Sahnoun Mhamed SMZ0739
Sahnoun Mhamed SMZ0739
Sahnoun Mhamed SMZ0739
Contact : ddoc-theses-contact@univ-lorraine.fr
LIENS
par
M’hamed SAHNOUN
Le travail présenté dans ce mémoire a été réalisé au laboratoire d’Automatique des Systèmes
Coopératifs (LASC) de l’Université de Paul Verlaine-METZ. Je tiens à remercier l’ensemble
des personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail.
Mes remerciements s’adressent aussi à tous les membres du laboratoire LASC, pour avoir
accepté d’effectuer des expériences, pour leur soutien, leur sympathie et leur aide.
Je n’oublie pas tous mes amis pour leur disponibilité et leur soutien.
Je tiens enfin à remercier tous les membres de ma famille, particulièrement mes parents, mes
frères Miloud, Larbi et Maamar pour leur encouragement tout le long de mes études et ma
femme pour son soutien et ses encouragements quotidiens.
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Table des matières
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Table des matières
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Table des matières
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Table des matières
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Table des figures
Figure II.7 : Convention de signe pour l’angle de rotation d’une roue motrice....................... 63
Figure II.8 : Posture du fauteuil par rapport à un repère fixe (ℜ0 ) .......................................... 64
Figure II.9 : Variation de la posture du fauteuil entre deux instants d’échantillonnage. ......... 65
Figure II.10 : Le centre de rotation du fauteuil. ....................................................................... 67
Figure II.11 : Bloc diagramme du VAHM2 commandé par un joystick à retour d’effort. ...... 68
Figure II.12 : Processus d’identification .................................................................................. 71
Figure II.13 : Les courbes des entrées-sorties lors de l’identification. .................................... 71
Figure II.14 : Le modèle identifié. ........................................................................................... 72
Figure II.15 : Comparaison entre les réponses du système réel et celles du modèle. .............. 73
Figure II.16 : Implémentation du modèle dans le simulateur. ................................................. 74
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Liste des figures
7
Table des figures
Figure III.24 : Moyennes des distances parcourues par zone (traction avant) ....................... 129
Figure III.25 : Moyennes des temps de parcours par zone (traction arrière). ........................ 130
Figure III.26 : Moyennes des temps de parcours par zone (traction avant) ........................... 131
Figure III.27 : Moyennes des indices de confort par zone (traction arrière).......................... 133
Figure III.28 : Moyennes des indices de confort par zone (traction avant)............................ 134
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Introduction
INTRODUCTION
Un nombre important de personnes handicapés moteurs ne peuvent pas utiliser un fauteuil
électrique standard ou le conduisent difficilement. Pour permettre à ces personnes de se
déplacer d’une manière autonome des chercheurs se sont intéressés depuis plus de vingt ans à
l’amélioration de l’interface homme-machine soit en filtrant les actions de l’utilisateur sur le
joystick classique du fauteuil soit en implémentant de nouvelles interfaces de commande. Un
autre axe de recherche a concerné le développement de fauteuils roulants électriques (FRE)
« intelligents ». L’intelligence d’un fauteuil roulant réside dans sa capacité à percevoir
l’environnement grâce à différents types de capteurs. De nombreux prototypes de fauteuils
intelligents ont ainsi été développés dans les laboratoires de recherche. La plupart des
technologies et méthodes de la robotique mobile ont été implémentées et testées sans que
malheureusement cela n’aboutisse à de réels progrès pour l’utilisateur : seules des
fonctionnalités de bas niveau (détection d’obstacles, suivi de lignes) sont actuellement
commercialisées et donc accessibles à tout le monde.
On peut avancer trois explications à ce manque de transfert technologique dans le domaine
des fauteuils intelligents. La première est d’ordre technique : le manque de fiabilité des
solutions proposées du fait notamment de l’imperfection des capteurs utilisés pour la
perception de l’environnement. En particulier dans un environnement non structuré, comme
l’est a priori l’espace de vie d’une personne handicapée, une parfaite sécurité ne peut être
assurée lors d’un déplacement automatique.
La deuxième raison est la difficulté d’appliquer une phase de conception/évaluation
impliquant pleinement l’utilisateur final comme il est recommandé pour toute conception
d’aide technique. Outre la contrainte de sécurité déjà évoquée, le problème pratique de
duplication des prototypes rend complexe la phase d’évaluation. Une solution à ce problème
serait de concevoir des simulateurs permettant de tester de nouvelles fonctionnalités de
conduite automatiques ou semi-automatiques.
La troisième, et peut-être la raison majeure à la non commercialisation des fauteuils
intelligents, est qu’il nous faut convaincre de l’utilité de ces nouvelles technologies les
principaux acteurs concernés: les industriels, l’environnement médical, les proches de la
personne handicapée et les utilisateurs potentiels eux-mêmes. Pour ces derniers il peut y avoir
de surcroît un frein d’ordre psychologique du fait qu’ils vont perdre une partie du contrôle
direct de leur mobilité au profit de la machine.
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Introduction
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Chapitre 1. Etat de l’Art
ETAT DE L’ART
I.1.Introduction
L’application des méthodes issues de la robotique mobile à des fauteuils roulants électriques
ou manuels a donné naissance à un nouveau type de fauteuils dits « intelligents » (smart
wheelchairs). Ces fauteuils sont dotés d’un dispositif de capteurs pour détecter leur
environnement. D’après [FEHR00] presque la moitié des utilisateurs qui n’ont pas la capacité
d’utiliser un fauteuil roulant ordinaire aimeraient bénéficier d’un fauteuil roulant possédant
des fonctionnalités automatiques. Mais l’utilisation de ces méthodes pour une application
touchant des personnes handicapées n’est pas évidente pour des raisons de sécurité mais
également psychologiques (la personne perd une partie de la maîtrise du mouvement). Nous
nous trouvons alors face à un problème d’optimisation d’un système coopératif humain-
machine, ce qui suppose l’analyse du comportement de chacune des deux entités composant
ce système ainsi que de l’interaction entre celles-ci.
Dans cet état de l’art nous allons nous intéresser tout d’abord à la classification des fauteuils
roulants intelligents qui constituent la machine dans notre système coopératif. Nous
aborderons ensuite l’interaction homme-machine en détaillant les différents modes de
commande en téléopération. Le fauteuil intelligent peut en effet être considéré comme un
robot téléopéré, à la différence près que l’opérateur se situe sur le robot et non à distance. Le
troisième point est consacré aux interfaces haptiques qui constituent une forme d’interaction
homme-machine encore peu usitée dans les applications concernant des personnes handicapés
moteurs. Le point suivant va s’intéresser au troisième volet du système homme-machine,
l’humain. Nous aborderons plus particulièrement sa modélisation dans une tâche de pilotage.
Enfin nous conclurons ce chapitre en détaillant de façon plus spécifique les différentes
tentatives similaires à la nôtre, visant à implémenter des interfaces à retour d’effort sur des
fauteuils roulants pour personnes handicapées.
11
Chapitre 1. Etat de l’Art
I.2.1. Introduction
Les besoins en terme de mobilité des personnes handicapés moteurs peuvent être
généralement satisfaits par l’utilisation des fauteuils roulants traditionnels, manuels ou
électriques. Ils leur offrent une mobilité autonome et leur ouvrent des perspectives sur des
plans professionnels et éducatifs favorisant ainsi leur sentiment d’indépendance. La mobilité
réduite des personnes est en effet la principale cause de limitation de leur insertion sociale
et/ou professionnelle et de leurs activités de la vie quotidienne. Ceci peut conduire à l’anxiété
et à la dépression. Des études statistiques ont démontré que 31% des personnes à mobilité
réduite sont fréquemment déprimées ou anxieuses, contre 4% chez les personnes sans
mobilité réduite [IEZZ01].
L’utilisation des fauteuils roulants (manuels ou électriques) est donc très bénéfique pour les
personnes à mobilité réduite. Malheureusement elle est parfois difficile ou impossible pour
des personnes lourdement handicapées. Une étude statistique menée dans 200 cliniques au
USA, a montré que [FEHR00]:
• 9 à 10% des personnes qui reçoivent des entraînements pour l’utilisation de fauteuils
roulants électriques sont incapables de les utiliser pour des raisons de sécurité.
• interrogés plus spécifiquement sur les tâches de manœuvre, 40% des patients relatent
des difficultés.
C’est la raison pour laquelle plusieurs groupes de recherche ont développé des fauteuils
roulants «intelligents». Ils ont utilisé principalement les technologies développées dans le
domaine de la robotique mobile. L' «intelligence» d’un fauteuil peut être définie comme la
capacité de percevoir son environnement extérieur et d'en tirer des informations pertinentes
dans l'objectif de réaliser des mouvements autonomes ou semi-autonomes : évitement
d'obstacle, passage de porte, accostage, suivi automatique de parcours. Les fauteuils roulants
intelligents ont vu le jour au début des années 1980, et continuent aujourd’hui à être l’objet
d’attention des chercheurs.
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Chapitre 1. Etat de l’Art
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Chapitre 1. Etat de l’Art
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Chapitre 1. Etat de l’Art
Pour leur permettre de détecter différents types d’obstacles, plusieurs fauteuils utilisent une
combinaison de capteurs ultrasonores et infrarouges, par exemple le projet COACH
[GELI93].
Nous pouvons améliorer la détection de l’environnement avec l’utilisation des capteurs laser
« LRF » (Laser Range Finder). Ils peuvent atteindre une précision de l’ordre du millimètre et
une résolution angulaire de 0.5°. Ils ont été employés dans plusieurs projets tels que Rolland
[LANK01], MAid ou SENARIO. En revanche, ces capteurs restent chers, souvent
encombrants, consomment beaucoup d’énergie et ne détectent pas tous les obstacles tels que
les miroirs et les vitres. Ceci rend leur intégration sur des fauteuils roulants difficile.
Une autre application des faisceaux laser consiste à capter leur projection avec une caméra. Le
traitement de cette image permet de calculer la distance entre le capteur et l’obstacle ainsi que
la forme de ce dernier. Cette méthode est utilisée surtout pour l’identification de la forme du
sol (bosses ou creux présents sur le chemin du fauteuil). Ce système est moins cher que le
LRF mais il peut donner de fausses lectures avec des obstacles à surface lisse, brillante ou très
foncée. Il a été utilisé pour identifier la nature du sol sur le fauteuil INTRO [SCHI98].
Les capteurs les plus prometteurs en ce moment sont les systèmes de vision. Les caméras
deviennent de plus en plus petites et de moins en moins chères. Ces systèmes commencent à
être utilisés sur les nouvelles générations de fauteuils roulants intelligents, pour la détection
de l’environnement ou des balises définissant les trajectoires (Rolland, MAid), pour
l’identification des commandes données par l’utilisateur (Watson, Siamo, …) ou pour les
deux en même temps (Intelligent Wheelchair System de l’Université de Osaka [KUNO03]).
D’autres capteurs sont utilisés comme le GPS en extérieur ou les bumpers (capteurs de
contact). Les limites d’un capteur peuvent être compensées par un autre. Ainsi le projet MAid
utilise les capteurs ultrasons, infrarouges et laser, et sur le projet OMNI les ultrasons et
l’infrarouge sont associés à des bumpers.
Aux capteurs extéroceptifs est généralement associé un système odométrique permettant
d’évaluer la distance parcourue par le mobile. La précision est cependant souvent médiocre
sur les fauteuils intelligents du fait de l’utilisation de pneus non-pleins.
I.2.2.4. La Commande
Il s’agit de l’ensemble des méthodologies et de leur organisation permettant d’atteindre un
certain objectif de mobilité. Les équipes de recherche ont testé plusieurs approches pour
implémenter leurs algorithmes de commande sur les fauteuils intelligents. L’Université de
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Chapitre 1. Etat de l’Art
Plymouth et la « Chinese University of Hong Kong » ont utilisé un réseau de neurones pour la
lecture des capteurs et l’envoi des commandes. Sur le NavChair, on a développé des
algorithmes spécifiques, VFH et MVFH, pour traiter les différentes lectures des capteurs
ultrasons et le calcul de la commande en fonction des consignes de l’utilisateur. D’autres
projets ont recours aux modèles probabilistes [BONC05], à la logique floue [LUO99] ou à
l’intelligence artificielle [GOMI98].
Plusieurs fauteuils électriques intelligents utilisent des architectures de commande basées sur
le concept comportemental. Les divers comportements primitifs, c’est à dire ceux qui
imposent une relation directe entre les données capteurs et les actions moteur, sont combinés
pour produire d’autres comportements plus sophistiqués. Leur choix est réalisé grâce à une
structure de type «subsumption » (TAO, Mister Ed,…). D’autres projets utilisent des
architectures hiérarchiques comme l’OMNI et le Rolland, ou encore une structure multi-
agents (VAHM3).
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Chapitre 1. Etat de l’Art
sélection du mode opératoire. Parmi les modes opératoires décrits dans la littérature nous
pouvons citer :
• Navigation automatique,
• Evitement d’obstacles,
• Suivi de mur,
• Passage de porte,
• Rapprochement (le fauteuil permet de se rapprocher étroitement d’un élément, une
table par exemple),
• Refaire une trajectoire déjà mémorisée,
• Revenir sur ses pas,
• Suivi de cible,
• Suivi de ligne,
• Tourner sur place,
• Arrêter et revenir (quand il touche un obstacle il s’arrête et revient sur ses pas),
• Suivi de direction.
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Chapitre 1. Etat de l’Art
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Chapitre 1. Etat de l’Art
Intelligent Wheelchair 1998 – 2003 [ADAC98], Il possède deux caméras, l’une placée face à l’utilisateur et l’autre vers l’avant.
System, [KUNO03] L’utilisateur commande le système avec des gestes de la tête, qui sont filmés
Osaka University, Japon par la caméra située en face de lui, puis ils sont interprétés par le système. La
deuxième caméra est utilisée pour la commande du fauteuil quand l’utilisateur
n’est pas dessus. Il utilise la commande partagée pour pouvoir introduire
l’évitement d’obstacles. L’exécution des commandes données par l’utilisateur
varie en fonction de l’entourage du fauteuil. Une carte interne de
l’environnement est utilisée dans un premier temps pour adapter la navigation.
De plus, il utilise des capteurs ultrasons pour la détection des obstacles
imprévus.
Il permet la poursuite des cibles. Lorsque l’utilisateur regarde vers l’avant
pendant un court moment, la deuxième caméra identifie le chemin et le
fauteuil le suit. Cette caméra contribue aussi à l’évitement des obstacles. Elle
identifie le champ de vision de l’utilisateur et dévie le fauteuil pour
l’évitement d’obstacles. La nouvelle version de ce fauteuil utilise des capteurs
infrarouges à la place des capteurs à ultrasons, ce qui permet d’exécuter la
tâche de poursuite des personnes. Le fauteuil utilise plusieurs modes
opératoires (suivi de mur, évitement d’obstacles…) et peut passer
automatiquement d’un mode à l’autre.
Intelligent Wheelchair, 1998 [WILL98a] Il est utilisé comme une plate forme d’essai pour des recherches dans le
University of Texas at domaine de la représentation et du raisonnement spatial. Il se base sur la
Austin, U.S.A reconnaissance de l’environnement par la vision et utilise les commandes
automatique et semi-automatique. Il est considéré comme un agent
d’assistance par rapport à son utilisateur.
Luoson III, National Chung 1999 – 2003 [REN99] Il est équipé d’un joystick à retour d’effort, d’une caméra vidéo, d’une
Cheng University, Taiwan ceinture de capteurs ultrasonores et d’un gyroscope. Il a trois modes
opératoires : direct, assisté et automatique. Dans le mode automatique
l’opérateur donne des commandes de haut niveau.
MAid RIAKP, Germany 1998 – 2003 [KLUG02], MAid ( Mobility Aid for Elderly and Disabled People) a deux modes
[RENT03] opératoires : la navigation dans des environnements encombrés « Narrow-
Area Navigation (NAN)», et la navigation dans des environnements libres
« Wide-Area Navigation (WAN)». Dans la NAN, le système connaît son
orientation et son point de départ et il navigue dans le but d’arriver à la
position et l’orientation finale. En mode WAN, le fauteuil se déplace pour
arriver à un but, mais en même temps, il identifie et évite des obstacles
dynamiques. La dernière version de ce fauteuil permet de suivre des objets
mobiles.
