AfricaRice Rapport Annuel 2001-2002

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ADRAO

Rapport annuel

2001 – 2002

Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest

West Africa Rice Development Association


© Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO/WARDA) 2002

L’ADRAO encourage l’usage judicieux de cet ouvrage. Une citation correcte est requise.

ADRAO (Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest), 2002.


Rapport annuel ADRAO 2001–2002. Bouaké, Côte d’Ivoire, 103 pages.

Cette publication est aussi disponible en anglais, sous le titre : WARDA Annual Report 2001–2002

ISBN :

Couverture : Des enfants gambiens dans un champ de riz

ADRAO
01 B.P. 2551
Bouaké 01
Côte d’Ivoire

Tél. : (225) 31 65 93 00
Fax : (225) 31 65 93 11
(225) 22 41 18 07
Courrier électronique warda@cgiar.org

Site Web: http://www.warda.org/


Table des matières
Avant-propos 1

Bilan et perspectives 5

Points saillants des activités 9

Initiative africaine sur le riz : disséminer les NERICA en Afrique subsaharienne 9

Sélection du riz pour les systèmes irrigués à potentiel élevé 15

Toxicité ferreuse dans les bas-fonds : la rouille du riz 29

Dialogue sur les politiques de sécurité alimentaire à base riz en Afrique de


l'Ouest et du Centre 38

Integrer le VIH/SIDA dans la recherche-développement agricole 46

Profil d'un pays donateur : Les Pays-Bas 53

Annexes 65

L'année en revue : 2001 65

Etats financiers 74

Conseil d'administration 78

Cadres de l'ADRAO et chercheurs d'institutions coopérantes 79

Chercheurs visiteurs 82

Activités de formation 85

Publications 91

Sigles et abréviations 99
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Avant-propos

Message du Directeur général et du


Président du Conseil d’administration

L es versions précédentes du rapport annuel de l’ADRAO étaient rédigées de manière à refléter les événements d’une
année civile. Au fil du temps, nous nous sommes rendu compte que cette approche avait un handicap en ce sens que
des thèmes et résultats de recherche passionnants qui ont eu lieu au début de l’année en revue devenaient « dépassées »,
lorsqu’elles étaient rapportées, l’année suivante. Le présent rapport couvre donc une période bi-annuelle, de janvier 2001
à avril 2002 et tente de cerner les événements et points saillants qui ont marqué la vie de notre Association. Les rapports
à venir couvriront une période de 12 mois, mais pas sur l’année civile. A cet égard, le présent rapport sert de jonction vers
la nouvelle période de revue. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à lire nos articles que nous en avons eu à
les préparer.
Notre organe suprême, le Conseil des ministres, a tenu sa réunion biennale ordinaire les 23 et 24 août 2001 à Dakar,
Sénégal. Cette année, le Conseil a particulièrement exprimé tout son soutien politique à l’Association, en soulignant le
fait que l’ADRAO « appartienne » aux Etats membres et qu’à ce titre, elle mérite tout le soutien des gouvernements des
pays membres. La résolution prise pour encourager les Etats membres à honorer leurs obligations financières vis-à-vis de
l’Association de façon régulière et à temps fait ressortir « l’importance des contributions des technologies générées par
l’ADRAO dans la réduction de la dépendance sur les importations de riz des Etats membres. »
Par rapport à la recherche et au développement rizicoles, le Conseil a adopté la résolution suivante :

« Vu l’importance de la fertilisation minérale, des semences améliorées, de la mécanisation et de la conservation des


ressources génétiques pour des niveaux élevés et durables de production rizicole dans la région ;
[Le Conseil des ministres] approuve :
(i) la poursuite des activités de recherche sur le phosphate naturel en vue de déterminer l’effet à long terme de son
application sur l’accumulation de métaux lourds dans le sol (ex. cadmium) ;
(ii) l’homologation à temps des semences dans les Etats membres afin de maintenir l’élan et la dissémination des
variétés améliorées dans la sous-région ;
(iii) un développement plus poussé des activités de mécanisation et la poursuite du développement, de la dissémination et
de l’encouragement à utiliser une machinerie appropriée comme la batteuse-vanneuse ASI dans la sous-région ;
(iv) que les pays membres prennent contact avec l’Union africaine en vue d’utiliser le modèle juridique de l’OUA
(Organisation de l’unité africaine) pour la formulation de lois protégeant les ressources génétiques végétales de
leurs pays. »

L’année 2001 a aussi marqué le 30ème anniversaire de l’Association, qui a été créée en 1971 par 11 Etats membres. Nous
avons fait du chemin en 30 ans, et, en septembre, nous avons organisé des festivités modestes au siège de l’Association. Des
représentants des gouvernements des Etats membres, des partenaires à la recherche et au développement, la communauté


ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Avant-propos

diplomatique en Côte d’Ivoire, les chefs traditionnels et les


bailleurs de fonds, étaient présents à cette commémoration.
Le Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire,
S. E. M. Pascal Affi N’Guéssan, y a participé au nom du
Président de la République, S. E. M. Laurent Gbagbo. S.E.
le Premier ministre a décoré plusieurs membres du personnel
de l’ADRAO en déclarant : « la Côte d’Ivoire qui abrite
l’ADRAO a pour devoir de vous marquer sa reconnaissance
au nom de tous les pays membres. » Le Directeur général a
été élevé au grade de « Commandeur dans l’ordre du mérite
Ivoirien » pour services rendus à l’Afrique de l’Ouest et du
Centre à travers son leadership à l’ADRAO depuis 1996.
Cette cérémonie est traitée en détails dans la section «
Le Directeur général Kanayo F. Nwanze a été élevé
l’Année en revue : 2001 » (page 71). au grade de « Commandeur dans l’Ordre du
De nouveaux visages ont fait leur apparition au sein de mérite ivoirien » lors de la célébration du 30ème
l’équipe de direction de l’ADRAO. En juillet 2001, Michel anniversaire de l’ADRAO. Il est décoré ici par le
Ministre de l’Education nationale, Amani N’Guéssan
P. Dubé a pris ses fonctions de Directeur de l’administration
et des finances (DAF). Québécois, de nationalité canadienne,
Michel a rejoint l’ADRAO avec une expérience multidisciplinaire de plus de 20 dans la gestion des finances et des opérations,
y compris une grande connaissance du secteur privé et des « petites et moyennes entreprises. » Il connaît la Côte d’Ivoire pour
avoir travaillé à Abidjan entre 1993 et 1994. A l’aise en anglais et en français, Michel dispose d’une large expérience couvrant
l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Europe de l’Est. Puis, en novembre 2001, Günther Hahne est arrivé pour occuper le
poste de Directeur de la recherche. De nationalité allemande, Günther a vécu de 1987 à 2001 en France, où son dernier poste
était au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) comme chef de groupe à l’Institut de biologie moléculaire des
plantes à Strasbourg. Il arrive à l’ADRAO avec une bonne connaissance de la communauté de recherche européenne, des
institutions de financement, et de rares perspectives par rapport aux opportunités et à la gestion de la recherche.
Au cours de la période que couvre le présent rapport, nous avons
aussi enregistré l’arrivée d’Emmanuel Abo (virologiste, chercheur
visiteur), Enoch Boateng (spécialiste du SIG, chercheur visiteur),
Péféry Coulibaly (responsable des technologies de l’information
Les nouveaux
hommes près
et de la communication), Toon Defoer (agronome spécialiste du
du sommet : transfert de technologies), Howard Gridley (sélectionneur riz
Günther Hahne de bas-fond), Nurdin S. Katuli (Chef des opérations), Harouna
(Directeur de
Koré (économiste, produits maraîchers, chercheur visiteur),
la recherche,
à gauche) et Aline Lisette-Vidal (responsable de la formation, information et
Michel Dubé bibliothèque), Andreas Oswald (agronome, systèmes de cultures),
(Directeur de Sidi Sanyang (Coordinateur ROCARIZ) et Aïssata Sobia Camara
l’administration
et des (agro-économiste, chercheur visiteur).
finances, à Il est opportun de noter que le nouveau millénaire coïncide
droite) avec le lancement des nouveaux riz NERICA. Tout d’abord,
en avril 2001, l’ADRAO a abrité une conférence internationale
sur le rôle des NERICA dans la sécurité alimentaire en Afrique,


ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Avant-propos

conférence qui a débouché sur la signature d’un accord pour la mise en place d’un Consortium pour la sécurité alimentaire
basée sur les NERICA en Afrique subsaharienne. Ensuite, en mars 2002, le « Consortium NERICA » est devenu opérationnel
avec le lancement de l’Initiative africaine sur le riz (ARI). Cette initiative doit servir de canal à la dissémination et à l’adoption
rapides des NERICA dans les régions rizicoles du continent. L’histoire de l’Initiative et son fonctionnement sont détaillés
sous la rubrique « Points saillants » à la page (9).
Au cours des dernières années, des choses intéressantes ont eu lieu au niveau de notre Programme riz irrigué, en
particulier dans le Sahel. Après avoir souligné, l’an dernier, que l’interdisciplinarité à travers la gestion intégrée des
cultures est essentielle pour un progrès dans cette écologie, cette année, nous mettons l’accent sur un aspect particulier :
la sélection. Le Programme de sélection riz irrigué a beaucoup de choses à offrir et, aujourd’hui, plus que par le passé, un
grand nombre de variétés attendent d’être homologuées (page 15).
La toxicité ferreuse est un problème majeur de la riziculture de bas-fonds. Les sols d’Afrique de l’Ouest ont de fortes
concentrations de fer qui peuvent causer de sérieux dégâts sur les plants de riz. Nous prenons le problème sous l’approche
holistique et examinons quelques solutions qui peuvent aider à améliorer la productivité dans ces milieux difficiles (page 29).
C’est bien beau de produire de nouvelles technologies, mais si le climat politique ne favorise pas la production intérieure,
les riziculteurs n’auront aucune incitation pour les aider à combler les déficits actuellement couverts par les importations.
Nous examinons les tendances économiques du riz dans la région et ce qui peut aider à promouvoir des politiques favorables
au producteur et au consommateur et pouvant permettre d’atteindre la sécurité alimentaire (page 38).
Tout le continent africain est secoué par la pandémie du VIH/SIDA. L’an dernier, nous avons mentionné que le Comité
des Directeurs des centres (CDC) du GCRAI devait développer une Initiative à l’échelle du Système sur l’impact du
VIH/SIDA sur l’agriculture. L’ADRAO a joué un rôle de premier plan dans cette activité. Le progrès réalisé à ce jour est
mis en exergue dans le cinquième article de notre rubrique « points saillants » (page 46).
Cette année, la rubrique profil d’un pays donateur porte sur les Pays-Bas. De la contribution au fonds de développement
en passant par les activités de recherche outre mer, le détachement de personnel aux stages, les Pays-Bas ont été pendant
longtemps un ardent supporter des activités de l’ADRAO. L’un de nos succès majeurs a été le Consortium Bas-Fonds
(CBF), conjointement financé par les Pays-Bas et la France. Tous ces aspects et bien d’autres sont couverts dans la rubrique
« points saillants » de cette année (page 53).
Nous aimerions saisir cette opportunité pour exprimer nos remerciements à nos donateurs, particulièrement à la lumière
de l’amenuisement des fonds alloués à la recherche agricole, surtout de la part de certains grands donateurs en 2001 et
2002. Nous vous remercions pour votre foi en notre travail et votre soutien et espérons une collaboration fructueuse
continue dans les années à venir.
Nous ne saurions conclure cette déclaration sans un mot de remerciements à nos Etats membres. Vous êtes la raison de
notre présence ici : l‘ADRAO a été créée par les Etats membres et continue sa mission de vous servir dans le domaine
de la recherche-développement rizicole. Nous vous remercions pour votre soutien politique à un moment où beaucoup de
nos économies souffrent énormément dans un monde économiquement « libéralisé », et aussi pour le partenariat que nous
partageons à travailler ensemble à l’amélioration du bien-être des producteurs et consommateurs de riz de la région.

Kanayo F. Nwanze N. Lindsay Innes


Directeur général Président du Conseil d’administration


ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Bilan et perspectives

Transformer les défis en opportunités et


solutions

L e succès génère toujours de nouveaux défis. La reconnaissance des acquis et percées de l’ADRAO, en particulier
dans le domaine de la génération de nouvelles technologies adaptées et puissantes qui aident à lutter contre la
pauvreté en Afrique subsaharienne et à accroître la sécurité alimentaire – cette même reconnaissance porte en elle
le défi de la sécurisation du progrès réalisé, de son accessibilité à tous ceux qui en ont besoin et de la réponse aux
attentes de ceux qui partagent avec nous l’intérêt des jalons posés par l’ADRAO sur la voie d’un avenir plus brillant
pour les enfants d’Afrique.
Au cours de l’année 2001, l’appréciation de notre travail et de nos résultats tangibles par les partenaires de l’ADRAO
s’est manifesté lors de la célébration du 30ème anniversaire de l’ADRAO, où des distinctions avaient été conférées par le
Président de la Côte d’Ivoire au Directeur général et à quatre autres membres du personnel (Drs Monty P. Jones, Kouamé
Miézan, Sitapha Diatta et M. Mark Etsiba). Ces quatre agents de l’ADRAO ont été faits « Officier dans l’ordre du mérite
ivoirien. » Ces décorations ont été sans doute le signe le plus prestigieux de l’appréciation des efforts de l’ADRAO en
vue de l’amélioration des conditions de vie des populations pauvres de la région.
D’autres signes sont moins visibles mais tout aussi appréciés par le personnel de l’ADRAO ; ils contribuent beaucoup
à la forte motivation de tous, aussi bien les chercheurs que le personnel d’appui. Par exemple, le nombre croissant de
demandes de NERICA par les paysans, les organisations paysannes et les ONG ; les demandes de participation aux
ateliers et autres activités de formation organisées par l’ADRAO ; le souhait de beaucoup de nos partenaires de jouer un
rôle actif dans les activités de l’ADRAO ; et de simples déclarations de paysans comme celle-ci : « les NERICA doivent
avoir de l’eau dans leurs tissus, si non comment peuvent-ils survivre et produire en condition de sécheresse, où toutes les
autres variétés échouent ? » Nous percevons ces signes et les prenons comme un encouragement à poursuivre nos efforts
scientifiques dans la voie esquissée par les activités de recherche passées et les exercices de planification.
D’autre part, l’ADRAO ne peut pas ignorer ces voix qui s’élèvent pour plus d’implication, plus de nouveaux produits
en vue de résoudre les problèmes qui n’ont pas encore trouvé de solutions. De plus en plus de paysans, de plus en plus
d’agents de vulgarisation voudraient profiter des bénéfices de la culture des NERICA. Ceux qui ne sont pas concernés par
les variétés de plateaux pluviaux attendent des variétés qui donneraient pour les bas-fonds pluviaux ou irrigués ce que les
NERICA permettent d’avoir pour les plateaux. Il devient de plus en plus évident que l’amélioration génétique à elle seule
ne peut pas assurer des rendements élevés : les paysans doivent aussi comprendre et appliquer les techniques culturales pour
lesquelles les nouveaux cultivars obtiennent des rendements optimaux. Ces pratiques doivent être intégrées aux besoins
des autres cultures et de l’environnement. Cela nécessite une formation au niveau des paysans. Il est tout aussi évident
que des rendements élevés ne garantissent pas des revenus élevés en termes monétaires. Il y a beaucoup d’obstacles qui
empêchent l’accès au marché ou le rendent au moins difficile pour beaucoup de paysans de la région. Dans bien des cas,
le progrès souffre d’un environnement général qui ne stimule pas l’initiative personnelle et l’investissement. Enfin, dernier


ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Bilan et perspectives

problème et, en aucun cas, pas le moindre, il y a la situation sanitaire alarmante avec la pandémie du VIH/SIDA menaçant
d’anéantir tous les efforts d’amélioration des conditions de vie.
Ces défis ne sont pas nouveaux et sont bien connus de l’ADRAO. Les activités de recherche en cours s’attèlent à la
résolution de la plupart d’entre eux tandis que d’autres sont pris en compte par de nouveaux projets. Parmi les exemples
illustrés en détails dans le présent rapport annuel, il y a l’Initiative africaine sur le riz qui constitue un outil puissant pour
mettre les nouvelles variétés et technologies rizicoles relatives disponibles aux paysans dans toute l’Afrique subsaharienne.
L’article sur la sélection du riz irrigué illustre les progrès obtenus par rapport aux contraintes liées à ce système particulier
de production. Les chapitres sur le dialogue sur les politiques, le VIH/SIDA et la toxicité ferreuse – aussi divers soient-ils
dans leurs préoccupations – illustrent tous la nécessité d’une approche intégrée pour résoudre les problèmes qui limitent
la productivité et le progrès dans les systèmes de production à base riz en Afrique subsaharienne. Le portefeuille de
recherche de l’ADRAO est évidemment plus étendu que ne peuvent l’illustrer ces exemples, il s’attèle à beaucoup de
problèmes qui affectent les différents systèmes de production à base riz à différents niveaux et choisis pour leur importance
stratégique.
Le mot ‘stratégie’ (et la planification stratégique associée) est un mot clé qui revêt toute son importance au siège de
l’ADRAO. La planification stratégique nécessite des outils appropriés. Parmi ceux-ci, l’information qui nous permet
d’apprécier l’état de l’environnement en mutation est d’une importance capitale, et il en est de même de l’information sur
l’impact réel (réalisé) et potentiel (futur) que les résultats et les réalisations de l’ADRAO auront sur les conditions réelles de
l’agriculture en Afrique subsaharienne. Les études sur l’économie et l’analyse de l’impact contribuent à la compréhension
de l’environnement de l’ADRAO, qui est nécessaire pour une planification efficace et un établissement des priorités, en plus
de l’importance qu’elles revêtent pour les partenaires de l’ADRAO. Beaucoup de travail a été abattu, au fil des ans, pour
établir une base solide de planification stratégique de l’ADRAO, et nous sommes confiants que l’année à venir débutera
avec un plan formel qui définira les priorités et options choisies pour la prochaine décennie.
La préparation du futur doit commencer dans l’esprit des gens, et c’est un processus continu qui nécessite une attention
permanente de la part de ceux qui sont chargés de veiller à ce que l’ADRAO accomplisse sa mission de la manière la
plus efficace possible. La préparation pour le futur requiert aussi des installations physiques qui nous permettent de
réaliser les tâches ambitieuses définies par la mission et les partenaires de l’ADRAO. L’ADRAO a achevé la construction
d’infrastructures de confinement qui permettront l’évaluation des plants de riz transgéniques produits en collaboration
avec nos partenaires en Europe, une fois que sera mis en place, en Côte d’Ivoire, le cadre juridique requis pour conduire
de telles expérimentations. L’ADRAO fait partie des institutions fournissant une assistance technique et un appui au
processus en vue d’une législation dans ce domaine : l’existence d’une procédure claire, transparente et pratique pour le
travail avec cette technologie efficace est d’une importance capitale, non seulement pour l’ADRAO mais aussi pour tous
ses partenaires qui doivent pouvoir exploiter tout le potentiel des avancées scientifiques, dans le respect total de toutes
les conditions de sécurité possible. Les infrastructures de confinement à l’ADRAO ont été construites en anticipation à la
législation à venir et répondent aux exigences légales strictes en vigueur en Europe, en Amérique du Nord et ailleurs.
Les acquis futurs se construisent sur la connaissance d’aujourd’hui et les acquis du passé. L’ADRAO reconnaît
l’importance de la variété génétique existante dans le riz et les espèces parentes et sa précieuse contribution aux
programmes de sélection de riz, que se soit par les moyens conventionnels ou à l’aide de l’une ou l’autre des disciplines
de la biotechnologie. Les efforts de longue date pour la collecte et sauvegarde des ressources génétiques seront bientôt
récompensés avec la construction d’une unité de conservation à moyen terme qui assurera la conservation d’échantillons
uniques de toutes les accessions de riz disponibles à l’ADRAO, dans des conditions répondant aux normes internationales
des infrastructures de banques génétiques. L’ADRAO est entrée dans la phase de planification et de construction de cette
unité de conservation.


ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Bilan et perspectives

Puisque à elle seule, l’ADRAO ne peut pas faire face aux défis du futur, nous privilégions une collaboration étroite
avec nos partenaires en Afrique et dans le monde entier et c’est ce qui aide à transformer les opportunités en réalités qui
bénéficieront aux paysans et finalement aux populations de la région du mandat de l’ADRAO et au-delà. L’Initiative
africaine sur le riz (ARI) décrite dans ce numéro est un nouvel exemple particulièrement captivant du travail coopératif des
réseaux et consortia basés à l’ADRAO. L’ARI doit démontrer un impact mesurable et durable sur la sécurité alimentaire
dans la région à travers une adoption à grande échelle des NERICA et d’autres variétés de riz hautement performantes. Elle
aidera à orienter la recherche et la diffusion afférentes, à améliorer l’échange d’informations entre les parties prenantes, à
sensibiliser le grand public et à fournir un mécanisme efficace de suivi et évaluation. Les autres réseaux établis à l’ADRAO
et ayant prouvé leur efficacité à travers des résultats concrets sont le Consortium Bas-Fonds (CBF ; voir aussi l’article sur
les Pays-Bas, page 53), le ROCARIZ (Réseau ouest et centre africain du riz, un réseau ADRAO/CORAF pour la recherche
et le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest et du Centre) et INGER-Afrique (Réseau international pour
l’évaluation génétique du riz en Afrique). Ces réseaux constituent des véhicules efficaces de coordination des efforts de la
plupart des chercheurs travaillant sur le riz dans la région et au-delà, et contribuent ainsi substantiellement à l’optimisation de
l’utilisation des ressources pour identifier et résoudre les problèmes les plus urgents. Notre collaboration avec les collègues
des institutions de recherche avancées et des centres internationaux de recherche agricole est également précieuse. Ensemble,
nous nous sentons bien armés pour relever les défis du futur. Nous aimerions exprimer toute notre reconnaissance à tous
les collègues pour leur collaboration et leurs contributions à l’accomplissement de la mission de l’ADRAO.
Dans ce rapport annuel, le lecteur pourra apprécier quelques bons exemples illustrant les réalisations qui contribuent,
collectivement, au succès de l’ADRAO. Individuellement et collectivement, ils appellent à une attention et une recherche
continues dans les domaines illustrés, et il est évident que les défis vont au-delà de l’envergure des exemples donnés.
Cependant, ils démontrent comment ces défis peuvent être transformés en opportunités et solutions par le biais de la
recherche-développement, grâce au dévouement des personnes impliquées – chercheurs, administrateurs, personnel d’appui,
agents de vulgarisation, dans des cas notables, les paysans eux-mêmes. Nous sommes confiants que le présent rapport va
inciter à un soutien continu de la part de ceux qui connaissent et apprécient déjà l’ADRAO, et nous donnera de nouveaux
amis parmi ceux qui découvrent l’ADRAO à travers ces pages.


ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Initiative africaine sur le riz : disséminer


les NERICA en Afrique subsaharienne

S tratégie dynamique de réduction de la pauvreté et de recherche de la sécurité alimentaire en Afrique


subsaharienne – l’Initiative africaine sur le riz – a été lancée, le 27 mars 2002, par M. Pascal Affi N’Guéssan,
Premier Ministre de Côte d’Ivoire, au cours d’une cérémonie spéciale à Yamoussoukro, capitale politique de
la Côte d’Ivoire. Ce lancement est le point culminant d’une année d’activités intenses pour l’ADRAO et ses
partenaires. Nous examinons le développement de l’Initiative et ce qu’il espère apporter aux petits riziculteurs
exposés d’Afrique.

Au tournant du millénaire, le travail de l’ADRAO sur les adventices que leur parent asiatique, ils ne tombent pas et
nouveaux riz pour l’Afrique (NERICA) arrivait à un point n’égrènent pas avant la récolte comme leur parent africain
décisif. Deux espèces de riz cultivé ont été croisées pour la et très souvent leur rendement est supérieur à la meilleure
première fois, et une ‘nouvelle biodiversité’ est née sous la des variétés asiatiques, dans les champs paysans.
forme de plants de riz qui combinaient l’adaptation hardie La Sélection variétale participative (PVS) a ensuite
à l’écologie de plateau pluvial du parent africain et le directement porté les NERICA chez les paysans qui ont
potentiel de rendement du parent asiatique. De nombreuses clamé haut et fort qu’ils les acceptaient. Un paysan a ainsi
évaluations en station et en milieu paysan ont confirmé dit à la cérémonie de lancement « les paysans appellent les
les rêves de chacun : les NERICA résistent mieux aux NERICA, riz de l’ADRAO… j’apprécie particulièrement


ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Le produit : Des NERICA dans un champ paysan L’objectif : Des riziculteurs heureux d’une certaine
sécurité alimentaire

les ADRAO de haute taille parce qu’elles sont plus faciles directeur-adjoint de la recherche et chef du programme riz
à récolter. Elles résistent bien aux adventices et ont une pluvial de l’ADRAO, qui a été à l’avant-garde des activités
bonne qualité à la cuisson… en fait à la consommation, de recherche sur les NERICA. En fait, les NERICA sont en
je préfère les ADRAO aux glaberrima. » Les glaberrima train de voler de leurs propres ailes au-delà de l’ADRAO
sont les variétés locales africaines qui sont généralement et de vivre leur vie. »
préférées aux variétés asiatiques du point de vue goût et Ainsi, en fin 2000 et début 2001, Jones et d’autres leaders
qualité organoleptique. de la recherche à l’ADRAO ont commencé à travailler sur un
Lorsque la PVS a nécessité encore plus de semences, cadre qui permettrait de porter les NERICA à un niveau plus
le Système communautaire de production de semences élevé. En avril 2001, l’ADRAO a abrité un atelier international
(CBSS) a permis aux paysans de produire leurs propres sur les NERICA et la sécurité alimentaire en Afrique
semences et de couvrir les besoins des communautés. La subsaharienne. L’atelier a réuni plus de 90 participants parmi
méthodologie PVS a été étendue à tous les 17 états membres lesquels des ministres et vice-ministres des états membres
de l’ADRAO et les NERICA étaient aussi testées à travers le de l’ADRAO, le Président de la Fondation Rockefeller, des
continent, dans des pays comme l’Ouganda et le Zimbabwe. responsables de haut rang de la Banque mondiale, de la Banque
En décembre 2000, les deux premières homologations des africaine de développement et du système des Nations-Unies,
NERICA ont eu lieu – en Côte d’Ivoire, le pays hôte de ainsi que des chercheurs du domaine agricole. Les participants
l’ADRAO. Pendant ce temps, cinq NERICA étaient en cours à l’atelier ont approuvé la création d’un nouveau partenariat en
de production à grande échelle en Guinée. En fait, en 2000, consortium – le Consortium pour la sécurité alimentaire basée
la Guinée se positionnait pour une autosuffisance en riz pour sur les NERICA en Afrique subsaharienne ou le Consortium
2002, à travers une initiative supportée par le gouvernement NERICA en plus bref. « Avec tous les acteurs et les donateurs
en vue de re-dynamiser le secteur du riz pluvial par le biais derrière nous, nous avons mis à profit l’année suivante pour
d’un programme reposant largement sur les NERICA. traduire le concept consortium en projet réalisable », indique
« Les NERICA ont fait leur preuve et sont cultivées Jones. Et le résultat, c’est l’Initiative africaine sur le riz ou
au-delà de toute attente », indique fièrement Monty Jones, ARI (sigle anglais).

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Appui politique au cours du lancement principaux orateurs au cours de la cérémonie de lancement a


Le 26 mars 2002, les acteurs du secteur rizicole de l’Afrique été M. Théophile Nata, Ministre de l’Agriculture, de l’élevage
subsaharienne se sont réunis au siège de l’ADRAO pour et des pêches du Bénin, et Président en exercice du Conseil
examiner la proposition de projet. A la fin de la journée, des Ministres – organe suprême de l’ADRAO. « Nous avons
les représentants des sept pays pilotes désignés ont signé le devant nous les résultats de 30 années de recherche », a dit
document d’accord ARI. Nata, faisant allusion au 30ème anniversaire de l’ADRAO
La cérémonie de lancement, elle, a eu lieu le 27 mars à la récemment célébré, « nous devons maintenant parachever
Fondation Houphouët-Boigny pour la paix à Yamoussoukro, une réussite qui est à portée de main. »
Côte d’Ivoire. La centaine de délégués comprenait des
ministres, des diplomates, des chercheurs, des paysans, ainsi Principaux objectifs de l’Initiative
que des représentants des agences de financement, des ONG « L’ARI est beaucoup plus que des variétés NERICA »,
et des pays participants à l’ARI. explique le Directeur de la recherche de l’ADRAO, Günther
« Le fait que l’ADRAO soit une association Hahne, «  il y a aussi des technologies complémentaires
intergouvernementale d’états membres joue un rôle pour améliorer la fertilité du sol et rendre la riziculture plus
significatif pour l’appui politique à notre travail », explique durable. »
le Directeur général, Kanayo F. Nwanze. « L’ARI n’est pas « En plus, l’Initiative va s’atteler aux grandes questions
une exception. L’expérience de la Guinée nous a montré d’environnement politique et d’agro-industries », poursuit
que le potentiel des NERICA ne peut être atteint qu’avec un l’économiste des politiques à l’ADRAO, Frédéric Lançon.
appui politique puissant et des politiques appropriées pour un « Après tout, il ne sert à rien d’augmenter les rendements
bon fonctionnement de la filière riz. » Les pays membres de aux champs si le surplus de riz ne peut être vendu ! »
l’ADRAO étaient représentés à la cérémonie de lancement Plusieurs de ces technologies ont été passées en revue
par des ministres et vice-ministres du Bénin, de la Côte dans les rapports annuels précédents – par exemple,
d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée et du Togo. Un des l’utilisation du phosphate naturel comme alternative à

Signature du document de projet

De gauche à droite : Bino Teme, Directeur général, Institut d’économie rurale, Mali ; Hassan Sallah, Secrétaire
d’Etat, Département de l’agriculture, Gambie ; Sery Bailly, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche
scientifique, Côte d’Ivoire ; Théophile Nata, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, Bénin ; Elie Fassou
Damey, Secrétaire général, Ministre de l’agriculture et de l’élevage, Guinée ; Kanayo F. Nwanze, Directeur général,
ADRAO ; Comla E. Paka, Directeur de cabinet, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, Togo ; P-Justin
Kouka, Directeur adjoint des services institutionnels (proposant les documents à signer).

