-1.0
F2 (16 %) F3 (13 %)
Figure 2.61 : Cercles corrélations a) F1-F2 et b) F2-F3, résultant de l’ACP sur l’ensemble des 25
échantillons.
- La projection des individus sur le plan des composantes F1-F2 (Figure 2.62), permet
d’identifier d’éventuels regroupements entre individus. On note un regroupement des
individus du site n°12, ce qui s’explique par des sols plus argileux que les autres, confirmé par
la position du paramètre 2 µm sur le cercle des corrélations à la figure 2.61-a. Il n’apparaît pas
clairement d’autres regroupements entre individus, confirmant l’hétérogénéité des sols
constatée du point de vue géotechnique. Cependant, on constate que certains individus du site
n°12 sont plus argileux que les autres, témoignant de la présence d’un niveau argileux à
comportement similaire au sein de ce site.
2.0
12/T1
6/T1 12/T1
1.5
12/T1
12/T1
1.0
12/T2
6/T1
0.5
7/T1
12/T1 F1 (49,02 %)
0.0
4/T1
-5.0 -4.0 8/T1 -3.0 -2.0 -1.0 0.0 1.0 7/T1 2.0 3.0 4.0
7/T1
-0.5
12/T1
6/T1 7/T1 4/T1
8/T1 3/T1
-1.0
3/T1 4/T1
3/T1 3/T1
-1.5
8/T1
-2.0
F2 (16 %)
Figure 2.62 : Plan F1-F2 des individus résultant de l’ACP sur l’ensemble des 25 échantillons provenant
des sites étudiés.
L’analyse plus détaillée des coordonnées des individus sur les nouveaux axes montrent
que deux à trois échantillons contribuent deux fois plus que les autres à la variance totale,
148
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
attirant les axes F1 et F2. Puis on constate que des sauts importants se produisent pour
certains individus entre les axes F3 et F4, confirmant la grande variabilité des individus.
Globalement, les sols argileux de la Formation de Brach présentent des corrélations
significatives mais pas suffisamment fortes entre les paramètres géotechniques, traduisant une
forte hétérogénéité spatiale de ces mêmes paramètres au sein d’une même formation
géologique, à l’échelle du quartier, à l’échelle de la parcelle et en fonction de la profondeur.
C’est pourquoi une nouvelle analyse ACP a été réalisée en identifiant les échantillons par
faciès distinct et non par parcelle, afin de tester si des regroupements par nature de sol sont
possibles. Deux faciès sont présents sur les 25 échantillons : le faciès argileux le plus commun
A/BOG et le faciès argileux A/B.
La matrice des corrélations (Tableau 2.20), obtenue à partir de 25 échantillons complets,
laisse apparaître les mêmes corrélations significatives que pour l’étude par parcelle. Les
résultats de l’ACP sont les mêmes que précédemment, vu qu’il est nécessaire d’avoir trois
axes pour exprimer 76,7 % de la variance totale et que la projection des variables sur les plans
F1-F2 et F2-F3 sont identiques. À l’opposé, la projection des individus sur le plan des
composantes F1-F2 (Figure 2.63), permet d’identifier au moins quatre regroupements entre
individus :
- un premier regroupement d’individus des faciès A/BOG et A/B avec des composantes
négatives sur le plan F2, ce qui s’explique par des sols argileux possédant des plasticités plus
élevées que les autres, confirmé par la position du paramètre Wp sur le cercle des corrélations
à la figure 2.61-a ;
- un deuxième regroupement d’individus du faciès A/BOG selon l’axe positif F1,
indique la présence de sols possédant de fortes valeurs sur les paramètres VBS et CEC ;
- un troisième regroupement de quatre échantillons du faciès A/BOG ont de fortes
valeurs à la fois selon l’axe F1 et F2, indiquant des échantillons plus argileux et plus
sensibles ;
- un dernier regroupement de quatre échantillons du faciès A/BOG montrant des sols
plus grossiers, moins argileux que les autres avec une plasticité faible de ces sols ; ces
échantillons correspondent aux sols des parcelles 6-7-12 les plus sableux (Figure 2.62).
2.0
A/BOG
A/BOG A/BOG
1.5
A/BOG
A/BOG
1.0
A/BOG
A/BOG
0.5
A/BOG
A/BOG
A/BOG F1 (49,02 %)
0.0
-5.0 -4.0 A/BOG-3.0 -2.0 -1.0 0.0 1.0 Ac 2.0 3.0 4.0
A/BOG
-0.5
A/BOG
A/BOG A/BOG A/B
A/B A/B-1.0
A/BOG A/BOG
A/BOG A/B
-1.5
A/B
-2.0
F2 (16 %)
Figure 2.63 : Plan F1-F2 des individus résultant de l’ACP sur l’ensemble des 25 échantillons
distingués par leur faciès et provenant des sites étudiés.
149
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
150
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
25
20
Distance euclidienne
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30
Nombre d'échantillons
Figure 2.64 : Arbre hiérarchique des 25 individus provenant des parcelles du quartier Cap de Bos, avec
le diagramme des distances euclidiennes entre individus.
6/T1 12/T1
1.5
12/T1
12/T1
1.0
Classe 2 12/T2
6/T1
0.5
Classe 3
7/T1
12/T1
4/T1 F1 (49 %)
0.0
8/T1 -3.0
-5.0 -4.0 -2.0 -1.0 0.0 7/T1 1.0 7/T1 2.0 3.0 4.0
-0.5 Classe 4
12/T1
6/T1 7/T1 4/T1
8/T1 3/T1
-1.0
Classe 1 3/T1 4/T1
3/T1 3/T1
-1.5
8/T1
-2.0
F2 (16 %)
Figure 2.65 : Représentation de la partition en 4 classes dans le plan F1-F2 de l’ACP, sur les 25
échantillons issus des parcelles du quartier Cap de Bos.
La classification sur individus a permis de regrouper les individus selon des classes
représentatives. Après avoir transposé les données, on effectue une nouvelle classification sur
les 8 variables utilisées (Wnat, VBS, WL, Wp, CEC, < 80 µm, < 2 µm, % silt) afin de
déterminer les paramètres discriminants, voire leurs redondances. D’après l’histogramme des
indices de niveaux et une première coupe arbitraire, on envisage 4 classes de variables les
plus homogènes possibles. La figure 2.66 présente la classification hiérarchique directe des 8
variables utilisées
151
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
2.5
2.0
Distance euclidienne
1.5
1.0
0.5
0.0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Nombre de variables
Figure 2.66 : Arbre hiérarchique des 8 variables (Wnat, VBS, WL, Wp, CEC, <80µm, <2µm, %silt), avec
le diagramme des distances euclidiennes entre variables.
Cette hiérarchisation permet d’observer que la teneur en silt est un paramètre totalement
indépendant des autres, vu qu’il est compose un groupe, les paramètres de granulométrie sont
bien assemblés, et les paramètres de plasticité couramment utilisés en géotechnique sont bien
regroupés. On constate toutefois que le paramètre CEC est regroupé avec les paramètres de
sensibilité VBS et limite de liquidité WL (LL), alors que la limite de plasticité Wp est moins
liée à ces derniers. La teneur en eau est relativement liée aux paramètres VBS et W L (LL)
mais reste un paramètre très dépendant de l’état initial, qui diffère selon la date du
prélèvement et donc ne peut être un facteur déterminant.
6.4 Synthèse des essais mécaniques obtenus sur les parcelles étudiées
En complément des analyses en laboratoire et des sondages de reconnaissance qui ont
permis de mettre en évidence l’hétérogénéité des sols et de leur comportement entre les
parcelles au sein d’une même formation géologique, des essais mécaniques ont été réalisés sur
pratiquement chacune des parcelles. Ces sondages mécaniques ont permis d’établir une base
de données à partir d’essais pressiométriques et pénétrométriques (dynamique à 30 kg et
PANDA) avec l’acquisition des paramètres mécaniques du sol, notamment la résistance en
pointe Qd (MPa) et les modules pressiométriques E (MPa). Sur l’ensemble des parcelles, 8
152
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
sondages avec essais pressiométriques ont été effectués (Tableau 2.21) et 23 essais au
pénétromètre dynamique et au PANDA® version 1 (Pénétromètre dynamique léger à énergie
variable) (Tableau 2.21).
Tableau 2.21 : Nombre de sondages avec essais pressiométriques, essais de pénétration dynamique et
essais au Panda effectués sur l’ensemble des parcelles étudiées sur le quartier Cap de Bos
(formation de Brach).
Figure 2.67 : Principe de fonctionnement du PANDA et de son utilisation sur le terrain (exemple d’un
essai sur la parcelle n°12 (source schéma : Solsolution ; source photo : Chrétien, 2008).
153
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
rencontrés sur les parcelles (Sablo-Graveleux, Sable Argileux, Sable, Altérite, Argile Bariolée
Ocre-Gris, Argile Bleutée, Argile Verdâtre et Argile Carbonatée) et sont regroupées dans le
tableau 2.22 ci-dessous :
Pressiomètre Ménard
SG Sa S Altérite A/BOG A/BOG A/B A/V Ac
(1 à 3 m) (0,8 à 3 m) (1 à 4 m) (3 à 4 m) (1,5 à 3 m) (0,8 à 1,5 m) (2 à 4,5) (1,5 à 4 m) (4 à 12 m)
E (Mpa) 11,0 - 22,0 0,2 - 7,4 2,0 - 10,0 1,0 - 7,3 7,4 - 11,8 2,0 - 7,5 0,4 - 12,0 1,9 - 13,1 6,2 - 156,8
Pl (Mpa) 0,6 - 1,9 0,1 - 0,7 0,3 - 1,7 0,3 - 0,6 0,6 - 1,5 0,2 - 0,4 0,3 - 1,8 0,2 - 0,7 0,7 - 4,2
E/Pl 8,4 - 24,4 1,3 - 11,0 4,0 - 14,0 3,3 - 13,1 7,8 - 13,7 9,5 - 14,0 2,2 - 14,1 1,0 - 18,0 8,8 - 37,1
Nb valeurs 12 6 18 6 17 9 1 2
Tableau 2.22 : Résultats des essais pressiométriques (pression limite Pl et module de déformation E en
MPa) distingués par faciès rencontrés sur les parcelles étudiées du quartier Cap de Bos.
Il apparaît que les sols argileux sont moyennement compacts en surface puis deviennent
compacts à denses en profondeur (notamment le faciès Ac). Les sables (SG, Sa et S)
présentent des compacités globalement moyennes à élevées, variables suivant les parcelles.
Les tassements différentiels rencontrés sur l’ensemble des parcelles étudiées s’expliquent par
la présence de sols de nature différente entre deux pignons opposés. En effet si on prend
l’exemple de la parcelle n°8, on trouve un pignon sain reposant sur une assise sablo-
graveleuse (SG) présentant des compacités moyennes peu sensibles (0,7 < Pl < 1,8), alors que
le pignon sinistré est ancré sur une assise argileuse sensible du faciès A/BOG présentant des
pressions limites moyennes (0,3 < Pl < 1,0), inférieures à celles de l’autre pignon. La présence
d’assise non homogène au niveau des fondations entraînent des différences de compacité
entre les assises de l’habitation, aggravées en période de sécheresse (ou de réhydratation) par
la sensibilité de l’assise argileuse.
Tableau 2.23 : Résultats des essais au pénétromètre dynamique (résistance en pointe Qd en MPa)
obtenus par faciès sur les différentes parcelles étudiées du quartier Cap de Bos.
154
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Afin de visualiser l’impact de l’hétérogénéité d’un sol d’assise sur une habitation et
illustrer les tassements différentiels rencontrés au niveau des sinistres étudiés, des essais au
PANDA ont été réalisés sur la partie vierge du terrain de la parcelle n°12, selon une maille de
8,50 m (L) x 2 m (l) avec des essais espacés d’environ 2 m comme illustré à la figure 2.68.
MAISON DE
DEM.PARSI
Maison
MAISON
MaisonM.PARSI
4
≈≈8,50
8,50mm
12
11 22 33 44 55
Forêt
Forêtde
de
≈≈22m
pins
pinset
et
12/F1 10 999 888 77 chênes
m
12/F1 10
10 7 666 chênes
12/SP1 12/SP2
12/SP2
12/SP1 12/P2
12/P2
12/P1
12/P1
Av.
Av.de
deCalifornie
Californie
Figure 2.68 : Emplacement et disposition du maillage d’essais réalisés au PANDA sur la parcelle n°12.
Les résultats des dix essais au pénétromètre PANDA sont présentés à la figure 2.69 ci-
dessous, regroupés par ligne (de 1 à 5 et de 6 à 10) afin de pouvoir les comparer tout en calant
les mesures sur la coupe lithologique du site (Figure 2.42). La première observation est que
des différences de résistance des sols sont visibles en allant d’Ouest à l’Est, mais également
entre les points des lignes Nord et Sud séparées de 2 m. En effet, si l’on observe les courbes
des pénétrogrammes PD1-PD2 comparées à celles de PD10-PD9 (situées 2 m au Sud, Figure
2.69), on s’aperçoit que des chutes de résistances en pointe sont notées à partir de 2 m de
profondeur au droit de PD10-PD9 (Qd moyen de 0,4 MPa) qui n’existent pas au droit de PD1-
PD2. Cette anomalie peut être associée à une variabilité lithologique, avec le passage d’un
niveau sablo-argileux relativement compact à un niveau sableux plus lâche (Figure 2.69).
Vers 1 m de profondeur, une passée très compacte est notée au droit de PD2, non visible à la
même profondeur au droit de PD9. Si on compare les données des essais PD5 et PD6, ils
présentent des compacités moyennes assez similaires (Qd moyen de 2 MPa) jusqu’à 1,80 m
de profondeur, puis les résistances en pointe ont tendance à fortement augmenter avec la
profondeur.
155
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
Figure 2.69 : Résultats des essais réalisés au PANDA sur la parcelle n°12, avec cinq essais regroupés
par ligne de mesure (10 essais au total selon 2 lignes de mesures).
Ces résultats mettent en évidence une variabilité dans la compacité des sols à l’échelle
des dimensions d’un mur de pavillon individuel. Cette analyse en vraie grandeur des
caractéristiques mécaniques in situ du sol a permis d’identifier de fortes différences de
résistances en pointe. Ces dernières peuvent apparaître à chaque extrémité des angles d’une
habitation comme ici dans l’angle Est relativement homogène avec des compacités moyennes,
alors que l’angle Ouest présentent des compacités plus faibles et plus variables. Les variations
se retrouvent également entre les deux extrémités. Cette variabilité de résistances en pointe
sur une distance aussi courte (8,50 m) peut engendrer des points de faiblesse du point de vue
de la portance du sol, ou au contraire créer l’apparition de points durs sous les fondations du
bâti. Ces variations de portance des sols pourront entraîner des tassements différentiels plus
ou moins importants, pouvant causer des désordres en fonction du type de fondations mises
en place, de la rigidification ou non de la structure et de la profondeur d’ancrage des
fondations. Les résultats de ces essais illustrent encore une fois la variabilité spatiale des sols
étudiés sur de faibles distances et la nécessité de mieux caractériser les sols à l’échelle de la
parcelle et de l’emprise du projet avant toute construction (même préventive).
156
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
7. CONCLUSIONS
157
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre II Manifestations sur le bâti
l’ensemble des faciès présentent des paramètres géotechniques moyens à très élevés pour
VBS, Ip, CEC, un potentiel de gonflement moyen et un potentiel de retrait important.
Des différences de comportement hydromécanique et de pouvoir gonflant-rétractant
sont observées en fonction de la proportion en fines et en silt des sols. Ainsi, le faciès A/BOG
présente des paramètres géotechniques très variables compte tenu de la présence de passées
plus silto-sableuse en profondeur alors que le faciès bleuté A/B comporte une teneur en
particules argileuses plus élevée avec des plasticités élevées. Il ressort de ces résultats que la
prédisposition au retrait-gonflement à l’échelle d’une parcelle doit être évaluée par une
approche géologique plus globale et plus fine de la parcelle, voire à l’échelle de l’emprise de
la construction, en complément d’analyses en laboratoire plus poussées pour évaluer la
sensibilité de la fraction fine des sols argileux.
Pour ce qui concerne les facteurs de déclenchement, suite à notre étude sur le quartier
Cap de Bos, un site expérimental a été mis en place et instrumenté sur cette formation
géologique, afin d’y acquérir des données sur l’évolution des cycles saisonniers en terme de
variations des teneurs en eau et des mouvement de sols, ceci depuis mars 2008 et pour une
période de 12 ans. Le dispositif, les capteurs et les mesures, qui se poursuivent, font l’objet du
prochain chapitre.
158
Marie CHRETIEN (2010)
CHAPITRE III.
Etude expérimentale sur site
1. INTRODUCTION
Le nombre de constructions touchées par le phénomène de retrait-gonflement en France
dépasse les 444 000 sinistres depuis 1989 (source : FFSA). Plus de 7 400 communes ont
demandé une reconnaissance en catastrophe naturelle, pour un montant total des
remboursements effectués à ce titre de l’ordre de 4,1 milliards d’euros fin 2007. Le montant
moyen d’indemnisation d’un sinistre (même si les sinistres sont variables) dû au phénomène
de retrait-gonflement a été évalué à plus de 10 000 € dans un cas simple, et pouvant atteindre
150 000 € en cas de reprise en sous-œuvre nécessaire (Rapport ministériel Prévention des
Risques du 06/08/07). Dans le cadre de la prévention face à ce risque, des règles constructives
et des plans de prévention des risques ont été mis en place afin de réduire la vulnérabilité des
bâtis neuf et existants. Cependant, les mécanismes de déclenchement du phénomène à
l’échelle d’un terrain sont peu connus, ainsi que la relation entre les conditions climatiques
localisées, la nature du sol, l’environnement et les tassements différentiels qui vont en
découler. De la même façon, il est difficile à l’heure actuelle de pouvoir prédire la profondeur
de propagation du front de dessiccation dans un sol argileux à un endroit donné. Les
indicateurs utilisés actuellement comme critères de reconnaissance en catastrophe naturelle
consécutive à une sécheresse géotechnique ont montré leurs limites après la sécheresse de
2003. Suite à cette sinistralité à répétition, les pouvoirs publics éprouvent une grande
difficulté à définir un critère objectif et relativement fiable pour la reconnaissance en
catastrophe naturelle sécheresse, vu la complexité et la variabilité du phénomène de retrait-
gonflement. L’objectif de ce chapitre est de décrire un exemple d’instrumentation in situ d’un
sol argileux, exposé à des conditions climatiques locales, afin de caractériser une formation
argileuse reconnue sensible au phénomène de retrait-gonflement par une approche
expérimentale hydromécanique et géophysique. La description de cette approche
expérimentale, ainsi que de ses premiers résultats, font l’objet de ce chapitre.
160
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Site Expérimental
> Superficie ≈ 65 000 m2
> Formation de Brach
> Aléa R-G moyen
200 m
Zone
étudiée
Figure 3.1 : Localisation du site expérimental situé sur la commune de Pessac, à environ 1,5 km au Sud
du quartier Cap de Bos (source photo aérienne : Google Earth, 2006), avec le
positionnement du site expérimental sur la carte géologique de Pessac (Thierry et al., 2006)
D’après la carte géologique de Pessac à 1/50 000 (Thierry et al., 2006), l’ensemble des
terrains devrait reposer sur la formation géologique de Brach, que nous avons pu caractériser
et étudier à l’échelle du quartier Cap de Bos. À l’extrémité Est du site, les argiles de Brach
tendraient à disparaître, laissant apparaître à l’affleurement la formation sablo-graveleuse de
Belin. Avant la mise en place des dispositifs de mesures sur le site expérimental et avant les
campagnes préalables de reconnaissance géologiques, des prospections géophysiques ont été
menées entre juillet et septembre 2007 ; elles sont résumées au paragraphe suivant.
161
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
162
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Le périmètre total d’étude occupe une surface au sol d’environ 332 m x 122 m dans la
partie Est du site, et des dimensions d’environ 230 m x 70 m à l’extrémité Ouest du site (voir
Figure 3.3). Deux campagnes de mesures électromagnétiques se sont déroulées les 18/09/2007
et le 05/12/2007. Lors de ces campagnes, le secteur d’étude a été divisé en 5 zones (Zone A,
Zone B, Zone C, Zone E et Zone F) (Figure 3.3). La zone E, qui regroupe l’ensemble des
zones A et B, a été effectuée lors de la campagne complémentaire du 05/12/2007 car des
dépôts de bois et ronces empêchaient de réaliser les mesures géophysiques jusqu’à leur
enlèvement courant novembre 2007, laissant ainsi un espace dépourvu de mesures entre ces
deux zones.
(2)
Zone C
Zone E
Ligne EDF
THT
100 m
Figure 3.3 : Localisation du périmètre d’étude avec les différentes zones investiguées lors des
campagnes de prospection géophysique sur le site expérimental (source photo aérienne :
Google Earth, 2006).
Sur chacune des cinq zones, les mesures sont réparties le long de transects, dont le
positionnement des différents points de mesures sont reportés à la figure 3.4. Les points sont
positionnés à l’aide d’un GPS en coordonnées (X, Y) U.T.M Nord fuseau 31 (utilisé en
France), avec un espacement de mesures de 5 m et une équidistance entre les transects
d’environ 20 m.
163
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
4961700
4961650
4961600
4961550
4961500
Y (UTM)
4961450
4961400
ZONE A
4961350 ZONE B
Zone C
4961300 ZONE E
ZONE F
4961250
684000 684100 684200 684300 684400 684500 684600 684700
X (UTM)
Figure 3.4 : Positionnement cartographique des transects d’EM31 des cinq zones parcourues (A à F)
lors de la prospection géophysique électromagnétique en 2007 sur le site expérimental.
Pour chaque zone, les mesures de résistivités apparentes ont été effectuées le long de
transects, comme décrits ci-dessous :
Zone A :
- 6 levés électromagnétiques parallèles entre eux (équidistance de 20 m environ, pas de
mesures de 5 m), partant du chemin et de longueurs variables (entre 100 et 200 m),
- 1 levé électromagnétique perpendiculaire aux 6 levés précédents vers l’extrémité Est
de la zone A.
Zone B :
- 6 levés électromagnétiques parallèles (même caractéristiques que précédemment),
partant de l’extrémité Est du terrain,
- 1 levé électromagnétique perpendiculaire aux 6 levés précédents vers le milieu de la
zone B.
Zone C :
- 3 levés électromagnétiques parallèles (même équidistance et pas de mesures),
- 1 levé électromagnétique recoupant perpendiculairement les 3 levés précédents vers
l’extrémité Est de la zone C (proche zone A).
Zone E :
- 4 levés électromagnétiques parallèles (même équidistance et pas de mesures),
- 1 levé électromagnétique recoupant en diagonal l’ensemble des 4 levés précédents de
la zone E (et certains de la zone B).
Zone F :
- 2 levés électromagnétiques longeant la bordure Nord du terrain.
164
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Remarque : Une ligne électrique EDF à Très Haute Tension passe dans le voisinage de notre secteur
d’étude, à une distance supérieure à 150 m. Malgré le fait que le secteur d’étude soit faiblement
urbanisé (château à proximité avec une clôture métallique à l’extrémité Ouest du terrain), nous avons
étudié la possibilité que la ligne EDF puisse engendrer un biais de mesure. En observant les résultats
des levés électromagnétiques partant au plus proche de la ligne et d’un profil spécifique partant de
sous la ligne en s’en écartant, nous n’avons pas noté de dérive dans les mesures de résistivités
électriques. Les résultats du profil spécifique avec l’analyse du signal en phase qui nous ont permis
d’écarter l’influence de la ligne électrique sur nos mesures.
Résistivité électrique
Paramètres
(ohm.m)
Moyenne 91,6
N mesure 706
Min 11,4
Max 245,4
Tableau 3.1 : Statistiques simples sur les données de résistivités électriques apparentes (Levées
électromagnétiques EM31) sur le site expérimental de la commune de Pessac.
165
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
150
140
4961500 130
Zone 120
110
conductrice 100
Zone sablo-graveleuse 90
80
=> Formation de Belin 70
4961400
60
50
40
Zone argileuse 30
=> Formation de Brach 20
4961300
684000 684100 684200 684300 684400 684500 684600 684700
X (UTM Nord)
Figure 3.5 : Carte des résistivités électriques apparentes (en ohm.m) obtenue par méthode
électromagnétique (EM31) sur l’ensemble des zones investiguées du site expérimental
(commune de Pessac), avec l’interprétation lithologique.
Les résultats de cette prospection géophysique illustre à grande échelle le passage latéral
d’une formation géologique argileuse conductrice, la formation de Brach, vers une formation
alluvionnaire sablo-graveleuse (formation de Belin), ceci sur une distance de 500 m environ.
Ces résultats permettent de caractériser les limites des deux principales formations étudiées et
de définir une zone d’étude plus restreinte, argileuse, dans la partie conductrice. C’est dans
cette zone conductrice que les recherches vont se concentrer dans la suite de l’étude, afin
d’identifier une zone argileuse propice à l’installation de l’instrumentation in situ et à
demeure.
166
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Sondage à la pelle (P)
T2
S2
S3
P4
S4
T3
S10 S7
S9 S1
P5 SC2
SC1
T4
S8
S5
P2
P1
P3
T1
100 m
Figure 3.6 : Localisation des points de sondages (tarière manuelle T, tarière mécanique S, pelle
mécanique P et carotté (SC) réalisés sur le site expérimental de la commune de Pessac.
167
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
168
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Type
N° prélèvements Profondeur Présence
Date Nombre Description faciès
sondage (m) niveau d’eau
remanié intact
Tableau 3.3 : Prélèvements effectués dans les fosses pédologiques, avec un descriptif lithologique de chacun
d’eaux ; Echantillons provenant de la formation de Brach sur le site expérimental de Pessac.
O E
Remblai
0,80 m
(Source : M. Chrétien, 2007)
Humus 1,20 m
Argile
bariolée ocre-
gris
2,50 m
Figure 3.7 : Paroi de la fosse pédologique P1 du site expérimental de Pessac, avec vue de la lithologie
détaillée sur toute la hauteur de la fosse. Voir localisation Figure 3.6 de la fosse P1.
169
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
FOSSE P2
D’une longueur d’environ 6 m pour 3 m de profondeur, elle a été ouverte dans la partie
centrale de la parcelle étudiée (Figure 3.6), avec une orientation Ouest-Est. La lithologie de la
fosse est illustrée à la figure 3.8.
Argile bariolée gris
(Source : M. Chrétien, 2007)
Argile
noirâtre très
plastique
Fente de dessiccation 1 h
a) b) c) après l’ouverture
Figure 3.8 : Paroi de la fosse pédologique P2 du site expérimental de Pessac, avec : a) vue de la partie
supérieure de la fosse et du lieu de prélèvement (entre 0,50 et 1,50 m de profondeur) ; b) vue
de la partie inférieure de la fosse et de la profondeur de prélèvement (entre 2 et 2,70 m de
prof.) ; c) fente de dessiccation ou « mécanique » apparue 1 h après l’ouverture de la fosse.
Voir localisation Figure 3.6 de la fosse P2.
À la base des dépôts d’argiles noirâtres de la formation de Brach, on observe la présence
d’un sable propre très fin jaune-blanc (type Sables des Landes) à la faveur d’une fissure
verticale présente dans l’argile noirâtre jusqu’à 3 m de profondeur (Figure 3.9). Ce sable fin
très humide est probablement venu combler au cours du Quaternaire une fissure préexistante
au sein du dépôt argileux. Ce type de passées sableuses d’échelle décimétrique peut expliquer
la présence de variation latérale d’échelle plus importante en profondeur, et d’une variabilité
des propriétés géotechniques de la formation de Brach. Ce dépôt argileux de couleur noirâtre
indique la présence de conditions de sédimentation en milieu confiné calme et réducteur
souvent riche en fer, soufre et autres ions métalliques (Mg, Mn) (Source :
www.ecosociosystemes.fr). Des analyses chimiques ont montré que ces argiles sont pauvres
en matière organique (< 1 %) mais présentent un taux de manganèse important, indiquant que
le milieu est anaérobique acide, riche en bactéries provoquant l’oxydation des oxydes de fer et
de manganèse sous la forme d’ions Mn2+. Il est à noter que l’oxydation du manganèse ne
commence que lorsque tout le fer aura été dissous par les organismes bactériens. Ceci indique
que la totalité de la matière organique s’est dissoute dans ce milieu réducteur, libérant des
ions tels que le fer, l’alumine et la silice migrant en profondeur.
(Source : M. Chrétien, 2007)
Passée sableuse
avec petits graviers
Figure 3.9 : Illustration d’une passée sableuse verticale (avec petits graviers) présente à 3 m de
profondeur dans l’argile noirâtre plastique compacte de la formation de Brach, située dans la
fosse P2 du site expérimental de Pessac. Voir localisation Figure 3.6 de la fosse P2.
170
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
FOSSE P4
Cette fosse pédologique, de dimensions 12 m (L) x 3 m (H) et d’orientation Ouest-Est, a
été ouverte dans la partie centrale de la parcelle étudiée (Figure 3.6). L’intérêt de cette fosse
est de permettre de corréler les informations obtenues lors de la prospection géophysique avec
l’information lithologique. On peut ainsi visualiser la transition entre la formation argileuse
de Brach, les passées sableuses qui la traverse et la formation sablo-graveleuse de Belin qui
affleure près de la surface vers la partie Est du terrain d’étude. La lithologie de cette fosse est
illustrée sur les différentes vues des figures 3.10, 3.11 et 3.12. Sous un couvert humifère de
0,80 m d’épaisseur (Figure 3.10), une argile sableuse très « craquelée » est observée comme
un horizon d’altération. Ces « fissures » s’organisent selon un maillage de 10 cm environ,
traversées par de nombreuses racines de végétaux à la faveur de ces « fissures ». Nous avons
choisi d’utiliser le terme de « figures de dessiccation », plutôt que de « fissures » pour les
argiles, car il s’agit de sols ayant subi des cycles répétés de sollicitations hydriques
saisonnières avec un historique de milieu non rocheux. Ces figures de dessiccation sont des
fissures qui ont été comblées par des matériaux plus granulaires ou des racines, au contraire
des « fissures de retrait », qui apparaissent lors de forte dessiccation en surface et qui n’ont
pas le temps de se remplier d’autres éléments avant leur fermeture en hiver.
Argile bariolée
compacte
(Source : M. Chrétien, 2008)
Argile
Argile Sable
compacte
sableuse graveleux
aliotisé
171
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Argile
Transition
argile-sable
(Source : M. Chrétien, 2008)
Sable
Sable
graveleux
= « Alios »
Figure 3.11 : Paroi de la fosse pédologique P4 du site expérimental de Pessac, avec des vues
lithologiques de la partie supérieure de la fosse, le détail de la transition entre argile et passée
sableuse, et la présence de racines dans l’argile entre 1 et 2,50 m de profondeur.
L’argile bariolée gris-bleutée, riche en oxydes ferreux (FeO), est également teintée
d’une coloration orangée, marque d’un phénomène d’oxydation indiquant que le fer prend la
forme d’oxyde ferrique Fe2O3 de couleur rouille. Cette oxydation peut s’expliquer par la
présence d’une ancienne nappe temporaire dans ce matériau plus sablo-graveleux perméable.
La présence d’une circulation temporaire d’eau superficielle ancienne est confirmée par la
présence d’une couche sablo-graveleuse humoferrique indurée très compacte, typique des
niveaux aliotiques du Quaternaire récent et bien connue dans la région de la Grande Lande. Il
n’est pas possible de donner l’âge de formation de cet alios mais des travaux de recherche
indiquent des âges variables pour l’alios des Landes girondines entre 2800-3300 ans B.P.
(Delibrias et al., 1966 ; Duchaufour, 1968 ; Gelpe et al., 1981) jusqu’à des âges du
Quaternaire ancien dans le sud des Landes (âge post-glaciaire ; Evin et al. 1979). Les sols
aliotiques les plus anciens de la Gironde illustrent des périodes post-glaciaires très humides
correspondant à une oscillation climatique du Würm IV, s’étendant du stade Préboréal au
Sub-atlantique, ou à l’interstade Würm III-IV datant de 16 000 à 20 000 ans (Thibault, 1970 ;
Evin et al., 1979). Ces sols restent des témoins de conditions d’un milieu très acide, dans un
matériau appauvri et en présence d’une ancienne nappe acide véhiculant du fer à l’état
ferreux. L’oxydation interne des sols argileux se produit à la faveur de modification du
drainage interne lié à la porosité des sols et à l’influence du couvert végétal (Gelp et al.,
1981). La figure 3.12 correspond à la coupe lithologique de la fosse P4.
172
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Paroi Nord
Alios
Paroi Sud
Figure 3.12 : Coupe lithologique de la fosse P4 du site expérimental de Pessac, avec le descriptif
lithologique des deux parois de la fosse.
FOSSE P5
Cette fosse pédologique, de dimensions 5 m (L) x 3 m (H), a été ouverte dans la partie
centrale de la parcelle étudiée (Figure 3.6), à proximité de la fosse P2 et avec toujours la
même orientation Ouest-Est. Comme on peut le voir à la figure 3.13, on retrouve de l’argile
bariolée grise à marbrures rouille dans la partie supérieure (jusqu’à 2 m), puis l’argile devient
noirâtre très plastique à la base de la fosse. On peut également noter, sur l’illustration de
droite de la figure 3.13, qu’au niveau de la transition entre ces deux faciès, une texture plus
silteuse sur une épaisseur d’environ 5 à 10 cm est observée verticalement et latéralement. À la
base de l’argile noirâtre, vers 3,50 m de profondeur, une passée sableuse est clairement visible
(Figure 3.13 à gauche), comme constaté à la fosse P2. Cette passée sableuse est de l’ordre de
20 cm de largeur.
Texture
silteuse
(Source : M. Chrétien, 2008)
Figure 3.13 : Paroi de la fosse pédologique P5 réalisée sur le site expérimental de Pessac, avec vue
lithologique de passées sablo-silteuses dans l’argile bariolée gris-noirâtre.
Après avoir laissé ouvert cette fosse pendant un mois (sans épisode pluvieux
significatif), la décompression des sols a commencé à opérer et à engendrer l’effondrement
par blocs d’argile d’une des parois de la fosse (Figure 3.14). Après le basculement de ces
173
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
blocs, trois familles de fractures héritées apparaissent dans l’argile bariolée, avec trois plans
directionnels bien distincts que nous avons pu mesurer et notés sur la figure 3.14. Sur ces
plans de fracturation, on a pu constater le passage avec de nombreuses racines (ronces,
arbousiers, herbe) « tapissant » leur surface, avec un aspect luisant typique de mouvements
compressifs le long des fissures. De plus, on a noté un assèchement « prismatique » des
argiles noirâtres. Toutes ces figures de dessiccation anciennes sont remplies de sable et ont la
forme de fente en coins de 1 à 2 m de profondeur.
(Source : M. Chrétien, 2008)
1
2
Figure 3.14 : Effondrement d’une des parois de la fosse pédologique P5 après un mois d’ouverture ;
présence de trois plans de fracturation, dont les valeurs distinctes de pendage sont
reportées sur la figure.
174
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
1,50 m 0m
1,50 m 3,00 m
4,50 m 3,00 m
Le log du sondage SC1 décrit à la figure 3.15 montre une tranche superficielle à
dominante argilo-sableux grisâtre, marquée par la présence de racines sur les premiers 50 cm.
Pour mieux visualiser les variations texturales présentes dans la formation de Brach, on a
effectué des prélèvements (48) tous les 10 cm, de 0,10 m à 4,70 m de profondeur. À la figure
3.16, deux coupes transversales sur des prélèvements argileux pris à 0,10 m (A) et 0,20 m (B)
sont présentées. La coupe A montre que les racines, passant à la faveur de petites fissures
préexistantes dans l’argile, ne sont pas réparties de façon homogène dans un milieu argileux.
Sur la coupe B, on peut voir une passée sableuse au sein de l’argile bariolée compacte, qui
montre une forme en « L » et illustre l’importance des variations latérales de texture, donc de
175
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Passée silto-
0,30 m B A 0m sableuse en
forme de « L »
Figure 3.16 : Vue détaillée de la partie supérieure (entre 0 et 0,30 m de profondeur) de la lithologie du
sondage SC1, avec deux coupes transversales à 0,10 m et 0,20 m de hauteur.
Dans le sondage SC1, on constate à partir de 1,50 m de profondeur que l’argile devient
bariolée grise avec des marbrures de couleur rouille. Ces marbrures, d’environ 5 cm
d’épaisseur, sont peu abondantes au début puis deviennent de plus en plus fréquentes et
importantes avec la profondeur entre 1,50 et 4,50 m. Elles sont les témoins d’un phénomène
d’oxydation important dans un milieu réducteur et expliquent le passage d’une argile grise
(oxyde de fer FeO en milieu réducteur) à bariolée ocre (présence d’oxyde ferrique Fe2O3
(2H2O) de couleur jaune formé sous climat humide), puis à une argile bariolée à marbrures
rouilles (hématite, Fe2O3, de couleur rouille). Trois exemples de différents stades d’oxydation
sont illustrés à la figure 3.17 à partir de trois coupes transversales d’échantillons prélevés à
2,00 m (A), 1,90 m (B) et 1,80 m (C).
1,80 m 2,20 m
(Source : M. Chrétien, 2009)
A A
C B
B C
Figure 3.17 : Vue détaillée de la partie médiane (entre 1,80 et 2,20 m de profondeur) des faciès argileux
bariolés du sondage SC1, avec trois coupes transversales à 1,80 m, 1,90m et 2 m.