MICA Wheelchair, Lulea 2006 [RONN05], Mobile Internet Connected Assistant (MICA) est conçu à partir d’un fauteuil
University of Technology [RONN06] électrique fabriqué par Boden Rehab AB. Il utilise une traction avant et peut
Lulea, Suède être conduit manuellement à partir d’un joystick ou automatiquement à partir
d’un ordinateur placé à bord. Il a des encodeurs incrémentaux sur les roues
avant. L’ordinateur placé sur le fauteuil peut être connecté à Internet en
utilisant une connexion WIFI. Une application a été développée pour
permettre la commande du fauteuil à distance et l’accès aux données des
capteurs. Il peut effectuer la navigation « Narrow-Area Navigation (NAN)»
et « Wide-Area Navigation (WAN)» et il a un système d’évitement
d’obstacles. Il peut être commandé aussi par les mouvements de la tête grâce à
un casque placé sur le fauteuil. Ce fauteuil est utilisé comme une plate forme
d’expérience pour plusieurs travaux de recherche.
Mister Ed IBM, U.S.A 1990 [CONN90] C’est une base de robot équipée d’un fauteuil. L’architecture de commande est
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Chapitre 1. Etat de l’Art
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Chapitre 1. Etat de l’Art
Coimbra, Portugal [PIRE98], [PIRE02]. et une libre placée plus à l’arrière, utilisée pour augmenter la stabilité du
véhicule. Il peut être commandé par la voix, un clavier ou un joystick. Il est
équipé de 12 capteurs infrarouges, quatre capteurs à ultrasons et un bumper
tactile. L’utilisateur passe manuellement d’une fonction à une autre (évitement
d’obstacles, suivi de mur, …).
Robotic Wheelchair 1996 – 2002 [ARGY02], Il utilise une caméra panoramique pour la détection de son environnement. Il
FORTH, Grèce [TRAH97] possède deux modes opératoires : évitement d’obstacles et suivi de personne.
Rolland University of 1997 – 2006 [LANK02], Il existe trois versions de ce fauteuil, Rolland I, Rolland II et Rolland III. Il a
Bremen, Allemagne [LANK01], [HUEB06], été utilisé par plusieurs équipes de recherche pour étudier différentes méthodes
[MAND05] et applications de fauteuils roulants intelligents. Il est équipé de 27 capteurs à
ultrasons et d’un capteur laser à balayage, des capteurs infrarouges et des
bumpers. Il utilise aussi une carte interne pour la localisation et l’évitement
d’obstacles. Plusieurs méthodes de navigation ont été testées sur ce fauteuil
comme la navigation automatique en utilisant des balises (reconnaissance de
trajectoire) ou les réseaux de neurones (apprentissage en ligne). Il utilise
plusieurs modes opératoires comme le suivi de mur, le passage de porte (pour
la première version) et le demi-tour sur place, le suivi de mur et le retour sur
ses pas (pour la deuxième version) avec un changement automatique de mode
opératoire. Il utilise aussi la commande partagée. La dernière version du
fauteuil est équipée de deux capteurs laser à balayage LRF (Siemens LS4) ;
elle est aussi équipée d’un encodeur odométrique et d’un système de caméra
omnidirectionnel. Il peut donc détecter avec précision les caractéristiques de
l’environnement.
SENARIO TIDE, Grèce 1995 – 1998 [BEAT95], Il effectue la navigation en commande partagée (évitement d’obstacles) et la
[KATE98] navigation automatique en utilisant une carte interne. Les réseaux de neurones
sont utilisés pour la localisation. Son architecture de commande est de type
distribuée.
Siamo, University of Alcala, 1999 – 2003 [BERG99], SIAMO (acronyme espagnol pour Système Intégral d’Assistance à la
Espagne [BARE03] Mobilité). Il a été utilisé pour tester plusieurs interfaces de commande (voix,
gestes de la face/tête, EOG). Il permet l’évitement d’obstacles. Pour la
perception de l’environnement il utilise des capteurs à ultrasons, des capteurs
infrarouges, des capteurs laser et une caméra pour l’identification des balises,
et pour l’interprétation des commandes de l’utilisateur. Il utilise une
architecture de commande modulaire. Il peut communiquer via wifi avec les
appareils existants dans son environnement.
SIRIUS, University of 2001 – 2002 [BALC02], C’est un fauteuil qui peut être conduit manuellement et automatiquement.
Seville, Espagne [DELR01] L’interface de commande principale est un clavier à 16 touches. Huit sont
utilisées pour les différentes directions, une pour l’arrêt du fauteuil, une autre
pour refaire des trajectoires déjà effectuées.
Smart Alec Stanford 1980 [JAFF90] C’est un projet effectué par des étudiants de l’université de Stanford, il est
University, U.S.A équipé de capteurs ultrasons utilisés pour détecter la position de la tête de
l’utilisateur. Ce dernier peut choisir parmi plusieurs modes opératoires :
évitement d’obstacles, poursuite de cible et suivi de murs.
Smart Wheelchair, CALL 1996 – 2002 [NISB96], Le fauteuil CALL (Communication Aids for Language and Learning) Center
Center, UK [NISB02], [NISB95] est conçu pour les enfants ayant des difficultés pour conduire un fauteuil
standard. Il utilise un algorithme de suivi de ligne pour se déplacer d’une
chambre à une autre, il est équipé d’un bumper qui lui permet de détecter les
collisions. Dans le cas où il y aurait une collision il s’arrête et il revient sur ses
pas.
Smart Wheelchair, Chinese 2002 [CHOW02], Il utilise les réseaux de neurones pour traiter les données des capteurs à
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Chapitre 1. Etat de l’Art
University [LAW02] ultrasons, pour la commande des actions ou pour effectuer des trajets déjà
Of Hong Kong, Chine appris.
Smart Wheelchair, 2000 [SEKI00] Il détermine sa position via un système basé sur des capteurs à ultrasons. Il
Kanazawa University, Japon utilise ensuite ces informations pour planifier une navigation automatique. Ce
prototype ne fait pas l’évitement d’obstacles.
Smart Wheelchair, 2001 [KITA01] C’est un fauteuil omnidirectionnel qui utilise un joystick à retour d’effort pour
Toyohashi University, Japon prévenir l’utilisateur de la présence des obstacles sur son chemin.
Smart Wheelchair, 1998 – 2000 [FIOR98], Il s’arrête quand il détecte un obstacle devant lui, ou quand un obstacle
University of Ancona, Italie [FIOR00] dynamique se dirige vers lui.
Smart Wheelchair, 1998 [BUGM98] Il utilise les réseaux de neurones pour tracer les trajectoires autonomes. Un
University of Plymouth, UK système de vision est utilisé pour la localisation.
Smart Wheelchair, 1994 – 2000 [SAND95], Il est basé sur les informations issues des capteurs à ultrasons. Il a démontré sa
University of Portsmouth, [STOT00] capacité à passer les portes sans difficulté.
UK
SmartChair, University of 2002 – 2003 [PARI03] Il propose plusieurs modes opératoires, parmi eux: le mode « aller à la cible »
Pennsylvania, U.S.A qui utilise une interface déictique, la navigation dans un couloir, le passage des
portes, l’évitement d’obstacles et le demi-tour. Un système de vision et des
capteurs laser sont utilisés pour la détection de l’environnement.
SPAM, University of 2003 – 2005 [FRIS04], SPAM (Smart Power Assistance Module) est un module qui se rajoute à un
Pittsburgh, Pittsburgh, [SIMP03], [SIMP04a] fauteuil manuel pour personnes aveugles. Plusieurs types de capteurs peuvent
U.S.A, être utilisés comme les ultrasons et les infrarouges. Il a aussi un capteur de
couple pour mesurer la force manuelle appliquée sur la roue. Le système
permet de rajouter un couple pour assister la conduite du fauteuil et donc
éviter le risque de collisions et de fatigue de la personne. L’utilisateur reçoit
un retour haptique au niveau des roues, ce qui lui permet d’avoir une
représentation de l’environnement proche.
SWCS, University of 2003 – 2004 [DING03], Le “Smart Wheelchair Component System” SWCS est un module qui peut
Pittsburgh, CMU, U.S.A [LOPR03], [SIMP04]. être installé sur plusieurs types de fauteuils roulants électriques standards. Il
peut supporter des capteurs ultrasons, infrarouges ou des bumpers. Le logiciel
de navigation est lancé à partir d’un ordinateur placé à bord ; ce dernier peut
être interfacé avec un joystick ou d’autres organes de commande. Le système
peut être placé sur des fauteuils à traction arrière, traction avant et traction
hybride et sur trois types de circuits de commande : MKIVA, Penny & Giles
et Curtis.
TAO Applied AI Systems, 1996 – 1998 [GOMI98], L’architecture utilisée dans ce projet est basée sur le concept comportemental.
Inc., Canada [GOMI96] Les divers comportements ne sont pas définis en terme de primitives mais de
relations directes entre informations capteurs et actions sur les moteurs. Ainsi
de nombreux comportements sont définis dont le choix est réalisé grâce à une
structure de type « subsumption ». La présence d’un ensemble d’informations
va inhiber l’état actuel pour imposer sa propre commande. La structure globale
de la prise de décision est un ensemble hiérarchique d’inhibiteurs. Il est équipé
d’une caméra permettant l’identification des balises. Les interfaces de
commande utilisées sont : un microphone, un joystick et un clavier.
TetraNauta, University of 1998 – 2004 [CAGI02] C’est un système qui peut être placé sur des fauteuils roulants électriques
Seville, Espagne [ABAS99] standards. Il permet la navigation automatique en suivant des trajectoires
marquées par des balises (visuelles ou radios) ; il n’a pas d’outils d’évitement
d’obstacles, et il utilise une carte interne de l’environnement.
TinMan KIPR, U.S.A 1994 – 1999 [MILL96], C’est une série de prototypes de fauteuils roulants intelligents basés sur des
[MILL99] fauteuils roulants électriques standards. TinMan peut automatiser une partie de
la navigation, notamment les tâches qui paraissent impossibles pour certaines
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Chapitre 1. Etat de l’Art
Tableau I.1 : Les fauteuils roulants électriques intelligents décrits dans la littérature
23
Chapitre 1. Etat de l’Art
I.2.4. Conclusion
Malgré le grand nombre de recherches effectuées sur les fauteuils roulants électriques, très
peu de prototypes sont commercialisés et donc accessibles à tous, et ceci uniquement pour des
fonctionnalités simples (détection d’obstacles, suivi de lignes): Smart Wheelchair et Smart
Box, commercialisés par Rehab, Ltd, et TAO commercialisé par Applied systems, Inc.
Plusieurs explications peuvent être invoquées. La première raison est sans doute technique : la
fiabilité des solutions proposées, du fait en particulier des imperfections des capteurs
d’environnement, n’est pas toujours suffisante pour une utilisation hors laboratoire. En
particulier dans un environnement non-structuré comme l’est a priori l’espace de vie d’une
personne handicapée, une parfaite sécurité ne peut être garantie lors d’un déplacement
automatique qu’en faisant appel à une étroite coopération entre l’opérateur humain et la
machine. Une seconde raison est sans doute la difficulté d’appliquer dans le cas particulier des
fauteuils intelligents une procédure de conception/évaluation impliquant pleinement
l’utilisateur final, tel qu’il est recommandé pour toute conception d’aide technique. Les
problèmes de sécurité déjà évoqués ci-dessus, mais aussi des problèmes pratiques comme la
difficulté de dupliquer les prototypes, rendent en effet complexes les phases d’évaluation. Une
solution partielle serait de concevoir des simulateurs de conduite en fauteuils électriques sur
lesquels on testerait les nouvelles fonctionnalités de pilotage automatique ou semi-
automatique. Une troisième raison à la non-diffusion commerciale des fauteuils
« intelligents », peut-être la plus importante, est la difficulté de convaincre de leur utilité les
industriels, l’environnement médical des utilisateurs, voire les utilisateurs potentiels eux-
mêmes. Si ces derniers sont déjà pilotes de fauteuils électriques, il s’agit en particulier de
démontrer l’apport réel d’une fonctionnalité de mouvement automatique par rapport à un
contrôle manuel classique. Cet apport est fonction des performances de pilotage de la
personne et du type d’environnement d’évolution du fauteuil.
I.3.1. Introduction
Depuis l’époque où l’homme a su faire des machines, il a cherché à automatiser le travail. Au
début du vingtième siècle nous avons connu une avancée spectaculaire dans ce domaine. Il y
eut ensuite l’apparition des robots, mais jusqu'à aujourd’hui l’homme n’a pas pu être exclu
complètement du système automatisé. Plutôt qu’à des robots autonomes, « robots de
24
Chapitre 1. Etat de l’Art
25
Chapitre 1. Etat de l’Art
Capteur Effecteur Capteur Effecteur Capteur Effecteur Capteur Effecteur Capteur Effecteur
a b c d e
Commande
Commande manuelle Commande de supervision automatique
26
Chapitre 1. Etat de l’Art
manuelle comme le montre le système (c). Ce mode est appelé « commande combinée ».
L’humain peut aussi agir directement sur certaines variables et joue le rôle d’un observateur
pour les autres variables commandées directement par l’ordinateur. Ce mode de commande
est appelé « commande partagée ».
Millot et al [MILL91] notent que la coopération dans un système de téléopération assisté par
ordinateur peut apparaître sous deux aspects : un partage de responsabilité de décision au
niveau supervision [JOLL91], et une répartition des commandes au niveau exécution. On ne
s’intéressera ici qu’à la coopération au niveau exécution.
27
Chapitre 1. Etat de l’Art
Dans [TARN95] les opérations automatique et manuelle sont combinées d’une manière
naturelle pour donner une commande partagée. Dans ce cas l’opérateur humain a la possibilité
d’intervenir pendant un mouvement automatique avec quatre fonctions via une interface
homme machine type «spaceball». Ces fonctions sont :
• La fonction d’arrêt : un mouvement sur le capteur stoppe complètement le robot.
• La fonction d’accélération : un mouvement de la boule en avant accélère le
mouvement.
• La fonction ralentissement : un mouvement de la boule en arrière ralentit le
mouvement.
• La fonction orthogonale : le bras est dévié en fonction de l’action latérale sur le
capteur.
L’utilisation de ce type de commande évite les instabilités dues au passage brusque du mode
automatique au mode manuel ou inversement.
Nous pouvons imaginer le problème symétrique où, au lieu d’une intervention manuelle dans
une opération automatique, il y aura une intervention de la machine (robot) dans une tâche
manuelle. Ceci s’avère particulièrement intéressant en robotique de réadaptation pour des
raisons à la fois techniques (on utilise au mieux les capacités de l’opérateur) et
psychologiques (le bras du robot est mieux perçu comme un prolongement de soit même).
C’est ce qui a été utilisé dans [MACE96] pour la commande d’un bras robotisé pour personne
handicapée.
Plusieurs fauteuils roulants électriques intelligents ont utilisé ces deux modes de commande,
automatique et partagé. Parmi ces projets, on peut citer le NavChair [LEVI99]. La Figure I.2
définit le diagramme fonctionnel du fauteuil NavChair en utilisant la commande en mode
partagé.
28
Chapitre 1. Etat de l’Art
Utilisateur
Les modifications
Joystick
de NavChair
Module de puissance
Compteur Les capteurs
des roues à ultrasons
Moteurs du
fauteuil
Environnement
Figure I.2 : Diagramme fonctionnel des composantes du prototype NavChair [LEVI99]
Nous pouvons observer sur la Figure I.2 que le module de puissance reçoit les données, d’une
part de l’algorithme de commande et d’autre part du joystick (après filtrage). Le module de
puissance combine les deux commandes et envoie un signal aux moteurs. Le comportement
du fauteuil est une fonction de la commande envoyée par le module de puissance, cette
commande n’est pas toujours une traduction directe de la volonté de l’utilisateur. Nous
pouvons aussi remarquer que le seul retour d’information que l’utilisateur reçoit, est le retour
visuel. Il n’a aucune information sur les obstacles qui se trouvent en dehors de son champ de
vision. Un obstacle caché peut induire un comportement totalement différent de celui
demandé par l’utilisateur, ce qui peut le perturber. Dans certaines situations l’utilisation de
cette méthode peut provoquer des comportements indésirables du fauteuil : face à une table
par exemple, si l’opérateur commande une avance droit devant, le mobile va contourner
automatiquement l’obstacle. Il sera donc impossible d’accoster à cette table à moins de
changer de mode de fonctionnement.
Dans une commande en mode automatique, le module de joystick n’existe pas, et le module
de puissance reçoit les données de l’algorithme de commande uniquement.
29
Chapitre 1. Etat de l’Art
I.3.5. Conclusion
Différents modes de coopération ont donc été définis dans le cadre général de la téléopération.
A l’exception de la commande manuelle (Figures I.1.a et I.1.b)) tous ces modes délèguent une
partie ou l’ensemble de la décision de mobilité à la machine. Ceci peut poser des problèmes
d’ordre psychologique à l’utilisateur : nombre d’entre eux souhaitent en effet garder l’entier
contrôle du mouvement. L’entourage médical de la personne handicapée, ainsi que les
industriels concernés par un transfert technologique, peuvent également être réticents pour des
raisons cette fois de sécurité à déléguer à la machine une partie du contrôle de la mobilité. Il
apparaît donc nécessaire de développer d’autres types de commande coopérative comme la
commande que l’on peut baptiser d’ « assistée », qui fait l’objet de cette thèse.