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

l’engrais minéral trop onéreux, et la batteuse-vanneuse Structure et fonctionnement


promue par l’ADRAO pour améliorer la propreté du riz « Au fil des ans, les activités de recherche et développement
produit localement. rizicoles augmentent dans la région », poursuit Jones, « et il y
L’objectif des premières années de l’Initiative sera a des risques de surcharger certains acteurs ou de promouvoir
l’écologie de plateau pluvial. C’est dans cette écologie des activités disparates sans interaction ou communication
que l’on retrouve 40 % des terres de riziculture en Afrique entre elles. » C’est la raison pour laquelle, l’ARI cherche à
de l’Ouest et la première génération de NERICA n’a été utiliser les composantes structurelles les plus appropriées des
développée que pour ce milieu. « A partir de la troisième partenariats qui ont déjà fait leurs preuves et à travailler main
année de l’Initiative, nous espérons avoir de nouveaux dans la main avec les structures existantes. « En particulier »,
matériels NERICA pour les bas-fonds pluviaux », explique note Jones, « nous nous sommes inspirés de la formule de
Jones, qui a travaillé avec l’éco-physiologiste Koichi Comité de pilotage de la phase 2 du Consortium bas-fonds
Futakuchi pour développer et tester des matériels de bas- (CBF) et envisageons de travailler en étroite collaboration
fonds, au moment où l’ADRAO n’avait pas de sélectionneur avec les collègues du ROCARIZ (Réseau ouest et centre
riz de bas-fond, de mi-1999 à mi-2001. africain du riz). »
En plus de tout cela, « l’ARI va bien au-delà des Chaque pays pilote doit mettre en place une équipe
NERICA, même au niveau variétal », explique Jones. NERICA à partir de son pool de spécialistes du riz et
« Notre vœu n’est pas de remplacer les variétés locales, mais identifier un coordonnateur national. C’est une structure
plutôt d’encourager les paysans à intégrer les NERICA et
essentiellement empruntée au CBF, mais sa composition
les autres nouvelles variétés dans leur portefeuille variétal. »
sera plutôt proche de celle du ROCARIZ.
L’Initiative augmenterait ainsi la biodiversité aux champs.
Entre temps, un coordonnateur du Consortium sera recruté
L’éditeur consultant, Tom Hargrove, un vieux passionné
et le secrétariat sera mis en place au siège de l’ADRAO. Le
des questions relatives au riz note : « la stratégie est
Secrétariat aidera à développer des matériels de formation
significativement différente de la révolution verte en Asie,
sur les technologies promues par l’ARI et à organiser des
où, initialement, seule une variété a été largement diffusée.
cours de formation sur le modèle ‘formation des formateurs’.
L’ARI plaide pour l’introduction d’une multitude de variétés
Il va aussi promouvoir et faciliter un échange d’informations
fournissant aux paysans l’option de choisir des riz différents
au sein des pays participants et des acteurs.
pour des besoins différents. »
L’ARI aura deux composantes principales : une plate-
Même si l’ARI est ouverte à tous les pays africains
au sud du Sahara, l’accent sera d’abord mis sur sept pays forme des acteurs et un réseau de recherche. La plate-
pilotes en Afrique de l’Ouest : Le Bénin, la Côte d’Ivoire, forme des acteurs déterminera les objectifs de l’Initiative
la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nigeria et le Togo. La et s’attellera à une large dissémination des NERICA et
sélection des pays a été basée sur l’importance de l’écologie technologies complémentaires. Elle comprendra des agents
de riz pluvial, le progrès dans la diffusion et l’évaluation des de recherche et de vulgarisation des programmes nationaux,
NERICA, l’expérience en Sélection variétale participative, des ONG et des paysans. Le réseau de recherche va jouer
en Système communautaire de production de semences ainsi le rôle complémentaire d’évaluation des technologies dans
que les liens potentiels avec d’autres projets de réduction les systèmes de production et de suivi de la perception que
de la pauvreté et de sécurité alimentaire, en particulier les paysans en ont. Il va aussi intégrer des technologies
pour les femmes agricultrices », explique Nwanze. Dans visant à améliorer les systèmes de production et se chargera
le même temps, les NERICA feront l’objet de promotion d’un développement continu de technologies aussi bien
– essentiellement à travers les activités PVS – dans les 10 biologiques que socioéconomiques.
autres pays membres de l’ADRAO et huit pays d’Afrique Le réseau de recherche partagera ses résultats avec
orientale et australe. la plate-forme des acteurs en vue de les adapter à des

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

zones cibles. Il fournira aussi un feedback à la recherche- «  car ces équipes de vulgarisation travaillent avec 400 à
développement dans les programmes nationaux et à 500 paysans en même temps – une échelle que la phase
l’ADRAO. Le réseau aura deux coordonnateurs – un pour conduite par la recherche ne pouvait pas espérer atteindre. »
chaque thème de recherche – et 10 étudiants PhD recrutés (Voir encadré.)
à travers la région (tous ne provenant pas nécessairement
des pays pilotes). L’ARI cherchera un financement
supplémentaire pour le recrutement à plein temps de
spécialistes de la communication et du développement de PVS-vulgarisation : une première étape
modules technologiques. dans le processus d’intensification
En année 1, un atelier des acteurs sera organisé dans Comme son nom le laisse entendre, la PVS-vulgarisation est
chaque pays pilote en vue d’identifier les connaissances conduite par les agents de vulgarisation et de développement
et non les chercheurs.
et technologies existantes et les sites-clés de recherche. La PVS-vulgarisation commence à la troisième année
Pour plus d’efficacité de la recherche, ces sites clés doivent de la PVS-recherche, elle fonctionne, donc, simultanément
interférer avec les sites-clés des programmes existants. avec la dernière année de celle-ci dans un site donné (milieu
agroécologique).
Des enquêtes rapides seront conduites pour identifier les Les vulgarisateurs prennent les quatre meilleures variétés
goulots d’étrangement (potentiels) à la dissémination retenues par les paysans dans un site spécifique de PVS-recherche
et les proposent à des groupes de 400-500 paysans n’ayant pas
des technologies et des stratégies d’intensification seront pris part au processus dans la même zone de la PVS-recherche
développées sur la base des résultats. Les stratégies seront (les variétés sont sélectionnées par site spécifique). Les paysans
revues et les produits du réseau de recherche seront intégrés reçoivent des formulaires d’évaluation simples largement illustrés
en vue de faciliter la communication et l’enregistrement des
lors d’un second atelier au cours de la troisième année. données pour des gens non scolarisés. Ces formulaires sont une
liste des critères de sélection des variétés identifiées par les paysans
dans la phase recherche.
Sur le terrain Les participants à la PVS-vulgarisation cultivent les variétés dans
« La PVS et le CBSS seront les principaux mécanismes de leurs champs à côté de leurs variétés habituelles (pratiquement
comme dans la deuxième année de la PVS-recherche). Puis, il
dissémination à grande échelle des NERICA et technologies leur est demandé d’évaluer les nouveaux riz à la maturité et au
complémentaires », indique l’agronome du transfert de stade post-récolte. Les paysans sont encouragés à se retrouver et
technologies de l’ADRAO, Toon Defoer. Cependant, sous à discuter de leurs observations et points de vue sur le nouveau
matériel.
l’orientation de Defoer et du réseau Analyse de la population Ainsi, la PVS-vulgarisation permet de contrôler la validité
paysanne et amélioration variétale du riz avec la participation des données recueillies dans la PVS-recherche. Les résultats sont
compilés et distribués aux sélectionneurs, aux conseils semenciers
des agriculteurs (PRIGA), la PVS a évolué. « Maintenant, nationaux et aux producteurs de semences communautaires.
au lieu de s’arrêter à la troisième année avec l’adoption des Comme les groupes de paysans de la PVS-vulgarisation sont
plus importants que ceux de la PVS-recherche, la PVS-vulgarisation
paysans à travers l’achat de semences », poursuit Defoer, constitue une validation plus poussée des résultats de la phase
« nous avons initié une nouvelle PVS de deux ans conduite recherche. Les sélectionneurs peuvent utiliser ce feedback pour
affiner les objectifs de sélection pour des variétés appropriées.
par la vulgarisation au moment où la phase conduite par la Toutes les informations générées par la PVS-recherche et la PVS-
recherche arrive à sa dernière année. » vulgarisation ainsi que les données de l’évaluation variétale formelle
Dans la PVS-vulgarisation, c’est les agents de en station sont compilées et envoyées à l’organe d’homologation
approprié. Le conseil d’homologation peut ainsi voir, en un coup
développement et de vulgarisation des programmes d’œil, les variétés appréciées par les communautés paysannes et
nationaux, des organisations de recherche, des ONG et du les promouvoir à des essais démonstratifs de pré-homologation,
puis les homologuer, par la suite. Pour les producteurs de semences
secteur privé qui prennent l’initiative d’amener de nouvelles dans le cadre du CBSS, il y a un avantage certain à connaître
variétés à de ‘nouveaux’ paysans (c’est-à-dire des paysans les variétés appréciées par les communautés dans le but de les
cibler pour la multiplication de semences.
qui n’ont pas été associés à la PVS-recherche). « C’est ça la
vraie intensification », affirme Defoer avec enthousiasme,

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Perspectives développement, l’Agence américaine pour le développement


Au vu du succès et de l’impact rapide des NERICA en Côte international, le Centre de recherche pour le développement
d’Ivoire et en Guinée, le Programme des Nations-Unies international (Canada) et l’Organisation des Nations-Unies
pour le développement projette que 1,7 millions de paysans pour l’agriculture et l’alimentation. Mais, les activités de
cultiveront près de 210 000 ha en NERICA, en Afrique de l’ARI ne peuvent réellement commencer que lorsque les
l’Ouest et du Centre, à l’horizon 2006. Ceci permettra des fonds seront disponibles en banque.
économies de jusqu’à 88 millions de dollars US par an sur « Avec le lancement de l’ARI, nous laissons le contrôle
les importations de riz. des NERICA à d’autres acteurs qui peuvent les amener
La première phase de l’ARI doit coûter 15 millions de à l’étape suivante », indique Nwanze. « Notre travail est
dollars US sur cinq ans. Les donateurs déjà ‘à bord’ ayant de produire des technologies qui vont faciliter la vie des
exprimé leur intérêt pour le financement de certains aspects petits riziculteurs. A l’évidence, les NERICA s’imbriquent
du travail sont le Gouvernement du Japon, le Programme parfaitement dans cette catégorie. Maintenant, il est temps
des Nations-Unies pour le développement, la Banque de les laisser aux mains de ceux qui peuvent en faire
mondiale, la Fondation Rockefeller, la Banque africaine de l’utilisation prévue. »

Nassa Dacoury, Préfet de Yamoussoukro ; Yuji Kurokawa, Ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire ; Sebastien Danon
Djedje, Ministre de l’agriculture et des ressources animales, Côte d’Ivoire ; Théophile Nata, Ministre de l’agriculture, de
l’élevage et des pêches, Bénin ; Pascal Affi N’Guéssan, Premier Ministre de Côte d’Ivoire ; N. Lindsay Innes, Président,
Conseil d’administration de l’ADRAO ; Safiatou Ba-N’Daw, Directeur, CTPD, PNUD, New York, Etats-Unis ; Sery Bailly, Ministre
de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Côte d’Ivoire ; Kanayo F. Nwanze, Directeur général, ADRAO ;
Elie Fassou Damey, Secrétaire général, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, Togo. 

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Sélection du riz pour les systèmes


irrigués à potentiel élevé

E nviron 50 % de la surface cultivée en riz dans le monde est de type irrigué et cette superficie produit plus de
75 % du riz mondial. Les chiffres équivalents pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre peuvent ne pas être aussi
impressionnants, mais il ne fait pas de doute que les systèmes irrigués ont le potentiel de fournir les rendements les
plus élevés, et sélectionner des plants de riz pour ces systèmes peut induire des avantages pour le reste des bas-fonds
sans maîtrise totale de l’eau.

Priorités évolutives variété et le niveau de stérilité induite par la température en


« A l’ADRAO, l’histoire de la sélection pour les systèmes fonction de sa localisation et de sa date de semis.
irrigués est compliquée du fait que jusqu’en 1997, le L’autre préoccupation majeure du Sahel est la salinité
programme n’avait pas une structuration simple en système qui constitue un problème majeur dans le delta du fleuve
irrigué et système pluvial », explique Kouamé Miézan, Sénégal – principale zone de production rizicole de la région,
sélectionneur riz irrigué et Chef du Programme riz irrigué. où les variétés tolérantes peuvent contribuer directement à
Au départ, la station du Sahel était un programme en lui- réduire les pertes de rendement.
même, et ce n’est qu’en 1997 qu’il est devenu la base Une différence majeure entre les systèmes irrigués
principale d’un programme élargi sur le riz irrigué pour et les systèmes pluviaux, c’est que les premiers sont
toute l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, lorsque nous examinons invariablement orientés vers le marché. Les producteurs de
riz irrigué cherchent donc des profits. Ils sont prêts à investir
les activités de sélection, nous commençons par examiner
dans leur culture à des seuils que les paysans des systèmes
seulement le système irrigué au Sahel.
de subsistance peuvent rarement se permettre, en particulier
« Lorsque je suis arrivé au Sénégal en 1990 », poursuit
dans les engrais minéraux et les herbicides. Par conséquent,
Miézan, « notre préoccupation majeure était d’accroître les
toute variété répondant bien à de tels intrants sera prisée
options de double culture disponibles. » C’est-à-dire, faire
par rapport aux autres, de sorte que les paysans puissent
deux cultures de riz dans le même champ au cours d’une maximiser leurs retours sur investissements. Un autre
même année, une en saison pluvieuse et une en saison aspect important de la commercialisation est la préférence
sèche. « Nous recherchions soit des variétés tolérantes aux des consommateurs ou plutôt comment les paysans peuvent
températures extrêmes dans le Sahel soit des variétés à accroître la valeur marchande de leur produit. Même sur
cycle permettant d’éviter ces températures extrêmes. » La les marchés locaux, les consommateurs sont prêts à payer
nécessité de comprendre de manière détaillée les réponses une prime pour le riz de qualité, comme les grains longs,
variétales aux différences climatiques a amené l’équipe minces ou aromatisés.
du Sahel à développer le modèle cultural RIDEV (Rice Depuis 1997, l’équipe Riz irrigué s’intéresse aussi au
development) en vue de prédire le développement d’une Sud de la savane et aux zones forestières. Là où l’eau est

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

bien maîtrisée, les considérations sont semblables à celles


des systèmes sahéliens puisque les systèmes entièrement Evolution de la stratégie de sélection
irrigués ne sont rentables qu’en conditions de haut niveau
Première stratégie ou stratégie à court terme : Introduction
d’intrants, de production d’orientation sur le marché. de matériel exotique d’Asie et d’ailleurs ; d’abord pour une
Cependant, des problèmes supplémentaires surgissent homologation directe, puis pour servir de matière première
dans le programme de sélection (croisement). Caractéristiques :
dans les zones humides (à la fois au Sud de la savane et précocité (pour la double culture), tolérance aux températures
en forêt) : la cécidomyie africaine des galles du riz et la extrêmes et à la salinité.

toxicité ferreuse. Deuxième stratégie ou stratégie à moyen terme : Croisement des


L’une des complications majeures au Sud du Sahel est matériels introduits (Oryza sativa subsp. indica) ; pour combiner les
caractéristiques utiles. Caractéristiques : même chose que pour
la définition des ‘systèmes irrigués’. Le degré de maîtrise la stratégie à court terme plus la qualité des grains.
de l’eau peut varier d’un paysan à l’autre ou d’une année
Troisième stratégie ou stratégie à long terme : Croisement intra-
à l’autre dans le même champ. Comme la gestion de l’eau et interspécifique des indica introduits avec les O. sativa subsp.
devient moins ‘rigoureuse’ et que les risques augmentent, japonica (intraspécifiques) traditionnels et les variétés indigènes
O. glaberrima (interspécifiques) pour les caractéristiques non
il est nécessaire d’ajuster les stratégies de gestion dont disponibles au niveau du matériel indica et générer la diversité
l’utilisation de variétés adaptées et dotées de caractéristiques pour le programme de sélection. Caractéristiques : résistance au
virus de la panachure jaune du riz.
telles que la compétitivité contre les adventices, une bonne
taille (en cas d’inondation) et une bonne capacité de
tallage.

Matière première Par la suite, les programmes de test de l’ADRAO, de


« Au tout début », poursuit Miézan, « on pensait en général l’IITA, de l’IRAT et de l’IRRI en Afrique ont été fusionnés
que le riz irrigué en Afrique de l’Ouest – en particulier en un seul Programme international de test du riz (IRTP
dans le Sahel – est semblable au riz irrigué comme partout International Rice Testing Program), connu maintenant sous
ailleurs. » En conséquence, la stratégie consistait à introduire le nom de Réseau international pour l’évaluation génétique
des variétés qui ont eu du succès ailleurs et à les tester du riz en Afrique, INGER-Afrique).
dans les conditions du Sahel. Le Réseau international pour Les variétés Sahel : Sahel 108 (IR 13240-108-2-2-3) de
l’évaluation génétique du riz (INGER) sous les auspices de l’IRRI, Sahel 201 (BW 293-2) du Sri Lanka et Sahel 202
l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) a été (ITA 306) de l’IITA sont des succès notables des activités
un acteur clé de cette stratégie. INGER a fourni beaucoup d’introduction et de criblage de l’ADRAO. Ces variétés
de matériels provenant de toute l’Asie, mais aussi d’ailleurs dominent maintenant la riziculture irriguée de la Vallée
(par exemple du Brésil). L’IRRI a aussi fourni un second du fleuve Sénégal du Nord (Mauritanie) jusqu’au Sud
lot de matériel, comme Miézan avait des contacts avec leur (Sénégal). La variété Sahel 108 a été aussi homologuée au
sélectionneur principal, Dr Gurdev Khush, qui envoyait du Burkina Faso et Sahel 202 au Cameroun, au Ghana et au
matériel à tester au Sahel. Nigéria. Notre rapport de l’an dernier a abordé l’adoption
L’ADRAO n’était cependant pas la seule institution à de ces variétés (voir Encadré ‘Sahel 108 et autres variétés de
introduire et tester des variétés exotiques de riz pour les riz au Sahel,’ Rapport annuel ADRAO 2000, page 11).
systèmes irrigués ; les autres acteurs dans les années 1970 « Même à ce jour », fait remarquer Miézan, « les
et 1980 incluaient l’Institut international d’agriculture introductions sont toujours d’une grande importance et le
tropicale (IITA), l’Institut de recherches agronomiques resteront encore longtemps. Nous ne recherchons plus du
tropicales (IRAT) et les instituts nationaux de recherches matériel uniquement pour l’homologation directe, dans la
agricoles (INRA). Ainsi, une pléthore de riz exotique a fait mesure où le matériel exotique peut apporter d’importantes
son entrée dans le Sahel. caractéristiques et de la diversité dans le programme de

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

sélection. » En fait, l’équipe continue de cribler environ 300 désignés sous le sigle ‘WAS’ pour WARDA-ADRAO
de ces introductions, chaque année. Sahel.
Les principaux objectifs de ces croisements indica-indica
Sélection ardue étaient d’améliorer le type de plant (hauteur et exsertion
Au début des années 1990, lorsque la Station Sahel a été paniculaire), tolérance à la salinité, qualité des grains et pour
établie, elle ne disposait ni d’infrastructures ni de personnel réduire le cycle sans affecter considérablement le potentiel
pour faire les croisements ou manipuler les populations de rendement.
en disjonction. En conséquence, lorsque Miézan a lancé
ses activités de sélection, il a été obligé d’utiliser une voie Pousser plus loin
plutôt indirecte. « J’identifiais des parents appropriés ici au La panachure jaune du riz (RYMV) est l’une des principales
Sénégal », explique-t-il, « mais ensuite je les envoyais pour maladies virales de la riziculture irriguée et des bas-fonds
croisement au sélectionneur riz de bas-fonds de l’ADRAO pluviaux en Afrique. Aucun des cultivars populaires
basé à Ibadan au Nigeria [le siège de l’IITA abrite la Station largement cultivés en Afrique de l’Ouest n’est résistant à
de l’ADRAO au Nigeria]. Je recevais ensuite du matériel cette maladie.
de deuxième génération que je cultivais et sélectionnais ici « Lorsque nous avons commencé à penser véritablement
à N’Diaye [Station Sahel de l’ADRAO] ». Ces sélections à sélectionner pour la résistance au RYMV, nous avons
étaient baptisées séries ‘WAT’ pour montrer qu’elles sont rencontré un problème », explique Miézan. « Au milieu
des croisements WARDA-ADRAO faites à l’IITA. des années 1990, nous n’avions qu’une seule variété indica
Ces premiers croisements réalisés à l’IITA étaient entre [Gigante (Tete) du Mozambique] très résistante au RYMV,
des parents exotiques des sous-espèces indica d’oryza mais avec un type de plant médiocre (trop haut et grains
sativa, utilisant essentiellement le matériel venu d’Asie. de mauvaise qualité), sensible à la pyriculariose et à faible
Un programme de croisement similaire s’est poursuivi à rendement. »
N’Diaye, une fois que la Station Sahel a eu des ressources « Et pour rendre les choses plus compliquées », explique
pour faire le travail. Ces croisements ‘indigènes’ sont Yacouba Séré, le phytopathologiste de l’ADRAO, « le
RYMV lui-même est très variable, donc nous ne pouvions
et ne pouvons toujours pas nous fier à une seule source de
résistance. » Heureusement, les activités de criblage à l’IITA
(Ibadan) et à l’ADRAO (M’bé) ont permis d’identifier du
matériel résistant et tolérant à la fois chez les sous-espèces
japonica de Oryza sativa que chez Oryza glaberrima.
Ainsi, la base était en place pour un programme de
sélection pour la résistance au RYMV en riziculture irriguée.
« Le seul obstacle restant était le croisement lui-même »,
déclare Miézan en riant. En ce moment là, le programme de
sélection interspécifique de plateau de l’ADRAO (impliquant
les sous-espèces japonica de Oryza sativa et de Oryza
glaberrima était encore à ses tous débuts – les premiers
NERICA n’étaient pas encore développées. Cependant,
l’IRRI, l’Institut français de recherche scientifique pour
le développement en coopération (ORSTOM, maintenant
Intraspecific (indica–indica) line at Institut de recherche pour le développement, IRD) et
N’Diaye, Senegal les institutions japonaises avaient fait des croisements

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

expérimentaux, essentiellement pour des études génétiques. de bas-fonds dans la région. Cependant, le problème de la
L’ORSTOM a en particulier trouvé que les hybrides stérilité des hybrides avec Oryza sativa demeure. » Sigrid
glaberrima-sativa étaient très stériles. Cependant, l’équipe Heuer s’occupe présentement de ce problème (voir Encadré
Sahel de l’ADRAO n’a pas baissé les bras, et les fruits de ‘Examiner la stérilité des hybrides au niveau moléculaire’,
ses efforts ont fait l’objet d’un article dans le rapport de page 20).
l’année dernière (‘Le virus de la panachure jaune du riz’,
Rapport annuel ADRAO 2000, pages 27-37). Même si Trier dans la masse de matériel
quelques-unes des NERICA initiales de ‘plateau’ se sont Compte tenu de l’abondance du matériel maintenant
montrées prometteuses dans les bas-fonds, les évaluations disponible pour le programme au cours d’une même année,
– par Miézan et son équipe – de plusieurs descendances Miézan et son équipe ont beaucoup de travail de criblage
interspécifiques (sativa-glaberrima) ont montré que les et sélection à faire. Le schéma de travail est décrit en
descendances basées sur les indica se prêtent mieux aux Figure 1. « Le système semble très compliqué », explique
bas-fonds irrigués et pluviaux. Miézan, « tout simplement parce que nous voulons faire
« L’un des avantages majeurs du travail d’hydridation une meilleure utilisation du matériel disponible – nous ne
interspécifique », s’enthousiasme Miézan, « c’est la voulons rien perdre de potentiellement précieux. En fin
diversité qu’il a générée. » Un seul croisement peut de compte, nous cherchons à introduire entre 300 et 600
générer une variation stupéfiante entre les descendances, nouvelles lignées dans le système tous les ans, et espérons
mais les croisements interspécifiques apportent des gènes voir cinq à dix d’entre elles homologuées directement dans
précédemment inconnus en riziculture irriguée. « Quelque au moins un de nos pays cibles. »
peu surprenante, mais plus utile, est la variété du type de Le processus commence à N’Diaye. La vallée du fleuve
plant que le travail interspécifique a permis de produire », Sénégal est considérée comme un bon endroit pour démarrer
déclare Miézan. « Des plantes de stature et de structure parce que la pression de sélection n’est pas forte. La
différentes ouvrent des perspectives pour l’utilisation de ce philosophie du criblage initial (Essai d’évaluation initiale)
matériel dans les bas-fonds ‘pluviaux’ où la maîtrise de l’eau n’est pas tellement de sélectionner le meilleur matériel, mais
n’est pas idéale. Ainsi, Oryza glaberrima peut contribuer de d’éliminer le plus mauvais qui n’est pas du tout approprié
manière significative à améliorer la riziculture irriguée et à l’environnement. De cette façon, les 300 à 600 entrées

Deux lignées interspécifiques dérivées d’un seul croisement : l’une avec des barbes (à gauche) et l’autre avec des
glumes longues (à droite)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Figure 1. Sélection et tri de nouvelles variétés de riz irrigué par l’ADRAO et ses partenaires

Introductions Caractérisation:
Utilisation efficace des
Croisements éléments nutritifs
Salinité
Cycle
Mini jardin rizicole
Essai initial d’évaluation Matériel en Qualité des grains
disjonction
Maladie
Climat (adaptation)

Pépinière d’observation

Sélectionneurs des SNRA


Essai préliminaire de rendement

Essais
régionaux
Champs paysans INGER-Afrique

Base régionale
Homologation de données
(INGER-Afrique)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Examiner la stérilité des hybrides au niveau moléculaire

L’un des problèmes majeurs de l’hybridation interspécifique est la très mauvaise fertilité de la première génération d’hybrides et de ses
descendances. Cela s’est révélé non seulement vrai pour la production des NERICA de plateau de l’ADRAO mais aussi dans les croisements
réalisés par l’équipe de riz irrigué impliquant les variétés indica et Oryza glaberrima.
Au début de 2000, Sigrid Heuer a obtenu une bourse de recherche post-doctorat de Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) pour
étudier les processus sous-tendant les barrières de croisement entre les deux espèces de riz cultivé. « Mon premier problème », a-t-elle expliqué,
« a été d’obtenir quelques plantes stériles sur lesquelles travailler. » Pour des raisons évidentes, les sélectionneurs ne sélectionnent que des plantes
fertiles. « Ayant criblé les hybrides pour la stérilité pendant la saison sèche », poursuit Heuer, « nous avions voulu re-vérifier nos résultats en saison
pluvieuse – la chaleur aussi induit la stérilité, et il fait très chaud pendant la saison sèche dans le delta du fleuve Sénégal. » L’un des avantages
majeurs de travailler dans la zone sahélienne est de pouvoir faire avancer le matériel de sélection de deux générations par an, en cultivant et
pendant la saison pluvieuse et pendant la saison sèche. Mais, les plantes de la saison sèche risquent toujours la stérilité induite par la chaleur
(et le froid). « Pendant la saison sèche 2001 », poursuit Heuer, « j’ai eu le privilège de pouvoir utiliser les serres contrôlant la température et les
installations de laboratoire du Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CERAAS) à Thiès (Centre-ouest du
Sénégal). » Avec le contrôle du climat, la température peut être maintenue inférieure à des niveaux qui induisent la stérilité.
Des études détaillées se sont finalement concentrées sur une lignée qui était en disjonction pour la stérilité – c’est-à-dire qu’elle produisait
encore un mélange de descendances fertiles et stériles à la troisième génération après le deuxième retro-croisement avec les parents. « J’ai classé
les 33 plants sur lesquels je travaillais », explique Heuer, « en plantes fertiles (>60 % de graines formées), semi-fertiles (30-60 % de graines formées),
et très stériles (<30 % de graines
formées). En analysant le pollen,
il était clair qu’il y avait une
Figure 2. Corrélation entre pollen et stérilité de l’épillet des descendances BC2F3
corrélation entre la stérilité des
épillets et celle du pollen » (voir
Fig. 2). Une grande proportion du
pollen des plantes stériles cesse
Microspores (%)

de se développer à un stade
précoce et entraîne donc la
stérilité. Plus le nombre de grains
de pollen stériles était élevé
(microspores), plus la quantité de
graines formées était faible.
« En plus de notre intérêt
pour la compréhension des
processus qui sous-tendent
les barrières de croisement »,
poursuit Heuer, « nous avions
voulu identifier des marqueurs qui Fertilité des épillets (%)
nous permettraient de prédire
si les hybrides vont être fertiles
ou pas. Ces marqueurs nous
permettraient aussi d’identifier les parents dont on pourrait tirer des hybrides fertiles. » En Asie, il a été montré qu’un locus de gène particulier
pour la stérilité, connu sous le nom de S5 joue un rôle important dans la stérilité de indica-japonica. Des analyses récentes réalisées par l’Institut
de recherche pour le développement (IRD) à Montpellier, France, ont suggéré qu’un autre locus, appelé S10 est lié à la stérilité chez les hybrides
de sativa-glaberrima.
« Sur la base de ces informations », déclare Heuer, « plusieurs marqueurs proches du locus S10 ont été testés pour déterminer s’il y avait une
corrélation entre les marqueurs et la stérilité de notre matériel. Les deux marqueurs fournis par l’IRD sont bien associés à la stérilité : avec un
marqueur, nous pouvons clairement distinguer les plantes très stériles des plantes semi-stériles et des plantes fertiles. Avec le deuxième marqueur,
nous pouvons en plus différencier deux groupes de plantes semi-stériles, en l’occurrence celles pourvues de microspores et celles dépourvues
de microspores (grains de pollen non mûrs).  » Cela confirme le rôle que joue S10 dans la stérilité des hybrides glaberrima-indica.
Pour tester si d’autres gènes de stérilité étaient impliqués, Heuer a obtenu ‘des variétés de grande compatibilité’ (WCV) de l’IRRI. Ce sont
des lignées qui ont des allèles neutres au niveau des loci de différents gènes de stérilité (ex. S5). « La théorie est simple », explique Heuer, « si
certains de ces autres gènes étaient impliqués dans le processus de stérilité de nos croisements, alors les descendances issues des croisements
impliquant les WCV seraient fertiles. Nous avons obtenu 112 graines à partir de 165 croisements entre diverses accessions de O. glaberrima et

20
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

cultivé un sous-ensemble des hybrides au CERAAS. Tous les hybrides obtenus étaient stériles à 100 % et nous n’avions obtenu aucune graine.
Ces expériences nous rassurent que S10 joue un rôle plus important dans la stérilité des hybrides glaberrima par rapport aux loci WCV qui
étaient si importants en Asie. »

Pourquoi se donner tant de peines ? Le ‘trésor’ du glaberrima


Avec ce problème de stérilité, pourquoi donc l’équipe de sélection se donne tant de peine avec un matériel si difficile ?
Tout comme l’équipe de sélection de plateau l’a découvert au siège de l’ADRAO, l’équipe de sélection du riz irrigué découvre beaucoup
de choses intéressantes dans leur travail d’hybridation interspécifique. « Certains caractères sont sujets à la distorsion induite par la disjonction
(c’est-à-dire un biais chez les hybrides à exprimer le caractère comme le fait un seul des parents). A titre d’exemple, toutes les graines
hybrides sont blanches, quelle que soit la couleur des graines glaberrima », explique Heuer, « tandis que d’autres caractères font ressortir une
disjonction transgressive. » C’est-à-dire le caractère diffère quantitativement ou qualitativement des deux parents. « Par exemple », continue
Heuer, « beaucoup de descendances ont des barbes (de longues projections semblables à des cheveux sur les graines), tandis qu’aucun des
parents que nous avons utilisés n’en possède. » En elles-mêmes, les barbes sont neutres – certains paysans les aiment parce qu’elles empêchent
aux oiseaux d’atteindre les graines, tandis que d’autres se plaignent du fait que la barbe rend le battage plus difficile. D’autres exemples de
disjonction transgressive déjà vus chez les NERICA sont le nombre de branches secondaires et le nombre de graines.
« La stérilité réduit le rendement », déclare Heuer, « mais autrement, les interspécifiques recèlent un grand potentiel pour l’amélioration
du rendement de la riziculture irriguée. En plus, un seul retro-croisement avec le parent sativa peut restaurer la fertilité des plants individuels.
Un deuxième retro-croisement avec O. sativa augmente généralement la fertilité et les sélectionneurs préfèrent ce type de plants puisque
les caractères recherchés de sativa sont mieux représentés. » La valeur de ce matériel interspécifique ne peut pas être sous-estimée compte
tenu du succès des premiers groupes de NERICA.
« L’utilité du travail de Dr Heuer est là », déclare Kouamé Miézan. « Elle a montré que le locus S10 est (au moins en partie) responsable de
la stérilité des hybrides. Donc, si nous voulons maintenant améliorer la fertilité des futurs croisements interspécifiques, nous devons retrouver les
Oryza glaberrima qui sont dépourvus de l’allèle de stérilité à S10, pour que dans leur croisement avec les indica ou même avec les japonica,
les hybrides obtenus ne soient pas stériles. » La recherche se poursuit.
Dans le même temps, l’équipe continue de développer du matériel de conditions ardues. « La compétitivité contre les adventices et la
résistance aux maladies sont des objectifs majeurs du programme de sélection », explique Heuer. Comme chez les NERICA de plateau, l’équipe
de sélection de riz irrigué veut transférer la croissance rapide et précoce des feuilles touffues du glaberrima à leur nouveau matériel ; dans
l’espoir que les plantes étoufferont les herbes, et les mettront hors de compétition.
En ce qui concerne la résistance à la panachure jaune du riz (RYMV), l’équipe a utilisé son approche de sélection alternative. « Le RYMV ne
constitue pas un problème sérieux dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal », explique Miézan. « Nous faisons donc le criblage initial ici pour
le type de plant et les autres caractéristiques. A la longue, nous comptons faire un criblage rigoureux pour le RYMV au siège de l’ADRAO, mais
ce travail a été remis à plus tard à cause du retard dans la construction des installations de confinement là-bas. Entre temps, nos partenaires
des SNRA du Mali et du Burkina Faso sont mieux placés pour faire le criblage du matériel en conditions naturelles d’infection au RYMV, et
nous espérons qu’ils joueront un rôle actif dans le travail de sélection lorsque les nouvelles interspécifiques irriguées seront envoyées dans les
pépinières en 2002 et après. »

Comparaison de pollen fertile (à gauche) et stérile (à droite)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

sont réduites à 100 et 150. Ces sélections sont divisées en alternative’ », explique Miézan. « Si vous regardez certaines
deux groupes sur la base de la durée du cycle : cycle court de nos lignées les plus avancées, vous verrez dans les noms,
ou moyen. un mélange d’acronymes, indiquant l’endroit où elles ont été
Le matériel de cycle court est soumis au traitement le sélectionnées. » Ainsi, une lignée désignée WAS122-IDSA-
plus rude parce que c’est dans ces lignées que l’équipe 10-WAS-3-B-1, indiquerait un croisement fait par la Station
sélectionne les variétés de saison sèche. Ces lignées sont Sahel de l’ADRAO, ensuite sélectionné par le programme
re-semées presque immédiatement pendant la saison sèche national de Côte d’Ivoire (précédemment appelé IDESSA),
qui suit. La pression de sélection est forte et beaucoup de et re-sélectionnée à la Station Sahel. Des détails de la façon
ces lignées ne fleuriront même pas. Celles qui survivent et dont le processus a fonctionné avec un programme national
produisent des semences retournent s’ajouter aux sélections – celui du Burkina Faso – sont donnés dans l’encadré ‘Le
de cycle moyen pour une pépinière d’observation plus travail en commun : l’ADRAO et le Burkina Faso’.
poussée au cours de la saison humide subséquente. Le cycle Les programmes nationaux qui ne disposent pas
d’observation de pépinières se poursuit pendant trois ans de capacités suffisantes pour le criblage et la sélection
– c’est-à-dire trois saisons pour le cycle moyen et six pour bénéficient du programme détaillé mené par l’ADRAO et ses
le cycle court. Les lignées avec les meilleurs rendements sont partenaires ‘puissants’. Et tous les programmes nationaux
celles retenues – généralement environ 10 sélections dans bénéficient du programme de croisement mené par l’équipe
chaque groupe de maturité – et qui sont ensuite ‘promues’ du riz irrigué de l’ADRAO, puisque aucun d’eux n’aurait
aux essais de rendement préliminaires. toute la capacité – infrastructures ou finances – pour gérer
un si grand nombre de croisements comme Miézan et son
Partenariat et caractérisation équipe.
Nous avons mentionné plus haut que le but était de maximiser
l’utilisation du matériel. Pour ce faire, le même matériel qui Retour au champ
va dans la pépinière d’observation est aussi envoyé aux Cela veut-il dire que l’équipe exclut les paysans du processus
programmes nationaux qui disposent de sélectionneurs de développement des variétés ? « En aucun cas ! » répond
ayant les ressources pour gérer une quantité importante Miézan, « mais dans le processus de sélection initiale pour
de matériel. Ces programmes nationaux ‘puissants’ des centaines de variétés, nous devons nous fier à notre
reçoivent également du matériel bulk en disjonction (non bonne compréhension des besoins paysans. » En plus du fait
sélectionné) – c’est-à-dire du matériel non encore fixé – à que l’écologie irriguée elle-même est plus homogène que les
partir du programme de sélection. Entre temps, les entrées autres écologies de la région, l’orientation du marché limite
de la pépinière d’observation sont aussi soumises à une les caractéristiques recherchées et la plupart des paysans
caractérisation détaillée, à N’Diaye et au siège de l’ADRAO recherchent le rendement, le cycle court ou moyen et la
(principalement pour le RYMV). qualité des grains. Ensuite, pour le delta du fleuve Sénégal
« Le travail de caractérisation détaillé à un tel stade (Sénégal et Mauritanie) et des sites côtiers semblables, la
précoce présente deux avantages », explique Miézan. tolérance à la salinité est essentielle.
Premièrement, il fournit des données importantes sur les Puis, la sélection participative d’un nombre réduit de
entrées qui sont envoyées pour un criblage régional à travers variétés est coordonnée par les institutions nationales.
INGER-Afrique et, deuxièmement, il fournit au programme Prenons par exemple le mécanisme tel qu’il fonctionne au
de criblage des informations permettant de sélectionner les Sénégal. C’est l’Institut national de recherche (ISRA) qui
parents appropriés pour les nouveaux croisements. » reçoit et multiplie les semences de variétés prometteuses et
Dans le même temps, l’approche réseau vient d’elle- coordonne les essais en milieu paysan avant l’homologation
même dans la sélection du matériel de sélection. « Nous de toute variété. « En effet », explique Miézan, « un
faisons effectivement ce que nous appelons ‘une sélection mécanisme d’homologation participatif a été mis en place

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Le travail en commun : L’ADRAO et le Burkina Faso

En termes de sélection de riz, le Burkina Faso dispose de l’un des SNRA les plus ‘puissants’ de la région. L’étroite collaboration entre les deux
équipes de sélection illustre l’importance qu’accordent l’ADRAO et les programmes nationaux au partenariat.
Dans le cadre des travaux de recherche d’un doctorat, Sié Moussa de l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA),
Farako-Bâ, a initié un certain nombre de croisements indica-indica à la Station Sahel de l’ADRAO entre 1994 et 1996. Ces croisements avaient
essentiellement pour but d’étudier la génétique des constantes photo-termiques (telles qu’utilisées dans RIDEV – voir texte principal, page
15). Cependant, comme plusieurs croisements semblaient prometteurs sur le plan agronomique, ils ont été avancés à l’aide de méthodes de
sélection normales.
Après l’obtention de son doctorat, Sié est revenu à la Station Sahel en 1998 pour une année supplémentaire en qualité de chercheur visiteur.
L’un des points saillants du travail de Sié a été la quasi-intégration sans faille des activités qu’il a menées sous les auspices de l’ADRAO avec
celles de son programme national. Sié a identifié trois sortes de sélectionneurs sur la base de leur expérience et des ressources dont ils disposent.
Il s’agit des SNRA faibles, des SNRA forts et de l’ADRAO. « Les chercheurs de l’ADRAO sont équipés », indique Sié, « il y a la biotechnologie, le
personnel, l’infrastructure et l’environnement scientifique. Cela leur permet d’entreprendre des travaux de recherche en profondeur. Mes séjours
à l’ADRAO m’ont permis d’initier un travail que je n’aurais pas pu réaliser dans mon pays. » Ce travail inclut les croisements intraspécifiques indica-
japonica et interspécifiques glaberrima-indica qui commencent à produire des descendances qui semblent prometteuses aux champs.
L’objectif du programme de recherche en cours de Sié peut être résumé comme étant « d’accroître la diversité génétique du riz irrigué
dans la sous-région à travers une combinaison d’introductions directes et de croisements intra- et interspécifiques. » Des objectifs plus spécifiques
incluent les variétés spécifiquement adaptées à la double culture, l’amélioration de la qualité des grains, l’amélioration de la tolérance à la
salinité, et l’introduction de la tolérance à la panachure jaune du riz (RYMV).
En 2000, Sié a évalué 571 lignées fixes à partir du matériel intra- et interspécifique sous différents degrés de gestion de l’eau des bas-fonds
et le long de la toposéquence du Sud-Ouest du Burkina Faso – riz irrigué à Banzan et Karfiguela et pluvial à Banfora. Au stade de l’épiaison,
l’Assistant de recherche de la Station Sahel, Souleymane Gaye, a visité le Burkina Faso et a aidé Sié dans le processus de sélection. Ces sélections
ont été dupliquées à la Station Sahel pour avancement et sélection plus poussée. Les lignées fixes obtenues forment la série WAS-FKR-WAS. Par
exemple, WAS161-B-6-FKR-1-WAS-1 et WAS122-IDSA-6-WAS-B-FKR-1-WAS-1. Dans la lignée WAS122, la désignation ‘IDSA’ montre que la première
sélection d’un SNRA de cette lignée a été faite en Côte d’Ivoire (à l’IDESSA), et montre l’importance accordée au ‘recyclage’ du matériel
entre les SNRA, à la recherche du meilleur matériel.
« La participation des sélectionneurs des SNRA dans les activités de sélection du programme a contribué énormément à accélérer le
processus de sélection et à accroître l’efficacité », déclare Kouamé Miézan, Chef du Programme Riz irrigué. « Cela nous a permis de faire
avancer les générations plus rapidement et d’obtenir beaucoup d’excellentes nouvelles lignées fixes indica ». Certaines de ces lignées issues
de ce processus de sélection alternatif ont été choisies pour évaluation dans les pépinières régionales d’observation du rendement à travers
le réseau INGER-Afrique.

