Cours Glucides Medjeber
Cours Glucides Medjeber
Cours Glucides Medjeber
Par : MEDJEBER O.
Introduction
Définition
Les glucides sont des molécules d’origine organique, caractérisés par la présence de chaines
carbonées portant des groupements hydroxyles (OH) et des groupements carbonyles aldéhydiques
(-CHO) ou cétoniques (-C=O). Ils sont dits hydrates de carbone (ancienne appellation) ou
carbohydrates en anglais.
Origines et importance biologique
Les glucides sont issus chez les végétaux de la combinaison du CO2 et de l’eau (H2O) par le
phénomène de photosynthèse. Chez les animaux, l’essentiel des glucides est obtenu par le biais de
l’alimentation, toutefois, il existe une voie qui permet d’obtenir des glucides à partir de molécules non
glucidiques appelée néoglucogenèse.
Les glucides sont très importants, ils représentent les biomolécules les plus abondantes dans la nature.
Ils ont une importance :
- Métabolique et énergétique : comme réserves énergétiques (glycogène chez les animaux et amidon
chez les végétaux), comme source d’énergie par oxydation des glucides ou comme molécules
fondamentales dans les acides nucléiques et les enzymes (co-enzymes).
- Structurale : ce sont des éléments de structure en forme de fibres ou de gels qui participent
comme éléments de soutien et de protection (cellulose des végétaux, chitine des
invertébrés, polysaccharides des parois des bactéries).
- Fonctionnelle : ils sont impliqués dans les signaux de reconnaissance intercellulaires, dans
les mécanismes de la différenciation, dans l’expression et la réception des déterminants antigéniques.
Classification :
Les glucides sont divisés en 2 classes selon leur complexité, on distingue les oses (glucides simples) et
les osides (glucides complexes).
Les oses : ils ont une structure brute Cn(H2O)n qui possède :
- (n) nombre de carbones.
- (n-1) fonctions alcooliques.
- Une fonction carbonyle (aldéhyde ou cétone).
On les classe selon deux critères : le nombre de carbone (triose, tétrose, pentose, hexose ou heptose) et
la nature de la fonction carbonyliques (aldehyde aldose, cétone cétose)
Les osides : ce sont des combinaisons résultant de l’association de plusieurs molécules d’oses, avec la
présence éventuelle de certaines substances non glucidiques.
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I. LES OSES
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Pour les oses comportant une chaine carbonée plus longue, et donc un plus grand nombre de carbones
asymétriques, on respecte les étapes suivantes :
- On fait passer le plan de projection (la feuille) par le carbone asymétrique C* (centre de
chiralité).
- La chaine carbonée la plus longue est en arrière du plan de projection (ligne verticale)
- L’atome de carbone placé en haut de la chaine verticale est celui engagé dans le groupement
fonctionnel dont l’état d’oxydation est le plus élevé.
- Les 2 autres substituants non carbonés du carbone asymétrique sont placés en avant du plan de
projection (représentés par des lignes horizontales).
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Remarque : par convention tous les carbones portant une fonction alcool IIaire ainsi que leurs
groupements hydroxyles sont représentés par des traits horizontaux dans la projection de Fischer.
Selon la convention de Fischer, si le OH porté par le carbone (n-1) se trouve à droite, l’ose appartient
à la série D (série naturelle des oses), dans le cas contraire, s’il se trouve à gauche, l’ose appartient alors
à la série L.
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L’acide périodique exerce une action fort intéressante, c’est un outil remarquable aussi bien sur le
plan analytique que pour l’étude de la structure des glucides (nature du cycle et liaison osidique), cela
en tenant compte du nombre de moles HIO4 consommés et le nombre de mole d’acide formique et/ou
d’aldéhyde formique produites.
e) Oxydation par les cations métalliques : en milieu alcalin, de nombreux cations métalliques
oxydent les oses (aldoses et cétoses). C’est le cas de la liqueur de Fehling qui contient du sulfate de
cuivre (solution bleue). Il y a oxydation de l’ose par l’oxyde cuivrique (Cu2+) qui est réduit à l’état
d’oxyde cuivreux (Cu+) rouge (solution rouge brique).