En étudiant en détail les marbrures d’oxydation à la figure 3.17, on constate que la
progression de l’oxydation de l’étape B à A puis C, s’accompagne d’une modification de la
texture de l’argile qui devient très silteuse au stade final de l’oxydation. Cette évolution vers
une texture plus grossière est due au lessivage par l’eau des oxydes de fer et des particules
176
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
fines lors du drainage au sein des argiles (fissures). Ce lessivage engendre l’apparition
progressive de drains naturels dans l’argile à différentes profondeurs et selon une géométrie
très variable. La figure 3.18 permet de déterminer l’origine de l’apparition très localisée de
ces marbrures, que l’on continue d’observer avec une certaine régularité entre 3 m et 4,50 m
de profondeur (tous les 5 cm environ ; Figure 3.15), dans une argile grise homogène très
compacte. En effet, nous avons pu observer sur trois échantillons prélevés entre 4,20 m (1),
4,30 m (2) et 4,40 m (3), les différentes étapes du phénomène d’oxydation. Sur l’échantillon 1
(Figure 3.18), une petite fissure d’ordre millimétrique traverse en diagonale l’argile grise
homogène et compacte. Une coloration orange commence à apparaître au plus proche de la
fissure, vu que les ions ferriques peuvent être facilement lessivés et entraînés en profondeur
en se concrétionnant dans les fissures ou autour des racines. Au droit de la fissure, la texture
devient silteuse. Sur l’échantillon 2 (Figure 3.18), on remarque que l’oxydation s’est propagée
le long de la fissure jusqu’en profondeur et au sein de l’échantillon. On constate que la fissure
est le siège d’une zone d’oxydation progressive et intense de couleur rouge-rouille
(concentration des ions Fe2O3 de l’hématite), qui permet la propagation en profondeur de
l’oxydation. Sur l’échantillon 3 (Figure 3.18), l’oxydation s’est étendue sur l’ensemble de
l’échantillon, avec une zone d’oxydation active très lessivée sur la périphérie (zone
rougeâtre), avec une zone déjà lessivée de couleur ocre. L’évolution de couleur depuis le gris-
ocre, l’ocre à rouille traduit le passage d’une texture argileuse à une texture silto-argileuse à
granules d’oxydes de fer.
(Source : M. Chrétien, 2009)
1 2 3
Figure 3.18 : Vue détaillée de trois échantillons d’argile bariolée grise à marbrures rouille prélevés à
4,20 m (1), 4,30 m (2) et 4,40 m (3) de profondeur, au droit du sondage carotté SC1.
La figure 3.19 présente le log lithologique du sondage SC2, réalisé sur la partie centrale
du site expérimental et situé à environ 10 m de SC1. Un descriptif succinct des échantillons
est présenté en s’appuyant sur des photographies prises lors de l’ouverture des gaines de
prélèvement. On note comme précédemment la présence de nombreuses racines le long des
fissures au sein de l’argile sableuse ocre entre 0 m et 0,30 m de profondeur. Puis l’argile
devient plus compacte et de teinte bariolée grise à marbrures rouille jusqu’à 1,30 m de
profondeur, comme dans le sondage SC1. De 1,30 m jusqu’à 5,50 m de profondeur, une argile
grise à marbrures ocre visibles représente le faciès le plus commun de la formation argileuse
de Brach. Une analyse texturale détaillée ne peut être présentée car la technique de forage et
de prélèvement employée nécessitait l’absence de fluide d’injection afin de prélever des
échantillons intacts avec des conditions hydriques au plus proche de celles in situ. Lors du
fonçage, l’argile était tellement compacte que les matériaux mis sous gaines ont été fortement
compressés (effet de bord lié au fonçage ; Figure 3.15). Toutefois, des prélèvements ont été
effectués (21) pour réaliser quelques essais en laboratoire.
177
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
0m 2,20 m 0,30 m
Argile et terre végétale m
1,50 m 0,30 m
Profondeur (m)
2,50 m 3,50 m
3,50 m 4,50 m
Figure 3.19 : Log lithologique du sondage carotté SC2 réalisé sur le site expérimental de Pessac, avec
descriptif détaillé des prélèvements.
Par ailleurs, suite aux différents sondages géotechniques réalisés sur le site
expérimental, on a pu distinguer, comme lors de l’étude à l’échelle parcellaire sur le quartier
de Cap de Bos, six principaux faciès lithologiques au sein de la formation argileuse de Brach.
Afin de visualiser la variabilité lithologique de la formation de Brach à grande échelle, nous
avons établi un profil lithologique dans la partie centrale du terrain investigué (Figure 3.20).
Les sondages de cette zone ont été reportés sur la figure 3.20. Pour illustrer cette variabilité
lithologique et trouver une zone argileuse relativement homogène, on réalise un transect d’une
longueur d’environ 80 m, orienté N100°, passant par sept sondages dont les logs sont
présentés sous forme d’un profil synthétique (Figure 3.20).
178
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
89 m
S2
T3
89 m
S3
P4
96 m
S4 S2
S3
P3
S7
T03
S9
S8 P4
T4 96 m
P2
S4
Chêne
S10 SC2
P5
(H>5m) S1
SC1 S7
S9
Sondages à la pelle
Puits à la pelle
S8 T04
Sondages
Sondagesàgéologiques
la tarière à la tarière manuelle (T) et mécaniques (S)
P2
Chêne (H>5m)
Transect
S1
P5 S8 T04 S4 S9 S7 S1
O m / TN
A/BOR
Sol humifère
A/BOG
1m
A/BOG
Frange
2m 2m
A/BOG
A/BOG A/BOG A/BOG
argileuse
A/B 3m altérée et
4m 4,m oxydée
4,7 m 4,5 m Gsa 4,5 m 4,5 m
Gsa
4,8m
A/BOR 5m
Argile gris-
A/B bleu peu
A/N A/B
A/N altérée
7,5 m 7m
9m
Graves
10 m enrobées
Gsa
dans matrice
A/V sablo-
argileuse
Eau
15 m
Faille 15 m
10 m
2O m / TN 21 m
(A/BOG : argile bariolée ocre-gris ; A/BOR : argile bariolée gris à marbrures rouille ; A/N : argile noirâtre ;
A/B : argile bleutée ; A/V : argile verdâtre : Gsa : Graves enrobées dans matrice sablo-argileuse)
Figure 3.20 : Localisation de la zone d’étude restreinte du site expérimental de Pessac, avec
positionnement des sondages lithologiques réalisés le long d’un transect orienté N100°,
passant par sept sondages.
La figure 3.20 indique la présence dans la partie Ouest du site d’une argile noirâtre sur
au-moins 10 m d’épaisseur, passant latéralement à une argile bariolée ocre-gris présentant des
marbrures de couleur rouille (décrits au droit des sondages SC1 et SC2, Figures 3.18 et 3.19).
Puis, entre les sondages T4 et S4, on observe une remontée du substratum Tertiaire,
représentée ici par une argile verdâtre d’altération voire localement par une marne à débris
coquillers. Cette frange d’altération est surmontée d’une couche graveleuse peu épaisse notée
Gsa. À l’extrémité Est du terrain et au-delà des sondages S1 et S2, l’épaisseur de la couche
d’argile bariolée A/BOG et A/B tendent à diminuer et reposent sur des sols sablo-graveleux
appartenant à la formation alluvionnaire de Belin. Les différents sondages confirment la
variabilité lithologique mise en évidence par les mesures électromagnétiques à l’EM31 (§2.2).
179
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Ces résultats indiquent que la phase argileuse du faciès A/BOG (argile bariolée ocre-
gris) est à dominante de kaolinite avec des traces de smectites, et ce malgré la profondeur de
prélèvement. La même composition minéralogique est constatée pour le faciès argileux A/B
(argile bleutée). Pour les faciès A/N (argile noirâtre) et A/BOR (argile bariolée ocre-gris à
marbrures rouilles), une composante smectitique existe de façon relativement importante
(environ 25 à 33 %) dans la phase argileuse encore à dominante kaolinique.
180
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Coef.de
Paramètres N éch. Min Max Moyenne Médiane Variance Ecart-type
variation
W nat (%) 140 5.8 41.3 20.1 23.5 42.5 6.5 32.4%
% < 80 µm 62 42.8 99.9 88.7 95.3 257.8 16.1 18.1%
Argile (% < 2 µm) 49 9.0 86.0 48.9 50.0 325.8 18.0 36.9%
Silt (%) 51 2.0 66.0 20.1 14.8 263.7 16.2 80.8%
WL (%) 56 30.1 87.0 57.6 57.1 174.6 13.2 22.9%
WP (%) 56 12.2 38.2 19.6 17.8 33.3 5.8 29.5%
Ip (%) 56 16.0 65.0 37.8 38.0 128.2 11.3 30.0%
VBS (0/Dmax) 125 0.8 9.6 3.5 4.5 3.8 1.9 55.4%
Vb (400 µm) 52 0.8 14.0 6.3 6.2 6.2 2.5 39.6%
Vb (80 µm) 56 2.5 14.1 6.7 6.6 5.1 2.3 33.5%
CEC (meq/100g) 9 4.8 22.3 12.9 13.0 34.6 5.9 45.7%
Ca (%) 9 0.0 15.2 3.2 0.0 31.5 5.6 178.1%
MO (%) 9 0.5 1.4 0.8 0.7 0.1 0.3 38.6%
pH (H2O) 9 5.1 8.5 6.5 6.1 1.3 1.1 17.5%
Activité Ac 49 0.3 4.2 1.0 0.8 0.6 0.8 78.8%
CEAc 41 0.1 0.6 0.3 0.3 0.0 0.2 53.1%
Tableau 3.5 : Statistiques simples sur les paramètres de caractérisation géotechnique des échantillons de
sol du site expérimental de Pessac.
Des paramètres géotechniques simples sont déduits des valeurs des essais (rappel) :
- Indice de plasticité (Ip = WL – Wp)
- Activité de Skempton (Ac= Ip/C2)
- Activité de la Capacité d’Echange Cationique (CEAc = CEC/C2)
L’ensemble des résultats détaillés par sondages est regroupé dans le tableau de l’annexe 4.
Le diagramme de Casagrande est représenté sur la figure 3.21, où sont reportées les valeurs
des limites d’Atterberg des échantillons provenant de l’ensemble des sondages.
Ip (%)
100
90
80
70
60
At
50
40
Amp
30 Lt
20
Ap
10
Lmp
0
Lp
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Figure 3.21 : Limites de liquidité et indices de plasticité des sols étudiés du site expérimental de Pessac,
reportés dans le diagramme de Casagrande.
181
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Les résultats du tableau 3.5 et de la figure 3.21 permettent d’énoncer les caractéristiques
suivantes sur les sols argileux de la formation de Brach :
- Tous les sols sont des sols argileux plastiques à très plastiques, avec une granulométrie
à dominante argileuse (moyenne C2 de 49 %).
- Dans le diagramme de plasticité de Casagrande, tous les sols étudiés se placent
globalement au-dessus de la ligne A (Figure 3.21). Les sols se regroupent entre le
domaine des argiles moyennement plastiques à très plastiques. Quelques échantillons
sont classés dans le domaine des sols limoneux et argileux peu plastiques.
- Les valeurs fortes de l’essai au bleu de méthylène Vb sur les fractions 400 µm et 80
µm (plus fortes que celles de VBS) confirment la plasticité élevée des échantillons
(valeur moyenne de la Vb : 6,3).
- La teneur en matière organique des argiles de Brach est faible, avec des teneurs
inférieures ou égales à 1 %.
- La teneur en carbonates est en moyenne faible (3 %), mais certains échantillons
présentent des teneurs élevées liées à la proximité localisée du substratum marneux
tertiaire. Ces échantillons proviennent de l’altération du substratum et ne sont pas
représentatifs de la formation de Brach. L’analyse du tableau 3.5 confirme que la
teneur en carbonates est le paramètre qui varie le plus parmi l’ensemble des 16
paramètres étudiés, avec un coefficient de variation très élevé (178 %), du à la
contamination des sols argileux par les niveaux marneux sous-jacents.
- Les teneurs en eau naturelle sont très variables (comprises entre 5 et 40 %), et sont
dues en partie à l’hétérogénéité de la formation et à des prélèvements effectués à
différentes périodes saisonnières.
- Les valeurs de CEC sont faibles à moyennes et ne reflètent pas réellement le
comportement plastique des argiles. Ceci peut être lié au manque de précision de la
méthode à la cobaltihexamine (Norme NF X 31-130), ou à l’effet de la matière
organique même en faible proportion.
- On remarque également un coefficient de variation élevé pour les silts (80 %), qui
traduit la présence de passées silteuses au sein des argiles et d’une répartition en
profondeur très hétérogène. Enfin, de toutes les variables analysées, la fraction à 80µm
est celle qui présente le moins de dispersion.
- Globalement, on constate une grande dispersion des paramètres géotechniques des
échantillons liée à l’hétérogénéité de faciès mis en évidence lors des sondages et
confirmé par les essais en laboratoire.
Les limites d’Atterberg, les valeurs de bleu VBS et Vb (0/400 µm), la teneur en eau
naturelle et le % < 2 µm ont été déterminés sur 50 échantillons issus de l’ensemble des
sondages réalisés. Les résultats sont présentés sur les graphes de la figure 3.22, et placés dans
la charte du potentiel de gonflement de Seed et al. (1962) (Figure 3.23) ainsi que suivant la
classification de Williams et Donaldson (1980) (Figure 3.24).
L’analyse des principales caractéristiques géotechniques des sols de la formation de
Brach d’après de nombreux forages témoigne d’une importante hétérogénéité de ces
paramètres sur les cinq premiers mètres. La figure 3.22-a illustre la sous-estimation par la
VBS de la sensibilité des argiles à l’eau par rapport à la Vb sur la fraction 0/400 µm. En effet,
les valeurs de Vb sont comprises entre 3 et 14 pour les sols argileux de cette formation et
182
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
seulement comprises entre 2 et 9,6 pour la VBS. Ces valeurs augmentent particulièrement
entre 1 m et 1,50 m, puis entre 2,50 m et 5 m de profondeur. D’après la figure 3.22-c, cette
augmentation des valeurs coïncide avec les horizons les plus argileux entre 1 m et 1,50 m,
puis entre 2,50 m et 5 m, présentant des taux de particules < 2 µm élevés, passant de 40 % à
80 %. Les limites de liquidité (WL) varient entre 20 et 84 % avec de fortes fluctuations entre 1
m et 3 m de profondeur (Figure 3.22-b). Elles mettent en évidence deux horizons argileux,
entre 1 et 1,50 m puis entre 2,50 m et 5 m, qui ont des plasticités plus élevées que le reste des
échantillons, avec des Vb > 8 et des WL > 60 % vers 1 m et entre 2,50 m et 5 m de
profondeur. Cette tendance est confirmée par les résultats du couplage Vb-C2. La tranche de
sol comprise entre 0,50 m et 1,50 m de profondeur présente les plus grandes plages de
variation pour l’ensemble des paramètres, car liée au lessivage de l’horizon argileux de
surface par les eaux de pluie et à sa contamination par la terre végétale et les racines des
plantes (activité biologique).
g/100g Limites d'Atterberg % < 2 µm et Teneur en eau naturelle (%)
0 5 10 15 0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
0.0 0.0 0.0
183
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Activité de Skempton Ac = Ip / (C 2)
Très élevé
4 G > 25%
Elevé
5 < G < 25%
Moyen
1,5<G<5%
2
Faible
G < 1,5%
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fraction argileuse C 2 (% < 2 µm)
Figure 3.23 : Potentiel de gonflement d’après la classification de Seed et al. (1962), avec report des
échantillons correspondant au site expérimental de Pessac (Formation de Brach).
80
Ac = 2
Ac = 1
Très élevé
60
Indice de plasticité Ip (%)
Elevé Ac = 0,5
40
formation de
Brach
20
Moyen
Faible
0
0 20 40 60 80
Figure 3.24 : Classification de Williams et Donaldson (1980) donnant le potentiel de gonflement des
échantillons du site expérimental de Pessac (Formation de Brach).
184
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
sur la fraction totale, les valeurs Vb sur la fraction à 400 µm et les valeurs Vb sur la fraction à
80 µm en fonction de la teneur en particules argileuses < 2 µm.
C2 (%) SENSIBILITE A L'EAU DES SOLS
100
90
VBS
80 VB (0/400µm)
Apa Ata
VB (0/80µm)
Ama
70
60
50
Figure 3.25 : Diagramme de sensibilité à l’eau des sols de Magnan et Youssefian (1989) modifié par
Chrétien (2010), basé sur les valeurs de VBS, Vb (0/400 µm), Vb (0/80 µm) et C2, appliqué
aux échantillons (50) de la formation de Brach prélevés sur le site expérimental.
On remarque que l’on retrouve bien la majorité des échantillons dans le domaine des
argiles moyennement à très actives vis-à-vis de leur sensibilité à l’eau, que ce soit avec les
valeurs de bleu réalisée sur la fraction totale, à 400 et 80 µm. Les sols plus limoneux sont bien
différenciés avec ce diagramme par rapport aux sols argileux. L’intérêt de cette figure est de
mettre en évidence l’influence de la granulométrie (limon, argile) de l’échantillon testé. En
effet, l’utilisation d’une fraction granulométrique plus fine pour l’essai au bleu permet
d’affiner l’identification de la sensibilité à l’eau des sols. On peut observer que le nuage de
points se décale vers des valeurs de bleu plus élevées en allant des valeurs de VBS à celles de
Vb (400 à 80 µm), vers des sols moyennement à très actifs. L’amélioration significative est
notée entre VBS et Vb (0/400 µm).
Il reste à déterminer si l’écart mesuré entre les valeurs de bleu effectuées sur les trois
fractions granulométriques différentes est significatif, afin de préconiser la fraction de sol à
tester pour appréhender au mieux la sensibilité de la phase argileuse contenue dans un sol.
Pour cela, la différence entre les valeurs de bleu (coefficients de variation) a été effectuée : (1)
185
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
entre Vb (400 µm) et VBS, (2) entre Vb (80 µm) et VBS, (3) entre Vb (80 µm) et Vb
(400µm). La figure 3.26 présente la courbe des fréquences cumulées des coefficients de
variation obtenue entre les valeurs de bleu sur les trois fractions de sol. On constate la
présence de quelques valeurs négatives, indiquant que sur certaines mesures des valeurs de
Vb sont plus élevées sur la fraction à 400 µm que sur la fraction à 80 µm. Or plus on teste la
sensibilité d’une fraction de plus en plus fine, plus la valeur de bleu augmente vu que l’on
élimine les éléments grossiers restants dans l’échantillon. Ces différences négatives pourraient
être expliquées par une nature minéralogique différente ou par la présence de complexes
limono-silteux qui disparaîtraient dans la fraction à 80 µm, limitant les propriétés absorbantes
des surfaces spécifiques des feuillets argileux présents.
Fréquence
Courbecumulée (%) cumulée
de fréquence
100%
90%
80%
70%
60%
50%
Vb (400µm) - VBS
40%
Vb (80µm) - VBS
Figure 3.26 : Courbe des fréquences cumulées des coefficients de variations entre les valeurs : (1) Vb
(400 µm) – VBS, (2) Vb (80 µm)-VBS, (3) Vb (80 µm) – Vb (400 µm), mesurées sur les
échantillons de sols argileux de la formation de Brach, avec les écart-types et les moyennes.
Cette figure montre également qu’il y a moins de différences négatives entre VBS-Vb
(80 µm), et que la courbe des fréquences est plus resserrée que celle entre VBS-Vb (400 µm).
Ceci semble indiquer que le test au bleu sur la fraction à 80 µm est plus déterminant dans la
caractérisation de la sensibilité de la fraction fine, qu’entre la VBS et la Vb (400 µm). L’écart-
type entre Vb (80 µm) et VBS est de l’ordre de 2, ce qui donne une incertitude moyenne sur
les valeurs de VBS de ± 1 g/100g sol. Il semble donc que la prise en compte de la VBS pour
estimer la susceptibilité d’un sol fin soit discutable avec une incertitude sur la mesure de
l’ordre de ± 1 g/100 g sol, ce qui peut faire passer un sol de peu actif à actif. D’où l’intérêt de
travailler dans la mesure du possible dès le départ avec une valeur de bleu effectuée sur la
fraction à 80 µm pour affiner l’analyse.
186
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
90
A
80 VBS
VB (0/80µm)
70
As AL1
50
L1
ARGILE
40 A : Argile active à très active
L2 ARGILE LIMONEUSE
L3 AL 1 : moyennement active
30 AL 2 : très active
ARGILE SILTEUSE
As : moyennement active
20 Augmentation de la sensibilité
LIMON SILTEUX
Ls 1 : peu actif
10 Ls 2 : moyennement actif
Ls 3 : très actif
N = 50
0
0 5 10 15 20 25 30 Vb (g/100g) 35
Figure 3.27 : Classification et sensibilité des sols fins à partir de la fraction à 80°µm et de la valeur de
bleu, appliquée aux échantillons de la formation de Brach.
Une classification des sols fins (ayant un passant à 80 µm > 35%) a été réalisée en
établissant une distinction suivant les teneurs en particules du passant à 80 µm pour les sols
argileux de la formation de Brach. Les valeurs de bleu Vb sur la fraction à 80 µm ont été
placées sur le diagramme pour fixer les limites de sensibilité des sols, ainsi que les VBS avec
leur incertitude. Ce diagramme permet de distinguer plusieurs familles de sols :
- les limons silteux (Ls1, Ls2 et Ls3) : 35 < P (80 µm) < 50 %
3 < Vb (80 µm) < 10 ou 1 < VBS < 6
- les argiles silteuses (As) : 50 < P (80 µm) < 100 %
1,5 < Vb (80 µm) < 3 ou 1 < VBS < 3
- les argiles limoneuses (AL1, AL2) : 50 < P (80 µm) < 80 %
6 < Vb (80 µm) < 11 ou 2 < VBS < 7
- les argiles (A) : P (80 µm) > 80 %
3 < Vb (80 µm) < 14 ou 2 < VBS < 10
187
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
La sensibilité de la fraction fine augmente avec le numéro associé à la classe de sol fin,
et le diagramme de la figure 3.27 confirme que la VBS est suffisante dans un premier temps
pour caractériser la sensibilité du sol argileux dès que le passant à 80 µm est supérieur à 80 %,
mais que la VBS sous-estime le potentiel de gonflement de la phase argileuse contenue dans
un sol fin ayant un passant à 80 µm compris entre 35 et 80 %. Dans ce dernier cas, il semble
indispensable d’affiner l’analyse en effectuant le test au bleu sur la fraction à 80 µm obtenue
lors de l’analyse granulométrique préalable. Cette classification permet de distinguer la nature
de la fraction fine (limoneuse, argilo-limoneuse, argilo-silteuse ou argile) d’un échantillon à
partir du passant à 80 µm (Figure 3.27). À partir des tests de bleu menés sur trois fractions
différentes de sol (totale, 400 µm et 80 µm) et reportés sur les figures 3.26 et 3.27, on
confirme que plus l’essai au bleu est réalisé sur une fraction fine, plus sa sensibilité à l’eau est
mieux estimée. Cette nouvelle classification basée sur la fraction à 80 µm, relativement
proche de la classification GTR, montre que la sensibilité d’un sol argileux peut changer
largement suivant la fraction analysée.
On peut ainsi, à partir de la classification des sols fins établie ici (Figure 3.27) pour les
sols argileux de la formation de Brach, estimer indirectement la sensibilité et la nature de la
fraction fine (< 80 µm) présente dans le sol testé. Pour les sols fins dont le passant à 80 µm
est compris entre 35 et 80 %, il convient de réaliser l’essai au bleu sur la fraction à 80 µm
récupérée lors de l’analyse granulométrique. Dès que l’on a un sol argileux possédant une
fraction à 80 µm supérieure à 80 %, la valeur de bleu VBS peut suffire, et il convient
d’utiliser alors le diagramme de sensibilité à l’eau de la figure 3.25, couplée à la teneur en
particules < 2 µm, pour préciser l’activité de la fraction argileuse. Ceci permet de voir si
cette phase argileuse dirigera le comportement global du sol lors de sollicitations hydriques.
Puis, afin de vérifier l’hypothèse d’un comportement géotechnique distinct suivant les
faciès argileux rencontrés (ce qui avait été démontré au chapitre 2 pour les sols du quartier
Cap de Bos), les limites de liquidité WL (%), les valeurs de bleu Vb (0/80 µm) et le % < 2 µm
ont été reportés suivant les cinq principaux faciès argileux observés (Figure 3.28). Les
résultats de cette analyse par faciès argileux semble confirmer que les horizons argileux aux
paramètres géotechniques les plus élevés (Vb, % < 2 µm et WL), correspondant au domaine
des argiles très plastiques, et coïncident avec les faciès argileux dits A/BOR, A/N et quelques
échantillons du faciès A/BOG. Le faciès A/BOG, représentatif de la formation de Brach,
présente globalement des plasticités moyennes (20 < WL < 60 %), des teneurs < 2 µm et des
valeurs de bleu moyennes (1 < Vb < 6 et 15 < 2 µm < 50 %). La plasticité du faciès A/V tend
à augmenter à partir de 7,50 m de profondeur. Il apparaît donc que le couplage des paramètres
géotechniques Vb et % < 2 µm (voire WL) soit suffisant pour caractériser la sensibilité des
différents faciès argileux de la formation de Brach par rapport au phénomène de retrait-
gonflement.
188
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
a) b) c)
g/100g % < 2 µm Limites de Liquidité WL (%)
0 5 10 15 0 20 40 60 80 100 0.0 20.0 40.0 60.0 80.0 100.0
0.0 0.0 0.0
(A/BOG : argile bariolée ocre-gris ; A/B : argile bleutée ; A/BOR : argile bariolée à marbrures rouille ;
A/N : argile noirâtre ; A/V : argile verdâtre)
Figure 3.28 : Caractérisation géotechnique des échantillons de la formation argileuse de Brach suivant
les cinq faciès, provenant du site expérimental de Pessac : a) valeurs de bleu Vb
(0/80 µm) ; b) % < 2 µm ; c) limites de liquidités (WL).
À l’aide des échantillons prélevés au droit des deux sondages carottés SC1 et SC2
(Figures 3.18 et 3.19) représentatifs du faciès A/BOG, une étude détaillée de la continuité (ou
non) de la plasticité de ce faciès est menée. Pour cela, les valeurs de bleu du sol VBS
associées à la teneur en eau naturelle (teneurs en eau massiques), mesurées sur 69
échantillons, sont présentées sur les profils de la figure 3.29. Les sols argileux étudiés ici sont
dépourvus de carbonates (teneurs en carbonates nulles). Les teneurs en eau mesurées sur les
échantillons du sondage SC1 (Figure 3.29-a) montrent des valeurs relativement faibles
jusqu’à 2 m de profondeur (12,5 % < Wnat < 14 %), qui augmentent ensuite progressivement
avec la profondeur. On observe la même tendance dans les fluctuations des teneurs en eau sur
le sondage SC2 (Figure 3.29-b), même si les teneurs en eau initiales sont supérieures à celles
de SC1.
189
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
0.0 2.0 4.0 6.0 8.0 10.0 12.0 14.0 16.0 18.0 20.0 0.0 5.0 10.0 15.0 20.0 25.0 30.0
0.0 0.0
1.0 1.0
2.0 2.0
Profondeur de prélèvement (m)
4.0 4.0
.0
5.0 5.0
.0
6.0 6.0
Figure 3.29 : Caractérisation géotechnique des échantillons intacts prélevés au droit des sondages
carottés SC1 (a) et SC2 (b), provenant du site expérimental de Pessac, avec les valeurs de
.0
bleu Vb sur la fraction 0/400 µm (g/100g) et la teneur en eau naturelle (en %).
Les valeurs de bleu VBS, réalisées pratiquement tous les 0,10 m le long du sondage
.0 SC1 (Figure 3.29-a), montre une certaine continuité des valeurs jusqu’à 2 m de profondeur,
avec des valeurs de VBS variant entre 1 et 2, qui augmentent en moyenne autour d’une valeur
de 3 entre 2,50 m et 4 m de profondeur. Ceci confirme qu’au sein du faciès A/BOG, la
.0 plasticité augmente avec la profondeur en même temps que la teneur en eau naturelle.
L’horizon superficiel reste relativement plus homogène à l’échelle d’un sondage. Toutefois,
les valeurs de VBS mesurées sur ce sondage SC1 sont inférieures à celles mesurées sur
l’ensemble des sondages du site (Figure 3.22), avec des valeurs variant entre 1 et 5. Cette
différence d’amplitude entre les valeurs de VBS mesurées entre les autres sondages et le
sondage SC1 peut s’expliquer soit par un problème d’opérateur lors des essais, soit par des
sols argileux moins sensibles au droit du sondage SC1. Si on observe les valeurs de bleu du
sondage SC2 (Figure 3.29-b), réalisées par le même opérateur, on constate que ces dernières
sont beaucoup plus élevées, avec des VBS variant entre 4 et 11. Elles confirment une
augmentation de la sensibilité à l’eau des argiles vers 2,50 m de profondeur. Ces résultats
restent donc à confirmer par de nouvelles mesures.
190
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
191
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
N°sondage Prof. (m) Facies wi (%) wf (%) d/ w h/ w ei (-) Sri (%) k0K (m/s)
P1/A 1,20 A/BOG 23,40 22,50 1,60 1,96 0,63 98,43 3,96.10-9
P2/A 1,20 A/BOG 22,40 25,70 1,62 2,01 0,60 98,93 3,03.10-9
P3/B 1,30 A/BOG 21,40 22,30 1,64 1,96 0,57 99,49 14,49.10-9
P2/C 1,80 A/BOG 28,80 35,40 1,52 1,98 0,80 95,60 24,90.10-9
P3/C 1,90 A/BOG 16,30 14,60 1,55 1,94 0,68 63,52 7,26.10-9
P4/A 2,00 A/B 21,20 25,07 1,64 1,99 0,59 95,22 17,46.10-9
P2/B 2,60 A/N 36,60 40,51 1,27 1,80 1,03 94,16 27,30.10-9
P1/B 2,70 A/BOG 22,50 24,14 1,61 1,91 0,62 96,20 3,36.10-9
Potentiel Taux de Contrainte
Pression de Contrainte de Indice de Hauteur Indice de
de gonflement verticale
gonflement préconsolidation compressibilité échantillon gonflement
gonflement libre théorique
N°sondage Prof. (m) Facies g ( kPa) εg (%) 'p(kPa) Cc (-) H0 (mm) Cg (-) εs (%) 'z 0 (kPa)
Tableau 3.6 : Résultats des essais de compressibilité, de gonflement libre et de pression de gonflement
réalisés à l’œdomètre classique sur sept échantillons intacts issus des fosses du site
expérimental (Formation de Brach).
0.85
0.80
0.75
Indice des vides e (-)
Cc= 0,14
0.65
Cg =0,06
0.60
Faciès A/BOG
Contrainte apportée par le
0.55 piston = 0,5 kPa
0.50
0.10 1.00 10.00 σ'p = 70 kPa 100.00 1 000.00
Contrainte appliquée (kPa)
Figure 3.30-a : Courbe de compressibilité d’un sol argileux moyennement compressible du faciès A/BOG
prélevé à 1,80m de profondeur, issu du sondage P2-C sur le site expérimental.
192
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Courbe de compressibilité à l'oedomètre - Bacalan P2B
Contrainte de préconsolidation σ'c = 310 KPa
1.20
1.15
1.10
1.05
1.00
Indice des vides e (-)
0.95
0.90
0.85
0.80
Faciès A/N
Cg =0,06
0.75 Contrainte apportée par
le piston = 0,5 kPa
0.70
0.65
0 1 10 100 σ'p = 280 kPa 1000 10000
Contrainte appliquée (kPa)
Figure 3.30-b : Courbe de compressibilité d’un sol argileux très compressible du faciès A/N prélevé à
2,60m de profondeur, issu du sondage P2-B sur le site expérimental.
On observe que les matériaux testés du faciès A/BOG présentent des paramètres
similaires, avec des contraintes de préconsolidation élevées, comprises entre 70 et 125 kPa
(sols surconsolidés), et un indice des vides initial moyen de l’ordre de 0,60 (Figure 3.30-a et
Tableau 3.6). Seul un échantillon du faciès A/BOG présente une contrainte de consolidation
qui est supérieure à 200 kPa. Les indices de compressibilité Cc indiquent la présence de sols
argileux moyennement compressibles (car 0,1 < Cc < 0,2, d’après Philipponat, 1979) à très
compressibles pour le faciès A/N (Cc > 0,3). Les argiles du faciès A/BOG présentent des
indices de gonflement Cg (en décharge) élevées car 0,05 < Cg < 0,06. Les argiles noirâtres du
faciès A/N (P2-B à 2,60 m) sont des sols argileux fortement compressibles, fortement
surconsolidés (σ’p = 280 kPa) et typiques de sols gonflants (Figure 3.30-b et Tableau 3.6).
L’indice des vides initial des argiles noirâtres est très élevé (e = 1,03), ce qui indique que ces
sols ont une porosité plus importante que les autres faciès et donc un potentiel au gonflement
plus élevé. De plus, on remarque que les argiles noires présentent un coefficient de
perméabilité, à l’échelle de la cellule œdométrique, plus faible. Ces argiles sont plus
perméables que les autres et montrent un comportement différent de celui du faciès A/BOG,
le plus commun. Si l’on compare les valeurs des contraintes de préconsolidation des sols
argileux à celles verticales théoriques, on constate qu’ils correspondent à des sols
surconsolidés et montrent qu’il faudrait une érosion de cette formation géologique (datant du
Pléistocène inférieur) sur une épaisseur de 0,20 à 5 m pour le faciès A/BOG, et de 10 à 15 m
pour le faciès A/N, valeurs d’érosion pour atteindre les contraintes de préconsolidation
mesurées à l’œdomètre.
Un essai œdométrique avec deux cycles de charge-décharge, effectué sur un matériau
du faciès A/B (Argile bleutée) de la fosse P4, est présenté à la figure 3.31. On constate que ce
matériau est compressible, surconsolidé et typique d’un sol gonflant, alors que celui-ci
possède la contrainte de préconsolidation la plus faible (σ’p = 40 kPa). Cependant, il est à
noter que ces mesures à l’œdomètre sont menées sur des échantillons de faciès différents,
prélevés à différents endroits et à différentes profondeurs. On peut constater (Figure 3.31) que
la valeur de la pente Cs est relativement proche de celle de Cg malgré les nombreux paliers de
déchargement. Ce constat est confirmé par un autre essai cyclique sur un autre matériau de la
193
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
0.75
0.73
0.71
0.69
0.67
0.65
Indice des vides e (-)
0.63
0.57
Cc= 0,126
0.55
0.53 Cg =0,059
Figure 3.31 : Courbe de compressibilité avec deux cycles de déchargement d’un sol argileux
moyennement compressible du faciès A/B prélevé à 2 m de profondeur, issu du sondage
P4-A sur le site expérimental.
Le tableau 3.6 et la figure 3.32 présentent les résultats des essais de gonflement libre de
tous les faciès argileux. On observe des courbes de cinétiques classiques de gonflement avec :
un gonflement primaire relativement rapide suivi d’un gonflement secondaire de faible
amplitude avant d’atteindre un palier incomplet ici, car les paliers ont été faits sur 24 à 48
heures maximum. Il semble acceptable d’indiquer que l’essentiel du gonflement s’est réalisé à
la fin du gonflement primaire. Toutefois, on remarque une dispersion importante des taux de
gonflement mesurés sur l’ensemble des échantillons. En effet, les matériaux P4-A, P2-C et
P2-A, respectivement du faciès A/B (2 m) et A/BOG (1,80 m et 1,20 m), présentent les taux
de gonflement libre εs les plus élevés avec
Cinétique un εs respectivement
du gonflement libre de 8,2 %, 5,3 % et 2,6 %.
8.50
8.00 A/BOG-1,20m
7.50 A/BOG-1,20m
A/BOG-1,30m
7.00
A/BOG-1,80m
6.50
A/BOG-1,90m
6.00
A/B-2,00m
5.50 A/N-2,60m
Déformation ΔH/H0 (%)
5.00 A/BOG-2,70m
4.50
4.00
3.50
3.00
2.50
2.00
1.50
1.00
0.50
0.00
0.10 1.00 10.00 100.00 1000.00
Temps (minutes)
Figure 3.32 : Evolution des déformations verticales en fonction du temps (cinétique du gonflement) des
sept échantillons intacts étudiés à partir de leur état naturel (contrainte du piston : 0,5 kPa).
194
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
L’échantillon P4-A (faciès A/B à 2 m) présente le taux de gonflement libre le plus élevé
(8,2 %) alors que l’indice de gonflement Cg est faible (0,06) et que ce faciès contient peu de
smectites. Les échantillons P2-C et P2-A (faciès A/BOG à 1,80 m et 1,20 m) présentent des
taux de gonflement libre allant de 5,3 % à 2,6 %. Ces trois échantillons montrent que le taux
de gonflement a tendance à augmenter avec la profondeur, mais que cette aptitude au
gonflement sans charge n’est pas répartie de façon homogène et mesurée dans tous les autres
échantillons. En effet, les autres échantillons présentent des taux de gonflement libre très
restreints (εs < 0,5 %). Ces faibles taux de gonflement libre (εs < 0,5 %) coïncident bien avec
les faibles valeurs de Cg de la plupart des échantillons du faciès A/BOG. Pour le matériau P2-
B prélevé dans le faciès A/N, la valeur de Cg indique un fort potentiel de gonflement (Cg =
0,12), coïncidant avec un taux en smectites le plus élevé (environ 33 %) rencontré sur le site,
alors que le taux de gonflement libre sans charge n’est que de 0,2 %. Ceci indique qu’un autre
aspect à l’échelle microstructurale contrarie le gonflement libre des argiles du faciès A/N et
A/BOG, mais que le chargement de ces sols libère leur potentiel de gonflement (Tableau 3.6).
La différence de comportement peut être liée également en partie à la difficulté à contrôler le
degré de saturation initial (déduit à partir de la teneur en eau naturelle de l’échantillon). Pour
les sols intacts, les résultats obtenus traduisent l’importante influence des paramètres d’états
(teneur en eau naturelle, degré de saturation et densité sèche) sur le taux de gonflement libre,
qui varie fortement d’une argile à l’autre. Cette variabilité est également liée à la
microstructure et à la composition minéralogique des différents faciès argileux. De plus, il
semble également que le degré de consolidation in situ des échantillons testés joue un rôle sur
le gonflement libre et sur le gonflement sous charge des argiles. Ces résultats demandent à
être approfondis et validés par des essais complémentaires en laboratoires en analysant
l’influence de la microstructure des argiles (porosimétrie au mercure, cycles de drainage-
humidification, mesure de la succion).