Criblage
de lignées
interspécifiques
à Banzan,
Burkina Faso.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

au Sénégal avant même l’arrivée de l’ADRAO. A ce jour, l’eau ou vous n’avez pas de riz – les systèmes irrigués dans
les essais de pré-homologation coordonnés par l’ISRA les zones humides (savane et forêt) ne peuvent pas toujours
impliquent non seulement les paysans, mais aussi l’agence être clairement définis. Dans ces zones agro-écologiques, le
locale de vulgarisation (SAED) et nous-mêmes. Après deux terme ‘irrigué’ est parfois utilisé strictement pour les bas-
ou trois années de ces essais, nous nous sommes rencontré fonds irrigués avec maîtrise totale de l’eau, des fois il inclut
pour faire des recommandations au comité national les grandes surfaces de bas-fonds avec un certain niveau
d’homologation. » de maîtrise de l’eau. En plus, il est possible d’avoir un
champ où un paysan gère bien l’approvisionnement en eau
Lorgner vers le Sud à côté d’un autre où le paysan n’a presque aucune maîtrise
En 1997, le Programme riz irrigué dans le Sahel de de l’eau. La même chose peut se produire d’une année à
l’ADRAO était devenu tout simplement Programme riz l’autre dans le même champ, en fonction des ressources
irrigué. Cela signifiait un élargissement des horizons pour d’un paysan particulier et de l’approvisionnement global
l’équipe basée au Sénégal. en eau. » Cette gamme de conditions environnementales
A certains égards, les systèmes irrigués dans la savane rend un peu plus compliquée la sélection de riz irrigué
et dans les zones forestières de la région étaient largement
pour les zones humides et peut nécessiter une stratégie un
ignorés avant 1997, au moins en termes de sélection ciblée.
peu différente.
Le sélectionneur riz de bas-fonds d’alors basé à Ibadan
« Pour cette raison », poursuit Miézan, « nous tenons
produisait du matériel pour les bas-fonds pluviaux, mais
de plus en plus compte des systèmes irrigués dans les
beaucoup des variétés développées par ce programme
zones humides en tant que continuum intensifié basé sur
s’étaient révélées appropriées pour les systèmes totalement
irrigués (voir encadré ‘Les variétés de riz WITA’). le niveau de maîtrise de l’eau dans les bas-fonds » (voir
Malheureusement, les variétés de riz irriguées développées Figure 3). Même si une variété de riz irrigué peut bien
dans le Sahel n’étaient pas évaluées dans les zones humides pousser dans n’importe quelle zone où il y a une maîtrise de
à cette époque. l’eau, le moment – ou la saison – où l’approvisionnement
Avec l’expansion du mandat du programme irrigué aux en eau n’est plus sous contrôle à cause de l’insuffisance
zones humides, le matériel développé pour les systèmes des infrastructures d’irrigation, la culture peut être exposée
irrigués dans le Sahel a été de plus en plus testé à la station de aux contraintes traditionnelles des bas-fonds pluviaux. Par
recherche principale de l’ADRAO dans la zone de transition conséquent, les variétés aussi bien que les options de gestion
forêt-savane de la Côte d’Ivoire. « Beaucoup de ces variétés des cultures doivent être ajustées.
sont prometteuses », déclare Marco Wopereis, Coordinateur « En ce qui concerne les systèmes irrigués dans
scientifique du Consortium Bas-Fonds, qui a supervisé le les zones humides », explique Miézan, « ce que nous
criblage initial à M’bé, « et nous attendons de les voir dans recherchons est un type de plant de riz irrigué avec une
les tests multilocaux, au moins en Côte d’Ivoire, au Burkina plus grande adaptabilité aux systèmes de bas-fonds. »
Faso, au Mali et au Nigeria, en 2002 ». Cela nécessitera une collaboration étroite entre la sélection
Un aspect majeur noté lorsqu’on se déplace vers la riz irrigué et la sélection riz de bas-fonds pluviaux pour
zone humide est le problème de la maîtrise de l’eau. le partage du matériel génétique et le développement de
Pierrick Fraval, économiste en gestion de l’eau de l’Institut nouvelles méthodologies de criblage. « Par exemple »,
internationale de management de l’eau (IWMI)/Cemagref/ déclare Howard Gridley, sélectionneur riz de bas-fonds
ADRAO travaillant à la Station Sahel de l’ADRAO de l’ADRAO, « certains des interspécifiques basées sur
explique : « Alors que dans le Sahel, l’irrigation est les indica pourraient être trop hautes pour les écologies
essentielle pour la riziculture et que les systèmes irrigués pleinement irriguées, mais utiles pour les bas-fonds pluviaux
sont clairement définis – soit vous avez une maîtrise totale de prédisposés aux inondations. »

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Les variétés du riz WITA

« Jusqu’en 1997, la Station Sahel de l’ADRAO ne sélectionnait que des variétés de riz irrigué pour la seule écologie sahélienne », explique le
Directeur adjoint de la recherche, Monty Jones. « Cependant, l’effort de sélection pour les bas-fonds pluviaux – basé à l’IITA au Nigeria – générait
du matériel qui était approprié pour les bas-fonds irrigués des zones de forêt et de savane dans la région. »
« Les variétés de bas-fonds d’avant 1997 sont connues sous le nom de WITA, pour la sélection de l’ADRAO à l’IITA », explique le sélectionneur
riz de bas-fonds de l’ADRAO, Howard Gridley qui est arrivé à l’ADRAO en 2001. Plusieurs variétés WITA ont été homologuées en Côte d’Ivoire
en 1998, la plupart d’entre elles pour la riziculture irriguée et la riziculture pluviale. Le tableau ci-après donne plus de détails.

Nom Rendement potentiel Taille Cycle


(local) (irrigué, t/ha) (Cm) (jours) Caractéristiques

WITA 1 (Yabra) 9 110 130 Tolérante à la toxicité ferreuse,


résistante à la pyriculariose

WITA 3 (Kossou) 9 90 125 Tolérante à la toxicité ferreuse

WITA 7 (Gagnoa) 8 115 125 Bonne qualité de grains

WITA 8 (Sandela) 8,5 120 120 Tolérante au RYMV

WITA 9 (Nimba) 10 92 120 Précoce, résistante au RYMV

Présent dynamique et futur prometteur Parmi les nouvelles cibles du travail de sélection du
Au cours des dernières années, le succès des trois variétés riz irrigué se trouvent l’utilisation efficace et accrue des
‘Sahel’ homologuées en 1994 a été l’un des impacts majeurs éléments nutritifs à différents niveaux d’intrants (ex. azote et
du travail de ‘sélection’ pour les systèmes irrigués, mais phosphore) et la bonne compétitivité contre les adventices.
il y a encore des choses plus intéressantes à venir. En Là, un lien étroit entre sélectionneurs et agronomes est
2002, le Sénégal va homologuer cinq nouvelles variétés nécessaire. Stephan Hafele, l’agronome spécialiste des
du programme de sélection. Il s’agit de deux variétés à systèmes irrigués à l’ADRAO explique : « Actuellement, avec
cycle court introduites de l’IRRI et trois variétés à cycle le processus de sélection, nous avons caractérisé environ 30
moyen dont deux de l’IITA et une de Cuba. Les mêmes variétés chaque saison pour l’utilisation efficace des éléments
variétés produisent bien aussi en Mauritanie et devraient nutritifs, la compétition contre les adventices, la tolérance à
être homologuées la-bas, en fin 2002 ou en 2003. Les la salinité et les contraintes photo-thermiques. Les résultats
croisements interspécifiques et intra-spécifiques réalisés par nous permettront plus tard de choisir les variétés appropriées
l’équipe ont commencé aussi à porter leurs fruits. « Pendant pour différents environnements. Par exemple, nous avons
la campagne 2002/03 », explique le Coordinateur INGER- trouvé que le rendement de Sahel 108 est très faible en cas de
Afrique, Robert Guei, « nous aurons, pour la première fois, pression d’adventices, bien que ce soit l’une de nos meilleures
des lignées interspécifiques basées sur les indica de la Station variétés à cycle court et à rendement élevé. En conséquence,
Sahel dans des essais régionaux de rendement par le biais nous n’allons pas recommander cette variété dans des zones
de INGER-Afrique, en même temps que des lignées intra- hautement enherbées ou des zones où les paysans ont des
spécifiques (indica-indica). » problèmes de gestion des adventices. Mais là où les adventices

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Figure 3. Modèle conceptuel des continuums topographiques et intensification des écologies rizicoles

Continuum plateau – bas-fond Continuum bas-fond – irrigué


intensifié

Nappe phréatique

Plateau Pente hydromorphe Bas-fond Bas-fond intensifié Bas-fond irrigué


Principale source
d’approvisionnement Pluie + nappe Pluie + nappe Eau d’inondation Irrigation
en eau : pluie phréatique phréatique + eau régulée
d’inondation
Zone agro-écologique :
Savane guinéenne à Savane guinéenne à Savane soudanienne à Savane soudanienne à Sahel à forêt humide
forêt humide forêt humide forêt humide forêt humide
Principaux stress :
Sécheresse Sécheresse Sécheresse / inondation Sécheresse / inondation
Adventices Adventices Adventices Adventices Adventices
Déprédateurs et Déprédateurs et Déprédateurs et Déprédateurs et Déprédateurs et
maladies maladies maladies maladies maladies
Faible fertilité du sol Faible fertilité du sol
Erosion du sol Erosion du sol Toxicité ferreuse Toxicité ferreuse Salinité, alcalinité
Acidité du sol Toxicité ferreuse Toxicité ferreuse

Risque de production
Coûts de production
Potentiel de production

Utilisation d’intrants
Maîtrise de l’eau
O. s. japonica

O. s. indica

O. glaberrima

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Points saillants des activités

peuvent être contrôlés, Sahel 108 donne en effet les rendements engrais afin qu’ils puissent accroître leur production et leur
les plus élevés avec une très bonne qualité de grain. » revenus à partir de leur investissement. Les évaluations
L’équipe a découvert des variétés qui sont très compétitives préliminaires ont montré que les descendances des
contre les adventices. L’utilisation des variétés très croisements intra- et interspécifiques ont un grand potentiel
compétitives contre les adventices permettra aux paysans de de réponse à ce besoin.
faire des économies en réduisant les quantités d’herbicides « L’espoir d’une révolution agricole africaine réside dans
appliquées, ce qui en retour protégera l’environnement. l’intensification et la diversification des bas-fonds », indique,
Les résultats des premières évaluations sont prometteurs – pour sa part, le Directeur général Kanayo F. Nwanze. Les
certains cultivars tels que Jaya et les nouvelles descendances systèmes entièrement irrigués qui sont la cible des efforts de
interspécifiques basées sur les indica n’ont enregistré que de sélection discutés ci-dessus devraient représenter le sommet
petites pertes de rendement lorsque cultivées sans désherbage. de l’intensification des bas-fonds pour la production rizicole.
Ces caractéristiques sont très utiles en particulier dans les « Le potentiel de la riziculture de bas-fonds est estimé entre
systèmes de semis directs où les adventices constituent une 20 et 40 millions d’hectares dans la seule région d’Afrique
contrainte majeure limitant le rendement. de l’Ouest et du Centre, » poursuit Nwanze. « Notre stratégie
Les producteurs de riz irrigué expriment de plus en plus à long terme s’attèle à l’utilisation des NERICA dans cet
le besoin de variétés qui peuvent utiliser efficacement les écosystème plus robuste et plus prometteur. »

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Points saillants des activités

Toxicité ferreuse dans les bas-fonds :


la rouille du riz

L a toxicité ferreuse est un problème grave qui affecte le riz de bas-fonds en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle est
particulièrement fréquente dans les bas-fonds où le fer peut se déverser vers les parties inférieures à partir des plateaux
et des pentes. En 1994, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)
a détaché un physiologiste des plantes à l’ADRAO pour étudier le problème.

Une question d’équilibre une couleur rougeâtre aux feuilles. En plus, la toxicité ferreuse
Les éléments nutritifs du sol sont essentiels pour la croissance altère la structure des racines, le développement de la plante et
des plantes. Cultivez dans un sol pauvre en éléments nutritifs engendre la stérilité. » (Voir Encadré ‘Notation des symptômes
et vous verrez les plantes lutter pour survivre et probablement de la toxicité ferreuse’, page 31).
mourir par la suite. Cependant, la nutrition des plantes va « Le fer est l’élément le plus important de la croûte
au-delà du simple apport d’azote, de phosphore ou autres terrestre. Il est particulièrement concentré dans les sols
engrais. Il y a aussi les ‘oligo-éléments’ comme le zinc, le de bas-fonds de la région », explique Audebert, « mais
manganèse et le fer. Ceux-ci sont requis en petite quantité beaucoup de pentes des plateaux possèdent aussi de fortes
pour maintenir la croissance normale de la plante. C’est concentrations de fer. » Mais, la simple présence du fer dans
quelque chose de bien équilibré : trop peu d’éléments et la le sol ne signifie pas nécessairement qu’il y a problème
plante ne peut se développer, trop d’éléments et… C’est donc de toxicité. Et au pédologue de l’ADRAO, Sitapha Diatta
ce qui arrive lorsqu’il y a trop de fer dans la rizière. de poursuivre : « Dans les plateaux et les pentes, le fer se
Une étude préliminaire menée par l’ADRAO en 2001 a présente, en général, sous ce que nous appelons la forme
révélé que jusqu’à 60 % des zones de bas-fonds rizicoles en ferrique [Fe3+]. Cette forme est non soluble et par conséquent
Afrique de l’Ouest et du Centre sont exposées au risque de non disponible aux plantes. » En d’autres termes, le fer
toxicité ferreuse (voir carte, Figure 4). La perte moyenne de ferrique n’est pas nuisible au riz, et la toxicité ferreuse
rendement due à la toxicité ferreuse atteint les 50 % et en fait n’est pas un problème dans la partie supérieure de la pente.
va de 10 à 100 %. Cela fait de la toxicité ferreuse un problème Par contre, lorsque les champs ne sont pas adéquatement
sérieux pour les producteurs de riz de bas-fond dans la région. drainés à l’eau douce, le fer des bas-fonds est soumis à un
« La toxicité ferreuse est un problème typique d’éléments environnement pauvre en oxygène, et tend à se convertir en
nutritifs du sol », explique le physiologiste des plantes de fer ferreux [Fe2+]. Le fer ferreux est soluble dans l’eau et par
l’ADRAO/CIRAD Alain Audebert. « L’excès de fer en conséquent disponible à la prise par les plants de riz. « Dans
solution est absorbé par le plant de riz et s’accumule dans ses une plaine typique de toxicité ferreuse », poursuit Diatta, « le
tissus. Les petites taches brunes qui commencent à apparaître fer ferrique est entraîné dans le bas-fond, soit par suintement à
à l’extrémité des feuilles sont les symptômes typiques de la travers le sol (connu sous l’appellation écoulement divergent)
toxicité ferreuse. Ces taches s’étendent, fusionnent et donnent soit par ruissellement et érosion des pentes supérieures vers le

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Figure 4. Carte de
l’Afrique de l’Ouest
montrant le risque
de toxicité ferreuse
dans trois pays

fond de la vallée. Soit en route (pour l’écoulement divergent)


ou en faisant son entrée dans le fond de vallée (pour le
ruissellement), le fer ferrique rencontre des conditions
d’engorgement en eau et devient du fer ferreux » (voir
Figure 5, page 32). Ainsi, les concentrations de fer ferreux
déjà importantes dans le fond de vallée sont augmentées par
le ruissellement du fer des pentes.

Lutter contre la toxicité ferreuse au niveau


du champ
« A partir de ce que nous savons sur les concentrations de
fer et la toxicité ferreuse, nous pouvons proposer quelques
options de gestion au niveau du champ, options qui pourraient
aider à atténuer le problème », note Audebert. « Pour cela,
nous avons plusieurs points d’intervention possibles.
Nous pourrions bloquer le mouvement du fer provenant
Gros plan de la zone de résurgence de la nappe
des plateaux, drainer les champs pour les débarrasser des souterraine à la lisière du bas-fond, là où l’eau
excédents de fer, chercher des moyens de convertir le fer stationnaire et l’eau de la pente se rencontrent. Noter
ferreux en fer ferrique, essayer de minimiser la prise de fer à la surface du sol, la couleur rougeâtre du fer ferrique
par la plante ou trouver des variétés de riz tolérantes aux devenant plus pâle sous le processus de réduction

30
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

fortes concentrations de fer dans le sol. » La Figure 6 (page


Notation des symptômes de la toxicité ferreuse 32) résume quelques interventions possibles au niveau du
bas-fonds et la Figure 7 (page 33) au niveau du champ.
Dans les études des problèmes des plantes, il est toujours utile pour Dans bien des situations de plateau, les paysans laissent le
les chercheurs d’avoir une méthode quantitative du score de la sol nu après la récolte du riz. Les semis n’étant faits qu’après
contrainte (dans notre cas, la toxicité ferreuse) sur la plante. Le les premières pluies, les sols dénudés et secs sont exposés à
rendement n’est qu’une composante de cet aspect.
Pendant des années, les maladies, les ravageurs et les
l’érosion au début de la saison des pluies. « Nous encourageons
désordres nutritionnels du riz ont été évalués à l’aide d’une échelle déjà l’utilisation des légumineuses dans les plateaux pour
numérique mise au point par l’Institut international de recherche diversifier les systèmes de culture à base riz, améliorer la
sur le riz (IRRI). Ce score d’évaluation standard (‘Standard fertilité du sol, réduire l’érosion du sol et la pression des
Evaluation Score-SES’) utilise une échelle graduée de 1 à 9 où
adventices », explique Andreas Oswald, l’agronome des
1 représente une croissance et un développement presque
normaux, et 9, une plante pratiquement morte. Un score moyen
systèmes culturaux de l’ADRAO. « Ces options aident aussi
de 5 se réfère à une plante avec une croissance et un tallage à résoudre le problème de la toxicité ferreuse en stabilisant
retardés et beaucoup de feuilles décolorées. les sols de plateaux de sorte qu’ils ne soient pas lessivés le
long des pentes dès les premières pluies. » En plus, les plantes
à racines profondes utilisées comme cultures intercalaires
entre les cultures de riz dans les plateaux permettront de
capturer plus d’eau et réduire ainsi l’écoulement divergent.
Et Audebert de poursuivre : « La prochaine étape logique
serait d’intercepter l’écoulement divergent et le ruissellement
dans les pentes inférieures – la zone hydromorphe. » Mais,
cette dernière idée nécessite un programme d’aménagement
pour l’ensemble de la toposéquence et est inapplicable à
l’état actuel de développement de la grande majorité des
bas-fonds de la région.
« Nous savons que plus l’eau dure dans le champ plus elle
s’appauvrit en oxygène », déclare Audebert. « Une solution
possible serait d’améliorer la circulation de l’eau dans le
champ pour avoir suffisamment d’aération et contribuer
ainsi à garder le fer dans sa forme ferrique. De même, le
drainage régulier d’eau douce à travers les champs tendra à
entraîner le fer et éviter son accumulation. Le problème ici
est que la gestion de beaucoup de bas-fonds est telle qu’il
n’y a pas d’eau en excès pour cela. »
« Il est important de percevoir la toxicité ferreuse sous
un angle holistique », poursuit Audebert. « Par exemple, si
le fer constituait le seul problème, nous pourrions facilement
recommander le drainage des champs jusqu’en dessous de la
surface du sol. Mais, l’un des principes de base de la gestion
améliorée de l’eau dans les bas-fonds est l’utilisation de l’eau
Plant de riz où le SES de la toxicité ferreuse est dormante pour contrôler les adventices – une situation qui peut
de 7 au moment où la plante commence à potentiellement exacerber le problème de toxicité ferreuse. »
fleurir. Noter que les feuilles paniculaires sont
bronzées et les panicules de petite taille La gestion améliorée de l’eau dans le champ permettrait un
meilleur drainage, débarrassant la zone racinaire du riz de

31
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Figure 5. Coupe Plateau Zone hydromorphe Bas-fond


transversale de
la toposéquence
montrant le
mouvement du
fer et le
processus de Ruissellement
réduction
Résurgence de la nappe
souterraine
Ecoulement
divergent

Environnement oxydant Environnement réduisant Environnement réduit


Bon drainage Mauvais drainage
Faible humidité Forte humidité

Bassin versant
 Stabilisation des plateaux grâce aux légumineuses de couverture
 Réduction de l’écoulement divergent grâce aux cultures intercalaires
à racines profondes
 Captage de l’écoulement divergent au niveau de la zone hydromorphe

Bas-fond
 Elimination de l’excès de fer par la gestion de l’eau
 Fer complexe à travers les matières organiques

Champ
 Variétés résistantes
 Pratiques culturales

Ecoulement
divergent

Figure 6. Diagramme d’une toposéquence montrant des options pour réduire le mouvement du fer et la toxicité

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Toxicité de la plante
• Sélection
Flux intérieur
- Tolérance du tissu
• Système de culture de plateau
• Structure du bas-fond

Absorption
• Gestion des cultures
- Fertilisation
• Sélection
- Sélectivité des
Evacuation Immobilisation Réduction racines
• Gestion des cultures • Gestion des cultures • Gestion des cultures
- Drainage - Gestion de l’eau - Gestion de l’eau
- Gestion de l’eau
Rouge : A minimiser; Bleu : A maximiser
Figure 7 : Concept sommaire des processus au niveau du champ et des sites d’intervention pour atténuer la toxicité
ferreuse

certaines quantités de fer ferreux, mais l’équipement requis engendrer des dépenses (surtout la main-d’œuvre) que les
pour un drainage profond est trop cher pour la plupart des paysans peuvent difficilement se permettre.
paysans de la région. Audebert et son équipe ont montré que L’équipe a testé les efforts de gestion améliorée de l’eau
la culture sur billons dans les sites de toxicité ferreuse peut par le biais des diguettes dans le site d’essai de Korhogo.
améliorer les rendements de riz. C’est le résultat du fait que Quatre variétés testées ont donné un rendement moyen de
les racines du riz se retrouvent dans un environnement en 0,7 t/ha dans les champs avec diguettes (voir Tableau 1).
aérobie au-dessus du niveau engorgé en eau. En fait, cette « Comme nous n’avions pas une parcelle-témoin non
technique est déjà utilisée par les paysans en Guinée, en toxique, nous ne pouvions pas attribuer cette augmentation
Guinée Bissau et au Sénégal pour accroître les rendements du rendement à un effet de la construction des diguettes sur la
dans les champs atteints de toxicité ferreuse. Cependant, toxicité ferreuse », explique Audebert. « Mais, la construction
dans les zones où la culture sur billons n’est pas une pratique des diguettes améliore le rendement de 30 % en moyenne
traditionnelle, les différentes préparations du champ vont dans le site de toxicité ferreuse, et cela est significatif. »

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Tableau 1. Effet de la variété et des diguettes sur le


rendement du riz en conditions de toxicité ferreuse
(Korhogo, Côte d’Ivoire, 2001).

Variété Rendement (t/ha)


Sans diguette Avec diguette Différence

TOX 3069 3,28 4,39 1,11


CK4 3,44 4,11 0,67
Bouaké 189 2,55 3,03 0,48
CG14 2,70 3,17 0,47
Mean 2,99 b 3,88 a 0,68

Comme la toxicité ferreuse est une maladie de désordre


nutritionnel, on pourrait à juste titre s’attendre à un impact de Champ inondé avec une forte concentration de fer
la gestion améliorée de la fertilité des sols sur les rendements
du riz dans les sites atteints de toxicité ferreuse. L’ex- sinon aucune de ces options n’est actuellement pratique
chimiste des sols de l’ADRAO, Kanwar Sahrawat, a mené pour un champ de bas-fond typique d’Afrique de l’Ouest.
des recherches sur la question dans les années 1990. « Il est » Comme c’est très souvent le cas lorsqu’on traite avec les
beaucoup plus facile d’apporter des éléments nutritifs dans petits exploitants sans ressources, la grande partie du fardeau
le champ, que d’en retirer quelque chose », a-t-il expliqué. « de la recherche d’une solution est renvoyée au sélectionneur.
Nous avons analysé l’effet des différents régimes d’engrais Après tout, on a simplement besoin de distribuer aux paysans
sur le rendement d’une variété de riz sensible dans le site des zones affectées une variété de riz qui peut faire face
de toxicité ferreuse de Korhogo dans le nord de la Côte au problème de la toxicité ferreuse, pour que ces paysans
d’Ivoire. » Lorsque la variété avait été fertilisée au moyen améliorent leurs rendements de façon presque immédiate.
d’un apport complet d’engrais – azote, phosphore, potassium « Le problème est que », explique le sélectionneur riz de
et zinc – à Korhogo, nous avons enregistré un accroissement bas-fond de l’ADRAO, Howard Gridley, « la sélection prend
du rendement, mais la modélisation a montré que ce niveau du temps. Mais, des progrès ont été faits et le programme de
est encore en deçà du potentiel. (voir Encadré ‘Simulation sélection dispose de variétés utiles. Par exemple, les variétés
informatique de la toxicité ferreuse’, page 35). « Des ‘traditionnelles’ c’est-à-dire des variétés qui ont été cultivées
résultats plutôt meilleurs ont été obtenus avec l’utilisation et sélectionnées par les paysans pendant plusieurs années
de matières organiques », fait noter Sahrawat, « mais les – ce que d’aucuns appellent ‘variétés locales’ tendent à avoir
matières organiques (sous forme de fumier) ne sont pas un niveau raisonnable de tolérance à la toxicité ferreuse. »
faciles à trouver dans beaucoup d’endroits de la région. Les Le problème majeur est que certaines des variétés initiales
considérations de coûts font qu’il est peu probable que les issues des programmes de sélection et d’introduction et qui
producteurs de riz de bas-fond les utilisent. » sont maintenant populaires et bien répandues, sont sensibles.
A titre d’exemple, Bouaké 189, qui est la variété de bas-fond
Qu’est ce que la plante a à offrir ? la plus cultivée en Côte d’Ivoire.
Et Audebert de lancer dans un soupir : « C’est décourageant Le programme de sélection riz de bas-fond de l’ADRAO,
de savoir qu’il existe plusieurs moyens de réduire le qui a commencé au Nigeria a eu quelques succès. WITA 1, 3
problème du fer et de savoir aussi en même temps que peu et 4 sont toutes des variétés considérées comme modérément

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Simulation informatique de la toxicité ferreuse : Ce qu’elle peut nous apprendre


Au début des années 1990, les membres du Groupe d’action sur les sols à problème de l’époque (faisant partie maintenant du Groupe d’action
élargie sur la gestion des ressources naturelles du ROCARIZ) ont identifié la toxicité ferreuse comme l’un des problèmes majeurs des sols de
riziculture dans la région. « Malgré le vote à l’unanimité des membres du Groupe d’action d’inclure la toxicité ferreuse dans les priorités de
recherches régionales », explique Alain Audebert, le Physiologiste des plantes de l’ADRAO/CIRAD, « il n’y avait pas de données disponibles sur
l’impact du problème ou ses effets sur les rendements de riz. »
A l’époque, l’ADRAO avait déjà une expérience dans l’adaptation du modèle cultural Oryza, qui prédit le rendement potentiel d’une
variété à partir des données climatiques et des constantes photo-thermiques spécifiques à la variété. En conséquence, Oryza a été adapté
pour la variété Bouaké 189 et les simulations ont été faites avec des données climatiques des deux sites testés en Côte d’Ivoire - Korhogo (zone
de toxicité ferreuse) et M’bé (zone sans toxicité ferreuse) - pour prédire le rendement potentiel à chaque mois de semis au cours de l’année.
Les effets de la toxicité ferreuse n’ont pas été introduits dans le modèle adapté, qui a prédit que les rendements potentiels pour les deux saisons
de cultures normales (semis en février et juillet) étaient similaires dans les deux sites. Par la suite, Bouaké 189 a été cultivée au champ dans les
deux sites pendant quatre saisons.
On peut voir sur le graphique (Fig. 8) que le rendement réel à M’bé était en effet de 1,7 tonnes par hectare soit moins que le rendement
potentiel. Si nous supposons que cela est la différence normale entre le rendement potentiel et le rendement réalisable au champ, et que nous
appliquons le même principe aux résultats obtenus à Korhogo, nous découvrons une autre différence de rendement de 3,3 t/ha, qui peut être
attribué principalement à l’effet de la toxicité ferreuse sur le site de Korhogo.
« Ces simulations ont été faites en conditions de fertilisation optimale », explique Audebert. « Lorsqu’il a changé les doses d’engrais dans le
champ, Sahrawat a constaté une augmentation significative du rendement avec la fertilisation complète (voir texte principal ), mais le rendement
final était encore très inférieur au potentiel comme l’a démontré la simulation de fertilisation optimale appliquée à M’bé (voir Fig. 9). En fait,
l’engrais agit comme un améliorateur du rendement malgré la présence de la toxicité ferreuse. En ce sens, il fonctionne comme l’amélioration
de la gestion de l’eau à travers la construction de diguettes (voir texte principal). »

Figure 8. Pertes de rendement dues aux pratiques de


gestion au champ (modélisation) et à la toxicité ferreuse
(situation réelle)

Figure 9. Rendement réel de parcelles fertilisées en


conditions de toxicité ferreuse (Korhogo) comparé au
rendement potentiel sans toxicité ferreuse (M’bé)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

tolérantes à la toxicité ferreuse ou il serait plus précis de dire présentent ces caractéristiques font l’objet d’études dans la
qu’elles sont adaptées aux sites avec une toxicité ferreuse variabilité génétique de cette caractéristique.
modérée. Chacune d’entre elles a été homologuée au moins Pour étudier le rôle de la répartition du fer entre les parties
dans un des pays de la région pour ces situations. « Et WITA de la plante, une variété tolérante (CK4), une variété sensible
12, qui est en cours d’essais avancés dans plusieurs sites en (Bouaké 189) et une variété très sensible (TOX 3069) ont
Côte d’Ivoire, est même meilleure », indique Gridley. été cultivées dans des parcelles contiguës dans un champ de
Dans le même temps, la caractérisation du pool génétique toxicité ferreuse. Les résultats ont été cohérents pendant la
de Oryza glaberrima utilisée dans le programme NERICA période d’étude de trois ans. « La prise totale de fer n’a pas
a montré que CG14 est très résistante à la toxicité ferreuse. varié de façon significative entre les cultivars », note Audebert,
« Le criblage initial des NERICA a révélé que plusieurs « montrant que pour cette variété particulière tolérante, il
sont résistantes à la toxicité ferreuse », indique Gridley, n’y avait aucune barrière à la prise au niveau des racines.
« mais la toxicité ferreuse sera une cible majeure dans le Cependant, il y avait des différences significatives dans la
développement en cours des NERICA de bas-fond à partir répartition entre les différents organes de la plante. » Alors que
des variétés indica (bas-fond) de Oryza sativa. » les variétés avaient une même concentration dans les racines,
la variété tolérante a réparti plus de fer dans sa tige et dans ses
Que se passe-t-il à l’intérieur de la plante ? feuilles mortes, laissant les feuilles vertes significativement
Comme la sélection moderne des plantes devient de plus en libres de fer par rapport à celles des variétés sensibles ou très
plus complexe, les chercheurs essaient de savoir exactement sensibles (voir Figure 10). En plus, une corrélation directe était
comment fonctionne la résistance ou tolérance à un stress. évidente entre la concentration de fer au niveau des feuilles
Découvrir le mécanisme qui sous-tend la résistance vertes et le rendement final en grains.
d’une variété est la première étape dans la recherche des « Le fer est une composante importante de la chlorophylle,
combinaisons de plantes qui peuvent produire de hauts véritable centrale énergétique de la plante », explique
niveaux de résistance avec la fusion de leurs mécanismes. Audebert, « il a aussi des interactions avec toutes les
C’est pour cette raison qu’un projet a été affecté à la principales enzymes et protéines qui constituent la biochimie
recherche sur la toxicité ferreuse dès 1997, l’un des points de la plante. Nous devons donc nous attendre à ce que
saillants du travail d’Alain Audebert pendant ses huit années la toxicité ferreuse affecte la photosynthèse et les autres
de présence à l’ADRAO. processus biochimiques d’une manière ou d’une autre.
« Si deux plantes peuvent avoir différents rendements » Les mêmes expériences qui ont montré la répartition
dans le même champ présentant une toxicité ferreuse », différentielle du fer entre les organes de la plante, ont révélé
déclare Audebert, « nous avons émis l’hypothèse que la plante que les feuilles vertes des variétés sensibles devenaient
tolérante/résistante à la toxicité ferreuse pourrait éviter l’accès plus minces à des concentrations de fer plus élevées tandis
de la toxicité ferreuse aux racines, répartir différemment le fer que les feuilles des variétés tolérantes ne l’étaient pas. Cet
entre ses propres parties ou encore exprimer un mécanisme amincissement des feuilles peut provenir ou r ésulter de
de tolérance au niveau des tissus. Nous avons donc adopté la réduction de la photosynthèse et donc de la réduction
les approches suivantes : prise, partitionnement, et tolérance de la croissance de la plante. Et Audebert d’ajouter : «
des tissus. » Pour les sélectionneurs qui veulent combiner les Nous travaillons présentement sur l’hypothèse selon
mécanismes de résistance, l’idéal serait que les trois types de laquelle un excès de fer dans les feuilles vertes perturbe la
mécanismes aient lieu chez des variétés différentes. « Nous photosynthèse. Cela peut se faire par la perturbation de la
avons découvert que certaines variétés ‘créent’ des conditions synthèse chlorophyllienne ou par une action directe sur le
d’oxydation autour de leurs racines », indique Audebert. « Cela processus de la photosynthèse lui-même. » C’est là le travail
fait qu’une partie du fer ferreux est converti en fer ferrique. de l’étudiant en Doctorat Chérif Mamadou de l’Université
En conséquence, ces plantes peuvent former une croûte de fer de Cocody (Abidjan, Côte d’Ivoire), qui a commencé avec
ferrique insoluble dans leur zone racinaire. » Les variétés qui l’équipe de physiologie de l’ADRAO, en 2001.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Tolérante Sensible Très sensible


CK4 Bouaké 189 TOX 3069

Racines Feuilles mortes Tige Feuilles vertes

Figure 10. Différences dans le partitionnement du fer chez différentes variétés (% total de la teneur en fer dans chaque
organe)

« Nous étudions aussi la forme que prend le fer à d’action du ROCARIZ, nous comptons faire le point sur
l’intérieur des variétés tolérantes. Ce que nous appelons ce travail lors d’un atelier dans la deuxième moitié de 2002
‘tolérance des tissus’ peut être liée à la capacité des tissus », conclut Audebert. Cet atelier sera organisé au siège de
et des cellules à mobiliser le fer ferreux, par exemple, par l’ADRAO à Bouaké, et devrait aboutir à un résumé détaillé
chélation – c’est-à-dire, lier la molécule de métal (dans ce de l’état des lieux sur la toxicité ferreuse dans la riziculture
cas le fer) à un composé organique, rendant ainsi le métal en Afrique de l’Ouest.
non réactif », poursuit Audebert. « A partir de 2003, il est probable que l’accent de
« Les travaux d’Audebert, Sahrawat et autres, au cours la recherche sur la toxicité ferreuse passe de la phase
de ces huit dernières années, ont été cruciaux pour la stratégique à la phase adaptative », explique le Directeur
compréhension de la toxicité ferreuse », a déclaré le Directeur de la recherche de l’ADRAO, Günther Hahne. En termes
général de l’ADRAO, Kanayo F. Nwanze. Avec le départ pratiques pour l’ADRAO, cela voudra dire faire passer le
d’Audebert en 2002, nous fermerons un chapitre important travail du niveau de projet spécial à celui de projets plus
sur la recherche fondamentale dans ce domaine. » élargis sur les bas-fonds et les bassins versants. »
« Vu l’importance que nos partenaires nationaux
accordent à la recherche rizicole à travers les Groupes

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Dialogue sur les politiques de sécurité


alimentaire à base riz en Afrique de
l’Ouest et du Centre

D ans un mauvais environnement économique, toute activité ‘économique’ peut ne pas être viable et la production
rizicole en Afrique de l’Ouest n’échappe pas à cette règle. L’ADRAO est bien placée pour influencer la politique
gouvernementale dans ses pays membres, tout simplement parce que c’est une association politique à part entière. Les
économistes de l’ADRAO étudient les tenants et aboutissants de tout aspect lié à la culture et à la commercialisation du
riz, en vue de fournir des informations vitales visant à aider les gouvernements à adopter des politiques appropriées pour
les riziculteurs. Du point de vue politique, c’est une corde raide, mais il faut que les petits producteurs soient représentés
aux niveaux les plus élevés, et nous pensons qu’il est de notre devoir de jouer ce rôle.