R-CHO + 2 CuO + OH- R-COO- + Cu2O + H2O
Aussi, le nitrate d‘argent ammoniacal (Réactif de Tollens) est réduit en argent métallique qui
précipite sous forme « d’un miroir d’argent ».
B.4.2) Réduction des oses
La réduction des oses donne des polyalcools. On peut réduire la fonction carbonylique soit par voie
chimique soit par voie enzymatique. Pour la voie chimique on peut utiliser l’hydrure de bore et de
sodium ou de lithium (NaBH4 ou LiBH4) sur l’ose en solution aqueuse.
Cas des aldoses : en partant d’un aldose on obtient un isomère unique. Par exemple la réduction de
la fonction carbonylique du D-glucose conduit au D-Sorbitol. En général, pour nommer un polyalcool,
on ajoute au préfixe de l’ose réduit le suffixe ITOL.
Cas des cétoses : en partant d’un cétose, la réduction par NaBH4 conduit à deux polyalcools épimères
en C2.
Remarque importante :
- Le D-sorbitol peut être obtenu à partir de la réduction du L-gulose, L-sorbose, D-glucose et D-
fructose.
- La réduction enzymatique donne 100% de sorbitol grâce à la « sorbitol déshydrogénase ».
B.5. Interconversion de Lobry de Bruyn
Dans un milieu basique, on peut observer un phénomène d’interconversion des cétoses en aldoses
et vice-versa, c’est un équilibre entre les deux formes. Ce phénomène explique pourquoi en milieu
alcalin les cétoses peuvent réduire (suite à leur interconversion en aldoses) les réactifs de type Fehling.
De plus, dans les mêmes conditions et par un phénomène d’épimérisation, on peut observer un équilibre
entre deux aldoses épimères en C2.
B.6. Formation d’osazones
La phénylhydrazine (C6H5-NH-NH2) fut pendant longtemps l’un des réactifs les plus précieux pour
identifier les sucres réducteurs. Elle réagit avec les oses pour donner naissance à des composés dont la
nature varie avec les conditions expérimentales. Prenons l’exemple du glucose :
A froid : la fonction aldéhydique de l’ose se combine à une molécule de phénylhydrazine pour former
une phénylhydrazone avec élimination d’une molécule de H2O.
A chaud : en milieu acétique et en présence d’un excès de phénylhydrazine, deux autres molécules du
réactif vont réagir, conduisant à la formation d’une osazone.
Dans le cas des cétoses, la 1ère molécule de phénylhydrazine se fixe sur le C2 (possédant déjà un
groupement carbonyle), la 2ème molécule transforme le la fonction alcool portée par le C1 en fonction
aldéhyde (donc un nouveau groupement carbonyle) qui fixera la 3ème molécule de phénylhydrazine.
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La formation d’une osazone met en jeu les groupements fonctionnels du C1 et du C2, par conséquent,
2 oses épimères en C2 et leur cétose correspondant donnent la même osazone.
Exemple : la glucosazone = mannosazone = fructosazone.
Les osazones ont longtemps servi à faire le diagnostic d’un ose dans un liquide biologique, mais
actuellement des méthodes modernes ont remplacé cette technique.
B.7. Formation des dérivés furfuraliques
En milieu acide (acides suffisamment forts et concentrés tels que HCl, HBr et H2SO4), les molécules
d’oses subissent une déshydratation interne avec cyclisation, donnant naissance à des composés
hétérocycliques dérivés du furane.
Les pentoses conduisent au FURFURAL, et les hexoses à l’HYDROXYMETHYL-FURFURAL.
Remarque : les dérivés de type furfural peuvent se condenser avec les phénols (résorcinol, orcinol, α-
naphtol) pour former des dérivés colorés intéressants pour l’analyse et le dosage des oses.
Exemples : - α-naphtol (Test de Molish) donne une coloration rouge violacée.
- Le résorcinol (Réaction de Seliwanoff) en milieu chlorhydrique donne une teinte rouge.