I.4.1. Introduction
La dernière génération des interfaces homme-machine permet à l’utilisateur « Homme » de
revivre les sensations de la tâche que la machine est en train d’effectuer. Pour cela, on utilise
toutes les voies de transmission de l’information possibles, la vision, l’ouïe, et le toucher.
Nous nous intéressons dans ce qui suit au toucher (« le retour haptique »). Il regroupe des
sensations concernant tout le corps humain par l’intermédiaire de la peau. Il est provoqué par
différents phénomènes physiques tels que les mouvements et la température des objets
touchant le corps humain [CASI04], [GOSS05].
30
Chapitre 1. Etat de l’Art
Pour la perception du retour de force, plusieurs types de capteurs sont utilisés. Les organes de
Golgi, situés entre les muscles et les tendons correspondants, sont responsables de la mesure
des forces et peuvent aussi régler la contraction des muscles. D’autres capteurs mesurent
l’étirement entre les fibres musculaires et donc le taux d’élongation du muscle.
I.4.3.1. La transparence
Il s’agit de tenter d’éliminer la présence de l’interface. L’interface haptique doit permettre
l’interaction naturelle avec l’environnement. La transparence est assurée par l’espace libre de
déplacement de l’opérateur, c'est-à-dire que rien ne doit gêner ses mouvements. Le deuxième
critère sur lequel nous nous basons pour définir la transparence d’une interface haptique est la
manière dont l’opérateur ressent le retour d’effort qui doit être la plus réaliste possible. Il faut
donc que la raideur globale de l’interface soit suffisamment importante pour que l’utilisateur
n’ait pas l’impression d’être dans un monde où les objets sont mous.
I.4.3.2. La stabilité
Lors de l’utilisation d’un retour haptique, nous sommes amenés à faire des approximations
des forces de retour. Ces forces sont souvent représentées par des ressorts de raideurs
différentes. En raison de la fréquence de simulation (échantillonnage), le retour d’effort risque
de perdre sa continuité et effectue donc des variations brusques, ce qui engendre des
oscillations hautes fréquences de l’organe de commande, par exemple quand un utilisateur
entre en contact avec un mur virtuel. Avant le contact, il ne ressent rien. Après le contact, en
raison de la fréquence de simulation, l’utilisateur a touché la surface mais a sûrement déjà
pénétré dans le mur. Cette force le fait reculer et l’éloigne du mur. Cependant, au pas suivant
il n’y a plus de contact et donc aucune force ne lui est renvoyée. L’utilisateur continuant son
mouvement pénètre à nouveau dans le mur car plus aucune force ne l’en empêche d’où une
force importante qui est retournée et ainsi de suite.
Cette instabilité est classique et peut être résolue par l’ajout d’un amortisseur au système, et
l’utilisation de plusieurs types de forces selon la situation (le rajout d’un amortisseur dans
l’exemple précédent est utile dans le cas de la pénétration mais pas dans le cas de
l’éloignement).
31
Chapitre 1. Etat de l’Art
Lors de la conception d’une interface haptique il y a d’autres critères à prendre en compte tels
que l’adaptation parfaite de l’interface à la tâche pour laquelle elle est conçue, ainsi que la
rigidité et la légèreté. Il faut noter qu’il n’est pas toujours évident de répondre à tous ces
critères en même temps car ils sont contradictoires. Pour obtenir une grande raideur
mécanique, nous utilisons des actionneurs très puissants, ce qui augmente le poids de
l’interface ainsi que son inertie. Ceci augmente donc le risque d’instabilité et le manque de
transparence.
Le CyberGrasp : c’est le seul gant à retour d’effort qui existe jusqu’à aujourd’hui, dans le
commerce. Il a été développé en 1998 par Virtual Technologies. Il utilise une motorisation
déportée et la transmission par câble. Les cinq doigts sont commandés à partir du dos de la
main et peuvent recevoir une force de retour de 12N pour chacun. Cette configuration permet
une grande mobilité des doigts. L’utilisation des câbles induit beaucoup de frottement et donc
une moins bonne échelle dynamique. Ce périphérique est relativement lourd (450g) [CYGR].
32
Chapitre 1. Etat de l’Art
Le Rutgers Master: le gant Rutgers master est une interface haptique en développement
depuis 1992 à l’Université de Rutgers. Il existe deux versions de ce gant, le Master I et le
Master II (Figure I.4). Ce dernier commande quatre doigts, le pouce, l’index, le majeur et
l’annulaire. Le gant peut fournir une force de 16N pour chaque doigt. Il utilise des actionneurs
pneumatiques disposés entre les doigts et la pomme de la main. Ceci donne à cette interface
une grande légèreté et un moindre encombrement. L’échelle dynamique est excellente mais
les gants ne permettent pas la fermeture totale du poing [BOUZ02].
33
Chapitre 1. Etat de l’Art
SAFiRE : c’est un gant à retour d’effort pour doigts et poignet, avec un total de deux, cinq,
huit ou onze degrés de liberté. Le poids de la version à onze degrés de liberté est de 3.4 kg. Le
moment du doigt peut varier entre 35 N.cm et 70 N.cm [TZAF01]. La motorisation est
34
Chapitre 1. Etat de l’Art
assurée par des moteurs à courant continu et la transmission se fait par câble. Cette interface a
été développée et commercialisée par la société EXOS Inc. (Figure I.7).
Le Master Arm : cet exosquelette a été développé à Southern Methodist University. Il utilise
des actionneurs pneumatiques. Sa structure mécanique est en aluminium et il possède quatre
degrés de liberté. Il commande les mouvements du bras droit de l’opérateur et il est attaché à
une base qui supporte son poids et lui fournit un point d’appui. L’autre extrémité de
l’exosquelette est tenue par l’opérateur, le tout étant attaché au bras à l’aide d’un ensemble de
35
Chapitre 1. Etat de l’Art
PHANToM : Cette interface est en production depuis 1994 par SensAble Technologies à
Boston. Il existe en trois versions en fonction du débattement souhaité (Figure I.10.a). Le
PHANToM est équipé de six degrés de liberté, dont trois motorisés (les trois translations)
[CASI04]. La force fournie par cette motorisation peut atteindre 7.9 N mais elle est seulement
de l’ordre de 1.75N en régime soutenu. Cette force change en fonction du débattement.
SensAble a développé une nouvelle version du PHANToM appelée le PHANToM Omni et
destinée à un public plus large (environ 1500 euros) (Figure I.10.b). C’est un PHANToM à
échelle réduite où la force de retour maximale est de 3.3N. En régime soutenu cette force est
de l’ordre de 0.88 N seulement. Les actionneurs utilisés pour la génération du retour d’effort
sont des moteurs à courant continu. Le PHANToM reste le stylo à retour d’effort le plus
utilisé jusqu'à ce jour [SAPO04] [SAPD05].
36
Chapitre 1. Etat de l’Art
a b
Figure I.10 : a) Le PHANToM Desktop, b) Le PHANToM Omni
HapticMASTER : FCS control system a développé cette interface à trois degrés de liberté
actives : deux translations et une rotation. Contrairement au PHANToM qui utilise la
commande par impédance où l’utilisateur applique un déplacement sur l’interface et reçoit
une force, le HapticMASTER utilise la commande par admittance où l’utilisateur applique
une force et reçoit un déplacement. La force de retour maximale peut atteindre 250N. En
fonctionnement nominal, sa valeur est de l’ordre de 100 N environ, sa précision de
Virtuose 6D : c’est un bras à retour d’effort à six degrés de liberté, développé par CEA-IST en
1999 et commercialisé par la société HAPTION [HAPT]. Les six articulations sont motorisées
et peuvent fournir un retour en trois translations (force) et trois rotations (couple). Il a un
espace de travail considérable (450mm) qui lui permet de réaliser des manipulations à une
échelle réelle. Les actionneurs utilisés pour la génération du retour d’effort sont des moteurs à
37
Chapitre 1. Etat de l’Art
courant continu. Le niveau d’effort maximal est de 35 N, et en régime continu il est de 10N.
En rotation il peut fournir un couple maximal de 3N.m, qui a une valeur de 1 N.m en régime
continu (Figure I.12.a). Il existe une version en 3D avec 250mm d’espace de travail, 15 N de
niveau d’effort maximal et 5 N en régime continu (Figure I.12.b). La nouvelle version de
Virtuose 6D utilise des vérins réversibles à câble (Figure I.12.c). On constate, grâce à cette
technique, une amélioration de ses performances. Cette version permet l’obtention d’un
niveau d’effort maximal de 100N et, en régime continu, d’une force de retour de 30 N. Son
espace de travail est de 400 mm [ARNA00] [GARR06].
38
Chapitre 1. Etat de l’Art
a b c d
Figure I.13 : a) Pantographe de l’université de McGill, b) PenCat/Pro, c) La souris Wingman
Force Feedback, d) La Feel-it mouse.
Impulse Stick: Immersion Corporation a développé un joystick à retour d’effort d’une très
grande robustesse. Il a été conçu pour des tâches rudes telles que les jeux qui demandent une
grande précision ou pour des tâches professionnelles telles que la téléopération. Ce joystick
contient un microprocesseur qui peut gérer les retours haptiques et donc diminuer la charge du
calculateur principal. Le joystick fonctionne à une fréquence de 100 Hz. Il peut générer un
retour de force maximal de 14.5 N et de 8.5 N en régime soutenu. Sa précision peut atteindre
0.01 degré (Figure I.14) [IMIS].
Impulse Engine: c’est un autre joystick développé par Immersion Corporation, doté d’une
précision d’environ 0.0008 degré. La force de retour maximale qui peut être générée est de
8.9 N. Ce joystick est utilisé principalement pour des applications professionnelles comme la
téléopération, la réalité virtuelle ou la chirurgie [IMIE] (Figure I.15).
39
Chapitre 1. Etat de l’Art
Microsoft Sidewinder Force Feedback 2 Joystick: ce joystick (Figure I.16) à trois degrés de
liberté a été développé par Immersion Corporation et commercialisé par Microsoft. Il est
équipé d’un capteur optique permettant l’enclenchement du retour de force. La motorisation
est assurée par deux moteurs à courant continu qui gèrent les deux coordonnées x et y du
plan. Le troisième degré de liberté est une rotation autour du poignet non motorisée [WILL00]
[MICRb]. Conçu principalement pour des jeux vidéo et doté d’une grande précision et de
multiples retours de force, ce joystick est d’une large utilisation dans des domaines
professionnels tels que la réalité virtuelle [DEAN00], d’autant plus que son coût est très
abordable.
Magnetic Levitation Haptic Device : c’est une interface basée sur une technologie utilisant la
force magnétique de Lorentz. Cette force permet l’obtention d’un retour d’effort stable en six
degrés de libertés (Figure I.17) et donc l’amélioration du retour haptique [TZAF01] [MLHD].
40
Chapitre 1. Etat de l’Art
Autres joysticks à retour d’effort : depuis quelques années on connaît un essor de l’offre en
joysticks à retour d’effort grand public. Parmi eux, outre celui de Microsoft, nous pouvons
citer: le Logitech Wingman Force qui existe en plusieurs versions [LOGI], le Saitek Cyborg
Evo Force Joystick, Thrustmaster Force Feedback Joys, le Thrustmaster Top Gun AfterBurner
Force Feedback Joystick, le CH Product FORCE FX (Figure I.18). Ces joysticks disposent de
caractéristiques proches des joysticks professionnels en matière de qualité de retour de force
et de précision. C’est la raison pour laquelle ils sont quelquefois utilisés dans le domaine
professionnel [FEIN04].
Figure I.18: a) Le Saitek Cyborg Evo Force Joystick, b) Logitech Attack 3 Joystick,
c) Thrustmaster Force Feedback Joys, d) CH Product FORCE FX.
41
Chapitre 1. Etat de l’Art
libertés et de huit points de contact avec les deux mains de l’opérateur [WALA99]. Il existe
aussi une autre version appelée SPIDAR-G (Space Interface Device For Artificial Reality
Grip) (Figure I.19 (b)) qui permet à l’utilisateur de manipuler des objets avec sept degrés de
liberté en saisissant l’objet avec le pouce et un autre doigt [KIM02].
a b
Figure I.19: a) SPIDAR-8, b) SPIDAR-G
I.4.5.1. Médecine
L’utilisation du retour d’effort dans la robotique médicale est d’un apport très intéressant car
elle permet de ressentir la raideur des organes très sensibles, même dans le cas d’une chirurgie
à distance. Plusieurs projets ont développé des interfaces utilisant un retour d’effort. Les
systèmes développés par RLE Group permettent l’entraînement du personnel médical à des
opérations rigoureuses à l’aide d’un système de réalité virtuelle et d’une sonde à retour
d’effort permettant d’effectuer des interventions chirurgicales réelles [RLEG05]. Nous
pouvons citer aussi l’interface haptique haute fidélité pour la télé-chirurgie développée au
CEA-LIST [GOSS05]. La société Immersion à développé plusieurs interfaces haptiques pour
la chirurgie [IMMD] telles que le Virtual I.V conçu pour la formation du personnel médical
(Figure I.20.a) et le Hysteroscopy AccuTouch System qui permet aux médecins d'éprouver
une résistance pendant les interventions grâce à son retour d’effort (Figure I.20.b).
42
Chapitre 1. Etat de l’Art
a b
Figure I.20: a) Virtual I.V, b) Hysteroscopy AccuTouch System
I.4.5.3. Enseignement
Le retour haptique offre la possibilité aux étudiants de sentir un phénomène aux échelles
nanoscopique, macroscopique ou astronomique ou même de sentir la dynamique des
systèmes. Ainsi, à l’aide d’un joystick à retour de force (Figure I.22), les étudiants de
43
Chapitre 1. Etat de l’Art
l’Université de Standford peuvent percevoir des phénomènes, tels que la viscosité des
liquides, l’inertie et la raideur ou même la dynamique des systèmes [RICH00].
I.4.5.4. Industrie
L’intégration de l’haptique dans les logiciels de CAO permet à l’utilisateur de sentir les forces
de collision, la nature des surfaces des pièces et leurs raideurs lors d’une opération
d’assemblage. Ceci diminue le temps et l’effort nécessaires pour réaliser la tâche [BARA05].
Les dernières versions des logiciels de CAO peuvent supporter l’utilisation d’interfaces
haptiques telles que le PHANToM [CHAB05]. Parmi les interfaces utilisées en téléopération
en milieux hostiles nous pouvons citer le VIRTUOSE 6D40-40 conçu spécialement pour ce
type d’application [HAPT].
I.4.5.5. Art
Dans les musées où il est interdit de toucher les œuvres d’art, une interface haptique et une
représentation virtuelle de celles-ci peuvent remplacer l’objet original. Ce genre d’interface va
permettre la manipulation d’une sculpture via internet. L’haptique peut aider non seulement à
la visite des musées virtuels et des objets artistiques mais aussi au développement de
nouvelles œuvres comme c’est le cas avec le logiciel FreeForm de Sensable qui permet à
l’utilisateur de sculpter virtuellement des objets [CNRSa].
44
Chapitre 1. Etat de l’Art
• L’aide à la reconnaissance des formes en utilisant une interface à retour d’effort pour
les élèves aveugles. Le PHANToM a été utilisé pour permettre aux élèves de
distinguer les différents éléments d’un circuit électrique. Chaque élément est distingué
par une forme spéciale que l’utilisateur peut reconnaître [PIET06].
• L’utilisation d’une interface haptique dans le musée de Louvre pour permettre aux
personnes aveugles de détecter les formes des œuvres d’art qu’on ne peut bien sûr pas
toucher directement [BLIS].
• Dans un autre contexte, celui de l'interaction homme-ordinateur, des tests sur un panel
de personnes handicapées ont également montré qu'une interface à retour d'effort
pouvait améliorer les performances obtenues dans une tâche de pointage [KEAT00].
Ces résultats sont corroborés par une étude décrite dans [REPP95] portant sur un
groupe de 10 personnes handicapés moteurs.
I.4.6. Conclusion
De nombreux dispositifs d’interface haptique ont été décrits ainsi que les domaines
d’application actuels du retour d’effort. Dans notre contexte applicatif, la commande d’un
fauteuil électrique, il apparaît naturel de choisir, au moins dans un premier temps, une
interface de type joystick. Nous serons cependant sans doute amenés dans un second temps à
adapter le type d’interface aux caractéristiques physiques de la personne handicapée.
I.5.1. Introduction
L’analyse du fonctionnement d’un système coopératif peut s’appuyer sur la modélisation du
système homme-machine. Dans le contexte d’une tâche de pilotage de fauteuil électrique, peu
d’études en ce sens ont été relatées dans la littérature. Dans ce qui suit, on s’attachera donc
plutôt à décrire les modèles plus généraux applicables au contexte de notre étude où le
système homme-machine est constitué d’une personne handicapée et d’un fauteuil roulant
électrique.