La question de culture ‘nouvelle’ elles-mêmes ont une demande que la production locale ne
En 1993 déjà, une revue externe de l’ADRAO a jugé peut satisfaire.
nécessaire de répondre à la question de savoir « s’il y a Aussi vieux que le riz puisse paraître comme culture
besoin d’un effort international en matière de recherche africaine, on ne peut nier l’accroissement aigu de sa
rizicole en Afrique de l’Ouest ? » Cette question a été posée consommation en Afrique de l’Ouest depuis les années
plusieurs fois de par le passé, et découlait en partie du fait de 1970. Pendant que la plupart des pays en développement
la mauvaise conception selon laquelle le riz n’était pas une dans le monde enregistraient une croissance ‘stable’ dans la
culture indigène du continent africain, mais avait été plutôt demande en riz à raison de 3 % par an entre 1975 et 1983, le
introduit de l’extérieur. A ce jour, beaucoup de personnes taux de croissance moyenne en Afrique de l’Ouest dépassait
considèrent encore le riz comme une culture ‘nouvelle’ et 10 %. Toutefois, ce chiffre cache une grande disparité entre
non traditionnelle à l’Afrique. La réalité est que le riz – au les pays. La demande a augmenté rapidement dans des pays
moins le riz indigène africain (Oryza glaberrima) – est traditionnellement non-consommateurs de riz. Par exemple,
cultivé en Afrique depuis au moins 3500 ans. En plus, les le Nigéria a enregistré un taux de croissance annuelle de
populations des pays de la Côte Ouest – Gambie, Guinée 25 %. Même des pays traditionnellement consommateurs
Bissau, Guinée, Sierra Leone, Libéria et Ouest de la Côte ont enregistré une croissance rapide à l’exemple la Côte
d’Ivoire – avaient le riz comme nourriture de base depuis d’Ivoire avec un taux de 15 %.
fort longtemps. Il constituait jusqu’à 45-84 % de leur
consommation de céréales dans les années 1960 ! Causes et effets
Cependant, aujourd’hui encore, le label ‘nouveau’ Si nous comparons ces chiffres à ceux de la croissance de
contrarie les efforts visant à promouvoir le développement la population au cours de la même période, il est clair que
du secteur rizicole dans la région, tandis que les populations la croissance de la population qui était en moyenne de 2,5 à

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

ressources ‘naturelles’ facilement disponibles en milieu rural


– bois de chauffe – ne sont pas aussi abondantes en ville.
Si le combustible devient soudainement une denrée rare, il
est raisonnable d’opter pour des nourritures qui en utilisent
peu, en d’autres termes, des nourritures dont la cuisson est
rapide. En plus de tout cela, la plupart des citadins doivent
acheter leur nourriture tandis que les habitants des zones
rurales produisent la leur. Ainsi, au moins dans un premier
temps, le coût bas du riz importé a occasionné une attraction
supplémentaire pour cette céréale.
« L’importance du facteur temps dans la préférence par
les citadins du riz par rapport aux denrées traditionnelles »,
explique l’économiste des politiques de l’ADRAO, Frédéric
Figure 11. Tendances rizicoles dans les Etats membres de Lançon, « se révèle dans le fait que la préférence demeure
l’ADRAO. 1961-2000 (Source : FAO-STAT 2001) même si le prix du riz augmente. » Par exemple, une étude
de la consommation au Burkina Faso après la dévaluation
du franc CFA a montré que même après l’augmentation du
2,7 % par an n’est pas uniquement responsable de ces fortes prix du riz importé, les consommateurs ont maintenu leur
augmentations de la demande. niveau de consommation au détriment d’autres aliments.
L’une des caractéristiques majeures des années 1970 Entre 1975 et 1985, les importations de riz vers l’Afrique
a été la sécheresse qui a affecté la sous-région. La zone la de l’Ouest sont passées de 400 000 tonnes par an à 2 millions
plus durement frappée, le Sahel, est l’endroit où l’on cultive de tonnes. Entre temps, la sous-région est passée d’une
beaucoup de céréales traditionnelles comme le mil et le production de 72 % du riz qu’elle consomme dans les années
sorgho. Cette sécheresse a causé l’échec des cultures à une 1960 à 59 % dans les années 1980.
grande échelle de sorte qu’il a été nécessaire d’importer de
grandes quantités de céréales pour nourrir la population. Le La réponse
riz était l’une des composantes majeures des importations Naturellement, les gouvernements se sont inquiétés de la
céréalières de l’époque. dépendance de leurs pays sur les importations d’une denrée
La sécheresse a aussi entraîné l’exode rural, en alimentaire de base et se sont attelés à re-dynamiser la filière
particulier vers les régions côtières. La migration impose des de production de riz.
changements majeurs dans le mode de vie d’une personne. Dans les années 1960 et 1970, le succès de l’agriculture
Par exemple, l’immigrant n’est presque toujours plus en a atteint son point culminant avec la Révolution verte qui a
contact avec sa famille élargie. Ceci a un effet direct sur le porté la production de blé et de riz à de nouveaux sommets,
mode d’alimentation. La transformation d’un aliment de en particulier en Asie. De façon « fortuite », tout ministre
base comme l’igname demande du temps ; pour une grande africain de l’agriculture a dû penser « que la culture que
famille, cela peut en valoir la peine, mais juste pour quelques nous voulons tant re-dynamiser se porte donc si bien. »
personnes, on peut la considérer à juste titre comme une La solution était simple : apporter les variétés de riz de la
activité prenant fastidieuse. Pour quelqu’un qui vit en ville, Révolution verte en Afrique, établir de vastes programmes
le temps est précieux. D’abord, il/elle en dispose de très peu d’irrigation et regarder le processus se mettre en marche !
parce qu’il/elle travaille pour gagner sa vie et doit parcourir En fait, l’idée d’importer des solutions exotiques aux
une certaine distance pour aller à son travail et en revenir. De problèmes de l’agriculture africaine n’avait rien de nouveau.
ce fait, les citadins ont tendance à choisir des aliments dont On a vu la même situation au milieu des années 1900 pendant
la préparation ne demande pas du temps. Deuxièmement, les la colonisation. Mais, les colonisateurs n’ont pas réussi à

39
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

par l’aide et la maintenance des aménagements ainsi que


l’approvisionnement en intrants, pendant que de l’autre
côté, ils contrôlaient le prix du riz sur le marché pour
s’assurer qu’il était à la portée des consommateurs ! Ainsi, à
différents moments, au milieu des années 1970 et au-delà, les
gouvernements ont connu des crises économiques et ont dû
couper leurs allocations à la maintenance des aménagements et
l’appui à la production. Lorsque les gouvernements et projets
se sont retirés de la gestion des aménagements, les systèmes
se sont vite détériorés du fait que les paysans n’avaient aucune
expérience en matière de gestion d’aménagements.
Puis, dans les années 1980, les gouvernements ont
été ‘contraints’ d’adopter des réformes économiques, en
particulier celles liées à l’ajustement structurel. L’un des effets
La grande visibilité était recherchée tant par les immédiats de ces réformes a été la libéralisation du commerce.
gouvernements nationaux que par les donateurs
C’est un processus continu depuis l’ajustement structurel et il
devient de plus en plus régulé sous l’Organisation mondiale
mettre en place un système durable principalement parce du commerce. Les effets des réformes économiques ont été
qu’ils imposaient leurs idées aux paysans locaux et géraient exacerbés lorsque l’Indonésie a atteint l’autosuffisance en riz
tout eux-mêmes. Quand ils sont partis, ils ont emporté avec pour la première fois au milieu des années 1980 (et depuis lors
eux leur savoir-faire et tout s’est effondré. Mais, ce qui est elle a été un grand exportateur de riz), ce qui a contribué à une
sûr, c’est que la Révolution verte était toute autre chose … baisse majeure du prix du riz au niveau mondial, rendant la
n’est-ce pas ? production locale difficile à supporter face aux importations
La construction de grandes infrastructures d’irrigation bon marché. Vers la moitié des années 1990, l’aide
était également soutenue par les agences donatrices – après internationale a baissé de manière drastique et le contexte
tout, c’était l’époque où les donateurs voulaient de la géopolitique en Afrique changé de manière significative. Les
visibilité dans les pays récipiendaires, et il n’y a rien de gouvernements ne voyaient plus la nécessité d’une approche
plus visible qu’un grand barrage et la structure d’irrigation ‘adoucie’ et ont donc durci leurs réformes économiques. Vers
qui l’accompagne ! la fin 1995, la plupart des gouvernements africains avaient
Ainsi, les gouvernements et les projets des bailleurs de complètement supprimé leur appui à la production rizicole.
fonds ont mis en place de nombreux projets d’irrigation à Ainsi, la question de la compétitivité du riz local par rapport
travers toute la région en assurant la gestion globale et l’appui aux importations bon marché s’était posée. La production
à chaque projet. « Une chose que nous enseigne l’histoire » locale sans subvention gouvernementale peut-elle rivaliser
a noté une fois un sage, « c’est que nous ne retenons rien avec le riz à bas prix sur le marché mondial ?
de l’histoire. » Les paysans étaient surtout ‘utilisés’ comme Lorsque la libéralisation du marché a commencé au
employés dans les projets – ils n’avaient aucun enjeu de milieu des années 1980, le prix du riz au niveau mondial était
propriété dans les parcelles qu’ils cultivaient et aucune en hausse. Ceci a servi d’incitation aux paysans et a entraîné
responsabilité de gestion au niveau de l’aménagement. Sans une hausse du prix du riz local au niveau des négociants et
responsabilité, ils n’avaient pas d’expérience en gestion des revendeurs. Malgré la dévaluation du franc CFA et d’autres
aménagements étant contraints à ne s’occuper que de leurs monnaies ouest africaines, le prix du riz importé a baissé
propres parcelles. en 1998 et a favorisé les importations. Entre temps, l’exode
Le concept d’autosuffisance en riz revenait coûteux : rural a donné un coup de pouce à la consommation. En plus,
d’un côté, les gouvernements subventionnaient la production la levée de l’interdiction sur l’importation du riz au Nigéria

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

a entraîné une forte croissance des importations de riz en


direction de ce pays, passant de 300.000 tonnes en 1993 à Ratio du coût en ressources intérieures
près de 1,5 millions de tonnes à la fin des années 1990.
Le ratio du coût en ressources intérieures ou DRC mesure le ratio
Ainsi, les projections de production et demande de riz entre les facteurs intérieurs utilisés pour produire une unité de riz
pour la région prévoient une augmentation alarmante des (ex. main-d’œuvre et capital investi dans la production) et la
importations de riz au cours de la première décennie du valeur ajoutée générée par cette unité de riz (ex. la valeur de
la production moins tous les coûts d’investissement comme les
21e siècle, initialement à environ 4,5 millions de tonnes semences, les engrais, l’énergie). On calcule le DRC en utilisant
en 2010 et entre 6,5 et 10 millions de tonnes vers 2020. les prix de référence – c’est-à-dire les coûts qui auraient cours
Des questions sérieuses se posent quant à la capacité des sans l’intervention du gouvernement sur les marchés des intrants
économies nationales à supporter ces niveaux d’importations. et des produits (ex. subventions sur les prix des engrais, taxes sur
les importations de riz) et dans un marché sans distorsions (ex.
La nécessité d’accroître la production locale de riz est devenue monopole). Si le rapport est supérieur à un, trop de ressources
donc à la fois une question économique et politique. Entre intérieures sont investies dans la production du riz par rapport à
temps, des changements, qui affecteront sérieusement le la valeur ajoutée générée par l’activité de production – il n’y a
aucun avantage comparatif à produire du riz et les ressources
volume des surplus du riz à exporter, sont en cours en Asie. intérieures seraient utilisées de manière plus efficace si elles étaient
En particulier, les pays asiatiques diversifient leur production allouées à d’autres activités de production. Par contre, si le rapport
agricole vers des cultures autres que le riz. Des limites est inférieur à un, le riz est produit en utilisant moins de ressources
sont imposées aux superficies rizicultivées à mesure que intérieures que la valeur ajoutée générée – les producteurs de riz
ont, dans ce cas, un avantage comparatif.
l’urbanisation galopante exerce des pressions accrues sur les
terres productives et l’eau. La demande intérieure s’accroît
avec les niveaux sans cesse croissants de la population (malgré
une stagnation de la consommation par tête d’habitant). C’est
là une incitation supplémentaire pour les pays ouest-africains ressources intérieures pour la définition’). Pendant plus de
à diminuer leur dépendance sur le marché mondial pour leur 15 à 20 ans, tous les pays étudiés ont montré une tendance
approvisionnement en nourriture de base. positive (c’est-à-dire un DRC décroissant, voir Tableau 2).
Pendant cette période, la Côte d’Ivoire est passée à une
Et arriva L’ADRAO … position d’avantage comparatif en matière de production
L’ADRAO a été créée en 1971 dans le sillage de la de riz, tandis que le Mali et la Sierra Léone ont amélioré
Révolution verte en Asie. Les membres fondateurs voulaient les leurs ; seul le Sénégal est demeuré dans une situation
un mécanisme par lequel la technologie de la Révolution de désavantage.
verte pourrait être importée et adaptée au niveau local. La
période était appropriée puisque le boom de la consommation Tableau 2. Changements dans le rapport de coût en
du riz avait réellement commencé dans la région au milieu ressources intérieures
des années 1970.
Dès 1978, l’ADRAO a sollicité les services d’une Pays 1978 1993 1995 1996
équipe de l’Université de Stanford (Etats-Unis) pour mener
une étude détaillée sur la compétitivité des systèmes de Côte d’Ivoire 1,68 1,02 0,73
production de riz local dans cinq pays ouest-africains. Par la
suite, les économistes et étudiants ont mené pour l’ADRAO Mali 0,69 0,40
des études répétitives au milieu des années 1990 visant à voir Sénégal 1,66 1,12
l’évolution de la compétitivité. L’une des mesures utilisées
a été le rapport de coûts des ressources intérieures ou DRC Sierra Léone 0,89 0,55

qui permet de mesurer la rentabilité socioéconomique de la Sources : CERDI Université d’Auvergne ; Université de Stanford ;
production du riz local (voir Encadré ‘Rapport des coûts en ADRAO.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Le séchage
du riz dans
des rues
poussiéreuses
l’expose à la
poussière et
aux cailloux,
ce qui réduit
la qualité sur
le marché

Il existe une technologie améliorée pour la


transformation, mais elle n’est pas utilisée à ses
capacités optimales à cause du manque d’incitation à
produire des grains de haute qualité

L’amélioration de la compétitivité des systèmes locaux Diagne, économiste de l’évaluation de l’impact à l’ADRAO.
peut s’expliquer, d’une part, par l’amélioration de la « Le riz local a la solide réputation d’être inférieur au riz
productivité et d’autre part, par la réduction des coûts de importé et souffre de cela. » En fait, le Sénégal est un cas
production. La dépréciation des monnaies ouest-africaines où, au cours des dernières années, la production locale est
face au dollar américain et la tendance à la hausse constatée allée en pure perte alors que les consommateurs achetaient
dans les prix du riz au début des années 1990 ont été des de grandes quantités de riz importé d’Asie.
facteurs qui ont contribué à cet état de fait. Ici, la leçon pour l’ADRAO et les pays qu’elle essaie
« La compétitivité est une question complexe », indique d’aider est que la filière riz doit être revue et adaptée de
Lançon. « Par exemple, le transport est une dépense majeure manière holistique. « Les politiques, toutes seules, ne
dans le coût de marché de tout produit, y compris le riz peuvent rien apporter », ajoute Lançon, « bien que de
importé. Ainsi, dans des pays côtiers comme le Sénégal, le riz ‘mauvaises’ politiques peuvent rendre des aspects de la filière
importé est très compétitif, tandis que dans des pays enclavés peu attrayants et par la suite insoutenables. La politique doit
comme le Mali, le prix du riz importé est gonflé par les frais plutôt être utilisée pour permettre un bon fonctionnement
de transport terrestre. » Bien sûr, cette règle économique de la filière riz. Les paysans ont besoin d’encouragements,
s’applique à tous les produits presque partout. « La même sinon d’incitations pour améliorer leur productivité et la
règle peut fonctionner contre les producteurs dans les zones qualité de leurs produits. Les transformateurs ont besoin
reculées », poursuit Lançon, « en ce sens que les frais de du même type d’encouragement pour améliorer la qualité
transport jusqu’au marché peuvent rendre la commercialisation de leur travail, et la principale incitation, ce sera le profit.
non rentable pour le paysan malchanceux. » En retour, cela Si les consommateurs continuent de considérer le riz local
peut constituer un effet dissuasif majeur à ce que les paysans comme un produit inférieur, l’accroissement de la production
reculés augmentent leur production de riz. pourrait ne pas servir à grand-chose. Cependant, si les
« Dans beaucoup de pays de la sous-région, la qualité du gouvernements s’y mettent à tous les niveaux – pour aider
riz local est un problème majeur », affirme, pour sa part, Aliou les paysans à améliorer les rendements, les transformateurs

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

à améliorer la qualité, et faire la publicité de la qualité


améliorée des produits locaux aux populations – alors tout
doit marcher dans l’intérêt de chacun. »
Cependant, l’ADRAO ne doit pas se contenter d’utiliser
ses outils d’analyse et transmettre les résultats à ceux qui
doivent les utiliser. Les décideurs politiques eux-mêmes
doivent pouvoir comprendre, interpréter et tirer leurs propres
conclusions des analyses politiques. « La participation est
cruciale », explique Lançon. « Il importe que tous les acteurs
impliqués dans la production rizicole comprennent la valeur
de l’analyse des politiques, mais aussi qu’ils soient impliqués
dans le dialogue des politiques. L’ADRAO peut fournir les
Même après avoir gagné la bataille contre les maladies,
outils d’analyse des politiques ainsi que la formation dans les insectes et les adventices dans les champs, sur le
leur utilisation et leur interprétation. » marché, le riz local peut encore ne pas être en mesure
Dans l’arène globale du dialogue des politiques, l’ADRAO de concurrencer avec les produits importés.
a certains avantages par rapport aux systèmes nationaux,
précisément à cause de son statut et de son rôle dans la
sous-région. De manière spécifique, l’ADRAO est un centre ses membres tout en étant, physiquement, en dehors des
de recherche ayant pour mandat de conduire des recherches frontières politiques nationales. « De part notre position, nous
sur le riz y compris des recherches sur les politiques. Elle pouvons réunir des représentants de différents ministères des
est aussi une association intergouvernementale de pays pays qui, autrement, n’auraient pas nécessairement travaillé
membres, en tant que telle, elle a le soutien politique de ensemble », a poursuivi Lançon. « Par exemple, nous avons
joué un rôle d’intermédiaire–facilitateur en réunissant dix
types d’acteurs au Nigéria pour discuter des priorités en
matière de recherche et de politiques » (voir Encadré ‘Etude
de cas : le Nigéria’).
« L’ADRAO et ses partenaires disposent des tech­
nologies », souligne le Directeur général Kanayo F. Nwanze.
« Par exemple, les NERICA pour améliorer la productivité
dans les plateaux pluviaux, les variétés Sahel et autres
variétés pour l’écologie irriguée du Sahel et la batteuse-
vanneuse pour améliorer la qualité des produits bord champ.
Le même concept de participation qui a été utilisé pour
développer et disséminer ces technologies doit être appliqué
au dialogue des politiques. »
Avec un financement de l’USAID, l’ADRAO s’est lancée
dans une importante revue de la filière riz au Nigéria sur la
base de cette approche holistique (voir Encadré ‘Etude de
cas : le Nigéria’). « Si nous pouvons obtenir une intégration
des sous-secteurs au Nigéria et mettre en place des politiques
appropriées pour l’ensemble de la filière riz, nous aurons un
Au Nigéria, l’essentiel de la capacité de transformation modèle à appliquer ailleurs dans la sous-région et au-delà »,
est assuré par des petites unités de transformation a conclu Lançon.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Etude de cas : le Nigéria


« Si nous ne pouvons pas faire quelque chose pour aider le Nigéria, nous n’avons qu’à tout laisser tomber! ». « Cette déclaration du Directeur
général Kanayo F. Nwanze peut paraître dure, mais le potentiel rizicole au Nigéria est énorme, et pour l’ADRAO, ignorer le Nigéria équivaudrait
à diminuer de moitié son impact potentiel. » Ce n’est pas une exagération du fait que c’est le point de vue d’un ressortissant du Nigéria. La
moitié de la population de la sous-région vit au Nigéria et on y trouve la moitié des surfaces de riziculture de la sous-région.
Il y a trente ans de cela, l’agriculture était la principale activité économique du pays, contribuant pour 70 % au PNB. Dans les années
1990, elle n’a contribué que pour 30 %. Le riz en lui-même est passé de l’état de produit de luxe à celui d’aliment de base. La demande des
consommateurs s’est accrue en moyenne de 6 % par an. Le pays qui était autosuffisant en riz dans les années 1960 est devenu complètement
dépendant des importations. Les importations de riz pour la seule année 1999 se sont élevées à un million de tonnes, qui ont coûté au pays
un demi-milliard de dollars américains.

Potentialités et contraintes
« Le Nigéria, c’est toute la sous-région en miniature », affirme Olaf Erenstein, économiste de la production à l’ADRAO. « Il s’étend de la forêt
côtière pluvieuse dans le Sud au Sahel dans le Nord. » Avec ses zones agro-écologiques, tous les types de riziculture connus dans la région sont
possibles – riz de mangrove et eau profonde, riz pluvial de plateau et de bas-fond et riz pleinement irrigué. Cependant, toutes les écologies
rizicoles du pays connaissent des rendements faibles et décroissants, partiellement à cause de l’accroissement des coûts de production et du
manque d’intrants (surtout les engrais). Dans le secteur irrigué, on fait état de l’abandon d’infrastructures à forte intensité de capitaux établis
dans les années 1970 et 1980 !
« La commercialisation constitue un autre domaine d’inquiétude », poursuit Erenstein. « Le riz local a une piètre image sur le marché
comparativement au riz importé. » Cela s’explique par plusieurs raisons dont la qualité des grains n’est pas des moindres – la manipulation
après la récolte et la transformation du riz local introduisent des corps étrangers (en particulier des cailloux), ce que le consommateur ne peut
accepter. En conséquence, le riz local souffre d’une pénalité de 20 à 30 % sur le prix du marché. Et pour compliquer les choses, par rapport au
riz importé immédiatement disponible, le riz local n’est pas régulièrement disponible sur le marché. « Tout le système de commercialisation est
devenu un cercle vicieux », poursuit Erenstein, « avec une mauvaise qualité entraînant de mauvais prix et une mauvaise image sur le marché,
puis les mauvais prix constants jouant un rôle dissuasif à amener les producteurs à améliorer leurs productions. »
« Il est clair qu’il faut des changements profonds », ajoute Frédéric Lançon, économiste des politiques, « et beaucoup de ces changements
devront se faire au niveau politique de sorte qu’ils puissent être mis en œuvre. Sinon, ce sera le statu quo. »

Etude de la filière riz


L’ADRAO exécute un projet d’étude de deux ans sur le secteur riz. Financé par l’USAID, ce projet a pour but de formuler une stratégie saine et
économiquement viable pour l’économie du riz au Nigéria. Les objectifs spécifiques de ce projet sont les suivants :

• Fournir une analyse à jour de l’économie du riz au Nigéria – en vue de décrire, documenter et analyser les tendances majeures et les
contraintes sous-jacentes, leurs causes et leurs effets ;
• Identifier les opportunités de développement de l’économie du riz, y compris des solutions possibles aux contraintes majeures et les ‘voies’
d’opportunité ;
• Mettre au point un plan stratégique pour le développement de l’économie du riz dans un monde compétitif ;
Jeter les bases d’un travail de mise en œuvre subséquente du plan stratégique.

Pendant la première année (de novembre 2000 à novembre 2001), les données disponibles publiées ont été revues par le chercheur-visiteur
Godwin Akpokodje de l’Institut de recherches économiques et sociales du Nigéria (NISER). Akpokodje a aussi contribué à une revue des institutions
et politiques. Tout ceci a abouti à un document sur l’état des lieux. Dans le même temps, les acteurs de la filière riz ont été identifiés et consultés
en vue de former un partenariat. En novembre 2001, un premier atelier des acteurs a été organisé et réunissait toutes les parties appropriées
pour faire la revue des résultats de la première année d’activités du projet et planifier les activités de suivi pour la deuxième année.

La politique rizicole au Nigéria


« Au cours de ces 30 dernières années ou presque, la filière riz au Nigéria a été caractérisée par une participation active du gouvernement
et de sérieuses incohérences », proclame Akpokodje (voir Figure 12). « Les hésitations entre la politique libérale et le protectionnisme ont été
contre-productifs pour le secteur riz puisque les acteurs à tous les niveaux ne pouvaient pas faire une planification à long terme. »
« Alors que la politique commerciale a été perçue comme l’option majeure pour le développement de la filière », indique Lançon, « il a
manqué de politique d’appui pour tirer profit de la protection offerte aux différentes périodes. »

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

L’importance du projet de la filière riz est qu’il doit constituer la base de la stabilité à moyen et long terme. « L’ADRAO a les technologies
et l’expérience dans beaucoup de domaines à améliorer dans la filière riz au Nigéria », affirme Nwanze. « Il est vrai que la politique a un rôle
majeur à jouer, mais c’est en créant l’environnement propice que la politique joue son rôle clé. Le Nigéria est déjà un pays pilote au sein de
l’Initiative africaine sur le riz (voir ‘L’Initiative africaine sur le riz : disséminer les NERICA en Afrique subsaharienne’, pages 9-14) et les NERICA sont
une composante majeure de ce que nous avons à offrir, mais il y a des problèmes cruciaux à résoudre pour rendre l’ensemble de la filière riz
viable et durable. »
A partir de ce qu’on a appris jusqu’ici de l’étude de la filière, il est probable que l’ADRAO recommande un ciblage des politiques et
technologies. Très souvent, les recommandations et les politiques trop générales ne permettent pas d’atteindre le potentiel d’une écologie
ou d’un secteur particulier. Le développement de l’ensemble de la filière riz dépendra sûrement de l’amélioration de l’accès des paysans aux
intrants et de la durabilité de cet accès. Ici, le crédit sera aussi une question vitale. La question de la commercialisation du riz local nécessitera
une initiative majeure en vue de l’amélioration de la capacité et de la qualité de transformation, qui à son tour peut nécessiter un appui
financier et une formation. Dans le même temps, il sera nécessaire de mener une vaste campagne de sensibilisation pour pleinement informer
les consommateurs des améliorations apportées à la qualité du riz local en sorte qu’ils soient plus disposés à l’acheter.
« Cela semble gigantesque comme œuvre », conclut Nwanze, « mais je suis persuadé que le Nigéria peut et doit devenir un grand centre
de production de riz dans la sous-région et donner l’exemple à suivre à d’autres pays. »

Figure 12. Séquence de la politique rizicole au Nigéria

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Integrer le VIH/SIDA dans la recherche-


développement agricole

L e VIH/SIDA est une pandémie mondiale qui affecte tous les secteurs de la société, et l’agriculture ne fait pas
exception. La FAO estime que 7 millions d’agriculteurs sont morts du SIDA à travers le monde, sans compter
ceux qui sont handicapés par la maladie ou appauvris par la perte de bras valides. Le GCRAI reconnaît qu’il est
temps d’inclure le VIH/SIDA dans son programme, et l’ADRAO joue un rôle prépondérant dans cette initiative à
l’échelle du système.