- L’orcinol donne une teinte bleu-violet en milieu chlorhydrique.
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Les osides sont des polymères d’oses parmi lesquels on distingue les hétérosides dont l’hydrolyse
libère des oses et des composés non glucidiques (aglycones), et les holosides dont l’hydrolyse ne libère
que des oses. Parmi ces holosides on distingue les oligosides et les polyosides dont la différence se situe
au niveau du nombre de monomères formant le polymère.
A. LES OLIGOSIDES
Les oligosides ou oligoholosides sont des holosides qui résultent de la condensation de 2 à 10
molécules d’oses (ou de dérivés d’oses) par formation entre chacune d’elles d’une liaison de type
ETHER. On distingue les diholosides, les triholosides, les tetraholosides …etc.
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c) La cellulose : présente chez certaines bactéries, elle est le constituant majeur des fibres des
parois végétales. On estime qu’elle représente la moitié du carbone disponible sur terre.
La cellulose résulte de la condensation exclusivement linéaire de plus de 10 000 unités de D-glucose,
unies entre elles par des liaisons osidiques β (1-4). On observe ainsi une unité disaccharidique répétitive
« le cellobiose ». Cette structure est stabilisée par l’existence de liaisons hydrogènes entre le OH d’un
C3 d’un glucose et l’oxygène hétérocyclique de l’autre.
La cellulose est un composant végétal important, mais elle ne constitue pas une source de glucose,
car les animaux et l’homme en particulier ne possèdent pas la cellulase (β-glucosidase). Toutefois, les
bactéries contenues dans le tube digestif des ruminants et de certains herbivores la possèdent.
B.2.2) Polyosides hétérogènes
Ils libèrent par hydrolyse divers types d’oses, des osamines et des acides uroniques. On distingue 3
classes selon leur origine :
- Polyosides hétérogènes d’origine végétale : ils constituent les gommes et les mucilages (substances
visqueuses au niveau des algues). Exemple : la gomme arabique est un enchaînement de D-galactose +
acide D-Glucuronique + arabinose + rhamnose.
- Polyosides hétérogènes d’origine bactérienne : ils contiennent souvent de l’acide N-acétyl-
muramique uni à la N-acétyl-glucosamine. Dans les bactéries les polyosides sont le plus souvent les
seuls responsables de la spécificité antigénique du germe considéré.
- Polyosides hétérogènes d’origine animale : ils sont représentés par les mucopolysaccharides (MPS),
formés par l’alternance d’hexosamines et acides uroniques. Ces macromolécules sont liées aux protéines
dans les tissus pour donner les protéoglycanes.
C. LES HETEROSIDES
Ils résultent de la combinaison du groupement carbonylique libre d’un ose ou d’un oligoside avec une
fraction non glucidique appelée : aglycone. Selon la nature de l’aglycone on distingue :
- Les O-hétérosides (fonction –OH)
- Les S-hétérosides (fonction –SH)
- Les N-hétérosides (fonction –NH2)
O-hétérosides
La liaison glycosidique apparait dans ce cas entre la fonction carbonylique d’un ose et une fonction
alcool IIaire ou IIIaire d’un aglycone. Exemple : l’amygdaloside retrouvée dans les amandes amères des
noyaux de pêches et d’abricots.
S-hétérosides
Par condensation avec une fonction thiol (-SH). Exemple : la sinigroside des graines de moutarde noire.
N-hétérosides
Ils résultent de la condensation du Ribose ou Désoxyribose avec une base purique ou pyrimidique.
Exemple : nucléosides.
C.1) Les glycoconjugués : on regroupe sous ce terme les glycoprotéines et les glycolipides. Dans
le cas des associations avec les protéines on distingue :
- les protéoglycanes : qui sont des polyosides souvent très longs, associés à une protéine tout en restant
très majoritaires (90-95%).
- les glycoprotéines : ce sont des protéines sur lesquelles sont greffées des chaînes glucidiques courtes
qui ne représentent que 1-50% de la masse de l’ensemble.
- les peptidoglycanes : un réseau d’hétéropolyholosides relié par de nombreux petits peptides.
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