45
Chapitre 1. Etat de l’Art
46
Chapitre 1. Etat de l’Art
la boucle de contrôle.
• Les variables de l’environnement : c’est tout ce qui concerne l’espace autour de
l’opérateur lors de l’exécution de la tâche, comme la lumière, la température et les
vibrations.
• Les variables internes de l’opérateur : ces variables sont liées à la personne effectuant
la tâche et peuvent changer d’un opérateur à un autre. Ce sont par exemple
l’entraînement (le fait d’avoir de l’expérience ou non), la fatigue ou la motivation.
• Les variables procédurales : ces variables concernent la manière dont l’opérateur
effectue sa tâche (plan ou instructions suivis, organisation des différentes étapes).
47
Chapitre 1. Etat de l’Art
Buts
Comportement basé sur la connaissance (KBB)
Dans le contexte de notre travail nous allons nous intéresser plus particulièrement au premier
niveau de comportement pour des actions de pilotage de type réflexe. Les modèles qui suivent
correspondent à cette situation.
48
Chapitre 1. Etat de l’Art
i m
+ e Opérateur c Elément
- humain commandé
Yp(s) Yc(s)
YOL(s)
Figure I.24 : Schéma fonctionnel du système homme-machine
pour une tâche de compensation ou de poursuite
Le pilote adapte son comportement de telle sorte que la pente de |YOL|=|Yp.Yc| dans la région
de crossover ait une valeur proche de -20dB/décade. Le déphasage dans cette région voisine
les -90°. Il y a aussi une accumulation de retards additionnels dus aux délais de transport de
l’information et à la dynamique neuromusculaire à haute fréquence. Tout cela peut être
représenté par un temps de retard efficace τe. Le modèle crossover à deux paramètres peut
alors représenter la plupart des comportements du système homme-machine dans la région de
la fréquence de coupure ωc . Ce modèle est défini par la fonction de transfert suivante :
ωc e − jωτ
YOL ( jω ) = YpYc ≅
e
au voisinage de ωc .
jω
Cette relation est vérifiée pour plusieurs formes d’éléments commandés Yc en particulier
Kc K
Yc = K c , et 2c . Cette forme simple du modèle crossover ne remplace pas le modèle
s s
analytique du système mais il représente une bonne approximation de nombreux systèmes
pilote-véhicule.
Le modèle du pilote peut être déduit d'après la forme de la fonction de transfert du véhicule.
Sa forme la plus générale est donnée par :
(TL jω + 1) − jω τ e
Y p ( jω ) = K p e près de ωc
(TI jω + 1)
Où
Kp : gain statique du pilote ;
TL : constante de temps d’avance;
TI : constante de temps de retard;
τ e : temps de retard effectif comprenant les retards de transmission et les retards
49
Chapitre 1. Etat de l’Art
1
Deux orthographes sont d’usage pour cette expression : « charge de travail mental » et « charge de travail
mentale ». Nous avons préféré la seconde qui traduit plus fidèlement l’expression « mental workload » des
anglophones.
50
Chapitre 1. Etat de l’Art
Bruit blanc w(t)
Perturbation Variables
Système observables y (t )
Actionneurs Afficheurs
contrôlé
x(t )
Commande u(t)
I.5.6. Conclusion
De nombreux travaux sont relatés dans la littérature concernant la modélisation d’une tâche de
pilotage de véhicule. Les plus connus, le modèle crossover et le modèle OCM ont été décrits
ci-dessus. Aucun de ces travaux cependant, à notre connaissance, ne concerne des pilotes
handicapés. D’une telle étude, on pourrait sans doute déduire un contrôle plus personnalisé
des fauteuils électriques.
I.6.1. Introduction
Comme nous l’avons vu dans les paragraphes précédents, plusieurs modes de commande ont
été implémentés sur les fauteuils intelligents. Le plus séduisant a priori pour des personnes
sévèrement handicapées serait le mode automatique. Ce dernier pose cependant deux
problèmes majeurs : un problème technique et un problème psychologique. D’un point de vue
technique, pour arriver à un mouvement automatique fiable, nous devons utiliser des capteurs
51
Chapitre 1. Etat de l’Art
52
Chapitre 1. Etat de l’Art
Il s’agit principalement d’un retour visuel direct ou à travers des caméras, associé parfois à
des informations sonores (synthèse vocale).
Une autre manière d’obtenir le retour d’informations vers l’humain est d’utiliser le retour
haptique sous toutes ses formes (tactile, proprioceptive et kinesthésique). Le retour tactile
peut apparaître sous forme de vibrations [KELL99] mais les informations données par un tel
signal ne sont pas très explicites, l’utilisateur ne peut donc les interpréter avec précision. Le
retour de force (kinesthésique) a été utilisé par quelques équipes de recherche pour
transmettre des informations à l’utilisateur sur la position des obstacles et sur les directions
libres. Les interfaces utilisées pour assurer le retour d’effort sont souvent les joysticks comme
c’est le cas dans [BRIE96] [LUO99] [KITA01], ou directement via les « mains courantes » des
roues pour des fauteuils roulants manuels [SIMP05].
BRIENZA et al ont conçu un joystick à retour d’effort spécifiquement pour tester en
environnement entièrement modélisé (Figure I.26) un algorithme de retour d’effort «passif»
(le joystick résiste à un mouvement vers un obstacle) et un algorithme de retour d'effort
«actif» (le joystick écarte le fauteuil des obstacles) [BRIE96]. L'algorithme «actif» s'étant
avéré plus efficace, il a été testé sur 5 personnes handicapées [PROT00] : pour 4 d'entre elles,
le nombre de collisions dans un parcours test a diminué par rapport à un pilotage sans retour
d'effort. Il faut noter que ce fauteuil ne possède aucun capteur d’environnement puisqu’il
utilise un environnement entièrement modélisé.
Régulateur
Plan de
l’environnement
Commande des
actionneurs Algorithme de Position des
modifiée commande obstacles et
du joystick vitesse
Force de
l’utilisateur
Les capteurs
Actionneurs
Commande de Interface de
vitesse puissance
Capteurs
Joystick Le fauteuil
53
Chapitre 1. Etat de l’Art
Dans [HONG99] les auteurs décrivent un algorithme de type « actif » basé sur la méthode
des potentiels modifiée : pour contourner la difficulté de passer des portes avec cette méthode,
les auteurs ne tiennent compte, pour calculer la force répulsive, que des obstacles situés à +/-
30° dans la direction d'avance du fauteuil.
Une autre étude a montré l’intérêt de la conduite du fauteuil Luoson III (Figure I.26) en mode
assisté par des personnes aveugles [LUO99]. La méthode a été testée dans deux cas de figure,
le passage dans un couloir et la sortie d’une chambre pour entrer dans une autre, et a démontré
qu’elle peut donner une information fiable de l’environnement autour du fauteuil et donc aider
la personne à éviter des accidents graves. Un algorithme basé sur la logique floue est utilisé
pour calculer le retour de force.
Une équipe de l’Université de Toyohashi au Japon a utilisé un joystick à retour d’effort sur un
fauteuil omnidirectionnel. Les tests dans des environnements encombrés ont donné des
résultats satisfaisants [KITA01].
Pathfinder est un module qui peut être rajouté à un fauteuil électrique ou manuel. Il est équipé
de capteurs ultrasons pour la détection des obstacles et de capteurs laser pour l’identification
de la nature du sol et la détection des trous et escaliers. Il propose un retour sonore et un
retour haptique sous forme de vibration. Ce module est commercialisé par Nurion Industries
[KELL99].
Le SPAM (Smart Power Assistance Module) (Figure I.28), est un module à rajouter à des
fauteuils manuels qui applique un couple additionnel sur les roues en fonction du retour de ses
capteurs ultrasons. Un retour haptique est donc généré sur les mains courantes [SIMP05].
54
Chapitre 1. Etat de l’Art
D’autres travaux décrits dans la littérature concernent la téléopération d’un mobile assisté par
un retour d’effort. Ces applications ne ciblent que des utilisateurs valides mais leurs
conclusions sont tout de même indicatives sur le potentiel de la méthode. Ainsi dans
[BARN99] des expérimentations sont menées en simulation concernant la téléopération d’un
bras de robot Puma 560 placé sur une base mobile K2A en milieux hostiles. Les auteurs
constatent une diminution significative du nombre de collisions en utilisant le joystick à
retour d’effort Impulse Engine 2000 en mode sans retour de force, puis en mode avec retour
de force. La durée et la longueur des trajets ne sont par contre que peu modifiées d’une
situation à l’autre. Une expérimentation similaire dans [LEE05], consiste à utiliser un appareil
à retour d’effort 3D PHANToMTM bridé à 2D pour la simulation de la navigation d’un robot
mobile dans un environnement virtuel. Cette expérimentation conduit aux mêmes
conclusions: le retour d’effort diminue les collisions et augmente la distance minimale de
sécurité qui sépare le robot des obstacles, sans augmenter significativement la durée de
navigation.
Des mesures de performance ne suffisent cependant pas toujours pour conclure à l’intérêt du
retour de force : dans [LAM04] des mesures de charge de travail mentale lors de la
téléopération d’un hélicoptère mènent au constat que certains algorithmes de calcul de retour
de force améliorent la performance au prix d’une augmentation significative de la charge de
travail.
I.6.3. Conclusion
Les quelques travaux décrits dans la littérature concernant les fauteuils commandés par un
joystick à retour d’effort présentent des résultats encourageants mais ne sont pas
suffisamment avancés pour conclure sur l’apport réel de ce nouveau mode de commande. Il
55
Chapitre 1. Etat de l’Art
manque en particulier des expérimentations plus poussées permettant de mieux cerner dans
quelles conditions un retour d’effort peut améliorer les performances de pilotage par rapport à
une commande manuelle classique de fauteuil électrique.
I.7.Conclusion du chapitre 1
Ce chapitre a présenté les différents éléments d’une commande d’un fauteuil électrique
intelligent en mode assisté en utilisant le retour de force. Nous avons tout d’abord effectué
une synthèse des différents travaux existant dans le domaine des fauteuils électriques
intelligents. Nous avons détaillé les différents critères de classification de ces fauteuils puis
établi une liste des fauteuils développés jusqu’à ce jour.
La deuxième partie du chapitre s’est intéressée aux différents modes de commande que l’on
peut établir dans un couple homme-machine : le mode manuel, le mode combiné, le mode
partagé et le mode automatique. Les problèmes rencontrés dans la conduite des fauteuils
roulants électriques par des personnes handicapées ne sont pas entièrement résolus par
l’utilisation de ces modes de commande, d’où la nécessité de concevoir un autre mode de
commande que l’on peut appeler « mode assisté » utilisant une interface à retour de force.
La troisième partie de ce chapitre a été consacrée à l’utilisation du retour d’effort dans le
monde de la robotique. Nous avons donné des exemples de différents types d’interfaces
existants ainsi qu’un aperçu de leurs applications.
Nous avons ensuite décrit les deux modèles les plus usités de l’opérateur humain dans une
tâche de conduite d’un véhicule : le modèle crossover et le modèle OCM. Pour clôturer le
chapitre nous avons cité les quelques études portant directement sur notre travail de thèse : la
commande assistée d’un fauteuil roulant électrique par l’utilisation d’un joystick à retour de
force.
56
Chapitre 2. Conception du Simulateur
CONCEPTION DU SIMULATEUR
II.1. Introduction
Face à des procédés et des machines de plus en plus complexes à maîtriser, l’homme a dû
affronter le problème de la formation des opérateurs qui devenait difficile et coûteuse. Ainsi
est apparue l’idée de simuler des procédés complexes afin de les répéter à l’infini et d’éviter
le coût des dégâts produits par les erreurs de manipulation lors de l’apprentissage. Cela
permet aussi d’effectuer des expériences en toute sécurité. Bien que la simulation ne prétende
pas reproduire parfaitement la réalité, elle peut être un outil dont l’intérêt s’évalue selon
quatre critères [ROUH88] :
• Efficacité : le simulateur offre des situations très diverses qui ne se rencontrent pas
facilement dans la réalité.
• Sécurité : il n’y a pas de risques lors de la manipulation, alors que le risque est présent
lorsque le travail réel est effectué dans un milieu hostile, que ce soit pour le matériel
ou pour la personne. Ceci est d’autant plus vrai dans la situation où l’utilisateur est une
personne sévèrement handicapée.
• Disponibilité : un simulateur est utilisable tout le temps indépendamment de la
disponibilité des locaux ou de la compatibilité de l’environnement.
• Rentabilité : le coût d’une expérimentation dans un site réel est en général
incomparable à celui d’une expérience effectuée sur un simulateur.
D’autre part les simulateurs autorisent le contrôle aisé des paramètres de la situation simulée
et permettent d’observer facilement des grandeurs qui demandent un observateur dans un
système réel.
Tous ces arguments justifiant la simulation sont applicables au cas particulier de tests de
nouvelles fonctionnalités pour un fauteuil intelligent. Les expérimentations en situations
réelles dans ce contexte sont en effet très lourdes à mener pour des raisons de sécurité, de
57
Chapitre 2. Conception du Simulateur
II.2.1. Introduction
Dans cette première partie nous présentons tout d’abord le projet VAHM. Nous décrivons
brièvement les trois versions de ce fauteuil puis nous présentons le modèle cinématique du
fauteuil VAHM2 assimilable à un robot à deux roues motrices. Ce modèle est le même pour le
fauteuil VAHM3, seule change la position des roues motrices. Nous développons ensuite le
modèle dynamique du VAHM2 ; ce modèle peut être défini soit par l’utilisation des équations
mathématiques de la dynamique du fauteuil, soit par identification.
58
Chapitre 2. Conception du Simulateur
VAHM2 : la deuxième version du fauteuil VAHM est basée sur l’amélioration d’un fauteuil
roulant électrique commercial à traction avant, le PP201 de la société suisse PowerPush
(Figure II.2). Son électronique de commande est architecturée autour d’un bus propriétaire de
type CAN, le bus DX développé par la société Control Dynamics Ltd. Le système DX
minimal se compose de deux modules :
• Le module principal qui inclut le joystick et les différents boutons de commande, les
boutons d’activation d’options, ainsi que les indicateurs d’erreurs et de niveau de la
batterie.
• Le module de puissance qui convertit les signaux de commande provenant du module
principal en signaux de puissance permettant l’activation des moteurs.
Le bus système étant de type CAN seulement quatre fils sont nécessaires : deux pour
l’alimentation et deux pour les signaux de commande.
59
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Ecran LCD
Calculateur
Manette de
commande
Caméra
Roues folles
Manuel
Manuel
Roues
Ceinture motrices Calculateur
Capteurs US Embarqué
a b
Le fauteuil est équipé de seize capteurs ultrasonores répartis autour du véhicule comme le
montre la Figure II.3. Ces capteurs sont des POLAROÏD dont l’activation est gérée par une
carte microcontrôleur Motorola 68HC811 qui s’occupe également de transmettre les mesures
des capteurs à l’unité de traitement via une liaison série RS-232. Le système odométrique se
compose de deux codeurs optiques incrémentaux (un par roue motrice) couplés à une carte de
comptage permettant d’atteindre une résolution de 4096 pas par tour de roue. Le système de
vision est composé d’une caméra CCD Watec 505-EX et d’une carte d’acquisition vidéo
MiroPC/TV de chez PINCELTM. Le calculateur de bord s’occupe du traitement des données
des différents capteurs et de l’envoi de la commande vers les moteurs des roues motrices.
60
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Enfin, le fauteuil est équipé d’un écran LCD permettant de réaliser une interface graphique
entre l’utilisateur et le système.
VAHM3 : le robot VAHM3 est basé sur le fauteuil à traction arrière Invacare StormIII (Figure
II.4). Son électronique de commande est identique à celle du VAHM2.
Calculateur
Ecran
LCD
Manette de
commande
Roues Capteurs à
Motrices ultrasons
Roues
folles
Le fauteuil est équipé d’une ceinture de capteurs ultrasonores. La Figure II.5 montre leur
disposition autour du fauteuil. Le système odométrique est identique à celui du fauteuil
VAHM2. Le fauteuil ne possède pas de système de vision. L’ordinateur de bord est basé sur
un microprocesseur Pentium4 à 2.66 GHz de fréquence d’horloge et doté de 512 Mo de Ram.
Enfin, le fauteuil est équipé d’un écran LCD.
61
Chapitre 2. Conception du Simulateur
successives du système au vecteur des variables articulaires Θ, en tenant compte de la non
holonomie du robot.
Y1
Y0
y (t )
Z1
O1
θ (t )
X1
O0
x(t ) X0
Le fauteuil possède deux roues motrices et se déplace grâce à leurs mouvements différentiels.