On estime à 25 millions le nombre d’Africains déjà infectés temps de quelques petites années, ils sont passés d’un état
par le VIH. La majeure partie de ces malades sont à la ‘fleur’ modérément nanti et presque autosuffisant du point de vue
de l’âge, le groupe d’âge 15-49 ans – la principale force de alimentaire à un état de dénuement et pas assez de temps
travail des économies agricoles. Le VIH et le SIDA sévissent pour travailler et produire des cultures vivrières.
dans tous les pays et ce chiffre s’accroît avec de nouvelles « Lorsque mon père était malade », explique Nancy,
infections tous les jours. Le Burkina Faso, le Cameroun, la « j’ai dû abandonner l’école secondaire pour m’occuper
Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Togo ont déjà atteint le ‘seuil’ du champ. » Elle n’est jamais retournée à l’école et gère,
de 5 % à partir duquel une part significative de la population maintenant, un petit kiosque (restaurant) dans le village de
active commence à succomber à la maladie. Hakena pour compléter le revenu familial.
En tant qu’activité occupant le plus grand nombre de Le village de Hakena n’a que 30 ans d’existence.
personnes dans la région, l’agriculture va souffrir autant que L’agronome et point focal du VIH à l’ADRAO, Frank
tous les secteurs. La main-d’œuvre sera réduite suite aux Abamu explique : « Au début des années 1970, le
décès et handicaps des bras valides. Les familles paysannes gouvernement a investi dans les plantations de palmiers à
souffriront de la perte de leur force de travail et de la perte huile à grande échelle. Ces villages, situés seulement à 30
de revenu subséquente. Il sera difficile aux plus pauvres de km d’une frontière internationale, étaient un pur produit des
produire assez de nourriture pour subsister. besoins du projet pour les ouvriers agricoles sur le site. » En
conséquence, Hakena est cosmopolite, avec au moins cinq
Un exemple typique grands groupes ethniques représentés dans la population. «
C’est une scène d’une tranquillité apparente : Nancy En plus », poursuit Abamu, « la plupart des travailleurs sont
Ngozo* est assise à l’ombre d’un kolatier au milieu des des temporaires ou des saisonniers et ceux qui ne sont ni l’un
terres familiales. A côté d’elle, sa mère berce sa fillette
tandis que sa nièce tourne en rond dans les parages. Il y
* Les noms des personnes (sauf ceux des cadres et des collaborateurs de
a de cela seulement deux ans, la vie de la famille Ngozo l’ADRAO), ainsi que les noms des lieux et des établissements ont été modifiés
a été déstabilisée par la mort du père de Nancy. Juste le dans ce chapitre afin de protéger leurs identités.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

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Points saillants des activités

ni l’autre prennent au moins un certain temps pour visiter


Etudes de cas leurs villages d’origine. Cette situation fait que le village
est une zone à haut risque potentiel de l’infection du VIH.
Depuis près de 20 ans, Marie-France et Claudette sont toutes
Et c’est la raison de notre présence ici. »
les deux mariées à Jean-Paul Ouattara, qui était relativement
un cadre de Oilpalm SA., lorsque la maladie attaqua en 1994 et
En août 2001, le gouvernement norvégien a envoyé
entraîna sa mort en 1999. Marie-France et Claudine ont eu de la Astrid Tveteraas à l’ADRAO pour mener, dans le cadre
‘chance’ en ce sens que puisque Marie-France travaillait dans la de sa thèse de la maîtrise, des études sur les mécanismes
pépinière de Oilpalm SA., elles étaient en mesure de rester dans de gestion des problèmes relatifs au VIH/SIDA dans les
le village. Mais, le poste de Marie-France ne lui donnait droit qu’à ménages ruraux. Après trois semaines à Hakena, Tveteraas
la catégorie de logement la plus basse – une seule chambre. « Les
était déçue. « Il y a de gros problèmes ici », explique-t-elle,
deux femmes devaient se contenter de cette chute sérieuse de
leur standing », explique Tveteraas, « elles vivent dans une maison
« le plus important c’est que le VIH/SIDA est un sujet tabou
plus petite, mangent moins bien et sont maintenant séparées de dans cette communauté et les gens ne veulent pas ou ne
trois de leurs enfants. » Avant sa maladie, Jean-Paul entretenait un peuvent pas en parler. Lorsque nous prenons les mécanismes
jardin à côté de la maison et y cultivait du maïs et des ignames de gestion, Hakena n’est pas un endroit où les familles
qui assuraient la base alimentaire de la famille. Ils atteignaient endeuillées peuvent effectivement lutter. » Lorsqu’un
alors pratiquement l’autosuffisance alimentaire. Mais elles ont dû
travailleur tombe malade, Oilpalm, SA. octroie jusqu’à 10
abandonner la culture de légumes parce qu’elles n’en avaient
plus le temps et se trouvent donc obligées d’acheter tout ce
mois de congé de maladie. « De ce fait, lorsque le SIDA
qu’il leur faut. Avant la mort de Jean-Paul, la famille consommait frappe, il est fort probable que la famille aura quitté le village
régulièrement de la viande, du poulet et du poisson. Aujourd’hui, bien avant la mort de l’employé malade. C’est seulement
le poisson est un luxe et elles ne peuvent plus se permettre de la ceux qui ont d’autres parents employés par la plantation
viande ou du poulet. L’aîné des garçons est infirmier dans leur qui peuvent se hasarder à rester (voir Encadré ‘Etudes de
pays et s’occupe maintenant de trois jeunes enfants simplement
cas’). Pour compliquer les choses, il y a plus d’employés à
parce que l’école y coûte moins cher qu’à Hakena. Claudette,
la veuve la plus jeune, travaille au marché de Hakena et dispose
la plantation Oilpalm SA. de Hakena que de travail, et de
donc d’un revenu journalier. Elle gère cet argent dans le cadre
d’un club d’épargne – elle cotise 5000 CFA (près de 7 dollars) par
semaine au club qui compte dix femmes, ce qui fait une somme
globale de 50.000 CFA (environ 70 dollars).
« Ces femmes s’en sortent bien », explique Tveteraas, « en
partie à cause du large réseau social de leur mari défunt. Les
nombreux amis ont beaucoup aidé pendant les cinq années de
maladie de leur mari. »

Le mari de Annette était enseignant à l’école de Hakena et,


bien que n’étant pas un employé direct de Oilpalm, SA, ils vivaient
dans une bonne maison et mangeaient bien. Mais, Annette n’était
ni enseignante ni employée de Oilpalm, SA. Elle devait donc
quitter sa maison lorsque son mari est mort en 2000. Annette a
pu retourner à Hakena grâce à une de ses tantes qui travaillait
pour Oilpalm, SA. Cette tante ne disposait que d’une maison de
deux pièces. Annette a repris son premier travail de préparation
et vente de gâteaux au marché. Mais si cette activité lui procurait
de ‘l’argent de poche’ en plus du salaire d’enseignant de son
mari, elle doit maintenant habiller et nourrir quatre jeunes enfants
avec son maigre revenu.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

ce fait, un certain niveau de perte de main-d’œuvre n’a pas


de conséquence sur la compagnie.
Perceptions du VIH et du SIDA : défis et obstacles
« Pendant mon séjour ici », poursuit Tveteraas, « j’ai à la recherche
interviewé trois familles dans lesquelles le chef de famille
homme est mort au cours des trois dernières années. Pour Le SIDA est un sujet très sensible dont les gens hésitent à parler
être franche, il n’y a pas de preuve que l’un de ces hommes en Afrique de l’Ouest. Le défi est donc d’obtenir des informations
pertinentes sans insister outre mesure sur le VIH et le SIDA.
décédés est mort du SIDA ou de causes connexes. On ne « L’incapacité pour le projet à collecter des données
peut que faire une généralisation sur les mécanismes de spécifiques sur le SIDA était manifeste à tous les niveaux », a
gestion et l’impact de la mort ou de l’incapacité du chef déclaré Tveteraas. « Du point de vue technique, il n’y a pas de
de famille pourvoyeur sur le bien-être global et financier structure de dépistage du VIH à Hakena ou dans les villages
environnants. De toutes les façons, même s’il en existait, la plupart
de la famille. » des gens à qui j’ai parlé ne voulaient pas savoir s’ils avaient le
La famille Ngozo fait partie de ce lot, et peut-être même VIH. »
M. Ngozo est mort de problèmes cardiaques et non du Il y a au moins trois structures potentielles d’information
SIDA. médicale pour les habitants de Hakena – la direction de Oilpalm,
S A., elle-même, la clinique et l’école. Aucune de ces structures
Hakena représente à peine un peuplement rural africain
n’a voulu donner des informations au projet, même sur une base
typique où les habitants seraient totalement dépendants de anonyme.
l’agriculture. C’est là où la famille Ngozo est d’une certaine « Le VIH/SIDA est un sujet tellement tabou que même si
aide pour le travail de Tveteraas : « Les Ngozo ont toujours quelqu’un savait que la maladie existait dans sa famille, il ne m’en
vécu ici avant même l’établissement de la plantation de aurait pas parlé », explique Tveteraas. « Dès le premier contact
sur le terrain, j’ai compris qu’il serait impossible d’identifier les
palmiers à huile », a-t-elle expliqué. « Ils constituent en ménages affectés par le VIH/SIDA. C’est pourquoi nous avons
fait, l’une des quelques familles, ici, qui dépendent de décidé de parler de longues maladies ayant entraîné la mort
l’agriculture. » Mais cela ne facilite en rien l’interprétation et utilisé celles-ci pour analyser les mécanismes de gestion qui
de leur situation pour la thèse de Tveteraas. « Leur situation devraient fondamentalement être les mêmes pour les familles
affectées par le SIDA. »
économique globale est très complexe », poursuit Tveteraas, « Ce que nous avons vu à Hakena », déclare Frank Abamu, le
puisqu’il est fort possible qu’ils aient économiquement point focal du VIH, à l’ADRAO, « est un avant-goût des différences
souffert de la tendance continue à la baisse des prix du café entre la situation en Afrique de l’Ouest et celle en Afrique du
et du cacao, même si le chef de famille n’était pas mort. » Centre et de l’Est. La-bas, le VIH/SIDA a une plus longue histoire et
le nombre de victimes attribuées au SIDA est déjà très frappant.
Dans le passé, les membres de la famille mangeaient bien
Dans la plupart des pays ouest-africains, le SIDA demeure
ou du moins mieux qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, ils se relativement un facteur peu connu dans la vie quotidienne des
plaignent partiellement d’un ‘manque de bras valides’ pour paysans. Il nous donne aussi un avant-goût des problèmes que
la réduction de leur régime alimentaire. Madame Nancy- nous pouvons rencontrer dans le reste de la sous-région. »
mère est maintenant d’un certain âge et tous ses cinq autres
enfants habitent la grande ville la plus proche (à environ
60 km). « Cette situation est même plus grave », déclare
Tveteraas, « puisque leurs coutumes interdisent à Nancy-fille
de s’approcher du feu à cause de son bébé. Par conséquent, culture de rente est maintenant le palmier à huile. « Nous
elle ne peut s’occuper de la cuisine à la maison. » récoltons près d’une tonne de café par an », explique Nancy-
Cependant, tout n’est pas sombre pour les Ngozo. Ils fille, « et cela nous rapporte environ 200.000 CFA [environ
ont adapté leur agriculture à leur nouvelle situation et font 300 dollars E.U]. » Leur production de cacao a été réduite
vivre quatre travailleurs et leurs familles pour gérer ce qui à seulement 15 kg par an. Le palmier à huile est favorisé
reste du champ. Ils ont cessé de cultiver des ignames et ne parce qu’il fournit un revenu mensuel et non annuel. Nous
cultivent que du manioc pour la consommation familiale. avons cinq hectares de palmiers à huile dans les alentours
Avec la chute des prix du café et du cacao, la principale du village et sept autres à environ 3 kilomètres. »

49
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

La viande fait toujours partie de l’alimentation des « Le secteur recherche-développement agricole a


Ngozo, mais à un niveau réduit. « Nous avons quelques plusieurs avantages comparatifs », poursuit Abamu, « et
poulets », déclare Nancy, au moment où nous apercevons non des moindres parce que l’agriculture est la plus grande
une poule et ses poussins déambuler entre les pieds de activité dans la région. » D’autres avantages incluent :
caféier, « mais je n’en connais pas le nombre. Les éperviers
en emportent souvent. » Les Ngozo possèdent aussi une ou • des réseaux de recherche-développement
deux chèvres. Ainsi, ils peuvent toujours s’offrir un repas de fonctionnels avec accès direct aux paysans ;
viande lorsque l’un des enfants de la ville vient leur rendre
visite ou les jours de fête. • des produits alimentaires de grande qualité qui doivent
améliorer la santé globale des travailleurs agricoles et
L’initiative du GCRAI sur le VIH/SIDA - la éventuellement atténuer les effets liés au VIH ;
grande illustration
La réponse du GCRAI à la pandémie du VIH/SIDA a été • l’amélioration de la productivité des champs devrait
de lancer l’Initiative à l’échelle du Système sur le VIH/ avoir un impact sur les conditions d’existence et ainsi,
SIDA et l’agriculture (System-wide Initiative on HIV/AIDS ou réduire le risque de l’infection ou fournir un appui
and Agriculture, SWIHA). C’est Abamu qui coordonne la financier pour des mécanismes de gestion ;
contribution de l’ADRAO à l’évaluation de l’impact du VIH
et du SIDA sur les communautés rurales agricoles. Le fait • l’amélioration de l’agriculture rurale devrait aussi
que l’initiative soit à ‘l’échelle du Système’ signifie qu’elle réduire la tendance croissante de l’exode rural ;
inclut plusieurs centres du GCRAI activement engagés. «
A ce jour », explique Abamu, « treize centres ainsi que le • ces avantages devraient se conjuguer pour encourager
Programme à l’échelle du Système sur le genre et la diversité un investissement accru dans l’agriculture rurale,
sont impliqués dans l’Initiative. Comme partenaires, nous non seulement par les donateurs mais aussi par
avons les ministères de la santé et les écoles de santé des pays chaque famille paysanne.
cibles, des organisations de recherche sous-régionales (ex.
CORAF/WECARD en Afrique de l’Ouest), des institutions SWIHA : structure et fonction
de recherche avancée, la FAO et les agences donatrices. » La structure future du Système du GCRAI dans son
Un comité directeur a été mis en place pour superviser ensemble est à l’étude depuis un certain temps, et l’une des
l’ensemble du processus. Le Directeur général de l’ADRAO,
Kanayo F. Nwanze, est le facilitateur du SWIHA. « Nous
avons opté pour le modus operandi d’un sous-projet »,
explique-t-il, « dans lequel chaque membre ou groupe de
membres prépare et soumet des propositions de projets aux
donateurs pour financement. Il a été aussi décidé de canaliser
ces propositions à travers le comité directeur. »
« Comme les liens entre la recherche agricole et le
secteur de la santé sont généralement rares et distants, il est
nécessaire de bien saisir notre rôle », explique Abamu. « Par
exemple, il est clair pour nous que la recherche agricole ne
peut pas éliminer le virus du VIH, ne peut pas guérir le SIDA,
ne peut pas arrêter la prostitution ou les rapports sexuels
non protégés et ne peut non plus éliminer la sorcellerie ou
le vaudou. » Mais, que peut offrir la recherche agricole ?

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

propositions envisagées actuellement est de faire une large


exploitation des complémentarités des centres à travers un Technologies potentielles d’atténuation de
système ‘de programmes compétitifs mondiaux’. « Il y a de l’impact du VIH/SIDA
fortes chances », indique Nwanze, « que SWIHA devienne L’une des raisons pour lesquelles les Centres du GCRAI s’impliquent
un programme compétitif mondial, mais nous ne pouvons dans la sphère du VIH/SIDA est que leur travail s’attaque déjà
pas nous permettre d’attendre que la structure finale de ces aux questions proches du cœur du problème, en particulier par
rapport aux technologies peu exigeantes en main-d’œuvre et
entités soit décidée avant de nous lancer dans ce domaine en ressources. Certaines technologies promues par l’ADRAO et
vital de recherche. » appropriées au problème du VIH/SIDA sont citées ci-dessous.

Comme c’est souvent le cas avec les idées novatrices • Les variétés NERICA
entre différents partenaires, beaucoup de temps a été - la compétitivité avec les adventices et le cycle
court réduisent les besoins de main-d’œuvre pour
consacré au cours des deux dernières années à discuter le désherbage
des options – mécanismes de collaboration, domaines - la teneur élevée en protéines augmente la valeur
nutritionnelle pour les consommateurs
de recherche à explorer, et autres – et il reste encore
beaucoup d’idées à soumettre aux donateurs comme • La petite machinerie comme la batteuse-vanneuse
- réduit les besoins en main-d’œuvre
propositions à part entière. L’ADRAO s’est activée
à présenter des idées et propositions aux partenaires • Les légumineuses comme jachère
régionaux et nationaux à travers des forums tels que le - redonnent au sol sa fertilité, ce qui entraîne une
augmentation des rendements de riz la saison
Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) – la suivante
consultation du GC, l’Assemblée générale du Conseil - augmentent le nombre d’années pendant lequel
un champ peut être utilisé avant le défrichage de
des responsables de la recherche agricole en Afrique de nouvelles terres (ce qui permet de réduire la main-
l’Ouest et du Centre (CORAF/WECARD) et la Réunion d’œuvre pour le défrichage des terres)

à mi-parcours du GCRAI en 2001. En plus, l’ADRAO • La gestion intégrée des cultures


a établi des partenariats avec les équipes nationales - améliore les retours sur investissements d’intrants sans
ou avec peu de coûts supplémentaires
ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et
ECODEV – une ONG ayant une expérience en matière • les méthodes de semis directs
- Eliminent les besoins de repiquage (main-d’œuvre)
de VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest.
Entre-temps, un représentant d’un autre partenaire
de l’initiative (l’Institut international de recherche sur
les politiques alimentaires, IFPRI) s’est exprimé sur le
VIH/SIDA devant le Sous-Comité des Nations Unies sur
la Nutrition et la Session spéciale de l’Assemblée générale
des Nations Unies. Le Service international pour la Le SIDA sur le lieu de travail
recherche agronomique nationale (ISNAR) s’active déjà Un autre aspect de l’initiative du GCRAI implique les
dans deux pays où sévit le SIDA en Afrique orientale et Centres dans la prévention de la propagation de la maladie
australe, le Malawi et l’Ouganda. On est en train d’établir au sein de leur personnel et leurs familles. Le SIDA touchant
un réseau visant à rassembler les acteurs nationaux de autant de gens à travers le monde, il faut une prise de
la recherche-développement agricole et ceux qui sont conscience au sein du personnel des Centres. A cet effet,
déjà impliqués dans le VIH/SIDA et la santé publique. le Programme genre et diversité du GCRAI a produit des
Les liens entre le VIH/SIDA, la sécurité alimentaire et modèles politiques sur le VIH/SIDA sur le lieu de travail.
les moyens d’existence en milieu rural sont en cours Les objectifs visés sont les suivants :
d’évaluation en vue de formuler des recommandations
qui seront étudiées par les institutions agricoles et de • empêcher la propagation du VIH au sein des
santé publique. employés et leurs familles ;

51
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

• préserver la vie des employés et celle de leurs antécédents sociaux différents en vue de développer une
dépendants souffrant actuellement du VIH/SIDA ; approche holistique au problème. L’objectif est d’avoir un
• prodiguer des soins aux employés et leurs mécanisme par lequel le personnel peut parler du VIH/SIDA
dépendants souffrant actuellement et/ou en train de en toute confiance avec ses collègues ou ses pairs. On a fait
mourir du SIDA ; appel à l’ONG ECODEV pour faire le point avec le groupe
• encourager l’engagement à fournir une assurance de pairs au tout début de leur travail.
contre le VIH/SIDA à tout le personnel ; « Malheureusement, il semble que le VIH et le SIDA
• encourager un lieu de travail sans discrimination à
nous accompagneront longtemps », insiste Nwanze. « Il
cause d’une maladie ;
est important que nous utilisions notre connaissance de
• servir d’exemple pour les communautés locales et
les partenaires nationaux pour la gestion appropriée l’agriculture et des paysans pour atténuer la souffrance
du VIH/SIDA. des familles affectées par la maladie dans notre région.
Nous devons nous atteler à la situation dans nos propres
Ces modèles ont été distribués à tous les Centres du GCRAI, maisons. »
et l’ADRAO a déjà présenté une version mise à jour à son « L’histoire du village de Hakena montre que le
Conseil d’administration pour discussions. combat sera difficile pour l’ADRAO et ses partenaires,
L’ADRAO a déjà établi un groupe de pairs au sein de particulièrement en Afrique de l’Ouest. Mais nous sommes
son personnel pour l’atténuation du risque VIH/SIDA. L’idée confiants que ce travail qui a bien démarré portera des fruits
étant de réunir le personnel de genres, cultures, religions et dans un futur pas trop lointain. »

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Profil d’un pays donateur :


Les Pays-Bas
L es relations entre l’ADRAO et les Pays-Bas remontent au moins jusqu’à 1986. La collaboration a été riche et variée.
Ici, nous voulons tout juste mettre en exergue quelques domaines dans lesquels nous avons travaillé ensemble, en
particulier au cours de ces dernières années.

Pour un pays géographiquement petit, les Pays-Bas font alloué d’importantes sommes au fonds de développement
une grande contribution à la recherche-développement pour la construction (voir Figure13), démontrant ainsi leur
agricole internationale. L’ADRAO est heureuse d’être engagement pour la ‘nouvelle’ ADRAO.
l’un des bénéficiaires de cette contribution – et nous tirons « Après cette phase de construction, les Pays-Bas
effectivement un bénéfice réel à travers les conseillers de ont joué un rôle crucial dans le soutien à la recherche à
haut rang, le personnel détaché, la contribution au budget l’ADRAO », note le Directeur général Kanayo F. Nwanze.
de base, au fond de développement et aux financements « Alors que d’autres donateurs se montraient réticents vis-à-
restrictifs ainsi que la collaboration inter-institutionnelle vis du Système du GCRAI en 1993, les Pays-Bas ont en fait
et les stages. accru leur contribution financière globale à l’Association. Et
plus significatif encore, ils ont augmenté leurs contributions
Siège de l’ADRAO en Côte d’Ivoire au financement non-restrictif à des niveaux qu’ils ont
En 1987, le Conseil des ministres de l’ADRAO nouvellement maintenus jusqu’à ce jour. »
constitué (précédemment Conseil de direction de
l’Association avant que l’ADRAO ne rejoigne le Groupe Les Néerlandais membres des organes
consultatif pour la recherche agricole internationale en 1986) d’orientation de l’ADRAO
a lancé une étude en vue de choisir un emplacement pour le Le regretté Frans Rudolf Moorman était membre du dernier
nouveau siège et centre principal de recherche. Et ce n’était Comité scientifique et technique de la ‘vieille’ ADRAO en
pas trop hâtif car le Libéria se désintégrait avec la guerre 1986. Il était aussi membre du Comité de sélection lors de
civile en 1988. Bien que la décision de transférer le siège à la nomination du premier Directeur général de l’ADRAO
M’bé/Foro-Foro au Nord de Bouaké, Côte d’Ivoire, ait été (la même année) et a ainsi joué un rôle important lorsque
prise à la fin de 1987, les premières études préalables de l’ADRAO était dans sa phase transitoire pour devenir un
terrain avant la construction n’ont commencé qu’en 1989. Centre du GCRAI. En 1987, Louise O. Fresco a rejoint le
En ce moment là, le personnel de Winand Staring Centre Conseil d’administration nouvellement créé où elle a servi
pour la recherche intégrée terres, sol et eau (SC-DLO) a jusqu’en 1992. Depuis le milieu des années 1990, un nombre
travaillé avec celui de l’ADRAO à l’étude détaillée du sol important de chercheurs néerlandais a soit été détachés
de l’ensemble du site. La première phase de construction auprès de l’ADRAO à partir d’institutions néerlandaises soit
du siège et centre principal de recherche s’est prolongée directement recrutés comme personnel de base. Une partie
jusqu’en 1993. En 1990, 1991 et 1993, les Pays-Bas ont de leur travail est mis en exergue ci-dessous.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Figure 13. Financement des Pays-Bas à l’ADRAO 1988-2001

Le Consortium Bas-Fonds – un partenariat sous-estimer l’importance d’un tel financement pour les
de longue date UNC et l’URC », renchérit le Coordinateur scientifique du
Les liens entre le Consortium Bas-Fonds (CBF) et les CBF, Marco Wopereis (voir Encadré ‘Projets de recherche
Pays-Bas constituent actuellement le plus long accord financés par les petites subventions du CBF’).
de financement spécifique en cours entre un donateur et En plus, le salaire du poste du Coordinateur Scientifique
l’ADRAO. Le CBF a été créé en 1993 avec l’ADRAO du CBF au siège de l’ADRAO est directement assuré par le
comme institution hôte, tandis que le financement Gouvernement néerlandais et à ce jour a été occupé par des
néerlandais au travail des bas-fonds a commencé en 1992 ! chercheurs néerlandais – Pieter Windmeijer de 1994 à 1999
Jusqu’en 1999, le financement se faisait directement au CBF (détaché de SC-DLO) et Marco Wopereis de 2000 à 2002.
sous un accord de projet spécial avec l’ADRAO, bien que La première phase du CBF est allée de 1993 à 1999/2000.
ce soit un financement de base non restrictif pour le CBF L’essentiel du travail fait pendant cette période a été mentionné
lui-même. Le financement néerlandais au CBF continue à dans les rapports précédents – voir ‘Un outil pour la mise en
ce jour, même s’il fait maintenant partie du financement valeur des bas-fonds’, Rapport annuel ADRAO 1996, pages
global de ‘base’ des Pays-Bas à l’ADRAO. 40-44, et ‘Mise au point et diffusion de technologies : rôle de
Au cours des dernières années, le financement de ‘base’ la caractérisation agro-écologique’, Rapport annuel ADRAO
du CBF fourni par les Pays-Bas et la France a été utilisé 1998, pages 21-31. En 1996, une évaluation externe du
pour les petites subventions de recherche et pour couvrir CBF, conduite par Gerard de Bruijn de la Direction générale
les dépenses de fonctionnement des unités nationales de de la Coopération internationale (Directorate General for
coordination (UNC) dans chaque pays membre ainsi que International Cooperation (DGIS)), a félicité le CBF pour
l’Unité régionale de coordination (URC) basée à l’ADRAO. son succès dans le renforcement des capacités de recherche
« A ce jour, ce financement de base a été d’un apport et la coopération entre les programmes nationaux et les
inestimable pour le succès du CBF », déclare la Coordinatrice institutions internationales impliquées dans le Consortium.
régionale du CBF, Marie-Jo Dugué. « Nous ne pouvons pas En ce temps là, le CBF était encore assez jeune et des

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Projets de recherche financés par les petites subventions du CBF

« L’un des avantages du mécanisme du Consortium », explique la Coordinatrice régionale du CBF, Marie-Jo Dugué, « est que nous pouvons
mettre de petites sommes d’argent à la disposition des chercheurs nationaux pour des projets de recherche à pertinence régionale. » Très
souvent, les programmes nationaux ne disposent pas de fonds adéquats pour réaliser une grande gamme de projets de recherche. Le CBF
permet de postuler de manière compétitive à des fonds destinés aux chercheurs nationaux en vue de réaliser de petits projets de recherche
sur des sujets de grand intérêt pour les membres du Consortium. Une bonne partie des fonds injectés dans ces projets vient des Pays-Bas.
De 1994 à 1999, des chercheurs des 10 pays membres du CBF ont reçu des financements jusqu’à concurrence de 426921 dollars des Etats-
Unis pour réaliser 70 de ces projets de recherche. Pour donner une indication du type de travail réalisé, le tableau ci-après montre la gamme
de projets financés en 2000.

Bénéficiaire Titre du projet

Bénin Développement participatif de technologies dans les bas-fonds de Gankpétin et Gomé

Bénin Finalisation et validation d’une base de données sur les bas-fonds

Cameroun Caractérisation détaillée de l’écosystème de bas-fonds dans les sites clés de Akak et Awae au sud du Cameroun

CIRAD Subventions de ‘démarrage’ pour développer une proposition de recherche sur un projet régional en vue de valider
et adapter l’outil de décision DIARPA

Côte d’Ivoire Subventions de ‘démarrage’ pour développer une proposition de recherche sur un projet régional d’intégration de
l’aquaculture dans les bas-fonds

Ghana Comparaison de la performance de rendement du riz en conditions traditionnelles et en conditions de gestion


améliorée du sol, de l’eau et des cultures

Guinée Caractérisation détaillée du bassin versant de Bayewolon, Seredou, Guinée forestière

ILRI, IITA, ADRAO Subventions de ‘démarrage’ en vue de développer un projet régional de référence sur la diversification de l’utilisation et
de l’intensification de l’utilisation des terres (élevage et agriculture – riz, maïs, légumes et autres) dans les bas-fonds

Mali Evaluation de l’impact socioéconomique et environnemental des programmes de mise en valeur des terres des petits
bas-fonds dans la région de Bougouni

Mali Amélioration de la productivité des champs des rizicultrices par la fertilisation organique et minérale (Bougouni, Sud-
Mali)

Sierra Leone Evaluation socioéconomique des technologies de riziculture de bas-fonds marécageux promues par l’institut national
de recherche agricole

Sierra Leone Accroître et assurer la productivité de la patate douce dans une toposéquence de bas-fonds dans l’Ouest de la
Sierra Leone

Togo Caractérisation des systèmes de culture dans les bas-fonds du sud de l’Atacora (site pilote d’Adeta)

Togo Collecte et diffusion de l’information sur les bas-fonds par la mise en place d’une unité de documentation et de base
de données

ADRAO Fréquence de la toxicité ferreuse dans les bas-fonds ouest-africains

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

recommandations avaient été faites en vue de renforcer sa l’évaluation et la diffusion des technologies puisque EPHTA
structure et son fonctionnement. Depuis, le Consortium a mis possède déjà une masse de données dans ses sites.
en œuvre la plupart des propositions de la Revue et à ce jour Le titre officiel du poste de Wopereis – spécialiste
se trouve renforcé. C’était, en partie, à cause de cette revue de la gestion des ressources naturelles, fait ressortir une
positive que les principaux donateurs (Pays-Bas et France) composante majeure de la phase 2 du CBF. « La gestion des
se sont mis d’accord pour une seconde phase. ressources naturelles est cruciale pour la gestion efficace
« L’an dernier [2001], les travaux de la seconde phase des cultures », note-t-il, « de ce fait nous visons une gestion
du Consortium ont débuté dans tous les pays membres du intégrée des ressources naturelles (GIRN) des bas-fonds
[CBF] après près de deux années de transition en 1999 de la région. » Avec l’ADRAO comme institution hôte
et 2000 », a déclaré Wopereis. « Cette seconde phase et promotrice du Consortium, le riz sera le point d’entrée
apporte beaucoup de changements dans les activités et les du GIRN dans les bas-fonds. « Nous sommes en train de
approches du Consortium. » L’une de ces approches et non rassembler les résultats de recherche de l’ADRAO et du
des moindres a été la décision d’inclure les activités du CBF dans un cadre de GIRN que nous voulons encourager
CBF dans le programme de base de l’ADRAO en 1999. tous nos partenaires à tester, adapter et utiliser dans leurs
« Cette nouvelle relation avec l’institution hôte procure des propres situations », poursuit Wopereis. « Pour avoir un
bénéfices mutuels », explique Wopereis, « l’ensemble de la impact, il faut que des partenariats se construisent entre
communauté de l’ADRAO bénéficie de l’expertise du CBF acteurs des bas-fonds, des paysans jusqu’aux décideurs. »
et des partenariats qu’il a développés, tandis que le CBF Le CBF convient bien à cette approche puisque les UNC ont
bénéficie de l’expertise et des relations de l’ADRAO. En
déjà les partenaires appropriés au tour de la table.
fait, en 2001, un grand nombre de chercheurs de l’ADRAO
En février-mars 2002, l’équipe du transfert de technologies
ont été impliqués dans les activités du CBF beaucoup plus
de l’ADRAO et le CBF ont organisé un cours de formation
qu’auparavant. »
sur le thème ‘Apprentissage participatif et recherche action
L’une des démarcations majeures par rapport à la phase 1
sur la gestion intégrée de la riziculture’ à l’intention des
est l’établissement de ‘zones de référence’ plus larges pour
partenaires de la vulgarisation et des paysans venus de
les activités de recherche, plutôt que de se concentrer sur
seulement 18 ‘sites clés’ plus restreints. Ceci reflète, en Côte d’Ivoire et des pays membres du CBF. « Les modules
partie, l’évolution de la caractérisation agro-écologique vers de formation sont conçus pour permettre aux services
celle des processus dynamiques, et de la focalisation des de vulgarisation de faire de la recherche adaptative »,
bas-fonds intérieurs vers une approche holistique prenant selon Toon Defoer, agronome spécialiste du transfert de
en compte l’ensemble des bas-fonds incluant le continuum technologies. « Après tout, les technologies qui ont été
plateau-zone hydromorphe-bas-fonds. « L’établissement développées dans un site doivent être vérifiées et adaptées à
des zones de référence a été un processus long », déclare de nouveaux sites cibles. Les manuels techniques et ceux des
Wopereis, « mais, en 2002, nous espérons mener des formateurs que nous avons préparés ont été testés pendant le
activités dans deux sites à cheval entre les frontières cours en Côte d’Ivoire, et seront peaufinés par la suite pour
nationales et reflétant des intérêts similaires et des thèmes publication et usage à une plus grande échelle dans tous les
de recherche conjoints entre les pays. » Le Burkina, la pays membres du CBF. »
Côte d’Ivoire et le Mali se partagent l’un des sites tandis « En plus de ces ‘nouvelles’ activités, nous avons hérité
que l’autre devrait se situer dans la région frontalière entre de plusieurs comptes rendus de réunions scientifiques non
le Bénin et le Togo. « Nous espérons que certains de nos publiés, réunions sponsorisées par le CBF au cours de la
nouveaux sites vont coïncider avec les sites de référence phase 1 », fait remarquer Dugué. Nous sommes maintenant
du Programme écorégional du GCRAI pour les tropiques au stade final de la production d’un résumé global des
humides en Afrique (EPHTA) », indique Wopereis, « par réunions générales, et du compte rendu complet de l’atelier
exemple, le site Bénin-Togo. » Cela permettra d’accélérer sur l’hydrologie. »

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

« Nous vivons à l’ère de l’information », explique sur Internet et (iii) l’utilisation de techniques meta-données
Mahaman Moussa, spécialiste du SIG, « et l’ADRAO et le (utilisation de mots clés) en vue de fournir un outil convivial
CBF ne doivent pas être à la traîne. En 2001, nous avons d’accès à l’information. « Les résultats seront distribués à
développé un site Internet en français et anglais pour le tous les pays membres pour une dernière vérification des
CBF. » Une distinction qui confère un ‘plus’ au CBF par données », ajoute Mahaman, « avant la publication officielle
rapport aux autres projets au sein de l’ADRAO ! « Le CBF sur CD et sur Internet. »
est maintenant visible dans le monde entier », poursuit
Dugué, « mais la communication entre les pays membres Dégradation des sols dans les rizières
constitue un défi à relever pour le Consortium. Pour aider irriguées au Sahel
dans ce domaine, nous avons relancé en décembre 2000 le Piet van Asten est un Néerlandais, expert associé en sciences
Bulletin d’information sur les bas-fonds avec un numéro du sol. Son séjour à la Station Sahel de l’ADRAO a été
supplémentaire en 2001. » Le CBF a aussi proposé qu’un quelque chose de spécial qu’il a ficelé avec l’agence de
numéro spécial d’un journal international soit consacré financement, DGIS, avant sa prise de fonction. « Avant ma
aux bas-fonds avec un accent sur l’Afrique de l’Ouest prise de fonction en mai 1998 », explique Van Asten, « la
et du Centre – un aspect qui est encore à l’étude par la routine pour les experts associés du DGIS était de deux
première revue approchée – en vue de fournir un canal de contrats de deux ans, de préférence avec des organisations
communication aux chercheurs pairs à travers le monde. hôtes différentes et dans différents pays. Il est aussi d’usage
Le CBF est aussi en train de mettre à disposition les que ces postes soient moins orientés vers la recherche qu’ils
résultats de la phase 1 à une grande échelle. Les données sur le sont avec les centres du GCRAI. » Van Asten a perçu le
la caractérisation des bas-fonds des 10 pays membres ont poste de recherche à l’ADRAO comme une opportunité
été rassemblées dans un système d’information (Système d’approfondir ses qualifications en poursuivant des études
d’information sur les bas-fonds en Afrique de l’Ouest, de PhD. « Le seul problème la-bas », dit-il d’un ton songeur,
WAIVIS). En 2001, Mahaman a effectué une visite de 2 « était qu’un programme type de recherche en PhD s’étale
mois au Centre de coopération internationale en recherche sur trois ou quatre ans. Ce ne sera donc pas pratique si je ne
agronomique pour le développement (CIRAD) à Montpellier, devais rester que deux ans. » Van Asten contacta la DGIS
France où il a travaillé avec Michel Passouant. « Mon séjour avec sa proposition et reçu l’offre qu’il sollicitait. Son
en France a été très intéressant », s’enthousiasme Mahaman, travail à l’ADRAO a porté sur la période de mai 1998 à avril
« puisqu’il m’a permis de me familiariser avec les derniers 2002. Le PhD en lui-même s’est fait à travers l’Université
développements. Le volume grandissant de différents de Wageningen (présentement Université & Centre de
types de données de base exige un travail d’archivage et de recherche de Wageningen – voir Encadré ‘Réorganisation
structuration afin de fournir aux utilisateurs une information de l’Université de Wageningen’), tandis que les activités de
rapide et fiable. Ceci est particulièrement difficile dans le recherche sont financées par le Royaume Uni.
domaine de l’information géographique et de l’utilisation Une grande partie du travail de Van Asten a déjà été
interactive. » Plusieurs options ont été explorées en tenant présentée dans des rapports (voir ‘Une approche holistique
compte des facteurs tels que le coût, la complexité et les du problème de production en riziculture irriguée englobe
exigences sur les compétences en matière de programmation bien plus que la seule dégradation des sols’, Rapport annuel
et de matériel informatique. A la fin, des formats ont été ADRAO 1999, pages 30-37). Nous allons donc résumer ici
choisis pour une utilisation facile sur Internet et sur CD. Les les premiers résultats et procéder à une réactualisation.
innovations de ce travail sont les suivantes : (i) l’utilisation La moitié du projet se trouve dans la vallée du Sourou
de modèles conceptuels et logiques pour conceptualiser, au Burkina Faso, où les paysans se plaignent de parcelles
intégrer et organiser différents types de données de base ; (ii) ou de poches improductives associées à des dépôts de
l’utilisation de format graphisme vectoriel scalaire (SVG) calcaire (souvent en forme de nodules) ou des problèmes de
pour une publication dynamique des données de base SIG drainage. A la fin de 1999, le seul soulagement est venu de