Le tableau 3.6 regroupe les résultats des essais de pression de gonflement obtenus sur
deux échantillons des faciès A/N et A/BOG. Sur la figure 3.33, un exemple de mesure de
pression de gonflement pour le faciès A/N, par l’application de cinq charges croissantes à
l’état saturé, est présenté donnant une pression de gonflement proche de 200 kPa pour un
Norme XP 94-091- Argile noire- Pression de gonflement = 207,9 KPa
ΔH/H0 = 0.
3.00
P2B-2,60m y = -1.367ln(x) + 7.2966
Log. (P2B-2,60m)
2.50 28.04
49.96
2.00
Déformation ΔH/Hi
99.923839
1.50
1.00
0.50
149.9 189.8
0.00
1 10 100 1000
Contrainte appliquée (kPa)
Figure 3.33 : Résultats de l’essai de pression de gonflement selon la norme NF XP P94-091, réalisé sur
un échantillon du faciès A/N, prélevé à 2,60 m de profondeur (P2-B).
195
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Les résultats obtenus sur deux échantillons des faciès A/N et A/BOG montrent des
pressions de gonflement très différentes, avec respectivement σ g = 207,90 kPa et 96,40 kPa.
Ces résultats confirment le fort potentiel gonflant en décharge (Cg) du faciès A/N, comparé à
celui plus faible du faciès A/BOG le plus commun. Cette variabilité est donc à relier à la
nature minéralogique différente de ces deux types d’argiles et peut être due aussi à des effets
de texture (suspectés ici mais non identifiés par des essais plus poussés en laboratoire).
N°sondage Prof. (m) Facies wi (%) wRe (%) Rl (-) Ø (mm) H0 (mm) d/ w h/ w Vb (80µm)
P1/A 1,20 A/BOG 23,40 15,00 0,28 44,00 22,00 1,62 2,09 6,60
P2/A 1,20 A/BOG 22,40 10,00 0,47 42,50 21,00 1,66 2,03 10,00
P3/B 1,30 A/BOG 21,40 12,50 0,90 43,40 24,60 1,69 2,09 6,00
P2/B 2,60 A/N 36,70 12,00 0,47 44,40 21,20 1,31 1,78 11,20
Tableau 3.7 : Résultats des essais de dessiccation avec détermination de la limite de retrait effective et du
facteur de retrait linéaire, réalisés sur quatre échantillons intacts issus des fosses du site
expérimental (Formation de Brach).
196
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
10%
P1-A
9%
P2-A
P2-B
8%
P3-B
7%
Déformation ΔH/HO (%)
W Re
Rl
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Teneur en eau w (%)
Figure 3.34 : Evolution des déformations verticales en fonction de la teneur en eau (courbe de séchage)
lors des essais de dessiccation à l’air libre sur quatre échantillons intacts de la formation de
Brach (norme XP-P 94-060-2).
À la figure 3.34 sont représentées les courbes de retrait (ou courbes de séchage) de
quatre échantillons intacts argileux naturellement surconsolidés, qui ont été desséchés
progressivement à l’air libre. La pente de la courbe de retrait permet de déterminer le facteur
de retrait linéaire Rl (Figure 3.34). L’intersection entre la pente du retrait linéaire et
l’asymptote horizontale de la courbe lorsque les variations de volume sont quasi-nulles
permet d’en déduire la valeur de la limite de retrait effective WRe (%). La limite de retrait
effective sur sol intact dépend fortement de l’état initial du sol et de son degré de
consolidation. La limite de retrait est liée à la plasticité du sol et croît avec la limite de
liquidité (B.R.E, 1980). La figure 3.34 montre que l’argile noirâtre du faciès A/N (P2-B)
présente un facteur linéaire beaucoup plus important que celui des trois échantillons du faciès
A/BOG, confirmant un caractère très rétractant de cette argile. Les sols argileux du faciès
A/BOG, commun à la formation de Brach, présentent des limites de retrait effectives
largement inférieures à leur teneur en eau naturelle, indiquant un potentiel de retrait moyen à
élevé. De même, les valeurs élevées de bleu sur la fraction < à 80 µm (Tableau 3.7) (Vb > 6)
indiquent globalement des valeurs élevées qui confirment un potentiel de retrait important.
Si l’on trace la variation de l’indice des vides en fonction de la teneur en eau (Figure
3.35), on retrouve des courbes analogues aux précédentes courbes de retrait par séchage, où
l’indice des vides remplace le taux de déformation, ou la variation du volume total de
l’échantillon. En effet, dans le domaine saturé, on considère que la variation de volume d’eau
197
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
dans l’échantillon est égale à la variation de volume du sol. Sur un chemin de séchage, les sols
argileux naturels non cimentés (et surconsolidés) suivent normalement, au début, la droite de
saturation d’équation : e = w (γs/γw) (Kheirbek-Saoud et al., 2007). Ensuite, lorsque la teneur
en eau décroît, l’indice des vides tend vers une valeur constante. La limite de retrait (WR) est
définie à l’intersection de la droite de saturation et de l’asymptote horizontale de la courbe
lorsque w tend vers 0.
1.2
1.1
0.9
Indice des vides e (-)
Ligne de saturation
e R3 e=w(γs/γw)
0.8
WR3
0.7
+ Etat initial
0.6
eR2 P1/A
P2/A
0.5
e R1 WR2 P2/B
P3/B
WR1
0.4
0.0% 5.0% 10.0% 15.0% 20.0% 25.0% 30.0% 35.0% 40.0% 45.0%
Teneur en eau W (%)
Figure 3.35 : Variation de l’indice des vides en fonction de la teneur en eau (courbes de retrait) de sols
argileux naturels surconsolidés issus du site expérimental (Formation de Brach).
On peut caractériser le potentiel de retrait du sol R par la différence entre les indices des
vides des deux points extrêmes de la courbe de séchage (Kheirbek-Saoud et al., 2007).
L’avantage de cette définition pour ces auteurs est de prendre en compte un indicateur
directement lié à la déformation volumique du sol. Le point de séchage complet eR est bien
défini et relativement facile à obtenir, car il correspond à l’étape où l’on fait sécher
l’échantillon à l’étuve après la fin des déformations mesurées. Pour assurer la cohérence des
résultats, le point initial sera choisi suivant deux états :
- e0, l’indice des vides à la teneur en eau correspondant à la teneur en eau naturelle (cas
d’un sol réel normalement humide),
- eL, l’indice des vides à la teneur en eau correspondant à la limite de liquidité (état
saturé).
Pour quantifier le potentiel de retrait Rnat dans le cas d’un sol naturel et Rmax dans le cas
d’un sol saturé, on utilise les relations établies par Kheirbek-Saoud et al. (2007) :
Rnat = (e0-eR)/(1+e0)
Rmax = (eL-eR)/(1+eL)
198
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Cette méthode a été appliquée aux échantillons de la formation de Brach et les résultats
sont présentés à la figure 3.35, en considérant les deux cas de conditions initiales comme
définies précédemment. Les résultats sont résumés au tableau 3.8.
Indice des Indice des
Limite de Limite de Indice des Limite de
vides à W vides à état Potentiel de retrait
liquidité plasticité vides final retrait
naturel saturé (W L)
N°sondage Prof. (m) Facies e0 (-) eL (-) W L (%) W P (%) eR W R (%) Rnat Rmax
P1/A 1,20 A/BOG 0,63 1,73 64,40 15,90 0,55 (eR2) 20,50 (W R2) 0,05 0,43
P2/A 1,20 A/BOG 0,60 1,60 59,80 18,80 0,55 (eR2) 20,50 (W R2) 0,03 0,40
P3/B 1,30 A/BOG 0,57 1,47 54,00 15,00 0,50 (eR1) 18,50 (W R1) 0,05 0,39
P2/B 2,60 A/N 1,03 2,07 76,80 23,70 0,84 (eR3) 31,00 (W R3) 0,10 0,40
Tableau 3.8 : Valeurs des paramètres de retrait issus de la courbe de retrait e=f(w) pour les quatre
échantillons de différents faciès argileux du site expérimental de Pessac.
Les valeurs du potentiel de retrait Rnat à l’état humide initial du sol sont assez faibles
pour les matériaux du faciès A/BOG, et ces valeurs deviennent élevées pour le faciès A/N
(Rnat ≥ 0,10). Par ailleurs, si l’on considère la teneur en eau initiale proche de celle de la limite
de liquidité, on constate que les valeurs du potentiel de retrait maximum Rmax deviennent très
élevées à 0,40 pour l’ensemble des échantillons. On en déduit que le potentiel de retrait, déjà
important pour les argiles noirâtres à l’état naturel, ne s’exprime pour le faciès A/BOG qu’à
partir de teneurs en eau très élevées proche de la limite de liquidité (état de saturation). On
constate ainsi que les sols à fort risque de retrait ont des valeurs Rnat ≥ 0,10, et correspondent
à des sols naturels non cimentés et surconsolidés. De plus, les courbes de retrait établies pour
quatre types de sols argileux de deux faciès de la formation de Brach fournissent la possibilité
d’obtenir l’indice des vides et la teneur en eau de retrait d’un sol argileux, connaissant sa
limite de liquidité. En raison d’un nombre de points très insuffisants, la confirmation d’une
corrélation entre la limite de liquidité et la déformation volumique n’a pu être réalisée, mais
elle a été établie pour des sols argileux parisiens et du Sud de la France (Kheirbek-Saoud et
al., 2007).
Lors des essais de dessiccation sur des échantillons prélevés à l’état naturel, aucune
fissure n’est décelable à l’observation. Dès le début du séchage à l’air libre (sans
réhumidification antérieure), depuis l’état naturel jusqu’à la limite de retrait effective, le
retrait provoque la création d’un réseau de fissures fines sur les échantillons P2/B (faciès
A/N) et P1/A (faciès A/BOG silteux) (Figure 3.36).
a) b)
Figure 3.36 : Observation visuelle du réseau de fissures à la surface de deux échantillons : a) P2/B
(faciès A/N) ; b) P1/A (faciès A/BOG silteux) après un séchage de l’état naturel jusqu’à
leur limite de retrait effective respectivement de 12,5 % et 15 %.
199
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Pour les échantillons P2/A et P3/B du faciès A/BOG, aucune fissure n’a été relevée
visuellement à la surface de ces matériaux homogènes (Figure 3.37).
a) b)
Figure 3.37 : Observation visuelle de l’absence de fissures à la surface de deux échantillons : a) P3/B
(faciès A/BOG) ; b) P2/A (faciès A/BOG) après un séchage de l’état naturel jusqu’à leur
limite de retrait effective respectivement de 12 % et 10 %.
2.4.5 Conclusions
Cette partie regroupe l’ensemble des essais géotechniques en laboratoire réalisés sur des
échantillons remaniés, ainsi que les essais de compressibilité et de gonflement sur les
matériaux intacts issus du site expérimental de Pessac, situé sur la formation argileuse de
Brach. Les résultats de l’étude minéralogique montrent que les échantillons du faciès d’argile
bariolée ocre-gris (A/BOG) de la formation de Brach ont une composition minéralogique
voisine, composée essentiellement de kaolinite et de muscovite/halloysite et pauvre en
smectites. Les faciès A/N et A/BOR présentent une quantité de smectites et d’interstratifiés
illite-smectites plus élevées que ceux du faciès A/BOG (2 à 22 %). Les essais géotechniques
montrent que l’ensemble des matériaux prélevés ont globalement une granulométrie fine (C2
moyen de 50 %), contrariée par des passées sableuses à différentes profondeurs selon les
sondages. Les matériaux argileux sont plastiques voire très plastiques, moyennement denses,
dépourvus de carbonates, avec un potentiel de gonflement moyen à très fort. L’étude détaillée
de deux profils réalisés dans le faciès A/BOG met en évidence une continuité de ce faciès à
l’échelle des deux sondages, avec un enrichissement en particules fines s’accompagnant d’une
augmentation de la plasticité entre 1,50 m et 3,50 m de profondeur.
Les essais de compressibilité, de gonflement libre et de pression de gonflement ont
permis de déterminer le degré de consolidation, le potentiel de gonflement et la pression de
gonflement de ces sols argileux. Les variations de ces grandeurs sont fonction de
l’hétérogénéité de faciès rencontré au sein de cette formation argileuse et de l’état initial des
sols (teneur en eau, densité sèche). Une forte aptitude au gonflement et au retrait a été
observée pour les argiles noirâtres du faciès A/N et pour les argiles bleutées du faciès A/B
dans leur état naturel et intact. Par contre, malgré leur limite de plasticité élevée et une
pression de gonflement plus élevée que les argiles du faciès A/BOG caractéristique de la
formation de Brach, les argiles noires du faciès A/N présentent un taux de gonflement libre
très faible. La différence de comportement peut être liée à un degré de consolidation très élevé
des argiles noires et l’application d’une charge importante leur permet d’exprimer leurs
propriétés de gonflement pour des chargements importants qui efface l’état de
surconsolidation élevé.
200
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
89 m
S2
S3
T03
P4
96 m
Station expérimentale
10 m S4
S10 SC2
P5
10 m
SC1 S7
S9
S8 T04
P2
Chêne (H>5m)
S1
Figure 3.38 : Localisation de la station expérimentale (rectangle rouge) au sein du site d’étude sur la
commune de Pessac, où est localisé l’ensemble des sondages de reconnaissance réalisés.
201
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
dispositif d’instrumentation a été mis en place entre mars 2008 et février 2009, grâce à la
subvention d’accompagnement de la thèse par la région Aquitaine. L’emplacement de
l’ensemble des capteurs mis en place dans cette station est décrit à la figure 3.39.
Le dispositif installé, qui sera détaillée ultérieurement, comprend (cf. Figure 3.39) :
- une station météorologique, avec un pluviomètre à auget, des capteurs mesurant
l’humidité relative de l’air, la température de l’air et la pression atmosphérique ;
- une chaîne de capteurs mesurant la température du sol ;
- trois humidimètres type TDR-TRIME pour réaliser des profils de teneurs en eau
jusqu’à 3 m de profondeur ;
- quatre sondes capacitives type ECH20-EC5 pour mesurer la teneur en eau du sol à
différentes profondeurs : 0,50, 1, 2 et 3 m ;
- trois sondes d’humidité type THETAPROBE pour mesurer à différentes profondeurs
la teneur en eau : 1, 2 et 3 m ;
- trois systèmes extensométriques (1 manuel et 2 automatiques) afin de mesurer les
déplacements verticaux des sols entre 0,50 m et 10 m, voire 15 m de profondeur.
Sondes capacitives
d’humidité type ECH2O-5
Extensomètre Telemac
manuel (10m) Station I 0,50 m
II 1,00 m
H1 météorologique III 2,00 m
Extensomètre BRGM IV 3,00 m
automatique (10m)
II H3
I Chaîne température
III IV
The2 Sondes FDR d’humidité
Ø cercle = 1,20 m type ThetaProbe ML2x
d capteur = 1,00 m
d capteur = 0,60 m
The1 3,00 m
The3 The1 The2 2,00 m
Centrale
The3 1,00 m
automatique
Limite de la station
expérimentale
Extensomètre Glotzl
automatique (15m)
Figure 3.39 : Plan schématique du dispositif expérimental mis en place dans la station expérimentale
(représentée en encadré rouge à la figure 3.38).
L’ensemble des techniques de mesures de ces différents capteurs est présenté en détail
au paragraphe suivant. En complément du suivi climatique local sont mesurés les
déplacements des sols en fonction de l’évolution de leur teneur en eau mesurée. Un dispositif
de tomographie de résistivité électrique est également installé à proximité de la station pour
tenter d’évaluer à grandeur réelle (sur une coupe en profondeur) l’évolution hydrique des sols
suivant les variations saisonnières. Ces résultats seront décrits au §.3.3.
202
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Un des objectifs de cette thèse est d’apporter des éléments de connaissance quant à la
manière dont un sol argileux peut se dessécher et se réhumidifier sous l’effet des variations
climatiques annuelles (et de la végétation). Des dispositifs de mesures ont été placés sur le site
expérimental de Pessac, avec l’objectif de caractériser le phénomène de retrait-gonflement en
termes de profondeur, d’amplitude et de cinétique. Le but est d’analyser le comportement de
la zone active du sous-sol argileux sous une fondation superficielle et jusqu’à 3 m de
profondeur. Cette partie décrit les techniques de mesures utilisées permettant le suivi des
profils hydriques, des déplacements verticaux et des propriétés électriques de sols argileux
reconnus comme sensibles vis-à-vis du phénomène de retrait-gonflement. L’expérience et les
données acquises à partir du site de Pessac font de celui-ci un des deux sites de référence
national de suivi et d’alerte vis-à-vis du phénomène de retrait-gonflement, afin de mieux
caractériser les périodes de sécheresse exceptionnelle. Cette étude expérimentale permettra de
fixer des critères plus précis sur la profondeur de la sécheresse pour des sols argileux du
quaternaire de la région bordelaise, et pour un climat de type océanique humide.
Figure 3.40 : Implantation de la station météorologique iMetos® (Pessl Instruments) et vue détaillée
du secteur de la station avec ses capteurs.
203
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
3.40). La station est autonome, sa batterie de 6V est rechargée par l’alimentation d’un
panneau solaire fixée sur celle-ci. Les données météorologiques sont enregistrées en continu
avec un pas de 5 minutes, ce qui donne une valeur moyenne par heure, puis les données sont
stockées (volume de stockage de 10 MB) et transmises automatiquement toutes les 3 heures
par le réseau GPRS à une base de données sur le serveur internet de Pessl Instruments (portail
d’accès : www.fieldclimate.com ; Figure 3.41).
Figure 3.41 : Illustration des données émises par la station et transmises sur le serveur internet du
fabricant Pessl Instruments.
La mesure des précipitations liquides et solides est effectuée à l’aide d’un pluviomètre à
augets, d’une capacité maximum de 12 mm/minute, permettant une simplicité et une
robustesse des mesures. Une chaîne de cinq sondes de température (Campbell Scientific) pour
une utilisation dans le sol est branchée directement à la station météorologique. Cette chaîne
se compose de capteurs type thermistance IMT 100, disposés le long de la chaîne de 5 m de
long à 0,50 m, 1 m, 2 m, 3 m et 5 m. Le dispositif de mesure a été installé en pied du mât de la
station. Les caractéristiques intrinsèques des instruments de mesure de la station sont données
au tableau 3.9 ci-dessous, qui seront déterminantes dans la qualité finale de nos données.
Tableau 3.9 : Caractéristiques intrinsèques sur la qualité des instruments de mesure branchés à la
station iMetos® (Doc. Fabricant Pessl Instruments, 2008).
204
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Description :
Les sondes ECH20 EC-5, du fournisseur anglais Decagon Devices, sont des sondes
capacitives mesurant la constante diélectrique ε des sols afin de la relier indirectement à la
teneur en eau volumique du matériau testé. Le nom de ces capteurs se base sur une
technologie dite « Frequency Domain » (FD) permettant de mesurer la capacitance
(directement liée à la constante diélectrique) du sol entre les électrodes du capteur (ECH20
Probe user manual, 2001). Il s’agit des sondes les moins onéreuses du marché pour ce type de
mesures, et qui sont fréquemment employées par les agronomes (Figure 3.42).
Principe de la mesure :
Le principe des sondes capacitives consiste à émettre un pulse électromagnétique (EM)
d’une même fréquence (70 MHz) sur un temps de transit plus long (10 ms). Cette onde EM va
se propager le long des électrodes en forme de « broche » (Figure 3.42) et générer un champ
électrique dans l'environnement immédiat du capteur. Les caractéristiques de ce champ EM
sont fonction des propriétés du sol. On peut donc en déduire une mesure de la teneur en eau
volumique. Cependant, plus la fréquence est faible, plus les capteurs sont influencés par la
205
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
conductivité ionique et la salinité des différents types de sols. Compte-tenu de cette sensibilité
marquée en fonction de la nature chimique des sols, des calibrations en usine ont été établies
pour les sols organiques et les sols minéraux (la plupart des sols). Considérant l’impossibilité
d’entrer une calibration spécifique au site avec notre dispositif, nous utiliserons les équations
de calibration d’usine pour les sols minéraux.
La courbe de calibration générale donnant la teneur en eau volumique θv pour les sols
minéraux, et utilisée dans notre étude, est :
Mise en place :
Quatre sondes capacitives ont été installées à 0,50 m, 1 m, 2 m et 3 m de profondeur
(Figure 3.43). La mise en place a nécessité des pré-forages en diamètre 40 mm pour chacune
des profondeurs requises, avec un arrêt 5 cm avant la côte requise afin d’enfoncer les sondes
dans l’argile. Comme il s’agit de cartes avec des circuits imprimés solidaires du câble
d’alimentation, les sondes sont très fragiles et ne sont pas réparables. Les sondes ont été
enfoncées délicatement dans le sol à chacune des profondeurs afin de s’assurer d’un bon
contact avec le milieu étudié. Une fois les pré-forages et la pose des capteurs réalisés, les
forages ont été comblés avec un mélange d’argile prélevée sur place et de bentonite afin de
colmater le forage et éviter l’infiltration d’eau par gravité le long des câbles au droit de
chacun des capteurs.
206
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
EC-5 0,50m
EC-5 1m EC-5 3m
EC-5 2m
Figure 3.43 : Mise en œuvre et implantation des quatre sondes capacitives reliées à la station
météorologique.
0 20 40 60
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
1,3
1,4
Profondeur (m)
1,5
1,6
1,7
a) b) 1,8
1,9
2
Sonde –tube Trime FM 3 Nécessite un étalonnage 2,1
2,2
Figure 3.44 : a) Humidimètre
(Sdec France)TRIME-FM3 représenté avec sa sonde-tube
spécifique au terrainT3 ; b) Implantation de la
(réalisé) 2,3
sonde-tube en situation avec la sonde TRIME-T3 pour réaliser les mesures de teneur 2,4
2,5
en eau dans le tube-sonde en PVC de forage (IMKO, 2006). 2,6
2,7
2,8
2,9
-Traitement : passage wv (%) à wm (%) 3
Profil hydrique
Wm = Wv × d sol
207
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Principe de la mesure :
Le principe TDR consiste à émettre un pulse de très haute fréquence (entre 600 MHz et
1,2 GHz) qui va se propager le long des électrodes et générer un champ électromagnétique
dans l'environnement immédiat de la sonde. La profondeur efficace de pénétration est à peu
près de 15 cm dans le voisinage immédiat du tube d’accès. La figure 3.45-a ci-après montre la
distribution du champ électrique de la sonde et le volume approximatif mesuré. Depuis
l'extrémité des électrodes, le pulse de fréquence va alors être réfléchi vers sa source. Le temps
mis par cette impulsion « retour » (de 3 à 10 picosecondes) sera fonction du taux d’humidité
du sol. L’appareil analyse le temps de transit de l’onde émise dans le câble, dans la sonde et le
tube d’accès, puis celui de l’impulsion retour réfléchie sur le sol (Figure 3.45-b). La teneur en
eau volumique est alors calculée dans le boîtier centralisateur, car la mesure volumique
elliptique (de par la forme du volume d’investigation) permet une grande exploration dans le
sol en calculant la moyenne arithmétique des valeurs obtenues (2 prises de mesures minimum
par point de mesure pour réduire la perturbation électromagnétique du sol).
V
Volume effectif de mesure
v Wm Ds
208
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
La teneur en eau volumique est calculée par la mesure du temps de transit en 3 étapes :
- la compensation initiale : c’est la transformation du temps de transit « t » en un
« pseudo-temps de transit tp » dépendant des coefficients de calibration du câble
d’usine et de la sonde. La calibration de ces éléments est réalisée en usine dans un bac
en verre remplie de billes de verre. Le bac est soit complètement sec, soit saturé en
eau. Cette calibration donne les coefficients A et D, qui sont intégrés à l’appareil pour
réaliser les mesures.
tp (t A)
D
- la calibration universelle : cette calibration permet de déterminer la teneur en eau
volumique de la plupart des sols minéraux. Les coefficients de calibration c0 à c5 de la
fonction polynomiale ont été déterminés de façon empirique par le constructeur de
façon à couvrir une large gamme de variations applicable à tous les types de sols.
5
i
v ci t p
i 0
c0
Avec ci : c où c0 est la vélocité de la lumière (3.108m/s),
r
μr = 1 pour des matériaux non-magnétiques,
r
εr = la constante diélectrique du matériau.
Cette calibration spécifique n’a pu être effectuée mais une corrélation a été établie entre
les teneurs en eau volumiques (mesurées tous les 0,50 m) et les teneurs en eau massiques,
obtenues sur des échantillons issus des trois forages de 3 m de profondeur sur le site
expérimental. Les matériaux ont été prélevés tous les 0,50 m le jour du forage en juin 2008.
Les résultats de l’étalonnage spécifique sont illustrés à la figure 3.46 ci-dessous.
209
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
50.0
(réalisé le 17/06/2008)
48.0 y = -0.0132x3 + 1.5899x2 - 43.54x + 378.25
46.0
R² = 0.6637
44.0
42.0
40.0
θv olumique obtenu au TDR (%)
38.0
36.0
34.0
32.0
30.0
22.0
20.0
18.0
16.0
14.0
12.0
12.0 13.0 14.0 15.0 16.0 17.0 18.0 19.0 20.0
Figure 3.46 : Corrélations spécifiques au site expérimental sur Pessac entre la teneur en eau massique et
la teneur en eau volumique (régression linéaire R2 = 0,74 et fonction polynomiale d’ordre
3 avec un coefficient de régression linéaire R2 de 0,81).
Mise en place :
La mise en place de ces tubes dans le sol est très délicate, car si la sonde-tube n’est pas
entièrement au contact de la paroi du sol, on mesurera soit la permittivité de l’air dans les
vides entre la paroi et le tube, soit la permittivité de l’eau qui, par gravité, s’infiltrera de la
surface dans les vides. De la bonne mise en place du tube d’accès dépendra la bonne
précision et représentativité dans les mesures. De plus, la mise en place du tube nécessite
un forage le plus vertical possible afin de ne pas perturber l’insertion du tube, ou de créer des
« coudes » qui pourraient déformer le tube et empêcher l’insertion de la sonde dans le tube
pour les mesures.
Compte tenu de ces contraintes, nous avons réalisés des forages verticaux à la tarière
manuelle type Edelman de 40 mm de diamètre et de 3 m de profondeur. En creusant en
diamètre légèrement inférieur à celle du tube, on s’assure que le sol argileux encaissant va se
refermer au cours de quelques semaines sur la paroi du tube, favorisant le contact entre le tube
et le sol. Une fois le forage réalisé et nettoyé, le tube d’accès est foncé manuellement dans le
sol à l’aide de la tarière jusqu’à 3 m de profondeur. Une fois le tube installé, il est scellé en
profondeur par un bouchon en caoutchouc que l’on pousse jusqu’au bout du tube, puis en
surface par un bouchon plastique pour le protéger de la pluie. Un collier en plastique est placé
en surface autour du tube afin d’éviter que l’eau ne s’écoule le long de la paroi du tube.
Avant de réaliser la première mesure, nous avons attendu deux semaines pour laisser le
temps à l’eau résiduelle de s’évacuer, et ainsi considérer que les mesures soient
représentatives, et ainsi laisser le temps à l’eau résiduelle de s’évacuer. En effet, lors du
forage en juin 2008, l’eau contenue dans la couche humifère superficielle (d’environ 0,50 m)
s’est déversée dans le forage, créant une succion importante sur la paroi du tube (espace
210
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
annulaire très réduit). Cette forte succion de surface empêche d’enfoncer totalement le tube
jusqu’à 3 m, lançant les tubes dépassés en surface de 5 à 10 cm.
3.2.2-3 Humidimètre de sol type FDR avec les sondes ThetaProbe (Delta-T Devices)
Définition :
Les sondes ThetaProbe ML2x (Delta-T Devices) mesurent la teneur en eau volumique
θv des sols, en se basant sur la mesure de la constante diélectrique des sols rencontrés. Cette
technique utilise la méthode « FDR » (Frequency Domain Reflectometry) qui applique une
onde haute fréquence de 100 MHz le long de la sonde (Thetaprobe user manual, 1999). La
différence de voltage entre l’onde émise par la sonde et l’onde réfléchie par le sol est fonction
des propriétés diélectriques du milieu, et donc de sa teneur en eau. Ces sondes ThetaProbe
(Figure 3.47) ont été développées en 1994 conjointement par l’Université de Cambridge
(Miller et Gaskin, 1994 et 1997) et Delta-T Devices UK.
Figure 3.47 : Sonde ThetaProbe ML2x, avec vue en plan du capteur, reliée à la centrale d’acquisition
DL6 (Thetaprobe user manual, 1999).
Principe de la mesure :
Le principe FDR est relativement semblable à celui du TDR précédemment décrit, et
consiste à émettre un pulse de haute fréquence (100 MHz) qui va se propager le long des
électrodes et générer un champ électromagnétique dans l'environnement immédiat de la
sonde. La fréquence de 100 MHz a été choisie de façon à minimiser au maximum les effets de
la conductivité ionique des sols, qui peut influer sur l’impédance du signal et changer la
constante diélectrique du sol ε. La profondeur efficace de pénétration du signal est à peu près
de 15 cm dans le voisinage immédiat du tube d’accès. Le signal est émis par la sonde, sort au
milieu des trois électrodes (Figure 3.47) et le pulse de fréquence va alors être réfléchi vers sa
source. Une seconde de préchauffage de la sonde est nécessaire, puis le temps de réponse de
l’impulsion est de cinq secondes, ce qui permet une stabilité de la mesure.
211
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
La teneur en eau volumique peut s’exprimer soit en pourcentage (%), soit comme un
ratio (m3.m-3). La figure 3.48 montre l’écran d’accueil du programme permettant de visualiser
les mesures de teneurs en eau volumique, exprimées ici en m3.m-3 en fonction du temps.
Figure 3.48 : Illustration des données transmises par les sondes ThetaProbe au logiciel DeltaLink de la
centrale d’acquisition DL6.
212
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Si l’on souhaite réaliser un calibrage spécifique au site, il suffit donc de déterminer les
coefficients a0 et a1 propres au site. Pour cela, il est d’abord nécessaire de prélever des
échantillons tous les 0,50 m le long des trois forages et d’y planter les électrodes de la sonde
pour en mesurer le signal de sortie à l’état humide en Volts (Vw), soit à un état hydrique
humide du sol (Tableau 3.12 et Figure 3.49). À l’aide de l’équation (1), il est possible de
calculer l’indice de réfraction du signal, qui est l’équivalent de la racine carrée de la constante
diélectrique mesurée dans le sol. La figure 3.49 montre la relation entre l’indice de réfraction
et la teneur en eau volumique mesurée in situ sur les échantillons humides du site au niveau
des forages du site. On obtient ainsi √εw à l’état humide. Sur la figure 3.49, la relation entre
les points est linéaire, vu que la droite est calée sur des points ayant des teneurs en eau
volumiques très proches. Cette calibration reste donc relative aux mesures faites le jour de
l’installation des sondes.
0.5
Teneur en eau volumique mesurée
Figure 3.49 et Tableau 3.12 : a) Figure donnant la relation entre l’indice de réfraction (équivalent à √ε) et
la teneur en eau volumique mesurée sur des échantillons argileux humides (en m3.m-3) b)
Tableau des résultats de teneurs en eau massiques correspondant aux Vw et V0 mesurées.
w 0
a1 avec θw = mh-ms/Volume échantillon (3)
w
En insérant les données acquises et en les intégrant dans les formules (1) (2) (3), on
obtient les coefficients a1 de 7,4 et a0 de 1,2. Les coefficients obtenus sont relativement
proches de ceux obtenus par le constructeur, mais sont spécifiques au site expérimental. Ces
nouveaux coefficients sont donc introduits dans le programme des sondes ThetaProbe, afin
213
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
d’obtenir une erreur sur la mesure de l’ordre de ± 0,02 à 0,03 m3.m-3. Les caractéristiques sur
la précision des mesures et le domaine d’application des mesures, fournies par le constructeur,
sont énumérées au tableau 3.13 suivant. Ces sondes sont les plus onéreuses du marché.
Installation :
Les trois sondes ont été disposées dans des pré-forages en diamètre 40 mm, réalisés à 1
m, 2 m et 3 m de profondeur. Les trois sondages ont été effectués à une distance de 1 m entre
les capteurs (Figure 3.50). Les pré-forages sont très légèrement inclinés, afin de réduire les
risques d’effet d’infiltration d’eau de pluie le long des tubes d’extension en PVC et éviter
qu’elles arrivent au droit du capteur. L’espace annulaire restant libre entre le tube et la paroi a
été comblé par un mélange de bentonite et d’argile extraite lors du forage. De plus, les sondes
ont été protégées de la pluie par la mise en place de capuchons en PVC de diamètre 100 mm,
comme illustrés à la figure 3.50 ci-dessous.
(Source :: M. Chrétien, 2009)
Figure 3.50 : Implantation des sondes Thetaprobe reliées à la centrale d’acquisition, avec une vue
détaillée à la sortie du tube d’extension connecté à la sonde en profondeur.
Lors des forages, l’eau superficielle contenue dans la couche humifère superficielle s’est
déversée dans les sondages. C’est pourquoi, les premières séries de mesures obtenues entre
l’installation et les 2 premières semaines ne seront pas interprétées, vu qu’il est nécessaire
d’atteindre une période de stabilisation pour l’évacuation de l’eau excédentaire.
214
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
215
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
stable (point fixe dans un substratum) afin de connaître le déplacement total de la tranche de
sol étudié.
Description :
L’extensomètre à tiges modèle WR-FLEX se destine à la mesure des déplacements
verticaux dans les massifs rocheux et les sols. Il se constitue de trois principaux éléments
suivants (Figure 3.51) :
- la tête de mesure mécanique : elle est composée d’un tube en inox (1), un couvercle
de protection (2 a & b) et un tube de guidage des tiges (3). Les mesures se font à partir
de la surface supérieure du tube d’inox (surface de référence) (4 & b).
- les tiges et tube de protection : tiges en acier trempé (5) reliant les ancrages à la tête,
qui coulissent librement à l’intérieur de tubes en PEHD semi-rigides (6). Le tout est
protégé par un tube semi-rigide en polyéthylène PEHD (7 & a), qui sera au contact
permanent avec le coulis et permet un certain jeu en cisaillement dans le forage.
- les ancrages : il s’agit d’ancrages en acier rainuré pour faciliter la prise du coulis lors
de l’injection (8 & a), disposés aux profondeurs choisies pour les capteurs.
L’extensomètre WR-FLEX est livré assemblé en rouleau, prêt à installer et modulable
en fonction du besoin (longueur, diamètre de forage, nombre de capteurs). La mise en œuvre
de cet extensomètre a été réalisée entre le 07/03/2008 et le 10/03/2008.
(8)
a)
(Source : M. Chrétien, 2008)
b)
216
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Figure 3.51 : Schéma de la tête mécanique de l’extensomètre type WR-FLEX (Doc. Fabricant
TELEMAC) ; a) vue de l’extensomètre livré en rouleau ; b) vue de la tête de
l’extensomètre une fois installé.
Principe de la mesure :
Considérant que l’objectif est de caractériser le comportement de la zone active du sous-
sol argileux, nous avons choisi de placer des capteurs intermédiaires à 0,50 m, 1 m, 2 m et 3
m de profondeur. Étant donné que le substratum marno-calcaire local est atteint à partir de 35
m de profondeur, nous avons considéré, par rapport aux problèmes de mise en œuvre et de
coût, que le substratum argileux à 10 m de profondeur est suffisamment stable et doit subir
peu de déformations (< 0,01 mm hors d’eau). Ainsi, les capteurs ont été ancrés à des
profondeurs de 0,50 m, 1 m, 2 m et 3 m par rapport à un ancrage fixe situé à 10 m de
profondeur. Chaque capteur fonctionne indépendamment, et mesure la position du capteur à
l’instant « t » par rapport à l’ancrage fixe de référence.
Les lectures manuelles sont effectuées à un rythme hebdomadaire, ou suite à un épisode
pluvieux intense, à l’aide d’une jauge de profondeur LCD (Figure 3.52-a). On appuie
fermement la jauge sur la surface de référence de la tête d’extensomètre, on cale le zéro de la
jauge puis on réalise trois lectures par tête d’ancrage, soit jusqu’à ce que les lectures restent
stables. Puis on calcule la valeur moyenne. Chaque ancrage correspond à un orifice numéroté,
comme on peut le voir à la figure 3.52-b. Le chiffre 1 correspond à l’ancrage le plus profond
(10 m) alors que le chiffre le plus élevé (5) est celui le plus près de la surface (0,50 m).
Caractéristiques :
Les spécifications du modèle WR-FLEX-5 (adapté pour un maximum de 5 ancrages)
avec tête mécanique et lecture par une jauge de profondeur type LCD sont résumées au
tableau 3.15 suivant :
217
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Etendue de
Résolution Caractéristiques du modèle
mesure
± 0,001 mm Diamètre des ancrages : 34 mm
Pour une température Diamètre extérieur extensomètre : 60 mm
0-150 mm.
extérieure comprise
entre +5°C et +40°C Nombre de points : 1 à 5 avec ancrages injectables
Mise en œuvre :
La mise en œuvre de l’extensomètre nécessite de réaliser au préalable un forage en
diamètre 63 mm de 10 m de profondeur à l’aide d’un carottier (comme on peut le voir à la
Figure 3.53-a). Le passage à un diamètre supérieur de 90 mm aurait permis une mise en
œuvre plus aisée, cependant on éloignerait de trop les ancrages de la paroi, avec un risque
élevé de mauvais scellement et une sous-estimation des déplacements. On utilise ici un forage
de petit diamètre le plus rectiligne possible dans l’argile plastique (sans présence d’eau dans
le forage), avec un approfondissement supplémentaire d’environ 50 cm au-delà la position du
dernier ancrage. Pour préparer le scellement des ancrages, un premier tube d’injection (de
diamètre inférieur à 2 cm) est fixé avec un ruban adhésif juste au-dessus du premier ancrage
ensuite descendu à 10 m de profondeur. Puis, on fixe un deuxième tube d’injection sur
l’ancrage placé à 3 m de profondeur. Une tige métallique graduée de faible diamètre, d’une
longueur de 2 m, est utilisée pour effectuer l’injection au droit des 3 derniers ancrages.