Le modèle cinématique de notre fauteuil est similaire au modèle d’un robot mobile à deux
roues motrices indépendantes. A partir de la connaissance de la posture q du robot à un
instant donné t exprimée dans un repère fixe ℜ0 et la mesure de la variation des angles de
rotation des roues motrices, on désire estimer la posture du robot à l’instant suivant t+1. Pour
cela on s’appuie sur le principe de l’odométrie.
62
Chapitre 2. Conception du Simulateur
La posture q du robot à l’instant t est donnée par q = [x(t ), y (t ),θ (t )] et pour chaque roue
T
motrice on définit :
• Son rayon : Rg [m] (rayon de la roue motrice gauche), Rd [m] (rayon de la roue motrice
droite) avec Rd = Rg = R .
Dans notre cas le vecteur des variables articulaires est composé des angles de rotation
instantanés des roues motrices :
[
Θ(t ) = α g (t ), α d (t ) ] T
Nous allons définir α (t ) de telle sorte qu’il soit positif lorsque la rotation de la roue induit un
déplacement du fauteuil vers l’avant.
α (t )
Sens du déplacement
du fauteuil
R
Figure II.7 : Convention de signe pour l’angle de rotation d’une roue motrice
suivante :
dα g , d (t )
ω g , d (t ) =
dt
La vitesse linéaire instantanée de chaque roue Vg (t ) et Vd (t ) est donnée par la relation
suivante :
Vg , d (t ) = R ⋅ ω g , d (t )
L’écart entre les roues motrices est noté L. La Figure II.8 représente ces différentes notations.
63
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Y0 θ (t )
Vd (t )
V g (t )
y (t )
(ℜ0 )
O0 x(t ) X0
Figure II.8 : Posture du fauteuil par rapport à un repère fixe (ℜ0 ) .
Nous allons nous intéresser au mouvement décrit par le fauteuil entre deux postures
successives. Soit ∆α g (t ) et ∆α d (t ) les variations instantanées des angles de rotation des
roues gauche et droite respectivement, correspondant au passage d’une posture à une autre.
Elles sont définies à partir des vitesses de rotation instantanées ω g (t ) et ωd (t ) et de la période
d’échantillonnage Te du système :
∆α g , d (t ) = ω g , d (t ) ⋅ Te
On suppose que le centre de rotation du fauteuil (centre des roues motrices) passe du point A
au point B pendant une période d’échantillonnage Te (Figure II.9). Donc si le fauteuil est au
t2 = (k + 1) ⋅ Te
64
Chapitre 2. Conception du Simulateur
∆θ k
θ k +1
yk +1
B ∆S d , k
∆S k βk
∆S g , k θk
yk
A
Y0
(ℜ0 )
O0 X0 xk +1 xk
l’axe des roues a tourné de l’angle ∆θ k . Les roues motrices gauche et droite ont parcouru
Avec :
∆xk = ∆S k ⋅ cos(β k )
∆y k = ∆S k ⋅ sin (β k ) (2.1)
θ k +1 + θ k ∆θ k
β k = = θk +
2 2
En définissant la variation de la posture ∆qk du fauteuil entre les instants k ⋅ Te et
∆xk
(k + 1) ⋅ Te par ∆qk = ∆yk
∆θ k
65
Chapitre 2. Conception du Simulateur
qk +1 = qk + ∆qk
A partir de la Figure II.9 on peut écrire :
∆S d , k + ∆S g , k
∆S k = 2
∆S d , k − ∆S g , k
sin (∆θ k ) =
L
Pour un échantillonnage assez petit, on obtient des angles ∆θ k petits et donc on peut
∆S d , k − ∆S g , k
∆θ k ≅
L
D’où le modèle cinématique du fauteuil :
∆θ k
xk +1 = xk + ∆S k ⋅ cosθ k + 2
∆θ k
yk +1 = y k + ∆S k ⋅ sinθ k + (2.2)
2
θ k +1 = θ k + ∆θ k
Avec :
∆S d , k + ∆S g , k
∆S k = 2
∆S − ∆S g , k
∆θ k = d , k
L
Ce modèle peut être écrit dans le domaine continu par le système d’équation suivant :
(v (τ ) + vg (τ ))⋅ cos(θ (τ ))dτ
t
x (t ) = x (0 ) + 2∫ d
1
0
y (t ) = y (0 ) + 2 ∫ (vd (τ ) + vg (τ )) ⋅ sin (θ (τ ))dτ
t
1
(2.3)
0
(vd (τ ) − vg (τ ))dτ
t
θ (t ) = θ ( 0 ) +
1
∫
L 0
où :
vd = r × wd la vitesse linéaire de la roue droite sans glissement,
vt =
(vd + vg )
la vitesse linéaire sans glissement du point c,
2
66
Chapitre 2. Conception du Simulateur
w=
(v d − vg )
la vitesse de rotation du fauteuil,
L
wd , wg : les vitesses angulaires des roues droite et gauche respectivement,
r = 21cm : le rayon de chacune des roues motrices pour le VAHM2, et r = 18cm pour le
fauteuil VAHM3,
L = 57cm : la distance entre les deux roues motrices pour les fauteuils VAHM2 et VAHM3.
vd
vg
Centre de
rotation
67
Chapitre 2. Conception du Simulateur
envoyées aux moteurs gauche et droit respectivement ; wg et wd sont les vitesses angulaires
u AR
vg wg
Logique de commande et
Joystick
module de puissance
Moteur CC
Force de retour
Odométrie
Roues
motrices
Capteurs PC
ultrasonores
vd wd
uGD Moteur CC
Figure II.11 : Bloc diagramme du VAHM2 commandé par un joystick à retour d’effort.
68
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Les commandes générées par le joystick sont fonction de sa position (cf. II.3.2 ; Figure II.18).
La modélisation du fauteuil consiste à identifier la partie qui contient le module de puissance
et la logique de commande des moteurs ainsi que les deux moteurs à courant continu liés à
chaque roue motrice. Les sorties de ce bloc seront la vitesse de rotation et la vitesse linéaire
du fauteuil.
La dynamique du fauteuil se résume à celle des moteurs électriques plus les charges placées
sur leurs arbres. Ceci veut dire que la dynamique des roues libres et de l’assise sera introduite
dans l’inertie de la charge. La fonction de transfert d’un moteur à courant continu est donnée
par la relation suivante :
N1
Kt
wi N2
=
vi N1
2
N1
2
( La s + Ra ) J m + J l s + Bm + Bl + Kt K v
N2 N2
Où :
i : l’indice de la gauche ou de la droite
vi [volt] : la tension appliquée au moteur,
K t : la constante d’armature,
Il faut noter que la relation entre les tensions d’entrée des moteurs vL , vR et les entrées du
système constituées par les commandes envoyées par le joystick uar , u gd est inconnue et que
69
Chapitre 2. Conception du Simulateur
fauteuil mathématiquement devient alors impossible et nous allons donc procéder par
identification.
(w , w )
g d en sortie à l’aide de la réponse indicielle. Nous avons utilisé le logiciel
Matlab/Simulink et RealTime Blockset pour effectuer les essais sur le fauteuil. Pour cela nous
avons créé un fichier C-Mex qui permet l’application de n’importe quelle entrée (uar , u gd ) et
la lecture des capteurs odométriques (N g , N d ) . En se basant sur les mesures, les vitesses
d 2π
wi = Ni avec i = g ou d
dt 4096
Le processus d’identification a été réalisé en utilisant la configuration présentée sur la
FigureII.12, avec un pas d’échantillonnage de 1 ms . Durant le processus d’identification la
charge est considérée constante et la surface sur laquelle on se déplace est plane et à faible
glissement.
70
Chapitre 2. Conception du Simulateur
AR Nd wd
Echelon
unité
Ficher 2π d
C-Mex 4096 dt
Echelon GD Ng wg
unité
Echantillon Echantillon
neur Processus neur
bloqueur d’identification bloqueur
d’ordre zéro d’ordre zéro
Fonction de transfert
Figure II.12 : Processus d’identification
H 121 H122
En se basant sur ces courbes on peut identifier les réponses par des fonctions de transfert du
deuxième ordre et on obtient les fonctions de transfert suivantes :
71
Chapitre 2. Conception du Simulateur
−0.08 s −0.08 s
−109 × 12.25e −109 × 23.04 −83 × 12.25e −83 × 23.04
H111 = H112 = H113 = H114 =
s + 6.3s + 12.25
2
s + 8.16 s + 23.04
2
s + 6.3s + 12.25
2
s + 8.16 s + 23.04
2
−0.13 s −0.13 s
180 × 2.89e 180 × 12.25 226 × 2.89e 226 × 12.25
H121 = 2 H122 = H123 = 2 H124 =
s + 2.72 s + 2.89 s + 5.95s + 12.25
2
s + 2.72 s + 2.89 s + 5.95s + 12.25
2
−0.08 s −0.08 s
−98 × 21.16e −98 × 36 −107 × 21.16e −107 × 36
1
H 21 = 2 H 212 = 3
H 21 = 2 H 214 =
s + 9.2 s + 21.16 s + 10.8s + 36
2
s + 9.2 s + 21.16 s + 10.8s + 36
2
−0.13 s −0.13 s
−133 × 4e −133 × 10.89 −259 × 4e −259 × 10.89
1
H 22 = 2 H 222 = 3
H 22 = 2 H 224 =
s + 3s + 4 s + 5.94 s + 10.89
2
s + 3s + 4 s + 5.94 s + 10.89
2
On peut remarquer que les ( H ij1 , H ij3 ) et ( H ij2 , H ij4 ) avec i = 1, 2 ont la même dynamique, seul le
gain statique diffère. Le modèle final qui est une combinaison de toutes ces fonctions de
transfert, est donné sur le schéma bloc de la Figure II.14.
Dans le but de valider ce modèle, nous lui avons appliqué les entrées utilisées pour le
processus d’identification, et nous avons comparé les résultats (Figure II.15). On peut ainsi
72
Chapitre 2. Conception du Simulateur
constater une bonne similitude entre les courbes obtenues à partir du système réel et celles
obtenues à partir du modèle.
Figure II.15 : Comparaison entre les réponses du système réel et celles du modèle.
Ce modèle va être rajouté à notre simulateur pour tenir compte du comportement dynamique
du fauteuil. Il doit subir une transformation de la sortie avant qu’il soit prêt à se placer dans la
boucle du simulateur représentée sur la Figure II.16. Cette transformation assure le passage
des vitesses de rotation de chacun des moteurs aux vitesses de rotation et translation du
fauteuil.
73
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Transformation
74
Chapitre 2. Conception du Simulateur
II.2.5. Conclusion
Dans ce sous chapitre on s’est attaché à la modélisation du fauteuil VAHM. Nous avons décrit
les différentes versions de ce fauteuil, puis nous avons étudié son modèle cinématique, et
enfin identifié son modèle dynamique. De cette étude nous pouvons donc déduire les
caractéristiques du robot virtuel.
II.3.1. Introduction
Dans cette partie nous allons tout d’abord présenter la méthodologie générale d’application du
retour de force. Nous décrirons ensuite les différents algorithmes utilisés lors de nos
expérimentations. Ces algorithmes sont inspirés des nombreux travaux décrits dans la
littérature concernant le mode de commande partagé. La « meilleure » direction libre qui dans
ce mode de commande est imposée au pilote du mobile sera dans notre cas « suggérée » via le
retour d’effort.
Environnement
Retour de Force
Algorithme de calcul
Signal de
de retour de force
Fr
Opérateur Microsoft (Vl ,Va ) Algorithme U Dynamique Pa
Sidewinder Force
humain Fh Feedback 2 Joystick de commande du fauteuil
Affichage
Figure II.17 : Le schéma fonctionnel du système homme-fauteuil
75
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Sur la Figure II.17, Pa est la position actuelle du fauteuil. L’opérateur humain observe cette
position et envoie sa commande pour définir une position désirée sous forme d’une force Fh
qu’il applique sur le joystick. L’algorithme de retour de force définit la force de retour qui
sera reçue par l’opérateur. Cette dernière est calculée en fonction de la position actuelle du
fauteuil. La position du joystick est interprétée en direction et position comme le montre la
Figure II.18, où l’axe des abscisses est utilisé pour coder la vitesse angulaire Va , la vitesse
Avant
+100
L’axe des Y
Vitesse Linéaire
Vin (t ) Vl (t )
-100
Arrière
76
Chapitre 2. Conception du Simulateur
F r = ∑i =1α i ⋅ f i
n
Où :
fi. : la force de retour correspondant au ieme capteur ultrason
α i : le poids de la force fi
n : le nombre de capteurs, 16 pour le robot VAHM.
La force de retour élémentaire est donnée par la relation suivante :
77
Chapitre 2. Conception du Simulateur
1 j (π +θ i )
fi = e
di
di et θ i sont les coordonnées polaires du vecteur entre l’ieme capteur et l’obstacle détecté par ce
dernier comme le montre la Figure II.19.
Les α i sont des constantes fonctions du comportement que l’on veut privilégier. Il est possible
aussi de remplacer les α i par des fonctions variables dans le temps. Nous avons opté pour le
cas le plus simple qui consiste à donner aux α i une valeur constante : ∀ i, α i = 1 .
c1 c2
c3
d
c4
θ
c5
f5
f4
f3
F r = ∑ i =1α i ⋅ f i
n
78
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Fij
Obstacle y
Axes
Fr = ∑ Fij d’émission
i, j des Capteurs
La grille se déplace avec le fauteuil de façon à ce qu’il soit toujours placé en son centre.
Chaque case de la grille est affectée d’un poids Cij qui varie au cours du mouvement du
fauteuil. Sur la Figure II.20 les cellules ayant un Cij différent de zéro sont représentées par
des cercles bleus. Lorsqu’un obstacle est détecté à la case (i, j ) on incrémente le poids de
cette case de 1. On décrémente de 1 toutes les Cij différents de zéro après un certain temps
défini de manière empirique (facteur d’oubli), ceci pour tenir compte de la forte imprécision
sur l’odométrie.
( )
Dans un repère o, x, y , la force de retour Fij générée par la cellule (i, j ) est donnée par la
relation suivante :
Fcr ⋅ Cij x − x0 y − y0
F ij = x+ y
d (i, j ) d (i, j )
2
d (i, j )
Où :
Fcr : constante qui définit l’intensité de la force
d (i, j ) : la distance entre la cellule (i, j ) et le fauteuil.
Cij : le poids de la cellule (i, j ) .
79
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Pour gagner en temps de calcul nous n’avons pas pris en considération les cellules adjacentes
au bord du fauteuil, puisque la présence d’une force de retour dans cette zone signifie une
collision.
II.3.3.3. VFH
La méthode Vector Field Histogram (VFH) [BORE91] a été développée pour compenser
certaines limitations de la VFF, notamment la difficulté de franchir des passages étroits.
L’implémentation de la VFH passe par trois étapes :
a) Construction d’une grille autour du fauteuil de la même manière que pour la VFF. On
utilise la même méthode de remplissage des cellules et d’incrémentation et de
décrémentation des poids.
b) Construction d’un histogramme polaire unidimensionnel H autour du fauteuil. H
contient n secteurs angulaires de largeur α ; le choix de ce paramètre résulte d’un
compromis entre précision et temps de calcul. Nous avons fixé α =5° et donc
360
n= =72 secteurs angulaires. On définit toutes les cellules actives dans chaque
α
portion de l’histogramme H puis on calcule la densité polaire hk de chaque portion k
de l’histogramme.
Pour cela on définit l’appartenance de chaque cellule active (qui a une valeur
différente de zéro) à sa portion k en calculant l’angle β i, j qui définit la direction entre
y − yo
chaque cellule active Ci*, j et le centre géométrique du véhicule : β i , j = tan −1 i .
xi − xo
D’autre part on définit la grandeur mij qui varie en fonction de la distance qui sépare la
cellule active et le centre géométrique du fauteuil d’une part, et du poids Ci*, j de cette
Où :
a et b : constantes positives définies telles que a − b ⋅ d max = 0 ; en d’autres termes
pour la cellule la plus éloignée du centre du fauteuil, (c'est-à-dire située sur l’un des
sommets de la grille) mij est nul même si Cij est très grand.
80
Chapitre 2. Conception du Simulateur
2 ⋅ (Ws − 1)
d max = avec Ws la largeur de la grille.
2
C*i,j : le poids de la cellule active (i, j ) .
d i , j : la distance entre la cellule active (i, j ) et le centre du véhicule.