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

améliorée des cultures a entraîné un accroissement important


Réorganisation de l’Université de Wageningen du rendement de riz, et les paysans avaient tendance à
accuser de moins en moins la dégradation du sol pour
Pendant beaucoup d’années, l’Université agronomique de leur mauvaise performance. D’importantes augmentations
Wageningen (WAU) a été considérée comme l’une des universités
étaient réalisées avec l’utilisation de l’engrais phosphaté,
agronomiques les plus avancées du monde. En plus, la ville de
Wageningen abrite plusieurs autres institutions de recherche
mais cet engrais n’était pas facilement disponible pour la
impliquées dans des travaux ayant trait à l’agriculture, l’une riziculture en Mauritanie.
d’entre elles étant le Winand Staring Centre pour la recherche Les essais de la saison subséquente au Burkina Faso ont
intégrée terres, sols, eau (SC-DLO). Avec leur proximité confirmé les soupçons de Van Asten. « Dans les parcelles
géographique, ces institutions s’associent souvent avec WAU pour
où nous avons appliqué du zinc », se réjouit-il, nous avons
traiter avec des collaborateurs comme l’ADRAO.
En 2000, la décision a été prise de rassembler toutes ces
constaté une uniformité des cultures – pas de poches à plants
entités disparates ; ainsi naquit l’Université et Centre de recherche de riz faibles et pas de retard de deux à trois semaines dans
de Wageningen (WUR). L’Université – maintenant simplement la récolte dans les parcelles improductives. Dans 29 champs
Université de Wageningen – garde son identité académique et paysans, l’application de 10 kg de sulfate de zinc par hectare
continue d’être la structure qui décerne les diplômes d’études
a entraîné une augmentation du rendement moyen en grains
supérieures. Mais, les étudiants peuvent être sponsorisés par
des agences externes y compris WUR dans son entité. WAU a de 3,3 tonnes par hectare à 6 tonnes ! » L’équipe de recherche
sponsorisé au moins six étudiants ‘Post-Graduate’ qui ont travaillé était plutôt heureuse de découvrir que ces faibles doses
en collaboration avec l’ADRAO. Membre fondateur et membre étaient tout ce qu’il fallait – l’application de 20 kg de sulfate
actif du CBF, le ‘Groupe Wageningen’ participe activement aux de zinc n’a pas donné un meilleur rendement par rapport
réunions et ateliers, fournissant une base et un soutien scientifiques
considérables, en particulier dans les aspects méthodologiques.
aux 10 kg. « Cela veut dire que les paysans n’ont pas besoin
Il est aussi représenté dans le Comité de gestion du Consortium. d’appliquer de grandes quantités de zinc à leurs cultures »,
Les chercheurs de Wageningen ont contribué à l’excellence explique Van Asten, « et par conséquent le coût pour
scientifique et à la sensibilisation à travers la rédaction d’articles ‘résoudre le problème’ n’est pas aussi élevé qu’il aurait pu
et l’appui à la publication sous le logo du CBF. Le Groupe fournit l’être. » Dans le même temps, l’option potentiellement plus
aussi des consultations dans les questions aiguës comme la
modélisation. Présentement, WUR est activement impliqué dans
bon marché qui consiste à utiliser de la paille pour accroître
les priorités de la phase 2 du CBF – dynamique de la biodiversité, la teneur en matière organique et partant les rendements, a été
recherche dans les zones de référence – et sera impliqué dans le étudiée plus en profondeur. « Etant donné l’échec de la paille
travail d’aquaculture quand celui-ci commencera pour de bon. fraîche à améliorer la situation », poursuit Van Asten, « nous
Ainsi, la collaboration qui a commencé en 1994 entre WAU, SC- avons opté pour la méthode suivante : récolte, pourrissement
DLO et le CBF, se poursuit aujourd’hui avec WUR.
de la paille pendant une saison et ensuite épandage de la
paille presque pourrie dans les champs. » Cette option à elle
seule a augmenté les rendements moyens au champ à 5,3
t/ha et par conséquent s’offre comme un mécanisme viable
de soulagement des paysans qui préfèrerait l’utilisation de
l’application du fumier ou du compost, ce qui a amélioré la la paille au lieu du zinc.
teneur en matières organiques des sols, bien que l’application « Les derniers développements de l’histoire de la vallée
de la paille fraîche n’ait eu aucun effet. En ce moment là, du Sourou sont très encourageants », s’enthousiasme Van
Van Asten avait tendance à mettre la faible productivité sur Asten. « L’Institut de l’environnement et des recherches
le compte de la pauvreté des poches en zinc. agricoles (INERA), et le service local de vulgarisation,
Dans l’autre site du projet – Foum Gleita au sud de la l’Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (AMVS),
Mauritanie – l’alcalinisation dans les bas-fonds a été détectée sont en train d’envisager avec les coopératives paysannes
comme le résultat de la libération du carbonate à partir de l’adoption de la fertilisation par le zinc le plus tôt possible
la roche sous-jacente à texture schisteuse. Mais, la gestion – les paysans n’ont plus besoin d’être convaincus, ils

58
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

ont juste besoin d’accéder à l’engrais. » Entre temps, le de meilleurs rendements par rapport aux plants où on n’a
personnel de recherche et de vulgarisation prend contact pas appliqué de paille. Souvent, après la récolte, les paysans
avec les représentants des compagnies d’engrais et les brûlent la paille ou l’utilisent comme foin pour leur bétail
commerçants en vue de les encourager à formuler des à la fin de la saison sèche. Ces résultats montrent que les
produits qui conviennent à la riziculture et à les rendre paysans peuvent incorporer la paille dans leurs champs
disponibles aux paysans sur une grande échelle. pour améliorer les rendements sans entraîner des dépenses
Des études plus approfondies à Foum Gleita ont révélé supplémentaires.
que le taux de recouvrement des engrais phosphaté et Si tout cela ne suffit pas, nous avons trouvé que Van
azoté était beaucoup plus faible dans les sols alcalins peu Asten fait partie de ces jeunes chercheurs qui aiment suivre
profonds que dans les sols plus profonds non dégradés. Ceci les indices et les idées pour voir où ils mènent. Il poursuit :
implique que de grandes quantités d’azote et de phosphate « Il ne fait pas de doute que l’alcalinité est un problème à
sont nécessaires dans les sols dégradés pour obtenir des Foum Gleita – les sols peu profonds sont alcalins du fait de
rendements égaux à ceux des sols non dégradés. Van Asten la roche mère sous-jacente, et l’eau utilisée pour l’irrigation
a décidé de suivre les faibles taux de recouvrement des est l’une des plus alcaline connue à ce jour en Afrique de
engrais à travers une série d’essais de paille au champ. l’Ouest. » Une revue des différents rapports de 1970 à ce
L’incorporation de la paille fraîche (5 t/ha) a donné en jour, a révélé, cependant, qu’il n’y a eu aucune augmentation
moyenne un accroissement de 1,1 t/ha nonobstant le type secondaire d’alcalinité attribuable aux activités d’irrigation,
de sol ou la dose d’engrais (Fig. 14). La paille a affecté le au cours des 30 dernières années. Avec Claude Hammecker
sol d’une façon qui a permis aux plantes de consommer une de l’IRD, Van Asten a utilisé le programme de simulation
plus grande quantité de l’engrais appliqué (Fig 15). Ces par ordinateur (PHREEQC) pour prédire l’avenir probable
plants de riz se sont donc mieux développés et ont donné de Foum Gleita. Le modèle a montré que la plupart des sols

Figure 14. Effets de l’application de paille et d’engrais sur le rendement du riz dans les sols ‘dégradés’ (à gauche) et non
‘dégradés’ (à droite), Foum Gleita, 2000

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

de Foum Gleita ont une forte capacité à contrer les processus


d’alcalinisation. On ne sait pas encore si cette capacité à
contrer l’alcalinité va s’épuiser à la longue (décennies). Et
Van Asten de poursuivre : « La plupart des processus liés à
l’alcalinisation dans les sols rizicoles irrigués sont encore
mal connus. Les outils de simulation sont disponibles, mais
aucun d’entre eux ne convient aux conditions spéciales
rencontrées dans les sols rizicoles irrigués. » L’étudiant
néerlandais en MSc, Arjan van’t Zelfde (de l’Université de
Wageningen) a réalisé des tests de colonnes du sol qui ont
révélé que la riziculture peut réduire l’alcalinisation des
sols alcalins d’Afrique de l’Ouest, et que l’incorporation
de la paille renforce ce processus, à condition qu’il y ait
un bon drainage. Van Asten a conclu que les résultats de
ces tests sont d’une grande utilité pour la vérification et
l’amélioration des résultats de simulation (PHREEQC n’est
pas un modèle fixe), de sorte que l’évolution de ces sols peut
être mieux prédite dans les conditions actuelles de stratégies
de gestion ou de stratégies alternatives. « Jusqu’ici », conclut
Figure 15. Effets de l’application de paille et d’engrais sur le
taux de recouvrement de l’azote Van Asten, « les résultats de nos activités de recherche et
celle menées ailleurs semblent indiquer que la riziculture
irriguée et l’incorporation de matières organiques dans le sol
contribuent à diminuer ou à prévenir l’alcalinisation. »

Santé humaine
En 1999, la DGIS a détaché Olivier Briët au siège de
60 cm
l’ADRAO pour travailler en qualité d’expert associé en
entomologie médicale avec le Consortium santé humaine.
40 cm
Briët a aidé les chercheurs de la Côte d’Ivoire et du Mali à
20 cm
analyser leurs données entomologiques et épidémiologiques
sur la malaria et la schistosomiase. Il a aussi aidé à diffuser
0 cm les résultats du Consortium à travers une page Internet, co-
Riz Riz Riz Riz + organisant en 2000 à Ouagadougou une conférence sur l’eau
seulement + + paille + et la santé, et participant à la rédaction et à la préparation
paille NP NP
d’articles de recherche pour publication.
Test de colonnes du sol : les études au laboratoire ont Briët a été le co-auteur d’un article qui a démontré que
montré clairement les effets de l’incorporation de la la riziculture dans la zone de savane de la Côte d’Ivoire ne
paille dans le sol dégradé provenant de Foum Gleita,
confirmant ainsi les essais de paille aux champs. Cette
semble pas affecter la densité de peuplement du principal
photo montre également les effets bénéfiques de vecteur de la malaria (le moustique Anopheles gambiae),
l’application d’azote et de phosphate soit seules ou en tandis que dans la zone de forêt, une forte corrélation linéaire
combinaison avec de la paille.
a été établie entre la surface cultivée en riz aux alentours
des villages et la densité de moustiques. D’autres résultats
du Consortium sont résumés dans l’encadré.

60
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Stagiaires ‘Post-Graduate’
L’Université de Wageningen est peut-être l’une des Le Consortium santé humaine (1994-2000) :†
universités agricoles les plus connues au monde. Il n’est
Sahel (Mali)
donc pas surprenant que de solides liens aient été établis Des villages ayant des rizières irriguées ont révélé des niveaux de
entre Wageningen et l’ADRAO. Un certain nombre transmission constants et bas de la malaria et ont enregistré 0,7 cas
d’étudiants ‘Post-Graduate’ sont venus de Wageningen pour pour 1000 enfants-jours pendant toute l’année. Dans les villages
mener leurs travaux de recherche à l’ADRAO ; d’autres ont sans irrigation, on n’a pas décelé de transmission de la malaria
en saison sèche (les fièvres dues à la malaria étaient, cependant,
fait le chemin Wageningen-ADRAO par d’autres voies. Piet
toujours détectées) ; les incidences de malaria atteignent leur
van Asten est un exemple (voir ci-dessus) et Piet Keijzer pointe en saison des pluies – 3,3 cas pour 1000 enfants-jours. En
en est un autre : « Mon cas particulier est probablement tout, l’incidence globale de la malaria était 2,2 fois plus élevée
unique », explique-t-il. dans les zones non irriguées que dans les zones irriguées sur une
Après son transfert au siège comme chercheur spécialiste base annuelle.
Cependant, la double culture du riz a entraîné une
en gestion des ressources naturelles auprès du CBF en 2000, augmentation de la schistosomiase, mais n’a montré aucune
Marco Wopereis a maintenu des liens de collaboration avec différence nette avec les autres systèmes sur les dynamiques de
l’Université de Wageningen. Cette collaboration a permis populations des mollusques ou le mode de transmission.
à Wopereis d’encourager Keijzer à visiter l’ADRAO pour
Savane (Côte d’Ivoire)
réaliser des travaux de terrain dans le cadre de ses recherches La transmission annuelle de malaria était presque la même
MSc. Mais, il y a eu d’autres circonstances et le travail de dans les villages à rizières irriguées que ceux avec bas-fonds non
Keijzer avec l’ADRAO s’est étendu jusqu’en 2001. « Après aménagés. Il y avait une variation saisonnière dans l’incidence,
des discussions », explique l’économiste de la production mais l’incidence totale annuelle était similaire dans les villages
à bas-fonds non aménagés, ceux à culture annuelle unique et
Olaf Erenstein (par coïncidence également néerlandais venu ceux à double culture.
de Wageningen !), « nous avons décidé que Piet travaille sur Aucune différence n’a été détectée dans l’incidence de la
le projet péri-urbain financé par la GTZ, projet qui étudie les schistosomiase dans les trois types de village.
effets de l’accès au marché sur les systèmes d’utilisation des
Bas-fonds de forêt humide (Côte d’Ivoire)
terres à base riz dans un rayon de 25 km autour de quatre Une corrélation a été établie entre la densité de populations d’un
centres urbains – Korhogo, Bouaké et Daloa en Côte d’Ivoire type de moustique transmettant la malaria (Anopheles gambiae)
et Sikasso au Mali. » Dans chaque zone, des enquêtes au et la présence d’eau de surface dans les rizières. Apparemment,
niveau des villages et des bas-fonds ont été réalisées ; en ceci était lié à la présence de sites de reproduction (eaux
stagnantes) exposés au soleil.
tout plus de 1000 bas-fonds. Keijzer est arrivé pendant la
La riziculture n’avait aucun effet sur les populations de
phase de finalisation de la base de données initiale. vecteurs de la schistosomiase. Il y avait une corrélation entre cette
Les détails avec Keijzer : « J’ai visité les bas-fonds population et les superficies de bas-fonds non cultivées.
rizicoles autour de Daloa et Sikasso, ce qui a pris plusieurs
semaines, pour compléter la base de données et l’analyse D’une manière générale, il apparaît que l’introduction et
l’intensification subséquente de la gestion de l’eau pour la
typologique. » La base de données géo-référencée est riziculture n’a eu aucun effet négatif majeur sur l’une ou l’autre
utilisée pour caractériser l’utilisation des terres dans les bas- des maladies étudiées – la malaria et la schistosomiase – sur une
fonds autour des centres urbains dans un gradient nord-sud. base annuelle.
Dans la phase suivante, les bas-fonds représentatifs sont
sélectionnés pour une caractérisation et un diagnostic plus
poussés à travers des enquêtes et des études participatives.
† Le Consortium santé humaine a été financé par le Danemark
Dans le même temps, l’adaptation et la validation (DANIDA), le Centre de recherches pour le développement
avec la participation des paysans se poursuivent. Les international (CRDI, Canada) et la Norvège et a travaillé de
mai 1994 à juin 2000.
activités de recherche sont sensées améliorer le ciblage

61
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

Effet de la dégradation naturelle du sol ou celle provoquée par l’homme sur la


riziculture en Casamance, Sénégal

Anneke Fermont est arrivée à Saint Louis, Nord du Sénégal, à la fin de l’année 1998 accompagnant son mari Piet van Asten. Pendant la première
année ou presque, elle a travaillé sur le programme de Mohamed Kebbeh en Mauritanie, avant de percevoir la nécessité de commencer
un projet personnel.
En 1999, Van Asten et l’assistant de recherche Salif Diack ont organisé un atelier de deux jours à l’intention des paysans de la région de
la Casamance (Sud du Sénégal) sur la riziculture. C’était à l’invitation d’une ONG – Fondation pour le développement des projets à petite
échelle (FDPPE) – qui travaillait sur la dégradation de l’environnement dans la région et qui avait déjà des relations de travail avec les Pays-Bas.
Plusieurs contraintes à la production rizicole avaient été identifiées pendant l’atelier, la plupart étant liée à des problèmes de dégradation du
sol. Cela a amené Fermont à rédiger une proposition de projet entre FDPPE et l’ADRAO. Le projet a été conjointement financé en 2000 par
l’Ambassade des Pays-Bas à Dakar et la Fondation Van Rumpt basée aux Pays-Bas. En 2001, la Fondation a poursuivi le financement, toute
seule. Entre temps, l’ADRAO a mis à la disposition de Fermont un bureau, des échantillons d’analyse de sol, un appui technique, un soutien
administratif, le transport quotidien (aller et retour à la Station Sahel) et un ordinateur. Les sites du projet se situent dans la vallée de Bignona,
qui a un bassin versant de 800 km2 et couvre actuellement quelques 2500 ha de riz.
« Pendant la première phase du projet », explique Fermont, « nous voulions identifier les problèmes de dégradation du sol dont faisaient cas
les paysans locaux, et voir comment ces problèmes affectaient la culture du riz. » Ainsi, Fermont et son équipe ont eu une double approche
d’échantillonnage du sol et de recueil des perceptions des paysans sur le problème à travers des interviews auprès des paysans eux-mêmes,
des évaluations participatives en milieu rural (PRA) et des interviews auprès des organisations locales ayant un intérêt pour la communauté
rizicole.
« La phase d’inventaire s’est montrée plus révélatrice », déclare Fermont. « La chute des précipitations depuis les années 1970 a entraîné
une augmentation des problèmes de salinité et un abaissement de la nappe phréatique de 30 à 40 cm. Ceci à son tour a contribué à une
acidification modérée des sols dans le fond de vallée contenant de la pyrite. »
En 1987, un projet chinois a construit un barrage dans la vallée de Bignona. Bien que le barrage ait réussi à réduire les problèmes de
salinité, son impact a été dévastateur. « Avant le barrage », poursuit Fermont, « la vallée avait de l’eau toute l’année – en partie à cause des
remontées du fleuve Casamance. Maintenant, la vallée n’a plus d’eau du tout, pendant la saison sèche. » Ceci a entraîné une forte alcalisation
à grande échelle. « Tout le décor n’est qu’un grand désastre écologique », se plaint Fermont. » « Le fleuve Bignona a maintenant un pH de 3
(pratiquement comparable à un estomac humain) (Fig. 16), mille cinq cent hectares de mangrove ont été perdus, ainsi qu’une grande partie
de la superficie précédemment propice à la riziculture. » En effet, la combinaison de la sécheresse affectant les sols de plateau, et les récents
processus de dégradation affectant les bas-fonds, a entraîné l’abandon de 50% de la zone rizicole de la vallée !
Au cours des interviews, il est apparu que peu d’experts locaux avaient une bonne compréhension des problèmes de sol dans la vallée de
Bignona. Contrairement à l’opinion générale, la prospection des sols a montré que l’acidité du sol est la principale contrainte à la production

Des paysans
évaluent la variété
de riz BW 234-1,
vallée de Bignona,
Casamance,
Sénégal

Figure 16. Effet de la construction d’un grand bar-


rage anti-sel (1987) sur la qualité de l’eau du fleuve
Bignona

62
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

dans le bas-fond et non la salinité. La croyance répandue selon laquelle


la salinité demeure la contrainte majeure à la production était due à
l’existence de vastes superficies stériles couvertes de sel. Cependant,
le chlorure de sodium (sel courant) qui dominait ces surfaces a été
remplacé par une gamme de sels acides.
Lors des ateliers d’évaluation participative en milieu rural, Fer mont
a découvert que les paysans ont, à l’unanimité, identifié les problèmes
liés au sol tels que l’acidité, la toxicité ferreuse, la faible fertilité et la
quantité inadéquate d’eau comme contraintes majeures à la riziculture.
« C’était encourageant », a expliqué Fermont, « de constater que, bien
que les paysans utilisent souvent les mauvais termes pour indiquer les
problèmes spécifiques de dégradation du sol, ils peuvent identifier en
détails les caractéristiques et la localisation des différents problèmes. »
Ceci s’applique particulièrement aux femmes qui sont en charge
du repiquage et de la récolte, et aux jeunes gens qui ont un niveau
d’instruction plus élevé que leurs parents. Des paysans de Casamance labourant une
La seconde phase du projet a impliqué des essais avec les rizière à l’aide des Kayando locaux
paysans sur la recherche de solutions aux problèmes qui se posent.
Des protocoles ont été rédigés par l’équipe de recherche pour les
différentes zones, mais la décision de réaliser les essais incombait aux paysans eux-mêmes. « Nous avons organisé des ateliers », explique Fermont,
« pour présenter nos propositions aux groupements paysans, mais les paysans ont ensuite décidé des zones auxquelles la priorité devait être
accordée et les essais qu’ils voulaient réaliser. » Trente-trois essais paysans ont été établis dans les trois sites du projet en 2000.
Bien que les propositions de l’équipe incluent des essais sur la gestion des cultures, qui sont faciles à adopter, les paysans ont décidé
de ne réaliser que les essais sur la fertilisation et les variétés. « Il était aussi intéressant de noter », explique Fermont, « que les paysans étaient
particulièrement intéressés par le ciblage des sols exposés à l’acidité ou à la sécheresse en vue d’améliorer leur productivité. Cependant, nous
avons remarqué que la réponse du riz à l’application d’engrais était plus élevée dans les bas-fonds non acides que dans les sols acides » – les
augmentations du rendement pour l’application de 30 kg de phosphate/ha plus 75 kg d’azote/ha étaient de 90% et 75% sur sols non acides
et sols acides, respectivement (Fig. 17). Dans le plateau exposé à la sécheresse, ni l’engrais, ni le cultivar n’a eu un impact significatif.
« L’un des résultats des essais de la première année », explique Fermont, « c’est la nécessité de véhiculer l’idée parmi les paysans qu’ils ne
doivent utiliser les intrants que sur de bons sols, où les retours sur investissement sont les plus élevés. En plus, nous avons trouvé que les rendements
moyens des essais sans apport d’engrais étaient significativement plus élevés que les rendements moyens des paysans dans la même zone.
Cela montre que, même sans utilisation d’engrais, les paysans peuvent accroître la production de riz en améliorant leur gestion (opérations et
désherbage à temps) et en utilisant des variétés appropriées. »
Satisfaits des résultats de la première année, les paysans
ont montré plus d’intérêt en 2001, de sorte que 60 à 70 paysans
ont réalisé des essais cette année-là. « En plus, les paysans ont
fait preuve d’un changement en s’intéressant plus aux sols sans
problèmes qu’aux sols à problèmes ! », s’enthousiasme Fermont.
Interrogée sur l’avenir, Fermont s’est dit optimiste : « La
dernière étape de mon projet était de développer du matériel de
vulgarisation pour faire passer ces messages à d’autres riziculteurs
de la vallée de Bignona. » Cela a été fait en collaboration avec
Potin Dieme du FDPPE et l’agent de terrain Ansoumane. « C’est
bien que nous ayons pu développer ce matériel », déclare Fermont,
radieuse. « Notre séjour ici se terminant en mai 2002, il est bon de
savoir que le travail va se poursuivre pour le bien de tous les paysans
que j’ai eus à connaître au cours de ces deux dernières années. »

Figure 17. Essai de fertilisation sur des sols de bas-fond,


Vallée de Bignona, Casamance, Sénégal

63
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Points saillants des activités

des recommandations politiques et des technologies de


production disponibles pour ces environnements clés. Les Pays-Bas, la Hollande et les Néerlandais

L’avenir Maintenant, il est généralement reconnu que ‘les Pays-Bas’ au lieu


de la ‘Hollande’, est le nom correct de la patrie des Néerlandais.
« Nous avons été très heureux d’apprendre, au début 2002, Cependant, la nomenclature (au moins en anglais) est presque
que la DGIS nous propose cinq experts associés dans le aussi déroutante que ce qui s’applique au Royaume-Uni et à la
cadre du programme révisé », déclare le Directeur général Grande Bretagne (voir Rapport annuel ADRAO 1999, page 50).
de l’ADRAO, Nwanze. « Vous pouvez être sûrs que nous Quelques définitions des entités :

allons tirer le plus grand profit de cette offre. » • Les Pays-Bas = le nom du pays (en français) ; cependant, le
« Au fil des ans les Pays-Bas ont joué un rôle de soutien Royaume des Pays-Bas englobe le pays européen (Les Pays-
Bas en soi), les Antilles et Aruba dans les Caraïbes !
crucial à l’ADRAO », poursuit-il. « Leur soutien sans faille
au CBF en termes de financement et d’experts a été une • La Hollande = ancien pays autonome formé des provinces
modernes de la Hollande du Nord et du Sud des Pays-
expérience fructueuse pour nous. Nous espérons toujours
Bas. Historiquement, la région de Hollande a joué un rôle
une collaboration continue et fructueuse dans les années dominant ; La Hollande du Sud est encore la région la plus
à venir. » fortement peuplée des 12 provinces des Pays-Bas.
• Néerlandais = forme adjective, « des Pays-Bas ou ayant trait
aux Pays-Bas »,  utilisé particulièrement en référence à la
langue et au peuple. Le néerlandais est l’une des langues
germaniques qui est parlé dans tous les Pays-Bas. L’origine
de ce mot prête à controverse : certains prétendent qu’il a
son origine dans la langue néerlandaise elle-même, tandis
que d’autres soutiennent que c’est une altération du mot
allemand ‘Deutsch’.

64
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

L’année en revue : 2001

E n 2001, l’ADRAO s’est appuyée sur ses succès antérieurs pour ‘accompagner’ les nouveaux développements initiés
en 2000. Les NERICA sont devenues le point focal d’une nouvelle initiative de l’Association visant à œuvrer pour
la sécurité alimentaire dans la région de son mandat et le reste de l’Afrique subsaharienne. Mais nous avions avancé trop
vite. Plus que jamais, nous voulons donc faire une revue chronologique des nombreuses activités couvertes au cours de
l’année dans l’optique d’établir un équilibre par rapport aux domaines non couverts par la rubrique ‘Points saillants des
activités’ de ce Rapport annuel.

La Réunion annuelle interne de revue et de planification de l’agriculture. (Les conclusions de la réunion ont été
de 2001 s’est tenue du 20 au 23 février au siège de l’ADRAO. publiées en anglais, conjointement avec ISNAR).
Cet événement annuel permet aux chercheurs de présenter Du 19 au 23 mars, l’Atelier annuel du Consortium
les points saillants de la recherche de l’année écoulée Bas-Fonds (CBF) s’est tenu au siège de l’ADRAO. Sur les
devant tout le personnel pour donner l’occasion de discuter 10 pays membres, neuf étaient représentés ainsi que cinq des
des questions cruciales et de peaufiner la planification des huit institutions internationales membres. Les participants à
activités de recherche pour l’année à venir. l’atelier ont présenté et discuté les résultats des activités de
Du 14 au 16 mars, l’ADRAO a abrité l’atelier ‘Une recherche financées par le CBF en 2000. Ils ont également
plate-forme de collaboration pour la recherche agricole visité le site du Projet SPIRIVWA (Sustainable Productivity
en Afrique subsaharienne’ co-organisé par le Service Improvement for Rice in Inland Valleys of West Africa) à
international de la recherche agronomique nationale Gagnoa (Côte d’Ivoire) et discuté de l’exécution de la Phase
(ISNAR) et financé par le Centre technique de coopération II du CBF. Les résultats d’un atelier préparatoire tenu en
agricole et rurale (CTA, Pays-Bas). Cette réunion a rassemblé janvier 2000, ont été discutés en groupes de travail qui ont
les responsables de 13 universités de 10 pays d’Afrique identifié des priorités de recherche sous quatre thèmes. Un
subsaharienne, et le personnel de l’ADRAO et de l’ISNAR plan d’action a également été développé pour les six mois
ainsi que des responsables de la recherche du Ministère d’activités à venir.
ivoirien de l’Enseignement supérieur et du Centre ivoirien de Le Conseil d’administration de l’ADRAO a organisé,
recherche économique et sociale (CIRES). Les participants du 26 au 30 mars, sa réunion annuelle à son siège.
ont établi une plate-forme de collaboration entre les centres Le 27 mars, une réunion a été organisée à Abidjan
internationaux de recherche agricole, les universités et les au Ministère de l’industrie sur le thème ‘Protection des
organisations nationales de recherche agricole en vue de nouvelles variétés de plantes en Côte d’Ivoire.’ Le
maximiser les avantages de chaque partenaire et améliorer Gouvernement ivoirien a organisé cette réunion en vue
l’efficacité de la recherche et de l’éducation dans le domaine d’examiner les opportunités pour le pays à mettre en place un

65
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

comité national qui accordera aux sélectionneurs le droit sur adventices en riziculture irriguée de bas-fond : Vers
les nouvelles découvertes en matière de matériel végétal. Elle une gestion intégrée des adventices. A cette réunion,
a été présidée par le Ministère de l’industrie et a enregistré 33 participants ont représenté les SNRA et les ONG de la
la participation des organisations suivantes : l’Agence Gambie, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal ainsi que
nationale d’appui au développement rural (ANADER, l’ADRAO, la FAO et l’Institut des ressources naturelles du
Côte d’Ivoire), le Centre de coopération internationale en Royaume Uni. Les résultats des recherches menées dans le
recherche agronomique pour le développement (CIRAD), cadre du Projet DFID sur la gestion intégrée des adventices
l’Université d’Abobo-Adjamé, le Ministère ivoirien en riziculture de bas-fond, ont été présentés et discutés. Les
de l’agriculture (Conseil des semences, Division de la participants ont également identifié les priorités de recherche
protection des plantes et Division du contrôle qualité), les et les perspectives pour la collaboration future entre eux-
compagnies de semences privées Syngenta et Aventis et mêmes et avec WARF. L’utilisation des composantes de la
l’ADRAO. gestion intégrée des adventices a été un domaine de priorité
Dans le cadre du projet du Programme alimentaire commune pour la recherche et la vulgarisation, tandis que
mondial visant à promouvoir les systèmes de semences les activités sur le riz sauvage étaient plus spécifiques aux
communautaires (CBSS), l’ADRAO a co-organisé, du 27 pays. La nécessité d’une documentation sur la gestion des
au 31 mars, avec l’ANADER et le Programme alimentaire adventices a été fortement mise en exergue, alors que des
mondial, un cours pour les paysans et formateurs lacunes de connaissances ont été identifiées dans la gestion
innovateurs en matière de CBSS, dans les locaux de des adventices pour différents niveaux de gestion des
l’ANADER à Bouaké. cultures, en l’occurrence sur les interactions avec l’azote,
Du 2 au 4 avril, l’ADRAO et la Fondation ouest-africaine le type de plant, la gestion de l’eau et le type de sol.
en milieu rural (WARF, West Africa Rural Foundation) ont Du 9 au 12 avril, l’ADRAO a abrité à son siège un
organisé un atelier à Dakar, Sénégal, pour revoir, réviser atelier international sur le thème ‘La sécurité alimentaire
et valider une proposition de projet sur l’adaptation et basée sur les NERICA en Afrique subsaharienne.’
l’évaluation participatives des options de gestion intégrée Plus de 90 participants venus d’institutions de recherche
des cultures (GIC) en riziculture irriguée au Burkina Faso, africaines et asiatiques, notamment des ministres et vices
en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Mali, en Mauritanie et au ministres d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Président
Sénégal. Les 34 participants représentaient les partenaires de la Fondation Rockefeller, des responsables de la Banque
nationaux de la recherche et de la vulgarisation des pays ciblés ; mondiale, de la Banque africaine de développement, du
le CORAF/WECARD, la coordination du Programme spécial Système des Nations Unies et de l’ADRAO, ont pris part
de la FAO pour la sécurité de quatre des pays membres, des à cette réunion. Les participants se sont mis d’accord sur
ONG de deux pays, des organisations de producteurs de trois la formation d’un Consortium en vue de coordonner la
pays, Winrock International, Sénégal, le siège de la FAO, dissémination à grande échelle des NERICA aux millions
Rome (plus un consultant de la FAO d’Australie) et le bureau de petits exploitants, en majorité des femmes, en Afrique
Afrique d’Accra, l’ADRAO et WARF. La proposition a été subsaharienne. Après la visite dans les champs paysans, au
validée en bonne et due forme et acceptée pour une analyse plus Centre de la Côte d’Ivoire, le dimanche 8 avril, Dr Gordon
approfondie par l’ADRAO. Le travail de GIC de l’ADRAO Conway, Président de la Fondation Rockefeller a déclaré :
dans l’écologie irriguée a été rapporté dans les points saillants « Les variétés de riz NERICA représentent de nouveaux
du rapport de l’an dernier. potentiels originaux pour les petits exploitants démunis
Suite à l’atelier GIC, la Station Sahel de l’ADRAO a à travers toute l’Afrique subsaharienne et devraient être
abrité le 5 avril, une réunion sur le thème : La gestion des disséminées à grande échelle sur tout le continent. »

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Le 19 avril, un atelier d’une journée a été organisé au (PRGA) et l’ADRAO.


siège de l’ADRAO pour faire la revue des résultats de Les conclusions de la
l’Enquête sur le genre et la diversité réalisée en juin 2000. réunion ont été publiées
Le personnel permanent à tous les niveaux (management, en début 2002. Pendant
personnel international et personnel d’appui) ont pris part aux l’atelier, les équipe
discussions ouvertes et animées. L’enquête a passé en revue PVS de chaque pays
le niveau de mise en application des politiques et procédures ont été interviewées
recommandées dans les précédentes évaluations de genre s ur l’impact de la
et diversité en 1996 et 1998. Cette étude a été soutenue par recherche PRIGA
le Programme de changement organisationnel (OCP) et le et les changements
Programme genre et diversité, tous deux faisant partie du institutionnels que le
GCRAI ; l’atelier de feedback a été animé par la consultante travail a apportés aux
Charity Kabutha. Après la présentation des résultats de programmes nationaux
l’enquête par l’animatrice, il y a eu un débat ouvert sur les ; les résultats de ces interviews seront publiés en 2002 par
voies et moyens d’améliorer la présentation du rapport. Le PRGA-CIAT (Centre international d’agriculture tropicale)
personnel d’appui et le personnel international ont ensuite et l’ADRAO. Les conclusions de cet atelier ont été publiées
discuté séparément les recommandations et les stratégies sous le titre ‘Participatory varietal selection : beyond the
pour la suite des activités. A la fin, l’animatrice a présenté Flame’ (ADRAO, 2002).
un plan directeur synthétisé à l’ensemble du groupe. Du 7 au 10 mai 2001, le PRGA et l’ADRAO ont organisé
Du 24 au 26 avril, le comité directeur du Réseau ouest au siège de l’ADRAO un Atelier sur la sélection participa-
et centre africain du riz (ROCARIZ) a tenu sa réunion tive des plantes en Afrique : un échange d’expériences.
annuelle. Le comité directeur est composé de 10 membres Cet atelier a réuni plus de 60 chercheurs (sélectionneurs,
choisis au sein des pays membres du réseau avec une large généticiens, agronomes, spécialistes des technologies des
représentation des sept groupes d’action ; le coordinateur semences, socio-économistes), des spécialistes du dévelop-
du ROCARIZ, basé à l’ADRAO, sert de secrétaire au pement, des agents communautaires et des paysans venus
Comité. Le Comité a passé en revue le rapport annuel du de 22 pays (16 pays africains étaient représentés). Les par-
coordinateur et a approuvé le plan de travail et le budget ticipants ont eu des séances de comparaison et d’échange
proposés. Les membres ont aussi discuté de la prochaine de leurs expériences en matière de sélection participative et
tournée d’évaluation (voir ci-dessous) et de la deuxième de ‘renforcement dynamique de la biodiversité’ en Afrique
Revue régionale de la recherche rizicole (4R) qui aura lieu subsaharienne. Ils ont contribué à un document de travail sur
en 2002. les directives en matière de sélection participative; identifié
Du 2 au 5 mai s’est tenue au siège de l’ADRAO la réunion des actions de suivi en vue d’appuyer la sélection partici-
annuelle du réseau ‘Amélioration variétale participative pative par les paysans et par la recherche ; et identifié des
du riz et analyse de la population paysanne (PRIGA/ actions de suivi en vue d’appuyer la conservation et le ren-
PVS)’. Les 74 participants à la réunion représentaient forcement dynamiques de la biodiversité. En outre, l’atelier
16 des 17 pays membres de l’ADRAO, des ONG, le a réussi à encourager le dialogue entre les professionnels de
Département pour le développement international (DFID), la recherche et du développement d’une part, et les paysans
le Programme à l’échelle du Système sur la recherche d’autre part. Il a aussi suscité une prise de conscience chez
participative et l’analyse de la population paysanne pour le les sélectionneurs sur les approches participatives à l’amélio-
développement technologique et l’innovation institutionnelle ration des cultures. L’objectif visant à développer des plans