L’extensomètre est alors mis en place à la main librement dans le forage (Figure 3.53-b) et la
tête d’extensomètre est maintenue de manière à être au niveau du sol. Le principe est alors
d’injecter un coulis de scellement (C) respectivement et successivement au droit des cinq
ancrages situés à 10 m, 3 m, 2 m, 1 m et 0,50 m de profondeur, comme indiqué sur le schéma
de principe à la figure 3.53-c. Le capteur à 0,50 m se situe dans une couche argilo-humifère
sableuse, les autres capteurs sont tous ancrés dans l’argile bariolée grise-rouille du faciès
A/BOG. La principale difficulté était de trouver un coulis d’injection permettant un
scellement relativement rapide au niveau des ancrages mais sans « rigidifier » le sol, ce qui
aurait limité fortement les déplacements mesurables.
Il a été sélectionné un coulis ‘Prestobent’ (conforme à la norme NF EN 197-1) qui est
utilisé spécifiquement en géothermie et offrant les avantages suivants :
- une prise relativement rapide entre 12 et 24 heures ;
- idéal en injection à haute pression en profondeur : bonne fluidité avec un dosage
Prestobent (mélange de ciment Clinker Portland et d’argile) et eau donnant une densité
d’environ 1,40 ;
- une bonne conductivité thermique.
De façon à légèrement accélérer la prise du coulis, une petite dose de ciment à prise très
rapide a été mélangée au coulis. Une fois le coulis préparé, il est injecté par le fond à haute
pression dans le tube d’injection du premier ancrage situé à 10 m. Après un temps de séchage
suffisant, de la bentonite est injectée entre 10 m et 3 m de profondeur dans le forage (après 3
218
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
heures d’expansion de la bentonite) afin de remplir l’espace annulaire entre la paroi du forage
et l’extensomètre et éviter tout risque d’éboulement dans le forage. La bentonite permet de
colmater d’éventuelles fissures et d’éventuelles venues d’eau en profondeur (« B » à la figure
3.53-c). La même opération est réalisée pour les autres ancrages. Une fois les opérations
d’ancrage terminées, la tête de l’extensomètre est scellée avec une plaque de ciment à la
surface du sol.
Tv
C 0,5 m
C 1m
C 10 m
c) b)
Figure 3.53 : a) Réalisation du forage carotté de diamètre 63 mm jusqu’à 10 m de profondeur ; b) Mise
en place de l’extensomètre dans le forage ; c) schéma des ancrages et de la méthode de
scellement aux différentes profondeurs (C : coulis de scellement ; B : bentonite)
.
Extensomètre de forage type GKSE-12 (GLÖTZL France Géotechnique)
Description :
L’extensomètre à tige en fibre de verre modèle GKSE-12, distribué par GLÖTZL France
Géotechnique, permet de mesurer des déplacements verticaux de la même manière que celui
décrit précédemment. Il se compose de plusieurs éléments (Figure 3.54) :
- la tête de mesure électrique : elle est composée de tubes en inox, permettant le
guidage et l’accroche des tiges à la plaque de référence (a-1). Les mesures se font par
la pose de têtes électriques sur les capteurs (c), qui délivrent une tension
proportionnelle au déplacement du capteur (mesure potentiométrique). Les têtes
électriques sont reliées à une centrale d’acquisition Campbell CR200.
- les tiges et tube de protection : ce sont des tiges en fibre de verre (Ø 9 mm) reliant
les ancrages à la tête, qui coulissent librement à l’intérieur de tubes de plastique semi-
rigides. Le tout est protégé par un tube semi-rigide en polyéthylène PEHD (a-2), en
contact permanent avec le scellement et permet le jeu en cisaillement dans le forage.
- les ancrages : il s’agit d’ancrages en acier tore rainuré pour faciliter la prise du
scellement lors de l’injection, et sont disposés aux profondeurs choisies (a-3).
219
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
l’extensomètre TELEMAC qui regroupait les 5 tiges dans une même gaine PVC) (Figure
3.54-a). Les cinq tiges sont tenues en tête par une plaque de référence en acier, sur les tiges
sont fixés les capteurs et que l’on scellera au niveau du sol. La mise en œuvre de cet
extensomètre a été réalisée le 28/08/2008. Ce modèle a été choisi pour sa facilité de mise en
place dans un forage en diamètre 63 mm.
a) (3) capteur (2) (1)
a)
b) c)
Figure 3.54 : Schéma de l’extensomètre modèle GKSE-12 (GLÖTZL France Géotechnique) ; a) vue de
l’extensomètre; b) vue de la tête de l’extensomètre; c) vue des têtes électriques installées
sur les capteurs.
Principe de la mesure :
Comme précédemment, nous avons également choisi de placer des capteurs
intermédiaires à 0,50 m, 1 m, 2 m et 3 m de profondeur, afin de pouvoir comparer les mesures
obtenues avec celles de l’extensomètre manuel (WR-FLEX). Vu la présence d’un substratum
marno-calcaire trop profond, nous avons considéré, par rapport aux problèmes de mise en
œuvre et de coût, que le substratum argileux à 15 m de profondeur était suffisamment stable et
ne devait subir que peu de déformations. Ainsi, les capteurs ont été ancrés à des profondeurs
de 0,50 m, 1 m, 2 m et 3 m par rapport à un ancrage fixe situé à 15 m de profondeur. Chaque
capteur fonctionne indépendamment et mesure la position du capteur à l’instant « t » par
rapport à l’ancrage fixe de référence. Chaque mesure fournit, par capteur, la différence ΔH
relative entre la profondeur de référence (la surface du sol) et la profondeur de suivi de
mesure, et la différence absolue ΔHréf entre la profondeur de suivi des mesures et le capteur
situé à 15 m (ancrage fixe).
Suivant ce principe, la déformation maximale est enregistrée sur le capteur le plus
profond, qui cumule toutes les déformations subies sur la tranche de sol entre l’ancrage fixe et
le capteur de suivi en tête de forage. Les lectures sont automatiques, avec un relevé toutes les
trois heures, grâce à la connexion des capteurs à une centrale d’acquisition type CR200
(Campbell Scientific). Ce type de centrale CR200 (Figure 3.55) est une bonne alternative pour
une application en milieu extérieur, et permet un stockage de données d’une mémoire flash de
512 ko pour cinq voies analogiques. La CR200 mesure une tension analogique, sur la gamme
de variation de 0 à 2,5 V, et opère ensuite une conversion Analogique/Numérique en 12 bits.
Afin de réduire le bruit, dix mesures rapides (d’une durée d’environ 26 µs) sont effectuées et
moyennées pour créer le résultat final. Cette centrale est alimentée par une batterie de 12 V, et
possède un port RS-232 pour être connectée directement à un ordinateur. Elle consomme peu
lors de la prise de mesures afin d’assurer une bonne autonomie de la batterie.
220
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Figure 3.55 : Centrale d’acquisition CR200 des données de l’extensomètre modèle GKSE-12 (Campbell
Scientific).
Caractéristiques :
Les spécifications du modèle GKSE-12 (adapté pour un maximum de 5 ancrages) avec
tête électrique et lecture automatique sont résumées au tableau 3.16 suivant :
Etendue de
Résolution Caractéristiques du modèle
mesure
Diamètre des ancrages : 14 mm
± 0,01 mm
0-250 mm Diamètre extérieur de l’extensomètre : 32 mm
soit ± 0,6 mV après
(0 à 2,5 V) Gamme d’ajustage pour arrêt mesure : ± 25 mm
conversion A/N
Nombre de points : 1 à 5 avec ancrages injectables
Tableau 3.16 : Spécifications techniques de l’extensomètre de forage modèle GKSE-12 (Doc. Fabricant
GLÖTZL).
Les données sont collectées en branchant un ordinateur sur le port RS-232, et à l’aide du
logiciel LoggerNet, fourni par Campbell Scientific. Afin d’imposer une mesure toutes les 3
heures, un programme a été réalisé sous l’éditeur CRBasic contenu dans le logiciel et a été
chargé dans la centrale.
221
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
directement sur la tige, juste au-dessus des capteurs les plus profonds situés à 3 et 15 m.
Après cette installation en surface, la première tige correspondant à l’ancrage à 15 m de
profondeur est descendue à la main dans le forage, et la tête du capteur est maintenue au
niveau du sol. On procède ensuite au scellement de l’ancrage à 15 m en injectant le coulis
comme décrit dans le protocole de l’extensomètre manuel (Figure 3.56). Le même protocole
d’installation et de scellement est réalisé pour les autres capteurs. L’espace annulaire entre la
paroi et l’extensomètre est colmaté par l’injection de bentonite en remontant progressivement
jusqu’à 3 m avant de procéder à la nouvelle injection de coulis à 3 m. Pour les capteurs les
plus proches de la surface, nous avons adopté une technique de fixation différente, car les
flexibles sont tenus depuis la surface à la bonne côte juste au-dessus des capteurs en place. Le
capteur à 0,50 m se situe dans une couche argilo-humifère sableuse, puis les autres capteurs
sont ancrés dans l’argile bariolée grise-rouille du faciès A/BOG. Chaque ancrage correspond à
un orifice numéroté. Le chiffre 1 correspond à l’ancrage le plus profond (15 m) alors que le
chiffre le plus élevé (5) est celui le plus près de la surface (0,50 m) (Figure 3.57-a). Pour la
« mise à zéro » des capteurs, on a ajusté la position des capteurs de façon à ce qu’ils soient
placés au centre de leur gamme de mesure. Cette position permet de mesurer une longueur de
course identique tant en allongement qu’en raccourcissement.
Pour effectuer les mesures automatiques, les têtes électriques sont placées sur les têtes
des capteurs, après avoir fixé les capteurs sur la plaque de référence comme on peut le voir à
la figure 3.57-b. Une fois l’installation terminée, une protection en PVC est placée sur les
capteurs (Figure 3.57-c).
(Source : M. Chrétien, 2009)
a) b) c)
Figure 3.57 : a) Mise en place des tiges de l’extensomètre modèle GKSE-12 (GLÖTZL) ; b) Pose des
têtes électriques ; c) Raccordement des capteurs à la centrale et protection de la tête de
l’extensomètre.
Description :
Ce dispositif, développé pour le BRGM, est basé sur un principe très similaire à ceux
présentés dans les paragraphes précédents sur les extensomètres. Il a été utilisé sur les sites de
Mormoiron (Vaucluse) et du Deffend (Poitiers) par le BRGM dans le cadre du programme
ANR-ARGIC. Conçu et assemblé par Minaus SA à partir de capteurs LVDT (Linear Variable
Differential Transformer), distribué par Sensorex, et de tubes PVC. Ce dispositif automatisé
222
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
permet des mesures de déplacement par rapport à un scellement profond de référence pour
une seule profondeur de suivi.
Principe de mesure :
Chaque mesure fournit cette fois la différence ΔH entre la profondeur de référence (le
fond du sondage, supposé fixe) et la profondeur instrumentée, par rapport à un instant initial
de référence correspondant à celui de l’installation (Figure 3.58). Une augmentation de cette
différence, de la même façon que les autres dispositifs, traduit un gonflement de la tranche de
sol comprise entre la surface et le capteur, alors qu’une diminution reflète un tassement. Les
mesures sont effectuées automatiquement toutes les 3 heures comme pour les dispositifs
précédents.
Mise en œuvre :
Le capteur est installé dans un forage de diamètre 63 mm, avec le premier mètre tubé en
diamètre 100 mm de manière à créer un épaulement (Figure 3.58-a). La canne
extensométrique est scellée au sol par le fond, puis au niveau de l’épaulement. Comme pour
les autres dispositifs, la course des capteurs est de plusieurs centimètres de façon à pouvoir
mesurer des déplacements dans les deux sens (gonflement et tassement). Une fois
l’installation du capteur terminée et la prise du scellement assurée, la tête est protégée par un
tube PVC (Figure 3.58-b), puis reliée à la centrale d’acquisition elle-même enfermée dans un
caisson étanche à l’eau (Figure 3.58-c).
Pour réaliser la conversion des valeurs d’un signal électrique en mA à une mesure de
déplacement en mm, on emploie la formule de calibrage suivante, fournie par le concepteur :
Y (mm) = 3,13.X (mA) – 37,59
Les données sont récupérées en connectant un ordinateur sur le port RS 232, puis en
téléchargeant les données via le logiciel OSIRIS (BRGM). Les résultats des premières
mesures ne seront pas présentés dans ce travail, en accord avec le BRGM. Cependant les
déplacements obtenus sont de la même gamme que ceux obtenus avec les deux extensomètres
précédents.
223
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
0.30 m
Course maxi
de 150 mm estimation scellement 0.20 m
b)
9.43 m
2009)
(Source : M. Chrétien,
ancrage de fond 0.50 m c)
au coulis environ
0.50 m
a)
Figure 3.58 : a) Schéma de principe du dispositif extensométrique individuel mis en place sur le site de
Pessac (Minaus SA, BRGM) ; b) vue de la tête de l’extensomètre protégée par un tube
PVC ; c) vue de la centrale reliée à l’extensomètre.
Dans cette troisième étape, des prospections électriques par tomographie de résistivité
électrique ont été entreprises à proximité immédiate de la zone d’instrumentation du site,
entre septembre et décembre 2008. Ces campagnes de mesure avaient pour but de tester la
réponse de panneaux électriques dans les sols argileux, dans l’optique de définir le
dimensionnement des panneaux électriques à demeure. L’utilisation de l’imagerie par
tomographie électrique sur le site a pour objectif la compréhension des processus hydriques
au cours d’une année. L’évolution des teneurs en eau saisonnières doit être observée dans les
formations argileuses. Les passées sableuses observées dans ces formations, et de dimensions
décimétriques, jouent certainement un rôle dans les processus hydriques au sein des argiles. Il
a été décidé de détecter ces hétérogénéités, ou au moins leurs zones d’influence, à l’aide de
cette technique géophysique. Il s’agit d’équiper le site avec un système d’électrodes qui
permettra par des mesures répétées dans le temps, de réaliser un suivi des variations hydriques
dans le sol argileux.
224
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Calcaire
Dolomite
Limons
Argiles
Alluvions
Sable
Nappe phréatique
Eau de mer
Figure 3.59 : Propriétés électriques des roches, sols et minéraux (d’après Loke, 2004).
La prospection électrique est une méthode d’exploration du sous-sol qui repose sur la
mesure de la résistivité électrique (en .m). Cela consiste à injecter un courant électrique
d’intensité I entre deux électrodes plantées dans le sol, en se basant sur le principe de
l’aptitude d’un courant à circuler dans un milieu naturel : sa connaissance permet
d’appréhender la nature, la structure et la lithologie du sous-sol. La différence de potentiel se
fait entre deux autres électrodes de mesures. À partir de la valeur du courant injecté, de la
mesure de la différence de potentiel ΔV mesurée entre électrodes et de l’écartement entre
elles, on peut déterminer la résistivité apparente a du sous-sol sur la base de la loi d’Ohm :
V
app K
I
Où K est un facteur dépendant de la géométrie du dispositif de mesure.
La combinaison de mesures pour différentes positions d’électrodes, et différents
écartements, permet d’investiguer différents volumes de sols. L’assemblage des résistivités
apparentes obtenues par ces combinaisons constitue une coupe du sol en résistivité apparente.
La tomographie permet donc d’avoir une « image électrique », soit une distribution des
résistivités apparentes en profondeur. La résistivité apparente d’un terrain est fonction de la
résistivité du sol, de la géométrie des diverses couches et de la disposition des électrodes. Il
existe plusieurs dispositifs d’électrodes utilisés en pratique : Schlumberger, Wenner, pôle-
225
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
pôle, dipôle-dipôle, etc... Suivant le type de configuration, le volume de la zone étudiée varie,
mais la profondeur de pénétration interprétable vaut généralement à peu près L/8 pour un
écartement de longueur L (Figure 3.60).
Figure 3.60 : Schéma de la profondeur d’investigation lors d’une prospection électrique en fonction des
dimensions du dispositif retenu.
La figure 3.61 présente les dispositifs de mesure les plus couramment utilisés,
notamment dans le cadre de notre étude, avec leur sensibilité et leur volume d’investigation
(Dahlin & Zhou, 2004).
Figure 3.61 : Schémas des dispositifs de mesure les plus couramment utilisés, avec un exemple de leur
profondeur d’investigation ; C1 et C2 sont les électrodes de courant et on mesure la
différence de potentiel entre les électrodes de mesure P1 et P2. Les coefficients a et n
représentent le choix de la distance entre électrodes, choisis de manière à rechercher soit
une bonne profondeur d’investigation, soit une résolution adéquate à l’étude du milieu
(Dalhin & Zhou, 2004).
226
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Pseudo-
profondeur
Figure 3.62 : Principe de construction d’une pseudo-section pour la configuration Wenner (d’après
Barker, 1992).
16,2
24,8
32,5
Résistivités apparentes (ohm.m)
Une fois cette carte établie, une inversion des données va être réalisée pour déterminer
un modèle de résistivités vraies inversées, qui soit le plus en accord avec les mesures réelles.
Le principe est de comparer les mesures (pseudo-sections de résistivités apparentes) avec une
carte de résistivités apparentes recalculée sur la base du modèle proposé par l’inversion. Le
processus d’inversion consiste à trouver le meilleur modèle numérique, c’est-à-dire celui qui
minimise l’erreur entre la mesure et le panneau re-calculé. Cet ajustement du modèle le plus
satisfaisant se fait selon un processus itératif, où à chaque pas de calcul les deux pseudo-
sections sont comparées. Lors de la première itération, le modèle est arbitraire et ensuite,
selon le processus itératif, il s’améliore à chaque pas. Le logiciel améliore le modèle jusqu’à
227
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
trouver le meilleur modèle suivant une erreur numérique (le RMS ou Root Mean Square) qui
est donné à l’issue du calcul. Pour réaliser l’inversion, nous utiliserons le logiciel RESD2INV,
qui travaille en différence finie, ou éléments finis selon les options choisies. Plusieurs
paramètres d’inversion sont ajustables en fonction des conditions de mesures ou hypothèses
faites pour le calcul (inversion robuste, caractéristiques du maillage pour le modèle initial, …)
(Loke et Barker, 1996).
Suite à ces résultats, nous avons choisi le dispositif final suivant, qui a été mis en place
courant décembre 2008 :
- Les électrodes :
Afin d’assurer un bon contact entre le sol et les électrodes, les électrodes sont
enfoncées de 10 cm dans le sol, après un décapage de la zone sur 0,20 m environ. Les
électrodes sont ensuite plaquées d’une gaine en PVC simple puis elles sont scellées
légèrement excentrée dans un plot PVC de diamètre 100 mm. Ces plots sont enfoncés de 8 cm
dans le sol et sont cimentés (Figure 3.64). Le scellement se justifie pour avoir toujours le
même contact à chaque électrode avec le sol (reproduction des conditions de mesure).
Afin d’évaluer la géométrie et la variabilité lithologique au sein de la formation de
Brach, deux panneaux électriques sont installées avec 72 électrodes pour l’un (panneau A de
35,5 m de long) et de 48 électrodes pour l’autre, perpendiculaire au premier (panneau B de
23,5 m de longueur) (Figure 3.64).
228
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Figure 3.64 : Mise en place des deux panneaux composés de 120 électrodes scellées dans un plot en
PVC, légèrement excentrées et enfoncées de 10 cm.
89 m
S2
S3
T03
P4
96 m
Station expérimentale
S4
S10 SC2
P5
SC1 S7
S9 C
S8 B A
T04
P2
Chêne (H>5m)
S1
Figure 3.65 : Localisation des deux panneaux électriques à demeure par rapport à la station
expérimentale, avec leur orientation.
Pour chacun des panneaux, les configurations pôle-dipôle (PD), dipôle-dipôle (DD) et
Wenner-Schlumberger (WS) seront utilisées. Au moment de la mesure, les électrodes sont
fixes, et sont reliées par des flûtes à un résistivimètre SYSCAL Pro (IRIS Instrument). Vu que
le terrain est argileux, et que l’on a un point bas au droit de l’intersection des deux panneaux,
229
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
une petite tranchée drainante a été réalisée le long des panneaux de façon à évacuer l’eau de
pluie vers un fossé drainant au fond du terrain (Figure 3.66).
(Source : M. Chrétien, 2008)
Figure 3.66 : Vue du dispositif électrique avec la tranchée drainante (à gauche) et d’une prise de
mesure (à droite).
230
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Tableau 3.17 : Paramètres des configurations pour le panneau électrique A (72 électrodes) et le
panneau électrique B (48 électrodes).
Argile bariolée
ocre-gris
Argile bleutée
Figure 3.67 : Description lithologique de la fosse pédologique P4, d’une longueur de 12 m, parallèle au
dispositif du panneau électrique A.
Zone
étudiée
Espacement électrodes = 1 m
Figure 3.68 : Tomographie électrique initiale (pôle-dipôle avec espacement de 1 m entre électrodes)
effectuée en septembre 2008, avec la délimitation de la zone étudiée par le dispositif de
mesures à 48 électrodes installé à demeure.
231
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Figure 3.69 : Inversion du panneau B en configuration Dipôle-dipôle, avec les cartes de résistivités
apparentes calculées et mesurées du 18/12/2008.
232
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
O E
Figure 3.70 : Inversion du panneau A en configuration Pôle-dipôle, avec les cartes de résistivités
apparentes re-calculées et mesurées du 18/12/2008.
Le panneau électrique du profil A (Figure 3.70) présente des horizons bien distincts
avec des milieux très conducteurs côté Ouest (zone argileuse) et en profondeur vers 16 m le
long du profil, puis une zone très résistante côté Est (alios) et des résistivités élevées en
surface vers 15 m le long du profil. L’image inversée donne une excellente image avec un
RMS très faible < 2 %, soit une bonne qualité des données et de l’inversion. Si l’on observe
les pseudo-sections des résistivités apparentes mesurées et re-calculées, on constate peu de
différences et de problèmes pour effectuer l’inversion. C’est pourquoi, suite à ces résultats, on
a pu en déduire :
- une bonne détection des limites entre des structures géologiques de différentes natures
lithologiques, induisant un bon contraste dans les gammes de résistivités entre les
zones conductrices et résistantes.
- la possibilité de visualiser des variations dans les résistivités au sein des zones
conductrices.
- une bonne corrélation entre le contexte géologique mis en évidence à l’aide de la fosse
pédologique P4, et les structures identifiées sur les panneaux, favorisant de bonnes
conditions lors de l’inversion (cf. coupe fosse P4, §3.3.3).
La figure 3.71 illustre la séquence optimisée pour la configuration dipôle-dipôle du
profil A, composées de 1907 points de mesures. La profondeur d’investigation finale est de
4,15 m et lors de l’optimisation de la séquence, des points de mesures supplémentaires sont
générés par le SYSCAL PRO, inutiles pour l’inversion et l’interprétation. Afin d’obtenir une
bonne résolution autant en surface qu’en profondeur, les données des panneaux des
configurations DD et PD sont assemblées en une configuration assemblée dite DD+PD. Les
TRE assemblés puis inversés pour les panneaux A et B pour le mois de décembre 2008 sont
illustrés à la figure 3.72, afin d’illustrer le résultat des panneaux assemblés, avec
233
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
Figure 3.71 : Présentation de la séquence de mesure et de la localisation des points de mesure le long du
profil A (72 électrodes) suivant la configuration dipôle-dipôle.
SO Section de recoupement
avec l’autre panneau NE
Zone
argileuse
PANNEAU B
Zone
argileuse Alios
PANNEAU A
Figure 3.72 : Panneaux inversés assemblés (DD+PD) pour les profils A et B datant du 18/12/2008, avec
la lithologie observée dans la fosse pédologique P4 servant aux calages des mesures
géophysiques.
234
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
4. CONCLUSION
Afin de caractériser les variations saisonnières climatiques, de teneur en eau et les
déplacements des sols argileux qu’elles engendrent, un site expérimental a été instrumenté
entre mars 2008 et février 2009 sur la commune de Pessac, et à proximité du quartier de Cap
de Bos. Ce site est depuis suivi régulièrement. Le choix de l’emplacement de la station
expérimentale a été déterminé à partir d’une cartographie très précise du sous-sol et de ses
variations lithologiques à l’aide d’une prospection électromagnétique (EM31). Les résultats
de cette prospection ont permis de reconnaître en surface des limites entre formations, à
l’échelle du site. Elle nous permet d’identifier une zone argileuse électriquement conductrice
plus restreinte. Cette zone argileuse a fait ensuite l’objet d’une campagne d’investigations
géotechniques importante, couplée à des essais complets en laboratoire. Les données
géotechniques recueillies sur les échantillons prélevés sur le site, issus de la formation de
Brach, font état de sols argileux sensibles au phénomène de retrait–gonflement et donc aux
variations hydriques. Des fiches géotechniques complètes ont été élaborées sur les principaux
faciès de la formation de Brach dans le cadre du programme ANR-ARGIC (Annexe B –
Recommandations d’essais en laboratoire adaptés à la caractérisation de l’aptitude d’un sol au
retrait-gonflement ; Plat et al. 2009).
On a pu constater l’intérêt de travailler d’abord avec les essais réalisés sur la fraction à
80 µm pour faire une première classification des sols fins et de leur sensibilité. Cette
classification permet :
- (1) de déterminer la nature de la fraction fine du sol testé (limoneux, silteux, argileux)
à partir du passant à 80 µm, puis de faire une première estimation de la sensibilité à
l’eau du sol fin en se basant sur la valeur de bleu obtenue sur cette même fraction à
80 µm, obtenue lors de l’analyse granulométrique préalable. Ce premier niveau
d’analyse montre que le couplage Vb (80 µm) – P (80 µm) est suffisant pour
caractériser la sensibilité des sols fins ayant un passant à 80 µm compris entre 35 et
80 %. Si les sols sont classés comme très actifs, une analyse sédimentométrique
complémentaire peut être envisagée pour affiner la susceptibilité et la prédominance
de la fraction argileuse.
- (2) pour les sols ayant un passant P (80 µm) > 80 % et Vb > 4, les sols seront déjà
considérés comme des sols argileux actifs suivant la VBS et/ou la Vb (80 µm), et cette
analyse semble suffisante. Il est recommandé de compléter cette première
classification par le diagramme de sensibilité pour les sols argileux ayant un passant à
80 µm supérieur à 80 %, couplant Vb (80 µm) et la fraction argileuse C2. Ce deuxième
niveau d’analyse permet de préciser si la fraction argileuse sera prédominante sur le
comportement global du squelette du sol.
Les résultats mettent aussi en évidence une certaine hétérogénéité des sols argileux de la
formation de Brach, avec des comportements géotechniques bien distincts par faciès
rencontrés et l’occurrence de lentilles silto-sableuses à différentes profondeurs. En effet, on
constate que les faciès les moins altérés et oxydés de la formation (faciès argile noirâtre A/N,
argile bleutée A/B, argile grise à marbrures rouille A/BOR, argile verdâtre A/V) présentent les
235
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre III Etude expérimentale sur site
plasticités, le pouvoir gonflant et le caractère rétractant les plus élevés par rapport au faciès
A/BOG commun de la formation de Brach, et ceux malgré la quasi-absence de minéraux
gonflants type smectites. En effet, le faciès A/BOG correspond aux argiles les plus lessivées
et les plus oxydées au cours du Quaternaire récent et lors des dernières variations climatiques
interglaciaires. Ces argiles sont aujourd’hui fortement craquelées et favorisent un remplissage
silto-sableux des fissures et un lessivage des sols de la surface vers la profondeur. L’ensemble
des échantillons montrent des sols argileux surconsolidés, alors qu’il s’agit de dépôts
relativement jeunes du point de vue géologique. Cette surconsolidation influence en partie la
réponse au gonflement libre des sols argileux soumis à des sollicitations hydriques. Les fortes
surcharges libèrent en déchargement le pouvoir gonflant de certains faciès des argiles de
Brach, notamment le faciès d’argile noirâtre A/N.
L’acquisition des mesures de teneurs en eau, de déplacements et de résistivités
électriques s’opère sur un site expérimental dans le faciès argileux bariolé ocre-gris à gris à
marbrures rouille (A/BOG ; A/BOR), à l’aide de trois systèmes de mesures différents in situ
permettant de comparer et valider les mesures. Le suivi des mesures et le traitement des
résultats fera l’objet du prochain chapitre. Il permettra de préciser à court terme les relations
existantes entre les conditions climatiques et les mouvements différentiels d’un sol argileux
sensible au phénomène de retrait-gonflement.
236
Marie CHRETIEN (2010)
CHAPITRE IV.
Données expérimentales du site
1. INTRODUCTION
Les effets de la sécheresse de 2003 et le traitement des sinistres qui en ont découlés ont
montré que les critères géotechniques, ainsi que les critères météorologiques utilisés jusque là
par les pouvoirs publics pour définir un arrêté de catastrophe naturelle, doivent être améliorés
et adaptés en fonction de facteurs géographiques, climatiques et anthropiques. La gravité des
désordres subis par les constructions en cas de sécheresse dépend principalement de quatre
facteurs :
- la présence de sols argileux sensibles au retrait-gonflement,
- le climat,
- l’intensité de la sécheresse,
- la qualité des constructions.
Dans cette partie, nous étudierons l’impact des facteurs climatiques et lithologiques sur
le comportement d’un sol argileux à partir des résultats de l’instrumentation mis en place à
grande échelle sur le site expérimental de Pessac, implanté sur une formation argileuse
moyennement sensible au phénomène de retrait-gonflement, peu remaniée en surface et avec
une maîtrise de la végétation environnant le site.
237
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
avr.‐08 mai‐08 juin‐08 juil.‐08 août‐08 sept.‐08 oct.‐08 nov.‐08 déc.‐08 ANNUEL *
(* : L’année 2008 est Pluviométrie cumulée (mm) 77,40 76,00 56,00 19,60 80,40 41,20 91,80 135,60 59,40 637,40
incomplète) Température de l'air (°C) 11,18 15,46 15,78 19,73 19,19 15,32 11,78 8,22 4,94 13,51
Humidité relative de l'air (%) 78,83 79,12 81,54 73,23 77,86 80,44 86,56 90,19 91,18 82,11
janv.‐09 févr.‐09 mars‐09 avr.‐09 mai‐09 juin‐09 juil.‐09 août‐09 sept.‐09 oct.‐09 nov.‐09 déc.‐09 ANNUEL
Pluviométrie cumulée (mm) 154,80 35,00 32,60 119,40 70,80 58,20 36,80 42,00 51,80 40,40 240,40 126,20 1008,40
Température de l'air (°C) 4,01 6,02 8,97 11,09 16,21 19,17 19,86 20,78 17,27 13,74 10,78 6,29 12,85
Humidité relative de l'air (%) 90,45 78,37 72,57 81,35 78,58 73,59 75,29 75,68 75,66 81,53 90,66 86,88 80,05
2005 (Mérignac)
Moyenne (Mérignac, 1971‐2000)
150
106.8 106.7
0
janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre
Figure 4.1 : Comparaison des données pluviométriques mensuelles pour la période d’étude 2008-2009
des stations météorologiques de Pessac et de la station de Bordeaux-Mérignac (station
MétéoFrance), avec les moyennes statistiques mensuelles de la station MétéoFrance pour la
période 1971-2000. (Source : MétéoFrance).
238
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
On remarque globalement que les précipitations sont plus importantes pour les années
2008 et 2009 par rapport aux années antérieures (Figure 4.1). Les précipitations annuelles
pour la période 2008-2009 (environ 1000 mm de pluie) sont supérieures à la moyenne
statistique (984 mm) de la station de référence pour Bordeaux, confirmant une période plus
pluvieuse dans la région (Tableau 4.2). Ces valeurs sont très éloignées de la situation
pluviométrique de l’année 2003, avec une pluviométrie cumulée annuelle de 691 mm pour
Bordeaux, qui est la valeur référence en terme d’année dite de « sécheresse géotechnique ».
Toutefois, l’année 2003 n’est pas l’année la plus marquée par un déficit pluviométrique. En
effet, d’après les données de la station MétéoFrance de Bordeaux-Mérignac, l’année 2005 a
été l’année la plus « sèche » avec une pluviométrie de seulement 596 mm.
De plus, on constate, en comparant les précipitations mensuelles entre les deux stations,
des différences de hauteur de précipitations plus ou moins importantes selon la saison. En
effet, on peut voir que globalement il pleut de façon plus abondante au niveau de la station de
Pessac qu’à celle de Mérignac, surtout en période hivernale et notamment en novembre 2009
(presque 40 mm de différence). Par contre, on note qu’entre avril et juin, les précipitations
sont au contraire plus importantes à Mérignac. Ces observations mettent en évidence la
disparité géographique de la répartition des précipitations mesurées entre deux stations sur
une petite zone géographique sans relief, distantes d’environ 6 km. Ceci confirme la
possibilité de phénomènes météorologiques très localisés, à petite échelle, non détectables
avec le maillage des stations de MétéoFrance, d’où l’importance d’un suivi climatique à
proximité du site de mesures. Sans ce suivi, les précipitations (voire la température de l’air)
seraient sous-estimées pour les sols étudiées de la commune de Pessac, vu que l’on a mesuré
une pluviométrie annuelle pour 2009 de 1008 mm, soit nettement supérieure à celle mesurée à
Mérignac (903 mm).
(‐) : Données manquantes car installation station début avril 2008 (*) : Moyenne mensuelle statistique pour la période (1971‐2000)
Tableau 4.2 : Chroniques des précipitations cumulées mensuelles de la station de Pessac pour la période
2008-2009 (à gauche) et des données pluviométriques cumulées mensuelles pour les
années 2007 à 2009 pour la station MétéoFrance de Bordeaux-Mérignac (à droite)
(Source : MétéoFrance).
239
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Les températures du sol sont mesurées quotidiennement sur le site expérimental pour un
sol type gazonné (toutes les heures) à des profondeurs différentes de : 0,50 m, 1 m, 2 m, 3 m
et 5 m. Les facteurs influant sur la température du sol sont principalement les variables
météorologiques tels que le rayonnement solaire, la température de l’air et les précipitations.
D’autres facteurs secondaires peuvent avoir une incidence, tels que la lithologie du sous-sol
avec des propriétés thermiques variables selon la nature des constituants des sols et les
caractéristiques de surface (la végétation, la topographie et l’exposition au soleil du terrain).
Les facteurs météorologiques, notamment le rayonnement solaire et la température de l’air,
influent sur la température du sol et sur celle du sous-sol en agissant sur le taux de
transmission des échanges de chaleur entre l’atmosphère et le sol. Une variation cyclique des
températures de l’air et du sous-sol (de 0,50 m à 5 m de profondeur) se produit à la suite des
changements saisonniers et quotidiens du rayonnement solaire absorbé par la surface du sol,
puis transmis en profondeur (Figure 4.2). On peut voir que la température de surface (0,50 m)
est légèrement déphasée avec celle de l’air. Les valeurs maximales, ou minimales, des
couches en profondeur au-delà de 1 m sont atteintes plus tard qu’en surface. Ce déphasage
varie entre 1 mois pour 1 m et jusqu’à 5 mois à 5 m de profondeur, augmentant
progressivement selon la profondeur.
25
20
15
Température °C
T°C air
T°C sol 0,50m
T°C sol 1 m
10 T°C sol 2 m
T°C sol 3 m
T°C sol 5 m
0
mars‐08 mai‐08 juil.‐08 août‐08 oct.‐08 nov.‐08 janv.‐09 mars‐09 avr.‐09 juin‐09 août‐09 sept.‐09 nov.‐09
Figure 4.2 : Variations mensuelles des températures de l’air et du sol, pour des profondeurs comprises
entre 0,50 m et 5 m, sur une période de mars 2008 à décembre 2009.
240
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
taux de transmission de chaleur dans le sol. De nombreux auteurs ont utilisé la loi générale de
la chaleur afin d’évaluer les limites de fluctuations des températures dans le sol (Chabet,
1980 ; Williams & Gold, 1977), avec des formules simplifiées mais que nous n’appliquerons
pas dans le cadre de cette étude. L’effet du gel-dégel et de la neige vient perturber et
complexifier les échanges thermiques qui se produisent dans le sol, et qui ne seront pas
abordés dans ce travail. D’autres facteurs météorologiques peuvent causer des variations
locales plus importantes tels que la pluie, le vent, voire la neige. La figure 4.3 présente les
variations des températures de l’air et du sol à différentes profondeurs, ainsi que la
pluviométrie du site expérimental situé sur la commune de Pessac, en fonction du temps.
50 25
Précipitations (mm) T°C sol 0,50m T°C sol 1m T°C sol 2m T°C sol 3m T°C sol 5m
45
40 20
35
Précipitation cumulée journalière (mm)
30 15
20 10
15
10 5
0 0
Figure 4.3 : Variations quotidiennes des températures du sol, pour des profondeurs comprises entre 0,50
m et 5 m, sur une période de mars 2008 à décembre 2009 en fonction de la pluviométrie.
La température du sol subit non seulement un cycle quotidien et un cycle annuel, mais
également un cycle associé aux variations météorologiques. Les cycles quotidiens se font
ressentir jusqu’à une profondeur de pénétration de 0,50 m (courbes avec des fluctuations de
courte longueur d’onde) et l’influence de la pluie apparaît jusqu’à 1 m de profondeur. En
effet, on peut voir qu’après un épisode pluvieux, les sols se réchauffent rapidement (Figure
4.3), suivi d’un brusque refroidissement passager. Entre 2 et 3 m de profondeur, de légères
fluctuations sont observées après des épisodes pluvieux très importants en période hivernale.
À 5 m de profondeur, les faibles variations des températures du sol sont seulement liées au
cycle annuel.