Pour attribuer chaque cellule active à une portion de l’histogramme on définit k par la
relation suivante :
β
k = int i , j
α
hk = ∑ mi , j
i, j
81
Chapitre 2. Conception du Simulateur
270°
a b
Figure II.22 : Représentation de l’histogramme polaire
c) La dernière étape consiste à calculer la sortie de l’algorithme VFH qui sera une force
définie par son intensité et sa direction. Pour le calcul de l’intensité de la force de
retour on garde le même principe que dans la méthode des potentiels, cependant cette
fois nous avons calculé la distance entre la cellule et le bord du fauteuil le plus proche
de cette cellule. Si d (i, j ) est la distance entre la cellule (i, j ) et le fauteuil alors
l’intensité de la force de retour est une somme pondérée de toutes les forces
élémentaires appliquées par chaque cellule de la grille ; chaque force élémentaire est
inversement proportionnelle à la distance d (i, j ) . Les coefficients de pondération sont
les poids Cij :
Fcr ⋅ Cij
F =∑
i, j d (i, j )
où : Fcr est un paramètre d’ajustement.
82
Chapitre 2. Conception du Simulateur
on utilise un seuil. Ce seuil peut être statique ou dynamique. Dans notre cas nous
l’avons défini empiriquement par la relation suivante :
S = 0.9 ⋅ ∑ Ci , j
i, j
II.3.3.4. MVFH
L’algorithme VFH a été défini initialement pour réaliser une commande du fauteuil en mode
partagé : la direction d’avance est alors celle indiquée ci-dessus comme étant la direction du
retour d’effort. Les auteurs ont constaté certaines difficultés à passer des portes de taille
standard (0,76 m pour un fauteuil de largeur 0,63 m) et notent d’autre part, qu’avec cette
méthode, des changements relativement importants dans la direction sélectionnée par le pilote
peuvent ne générer aucune variation de direction d’avance du mobile [BELL94]. Ils ont donc
proposé un algorithme modifié, le MVFH (Minimum Vector Field Histogram) qui lors du
calcul de la direction d’avance minimise la somme de l’histogramme et d’une fonction
parabolique centrée sur la direction souhaitée par l’utilisateur. Ceci permet de réaliser de
petites déviations locales de la trajectoire.
Histogramme
polaire
Direction libre
d’origine
Direction spécifiée αs
La nouvelle
forme de
l’histogramme
polaire
La fonction
parabolique
Figure II.23 : Histogramme polaire (algorithme MVFH)
pondéré par une fonction parabolique
Où :
α s : la direction spécifiée par l’utilisateur.
a et b : des constantes positives définies d’une manière empirique. Nous avons fixé a = 0.1
et b = 0 .
83
Chapitre 2. Conception du Simulateur
II.3.4. Conclusion
Ce sous chapitre a tout d’abord présenté la méthodologie que nous avons adopté pour
implémenter les algorithmes de retour de force dans notre simulateur. Nous avons ensuite
décrit les différentes méthodes de calcul de retour de force destinées à être testées. Ces
méthodes ont été développées initialement pour l’évitement d’obstacles lors de la navigation
de robots mobiles et, plus particulièrement, pour la commande de fauteuils intelligents. Les
résultats relatés dans la littérature concernant ces algorithmes expérimentés en mode de
commande partagé devront être vérifiés en mode assisté.
II.4.1. Introduction
Dans cette partie nous allons décrire d’un point de vue fonctionnel le simulateur développé
durant cette thèse. Dans un premier temps nous allons détailler les différentes interfaces
graphiques que l’utilisateur rencontre lors d’une expérimentation. La deuxième partie
s’intéresse à l’organisation interne du simulateur et aux méthodes utilisées pour sa réalisation
ainsi qu’à la relation entre les différentes fonctions. La dernière partie est consacrée à
l’évaluation de la charge de travail mentale ; on détaille en particulier la méthode TLX qui a
été adoptée dans ce but dans nos essais.
84
Chapitre 2. Conception du Simulateur
l’enregistrement automatique des données. Sur la Figure II.24, nous présentons la dernière
version de cette interface. Sur celle-ci, le choix des paramètres de simulation se fait
automatiquement en fonction du numéro de l’essai. L’essai n°3 correspond par exemple aux
paramètres « sans force, traction avant et essai n°1 ».
85
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Le titre de la fenêtre nous permet de connaître l’algorithme utilisé pour le retour de force, le
numéro de l’essai et le nom de l’expérimentateur, comme le montre la Figure II.26.
Type de fauteuil
Nom de la personne (traction avant, traction arrière) Numéro de l’essai,
effectuant l’expérience 0 veut dire que c’est un
entraînement
A la fin du parcours, ou en cas d’arrêt en cours de parcours, une boîte de dialogue résume les
résultats obtenus et donne le choix de les enregistrer ou non. La Figure II.27 présente cette
boite de dialogue dans le cas d’un parcours complet et dans celui d’un parcours incomplet.
86
Chapitre 2. Conception du Simulateur
a b
Figure II.27 : Boîte de dialogue de résumé des résultats
a) trajet incomplet, b) trajet complet.
Après cette étape, nous pouvons continuer les essais ou les arrêter pour les reprendre plus
tard. On peut faire ce choix à travers une boite de dialogue présentée sur la Figure II.28.
87
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Le bloc « Force Feedback Joystick » gère les entrées-sorties du joystick ; il a trois entrées,
F_x, F_y et retour, et deux sorties. F_x et F_y sont les coordonnées de la force de retour ; ils
88
Chapitre 2. Conception du Simulateur
89
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Cette variable, la variable « retour » et les coordonnées de la force sont transmises au bloc
simulink.
Le schéma de la Figure II.33 résume le fonctionnement du simulateur.
Passage au prochain
Goo : affichage de l’interface d’introduction essai si l’ancien est
des données ; appel de demo. réussi et enregistré
Oui
Continuer ? Non
Retour de Force
TLX :
Move_centre : récupération
Rupture de la simulation,
application de la
et interprétation de la position Position actuelle Force : récupération des
méthode TLX
ou arrivé à la fin.
du joystick. Lecture puis mise positions du fauteuil et des
à jour de la position du murs. Simulation des
Force à appliquer
fauteuil dans capteurs ultrasonores, Oui
l’environnement. mesure des distances, puis
Appel de la fonction force. calcul de la force par Fin de Non
différentes méthodes. série ?
My_close : permet l’arrêt de la simulation, l’affichage des résultats obtenus, l’enregistrement de ces résultats s’il
y a lieu.
Fin
Figure II.33 : Schéma fonctionnel du simulateur, avec P.J = position du joystick, F = force de
retour, para = paramètre de l’état du simulateur.
II.4.4.1. Introduction
La charge de travail est définie comme le niveau d’activité mentale, sensorimotrice et
physiologique nécessaire pour accomplir une tâche [SPER84]. Nous pouvons distinguer deux
composantes de la charge de travail : la charge de travail physique et la charge de travail
mentale. Cette distinction est basée sur la nature des activités de l’opérateur. Ces activités se
90
Chapitre 2. Conception du Simulateur
91
Chapitre 2. Conception du Simulateur
SWAT,…) nous avons fait le choix de la méthode TLX. Cette méthode a en effet fait ses
preuves dans nombre d’expérimentations touchant à l’ingénierie humaine. Elle est facilement
programmable et permet par ailleurs d’évaluer les composantes et physique mentale de la
charge de travail. Cette composante physique, probablement peu significative avec des
opérateurs valides, pourra être non-négligeable avec des personnes sévèrement handicapées.
Apres l’exécution de la tâche, la personne marque son estimation, pour chaque descripteur,
sur une échelle continue d’évaluation (Figure II.34).
92
Chapitre 2. Conception du Simulateur
li
Figure II.35 : Exemple de choix sur les paires de descripteurs de la méthode TLX.
Chaque paire de descripteurs est présentée à la personne afin qu’elle choisisse celui des deux
qui lui semble le plus influencer sa charge de travail. Les coefficients de pondération α i sont
Ci
alors calculés de la façon suivante α i = où Ci représente le nombre de fois que le
15
descripteur a été choisi par la personne.
93
Chapitre 2. Conception du Simulateur
Nous avons utilisé la méthode TLX pour évaluer la charge de travail mentale après chaque
série d’expérimentations. Pour plus de facilité dans son application un utilitaire a été
programmé qui rappelle tout d’abord la signification des descripteurs (Figure II.36).
L’opérateur sélectionne l’importance des descripteurs regroupés par paires à l’aide de l’écran
présenté Figure II.37. Il peut ensuite évaluer chaque descripteur en bougeant un curseur à
l’aide de la souris (Figure II.38).
94
Chapitre 2. Conception du Simulateur
II.4.5. Conclusion
Dans cette partie nous avons décrit les différentes parties de notre simulateur, ainsi que les
différentes fonctionnalités qu’il offre. Nous avons réalisé une interface graphique conviviale
de façon à rendre le simulateur utilisable de façon simple par les opérateurs eux-mêmes.
L’ensemble de la programmation a été réalisé sous le logiciel MATLAB-SIMULINK pour, en
particulier, faciliter l’introduction des modèles du robot VAHM dans le simulateur.
95
Chapitre 2. Conception du Simulateur
96
Chapitre 3. Résultats et Discussions
RESULTATS ET DISCUSSIONS
III.1. Introduction
Le simulateur de conduite décrit dans le chapitre précédent est conçu dans l’objectif d’évaluer
l’intérêt du mode de commande assisté pour le pilotage d’un fauteuil roulant électrique. Dans
ce chapitre nous allons tout d’abord détailler les différents paramètres de la simulation ainsi
que les critères retenus pour mesurer la performance d’une tâche de conduite. Nous
exposerons et discuterons ensuite les résultats obtenus lors de nos expérimentations
regroupées en deux phases de tests.
L’objectif de la phase de tests préliminaire est double. Il s’agit d’une part d’affiner ou de
régler les paramètres de la simulation, d’autre part de confirmer ou d’infirmer certaines
hypothèses notamment dans le choix des algorithmes candidats au calcul du retour d’effort.
Les discussions et conclusions résulteront ici de la confrontation des données mesurées et de
l’observation du comportement des opérateurs. Pour pouvoir analyser suffisamment
d’hypothèses, nous nous contenterons de trois expérimentations par opérateur pour chaque
configuration testée, ce qui exclut tout traitement statistique des résultats individuels.
Dans la seconde phase expérimentale par contre, les paramètres de la simulation étant réglés
et les facteurs à tester étant choisis, nous effectuerons des séries de dix expérimentations par
opérateur pour chaque configuration. Ceci permettra une analyse statistique des données par
le biais de la méthode ANOVA pour chaque individu. L’objectif est cette fois de conclure sur
les conditions dans lesquelles le retour de force améliore les performances de conduite des
fauteuils roulants électriques.
97
Chapitre 3. Résultats et Discussions
III.2. Méthodologie
III.2.1. Matériel
Le simulateur est composé d’un joystick à retour de force et d’un ordinateur Pentium4
cadencé à 2.66 GHz et doté de 512 Mo de Ram. Nous avons utilisé un écran LCD 17 pouces.
98
Chapitre 3. Résultats et Discussions
a b
Figure III.2 : a) Microsoft Sidewinder Force Feedback 2 Joystick,
b) Logitech Wingman 3D Force Feedback
99
Chapitre 3. Résultats et Discussions
a b
Figure III.3 : Exemples d’environnements proposés au cours des expérimentations.
Deux exemples d’environnements expérimentaux sont représentés sur la Figure III.3. Ils ne
correspondent à aucune architecture d’intérieur réelle mais ont été conçus de manière à mettre
en évidence les situations où le retour d’effort serait d’un apport intéressant. Sur celui de la
Figure III.3.a on remarque deux inconvénients majeurs :
• La possibilité de prendre des chemins différents pour atteindre le même but : par
exemple au point P l’utilisateur peut prendre à gauche ou à droite. Ceci s’avère être
une source de perturbation inutile (sans valeur informative) dans les tests.
• La trajectoire descendante dans la portion D de l’environnement qui perturbe
énormément l’utilisateur : pour avancer il doit manipuler le joystick à l’inverse du sens
du mouvement du mobile. La simulation a en effet été réalisée de façon à ce que
l’opérateur manipule le joystick comme s’il était sur le fauteuil.
Dans toutes les configurations proposées, comme par exemple Figure III.3.b, nous avons donc
cherché à éviter ces situations.
100
Chapitre 3. Résultats et Discussions
la position de l’axe sur lequel se trouve le centre de rotation du fauteuil ( C R ) (cf. Figure
II.10). Sur la Figure III.4 nous avons représenté la position particulière du centre de rotation
dans le cas où il effectue une rotation sur place, c'est-à-dire que les vitesses des deux moteurs
sont de la même valeur mais avec des sens différents.
Axe de déplacement du
centre de rotation
CR
CR
CR
a b c
Figure III.4 : Les différentes positions que peuvent prendre les roues motrices du fauteuil
roulant électrique a) traction avant, b) traction hybride, c) traction arrière.
Nous nous sommes contentés d’effectuer des tests sur des fauteuils à traction avant et traction
arrière, les plus usités actuellement par les personnes handicapées. Les fauteuils à traction
avant, plus maniables, sont mieux adaptés aux environnements intérieurs, alors que les
fauteuils roulants à traction arrière, plus stables, sont préférables a priori en environnement
extérieur. Pour autant, le choix de l’une des deux configurations cinématiques principales
résulte bien souvent des goûts personnels de l’utilisateur. A travers les expériences que nous
allons mener, nous pourrons comparer le fonctionnement des deux modèles.
101
Chapitre 3. Résultats et Discussions
Nous avons fixé la vitesse de translation maximale du fauteuil à vt max = 0.88 m soit encore
s
4π rad
vt max = 3.16 Km . Dans ce cas la vitesse de rotation maximale est wmax = . Cette
h 5 s
vitesse est relativement grande, et nous ne l’atteignons pratiquement jamais. Nous avons
remarqué que l’augmentation de la valeur maximale de la vitesse de rotation accroît
sensiblement le nombre de collisions car elle demande à l’utilisateur plus de précision et de
concentration.
102
Chapitre 3. Résultats et Discussions
III.2.3.4. Trajectoires
Nous prélevons les trajectoires du centre géométrique ( xc , yc ) du fauteuil (Figure III.5). Leur
observation permet de mieux comprendre et interpréter les autres paramètres, et nous permet
de repérer aisément les situations difficiles pour les utilisateurs. Sur ces trajectoires nous
pouvons indiquer les collisions et les forces générées par le joystick.
Cg
yc
O
xc
III.2.3.5. Confort
Ce critère donne une estimation en ligne du confort de navigation. Nous faisons l’hypothèse
que la succession d’accélérations et de décélérations nuit au confort de la personne embarquée
sur le fauteuil [PINO95]. Pour estimer ce critère, nous calculons dans un premier temps les
103
Chapitre 3. Résultats et Discussions
vitesses instantanées V (t ) durant tout le trajet, ces dernières étant déduites de la trajectoire
enregistrée :
x c (t ) − x c (t − 1)
V x (t ) ∆
V (t ) =
t
= y c (t ) − y c (t − 1)
V (
y t )
∆t
Avec :
∆t : le temps entre deux échantillonnages de la trajectoire.
Nous pouvons faire la moyenne des valeurs absolues des indices de confort instantanés pour
obtenir un indice de confort global I c :
m = N −1
∑ i (m) c
Ic = m =1
N −1
Où :
N : le nombre d’échantillons dans un essai.
Notons que plus cet indice est faible plus la sensation de confort durant la conduite est grande.
104
Chapitre 3. Résultats et Discussions
La moyenne générale :
N
∑x i
X GM = i =1
N
Où :
N est le nombre total de mesures ; si nous avons k groupes (nombre de valeurs que prend un
facteur discriminant) et dans chaque groupe n mesures alors N = n.k.
La variance totale st2: elle représente la somme des carrés des écarts entre chaque mesure et la
moyenne générale divisée par le nombre de degrés de liberté total. Elle est donnée par :
( )
k n
SCE (T ) = ∑∑ xij − X GM
2 SCE (T )
et st2 =
i =1 j =1 nk − 1
La variance inter-groupe sb2: elle représente la somme des carrés des écarts entre la moyenne
de chaque groupe et la moyenne générale. Nous avons k groupes, donc k-1 degrés de liberté.
La variation inter-groupe est alors donnée par :
( )
k 2
SCE (B ) = ∑ n ⋅ x i − X GM et sb2 =
SCE ( B)
i =1 k −1
La variance intra-groupe sw2: c’est la somme des variations de tous les groupes. Dans ce cas
nous avons n ⋅ k − k degrés de liberté et la variance intra groupe est donnée par:
SCE (W )
( )
k n
SCE (W ) = ∑∑ xij − x i
2
et sw2 =
i =1 j =1 n.k − k
105
Chapitre 3. Résultats et Discussions
On teste l’hypothèse nulle H0 : « les moyennes des différents groupes sont égales ». Si le
s b2
facteur discriminant n’a pas d’effet le rapport F = 2 suit une loi de Fisher (Figure III.6); F
sw
est alors comparée à la valeur Flim trouvé la table de Fisher-Snedecor pour un facteur de
risque d’erreur p donné pour les nombres de degrés de liberté (k − 1) et k ⋅ (n − 1) .