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

de travail conjoints a malheureusement été entravé par le privé et public. Quarante et un participants venus des
manque d’engagement financier lors de la réunion. agences de vulgarisation, des projets agricoles et des ONG
Du 14 au 20 mai, le coordinateur d’INGER-Afrique de la Côte d’Ivoire ainsi que 21 personnes ressources ont
et l’économiste de l’évaluation de l’impact ont visité la pris part à cet atelier.
Guinée afin de lancer le projet sur l’impact des variétés Les 25 et 26 juin, le ‘Centre for Agriculture and
modernes de riz sur la biodiversité financé par DFID. Biosciences International’ (CABI, Royaume-Uni) et
Des discussions ont eu lieu avec les institutions nationales l’ADRAO ont abrité au siège de l’ADRAO un atelier des
de recherche (Institut de recherche agronomique de Guinée, acteurs riz sur la biodiversité fonctionnelle du riz. Cet
IRAG) et de vulgarisation (Service national de la promotion atelier a réuni des chercheurs de quatre pays, de l’ADRAO et
rurale et de la vulgarisation agricole, SNPRV) sur les de CABI pour faire la revue des effets de l’intensification de
perspectives de mise en place d’un Réseau d’évaluation de la riziculture sur l’incidence des maladies et des ravageurs et
l’impact en Guinée. des pratiques appropriées de gestion. Il a donné l’opportunité
Du 15 au 16 mai, le comité directeur du projet aux chercheurs de discuter leurs propositions de recherche
Adaptation participative et diffusion de technologies dans ce domaine et d’établir des liens à maintenir tout au
pour les systèmes à base riz (PADS) s’est réuni au siège de long du travail.
l’ADRAO. Huit membres de la recherche, de la vulgarisation En juillet, l’ADRAO, l’ANADER et le Projet national
et des ONG des pays membres du projet – Côte d’Ivoire, riz (PNR) ont initié un programme de neuf mois sur
Gambie, Ghana et Guinée – y ont pris part pour présenter le développement de la méthodologie d’intervention
leurs plans de travail et budgets et identifier les activités Apprentissage participatif et recherche action en matière
transversales aux pays. de gestion intégrée de la riziculture (APRA-GIR) dans les
Assétou Kanouté, précédemment chercheur-visiteur à bas-fonds. Un groupe de 30 paysans a pris part aux sessions
l’ADRAO, est revenue au siège, en juin, pour organiser un
cours de formation sur les techniques culturales améliorées
pour le riz de bas-fond et le riz pluvial. Ce cours, qui a
duré du 7 au 8 juin, a réuni 20 participants venus d’ONG
avec lesquelles Assétou Kanouté a tissé des liens pendant
son séjour à l’ADRAO.
Du 11 au 22 juin, l’Unité de développement des semences
en Afrique de l’Ouest (WASDU), basée à Accra, Ghana, a
organisé, au siège de l’ADRAO, un Atelier national de
formation sur la production, la commercialisation et le
contrôle de la qualité des semences en collaboration avec
le Ministère ivoirien de l’agriculture (MINAGRA), le Fonds
de développement de la formation professionnelle (FDFP) et
l’ADRAO. Les objectifs de cet atelier étaient d’améliorer la
capacité technique des participants à promouvoir l’échange
entre les secteurs de semenciers nationaux, à améliorer
la disponibilité de semences de qualité, à mettre en place
Dr Robert Guei, Coordinateur INGER-Afrique, répondant
des conditions favorables à l’investissement privé dans le aux questions des journalistes lors du cours de formation
domaine des semences et à l’interaction entre les secteurs WASDU

68
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

hebdomadaires dans chacune des localités de Bamoro et


Lokakpli, Côte d’Ivoire. Les activités comportaient une
session de 3 à 4 heures par semaine, dans chaque site. Les
paysans étaient entièrement libres de mettre en pratique tout
aspect de ce qu’ils ont appris, ajoutant ainsi les éléments
choisis aux pratiques dans leurs parcelles GIR (au sein de
leurs champs). Les principes de base de l’APRA-GIR sont
de faire de bonnes observations sur le terrain, d’analyser
ces observations et de prendre les décisions appropriées.
Les paysans participants ont été encouragés à suivre leurs
nouvelles pratiques à travers une auto-évaluation rigoureuse
utilisant un formulaire illustré. Cet aspect doit aider au
processus de prise de décision par lequel les paysans
perçoivent comment ils peuvent améliorer les pratiques
Apprentissage participatif et recherche action, Bamoro,
choisies et suivre les effets d’une ‘bonne’ ou ‘mauvaise’ Côte d’Ivoire
mise en application. L’équipe d’intervention (ADRAO,
ANADER et PNR) a utilisé cette expérience pour développer ‘Soutien au développement de petits groupements paysans’
un programme d’apprentissage paysan à travers l’APRA- en Côte d’Ivoire. Le projet met l’accent sur la riziculture et
GIR, complété d’un guide du formateur et d’un manuel vise à promouvoir et établir la riziculture à petite échelle en
du technicien. La première version de ce programme est Afrique subsaharienne. La visite de courtoisie à l’ADRAO a
prête, et se compose de 27 modules d’apprentissage et 27 permis un échange de vues entre l’ADRAO et AICAF.
références techniques. A partir de 2002, la méthodologie sera Du 21 au 22 août, l’ADRAO a conjugué ses efforts
affinée dans plusieurs nouveaux sites en Côte d’Ivoire, au avec l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA)
Bénin, au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Togo. et la Société d’aménagement et d’exploitation du fleuve
Une équipe de ‘Association for International Cooperation Sénégal et de la Falémé (SAED) pour l’organisation d’une
of Agriculture and Forestry (AICAF, Japon) a visité le siège Journée riz à Dakar, Sénégal, en marge de la réunion du
de l’ADRAO le 1er août dans le cadre du suivi du projet Conseil des ministres les deux jours suivants. Les résultats

69
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

des trois institutions ont été présentés et un champ de riz a développement entre les centres du GCRAI et leurs
été ‘planté’ en plein centre de Dakar. L’événement a donné partenaires, un atelier sur l’intégration de la recherche
lieu à une intense couverture de presse. agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre a été organisé
Le 23 août, le Comité national des experts s’est réuni à du 10 au 12 septembre à l’Institut international d’agriculture
Dakar, Sénégal en vue de préparer la 23ème Session ordinaire tropicale (IITA), Ibadan. Cette réunion était conjointement
du Conseil des ministres de l’ADRAO pour le lendemain. organisée par le CORAF/WECARD et les trois principaux
Entre autres points couverts, la version provisoire du Plan centres du GCRAI opérant en Afrique de l’Ouest et du
stratégique 2001 - 2010 a été présentée au Conseil. Le Centre – l’IITA, l’ADRAO et l’ICRISAT – et a réuni les
Conseil a approuvé l’utilisation de la réunion prochaine représentants de 9 réseaux du CORAF et des partenaires des
du programme d’intégration CORAF/WECARD-GCRAI SNRA, 10 centres du Groupe consultatif, 2 organisations
pour mieux incorporer les priorités de la recherche rizicole sous-régionales (OSR) et le Consortium européen pour
nationale dans la stratégie de l’ADRAO. Le Conseil a la recherche agricole dans les tropiques (ECART). Cet
aussi exhorté les Etats membres à s’acquitter régulièrement atelier a permis d’identifier les domaines de priorité pour
et à temps de leurs contributions à l’Association. Le la coopération en matière de recherche sous-régionale et a
‘Message du Directeur général et du Président du Conseil fait des recommandations sur les mécanismes d’intégration
d’administration’ présente l’intégralité de la résolution du des activités entre les partenaires.
Conseil sur « l’Appui continu à la recherche et aux activités Pendant la période allant du 3 septembre au 20 octobre,
connexes » (page 1). une tournée d’évaluation conjointe a été organisée par
L’ADRAO a pris part, du 27 au 31 août, aux réunions ROCARIZ, INGER-Afrique et le réseau PRIGA. L’équipe
des acteurs PRIGA/PVS au Sénégal et en Gambie. A a visité l’écologie rizicole de plateau du Bénin, du Ghana
Dakar, les chercheurs venus du siège de l’ADRAO et de et du Togo et l’écologie rizicole irriguée du Sahel en
la Station Sahel ont rencontré les acteurs PVS de l’ISRA, Mauritanie et au Sénégal. Elle a rencontré les chercheurs
de la Fédération des femmes productrices de la région de des SNRA, les agences de développement et les paysans
Saint-Louis du Sénégal (FEPRODES), les représentants de pour évaluer les activités de collaboration en cours. Un
‘Japanese Overseas Cooperation Volunteers (JOCVs) et représentant de l’USAID – donateur majeur du ROCARIZ
un représentant du donateur la Fondation Rockefeller pour – faisait partie de l’équipe.
faire la revue de la PVS, du CBSS et des autres activités Du 21 au 22 septembre, l’ADRAO a célébré son 30ème
de recherche rizicole en cours. A Banjul, l’équipe venue du anniversaire à son siège. Lors de la cérémonie d’ouverture,
siège de l’ADRAO a rencontré les chercheurs de l’Institut cinq membres du personnel ont reçu des distinctions
national de recherche agricole (NARI) et des représentants
du Bureau des femmes, d’une ONG, de la Mission technique
chinoise et de UWTAET (Timor oriental). Les essais PVS Une scène
et amorce de la germination des semences ont été discutés de la tournée
- les paysans ont déjà adopté l’amorce de la germination d’évaluation
du ROCARIZ/
des semences dans la zone du projet. Les réunions ont aussi
INGER-Afrique/
permis d’identifier de nouveaux domaines de recherche PRIGA dans
potentielle, en particulier, avec la future Initiative africaine l’écologie
sur le riz et la Mission technique chinoise. rizicole irriguée
Dans le processus visant à accroître la collaboration du Sahel,
Mauritanie,
et par voie de conséquence l’efficacité de la recherche- octobre 2001

70
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

honorifiques, en présence de Son Excellence M. Pascal


Affi N’Guéssan, Premier Ministre de la République de Côte
d’Ivoire, au nom de Son Excellence M. Laurent Gbagbo,
Président de la République. Une autre distinction a été
décernée à la rizicultrice ivoirienne Delphine Koudou,
alias ‘Bintu’, célébrité de la cassette vidéo de l’ADRAO.
Elle a été élevée au grade de Chevalier dans l’ordre du
mérite ivoirien au nom de tous les paysans impliqués dans
le programme PVS. (Pour davantage de détails, voir le
‘Message du Directeur général et du Président du Conseil
d’administration,’ page 1.)
Préoccupé par le faible niveau d’exécution des projets
du Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) en Côte d’Ivoire (moins de 38 %), le Ministère de Personnel de l’ADRAO décoré par le Gouvernement
la planification et de la coopération a organisé, du 25 au ivoirien en compagnie de S.E. le Ministre de l’Education
27 septembre un atelier d’information et de formation nationale de Côte d’Ivoire : (de gauche à droite)
Dr Kouamé Miézan ; Dr Monty P. Jones ; Dr Kanayo F.
avec tous les partenaires impliqués dans les projets PNUD Nwanze ; S.E. Amani N’Guéssan Michel, Ministre de
dans le pays, en vue de discuter des contraintes majeures l’Education nationale de Côte d’Ivoire ; Dr Sitapha
rencontrées dans la mobilisation des fonds et l’exécution Diatta ; Mme ‘Bintu’ Delphine Koudou ; M. Mark Etsiba
; S.E. Théophile Nata, Ministère de l’Agriculture, de
des activités. Les participants venus de l’ADRAO ont mis
l’élevage et des pêches du Bénin (Président du Conseil
à profit cet atelier pour avoir une meilleure compréhension des Ministres de l’ADRAO)
des procédures du PNUD et préparer les activités CBSS. Les
représentants du PNUD ont noté que depuis l’approbation
officielle du projet CBSS en 2001, aucun fonds n’a été
débloqué. L’ADRAO a été dûment mandatée pour apporter
son appui dans les domaines suivants : (1) planification
des activités CBSS pour les mois à venir ; (2) remplissage
des formulaires de demande de fonds en relation avec les
activités à mener (ateliers de mise en route, ateliers dans
les champs paysans et ateliers de sensibilisation et suivi
des activités, formation des personnes ressources pour les
régions retenues de Bouaké, Daloa, Man, Korhogo) ; (3)
préparation de l’atelier de mise en route (4) préparation
des contrats officiels pour différentes catégories d’acteurs
impliqués dans le projet CBSS (ANADER, CNRA [Centre
national de recherche agronomique], ADRAO, PNR,
LANADA [Laboratoire national d’appui au développement
agricole], ONG et secteur privé). En outre, l’ADRAO devra
S.E. Pascal Affi N’Guéssan, Premier Ministre de Côte (a) faciliter la mise en œuvre immédiate du programme
d’Ivoire, (deuxième à partir de la gauche), visite
l’exposition du 30ème anniversaire de l’ADRAO CBSS en Côte d’Ivoire ; (b) produire le matériel didactique ;

71
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

(c) mettre en place un cadre de suivi et d’évaluation basé sur (Abidjan) et de Bouaké, de l’ANADER et du Bureau
l’implication des partenaires, en particulier, l’ANADER ; national d’études techniques et de développement (BNETD)
(d) conduire des activités de recherche et développement y ont étudié 11 propositions de recherche en vue d’une
en vue de valoriser les semences produites par les paysans ; éventuelle soumission pour financement au Comité de
(e) produire des semences de reproduction des NERICA et gestion du Consortium en 2002. Les participants ont visité
autres variétés ADRAO ; et (f) aider le Programme national le bas-fond de Guessihio et le site du projet SPIRIVWA,
de recherche à mettre en place une stratégie de production qui a accusé un retard considérable dans la mise en place
de semences de base. de l’infrastructure appropriée. Il y avait très peu d’activités
Le 13 octobre, notre partenaire ivoirien pour la et aucun essai n’avait commencé au moment de la visite
vulgarisation, l’ANADER, a organisé une journée porte (saison humide).
ouverte avec les paysans dans le village de Kouepleu pour Un cours de formation sur la panachure jaune du riz
faire la démonstration de la PVS-vulgarisation, en particulier (RYMV) a été organisé du 29 octobre au 9 novembre au
pour les nouvelles variétés riz de plateau introduites dans la siège de l’ADRAO, et a réuni 17 participants venus de huit
région de Danané. Le travail présenté a impliqué quelques programmes nationaux et de la Station Sahel de l’ADRAO.
436 paysans de 50 villages, 25 agents de vulgarisation, 2 Les participants ont appris à identifier la maladie et les
superviseurs, 1 technicien spécialisé et le Chef de zone. Les insectes vecteurs et à évaluer la sévérité de la maladie dans
agents de l’ANADER et les paysans participant à la PVS- un champ infecté. Ils ont aussi appris les méthodes de lutte
vulgarisation ont discuté et fait une démonstration à quelques contre la maladie ainsi que le criblage des variétés pour la
150 paysans non-exposés à cette méthodologie. Une visite a résistance.
été organisée dans un champ paysan, et les variétés préférées Un atelier des acteurs riz a été organisé du 8 au 9
ont été préparées pour un test de dégustation. Les discussions novembre à Ibadan, Nigeria, sous les auspices du Nigerian
en groupe ont été animées, et les ‘nouveaux’ paysans ont Rice Sector Study par le Nigerian Institute of Social and
montré leur volonté de faire partie du projet. Du 15 au 20 Economic Research (NISER) et l’ADRAO. Les participants à
octobre, un cours de formation a été organisé au siège de l’atelier – choisis dans toute la gamme des acteurs riz du pays
l’ADRAO sur le thème formation sur la recherche rizicole – ont discuté des contraintes au développement du secteur
participative. Sept chercheurs et agents de vulgarisation
dont quatre de Gambie et trois du Rwanda y ont pris part.
Ce cours a couvert tous les aspects de la production et de
la sélection rizicole – maladies et déprédateurs, gestion
intégrée des cultures, récolte, transformation post-récolte
et commercialisation. Diverses méthodes participatives ont
été également présentées.
Une journée porte ouverte a été organisée le 24 octobre
à la Station Sahel. Environ 50 visiteurs représentant les
institutions collaboratrices, des entreprises privées, les
paysans locaux et les organisations paysannes ont pu voir
les activités de la station.
L’Unité nationale de coordination du CBF de
Côte d’Ivoire s’est réunie le 25 octobre à Gagnoa. Des
représentants du CNRA, des Universités de Cocody Journée porte ouverte à la Station Sahel de l’ADRAO,
octobre 2001

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

riz au Nigeria et ont identifié les besoins de recherche. La forte de trois personnes a présenté le matériel au personnel
revue de l’état des connaissances de l’économie rizicole du de 31 SNRA(V) rwandais.
Nigeria, basée essentiellement sur la revue de la littérature Du 19 au 22 décembre, l’ADRAO a pris part à
faite par le chercheur visiteur Godwin Akpokodje, a été Bouaké, en même temps que le MINAGRA, le PNUD et
présentée lors de l’atelier. le PAM à un atelier de formation des formateurs CBSS.
L’impact de nos méthodes de recherche au-delà de Quelques 35 paysans, 10 agents de vulgarisation de terrain
la région traditionnelle de notre mandat – Afrique de et cinq techniciens supérieurs spécialisés – représentant
l’Ouest et du Centre – a été démontré à travers la demande l’ANADER, une compagnie cotonnière basée à Korhogo
d’organisation d’un cours de formation sur la recherche LCCI, l’Organisation des volontaires pour le développement
rizicole participative et la production de semences, du 27 local (OVDL) et le PNR – y ont pris part en plus des
au 30 novembre, à Kigali, Rwanda. L’équipe de l’ADRAO représentants co-sponsorisés.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Etats financiers
1. Bilan au 31 décembre 2000 et 2001 (en dollars des Etats-Unis)

ACTIF 2001 2000

Actif circulant

Disponibilités 2 855 982 2 326 415


Débiteurs:
Donateurs 613 403 950 025
Employés 343 307 382 296
Autres 482 118 777 405
Stocks 572 629 615 187
Charges comptabilisées d’avance 35 017 19 737
Total actif circulant 4 902 455 5 071 065

Immobilisations

Fonciers et installations 8 691 576 8 855 580


Moins : amortissements cumulés (6 597 764) (6 330 906)
Total immobilisations nettes 2 093 812 2 524 674
TOTAL ACTIF 6 996 267 7 595 738

PASSIF ET ACTIF NET

Exigibilités à court terme

Découvert bancaire 138 561 137 160


Montants à payer :
Donateurs 3 188 905 2 976 460
Employés 276 019 231 786
Autres 1 219 627 1 914 644
Provisions et charges à payer 877 298 1 096 192
Total exigibilités à court terme 5 700 410 6 356 242
Total passif 5 700 410 6 356 242

Actif net

Actif net à usage non restreint 1 295 857 1 239 496


Total actif net 1 295 857 1 239 496
TOTAL PASSIF ET ACTIF NET 6 996 267 7 595 738

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

2. Etat des activités par origine des fonds pour l’exercice clos au 31 décembre 2000 et 2001 (en dollars des Etats-Unis)

Fonds à usage Total


non restreint restreint 2001 2000
REVENUS

Dons et subventions 4 272 622 4 796 839 9 069 461 8 086 567
Etats membres – Bénéfice d’exploitation 147 505 147 505 185 077
Etats membres – Bénéfice sur développement des immobilisations 112 851
Bénéfice sur transfert de l’actif à usage restreint 211 567 211 567 112 857
Autres revenus 354 763 354 763 293 024
TOTAL REVENUS 4 986 457 4 796 839 9 783 296 8 790 376

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Programmes de recherche 2 120 760 4 796 839 6 917 599 6 382 721
Dépenses administratives et générales 4 039 265 4 039 265 4 004 156
Dépenses brutes de fonctionnement 6 160 025 4 796 839 10 956 863 10 386 877
Récupération de charges indirectes (1 322 907) (1 322 907) (1 187 868)
DEPENSES NETTES DE FONCTIONNEMENT 4 837 117 4 796 839 9 633 956 9 199 009

EXCEDENT (DEFICIT) DES REVENUS SUR LES


DEPENSES

Changement de l’actif net 149 340 149 340 (407 800)

Actif net en début d’exercice 1 239 496 1 239 496

Changement de l’actif net avant l’effet cumulatif du 149 340 149 340 (407 800)
Changement de méthode comptable

Mauvaises créances amorties – CIMMYT (152 691)


Redressement du dépassement du projet Azote du sol de GTZ (92 979) (92 979)
Effet cumulatif du changement de méthode comptable 1 799 987
Changement de l’actif net 56 361 56 361 1 239 496
Actif net à la fin de l’exercice 1 295 857 1 295 857 1 239 496

POUR MEMOIRE

Dépenses administratives et générales par nature



Frais de personnel 1 441 393 2 508 435 3 949 828 3 972 222
Fournitures et services 1 542 357 3 752 216 5 294 573 4 928 651
Voyages 258 030 483 080 741 110 480 107
Amortissement 683 696 683 696 805 937
Immobilisations 113 789 173 868 287 657 199 960
Total charges d’exploitation 4 039 265 6 917 599 10 956 863 10 386 877

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

3. Subventions pour l’exercice clos au 31 décembre 2001 (en dollars des Etats-Unis)

Subvention à usage non restreint 2001 2000



Belgique 131 780 162 069

Canada 452 828 470 212
Danemark 109 311 126 199
France* 148 000 141 000
Allemagne 140 403
Japon 412 990 654 340
Pays-Bas* 642 008 704 920
Norvège 241 434 255 807
Suède 319 041 336 344
Royaume-Uni* 268 434
USAID 224 991 250 000
Banque mondiale 1 390 000 1 310 000
Côte d’Ivoire 59 836

Total subventions à usage non restreint 4 272 622 4 679 325

Subvention à usage restreint (provisoirement)

Banque africaine de développement I (appui institutionnel) 99 148 290 274


Canada (Université Laval) 7 164
Canada (projet FDCIC) 10 333
CFC/FAO 88 060
Danemark (projet Phytosanitaire/semences) 34 405 144 391
Union européenne (Gestion des cultures et des ressources) 207 295 94 760
Projet Union européenne/CORAF 74 978
France (Collaboration IRD) 20 181 3 800
Fondation Gatsby (Installation de confinement) 48 625 31 520
Fondation Gatsby (Dissémination) 98 431 138 847
GTZ (projet riz Nord) 6 472 76 467
GTZ (gestion améliorée des nutriments) 95 066 33 173
GTZ (PTDP) 358 903 316 026
GTZ (Projet péri-urbain) 61 665
FIDA (Projet PADS) 388 098 92 393
CBF/CFC Spirivwa 27 545
PNUD (projet IAEG évaluation du matériel génétique) 26 001
PNUD/CTPD-IHP Phase 2 161 371 117 350
Collaboration HRI 10 519 2 501
Japon (Etudes post-doctorales) 48 845 26 212
Japon (Etudes sur la qualité des grains) 68 034
Japon (Projet d’hybridation interspécifique) 606 640 307 572

*L’utilisation de ces subventions a été limitée à des projets sélectionnés dans l’agenda approuvé du GCRAI pour l’ADRAO

76
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Subvention à usage restreint (provisoirement) (suite)

2001 2000
Japon (Projet MAFF/ADRAO (PAM)) 318 889 108 619
Japon (Projet RYMV) 250 281 151 491
Japon (Projet pyriculariose) 183 227 40 468
Japon (Projet 1.3) 200 000
Japon (Projet 3.4) 106 233 200 000
Japon (Projet production de légumes) 25 000
Japon (Projet 2.1) 98 817
Norvège (Projet formation) 180 533 12 867
Fondation Rockefeller (projet culture d’anthères) 161 900 130 323
Fondation Rockefeller (Etudes post-doctorales) 38 898 45 125
Fondation Rockefeller (Renforcement des capacités) 26 642
Fondation Rockefeller (FPATDD-Mali/Nigeria) 39 445
Royaume-Uni (projet adventices) 6 313 25 480
Royaume-Uni (Subvention attribuée au projet RYMV)* 139 578
Royaume-Uni (projet CRF RYMV) 47 321 67 425
Royaume-Uni (projet CRF dégradation des sols) 52 871 33 342
Royaume-Uni (projet traitement d’amorce de la germination) 25 454 7 135
Royaume-Uni (INGER-Afrique Phase 2) 299 009 141 683
Royaume-Uni (projet riz sauvage) 13 584 10 164
Royaume-Uni (University of Wales) 20 434
Royaume-Uni (Pénétration des racines – Université d’Aberdeen) 4 707 12 002
Royaume-Uni (Subvention attribuée au projet pyriculariose)* 59 539
Royaume-Uni (Diversité fonctionnelle du riz) 12 236
USAID (Projet réseau) 195 918 280 130
USAID (Projet évaluation de l’impact) 9 026 100 000
USAID (Projet économie rizicole au Nigeria) 92 718
USAID (Projet courrier électronique au sud du Sahara) 6 192

Total subventions à usage restreint 4 796 839 3 407 242

Total des subventions 9 069 461 8 086 567

*L’utilisation de ces subventions a été limitée à des projets sélectionnés dans l’agenda approuvé du GCRAI pour l’ADRAO

77
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Conseil d’administration 2001

Président N. Lindsay Innes (Royaume-Uni)

Membres Jacob Ayuk-Takem (Cameroun)


Clémentine Dabiré (Burkina Faso)*
Mamadou Diomandé (Côte d’Ivoire)
Takeshi Horie (Japon)*
Ryuichi Ishii (Japon)**
Diana McLean (Canada)**
Mary Uzo B. Mokwunye (Nigeria)
Richard Musangi (Kenya)
Remi Pochat (France)*
Edwin C. Price (Etats-Unis)
Dunstan C.S. Spencer (Sierra Leone)

Membre de droit : Directeur général de l’ADRAO Kanayo F. Nwanze (Nigeria)

* Arrivé en 2001
** Mandat terminé en 2001

78
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Cadres de l’ADRAO et chercheurs


d’institutions coopérantes
Du 1er janvier 2001 au 30 avril 2002

Bureau du Directeur général


Kanayo F. Nwanze Directeur général
Mohamed Mouhidiny Abdou* Auditeur interne
Abdoulaye Adam** Responsable par intérim de la formation, de l’information et de la documentation
Péféry Idrissa Coulibaly* Responsable des technologies de l’information et de la communication
Aline Lisette-Vidal† Responsable de la formation, de l’information et de la documentation
Marijke Loosvelt* Editrice/Traductrice
Aboubacar Madougou Traducteur
Guy Manners Responsable de l’information
Fassouma Sanogo Traducteur
Ousmane Somali ‡ Assistant par intérim du Directeur général
Aïssata Sylla Assistante de publication assistée par ordinateur
Guézi Norberte Zézé Responsable du bureau de liaison (Abidjan) et Assistante aux relations publiques

Division des services institutionnels


P.-Justin Kouka Directeur assistant chargé des services institutionnels*
Assistant exécutif du Directeur général**
Diane Nelly-Joelle Capet*‡ Assistante administrative chargée des voyages
Safiatou Yabré† Assistante administrative chargée des voyages

Division de l’administration
et des finances
Michel P. Dubé* Directeur de l’administration et des finances
Timothy Bertotti** Directeur par intérim de l’administration et des finances
Jean-Baptiste Adjovi Comptable principal (Contrôle budgétaire et Projets)
Chitti Babu Buyyala** Chef des opérations
Klana Dagnogo* Responsable des services de maintenance mécanique
Gabriel Dao Responsable des ressources humaines et des services administratifs
Mark Etsibah Comptable principal
Guétin Gogbé Responsable des achats & approvisionnements
Stanislas Hachemé Responsable administratif chargé des services logistiques
Gilbert Kato Chef du transport
Nurdin S. Katuli* Chef des opérations
Fansu Vatogoma Koné*‡ Chef du personnel
Lhet Olivier Magnan* Responsable des services d’entretient
George Maina Chef des finances

79
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Olusegun Olubowale Comptable principal


Gaston Sangaré Régisseur de la ferme expérimentale
Lassina Silué* Administrateur des systèmes de l’information (Finance)

Division des programmes


Günther Hahne* Directeur de la recherche
Monty P. Jones Directeur adjoint de la recherche et Chef du Programme riz pluvial
Directeur de la recherche par intérim**
Willem A. Stoop** Chercheur associé, Directeur de la recherche par intérim
Frank Abamu Agronome/modélisation des cultures
Emmanuel Abo† Chercheur visiteur (Virologie)
Godwin Akpokodje** Economiste des politiques (Chercheur visiteur, Nigéria)
Enoch Boateng* Spécialiste du SIG (Chercheur visiteur)
Anne Bouma* Responsable des services d’appui
Toon Defoer* Agronome spécialiste du transfert de technologies
Chef par intérim du Programme Politiques et développement rizicoles (à partir
du 15 septembre 2001)
Aliou Diagne Economiste (Analyse de l’impact)
Alassane Diallo** Documentaliste
Sitapha Diatta Pédologue
Olaf Erenstein Economiste (production)
Koichi Futakuchi Ecophysiologiste des cultures
Howard Gridley* Sélectionneur riz de bas-fond
Robert Guei Coordinateur INGER-Afrique
Stephan Häfele Agronome spécialiste des systèmes d’irrigation (Sahel)*
Agronome associé (BMZ/GTZ)**
Sigrid Heuer** Biologie moléculaire (Chercheur visiteur – Stagiaire)
Monica Idinoba* Biologie moléculaire (Chercheur visiteur – Stagiaire)
Assétou Kanouté** Agroclimatologue (Chercheur visiteur – Stagiaire)
Mohamed Kebbeh Spécialiste du transfert de technologies (Chercheur visiteur)
Harouna Koré* Economiste spécialiste des légumineuses (Chercheur visiteur)
Frédéric Lançon Economiste (analyse des politiques)
Chef par intérim du Programme politiques et développement rizicoles**
Kouamé Miézan Chef du programme riz irrigué (Sahel)
Augustin Munyemana Spécialiste du développement de technologies participatives (Nigéria)
Marie-Noëlle Ndjiondjop Biologie moléculaire
Francis Nwilene Entomologiste
Olumuyiwa Osiname Coordinateur de l’ADRAO au Nigéria (Nigéria)
Andreas Oswald* Agronome spécialiste des systèmes de cultures
Kanwar L. Sahrawat** Chimiste des sols
Sidi Sanyang* Coordinateur du ROCARIZ
Yacouba Séré Pathologiste
Aïssata Sobia Camara* Economiste agricole (Chercheur visiteur)
Marco Wopereis‡ Spécialiste de la gestion des ressources naturelles (DGIS)
N’guéssan Yoboué** Spécialiste du matériel génétique (Chercheur visiteur)

80
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes


Chercheurs d’institutions coopérantes
Alain Audebert Physiologiste (CIRAD)
Olivier Briët** Entomologiste médical associé (DGIS)
Marie-Josèphe Dugué Coordinatrice régionale du Consortium Bas-fonds (Coopération française)
Pierrick Fraval Economiste/gestion de l’eau (Sahel, IWMI/Cemagref)
Rebecca Kent** Malherbologiste associée (NRI)
Adrian Q. Labor** Responsable des technologies de l’information et de la communication (CRDI)
Hla Myint‫ ٭٭‬ Analyste de l’information et des données (Volontaire des Nations Unies)
Takeshi Sakurai Economiste agricole (JIRCAS)
Satoshi Tobita** Physiologiste/Biologie moléculaire (JIRCAS)
Hiroshi Tsunematsu* Sélectionneur riz de plateau associé (JIRCAS)
Petrus van Asten Pédologue associé (Sahel, DGIS)
Myra Wopereis-Pura‫ ٭٭‬ Responsable du transfert de technologies (Volontaire des Nations Unies)

* arrivé ou a changé de titre en 2001


** parti ou a changé de titre en 2001
† arrivé ou a changé de titre en 2002
‡ parti ou a changé de titre en 2002

81
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Chercheurs visiteurs

L e programme de chercheurs visiteurs a été initié en 1998 dans le but de permettre à des chercheurs des SNRA d’être
détachés à l’une des stations de l’ADRAO et d’y travailler comme membre à part entière d’une équipe. Les postes
sont ouverts aux chercheurs travaillant à temps plein dans les programmes nationaux. Ils doivent être nominés par leur
institution. Pendant le détachement, qui peut aller jusqu’à un an, les chercheurs visiteurs sont membres à part entière des
équipes interdisciplinaires de l’ADRAO et impliqués dans toutes les activités quotidiennes de l’Association.