Les facteurs qui conditionnent l’importance d’une sécheresse vis-à-vis des sols sous les
fondations de bâtiments sont : l’intensité et la répartition des pluies dans l’année, la
température, la vitesse d’évapotranspiration de l’eau du sol et la vitesse d’infiltration de l’eau
dans les sols pendant les périodes pluvieuses. Deux facteurs principaux peuvent être utilisés
pour caractériser l’intensité « d’une sécheresse géotechnique » (Magnan et Zadjaoui, 2008) :
241
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Où : Zsec est la profondeur de pénétration de la sécheresse (m) ; α désigne la diffusivité thermique (m2/h) du
sol (que l’on ne connaît pas ici) ; t est la durée d’un cycle (en jours) depuis le début de la sécheresse jusqu’à sa
resaturation et T représente la température moyenne sur une période comprenant au moins un cycle de variation.
Le tableau 4.3 indique les valeurs calculées, d’après cette équation (1), de la lenteur de
propagation de la sécheresse géotechnique par jour et pour l’année (en mètres/heure) pour un
cycle quasi-complet de l’année 2008 (avril à décembre), en fonction des variations de
températures mesurées aux différentes profondeurs. Nous prenons ici comme hypothèse
simplificatrice que α est égal à 1 m2/h. La température moyenne annuelle et l’amplitude des
variations de température correspondante ont été également calculées pour l’air et le sol aux
différentes profondeurs (0,50 m, 1 m, 2 m, 3 m et 5 m). L’amplitude des variations de
température est relativement importante en surface (14°C à 0,50 m), et jusqu’à 1 m de
profondeur (10°C). L’amplitude moyenne annuelle des températures pour la formation
argileuse de Brach est de 7,7°C en considérant les 5 premiers mètres. D’après les valeurs
calculées (Tableau 4.3), il constate que les sols argileux de la formation de Brach présente une
diffusivité thermique suffisante pour que les effets de la sécheresse se fassent ressentir en
profondeur. En effet, les variations de température engendrent une lenteur de pénétration de la
sécheresse moyenne jusqu’à 4,63 m pour l’année 2008, avec un front de propagation
quotidien moyen de l’ordre de 20 cm.
242
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Température
Amplitude des Vitesse de pénétration
Profondeur dedes
de pénétration la
moyenne annuelle
variations sécheresse (2008) (en(2008)
cycles de température m/h)
(2008‐2009)
(°C) (°C) Jour (m) Année (m)
Air 13,18 27,26 ‐ ‐
Tableau 4.3 : Lenteur de pénétration des cycles de températures (pour l’année 2008) quotidiennes et
annuelles (en m) pour différentes profondeurs dans le sol, en fonction de la température
moyenne annuelle et de l’amplitude des températures de l’air et du sol.
Température 10°C
3.5 Température 20°C
Température 30°C
4.0 T°C mesurée à 0,50 m
T°C mesurée à 1 m
Rapport Zsec/alpha (en m/)
5.5
6.0
6.5
7.0
7.5
8.0
Figure 4.4 : Evolution de la lenteur de pénétration de la sécheresse géotechnique dans les sols (rapport
Zsec/α en m) en fonction du temps et de la température des sols.
243
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Interruptions 1030
50 transmission 1025
1020
1015
Précipitation cumulée journalière (mm)
1005
1000
30 995
990
985
20 980
975
970
10 965
960
955
0 950
244
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
10
10
20
8
Intensité des pluies cumulées
Pluviométrie cumulée
30
6 40
Intensité
Journalière
Pluie
50
(mm)(mm)
4
60
2
70
0 80
Figure 4.6 : Diagramme de l’intensité des pluies en fonction des précipitations journalières cumulées
(en mm) enregistrées depuis le 11/04/08 jusqu’au 31/12/09 sur la station de Pessac.
Toute l’eau des précipitations n’atteint pas le sol : une part est évaporée directement
pendant et après la pluie, une autre part est interceptée par les feuilles des végétaux, puis
évaporée par transpiration (Figure 4.7-a&b). L’eau qui atteint le sol ruisselle, s’infiltre et
réhumidifie les sols en profondeur. Une fraction réduite atteint finalement la nappe en
profondeur. Une partie de l’eau qui pénètre dans le sol est évaporée de nouveau dans
l’atmosphère, soit directement, soit par l’intermédiaire des racines. L’ensemble de ces pertes
constitue l’évapotranspiration. L’évapotranspiration réduit la quantité d’eau s’infiltrant en
profondeur. En été, elle reprend la quasi-totalité de l’eau qui a pénétré à la surface du sol ; la
nappe est alors essentiellement réalimentée durant les mois d’hiver. L’évapotranspiration se
calcule à partir de formules empiriques, telle que celle de Turc (1962). On distingue
l’évapotranspiration potentielle (ETP), qui est le pouvoir évaporant de l’atmosphère sur un sol
avec un couvert végétal disposant d’eau (Figure 4.7), et l’évapotranspiration réelle (ETR) qui
correspond à la perte en eau d’un sol quand l’eau vient à manquer (Figure 4.7). L’ETR est
fonction de l’ETP et de la quantité d’eau présente dans le sol. Un calcul de l’ETR est possible
à partir de la formule de Turc, en fonction de la température et de la pluie journalière :
P
ETR (mm / an) =
(0,9 + P 2 / L2 )1 / 2
Avec : L = 0,05T3 + 25 T + 300
P : précipitations (mm) ; T : température (°C)
245
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
a) b)
Figure 4.7 : L’eau du sol dans le cycle de l’eau : a) évapotranspiration potentielle et réelle (Beauchamp,
2006) et b) les différents types de pluie en hydrogéologie karstique (Lopez, 2009)
Les pluies efficaces sont définies comme les pluies brutes diminuées de
l’évapotranspiration réelle : c’est la quantité d’eau qui pénètre dans le sol et constitue la
réserve utile du sol. Afin d’estimer sommairement la quantité de pluies atteignant le sol en
profondeur, on prend les données d’ETP calculées à la station météorologique de
MétéoFrance à Mérignac, avec l’hypothèse simplificatrice que ETR = ETP pour un couvert
végétal bas alimenté en eau. La figure 4.8 montre les précipitations cumulées brutes
journalières enregistrées à la station de Pessac sur la période du 11/04/08 jusqu’au 31/12/09,
comparées aux pluies efficaces calculées à partir des données incomplètes d’ETP de Mérignac
du 11/04/08 au 29/11/09.
60 0
55 5
50
10
45
Pluie efficace journalière (mm)
15
40
Pluie brute journalière (mm)
20
35
30 25
25 30
20 35
Pluie efficace
15
40
10
45
5
50
0
‐5 55
Évapotranspiration
‐10 60
Pluie efficace Pluie brute
Figure 4.8 : Pluies brutes enregistrées sur le site de Pessac, et pluies efficaces calculées pour la période
du 11/04/08 au 31/12/09.
La figure 4.8 confirme des pluies suffisamment efficaces durant les semestres d’hiver,
avec une quasi-totale infiltration des premières pluies intenses de novembre dans le sol
246
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Station de Pessac
500 500
400 400
300 300
200 200
100 100
0 0
a) 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 b) 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Figure 4.9 : Diagramme des pluies d’été (a) et d’hiver (b) enregistrées depuis avril 2008 jusqu’à
décembre 2009 à la station de Pessac, comparées à celles de la station MétéoFrance de
Mérignac pour la période 2003 à 2009.
Le suivi de la pluviométrie au droit du site expérimental montre que les pluies d’hiver
enregistrées sur la période 2008-2009 sont plus abondantes que celles enregistrées à la station
MétéoFrance de référence située à Bordeaux-Mérignac. Par ailleurs, on constate que les pluies
d’été enregistrées localement sur le site expérimental sont plus faibles que celles de Mérignac
(Figure 4.9-a). L’analyse des données climatiques mesurées sur le site expérimental,
notamment la pluviométrie, nous a permis d’établir que les mesures obtenues sur le site
expérimental sont caractéristiques d’années globalement pluvieuses (2008-2009), malgré un
été 2009 plutôt sec et proche des étés références de sécheresse (2003 et 2005). La
comparaison entre les données pluviométriques de deux stations relativement proches a
confirmé une distribution inégale de la pluviométrie sur de faibles distances et que la
pluviométrie est un facteur climatique ayant un rôle important dans l’intensité d’une
sécheresse. Associée à la pluviométrie, la variation de la température de l’air et des sols
247
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
argileux joue également un rôle dans la propagation du phénomène de retrait des sols
argileux, et qui peut se propager jusqu’à une profondeur de 5 m.
TDR-H1
EC5-1 m EC5-1 m
(postérieur)
T°C sol
(L =1,20 m)
EC5-3 m EC5-0,50 m
TDR-H2 (1,00 m)
TDR-H3
Figure 4.10 : Dispositif in situ de mesures des teneurs en eau dans un sol argileux avec les sondes
capacitives EC et les humidimètres TDR.
248
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Précipitations (mm) Pluie efficace (mm) sonde capacitive 0,50 m sonde capacitive 1m sonde capacitive 3m
50 110
105
45 100
95
40 90
Interruption 85
Pluviométrie cumulée (mm)
Figure 4.11 : Suivi de la teneur en eau volumique des sondes capacitives EC à différentes profondeurs,
en fonction de la pluviométrie– Site de Pessac (période du 10/12/08 au 31/12/09).
Dès les premières fortes pluies de fin novembre, des augmentations rapides et
instantanées des teneurs en eau se produisent de la surface jusqu’en profondeur, à 3 m. On
peut globalement repérer des gammes d’humidité distinctes par profondeur, avec notamment,
suivant la période de l’année considérée :
- à 0,50 m de profondeur :
ª 42 % < θv < 44 % en période hivernale, de décembre à mi-mai. Un palier des mesures est
bloqué à 44 % même en cas de forte pluie; ceci indiquerait une saturation du sol.
ª 15 % < θv < 8 % en période estivale, de mi-mai à mi-novembre, avec des brusques
augmentations suite à des épisodes pluvieux orageux, suivies de chutes brutales des
teneurs en eau volumique en surface. Ces fortes chutes s’expliquent a priori par un retrait
important du sol en surface autour du capteur, confirmé par les mesures de déplacement.
- à 1 m de profondeur :
ª 28 % < θv < 29 % en période hivernale, de décembre à mi-mai.
ª 28 % < θv < 11 % en période estivale, de mi-mai à mi-novembre, avec une chute
progressive des teneurs en eau environ 15 jours après celles de la surface, à partir de
début juillet.
- à 3 m de profondeur :
ª 33 % < θv < 35 % en période hivernale, de décembre à mi-mai.
ª 29 % < θv < 33 % en période estivale (sans l’anomalie de mesure à 110 %), avec un
début de baisse des teneurs en eau volumique à partir de début août, soit un décalage
d’environ 2 mois après le début de l’assèchement en surface.
249
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Toutefois, deux phénomènes viennent perturber ces mesures à partir des sondes
capacitives. Suite au début de l’assèchement des sols et après un petit épisode orageux le
08/09/09, le capteur à 3 m enregistre une brusque augmentation des valeurs, allant de 33 % à
95 %, balayant ainsi toute la gamme des mesures (Figure 4.11). Puis, les mesures sont restées
relativement élevées jusqu’à de nouvelles augmentations au début des pluies d’hiver, avec des
mesures volumiques plafonnant à 108 %. Ces mesures sont aberrantes et non représentatives
de sols argileux peu humides. En effet, de telles valeurs sont souvent rencontrées pour des
sols type vases ou argiles vasardes (teneur en eau massique >> 60 à 80 %) gorgées d’eau et
très riches en matière organique. Ces valeurs du capteur à 3 m peuvent être interprétées plutôt
comme une défaillance électronique du capteur et non à une saturation brusque du capteur, car
ce dernier réagit toujours aux épisodes pluvieux intenses comme les autres. Le deuxième
phénomène est la différence de comportement entre les deux capteurs installés à 1 m de
profondeur (Figure 4.10). En effet, on voit que le premier capteur installé à 1 m réagit moins
aux variations hydriques dans le sol, au contraire de celui installé postérieurement. Ce dernier
suit des variations hydriques comme on pourrait s’y attendre, à savoir un assèchement
relativement rapide et intense après la surface (Figure 4.12). Cette différence de
comportement pourrait s’expliquer par une différence des propriétés physiques du sol argileux
entre les deux points de mesures.
La figure 4.12 présente les variations mensuelles des teneurs en eau volumique du sol à
différentes profondeurs, reliées aux teneurs en eau massique (facteur de conversion γs = 1,6
kN/m3), ainsi que le cumul mensuel de la pluviométrie. On retrouve les valeurs aberrantes du
capteur à 3 m correspondant au premier phénomène énoncé précédemment.
Pluies mensuelles
Pluie efficace
0
(mm)
Figure 4.12 : Mesures des teneurs en eau volumique mensualisées (sondes capacitives), avec la
correspondance des teneurs en eau massique (densité sèche moyenne du sol 1,6) et de la
pluviométrie mensuelle enregistrées sur le site expérimental de Pessac.
250
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
La variation des teneurs en eau volumique entre 0,50 m et 1 m suivent une courbe de
forme sinusoïdale, excepté pour le capteur à 3 m, avec une amplitude différente en fonction de
la profondeur et du capteur, mais dont les valeurs hivernales sont comparables entre 2008 et
2009 (Figure 4.12). La couche de surface (0,50 m) subit les variations des plus importantes,
coïncidant bien avec une couche superficielle humifère très altérée, davantage exposée aux
précipitations et à l’évapotranspiration (fraction sableuse importante). Les courbes présentent
un déphasage entre 0,50 m et 1 m, avec un pic d’humidité atteint entre décembre 2008 et
février 2009 (fin de l’hiver 2009-2010 non représenté, Figure 4.12). Il n’y a pas de retard dans
l’humidification des sols, et les pluies semblent donc avoir suffisamment compensé le déficit
hydrique apparu au cours de l’été 2009. Quant au front de dessiccation, il nécessite entre 15
jours et 2 mois pour se propager en profondeur, du moins pour l’année 2009. Ces résultats
confirment la pertinence des mesures capacitives pour visualiser des cycles de variations
d’humidité des sols sur des périodes mensuelles et annuelles, mais la qualité et la fiabilité des
mesures sont vite limitées par des phénomènes perturbateurs liés aux capteurs d’humidité.
sept.‐09
mars‐09
janv.‐09
févr.‐09
août‐08
août‐09
nov.‐08
nov.‐09
déc.‐08
déc.‐09
oct.‐08
avr.‐09
juin‐09
oct.‐09
mai‐09
juil.‐09
Sol organique 50
Pluviométrie cumulée (mm)
0.50
100
150
1.00
Pluie efficace
Sol argileux
avec figures de
PROFONDEUR (m)
200
1.50
dessiccation
250
Figure 4.13 : Profil hydrique des teneurs en eau volumique mesurées par la sonde TDR-H1, moyennées
sur les semestres d’été et d’hiver pour la période 2008-2009 sur le site de Pessac.
251
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
La figure 4.13 présente les mesures de teneurs en eau quasi hebdomadaires (32 mesures)
réalisées au droit de l’humidimètre TDR-H1, moyennées sur des semestres afin de mieux
visualiser les variations d’humidité, et les superposer au cumul mensuel des précipitations
enregistrées (brutes et efficaces) à la station météorologique du site d’étude. Les teneurs en
eau massiques mesurées en laboratoire sur les échantillons prélevées lors de l’installation sont
présentées également à la figure 4.13, avec la correspondance en teneur en eau volumique
calculées en prenant une densité du sol de 1,6. Les mesures de teneur en eau volumique ont
été moyennées selon un semestre d’été (d’août à début novembre/fin octobre), un semestre
d’hiver (de décembre/fin novembre à mai, sauf pour l’hiver 2009 incomplet) et une période
intermédiaire correspondant à une période assimilée au « printemps » (juin-juillet). Ce
regroupement des données a été envisagé en raison de l’absence de variations significatives
entre les mesures des mois sur ces périodes. Sur la figure 4.13, on constate que les variations
des teneurs en eau sont les plus importantes sur le premier mètre entre la période sèche et la
période humide, passant par les limites de la gamme de mesures de la méthode. Ceci est
cohérent avec la nature du sol de surface, qui est constitué sur au moins 0,80 m d’un horizon
sablo-argileux humifère avec la présence de nombreuses racines de végétaux et donc de
matière organique. Le suivi hydrique du sol argileux compact commence réellement à partir
de 1 m de profondeur. Cette figure montre également que les teneurs en eau volumique
augmentent fortement après les premières pluies efficaces de novembre et se stabilisent autour
d’une moyenne de 36 %, avec un pic d’humidité vers 1,60 m à 42 %. La période intermédiaire
marque le début de l’assèchement des sols par la surface, avec des baisses des teneurs en eau
jusqu’à 1,80 m de profondeur. Le semestre d’été poursuit la chute brutale des teneurs en eau
volumique jusqu’à 1,80 m de prof., avec une amplitude maximum de 25 % si on compare la
courbe de l’été 2009 avec celle de l’hiver 2009. Au-delà de cette profondeur, les sols
présentent des teneurs en eau de l’ordre de 30 % quel que soit l’intensité des températures
estivales, avec une augmentation de l’ordre de 5 % de l’humidité en période hivernale. De
plus, ce profil confirme que l’été 2009 a été plus sec que l’année précédente, ce qui a permis
au front de dessiccation de se propager de la surface jusqu’à 1,80 m de profondeur.
La figure 4.14 présente les mesures de teneurs en eau quasi hebdomadaires (32 mesures)
réalisées au droit de l’humidimètre TDR-H2, moyennées sur les mêmes semestres décrits
précédemment (Figure 4.13) afin de mieux visualiser les variations d’humidité, et superposées
au cumul mensuel des précipitations (brutes et efficaces) enregistrées à la station
météorologique du site expérimental. Le même phénomène de limite des mesures par cette
méthode est noté sur 0,80 m de profondeur avec une teneur en eau volumique supérieure à
55 %. À partir de cette limite, on constate que l’amplitude des variations entre le semestre
d’été et d’hiver est relativement faible, de l’ordre de 5 à 8 % jusqu’à 1,70 m de profondeur,
contrastant avec les mesures de l’humidimètre TDR-H1. En effet, sur ce dernier on voyait
clairement le front de dessiccation se propageait de la surface en profondeur. Au droit de
l’humidimètre TDR-H2, distant d’environ 1,50 m de H1, des variations d’humidité
apparaissent aussi en profondeur au droit de deux anomalies situées vers 2 m et 2,50 m. En
effet, une chute brutale de l’humidité est enregistrée à ces deux profondeurs, avec des teneurs
en eau volumique d’environ 21 %. La figure 4.14 montre ensuite une augmentation nette de la
teneur en eau à ces mêmes profondeurs en semestre d’hiver, suite à des épisodes pluvieux
252
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
bien marqués en novembre 2008 et 2009. Ces chutes brutales de l’humidité mesurées à 2 m et
2,50 m de profondeur peuvent s’expliquer a priori par des hétérogénéités (niveaux plus silto-
sableux plus drainants) sur de faibles épaisseurs des propriétés géotechniques des argiles, et
notamment du coefficient de perméabilité.
TENEUR EN EAU VOLUMIQUE (%)
sept.‐08
sept.‐09
mars‐09
janv.‐09
févr.‐09
août‐08
août‐09
nov.‐08
nov.‐09
déc.‐08
déc.‐09
oct.‐08
avr.‐09
juin‐09
oct.‐09
mai‐09
juil.‐09
0.0 10.0 20.0 30.0 40.0 50.0 60.0 70.0 80.0
0.00
0
Sol organique
50
0.50
1.00
150 Pluie efficace
Sol
PROFONDEUR (m)
avec des
1.50
figures de 200
250
2.00
H2 Mis en place le 17/06/2008
Sondage Prof. (m) Wnat (%) θv (%)
ÉTÉ 08 (Août‐Nov.)
H2 0,40-0,50 14,27 22,83
2.50 HIVER 08‐09 (Déc.‐Mai)
H2 1,00-1,50 14,16 22,66
PRINTEMPS 09 (Juin‐Juill.) H2 1,50-2,10 16,20 25,93
ÉTÉ 09 (Août‐Sept.) H2 2,10-2,40 16,65 26,64
HIVER 09 (Nov.‐Déc.) H2 2,40-3,00 16,24 25,98
3.00
Figure 4.14 : Profil hydrique des teneurs en eau volumique mesurées par la sonde TDR-H2, moyennées
sur les semestres d’été et d’hiver pour la période 2008-2009 sur le site de Pessac.
sept.‐09
mars‐09
janv.‐09
févr.‐09
août‐09
nov.‐08
nov.‐09
déc.‐08
déc.‐09
oct.‐08
avr.‐09
oct.‐09
juin‐09
mai‐09
juil.‐09
0.00
0
Sol organique
50
0.50
Pluviométrie cumulée (mm)
100
200
1.50
250
M is en place le 17/06/2008
2.00
H3 Sondage Prof. (m) Wnat (%) θv (%)
H3 0,40-0,50 15,40 24,65
ÉTÉ 08 (Août‐Nov.) H3 1,00-1,50 16,17 25,87
HIVER 08‐09 (Déc.‐Mai) H3 1,50-2,00 18,82 30,12
2.50 H3 2,00-2,50 17,48 27,97
PRINTEMPs 09 (Juin‐Juill.) H3 2,50-3,00 13,76 22,02
ÉTÉ 09 (Août‐Sept.) H3 3,00-3,20 16,93 27,09
HIVER 09 (Nov.‐Déc.)
3.00
Figure 4.15 : Profil hydrique des teneurs en eau volumique mesurées par la sonde TDR-H3,
moyennées sur les semestres d’été et d’hiver pour la période 2008-2009 sur le site.
253
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
On constate qu’en début d’hiver 2009, malgré une pluviométrie déjà très importante sur
seulement deux mois, le pic d’humidité n’est pas visible à 2,50 m de profondeur,
contrairement aux valeurs mesurées à 2 m. Ceci peut illustrer un retard de l’humidification
des couches profondes lié à la présence d’une zone drainante empêchant le retour de
l’humidification. Ce constat montre que le front d’humidification nécessite, à cette
profondeur, au minimum trois à quatre mois pour arriver à se propager à 2,50 m, du moins sur
la période 2008-2009.
La figure 4.15 présente les mesures de teneurs en eau quasi hebdomadaires (32 mesures)
réalisées au droit de l’humidimètre TDR-H3, moyennées sur les mêmes semestres décrits
précédemment afin de mieux visualiser les variations d’humidité, et superposées au cumul
mensuel des précipitations (brutes et efficaces) enregistrées à la station météorologique du site
expérimental. Compte-tenu du poinçonnement du tube-sonde lors de l’installation, les teneurs
en eau ne sont relevées que jusqu’à 1,85 m de profondeur. Sous le couvert organique, les
variations d’humidité sont beaucoup plus faibles que celles observées sur les deux autres
profils H1 et H2. On constate également un assèchement progressif des sols argileux jusqu’en
septembre 2009. Une chute brutale de l’humidité en profondeur est constatée durant le début
de l’hiver 2009, au-delà du seuil d’assèchement enregistré et malgré une forte pluviométrie
efficace. Ceci laisse suggérer une certaine influence du poinçonnement du tube sur les
mesures. On est ici en présence d’un artéfact lié à la courbure du tube.
La figure 4.16 présente les variations mensuelles des teneurs en eau volumique du sol,
aux profondeurs 0,50 m, 1 m, 2 m et 2,90 m, ainsi que le cumul mensuel de la pluviométrie.
Pluie efficace
Pluies mensuelles (mm)
Figure 4.16 : Mesures des teneurs en eau volumique mensualisées (humidimètres TDR), avec la
correspondance des teneurs en eau massiques (densité sèche moyenne de 1,6) et
pluviométrie (brute et efficace) mensuelle enregistrées sur le site expérimental de Pessac.
La variation des teneurs en eau volumique entre 0,50 m et 3 m suivent une courbe de
forme globalement sinusoïdale, avec une amplitude plus marquée pour les mesures de surface
254
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
à 0,50 m (Figure 4.16). Ceci reste cohérent avec une couche de surface sablo-argileuse riche
en matière organique et en racines subissant davantage les effets immédiats de l’interaction
sol-atmosphère suite aux précipitations, et au retrait, suite à l’évapotranspiration. Les courbes
ne présentent pas de déphasage apparent les unes par rapport aux autres. Vu que les mesures
de teneur en eau sont mensuelles, l’estimation de la vitesse d’humidification en hiver dans les
sols aux différentes profondeurs est de l’ordre du mois, avec un pic d’humidité atteint au bout
de 3 mois. Les pics d’humidité et les chutes de teneurs en eau volumique (de 0,50 m à 3 m)
sont atteints de façon simultanée sur les trois humidimètres. Cette figure montre aussi que les
teneurs en eau mesurées près de la surface (0,50 m) sont très faibles lors de l’été 2009 et que
le front de dessiccation s’est propagé plus en profondeur que durant l’été 2008, confirmant un
été plus sec. En effet, les effets de la sécheresse estivale se sont fait ressentir de 1 à 3 m de
profondeur au bout de quatre mois. Le processus de perte en eau présente une cinétique plus
longue que celle de l’humidification.
Ces résultats confirment la pertinence et l’intérêt de travailler avec des profils
hydriques mensuels, qui permettent non seulement de donner une tendance mais d’identifier
la manière dont le front de dessiccation se propage en profondeur dans les sols, et si des
anomalies lithologiques peuvent aggraver ou réduire les effets d’une sécheresse ou d’une
réhumidification des sols (Figure 4.17).
0,00 m 0,00 m
Sol organique terreux ∆Wv = 65 % Sol organique terreux ∆Wv = 60 %
(entre 0 et 0,90 m) (entre 0 et 0,90 m)
0,90 m 0,90 m
Front de dessiccation Sol argileux avec Front de dessiccation
Sol argileux avec jusqu’à 1,80 m
des figures de jusqu’à 1,30 m puis
des figures de dessiccation vers 2 à 2,50 m
∆Wv = 15 à 26 %
dessiccation (entre 1,20 et 1,70 m) Passées sableuses =
« drains » ∆Wv = 10 % à 1,30 m
2,00 m
Réagi peu à la sécheresse ∆Wv = 21 % à 2 et 2,50 m
Sol argileux compact (∆Wv = 5 à 8 %) 2,50 m Réagi peu à la sécheresse
2,90 m 2,90 m Sol argileux compact
(∆Wv ~ 5 %)
Cas 1 : Sol argileux relativement homogène : Cas 2 : Sol argileux hétérogène : propagation
propagation de la sécheresse dans les sols par de la sécheresse dans les sols par la surface et
la surface (TDR-H1) en profondeur (TDR-H2)
Figure 4.17 : Synthèse des deux types de propagation de la sécheresse dans les sols argileux mis en
évidence par les profils hydriques TDR-H1 et TDR-H2 du site expérimental.
En effet, l’exemple des mesures de la figure 4.14 comparées à celles de la figure 4.13
met bien en évidence que l’assèchement des sols argileux peut se faire à partir de la surface,
mais également en profondeur à la faveur de lentilles silto-sableuses au sein de l’argileuse.
Ces lentilles jouent alors un rôle « drainant » fonctionnant autant en été, en favorisant
l’assèchement, qu’en hiver, en alimentant en eau les couches en profondeur (Figure 4.17). Les
hétérogénéités dans ces sols argileux entraînent des vitesses variables d’arrivée ou de perte de
l’eau à différentes profondeurs. Le même phénomène peut apparaître si on installe le capteur à
proximité ou dans une fissure préexistante, non détectée à la tarière. Ces anomalies de terrain
ne sont détectables qu’en réalisant des mesures avec un pas resserré, et non avec des capteurs
ponctuels ou des mesures moyennées mensuelles qui lissent les résultats (Figure 4.16).
255
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
50 45
40 40
Temps de stabilisation
après installation
30 35
20 30
10 25
0 20
Figure 4.18 : Suivi de la teneur en eau volumique des sondes Thetaprobe à différentes profondeurs, en
fonction de la pluviométrie (brute et efficace) – Site de Pessac (période du 22/02/09 au
31/12/09).
Après cette première baisse d’humidité, les teneurs en eau diminuent progressivement
avec une baisse d’environ 1 % au-delà de 1 m de profondeur jusqu’à mi-août 2009, sans
l’influence des épisodes pluvieux d’été. À partir de la mi-août, une chute brutale des teneurs
en eau volumique est bien marquée, suite à une période sèche et faiblement pluvieuse,
256
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
257
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
La période d’observation n’est pas suffisante pour voir le nombre de mois nécessaire pour que
les sols soient réhumidifier en profondeur.
Pluies mensuelles
Pluie efficace
0
(mm)
50
1m 2m 3m
févr.-09 28,59 22,42 22,33
45
mars-09 27,13 22,25 22,13
Teneur en eau volumique (%)
40
avr.-09 27,06 22,25 22,12
35
mai-09 27,06 22,25 22,12
30
juin-09 26,26 22,06 21,74
25 juil.-09 25,92 21,83 21,35
20 août-09 23,90 20,34 19,90
15 sept.-09 15,07 16,68 16,91
10 oct.-09 13,92 16,02 16,26
5 nov.-09 13,64 16,31 17,05
0 déc.-09 26,36 19,48 18,52
Figure 4.19 : Mesures des teneurs en eau volumique mensualisées (sondes Thetaprobe), avec la
correspondance des teneurs en eau massique (densité sèche moyenne du sol de 1,6) et de la
pluviométrie mensuelle (brute et efficace) enregistrées sur le site expérimental de Pessac.
Ces résultats confirment la bonne qualité des mesures par les capteurs type Thetaprobe
dans des sols argileux malgré les difficultés de calibration et les phénomènes
« perturbateurs », tels que la mise en place d’un capteur dans un sol de lithologie ou de texture
légèrement différentes des couches profondes, ou dans une fissure non détectable à la tarière.
Les teneurs en eau massique correspondantes aux mesures volumiques semblent cohérentes
avec les valeurs usuelles des sols argileux étudiés en laboratoire et lors de nos précédentes
investigations géotechniques, contrairement à celles issues des mesures capacitives, qui
restent trop faibles tout au long de l’année et donc peu fiables.
258
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Pluies mensuelles 0
(mm)
100
200
50
45
Teneur en eau volumique (%)
40
TDR ‐ 1 m
Thetaprobe ‐ 1 m
35
TDR ‐ 2 m
Thetaprobe ‐ 2 m
30
TDR ‐ 2,90 m
Thetaprobe ‐ 3 m
25
20
Figure 4.20 : Variations saisonnières des teneurs en eau volumique à différentes profondeurs (1 m, 2 m
et 3 m) sur la période de février à décembre 2009, mesurées par deux méthodes : TDR et
Thetaprobe. Les mesures sont superposées à la pluviométrie mensuelle enregistrée sur le
site de Pessac.
On voit clairement une variation saisonnière cyclique, même si les données ne sont pas
complètes pour avoir une vision annuelle des variations. Sur la figure 4.20, il est possible de
noter que les deux méthodes utilisant le domaine fréquentiel présentent la même cyclicité, et
la même différenciation d’un semestre dit « hiver » et un semestre dit « été ». La période
humide commence dès les premières pluies intenses de la fin novembre et se prolonge
jusqu’au mois de mai. La période sèche s’étend de la fin mai à la fin octobre, voire mi-
novembre. Les courbes présentent cependant un déphasage entre les méthodes. En effet, le pic
de l’intensité de la sécheresse a lieu fin septembre pour la méthode TDR, alors que pour les
sondes Thetaprobe il apparaît courant octobre. Ce décalage peut tenir du fait qu’il n’a pas été
possible de réaliser des mesures TDR au mois d’octobre. Mais dans l’ensemble, les périodes
de déclenchement pour les deux méthodes et aux différentes profondeurs sont quasi-
identiques, courtes et ont lieu en même temps. Si on compare les mesures selon la profondeur,
la même tendance des variations de teneurs en eau est observée entre les deux méthodes,
malgré des petites variations mensuelles plus marquées sur les données des humidimètres
TDR. La différence entre ces méthodes n’est donc pas à chercher par période ou par
profondeur, mais dans les différences d’amplitude des teneurs en eau volumique enregistrées.
Généralement, la teneur en eau augmente avec la profondeur dans les sols. Les sols de surface
sont les plus exposés aux variations climatiques et aux besoins en eau de la végétation. C’est
ce qui est confirmé, même si sur la durée du semestre d’hiver 2008, le capteur Thetaprobe
placé à 1 m était largement plus humide que les autres capteurs et que le capteur TDR placé à
la même profondeur. Sur le semestre d’hiver et au début de celui 2009-2010, on obtient un
écart de mesures de 10 % entre les deux méthodes sur les sondes à 1 m de profondeur. Ce
259
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
phénomène peut s’expliquer soit par une évapotranspiration plus faible lié à une différence de
végétation (plus herbacée au niveau des TDR), soit par une porosité du sol plus importante
(variation lithologique) ou encore par une différence de calibration et de précision entre les
deux méthodes. À part ce phénomène, on constate des différences peu significatives entre les
mesures pour le semestre d’hiver, de l’ordre de 2 à 3 %. À partir de mai et jusqu’à août,
l’amplitude entre les courbes reste constante et relativement faible. Pour les teneurs en eau les
plus faibles enregistrées lors de la période la plus sèche de l’été (en septembre), les valeurs
sont quasi-identiques. Dès que les teneurs en eau augmentent brusquement avec les pluies
intenses et soutenues de l’automne-hiver, les différences augmentent également avec une
amplitude pouvant atteindre en moyenne 5 %. Après une période estivale sèche et des pluies
soutenues, il y a deux possibilités d’humidification des sols : d’abord par la propagation du
front d’humidité par la surface vers la profondeur avec une vitesse dépendant de la
perméabilité, donc de l’hétérogénéité des sols, avec des vitesses d’arrivée d’eau variable
latéralement et en profondeur. Ces hétérogénéités sont liées à la présence de lentilles silto-
sableuses ou la présence de fissures, faiblesses du sol utilisées préférentiellement par les
racines ou pour un remplissage sableux. La qualité du couplage capteur-sol lors de la mise en
place peut également intervenir sur la précision des mesures et expliquer des anomalies de
comportement des capteurs.
La figure 4.21 présente la relation linéaire entre les teneurs en eau volumique mesurées
par les deux techniques. Cette figure montre un biais des mesures autour de la droite linéaire
1:1, confirmant l’absence de corrélation significative pour une gamme de variations des
teneurs en eau volumique entre 20 et 40 %, enregistrées par les sondes TDR et Thetaprobe à
différentes profondeurs (1 m, 2 m et 3 m). Ceci pourrait être lié à une calibration moins
adaptée pour des valeurs trop élevées, mais cela reste à confirmer sur une gamme plus
étendue de mesures des teneurs en eau. Une relation plus significative apparaît entre les
mesures volumiques des sondes à 2 m et 3 m de profondeur pour les deux techniques.
Certains auteurs trouvent au contraire que les meilleures corrélations sont obtenues entre ces
deux techniques pour les teneurs en eau volumique les plus élevées, mais pour des sols de
nature lithologique différente (Vicente et al., 2003).
50
45
Thetaprobe ‐ Teneur en eau volumique (%)
40
Linéaire 1:1
35
30
25
20
15
10
5 1m 2m 3m
0
0 10 20 30 40 50
TDR ‐ Teneur en eau volumique (%)
Figure 4.21 : Régression linéaire, avec la fourchette d’erreur, entre les teneurs en eau volumique
mesurées avec les deux techniques : TDR et Thetaprobe.
260
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
0.5
1.0
Profondeur (m)
1.5
Sonde capacitive 0,50 m
Sonde capacitive 1 m
Sonde capacitive 3 m
2.0 TDR-H1_DEC.08
TDR-H1_JAN.09
TDR-H1_MARS.09
2.5 TDR-H1_MAI.09
TDR-H1_JUILLET.09
TDR-H1_SEPT.09
TDR-H1_DEC.09
3.0
Figure 4.22 : Variations saisonnières des teneurs en eau volumique à différentes profondeurs sur la
période de décembre 2008 à décembre 2009, mesurées par deux méthodes : TDR-H1 et
sondes capacitives.
261
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Cependant, on constate bien qu’avec la mise en place de capteurs ponctuels dans les
sols, on ne peut détecter que le front de dessiccation qui atteint un maximum à 1,50 m de
profondeur, avec une amplitude des teneurs en eau de 26 % enregistrée à cette profondeur par
la technique TDR entre septembre et décembre 2009. À 3 m de profondeur, on retrouve le
phénomène aberrant des mesures par la sonde capacitive, avec des valeurs trop élevées. Si
l’on ne tient pas compte de ce phénomène, les gammes de variations d’humidité entre les
deux types de sondes sont relativement proches (de l’ordre de 6 à 8 %). Les difficultés de
mise en place des humidimètres TDR, comme les différences de calibration entre les deux
techniques sont à l’origine des différences importantes d’amplitudes des teneurs en eau
volumique mesurées aux différentes profondeurs. Les plus grandes amplitudes entre les deux
techniques sont observées dans la tranche superficielle du sol, qui est la plus exposée aux
fortes variations hydriques saisonnières surtout dans la gamme des teneurs en eau élevées. Les
mesures par les sondes capacitives peuvent donc renseigner grossièrement sur les cycles
saisonniers, mais l’étude de la propagation du front de dessiccation ou d’humidification doit
passer par l’établissement d’un profil hydrique utilisant la technique TDR. La calibration de
l’humidimètre TDR semble bien adaptée à ce type de sol argileux compact, à condition de ne
pas avoir de problème de contact entre la paroi du tube-sonde et le sol. On obtient des
variations de teneurs en eau massique proches de celles couramment enregistrées pour ce type
de sol en laboratoire aux différentes périodes de l’année.
35 80
75
70
30
Installation 65
Thetaprobe
60
25
55
50
20
45
40
15
35
30
10 25
20
5 15
10
0 5
Figure 4.23 : Variations quotidiennes des teneurs en eau volumique à différentes profondeurs sur la
période de décembre 2008 à décembre 2009, mesurées par deux méthodes : Thetaprobe et
sondes capacitives.