Figure III.6 : La loi de Fisher- Snedecor ayant la probabilité 0.025 d’être dépassée.
106
Chapitre 3. Résultats et Discussions
par des essais d’entraînement afin de se familiariser avec le simulateur avant l’enregistrement
définitif des données. L’enregistrement des résultats se fait automatiquement dans des fichiers
Matlab© (*.mat) transformés par la suite en fichiers Excel.
Dans un premier temps nous allons présenter les essais préliminaires qui ont pour but
l’amélioration du simulateur et la recherche du bon algorithme de calcul du retour d’effort.
Dans un second temps nous détaillerons les tests finaux où chaque utilisateur effectue dix
essais pour chaque configuration du système.
III.3.2.1. Introduction
Dans le but de trouver le bon algorithme de retour de force et la meilleure configuration
matérielle et logicielle de test, nous avons effectué trois séries d’essais préliminaires. Dans ce
qui suit, nous allons les présenter et discuter les résultats obtenus. Il est important de noter
que, compte tenu des importantes différences inter-individus que nous avons observés lors des
expérimentations, les discussions des résultats se feront essentiellement, pour une
configuration donnée, sur la base des moyennes par opérateurs et non sur tous les opérateurs.
Cette approche est compatible avec l’objectif final de l’application. Celle-ci concerne en effet
des personnes sévèrement handicapées aux caractéristiques physiques, voire cognitives, très
diverses. Le but de notre travail n’est donc pas de conclure sur l’intérêt du retour d’effort de
façon générale, mais de déterminer dans quelles configurations et pour quelles
caractéristiques de pilotage il serait utile.
107
Chapitre 3. Résultats et Discussions
moyenne sur trois mesures. Notons que seul l’utilisateur n°5 est une personne de sexe
féminin. L’utilisateur n°4 est une personne familiarisée aux jeux vidéo et à la manipulation
des joysticks ce qui explique très probablement ses résultats atypiques.
Mesures
en ligne
Début
Nombre de
Utilisateurs Temps [s] Distance [m]
collisions
1 Sans retour de force 198 55 1,7
Avec retour de force 193 54 1,0
2 Sans retour de force 161 54 6,7
Avec retour de force 160 52 4,3
3 Sans retour de force 189 57 6,0
Avec retour de force 183 59 2,0
4 Sans retour de force 203 55 0,7
Avec retour de force 218 54 1,7
5 Sans retour de force 162 53 12,0
Avec retour de force 190 54 10,7
6 Sans retour de force 162 54 6,5
Avec retour de force 160 52 5,0
7 Sans retour de force 247 54 1,7
Avec retour de force 298 54 3,7
Moyennes Sans retour de force 189 55 5
sur les 7
utilisateurs Avec retour de force 200 54 4,1
Tableau III.1 : résultats obtenus lors de la série d’essais n°1 (méthode des potentiels ;
environnement n°1) [FATT04].
108
Chapitre 3. Résultats et Discussions
250
200
150
Sans RF
Avec RF
100
50
0
Temps Distance Collision X 10
III.3.2.2.2. Discussion
La comparaison des moyennes des résultats obtenus par les utilisateurs nous révèle une légère
diminution du nombre de collisions lorsque l’on utilise le retour de force pour cinq utilisateurs
sur sept. Par contre, la comparaison des distances parcourues ne fait pas apparaître
d’information significative. Les temps nécessaires pour effectuer le parcours présentent des
différences significatives pour certains opérateurs, ces différences s’expliquant par la
difficulté à se sortir de situation complexes, notamment après une collision. L’observation des
trajectoires (Figure III.9) nous montre qu’en utilisant le retour de force, nous obtenons des
parcours plus lisses dans des zones type « couloir ». Par ailleurs, le passage des portes semble
être légèrement facilité, du moins dans la phase finale de la manœuvre.
Figure III.9 : Exemple de trajectoire (utilisateur n°2, série n°1, test n°2).
109
Chapitre 3. Résultats et Discussions
+1
8 angles
possibles
-1 0 +1
-1
-1
Figure III.10 : Les directions possibles pour un joystick à 3 positions par axe.
Dans cette série n°2 nous avons utilisé un panel de quatre personnes valides. Ils suivent le
même scénario que dans la série précédente. En plus de la distance parcourue, du temps de
parcours et du nombre de collisions, nous avons calculé l’indice de confort. Le Tableau III.2
résume les résultats obtenus pour l’ensemble des utilisateurs.
110
Chapitre 3. Résultats et Discussions
250
200
150
Sans RF
VFH
100
50
0
Temps Distance Collisions X 10 Confort X 10
III.3.2.3.2. Discussion
Nous constatons qualitativement que l’utilisation de la VFH par rapport à la méthode des
potentiels améliore la qualité de la conduite et diminue les changements brusques de la force
générée par le joystick. Nous pouvons remarquer que pour l’ensemble des expérimentateurs,
le nombre de collisions a diminué de façon notable en valeur moyenne. Par contre nous ne
pouvons rien conclure sur les distances parcourues ni sur le temps écoulé durant un trajet
complet.
L’indice de confort montre que la conduite avec utilisation du retour de force est plus
confortable pour tous les utilisateurs. Cela se traduit par des trajectoires plus lisses (Figure
III.12). Rappelons que l’indice de confort évolue inversement au confort, c'est-à-dire que plus
111
Chapitre 3. Résultats et Discussions
il est grand, moins le trajet est confortable. Nous pouvons remarquer sur la comparaison des
trajectoires non seulement le lissage de la trajectoire, mais aussi une optimisation des
passages, notamment dans les couloirs où la trajectoire se rapproche d’une droite. Les
passages de portes apparaissent également facilités.
La plupart des inconvénients de la méthode des potentiels disparaissent en utilisant la VFH,
mais malgré cela quelques difficultés subsistent, telles que les oscillations à l’approche
d’obstacles et avant d’arriver aux portes, par exemple.
Figure III.12 : Trajectoire du centre du fauteuil pour l’utilisateur n°2 dans le test n°3
sans retour de force et avec retour de force (VFH).
III.3.2.4.1. Résultats
Dans cette troisième série d’essais de la première phase, le simulateur a subi plusieurs
améliorations suite à la série n°2, notamment l’introduction des interfaces graphiques pour le
lancement de la simulation, la possibilité d’effectuer les tests avec plusieurs types de fauteuils
roulants, et l’utilisation de la MVFH pour le calcul du retour de force.
Dans cette série nous allons effectuer des tests sur un panel de six personnes valides. Chacune
d’entre elles commence par une phase d’apprentissage, puis guide trois fois le fauteuil virtuel
dans l’environnement de test n°2 (Figure III.13), ceci selon différentes conditions
expérimentales: sans retour de force (« SansRF »), avec retour de force calculé par
l’algorithme VFH et avec retour de force calculé par l’algorithme MVFH. De plus, chacune
de ces options est réalisée avec deux types de fauteuils virtuels : « traction avant » et
112
Chapitre 3. Résultats et Discussions
« traction arrière ». Les Tableaux III.3 et III.4 présentent les résultats enregistrés sur les tests
avec fauteuil à traction avant, et à traction arrière respectivement.
113
Chapitre 3. Résultats et Discussions
180
160
140
120
100 Sans RF
VFH
80 MVFH
60
40
20
0
Temps Distance Collisions X 10
Figure III.14 : Moyennes des résultats sur les 6 utilisateurs (traction avant).
114
Chapitre 3. Résultats et Discussions
160
140
120
100
Sans RF
80 VFH
MVFH
60
40
20
0
Temps Distance Collisions X 10
Figure III.15 : Moyennes des résultats sur les 6 utilisateurs (traction arrière).
III.3.2.4.2. Discussion
De l’observation des expérimentations associée aux résultats des Tableaux III.3 et III.4, nous
pouvons tout d’abord déduire quelques considérations qualitatives concernant les paramètres
« Distance » et «Temps ». Les différences de distances parcourues, avec un environnement
identique pour tous les tests, sont essentiellement dues aux manœuvres réalisées pour se sortir
des situations de blocage. Ce paramètre est donc ici fortement corrélé au nombre de collisions
et n’apparaît pas comme un élément très significatif de comparaison entre les méthodes de
navigation. Les variations de durée d’un parcours sont liées au comportement du pilote : s’il
accélère le fauteuil, il diminue a priori la durée du parcours, mais en augmentant les risques
de collisions, qui, si elles surviennent, augmentent la durée du trajet. Nous pouvons d’ores et
déjà noter que généralement, cette durée est plus courte avec le retour d’effort, que sans.
Le nombre de collisions apparaît directement lié au mode de commande. Pour 5 utilisateurs
sur 6, l’utilisation du retour d’effort diminue nettement ce facteur. Ceci corrobore les résultats
relatés dans la littérature. Par contre, quantitativement, l’algorithme MVFH ne semble pas
apporter d’améliorations significatives par rapport au VFH. Nous observons toutefois un
comportement sensiblement meilleur du MVFH dans les passages de portes par rapport au
VFH et inversement dans les couloirs (la trajectoire étant moins stable). Par ailleurs, la plupart
des opérateurs ressentent la MVFH comme plus performante que la VFH, même si cela ne se
confirme pas clairement dans la comparaison du nombre de collisions.
Les résultats de l’utilisateur n°4 sont plus atypiques : le retour de force diminue
considérablement ses performances du point de vue du nombre de collisions. Ceci est
115
Chapitre 3. Résultats et Discussions
probablement dû au fait qu’étant adepte de jeux vidéo, il est particulièrement habile à utiliser
le joystick classique pour guider un mobile. Cette constatation ne remet pas en cause l’utilité
de cette étude puisqu’elle est destinée à des personnes ayant des difficultés à contrôler un
fauteuil électrique à l’aide d’un joystick classique.
Les Tableaux III.4 et III.5 correspondent aux deux configurations cinématiques de base pour
un fauteuil électrique : roues motrices avant ou arrière. La stratégie de navigation est très
différente selon la configuration mais sans que cela n’influe clairement sur les remarques
formulées ci-dessus.
III.3.2.5. Conclusion
Cette première phase d’expérimentation nous a permis d’affiner le paramétrage du simulateur
d’une part et d’orienter la seconde phase d’autre part. En particulier il nous est apparu
clairement que la méthode des potentiels offre des performances moindres que les algorithmes
VFH ou MVFH. Nous ne la retiendrons donc pas dans la suite de nos travaux. Pour d’autres
facteurs comme l’influence de la cinématique du fauteuil (traction avant ou arrière) ou le
choix du VFH ou du MVFH, des investigations plus poussées vont devoir être menées. C’est
l’objet de la seconde phase expérimentale.
III.3.3.1. Introduction
Les essais précédents nous ont permis de tester plusieurs méthodes de calcul de retour de
force et de régler les paramètres de la simulation. Le nombre d’essais par opérateur pour une
configuration donnée n’était cependant pas suffisant pour pouvoir en tirer des conclusions
statistiquement significatives si on raisonne sur des moyennes par individu. Pour affiner la
discussion des résultats il est également nécessaire de tenir compte de la configuration locale
de l’environnement. La seconde phase expérimentale présentée dans ce qui suit va tenir
compte de ces deux remarques.
III.3.3.2. Méthodologie
Cette deuxième phase expérimentale porte sur un panel de cinq personnes adultes valides, 4
hommes et une femme. Chaque expérimentateur doit suivre une phase d’apprentissage
116
Chapitre 3. Résultats et Discussions
approfondie avant d’entamer dix essais dans chaque configuration de simulation. Il conduit le
fauteuil dans l’environnement expérimental n°3 (Figure III.16). Chaque expérimentateur doit
accomplir la tâche en s’efforçant de minimiser le temps de parcours et le nombre de
collisions. Nous enregistrons pour chaque essai, comme dans les séries de tests antérieures, la
durée du trajet, la distance parcourue, le nombre de collisions et la trajectoire du centre du
fauteuil. Nous avons également enregistré les coordonnées de la force générée par le joystick
dans un repère mobile lié au centre du fauteuil. Enfin, à la fin de chaque série de dix essais
d’une configuration, l’utilisateur effectue une évaluation de sa charge de travail mentale par
la méthode TLX.
Un test ANOVA est appliqué à tous les résultats à l’exception des mesures par individu de la
charge de travail (TLX). Dans tous les tableaux qui suivent un résultat significatif est noté en
grisé. Le nombre de caractères « * » donne le degré de significativité avec la convention
classique suivante : « * » : p < 0.05 ; « ** » : p < 0.01 ; « *** » : p < 0.001. Les trois dernières
lignes des tableaux donnent le résultat des tests ANOVA pour les facteurs discriminants
comparés deux par deux. Par ailleurs pour que le test ANOVA soit applicable il nous faut
vérifier la normalité des populations concernées. Lorsque cette normalité n’est pas vérifiée les
moyennes correspondantes seront notées en gras dans les tableaux et le test ne sera bien sûr
pas appliqué.
117
Chapitre 3. Résultats et Discussions
III.3.3.3.1. Résultats
Les Tableaux III.6 et III.7 présentent les résultats obtenus sur tout le parcours pour l’ensemble
des utilisateurs [SAHN06] [SAHN06a] [BOUR07]. Ces valeurs sont des moyennes sur dix
essais, excepté les valeurs du TLX qui sont calculées à la fin de chaque série. Un test
ANOVA est réalisé pour chaque paramètre (temps, distance, collisions et confort), le facteur
118
Chapitre 3. Résultats et Discussions
discriminant étant le type de retour d’effort (sans retour, retour par VFH, retour par MVFH).
Nous ne pouvons en revanche pas effectuer de test ANOVA sur les valeurs du TLX puisqu’il
s’agit d’un seul test pour chaque série et donc de 5 mesures pour la moyenne globale.
119
Chapitre 3. Résultats et Discussions
250,0
200,0
150,0
Sans RF
VFH
MVFH
100,0
50,0
0,0
Temps Distance Collisions X 10 Confort TLX
Figure III.18 : Moyennes des résultats pour les 5 utilisateurs de la phase n°2
(parcours global / traction arrière).
Utilisateurs Retour Temps Distance [m] Collisions Confort TLX
de force [s]
1 Sans RF 281*** 120*** 12,7*** 72*** 50
VFH 215 112 9,4 73 49
MVFH 192 106 5 57 55
2 Sans RF 234*** 106*** 11,9*** 61* 5
VFH 181 102 6,7 59 51
MVFH 187 99 5,6 51 48
3 Sans RF 340*** 112 9,1*** 65*** 44
VFH 216 108 15,3 84 41
MVFH 218 109 15,1 75 37
4 Sans RF 247*** 116*** 13,8 65 61
VFH 203 105 11,1 65 76
MVFH 211 106 10 56 80
5 Sans RF 187 99* 4,4 31*** 62
VFH 192 100 3,9 43 65
MVFH 181 98 2,8 33 71
Moyennes sur Sans RF 258*** 111*** 10,4* 59** 44
les utilisateurs VFH 201 105 9,3 65 56
MVFH 198 104 7,7 54 58
ANOVA Sans RF 257,8*** 110,7*** 10,4 58
SansRF/VFH VFH 201,5 105,4 9,3 64
ANOVA Sans RF 258*** 111*** 10,4** 59
SansRF/MVFH MVFH 198 104 7,7 54
ANOVA VFH 201 105 9,3 65**
VFH/MVFH MVFH 198 104 7,7 54
Tableau III.7 : Résultats de la phase n°2 pour un fauteuil en traction avant.
Les valeurs indiquées pour chaque utilisateur sont des moyennes sur 10 tests.
En grisé : significatif selon ANOVA (* : p<0.05 ; ** : p<0.01 ; *** p<0.001).
120
Chapitre 3. Résultats et Discussions
300,0
250,0
200,0
Sans RF
150,0 VFH
MVFH
100,0
50,0
0,0
Temps Distance Collisions X 10 Confort TLX
Figure III.19 : Moyennes des résultats pour les 5 utilisateurs de la phase n°2
(parcours global / traction avant).
III.3.3.3.2. Discussion
Paramètre « distance ». De l’observation des expérimentations et des résultats des Tableaux
III.6 et III.7, nous pouvons tout d’abord constater que le paramètre « distance parcourue » est
significatif d’un point de vue statistique (test ANOVA) mais pas d’un point de vue pratique:
les différences de distances parcourues sont peu importantes par rapport à la longueur totale
du trajet. On peut toutefois noter que ces distances diminuent en général avec l’utilisation du
retour d’effort mais que le choix de l’algorithme (VFH ou MVFH) n’influe pas sur ce
paramètre. On remarque également qu’elles sont plus grandes avec un fauteuil à traction avant
qu’avec un fauteuil à traction arrière. Cette différence est liée principalement aux stratégies de
navigation différentes pour chacun des fauteuils. Sur la Figure III.20 nous pouvons observer
deux trajectoires du même utilisateur n°2, avec un fauteuil à traction avant et un fauteuil à
traction arrière en utilisant la méthode MVFH pour le calcul du retour de force. On constate
que le centre du fauteuil à traction avant effectue des virages larges pour passer dans des
endroits étroits, ce qui augmente la distance parcourue. Le fauteuil à traction arrière passe
sans faire d’écart.