Les chercheurs-visiteurs apportent de l’énergie nouvelle et Ibadan, Nigéria, où il a contribué à plusieurs études sur la
une autre façon de voir les choses au sein du programme politique agricole nigériane en relation avec les institutions
de recherche l’ADRAO et, nous espérons qu’ils rapportent régionales et internationales. Il a terminé sa période de
quelque chose à leur programme national à la fin de leur détachement dans notre station du Nigéria (basé au siège
séjour à l’ADRAO. En 2001, deux chercheurs visiteurs de l’IITA à Ibadan) comme économiste des politiques,
terminaient leur période de détachement au moment où depuis novembre 2000. Dans le cadre de la grande étude
trois autres arrivaient. Un autre chercheur visiteur a rejoint du secteur riz au Nigéria au sein du Programme 3 (voir
l’ADRAO en avril 2002. Encadré ‘Etude de cas : le Nigéria,’ page 44), il a fait une
revue de l’état des connaissances de l’économie rizicole du
Emmanuel Abo est assistant au responsable chargé de Nigéria. Ce travail initié à l’ADRAO va se poursuivre en
la recherche sur les virus des plantes au National Cereal collaboration avec Akpokodje au NISER, dans la perspective
Research Institute (NCRI), Badeggi, Nigéria. A ce titre, de l’accroissement de l’influence et de l’impact de l’ADRAO
il travaille sur le riz, la canne à sucre, le sésame, et à des dans ‘l’intensification de l’économie rizicole’ au sein des
activités de recherche et de vulgarisation. En avril 2002, il pays membres de l’Association.
a rejoint l’équipe de pathologie de l’ADRAO au siège de
l’Association pour travailler sur le virus de la panachure Enoch Boateng est un cadre scientifique au ‘Soil Research
jaune du riz (RYMV). Son travail vise à identifier des hôtes Institute’ qui fait partie du Conseil de la recherche
alternatifs du RYMV et les insectes vecteurs associés en vue scientifique et industrielle, Accra, Ghana. Il a rejoint l’Unité
de déterminer la persistance du RYMV dans les champs des systèmes d’analyse et SIG de l’ADRAO en septembre
paysans. Il participera au test en milieu paysan des variétés 2001 comme spécialiste du SIG. Le premier objet de sa
prometteuses résistantes au RYMV en vue de tester leur mission est d’utiliser les systèmes informatisés SIG pour
stabilité et leur adaptabilité. En plus, Abo participera à la évaluer les zones potentielles de riziculture au Ghana.
formation sur l’identification et la gestion du RYMV. L’objectif ici est de développer un outil d’aide à la décision
en matière de politique rizicole et ce pour venir en appoint
Godwin Akpokodje est chercheur universitaire du Nigerian à la définition des priorités de recherche rizicole. Le second
Institute of Social and Economic Research, (NISER), but est d’utiliser l’outil de caractérisation almanach (ACT)

82
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

du logiciel SIG pour développer une base de données informations au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana
(appelée almanach) biophysiques et socioéconomiques sur l’intégration de la culture des légumes et les systèmes
relative à la production rizicole en Afrique de l’Ouest. Ce rizicoles de bas-fonds. Cette revue inclut le statut de la
dernier aspect va se focaliser d’abord sur le Ghana et la recherche, la caractérisation des systèmes riz-légumes, et
Côte d’Ivoire. les éléments stratégiques pour faire face à la carence des
micro-nutriments à travers ces systèmes. Elle s’inscrit dans
Assétou Kanouté est enseignante - chercheur à l’Institut les efforts de recherche en collaboration entre les SNRA
polytechnique rural de Katibougou au Mali. Elle est d’Afrique de l’Ouest, l’Asian Vegetable Research and
écologiste, gestion des parcours et dispose d’une bonne Development Center (AVRDC) et l’ADRAO.
expérience de travail avec les ONG et les organisations
locales, notamment les groupements féminins ruraux. Elle Aïssata Sobia Camara est chercheur au Centre ivoirien de
est arrivée à l’ADRAO en février 2000, pour se joindre recherches économiques et sociales (CIRES), Université de
à l’équipe transfert de technologies en mettant un accent Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire. En août 2001, elle a rejoint
particulier sur les partenariats. Elle a contribué à une l’équipe du Programme 3 de l’ADRAO en qualité d’agro-
évaluation des mécanismes traditionnels d’échange de économiste. Elle a beaucoup étudié la transformation et
semences dans trois sites clés en Côte d’Ivoire et à une la commercialisation du riz en Côte d’Ivoire, en dirigeant
évaluation participative des légumes dans les mêmes sites. une étude nationale sur l’ensemble de la chaîne de cette
Avec le coordinateur PTD, elle a organisé les premiers denrée en 1997. A l’ADRAO, elle a entrepris une revue de
ateliers de planification de la riziculture dans deux Etats du
mise à jour du secteur du riz dans le pays et contribué au
Nigéria (Ogun et Kogi) et au Bénin. Assétou a aussi organisé
développement d’un modèle économétrique pour analyser
l’atelier des ONG ivoiriennes à l’ADRAO et initié une
les stratégies des usiniers du riz. Elle a aussi coordonné
enquête socio-économique sur les systèmes financiers dans
des études sur la production et la commercialisation du riz
l’Etat d’Ogun. Elle a initié un annuaire des ONG ivoiriennes
dans les régions du Bandama et du Zanzan, dans le cadre
et avec l’économiste de la production, a représenté l’ADRAO
d’un projet du Programme alimentaire mondial (PAM) en
à un atelier genre et diversité au Kenya. Elle a également
Côte d’Ivoire.
réalisé une étude socio-économique sur les contraintes et
opportunités des systèmes de production de riz dans quatre
régions de la Côte d’Ivoire. N’guessan Yoboué est enseignant - chercheur au
Département de l’agriculture et des ressources animales de
Harouna Koré est maître-assistant à la Faculté d’agriculture l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INP-
de l’Université de Niamey, Niger. Koré a mené des HB), à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. Il est sélectionneur
recherches sur la dynamique des systèmes intégrés de riz et généticien. Il a terminé son travail avec l’Unité des
production dans le Sahel pendant plus de 10 ans, avec ressources génétiques de l’ADRAO en mai 2001. Pendant
un intérêt particulier pour la relation entre les avantages son séjour à l’ADRAO, il a contribué à l’évaluation de
comparatifs de certaines cultures majeures (riz, oignon) et l’impact des nouvelles variétés de riz sur les paysans (impact
la sécurité alimentaire des ménages. Il est arrivé à l’ADRAO économique, sur le bien-être général et sur la réduction
en septembre 2001 pour travailler en qualité d’économiste de la pauvreté) et de l’effet des variétés introduites sur la
des légumes, principalement sur le projet légumes de diversité du riz au niveau des champs. Il a aussi contribué
l’OFDA (Office of US Foreign Disaster Assistance, USAID) à la caractérisation du niveau actuel de la biodiversité du
‘production de légumes dans les systèmes à base riz dans riz au niveau des champs. Le matériel qu’il a collecté sera
la région du mandat de l’ADRAO.’ Il fait une collecte des caractérisé à l’ADRAO.

83
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Activités de formation
Cours dispensés en 2001

Intitulés et dates Lieu Langue Participants

Hommes Femmes Total

Formation des paysans innovateurs et des formateurs Bouaké, Côte Français 35 7 42


27–31 mars d’Ivoire
(ANADER)

Initiation à la biométrie pour les chercheurs d’Afrique M’bé, Bouaké, Français 16 1 17


francophone Côte d’Ivoire
17–21 avril (ADRAO)

Les techniques améliorées de culture de riz M’bé, Bouaké, Français 16 4 20


de bas-fond et de riz pluvial Côte d’Ivoire
7–8 juin (ADRAO)

Les techniques de production, de commercialisation M’bé, Bouaké, Français 35 6 41


et de contrôle de qualité des semences en Côte Côte d’Ivoire Anglais
d’Ivoire (ADRAO
11–22 juin

Gestion intégrée des cultures en riziculture irriguée Boundoum et Wolof 80 0 80


[à l’intention des paysans] Podor,
Juillet-octobre (4 jours de formation par site) Sénégal

Apprentissage participatif et recherche action pour la Bamoro, Français 30 0 30


gestion intégrée de la riziculture [à l’intention des Côte d’Ivoire
paysans]
Juillet 2001 à janvier 2002 (session hebdomadaire)

Apprentissage participatif et recherche action pour la Lokakpli, Français 25 5 30


gestion intégrée de la riziculture [à l’intention des Côte d’Ivoire
paysans]
Juillet 2001 à janvier 2002 (session hebdomadaire)

85
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Participatory Technology Development Abeokuta, Anglais 23 9 32


26 août au 14 septembre Nigéria

Construction of the Thresher-Cleaner Accra, Ghana Anglais 10 0 10


1–26 octobre

Formation en recherche rizicole participative / M’bé, Bouaké, Français, 5 2 7


Training on Côte d’Ivoire Anglais
Rice Participatory Research (ADRAO)
15–20 octobre

Formation sur le virus de la panachure jaune du riz / M’bé, Bouaké, Français, 17 0 17


Training on Rice Yellow Mottle Virus Côte d’Ivoire Anglais
29 octobre au 9 novembre (ADRAO)

Sustainable Crop-Livestock Production for Improved Ibadan Anglais 70 20 90


Livelihoods and Natural Resources Management in Nigéria
West Africa
19–22 novembre

Recherche rizicole participative et production de Kigali, Français, 29 2 31


semences [à l’intention des partenaires nationaux] Rwanda Anglais
27–30 novembre

Sélection-vulgarisation variétale participative M’bé, Bouaké, Français 20 1 21


19–21 décembre Côte d’Ivoire
(ADRAO)

Atelier de formation des facilitateurs du CBSS Bouaké. Français 42 8 50


[MINAGRA/ADRAO/PNUD/PAM] Côte d’Ivoire
19–22 décembre (ANADER)

Total 453 65 518

86
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Stagiaires Post-graduate en 2001

Nom et sujet de la thèse Institut Sponsor Grade

Abi, Monnet Innocent** Institut national ADRAO/ DAA


Impact des innovations variétales sur la gestion polytechnique DFID
de la biodiversité : exemple des variétés améliorées Houphouet-Boigny
de riz en Côte d’Ivoire (INP-HB)
Ecole supérieure
d’agronomie (ESA)

Adesanwo, O.O. Université agricole, ADRAO Doctorat


Legume/phosphate rock combination for sustainable rice Abeokuta, Nigéria
production in southwestern Nigeria

Afolabi, Abolado Université de DFID/ Doctorat


Development of ‘clean gene’ technology for rice East Anglia/ John Fondation
transformation Innes Centre, R.U. Rockefeller

Akanvou, René** Université Pays-Bas/ Doctorat


Quantitative understanding of the performance of agronomique de ADRAO
upland rice–cover legume cropping systems in West Africa Wageningen

Aluko, Kiodé Gabriel Université de l’Etat de Fondation Doctorat


Genetic studies of soil acidity tolerance in rice Louisiane Rockefeller

Amoussou, Pierre-Louis* Université de Fondation Doctorat


Genomics of rice yellow mottle virus East Anglia, Rockefeller/
Royaume-Uni John Innes Centre

Assigbé, Paulin Université de Cocody BMZ/GTZ Doctorat


Intégration des légumineuses dans la rotation des cultures de Abidjan
riz pluvial au Bénin

Bissouma, Laurence* INP-HB/ESA MESRS/ DAA/


Criblage de variétés locales de riz pour la résistance à la ADRAO Maîtrise
Pyriculariose

Bognonkpe, Jean Pierre Irénée Université de Bonn DAAD/ Doctorat


The influence of land use on the dynamics of native soil Fondation
nitrogen at watershed scale in West Africa Volkswagen

87
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Cairns, Jill** Université d’Aberdeen DFID Doctorat


Root penetration and QTL mapping in upland rice

Chérif, Mamadou Université d’Abidjan BAD Doctorat


Effet de la toxicité ferreuse sur l’activité photosynthétique
du riz : étude de la variabilité génétique

Chovwen, Anthony Université BMZ/GTZ Doctorat


Evaluation of participatory research approaches in Nigeria d’agriculture,
Abeokkuta,
Nigéria

Clark, Cary Université de Reading Privé/ Doctorat


Rural finance systems and related constraints for lowland rice ADRAO
intensification

Djadjaglo, David Université de BMZ/GTZ Doctorat


Détermination des facteurs influençant la productivité des Hohenheim
systèmes de production à base de riz au sud du Bénin

Dudnik, Nina* __ Fulbright __


Molecular biology

Guèye, Talla Université de DAAD Doctorat


Nitrogen use efficiency in irrigated rice Göttingen

Häfele, Stephan** Université de BMZ/GTZ Doctorat


Soil fertility management in irrigated rice Hamburg

Horna, Daniela* Université de BMZ/GTZ Doctorat


Brokering of knowledge and information in the rice Hohenheim
production system in Southern Nigeria and Benin Republic

Keijzer, Pieter Université de Université de Maîtrise


Plant science Wageningen Wageningen/
ADRAO

Kotchi, Valère Université d’Abidjan BAD Doctorat


Dynamique du phosphore dans les sols en région
tropicale : le cas de la Côte d’Ivoire

Kouamé, Arsène Kouadio** INP-HB/ESA ADRAO/ DAA


Analyse de la gestion des semences de riz et de DFID
l’adoption des variétés modernes en milieu paysan

88
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Kouassi Niankan, Aubin* INP-HB/ESA MESRS/ DAA/


Evaluation de la résistance à la panachure jaune du ADRAO Maîtrise
riz de 297 variétés locales de riz de la région de Gagnoa

Lago, N’brin Gaston** INP-HB/ESA ESA/ DAA


Mécanismes de résistance à la cécidomyie africaine ADRAO
du riz, Orseolia oryzivora

Larbaigt, Frédéric** Ecole nationale du IWMI/ Maîtrise


Sustainability and maintenance in community-based Génie de l’eau et de ADRAO
irrigation schemes in the Senegal River floodplain l’environnement de
Strasbourg

Maji, Alhassan Tswako Université Fondation Doctorat


Genetics of resistance to African rice gall midge in d’Ibadan Rockefeller
Oryza glaberrima

Mandé, Sémon Université de Cornell Fondation Doctorat


Assessment of biodiversity in Oryza glaberrima using Rockefeller
microsatellite markers

Mesmin, Meye Mella* Ecole technique de __ Ingénieur


Influence of spatial variability on fertilizer recommendations Bambey agronome

Mulder, Linda* Université de DFID Maîtrise


Effect of straw application on yield and on plant availability Wageningen
of N and P for alkaline irrigated rice soils

Soko Dago, Faustin* Université d’Abidjan Japon Doctorat


Epidémiologie du RYMV : étude des conditions
d’établissement et de déroulement des épidémies pour une
gestion intégrée de la panachure jaune du riz en Côte d’Ivoire

Sorho, Fatogoma Université IRD Doctorat


Assessment of rice yellow mottle virus pathology as a d’Abidjan
prerequisite of the deployment and the durability of the
natural genetic resistance to rice yellow mottle disease

Tia, Dro Daniel* INP-HB/ ADRAO DAA


Caractérisation morphologique de la biodiversité du riz ESA
local de la région de Gagnoa

89
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Tonessia, Dolou Charlotte* Université de MESRS/ DEA


Identification de la flore bactérienne et fongique hébergée Cocody-Abidjan ADRAO
par les semences de riz et tentative de lutte contre ces
pathogènes

Traoré, Karim* Université du Fondation Doctorat


Marker-assisted selection for improving drought resistance Texas Rockefeller
in rice root traits and osmotic adjustment

Tveteraas, Astrid* Université agricole Université Maîtrise


The impact of AIDS on livelihood security in rural areas de Norvège agricole de
of Côte d’Ivoire Norvège/
ADRAO

Van Asten, Petrus Université de DGIS Doctorat


Salt-related soil degradation in irrigated rice-based cropping Wageningen
systems in the Sahel

Van’t Zelfde, Arjan* Université de DFID Maîtrise


Identification and quantification of processes contributing Wageningen
to alkalinization in irrigated rice soils

Yao, Kouadio Nasser Université BAD Doctorat


Androgène in vitro chez le riz Oryza glaberrima et d’Abidjan
d’hybrides interspécifiques sativa-glaberrima

Zamble, Lout T. Corinne* INP-HB/ESA ADRAO DAA


Caractérisation morphologique de la biodiversité du riz
local de la région de Danané

Zekre, Sylvestre* INP-HB/ESA ADRAO DAA


Caractérisation morphologique de la biodiversité du riz
local des régions de Boundiali et Touba

Zeller, Heiko Université de BMZ/GTZ Doctorat


Characterization of rainfed upland rice production systems Hohenheim
in southern Nigeria

* Commencé en 2001
** Achevé en 2001

90
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Publications

[2001]

Abo, M.E., M.N. Ukwungwu, J. d’A. Hughes et S.M. Misari, 2001. Possible sources of resistance to rice yellow
mottle virus (RYMV) genus sobemovirus in some genotypes in Nigeria. Journal of Agriculture and Environ-
ment 2(2): 263–270.
Ahmadi, N., A. Audebert, B. Traoré, J. Bozza, B. Feuillette et M. Simpara, 2001. Référentiel agronomique disponible
pour l’intensification de la riziculture de bas-fonds en zone soudanienne. In: Mise en valeur et aménagement
des bas-fonds d’Afrique de l’Ouest [CD-ROM]. CIRAD, Montpellier, France; CBF, Bouaké, Côte d’Ivoire;
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94
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Titres ADRAO
(Du 1er janvier 2001 au 30 avril 2002)

ADRAO : 1971-2001. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 17 p. ISBN 92 9113 223 3.
African Rice Gall Midge Research Guide. C.T. Williams, K.M. Harris, M.N. Ukwungwu, S. Nacro, D. Dakouo,
F.E. Nwilene, B.N. Singh et O. Okhidievbie, 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, and CABI, Wallingford,
Royaume-Uni, 28 p. ISBN 92 9113 197 0.
Agricultural Input Markets in Nigéria: An Assessment and a Strategy for Development. 2001. Paper Series IFDC—P-
23. International Fertilizer Development Center (IFDC), Muscle Shoals, USA; International Institute for Tropical
Agriculture (IITA), Ibadan, Nigeria; WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 31 p. ISBN 0 88090 128 4.
Annual Report 2000. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 p. ISBN 92 9113 216 0.
Bintou et son nouveau riz pour l’Afrique : Briser la spirale de la culture itinérante dans la région la plus pauvre du
monde. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p. ISBN 92 9113 234 9.
Bintu and Her New Rice for Africa: Breaking the shackles of slash-and-burn farming in the world’s poorest region.
2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p. ISBN 92 9113 207 1. [Winner of the CGIAR King Baudouin
Award 2000.]
BOFANI (WAB 450-I-B-P-38-HB) [fiche technique]. [2001]. [ADRAO for Ministère de l’Agriculture et des ressources
animales, Côte d’Ivoire], [1] p.
Bulletin ROCARIZ n° 1, avril 2002.
Collaboration ADRAO/SNRA : Potentiel d’une révolution verte dans le domaine de la riziculture en Afrique de
l’Ouest et du Centre. Rapport de la deuxième réunion biennale ADRAO/Comité des experts nationaux, 20-21
mars 2000, M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire. Rapport de réunion biennale ADRAO/Comité des experts nationaux
no 2. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 110 p. ISBN 92 9113 209 8.
Current Contents at WARDA (Monthly issue).
Development of Training Materials in Agriculture. A course manual. A. Youdeowei and J. Kwarteng, 1995. WARDA,
Bouaké, Côte d’Ivoire, 104 p. ISBN 92 9113 072 9. [Reprint.]
Elaboration de matériel didactique en matière d’agriculture : un manuel de cours. Anthony Youdeowei et Joseph
Kwarteng, 1995. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, & Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA),
Wageningen, Pays-Bas, 104 p. [ISBN 92 9113 073 7]. [Reprint.]
La ferme expérimentale de l’ADRAO. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, [6] p. ISBN 92 9113 221 7.

95
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Gestion intégrée pour la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal, région Bokhol à Matam [fiche tech-
nique]. [2001]. ADRAO, [Bouaké, Côte d’Ivoire], SAED [Société nationale d’aménagement et d’exploitation
des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé, St-Louis, Sénégal], &
ISRA [Institut sénégalais de recherches agricoles, Dakar, Sénégal], [2] pp.
Gestion intégrée pour la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal, (Saint-Louis – Bokhol) [fiche tech-
nique]. [2001]. ADRAO, [Bouaké, Côte d’Ivoire], SAED [Société nationale d’aménagement et d’exploitation
des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé, St-Louis, Sénégal], &
ISRA [Institut sénégalais de recherches agricoles, Dakar, Sénégal], [2] pp.
Inland Valley Newsletter No. 5, July 2001. 6 p.
International Network for Genetic Evaluation of Rice in Africa (INGER-Africa) First Review and Planning Work-
shop, WARDA, Bouaké, 14–15 April 2000, Synthesis Report. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 14 p.
ISBN 92 9113 211 X.
KEAH (WAB 450-11-1-P31-1-HB) [fiche technique]. [2001]. [ADRAO for Ministère de l’Agriculture et des res-
sources animales, Côte d’Ivoire], [1] p.
Life in Rice. [poster, 2001.]
Manuel pratique de riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal (Version 1). [2001]. ADRAO, [Bouaké, Côte
d’Ivoire] et Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des val-
lées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), [St-Louis, Sénégal], 121 + [xxiii] p. [ISBN 92 9113 215 2.]
Medium Term Plan 2002–2004. 2001. WARDA, M’bé, Côte d’Ivoire, 62 p.
Merger of WARDA Task Forces and CORAF Rice Network. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 26 p. ISBN 92
9113 213 6.
Mise en valeur et aménagement des bas-fonds d’Afrique de l’Ouest. Proposition d’un outil d’aide à l’aménagement :
le diagnostic rapide de pré-aménagement (DIARPA): Synthèse des résultats du CIRAD et des partenaires sur
la caractérisation des bas-fonds et l’intensification de leur mise en valeur (CD-ROM). Jean-Claude Legoupil,
Bruno Lidon, François Blanchet et Jean-Yves Jamin, [2001]. Consortium bas-fonds (IVC/CBF), Bouaké, Côte
d’Ivoire, et CIRAD, Montpellier, France.
New Rice for Africa: NERICA—Rice for Life. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, [8] p. ISBN 92 9113 217 9.
Nouveau riz pour l’Afrique : NERICA – Le riz, source de vie. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, [8] p. ISBN
92 9113 218 7.
Plan à moyen terme 2002-2004. 2001. ADRAO, M’bé, Côte d’Ivoire, 66 p.
Participatory Varietal Selection: Beyond the Flame. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 80 p. ISBN 92 9113
233 0.

96
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Participatory Varietal Selection: The Flame Spreads into 2000. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 p. ISBN
92 9113 204 7.

Promising Technologies for Rice Production in West and Central Africa. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire and
FAO, Rome, Italie, 28 p. ISBN 92 9113 226 8.

Rapport annuel 1999. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 72 p. ISBN 92 9113 225 X.

Rapport annuel 2000. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 p. ISBN 92 9113 232 2.

Rice cultivation and soil degradation in the Bignona Valley, Senegal. Developing management options for rice
cultivation on degraded soils using a participatory approach. A.M. Fermont, 2001. Joint project report of
WARDA and FDPPE, 72 p.

Rice for Life. [poster, 2001.]

Rice Interspecific Hybridization Project: Research Highlights 2000. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 36 p.
ISBN 92 9113 224 1.

Rice in the Economy of West Africa. A time series set for economic analysis / Le riz dans l’économie ouest africaine.
Une collection de séries temporelles pour l’analyse économique. M.B. Djayeola, 2000. WARDA/ADRAO,
Bouaké, Côte d’Ivoire, 36 p. ISBN 92 9113 193 8. Print publication.

Rice Seed Production by Farmers: A Practical Guide. A.M. Bèye et R.G. Guei, 2001. WARDA, Bouaké, Côte
d’Ivoire, 14 p. ISBN 92 9113 212 8.

Rice Yellow Mottle Virus (RYMV): Economic Importance, Diagnosis and Management Strategies / La panachure
jaune du riz : Importance économique, diagnostic et stratégies de gestion. A.A. Sy, J. Hughes et A. Diallo
(Ed.), 2001 [2002]. WARDA/ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 252 p. ISBN 92 9113 119 9.

ROCARIZ Newsletter No. 1, April 2002.

Sélection variétale participative : L’étincelle d’où jaillit la flamme. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p.
ISBN 92 9113 228 4.

Spread of NERICAs in Guinea: Towards Food Security. The History and Keys of Success. 2001. WARDA, Bouaké,
Côte d’Ivoire, 10 p. ISBN 92 9113 210 1.

Suivi par télédétection des cultures de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal en saison froide 2000/2001. Landing
Karim Mané et Pierrick Fraval, 2001. SAED, ADRAO et IWMI, St-Louis, Sénégal, 29 p.

Summary of WARDA/NARS Task Forces Activities 1991–1997. N. Yobouet et M.A.B. Fakorede (Comp.), 2001.
WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 204 p. ISBN 92 9113 214 4.

97
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Synthèse de la recherche rizicole en Afrique de l’Ouest n° 3 (revisé). Impact de l’amélioration variétale sur différentes
écologies agricoles d’Afrique de l’Ouest. 2000. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Print publication.
Utilisation efficace des herbicides en riziculture de bas-fonds. Fiche technique. 2001. ADRAO, [Bouaké, Côte
d’Ivoire] et ANADER, [Abidjan, Côte d’Ivoire], [6] p.
WARDA: 1970–2001. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 16 p. ISBN 92 9113 222 5.
WARDA/NARS Collaboration: Potential for a Green Revolution in Rice in West and Central Africa. Report of the
Second Biennial WARDA/National Experts Committee Meeting, 20–21 March 2000, M’bé, Bouaké, Côte
d’Ivoire. Biennial WARDA/National Experts Committee Meeting Report No. 2. 2001. WARDA, Bouaké, Côte
d’Ivoire, 95 p. ISBN 92 9113 208 X.
WARDA’s Experimental Farm. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, [6] p. ISBN 92 9113 220 9.
West Africa Rice Research Brief No. 3 (revised). Impact of varietal improvement in West African crop ecologies.
2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Print publication.
Workshop on a Collaborative Platform for Agricultural Research in Sub-Saharan Africa, WARDA, Bouaké, 14–16
March 2001. Workshop Report. 2001. International Service for National Agricultural Research (ISNAR),
La Haye, Les Pays-Bas et WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 29 p. ISBN 92 9113 229 2.

98
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Sigles et abréviations
4R Revue régionale de la recherche rizicole (réunion biennale du ROCARIZ)
AABNF African Association for Biological Nitrogen Fixation/Association africaine pour la fixation de l’azote
biologique
ACT Almanac Characterization Tool/Outil de caractérisation almanac)
ADRAO Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (français de WARDA)
AICAF Association for International Cooperation of Agriculture and Forestry/Association pour la coopération
internationale en agriculture et foresterie, Japon
AMVS Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (Burkina Faso)/Service de vulgarisation de la vallée du
Sourou
ANADER Agence nationale d’appui au développement rural (Côte d’Ivoire)
ARI African Rice Initiative/Initiative africaine sur le riz
ASI ADRAO/SAED/ISRA (batteuse-vanneuse, ADRAO/ Sénégal)
AVRDC Asian Vegetable Research and Development Center/Centre asiatique pour la recherche et le développement des
légumineuses (Taiwan)
BAD Banque africaine de développement
BMZ Bundesministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit (Allemagne)
BNETD Bureau national d’études techniques et de développement
CABI Centre for Agriculture and Biosciences International (Royaume-Uni)
CBF Consortium Bas-Fonds (ADRAO)
CBF Consortium bas-fonds (français de IVC)
CBSS Community-based seed (production) system(s)/ Système communautaire de production de semences
CDC Center Directors Committee/ Comité des directeurs de centre
CD-ROM Compact disk – read-only memory
CEA Commission économique pour l’Afrique (Nations-Unies)
CERAAS Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (Sénégal)
CERAT Consortium européen pour la recherche agricole dans les tropiques
CERDI Centre d’études et de recherches sur le développement international
CFA Communauté financière africaine
CFC Common Fund for Commodities(donor) /Fonds commun pour les produits de base)
CIAT Centro Internacional de Agricultura Tropical /Centre international d’agriculture tropicale
CIFOR Center for International Forestry Research /Centre international de recherche forestière
CIMMYT Centro Internacional de Mejoramiento de Maiz y Trigo/Centre international d’amélioration du maïs et du blé
CIP Centro internacional de la Papa/Centre international de la pomme de terre
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (France)
CIRES Centre ivoirien de recherches économiques et sociales
cm centimètre(s)

99
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

CNRA Centre national de recherche agronomique (Côte d’Ivoire, anciennement IDESSA)


CNRS Centre national de recherche scientifique (France)
CORAF Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Français de WECARD)
CRF Competitive Research Funds (DFID)
CTA Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation /Centre technique de coopération agricole et rurale,
Pays-Bas
DAA Diplôme d’agronomie appliquée
DAAD Deutscher Akademischer Austauschdienst
DAF Directeur de l’administration et des finances (ADRAO)
DANIDA Danish International Development Agency
DC District of Columbia (Etats-Unis)
DEA Diplôme d’études approfondies
DFID Département pour le développement international (Royaume-Uni)
DGIS Directorate General for International Cooperation/ Direction générale pour la coopération internationale
(Pays-Bas)
DIARPA Diagnostic rapide de pré-aménagement (outil de diagnostic)
DRC Domestic Resource Cost ratio/Ratio du coût des ressources intérieures
DRDR Direction régionale du développement rural
ECODEV Association à but non lucratif d’approche intégrée au développement [ONG]
Ed. / ed. éditeur(s)
INERA Institut de l’environnement et des recherches agricoles (Burkina Faso)
EPHTA Programme écorégional pour les tropiques humides d’Afrique (GCRAI)
ESA Ecole supérieure d’agronomie (INP-HB)
Ex. par exemple
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
FARA Forum for Agricultural Research in Africa / Forum pour la recherche agricole en Afrique
FDCTC Fonds de contrepartie ivoiro-canadien
FDFP Fonds de développement de la formation professionnelle
FDPPE Fondation pour le développement des projets à petite échelle (ONG, Sénégal)
Fe fer
FEPRODES Fédération des femmes productrices de la région de Saint-Louis du Sénégal (Sénégal)
FIDA Fonds international de développement agricole
Fig. Figure
FPATDD Farmer Participatory Approches to Technology Development and Dissemination / Approches participatives des
paysans au développement et à la dissémination de technologies (Projet ADRAO)
GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale
GIC Gestion intégrée des cultures
GIR Gestion intégrée de la riziculture
GIRN Gestion intégrée des ressources naturelles
GTZ Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Allemagne)
ha hectare(s)
HRI Horticultural Research International (Royaume-Uni)
IAEG Impact Assessment and Evaluation Group (GCRAI)

100
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

ICARDA International Center for Agricultural Research in the Dry Areas / Centre international de recherche agricole
dans les zones arides
ICLARM International Center for Living Aquatic Resources / Centre international d’aménagement des ressources
bioaquatiques
ICRAF International Center for Research in Agroforestry / Centre international de recherches agroforestières
ICRISAT International Crop Research Institute for the Semi-Arid Tropics / Institut international de recherche sur les
cultures des zones tropicales semi-arides
IDESSA Institut des savannes (actuellement CNRA, Côte d’Ivoire)
IDRC International Development Research Centre (Centre de recherche pour le développement international (Canada)
IER Institut d’économie rurale (Mali)
IFDC International Fertilizer Development Centre
IFPRI International Food Policy Research Institute (Washington DC, USA)
IGBP International Geosphere-Biosphere Programme
IHP Interspecific Hybridization Project / Projet d’hybridation interspécifique, ADRAO
IITA International Institute of Tropical Agriculture / Institut international d’agriculture tropicale, Ibadan, Nigeria)
ILRI International Livestock Research Institute (Nairobi, Kenya et Addis-Abeba, Ethiopie)
INGER International Network for the Genetic Evaluation of Rice / Réseau international pour l’évaluation génétique du
riz
INP-HB Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (Yamoussoukro, Côte d’Ivoire)
IPGRI International Plant Genetic Resources Institute (Rome, Italy)
IRAG Institut de recherche agronomique de Guinée (Guinée)
IRAT Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières
IRD Institut de recherche pour le développement (anciennement ORSTOM, France)
IRRI International Rice Research Institute (Los Baños, Philippines)
IRTP International Rice Testing Program (précurseur de INGER, IRRI)
ISBN International Standard Book Number
ISNAR International Service for National Agricultural Research, La Haye, Pas-Bas)
ISRA Institut sénégalais de recherches agricoles (Sénégal)
IWMI International Water Management Institute
JIRCAS Japan International Research Center for Agricultural Sciences
JOCV Japanese Overseas Cooperation Volunteer
K potassium
kg kilogramme(s)
km kilomètre(s)
LANADA Laboratoire national d’appui au développement agricole (Côte d’Ivoire)
MAFF Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries (Japon)
MESRS Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Côte d’Ivoire)
MINAGRA Ministère de l’Agriculture (Côte d’Ivoire)
Msc Master of Science (Maîtrise)
N azote
NARI National Agricultural Research Institute (Gambie) ; institut national de recherche agricole
NCRI National Cereals Research Institute (Nigéria)
NERICA New Rice for Africa (Nouveau riz pour l’Afrique)
NISER Nigerian Institute of Social and Economic Research (Institut nigérian de recherches économiques et sociales)

101
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

no. numéro
NRI Natural Resources Institute, Institut des ressources naturelles (Royaume-Uni)
NU Nations Unies
OCDE Organisation pour la coopération et le développement économique
OCP Organizational Change Program (Programme de changement organisationnel, GCRAI)
OFDA Office of US Foreign Disaster Assistance (fait partie de l’USAID)
ONG organisation non gouvernementale
ORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (actuellement IRD, France)
OSR Organisation sous régionale
OUA Organisation de l’Unité africaine
OVDL Organisation des volontaires pour le développement local (Côte d’Ivoire) [ONG]
P phosphore
p. / pp. page(s)/pages
PADS Participatory Adaptation and Diffusion of technologies for rice-based Systems (Adaptation et diffusion
participatives de technologies pour les systèmes à base riz (Projet ADRAO)
PhD Doctor of Philosophy (doctorat)
PIB Produit intérieur brut
PLAR Participatory learning and action research (Apprentissage participatif et recherche action)
PNR Projet national riz (Côte d’Ivoire)
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
PRA Participatory rural appraisal (Evaluation participative en milieu rural)
PRGA Programme à l’échelle du Système sur la recherche participative et l’analyse des genres pour le développement
technologique et l’innovation institutionnelle (GCRAI)
PRIGA Participatory Rice Improvement and Gender/User Analysis (Amélioration variétale du riz et analyse des genres
avec la participation des paysans, ADRAO)
PSI Pôle systèmes irrigués (CORAF)
PTDP Participatory Technology Development Project (ADRAO)
PVS Participatory varietal selection (sélection variétale participative)
QTL Quantitative trait locus (loci) (loci de caractères quantitatifs)
RIDEV Rice development (modèle de culture)
ROCARIZ Réseau Ouest et Centre africain du riz
RYMV Rice yellow mottle virus (panachure jaune du riz)
S.A. Société anonyme
SAED Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal
et de la Falémé (Sénégal)
SARI Savanna Research Institute (Ghana)
Sarl. Société à responsabilité limitée
SC-DLO Winand Staring Centre pour la recherche intégrée terres, sols et eau (Wageningen, Pays-Bas)
SES Standard Evaluation Score (Score d’évaluation standard, IRRI)
SIDA Syndrome d’immunodéficience acquis
SIG Système d’information géographique
SNPRV Service national de la promotion rurale et de la vulgarisation agricole (Guinée)
SNRA Système national de recherche agricole
SNRAV Système national de recherche agricole et de vulgarisation

102
ADRAO Rapport annuel 2001–2002
Annexes

Sous-es. Sous-espèce
SPIRIVWA Sustainable Productivity Improvement for Rice in Inland Valleys of West Africa (Projet CBF financé par le
CFC)
SSSA Soil Science Society of America
SWIHA System-wide Initiative on HIV/AIDS and Agriculture (Initiative à l’échelle du Système sur le VIH/SIDA et
l’agriculture (GCRAI)
t tonne(s)
CTPD Coopération technique entre les pays en développement (PNUD)
TRA Taux de recouvrement de l’azote
UNC Unité nationale de coordination (CBF)
URC Unité régionale de coordination (CBF)
USAID United States Agency for International Development (Agence des Etats-Unis pour le développement
international)
VGS Vecteur graphique scalaire
VIH Virus de l’immunodéficience humaine
WAIVIS West Africa Inland Valley Information System, Système d’information sur les bas-fonds d’Afrique de l’Ouest
WARF West Africa Rural Foundation (ONG)
WASDU West Africa Seed Development Unit, Unité de développement des semences en Afrique de l’Ouest
WAU Wageningen Agricultural University (Université agricole de Wageningen)
WCV Wide compatibility variety (variété à grande compatibilité)
WUR Wageningen University and Research Centre
Zn zinc

103

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