262
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
La figure 4.23 illustre des différences significatives entre les deux méthodes de mesures
lorsque les teneurs en eau sont élevées. Les mesures de teneurs en eau par les sondes
capacitives sont toujours inférieures à celles enregistrées par les sondes Thetaprobe, surtout
pour la période sèche où les teneurs en eau mesurées par les sondes capacitives en surface à
1 m, sont très faibles. Cette différence de comportement s’explique par une méthode de
mesure différente, associée à une calibration différente pour les deux techniques. Au contraire
des sondes capacitives, les sondes Thetaprobe ont bénéficié d’une calibration spécifique aux
sols argileux du site. On constate que la courbe de la sonde capacitive de surface (0,50 m) est
similaire à celle enregistrée par la sonde Thetaprobe à 1 m de profondeur au cours de l’hiver
jusqu’au début de la période sèche, courant mai. Cet élément semblerait confirmer que la
sonde Thetaprobe à 1 m serait installée dans un sol argileux plus ou moins sableux et
humifère comme en surface. Au vu du comportement identique des courbes à 1 m et 0,50 m
par la technique capacitive, cette hypothèse semble pertinente. Les sondes capacitives sont
relativement très sensibles et réagissent quasi-immédiatement après des épisodes pluvieux
intenses en surface à 0,50 m et en profondeur suite aux premières pluies d’hiver. Elles
enregistrent également des baisses d’humidité rapidement après le début d’une période sèche
et peu pluvieuse, avec un certain décalage en fonction de la profondeur et des amplitudes
assez marquées. Les sondes Thetaprobe réagissent lentement suite aux épisodes pluvieux du
printemps, et enregistrent un retard de la dessiccation dans les sols à 1 m de profondeur. Ce
retard est de un mois par rapport à la sonde capacitive. Toutefois, la figure montre que les
courbes des sondes des deux techniques à 3 m de profondeur présentent des teneurs en eau
très proches, avec très peu de différence, et un déclenchement de la période sèche sans aucun
temps de décalage. La confirmation de la bonne corrélation de ces méthodes en profondeur ne
peut être validée, vu que le capteur capacitif à 3 m présente une anomalie de mesure brutale à
partir d’août 2009.
3.5 Conclusions
Des différences significatives sur les teneurs en eau des sols ont été observées entre
l’ensemble des techniques testées, notamment pour les teneurs en eau volumique les plus
élevées. Les valeurs de teneur en eau mesurées par les sondes capacitives sont toujours
largement inférieures à celles mesurées par les techniques TDR et FDR. Le biais des mesures
d’humidité est relativement faible entre les techniques TDR et FDR, deux techniques assez
similaires utilisant la propagation d’une onde électromagnétique mais l’une réalise des
mesures dans le domaine temporel (TDR) et l’autre dans le domaine fréquentiel (FDR). La
différence entre ces deux techniques diminue avec la profondeur et dès que les teneurs en eau
varient peu à ces profondeurs. Ceci reflète l’influence de la taille des pores, de la
granulométrie et donc du coefficient de perméabilité des sols lors de la mesure. Ce facteur
explique ainsi les importantes variations de teneurs en eau mesurées en surface par chacune
des méthodes, et entre les techniques. Ces différences d’amplitude de variations entre les trois
techniques sont conditionnées par la calibration et la précision des mesures de chacune des
méthodes, mais également par la variabilité lithologique spatiale et en profondeur constatée
sur le site au sein d’une même formation argileuse et à quelques mètres de distance.
263
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Les sondes capacitives ne semblent donc pas adaptées pour réaliser un suivi hydrique
dans un sol argileux, vu leur sensibilité et la faible précision des mesures. Ces résultats
confirment la bonne qualité du suivi hydrique par les capteurs Thetaprobe dans des sols
argileux malgré les difficultés de calibration et les phénomènes « perturbateurs », tels que la
mise en place d’un capteur dans un sol légèrement différent et à proximité d’une fissure non
détectable à la tarière. Ils confirment également la pertinence et l’intérêt de travailler avec des
profils hydriques mensuels à l’aide des humidimètres TDR, qui permettent non seulement
d’identifier les différents cycles saisonniers, mais aussi de caractériser la manière dont le front
de dessiccation (et d’humidification) se propage en profondeur dans les sols. Les profils
hydriques permettent de mettre en évidence les anomalies lithologiques qui peuvent aggraver
ou réduire les effets d’une sécheresse ou d’une réhumidification en profondeur. Malgré les
difficultés de mise en place des humidimètres TDR, cette technique met en évidence que
l’assèchement des sols argileux peut se faire à partir de la surface, mais également en
profondeur à la faveur de zones plus perméables comme des lentilles silto-sableuses au sein
de l’argile et des faiblesses telles que des « fissures » ou figures de dessiccation, validant
l’influence de la porosité des sols sur les mesures. Or ces anomalies de terrain ne sont
détectables qu’en réalisant des mesures avec un pas resserré, et non avec des capteurs
ponctuels ou des mesures moyennées mensuelles qui lissent les résultats.
Le tableau 4.4 résume les éléments issus de l’interprétation des résultats du suivi
hydrique des sols argileux pour les trois différentes techniques.
Tableau 4.4 : Synthèse des résultats du suivi hydrique à l’aide de trois techniques différentes sur le site
expérimental pour la période d’étude de décembre 2008 à décembre 2009.
264
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
265
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Les dates des profils effectués conjointement sur les panneaux A et B sont positionnés
sur la figure 4.24 par rapport à la pluviométrie cumulée journalière enregistrée sur le site, sur
la période du 11/02/09 au 09/12/09.
40
35
30
Profil de
Pluviométrie journalière cumulée (mm)
25
20
15
10
Figure 4.24 : Pluviométrie cumulée journalière (en mm) enregistrée sur le site expérimental de Pessac,
avec le positionnement des profils de tomographie électrique effectués sur la période du
11/02/09 au 09/12/09.
Il est à noter que le profil de référence a été précédé d’une pluviométrie importante
courant janvier 2009, avec une pluviométrie mensuelle de 154 mm. Cette pluie a favorisé
l’humidification des sols et l’infiltration de l’eau en profondeur. Les figures du tableau 4.5
présentent les images inversées des sept profils électriques du panneau A, avec la
pluviométrie cumulée enregistrée entre chaque profil.
Les figures du tableau 4.6 présentent les images inversées des sept profils électriques du
panneau B, avec la pluviométrie cumulée enregistrée entre chaque profil.
266
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
O E
RMS = 2,6 %
RMS = 2,6 %
RMS = 3,3 %
RMS = 4,9 %
RMS =
RMS = 7,1 %
RMS = 3,2 %
2009, avec la pluviométrie cumulée 150 150 150 150 150 150 150
entre chaque profil sur le site
expérimental. 100 100 100 100 100 100 100
50 50 50 50 50 50 50
0 0 0 0 0 0 0
267
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
SO NE
RMS = 3,2
RMS = 2,6
RMS = 3,3
RMS = 4,9
RMS = 58,5 %
RMS = 5,8
RMS = 3,2
expérimental.
50 50 50 50 50 50 50
0 0 0 0 0 0 0
268
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Les profils du tableau 4.5 du panneau A montrent des horizons bien distincts dont la
lithologie a été observée lors de l’ouverture de la fosse P4 (cf. chapitre 3, Figure 4.45) :
- un premier horizon, qui correspond à la tranche superficielle composée d’un complexe
sablo-argileux humifère, sur une épaisseur d’environ 0,80 m et possédant une gamme
de résistivité variant de 400 à 900 Ω.m au cours de l’année ;
- un deuxième horizon sous-jacent au premier, qui concorde avec un niveau argileux
très fissuré et altéré sur une épaisseur comprise entre 0,80 m et 1 m avec une
surépaisseur localisée entre 15 et 16 m à partir de l’origine le long du panneau A,
jusqu’à 1,50 m. Il possède une gamme de résistivité allant de 90 à 190 Ω.m ;
- un troisième horizon argileux compact constitue la couche de sol en profondeur
assimilée à un « substratum argileux » jusqu’à au moins 6 m de profondeur au droit du
site expérimental, avec une gamme de résistivité variant de 10 à 90 Ω.m ;
- un dernier horizon, visible uniquement à l’extrémité Est du panneau (à partir de 26 m
le long du panneau) vers 1,50 m de profondeur sous le deuxième horizon, correspond
aux sols sablo-graveleux aliotisés avec des résistivités allant de 400 à 1800 Ω.m.
Les mesures électriques montrent des gammes variables de résistivités dans les sols
argileux, avec des valeurs comprises entre 10 et 190 ohm.m confirmant ainsi l’hétérogénéité
texturale au sein des argiles. Ces hétérogénéités (liées à des passées plus silteuses) peuvent
jouer le rôle de drain au cours des variations saisonnières, tantôt asséchant le sol et tantôt
favorisant l’infiltration de l’eau en profondeur. On constate un bon contraste des résultats
(Tableau 4.5) entre les argiles, les sables graveleux aliotisés, avec des valeurs qui tendent vers
1800 ohm.m dans l’alios.
Les profils du tableau 4.6 du panneau B présente des horizons bien marqués, semblables
à ceux observés au tableau 4.5, et dont la lithologie a été observée lors de l’ouverture de la
fosse P4 (cf. chapitre 3, Figure 4.45) :
- un premier horizon, correspondant à la tranche superficielle composée d’un complexe
sablo-argileux humifère, sur une épaisseur d’environ 0,80 m et possédant une gamme
de résistivité allant de 400 à 900 Ω.m ;
- un deuxième horizon sous-jacent au premier, qui correspond à un niveau argileux très
fissuré et altéré sur une épaisseur comprise entre 0,80 m et 1 m avec une surépaisseur
localisée à l’extrémité NE du panneau B, allant jusqu’à 1,80 m. Il possède une gamme
de résistivité allant de 90 à 190 Ω.m ;
- un troisième horizon argileux compact assimilé à un « substratum argileux » jusqu’à
au moins 6 m de profondeur au droit du site expérimental, avec une gamme de
résistivité variant de 10 à 90 Ω.m.
Les deux panneaux se recoupent au droit du panneau A au point XA = 16,5 m et au droit
du panneau B au point XB = 18,5 m (cf. localisation à la Figure 4.45 du chapitre 3).
269
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
La figure 4.25 présente une image issue d’un montage des TRE obtenues lors de la
mesure de mai 2009. Cette composition, outre la confirmation de la cohérence des deux
panneaux au lieu de leur croisement, donne quelques éléments pour cerner les extensions
géométriques des différentes formations reconnues (Hernandez, 2009). Elle permet de
souligner l’hétérogénéité du site dans ces trois dimensions. Les deux profils inversés
permettent de retrouver les deux zones électriquement différentes dissociées auparavant, à
savoir :
- une zone conductrice située O-SO avec des résistivités comprises entre 10 et 100°Ω.m,
- une zone située à l’extrémité NE-E présentant une gamme de résistivités allant de 100
à 1800 Ω.m environ.
ESE
NNE
Profil du
panneau A
NNO (35,50 m)
SSO
Profil du
panneau B
(23,50 m)
Figure 4.25 : Présentation des profils temporaires de mai 2009 du panneau A avec celui perpendiculaire
du panneau B.
Aucun niveau électrique pouvant signaler la présence d’une nappe piézométrique n’est
apparente sur les TRE réalisées sur le site. Cela est cohérent avec les différentes campagnes
géotechniques pour lesquelles la présence d’une « nappe libre » dans ces sols argileux n’a pas
été relevée jusqu’à 6 m de profondeur. En effet, deux piézomètres ont été installés sur le site
et aucun niveau d’eau n’a été mesuré lors de nos relevés à différentes périodes sur une année.
Des venues d’eau sont toutefois possibles dans les passées sableuses plus perméables
rencontrées à différentes profondeurs.
Remarque:
Les mesures de septembre 2009 apparaissent bruitées, sur le critère de la carte des
résistivités apparentes mesurées qui reste très différente des mesures des autres dates, ainsi
que sur la qualité médiocre du modèle de résistivités inversées obtenues par le logiciel (valeur
du RMS = 39 % ; Tableau 4.7). Après avoir écartées toutes les causes possibles pour
expliquer ce bruit de mesures, l’hypothèse vraisemblable est un effet du terrain à cette date.
La forte variabilité des résistivités mesurées en surface est associée à la présence des fentes de
dessiccation visibles à la surface du terrain (Figure 4.26).
270
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Les filtrages successifs des données ne parviennent pas à améliorer la qualité des
résultats de manière satisfaisante, et, poussées à l’extrême, ces filtrages nous obligent à
raisonner sur un jeu de données réduit (suppression d’environ 38 % du nombre des valeurs
initiales) et limite donc la pertinence des résultats. La distribution des résistivités apparentes
est trop irrégulière et hétérogène dans tous les horizons identifiés. On ne retrouve pas ces
structures sur les profils précédents et les suivants.
Finalement, le tableau 4.7 présente les résultats pour cette série de mesures, mais la
faible qualité de ceux-ci limite donc l’intérêt des informations obtenues, si ce n’est que la
dessiccation a perturbé significativement le volume investigué par la méthode. Les résultats
restent globalement cohérents avec le contexte géologique du site expérimental, mais présente
trop de singularité lors de l’inversion pour qu’ils soient exploité dans la suite de notre étude,
et notamment pour le suivi temporel.
250
200
150 Panneau B
100
50
200
150
100
50
Panneau A
0
Tableau 4.7 : Profils des variations de résistivités des panneaux A et B issus du suivi temporel (Time
Laps Inversion), réalisés entre le profil de référence et le profil du 21/09/2009, avec la
pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site expérimental.
271
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
À l’aide du logiciel RESD2INV, on utilise l’outil « Time Laps Inversion », qui permet
de représenter les zones de variations de résistivités entre des profils obtenus sur le même
emplacement. Cette option est donc utilisée afin d’inverser et de comparer les différents
profils obtenus soit par rapport au profil de référence (février 2009), soit entre deux profils.
Les profils utilisés lors de l’inversion des deux panneaux sont les profils en configuration
Wenner-Schlumberger, réputés moins bruités donc susceptibles de mettre en lumière les très
faibles évolutions de résistivités. Sur notre site, cette configuration montre effectivement des
mesures de bonne qualité, et des inversions avec des valeurs du RMS faibles (1,85 < RMS <
2,5 %). Le suivi temporel est présenté en fonction de chacun des panneaux (A et B). Pour
cette étude, les données ont été traitées au moyen d’une inversion simultanée type « Least-
squares smoothness constraint » et le pourcentage de variation des résistivités est calculé
comme la différence entre le profil de référence (celui de février) et celui étudié (Resd2inv,
2009), rapportée à la valeur de référence du profil initial par point de mesures.
Figure 4.27 : Pseudo-sections des résistivités apparentes mesurées et recalculées, et tomographie des
résistivités vraies inversées du profil de référence du 13/02/2009, pour le panneau A.
L’image du profil de référence reste cohérente avec le contexte géologique reconnu du
site. Il présente aussi une bonne qualité de l’inversion numérique (RMS : 1,31 %).
L’échelle de couleur des figures du tableau 4.8 représente la variation en pourcentage des
résistivités entre les profils inversés n°1, n°2, n°3, n°6 et le profil inversé de référence :
272
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
20 0
15 0
10 0
O
E
50
2 00
1 50
1 00
50
20 0
15 0
10 0
50
200
150
100
50
20 0
15 0
10 0
50
Tableau 4.8 : Profils des variations de résistivités vraies inversées du panneau A issus du suivi temporel
(Time Laps Inversion), réalisés entre le profil de référence et les profils sur la période
mars à décembre 2009, avec la pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site
expérimental.
273
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Une brève description des figures du tableau 4.8 permet de mettre en évidence plusieurs
éléments, avant de les interpréter. La comparaison entre le profil de référence (état humide) et
le profil n°1 (Tableau 4.8) met en évidence l’absence de changement significatif des
résistivités à la fin de la période hivernale, couplé à une faible pluviométrie. À l’inverse, la
comparaison entre le profil de référence et le profil n°2 (état peu humide) met en évidence une
augmentation importante des résistivités sur 1,50 m de profondeur, plus marquée dans la zone
argileuse asséchée en surface. La comparaison entre le profil de référence et le profil n°3 (état
sec) confirme la chute de la conductivité de la couche argileuse qui s’assèche jusqu’à 3 m de
profondeur et sur toute la longueur du profil. Cette augmentation progressive en profondeur
des résistivités entre mars et juin 2009 est associée à une diminution de la teneur en eau des
sols, avec une pluviométrie peu marquée liée au début de la période estivale sèche. Ces
résultats mettent en évidence la propagation du front de dessiccation (ou assèchement) de la
surface vers la profondeur, s’amorçant significativement dans la zone argileuse superficielle
puis sur toute la tranche superficielle et en profondeur jusqu’à 3 m. Ces variations ne sont
réparties de façon homogène au sein de l’argile, confirmant l’influence de l’hétérogénéité des
sols argileux avec des variations latérales marquées en profondeur (présence de lentilles
silteuses). Les sols argileux fissurés semblent donc être influencés rapidement par les
changements climatiques sur une épaisseur d’environ 2 m.
La comparaison entre le profil de référence et les profils n°5 et 6 (état très humide)
montre une diminution des résistivités sur l’ensemble de la zone argileuse, en raison
d’infiltration des eaux des premières pluies intenses de l’hiver 2009 (P > 240 mm). Il est
important de noter que cette chute des résistivités provient de la surface mais également en
profondeur. Nous avons vu précédemment (au §.3) que la vitesse de réhumidification était de
l’ordre de 3 mois dans les sols argileux qui pourtant ont une perméabilité mesurée en
laboratoire de 10-9 m.s, et que la vitesse d’assèchement des sols en profondeur prenait plutôt 4
mois environ, avec une aggravation du phénomène par la présence des drains sableux en
profondeur (dont la mesure de la perméabilité en laboratoire indique des valeurs de l’ordre de
10-7m.s). Cette comparaison montre également une modification des propriétés électriques au
sein de l’alios, avec un gain de résistivité traduisant une diminution de l’humidité.
Les profils exposés dans le tableau 4.9 représentent les variations de résistivités entre le
profil n°2 (05/05/09) et le profil n°3 (23/06/09) (Tableau 4.9-a), puis entre les profils n°5
(09/11/09) et n°6 (09/12/09) (Tableau 4.9-b). La comparaison entre le profil n°2 et le profil
n°3 illustre bien le passage d’un état humide à un état sec, avec une augmentation importante
des résistivités lors du début de l’assèchement des sols courant juin 2009 (Figure 4.9-a). Les
variations de résistivités les plus importantes, comprises entre -25 % et -10 %, se localisent
sur les deux premiers mètres de sol, correspondant à un horizon argileux plus ou moins fissuré
et hétérogène, sous un couvert humifère superficiel. Cette interface sol humifère-sol argileux
fissuré apparaît comme une interface favorisant l’infiltration rapide de l’eau (dans un sol
sablo-argileux plus perméable) depuis la surface dans la tranche superficielle du sol, à l’aide
de fissures et d’une plus grande perméabilité à grande échelle. De plus, cet horizon argileux
altéré situé entre 1 et 2 m de profondeur, semble être exposé plus ou moins rapidement aux
variations d’humidité des sols en fonction des hétérogénéités de l’argile en profondeur. Les
274
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
O E
b) Comparaison entre le profil inversé n°5 (09/11/09) et le profil inversé n°6 (09/12/09)
Tableau 4.9 : Profils des variations de résistivités du panneau A issus du suivi temporel (Time Laps
Inversion), réalisés entre les profils n°3 et n°4 (a), et les profils n°5 et n°6 (b).
L’hypothèse d’une perméabilité localement plus élevée et plus proche d’un sable
argileux ou d’une argile sableuse, déjà constatée à partir de l’analyse lithologique et
géotechnique en laboratoire des matériaux argileux du site, est qualitativement confirmée par
les mesures en tomographique électrique. Ceci nous indique que les argiles altérées sont le
siège d’une circulation d’eau gravitaire dans un milieu « semi-perméable ».
La comparaison entre le profil n°5 et n°6 illustre le front de réhumidification des sols en
décembre 2009 après les premières pluies importantes et intenses du mois de novembre 2009,
avec une pluie cumulée de 240 mm (Figure 4.13-b). Les augmentations de résistivités, de
l’ordre de 5 à 20 %, se localisent dans la même tranche de sol comprise entre 1 m et 2 m de
profondeur. On peut noter que la réhumidification des sols n’est pas répartie de façon
homogène le long du profil, et que la propagation des arrivées d’eau dépend de
l’hétérogénéité verticale et latérale au sein des sols argileux. On constate également un
contraste saisonnier bien marqué et progressif, avec un gain de 20 % ou une perte de
résistivités de 25 % au sein de la zone granulaire aliotisée. Les chutes de résistivités en
profondeur se situent dans des zones non localisées aux mêmes profondeurs, à proximité de
structures plus résistantes, et ne possédant pas la même morphologie. Ces différences peuvent
s’expliquer par des chemins différents d’écoulements de l’eau se propageant au sein d’une
argile hétérogène, marquée par de nombreuses fissures et un coefficient de perméabilité
latéralement variable. Ceci semble confirmer que les mesures de tomographie sont plus
sensibles à une perte d’humidité significative des sols, alors qu’elles mettent plus de temps à
réagir après des épisodes pluvieux intenses et récupérer leur humidité initiale.
Concernant les hétérogénéités dans le sol, les fissures peuvent atteindre 2 m de profondeur
lors du retrait maximum fin septembre 2009, avec une ouverture d’environ 2 cm en surface
275
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
(Figure 4.26) décroissant avec la profondeur (quelques mm). Un réseau de fissures espacées
de 10 cm a été observé dans la tranche supérieure altérée de l’argile (< 1 m de profondeur ;
Figure 4.45 au chapitre 3), passant à un espacement métrique en profondeur. Ceci met en
évidence un comportement non imperméable des argiles à l’échelle métrique. Ces
observations confirment que la démarche adoptée dans ce travail permet de visualiser le
comportement évolutif de structures argileuses hétérogènes du point de vue de la cinématique
d’humidification-séchage. On peut rapprocher cela de l’influence de la perméabilité (fissures,
lithologie). Le résultat de tomographie électrique du profil inversé du 21/09/2009 (Tableau
4.7) traduit donc un sol argileux très sec comportant de nombreuses fissures de retrait.
Figure 4.28 : Pseudo-sections des résistivités apparentes mesurées et recalculées, et tomographie des
résistivités vraies inversées du profil de référence du 13/02/2009, panneau B.
276
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
200
150
100
SO NE
50
200
150
100
50
200
150
100
50
200
150
100
50
200
150
100
50
Tableau 4.10 : Profils des variations de résistivités vraies inversées du panneau B issus du suivi temporel
(Time Laps Inversion), réalisés entre le profil de référence et les profils sur la période de mars
à décembre 2009, avec la pluviométrie cumulée entre chaque profil sur le site expérimental.
La comparaison entre le profil de référence (état humide) et le profil n°1 (Tableau 4.10)
ne montre que peu de variation de résistivités. La comparaison entre le profil de référence et
le profil n°2 (état peu humide) met en évidence une augmentation progressive et significative
des résistivités, entre -25 et -5 %, entre la surface et 2 m de profondeur. On note la présence
entre 0,60 m et 1,20 m de profondeur, des petites structures plus conductrices réparties de
277
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
RMS = 2,4 %
RMS = 2,4 %
Tableau 4.11 : Profils des variations de résistivités du panneau B issus du suivi temporel (Time Laps
Inversion), réalisés entre les profils n°3 et n°4 (a), et les profils n°5 et n°6 (b).
La comparaison entre le profil n°2 et le profil n°3 illustre de la même façon que pour le
panneau A, le passage d’un état humide à un état sec, avec une baisse importante des
résistivités entre 0,70 et 2 m de profondeur (Tableau 4.11-a). Les variations de résistivités les
plus importantes, comprises entre -25 % et -10 %, se localisent sur les deux premiers mètres
de sol, correspondant également à un horizon argileux plus ou moins fissuré et hétérogène,
sous un couvert humifère superficiel conducteur après des pluies peu intenses. Cette interface
sol humifère-sol argileux fissuré apparaît comme une interface favorisant l’infiltration rapide
de l’eau depuis la surface en période pluvieuse dans la tranche superficielle du sol. Cette
infiltration est favorisée par la présence de fissures et d’une plus grande perméabilité à grande
278
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
échelle. À l’opposé, cet horizon argileux altéré, situé entre 1 et 2 m de profondeur, semble
permettre en période sèche une perte rapide et importante de l’humidité des sols sur un pas de
temps relativement court, favorisée par la présence de fissures et/ou d’hétérogénéités latérales
de la perméabilité des sols argileux. L’hypothèse d’une perméabilité localement plus élevée et
plus proche d’un sable argileux ou d’une argile sableuse, déjà constatée sur le panneau A, est
également qualitativement confirmée ici par les mesures de tomographique électrique. Ceci
nous indique que les argiles altérées sont le siège d’une circulation d’eau gravitaire dans un
milieu « semi-perméable ».
La comparaison entre le profil n°5 et n°6 illustre le front de réhumidification des sols au
cours du mois de décembre 2009 après les premières pluies importantes et intenses du mois
de novembre 2009, avec une pluie cumulée de 240 mm (Tableau 4.11-b). Les augmentations
de résistivités, de l’ordre de 5 à 20 %, se localisent dans la tranche superficielle du sol
comprise entre 1 m et 2 m de profondeur. On peut noter que la réhumidification des sols n’est
pas répartie de façon homogène le long du profil, avec des structures distinctes à différentes
profondeurs et de formes variables. Cette image met en évidence l’influence de ces
hétérogénéités dans la distribution latérale des résistivités et leur rôle drainant ou asséchant en
profondeur dans un milieu argileux hétérogène. De plus, l’image de décembre 2009 indique
également que malgré une pluviométrie importante, les sols n’ont pas récupéré leur état
d’humidité maximum atteint en février 2009 et que le front d’humidification dans un sol
argileux hétérogène est nécessite plus de deux mois.
279
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
0.50
1.00 O E
Sol argileux
avec des
PROFONDEUR (m)
figures de
1.50
retrait Comparaison entre le profil inversé n°5 (fin oct.09) et le profil inversé n°6 (déc.09)
Prof.
(m)
2.00
Sol argileux
compact
H1
ÉTÉ 08 (Août‐Nov.)
2.50 HIVER 08‐09 (Déc.‐Mai)
PRINTEMPS 09 (Juin‐Juill.)
ÉTÉ 09 (Août‐Sept.)
3.00
HIVER 09 (Nov.‐Déc.) Interface argile-alios
Figure 4.29 : Analyse comparative entre les variations mensualisées des teneurs en eau volumique
mesurées jusqu’à 3 m de profondeur dans de l’argile (sonde TDR-H1), et la variation de
résistivités dans le même sol argileux suivant deux profils inversés du panneau A.
Cette figure présente les importantes variations mensuelles de teneur en eau mesurées
dans les sols entre août 2008 et décembre 2009, entre 0,80 et 2,00 m dans les argiles fissurées.
Les amplitudes les plus importantes apparaissent dans la tranche superficielle exposée
directement aux variations climatiques, donnant ainsi des mesures recouvrant toute la gamme
de mesures des teneurs en eau volumique par la sonde TDR. On peut distinguer, sans tenir
compte des premiers 0,80 m de sol sableux humifère, que les teneurs en eau forment deux
populations bien distinctes suivant les saisons : sols secs entre août et début novembre
(semestre d’été), sols humides entre novembre et début mai (semestre d’hiver). À partir de
2 m de profondeur, les variations sont moins significatives, ce qui indique que les effets de
l’assèchement sont moindres par rapport à la surface lié à un état moins fissuré du sol argileux
en profondeur. En comparant les résultats de variations de résistivité avec celle de l’humidité,
on reconnaît des modifications bien marquées des propriétés électriques entre les trois
couches de sol distinguées, avec des gammes de variations reportées au tableau 4.12.
Variation de résistivité Variation de teneur en
Prof. (m) Faciès
∆ ρ (%) eau volumique ∆W (%)
0,00 – 0,80 Sol humifère -10 à 0 15 à 25
Comparaison de
0,80 – 2,00 Argile fissurée -25 à -10 5 à 12
mai à juin 09
2,00 – 3,00 Argile compacte -10 6à8
Comparaison 0,00 – 0,80 Sol humifère 5à0 20 à 50
d’octobre à 0,80 – 2,00 Argile fissurée 15 à 0 20 à 25
décembre 09 2,00 – 3,00 Argile compacte 0 à -10 8
Tableau 4.12 : Gammes de variation des résistivités des sols argileux de Brach comparées à leurs teneurs
en eau volumique mesurées à différentes profondeurs.
Ce tableau montre que les mesures de résistivités sont moins influencées en surface par
la présence d’un sol humifère, tantôt très sec tantôt saturé en eau, contrairement aux variations
280
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
de teneur en eau volumique obtenues par le suivi de la sonde TDR. À partir de 0,80 m, on
confirme que l’épaisseur de sol argileux comprise entre 0,80 m et 2,00 m subit les variations
de teneur en eau et de résistivités électriques les plus marquées et les plus importantes. Les
gammes de variations enregistrées sont :
- pour les résistivités de -25 à -10 %,
- pour les teneurs en eau de 5 à 12 %.
On constate que les variations de résistivité sont plus marquées au passage d’un état
humide à un état sec, pour un changement de teneur en eau faible (5 à 12 %), alors qu’après
les premières pluies hivernales (pluviométrie cumulée sur deux mois supérieure à 240 mm),
les variations de résistivité ne sont pas aussi élevées (Tableau 4.12). Pourtant d’octobre à
décembre, l’apport en eau dans les sols est souligné par une augmentation importante
d’humidité des sols de l’ordre de 20 %. Cette différence d’amplitude peut être due soit à
l’hétérogénéité présente au sein des argiles (nombreuses fissures), soit au fait du changement
d’échelle. En effet, la mesure de teneur en eau volumique se fait sur un petit échantillon de
sol, sur une portion de sol d’environ 15 cm autour de la sonde. Dans ce cas, la probabilité
d’inclure une fissure dans le volume d’influence de la mesure est plus faible qu’en résistivité.
En effet, étant donné l’espacement entre électrodes, le volume d’investigation en tomographie
est pluridécimétrique et peut comprendre des drains silto-sableux décimétriques, et permettre
de visualiser l’influence de ces hétérogénéités. Il est aussi possible que l’amplitude de
variation de résistivités électriques soit plus importante encore au mois de septembre, mois
correspondant au maximum d’intensité du front de dessiccation en profondeur dans les sols et
constaté sur l’ensemble des capteurs du suivi hydrique. Enfin, entre 2 et 3 m de profondeur,
les variations de résistivités et de teneur en eau présentent les mêmes amplitudes entre le
début de la période estivale, et le début de la période hivernale pluvieuse.
Dans les mécanismes de tassements sous fondation, la présence de sols argileux
hétérogènes tels que ceux du site expérimental est un facteur favorisant l’apparition de
tassements différentiels suite aux cycles saisonniers, avec des variations de teneurs en eau
relativement importantes malgré une année 2009 très pluvieuse. L’autre cas de figure
favorisant les tassements différentiels est la présence d’une interface entre sol argileux et sol
granulaire compact. Le panneau A recoupe deux formations propices à la création de
tassements différentiels ou points durs : la formation argileuse de Brach hétérogène côté
Ouest et l’alios à l’extrémité Est (Figure 4.29). Nous n’avons pas de mesures d’humidité dans
l’alios, mais on constate au cours de la phase d’assèchement entre mai et juin 2009, que
l’interface argile-alios est peu marquée en termes de variations de résistivités. Alors que lors
de la réhumidification des sols au début de la période hivernale, l’interface est nettement
visible avec des variations de résistivités de l’ordre de -25 %. Cette gamme de variations de
résistivités en hiver est équivalente à celle observée au sein de l’argile hétérogène, alors qu’on
aurait pu penser que les variations seraient plus importantes. L’interface argile-alios dans cette
étude semble à l’heure actuelle n’avoir pas plus d’effet néfaste que l’argile hétérogène, mais
ceci restera à confirmer dans la suite des travaux de thèse sur le site.
Il est donc avéré dans cette étude que la méthode TRE permet de caractériser
l’hétérogénéité en profondeur et spatiale des terrains, et notamment pour des terrains
argileux. Nous avons montré également que cette méthode est capable de détecter dans le
281
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
282
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
60 2.0
Gonflement & phases Gonflement =
Phase Retrait = Phase Retrait = 2,3 mm
stationnaires =
1 mm (2 mois) 3,7 mm maximum (5 mois) (2 mois) 1.5
2,5 mm maxi (7 mois)
50
GONFLEMENT
1.0
Pluviométrie cumuleé journalière (mm)
0.0
30
RETRAIT
‐0.5
20 ‐1.0
‐1.5
10
‐2.0
0 ‐2.5
Les résultats du capteur ancré à 0,50 m de profondeur ne sont pas présentés, ici en
raison du dysfonctionnement du capteur depuis son installation. Avec ce système, la
déformation maximale est cumulée sur le capteur situé en profondeur à 15 m. Or le graphique
de la figure 4.30 montre les déplacements enregistrés par le capteur à 15 m sont quasi nuls,
avec une amplitude inférieure au millimètre. Ceci nous incite à penser que lors du scellement
de ce capteur en profondeur, une dose trop importante de coulis a été injectée par le fond,
bloquant le capteur et empêchant toute mesure de déformation. C’est pourquoi, l’ensemble
des déformations cumulées sur les trois premiers mètres sont enregistrés par le capteur à 3 m
de profondeur. Les mouvements verticaux enregistrés entre 0 et 3 m de profondeur (capteur à
3 m) sont illustrés à la figure 4.31, cumulés aux précipitations efficaces calculées (données
incomplètes dû fin abonnement à Météo France au moment de la rédaction) afin de vérifier
que les déplacements enregistrés sont bien reliés aux pluies qui pénètrent dans le sol.
Les figures 4.30 et 4.31 montrent que les déplacements verticaux sont bien corrélés à
des précipitations intenses (P efficaces > 15 mm) et leur succèdent quasi-immédiatement,
depuis la surface jusqu’à 3 m de profondeur. Les courbes peuvent être décomposées en
différentes phases bien distinctes sur la période d’enregistrement acquise de fin août 2008 à
fin décembre 2009. À la suite de la mise en place de l’extensomètre, une courte phase en
retrait a été mesurée sur 2 mois avec une amplitude restreinte de 1 mm accumulée sur le
capteur à 3 m. On constate que les amplitudes de déplacements mesurées au niveau des
283
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
capteurs à 1 m et 2 m sont très faibles (Figure 4.30). Dès le premier épisode pluvieux intense
et important (24/11/08), les trois capteurs montrent une phase de gonflement s’amorçant
immédiatement après (dans les trois heures, ce qui correspond au pas de mesure) avec un
gonflement cumulé atteignant 0,50 mm (à 1 m) à 1 mm (à 3 m) en 4 jours. Cet épisode a été
suivi d’une courte phase de retrait, interrompue par un nouveau gonflement (0,2 mm) à la
suite d’une pluie intense, et suivi à nouveau d’un net retrait (0,6 mm) à 2 m de profondeur,
entre mi-décembre 2008 et fin janvier 2009, plus restreint en surface qu’en profondeur
(Figure 4.30). À la suite d’un important épisode pluvieux entre le 19/01 et le 26/01/09
(tempête Klaus : 140 mm en 7 jours), une phase de gonflement s’est produite provoquant des
déplacements de l’ordre de 0,5 mm uniquement mesurés sur le capteur à 3 m. Les capteurs à
1 m et 2 m de profondeur n’enregistrent que des mouvements très limités avant et après cet
épisode de tempête, peu corrélés aux épisodes pluvieux et inverses aux déplacements mesurés
sur le capteur à 3 m. Il semble donc que les capteurs à 0,50 m, 1 m et 2 m ne fonctionnent plus
correctement depuis cette date : les courbes présentent des paliers en gonflement ou ne
réagissent plus après un épisode pluvieux. C’est pourquoi une étude détaillée des
déplacements par couche ne sera pas effectuée avec ce dispositif (mais le sera avec
l’extensomètre TELEMAC). Dans ce travail seule l’interprétation de la courbe du capteur à
3 m sera analysée en intégrant les déplacements sur la tranche de 0 à 3 m (Figure 4.31). La
réponse du capteur à 3 m, en fonction des évènements climatiques, est cohérente avec les
déplacements mesurés à la même profondeur sur l’extensomètre TELEMAC. Ce capteur
cumule ainsi l’ensemble des mouvements sur la tranche de sol comprise entre 0 et 3 m (et non
entre 3 et 15 m vu que le capteur à 15 m est le point fixe), avec les mêmes ordres de grandeur
d’amplitudes de tassement et de gonflement que l’autre extensomètre. Cette analyse
comparative permet de valider les mesures du capteur et le choix de travailler ici sur les
mouvements globaux entre 0 et 3 m de profondeur.
50 2.5
2.0
GONFLEMENT
40
Pluie efficace (Pbrute‐ETP) journalière (mm)
1.5
30
Déplacements relatifs (mm)
1.0
RETRAIT
20 0.5
0.0
10
‐0.5
0
‐1.0
‐10 ‐1.5
Pluie efficace (mm) couche entre 0 et 3 m
Figure 4.31 : Evolution des déplacements mesurés à 3 m de profondeur et des pluies efficaces
(incomplètes) enregistrées sur le site de Pessac entre le 29/08/08 et le 31/12/09.
284
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Une longue période stationnaire a suivi cet important épisode pluvieux, marquée par
trois phases successives de gonflement produites après la forte pluie du 11/04/09, avec un
premier gonflement de 0,15 mm en 6 heures et un second gonflement de 0,80 mm au 11/05/09
(Figure 4.30). Sur la période allant du 26/10/08 au 15/06/09, le gonflement total mesuré est de
2,5 mm (Figures 4.30 et 4.31). À partir du 15/06/09, le début d’une phase de retrait
commence, avec une vitesse de tassement plus importante qu’en 2008, malgré trois
interruptions liées aux fortes pluies d’été. L’amplitude maximale mesurée du retrait est de 3,7
mm, atteinte le 25/10/09 pour la couche comprise entre 0 et 3 m de profondeur, et en relation
avec une faible pluviométrie. Après cette phase, le retrait s’est stabilisé jusqu’au 01/11/09,
date à laquelle ont eu lieu d’importantes précipitations responsables d’un gonflement du sol
marqué par un décalage d’un jour par rapport à la pluviométrie enregistrée à 3 m de
profondeur, soit près de 1 mm en 10 jours. Après cet évènement, le gonflement du sol
continue jusqu’à la fin de la période d’enregistrement fixée ici au 31/12/09, suite à
d’importantes précipitations régulières, avec une amplitude maximale de 2,25 mm jusqu’à
cette date. Précisons que les mouvements mesurés sont relatifs à un certain état initial lors de
l’installation de l’extensomètre qui n’est pas connu, et qu’il est donc seulement possible de
déterminer les périodes de mouvements relatifs de sol et leurs amplitudes correspondantes,
par leurs mouvements dans l’absolu.