121
Chapitre 3. Résultats et Discussions
Traction avant
Traction arrière
Ecart important
pour le fauteuil
à traction avant.
Figure III.20 : Comparaison de 2 trajectoires typiques, l’une décrit par un fauteuil à traction
avant et l’autre par un fauteuil à traction arrière (méthode MVFH).
Paramètre « temps ». La durée d’un parcours diminue également avec l’utilisation du retour
de force pour les deux types de fauteuils. L’influence du choix de l’algorithme de retour
d’effort n’apparaît qu’en traction arrière, en faveur de la méthode MVFH. Ceci est dû à la
facilité qu’offre cette méthode dans des passages étroits. La durée diminue également lorsque
l’on utilise la traction avant plutôt que la traction arrière pour les mêmes raisons qu’évoquées
ci-dessus pour le paramètre distance.
Paramètre « confort ». Tous les utilisateurs trouvent que la conduite sans utilisation de retour
de force est la moins contraignante mais la plus difficile ; par contre l’utilisation de la
méthode MVFH offre la conduite la plus confortable. Nous pouvons tenter de confirmer ces
impressions en comparant les indices de confort pour chaque mode de commande. Nous
122
Chapitre 3. Résultats et Discussions
constatons alors une amélioration significative du confort avec le retour d’effort pour 3
opérateurs sur 5 en traction arrière mais pour un seul d’entre eux en traction avant. Si l’on
considère les moyennes sur les 5 utilisateurs on note uniquement une amélioration
significative du confort avec l’algorithme MVFH en traction arrière.
D’une manière générale l’ensemble des résultats montre donc que le changement du mode de
commande influe significativement sur le comportement du fauteuil. Puisque le nombre de
collisions, notamment, mais également la durée et la longueur du parcours diminuent, on peut
conclure que l’utilisation du retour de force améliore la conduite des fauteuils roulants
électriques, du moins pour des utilisateurs valides. D’autre part la méthode MVFH apparaît
plus performante que la méthode VFH, notamment en traction arrière. La différence est
cependant moins nette que lorsque l’on compare une conduite avec et sans retour d’effort.
123
Chapitre 3. Résultats et Discussions
6,0
5,0
nombre de collision
4,0
Sans RF
3,0
VFH
MVFH
2,0
1,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Etroits Passage de Espace Libre
Porte
124
Chapitre 3. Résultats et Discussions
125
Chapitre 3. Résultats et Discussions
6,0
5,0
Nombre de Collision
4,0
3,0 Sans RF
VFH
2,0 MVFH
1,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Etroits Passage de Espace Libre
Porte
Que l’on soit en traction avant ou arrière, le retour d’effort diminue en général le nombre de
collisions lors des manœuvres délicates (zone encombrée et passage étroit). Cette
amélioration des performances est plus nette avec l’algorithme MVFH qu’avec le VFH.
Curieusement par contre, dans la zone « passage de porte » le retour de force n’a pas influé
sur le nombre de collisions. On observe toutefois qualitativement un comportement
sensiblement meilleur du MVFH dans les passages de portes par rapport au VFH.
Dans les zones «couloir» et «espace libre» aucune conclusion très nette ne se déduit des
données quantitatives : la difficulté de manœuvre étant faible, le risque de collisions l’est
également. Par contre on remarque qualitativement à l’observation des expérimentations que
l’utilisation du VFH ou, à un degré moindre, du MVFH améliore la stabilité du déplacement.
On notera enfin le comportement atypique de l’utilisateur n°3 qui voit ses performances se
dégrader avec le retour d’effort en traction avant. Ce genre de résultats avait déjà été noté
avec d’autres panels d’expérimentateurs. Ceci conforte l’hypothèse déjà formulée que le
choix d’un mode de commande doit être individualisé.
126
Chapitre 3. Résultats et Discussions
30,0
25,0
20,0
Distance [m]
Sans RF
15,0 VFH
MVFH
10,0
5,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Etroits Passage de Espace Libre
Porte
127
Chapitre 3. Résultats et Discussions
128
Chapitre 3. Résultats et Discussions
30,0
25,0
20,0
Distance [m]
Sans RF
15,0 VFH
MVFH
10,0
5,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Etroits Passage de Espace Libre
Porte
De l’observation des Tableaux III.10 et III.11 nous pouvons remarquer que l’utilisation du
retour de force diminue dans la plupart des cas les distances parcourues, notamment dans la
zone « passage étroit » ou le retour de force guide l’utilisateur pour lui centrer son fauteuil et
choisir un parcours optimal. Dans les autres zones bien que la différence entre les moyennes
ne soit pas très grande, la plupart des résultats obtenus sont statistiquement significatifs. Cela
permet de conclure que le retour de force améliore toujours la trajectoire. Le critère « distance
parcourue » s’avère donc plus intéressant en tant que révélateur de la qualité des trajectoires
que comme une mesure de longueur de parcours : les différences de distance, quelques mètres
sur un trajet total de plus de 100 mètres, ne constituent pas en pratique un facteur important de
choix d’un mode de commande. Enfin on remarque encore ici un comportement atypique :
pour l’utilisateur n° 5, le retour de force ne diminue pas les distances. Cet utilisateur étant
habile à l’utilisation du joystick, ses trajectoires sont optimales même sans utilisation du
retour de force.
129
Chapitre 3. Résultats et Discussions
70,0
60,0
50,0
40,0 Sans RF
Temps [s]
VFH
30,0 MVFH
20,0
10,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Etroit s Passage de Espace Libre
Porte
130
Chapitre 3. Résultats et Discussions
70,0
60,0
50,0
Temps [s]
40,0
Sans RF
VFH
30,0
M VFH
20,0
10,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Etroits Passage de Espace Libre
Porte
131
Chapitre 3. Résultats et Discussions
De l’observation des tableaux III.12 et III.13 on constate que le temps de parcours diminue
notablement pour 4 utilisateurs sur 5 avec l’utilisation du retour de force dans toutes les zones
sauf dans le « passage libre » où les temps sont comparables malgré quelques variations
statistiquement significatives. Les zones où l’on gagne le plus de temps avec l’utilisation de la
VFH ou de la MVFH sont les zones « passage étroit » et « passages de portes », zones qui
nécessitent des manœuvres délicates. Dans la zone « couloir » on peut noter une diminution
importante du temps de parcours en fauteuil à traction avant avec l’utilisation du VFH ou du
MVFH. Le retour d’effort joue manifestement ici un rôle de stabilisateur de la trajectoire,
problème plus important en traction avant qu’en traction arrière.
132
Chapitre 3. Résultats et Discussions
90,0
80,0
70,0
Indice de Confort
60,0
Sans RF
50,0 VFH
MVFH
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Passage de Espace Libre
Etroits Porte
133
Chapitre 3. Résultats et Discussions
120,0
100,0
80,0
Indice de Confort
Sans RF
60,0 VFH
MVFH
40,0
20,0
0,0
Encombrée Couloir Passages Passage de Espace Libre
Etroits Porte
134
Chapitre 3. Résultats et Discussions
L’observation des Tableaux III.14 et III.15 montre que l’utilisation du retour de force apporte
une augmentation du confort dans les zones « couloir » et « espace libre » qui ne présentent
pas de difficultés de pilotage. Par contre, dans les zones nécessitant des manœuvres plus
délicates (« passage étroit », « passages de portes », « zone encombrée ») l’indice de confort
se dégrade globalement avec le retour d’effort, la méthode MVFH semblant offrir de
meilleures performances que la méthode VFH. Ceci n’est pas forcément contradictoire avec le
fait que les trajectoires sont plus optimales avec le retour d’effort. En effet l’indice de confort
est calculé à partir des accélérations angulaires et linéaires du fauteuil. La méthode VFH, et à
un degré moindre la méthode MVFH, peuvent provoquer, lors des changements de « vallées »
dans l’histogramme polaire, des accélérations ou décélérations brusques du fauteuil. Cette
remarque doit induire des améliorations de ces algorithmes.
135
Chapitre 3. Résultats et Discussions
La deuxième partie s’est concentrée sur la description du déroulement des expériences et sur
la présentation et l’interprétation des résultats. Nous avons effectué deux phases
expérimentales sur des panels de personnes valides. La première phase avait pour but
d’affiner les paramètres et les caractéristiques du simulateur, l’algorithme de retour d’effort et
l’environnement de test notamment. Nous avons effectué trois séries d’essais. Dans la
première nous avons utilisé un fauteuil à traction arrière et la méthode des potentiels pour
calculer le retour de force. Nous avons constaté dès cette première série que le retour de force
peut diminuer le nombre de collisions. Dans la deuxième série nous avons introduit la
méthode VFH qui s’est avérée plus performante que la méthode des potentiels. Dans la
troisième série nous avons utilisé deux types de fauteuils (traction avant et traction arrière), et
deux méthodes VFH et MVFH pour le calcul du retour de force. Les résultats prometteurs
obtenus nous ont permis de fixer les paramètres du simulateur pour l’expérimentation finale.
La deuxième phase expérimentale avait pour objectif de démontrer l’intérêt du retour de
force. Pour cela nous avons choisi un panel de cinq personnes valides qui ont effectué un
nombre d’essais suffisamment important pour pouvoir effectuer le test ANOVA sur des
moyennes individuelles. Nous avons déduit des résultats, que le retour d’effort améliore les
performances de conduite selon les critères suivants : nombre de collisions, distance
parcourue et temps de parcours. Le critère le plus significatif de la difficulté de pilotage est le
nombre de collisions. Les résultats obtenus nous ont permis aussi d’effectuer une comparaison
entre le fauteuil à traction avant et le fauteuil à traction arrière. Nous avons constaté de fortes
différences de conduite entre les deux types de fauteuil, par contre nous ne pouvons conclure
que l’un d’entre eux est mieux adapté que l’autre à l’utilisation du retour de force.
136
Chapitre 3. Résultats et Discussions
137
Chapitre 3. Résultats et Discussions
138
Conclusion et Perspectives
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Notre travail visait à démontrer l’intérêt de la commande des fauteuils roulants électriques
intelligents en mode assisté, c’est à dire en utilisant un joystick à retour de force.
L’application d’un tel mode permet de pallier divers problèmes d’ordre technique (sécurité,
fiabilité) et psychologique (acceptabilité) qui freinent le transfert technologique des fauteuils
intelligents.
Nous avons tout d’abord établi un état de l’art sur les différents aspects d’une commande de
fauteuils électriques intelligents en mode assisté. Nous nous sommes pour cela concentrés sur
la classification des fauteuils roulants intelligents puis sur les modes de commande en
téléopération. Nous avons conclu que l’utilisation d’un mode de commande assisté peut
résoudre certains problèmes rencontrés lors de l’utilisation de la commande partagée ou
combinée. Nous avons décrit ensuite les deux modèles les plus utilisés de l’opérateur humain
dans une tâche de conduite d’un véhicule, le modèle crossover et le modèle OCM. Enfin nous
avons cité les quelques études qui se sont intéressées à la conduite d’un fauteuil électrique
roulant avec l’utilisation d’un joystick à retour d’effort. Ceci a constitué le premier chapitre de
ce mémoire.
Le deuxième chapitre a porté sur la présentation du simulateur que nous avons développé
pour pouvoir effectuer des essais de conduite de fauteuil en mode assisté. Nous avons
commencé par décrire les prototypes réels du robot VAHM qui seront reproduits en
simulation, puis ses modèles cinématique et dynamique. Les différents algorithmes de calcul
du retour de force utilisés lors de nos expérimentations ont ensuite été détaillés. Nous avons
conclu le chapitre par une description fonctionnelle du simulateur.
Le dernier chapitre s’est intéressé aux résultats expérimentaux. Nous avons tout d’abord
décrit les conditions expérimentales et les critères de performances pris en compte pour
l’évaluation des résultats. Enfin nous avons présenté les essais et les résultats qui en
découlent. Ceux-ci nous ont permis de conclure de façon générale sur l’amélioration des
performances obtenues grâce au retour d’effort et sur le choix du meilleur algorithme de
calcul, le MVFH. L’étude des résultats par zone permet de constater que le retour d’effort
diminue le nombre de collisions dans les zones complexes de l’environnement et augmente le
confort dans les zones faciles à traverser. Ceci valide donc l’intérêt de l’utilisation d’un mode
139
Conclusion et Perspectives
de commande assisté par un retour d’effort pour la conduite d’un fauteuil roulant électrique,
du moins pour des personnes valides.
D’autre part, quelques perspectives à court terme et à plus long terme ressortent de cette
étude. Ainsi, bien que l’utilisation de la méthode MVFH permette d’atteindre les objectifs
fixés, la force de retour présente quelques discontinuités dans des endroits nécessitant des
manœuvres complexes. Un lissage de cette force peut permettre d’obtenir un retour plus lisse
et augmente le confort de la conduite. Cette amélioration a été réalisée avec succès mais n’a
pour l’instant fait l’objet que de tests informels.
La prochaine étape du projet est le passage sur les fauteuils réels VAHM2 et VAHM3 pour
valider le simulateur. Celui-ci servira alors d’outil d’évaluation pour effectuer des
expérimentations sur un panel de personnes handicapées. C’est bien sûr là que se situe
l’objectif final de ce travail, la conception du simulateur et les expérimentations décrites dans
ce mémoire étant une étape intermédiaire indispensable.
Le simulateur que nous avons développé permet de tester plusieurs modes de commande et
plusieurs types de fauteuils roulants électriques (intelligents ou non) sans que l’on soit
confronté à des problèmes de sécurité, de fiabilité ou de duplication des prototypes. Il pourra
donc être utilisé pour d’autres applications que celle traitée dans cette thèse, notamment pour
tester, éventuellement améliorer, les capacités de conduite d’une personne handicapée avant la
prescription d’un fauteuil électrique. Dans cette optique d’apprentissage et de test, il s’avèrera
sans doute intéressant de faire évoluer l’interface graphique 2D du simulateur vers une
interface 3D.
140
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[TARN95] T. TARN, N. XI, C. GUO, Y. WU. “Task-oriented human and machine
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Autriche, 1995, pp. 13-18.
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Bibliographie
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Résumé
L’objectif de cette thèse est d’évaluer l’intérêt d’une nouvelle interface de commande pour fauteuil
roulant électrique, un joystick à retour d’effort, destinée à des personnes handicapés moteurs ayant des
difficultés à contrôler classiquement leur fauteuil. Ce joystick devra être implémenté sur un fauteuil
« intelligent » muni de capteurs télémétriques. Le retour d’effort est calculé en fonction de la
proximité des obstacles et aide l’utilisateur sans le contraindre à se diriger vers la direction libre. Le
premier chapitre du mémoire est une étude bibliographique portant sur les fauteuils « intelligents », sur
les modes de commande en téléopération, sur les interfaces haptiques en robotique et sur la
modélisation des tâches de pilotage. Le second chapitre décrit la conception d’un simulateur de
pilotage de fauteuil destiné à tester des fonctionnalités nouvelles. Le troisième et dernier chapitre porte
sur un ensemble de résultats expérimentaux visant à conclure sur l’intérêt du retour d’effort pour le
pilotage de fauteuils électriques et sur le choix de son algorithme de calcul. Les paramètres testés sont
notamment la configuration de l’environnement (couloir, passage de porte, espace libre, …) et la
cinématique du fauteuil (traction avant, traction arrière).
Mots clés : fauteuils intelligents, aide technique, joystick à retour d’effort, simulateur de conduite.
Abstract
The objective of this thesis is to evaluate the interest of a new control interface for powered
wheelchairs, a force feedback joystick, intended for people with severe motor disabilities which have
difficulties to pilot their wheelchair in an usual way. This joystick will have to be implemented on a
"smart" wheelchair provided with telemetric sensors. The force feedback is calculated according to the
proximity of the obstacles and assists the user, without forcing him, to move towards the free
direction. The first chapter of the report is a state of the art on the smart wheelchairs, on the control
modes in teleoperation, on the haptic interfaces in robotics and on the modelling of piloting tasks. The
second chapter describes the design of a simulator of wheelchair piloting intended to test new
functionalities. The third and final chapter relates to a set of experimental results aiming at concluding
on the interest of the force feedback for wheelchair piloting and on the choice of its calculation
algorithm. The parameters tested are in particular the configuration of the environment (corridor, doors
passages, free space …) and the kinematics of the wheelchair (front-wheel drive, rear-wheel drive).
Keywords : smart wheelchair, assistive technology, force feedback joystick, driving simulator.