‐10 5.5
Données
incomplètes
0 4.5
10 3.5
Pluie efficace journalière (mm)
30 1.5
40 0.5
50 ‐0.5
60 ‐1.5
Pluviométie (mm) entre 0 et 3 m
Figure 4.32 : Détermination de la durée des phases de gonflement et de retrait identifiées à partir des
déplacements relatifs mesurés à 3 m de profondeur entre le 29/08/08 et le 31/12/09.
La courbe de la figure 4.31 montre également que fin décembre 2009, le sol n’a pas
retrouvé son état « initial » de fin décembre 2008 et qu’au final le retrait a été beaucoup plus
important que le gonflement sur un cycle annuel. Afin de faciliter la lecture et d’étudier
l’influence des facteurs climatiques sur les déplacements enregistrés, différentes périodes de
temps ont été individualisées (Figure 4.32) :
285
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
- Retrait 1 (2008) : du 13/09 au 26/10/08, soit 60 jours correspondant à la fin de l’été 2008 ;
- Gonflement 1 (2008-2009) : du 26/10/08 au 15/06/09, soit un gonflement alternant avec
des phases stationnaires sur 232 jours ;
- Retrait 2 (2009) : retrait maximal mesuré jusqu’à présent du 15/06 au 18/10/09 (135 j) ;
- Gonflement 2 (2009) : début du gonflement à partir du 29/10/09 jusqu’à la fin de la
période d’enregistrement (65 j). Le gonflement se poursuit en 2010.
‐10 1.5
0
Figure 4.33-a : Evolution
comparée des déplacements
mesurés (en tassement) pour
Pluie efficace journalière (mm)
10 1.0
la couche entre 0 et 3 m de
ΔH sol (mm)
20
profondeur et les pluies
efficaces enregistrées sur le
site de Pessac entre le 13/09
30 0.5
et le 26/10/08.
40
1.4
1.3
1025 1.2
1.1
Pression atmosphérique (mbar)
1.0
26/10/08. 0.2
0.1
1005 0.0
La figure 4.33-a montre que le retrait est associé à une faible pluviométrie et à une
évapotranspiration importante des sols. Toutefois, quatre épisodes de pluies efficaces
provoquent immédiatement une interruption brève du retrait (sur une journée). Ces courtes
phases de stabilisation coïncident parfaitement avec les pics de pluies efficaces. Ceci indique
286
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
également que des petites pluies efficaces (5 < P efficace < 10 mm) suffisent pour affecter le
sol en période estivale sur la tranche de sol comprise entre 0 et 3 m. La figure 4.33-b ne
permet pas de mettre en évidence clairement l’influence de la pression atmosphérique sur les
mesures de déplacements. Pourtant, la tranche superficielle d’un sol est autant exposée aux
variations de pression atmosphérique qu’aux variations de température. Toutefois on constate
que globalement la pression atmosphérique moyenne augmente et coïncide avec une phase de
tassement (Figure 4.33-b). Ceci indique qu’une augmentation de pression atmosphérique
induit une pression sur le sol avec une augmentation du tassement. À l’inverse, le passage
d’une dépression, associée à une chute brutale de la pression, devrait engendrer une
diminution du tassement. Or il apparaît ici que cette relation n’est pas si évidente dans le
détail. Les déplacements mesurés fluctuent trop pour être interpréter. De plus, l’influence des
cycles des marées pourrait éventuellement et également se faire ressentir, au vu de la situation
géographique du site (c’est-à-dire proche de la Garonne côté Est, et proche de l’Océan
Atlantique en allant vers l’Ouest), mais ce facteur supplémentaire n’est pas nettement visible.
‐10 3.0
2.5
0
40
0.0
1030 2.5
1020 2.0
Pression atmosphérique (mbar)
26/10/08 et le 15/06/09
980 0.0
970 ‐0.5
287
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
1005
ΔH sol (mm)
995
985 0.75
288
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
‐10 3.0
2.5
0
2.0
Figure 4.36-a : Evolution
comparée des déplacements
Pluie efficace journalière (mm)
10 1.5
mesurés entre 0 et 3 m de
profondeur et des pluies
ΔH sol (mm)
1.0
20 efficaces enregistrées sur le
0.5 site de Pessac entre le
15/06/09 et le 18/10/09
30 0.0
‐0.5
40
‐1.0
2.0
1025
1.5
ΔH sol (mm)
profondeur et de la pression 0.5
0.0
sur le site de Pessac entre le
1005
15/06/09 et le 18/10/09 ‐0.5
1000
‐1.0
995 ‐1.5
La figure 4.36-a présente le retrait le plus important enregistré jusqu’à présent (3,7 mm
d’amplitude), associé à une évapotranspiration très intense des sols. On constate que le retrait
maximal du sol est atteint en 135 jours, le 18/10/09, soit deux fois plus vite que celui du
gonflement (265 jours). Il semble donc que les sols se rétractent avec une vitesse plus
importante que lorsqu’ils gonflent. Cette phase de retrait a été interrompue après cinq
épisodes pluvieux (type orages) ayant induits une importante infiltration d’eau dans les sols
en saison sèche. Les sols ont été particulièrement affectés par les pluies du 10/08 et du
19/09/09, vu qu’elles ont été suivies de phases stationnaires (Figure 4.36-a). Comme
précédemment (Figure 4.34-b), il est difficile d’observer l’influence de la pression
atmosphérique sur les déplacements mesurés puisque lorsqu’on observe des baisses de
pression, on n’assiste à aucune modification du tassement si aucune pluies efficaces ne se
manifestent. Comme pour la phase de gonflement 1, nous comparons les déplacements et la
289
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
ΔH sol (mm)
1020
1015 ‐0.7
‐10 1.5
0 1.0
20 0.0
profondeur et des pluies
efficaces enregistrées sur le
site de Pessac entre le
30 ‐0.5
18/10/09 et le 31/12/09
40 ‐1.0
290
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
1020 1.0
ΔH sol (mm)
1000 0.0
profondeur et de la pression
atmosphérique enregistrée
sur le site de Pessac entre le 990 ‐0.5
18/10/09 et le 31/12/09
980 ‐1.0
970 ‐1.5
La figure 4.38-a montre à nouveau que les phases successives de gonflement coïncident
parfaitement avec les pluies efficaces intenses enregistrées sur cette période d’hiver, et donc
que l’eau pénètre très rapidement à 3 m de profondeur en quelques heures. Le principal
gonflement se produit après les pluies du 01/11/09 au 08/11/09, avec un décalage d’une
journée, et une amplitude de 1,2 mm au bout de 8 jours pour une pluviométrie efficace
cumulée de 129 mm. Les phases de stabilisation correspondent clairement à des périodes où la
pluviométrie est très faible avec une évapotranspiration marquée du sol. La figure 4.38-b ne
permet pas, là encore, de mettre en évidence clairement l’influence de la pression
atmosphérique sur les mesures déplacements. Contrairement à la période de gonflement 1, les
phases de gonflement ne sont pas systématiquement précédées d’une chute de la pression
atmosphérique de façon aussi marquée.
291
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
dans ces hétérogénéités semi-perméables et s’évacuerait plus lentement en raison d’un sol
environnant argileux plus imperméable qui, lui-même, perd de l’eau avec une cinétique très
lente. Ce mécanisme expliquerait que les tassements se produisent avec une vitesse de
déplacement beaucoup plus lente que le phénomène de gonflement. Les vitesses variables
entre gonflement et tassement sont liées à la présence de sols argileux imperméables, mais
également aux hétérogénéités (drains sableux et fissures) présentes dans les sols argileux à
différentes profondeurs.
5.5 0.04
0.03
4.5
0.02
0.01
3.5
0.00
2.5
‐0.02
1.5 ‐0.03
‐0.04
0.5
‐0.05
‐0.06
‐0.5
‐0.07
Déplacements à 3 m Vitesse de déplacement (mm/h)
‐1.5 ‐0.08
29/08/08 08/10/08 17/11/08 27/12/08 05/02/09 17/03/09 26/04/09 05/06/09 15/07/09 24/08/09 03/10/09 12/11/09 22/12/09
292
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
40
GONFLEMENT
2
Pluviométrie cumulée journalière (mm)
25 0
20
‐1
RETRAIT
15
‐2
10
‐3
5
0 ‐4
293
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
de l’extensomètre, une phase stationnaire est observée, pouvant s’expliquer soit par des pluies
efficaces insuffisantes ou par la nécessité d’un temps de stabilisation du sol suite à
l’installation des capteurs et à l’essorage progressif du scellement. À partir du début juin
2008, la première phase de retrait est mesurée sur une période de 5 mois avec une amplitude
maximale atteignant 2,5 mm (Figure 4.40). Le pic de retrait est atteint le 29/10/08, coïncidant
avec les résultats précédents du suivi automatique et à une période où la pluviosité efficace est
faible avec une évapotranspiration importante des sols. Avant le retrait maximum, quatre
petites phases successives de stabilisation ont interrompu le retrait suite à des épisodes
pluvieux intenses. On constate déjà que le retrait se fait ressentir de la surface jusqu’en
profondeur, mais que les amplitudes sont différentes suivant les profondeurs : l’écart le plus
important se passe entre 1 m et 2 m de profondeur et au-delà de 3 m. Ainsi, la tranche
superficielle (comprise entre 0,50 et 1 m) et la couche comprise entre 2 et 3 m sont moins
affectées par le retrait (0,1 mm ; Tableau 4.13).
0 3.0
2.5
10
2.0
20 G 1.5
Figure 4.41 :
Précipitation journalière cumulée (mm)
60 ‐1.5
‐2.0
70
‐2.5
80 ‐3.0
Pluviométrie entre 10 et 3 m entre 10 et 2 m entre 10 et 1 m entre 10 et 0,50 m
Tableau 4.13 : Amplitude des déplacements mesurés ∆H (mm) aux différentes profondeurs, et les
variations d’épaisseur de couches de sol (mm) calculées suivant différentes périodes.
294
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
suivi d’une courte phase de retrait, interrompue par un nouveau gonflement (1 mm) à la suite
de pluies intenses (fin novembre 2008), et suivi à nouveau d’un léger retrait (0,2 mm) qui n’a
pas eu lieu en profondeur. Avant l’important épisode pluvieux du 19/01 au 26/01/09 (tempête
Klaus : 140 mm en 7 jours), une phase de gonflement s’est produite provoquant des
déplacements importants de l’ordre de 1,5 mm mesurés sur tous les capteurs. Vu qu’il s’agit
de mesures hebdomadaires, ce « pic » de gonflement correspond à une mesure ponctuelle
réalisée durant une période sans pluviométrie notable. Ceci nous laisse penser qu’il s’agit
d’une erreur de mesure, vu que ce pic n’est pas visible sur les courbes de l’extensomètre
automatique GLÖTZL, et que jusqu’à présent l’allure des courbes avec des mesures
automatiques et hebdomadaires présentent des allures et des amplitudes similaires. Suite aux
pluies de cet évènement, un gonflement total de 2,2 mm et 2,8 mm est mesuré respectivement
à 0,50 m et 1 m de profondeur (Tableau 4.13 et Figure 4.41).
Une longue période stationnaire a suivi cet important épisode pluvieux, entrecoupée de
deux brèves périodes de retrait puis une phase de gonflement s’est produite après la forte pluie
du 11/04/09 (Figure 4.41), produisant un premier gonflement de 0,15 mm en 6 heures et un
gonflement de 0,60 mm ensuite. À partir du 15/06/09, le début d’une phase de retrait
commence, avec une vitesse plus importante qu’en 2008 malgré trois interruptions
correspondantes à de fortes pluies d’été. L’amplitude maximale du retrait est de 4,2 mm,
atteinte le 25/10/09 pour la couche comprise entre 0 et 10 m de profondeur (Figure 4.41). Le
retrait s’est arrêté au 01/11/09, date à laquelle ont eu lieu d’importantes précipitations. Le
gonflement du sol s’est poursuivi jusqu’à la fin de la période d’enregistrement du 16/12/09,
suite à d’importantes précipitations, donnant une amplitude maximale de gonflement de 1,2
mm (Figure 4.41). La figure 4.41 montre également que, fin décembre 2009, le sol n’a pas
retrouvé son état initial de fin décembre 2008 (notre référence) : le retrait de l’été 2009 a été
beaucoup plus important que le gonflement.
295
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
0 3
10
2
20
Pluie efficace journalière (mm)
30
40
0
50
60
‐1
70
80 ‐2
Pluie efficace Couche entre 10 et 3 m Couche entre 2 et 3 m Couche entre 1 et 2 m Couche entre 0,50 et 1 m
Figure 4.42 : Détermination des phases de gonflement et de retrait identifiées à partir des déplacements
relatifs mesurés à différentes profondeurs entre le 19/03/08 et le 16/12/09.
La figure 4.42 présente les variations d’épaisseurs des couches de sol comprises entre
10 et 3 m, 2 et 3 m, 1 et 2 m, 0,50 et 1 m, obtenues par soustraction des déplacements
enregistrés à ces deux profondeurs en fonction des pluies efficaces (valeurs regroupées au
Tableau 4.14). Globalement, toutes les courbes de déplacements présentent les mêmes cycles
de variations saisonniers, avec un certain décalage en fonction de la profondeur, confirmant la
fiabilité des mesures. La figure 4.41 indique que des déplacements non négligeables, de
l’ordre du millimètre, se produisent au-delà de 3 m de profondeur. En effet, la courbe noire
montre qu’une couche de 7 m d’épaisseur (entre 3 et 10 m) peut se tasser lors des épisodes de
retrait avec une amplitude de l’ordre de 1,2 mm, et peut ressentir un gonflement en période
hivernale de 0,5 mm. Il est probable que les déplacements ont lieu entre 3 et 6 m de
profondeur, vu que des variations hydriques et l’influence de la température se produisent
encore jusqu’à 6 m de profondeur, mais nous n’avons pas assez d’éléments pour le vérifier.
La courbe qui illustre les variations d’épaisseur de la couche comprise entre 1 et 2 m
présente les amplitudes en retrait et en gonflement les plus importantes (Figure 4.42). En
effet, les valeurs du tableau 4.14 confirment que la couche comprise entre 1 et 2 m de
profondeur subit un retrait marqué en 2008 (0,64 mm), et plus important en été 2009 avec un
retrait de 1,5 mm. Cette couche est également la plus affectée par le gonflement, avec une
amplitude maximum de 1,31 mm. Les mêmes intensités lors des phases de retrait et de
gonflement se font ressentir sur la tranche superficielle, entre 0,50 et 1 m, mais sont
inférieures à celle comprise entre 1 et 2 m. Des déplacements ont également lieu en
profondeur, pour la couche comprise entre 2 et 3 m, mais avec des amplitudes restreintes par
296
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
rapport à celles superficielles, de l’ordre de 0,2 à 0,3 mm (Tableau 4.14). En 2008, à la fin de
la phase de retrait, le gonflement s’amorce le 29/10/08 entre 0,50 et 2 m de profondeur, tandis
que l’on observe un décalage de 4 jours à 3 m de profondeur, avec un pic de retrait atteint à 10
m de profondeur le 02/12/08 (soit 35 jours après la fin du retrait en surface). Ces données sur
les variations d’épaisseur des différentes couches, décomposées en périodes, permettent
d’établir les taux de déformations ∆H/H0 (en %) par tranche de sol testée (Tableau 4.14). Les
faibles amplitudes millimétriques de 0,3 à 1,5 mm mesurées pour la couche comprise entre 1
et 2 m de profondeur, traduisent des taux de déformation sur une couche de 1 m d’épaisseur
respectivement de 0,03 à 0,15 %. Une couche de 1 m d’épaisseur peut donc subir une
amplitude de déformations de 0,03 à 0,15 % sur une période de 5 mois entre une phase de
retrait progressive et une phase de gonflement rapide. Ces variations d’épaisseur confirment
un comportement plus sensible de la couche comprise entre 1 et 2 m de profondeur par
rapport aux variations climatiques que la tranche superficielle mais aussi que la couche située
plus en profondeur.
Tableau 4.14 : Variations d’épaisseur ∆H des différentes couches du sol (mm) sur différentes périodes.
Un test sur la fiabilité des mesures hebdomadaires a été effectué. Il s’agissait de réaliser
une prise de mesures deux fois par jour (une le matin et une le soir) sur une période de trois
jours. La figure 4.43 présente l’amplitude entre deux mesures effectuées sur une journée et sur
trois jours successifs (du 07/04 au 09/04/09). La pluviométrie est juxtaposée à la figure pour
vérifier la stabilité des mesures après un épisode pluvieux produit le 07/04/09. La moyenne de
la différence entre deux lectures sur une journée est de ± 0,03 mm, même après un épisode
pluvieux. Ceci confirme une précision de l’ordre du centième de millimètre, soit une valeur
très satisfaisante pour ce type de mesures.
Différence entre 1 mesure prise le matin et 1 mesure prise le soir (en mm)
1.4
1.3
Amplitude des déplacements mesurés sur une journée (mm)
1.2
06/04/09 07/04/09 08/04/09 09/04/09
0.0
1.1
0.5
1.0 1.0
1.5 Comport
0.9 gonflem
2.0
Précipitations
2.5
0.8 (mm)
3.0
0.7 3.5
4.0
0.6
0.5
0.4
06/04/2009 07/04/2009 08/04/2009 09/04/2009 10/04/2009
Figure 4.43 : Variation journalière sur la mesure des déplacements pour la période du 07/04 au
09/04/09 (TELEMAC).
297
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Période
19/03/2008 au 16/12/2009 29/08/2008 au 31/12/2009
d’observation
- Cumul des déformations par le capteur - Cumul des déformations par le capteur
d’ancrage fixe en profondeur d’ancrage fixe en profondeur
- Mesures absolues entre le fond (15 m) et - Mesures absolues entre le fond (10 m) et le
Principe le capteur en surface ∆Hréf capteur en surface ∆Hréf
Mesures - Mesures relatives entre la surface du sol - Mesures relatives entre la surface du sol et
et le capteur de suivi ∆Hsol le capteur de suivi ∆Hsol
Une augmentation de la différence ∆H entre le fond et le capteur intermédiaire traduit un
gonflement de la couche ; une diminution reflète un tassement.
- Capteur à 0,50 m et 15 m hors service
(problème lors scellement)
- Saturation des capteurs à 1 et 2 m en
gonflement et déphasage suite aux épisodes - Pic de gonflement du 26/01/09 non visible
Anomalie de
pluvieux chez GLÖTZL (problème d’une mesure
mesures
- Cumul des déplacements absolus de la hebdomadaire ponctuelle)
couche 3-15 m par le capteur à 3 m, avec
des valeurs cohérentes par rapport à
TELEMAC
Hiver Hiver
Prof. (m) Eté (Retrait) Prof. (m) Eté (Retrait)
Amplitude des (Gonflement) (Gonflement)
déplacements 0,50 - 1 0,32 à 1,22 0,15 à 0,58
relatifs mesurés 1-2 0,64 à 1,50 0,31 à 1,31
0-3 0,96 à 3,70 2,25 à 2,52
∆H (mm) 2-3 0,22 à 0,25 0,22 à 0,36
3 - 10 1,14 à 1,22 0,75 à 0,93
Comparaison - Amplitude comparable aux déplacements
- Peu de différence avec GLÖTZL
entre valeurs cumulés sur la tranche 0-3 m de Telemac
- Bonne qualité des mesures - Bonne qualité mesures
- Capteurs plus difficiles à mettre en place - Mise en place dans forage très simple et pas
dans un même forage que TELEMAC de problème de scellement sur les capteurs
Suivi - Bonne corrélation entre déplacements- - Bonne corrélation entre déplacements-
déplacement pluviométrie pluviométrie
dans l’argile - Cinétique de gonflement 2 à 3 fois plus - Etude des déplacements par tranches de
rapide que celle du retrait sol : couche de sol comprise entre 1 et 2 m de
profondeur (soit 1 m d’épaisseur) la plus
sensible au retrait et au gonflement
(amplitudes les plus importantes)
Tableau 4.15 : Synthèse du principe de mesures, des caractéristiques et des résultats de déplacements
mesurés par les deux extensomètres de forage mis en place sur le site expérimental.
298
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Figure 4.44 : Facteurs déterminant l’amplitude des tassements sous une fondation (Magnan, 2009).
Une des questions qui se pose à ce stade est de savoir comment peut-on passer de la
déformation à l’échelle de l’éprouvette en laboratoire à l’échelle de celle d’une couche de
sol non uniforme sur 3 ou 10 m par exemple. En utilisant la relation proposée par Bigot et
Zerhouni (2000), qui exprime que la déformation en retrait du sol est une relation fonction de
la perte en eau et du facteur de retrait linéaire Rl (norme XP P 94-060-2), nous pouvons
estimer le retrait théorique des sols argileux de la formation de Brach :
∆H/H0 = Rl.(Wn-Wperte d’eau en %)
Où ∆H est la variation d’épaisseur de la couche (en mm ou m) considérée d’une hauteur de sol initiale de
H0 (en mm ou m) ; Rl est le facteur de retrait linéaire obtenu en laboratoire (-) ; Wn est la teneur en eau massique
(en %) et Wperte d’eau est le % de perte en eau choisi (en %).
À partir de cette relation, pour une tranche de sol de 3 m (H0), nous obtenons des
valeurs de retrait estimés (∆H) comprises entre 1 et 30 cm pour des valeurs de Rl obtenues en
laboratoire allant de 0,2 à 0,5, et pour des pertes en eau mesurées sur le terrain de 1 à 20 % sur
3 m de profondeur. Ces valeurs de retrait ∆H sont nettement supérieures à celles mesurées par
les extensomètres sur le site expérimental (Figures 4.30 et 4.40). En effet, sur les deux
extensomètres, on obtient un retrait maximum de 4 mm sur une épaisseur de sol de 3 m
(Tableaux 4.13 et 4.14).
299
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Pour déterminer les raisons de ces écarts sur les valeurs de retrait entre celles obtenues
en laboratoire et in situ, nous nous sommes intéressés à la détermination du facteur Rl in situ
que l’on devrait obtenir en fonction du retrait maximum mesuré à différentes profondeurs en
prenant en compte les variations de teneur en eau mesurées sur site à différentes profondeurs,
sur une hauteur H0 de 3 m et 10 m dans le faciès A/BOG étudié. Une première estimation du
facteur Rl in situ est réalisée en comparant le déplacement en retrait mesuré en continu sur
une hauteur H0 de 3 m (extensomètre GLÖTZL, Figure 4.30) en fonction de l’évolution de la
teneur en eau mesurée par les sondes Thetaprobe à 2 m et 3 m de profondeur (mesures in situ
avec un pas de temps de 3 h) (Figure 4.45).
Rl 1
38
= 0,09 2.0
36
1.5
34
Teneur en eau volumique (%)
1.0
32
ΔH sol (mm)
Rl 2
30 0.5
= 0,01
28 Rl in situ (0‐3 m)
= 0,02 0.0
26
‐0.5
24
Rl 3 ‐1.0
22 = 0,03
20 ‐1.5
Figure 4.45 : Relation entre les déplacements ∆H de la couche de sol 0-3 m et de la teneur en eau
volumique à 2 et 3 m de profondeur (%) sur le site de Pessac (mesures avec un pas de temps de
3 h) ; Rl calculé à partir de la relation de Bigot et Zerhouni (2000) (Tableau 4.16).
La période de retrait référence pour le site expérimental correspond à l’été 2009, plus
intense et important que celui de 2008, débutant au 15/06/09 et se terminant au 20/10/09. Sur
cette courte période (4 mois), on obtient une valeur de retrait ∆H relatif de 3,45 mm sur la
tranche 0-3 m (H0 de 3000 mm) pour une perte en eau massique d’environ 6 % (Tableau
4.16). Ces mesures de terrain nous donnent un facteur Rl in situ pour cette période de retrait
2009 équivalent à 0,02. Toutefois, on s’aperçoit que ce facteur Rl n’est pas constant dans le
temps au sein de cette période. En effet, comme décrit précédemment, cette période de retrait
se décompose en trois phases suite à deux interruptions dues à de fortes pluies efficaces (les
07/08 et 20/09), permettant de calculer des facteurs Rl propres à chacune de ces courtes
périodes (Rl 1, Rl 2 et Rl 3 ; Tableau 4.16 et Figure 4.45).
300
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
0.08
2
0.07
1
0.06
ΔH sol (mm) ou ΔWv (%)
0
0.05
0.04
‐1
0.03
‐2
0.02
‐3
0.01
‐4 0
Figure 4.46 : Evolution comparée de ∆H (0-3m), de ∆Wvolumique à 3 m (%) et de Rl in situ calculé sur la
période du 15/06 au 20/10/09 sur le site expérimental.
301
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
À partir des gammes de variations de teneur en eau massique mesurées sur le terrain par
les sondes TDR et Thetaprobe à différentes profondeurs sur la période de retrait en 2009, nous
avons déterminé la variation du facteur Rl in situ pour une tranche de sol de 3 m et un retrait
absolu de 3,45 mm (Figure 4.47). On constate que pour une valeur de retrait du sol faible
millimétrique, une forte perte en eau diminue fortement le facteur Rl, qui est alors de l’ordre
de 0,04. Alors qu’une très faible perte en eau massique aura tendance à augmenter fortement
le facteur Rl.
Sur 3 m d'épaisseur de sol (15/06/09 ‐ 20/10/09) (20/05/09 ‐ 22/10/09)
ΔH (mm) = 3,45 Prof. ΔWv (%) ΔWv (%) ΔWv (%) ΔWv (%)
H0 (mm) = 3000 (m) (TDR) (Thetaprobe) (TDR) (Thetaprobe)
ΔH/H0 = 0,0011 0,50 9,45 ‐ 47,93 ‐
ΔWv (%) 47,93 19,90 9,70 8,70 6,00 3,75 1,00 8,22 19,90 10,42 21,40
ΔWm (%) 30,92 12,84 6,26 5,61 3,87 2,42 2,00 6,03 9,70 6,05 10,20
Rl in situ 0,004 0,009 0,018 0,020 0,030 0,047 3,00 3,75 8,70 5,88 9,60
0.050
0.045
0.040 y = 0.1782x‐1
R² = 1
Rl in situ calculé (‐)
0.035
0.030
0.025
0.020
0.015
0.010
0.005
0.000
0.00 10.00 20.00 30.00 40.00 50.00 60.00
ΔWm terrain (%)
Figure 4.47 : Variations du facteur Rl en fonction de la variation de perte en eau massique du sol sur la
période de retrait en 2009, à partir de la relation de Bigot et Zerhouni (2000).
On note donc que la valeur du facteur Rl en laboratoire varie entre 0,2 et 0,5 sur des
échantillons pris entre 1,20 et 2,60 m de profondeur, et que les valeurs équivalentes du facteur
Rl in situ sont d’environ 0,01 à 0,05 voire 0,10 suivant la période. Ce qui représente, pour une
hauteur de 3 m, un facteur Rl in situ 5 à 20 fois moins que la valeur mesurée en laboratoire
pour le même faciès argileux A/BOG étudié. Ceci peut être attribué à une forte variabilité
lithologique à l’échelle décimétrique entre les niveaux argileux de la formation de Brach, non
prise en compte en laboratoire. Compte tenu de cette variabilité du facteur Rl in situ en
fonction du temps par rapport au Rl obtenu en laboratoire, nous nous sommes intéressés à la
variabilité du facteur Rl sur une hauteur de 10 m de profondeur, à partir des mesures de
déplacements enregistrés par l’extensomètre TELEMAC et des teneurs en eau obtenues à
l’aide des sondes TDR. Sur la période de retrait de l’année 2009 déterminée d’après les
mesures de déplacements hebdomadaires, allant du 20/05/09 au 22/10/09, le facteur Rl in situ
a été calculé par tranche de sol de 0,50 m à 1 m de profondeur. Le calcul est fait en fonction
du déplacement absolu en retrait cumulé et de la perte en eau massique associée. Les résultats
sont présentés au tableau 4.17. On remarque que la valeur la plus forte du facteur Rl in situ
théorique est de 0,053 pour la couche située entre 1 et 2 m de profondeur, soit un retrait de
1,50 mm sur 1 m d’épaisseur pour une perte en eau de 2 %. Le facteur Rl pour la couche de
302
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
surface (0,50-1m) et entre 2-3m est de l’ordre de 0,01, autant que pour la couche entre 3 et 10
m de profondeur. Au-delà de 5 m de profondeur, nous considérons pour les calculs que les
mouvements du sol et les variations d’humidité devraient être minimes, compte tenu de la
profondeur, de l’atténuation de la diffusivité thermique et de l’influence de la température
dans les sols argileux.
20/05/09 ‐ 22/10/09
Rl Rl Rl Rl
(0,50 ‐ 1 m) (1 m ‐ 2 m) (2 m ‐ 3 m) (3 m ‐ 10 m)
ΔH/H0 0,0024 0,0015 0,0002 0,0002
ΔH (mm) 1,22 1,50 0,25 1,22
ΔWv (%) 37,52 4,36 3,03 2,00
ΔWm (%) 24,20 2,82 1,96 1,29
Rl in situ 0,010 0,053 0,013 0,013
Tableau 4.17 : Détermination du facteur Rl in situ à différentes profondeurs sur la période de retrait du
20/05/09 au 22/10/09, en fonction des variations d’épaisseur ∆H (mm) et de teneur en eau
massique ∆Wm (%) mesurées sur le site expérimental.
Cette différence entre les valeurs de retrait déduites de la mesure expérimentale sur site
et de celles théoriques en laboratoire est résumé à la figure 4.48.
ETAT INITAL RETRAIT
ΔH = 2 à 4 mm
40 mm
ΔWm = 1 à 20 %
35 mm
Essai de dessiccation sur sol intact
‐ Echantillon intact homogène (Norme XP P94‐060‐2)
‐ Temps séchage ± 4 jours (dernière mesure en étuve)
Facteur d'échelle
Sol naturel argileux hétérogène (Formation de Brach)
Couvert végétal herbacé, sans arbre
0 m /TN
couche humifère
(terre végétale)
Rl = 0,010 0,50 m
sol de fondation argileux 1m Rl (0 ‐ 3 m) = 0,02
Rl = 0,053
(faciès A/BOG) 2m ΔH = 0,2 à 3,45 mm
Rl = 0,013 3m ΔWm = 0,3 à 24 %
10 m
Figure 4.48 : Analyse comparative entre l’essai de dessiccation en laboratoire avec les valeurs de Rl
obtenues, et les valeurs du facteur Rl in situ mesurées entre 0,50 et 10 m (Tableau 4.17).
303
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
Cette différence peut être due au changement d’échelle lors du passage en laboratoire.
En effet, lors de la réalisation de l’essai de dessiccation, on a tendance à prélever un
échantillon intact homogène de très petite taille, que l’on dessèche à l’extrême sur un
minimum de temps. Lors de ce séchage, l’éprouvette de sol peut se déformer autant
verticalement qu’horizontalement, facilitant ainsi la perte en eau au sein de l’échantillon et ne
tient plus compte du poids des terres qui s’exerçait au-dessus de l’échantillon. En 4 jours, le
retrait peut atteindre 2 à 4 mm pour une perte en eau massique de 1 à 20 %. Les valeurs de Rl
varient entre 0,2 et 0,5. Lorsque l’on analyse le sol sur site, on constate qu’il est composé de
plusieurs couches de sols argileux non homogènes même au sein d’un même faciès. En effet,
le sol argileux est entrecoupé par des passées plus silto-sableuses, non prises en compte lors
de l’essai en laboratoire. Entre 0,50 m et 3 m de profondeur, le sol argileux présente un
facteur Rl in situ de 0,02, pour des déplacements millimétriques, avec une augmentation du Rl
entre 1 et 2 m de profondeur, coïncidant avec une couche plus sensible aux variations
hydriques. Le sol continue également à subir des mouvements au-delà de 3 m, certainement
fortement atténués après 5 m de profondeur. Toutefois, on remarque bien que les facteurs Rl
in situ, issus des mesures de terrain, sont 5 à 20 fois inférieurs à ceux mesurés en laboratoire
pour des variations de teneur en eau identiques. L’écart entre les mesures de laboratoire et in
situ pourraient s’expliquer aussi par un « facteur d’échelle » lié à l’hétérogénéité lithologique
des sols argileux de cette formation, qui expliquerait le facteur 10 constaté entre les mesures.
En faisant l’hypothèse que le faciès A/BOG ne serait présent qu’à hauteur de 10 à 20 % sur
toute la hauteur (5 m), les facteurs de retrait linéaire et les limites de retrait équivalentes
permettraient d’estimer des valeurs de retrait ∆H plus réalistes.
Une autre hypothèse serait que lors de l’essai de dessiccation, on mesurerait le
relâchement du sol argileux surconsolidé puis le retrait du sol. D’après les courbes de
compressibilité obtenues lors des essais œdométriques classiques (début de la pente), le
relâchement du sol pourrait atteindre 0,2 à 0,5 mm, ce qui représenterait au moins 10 à 25 %
du retrait mesuré en laboratoire. Il semble donc que les valeurs de Rl obtenues en laboratoire
ne sont pas représentatives du retrait réel affectant le sol, car ce dernier ne se déforme pas
autant sur site qu’en laboratoire. En effet, les sols de la formation de Brach sont naturellement
hétérogènes et ne peuvent se dessécher entièrement et de façon homogène (et inversement lors
de l’humification des sols). Les mécanismes sont donc plus complexes dans le sol, et l’essai
de dessiccation surestime très largement les amplitudes en vraie grandeur d’une couche de
sol, sans prendre en compte la variabilité lithologique. Pour avoir une idée plus réaliste des
valeurs de retrait, il semble donc nécessaire d’appliquer un facteur correcteur dépendant de la
lithologie et de la minéralogie des sols dans un premier temps. D’autres facteurs peuvent
perturber l’estimation du potentiel de retrait d’un sol argileux mais restent encore à déterminer
et pourraient varier suivant les régions. Il semble également que le protocole de l’essai de
dessiccation devrait être amélioré en réalisant l’essai sur un échantillon de même dimension
que celui de l’essai œdométrique (diamètre 70 mm).
Dans ce travail, les calculs de tassements ont été réalisés pour des déplacements
mesurés sur site et pour une année 2009 pluvieuse. Bien que le site ait été mis en place bien
après la période de sécheresse de 2003 ou de 2005 et que nous n’ayons pas d’éléments sur
l’amplitude des mouvements des sols et des variations hydriques sur ces périodes, il serait
304
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
intéressant d’extrapoler nos résultats acquis sur le site expérimental pour estimer les
déplacements des sols en cas d’une sécheresse intense en tenant compte des amplitudes
d’ouverture des fissures observées à cette période. En effet, suite à la sécheresse de 2003, en
prenant comme exemple une maison en RdC de structure classique, des ouvertures de 5 mm à
1 cm ont été relevées sur le quartier de Cap de Bos. On prend comme hypothèse que le facteur
de retrait linéaire Rl in situ serait plus élevé avec une valeur variant de 0,05 à 0,1 (soit plus
proche de celui mesuré en laboratoire) pour une variation de teneur en eau massique
largement supérieure à celle de 2009, ∆Wm de 15 % entre 1 et 3 m de profondeur. On
obtiendrait une variation d’épaisseur ∆H de l’ordre de 1,50 à 3,00 cm, soit largement
supérieure aux ∆H mesurés en 2009 d’amplitude maximum de 4 mm. Des tassements
différentiels de l’ordre de 3 cm semblent alors suffisants pour engendrer des fissurations
supérieures à 5 mm sur les façades d’habitation.
6. Conclusions
Afin de caractériser le comportement hydrique, mécanique et électrique sur un cycle
annuel de sols argilo-silteux sensibles au phénomène de retrait-gonflement, un site
expérimental a été instrumenté fin mars 2008 sur la commune de Pessac (Gironde). Le
couplage suivi géotechnique - suivi hydrique - suivi géophysique a mis en évidence la
pertinence de travailler avec des mesures hydriques et géophysiques mensuelles pour
visualiser l’évolution du front de dessiccation et d’humidification dans un sol argileux. Ce
travail a permis également d’établir et de quantifier en vraie grandeur les relations complexes
entre les déplacements mesurés in situ, les paramètres géotechniques obtenus en laboratoire et
les variations d’humidité in situ des sols argileux de la formation hétérogène de Brach.
L’analyse des données de la station météorologique installée à demeure sur le site a montré
que le climat de Pessac est humide et très pluvieux, avec une moyenne annuelle en 2009
supérieure à la moyenne statistique, mais elle montre aussi des différences avec les données
pluviométriques de la station référence MétéoFrance de Bordeaux-Mérignac. En effet, il est
apparu que sur le cycle 2008-2009 les pluies sont plus abondantes en hiver à Pessac et
inversement moindres en été qu’à la station de Mérignac, située à 6 km à vol d’oiseau. De
plus, les pluies enregistrées à la station de Pessac réparties en semestres d’hiver et d’été
indiquent que l’été 2009 a été un des semestres d’été les plus secs comparé à celui de 2003 et
de 2005.
Les mesures de teneur en eau acquises depuis 2008 permettent de mettre en évidence les
variations interannuelles de l’état d’hydratation des sols, mais aussi des variations en fonction
de la profondeur, associées à l’hétérogénéité des sols. Les résultats montrent la pertinence de
travailler avec des mesures mensuelles à l’aide des sondes TDR afin de quantifier l’évolution
annuelle du profil hydrique du sol, et de l’usage des sondes Thetaprobe pour mener un suivi
hydrique en continu fiable, malgré un petit écart des mesures lié à des méthodes différentes et
à l’hétérogénéité des sols sur de faibles distances.
Les résultats du suivi géophysique temporel semblent indiquer que les mesures de
tomographie sont plus sensibles à une perte de teneur en eau significative des sols, alors
qu’elles mettent plus de temps à réagir après des épisodes pluvieux intenses et récupérer leur
305
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
teneur en eau initiale. Ce constat peut s’expliquer par une perturbation de la propagation du
front d’humidification en liaison avec les hétérogénéités et les fissures présentes dans le sol,
jouant sur leur perméabilité. En effet, les hétérogénéités et les fissures présentent dans le sol
accélèrent le phénomène de retrait en été, alors qu’en hiver ils drainent l’eau en ralentissant
une progression homogène du front d’humidification. Ceci met en évidence un comportement
semi-perméable des argiles et une importante infiltration de l’eau à la faveur de fissures et de
passées plus silteuses au sein de la formation argileuse. Ces fortes variations de teneur en eau
des sols entre 1 m et 2 m, constatées pour une année pluvieuse, coïncident avec des variations
de résistivités importantes (jusqu’à -25 %) observées grâce au suivi temporel. Ces
observations confirment que la démarche adoptée dans ce travail permet de visualiser le
comportement évolutif de structures argileuses hétérogènes du point de vue hydrique et
électrique, directement influencée par les zones d’hétérogénéités (fissures, lithologie). Le
suivi géophysique temporel semble donc être un bon indicateur de l’évolution temporelle et
de la distribution de l’humidité dans des sols argileux plus ou moins fissurés et hétérogènes.
Les structures géologiques identifiées préalablement sont identifiables sur les images des
tomographies électriques en résistivités vraies et inversées, avec une bonne qualité de
l’inversion numérique (RMS faibles). Elles donnent un résultat cohérent, et concordant avec
les observations de terrain du site expérimental de Pessac.
Le couplage des mesures de teneurs en eau avec les mesures de déplacements verticaux des
sols a permis d’identifier les amplitudes relatives de mouvements des sols argileux de la
formation de Brach, pauvre en minéraux gonflants, ainsi que la cinétique des déplacements en
fonction de la pluviométrie et de l’humidité des sols. Ces mesures ont permis de montrer que
les déplacements relatifs dans ce type de sol argileux sont millimétriques, avec une amplitude
maximum de 4 mm en 2009 pour des variations de teneur en eau massique variant de 2 à
25 % suivant la profondeur. De plus, les mouvements en gonflement des sols coïncident
parfaitement avec les précipitations brutes et les pluies efficaces. Les cinétiques de
mouvement montrent que jusqu’à 3 m de profondeur, le retrait et le gonflement du sol sont
maximum, et que le gonflement est jusqu’à 3 fois plus rapide que le phénomène de retrait. Les
vitesses variables en gonflement et en retrait peuvent s’expliquer par la présence des
hétérogénéités (drains silto-sableux et fissures de retrait) à différentes profondeurs au sein de
la formation argileuse, aggravant ainsi le phénomène non seulement depuis la surface mais
également en profondeur. De plus, il apparaît clairement que la couche de sol comprise entre
1 m et 2 m de profondeur, correspondant à la couche de support des fondations superficielles,
est celle qui subit les déformations et les variations hydriques les plus importantes. Le front
de dessiccation ou d’assèchement des sols a atteint en 2009 la profondeur de 1,80 m dans les
sols argileux relativement homogènes. Dans le cas où des passées sableuses (drains) ont été
détectées vers 2 et 2,50 m de profondeur, on a constaté non seulement un assèchement des
sols depuis la surface jusqu’à environ 1,40 m mais aussi un assèchement plus important au
droit de ces drains. Il est important de rappeler que ces mesures ont été faites sur une période
2008-2009 relativement pluvieuse. Il est donc évident que lors de la sécheresse de 2003, où
des milliers de pavillons individuels ont subi des désordres (fissures d’ouverture d’environ 5
mm à 1 / 2 cm) suite à des tassements différentiels, le front de dessiccation dans les sols
argileux a été aussi sinon plus profond qu’en 2009, avec des variations de teneur en eau 2 à 3
306
Marie CHRETIEN (2010)
Chapitre IV Données expérimentales
fois supérieures à celles enregistrées sur le site pour une année 2009 dite normale. De telles
variations hydriques ont alors engendré des amplitudes de tassement probablement
supérieures à 3 cm, suffisantes pour fragiliser les structures de pavillons et voir apparaître des
fissures millimétriques à centimétriques sur les façades des habitations.
Toutefois, le calcul du retrait linéaire in situ reste largement inférieur à celui mesuré en
laboratoire, jusqu’à 5 à 20 fois moins important. Cette différence peut provenir des
hétérogénéités avérées du sol argileux, couplées au changement d’échelle en laboratoire, avec
des essais non représentatifs de la réalité de terrain.
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Marie CHRETIEN (2010)
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Etude bibliographique
Dans ce travail de recherche, la synthèse bibliographique a montré la complexité du
phénomène de gonflement et de retrait des sols argileux. Ainsi, ce phénomène fait intervenir
plusieurs mécanismes physiques et chimiques d’interaction du matériau argileux avec l’eau, et
ceci à différentes échelles. Il apparaît clairement que la structure et la microstructure du
matériau (arrangement des particules, état de fissuration, etc…) conditionne le processus de
gonflement qui peut s’accompagner, dans certains cas, de modifications de texture du sol avec
un réarrangement des particules, une compensation de vides, etc…. Les méthodes indirectes
de caractérisation de la fraction argileuse des sols, inspirées des essais d’identification des
matériaux, sont très utiles pour l’évaluation du « potentiel » de gonflement et de retrait, mais
elles ne peuvent remplacer les essais en laboratoire sur des échantillons intacts afin d’en
déterminer les paramètres exacts de gonflement et de retrait (méthodes directes). D’un point
de vue expérimental, il paraît difficile de caractériser véritablement le comportement réel d’un
matériau argileux (effet d’échelle). Par ailleurs le grand nombre de modèles empiriques
établis montre des lois comportementales différentes en fonction des paramètres estimés à
partir d’échantillons remaniés ou intacts, et en nombre suffisant. Pour cela, les relations
empiriques doivent être utilisées avec beaucoup de précautions car elles ne tiennent pas
compte des différences minéralogiques, structurelles et granulométriques des sols argileux, et
ont été établies pour des sols régionaux très différents. Ces lois empiriques ne sont pas
généralisables et restent limitées dans leur utilisation.
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Marie CHRETIEN (2010)
CONCLUSION GENERALE
créer un mouvement de sol non admissible par une structure, même si le sous-sol argileux
n’est pas très sensible aux sollicitations hydriques. Ce contexte géologique local est propre à
la formation de Brach, mais se retrouve également au niveau des terrasses alluviales
colluvionnées de la commune de Pessac, avec les mêmes désordres constatés sur le bâti
individuel. Dans cette étude, le facteur de sinistralité pour les constructions n’est pas
uniquement l’aléa retrait-gonflement des sols argileux mais plutôt l’aléa de tassements
différentiels liés à la présence de sols hétérogènes.
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Marie CHRETIEN (2010)
CONCLUSION GENERALE
leurs propriétés de gonflement pour des chargements importants qui efface l’état de
surconsolidation. On constate que les faciès les moins altérés et les moins oxydés de la
formation de Brach (argile noirâtre A/N, argile bleutée A/B, argile grise à marbrures rouille
A/BOR, argile verdâtre A/V) présentent les plasticités, le pouvoir gonflant et le caractère
rétractant les plus élevés par rapport au faciès A/BOG commun de la formation de Brach. Des
fiches géotechniques complètes ont été élaborées sur les principaux faciès de la formation de
Brach dans le cadre du programme ANR-ARGIC (Annexe B –Recommandations d’essais en
laboratoire adaptés à la caractérisation de l’aptitude d’un sol au retrait-gonflement ; Plat et al.
2009).
On a pu confirmer l’intérêt de travailler avec les essais en laboratoire réalisés sur la
fraction à 80 µm pour faire une première classification des sols fins et de leur sensibilité à
l’eau. Un premier niveau d’analyse utilisant le couplage Vb (80 µm) – P (80 µm) est suffisant
pour caractériser la sensibilité des sols fins ayant un passant à 80 µm compris entre 35 et
80 %. Si les sols sont classés comme très actifs, une analyse sédimentométrique
complémentaire est à envisager pour affiner la susceptibilité et la prédominance de la fraction
argileuse. Pour les sols ayant un passant P (80 µm) > 80 % et une Vb (80 µm) > 4. Ils doivent
être considérés comme des sols argileux actifs à très sensibles aux variations hydriques. Il est
alors recommandé de compléter l’analyse par le diagramme de sensibilité pour les sols
argileux ayant un passant à 80 µm supérieur à 80 %, couplant les paramètres Vb (80 µm) et la
fraction argileuse C2. Ce deuxième niveau d’analyse permet de préciser si la fraction argileuse
sera prédominante sur le comportement global du squelette du sol.
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Marie CHRETIEN (2010)
CONCLUSION GENERALE
Le suivi de la pluviométrie au droit du site expérimental montre que les pluies d’hiver
enregistrées sur la période 2008-2009 sont plus abondantes que celles enregistrées à la station
MétéoFrance de référence située à Bordeaux-Mérignac, soit à environ 6 km. De plus, on
constate que les pluies d’été enregistrées sur le site expérimental sont plus faibles que celles
de Mérignac. L’analyse des données climatiques mesurées sur le site expérimental,
notamment la pluviométrie, confirme la nécessité d’établir une station météorologique sur
site. En effet, les mesures obtenues sur le site expérimental sont notablement différentes de
celles obtenues à la station météorologique de Mérignac avec de fortes différences
pluviométriques surtout en période hivernale. Sur le site expérimental, le suivi pluviométrique
indique des années globalement pluvieuses (2008 et 2009), malgré un été 2009 plutôt sec et
proche des étés références de sécheresse (2003 et 2005).
Le suivi hydrique a mis en évidence des variations interannuelles de l’état
d’hydratation des sols, mais aussi de fortes variations hydriques en fonction de la profondeur
attribuables à l’hétérogénéité des sols jusqu’à 3 m de profondeur. Les résultats montrent la
pertinence de travailler avec des mesures mensuelles à l’aide des sondes TDR afin de
quantifier l’évolution annuelle du profil hydrique du sol, et de l’usage des sondes Thetaprobe
pour mener un suivi hydrique ponctuel en continu fiable, malgré un petit écart des mesures lié
à des méthodes différentes, un étalonnage différent et à la difficulté d’installation dans des
sols hétérogènes. Les profils hydriques mensuels obtenus par les sondes TDR semblent
pertinents pour identifier la manière dont le front de dessiccation se propage en profondeur
dans les sols argileux, et détecter les effets des anomalies lithologiques (drains silto-sableux,
fissures) non détectées à la tarière et pouvant aggraver les cinétiques de réhumidification-
séchage des sols. Le front de dessiccation a atteint, en 2009, la profondeur de 1,80 m dans les
sols argileux de la formation de Brach.
Les résultats du suivi géophysique temporel indiquent que la méthode TRE permet de
caractériser l’hétérogénéité dans les sols argileux, spatialement et en profondeur. On montre
également que cette méthode est capable de détecter dans le temps des variations
significatives de résistivité en fonction de l’évolution temporelle de la teneur en eau, à
condition de dimensionner correctement le dispositif de mesures afin de pouvoir discerner des
objets ou les effets de ces objets géologiques à l’origine des mécanismes étudiés (variations
de teneur en eau). Ceci semble aussi indiquer que les mesures de tomographie électrique sont
plus sensibles à une perte d’humidité significative des sols, qu’à une augmentation d’humidité
car elles mettent plus de temps à réagir après des épisodes pluvieux intenses et à récupérer
leur teneur en eau initiale. Ce constat peut s’expliquer par une perturbation de la propagation
du front d’humidification en liaison avec les hétérogénéités lithologiques et les fissures
présentes dans le sol, jouant sur la perméabilité des sols. En effet, les hétérogénéités silto-
sableuses présentent dans le sol accélèrent le phénomène de retrait en été, alors qu’en hiver
elles drainent l’eau en ralentissant une progression homogène du front d’humidification. Ceci
met en évidence un comportement semi-perméable des argiles et une importante infiltration
de l’eau à la faveur de fissures et de passées plus silteuses au sein de la formation argileuse.
Ces fortes variations de teneur en eau des sols entre 1 m et 2 m, constatées pour une année
pluvieuse, coïncident avec des variations de résistivités importantes observées grâce au suivi
temporel.
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Marie CHRETIEN (2010)
CONCLUSION GENERALE
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Marie CHRETIEN (2010)
CONCLUSION GENERALE
entre les données issues des essais en laboratoire et des mesures expérimentales sur site ont
montré l’écart important entre les données liées aux hétérogénéités dans les sols et au
changement d’échelle entre le terrain et le laboratoire. Ces écarts de mesures sont retrouvés en
bureau d’étude géotechnique au moment de l’analyse des coupes de terrain couplées aux
analyses en laboratoire.
Perspectives
Le suivi des mesures sur le site expérimental se poursuit en continu, avec le démarrage
fin 2009 d’une nouvelle thèse en bourse CIFRE (Thèse de Céline Andrieux), à la suite de mes
travaux. La continuité de ce suivi va permettre d’améliorer la connaissance de la profondeur
« normale » de pénétration de la sécheresse pour le climat océanique de la région bordelaise.
De même, le suivi géophysique temporel sera amplifié car il est un bon indicateur de
l’évolution temporelle de la distribution de l’humidité dans des sols argileux plus ou moins
fissurés et hétérogènes. L’acquisition des données va donc s’orienter vers une étude plus
détaillée en laboratoire de l’influence de la température du sol et de sa lithologie sur les
valeurs de résistivités à différentes profondeurs. Nous avons également souligné l’intérêt de la
prospection géophysique pour qualifier et identifier l’hétérogénéité des sols à l’échelle de la
parcelle, afin d’optimiser les campagnes de reconnaissance géotechnique.
Suite à l’analyse comparative entre les déformations mesurées sur site et les valeurs des
facteurs de retrait linéaire obtenues en laboratoire, il semble indispensable que l’essai de
dessiccation soit amélioré en le réalisant sur un échantillon au moins de même dimension que
celui de l’essai œdométrique (diamètre 70 mm), afin de se rapprocher des conditions réelles
du terrain. D’autres facteurs peuvent venir perturber l’estimation du potentiel de retrait d’un
sol argileux mais restent encore à préciser et pourraient varier suivant les régions.
L’ensemble de ces travaux de recherche devraient être complété par une étude du
comportement de fondations superficielles soumis à des cycles de retrait-gonflement, suite à
la mise en place de constructions en vraie grandeur sur le site expérimental de Pessac (Projet
en cours dans la thèse de Céline Andrieux). Cette étude expérimentale aura pour objectif de
mesurer les déplacements des sols et leurs variations hydriques sous des fondations
superficielles ancrées dans des sols d’assise différentes (argile, alios et graves sableuses), afin
de mieux appréhender l’interaction sol-structure dans des sols hétérogènes. Cette nouvelle
instrumentation permettra également d’étudier plus en détail les cinétiques de séchage et
d’humidification différentes sur site et en laboratoire, à relier à la vitesse de réaction d’une
structure reposant sur des fondations superficielles instrumentées sur site. Le couplage de
l’ensemble de ces méthodes et techniques semble être une approche pertinente pour
comprendre les mécanismes du phénomène de retrait-gonflement, et va donc se poursuivre.
315
Marie CHRETIEN (2010)
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sédimentation. NF P 94-057
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liquidité à la coupelle – Limite de plasticité au rouleau. NF P 94-051
AFNOR (1993). Sols : Reconnaissance et essais. Détermination de la teneur en eau pondérale des
matériaux. Méthode par étuvage. NF P 94-050
AFNOR (1995). Sols : Reconnaissance et essais. Essai de dessiccation : Partie 1. Passant 400°µm.
XF P 94-060-1
AFNOR (1995). Sols : Reconnaissance et essais. Essai de dessiccation : Partie 2. Sol non remanié.
XF P 94-060-2
AFNOR (1996). Sols : Reconnaissance et essais. Analyse granulométrique. Méthode par tamisage à
sec après lavage. NF P94-056
AFNOR (1999). Qualité des sols. Méthodes chimiques. Détermination de la capacité d'échange
cationique (CEC) et des cations extractibles. NF X31-130
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Université Bordeaux 1
Les Sciences et les Technologies au service de l’Homme et de l’environnement
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annexes.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SITES INTERNET
www.argiles.fr
www.prim.net
www.ecosociosystemes.fr
www.geoscape.nrcan.gc.ca (site Ressources Naturelles du Canada)
ANNEXES
Sommaire :
A-1
ANNEXE 1 :
Approche minéralogique
A-2
Principe de l’identification rapide des minéraux
Une première série d’échantillons (4) a été analysée en mars 2007 au laboratoire
HydrASA afin d’identifier qualitativement la nature des minéraux argileux présents dans les
échantillons. L’identification des minéraux nécessite l’examen de deux types de
diffractogrammes. En premier lieu, on identifie les phases minérales autres que les
phyllosilicates par examen d’un diffractogramme de poudre désorientée représentatif de
l’échantillon, soit « la méthode des poudres ».
a) b)
Angle de déviation 2θ
A-3
Dans le spectre d’énergie obtenu, les valeurs angulaires peuvent être en espace basal d
(Å) en appliquant la loi de Bragg et en utilisant la longueur d’onde Kα de l’anticathode de
cuivre employée dans l’appareil pour produire le rayonnement incident (Brown & Brindley,
1980). Dans le laboratoire, la valeur de longueur d’onde Kα est de 1,5406 Å. Ainsi, une
famille d’argile se caractérise par une valeur de d pour les plans (001), avec pour l’illite d =
10 Å ; la kaolinite d = 7 Å et la smectite d = 15 Å. Cependant, il faut aussi considérer les
différents ordres de diffraction η. Dans un mélange argileux, le spectre de diffraction
enregistrera différents pics correspondants aux réflections principales des différentes familles
présentes mais aussi celles secondaires. Une même espèce argileuse aura ainsi plusieurs pics
de diffraction correspondants à des réflections d’ordre différents comme par exemple, pour la
réflection (001) de la kaolinite de 7 Å qui coïncide avec la réflection (002) de la chlorite
(Brown & Brindley, 1980). Pour chaque espèce, on peut ainsi constituer une « fiche », soit
une liste de pic (2θ,I) (position et hauteur des pics). La hauteur I est la hauteur relative par
rapport au pic le plus grand de la phase argileuse, en % (le pic le plus grand a alors pour
hauteur 100). Pour les distinguer, les pics d'une signature sont désignés par trois nombres
entier h, k et l placés entre parenthèse, appelés «indices de Miller». On a donc un pic (100)
("un-zéro-zéro"), un pic (110), un pic (101), etc. Il est préférable pour avoir la meilleure
interprétation des pics, de connaître l’histoire géologique et la nature de l’échantillon. Après
avoir mesuré les pics, on les compare à un catalogue de fiches dont on dispose, qui à l’heure
actuelle contient plus de 140 000 fiches de minéraux. Comme les sols argileux sont un
mélange de minéraux, on aura une superposition de différentes fiches avec l’attribution de
différentes espèces argileuses probables pour certains pics, d’où l’intérêt d’avoir une idée
initiale sur la nature de l’échantillon. Dans tous les cas, une vérification manuelle est
nécessaire car l’identification dépend de la pureté de l’échantillon (décalage des pics), du
réglage de l’appareil et de la ressemblance des signatures.
Une fois cette première analyse réalisée, on cherche par des traitements sur lames
orientées à observer l’ouverture puis la fermeture du domaine interfoliaire des minéraux
gonflants, voire la disparition de certains phyllosilicates instables au-delà de leur température
de stabilité. Pour cela, il est nécessaire d’examiner plusieurs diffractogrammes de préparations
différentes :
1) lame orientée séchée à l’air libre (LO Nat),
2) lame orientée saturée à l’éthylène-glycol (LO EG),
3) lame orientée chauffée à 550°C (LO H ou LO 550°).
Des traitements complémentaires (attaque à l’acide, hydrazine, …) peuvent être
envisagés ponctuellement pour compléter l’identification des espèces argileuses notamment
des smectites. Voici les exemples de spectres caractéristiques des principaux minéraux
argileux pris individuellement avec les effets des traitements N, EG et H (Figure A-2) et la
position des réflections (001) avec une synthèse de l’effet des traitements au tableau 1.
A-4
Figure A-2 : Diffractogrammes caractéristiques des trois principaux minéraux argileux (kaolinite, illite
et smectite) avec les effets des traitements N, EG et H (Thorez, 1986).
Kaolinite
Illite
Muscovite
Chlorite
Chlorite
gonflante
Vermiculite
Tableau A-1 : Effets des traitements sur la position des réfections (Thorez, 1986)
A-5
ANNEXE 2 :
A-6
Parcelle/ VBS (0/D VB WL Wp < 80µm < 2µm CEC Ca MO % Minéraux
Prof. (m) Facies Wnat (%) Ip (%) % silt pH eau AC ACB CEAc % smectites % Illite % Chlorite
Sondage max) (0/400µm) (%) (%) (%) (%) meq/100g (%) (%) Kaolinite associés
10/S1 0.5-1.5 A/BOG 13.8 3.3 5.0 31 44.4 13.8 93.2 22.4 48.5 - - - - 0.8 6.8 -
10/T1 1.00-1.20 A/BOG 29.0 9.6 6.6 37 62.8 25.6 - - - - - - - - - -
10/T1 0.80-0.90 A/BOG 27.7 4.6 5.9 29 55.4 26.5 - - - - - - - - - -
10/T2 0.40-1.20 A/BOG 20.7 3.1 6.2 27 57.1 23.8 99.5 13.0 57.7 - - - - 0.4 4.7 -
10/T4 0.5-1.0 A/BOG 18.9 5.6 5.8 26 46.6 21.2 98.4 49.0 34.0 5.0 5.7 0.0 0.6 0.8 16.5 0.1 8 22 70 - Qz-Goethite
3/T1 0.45 A/BOG 18.1 1.4 1.4 22 50.0 28.2 40.5 14.0 14.6 14.0 8.0 0.0 2.2 0.7 4.7 0.5
6/T1 1.3 A/BOG 12.0 1.7 1.8 16 30.0 14.0 - - 20.0 - - - - 0.8 8.5 -
7/T1 1.3 A/BOG 16.0 3.8 3.8 38 46.0 16.0 - - 20.0 - - - - 1.9 19.0 -
8/T1 3.50 A/BOG 16.8 1.0 1.0 25 44.4 19.1 45.6 30.2 12.7 6.0 6.1 0.0 0.8 2.0 7.9 0.5
12/T1 0.5 A/BOG 22.7 6.6 6.6 39 69.2 30.7 92.5 4.6 67.5 12.7 5.5 0.0 0.6 0.8 12.7 0.2
12/T1 1.5 A/BOG 18.0 5.8 5.8 29 58.2 28.8 90.4 10.8 63.3 21.7 8.1 0.0 0.2 0.7 13.1 0.5
12/T1 1 A/BOG 23.3 8.2 8.3 40 71.8 31.5 86.4 24.0 23.9 27.3 5.6 0.0 0.5 1.7 34.3 1.1
10/S3 0.2-1.5 A/BOG 13.2 1.7 4.2 16 33.8 17.4 94.2 23.6 49.9 4.8 6.4 0.0 0.8 0.3 3.4 0.1 6 9 85 - Qz
6/T1 1.50 A/BOG 13.0 2.7 2.8 40 51.0 11.0 56.4 17.8 20.9 11.9 5.6 1.7 0.3 1.1 7.3 0.3
12/T1 0.5 A/BOG 17.1 5.7 5.8 35 80.5 45.4 88.6 21.0 30.9 12.3 5.1 0.0 0.7 1.1 18.4 0.4
10/T1 1.20-2.00 A/BOG 23.2 4.6 6.0 41 63.9 22.3 75.5 12.0 47.3 12.6 5.9 0.0 1.0 0.9 9.6 0.3
4/T1 1.8 A/BOG 21.0 3.5 3.5 39 48.0 9.0 89.1 25.0 20.6 8.9 4.6 1.0 0.2 1.7 15.1 0.4
7/T1 2 A/BOG 24.0 9.0 9.0 59 81.0 22.0 58.9 9.0 28.5 21.6 7.3 5.0 0.4 1.2 18.6 0.4
8/T1 2 A/BOG 18.3 3.3 3.3 37 63.3 27.1 50.7 23.8 17.0 16.7 5.8 0.0 0.8 1.1 9.8 0.5
6/T1 2.00 A/BOG 18.0 3.7 3.8 39 64.0 25.0 50.8 18.3 21.0 10.1 5.2 0.9 0.2 0.9 9.0 0.2
6/T1 2.50 A/BOG 16.0 1.6 1.6 22 38.0 15.0 - - 20.0 - - - - 1.1 8.0 -
6/T1 3.30 A/BOG 17.0 1.8 1.8 20 36.0 17.0 74.0 42.5 14.2 4.5 6.4 1.1 0.1 1.0 9.4 0.2
10/T2 1.50-3.20 A/BOG 10.7 3.2 7.5 34 57.3 23.5 45.9 14.0 27.0 - - - - 1.3 12.0 -
4/T1 2.4 A/BOG 24.0 8.0 8.0 67 103.0 36.0 76.6 12.5 42.3 17.3 4.6 2.1 0.4 1.6 18.9 0.4
4/T1 3.1 A/BOG 26.0 8.4 8.4 45 72.0 27.0 78.0 11.0 36.9 16.0 7.1 4.1 0.1 1.2 22.8 0.4
12/T1 1.7 A/BOG 20.4 7.9 8.7 48 69.8 22.1 63.5 17.1 35.3 - - - - 1.4 22.4 -
12/T1 1.8 A/BOG 18.1 5.2 10.8 44 73.9 29.6 37.5 2.0 25.0 - - - - 1.8 20.8 -
4/T1 3.8 A/BOG 39.0 7.5 7.5 42 74.0 32.0 70.0 11.0 39.9 15.0 8.1 15.8 0.1 1.1 18.8 0.4
10/S2 3.8-6.0 A/BOG 23.5 4.2 6.6 38 53.9 15.9 96.3 24.1 57.8 - - - - 0.7 7.3 -
7/T1 3.95 A/BOG 27.0 8.1 8.1 50 72.0 22.0 73.4 12.0 24.1 13.1 7.9 15.1 1.0 2.1 33.6 0.5 9 6 85 - Qz
10/S3 2.0-4.5 A/BOG 15.3 2.5 4.6 24 38.0 13.8 94.6 22.7 49.2 - - - - 0.5 5.0 -
10/S3 4.5-6.0 A/BOG 16.7 1.7 2.9 17 30.1 13.1 95.1 51.4 21.0 - - - - - - - 5 13 82 - Qz-Goethite
12/T1 3.50 A/BO 23.2 0.5 0.8 8 34.3 26.7 46.6 2.3 25.0 - - - - 0.3 2.0 -
10/S1 7-15 A/BO 16.5 1.7 1.7 29 45.1 16.4 45.7 8.2 26.0 - - - - 1.1 6.5 -
10/S2 0.2-1.5 A/BB 21.2 4.3 6.6 38 51.8 14.1 98.6 43.2 73.9 9.8 6.2 0.0 0.5 1.0 11.7 0.3
10/S2 1.5-3.8 A/BB 20.3 3.7 5.4 32 46.9 14.5 96.5 21.2 58.0 - - - - 0.6 6.4 - 10 7 83 - Qz
10/T1 0.25-0.50 A/BB 28.9 4.2 11.6 55 83.4 28.6 47.7 2.0 40.3 15.6 8.5 15.2 0.9 1.4 10.3 0.4
10/T1 0.50-0.80 A/BB 36.5 4.7 6.2 25 55.9 25.9 78.1 11.0 36.0 22.3 8.2 10.0 1.4 0.7 13.0 0.6
10/T3 0.5 A/BB 19.1 5.0 6.0 42 60.3 18.2 68.0 11.0 50.0 - - - - 0.8 10.0 -
10/S4 3.1-4.6 A/BR 20.9 5.0 5.8 44 59.1 15.1 94.8 36.0 42.7 - - - - 1.0 11.7 - 7 23 70 - Qz-Goethite
10/S4 1.-3.1 A/BOR 17.7 4.6 6.6 19 51.3 32.7 95.1 4.0 63.7 - - - - 0.3 7.2 - 30 7 63 - Qz-Goethite
10/S5 1.0-3.2 A/BOR 34.8 5.1 7.8 57 87.0 30.4 93.7 - - - - - - - - -
10/T3 1 A/BOR 20.4 4.9 5.4 37 56.6 19.5 92.8 15.8 53.8 - - - - 0.7 9.1 -
10/T3 1.10-1.7 A/BOR 32.3 6.2 6.2 40 64.7 25.1 94.8 14.2 61.6 - - - - 0.6 10.1 -
10/T4 2-4.5 A/BOR 26.8 8.2 7.5 51 74.9 23.6 99.8 12.0 52.8 13.4 5.7 0.0 0.6 1.0 15.8 0.3 20 22 58 - Qz-Goethite
10/S1 4.60-7 A/B 21.3 4.1 5.4 29 49.3 19.8 69.6 8.3 44.0 - - - - 0.7 9.3 -
10/S3 7.0-9.0 A/B 23.6 5.8 6.7 45 61.0 15.1 97.6 37.4 42.2 - - - - 1.1 13.7 -
10/S4 4.6-7.5 A/B 24.5 5.7 9.2 45 60.2 14.9 99.5 16.0 55.9 - - - - 0.8 10.2 - 15 20 65 - Qz
10/T4 2-4.5 A/B 26.8 8.2 7.5 51 74.9 23.6 99.8 12.0 52.8 - - - - 1.0 15.8 - 20 20 60 - Qz
10/T4 4.5-4.7 A/B 26.1 8.3 5.8 33 53.0 17.9 99.3 66.0 10.4 - - - - 3.2 79.8 -
3/T1 2.00 A/B 23.7 4.1 4.1 40 70.3 30.8 52.0 23.0 17.7 12.8 6.7 0.0 1.5 0.9 9.0 0.3
3/T1 2.50 A/B 24.0 5.0 5.0 37 64.3 26.9 50.3 21.0 22.6 11.3 5.4 0.0 1.0 0.8 10.2 0.2
8/T1 2.50 A/B 17.6 4.7 4.7 46 72.1 26.2 41.9 9.5 22.0 26.1 7.3 0.0 0.8 0.9 9.4 0.5
10/S4 7.5-8.0 A/V 30.1 6.6 10.4 51 67.1 16.4 99.5 17.9 56.8 - - - - 0.9 11.6 - 35 23 42 - Qz
13/T1 1.5 A/V 23.4 18.3 - 50 100.0 50.0 - - - - - - - - - -
3/T1 0.60 A/N 26.8 3.1 3.1 24 49.9 25.7 44.6 14.0 13.4 - - - - 0.8 10.3 -
10/S5 3.2-5.0 A/N 34.0 3.3 14.0 52 62.5 15.0 98.3 22.0 57.0 - - - - 0.9 5.8 -
10/S5 5.0-6.0 A/N 33.3 3.3 7.9 41 57.0 15.8 96.1 - - - - - - - - -
10/T3 1.7-2.5 A/N 40.1 8.2 8.2 44 82.5 38.2 94.9 61.7 10.4 19.5 5.1 0.0 0.5 4.2 79.0 0.2 27 3 70 traces Qz
10/T3 2.5-2.7 A/N 28.9 7.0 11.2 65 86.4 21.5 92.9 4.7 75.2 - - - - 0.9 9.3 -
10/T3 2.7-4.1 A/N 41.3 7.8 7.8 48 79.1 31.6 98.6 3.0 82.8 - - - - 0.6 9.4 - 22 6 72 Qz
10/T4 4.7-5.0 A/N 31.0 7.4 8.6 35 58.0 23.0 98.6 64.0 9.0 - - - - 3.9 82.2 - 24 24 52 - Qz
12/T2 2.70 SA 15.8 0.5 1.7 - - - 16.8 - - - - - - - - -
12/T1 2.00 SA 4.7 0.5 1.7 15 36.1 21.1 18.6 - - - - - - - - -
12/T2 3.00 SA 24.8 1.3 1.3 10 38.2 28.1 - - - - - - - - - -
12/T2 5.00 SA 46.7 0.4 0.4 - - - 22.2 9.0 8.3 - - - - - 4.8 -
14/T1 1.50 SA 9.6 0.8 - - - - - - - - - - - - - -
14/T1 2.20 SA 10.7 0.8 - - - - - - - - - - - - - -
8/T1 1.00 SA 7.8 0.2 0.2 14 19.5 14.0 32.0 - 8.0 - - - - 1.8 2.5 -
8/T1 1.50 SA 14.8 1.0 1.0 - - - 25.6 10.0 8.0 - - - - - 12.5 -
8/T1 3.00 SA 9.8 0.5 0.5 15 31.6 16.2 10.2 - 4.0 3.8 12.5 -
8/T1 4.20 SA 6.0 0.1 0.1 21 26.6 5.5 18.6 6.0 7.0 - - - - 3.0 1.4 -
8/T1 5.00 SA 24.7 1.4 1.4 - - - 27.3 8.0 7.1 15.2 3.2 0.0 4.7 - 19.7 2.1
ANNEXE 3 :
A-8
SONDAGE PRESSIOMETRIQUE
CHANTIER: THESE MARIE CHRETIEN
ETUDE QUARTIER CAP DE BOS - PESSAC (33)
SP1
Parcelle n° : 3
Date chantier : 12/01/2007
Cote (m): 54.00
Coupe géologique
Sondage pressiométrique
Pression limite nette PL (MPa)
Niveau d'eau
Référence Module pressiométrique EM (MPa)
Description des faciès des faciès
0.80 m
0.39 1.4
1.00
Sable argileux gris à quelques galets de quartz
1.40 m
11.6
1.34
2.30 m
Profondeur (m)
Argile grise
2.53 m
1.80 11.9
3.00 m
3.00
3.75 m
4.00
5.00
5,00 m
Observations:
Arrêt volontaire du sondage à 5.00m de profondeur
SP1
Parcelle n° : 7
Date chantier : 12/01/2007
Cote (m): 50,98
Coupe géologique
Sondage pressiométrique
Pression limite nette PL (MPa)
Niveau d'eau
Référence Module pressiométrique EM (MPa)
Description des faciès des faciès
0.14 0.2
0.90 m
1.00
1.60 m 1.9
0.34
A
2.50 m
Sable ocre grossier 2.60 m S 0.45 10.3
4.20 m
Ac
4,40 m
4,70 m
5.00
Observations:
Arrêt volontaire du sondage à 4.70m de profondeur
SP1
Parcelle n° : 8
Date chantier : 31/05/2007
Cote (m):
Coupe géologique
Sondage pressiométrique
Pression limite nette PL (MPa)
Niveau d'eau
Référence Module pressiométrique EM (MPa)
Description des faciès des faciès
1,50 m
7.4
0.67
16.5
1.18
Profondeur (m)
4,00 m
4.00
5.00
6,00 m
6.00
Observations:
Arrêt volontaire du sondage à 6.00m de profondeur
SP1
Parcelle n° : 11
Date chantier : 01/06/2006
Cote (m): 99.85
Coupe géologique
Sondage pressiométrique
Pression limite nette PL (MPa)
Niveau d'eau
Référence Module pressiométrique EM (MPa)
Description des faciès des faciès
3.00 m 3.00
7.00
8.00
8,00 m
Observations:
Arrêt volontaire du sondage à 8.00m de profondeur
Coupe géologique
Sondage pressiométrique
Pression limite nette PL (MPa)
Niveau d'eau
Référence Module pressiométrique EM (MPa)
Description des faciès des faciès
0.00 m
0.1 1.0 10.0 100.0
0.00
Terre végétale Tv
0,40 m
2.0
0.21
1.00
21.4
1.52
2,00 m
2.00
Profondeur (m)
3,00 m
3.00
7.3
0.56
Altérite carbonatée ocre Ac
3,90 m
4.00
4,20 m
5.00
Observations:
Arrêt volontaire du sondage à 5.00m de profondeur
SP1
Parcelle n° : 10
Date chantier : 07/01/2008
Cote (m): 53.60
Coupe géologique
Sondage pressiométrique
Pression limite nette PL (MPa)
Niveau d'eau
Référence Module pressiométrique EM (MPa)
Description des faciès des faciès
0.46 6.5
0.90 m
1.00
7.4
0.66
Argile bariolée ocre-gris
2.00
Profondeur (m)
0.68 9.3
3.00 m
3.00
9.1
0.64
4,00 m
4.00
4,50 m
Ag/Sc
Argile verdâtre à petits graviers et débris 21.2
1.33
coquilliers
5.00
5,00 m
Observations:
Arrêt volontaire du sondage à 21,00m de profondeur
ABSTRACT
Homes built on sensitive clayey soils, considered as medium risk, are showing cracks
evidencing differential movements occurring in their foundations after drought periods of
2003 and 2005. To address this problem in a first part of the thesis, the swell-shrinkage
behaviour has been investigated specifically to the Plio-quaternary clayey formation of Brach,
both at the scale of a district and a small land. The results reveal the variability of the clay
behaviour when sandy lenses occurred inside the formation. The present work aims to assess
geotechnical and compressibility parameters to analyse the variability of the swelling-
shrinkage parameters inside a same clayey formation. The aim of a second part of this study is
to identify the seasonal soil moisture variations occurring between wet period and dry
summer down to 3 meter depth, using a new method integrating geophysical and geotechnical
data obtained in situ and in laboratory. This research is based on the setting of an
experimental site on Pessac town (Gironde) in order to monitor clayey behavior, to establish
correlations between geotechnical properties, water content variations and electrical resistivity
on soils over time and every month. The purpose is to survey and evaluate kinetics of soil
water content evolution, temperature and vertical displacements down to 3 m depth. This
work presents the first results which compare geotechnical, volumetric and electrical
resistivity data by combining the field and laboratory measurements.
Université Bordeaux 1
Les Sciences et les Technologies au service de l’Homme et de l’environnement